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I. — COUP D'OEIL RÉTROSPECTIF SUR LE MANUSCRIT DE GILQUIN A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE < Le peintre Gilquin n'est guère connu que par les aquarelles qu'il a faites pour représenter les tombeaux des ducs de Bour- gogne, qui existaient encore au dix-huitième siècle dans la chapelle de la Chartreuse à Champmol. Ces aquarelles, entrées à la Bibliothèque nationale en 1884, ont été reproduites par la photographie. Les épreuves au nombre de huit 9 , dues à Courajod, ont été présentées en 1893 à la Com- mission des antiquités par M. Henri Chabeuf 3 et ensuite offertes par lui, quelques années plus tard, à la Bibliothèque muni- cipale. Mais ce nom de Gilquin avait déjà eu un moment de notoriété au commencement du dix-neuvième siècle, grâce à une petite brochure intitulée : Explication des tombeaux des ducs de Bour- gogne qui sont à la Chartreuse de Dijon, présentée à S. A. S. M a ''le Duc, le 1 er mai 1736, par le sieur Gilquin. Une note Peignot dans le manuscrit 1423 (46) du fonds Juigné l'attribue, sous certaines réserves, à Jean-Bernard Michault, avocat au Parlement, savant philologue, né à Dijon le 18 jan- vier 1707, mort dans cette ville le 14 novembre 1770. La bibliographie Michaud lui donne la même origine, mais 1. Séance du 20 juin 1923. 2. Les quatre faces de chaque tombeau. 3. Mémoires de la Commission des antiquités, t. XII, p. cvm.

I. — COUP D'ŒIL RÉTROSPECTIF SUR LE … CACO/1832-2001...I. — COUP D'ŒIL RÉTROSPECTIF SUR LE MANUSCRIT DE GILQUIN A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE < Le peintre Gilquin n'est guère

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I. — COUP D'ŒIL RÉTROSPECTIF SUR LE MANUSCRITDE GILQUIN A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE <

Le peintre Gilquin n'est guère connu que par les aquarellesqu'il a faites pour représenter les tombeaux des ducs de Bour-gogne, qui existaient encore au dix-huitième siècle dans lachapelle de la Chartreuse à Champmol.

Ces aquarelles, entrées à la Bibliothèque nationale en 1884,ont été reproduites par la photographie. Les épreuves au nombrede huit9, dues à Courajod, ont été présentées en 1893 à la Com-mission des antiquités par M. Henri Chabeuf3 et ensuite offertespar lui, quelques années plus tard, à la Bibliothèque muni-cipale.

Mais ce nom de Gilquin avait déjà eu un moment de notoriétéau commencement du dix-neuvième siècle, grâce à une petitebrochure intitulée : Explication des tombeaux des ducs de Bour-gogne qui sont à la Chartreuse de Dijon, présentée à S. A. S.Ma''le Duc, le 1er mai 1736, par le sieur Gilquin.

Une note Peignot dans le manuscrit 1423 (46) du fonds Juignél'attribue, sous certaines réserves, à Jean-Bernard Michault,avocat au Parlement, savant philologue, né à Dijon le 18 jan-vier 1707, mort dans cette ville le 14 novembre 1770.

La bibliographie Michaud lui donne la même origine, mais

1. Séance du 20 juin 1923.2. Les quatre faces de chaque tombeau.3. Mémoires de la Commission des antiquités, t. XII, p. cvm.

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en considérant Jean-Bernard Michault, comme un contrôleurordinaire des guerres, tout en lui reconnaissant, d'autre part,la même identité et la même célébrité.

Cette brochure, imprimée pour la première fois à Nuys en1736, a eu plusieurs éditions à Dijon, 1749 et 1752 (peut-êtremême 1738), elle a été copiée assez souvent in extenso (ou enpartie), sous le titre de l'Histoire de la fondation de la Chartreusede Dijon, entre autres de la main de MM. Céron, de Juigné,Peignot, etc.

En général, à peu d'exceptions près, dont M. de Saint-Mesmin,personne ne songea à attribuer cette brochure à Gilquin ; moi-même, en 1914, j'ai invoqué la référence Michaud. Une note aucrayon, portée à la suite de la dédicace rédigée par M. HenriChabeuf et concernant l'important don des photographiesCourajod, indique bien que : « On rapprochera utilement deces documents la pièce imprimée ci-après... », suit le titre de labrochure en question, première édition, appartenant au fondsMilsand.

M. Chapuis, dans son étude sur les anciennes corporationsdijonnaises (Mémoires de la Société bourguignonne de géographieet d'histoire, t. XXII, 1906, p. 396), l'attribue catégoriquement àGilquin, à tel point qu'il estime que c'est même le principalmotif de sa célébrité en raison de l'attrait de cet opuscule pourles amateurs.

Les photographies Courajod, qu'il cite cependant en note,malgré leur grande valeur documentaire, ne donnent pas uneidée suffisante de l'œuvre de Gilquin. Ce sont des réductionsdes aquarelles elles-mêmes à des échelles variant de 1/2 à 1/1,4.Il ne me paraît pas inutile de donner ici la description de cesdernières que je n'ai encore rencontrée nulle part ; aussi bienva-t-elle me permettre de prouver que la petite brochure enquestion est bien de Gilquin lui-même.

Il s'agit, en réalité, d'un manuscrit de grand format, classédans les nouvelles acquisitions françaises sous le n° 5916 avecla rubrique suivante :

« Desseins des tombeaux des ducs de Bourgogne qui sont à laChartreuse de Dijon par J.-P. Gilquin. »

En sous-titre : « Dessins peints et lavés, dix-septième siècle.

DU PEINTRE J.-P. GILQUIN 99

Papier, 630/480m/m. 37 feuillets. Relié maroquin rouge aux armesde Condé (provient du palais de Compiègne. 14 mai 1884). »

C'est donc un fort bel ouvrage doré sur tranches, avec couver-ture armoriée et enjolivée d'arabesques au fer, de 0m63 de haut,sur 0m48 de large, ce qui donne près d'un mètre lorsqu'il estouvert (exactement : 0m96).

Le folio de garde est en papier tourniqué renforcé, les autresen papier vergé filigrane sur lesquels le texte calligraphié parGilquin est entouré de cadres très ornementés au moyen devases, coquilles, fleurs, papillons, enluminures de toutes sortes;il commence au folio 4 par un avertissement; à partir du folio 5,c'est l'histoire de la fondation de la Chartreuse; en somme,c'est le texte de la petite brochure attribuée à tort à Michault; ilest illustré, de distance en distance, par les fameuses aquarellesqui tiennent tout le livre ouvert sur une seule feuille composéedu verso d'un folio et du recto du suivant.

La face vin, c'est-à-dire la dernière ou face senestre du tom-beau de Jean sans Peur, porte en bas l'indication que nousretrouvons ailleurs.

« Dessigné par J.-P. Gilquin, peintre de S. A. S. M*»'1 le Duc. »Tous ces dessins sont à une échelle sensiblement constante,

où les pleurants sont représentés à environ un cinquième de lagrandeur des statuettes.

Les autres illustrations dessinées par Gilquin ont égalementune grande valeur documentaire. Au folio 27, ce sont quatremédaillons représentant les bustes des quatre grands ducsd'Occident : Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bonet Charles le Guerrier, dont il serait peut-être intéressant derechercher les modèles1; sur la planche verso 28-recto 29, c'estle plan de la crypte contenant les cercueils, que l'on peut rappro-cher utilement du « Plan des caveaux de la Chartreuse de Dijon »,dû à l'ingénieur Antoine, qui a été reproduit dans les planchesdu tome XIV de nos Mémoires.

Les folios 30, 31 et 34 donnent des perspectives diverses deces caveaux; le folio 35 représente le « portrait d'Elizabelle, fille

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de Jehan, roi de Portugal, femme du Bon Duc Phélipe » Enfinla planche 36-recto 37 donne une image symbolique aux armesdes donateurs, intitulée par l'auteur : « Fondation de deux reli-gieux dans la Chartreuse de Dijon par Phelipe le Bon et laduchesse Elizabelle, son épouse, dont l'inscription est sur unetable d'airain du côté de l'Evangile du grand autel. » C'est unedescente de croix avec les portraits des donateurs ; on y voit enoutre saint André et une piéta.

Il y a également lieu de citer les textes des épitaphes compor-tant, en plus de celles de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur,l'épitaphe de « Phélipe le Bon, duc de Bourgoigne », et de sesdeux femmes, Bonne d'Artois et Elizabelle de Portugal, dans lacave de leur sépulture près l'autel (folio 32), et au folio 33,« autre épilaphede Phélipe le Bon à la tête de son cercueil dansun tableau de pierre », qui est actuellement classé au musée dela Commission des antiquités de la Côte-d'Or, sous le n° 1234.

C'est précisément le texte donné dans le tome Ier de nosMémoires à la page xv, par M. Victor Chapluet, qui la considéraitcomme inédite, alors qu'elle avait déjà fait l'objet d'une doctedissertation de Moreau de Mautour dans le Mercure de Francedu mois d'octobre 1724, à propos d'une épitaphe donnée parParadin, composée par « le gentil poète Molinet » et qui ne futjamais gravée.

L'épitaphe exacte fut citée, en entier, dans le Mercure defévrier 1725, d'après dom Devoyo, frère du lieutenant criminelde Dijon, qui l'avait envoyé à Mautour.

IL — UN TABLEAU DE GILQUINA L'ÉGLISE SAINT-MICHEL DE DIJON

Le registre R 1 des Archives municipales, connu sous le nomd'Inventaire Devosge, donne, à la page 131, la liste des tableauxprovenant de Notre-Dame d'Etang (orthographiée «Nôtres d'amede L'Etants »), parmi lesquels figure en première ligne :

DU PEINTRE J . -P . GILQUIN 101

Cette particularité ne m'avait pas échappé en 1914, c'est pour-quoi je n'ai fait que l'indiquer note 1, page 20 de ma brochure *.Mais comme, à cette époque, je ne m'étais occupé exclusivementque de l'identification iconographique des pleurants au moyendes aquarelles de Gilquin, je n'avais pas poussé plus loin mesrecherches, interrompues d'ailleurs par la guerre, quelquesmois plus tard.

Pour se rendre un compte exact du sort subi par ce tableau,il faut consulter une autre source de documents extrêmementimportante, figurant, celle-là, aux Archives départementales,dans la liasse L 115 et passer alternativement de l'une à l'autrepour en collationner les détails, au moyen d'un tableau de con-cordance entre les dates du calendrier républicain et celles ducalendrier grégorien, en raison de la multiplicité des pièces.

Cet inventaire de Devosge lui avait été demandé par un ordredu District, en date du 4 novembre 1792 ; il s'était mis à labesogne dès le 13 du même mois. Ce fut un gros travail surlequel je reviendrai. Il eut pour collaborateur secondaire Auvert,qui ne se gêna pas pour le dénigrer plus tard. Mais, dès le24 mars 1793, Devosge avait présenté un rapport pour désignerles objets à conserver et les lieux de dépôt.

Le 26, le Directoire du département adoptait ses conclusions ;mais, entre temps, des actes de vandalisme étaient commis unneu partout et, à la suite de la mise en pièces d'une statue deMinerve, considérée comme objet religieux, Devosge intervenaitpour demander des mesures de protection.

Aussi le 14 pluviôse an II (3 février 1794), l'administration dudépartement prenait un arrêté qui nommait les citO3rens Devosge,Attiret, sculpteur, et Auvert, peintre, commissaires pour veiller,dans la commune de Dijon, à la conservation des monumentsdes arts, dépendant des propriétés nationales.

L'église des Bernardines, primitivement désignée, était devenueinsuffisante pour contenir tous les objets réquisitionnés. Lamunicipalité avait loué une partie de l'abbatiale de Saint-Bénigne; des pourparlers furent engagés plus tard pour obtenirun local attenant au Muséum. Pendant ce temps, Devosge pour-

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suivait son inventaire que le District lui réclamait, ainsi qu'àHovert (sic), le 29 thermidor an II (soit le 16 août 1794). Le3 fructidor an II, c'est-à-dire le 20 août, Devosge, plein debonne volonté, envoyait son travail incomplet, mais en deman-dant son renvoi ou la permission de le compléter sur place.En post-scriptum, il ajoutait qu'on ne paraissait faire aucuneattention à l'arrêté relatif à la salle qui joint le musée et qui estde plus en plus nécessaire à la conservation des monuments.(Elle servait à la municipalité pour l'habillement des troupes).

Le même jour, Auvert répondait également au District, maissans rien envoyer, en accusant Devosge de perdre son temps àanalyser avec emphase des tableaux qui n'en valaient pas lapeine. Il gardait tout pour lui et ne reconnaissait pas sa valeur,à lui, Auvert !

Alors, le 7 fructidor an II (24 août 1794), l'administration luirépondait qu'il exagérait et que Devosge s'était empressé d'envoyerun état bien fait (qu'il lui renvoyait pour être complété suivantses désirs). Auvert, piqué, s'exécutait, en disant que l'on n'avaitpas encore perquisitionné chez les émigrés et déportés. Sonprocès-verbal porte la date du 16 fructidor an II (2 septembre 1794),l'original est aux Archives départementales et une copie con-forme, signée Vaillant, aux Archives municipales, jointe àl'inventaire Devosge.

Ce dernier terminait son « Catalogue des tableaux, estampes,figures, bustes de marbre et bronze, porcelaines, ouvrages enplâtre, provenant des émigrés et des maisons religieux et reli-gieuses du département de la Côte d'Or », qu'il datait du 26 bru-maire an II (soit 16 novembre 1794) et qu'il envoyait au Directoireavec une lettre transmissive du même jour.

Il y avait encore quelques compléments à y apporter, ce quifut fait dans la suite, de sa propre main.

Lorsque la tourmente révolutionnaire fut calmée, les esprits seressaisirent et c'est alors que quarante citoyens, parmi lesquelson relève les noms des Antoine, de Vol fuis, Durande, Monnier,Dumay, juge de paix, Bornier, sculpteur, Demartinécourt, etc.,adressèrent, le 20 pluviôse an V (8 février 1797), une pétition à lamunicipalité pour la remise en place d'une partie des œuvres d'artet l'attribution des autres à certains établissements maintenus :

DU PEINTRE J.-P. GILQUIN 103

« Les amis des Arts, disait-elle, tous ceux qui s'inlerressent aurétablissement de l'ordre sont affligés de voir lé triste état dedénûment où sont encore nos temples, les édifices nationauxqui faisaient autrefois l'ornement de cette ville.

» Dans le tems de la terreur, de stupides ignorans s'acharnantcontre les monumens qui étaient dans les églises, ils brisèrent àS1 Bénigne les tombeaux des anciens ducs et cette magnifiqueboiserie unique, etc. » On voit le thème.

La pétition reçut l'approbation des édiles le 24 (c'est-à-direquatre jours après); celle-ci fut inscrite en marge et Devosge, quil'avait chaudement appuyée, fut chargé d'en assurer l'exécution.

C'est alors qu'il fit la répartition des objets d'art portés à soninventaire, en l'indiquant en regard de chaque numéro par unsigne dont il donne l'explication en tête du registre.

V signifie : vendu.CM — conservé au Musée.CD — — salle de l'Administration centrale.CEC — — Ecole centrale.CSlB — — église Saint-Bénigne.CSlM — — église Saint-Michel.CND — — église Notre-Dame.Une étoile signifie : restitution au propriétaire.

En principe, il s'est basé sur les titres d'ancienne propriété;quant à la distribution des autres objets provenant d'établisse-ments supprimés, les raisons échappent encore à l'analyse.

A la fin de l'inventaire, la répartition est récapitulée par éta-blissement, mais au crayon.

Le 6 ventôse an V (24 février 1797), les curés étaient invités àrecevoir les tableaux affectés.

Le 24 prairial an V (12 juin 1797), l'administration centrale dela Côte-d'Or demande à Devosge les inventaires des tableaux,dont il a fait la remise en exécution de l'arrêté du 6 ventôseprécédent.

C'est alors que le 5 messidor an V (23 juin 1797), il adresseà l'administration centrale de la Côte-d'Or l'état des objetsprovenant du dépôt de la République, remis les 18,19, 20 ventôseet 15 prairial aux citoyens exerçant le culte à Notre-Dame,Saint-Michel et Saint-Bénigne.

104 QUELQUES ŒUVRES ENCORE PEU CONNUES

Cet élat, signé des intéressés à titre de reçu, indique la prove-nance des objets qui concorde avec les indications de l'inventaire.

C'est là que nous retrouvons le tableau de la Visitation avecles mêmes dimensions, provenant de Notre-Dame d'Etang etremis à l'église Saint-Michel.

Au moment de la perquisition, le cadre avait été enlevé; main-tenant il en a un. Et le tableau qui répond à ce signalement parses dimensions assez comparables, se trouve dans la quatrièmechapelle du collatéral nord.

L'inventaire Devosge. —• Sa valeur documentaire.

L'inventaire Devosge est certainement un document de pre-mière importance pour l'histoire de l'art à Dijon. C'est lui qui apermis à M. Fyot de fixer, d'une manière indiscutable, l'originedu portrait de Marie Leczinska que possède notre musée.Aujourd'hui, il nous fait connaître un tableau de Gilquin. Iln'est pas douteux qu'il ne nous conduise encore à des identifi-cations précises1, mais il est nécessaire de faire quelques réservesau sujet de certains titres ou d'analyses donnés par Devosge,ces fameuses analyses qu'Auvert trouvait emphatiques et inu-tiles !

C'est que Devosge a inventorié et catalogué 4.270 tableaux (surlesquels 360 ont été rendus), 786 estampes au moins, un nombreconsidérable de livres et je ne compte pas les statues et les autresobjets d'art. Il n'a pas tout analysé et peut-être n'a-t-il pas vutous les tableaux, se contentant quelquefois d'une descriptionsommaire donnée par un tiers. En particulier, pour Notre-Damed'Etang, sur sept tableaux signalés, quatre figurent sur soninventaire, entre autres un tableau auquel il a donné le n° 2 dulot et qui est intitulé « l'Annonciation de la Vierge », pard'Armancourt, 1720. Ce tableau a exactement les mêmes dimen-sions que celui de Gilquin, il a été attribué à une église dontl'initiale a été oubliée, il n'y a que C. S1. ? (conservé à Saint ?),

1. C'est ainsi que je crois que l'on peut affirmer que les deux tableaux deGabriel Revel, existant à Saint-Michel et présentés par M. Metinan commevenant probablement du couvent des Ursulines, appartenaient réellement à cecouvent, mais ont été attribués d'abord, en 1797, ù l'Ecole centrale. Les dimen-sions concordent absolument.

DU PEINTRE J.-l>. GILQUIN 105

mais le tableau figure dans le lot de Saint-Michel et dans l'étatgénéral récapitulatif du 5 messidor an V. Or, dans la chapelledont j'ai parlé, il existe un pendant à celui de Gilquin ; il a lemôme cadre doré et sculpté avec un séraphin au milieu de labordure supérieure, et il a les mêmes dimensions.

Seulement il représente « l'Education de la Vierge » et nonl'Annonciation. J'incline fortement à croire qu'il y a eu là uneerreur de titre de la part directe ou indirecte de Devosge1. 11 neparaît pas, en effet, avoir été toujours sûr de lui ou du rensei-gnement reçu. Ainsi, au n° 37, page 103, dans l'inventaire relatifà la Chartreuse, le titre porte trois ratures, pour finir par une« Visitation » et il y a en « Purification », ce qui est bien diffé-rent. L'auteur de ce second tableau est cité par M. Guiffreydans son histoire de l'Académie de Saint-Luc : Jean-AugusteMassavy d'Armancourt, qui a exposé en 1774, et habitait, en1786, rue des Mauvais-Garçons-Saint-Jean.

Voici maintenant une autre erreur de Devosge qui, cette fois,s'applique à une de ses copieuses analyses : il s'agit encore d'untableau de l'église Saint-Michel, c'est la grande toile de 5 mètresde largeur sur 3 de hauteur, placée dans le bras sud du transept,en face de la chapelle des Rois, peinte par Nanini et représentantle martyre de Saint-Jacques le Majeur.

Il appartenait déjà à l'église Saint-Michel ; à la page 169,Devosge le décrit ainsi :

« Le Martyr de S' Jacques et de S1 Philippe; ce tableau com-posé de 13 figures nous représente au milieu de la scène, cesdeux saints qu'un ange enfant vient couronner. L'apôtreJacques joint les mains, adresse des prières à l'Eternel, enfaveur d'un boiteux qui retrouve l'usage de ses jambes et quiabandonne ses béquilles, en exprimant ses actions de grâce auCiel, à ses côtés est une femme qui pleure et un chien barbetqui tient dans ses dents une feuille de papier, sur laquelle estécrit le nom de l'artiste ; ce groupe occupe le premier plan del'angle gauche et se lie à celui de Jacques et Philippe. Cedisciple est lié de cordes par un victimaire suivi par un autre

1. Devosge sait pourtant ce qu'est l'Education de la Vierge, puisqu'il a traitéce sujet : son tableau n° 279 au Musée de Dijon, salle VII, au-dessus de la portede la salle VIII.

106 QUELQUES ŒUVRES ENCORE PEU CONNUES

qui lient et porte sur son épaule une épée. A la droite del'Apôtre... (?) un porte-enseigne romain monté sur un cheval,précédé d'un trompette qui sonne de cet instrument et d'un ado-lescent qui porte un faisceau armé d'une hache. Le premier plandu côté droit est enrichi d'une femme à genoux, un enfant àcôté d'elle et un soldat dans l'action de vouloir la maltraiter d'unbâton. Le troisième plan à gauche est décoré d'une forteresse.

» Ce tableau est savamment dessiné, d'un faire facile, enfin duvigoureux pinceau de Nanini de Bologne, peint sur toile de 7 pieds10 pouces de haut sur 13 pieds i pouces de large sans bordure. »

Encore un tableau qui a retrouvé sa bordure !Le saint Jacques, dont le nom est associé par la liturgie à celui

de Philippe, est saint Jacques le Mineur. On pourrait à la rigueurexpliquer, mais en partie seulement, la scène du tableau deNanini, d'après la Légende dorée : le martyr vient d'être préci-pité du haut du temple, prie encore pour ses bourreaux et vaêtre achevé d'un coup de marteau à foulon que porte le person-nage de droite, mais la présence de Philippe est un anachro-nisme et une erreur iconographique. C'eût été un peu trop forcerle symbolisme pour unir ces deux noms.

Tandis que tout concourt à illustrer, comme il convient, lerécit de Voragine, en ce qui concerne Jacques le Majeur. Surla dénonciation du prêtre Abiathar, Jacques est condamnépar Hérode Agrippa à avoir la tête tranchée. On reconnaîtl'apparat de la justice romaine à l'enseigne et au faisceau delicteur, un homme porte l'épée du supplice. En route, Jacquesguérit un paralytique et le personnage qui se jette dans ses bras,c'est son conducteur Joséas, le scribe, converti par le miracle,et qu'Abiathar fait condamner au même supplice.

Peut-être même trouverait-on une explication de la varianteespagnole dans la présence de la femme du premier plan àdroite. En tout cas, il était bien naturel que les « Pèlerins deSaint-Michel » tinssent à avoir un souvenir légendaire du grandsaint de Compostelle, alors que l'interprétation faite par Devosgene semble nullement justifiée1.

1. La confrérie de Saint-Jacques fondée à Saint-Michel fit, en effet, la com-mande de ce tableau au peintre bolonais Hanini le 28 octobre 1726. (VoirArch. dép., registre 3515, fol. 17 v°.)

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III. - QUATRE DESSINS DE GILQUINAPPARTENANT AU FONDS CLAIRAMBAULT

Ces dessins sont décrits dans le document suivant, qui existeà la Bibliothèque nationale sous la cote Y e3-17 :

« Inventaire des pièces dessinées ou gravées relatives à l'His-toire de France, conservées au déparlement des manuscrits dansla collection Clairambault sur l'ordre du Saint-Esprit, rédigépar M. A. Flandrin, sous-bibliothécaire au département desestampes. Paris, Hachette, 1887. — Don n° 6753, page 51-N° :

» 562. — Thomas de Saulx dit le Loup (?) dessiné par Gilquin,peintre de S. A. S.M>'r le Duc (de Lorraine?) en 1725, d'aprèsune statue en pierre sur la terrasse de Vantoux (Côte-d'Or).

» Dessin à la sépia rehaussé de blanc f° 102.»563.— Eudes de Saulx (?) dessiné par Gilquin, etc.,

comme ci-dessus f° 103.» 564. — Jean de Saulx dit Louvet (?) dessiné par

Gilquin, etc., comme ci-dessus f° 104.» 565. — Pons de Saulx (?) dessiné par Gilquin, etc.,

comme ci-dessus f° 105. »Flandrin a mis un point d'interrogation sur l'attribution des

noms aux personnages, ainsi que sur le titre du duc, dontGilquin est le peintre en 1725'.

On peut déjà affirmer qu'il s'agit ici du duc de Bourgogne,autrement dit de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé(1692-1740), le négociateur du mariage de Louis XV avec MarieLeczinska.

Quant au manuscrit Clairambault, il porte le n° 1118, c'est unvolume cartonné de 0m29 de large sur 0m54 de haut, qui contient250 feuillets, dont le n° 3 est mutilé et les n»s 205 et 207 sontblancs.

Les personnages représentés ont 0m46 environ de hauteur,au-dessus du socle, sur la première marche duquel l'artiste aécrit lui-même: « Dessigné par Gilquin. Peintre de SonA. S. M. Le Duc 1725. »

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Au verso de chacun de ces dessins est portée, au crayon, lamention suivante : « Statue de pierre qui est sur la terrasse deVantoux. On la croit de..., avec le nom de chacun des sei-gneurs. »

Toutefois, au folio 105, correspondant au n° 565 de l'inven-taire, le nom de Pons est orthographié « Poince ».

Les planches jointes sont des réductions des dessins origi-naux1.

Comme confirmation de l'hypothèse émise ci-dessus, quiavait motivé le point d'interrogation de Flandrin, il y a lieu dese reporter à la description de Vantoux, que Courtépée donne àla page 219 de son tome II, dans l'édition de la bibliothèquemunicipale :

« La terrasse du Château est embellie par 4 statues, vêtues à laromaine, de quatre anciens barons de Vantoux. »

Ce serait donc quatre des cinq premiers de cette branche quifigurent dans le Dictionnaire de la noblesse, rédigé parMM. de la Chesnaye-Desbois et Badier, sous les nos VIII, X, XI,XII, de cette filiation, mais dans un ordre différent de celui del'inventaire. Le n° IX, Guiot de Saulx, ne paraît pas avoir marquédans l'Histoire, c'est pourquoi il n'a pas été représenté par lastatuaire.

On peut donc constater, d'après ces biographies sommaires,que cette nouvelle contribution à l'histoire de la Bourgogne serattache, en partie, à l'iconographie que nous possédons déjà.Si les pierres tombales de la Sainte-Chapelle ont été dispersées,celles de l'abbaye de Bonvaux existent encore dans l'église ducentenaire à Fontaine-lez-Dijon, où nous retrouvons précisémentl'épitaphe de Ponce de Saulx.

Il ne faut certainement pas s'attendre à trouver une ressem-blance frappante entre le tracé au ciseau d'un tombier de l'époqueet le modelé d'un sculpteur qui a vécu deux siècles après, maisil y a certain détail héraldique, qui vient justifier l'attributionqui en a été donnée, tel le lion armé et lampassé, représentésur l'écu de la tombe et sur le bouclier de la statue ; il caractérise

1. Les planches ont été exécutées d'après les photographies envoyées parles Archives photographiques d'art et d'histoire, de la rue de Valois, à Paris,

PONCE DE SAULX(VIII - N» 565)

ARCHIV PHOTOGR. D'ÂRT El n'uiMUIHK

EUDES DE SAULX(X - N° 563)

THOMAS DE 5AULX. dit LE LOUP(XI - N° %?)

JEAN DE SAULX, dit LOUVETi XII - N° 564)

DU PEINTRE J.-P. GILQUIN . 109

bien la maison de Saulx, comme l'a montré M. Laui'ent dans laséance du 1er juillet 1914. (Mémoires de la Commission des anti-quités, t. XVII, 1er fascicule, p. xxxvi.)

Dom Plancher a donné le dessin de la pierre tombale où, àl'intérieur de la ventaille ménagée dans la capeline du haubert,on voit la face du gisant ornée d'une moustache en croc, commeen portaient certains seigneurs de la Fronde, alors que, dans laréalité de la pierre et dans la fidèle reproduction donnée par lechanoine Chomton, cet ornement pileux semble plutôt roulé etdescendant à la gauloise comme sur la statue elle-même.

Toutefois, les ressemblances d'autrefois sont sujettes à cautionet ont été souvent l'objet de savantes discussions. (Incidemmentet à titre d'exemple, parce qu'il est bourguignon, je citerai leprofil de Jean sans Peur, donné par le buste que les moulagesnous ont conservé, qui est d'une ressemblance frappante aveccelui d'une miniature du quinzième siècle, conservée à la Biblio-thèque nationale, qu'Alphonse de Neuville a reproduite dans sesillustrations de l'Histoire de France, par Guizot (t. II, p. 251).

Le deuxième seigneur de Saulx-Vantoux représenté ici, Eudes,petit-fils de Ponce, est le point de départ de la branche desSaulx-Tavannes. Car, du fait de son mariage avec Jeanne d'Arc-sur-Tille, il se forma une branche des Saulx-Vantoux, dite d'Arc-sur-Tille, et au seizième siècle, le principal, représentant de cettebranche, Jean de Saulx, seigneur d'Orain, Arc-sur-Tille, lePailly, gruyer et louvetier de Bourgogne, épousa Marguerite deTavannes. De ce mariage est né Gaspard de Saulx, maréchal deFrance, et nous voilà ainsi au château de Lux.

Les deux autres seigneurs de Vantoux, Thomas le Loup etJean Louvet, constituent le trait d'union qui nous ramène auxtombes de Messigny, décrites par M. Laurent dans la séance quej'ai indiquée précédemment. \

En résumé, voilà un tableau et quatre dessins à l'actif deGilquin ; on pourrait encore ajouter quelques motifs de déco-ration pour des réceptions princières et des fêtes organisées parles chevaliers de l'Arquebuse, dont il faisait partie, travaux quinous sont connus par les comptes des Archives municipales etqui sont décrits dans certains manuscrits du temps. Et l'on peut

110 QUELQUES ŒUVRES ENCORE PEU CONNUES

facilement associer les vers faits, dans ces occasions, par LàMonnoye, aux motifs décoratifs par lesquels le peintre lesencadrait.

Le malheureux artiste, qui était né à Reims en 1680, est mortâgé de quatre-vingt et un ans, le 12 juin 1761, à l'hôpital Notre-Dame de la Charité. (Arch. municipales, registre B 654,fol. 168 v°.)

DU PEINTRE J.-P. GILQUIN 111

Notes extraites du Dictionnaire de la noblesse, rédigépar MM. de la Chesnaye-Desbois et Badiér.

VIII (n° 565 de la collection Clairarabault). — Ponce de Saulx (filspuîné de Barthélémy et d'Anne de Ruffey et oncle de Jacques II.Auteur de la branche de Vantoux, avait eu en partage la seigneurie deVantoux, il posséda aussi celle de Sancis; il eut des difficultés avecHenri d'Arc, chambrier de l'abbaye de Saint-Bénigne au sujet desdîmes de Saucis; ils les terminèrent à l'amiable en 1289. Il est faitmention, dans le traité, de Guiot, fils de Ponce, qui était marié; lesnoms des autres enfants et de leur mère sont inconnus. Ponce mourutl'an 1307, suivant l'épitaphe qui est sur sa tombe, dans l'église Saint-Jean de Bonvaux (Dictionnaire de la noblesse) ...devant le grand autel(Dom Plancher, t. H, p. 444), actuellement dans l'église dite du Cente-naire, à Fontaine (Chanoine Chomton, Saint Bernard et le château deFontaine-lez-Dijon, t. II, appendice A).

IX...

X (n» 563 de la collection Clairambault). — Eudes (de Saulx) succédaà son père Guiot, l'an 1330, il fut du nombre des chevaliers de Bour-gogne auxquels le roi Philippe de Valois fit écrire de se tenir prêtspour marcher à son ordre, quand ils seraient mandés, ils ne le furentpoint, parce que le roi mourut sur la fin du même mois. Eudes futarbitre avec Edme d'Ambrin des différends qui s'étaient élevés entreles enfants de Huguenin de Saulx, seigneur de Fontaine-lez-Dijon,troisième mari de Simonne de Pontailler et ceux que cette dame avaiteus de ses deux premiers maris. Eudes fut du Parlement qui se tint àBeaune en 1357; il marcha avec les autres seigneurs de Bourgognecontre les Anglais en 1359. Il avait épousé Jeanne, héritière de labranche aînée de l'ancienne maison d'Arc-sur-Tille, qui lui apporta endot cette seigneurie, elle choisit sa sépulture auprès de Henri d'Arc,son frère, doyen de la Chapelle de Dijon. Eudes mourut après l'an1371, laissant cinq enfants. {Dict. de la noblesse.)

XI (n° 562 de la collection Clairambault). — Thomas de Saulx ditLe Loup (fils de Eudes), qui avait été dans les montres avec Hugues,son frère, l'an 1358, parut encore en 1364 dans celles du seigneurd'Epoisse, reçues à Avallon ; il accompagna le duc Philippe le Hardidans les guerres de Flandres et le servit avec tant de fidélité qu'il enreçut des gratifications; il fut envoyé par le même duc vers celuid'Anjou. En 1376, il fut créé chambellan et en cette qualité, il reçut en1382, à Paris, la montre de Jean de Vienne, amiral de France; l'an 1385,il traita avec les chanoines de la Sainte-Chapelle et retira les fondsque sa mère avait engagés à titre de fondation. Il mourut l'an 1391,suivant l'épitaphe gravée sur sa tombe à la Sainte-Chapelle.

112 QUELQUES ŒUVUES DU PEINTRE J.-P. GILQUIN

Son frère Hugues figura dans les montres, puis se retira à Saint-Bénigne ; les trois sœurs Jeanne, Marguerite et Marie furent religieusesà Larrey. (Dict. de la noblesse.)

Tombe près du balustre du grand autel du côté de l'Evangile.(Dom Plancher, t. II, p. 448.)

XII (n° 564 de la collection Clairambault). — Jean de Saulx ditLouvet (fils de Thomas) eut, avant la mort de son père, des démêlésavec Guillaume de Bessey et avec Jean, frère de Guillaume. Jeande Vergy, seigneur de Fouvent, sénéchal de Bourgogne, et Jacquesde Vergy, seigneur d'Autrey, son frère, s'entremirent pour accorderles parties. Le traité de pacification fut conclu le 28 avril 1384. Jeanfut l'arbitre l'an 1395 entre les maire et éclievins de Dijon et l'abbayede Saint-Bénigne. Il mourut en 1404, ayant épousé N... d'Amanges, fillede Gui et de Simonne d'Abbans (Dict. de la noblesse.)

Emplacement des tombes de Bonvaux d'après le numérotage adopté parM. le chanoine Chomlon dans son livre : Saint Bernard et le châteaude Fontaine (/. // , appendice A).

Les pierres tombales sont dressées verticalement contre les murslatéraux et du fond de la nef dans l'église du Centenaire, à Fontaine-lez-Dijon.

Côté dextre (évangile). En haut et près du chœur : n° 1, Calon deSaulx, 1270 ou 1272; en bas et près du fond : n» 5, Ponce de Saulx, 1307,celui-là même dont la statue figurait sur la terrasse du château deVantoux et qui a été présenté plus haut sous le n° 565 de l'inventaireFlandrin concernant la collection Clairambault.

Côté senestre (épître). En haut et près du chœur, comme pendantsau n° 1, à gauche en regardant le mur, n° 7, Marie de Byois, 1345;à droite, n° 2, Eudes de Domois et Aalys de Saulx, 1276; en bas et prèsdu fond, à gauche, Agnès de Dampierre, 1316. Ce monument est unmoulage de l'original acquis par le musée du Louvre ; à droite,Guillaume de Fontaine, 1307.

Contre le mur du fond à gauche de la porte principale d'entrée. Adroite : n» 8, Robert d'Aubigny, 1351; n° 6, Renaud d'Etaules, 1314.

I

Quoique la tombe de Ponce de Saulx soit ici la seule qui intéressedirectement cette étude, j'ai cru devoir donner les emplacements desautres qui se rattachent à des communications figurant dans lesMémoires de la Commission des antiquités (Essai historique sur leprieuré de Bonvaux, par M. Henri Marc, t. VI, p. LXXXV-VI. — Présen-tation d'un manuscrit de 1836, par M. Fyot : t. XVII, p. CCCLXXX.)