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99 HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : EXEMPLE DU BASSIN VERSANT DE L’OUED DAOURA (SUD-EST MAROCAIN) Yassine CHANYOUR (1) , Khalid OBDA (2) Ouafaa EL ACHARI (3) (1) Docteur en géographie physique, FLSH Saïs-Fès. USMBA,Maroc (2) Professeur chercheur (PES) FLSH Saïs-Fès. USMBA, Maroc (3) Doctorante : Laboratoire : Etudes Urbaines, FLSH Dhar El Mehraz, USMBA Fès, Maroc Résumé : Le bassin versant de l’oued Daoura est situé dans un contexte climatique aride et présaharien. La quantité de l’eau disponible est faible et variable dans l’espace et dans le temps. En plus de la rareté de l’eau et de son inégale répartition, due à l’effet des changements climatiques observés à l’échelle planétaire, la région est soumise à une deman de croissante en eau. Dans ce contexte, la gestion rationnelle et rigoureuse des ressources en eau revêt une importance primordiale pour le développement durable de la région, et notamment pour mettre en valeur le potentiel des terres irriguées dans les oasis et éviter que la pénurie d’eau ne soit une entrave au développement socio - économique. L'objectif essentiel de cette étude est de qualifier les sous bassins de Daoura et de quantifier leur apport d’eau des nappes de Daoura (nappe haute Atlasique, nappe Crétacé d’Errachidia et la nappe Anti Atlasique). Les oueds, Ziz, Rhériss et Maider, assurent quasiment la totalité de la recharge de ces nappes. Le SIG nous a permis d’obtenir toutes les caractéristiques géographiques et physiographiques de chaque bassin versant. Suite à cela, nous avons calculé les valeurs caractéristiques des données hydroclimatiques aux différentes échelles du temps et visualisé les relations pluies et débits des exutoires associés aux trois bassins versants que nous avons traités à différents pas de temps afin d’étudier la relation pluie-débit et de qualifier l’influence de la fonte des neiges sur les débits. Mots clés : Daoura ; Hydrologie ; SIG ; Sud-est ; Pluie ; Débit. Abstract : HYDROLOGY OF THE PRESAHARIAN WATERSHEDS: EXAMPLE OF THE DAOURA WATERSHED (SOUTH-EAST MOROCCO) The Daoura watershed is located in an arid, pre-Saharan climate. The quantity of water available is low and variable in space and time. In addition to water scarcity and its uneven distribution, due to the effect of climate change observed on a global scale, the region is subject to an increasing demand for water. In this context, the rational and rigorous management of water resources is of paramount importance for the sustainable development of the region, in particular to develop the potential of irrigated land in oases and to avoid water scarcity becoming an obstacle to socio-economic development.

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HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS :

EXEMPLE DU BASSIN VERSANT DE L’OUED DAOURA (SUD-EST

MAROCAIN)

Yassine CHANYOUR(1)

, Khalid OBDA(2)

Ouafaa EL ACHARI(3)

(1)

Docteur en géographie physique, FLSH Saïs-Fès. USMBA,Maroc (2)

Professeur chercheur (PES) FLSH Saïs-Fès. USMBA, Maroc (3)

Doctorante : Laboratoire : Etudes Urbaines, FLSH Dhar El Mehraz, USMBA Fès, Maroc

Résumé : Le bassin versant de l’oued Daoura est situé dans un contexte

climatique aride et présaharien. La quantité de l’eau disponible est faible et

variable dans l’espace et dans le temps. En plus de la rareté de l’eau et de son

inégale répartition, due à l’effet des changements climatiques observés à

l’échelle planétaire, la région est soumise à une demande croissante en eau.

Dans ce contexte, la gestion rationnelle et rigoureuse des ressources en eau revêt

une importance primordiale pour le développement durable de la région, et

notamment pour mettre en valeur le potentiel des terres irriguées dans les oasis

et éviter que la pénurie d’eau ne soit une entrave au développement socio-

économique.

L'objectif essentiel de cette étude est de qualifier les sous bassins de Daoura et

de quantifier leur apport d’eau des nappes de Daoura (nappe haute Atlasique,

nappe Crétacé d’Errachidia et la nappe Anti Atlasique). Les oueds, Ziz, Rhériss

et Maider, assurent quasiment la totalité de la recharge de ces nappes. Le SIG

nous a permis d’obtenir toutes les caractéristiques géographiques et

physiographiques de chaque bassin versant. Suite à cela, nous avons calculé les

valeurs caractéristiques des données hydroclimatiques aux différentes échelles

du temps et visualisé les relations pluies et débits des exutoires associés aux

trois bassins versants que nous avons traités à différents pas de temps afin

d’étudier la relation pluie-débit et de qualifier l’influence de la fonte des neiges

sur les débits. Mots clés : Daoura ; Hydrologie ; SIG ; Sud-est ; Pluie ; Débit.

Abstract : HYDROLOGY OF THE PRESAHARIAN WATERSHEDS: EXAMPLE

OF THE DAOURA WATERSHED (SOUTH-EAST MOROCCO)

The Daoura watershed is located in an arid, pre-Saharan climate. The quantity

of water available is low and variable in space and time. In addition to water

scarcity and its uneven distribution, due to the effect of climate change observed

on a global scale, the region is subject to an increasing demand for water. In this

context, the rational and rigorous management of water resources is of

paramount importance for the sustainable development of the region, in

particular to develop the potential of irrigated land in oases and to avoid water

scarcity becoming an obstacle to socio-economic development.

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100

The main objective of this study is to qualify the Daoura sub-basins and to

quantify their water supply from the Daoura aquifers (High Atlas aquifer,

Cretaceous aquifer of Errachidia and the Anti Atlas aquifer). The wadis, Ziz,

Rhériss and Maider, ensure almost the totality of the recharge of these tables.

The GIS enabled us to obtain all the geographical and physiographical

characteristics of each catchment area. Following this, we calculated the

characteristic values of the hydroclimatic data at different time scales and

visualised the rainfall and flow relationships) of the outlets associated with the

three catchment areas, which weprocessed at different time steps in order to

study the rainfall-flow relationship and to qualify the influence of snowmelt on

the flows.

Keywords: Daoura ; Hydrology ; GIS ; South-East, Rain ; Flow.

: حالت حىض واد الذاورة )جنىب شرق تشبه صحراويال النهريت ضاحىالأ هيذرولىجيت:الملخص

المغرب(

فأو عاو مه وقص حاد حث مىاخ قاحو شث صحشا، تمجاه ته حض اد اىذاسج مرذ

تاىمجاه وذسج اىماي أن تالإضافح إىف ذصعا حغة اىضمان اىمنان، اىماسد اىمائح اىر خري

اىذساعح عشف مؤخشا ساجعح تالأعاط إى ذأثش اىرغشاخ اىمىاخح اىر عشفا اىعاىم. فمجاه اىمذسط

ىيرغية عي عائق اىشح ىرنف مع زا اىىقص اىحادىزىل مه أجو ا ،طيثا مرضاذا عي اىماسد اىمائح

أصثح اىرذتش اىعقلاو ىيماسد اىمائح ضشسج ميحح خصصا ف اىمجاه اىغق. اىىذسج

معذس( ىاغشظ احاض اىىشح )صض،لأاىذف اىشئغ مه زي اىذساعح ذقم اىماسد اىمائح ى

حغاب عيغاعذوا اىر ذ وظم اىمعيماخ اىجغشافح رىل اعرمادا عي اىمشنيح ىحض اد اىذاسج.

، مما ذعرمذ زي اىذساعح عي مخريف عي حذ اىخصائص اىجغشافح اىمسفمرشح ىنو حض

حصائحلإو اعغلايذسىجح اىمىاخح ىاخ اىاىمؤششاخ ىذساعح اىرغشاخ اىضماوح اىمناوح ىيمعط

فدس رتان اىثيج أثشاىصثة ف وفظ اىقد ذقم -فم اىعلاقح ته اىرغاقطاختذف اىمرفشج

اىغيك اىذسىج ىحض اد اىذاسج سافذي.

. رغاقطاخ، اىصثةاىجىب اىششق، اى، وظم اىمعيماخ اىجغشافحاىذاسج، اىذسىجثا، : الكلماث المفاتيح

INTRODUCTION

L’étude de l’hydrologie des milieux arides et présahariens est très complexe à

appréhender. Les mesures varient pratiquement à chaque crue et souvent même

plusieurs fois au cours d'une même crue, en raison également de la fugacité des

écoulements et souvent de leurs violences, puis enfin de l'éloignement et des

difficultés d'accès aux points de mesure en temps de crue, car tous les petits

oueds d'une région coulent, submergent les radiers des routes et des pistes,

coupant ainsi les voies de communication.

Le réseau hydrographique des domaines Sud Atlasiques se distingue par la

destinée des eaux provenant des montagnes du Haut Atlas et de l'Anti- Atlas. En

effet, on distingue des écoulements vers l’oasis de Tafilalet dans la zone

Page 3: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

101

intermédiaire et des écoulements vers le désert Algérien; enfin, plusieurs bassins

endoréiques existent autour de dépressions fermées dans le SW et le SE.

Les mesures d'étiage, lorsqu'il y a écoulement, sont plus aisées, mais en

général difficilement interprétables, même si elles sont multipliées. En effet, les

prélèvements pour irrigation et les infiltrations et résurgences successives des

eaux au niveau des sous écoulements perturbent considérablement les courbes

de tarissement qu'on ne peut qu'exceptionnellement corriger, car les volumes

consommés réellement à l'amont par l'irrigation sont rarement connus

précisément. En outre, il est bien rare de disposer, à proximité d'un secteur

d'irrigation, de seuils hydrogéologiques parfaits permettant d'éliminer l'existence

d'un sous-écoulement bien que de telles situations existent (Foums du Rhiour

moyen et de Tamzguidat) (Joly. F, 1962 et 2006).

I- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE

La zone d’étude correspond au bassin versant de l’oued Daoura avec ses

affluents : Ziz, Rhériss et Maider, d’une superficie de 35000 Km2. Limitée au

nord par le bassin de la Moulouya, au nord-ouest par le bassin de l’Oum

Errabia, à l’ouest par le bassin de Draa, à l’Est par le bassin de Guir et au Sud

par le territoire algérien, elle couvre les provinces d’Errachidia, de Zagora, de

Tinghir et de Midelt (Fig.1).

Figure 1 : Situation géographique de la zone d’étude

Page 4: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

102

Le présent travail a pour but de qualifier et de quantifier le principal apport

d’eau des principaux oueds de Daoura. Ces oueds, associés à leurs bassins

versants respectifs, sont d’ouest en est (Fig. 1: l’oued Maider, l’oued Rhériss et

l’oued Ziz, qui descendent tous les trois vers le Sud saharien à Hassi Ramelia.

Nous aborderons la présentation des caractéristiques physiographiques des trois

sous bassins de Daoura (Ziz, Rhériss et Maider) afin de mieux comprendre les

processus hydrologiques, le traitement et l’analyse des données

hydropluviométriques, à différents pas de temps afin de comprendre aussi le

fonctionnement hydrologique dans un milieu typique qui reçoit des

précipitations faibles sous forme d’orages rares, d’une part, et de dégager le rôle

de la corrélation Pluie-Débit, d’autre part.

II- MATERIELS ET METHODES

La méthodologie choisie est relativement simple, mais cohérente, elle répond

à la problématique posée et aux objectifs visés. Elle a permis la résolution de la

majorité des problèmes soulevés et la réponse aux questions posées. Elle étudie

la ressource en eau sous un angle de géographie physique en mettant au point

une méthodologie reposant sur les facteurs physiques des milieux étudiés

englobant la géomorphologie (le rôle des formes du relief), la géologie (la nature

des terrains et des réservoirs hydrogéologiques) et le climat (température,

précipitations et évaporation) commandant les phénomènes hydrologiques

ordinaires et exceptionnels des oueds et lacs. Nous avons fait recours également

une approche physique mathématisée sous forme d’une modélisation simple

usuelle en utilisant quelques formules universelles qui facilitent le calcul et la

compréhension des aspects hydrologiques de l’aire d’étude.

L’étude hydrologique de l’oued Daoura est basée sur les données des huit

stations situées sur son cours principal des oueds de Daoura. La

prédétermination du bilan hydrologique est d’une importance notoire dans le

domaine de l’hydrologie, aussi bien pour la caractérisation du régime

hydrologique, que pour des fins de quantification des apports d’eau.

Les étapes méthodologiques adoptées, dans la présente étude pour la

caractérisation hydrologique du bassin versant de l’oued Daoura, sont basées sur

deux approches:

•L’approche empirique qui met en relation les débits et les paramètres

caractéristiques du bassin. Ainsi, le régime hydrologique du bassin de Daoura et

ses affluents a été mis en évidence par l’analyse de variations annuelles,

saisonnières et mensuelles.

Page 5: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

103

•Pour mettre en évidence les variations interannuelles, on a adopté la méthode

des écarts (Ec) des débits moyens annuels (Qma) au débit moyen interannuel

(Qmi) ; en plus des coefficients et indices de la variabilité des débits, comme le

coefficient de Quartile (Q1, Q2, Q3, Q4), le coefficient de Décile (D1, D2, D3,

D4) et le coefficient de variation (C.V).Les variations mensuelles ont été

analysées par l’utilisation des coefficients mensuels des débits en plus d’une

confrontation des modules mensuels avec les précipitations.

Ces huit stations ne sont pas forcément de même étendues et ne se rapportent

pas, par conséquent, toujours à la même période. Nous avons soumis ces

données à une analyse fréquentielle sous le logiciel « Hydrology Fréquency

Analysis » (HYFRAN1) (Bobée et al. 1999) conçu spécialement pour le

traitement des données hydrologiques extrêmes.

Dans ce milieu large, complexe et mal connu, les stations hydrométriques

installées dans la zone d’étude sont insuffisantes. Dans la réalité, on trouve

seulement huit stations hydrométriques reparties sur plus de 35000 km2 (une

station pour 4375 km2), mais cette densité ne suffit pas pour obtenir d’une

estimation fiable du débit (Weingartner et al, 2003) d’une part, et la majorité de

ces postes sont situées au nord du sillon Sud-Atlasique d’autre part (Tab.1).

Bassin

Station

hydrométrique Sup. km2 N°IRE Latitude Longitude Alt. m D. M.S N

Ziz

Foum Tillicht 1240 1508/38 32°32’ 4°55’ 1600 1975 33

M'zizel 1355 1585/38 32°26’ 4°76’ 1441 1985 23

Foum Zaabel 3980 867/48 32°16 4°36 1230 1970 38

Radier Erfoud 1954 2029/57 31°53 4°18’ 823 1957 44

Rhériss

Ait Boujane 651 355/55 31°45 5°56’ 1350 1968 33

Tadighoust 2262 426/47 31°85’ 4°93’ 1150 1971 44

Meroutcha 4500 1548/56 31°55’ 4°89’ 950 1984 24

Maider Tazarine 1984 2240/64 30°79’ 5°57’ 854 1995 13

Source des données brutes : AHGZR ; 2014

Tableau 1: Liste de différentes stations hydrométriques du bassin versant de l’oued

Daoura et ses affluents avec leurs principales caractéristiques

1HYFRAN : est un logiciel d'ajustement de lois statistiques comprenant un ensemble d'outils mathématiques

puissants, conviviaux et flexibles permettant en particulier l'analyse statistique d'événements extrêmes et de

manière plus générale l'analyse statistique de séries de données.

Page 6: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

104

III- RESULTATS ET DISCUSSION

III-1.Caractéristiques physiographiques du bassin de l’oued Daoura et ses

affluents

Nous allons analyser les principales caractéristiques morphométriques et

hydrographiques du bassin versant de l’oued Daoura et ses affluents (Ziz,

Rhériss et Maider). Ces informations essentiellement descriptives nous

paraissent indispensables pour la compréhension le fonctionnement

hydrologique de ces bassins.

Le tableau suivant résume les principales caractéristiques

morphométriques du bassin de Daoura et ses sous- bassins versants:

Bassins versants

Caractéristiques morphométriques Daoura Ziz Rhériss Maider

Périmètre (km) 1055,37 1054,51 736,27 477,91

Superficie (km2) 35461,25 12702,95 11773,18 10277

Altitude Max en m 3735 3735 3222 2705

Altitude Min en m 569 583 586 587

Altitude moyenne en m 1167,17 1206,40 1310,65 953,48

Altitude médiane en m 1167 1220 1340 1010

Tranche d’altitude fréquente 1150-800 800-583 1100-800 1100-800

Altitude 5% de la surface en m 2331 2480 2375 1760

Altitude 95% de la surface en m 756 747.50 815 740

Dénivelé théorique (m) 3166 3152 2636 2118

Dénivelé utile m/km 1575 1732.50 2636 2118

Dénivelé spécifique m 666,61 389,94 507,78 565,64

Pente moyenne théorique (m/km) 7,11 6,30 7,92 11,59

Pente utile % 3,54 3,46 4,68 5,58

Indice de Compacité de Gravelius (KG) 1,56 2,61 1,90 1,32

Longueur du rectangle équivalent (km) 444,87 499,888 332,75 182,70

Largueur du rectangle équivalent (km) 79,71 25,41 35,38 56,24

Longueur du cours d’eau principal (km) 229 220 180 155

Tableau2 : Comparaison des caractéristiques physiographiques de Daoura et ses

affluents

Page 7: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

105

D’après le tableau 2 nous constatons que :

Les bassins versants des oueds : Daoura, Rhériss et Ziz ont des altitudes

élevées (altitude moyenne au-dessus de 1160 m) et des pentes importantes

(pente moyenne de l’ordre de 7 %) laissant présager une forte érosion et

un relief très accentué. Les précipitations devraient être solides sur les

hauteurs impliquant un écoulement plus important lors de la fonte des

neiges du mois de mai.

Le bassin de Maider est plus bas en altitudes (altitude moyenne autour de

950 m avec des minima en dessous des 587 m) et a des pentes moyennes

moins importantes (de l’ordre de 12 %). Le régime des précipitations

devrait être moins perturbé par la fonte des neiges que les bassins versants

précédents.

La densité de drainage du bassin versant de l’oued Daoura et ses affluents,

sont caractérisées par un réseau hydrographique moyennement dense et situé

entièrement dans le domaine saharien. Toutes les densités de drainage sont

proches de 1 km/km2. Cette situation dépend de la géologie (structure et

lithologie), topographie, des conditions climatologiques et anthropiques (El

Ouali, A.1991).

Bassin versant Daoura Ziz Rhériss Maider

Densité de drainage (km/km²) 1,31 1,29 1,37 1,34

Source : 23 cartes topographiques 1/100000 + MNT

Tableau 3 : Densité de drainage de l’Oued Daoura et ses affluents

Classification du réseau hydrographique du bassin versant de l’oued Daoura

Ordre des drains Nombres

des drains

Longueurs des

drains (Km)

% du nombre

des drains

% des

longueurs

Longueur

moyenne (km)

X1 23635 23573,63 50,35 50,64 1,00

X2 11052 11591,24 23,55 24,90 1,05

X3 6201 6024,67 13,21 12,94 0,97

X4 3181 2860,64 6,78 6,15 0,90

X5 1367 1186,22 2,91 2,55 0,87

X6 775 699,77 1,65 1,50 0,90

X7 491 407,34 1,05 0,88 0,83

X8 223 193,87 0,48 0,42 0,87

Cours d’eau

principal X9 14 12,36

0,03 0,03 0,88

Total 46939 46549,74 100 100 0,99

Source des données : 23cartes topographiques 1/100000 + MNT

Tableau 4: Ordination du réseau hydrographique du bassin versant de l’oued Daoura

Page 8: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

106

Malgré la faible densité du réseau hydrographique du bassin versant de

l’oued Daoura (Tab.3 et 4), le drainage est encore organisé dans l’espace,

quoique discontinu dans le temps. La plupart des drains ont perdu le contact

avec le cours d’eau principal et disparaissent avant de l’atteindre dans une

dépression endoréique « Sebkha ou Daya ». L’ordre d’écoulement selon la

classification de Strahler2(1957) calculé pour les principaux bassins de Daoura,

on trouve l’ordre de X7 pour le bassin du Maider, X8 pour le bassin du Ziz et

X9 pour les bassins du Rhériss et de Daoura, la majorité des réseaux

hydrographiques de l’ordre X1, présente 50,35 % pour le bassin versant de

Daoura, 50,52 % pour le bassin versant du Ziz, 50,25 % pour le bassin versant

du Rhériss et 50,38 % pour le bassin versant du Maider, mais les autres ordres

des draines surtout (X4,X5 et X6) représentent un taux entre (7 % et moins

2%) ; ceci explique que le bassin versant de Daoura et ses affluents se situent

dans un contexte d’une formation lithologique perméable, la diminution des

précipitations et l’écoulement sont plutôt discontinus et centralisés, par contre

l’infiltration est accrue (Margat, 1962 et Laaouane, 2003).

Les caractéristiques morphométriques permettent de calculer le temps de

concentration de l’eau écoulée dans notre bassin par la relation de Giandotti

(Rmich et Hafoud ; 2004) (Tab.5). Le temps de concentration représente le

temps maximal nécessaire au ruissellement en provenance du point le plus

lointain du bassin pour atteindre l’exutoire. Ce temps de concentration est très

important pour l’alerte d’un risque de crue dans un bassin versant.

Bassin Superficie (km2) Long du plus thalweg (km) Altitude moyenne (m) Tc en heures

Daoura 35461,25 300 1167,17 44h02 min

Ziz 12702,95 250 1206,40 30h12 min

Rhériss 11773,18 240 1310,65 27h41min

Maider 10277 150 953,48 25h52 min

Source des données : 23cartes topographiques 1/100000 + MNT

Tableau 5 : Temps de concentration (Tc en heures) du bassin de l’oued Daoura et ses

affluents

2Méthode de Strahler : dans la classification de Strahler, tout drain qui n’a pas d’affluent se voit attribuer la

valeur 1. Puis, le calcul de la valeur de chaque drain se fait selon la méthode suivante : un drain d’ordre est issu

de la confluence de deux drains d’ordre n. l’ordre de Strahler d’un BV est l’ordre du drain principal à l’exutoire.

Page 9: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

107

Les valeurs de temps de concentration, au vu du résultat obtenu dans le

tableau ci-dessus (Tab.5), permettent de classer le bassin versant de l’oued

Daoura. Parmi ceux qui ont un temps de concentration long (44,02 heures), par

rapport à l’ensemble de ses SBVs (Ziz : 29,72 heures, Rhériss : 27,41 heures et

Maider : 25,52 heures). Cette variation spatiale du temps de concentration d’un

bassin à l’autre est expliquée essentiellement par l’interaction des facteurs

physico-géographiques et anthropiques.

III-2.Traitement des données hydro-pluviométriques

Les données hydro-pluviométriques utilisées correspondent à ceux des huit

stations hydrométriques et treize stations pluviométriques localisées au sein du

bassin de Daoura. Pour l’analyse de ces données, il a été choisi de travailler à

différents pas de temps pour établir des comparaisons à l’échelle annuelle des

précipitations et des débits.

III-2-1.Précipitations moyennes annuelles et leur irrégularité

spatiotemporelle

Les précipitations annuelles (1957-58/2008-2009) dans le bassin versant de

l’oued Daoura connaissent une grande variabilité, dans la majorité des stations

étudiées. Ces valeurs varient entre 269 mm sur les reliefs du Haut Atlas au nord

(station de Zaouiat Sidi Hamza), de 130 mm dans la zone d’Errachidia au centre

et moins de 70 mm au niveau de la station d’Erfoud au sud de la zone étudiée

(Fig.2 et Tab.6).

Bassin Stations

pluviométriques

P.M.A* Ecart

type

D1 Q1 Q2 Q3 D9 CV

(%)

Ziz

Zaouat Sidi Hamza 269 95,48 171 199 248 317 425 35

Foum Tillicht 215 96,27 103 151 186 292 358 45

M'zizel 189 82,80 94 125 164 241 319 44

Foum Zaabel 195 94 92 119 160 258 339 48

Barrage H. Addakhil 129 63 51 88 118 167 228 49

Errachidia 124 21,26 44 89 123 155 215 49

Erfoud 66 38,30 25 37 58 91 123 58

Rhériss

Amouguer 180 81,80 89 125 164 219 323 46

Tadighoust 148 74,81 69 96 130 191 275 51

Ait Boujaine 144 64,60 70 103 129 179 259 45

Merroutcha 115 57,70 51 75 102 150 207 50

Maider

Alnif 95 44,80 43 63 84 124 178 47

Tazarine 96 41,40 51 63 91 124 167 43 Source des données brutes : AHGZR ; 2014

Tableau 6 : Précipitations moyennes annuelles aux différentes stations de Daoura et ses

affluents en mm (1957-58/2008-09)

Page 10: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

108

Dans la partie amont du bassin de Daoura, on enregistre que les années de la

chronologie étudiée sont généralement sèches (1957-58/2008-09). Elle contient

un grand nombre d’années situées sous la moyenne, pour la station de Zaouiat

Sidi Hamza (32/52 années situées sous la moyenne (269 mm) de même la

station d’Amouguer (31/52) localisée sous la moyenne (180 mm).

Source des données brutes : AHGZR ; 2014

Figure 2 : Précipitations moyennes annuelles en mm (1957-58/2008-09) dans 13 stations de

Daoura

Les stations pluviométriques situées dans la partie intermédiaire connaissent

une quantité des apports pluviométriques moins faible que le secteur précédent,

on observe qu’il y a un grand nombre d’années situées sous la moyenne annuelle

(Tadighoust, 31/52 trouvée sous la moyenne (140 mm) et Errachidia, 25 années

situées sous la moyenne de 124 mm.

La moyenne des précipitations annuelles enregistrées entre 1957 et 2009 dans

la partie aval (secteur Anti-Atlasique) va de 96 à 66 mm. En effet, cette période

est généralement sèche. Dans le même sens, on remarque que le nombre

d’années sèches moyennement grand sont dans les stations (d’Alnif 32/52 située

sous la moyenne 95 mm, Tazarine ; 28 années trouvées sous la moyenne 96 mm

et Erfoud ; 29/52 situées sous la moyenne 66 mm).

Page 11: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

109

III-2-2.Débits à l’exutoire des trois bassins versants de Daoura

1. Débits mensuels

Après la lecture de la chronologie hydrométrique (1975/76-2007-08) des débits

moyens mensuels de Daoura et la figure 3, nous constatons que les débits des

stations étudiées sont caractérisés par une variabilité très importante:

En amont du bassin versant de l’oued Ziz, au niveau de la station de

Foum Tillicht, le débit maximum est enregistré en octobre (3,22 m3/s)

et mai (3,19 m3/s). Au cours de ces deux mois, les précipitations

observées sont plus élevées. On remarque aussi que les débits moyens

mensuels de janvier et avril sont les plus faibles (Fig.3).

A la station de M’zizel, contrôlant l’amont du Ziz, on observe que les

débits oscillent entre 0,71 m3/s (juillet) et 2,51 m

3/s (mars).

En amont du barrage Hassan Addakhil qui est contrôlé par la station

hydrométrique de Foum Zaabel, nous enregistrons un débit maximum,

observé en octobre de (9,12 m3/s) par contre le débit minimum est

enregistré en aout (1,39 m3/s). Le Ziz a un débit moyen mensuel de

4,18 m3/s.

En aval du bassin de Ziz contrôlé par la station d’Erfoud, les débits

moyens mensuels varient entre 0,34 m3/s en aout et 5,52 m

3/s en

novembre avec une moyenne de 2,91 m3/s.

Vers le Nord, à la station de Tadighoust, on remarque que les débits

mesurés sont relativement moyens, ils varient de 0,31 m3/s en juillet et

3,80 m3/s en novembre.

Pour la station d’Ait Boujaine, les débits moyens mensuels restent

constants au cours de l’année, sauf en juillet, nous pouvons justifier

cette stabilité par la dépendance des eaux des résurgences de la source

des gorges de Todgha qui alimente l’oued Todgha en dehors des

périodes pluvieuses.

Au niveau de la station de Tazarine au bassin de Maider, sa situation à

l’extrême Sud-ouest de la zone d’étude lui permet d’avoir un débit

maximum qui est enregistré au mois d’octobre avec 2,77 m3/s et les

débits minimum observés au mois de janvier et juillet. Ces deux mois

connaissent un assèchement total (0 m3/s ; jaugeage à sec).

Page 12: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

110

Source des données brutes : AHGZR,2014

Figure 3: La répartition des débits moyens mensuels dans les 4 stations hydrométriques

du bassin de Daoura (1975-76/2007-08)

Le bassin de Daoura a connu une variabilité mensuelle très prononcée. Pour

tous les oueds, l’étiage à lieu en juillet et aout, mais dès les mois d’octobre-

novembre la courbe commence à redresser la tendance vers l’augmentation

grâce aux premières précipitations automnales. Les débits moyens mensuels,

comme le montre la figure 3 dans les quatre stations, sont très importants au

moment et atteignent leur maximum au début de la crue suivant le caractère

orageux des pluies. Les débits décroissent rapidement.

2. Débits annuels

Les modules annuels des stations hydrométriques de Daoura présentées dans

la figure4, sont 2,02 m3/s à Foum Tillicht, 1,58 m

3/s à M’zizel, 4,24 m

3/s à Foum

Zaabel, 2,62 m3/s à Erfoud, 0,92 m

3/s à Ait Boujaine, 1,24 m

3/s à Tadighoust et

finalement 0,53 m3/s à Tazarine.

D’après les données présentées dans la figure ci-dessous (Fig.4), nous

enregistrons une variabilité très importante des débits annuels, d’une année à

l’autre dans la majorité des stations localisées dans tous les bassins de l’oued

Daoura :

Au bassin de Ziz à la station de Foum Tillicht, les débits moyens

annuels oscillent entre 5,47 m3/s en 1997-1998 et 0,47 m

3/s en 1983-

Page 13: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

111

1984, alors que la station d’Erfoud a une longue série hydrométrique

(1961-62/2008-09), les valeurs sont comprises entre 8,58 m3/s en 2006-

2007 et 0,13 m3/s 1983-1984/2000-2001.

Pour le bassin de Rhériss, l’analyse des données hydrométriques

annuelles observées à la station de Tadighoust et à la station d’Ait

Boujaine enregistre une variation bien illustrée d’une année à l’autre.

La station de Tadighoust localisée à l’amont du Rhériss enregistre la

valeur maximale de 5,78 m3/s observée en 1989-1990, tandis que la

valeur minimale est enregistrée en 1983-1984 (0,03 m3/s).

Un peu vers le sud-ouest du bassin de Daoura, au niveau de la station

de Tazarine (bassin de Maider), les débits moyens annuels mesurés sont

relativement faibles, ils varient de 0,00 m3/s (2000-2001) et 3,36 m

3/s

en 2006-2007.

Source des données brutes : AHGZR,2014

Figure 4 : La variabilité annuelle des débits moyens dans les 4 stations hydrométriques

Généralement, dans la zone d’étude, le maximum absolu est atteint en 2006-

2007. Il est de l’ordre de 8,58 m3/s à la station d’Erfoud à l’entrée de la plaine

alluviale de Tafilalet. De même, il est le point de confluence de plusieurs oueds

(Ziz, Aoufous et l’écoulement d’Ain Meski). Cependant le minimum (0,00 m3/s)

c'est-à-dire l’assèchement total, est mesuré en 1981-1982 dans les stations de

Tadighoust et de Tazarine.

Page 14: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

112

III.3. Correlation Pluie-Débit

Ce paragraphe a pour but de mettre en évidence la contribution de la pluie et

de la neige sur les débits à l’exutoire et de comprendre les mécanismes

hydrologiques. Nous allons étudier les interactions entre la pluie et le débit à des

pas de temps annuel.

Les moyennes annuelles sont présentées dans les graphiques de corrélation

(Pluie -Débit) ci-dessous :

Source des données brutes : AHGZR ; 2014

Figure 5 : Graphiques de corrélation entre les précipitations et les débits annuels (1975-

76/2007-08) dans les 6 stations hydropluviométriques de Daoura

y = 0,0083x + 0,3999 R² = 0,2726

0

2

4

6

0 200 400 600Dé

bit

mo

yen

m3

/s

Précipitation mm

Foum Tillicht (1975-76/2007-2008)

y = 0,0336x - 1,6268 R² = 0,5537

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

0 200 400 600

bit

mo

yen

m3

/s

Précipitation mm

Foum Zaabel (1975-76/2007-08)

y = 0,004x + 0,3805 R² = 0,1579

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

0 200 400

bit

mo

yen

m3

/s

Précipitation mm

AiT Boujaine 1975-76/2007-2008

y = 0,0108x - 0,4002 R² = 0,4122

-2,00

0,00

2,00

4,00

6,00

8,00

0 100 200 300 400Dé

bit

an

nu

el m

3/s

Précipitation (mm)

Tadighoust 1975-1976/2007-2008

y = 0,0305x + 0,9162 R² = 0,1971

0,00

2,00

4,00

6,00

8,00

10,00

0 50 100 150

bit

mo

yen

m3

/s

Précipitation mm

Erfoud 1975-1976/2007-2008

y = 0,0129x - 0,7616 R² = 0,409

-1,00

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

0,00 50,00 100,00150,00200,00Dé

bit

mo

yen

m3

/s

Précipitation mm

Tazarine 1975-1976/2007-2007

Page 15: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

113

D’après les graphiques ci-dessus (Fig.5), qui présentent le lien existant entre les

précipitations et les débits annuels aux stations réparties au sein de la zone

d’étude, nous pouvons remarquer que trois stations ont des coefficients de

corrélation proche de 0,5, les stations de Foum Zaabel (R2 = 0,54), de Tadighoust

(R2 = 0,41) et de Tazarine (R

2 = 0,40), les valeurs des précipitations sont

moyennement liées aux débits. Aux stations de Foum Tillicht, d’Erfoud et d’Ait

Boujaine, les coefficients de corrélation sont respectivement de 0,27, de 0,19 et

de 0,15. Ces coefficients sont très faibles. Ceci peut être mis en relation avec la

couverture neigeuse qui provoque un décalage dans le temps entre les

précipitations et l’écoulement pendant la fonte. La station de Foum Tillicht située

à l’amont de Ziz reçoit beaucoup de neige au sommet de Jbel Ayyachi et par

conséquent le débit devient important de par la fonte de neige, provoquant un

réservoir d’eau qui alimente les oueds (Hamza, Tairat…etc.) pendant les mois de

printemps.

III-4.Bilan hydrologique du bassin versant de l’oued Daoura et ses affluents

Les principaux paramètres du bilan hydrologique du bassin de Daoura et ses

sous-bassins versants sont calculés à partir des données physiographiques. Ces

paramètres varient d’une station à l’autre et d’un bassin à l’autre selon

l’interaction et la combinaison des facteurs physiques et anthropiques, qui

influencent le comportement hydrologique de chaque bassin versant. Les

résultats obtenus sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Source des données brutes : AHGZR ; 2014

Bassin Stations

hydro.

Alt.

en m

Surface

Km2

Module

Normal

Qm3/s

Lame

d’eau

Précipité

e P mm

Module

spécifique

q l/s/km2

Lame

D’eau

Ecoulé

e Ē mm

Déficit

D’écoule

ment D

mm

Coefficient

D’écoulem

ent CE en

%

Volume

moyen des

apports V

m3/an

Ziz

Foum

Tillicht

1731 1240 2,02 215 1,63 51 164 23,72 63702720

m'zizel 1441 1355 1,58 189 1,17 37 152 19,57 49826880

Foum

Zaabel

1230 3980 4,25 195 1,07 34 161 17,44 134028000

Erfoud 823 8106 2,91 66 0,36 11 55 16,67 91769760

Rhériss

Ait

Boujane

1350 651 0,92 144 1,41 45 99 31,25 29013120

Tadighoust 1150 2262 1,24 148 0,55 17 131 11,49 39104640

Meroutcha 950 4500 5,76 115 1,28 40 75 34,78 181647360

Maider Tazarine 854 1984 0,53 96 0,27 8 88 8,33 16714080

Page 16: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

114

Tableau 7 : Paramètres du bilan hydrologique du bassin versant de l’Oued Daoura et

ses affluents

D’après les coefficients calculés dans le tableau 7, nous constatons que les

paramètres du bilan hydrologique connaissent une variabilité spatiale très

importante entre les bassins étudiés de Daoura :

Bassin de Ziz

Les bilans hydrologiques des sous-bassins de Foum Tillicht, de M’zizel, de

Foum Zaabel et d’Erfoud indiquent des déficits d’écoulement respectivement

égaux à 164 mm, 152 mm, 161 mm et 55 mm. Ces déficits représentent 80 % de

la lame d’eau précipitée annuellement sur le bassin de Ziz.

Dans le même sens, les volumes moyens des apports calculés au niveau de

chaque sous-bassin de Ziz sont de l’ordre de 63,70 Mm3/an pour Foum Tillicht,

de 49,82 Mm3/an pour M’zizel, de 134,02 Mm

3/an pour Foum Zaabel et de

91,76 Mm3/an pour Erfoud. On enregistre aussi que la lame d’eau écoulée

diminue du nord vers le sud (51 mm pour Foum Tillicht, 37 mm pour M’zizel,

34 mm pour Foum Zaabel et 11 mm pour Erfoud) par contre, la quantité

d’évapotranspiration augmente du nord vers le sud.

Le bassin de Ziz à un substrat rocheux perméable plus élevé et traverse des

calcaires, des travertins, des limons et des grés marneux en amont, des calcaires

sableux, des alluvions limoneuses et des travertins en aval. Ces couvertures

lithologiques perméables expliquent le déficit d’écoulement élevé (Foum

Tillicht avec : 164 mm, M’zizel avec : 152 mm, Foum Zaabel avec : 161 mm et

55 mm pour Erfoud) alors que les apports pluviométriques sont respectivement

égaux à 215 mm, 189 mm, 195 mm et 66 mm.

Bassin de Rhériss

D’après les paramètres du bilan hydrologique calculé des stations d’Ait

Boujaine, de Tadighoust et de Meroutcha. Nous constatons que les déficits

d’écoulement varient d’une station à l’autre. Ce coefficient varie respectivement

et est égal à 99 mm, 131 mm, et 75 mm. En effet, ce déficit représente 74 % de

la lame d’eau précipitée annuellement sur le Rhériss.

Le déficit d’écoulement est plus élevé dans le bassin de Rhériss qui est lié

essentiellement au régime thermique de la région, à la dominance des roches

perméables (calcaire et alluvions modernes au long de l’oued Rhériss). Nous

enregistrons aussi la variation de la lame d’eau précipitée d’un bassin à l’autre

au sein de Rhériss. A Ait Boujaine, elle est de 144 mm avec une lame d’eau

écoulée de 45 mm, au Tadighoust 148 mm d’eau précipitée correspond à 17 mm

pour la lame d’eau écoulée. Pour la station de Meroutcha, la lame d’eau

précipitée est de 115 mm et 40 mm pour la lame d’eau écoulée, nous constatons

aussi que le déficit est moins sévère par rapport au sous-bassin de Tadighoust.

Page 17: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

115

Ceci est dû principalement à la situation géographique de la station de

Meroutcha qui s’installe à l’exutoire de deux affluents importants de l’oued

Rhériss ; Todgha et Ferkela.

Bassin de Maider

Malheureusement, dans ce bassin, on ne trouve qu’une seule station

hydrométrique (Tazarine) sur l’oued Taghbalt. Cette station n’explique pas la

réalité hydrologique de Maider qui occupe plus de 10000 km2. À Tazarine le

déficit d’écoulement est de 88 mm par rapport à une précipitation de 96 mm soit

91,66 % des précipitations.

Le déficit d’écoulement est plus élevé dans le bassin de Maider par rapport au

Ziz et au Rhériss, ceci est dû globalement à la nature lithologique. Cette

formation comporte des substrats perméables (calcaire, alluvions, limons et

travertins), ce qui laisse la lame d’eau précipitée exposée à l’infiltration (Obda,

Kh.1991 et 2004).

Généralement, la grande variabilité spatiale du bilan hydrologique moyen

annuel s’explique par la diminution du coefficient d’écoulement et par

l’augmentation du déficit d’écoulement moyen (D en mm) dans les quatre

stations. Au sein du Ziz, il est de 19,35 % dans le bassin du Rhériss (Tadighoust,

Ait Boujaine et Meroutcha), il présente 25,84 % au bassin de Maider, le

coefficient d’écoulement est de l’ordre de 8,33 %. Par contre, il est plus faible

au bassin versant de Daoura. En plus, nous observons également une indigence

plus élevée des écoulements dans la majorité des sous-bassins étudiés, mais le

bassin de Maider enregistre la valeur maximale de déficit d’écoulement

(91,66%).

CONCLUSION

L’évolution des débits moyens annuels a mis en évidence des irrégularités

spatiotemporelles au niveau des huit principales stations hydrométriques de

Daoura. Certes, le module annuel au niveau de la station de Tazarine est moins

important que celles des autres stations hydrométriques, ceci met en exergue

notamment la succession de périodes humides et de périodes sèches. Par

ailleurs, la méthode des écarts a permis de dégager une alternance de périodes

excédentaires et déficitaires hétérogènes dans les huit stations, avec une nette

dominance des périodes déficitaires.

La situation hydrologique et l’exiguïté des ressources en eau, dans le bassin

versant de l’oued Daoura et ses sous-bassins versants, sont marquées par un

déficit pluviométrique persistant depuis plusieurs années consécutives. Ce

déficit est lié à la dégradation et la faiblesse des apports d’eau, des étiages très

Page 18: HYDROLOGIE DES BASSINS VERSANTS PRESAHARIENS : …

116

sévères et à la baisse catastrophique des niveaux piézométriques des nappes

souterraines. Bref, l'analyse des variations annuelles des débits en se basant sur les

coefficients mensuels des débits a permis de conclure que le régime

hydrologique du bassin versant de l’oued Daoura a connu une variabilité

mensuelle très prononcée. Pour tous les oueds, l’étiage à lieu en juillet et aout,

mais dès les mois d’octobre-novembre la courbe commence à redresser la

tendance vers l’augmentation grâce aux premières précipitations automnales.

IV-Références bibliographiques

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