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Huldrych Zwingli. Biographie et théologie by J.V. POLLETReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), p. 314Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623354 .

Accessed: 14/06/2014 00:37

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

67.422 POLLET (J.V.), o.p. Huldrych Zwingli. Biographie et théologie. Genève, Labor et Fides, 1988, 113 p.

En cent treize pages, vingt chapitres, et un style dense, le tout augmenté ďune bibliogra- phie judicieusement sélective, le lecteur motivé trouvera ici une mise au point originale des connaissances actuelles concernant le réfor- mateur de Zürich.

Le Père J.V.P., dominicain, maître de re- cherche honoraire au C.N.R.S. s'est fait connaître par ses travaux érudits principale- ment sur les réformateurs rhénans, de la Suisse à Strasbourg.

L'originalité du présent ouvrage tient - nous semble-t-il - dans l'insistance que met FA. sur le rôle politique de Zwingli, dans un travail pourtant et justement sous-titré : « Biographie et théologie ». Outre que l'activité politique joue un rôle essentiel dans la bio- graphie du Zurichois, sa théologie intègre en effet fermement la fonction de citoyenneté, avec ses devoirs et ses charges, et celle de chrétien. Pour Zwingli l'Église et l'État vont main dans la main vers le même but. Sa théologie diffère en cela décisivement de celle de Luther. J.V.P. souligne bien ce fait, en même temps qu'il souligne ce que le réforma- teur de Zurich doit à celui de Witemberg : la conviction du sola fide, par exemple. C'est le mérite du présent et précieux petit livre de marquer d'un trait ferme l'originalité de Zwingli dans le concert des réformateurs de langue allemande.

Pour d'évidentes raisons, le présent recen- seur s'est intéressé particulièrement au cha- pitre VIII (« Zwingli et les baptistes »). Mais pourquoi qualifier de « baptistes » les Täufer, alors qu'on parle à leur sujet et quasi nécessai- rement d'anabaptisme ? Détail sans doute, mais gênant : le baptisme et les baptistes repré- sentent un mouvement anglais surgi vers la fin du règne d'Elizabeth I. Leurs traits sectaires n'empêchent pas qu'ils portent de nombreux traits de type-Église. Autant et plus qu'une secte ils tendent vers l'Église libre (au sens de Troeltsch). En cela ils diffèrent suffisamment des anabaptistes pacifiques suisses - spécia- lement zurichois - pour ne pas les confondre avec eux.

Le pédantisme de la remarque qui précède ne doit pas faire oublier l'essentiel : l'A. se montre parfaitement au courant des recher- ches les plus récentes sur l'anabaptisme zuri-

chois en ses origines et ses développements immédiats. Le chapitre qui lui est consacré permet de marquer certaines originalités de la pensée de Zwingli ; au moins en tant que réformateur de type-Église.

Jean Séguy.

67.423 PONS (Philippe). D'Edo à Tokyo. Mémoires et Modernités. Paris, Gallimard, 1988, 455 p. (Bibliothèque des Sciences Humaines).

D'Edo à Tokyo, de la ville ancienne à la ville moderne : l'ouvrage de Philippe Pons entraîne le lecteur, à travers l'histoire des quartiers et des modes de vie urbains à la découverte de la « modernité japonaise », dont on sait combien elle fascine et déroute à la fois l'observateur occidental. Servi par une familiarité exception- nelle avec le terrain (Fauteur, correspondant du Monde, a vécu à Tokyo pendant une dizaine d'années), Philippe Pons pénètre et restitue, de façon extrêmement vivante, les espaces et les rythmes de la ville. Il entre de plain-pied dans l'univers ordinaire des gens ordinaires, démys- tifiant avec vigueur les schémas trop simples : ceux qui banalisent la modernité japonaise en faisant du Japon une réplique de l'Occident, ou ceux qui, à l'inverse, font porter tout l'accent sur l'altérité irréductible du modèle nippon. Combinant très efficacement une perspective historique et une approche descriptive du Japon le plus contemporain, l'ouvrage est char- penté par une réflexion sur la tradition et sur les rapports de la tradition et de la modernité, dont l'intérêt dépasse l'analyse du seul cas japonais. L'A. montre très bien comment la Tradition majeure - celle des samouraïs et du Japon guerrier - a servi la modernisation à marche forcée du Japon à l'ère Meiji, mais comment elle a, en même temps, produit l'occultation du rôle propre joué, dans le pro- cessus de modernisation lui-même, par une autre tradition : une tradition « populaire », tradition vécue du petit peuple des villes qui s'est formée antérieurement à l'époque Meiji, sous le règne des Tokugawa, et qui s'exprime depuis des siècles dans les pratiques minus- cules du quotidien. C'est de cette « petite tradition » que P.P. s'emploie à capter l'écho vivant, au cœur même de la ville qui en fut le creuset, et qui est aujourd'hui la ville-emblême de la modernité japonaise. Cette approche de la modernité « par le peuple » enrichit et renouvelle la compréhension du cas japonais :

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