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REPUBLIQUE DU BURUNDI Bujumbura, Avril 2008 ANALYSE COMPARATIVE DES SAISONS 2008A/2007B CLASSIFICATION INTEGREE DES PHASES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE-IPC JANVIER – JUIN 2008 I P C B U R U N D I S A I S O N 2 0 0 8 A

I ANALYSE COMPARATIVE DES SAISONS … · 0 . 8 . A. 1 . Sigles et ... IPPTE : Initiative des Pays Pauvres Très Endettés ... Déjà en 1992, l’IDH pour le Burundi était de 0,341

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REPUBLIQUE DU BURUNDI

Bujumbura, Avril 2008

ANALYSE COMPARATIVE DES SAISONS 2008A/2007B

CLASSIFICATION INTEGREE DES PHASES

DE LA SECURITE ALIMENTAIRE-IPC

JANVIER – JUIN 2008

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Sigles et Abréviations

1. ACF : Action Contre la Faim 2. BAD : Banque Africaine de Développement 3. CAUR : Coordination Agricole d’Urgence et de la Réhabilitation 4. CFW : Cash For Work 5. CNDD-FDD : 6. CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté 7. CNS : Centre Nutritionnel de Supplémentation 8. CNT : Centre Nutritionnel Thérapeutique 9. CRS : Catholic Relief Service 10. CSI : Indice des Stratégies d’adaptation à la Consommation 11. DPAE : Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage 12. ECRAA : Evaluation Conjointe des Récoltes, des Approvisionnements

alimentaires et d’Analyse de la sécurité alimentaire. 13. FAO : Food and Agriculture Organization 14. Fbu : Francs Burundais 15. FFW : Food For Work 16. FIDA : Fond International de Développement Agricole 17. FNL : Front National de Libération 18. FSMS : Food Security Monitoring System 19. HCB : Help Channel Burundi 20. HCR : Haut Commissariat pour les Réfugiés 21. IGEBU : Institut Géographique du Burundi 22. IDH : Indicateur de Développement Humain 23. IPC : Cadre Intégré de Classification des Phases de la

Sécurité Alimentaire 24. IPPTE : Initiative des Pays Pauvres Très Endettés 25. GTZ : Coopération Allemande au Développement 26. LMTC : Lutte contre les Maladies Transmissibles et Carentielles 27. Km2 : Kilomètre Carrée 28. MCVS : Mécanisme Conjoint de Vérification et de Suivi (MCVS) des accords

de cessez-le-feu. 29. MINAGRIE : Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage 30. MINISANTE : Ministère de la Santé 31. OCHA : Office for the Coordination of Humanitarian Affairs 32. ONG : Organisation Non Gouvernementale 33. PAM : Programme Alimentaire Mondial 34. PARSE : Projet d’Appui pour la Reconstruction du Secteur de l’Elevage 35. PIB : Produit Intérieur Brut 36. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement 37. PRASAB : Projet de Réhabilitation Agricole et de la Gestion Durable des Terres 38. PTRPC : Programme Transitoire de Réhabilitation Post Conflit 39. PRDMR : Programme de Relance du Développement du Monde Rural 40. RDC : République Démocratique du Congo 41. SAP/SSA : Système d’Alerte Précoce et de Surveillance de la Sécurité

Alimentaire 42. SNUPB : 43. SOSUMO : Société Sucrière du Moso 44. UNICEF : United Nations Children’s Funds 45. VIH/SIDA : Virus de l’Immunodéficience Humaine/Syndrome

d’Immunodéficience Acquise 46. WV : World Vision 47. ZME : Zone des Moyens d’Existence

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2 TABLE DES MATIERES N° page

0. PREAMBULE………………….………………………………………………... I. SYNTHESE GENERALE ………………………………………..……... 1. Contexte global du pays…………………………………………………………... 2. Approche Méthodologique…………..……………………………………………. II. DESCRIPTION SOMMAIRE DES SECTEURS ANALYSES……………… II.1. Climat…………………………………………………………………………... II.2. Situation sécuritaire et mouvements de population………………….…………. II.3. Production Agricole…………………………………………………………….. II.4. Elevage et pêche…………………………………………………….………... II.5. Accès aux aliments et disponibilité alimentaire………………………………... II.6. Situation nutritionnelle…………………………………………………………. II.7. Situation sanitaire……………………………………………………………….

III. CLASSIFICATION DES ZONES DES MOYENS D’EXISTENCE……………….. III.1. Buragane……………………………………………………………………….. III.2. Plaine de l’Imbo……………………………………………………………….. III.3. Dépression du Nord……………………………………………………………. III.4. Crête Congo Nil………………………………………………………………... III.5. Dépression de l’Est…………………………………………………………….. III.6. Haute altitude…………………………………………………………………... III. 7. Plateaux humides……………………………………………………………… III. 8. Plateaux secs de l’est…………………………………………………………..

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3 Préambule Le suivi et l’analyse de la sécurité alimentaire au Burundi se fait généralement via, le Système d’Alerte Précoce et Surveillance de la Sécurité Alimentaire (SAP/SSA), l’Evaluation conjointe (MINAGRIE/FAO/PAM/UNICEF/OCHA) des Récoltes et des Approvisionnements Alimentaires (ECRAA), le système de suivi de la sécurité alimentaire (FSMS) et le suivi nutritionnel. Le SAP/SSA consiste en un suivi au quotidien de l’évolution de la situation alimentaire sur base des indicateurs clés de la sécurité alimentaire, ce qui permet de déclencher une alerte dès que des signaux de crise alimentaire se dégagent de l’analyse croisée des indicateurs. L’Evaluation des récoltes, quant à elle, consiste en une estimation des disponibilités alimentaires générées par les productions agricoles, les importations et les dons alimentaires par rapport aux besoins. Le déficit alimentaire éventuel, saisonnier ou annuel, est alors dégagé pour servir de base d’évaluation d’assistance aux vulnérables en intrants agricoles pour la relance de la production alimentaire. Le FSMS développé par le PAM consiste en une analyse plus étoffée de la situation de la disponibilité et de l’accès alimentaires au niveau des ménages. Quant à lui, le suivi nutritionnel est coordonné par l’UNICEF à travers le monitoring des admissions dans les centres nutritionnels et le comportement des indicateurs nutritionnels dans la communauté. Tous ces systèmes nationaux de suivi alimentaire et nutritionnel sont conduits en étroite collaboration avec le Gouvernement, principalement avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et le Ministère de la Santé Publique. L’analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burundi a récemment intégré l’approche du « Cadre Intégré de Classification des Phases de la Sécurité Alimentaire (IPC) parmi les outils développés pour évaluer la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. L’IPC est un outil de lecture consensuelle et concertée des crises alimentaires et nutritionnelles, développé en Somalie depuis plusieurs années par la FAO au travers l’unité de suivi de la sécurité alimentaire (FSAU) et qui a été adopté en 2004 par la FAO et ses partenaires. Le but de IPC est d’aider à fournir aux populations vulnérables une réponse plus rapide, plus adaptée et mieux ciblée et permet l’établissement des besoins et la planification de la réponse aux crises alimentaires et nutritionnelles à court et moyen termes. Il consiste en un rapprochement d’une série de protocoles d’analyse des données, une superposition d’informations de sources diverses permettant de synthétiser et de communiquer l’état d’une situation complexe. La présente analyse, faite suivant la méthodologie IPC, établit la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle qui prévaut pour la période de janvier à juin 2008 à partir des données fournies par les systèmes nationaux de suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnels ci-hauts décrits et les données de la pluviométries fournies par l’IGEBU. Ainsi, une carte de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition pour la période de janvier à juin 2008 ainsi qu’un document synthèse sont les principaux produits de l’analyse. Les zones de moyens d’existences, établies sur base des zones agro écologiques, constituent la base géographique d’analyse et de lecture du niveau de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Les résultats de cette analyse sont également présentés suivant les subdivisions administratives ce qui permet leur utilisation dans la planification provinciale et communale.

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4 I. SYNTHESE GENERALE 1. Contexte global du pays

a. Contexte démographique Petit pays enclavé d’Afrique centrale avec une superficie totale de 27.834 Km² dont 23.000 occupés par des terres arables (parcours, forêts et agriculture), le Burundi compte une population d’environ 8.300.000 habitants1

La population est à plus de 90% agricole et vit en habitat dispersé sur de hautes collines séparées par des marais. Cette principale activité économique est très fragilisée par la guerre, la dégradation de l’environnement, la surexploitation des terres consécutive au morcellement des terres ; l’enquête…(A compléter) a révélé que la superficie moyenne par famille de 5 personnes est de 0,5 hectares, réduite à 0,2 dans les zones très peuplées.

à la fin de 2007. Il est parmi les pays les plus densément peuplés au monde avec une densité moyenne qui surpasse 300 habitants au Km². Certaines provinces comme Ngozi, Kayanza, Gitega ayant une densité qui dépasse déjà 500 habitants au km².

b. Contexte politique

Depuis l’indépendance, le Burundi a connu une succession de conflits socio-politiques (voir tableau n°1 suivant) caractérisés par de fortes tensions entre les deux principaux groupes ethniques (Hutu et Tutsi). Avec la mort du Président Melchior NDADAYE survenue lors de la tentative de coup d’état du 21 octobre 1993, le Burundi est entré dans un long épisode de crise politique et de conflits armés sans précédent. Cette crise sécuritaire a provoqué une profonde déchirure du tissu social et économique. Le SNUPB2

1 Estimation de l’Unité de Planification de la population (UPP), Ministère de la population, du Développement et de la Reconstruction.

estime à 300.000 pertes de vies humaines enregistrées lors de cette guerre et à plus de 850.000 sinistrés (374.285 réfugiés, 100.000 déplacés internes, 3.000 enfants de la rue, 10.500 enfants handicapés, 25.000 orphelins de guerre, 130.000 orphelins de VIH/SIDA, etc). Des destructions des biens, des vols et pillages à grande échelle et des violations des

2 Stratégie intégrée d’appui des Nations Unies à la consolidation de la Paix au Burundi, 2007-2008

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5 droits de l’homme contribuent davantage à compliquer le lourd fardeau socio-économique du pays. e. Contexte économique Le contexte d’enclavement du pays et l’historique instabilité politique maintiennent le Burundi dans un cercle vicieux de pauvreté. D’après les rapports IDH du PNUD, la proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, qui était au niveau national de 33,5% en 1992, est passée à 47,8% en 1994 pour atteindre plus de 68% en 2007. Les indicateurs sociaux ont également connu des reculs importants. Déjà en 1992, l’IDH pour le Burundi était de 0,341 ce qui classait le pays au 165ème rang sur 174, en raison d’un faible niveau du revenu annuel par habitant de près de 110 $EU. En référence au CSLP, le revenu annuel par habitant a chuté jusqu’à 83 $EU en 2004, soit le plus faible revenu par rapport aux pays qui avoisinent le Burundi. d. Contexte de la sécurité alimentaire La situation d’insécurité alimentaire au Burundi est le résultat de la combinaison et de l’enchaînement de plusieurs contraintes ponctuelles, récurrentes et/ou permanentes, hautement évolutives dans le temps et dans l’espace (voir tableau n°2 suivant). Le contexte de la sécurité alimentaire est donc très fragile. Ces contraintes conjoncturelles et/ou structurelles réunies exposent les ménages ruraux à une forte insécurité alimentaire, que le moindre choc est en mesure de déclencher et n’ont cessé de provoquer des pertes de productions agricoles. Le contexte de la sécurité alimentaire est en effet très variable, résultant de la combinaison de multiples composantes. Il s’avère ainsi nécessaire d’élucider périodiquement l’état de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, qui était établie par l’évaluation des récoltes et actuellement analysée suivant la méthodologie IPC. L’actuelle analyse concerne la période de janvier à juin 2008, après les récoltes de la saison 2008A.

Revenu annuel par habitant

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

RSA Algérie Kenya Tanzanie Uganda Rwanda RDC BurundiPays

Dol

lars

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Causes structurelles Causes conjoncturelles • Pression démographique sur la terre/foncier

et sur les zones à faibles niveau de production (surface arable/ménages est très faible, implantation humaine dans des zones marginales) ;

• Dégradation de l’environnement et baisse continue de la fertilité de la sols / chute de la production ;

• Dégénérescence des semences et faiblesse de la filière semencière ;

• Destruction des infrastructures socio-économiques ;

• Relâchement des services d’encadrement en générale et du suivi agricole en particulier ;

• Inflation (embargo de 1996 étant déclencheur et faible disponibilité) suivi par des prix très élevés des produits et intrants agricoles.

• Aléas climatiques : plus de quatre

années consécutives de perturbation pluviométrique ;

• Chute de production des cultures de soudures (manioc notamment mais aussi la colocase) ;

• Maladies et parasites des plantes (mosaïque du manioc) ;

• Conséquence d’environ 12 ans de guerre civile ;

• Perte totale ou partielle de l’accès à la terre et aux autres facteurs de production pour les populations rurales et agricoles.;

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6 2. Approche Méthodologique L’analyse IPC pour la saison 2008A, qui constitue la deuxième au Burundi, a été menée lors de l’atelier organisé à Gitega en dates du 18 au 22/02/2008. Avant l’analyse proprement dite, une formation sur la technique et sur les outils IPC a été dispensée aux participants à l’atelier, soit un rappel pour ceux qui avaient été formés auparavant. Servant d’outil pédagogique, la zone des « Dépressions du Nord » a été analysée dans quatre groupes, l’un indépendamment de l’autre. Les résultats ont été débattus en plénière, occasion de remmener les uns et les autres vers une interprétation rapprochée des différentes indicateurs concernés par IPC. C’est par après que les sept (7) zones restantes ont été analysées et classées en phases de sécurité alimentaire dans des sous commissions, téléguidé par la table de référence IPC. La plénière finale a permis de valider les résultats des différents groupes. Comme procédure méthodologique, la phase de sécurité de chaque zone était décidée par la confrontation des données concentrées dans les grilles d’analyse 2008A et les résultats de l’analyse IPC de la saison précédente, 2007B. Les données enregistrées dans les grilles d’analyse 2008A reflètent en effet le comportement des indicateurs entre la précédente analyse IPC en juin 2007 et celle concerné par cette analyse IPC, en décembre 2007. Il fallait en effet résoudre l’équation suivante : * IPC 2007 = résultats de l’analyse IPC de la saison 2007B en juin 2007, précédente à celle en cours d’analyse ; * Grilles 2008A3

* X = Phase de sécurité alimentaire pour chaque zone, résultat de l’analyse.

= Grilles d’analyse IPC 2008A, dans lesquelles sont rassemblées toutes les données de suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle entre juin et décembre 2007 ;

Les indicateurs analysés couvrent les domaines de disponibilité, d’accès et d’utilisation des aliments ainsi que les domaines de nutrition et de santé. Ces indicateurs touchent le taux de mortalité, la malnutrition aigue, la malnutrition chronique, la diversité du régime alimentaire, l’accès aux aliments et la disponibilité alimentaire, l’accès à l’eau et approvisionnement en eau, les déplacements, les questions structurelles, aléas, avoirs relatifs aux moyens d’existence, la sécurité civile, les maladie ainsi que les stratégies d’adaptation aux chocs alimentaires. Ce travail a été élaboré en étroite collaboration avec différents partenaires de sécurité alimentaire au Burundi. Une trentaine de participants ont contribué à cette analyse. Ils proviennent des institutions du Gouvernement (MINAGRIE, MINISANTE, IGEBU et les

3 Les grilles d’analyse 2008A avaient été actualisées par la FAO/CAUR, revues et enrichies lors de l’analyse.

IPC février 2008 à Gitega: Une des équipes d’analyse des données

IPC 2007B + Grilles 2008A = X

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7 DPAE), du SNU (PAM, UNICEF, FAO, OCHA), des ONG internationales (AAA, WVI, Solidarités,…) et les ONG nationales (CRB, COPED et HCB). Sur base des résultats de l’analyse IPC de la saison 2007B élaborée en août 2007 et des données des sources diverses sur les composantes de la sécurité alimentaire et de la nutrition, une carte IPC valable pour janvier à juin 2008 a été produite. L’analyse IPC de la saison 2007B a servi d’introduction à la cartographie de la vulnérabilité téléguidée par la méthodologie IPC. Les analyses IPC ultérieures à celle-ci tiendront compte de cette première, celle concernée par ce rapport en premier lieu. 3. Synthèse des résultats de l’analyse IPC, saison 2008A En comparaison avec la saison précédente, des changements de phase selon la méthodologie IPC ont été relevés dans les zones des dépressions de l’Est et dans la zone des Plateaux humides. L’amélioration des disponibilités alimentaires a permis le passage de la phase positivement évolué la phase III à la phase II pour la zone des plateaux humide alors que le retard des pluies de la saison 2008A a été le moteur de la détérioration de phase de sécurité alimentaire dans la zone des Dépressions de l’Est. Quelques changements mineurs sont relevés dans les autres zones, notamment en ce qui est des niveaux d’alerte ; le tableau ci-après résume en effet le résultat de l’analyse IPC pour la saison 2008A.

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Tableau n°3 : Synthèse des résultats d’analyse IPC_ Saison 2008A

ZME4, Régions naturelles et provinces couvertes

Phase et niveau de risque Changements majeurs en rapport avec 2007B Population affectée

ZME : Buragane Région naturelle : Buragane Provinces : Makamba et Rutana

La zone de Buragane a été classée en phase II (Généralement en Insécurité alimentaire). Un risque élevé de basculer en phase III (Crise Alimentaire Aiguë avec Crise des Moyens d’Existence) est relevé dans la commune Gitanga (province Rutana), qui présente plus des signes de malnutrition.

Une pluie relativement plus satisfaisante a été enregistrée en saison 2008A, par contre, la zone a connu une extension de la forme sévère de la mosaïque du manioc et un retour massif des rapatriés. Pas de changement substantiel de situation sécurité alimentaire.

7.700 ménages ont été affectés par la crise alimentaire (contre 6.400 pour la saison 2007B), soient 13% des ménages de la zone estimés à 57.700

ZME : Crête Congo-Nil Région naturelle : Mumirwa Provinces : Bubanza, Cibitoke, Bujumbura Rural et Bururi

La zone de la Crête Congo-Nil a été classée dans la phase II (Généralement en Insécurité alimentaire). Les communes plus exposées à l’activisme FNL/PALIPEHUTU ont un risque modéré de basculer en phase III pour les communes Mutambu, Nyabiraba, Kanyosha, Bugarama (Bujumbura Rural) et Murwi (Cibitoke) et en alerte pour la commune Muhuta (Bujumbura Rural).

Pas de changement de phase entre les deux période (2007B et 2008A) mais une de la production agricole en 2008A est attribuable aux perturbations sécuritaires et à la hausse des prix des denrées alimentaires, particulièrement dans les communes en situation de basculer dans la phase III.

27.000 ménages des 174.052 qui peuplent la zone ont été affectés par l’insécurité alimentaire (contre 23.300 pour la saison 2007B).

ZME : Dépression de l’est Régions naturelles : Moso Provinces : Makamba, Rutana, Ruyigi et Cankuzo

La zone des dépressions de l’est a été classée en phase III (Crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence). Les communes les plus confrontées aux aléas climatiques et au retour accru des rapatriés, Mishiha, Gisuru et Giharo, sont en situation d’alerte.

La saison 2008A a accusé un retard de l’arrivée des pluies et par des déficits hydriques avec comme conséquence une diminution drastique de la production agricole. Le retour massif des rapatriés exacerbe la vulnérabilité de la zone pour la période de janvier à juin 2008.

Sur les 90.708 ménages peuplent qui de la zone, 30.200 sont en déficit alimentaire, soient 33% des ménages de la zone (contre 10% pour la saison 2007B).

ZME : Dépression du Nord Région naturelle : Bugesera Provinces : Kirundo, Muyinga

La zone de la dépression du Nord a été classée en Phase II (Généralement en Insécurité alimentaire), elle est par contre en situation d’alerte de basculer en phase III, étant très exposée au déficit hydrique. La commune Giteranyi (province Muyinga) qui enregistre en plus beaucoup de rapatriés présente est à risque élevé de basculer en phase III.

La production agricole a été relativement améliorée mais les stocks vivriers ainsi que les réserves en champs restent réduits. La commune Giteranyi de la province Muyinga présente en plus une particularité d’afflux massif de rapatriés.

Environ 14.700 ménages, soient 11,4% du total de la zone, sont affectés par l’insécurité alimenatire.

4 ZME : Zone des Moyens d’Existence

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ZME : Haute altitude Régions naturelles : Bututsi, Mugamba Provinces : Cibitoke, Kayanza, Muramvya, Mwaro, Bururi, Bujumbura Rural et Makamba

La zone a été classée dans la phase I (Généralement en Sécurité alimentaire), sauf la commune Kabarore classée en phase II et qui présente un risque élevé de basculer en phase III. Un risque élevé de basculer dans la phase II est relevé pour les communes plus exposées à l’activisme de FNL PALIPEHUTU, Mukike et Mugongo-Manga (province Bujumbura Rural), Muruta et Matongo (province Kayanza) et Bukinanyana (province Cibitoke). Ce risque est très élevé dans la commune Kabarore (province Kayanza).

Il n’y a pas eu de changement de phase dans la zone, mais la commune Kabarore connaît des perturbations sécuritaires, par la privation des habitants d’aller vendre la main d’œuvre, par le rançonnement des combattants armés auprès des mêmes habitants.

Environ 30.700 ménages, soient 12% du total de la zone sont en insécurité alimentaire et, des 11.644 ménages de la commune Kabarore (province Kayanza), 4. 000 ménages (soient 34%) sont à risque très élevé d’être affectés par l’insécurité alimentaire.

ZME : Imbo Région naturelle : Imbo Provinces : Bubanza, Cibitoke, Bujumbura rural, Bururi et Makamba

La zone de l’Imbo a été classée en phase II (Généralement en Insécurité alimentaire) avec un risque modéré de basculer en phase III (crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence) pour la partie de l’Imbo Nord et un risque élevé de basculer en phase III pour la partie de l’Imbo Sud.

Pas de changement substantiel de la situation alimentaire et nutritionnelle dans la zone. La partie Nord de la zone de l’Imbo est plus exposée au défict hydrique alors que l’Imbo Sud (communes Rumonge et Nyanza-lac) présente un risque de retour massif de rapatriés, des conflits fonciers et le renouvellement de la palmeraie, principale source de revenu des ménages.

Environ 20% des ménages peuplant la zone (14.400 ménages) sont en situation de précarité alimentaire urant la période de janvier à juin 2008.

ZME : Plateaux humides Régions naturelles : Kirimiro et Buyenzi Provinces : Ngozi, Kayanza, Karuzi, Muramvya, Gitega et Mwaro

La zone a été classée dans la phase II (Généralement en Insécurité alimentaire). La densité très élevée des communes des provinces Kayanza et Ngozi, fait que ces dernières soient à risque modéré de basculer dans la phase III (crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence).

La pluviométrie a été plus favorable aux productions agricoles de la saisn 2008A, ce qui a permi un chagement de pahse de la zone entre 2007B et 2008A.

Les ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire sont estimés à 43.200, soient à environ 10% du total de la zone.

ZME : Plateaux Secs de l’Est Régions naturelles : Bweru et Buyogoma Provinces : Muyinga, Rutana, Ruyigi, Karuzi et Cankuzo

La zone des plateaux secs de l’est a été classée en phase II (Généralement en Insécurité Alimentaire). La partie de la région naturelle Buyogoma, la plus affectée par les aléas climatiqe est à risque modéré de basculer dans la phase III.

Le risque de retour massif des rapatriés, particulièrement dans la partie Buyogoma (sujette aux perturbations climatiques) pourra accélérer l’épuisement des faibles stocks vivriers qui ont caractérisé la saison 2008A, sinon pas de grand chengement en rapport avec la saison 2007B.

Environ 48.700 ménages (soient 16% du total qui peuple la zone), sont affectés par le déficit alimentaire pour la période considérée.

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2

Giharo

Gisuru

Busoni

Bururi

Kigamba

Cankuzo

Butezi

Bweru

Kayogoro

Gitega

Mishiha

Mabayi

Itaba

Muyinga

Ruyigi

Ntega

Murwi

Giteranyi

Rutovu

Mugina

Kibago

Buhiga

Rutana

Gisagara

Gitanga

Songa

Musigati

Gihanga

Vugizo

Rumonge

Burambi

Makamba

Ngozi

Nyanza_Lac

Vumbi

Mabanda

Vyanda

Kinyinya

Mugamba

Butihinda

Matana

Kirundo

Kiremba

Bugabira

Ndava

Rango

Buhinyuza

Gitobe

Bubanza

Bukinanyana

Butaganzwa2

Tangara

Bukemba

Bugendana

Giheta

Musongati

Isale

Bukeye

Gihogazi

Rugazi

Rusaka

Buraza

Bugenyuzi

KabaroreRugombo

Mwakiro

MurutaBuganda

Mukike

Mutaho

Gasorwe

Shombo

Buyengero

MpingaKayove

Gisozi

Mutumba

Nyabikere

Bisoro Nyabitsinda

Muramvya

Gitaramuka

Matongo

Mbuye

Busiga

Cendajuru

Muhuta Gishubi

Ryansoro

Ruhororo

Makebuko

Gashoho

Marangara

Gatara

Mpanda

Kayanza

Mutimbuzi

Mwumba

Muhanga

Kiganda

Bugarama

Kayokwe

Nyabihanga

Bwambarangwe

Kabezi

Gashikanwa

NyanrusangeMutambu

Butaganzwa

Mubimbi

Gahombo

Kanyosha

Bukirasazi

Rutegama

Nyabiraba

Nyamurenza

Mugongomanga

Rwanda

Tanz

anie

RDC

Lac Tanganyika

Bururi

Ruyigi

Gitega

Rutana

Ngozi

Kirundo

Karuzi Cankuzo

Muyinga

Makamba

Cibitoke

Kayanza

Mwaro

Bubanza

Buja Rural

MuramvyaBuja Mairie

-2°30'

-3°00'

-3°30'

-4°00'

30°3

0'

29°3

0'

30°0

0'

N

Cadre Intégré de Classification des Phases de Sécurité alimentaire et Nutritionnelle : Projection après les récoltes de 2008A, Janvier à Juin 2008

30 0 30 Km

Généralement en sécurité alimentaireGénéralement en insécurité alimentaireCrise alimentaire aiguë avec crise des moyens d'existenceUrgence humanitaireFamine/Catastrophe humanitaire

Niveau de risque de détérioration de la phase

Risque élevéRisque modéréAlerteLacs

Limite des communesLimite des provinces

Forêts

Bururi Rutana

Ngozi

Cankuzo

Muyinga

Kirundo

Makamba

Mwaro

Bubanza

Muramvya

Cibitoke

Kayanza

BujumburaGitega

Ruyigi

Karuzi

Rwanda

Tanz

anie

R D C

Lac Tanganyika

Giharo

Gisuru

Busoni

Bururi

Kigamba

Cankuzo

Butezi

Bweru

Kayogoro

Gitega

Mishiha

Mabayi

Itaba

Muyinga

Ruyigi

Ntega

Murwi

Giteranyi

Rutovu

Mugina

Kibago

Buhiga

Rutana

Gisagara

Gitanga

Songa

Musigati

Gihanga

Vugizo

Rumonge

Burambi

Makamba

Ngozi

Nyanza_Lac

Vumbi

Mabanda

Vyanda

Kinyinya

Mugamba

Butihinda

Matana

Kirundo

Kiremba

Bugabira

Ndava

Rango

Buhinyuza

Gitobe

Bubanza

Bukinanyana

Butaganzwa2

Tangara

Bukemba

Bugendana

Giheta

Musongati

Isale

Bukeye

Gihogazi

Rugazi

Rusaka

Buraza

Bugenyuzi

KabaroreRugombo

Mwakiro

MurutaBuganda

Mukike

Mutaho

Gasorwe

Shombo

BuyengeroMpinga-Kayove

Gisozi

Mutumba

Nyabikere

Bisoro Nyabitsinda

Muramvya

Gitaramuka

Matongo

Mbuye

Busiga

Cendajuru

Muhuta Gishubi

Ryansoro

Ruhororo

Makebuko

Gashoho

Marangara

Gatara

Mpanda

Kayanza

Mutimbuzi

Mwumba

Muhanga

Kiganda

Bugarama

Kayokwe

Nyabihanga

Bwambarangwe

Kabezi

Gashikanwa

Nyanrusange

Mutambu

Butaganzwa

Mubimbi

Gahombo

Kanyosha

Bukirasazi

Rutegama

Nyabiraba

Nyamurenza

Mugongomanga

-2°30'

-3°00'

-3°30'

-4°00'

30°3

0'

29°3

0'

30°0

0'

NClassification IPC Burundi, draft 00

10 0 10 20 Km

Limite provincialeLimite communaleLimite des régions naturelles Sites des déplacés

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Tableau n°4 : Ménages évalués par zone des moyens d’existence en GIA5 et/ou en CAACME6

, y compris les groupes à haut risque ou en situation d’alerte.

Zones des moyens d’existence (ZME)

Ménages total estimés

Ménages évalués et contingente en situation d’IAC et CAAPME Ménages affectés Généralement en Insécurité Alimentaire (GIA)

Ménages affectés en situation de Crise Alimentaire Aiguë avec Crise des Moyens d’Existence (CAACME)

Total ménages en situation d’IA et/ou CAACME en % des ménages de la zone

Buragane

57.700

7.700

0

13

Plaine Imbo

153.750

29.500

0

19

Dépression du Nord

128.647

14.700

0

11,4

Plateaux secs de l’est

302.205

48.700

0

16

Haute altitude7

259.741

30.700

4.000

12

Crête Congo-Nil

174.052

27.000

0

16

Dépression de l’est

90.708

0

30.200

33

Plateaux humides

426.210

43.200

0

10

TOTAL

1.554.992

133.500

46.400

11,6

5 GIA : Généralement Insécurité Alimentaire 6 CAACME : Crise Alimentaire Aiguë avec Crise des Moyens d’Existence (CAACME) 7 L’autre partie de Haute Altitude peuplée de 248.097 ménages a été classée en phase de Sécurité Alimentaire Général (SAG)

I P C B U R U N D I S A I S O N 2 0 0 8 A

I P C B U R U N D I S A I S O N 2 0 0 8 A

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1 II. DESCRIPTION SOMMAIRE DES SECTEURS ANALYSES

2.1. Climat Une pluviométrie globalement déficitaire et irrégulière a caractérisé la saison 2008A. Les cas extrêmes d’irrégularités de pluie ont été relevés dans la zone des dépressions de l’Est (région naturelle de Moso), les dépressions du Nord (région naturelle de Bugesera et dans la Plaine de l’Imbo. Les deux graphiques montrent le contraste de pluie entre l’évolution de la moyenne nationale relevée sur six (6) stations météo et l’évolution de la pluie relevé à Cankuzo (à l’Est du pays). En effet, la zone des Dépressions de l’Est (le Moso) a connu un retard de pluie d’environ deux mois et demi. Les principales conséquences à ce retard de pluie sont la prolongation de la période de soudure et le retard des semis pour la saison 2008A (voire même abandonnent certaines cultures de la saison pour les ménages). Des perturbations alimentaires et nutritionnelles suivent cet état de choses. La plaine de l’Imbo et les dépressions du Nord (le Bugesera) ont été beaucoup plus frappées par la rupture de pluie de fin 2007, pendant que le haricot était en phase critique de floraison et de formation des gousses. Cette rupture prolongée de pluie a fortement hypothéqué la production de haricot très sensible aux aléas climatiques et a aussi réduit la production de maïs. Les tubercules et bananes plus tolérantes aux chocs climatiques ont été moins touchées par ces aléas climatiques. Dans les autres zones du pays, seuls les cas de grêle éparpillés et des déficits hydriques par endroit auront affecté modérément les productions de 2008A. 2. 2. Sécurité physique et mouvements de population Au courant de la saison 2008A, la situation sécuritaire a été préoccupante principalement à cause des affrontements entre l’armée gouvernementale et la faction rivale du mouvement FNL/PALIPEHUTU, par la recrudescence des tueries ciblées, des vols à main armée et par des collectes forcées d’argents et de vivres menées par des bandes armées auprès de la population. Ces bavures ont été particulièrement intenses dans les provinces Bubanza, Cibitoke, Bujumbura Rural et Bururi (Rumonge) et autour de la Réserve naturelle de la Kibira. Ailleurs elles sont plutôt éparpillées. Cette situation sécuritaire semble être fortement liée à la suspension de la participation du FNL-PALIPEHUTU

I P C B U R U N D I S A I S O N 2 0 0 8 A

Graphique n°2: Evolution des moyennes de pluie sur 6 stations du pays

-200

-100

0

100

200

300

400

500

Sep-déc1

Sep-déc2

Sep-déc3

Oct-déc1

Oct-déc2

Oct-déc3

Nov-déc1

Nov-déc2

Nov-déc3

Déc-déc1

Déc-déc2

Déc-déc3

Décades

Plui

es e

n m

m

Ecarts Moyenne Normal

Graphique n°3: Evolution des moyennes de pluie à Cankuzo (Moso)

-40

-20

0

20

40

60

80

100

Sep-déc1

Sep-déc2

Sep-déc3

Oct-déc1

Oct-déc2

Oct-déc3

Nov-déc1

Nov-déc2

Nov-déc3

Déc-déc1

Déc-déc2

Déc-déc3

Décades

Plui

es e

n m

m Cankuzo Ecart Moyenne pluieNormale

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2 en juillet 2007 aux travaux du Mécanisme Conjoint de Vérification et de Suivi (MCVS) des accords de cessez-le-feu signés par les deux parties en septembre 2006. La recrudescence de l’insécurité a été à la base de la révision des phases de sécurité au niveau du SNU. Depuis fin janvier 2008, tout le pays est en phase III alors que la plupart des provinces étaient en phase II depuis 2005. Cependant, la communauté internationale maintient son soutien au processus de consolidation de la paix au Burundi, notamment par la facilitation des pourparlers entre le gouvernement et le PALIPEHUTU/FNL. Pour ce qui est du rapatriement, le HCR rapporte un total de 35.496 rapatriés de juillet à décembre 2007. Cela porte à 39.798 le nombre de rapatriés burundais enregistrés depuis le début de cette année, soit au total 378.797 rapatriés de la Tanzanie depuis le début de l’opération de rapatriement volontaire conduite depuis avril 2002. De son côté, OCHA révèle que pour cette année 2007, plus de 9.177expulsés ont été enregistrés. Il faut également noter que le mouvement de rapatriement en provenance de la Tanzanie, qui était faible durant la saison 2008A, pourra s’accroître durant la saison 2008B compte tenu de la volonté de la Tanzanie de fermer tous les camps de burundais réfugiés sur son territoire. Corollaire à ce rapatriement accru, les provinces de l’Est, du Sud-Ouest et du Nord-Est particulièrement Makamba, Bururi (commune Rumonge), Ruyigi et Muyinga qui enregistrent le plus de retour, font face déjà à des problèmes sociaux et des conflits liés aux propriétés foncières. 2.3. Production Agricole 3.1. Intrants agricoles Parmi les contraintes de taille soulevées par les ménages lors de la mise en place de la saison 2008A, l’accès aux semences (semences de haricot notamment) battait le records. L’Evaluation conjointe des récoltes de la saison 2007B qui préparait la mise en place de la saison 2008A avait estimé à 201.800 ménages vulnérables qui devraient être appuyé à la mise en place de cette saison. La FAO/CAUR, le CRS et la GTZ ont fourni les semences, matériel de plantation et outils à ces ménages très vulnérables, ciblés dans toutes les provinces pour mettre en place la première saison culturale. La FAO a assisté 122.600 ménages soit 61 % des ménages vulnérables ciblés en leur apportant une assistance composée d’environ 1.471 tonnes de haricot, 1.155kg de semences maraîchères et 115.500 houes. Parallèlement, 91.600 ménages très vulnérables (soit environ 6% de la population totale) ont bénéficié d’une ration en vivres en vue de protéger ces semences fournies. De plus, la Coordination des Opérations Agricoles d’Urgences et de la Réhabilitation ( FAO- CAUR), au travers de son programme de réhabilitation du système de production de semences et de matériel végétal de qualité, a apporté une assistance composée de la pomme de terre (79.000 kg pour 40 ha), du haricot (16.500 kg pour 206 ha), de la patate douce (19.400.000 boutures pour 207 ha), de l’arachide (18.250 kg sur 202 ha), du maïs (46.050 kg sur 1151 ha), du riz (114.465 kg sur 2270 ha), du soja (6.850kg pour 86 ha), du sorgho (45700 kg pour 4570ha) et du manioc (8 564 400 boutures pour 856 ha). En outre, une distribution par la FAO de 110.000 vitro plants de colocase et 200.000 vitro plants de bananier aux ménages retournés est en cours depuis décembre 2007 et se terminera à fin février 2008. De surcroît, la faible disponibilité des engrais et des produits phytosanitaires pour la saison 2008A a limité l’utilisation de ces produits pour les ménages à faible pouvoir d’achat. Par rapport à la même période de l’an 2007, le prix du DAP est passé de 850Fbu à plus de 1.200Fbu par kg soit une augmentation de 41% et le produit phytosanitaire Rhidomil de 22.000 Fbu à 23.000Fbu par litre soit une augmentation de 5%.

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3 2.3.2. Productions vivrières

Les productions vivrières pour la saison 2008A sont évaluées à 919.501 tonnes8

, soit une augmentation de 2 % par rapport à celles de 2007A (902.650 tonnes). Cette production comprend 74.594 tonnes de céréales (+1%), 34.211 tonnes de légumineuses (-5 %), 355.284 tonnes de racines et tubercules (+3 %) et 455.542 tonnes de bananes et plantains (+2 %). Comparée à une saison très déficitaire, l’augmentation de la production agricole relevée pour la saison 2008A reste dérisoire pour changer l’allure régressive de la courbe de production par habitant.

2.4. Elevage et pêche L’élevage au Burundi constitue à la fois le capital des ménages, une source de revenus potentielle et un pourvoyeur de fumure organique. La guerre a malheureusement emporté un effectif important, plongeant les ménages dans une décapitalisation et dans un manque de fumure organique. Le rapport du MINAGRIE estime que 32% du gros bétail, 46% des caprins et volailles et 50% des porcins ont péri pendant la crise de 1993. Toutefois, les naissances enregistrées et les actions de repeuplement du gros et petit bétail par différents intervenants en cours ont permis de rattraper les effectifs d’avant la crise, mais le ratio cheptel/ménage est très faible, un caprin par ménages et un bovin pour quatre ménages. Les principaux acteurs de ce repeuplement sont notamment la FAO, la BM via PRASAB, le FIDA (PTRPC et PRDMR), la BAD (à travers le Projet Bututsi), l’ONG WV. Le Gouvernement au travers des fonds IPPTE a donné un montant de 100 millions dollars pour la relance du projet avicole de Gitega. De plus, le nouveau projet, PARSE (Projet d’Appui pour la Reconstruction du Secteur Elevage) financé par le FIDA, permettra également la relance de ce secteur. La production halieutique nationale de l’année 2007 s’élève à 12.500 tonnes contre une prévision de 14.407 tonnes (taux de réalisation de 87%). Cette production a chuté de 12% par rapport à celle de 2006. La chute des production est principalement due à, (1) l’utilisation de filet prohibé (le moustiquaire) pour la capture des alevins, (2) l’exploitation

8 Mission conjointe FAO/PAM/MINAGRIE/UNICEF/OCHA d’évaluation des récoltes, des approvisionnements alimentaires et d’analyse de la situation nutritionnelle, saison 2008A

Evolution de la production par habitant, saison A (X1.000)

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Années

Kca

l/hab

itant

Graphique n°5 : Evolution du cheptel de 2002 - 2007

0

200000

400000

600000

800000

1000000

1200000

1400000

1600000

1800000

2002 2003 2004 2005 2006 2007Années

Effe

ctif

du c

hept

el bovins caprinsovins porcinspoules

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4 agricole excessive et anarchique des zones humides le long des berges des lacs combinée à la pollution par la hyacinthe d’eau qui contribue à détruire les zones de fraye et par conséquent perturbe la migration des poissons.

5. Disponibilité et accès alimentaires Les principaux indicateurs montrent une perplexité dans la disponibilité et d’accès alimentaires entre juin et décembre 2007 de façon globale. 5.1. Sources de Nourriture L’enquête-ménage réalisée par le PAM lors de l’évaluation des récoltes a révélé que les aliments qui sont consommés au niveau du ménage proviennent principalement de leur production propre et des achats et, dans une moindre mesure, de la rémunération en nature, de l’aide alimentaire ainsi que des dons des amis. Par rapport à la saison 2007A, les achats ont diminué de 80% à 40% en moyenne en 2008A. Les productions propres ont contribué à concurrence de 54% en 2008A (contre 25-35% en 2007A). Les provinces où le niveau de consommation de la production propre est bas (30-50%) sont celles où les cultures de patate douce et de manioc ont subi les effets de la sécheresse. Il s’agit de Bubanza, Cibitoke et Bujumbura Rural (partie Imbo), de Rutana, Cankuzo, Ruyigi (partie Moso) et de Kirundo (partie Bugesera). 5.2. Nombre de repas Les données SAP/SSA recueillies auprès des 500 ménages repères répartis sur 15 provinces ont montré que les adultes qui ne pouvaient avoir accès qu’à un repas par jour étaient de 41% en décembre, alors qu’ils étaient à 22% en juin. Cette détérioration d’accès alimentaire est accentuée par l’accès la plus faible dans les régions naturelles du Moso et de l’Imbo sujettes aux perturbations climatiques pendant la saison 2008A. 5.3. Score de consommation alimentaire De bons scores de consommation alimentaire ont été relevés par le PAM en décembre 2007, seulement 8% des ménages consomment une nourriture inadéquate en termes de quantité, de qualité et de diversité. Quarante-deux pour cent (42%) des ménages ont une

Graphique n°6: Sources de nourriture (2008A)

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Achats Production propre Aide alimentaire Rémunération nature

Sources

Taux

Graphique n°7 : Evolution du nombre de ménages

prenant 1 seul repas par jour

Mois de Juin; 22%

Mois de Décembre

: 41%

Graphique n°8: Score de consommation alimentaire

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

<21 >=21, <35 >= 35

Echelle de valeur

Taux

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5 consommation marginale tandis que la moitié des ménages interviewés ont consommé une nourriture adéquate durant les sept derniers jours précédant l’enquête9

. Une détérioration pourrait surgir par contre puisque l’enquête a été menée en période de récolte.

5.4. Sources de Revenus Les revenus des ménages ont été essentiellement tirés de la vente des productions agricoles et de la vente de la main-d’œuvre selon l’enquête du PAM de décembre 2007, situation relativement confortable en période de récolte de la saison 2008A. La vente de la main d’œuvre est devenue par contre moins motivante ; les opportunités d’emploi journalier restent très réduites et peu rémunératrices. Selon le même rapport du PAM, le prix journalier de la main-d’œuvre est passé de 500-600Fbu à 300-400Fbu par personne entre 2007A et 2008A. Ce faible pouvoir d’achat des ménages leur permet un accès de plus en plus limité aux produits vivriers disponibles sur les marchés. Comparé au coût du kilogramme du haricot (+/-1000 Fbu), cette rémunération journalière de la main d’œuvre dégage une dégradation des termes de l’échange de 1 contre 3. 5.5. Dépenses des ménages L’enquête-ménage du PAM lors de l’évaluation des récoltes de la saison 2008A montre que les revenus des ménages ont été principalement alloués aux achats alimentaires pour 50% en moyenne au détriment des autres dépenses. Ces fortes dépenses alimentaires en période de récolte dénotent une faiblesse des stocks alimentaires au niveau des ménages. Le niveau élevé des frais alloués aux dépenses alimentaires s’expliquent aussi par l’inflation des prix du haricot et de la farine de manioc (environ 20%) dans les principaux marchés ainsi que par des hausses des coûts plus élevées dans les marchés secondaires. L’accroissement des dépenses alimentaires était aussi dû aux faibles productions agricoles dans les régions naturelles du Moso, Bugesera et Imbo plus affectées par les aléas climatiques et qui approvisionnent normalement le reste du pays. 5.6. Prix des denrées alimentaires La montée mondiale des prix n’épargne pas le Burundi. La courbe des prix relevés sur cinq marchés du pays (Gitega, Ngozi, Muyinga, Kirundo et Ruyigi) montre une augmentation des prix de principaux produits agricoles. Cette augmentation des prix alimentaires est couplée avec un taux d’inflation très élevé, de coût d’un dollar américain a triplé entre 2007 et 1996 et a augmenté

9 Le score de consommation alimentaire qui était développé par le Bureau Régional Sud-Africain du PAM, est crée en multipliant la fréquence des denrées alimentaires consommées pendant les 7 derniers jours par un poids qui représente des groupes d’aliments spécifiques. Chaque poids a été calculé sur base de la densité en micronutriments.

Pourcentage de Depenses Alimentaires des Menages

0

10

20

30

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50

60

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90

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Buban

za

Buj. R

ural

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Karusi

Kayan

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ba

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Muying

a

MwaroNgo

zi

Rutana

Ruyigi

%

Graphique n°10 : Evolution du coût du dollar américain jusqu'au mois de décembre 2007

200

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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007Année

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6 de 42% entre 2000 et 2007. Par ailleurs, le recours au marché augmente, le pouvoir d’achat des ménages stagne ou baisse et le panier de la ménagère (voir graphique n°12) ; l’alimentation à partir du marché tend à devenir un mécanisme embarrassé d’adaptation au déficit alimentaire. En effet, les opportunités d’emploi journalier restent très réduites, peu rémunératrices et les prix déjà élevés ne cessent d’augmenter, le faible pouvoir d’achat des ménages ne leur permet un accès de plus en plus difficile aux produits vivriers disponibles sur les marchés. Les quelques baisses de prix enregistrées en décembre 2007 sur certains produits respectivement de 49% et 10% pour la patate douce et farine de manioc sont préjudiciables à la disponibilité en matériel de plantation pour la patate douce et à la diminution de l’incidence de la mosaïque sévère du manioc par rapport à la période précédente.

3.6. Situation nutritionnelle D’une façon générale, la situation nutritionnelle s’est améliorée au cours de l’année 2007 et principalement au cours du dernier trimestre. En effet, le denier trimestre n’a pas connu de forte augmentation des nouvelles admissions dans les centres nutritionnels. Les admissions dans les centres nutritionnels de supplémentation sont passées d’environ 13.000 à environ 9.000 entre juin et décembre 2007, d’environ 9.000 à 5.000 dans les centres nutritionnels thérapeutiques pour la même période.

L’enquête nutritionnelle réalisée par l’UNICEF en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de Lutte contre le SIDA en août 2007 a révélé une amélioration de la situation nutritionnelle entre 2005 et 2007. Les performances nutritionnelles révélées par l’enquête de 2007, sur les enfants de 6 à 59 mois, montrent en effet que la situation nutritionnelle demeure préoccupante en général (voir graphique n°13).

Graphique n°11: Tendance des prix des principaux produits par rapport au taux de change

50

250

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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007Période

Prix Haricot Farine de manioc

Patate douce RizEssence Taux de change US$

Graphique n°12: Evolution de l'indice du panier de la ménagère des mois de décembre, marché de Bujumbura

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007Année

Vale

ur d

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la m

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en

FBu

Graphique n°13: Situation nutritionnelle

0

10

20

30

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50

60

Insuffisance pondéraleglobale

Retard de croissanceglobale

Malnutrition aigue globale

Indicateurs

Taux 2005 2007

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3.7. Situation sanitaire Même si la période de juin à décembre 2007 n’a pas connu d’importantes maladies épidémiques, la situation sanitaire reste très fragile au Burundi. Le taux d’accès de la population à un centre de santé (hors hôpital) est faible (24,5 %). En milieu rural, seulement 18,2% de la population mettent moins de 30 minutes pour atteindre un centre de santé. La salubrité reste à désirer le rapport provisoire 2007 du MINISANTE indique en effet que 193.805 enfants de moins de 11 mois ont souffert de la pneumonie en 2007. L’accès à l’eau est globalement satisfaisante, la proportion des ménages faisant 1 heure et plus pour atteindre un point d’eau au niveau national est de 7.4% (nulle en milieu urbain et 7,9% en milieu rural). L’accès à l’eau potable demeure par contre problématique et les maladies de main salle sont fréquentes. D’après le rapport provisoire du MINISANTE, 255.225 enfants de moins de 5 ans ont eu une diarrhée et 6.978 enfants de moins de 59 mois ont eu la dysenterie. III. CLASSIFICATION DES ZONES DES MOYENS D’EXISTENCE III.1. Buragane Sécurité civile et mouvement de la population : la situation sécuritaire demeure préoccupante dans le Buragane. De nombreux actes de banditisme, quelques meurtres et une recrudescence des embuscades routières ont été régulièrement observés. La zone présente un risque d’afflux massif des rapatriés /expulsés provenant en grande partie de la Tanzanie, consécutifs à la fermeture de quelques camps de réfugiés Burundais en Tanzanie, alors que le retour massif des rapatriés accélère l’épuisement des stocks vivriers. Au cours de l’année 2007, elle a accueilli 1182 rapatriés et possède encore des sites localisés des déplacés internes à tendance village. Situation nutritionnelle: Au regard des indicateurs de la période sous analyse, la situation nutritionnelle a connu une légère amélioration. Ainsi, l’émaciation globale de la zone est de 4,8%. Elle varie entre 3,9% pour la province Makamba et 11,5% pour la commune Gitanga de la province Rutana. Elle est légèrement inférieure à la moyenne nationale (5,6%). De plus, le retard

Graphique n° 14: Proportin des ménages faisant 1 heure

pour accéder à l ' eauSaison 2008A

36%

Saison 2007B

64%

Graphique n°15: Rapatriement (2007 et 2008): Buragane

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Mabanda Makamba Kibago Gitanga

MAKAMBA RUTANACommunes

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2006 2007

Graphique n°16: Evolution des admissions et bénéficiaires pris en charge_2007 (Buragane)

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8 de croissance globale de la zone est de 27,0% (30,8% dans la province Makamba et 51,0% dans la province Rutana) alors que la moyenne nationale est de 46,0%. Entre juin 07 et décembre 07, les admissions au niveau nationale ont globalement diminué de 38,4%. Pour la même période, les admissions de la zone ont diminué de 58,8%. Pendant que le taux d’insuffisance pondérale (nouveaux nés sous poids :< 2,5 Kg) à l’échelle nationale est de 35,2%, la moyenne de la zone est de 9,7%. Situation sanitaire : la zone n’a pas connu d’épidémie quelconque, sauf des cas de paludisme (4391 cas), de dysenterie (12 cas), de pneumonie (814 cas), de diarrhée des enfants de moins de 5 ans en décembre 2007 (786 cas). L’accès à l’eau est globalement mieux en décembre 2007 qu’en juin de la même année, tout de même, 36,9% des ménages utilisent de l’eau impropre (puits non protégés, eau de pluie, eau de rivière et ruisseau, …). Ainsi, la proportion des ménages utilisant une heure ou plus pour atteindre la source d’eau est en moyenne 1% alors que la moyenne nationale est de 7,4% et celle faisant plus de 2 km pour aller chercher de l’eau est 7,6%. Accès aux aliments et disponibilité alimentaire : La part de la production propre dans l’alimentation des ménages contribue à concurrence de 63% et celle des achats de 30% (Voir graphique n°18). Cette amélioration est en partie due à la production élevée de patate douce durant la saison et des récoltes de manioc sur de nouvelles plantations tolérantes à la mosaïque. De plus, la part des dépenses alimentaires des ménages est de 49%. Signalons aussi que la part des dépenses alimentaires des ménages a varié de 38,1% à 42,8% durant la période de juin à décembre 2007 et l’indice des stratégies d’adaptation à la consommation (CSI) est de 28 (moyenne de 78) et le score alimentaire est de 61, donc consommation alimentaire diversifiée en quantité et qualité. Variation de la production : La faible disponibilité alimentaire dans la zone de Buragane est due aux faibles productions de la saison 2008A consécutivement à l’accès limité aux intrants agricoles. Par ailleurs, le prix des intrants agricoles étaient très élevés alors que le marché était la source importante d’approvisionnement en intrants. Par exemple, un kg de haricot revenait entre 1000 à 1200 Fbu, 1 kg de maïs à 550 Fbu et 1 kg de DAP à 1200Fbu. L’incidence accrue de la mosaïque sévère du manioc et à l’arrêt prolongé

Graphique n°17: Proportion de ménages faisant 1 heure ou plus pour accéder à l'eau (Buragane)

0%

2%

4%

6%

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12%

14%

Saison 2007B Saison 2008APériode

Taux Moy. Zone Moy. Nat.

Graphique n°18: Principales sources de nourriture (Buragane)

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Productions propres AchatsSources

Taux

Saison 2007B Saison 2008A

Graphique n°19: Proportion de ménages prenant 1 ou 2 repas par jour

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2 repas/jour Un repas/jourNombre de repas

Taux

I P C B U R U N D I S A I S O N 2 0 0 8 A

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9 des pluies au mois de décembre ont contribué à la chute des productions agricoles. Néanmoins, l’augmentation du cheptel bovin, caprin, ovin et porcin respectivement de 7%, 1.7%, 56% et 17% de 2006 à 2007 avait permis d’augmenter la fumure organique. Variation du prix : L’analyse de la variation des prix entre la période 2008A et celle de 2007B, montre que les prix des principaux produits agricoles ont augmenté. Ainsi, le haricot a connu une augmentation de 20%, le riz 33% et la banane à cuire 3%. Par contre, la diminution du prix de la patate douce d’environ 52% constitue un des indicateurs qui montre une forte disponibilité de la patate douce, ce qui permet à 78% des ménages de la zone d’accéder facilement à deux repas par jour. Avoirs relatifs aux moyens d’existence Cette zone dispose de vastes marais, dont une partie aménagée. Cette richesse naturelle permet de rentabiliser la saison marais et d’atténuer les périodes de soudure beaucoup plus atroces pour les ménages à accès limité aux marais. Le réseau routier intense et praticable favorise la circulation aisée des biens et services. Aussi, l’accès à la terre, facteur prédominant de la production agricole, est suffisant dans la zone. La densité de la population tourne au tour de 250 habitants au km2, inférieure à la moyenne nationale qui est d’environ 300 habitants/km2. L’existence des associations agropastorales et les chaînes de solidarités bénéficiaires des appuis des animaux d’élevage constituent un atout important au renforcement de la cohésion social et de l’encadrement technique. Néanmoins, les conflits fonciers qui ont été amplifiés avec le retour massif des rapatriés évincent cette cohésion sociale des ménages. La mesure de gratuité de l’enseignement au primaire et de santé maternelle et infantile a amélioré la situation éducative et sanitaire. La zone présente beaucoup d’opportunités d’échanges des produits alimentaires (commerce en prospérité) avec la Tanzanie. La part des ventes des ventes des récoltes a varié de 31% à 49% durant la période de juin à décembre 2008, celle de la vente de la main d’œuvre de 47% à 30%, celle de la vente des produits fabriqués de 8% à 9% et celle du petit commerce de 6% à 7%. La saison 2008A a connu une diminution des opportunités de main d’œuvre. L’absence des caisses communautaires et microfinances limite le recours aux crédits pour l’auto développement. Ainsi, la zone peuplée de 57.700 ménages est classée en phase II (Généralement insécurité alimentaire). La commune Gitanga (province Rutana) présente néanmoins un risque élevé de basculer dans la crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence consécutif à la présence des phytopathologies et épizooties (mosaïque, fusariose de la banane), au retour massif des rapatriés, à la dégradation progressive des sols et à la faiblesse des stocks vivriers. L’effectif des ménages affectés est estimé à 7.700, soit 13% des ménages de la zone (voir tableau n°3). Tableau n°5

: Classification de la zone Buragane en phase de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Provinces Communes Ménages de la zone Ménages affectés par l’Insécurité Alimentaire

Makamba Mabanda 12.470 1500 Kibago 10.749 1800 Makamba 26.398 2400 Rutana Gitanga 8.083 2000

Total 57.700 7700 (13%)

Graphique n°20: Sources de revenus (Buragane)

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Production propre Vente de la maind'œuvre

Vente des produitsfabriqués

Petit commerce

Sources

Taux Saison 2007B Saison 2008A

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10 VI.2. Plaine de l’Imbo Sécurité civile et mouvement de la population : Une détérioration sécuritaire est relevée dans la plaine de l’Imbo, particulièrement dans l’Imbo Nord. De nombreux actes de banditisme, quelques meurtres et une recrudescence des embuscades routières ont été régulièrement observés. L’Imbo Sud accueille plus de rapatriés à partir de la Tanzanie et le risque d’afflux massif des rapatriés /expulsés est très élevé, la Tanzanie a décidé de fermer tous les camps de réfugiés Burundais sur son territoire. Corollaire à ce retour massif des rapatriés, les communes Rumonge et Nyanza-lac font face à des problèmes sociaux et des conflits liés aux propriétés foncières. Situation nutritionnelle: Entre juin et décembre 2008 ; les admissions ont diminué de 15,3% et 50% dans les CNS et dans les CNT respectivement. L’émaciation globale est en moyenne de 5,0% et le retard de croissance globale est de 34,7% pour une moyenne nationale de 46,0%, d’après l’enquête d’août 2007 réalisée par l’UNICEF. D’après la même enquête, le taux d’insuffisance pondérale10

, qui est de 35,2% au niveau national, est de 25,5% dans la zone Imbo, ce qui traduit toujours une amélioration de la situation nutritionnelle. La situation nutritionnelle est par contre préoccupante dans Bubanza qui enregistre un taux d’insuffisance pondérale très élevé de 38,7%.

Situation sanitaire : La situation sanitaire demeure préoccupante dans la Plaine de l’Imbo, quand bien même il n’y a pas eu d’épidémie pendant la période considérée. Des cas maladies liées aux mains salles ont été relevés dans le rapport 2007 du MINISATE : 1.022 cas de dysenterie et 61 cas de cholera qui ont apparu surtout au mois de décembre. L’utilisation familiale des eaux du Lac Tanganyika augmente l’infection de la dysenterie et du choléra. Au cours de la saison 2008A, l’accès à l’eau a été relativement facile par rapport à la saison 2007B (voir graphique n°23) et à la

10 Nouveaux nés sous poids, c'est-à-dire dont le poids est inférieur à 2,5Kg.

Graphique n°21: Rapatriés_2007(Imbo)

Imbo Nord4% Imbo Sud

96%

Graphique n°22: Evolution des admissions et des bénéficiaires pris en charge_2007(Imbo)

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Graphique n°23: Proportion de ménages faisant 1 heure ou plus pour accéder à l'eau (Zone Imbo)

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Saison 2007B Saison 2008APériode

Taux Moy. Nat Moy. Zone

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11 moyenne nationale. Ainsi, la proportion des ménages effectuant plus de 2 km pour se rendre à la source est de 13,3% alors que la moyenne nationale est de 19,6%. De plus, la proportion des ménages qui utilisent l’eau courante dans les maisons est de 27,2% sur une moyenne nationale de 3,9% et celle qui utilise l’eau des robinets ou pompes est de 60% par rapport à la moyenne nationale de 25%. Accès aux aliments et disponibilité alimentaire : Dans la zone de l’Imbo, on observe une très grande dépendance des ménages aux marchés comme source d’alimentation ; Les données SAP/SSA révèlent une plus grande dépendance du marché, 52% des ménages repères ont fait recours au marché pour s’approvisionner en aliments de base. Ce grand pourcentage de dépendance au marché en période de récolte montre une très grande vulnérabilité à l’insécurité alimentaire. L’accès aux aliments à partir du marché est d’autant plus délicat en cette période de montée des prix des principaux produits agricoles. La diminution des opportunités de main d’œuvre vient empirer la situation financière des ménages, plus particulièrement pour ceux qui sont tributaires du travail journalier. Néanmoins, la consommation alimentaire des ménages est diversifiée en quantité et qualité (l’indice des stratégies d’adaptation à la consommation (CSI) est de 28 contre une moyenne nationale de 78 et le score alimentaire est de 61. Avoirs relatifs aux moyens d’existence Le réseau hydrographique intense combiné avec le relief moins accidenté constitue un atout exploité dans la riziculture de l’Imbo-Nord. Le réseau routier beaucoup plus dense et favorisé par le relief relativement plat facilite de transport et l’accès. Le mouvement associatif (associations des agri-éleveurs, des pêcheurs) est bien développé, avec une familiarisation aux approches de développement participatif et de la solidarité communautaire. La zone connaît néanmoins des conflits sociaux particulièrement dans les communes de Rumonge et Nyanza-lac. Les infrastructures socio-économiques d’accueil (hôpitaux, écoles, dispensaires, marchés, …) sont encore insuffisantes (globalement détruites par la guerre) même si des efforts dans leur réhabilitation sont relevées. La mesure de gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans et la gratuité des frais de scolarisation à l’école primaire a permis d’améliorer la situation sanitaire et d’alphabétisation dans la zone. Le recrutement des moniteurs agricoles a amélioré également l’encadrement des agri-éleveurs. Capital financier : La zone jouit d’une diversification des source de revenus (pêche sur le lac Tanganyika, palmier à huile, riziculture, fruits et légumes et coton).

Unités de pêche artisanale du lac Tanganyika

Graphique n°24: Principales sources de nourriture_Imbo

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Récoltes AchatsSources

Taux

Saison 2007B Saison 2008A

Graphique n°25: Evolution des précipitations_Saison 2008A (Imbo)

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Oct-déc3

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Nov-déc2

Nov-déc3

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Déc-déc2

Déc-déc3Période

Plui

e (m

m)

Pluie 07 Moyenne pluie Normale

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12 Les principales sources de revenue sont constituées par la vente des productions propres (42,5%), la vente de main d’œuvre (35,17%), les produits fabriqués (11,00%) et le petit commerce (5,17%). La position de la zone par rapport à la capitale Bujumbura et sa position par rapport aux pays limitrophes élargit le marché d’écoulement de ses produits et les opportunités de vente de la main d’œuvre. La présence du lac Tanganyika constitue un potentiel important pour l’activité de la pêche. La guerre persistante dans la zone et la disparition de certaines espèces de poissons a diminué par contre les productions de la pêche. A la vue des indicateurs ci-dessus décrits, la zone de la plaine de l’Imbo a été classée en phase II (Généralement en insécurité alimentaire). La zone de l’Imbo présente néanmoins un risque modéré de basculer en phase de crise alimentaire aigue avec crise des moyens d’existence suite à la perturbation climatique et de la sécurité civile pour la partie Nord (Imbo Nord) et suite au retour accru des rapatriés, conflit foncier et le renouvellement de la palmeraie, principale source de revenu des ménages pour la partie de l’Imbo Sud (Communes Nyanza-lac et Rumonge) . Les ménages de la zone ayant enregistré des pertes importantes au niveau de la production agricole par le fait des facteurs ayant influé sur la sécurité alimentaire (perturbations pluviométriques, insécurité civile, prix élevés des produits, etc) sont estimés à 14.400, soit 19% des ménages de la zone. Tableau n°

6: Classification de la zone Plaine de l’Imbo en phase de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Provinces Communes Ménages de la zone Ménages affectés par l’Insécurité Alimentaire

Bubanza Gihanga 11. 091 4.500

Mpanda 11.415 2.000

Bubanza 20.514 2.000

Cibitoke Rugombo 14.836 2.500

Buganda 17.041 3.000

Bururi Rumonge 21.311 3.000

Bujumbura Rural Mutimbuzi 10.269 2.200

Kanyosha 12.860 2.500

Kabezi 12.746 3.800

Makamba Nyanza-lac 21.668 4.000

Total 153.750 29.500 (19%)

VI.3. Dépression du Nord Situation sécuritaire et mouvement de la population: le paysage sécuritaire au cours de la saison 2008A n’était pas plus rassurant que celui de la saison 2007B. Ainsi, il a été observé une recrudescence des cas de vols et pillages à main armée dans les champs et dans les ménages. Bien que le mouvement de rapatriement pour les années 2006 et 2007 marque une tendance à la baisse, la zone présente néanmoins un risque d’afflux massif de rapatriés/expulsés provenant en grande partie de la Tanzanie,

Graphique n°26: Evolution rapatriement_Dépression Nord

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2003 2004 2005 2006 2007

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BugabiraBusoniKirundoNtegaGitobeBwambarangweGiteranyi

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13 consécutifs à la fermeture de quelques camps de réfugiés Burundais et cela particulièrement dans la commune Giteranyi de la province Muyinga qui affiche déjà un niveau de rapatriement supérieur à celui des autres communes de la zone. Par contre, les traditionnelles migrations à la recherche des contrats de travail au Rwanda en période de soudure sont désormais découragées par le Rwanda, d’où diminution du prix de la main d’œuvre passant de 700Fbu à moins de 500 Fbu entre janvier et décembre 2007. La construction de la route Kirundo-Bugesera-Rwanda présente actuellement une grande opportunité de la vente de main d’œuvre avec une rémunération de 2000 Fbu/jour. Situation nutritionnelle : Au regard des quelques indicateurs, la situation nutritionnelle de la zone accuse une faiblesse par rapport à la moyenne du pays. Ainsi, l’enquête réalisée par l’UNICEF indique notamment que l’émaciation globale de la zone est de 6,9 % pour une moyenne nationale de 5,6%, le retard de croissance globale est de 51,0% alors que la moyenne nationale est de 46,0%. Une amélioration de la situation nutritionnelle est relevée entre juin et décembre 2007 avec une légère détérioration en décembre. Entre juin 07 et décembre 07, les admissions au niveau nationale ont globalement diminué de 38,4% alors que, les admissions de la zone ont diminué de 22,7%. Situation sanitaire : La zone n’a pas enregistré une épidémie quelconque, mais a connu des cas de maladies liées aux mains salles : diarrhée (51,6% des cas observés). La maladie la plus couramment rencontrée est le paludisme avec un taux élevé de 3,2% des admissions enregistrées dans les hôpitaux, 40 cas de décès de paludisme simple confirmé, 99 cas de paludisme grave et 18 cas d’anémie. Le taux de mortalité infantile est 161 pour 100000 naissances. L’accès limité à l’eau dans la zone constitue aussi une cause sous jacentes à la détérioration de la situation sanitaire. Ainsi, le nombre moyen de ménages par point d’eau est de 139 alors que la moyenne nationale est de 69. La proportion de ménages utilisant 1 heure ou plus pour atteindre la source d’eau est en moyenne 24,0% alors que la moyenne nationale est de 7,4% en milieu rural. Accès aux aliments et disponibilité alimentaire : les perturbations pluviométriques enregistrées depuis le mois de septembre ont affecté les productions dans plusieurs communes de la zone. Le marché a été, par conséquent, la principale source d’accès à l’alimentation en décembre 2007 pour 63% des ménages repères SAP/SSA. Sur ce, la part de l’alimentation dans les dépenses des ménages est de 52,8%. Les stocks vivriers ainsi que les réserves en champs sont très réduits (surtout la patate douce et le manioc), et très peu de ménages ne

Graphique n°27: Evolution des admissions et bénéficiaires pris en charge_2007 (Dépression Nord)

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Graphique n°28: Proportion de ménages faisant 1heure ou plus pour accéder à l'eau (Dépression_Nord)

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Saison 2007B Saison 2008APériode

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14 disposent de stock alimentaire pour couvrir les besoins alimentaires jusqu’aux prochaines récoltes de juin. Cette situation est aggravée par un contexte global caractérisé par une véritable flambée des prix de certaines denrées alimentaires de base. Comparativement au mois de juin 2007, la hausse de prix pour le haricot ordinaire, la denrée alimentaire la plus consommée dans la zone, est en moyenne de 30%. Sachant que les opportunités d’emploi journalier restent très réduites, et peu rémunératrices et que les prix déjà élevés ne cessent d’augmenter. Le faible pouvoir d’achat des ménages ne leur permet un accès de plus en plus limité aux produits vivriers disponibles sur les marchés.

Les données SAP/SSA indiquent aussi qu’au mois de décembre 2007, 65% des adultes prenaient 1 repas/jour. De l’enquête PAM, l’indice des stratégies d’adaptation à la consommation (CSI) est de 59 pour un seuil de 78, soit une situation alimentaire acceptable. De plus, le score de consommation alimentaire est 36.7 en janvier 2008, ce qui traduit une consommation adéquate Avoirs relatifs aux moyens d’existence : Sur le plan climatique, la saison 2008A a connu des pluies faibles et irrégulières, ce qui a affecté les semis tardifs de haricot. L’activité de la pêche sur les lacs du Nord est très négligeable car c’est une activité qui est pratiquée par pêcheurs occasionnels et non expérimentés. Le dessèchement de certains lacs du nord a diminué les productions de la pêche et par conséquent les revenus des ménages. Signalons que les programmes de reboisement encours dans la province Kirundo permettront de lutter contre la forte érosion et dégradation des sols. La construction de la route Kirundo-Bugesera-Rwanda constitue une opportunité de vente de main d’œuvre pour les plus valide de la province Kirundo. . La zone dispose des exploitations agricoles encore fertiles si les conditions climatiques s’avèrent clémentes. A part la vallée de la Kanyaru qui est aussi éloignée des propriétés foncières de la population, l’accès aux marais est très limitée. De plus, l’accès à la terre est limité suite à la densité de la population très élevée (375 hab/km2) alors que la moyenne nationale qui est d’environ 300 hab/km2. La zone connaît également une insuffisance des infrastructures socio-économiques d’accueil (écoles, hôpitaux, etc). Signalons néanmoins qu’un programme de reconstruction est actuellement en cours. La mesure de gratuité de l’enseignement au primaire a permis à un grand nombre d’enfants d’accéder aux écoles primaires. Aussi, la mesure de gratuité des soins de maternité et des enfants de moins de cinq ans a permis d’améliorer la situation sanitaire.

Vaste marais de la Kanyaru exploité par plusieurs ménages venant de toutes les communes de Kirundo

Graphique n°29: Principales sources de nourriture_Dépression Nord

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Productions propres AchatsSources

Taux

Saison 2007B Saison 2008A

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15 Ainsi, eu égard des indicateurs ci-dessus, cette zone peuplée de 128.647 ménages est classée dans la phase II (Généralement insécurité alimentaire) avec une situation d’alerte de basculer dans la phase de crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence dés avril 2008, car les stocks vivriers ainsi que les réserves en champs sont réduits. Ce risque est très élevé dans la commune Giteranyi car elle doit en même temps faire face aux effets des perturbations climatiques fréquentes dans la zone et au retour massif des rapatriés/expulsés envisagé en provenance surtout de la Tanzanie. Tableau n° 7

: Classification des ménages de la zone Dépression Nord en phase de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Provinces Communes Ménages de la zone Ménages affectés par l’Insécurité Alimentaire

Kirundo Kirundo 20 474 2500 Bugabira 16 150 2000 Busoni 26 416 5200 Ntega 21 197 1200 Gitobe 13 663 1000 Bwambarangwe 13 124 1000 Muyinga Giteranyi 17 623 1800 Total 128 647 14700 (11,4%)

III.4. Crête Congo Nil Sécurité civile et mouvement des populations : La situation sécuritaire a été caractérisée par de nombreux actes de banditisme, quelques meurtres et une recrudescence des embuscades routières, et cela particulièrement dans les communes en lisière avec la Kibira (Musigati et Rugazi). Selon OCHA, avec l’arrêt des pourparlers entre le gouvernement et le mouvement PALIPEHUTU/FNL, ce dernier a multiplié les agressions à l’endroit des habitants de quelques collines de la zone. Les cotisations forcées ont fortement augmenté, plusieurs cas de vols de petit bétail y ont été enregistrés, et les populations inquiètes de cette situation, sont parfois contraintes de fuir leur habitation pendant la nuit. Situation nutritionnelle : Au regard de quelques indicateurs relevés par l’enquête UNICEF, la situation nutritionnelle est très fragile sur la crête Congo Nil. L’émaciation globale de la zone est de 6,2% pour une moyenne nationale de 5,6% et le retard de croissance global est 43,4% pour une moyenne nationale est 46,0%.

Graphique n°30: Evolution des admissions et bénéficiaires pris en charge_2007(Crête Congo-Nil)

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Saison 2007B Saison 2008A

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16 En comparant les deux période de juin et décembre 2007, une amélioration de l’état nutritionnelle se dégage des données de l’UNICEF d’admissions dans les centres nutritionnels. Une chute des admissions de 38% dans les CNS entre juin et décembre 2007 a été relevée. La situation nutritionnelle demeure préoccupante en effet, 34% des naissances en 2007 sont des sous–poids d’après le rapport annuel du MINISANTE. La situation nutritionnelle. Situation sanitaire : la zone n’a pas connu une épidémie quelconque mais a enregistré des cas de maladies comme le paludisme (23.458 cas en décembre contre 38.152 cas en juin soit une diminution de 39%). Par rapport à la saison 2007B, l’accès à l’eau dans cette zone devient de plus en plus facile. Ainsi, la proportion des ménages faisant 1 heure et plus pour atteindre un point d’eau est de 7.5% alors que la moyenne nationale est de 7,4% en milieu rural. Accès aux aliments et disponibilité alimentaire : L’enquête ménage SAP/SSA prouve que la part des achats dans les sources d’alimentation a connu une diminution de 23% entre juin et décembre 2007. Pour la même période, la part des productions propres dans les sources de nourritures a connu une augmentation, passant de 30 à 58%. La vente de la main d’œuvre a pris d’importance dans l’achat des vivres, de 26 à 37%. La position de la zone par rapport à la capitale Bujumbura offre aux ménages de la zone les opportunités de vente de la main d’œuvre, principalement pour la partie située dans la province Bujumbura Rural. Il est à noter que le niveau élevé des prix limite considérablement l’accès des ménages qui font recours au marché pour se nourrir. Par rapport au mois de juin 2007, la hausse des prix est d’une moyenne de 40% pour le haricot, 10% pour le riz et 17% pour la farine manioc. Les récoltes aidant, le score alimentaire relevé par l’enquête du PAM de 44,7 en décembre 2007 traduit une bonne diversité du régime alimentaire, ce score était de 29,5 en juin 2007. Avoirs relatifs aux moyens d’existence : Les précipitations de la zone pendant la saison 2007B ont été suffisantes mais leurs répartitions ont été largement défavorables sous deux formes diamétralement opposées : déficitaires aux mois de septembre, octobre et décembre affectant la culture du haricot, excédentaires au mois de novembre, devenant ainsi bénéfiques aux cultures de riz, bananier et patate douce. Le relief accidenté de la zone est un handicap majeur pour le transport que ce soit pour les personnes que pour les biens. Le réseau routier est impraticable pendant la période des pluies, les pistes sont difficiles à tracer avec des pont et ponceaux régulièrement emportés ou casser par le trop plein des rivières.

Graphique n°32: Principales sources de nourriture_Crête Congo Nil

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Productions propres Achats Autres*Sources

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Graphique n°33: Source de revenus (Crête Congo-Nil)

Production propre 24%

Vente MOD 44%

Produits fabriqués 11%

Petit commerce 6%

Vente bétail 6%

Autres 9%

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17 D’après l’enquête FSMS du PAM de fin 2007, les principales sources de revenu sont constituées par la vente des productions propres (24%), la vente de main d’œuvre (44%), vente de bétail (6%), le petit commerce (6%), la vente des produits fabriqués (11%) et les autres (9%). La position de la zone par rapport à la capitale Bujumbura élargit le marché d’écoulement de ses produits et les opportunités de vente de la main d’œuvre, principalement la partie situé dans la province Bujumbura Rural. L’analyse de la vulnérabilité classe la zone de la crête Congo-Nil, dans la phase II, Généralement insécurité alimentaire, affectant 174.052 ménages qui la peuplent. Les communes Mutambu, Nyabiraba, Kanyosha, Bugarama et Murwi, en proie aux perturbations sécuritaires (vols et pillages répétitifs dans les champs et dans les ménages, embuscades routières et des cas d’affrontement entre l’armée gouvernementale et le PARIPEHUTU/FNL), présentent un risque modéré de basculer en phase de crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence. La commune Muhuta se trouve par contre dans une situation d’alerte car elle a subit en même temps des perturbations climatiques. Les ménages de la zone ayant été les plus affectés par les facteurs ayant influé sur leur sécurité alimentaire (perturbations pluviométriques, insécurité civile, prix élevés des produits, etc) sont estimés à 27.000, soit 16% des ménages de la zone. Tableau n° 8

: Classification des ménages de la zone Crête Congo-Nil en phase de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Provinces Communes Ménages de la zone Ménages affectés par l’Insécurité Alimentaire

Makamba Vugizo 13 722 1500 Bururi Burambi 13 439 2 500

Vyanda 5 557 600 Buyengero 12 230 2 500

Buja Rural Mutambu 11 963 2 200 Nyabiraba 8 780 2 100 Kanyosha 12 860 2 500 Isale 16 206 2 900 Muhuta 8 745 1 800 Mubimbi 8 809 1 800 Bugarama 8 509 1 700

Bubanza Rugazi 13 575 1 800 Cibitoke Murwi 21 218 1 800

Mugina 18 439 1 300 TOTAL 174 052 27 000 (16%)

III.5. Dépression de l’Est Situation sécuritaire et mouvement des populations : Depuis le début de la saison 2008A en septembre 2007, les conditions sécuritaires ont été globalement bonnes sauf des cas sporadiques de vols à main armée dans les ménages et dans les champs. Néanmoins, en date du 31 décembre en province Ruyigi, une employée humanitaire française de l’ONG Action Contre la Faim (ACF) a été assassinée et une autre gravement blessée lors de l’attaque de leur véhicule par des assaillants armés. Suite à ce drame, ACF

Graphique n°34: Tendance rapatriement-Dépression Est

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18 a décidé de suspendre ses opérations au Burundi, avec des conséquences socio-économiques très importantes. Bien que le mouvement de retour des réfugiés burundais en provenance de la Tanzanie affiche une tendance à la baisse depuis quelques années, la zone présente un risque d’afflux massif de rapatriés avec la mesure du gouvernement Tanzanien de fermer définitivement quelques camps des réfugiés Burundais et cela particulièrement dans les communes Kayogoro et Gisuru qui enregistrent respectivement 20% et 34,4% des rapatriés de la zone. Situation nutritionnelle : la situation nutritionnelle de la zone des dépressions de l’Est est particulièrement préoccupante à la fin de l’année par rapport aux performances nationales. L’émaciation globale de la zone est en moyenne de 10,2% pendant que la moyenne nationale est de 5,6% ; le retard de croissance globale pour la zone est de 48,5% pour une moyenne nationale de 46%. Alors qu’une nette amélioration de l’état nutritionnelle est relevée dans les autres zones entre juin et décembre 2007 (entre la saison 2007B et 2008A), il est au statu quo dans la zone des dépressions de l’Est avec des taux très élevés du retard de croissance. Situation sanitaire : la zone n’a pas connu une épidémie quelconque entre juin et décembre 2007, mais a enregistré des cas de maladies : la plus couramment rencontrée est le paludisme avec un taux élevé d’environ 75% des admissions enregistrées dans les hôpitaux, d’après le rapport annuel 2007 du MINISANTE. L’accès à l’eau dans la zone est très limité, 35,2% des ménages utilisent de l’eau impropre pour une moyenne nationale de 18,9% et 21,2% des ménages font plus de 2km pour trouver de l’eau pour une moyenne nationale de 7,4%, ce qui constitue un des facteurs de prolifération des maladies diarrhéiques dans la zone. Accès aux aliments et disponibilité alimentaire : la zone des dépression de l’Est a été la plus affectée par les perturbations climatiques, ne connaissant les pluies qu’en décembre 2007, soit un retard de plus de deux mois. C’est ainsi que la privation des productions de haricot en décembre a

Graphique n°35: Evolution des admissions et bénéficiaires pris en charge_2007 (Dépression Est)

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19 fait que les achats soient la principale source d’alimentation. Les données SAP/SSA montrent que plus de 50% dépendent du marché en décembre pour se nourrir, soient 54% contre 30% en juin 2007. La part des productions propres dans les sources d’alimentation a connu une diminution, passant de 38% à 31% pour la période considérée, les stocks vivriers ainsi que les réserves en champs sont ainsi très réduits. Le recours accru au marché pour se nourrir a lieu dans un contexte de véritable flambée des prix des principales denrées alimentaires. Le prix du haricot a connu une augmentation d’environ 40%, de 10% pour le riz et la banane. Même si le score alimentaire de 36 relevé par le PAM traduit une alimentation encore adéquate, plus de 60% des ménages repères SAP/SSA n’ont accès qu’à un seul repas par jour en décembre contre 40% en juin 2007. Le recours à la vente de main d’œuvre agricole ou à l’exode saisonnier pour accéder aux revenus sont très développés dans zone tend sans pour autant que les opportunités de travail suivent la même allure. Néanmoins, un des avantages des ménages de la zone est la présence de la Société Sucrière de Moso (SOSUMO) qui embauche beaucoup de personnes pendant la campagne et constitue une opportunité de vente de main d’œuvre. Ainsi, cette dernière a constituée la principale source de revenus des ménages repères de la zone (62% contre 25% pour les productions propres) d’après l’enquête du PAM. Avoirs relatifs aux moyens d’existence : Sur le plan climatique, la zone a enregistré des irrégularités et de faibles précipitations tout au long de la saison. Pour la saison 2008A, les précipitations de la zone (382,6 mm) ont été largement inférieures à la normale de la zone (479,7 mm). Le déficit hydrique enregistré au cours de cette saison a constitué en général le facteur limitant le plus important de la production agricole de la zone. Les vastes marais augmentent la potentialité des productions de la saison marais. La faible densité de la zone attire les ménages des provinces à densité très élevée et à sols infertiles. L’existence depuis 1993 des ONG internationales (ACORD, SOLIDARITES,etc) et locales sont des atouts à l’amélioration de la situation nutritionnelle et de la sécurité alimentaire. Mais alors, la fermeture en novembre 2007 de l’ONG ACF a provoqué le licenciement de beaucoup d’employés et une perturbation de la prise en charge de la malnutrition jusqu’alors suivi par cette ONG.

Graphique n°38:Sources de revenus_Dépression Est

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Production propre Vente de la main d'œuvre Petit commerceSources

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Graphique n°39: Evolution des précipitations_Dépression Est (2008A)

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20 L’analyse des indicateurs de vulnérabilité a classé la zone des dépressions de l’Est en phase III de crise alimentaire aiguë avec crise des moyens d’existence, affectant les 90.708 ménages qui la peuplent. Les communes Mishiha, Gisuru et Giharo, les plus affectées par les aléas climatiques, sont en situation d’alerte. Tableau n°

9: Classification des ménages de la zone en phase de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Provinces Communes Ménages de la

zone Ménages affectés la CAACME

Makamba Kayogoro 18 378 4800 Rutana Bukemba 5 595 2200 Gitanga 8 083 2000 Ruyigi Nyabitsinda 7 628 3000 Kinyinya 8 241 3500 Gisuru 15 972 5500 Cankuzo Cendajuru 5 263 3 000 Gisagara 11 800 2 700 Mishiha 9 748 3 500 TOTAL 90 708 30200 (33%)

III.6. Haute altitude Sécurité civile et mouvement des populations : au courant de la saison 2008A, les conditions sécuritaires ont été globalement bonnes dans toute la zone à l’exception des communes en lisière avec la Kibira qui ont souffert de nombreux actes de vols et pillages et des cotisations forcées. Sur l’ensemble de la zone, le nombre de rapatriés accueilli a été de 162 pour l’année 2007 contre 457 pour l’année 2006. Par rapport aux autres zones du pays, la zone accueille très peu de rapatriés (1708 contre 325 514 rapatriés burundais revenus depuis le début de l’opération de rapatriement volontaire conduite par le HCR en 2002, soit environ 0,52%). De plus, le mouvement de rapatriement dans la zone affiche une tendance à la baisse. Particulièrement pour la province Kayanza caractérisée par la densité extrêmement élevée, des cas de déplacements en quête du travail vers les centres urbains et les zones moins peuplées et vers le Rwanda constitue la principale source de revenus. Situation nutritionnelle : Une amélioration de la situation nutritionnelle a été observée entre juin et décembre 2007 et certains indicateurs nutritionnels de la zone montrent une situation relativement acceptable, sauf dans la commune Kabarore de la province Kayanza. Par contre, la tendance d’amélioration de cette situation nutritionnelle a été

Graphique n°40: Tendance rapatriement_Haute altitude

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21 inférieure à celle observée au niveau national. Ainsi, l’émaciation globale de la zone est d’environ 3% pour une moyenne nationale est de 5,6%. Le retard de croissance globale de la zone est de 40,7% pour une moyenne nationale de 46,0%. De plus, entre juin et décembre 2007, les admissions dans SNS ont diminué de 38% alors que cette diminution est de 30% au niveau national, entre juin et décembre 2007. Pour la même période, les admissions dans le CNT ont diminué de 17,5% et de 50% sur le plan national. Situation sanitaire : la zone n’a pas connu une épidémie quelconque, mais a enregistré des cas de maladies, la principale étant le paludisme, avec une moyenne de 223 cas pour 1000 des admissions enregistrées dans les hôpitaux. Des cas de mortalité dus au paludisme ont été également observés. Plus d’accès à l’eau a été relevé en décembre 200, comparativement à juin 2007 selon le rapport de l’UNICEF. La proportion des ménages utilisant une heure ou plus pour atteindre la source d’eau est en moyenne 3,0% alors que la moyenne nationale est de 7,4%. Accès aux aliments et disponibilités alimentaires : les récoltes ont constitué la principale source de nourriture dans la zone de haute altitude, environ 41% des ménages repères SAP/SSA se sont nourri à partir des récoltes en décembre 2007. La part des achats dans l’alimentation a chuté de 51 à 23% entre juin et décembre 2007 d’après la même source. Sachant que le pouvoir d’achat des ménages poursuit son effritement et les opportunités d’emploi restent très réduites (environ 30% des revenus des ménages proviennent de la vente de main d’œuvre) et peu rémunératrices, eu égard au coût élevé des aliments, les ménages les plus vulnérables de la zone accèdent difficilement aux denrées alimentaires car ces derniers continuent d’augmenter. A titre d’exemple, entre juin et décembre 2007, le prix du haricot ordinaire, denrée alimentaire la plus consommée, a connu une augmentation allant jusqu’à 67%.

Graphique n°42: Situation nutritionnelle_Haute altitude

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22 Celui de la patate douce a par contre connu une diminution de plus de 50% en moyenne. D’après l’étude du PAM, le score alimentaire d’environ 40 traduit une consommation adéquate, proche du seuil marginal de 35. Cette fragilité est notamment révélée par un accès faible à une alimentation équilibrée, les dépenses alimentaires représentent 30 à 54% des dépenses globales des ménages de la zone et 46% de ménages ne prenaient qu’un repas par jour en décembre 2007 d’après les données SAP/SSA. Avoirs relatifs aux moyens d’existence : Les précipitations de la zone pendant la saison 2008A ont été bonnes dans l’ensemble et ont été un facteur favorable à la production du thé (partie Mugamba) dont les revenus monétaires dépendent énormément, que ce soit pour les paysans que pour le pays (devises). La diminution progressive des pâturages dans la zone constitue une menace à l’élevage bovin, incontournable pour la production agricole. Les efforts d’élevage en stabulation permanente sont encours permettront de contourner en partie cette problématique.

L’élevage du gros bétail, très important dans la zone constitue un des mécanismes d’amortissement des chocs alimentaires, lui conférant plus d’équilibre alimentaire et nutritionnel. Le capital humain est globalement acceptable en comparaison à la situation générale du pays. Cela est également valable pour le secteur de la santé où le nombre d’habitants par infirmier est par exemple de 3.699 pour une moyenne nationale de 4.019 et le nombre d’habitants par lit de 869 pour une moyenne nationale de 938.

L’analyse de la vulnérabilité de la zone classe la zone de haute altitude dans la phase I (Généralement en sécurité alimentaire). La commune Kabarore (province Kayanza) peuplée de 11.644 ménages est en phase II (Généralement Insécurité Alimentaire) avec un risque élevé de basculer dans la phase III (Crise Alimentaire Aiguë avec Crise des Moyens d’Existence) puisque non seulement l’insécurité physique qui prévaut dans la Kibira prive les habitants de la commune d’aller vendre la main d’œuvre (principale source de revenus), mais aussi le déficit hydrique prononcé affecté les cultures de la saison 2008A. Un risque élevé de basculer dans la phase II est relevé pour les communes Mukike et Mugongo-Manga (province Bujumbura Rural), Muruta et Matongo (province Kayanza) et Bukinanyana (province Cibitoke), du fait combiné de l’effet des aléas climatiques et du rançonnement des combattants armés. La commune Mabayi se trouve en situation d’alerte car elle fait en même temps face à une vulnérabilité structurelle.

Graphique n°45: Proportion de ménages prenant 1 repas par jour

Saison 2008A57%

Saison 2007B43%

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23 Tableau n°10

: Classification des ménages de la zone haute altitude en phase de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Provinces Communes Ménages de la zone Ménages affectés l’Insécurité Alimentaire

BURURI Mugamba 12 278 1 000 Rutovu 9 201 1 000 Songa 10 104 800 Mugamba 12 278 1 000 Bururi 15 371 900 Matana 8 202 700 Gitega Ryansoro 6 757 800 Bururi Mugamba 12 278 1 000 Buja Rural Mukike 5 833 1 600 Mugongo M 4 703 1 200 Mwaro Gisozi 5 773 750 Bisoro 6 503 650 Rusaka 8 710 700 Muramvya Muramvya 15 274 1500 Bukeye 14 077 1300 Kayanza Matongo 14 470 1400 Muruta 11 839 2500 Kabarore 11 644 4000 Bubanza Musigati 19 839 2 000 Cibitoke Mabayi 15 246 1 500 Bukinanyana 18 050 1 400 TOTAL 259 741 30 700 (12%) III.7. Plateaux humides Sécurité civile et mouvement des populations : Les conditions sécuritaires ont globalement été bonnes sur toute l’étendue, sauf des cas de vols dans les champs et ménages qui ont été signalés dans différentes localités de la zone. Les sites de déplacés permanents s’y sont développés en villages et des cas de déplacements en quête du travail ont été signalés pour des ménages dont l’accès à la terre est très limité. Le rapatriement est faible en 2007, soient 3.427 rapatriés en 2007 contre 7.037 en 2006 d’après le HCR. Situation nutritionnelle : la situation nutritionnelle au cours de la période sous analyse a affiché des résultats satisfaisants par rapport à l’ensemble du pays. Ainsi, l’émaciation globale de la zone est d’environ 4,1% et le retard de croissance globale de 38,3% alors que les moyennes nationales sont de 5,6 et 46% respectivement pour l’émaciation

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24 globale et le retard de croissance globale en août 2007 d’après l’enquête de UNICEF. Les admissions ont chuté de 52,2% dans les CNS entre juin et décembre 2007, cette chute a été de 50% pour les admissions dans les CNT, ce qui dénote une amélioration de l’état nutritionnelle entre juin et décembre 2007. Situation sanitaire: la sanitaire reste fragile dans la zone quant bien même li n’y a pas eu d’épidémie. La maladie la plus rencontrée est le paludisme, avec une tendance à la baisse entre juin et décembre 2007, 61.000 cas en juin contre 40.000 cas en décembre, d’après le rapport annuel du MINISANTE. De plus, l’accès à l’eau dans la zone est meilleur, comparativement à la moyenne nationale. Ainsi, la proportion des ménages utilisant plus de 1 heure pour atteindre la source d’eau est en moyenne 2,3% alors que la moyenne nationale est de 7,4% Accès aux aliments et disponibilités alimentaires : La part des achats dans les sources alimentaires n’a pas varié entre juin et décembre 2007, celle des productions propres a par contre baissé, passant de 49% à 42%. Cet état d’accès à l’alimentation traduit en effet la faiblesse des productions agricoles pour supporter les besoins de consommation. De plus l’accès à l’alimentation est également fragilisé par le faible niveau de revenu des ménages consécutif à la diminution des opportunités de main d’œuvre (passant de 50,6% à 31% entre la période de juin à décembre 2007) et de leur coût journalier qui diminue de plus en plus (actuellement 350 Fbu contre 500 Fbu/jour en juin 2007). Ce faible accès au revenu survient dans un contexte globalement de hausse des prix des produits agricoles. Le niveau d’alimentation est néanmoins rehaussé par une réapparition du manioc dans les productions agricoles et par une bonne production de banane et patate douce. Un score alimentaire marginal d’environ 33% d’après l’enquête du PAM de décembre 2007 traduit une consommation alimentaire acceptable et une relative diversité du régime alimentaire. Avoirs relatifs aux moyens d’existence Sur le plan climatique, les pluies ont été globalement favorables à la production agricole en général et à la production du café et de riz. La bonne production du café projetée permettra aux ménages de faire face aux chocs alimentaire. La forte densité de la zone oblige des

Graphique n°48: Proportion de ménages faisant 1 heure ou plus pour accéder à l'eau_Plateaux humides

0%

2%

4%

6%

8%

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16%

Saison 2007B Saison 2008APériode

Taux

Zone Nationale

Graphique n°49: Principales sources de nourriture_plateaux humides

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Saison 2007B Saison 2008APériode

Taux

Productions propres Achats

Graphique n°50: Vente MOD_Plateaux humides

Saison 2008A38%

Saison 2007B62%

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25 migrations à la recherche des opportunités de l’emploi. Ainsi, la moyenne des ménages sans terre de la zone est de 11,3% alors que la moyenne nationale de ces ménages est de 9,7%. Cette situation doit engendrer dans la plupart des cas à des litiges interminables liés à la possession de terres et aux migrations pour la recherche des opportunités de vente de main d’œuvre. Les indicateurs liés au capital humain prouvent en suffisance que la situation de ce capital n’est pas du tout convenable en comparaison à la situation générale du pays. Cela est également valable pour le secteur de la santé où le nombre d’habitants par infirmier est 4.238 pour une moyenne nationale de 4.019. En plus, le nombre d’habitants par lit d’hôpital est de 1.052 pour une moyenne nationale de 938. Ainsi, cette analyse de la vulnérabilité a classé la zone des plateaux humides peuplée, de 426.210 ménages, en phase II (Généralement Insécurité alimentaire). Suite à la densité très forte, à la chute des revenus de main d’oeuvre et à la montée des prix alimentaires, les communes des provinces Kayanza et Ngozi, se trouvant dans ladite zone, présentent un risque modéré de basculer en phase III (Crise Alimentaire Aiguë avec Crise des Moyens d’Existence). Les ménages les plus affectés par différents facteurs ayant influé sur la sécurité alimentaire de la zone sont estimés à 4.3200, soit environ 10% des ménages de la zone. Tableau n°11 : Classification des ménages de la zone des plateaux humides en phase de sécurité alimentaire et nutritionnelle

Provinces Communes Classification des ménages de la zone

Ménages affectés par l’Insécurité Alimentaire

Gitega Mutaho 13 490 1100 Gitega 26 314 1000 Makebuko 12 937 2500 Nyarusange 7 484 2000 Buraza 9 568 1200 Bugendana 22 350 1200 Giheta 16 108 1300 Bukirasazi 6 958 1000 Gishubi 11 535 3000 Mwaro Kayokwe 9 649 1000 Ndava 11 901 1300 Nyabihanga 12 983 1500 Muramvya Kiganda 9 785 1500 Mbuye 11 640 1200 Rutegama 9 275 1000 Karuzi Gihogazi 15 429 1800 Kayanza Kayanza 16 815 1200 Butaganzwa 11 266 1000 Gahombo 8 169 900 Muhanga 13 842 900 Rango 17 730 1000 Gatara 12 654 1100 Ngozi Nyamurenza 14 029 1200 Kiremba 21 286 3000 Gashikanwa 13 084 1200 Mwumba 17 251 1500 Marangara 16 302 1500 Busiga 16 211 1600 Ngozi 24 065 1700 Ruhororo 16 100 1800 TOTAL 426 210 43200 (10%)

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26 III. 8. Plateaux secs de l’est Sécurité civile et mouvement de population : Au cours de la période de juin à décembre 2007, la situation sécuritaire est relativement bonne (pas d’affrontement armé), sauf des cas isolés de vols à main armée, des attaques ciblées, des embuscades sur les routes et la persistance des viols. Des sites localisés des déplacés internes à tendance village existent encore dans la zone. La zone a accueilli 10251 rapatriés en 2007 contre 8556 rapatriés en 2007. La tendance de rapatriement serait pour cette année 2008 à la hausse, suite à la mesure du gouvernement Tanzanien de fermer définitivement quelques cas des réfugiés burundais. Situation nutritionnelle : Les indicateurs nutritionnels indiquent une situation nutritionnelle fragile en décembre 2007 quoiqu’une amélioration n’aura été relevé entre juin et décembre. L’émaciation globale de la zone est d’environ 5% d’après l’enquête UNICEF d’août 2007, pour une moyenne nationale de 5,6%. Le retard de croissance globale est également le même que pour la moyenne nationale, soient de 48,3% pour une moyenne nationale est de 46%. De plus, entre juin et décembre 2007, les admissions ont diminué de 31% et de 50% respectivement dans les CNS et CNT de la zone. Cette diminution était de 38% et 56,9% respectivement dans les CNS et CNT au niveau national. Alors que le taux d’insuffisance pondérale nouveaux nés sous poids :< 2,5 Kg) à l’échelle nationale est de 35,2%, elle est de 40% au niveau de la zone décrite. Situation sanitaire : comme dans plusieurs autres zones, la situation sanitaire de la zone des plateaux secs de l’est est fragile. La plus couramment rencontrée est le paludisme avec un taux élevé de 16,1% dans la province Ruyigi et un taux faible de 3,2% dans la province Karuzi, des admissions enregistrées dans les hôpitaux. Par rapport à la saison 2007B, l’accès à l’eau dans la zone a

Graphique n°51: Tendance rapatriement

0

2000

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20000

2003 2004 2005 2006 2007Période

Effe

ctif

rapa

trié

s

Rapatriement

Graphique n°52: Evolution des admissions et bénéficiaires pris en charge_2007 (plateaux secs de l'est)

0

50

100

150

200

250

jan Fév Ms Av Mai Jn Jt At Sbre Obre Nbre DbrePériode_Mois

Effe

ctf b

énéf

icia

ires

Graphique n°53:Proportion de ménages faisant 1 heure ou plus pour accéder à l'eau (Pl. secs de l'est)

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

Saison 2007B Saison 2008APériode

Taux

Zone Nationale

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27 connu une amélioration significative. La proportion des ménages utilisant une heure ou plus pour atteindre la source d’eau est en moyenne 8,6% (contre 14,0% en 2007B) alors que la moyenne nationale est de 7,4% (contre 13,4% en 2007B). Accès aux aliments et disponibilité alimentaire : Etant donné que la saison 2008A a connu globalement une faible performance dans cette zone, on observe de plus en plus une très grande dépendance des ménages aux marchés comme source d’alimentation. Les statistiques SAP/SSA révèlent que les achats représentent la principale source d’alimentation pour 60% (contre 24% au mois de juin 2007) des ménages, alors que les prix des denrées alimentaires ne cessent d’augmenter. La majorité d’entre eux se rabattent sur une consommation qualitativement et quantitativement insuffisante. Dans cette zone, 35,5% des personnes ont des apports énergétiques inférieurs à 1400 Kcal/jour alors que la moyenne nationale est de 2089 Kcal/jour (en 2006). Néanmoins, le score alimentaire de 38 est acceptable, ce qui traduit une bonne diversité du régime alimentaire en comparant avec 21 qui est la norme standard. En moyenne, 58% des adultes ont dû prendre deux repas par jour, tandis que les autres (42%) n’ont mangé qu’un seul repas par jour. A noter que les données CFSAM révèlent que la zone est caractérisée par un faible pouvoir d’achat des ménages puisque 33,50% des ménages vivent de la main d’œuvre dont le coût a diminué entre la période de juin à décembre 2007, passant de 500 à 350 Fbu par jour. Avoirs relatifs aux moyens d’existence : la grande partie de la zone a connu des pluies irrégulières et mal réparties. On a observé des périodes sans pluie et des cas de grêles qui ont affecté les cultures de la saison. La zone dispose d’une réserve naturelle de Ruvubu couvrant en elle seule environ 32,96 % des boisements naturels du Burundi, créant un microclimat tempéré par ce couvert végétal. De plus, la zone dispose de beaucoup de marais qui permettent de réaliser des productions durant la saison C et bénéficient beaucoup d’échanges avec la Tanzanie. En comparaison à la moyenne nationale, la situation du capital humain de la zone est très faible. Alors que le nombre d’habitants par infirmier est 4.017 pour une moyenne nationale de 4.019, le nombre d’habitants par lit est de 1.313 pour une moyenne nationale de 938. De plus, la zone présente un Potentiel en ressources minières (Nyabikere, Musongati, Butihinda,….) non encore effectivement exploitées mais qui pourrait faire la différence une fois démarrée.

Graphique n°54: Principales sources de nourriture

0%

10%

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50%

60%

70%

2007B 2008APériode

Taux Productions propres Achats

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28 L’analyse de la vulnérabilité de la zone révèle que la zone, peuplée de 302.205 ménages se trouve dans la phase II (Généralement insécurité alimentaire). La région naturelle de Buyogoma plus sujette aux aléas climatiques est à risque modéré de passer en phase III (Crise Alimentaire Aiguë avec Crise des Moyens d’Existence) à moindres chocs sur la saison 2008A. Les ménages ayant été les plus affectés par les divers facteurs d’insécurité alimentaire sont estimés à 48.700.

Tableau n° 12

: Classification des ménages de la zone des plateaux secs de l’est en phase de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Provinces Communes Ménages de la zone Ménages affectés par l’Insécurité Alimentaire

Muyinga Buhinyuza 12 164 3000 Butihinda 21 251 2800 Gashoho 23 376 1500 Gasorwe 16 772 2500 Muyinga 27 349 1900 Mwakiro 9 815 2500 Karusi Buhiga 14 206 1600 Gitaramuka 18 029 2200 Nyabikere 9 544 1000 Mutumba 8 205 1000 Shombo 8 725 1100 Bugenyuzi 17 816 1800 Ngozi Tangara 17 344 1700 Rutana Musongati 12 856 2600 Mpingakayove 12 280 3000 Rutana 11 487 2200 Ruyigi Ruyigi 11 805 3000 Bweru 8 827 2000 Butaganzwa 14 613 3500 Butezi 8 439 2000 Cankuzo Kigamba 7 140 1 600 Cankuzo 10 162 4 200 TOTAL 302 205 48700 (16%)

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