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Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste? Vies d’églises et changements Été 2016 Volume 33 Numéro 2 Les quatre solitudes Garder la foi face à la maladie Deux écoles s’unissent D e s v i e s t r a n s f o r m é e s . . . Un regard chrétien sur le monde actuel

i e s t r a n s f o r m é e s . s v D...Bonne continuité dans la force que vous donne le Seigneur jour après jour! Et n’oubliez pas, Il vous porte sur ses épaules! q 1. Antoine

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Été 2016 Le Lien 1

Qu’est-cequ’un chrétien

anabaptiste?

Vies d’églises et changements

Été 2016 Volume 33 Numéro 2

Les quatre solitudes

Garder la foi face à la maladie

Deux écoles s’unissent

Les quatre solitudes

Garder la foi face à la maladie

Deux écoles s’unissentDes

vies transformées...

Un regard chrétien sur le monde actuel

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Le Lien Été 20162

3 Éditorial par Danielle Lajeunesse

4 Optimiste et rempli d’espoir par Gabriel Bouchard, étudiant à l’ETEQ

6 Les quatre solitudes par Francine Lemay

8 Garder la foi face à la maladie par Michel Kempf (RMF)

10 Mon testament spirituel par Pierrette Beaucage

11 Quelques statistiques en lien avec la Bible

12 Deux écoles s’unissent Par Jean Martin et Kristen Corrigan

13 Nomination de Zacharie Leclair

Projet d’étude réalisépar Andrée Rochon

14 Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste? Partie 1 de 3

par Palmer Becker

18 Tour d’horizon des Églises

19 Changement de garde à Saint-Laurent

20 Hommage à la famille Synnott Dorméus

22 Prolongement de mandat à la CLairière par Peter Brown

24 Horaire des cours d’automne ETEQ

Le Lien Été 2016

Nous voulons connaître vos com-mentaires ! N’hésitez pas à nous

communiquer vos impressions sur notre magazine ou vos questions. Adressez toute correspondance à :

Le Lien, 4824 Côte-des-Neiges, local 100, Montréal (Qc) H3V 1G4,

Canada. Tél. : 514 912-1956 [email protected]

Écrivez-nousÉcrivez-nousÉcrivez-nousÉcrivez-nousÉcrivez-nousÉcrivez-nous !!!!!!Pour cette édition par odre alphabétique : Lucie Beauchemin, Pierrette Beaucage, Palmer Bec-ker, Gabriel Bouchard, Suzanne et Peter Brown, Michel Kempf, Kristen Corrigan, Falène Dorméus, James R. Krabill, Anne Lalonde, Zacharie Leclair, Diane Langlois, Francine Lemay, Jean Martin, Andrée Rochon, Claude Rochon, Vincent Rodrigue et Véronique Thétreault.

Merci aux collaborateursMerci aux collaborateursMerci aux collaborateursMerci aux collaborateursMerci aux collaborateursMerci aux collaborateurs !!!!!!

Sommaire

18 Tour d’horizon des Églises

Vie d’Église

Parole Vivante

Éditorial

Dossier

11 Quelques statistiques en

Actualité19

22

18

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Été 2016 Le Lien 3Été 2016 Le Lien

Rédactrice en chef : Danielle Lajeunesse,

Abonnement annuel : Canada, 18 $ ; USA, 25 $ ; Étranger, 28$.

Le Lien est un magazine chrétien publié deux fois par an. Il vise à

édifier, à stimuler la réflexion sur la vie chrétienne dans notre monde

actuel et à être un canal pour faciliter la diffusion de l’information.

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

et Bibliothèque nationale du Canada.

ISSN 1716-5016.

Le Lien est membre du Réseau mennonite francophone de la

Conférence Mennonite Mondiale.Reproduction possible avec

autorisation préalable et mention des sources.

Le Lien est édité à Montréal

et imprimé par Accent Impression Inc.

sur du papier issu de sources responsables.

Le Lien est une publication de l’Association des Églises de frères

mennonites de la province de Québec (AEFMQ).

Un petit enfant est assis sur les épaules de son père. L’enfant aperçoit un des amis de son père

et lui demande : « As-tu vu mon père?Le père l’interrompt : Tu es sur mes épaules et tu te demandes où je suis? » 1

Adorable anecdote prise dans La Galette et la Cruche d’Antoine Nouis qui trop sou-vent me ressemble. Mille raisons nous éloignent des bénédictions réelles ressen-ties dans la présence du Seigneur. Heu-reusement, Il est fidèle et nous accom-pagne dans nos joies, dans nos déserts et dans les méandres du quotidien.

Nous pouvons nous interroger sur la nécessité de la vie chrétienne : « Quossa donne » 2 de suivre Jésus? Le présent ma-gazine vous donnera moult témoignages de vies transformées par l’action du Saint Esprit, soit par un séjour à l’école de théo-logie, soit par la réconciliation avec lesautochtones, soit par le passage de la ma-ladie ou encore par la fréquentation des membres d’une Église.

Autant de petits gestes, de comporte-ments et d’actions qui font toute la dif-férence.

Palmer Becker nous l’explique bien : « Être sauvé, dans la perspective anabap-tiste, signifie être transformé et passer d’un mode de vie ancien à une vie qui manifeste l’esprit et les actions de Jésus. Le salut n’est pas simplement le chan-gement de Dieu envers nous. C’est un changement dans nos comportements et nos actions envers Dieu, envers les autres et envers le monde. Ce changement est rendu possible par la présence intérieure de l’Esprit Saint, qui donne aux disciples la force de suivre Jésus dans la vie quoti-dienne. » 3

Bonne continuité dans la force que vous donne le Seigneur jour après jour! Et n’oubliez pas, Il vous porte sur ses épaules! q

1. Antoine Nouis, La Galette et la Cruche; Prières et célébrations, Deuxième tome, Éd. Olivétan, Lyon, 2002, page 35.2. Reprise de la célèbre phrase de l’humo-riste Yvon Deschamps; Les unions quossa donne?,1991.3. Palmer Becker, Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste?, Ed. Mennonite Mission Network, La série MissioDei, Elkhart, IN, 2008, traduction française 2013, page 6.

Pour quoi faire?Danielle Lajeunesse, rédactrice

Éditorial

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Le Lien Été 20164

Dossier

Optimiste et rempli d’espoir...Gabriel Bouchard est un étudiant transformé par ses études théologiques et ses expériences de vie. Voici son témoignage lors d’une collecte de fonds pour l’École de Théologie Evangélique du Québec (ETEQ anciennement ETEM).

On m’a demandé de venir ra-conter un peu mon témoi-gnage lié à mon expérience

à l’ETEM, euh l’ETEQ pardon, l’école vient de changer de nom… C’est donc ce que je vais faire.

Je m’appelle Gabriel, j’ai 29 ans et je suis marié à une merveilleuse femme, Marilou, depuis septembre 2012. On n’a pas d’enfant, bon disons, pour l’instant… On consacre plutôt notre temps à nos études, puis on en pro-fite pour voyager un peu.

D’abord mon enfance J’ai grandi dans une famille chrétienne, comme sans doute plusieurs d’entre vous. Plus jeune, avec ma famille, on fréquentait une église-maison. Quand j’ai eu 12 ans, mes parents ont décidé de quitter cette église. Adolescent, je n’ai donc pas fréquenté d’église. Je croyais en Dieu, je me rappelle que je priais pour que mes examens à l’école se passent bien, mais je ne le suivais pas vraiment. En fait, je ne savais pas ce que signifiait être chrétien.

À l’âge de 16 ans, un cousin éloigné s’est converti. J’ai vu une transforma-tion radicale s’opérer dans sa vie, je dirais même extrême. Cela a suscité beaucoup de questionnements en moi, en me montrant le vide de ma

vie chrétienne. Je me rappelle avoir eu par la suite une longue discussion avec ma mère. En gros, je pensais que devenir chrétien signifiait devenir une personne totalement autre que moi. Je croyais qu’être chrétien c’était adopter une vie d’interdits et se pri-ver de tous les plaisirs de la vie. Au-trement dit, je ne sais pas pourquoi, mais j’associais à l’image du chrétien le légalisme et la monotonie… Il va sans dire que, à la suite de cette discussion, mes présomptions sont tombées. Toutefois, après cette soi-rée, la vie a continué sans qu’il ne se passe rien de plus, mais quand même, avec une petite semence en moi.

Retour à l’égliseÀ la fin de mes 17 ans, en décembre, mes parents ont pris la décision de fréquenter à nouveau une église, dite plus officielle. Je trouvais l’idée inté-ressante et j’ai décidé d’en faire au-tant. C’était une église baptiste évan-gélique à Terrebonne-Mascouche. Au début je pouvais seulement aller aux rencontres de la jeunesse puisque je suivais des cours de guitare le di-manche matin. J’ai sorti ma Bible des poussières et je me suis mis à la lire. Cela a été très bénéfique dans ma vie. Peu de temps après, lorsque j’ai pu faire changer l’heure de mes cours de

guitare et que j’ai commencé à aller au culte du dimanche matin, je me rap-pelle que mes lectures bibliques de la semaine correspondaient, sans doute par un « hasard » divin, aux enseigne-ments du dimanche. C’était très enri-chissant! Dieu me faisait grandir dans ma foi.

Peu de temps après, à Pâques, je me faisais baptiser. Je signifiais ainsi aux autres une décision que j’avais prise dans mon cœur, soit celle de faire la volonté de Jésus dans ma vie. Comme beaucoup d’enfants de chré-tiens, je ne peux donc pas identifier de moment précis de conversion. Je peux toutefois dire que pour moi, ma conversion a été un processus.

Puis mes étudesQuelque temps après j’ai entrepris des études universitaires en kiné-siologie. J’ai terminé mon bac en 2009, puis j’ai fait une spécialisation de deuxième cycle à l’Université de Sherbrooke en exercices thérapeu-tiques. Ensuite, je me suis marié et nous avons emménagé à Montréal (septembre 2012). À la suite de ce nouveau départ, on trouvait impor-tant de choisir ensemble une église locale.

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Nous en avons visité plusieurs pour finalement arrêter notre choix sur l’Echad, la communauté de foi à la-quelle nous appartenons toujours. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une petite communauté de foi qui peut s’apparenter à ce qu’on ap-pelle aussi « église émergente ». Nous nous rassemblons dans les salons et cherchons à redéfinir ou redécouvrir notre christianisme et notre foi tous ensemble.

Au début de notre vie commune, c’était difficile financièrement puisque nous n’avions pas d’emploi ni l’un ni l’autre. Dieu a malgré tout pourvu et nous nous en sommes sor-tis. À l’hiver 2013, étant pour ma part toujours sans emploi, à la suite des recommandations d’un ami, j’ai en-trepris mon premier cours en théolo-gie à l’ETEQ.

Une bonne influence Je dois d’abord dire qu’avant d’entre-prendre ces études, j’étais dans une situation dans ma vie où je me posais beaucoup de questions quant à mes intérêts, ma carrière, etc. Je me sentais interpellé par la société, ses enjeux politiques et socio-culturels, la phi-losophie… Je me rappelle que mes prises de position dans ces domaines stimulaient ma foi et à l’inverse, ma foi pouvait influencer mes prises de positions. Il y avait donc cette double influence. Je suivais l’actualité et dé-veloppais un intérêt grandissant pour les sciences humaines sans pourtant délaisser ma foi, au contraire. J’ai alors ressenti la pertinence d’aller étudier la théologie. J’y voyais l’occasion de ré-fléchir sur ma foi et d’aller chercher des outils qui allaient être utiles toute ma vie. En suivant ce premier cours, tout était clair, je devais poursuivre.

J’ai donc fait un premier certificat en études pastorales et ensuite un deu-xième certificat en études bibliques, que je viens tout juste de terminer. Il me reste donc un troisième certificat pour terminer mon bac.

L’ETEQ m’a permis de découvrir une passion. Je dois dire que je n’avais jamais autant aimé étudier aupara-vant. Cette école nous a aussi don-né l’occasion, ma femme et moi, de faire notre premier voyage outremer - au-delà des États-Unis - en Amérique latine, dans le cadre d’un stage d’ob-servation en mission internationale.

À l’ETEQ, j’ai pu aussi rencontrer d’autres gens partageant les mêmes passions que moi pour les études théologiques et bibliques. Cet aspect a été important dans ma vie! Je me développais ainsi un réseau d’amis avec qui je pouvais débattre, avoir des discussions intellectuelles et aller au fond des choses. C’était très enri-chissant et ça continue de l’être! Il y a une chose importante que je peux re-tenir de mon passage à l’ETEQ : si je suis allé étudier la théologie au départ pour des raisons personnelles, j’ai ré-alisé que la théologie prenait tout son sens lorsqu’elle était mise au service des autres. J’ai compris que je ne de-vais pas garder seulement pour moi ce que Dieu me permettait d’acquérir à l’ETEQ, et que je devais le partager. Malgré ma personnalité plutôt timide et discrète, je me surprends donc parfois à participer à des événements comme ce soir, par exemple, ou à ani-mer des discussions dans mon église. M’exprimer publiquement devant des groupes, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé, mais j’apprends par tout cela à me laisser utiliser par Dieu et à lui faire confiance. L’ETEQ a été un lieu de passage vraiment pertinent que je ne regrette aucunement dans ma vie.

Quoi dire de plus? À l’ETEQ, on étu-die dans un contexte universitaire, il y a donc place au questionnement, à la réflexion et à l’esprit critique. Si par-fois l’église et l’université sont malheu-reusement deux mondes totalement différents, je crois que l’ETEQ réussit bien à arrimer foi et esprit critique. De plus, les professeurs partagent tous une foi évangélique, mais sont issus de différentes confessions. C’est un autre point positif puisqu’on ne cherche pas à endoctriner les étudiants dans une théologie confessionnelle particulière, mais plutôt à exposer un point de vue évangélique pour que les étudiants puissent se faire leurs propres opi-nions. L’ETEQ est donc un excellent moyen de se familiariser aux études académiques de la Bible et permet de développer, grâce à l’expertise des professeurs, pratiquement tous doc-teurs ou doctorants, une épistémolo-gie (une méthode) qui laisse une place à la foi dans ses démarches.

Pour terminer, je dirais que les études en théologie ne sont certainement pas arides ou seulement intellectuelles. Bien au contraire, elles stimulent la foi, nous transforment et nous amènent à mettre en pratique ce qu’on apprend. Finalement, je dirais que les études théologiques permettent non seule-ment de faire un pont entre l’Église et le milieu académique, mais aussi de former des théologiens québécois capables d’émettre une réflexion critique sur leur société et ainsi, d’y contribuer d’une manière pertinente. Bref, je crois que l’ÉTEQ remplit bien ce mandat de former des chrétiens pour mieux les outiller à faire face et à entrer en dialogue avec le monde. Si ce n’est pas déjà fait, je souhaite à tous les gens ici présents de passer par où j’ai passé. Vous n’en sortirez pas indemnes, mais surtout grandis!

Merci pour votre écoute! q

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Les quatre solitudesSon contact avec la Parole de Dieu et son approfondisse-ment de l’autre, en particulier des autochtones, ont permis une réconciliation impossible sans l’aide de l’Esprit Saint. Voici son témoignage lors d’une soirée de réconciliation entre fran-cophones, anglophones, étrangers et autochtones.

Bonsoir à tous et merci d’être venus à cette présentation!

Ce soir, nous nous entretenons de quatre solitudes. Cette expression se rapportant aux solitudes nous vient d’un roman, intitulé Les deux solitudes, écrit en 1945 par un auteur anglo-phone, Hugh MacLennan. Il y par-lait de deux communautés culturelles et linguistiques, les francophones et les anglophones, cohabitant sur un même territoire sans vraiment se voir, ni se parler.

Triste réalitéJe suis originaire d’Acton Vale, une petite ville dans les Cantons de l’Est, presque exclusivement francophone. Ce n’est qu’à 18 ans, en arrivant à Montréal, que j’ai rencontré des membres de cette deuxième solitude, les anglophones. Ce fut tout un choc! D’abord, en entendant parler anglais, je me suis dit qu’il fallait que je l’ap-prenne au plus vite. Je me suis donc mise au travail en suivant des cours du soir et en prenant la décision de ne sortir qu’avec des garçons anglo-phones. Peu à peu, j’ai réussi mon pari au point de vouloir retourner aux études à 37 ans pour devenir tra-ductrice! Ce n’est que plus tard que

j’ai rencontré des représentants d’une autre solitude, celle des immigrants. Quant à celle des Autochtones, c’était pour moi, comme pour beaucoup d’autres Québécois, Le peuple invisible, titre du très bon documentaire réalisé par Richard Desjardins.

Autres solitudesEn 2007, dans son discours d’inves-titure en tant que gouverneure géné-rale, Michaëlle Jean a parlé de la fin des deux solitudes. Est-ce vraiment le cas? Eh bien, ce soir, nous en repré-sentons quatre, mais selon moi, il y en a plusieurs autres. Celle des aînés, des démunis, des Juifs, des mères cé-libataires, des détenus, des Noirs, des handicapés, des déficients mentaux, des travailleurs du sexe, des toxico-manes, des divers groupes ethniques, du monde rural par rapport au monde urbain, et bien d’autres encore.

Notre thème de ce soir, « Sortir de nos solitudes et oser bâtir ensemble », m’interpelle personnellement puisqu’en 1990, mon frère, le caporal Marcel Lemay, a perdu la vie en terri-toire Mohawk, lors de la crise d’Oka dont j’ignorais même l’existence et les enjeux. Quatorze ans plus tard, en lisant le livre At the Wood’s Edge qui raconte l’histoire des Mohawks

de Kanehsatake, j’ai découvert une réalité qui m’a beaucoup touchée et qui est encore grandement mécon-nue de la population en général. Peu après, j’ai rencontré pour la première fois des membres de cette solitude et osé bâtir avec eux des relations qui durent encore aujourd’hui et qui me sont très chères.

Batir des pontsUn ingénieur m’a dit un jour qu’il était beaucoup plus difficile de bâtir des ponts que de bâtir des murs. Je suis tout à fait d’accord avec lui, mais ce qui compte surtout, c’est d’utili-ser de bons matériaux. Nous n’avons qu’à penser à notre pont Champlain qu’on a construit avec du béton de piètre qualité!

Mais quels sont donc ces matériaux à utiliser pour bâtir des ponts solides entre les nombreuses solitudes?

Par Francine Lemay, soeur du caporal Marcel Lemay mort lors de la crise d’Oka en juillet 1990. Elle est membre de l’église chrétienne de Kanehsatake.

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Dossier

À mon avis, c’est d’abord et avant tout l’éducation accompagnée d’une ou-verture d’esprit, d’une volonté de re-garder la souffrance de l’autre au lieu de ne regarder qu’à la sienne et bien sûr d’une bonne dose d’amour et de pardon comme nous l’avons vu dans le documentaire Au-delà du pardon.

Enfin, comment nous, dans cette salle, pouvons-nous réunir nos so-litudes et travailler ensemble à bâtir des ponts solides? Je crois que c’est en mettant en pratique les paroles de Jésus qui a souvent dit : « afin qu’ils soient tous un », « afin qu’ils soient parfaitement un »; en quelque sorte, l’unité dans la diversité. C’est lui qui a brisé les murs de l’indifférence, du mépris, des préjugés et de la fausse religion en tendant la main aux autres et en les secourant, peu importe leur statut social et leur passé.

Pour ma part, j’ai brisé ces murs : j’ai marié un Métis il y a bientôt dix ans, ma fille a épousé un gentil Américain et mon fils a marié une charmante fille du Kirghizistan. Tout un beau mélange de solitudes!

Il y a de la circulation sur mon pont! q

Rien de durable ne peut se cons- truire sans la volonté des gens

à vivre différemment en illustrant eux-mêmes les changements qu'ils

veulent voir dans la société.

Omnia Marzouk, présidente d’Initiatives et Changement International (ICI) Référence: http://www.iofc.org/fr

Le lancement du documentaire Au-delà du pardon à Québec (juin 2015) et à Montréal (avril 2016) encourage les quatre soli-tudes à travailler ensemble.

Après plusieurs mois de travail ensemble avec cinq organismes partenaires, ce documentaire ré-alisé en Afrique du Sud en 2013, a été projeté au Québec avec plusieurs participants diversifiés et enthousiastes dans l'esprit du thème de la soirée: « Sortir de nos solitudes - Oser bâtir ensemble ».

Après la projection, quatre témoins choisis représentant les quatre solitudes québécoises; autochtone, francophone, anglo-phone, immigrant(e) ont donné leurs témoignages en lien avec le film, dans le contexte québécois.

Chacun(e) a parlé du fond de son cœur, a apporté de l'espoir et a proposé des réflexions stimu-lantes sur la façon de s’apprivoiser pour mieux vivre ensemble.

Après un long moment de silence, des participants ont été invités à partager leurs propres convictions profondes sur la pertinence du documentaire et de son utilisation dans la région. Chaque partenaire a contribué à la réussite de cet événement sur tous les plans : la promotion, la préparation du lancement et les services pendant la soirée.

Initiatives et Changement et cer-tains partenaires veulent mettre en place un comité en vue de préparer les suivis au lancement et de répondre, entre autres, aux besoins exprimés lors des soi-rées. Il y a de l’avenir.

Laurent Gagnon, Lucie Pagé, Joseph Vumiliya, Initiatives et Changement de Montréal. q

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Le Lien Été 20168

Dossier

Quand la maladie grave s’in-vite dans mon univers bien ordonné, quand l’horizon

de mes projets d’avenir se réduit brusquement, toutes mes certitudes sont ébranlées, une foule de ques-tions bouscule mon esprit…

D’abord, c’est la stupeur et l’incom-préhension : on a du mal à réaliser ce qui est en train de se passer; on s’enferme, on écoute, on cherche dé-sespérément à retrouver ses marques. Puis viennent la révolte et un grand sentiment d’injustice : pourquoi Dieu m’impose-t-il cela à moi?

Mes peurs sont aussi très présentes : peur face à la dureté des traitements à venir, peur du silence de ma chambre, peur de flancher dans ma foi face à cette mort soudain si proche; peur aussi du regard des autres, de n’être plus considéré comme une personne, mais d’être réduit à ma maladie dans l’esprit de l’autre; peur enfin de ne plus me sentir utile pour ma famille et mon entourage.

Mon cri s’élève vers Dieu, plus vrai et plus profond qu’il ne l’a jamais été auparavant. En communion avec de nombreuses personne, je prie pour ma guérison.

Le choix de la foiPuis vient le temps des réponses.Je découvre que vaincre la maladie, guérir, ce n’est pas uniquement re-trouver ma santé. Pour avoir la foi, il me faut d’abord gagner sur le ter-rain de mes pensées et de mes sen-timents. Il me faut me rappeler que la souffrance, la maladie et la mort sont l’héritage du péché pour tous les hommes. Pourquoi y ferais-je ex-ception? Je veux aussi me rappeler que le Patron de ma vie tient celle-ci bien en main, malgré les apparences présentes. Dieu connait notre souf-france, car, en la personne de Jé-sus-Christ qui a gouté la souffrance la plus cruelle, Il sait par où nous passons (He 4,15). Cette épreuve qui perdure me fait découvrir que Dieu me donnera finalement le courage nécessaire au jour le jour, comme une manne dans le désert (Ex 16).

Cette épreuve me permet d’accepter que Dieu soit Dieu et que je doive m’incliner devant sa souveraineté. Pour moi, c’est un réel combat de foi de garder confiance quelle que soit la réponse qu’Il donnera, à la vie ou à la mort. Mais c’est un défi que je veux relever! On a toujours le choix de la foi. Dieu m’amène à comprendre que, si Jésus a appris l’obéissance

ultime par ses souffrances (He 5,8), moi aussi je veux me plier à cette dis-cipline. Discipline de la prière aussi, où je découvre que l’espérance de la résurrection tiens une place bien plus importante qu’auparavant dans ma vie. Progressivement, même au fond du trou, dans mes douleurs, je fais l’expérience de cette paix que Dieu seul peut donner (Ph 4,7), où mes peurs s’estompent peu à peu. Quelle beauté aussi de lire ou d’écouter, lus par mon épouse, les psaumes, témoi-gnages des temps de crises du juste!

Respect et écoute inconditionnelsDieu m’accorde des sursis. El la vie doit continuer…Face à ma peur de la solitude et d’être enfermé dans ma maladie, malgré ma réticence aux visites et aux appels té-léphoniques à cause des fatigues en-gendrées, je fais le choix d’une cor-respondance intensive par internet. Pour dire ma souffrance, pour par-tager mon parcours, j’ai fait d’office le choix d’oser exprimer ce que je vis comme je le vis. Et que de réponses! Même si certains m’imposent leurs consolations faciles, leurs solutions prêtes à l’emploi, leurs sentiments et leurs convictions, j’ai vécu avec

Cet article vient de France et aborde une question universelle, celle de l’attitude face à la maladie. Il s’inscrit dans le cadre d’articles communs du Réseau mennonite francophone, soit : les journaux mennonites Perspective (Suisse), Christ Seul (France), Le Lien (Canada) et le site de la Conférence mennonite mondiale.

Réseau Mennonite Francophone (RMF)

Garder la foi face à la maladieAvec pudeur et sensibilité, Michel Kempf aborde les questions difficilles qui ont surgi lorsque la maladie l’a frappé. Comment continuer à vivre?

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Été 2016 Le Lien 9

Dossier

Michel Kempf est père de quatre enfants de 22 à 27 ans, entouré par son épouse Esther. Il est membre de l’Église mennonite de la Ruche à Saint-Louis (France). Depuis Noël 2013, à l’âge de 52 ans, il se bat contre une leucémie aigüe monocytaire. Les Noëls suivants, il subira encore deux rechutes. Mais la lutte continue...

beaucoup d’autres, avec le personnel soignant aussi, des moments de rela-tion vraie, empreints de ce respect et de cette écoute inconditionnels dont j’avais besoin pour survivre.

Dieu m’a appris à transformer tous mes « pourquoi » (warum?) en « pour quoi » (wozu?). Tout cela a un sens : l’épreuve a enrichi ma vie. Elle m’aide dans mon témoignage; elle trans-forme ma relation avec Dieu et avec les autres.

Regarder à DieuMalgré une deuxième rechute de ma leucémie qui me laisse partiellement paraplégique depuis quelques mois, Dieu me laisse assez de forces pour me garder combattif, ne pas trop dé-pendre de mon épouse et avoir en-core quelque chose à donner à ma communauté. C’est un nouveau défi! Dieu sait que j’aurais trop de mal à me dépouiller complètement de mon faire pour ne plus qu’être. Il sait que mon bonheur s’appuie encore bien trop sur mes activités, et Il respecte cela. Je veux le suivre dans la paix et la louange de ce qu’Il est resté dans ma vie.

Même au plus profond de la souf-france, comme le pauvre Job, on a toujours le choix de regarder à Dieu ou à soi-même, d’être heureux ou malheureux, au lieu de se plaindre. C’est ce choix qui constitue la foi. q

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Le Lien Été 201610

Un de mes versets préférés :Voici je me tiens à la porte et je

frappe, si tu entends ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez toi, je dînerai

avec toi et toi avec moi. Ap 3,20

Dossier

Dieu me fit revivre, au temps où j’étais errante, nue, pauvre et dans les ténèbres. Malgré ce que j’ai vécu : mes peines, mes souffrances, mes pleurs, mes joies et mes épreuves.Le fardeau que je portais dans mon cœur était toujours là.Je n’arrivais pas à trouver ce que je désirais tant : le bonheur. Le temps passait et, tant bien que mal, j’essayais de m’y faire…

Lorsque j’entendis pour la première fois parler de Dieu, de Jésus-Christ et du Saint-Esprit. J’ai su par la lecture de la Parole que Dieu était présent et que l’on pouvait lui faire confiance.Soudain à l’intérieur de moi comme un éclair, j’ai compris que ce que je cherchais était à ma porte. Alors, j’ai fait le pas que Dieu me demandait.... j’oindre une Église locale.Depuis je suis dans la paix, la joie et le bonheur en Christ. Je n’ai plus de fardeaux, Jésus a tout effacé le mal en moi.

Je ne sais pas si mes jours sont comptés, mais je marche vers l’avant avec Lui, heureuse du privilège de l’avoir connu.Dieu me demande d’aimer mon prochain, de lui faire confiance et d’obéir à sa Parole.Maintenant, je suis capable de dépasser mes craintes et de partager ce que Dieu fait dans ma vie.Je le remercie pour tout ce qu’il nous donne par sa bonté et pour sa protection.Si je manque, je sais qu’Il accorde le pardon. Dieu est toujours compatissant, prêt à pardonner, si nous sommes sincères et que l’on regrette nos fautes.

Maintenant, je suis prête à le rejoindre si c’est sa volonté, sachant que je verrai un jour Jésus-Christ face à face.Je sais que je vivrai éternellement avec Lui. Dieu appelle sans exception toutes les personnes à venir à Lui. Il suffit de croire en la Sainte Trinité, de se reconnaître pécheur. Je remercie Dieu pour la belle famille qu’il m’a donnée; ma merveilleuse fille et le bien-aimé conjoint qu’il m’a choisi. « Aurais-je le temps de lui dire tout ce que j’ai en moi? » Merci également à vous de Saint-Eustache, je vous aime tous sans exception. Que sa volonté soit faite et que Dieu vous bénisse, au nom de Jésus-Christ. q

Par Pierrette Beaucage; mère, épouse et membre de l’Église chrétienne évangélique de Saint-Eustache. Voici un extrait de son témoignage lors de son adhésion en février 2016.

Mon testament spirituel

Pierrette et son conjoint Gilles.

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Été 2016 Le Lien 11

Actualité

Engagement :1

50% des chrétiensévangéliques lisent la Bible régulièrement et au moins une fois par semaine.

18% des Canadiens croient fermement que la Bible est la Parole de Dieu.

13% (1/7) des Canadiens et 23% (1/4) croient que la Bible est utile pour la vie d’aujourd’hui.

11% des chrétiens canadiens partagent la Bonne Nouvelle de l’Évangile à l’extérieur de l’Église au moins à toutes les semaines.

Sur ces 11%, 63% assistent au culte à chaque dimanche, 57% lisent la Parole plusieurs fois semaine et 81% méditent la Bible régulièrement.

Langues internationales1:

531 langues ont la Bible entière.

2 883 langues ont certains chapitres de la Bible.

1 860 langues auraient besoin de commencer à traduire la Bible afin de rejoindre 180 millions de gens.

Le Film Jésus est disponible en plus de 1 300 langues.

Les Écritures sont disponibles en 844 langues en version audio.

Savez-vous que :2

Le nombre de bibles diffusées par les Sociétés bi-bliques de par le monde a dépassé pour la première fois

les 34 millions.

Au total, ce sont 34 396 611 bibles intégrales qui ont été diffusées dans toute l’Alliance en 2015 – soit une augmentation de presque 1,5 % par rapport au total diffusé en 2014.

Note1. Source: Mennonite Brethren Herald, March 2015. Utilisation autorisée et traduction libre.2. Source: https://www.unitedbiblesocieties.org/fr/

Quelques statistiques en lien avec la BibleAinsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ. Rm 10,17

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Actualité

Nous sommes heureux de vous annoncer offi-ciellement la nouvelle appellation de l’École de théologie évangélique du Québec (ETEQ).

À partir de maintenant, l’ETEQ regroupera toutes les richesses historiques et théologiques des deux écoles :

• École de théologie évangélique de Montréal (ETEM) de l’Association des Églises des frères mennonites du Québec (AEFMQ), anciennement l ’ Institut biblique Laval (IBL);

• Institut biblique VIE (IBVIE) de l ’Alliancechrétienne et missionnaire.

Nous continuerons de travailler en partenariat avec d’autres écoles et universités pour préparer des femmes et des hommes pouvant mieux servir Jésus-Christ pour la francophonie. Au cours des cinq dernières années, les deux écoles ont collaboré très étroitement, développant des programmes communs : c’est-à-dire trois certificats, un baccalauréat et un nouveau programme de maîtrise.

Ainsi, l’ETEQ continuera de servir le Royaume de Dieu de nombreuses façons, notamment :• en étant un exemple de collaboration entre différents

groupes chrétiens qui oeuvrent ensemble dans un contexte séculier et postcatholique,

• en faisant des économies d ’ échelle par l’utilisation efficace des ressources financières et humaines par le regroupement des activités,

• en consolidant l ’ équipe professionnelle d ’ enseignants et de membres du personnel,

• en développant un leadership dans la construction de partenariats, là où ils ont été peu nombreux par le passé,

• par le renforcement de notre relation avec l ’ Univer-sité Laval.

Dans le livre d’Ézéchiel, au chapitre 37, 15-22, nous lisons un récit d’acte symbolique très pertinent qui illustre bien l ’ union de ce qui serait normalement demeuré sé-paré. Le prophète tient dans la main deux morceaux de bois sur lesquels sont écrits les noms de Juda et de Joseph pour montrer que ce qui était dis-tinct sera réuni. Deux morceaux de bois n ’ en for-mant plus qu ’ un, voilà une image très inspirante. Il est clair que ce texte peut être interprété et actualisé de différentes façons. Mais pour nous, nous voyons cette fusion des deux écoles s ’ unissant sous le regard bienveil-lant de Dieu pour n ’ en former qu ’ une.

Nous espérons que vous vous joindrez à nous pour prier pour les hommes et les femmes qui étudient et travaillent à l’ETEQ. Qu ’ ils puissent tous être mieux préparés pour connaître et servir Christ là où il les appelle. q

Jean Martin, Ph. D. doyen académique [email protected] Bureau : (514) 331-0878, poste 1086

Kristen Corrigan,

MA. directrice générale [email protected]

Bureau : (514) 331-0878, poste 1023

Nouveau site web: www.eteq.ca

Nous sommes heureux de vous annoncer offi

Deux écoles s’unissent

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Été 2016 Le Lien 13

Actualité

Chers membres de nos Églises

des frères menno-nites, votre Conseil d'administration m'a désigné pour agir comme représentant de notre famille d'É- glises provinciales au sein du comi-té exécutif de la Conférence Cana-dienne des Églises des FM. Le man-dat sera d'un an, c'est-à-dire jusqu'au terme de mon mandat au CA de l'AEFMQ, en avril 2017. Je succède ainsi à notre frère Réginald Fauteux (Sainte-Thérèse), qui se retire pour des raisons de santé.

En plus de partici-per aux discussions stratégiques sur le développement de notre mission, mon rôle sera d'y appor- ter la perspective ve-nant de nos Églises

québécoises : leur réalité, leur vision et leurs défis. Nous constituons une association moins ancienne et moins nombreuse que les autres, mais de par notre concentration autour de la deuxième métropole du pays, Mon-tréal, nous évoluons à l'avant-garde de la culture contemporaine et, par conséquent, sur un point stratégique

majeur pour le progrès de l’Évangile auquel concourent nos Églises des frères mennonites.

Au Conseil d’administration, nous sommes convaincus que la « couleur » anabaptiste tient plus que jamais une place spéciale dans ce progrès de l’Évangile qui nous mobilise, et que les Églises FM du Québec ont beau-coup à apporter à leurs consœurs des autres provinces. Avec vos prières, j’aurai donc le privilège de servir de porte-parole et de pont entre vous et nos frères et sœurs représentant les autres associations provinciales.

Par Zacharie Leclair de Sainte-Rose. q

Nomination de Zacharie Leclair

L’étude portait en particulier sur la relation entre la participation à

un Festival de poésie et la socialisation des aînés au sein d’une résidence pri-vée dans la région de Laval. Au début de ce projet, j’étais loin de soupçon-ner que cela exigerait autant de temps et d’énergie. Finalement après cinq années j’y suis arrivée! La discipline personnelle, la détermination, une communauté inspirante et une famille aimante ont fait toute la différence dans cette réalisation.

Merci pour les encouragements reçus durant ce parcours académique inou-bliable. Pour les prochaines années, si Dieu le veut, et selon l’état de ma santé, un de mes objectifs dans le contexte de l’espérance de vie accrue est de partager dans la francophonie les résultats de ma recherche.

Félicitations à Andrée Rochon, membre de l’Église de Saint-Eustache qui vient de terminer une maîtrise en loisir, culture et

tourisme à titre de professionnelle en loisir.

Projet d’étude réaliséComme le dit si bien une de mes auteures préférées, Michèle Char-pentier (2007), « Pas de retraite pour l’engagement citoyen! » Sans oublier le Proverbe 12, 27b men-tionnant « Le précieux trésor de l’homme c’est l’activité » est tout aussi inspirant dans ce contexte pour nous inciter à entreprendre des projets selon nos goûts et intérêts.

Par Andrée Desjardins Rochon,M.A. Loisir, culture et tourisme.q

Célébration en famille lors de la collation des grades à L’UQTR le 11 juin dernier.

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Le Lien Été 201614

Parole vivante

Jésus a commencé son minis-tère aux alentours de l’an 30 de notre ère en appelant autour de lui un groupe de disciples. Pen-dant trois ans, ces disciples ont

vécu, mangé et travaillé avec Jésus. Ils l’ont regardé s’occuper des pauvres, guérir les malades, rendre la vue aux aveugles, pardonner aux pécheurs et instruire les foules. Pendant son mi-nistère, et aussi la période qui a suivi sa résurrection, Jésus est devenu le centre de leur foi et de leur vie. Ils en sont venus à croire en lui et à le considérer comme leur Maître, Sauveur et Sei-gneur à la différence des enseignants, sauveurs et maîtres de leur temps.Pour ces premiers disciples, être chré-tien signifiait plus qu’être croyant ou adorateur. C’était être rempli de l’Esprit et obéir à Jésus dans la vie quotidienne.

En raison de leur engagement envers Jésus et de la présence permanente de l’Esprit Saint dans leur vie, les gens remarquaient qu’ils vivaient une transformation qui les amenait à res-sembler au Christ dans leur compor-tement et leur mode de vie. Si vous aviez interrogé ces premiers disciples, je crois qu’ils auraient répondu avec enthousiasme : « Jésus Christ est au centre de notre foi ! »

Pendant 250 ans, les premiers chré-tiens ont continué à vivre selon l’Esprit de Jésus. Mais au cours des siècles suivants, tant de changements ont été apportés à la foi chrétienne qu’elle est presque devenue une autre religion.5 Deux hommes en particu-lier sont devenus des symboles de ces changements. L’un était un politicien; l’autre un théologien.

Constantin, le politicien6, était à la tête de l’Empire romain. Après avoir eu une expérience spirituelle au cours de laquelle il a eu une vision de la croix, il a cessé de persécuter les chrétiens et a permis au christianisme de devenir une religion reconnue par l’Empire ro-main. Cependant, pendant son règne et par la suite, les gens en sont venus à être jugés davantage d’après leur confession de foi (credo) que d’après leur vie.

Augustin, le théologien7, a eu une grande influence un peu plus tard. Il a eu une expé-rience de conversion profonde; certains l’ont appelé le plus grand théologien de l’Église occiden-tale. Mais peu à peu, des tendances et des perspectives opposées à celles des premiers disciples sont apparues.

Couverture de la brochure no 18, Palmer Becker, Qu’est-ce qu’un chrétien anabap-tiste?, Ed. Mennonite Mission Network, La série MissioDei, Elkhart, IN, 2008, traduction française 2013, 24 pages.

Qu’est-ce qu’un chrétien anabaptiste?

L’année 2017 marquera les 500 ans de la naissance de la Réforme au 16e siècle et cinq siècles de protestantisme depuis. D’ou l’intérêt de s’intéresser davantage à la particularité de notre tradition anabaptisme/mennonite à partir de trois points clés : (1) Jésus est au centre de notre foi; (2) La communauté est au centre de nos vies; (3) La réconciliation est au centre de notre mission.Voici le premier d’une série de trois articles.

Palmer Becker a été formé au Goshen College, à AMBS (maintenant Anabaptist Mennonite Biblical Seminary), à Regent College, et à Fuller Theological Seminary. Toute sa vie, il a été au service des Églises en tant que pasteur, missionnaire, respon-sable d’union d’églises, auteur et éducateur, et en implantant des églises.

Valeur fondamentale no1: Jésus est au centre de notre foi

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Au lieu de se focaliser sur la vie et le ministère de Jésus, l’Église a com-mencé à accorder une attention pri-mordiale à la mort du Christ. Le Sym-bole des Apôtres, qui avait beaucoup d’importance à cette époque, ne fait au-cune mention de l’enseignement et du ministère de Jésus. Au lieu de dire « Jésus est au centre de notre foi », les tenants d’Augustin avaient tendance à dire : « La mort du Christ est au centre de notre foi ».

Des changements spectaculaires ont eu lieu. Alors que les premiers chré-tiens étaient une minorité persécu-tée qui priaient Dieu en secret, ils se rencontraient dorénavant dans des bâtiments superbes. Alors que les nou-veaux convertis des premiers siècles suivaient une longue formation, étaient baptisés adultes et se joignaient à une communauté alternative, désor-mais les nourrissons étaient baptisés et tous les citoyens, à l’exception des Juifs, faisaient partie d’une Église ali-gnée sur le gouvernement. Alors que l’Église primitive mettait l’accent sur la suivance de Jésus, l’accent portait maintenant sur une doctrine correcte, un rituel élaboré et la justification de se défendre contre ses ennemis. Alors que les membres de l’Église primitive parlaient quotidiennement de leur foi avec leurs voisins, l’évangélisation a eu surtout pour objectif d’étendre les frontières de l’empire « chrétien ». Alors que la majorité des premiers chrétiens rejetaient le service militaire, au moment de la mort d’Augustin, seuls les chrétiens étaient autorisés à faire partie de l’armée romaine.

Entre 1200 et 1500, un certain nombre de personnes et de groupes ont com-mencé à réaliser qu’il y avait de graves lacunes dans les concep-tions largement accep-tées du salut et de l’Église. Martin Luther, un moine allemand, qui connaissait très bien la théologie augustinienne, a été l’un de ces réformateurs, ainsi qu’Ulrich Zwingli, un pasteur suisse, et Jean Calvin, un théologien réformé. Ils ont commencé à introduire des changements importants.

Luther était particulièrement cho-qué par les pratiques des prêtres et des papes qui proposaient le pardon et la délivrance du purgatoire par les œuvres et par la vente d’indulgences. Le 31 octobre 1517, il cloua une liste de 95 thèses ou arguments, sur la porte de l’église de Wittenberg (Allemagne) pour provoquer un débat public. Ce geste a lancé la Réforme protestante.8Luther et Zwingli affirmaient que les Écritures étaient la seule autori-té concernant la foi et la pratique, et insistaient sur le fait que le salut s’ob-tient par la grâce et seulement par la foi. Cependant, ce salut était surtout compris comme le don de la vie éter-nelle. Certains diraient le salut de l’âme, au lieu du salut de la personne tout entière. Alors que l’on attendait des chrétiens de servir fidèlement Dieu et le prochain en retour, il y avait peu d’enseignement dans l’Église sur la suivance de Jésus dans la vie quoti-dienne et l’engagement mutuel dans la communauté.

Plusieurs étudiants d’Ulrich Zwingli, dont Conrad Grebel, Felix Manz et George Blaurock, se réunissaient ré-gulièrement pour étudier la Bible à Zurich (Suisse). Hans Hut, Hans Denck, Pilgram Marpeck et Jakob Hutter suivaient un parcours simi-laire en Allemagne du Sud et en Moravie. Un peu plus tard, Menno Simons, un ancien prêtre catholique, instruisit et coordonna les groupes qui émergeaient aux Pays-Bas.9

Ces étudiants ont continué à étu-dier la vie de Jésus et des premiers disciples. Le verset d’Hébreux 12,2 : « [courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée,] les regards fixés sur celui qui est l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplisse-ment, Jésus, […] » est devenu central pour beaucoup. 1 Co 3,11 : « Per-sonne, en effet, ne peut poser d’autre fondation que celle qui est en place, à savoir Jésus-Christ » est devenu la de-vise de Menno Simons. Avec le temps, le Sermon sur la Montagne, vécu par la puissance du Saint-Esprit, fut consi-déré comme normatif pour la vie chrétienne.

Ces premiers chrétiens anabaptistes approuvaient le Symbole des Apôtres et la plupart des enseignements de Luther et de Zwingli, mais ils voulaient aller plus loin. Ils ont préféré parler de « naître de nouveau » plutôt que d’être « justifié par la foi ». Reconnaissant que le salut est une grâce de Dieu, ils ont demandé une obéissance plus radicale de la part des croyants. Ils ont insis-té sur le fait que le salut, rendu pos-sible par Jésus et par la puissance de

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Parole vivante

l’Esprit Saint, devrait conduire à la transformation de la vie morale, sociale et économique. Le bap-tême des adultes est devenu le signe que le salut et la transformation avaient eu lieu. Si vous aviez inter-rogé ces premiers chrétiens anabap-tistes, je crois qu’ils se seraient joints aux premiers disciples pour dire : « Jésus Christ est au centre de notre foi ! »Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui ? Les chrétiens ayant une perspective anabaptiste cherchent à appliquer leur conception de Jésus sur trois points importants :

1. Il faut suivre Jésus dans la vie quotidienneÊtre chrétien, ce n’est pas seulement avoir une expérience spirituelle, une confession de foi, ou être justifié devant Dieu. Être chrétien signifie suivre Jésus dans la vie quotidienne. Les chrétiens ayant une perspective anabaptiste disent : « le christianisme est un discipulat ! » En allemand, c’est : « Nachfolge Christi » (marcher à la suite du Christ). Hans Denck, un des premiers anabaptistes, l’a clairement dit : « Personne ne peut vraiment connaître le Christ à moins de le suivre dans la vie quotidienne, et personne ne peut suivre le Christ dans la vie quotidienne à moins de le connaître vraiment ».10

Être sauvé, dans la perspective anabaptiste, signifie être transformé et passer d’un mode de vie ancien à une vie qui manifeste l’esprit et les actions de Jésus. Le salut n’est pas simple-ment le changement de Dieu envers nous. C’est un changement dans nos

comportements et nos actions en-vers Dieu, envers les autres et envers le monde. Ce changement est rendu possible par la présence intérieure de l’Esprit Saint, qui donne aux disciples la force de suivre Jésus dans la vie quotidienne.

Beaucoup de chrétiens, même après avoir été sauvés, continuent à se voir comme des pécheurs sans espoir, in-capables de vivre une vie victorieuse et transformée. Certains disent : « Je ne suis pas différent. Je suis seulement pardonné ». Les chrétiens dans la pers-pective anabaptiste ne sont pas de cet avis. Ils croient que les enseignements et l’Esprit de Jésus permettent aux dis-ciples engagés d’être transformés et de vaincre les puissances du mal. Ils sont encouragés à suivre Jésus de manière radicale dans la vie quotidienne.

2. La Bible est interprétée en partant du ChristBeaucoup de chrétiens ont ce qu’on pourrait appeler une lecture biblique « linéaire », qui suppose que les paroles de Dieu telles qu’elles sont comprises par Moïse dans l’Ancien Testament ont la même autorité que les paroles de Jésus dans le Nouveau Testament. Lorsqu’ils rencontrent des problèmes politiques ou sociaux tels que la guerre, la peine de mort ou l’attitude à adopter devant des comportements déviants, ceux qui ont une lecture biblique « linéaire » utilisent souvent des textes de l’Ancien Testament comme argu-ment pour étayer leurs convictions et leurs actions, même si ces textes dif-fèrent des enseignements de Jésus.

D’autres chrétiens interprètent les Écritures d’un point de vue dispensa-tionnel. Pour connaître la volonté de Dieu, ils doivent d’abord savoir pour quelle dispensation ou quelle période tel passage a été révélé. Dans cette approche, l’obéissance aux enseigne-ments de Jésus dans le Sermon sur la Montagne est généralement reportée au temps du Royaume lors du retour du Christ. À l’époque actuelle, Jésus est adoré, mais ne doit pas être obéi dans la vie quotidienne.

Les chrétiens ayant une perspective anabaptiste cherchent à interpréter toute l’Écriture à partir d’une éthique fondée sur le Christ. Jésus est consi-déré comme la révélation la plus complète de Dieu et de sa volonté, ce qui signifie que, parfois, les ensei-gnements de Jésus transcendent les enseignements précédents. Jésus lui-même a dit : « Vous avez entendu qu’il a été dit [...] mais moi je vous dis ...» (Matthieu 5, 21, 27, 31, 33, 38 et 43). De même, l’auteur de l’épître aux Hé-breux déclare : « Après avoir autre-fois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les pro-phètes, Dieu nous a parlé, en ces jours qui sont les derniers, par son Fils […] qui est le rayonnement de sa gloire et l’expression de sa réalité même […] » (1, 1-3). Le missionnaire Peter Keh-ler a déclaré : « Si tout ce que font les Écritures, c’est de me présenter Jé-sus-Christ, c’est assez ! »11

Les chrétiens ayant une perspective anabaptiste affirment que toute Écri-ture est inspirée, mais ils ne sont pas de stricts littéralistes. Ils cherchent à maintenir la parole écrite et l’Esprit

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Parole vivante

de Jésus dans une tension créative. Toute Écriture doit être interprétée dans l’Esprit de Jésus. Des problèmes surgissent quand les disciples deJésus élèvent la parole écrite au-dessus de l’Esprit, ou élèvent l’Esprit au-des-sus de la parole. La Parole et l’Esprit doivent avoir un poids égal.12

Alors que les chrétiens dans une perspective anabaptiste considèrent les Écritures comme la source ul-time d’information, c’est Jésus qu’ils regardent comme autorité finale en matière de foi et de vie. Il est le Sei-gneur de l’Écriture et il est normatif pour l’éthique personnelle comme pour l’éthique sociale. Aucun texte ne fait autorité s’il n’est honnêtement relié à l’enseignement et à l’Esprit de Jésus. Ainsi, lorsque les chrétiens dans une perspective anabaptiste sont face à une question éthique, ils se tournent d’abord vers Jésus pour être guidés, puis ils consultent d’autres Écritures pour obtenir davantage de précisions et une meilleure compréhension. Si deux passages de l’Écriture semblent être contradictoires, Jésus sera l’arbitre!

3. Jésus est accepté à la fois comme Sauveur et SeigneurBeaucoup de chrétiens affirment que Jésus est leur Sauveur personnel et les a délivrés du péché, mais ils mettent moins l’accent sur le fait de le suivre comme Seigneur dans la vie quoti-dienne. Ils se tournent vers Jésus pour les délivrer de mauvaises habitudes, mais quand ils sont confrontés à des problèmes sociaux ou politiques, c’est à leur employeur, à leur député, au

général de l’armée ou au président qu’ils obéissent. Le résultat est qu’au-jourd’hui de nombreux chrétiens obéissent plus souvent aux ordres des dirigeants terrestres qu’à ceux de Jésus.

Les chrétiens ayant une perspective anabaptiste pensent qu’il faut obéir au gouvernement dans la mesure où il leur permet de vivre en disciples du Christ. Le but du gouvernement est de préserver la vie et de mainte-nir l’ordre dans un monde séculier. L’obéissance aux lois n’implique pas une obéissance aveugle à n’importe quel ordre du gouvernement. Puisque notre première loyauté va toujours à Jésus et au royaume de Dieu, nous pouvons, à l’occasion, désobéir à un ordre du gouvernement parce qu’il est contraire aux enseignements et à l’es-prit de Jésus. Quand il y a un conflit entre le chemin de Jésus et celui de César, nous disons avec les premiers disciples : « Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes »(Actes 5, 29).13

En résumé, dans la perspective anabaptiste, les chrétiens sont un peuple de croyants qui cherchent à :

1. Suivre Jésus dans la vie quotidienne.2. Interpréter les Écritures dans l’Esprit de Jésus.3. Promettre fidélité à Jésus–Christ avant toute autre.Jésus-Christ est au centre de leur foi. Êtes-vous un chrétien anabaptiste ? q

Note de la rédactriceAller à la page 21 pour voir le tableau synthèse de cette première valeur fondamentale des anabaptistes et l’utiliser comme guide pour un petit groupe de discussion.Pour voir le texte complet aller au www.aefmq.org

Note5. Pour une étude bien documentée des changements au processus d’intégration des nouveaux croyants parmi les membres de l’église, voir ibid., Alan Kreider, The Change of Conversion.6. Pour une biographie de Constantin, voir William Smith, ed., A Dictionary of Christian Bi-ography, Vol. 1 (New York: AMS Press, 1974), pp. 623-649.7. Pour un aperçu de la vie et de la théolo-gie d’Augustin, voir Erwin Fahlbusch, ed., The Encyclopedia of Christianity, Vol. 1 (Grand Rapids, Mich.: Eerdmans Publishing, 999), pp. 159-165.8. John D. Roth, Stories: How Mennonites Came to Be (Scottdale, Pa.: Herald Press, 2006). Voir le chapitre 2 pour une description de la révolte, de la réforme et du renouvellement de la Ré-forme.9. Pour mieux comprendre les différents cou-rants de l’anabaptisme, voir C. Arnold Sny-der, Anabaptist History and Theology (Kitchener, Ont.: Pandora Press, 1997).10. Pour se référer aux sources primaires liées aux thèmes importants pour les anabaptistes, voir Anabaptism in Outline, publié par Walter Klaassen (Scottdale, Pa.: Herald Press, 1981).11. Peter Kehler était un collègue mission-naire. Il a travaillé à Taiwan de 1959 à 1975 et de 1991 à 1993.12. Voir Klaassen, Anabaptism in Outline, pp. 23-24, 72-73, et 140 et suiv.13. John H. Redekop, Politics under God (Scottdale, Pa.: Herald Press, 2007). Voir en particulier le chapitre 6, “What does God re-quire of governments?”

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Le Lien Été 201618

Il semblerait que le paysage et le milieu de notre enfance influencent

la trajectoire de notre vie. Pour les uns; pays de montagnes et de vallées, pour d’autres, pays de vastes forêts et de rivières.

EN CE QUI TE CONCERNE GÉRARD… C’EST

LA MER, LA MER, LA MER! Au cours des douze dernières années de ton ministère pastoral, et même avant, nous avons pu, Claude et moi, observer chez-toi quelques influences qui t’ont surement dirigé vers le pas-torat. Étant né au bord de la mer, de-vant un vaste horizon bleu à perte de vue, c’est certainement de là que tu as pu développer une bonne vue d’en-semble des diverses perspectives qui ont trait à la vie d’église. Bien que ton cœur soit toujours ancré dans la Baie des Chaleurs, tu as, au cours des années, obéi à

l’appel de Dieu en remontant le fleuve Saint-Laurent pour t’attacher fidèle-ment à deux ports d’attache : Limoi-lou et Saint-Laurent.Sensible aux beautés poétiques de la nature, à l’injustice ainsi qu’au sort des plus démunis de ce monde, tu as toujours su livrer avec grandeur d’âme, des messages touchants et inspirants. Tu as su utiliser tes dons afin de mettre en perspective nos réalités d’aujourd’hui versus les vérités bibliques. Aussi faut-il ajouter qu’en tant que pasteur, tu ne nous as jamais monté un bateau, ni essayé d’être l’absolu capitaine à bord. À tes côtés, pendant ces années de pastorat, tu as pu bénéficier et comp-ter sur l’affection de tes deux chères filles : Joëlle et Élise-Anne, ainsi que de la présence discrète, mais com-bien indispensable de ta bien-aimée

Lucie (ta lumineuse Luce). Celle-ci, nous le savons, a toujours veillé à ce que tu n’en prennes pas trop, trop large au-dessus de tes forces.Par la grâce de Dieu, malgré les in-tempéries et les vents contraires de la vie personnelle et professionnelle, tu demeures fort dans la foi (comme un phare), l’amour et l’espérance. Les yeux fixés sur Jésus, l’Étoile du ma-tin. Cher frère, ici et jusqu’à l’autre rive, l’éternelle rive, BON VENT! Par Céline Daigle et Claude Sonier, membres de l’Église de Saint-Laurent. q

HOMMAGE À GÉRARD BASQUE À SAINT-LAURENT

Lucie et Gérard Basque lors de la remise des cadeaux, le 12 juin. Photo Diane Langlois.

Tour d’horizonVie d’Église

Le 28 mars 2016 est né Émile, du couple Jérémie Bédard et Vanessa Vaillancourt. Le beau Élliot a maintenant un petit frère. Également, Landon est né le 15 mai 2016, du couple Geneviève Bourlinguette et Kaith Chan. La famille s’agrandit. Féliciations aux deux familles membres de l’Église de Saint-Eustache. La famille de Dieu s’agrandit!

Naissances

Le 22 juin dernier, Jacqueline Tremblay, née Gilbert, nous a quittés; une chère amie, membre depuis plusieurs années de l’Église de Saint-Eustache. Elle laisse dans le deuil ses quatre enfants Ghislaine, Lorraine, Gilbert et Bernard.Nous offrons nos plus sincères condo-léances à toute la famille.

MariageLe 28 mai toute la communauté était bien heureuse de célébrer l’union d’Éliane Dastous, fille de Lucie Beauchemin et de Jean Dastous et avec Anthony Jotte-rand, fils de Barbara et de David Jotte-rand. Deux familles s’unissent provenant des Églises de Saint-Eustache et de l’In-tersection de Terrebonne. Vive les nouveaux mariés!

Décès

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Vie d’Église

POUR TROUVER LA RELÈVE PASTORALE

Bruno Synnott avait lu mon mé-moire de maîtrise Possibilités d’une

théologie évangélique postmoderne et pra-tiques des Églises évangéliques en contexte québécois, obtenu en 2011 à l’Université de Montréal et il était intéressé à m’en parler. De là une première rencontre, il y a à peu près deux ans. Je savais que le moment de la retraite venait pour moi et j’étais en mode discernement du futur pasteur pour Saint-Laurent.

Dans mon mémoire, je partage les conservateurs en deux groupes, les traditionnalistes et les réformistes constatant du même souffle que les évangéliques québécois sont majo-ritairement des traditionnalistes et que je fais partie d’une petite minori-té, ô combien petite, mais à mon avis importante, parce que nous croissons dans la confrontation des idées re-çues afin de les adapter aux nouvelles découvertes scientifiques (la théologie en étant une) et à la culture ambiante,

sans compromis avec nos convictions profondes afin d’être toujours perti-nents parmi nos contemporains.

L’Église de Saint-Laurent est sous influence réformiste depuis un bon moment et cela bien avant moi, je n’ai qu’à mentionner Éric Wingender et nous pouvons remonter à deux dé-cennies. Il était donc impérieux que le futur pasteur soit lui aussi dans la mouvance. En discutant avec Bruno, je devins convaincu qu’il était celui que le Seigneur envoyait à l’Église afin de continuer le travail. Mais Bruno

a une autre passion, l’au-mônerie et il fallait lui trou-ver un associé puisqu’il ne pouvait nous offrir pour le moment qu’un mi-temps.

Claude Rochon est chez nous depuis quelques années et il est venu expres-sément parce qu’il avait entendu dire que le pasteur de Saint-Laurent était un pasteur postmoderne (référence à mon mémoire pour les nuances nécessaires).

Il a déjà été pasteur, il a un doctorat en théologie pratique et il enseigne à l’ETEQ à temps partiel, il était le candidat tout désigné pour compléter l’équipe.

Je les ai donc rencontrés et ils étaient enthousiastes à l’idée de former un duo pastoral, nous en avons parlé avec l’équipe pastorale de l’Église et ensuite avec l’Église. La décision finale fut prise de les embaucher tous les deux à mi-temps à notre Assemblée générale, du 2 avril. Bruno commencera en août et Claude en septembre.

Par Gérard Basque, pasteur sortant de l’Église de Saint-Laurent. q

Note de la rédactriceCet été, Gérard Basque est parti pour sa retraite et Bruno Synnott deviendra copasteur de l’Église de Saint-Laurent avec Claude Rochon. Vincent Ro-drique prendra la relève comme ani-mateur jeunesse à Saint-Eustache. Que tous ces nouveaux leaders mettent leur confiance dans l’Éternel!

BaptêmesLe 15 mai toute la communauté de Saint-Eustache était bien heureuse de célébrer le baptême de Louisette Koua-mé et de Stéphane Russelle.

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Vie d’Église

HOMMAGE À LA FAMILLE SYNNOTT DORMÉUS

À toute la famille Synnott, une belle famille qui est venue se-

mer l’amour de Jésus ici à l’Église de Saint-Eustache par sa présence, son dévouement, son implication, sa joie et j’en passe... J’ai vu en vous, et je suis certaine que plusieurs seront d’accord avec moi, un modèle de famille unie et enracinée en Jésus-Christ.

Bruno, merci au nom de l’Église pour les prêches dynamiques où l’on pou-vait sentir l’esprit de Dieu nous tou-cher, merci également pour ton dé-vouement auprès de la jeunesse d’ici. J’ai entendu de beaux témoignages de jeunes à ton égard. Merci pour l’aide que tu as apportée auprès des plus jeunes pendant l’été afin de donner une pause aux moniteurs bénévoles. Tu as bien pris soin d’eux et tu as su semer en eux l’amour de Jésus et dans le cœur de beaucoup de gens ici.

Falène, merci pour ta gentillesse, ta douceur, ton écoute, ta joie, ton rire et pour tout ce temps que tu as pris à pratiquer avec les enfants des chants de louange et de saynètes pour présenter à l’assemblée. Tout cela a contribué à favoriser chez ces

jeunes un sentiment d’appartenance à l’Église et de faire valoir leurs ca-pacités. Les enfants ont beaucoup apprécié.

Mélodie, au cours des années nous t’avons vue t’épanouir comme une belle fleur qui ouvre lentement ses pétales vers la lumière. Cette lumière qui est Jésus ! Je remercie le Seigneur pour ce qu’il a commencé en toi et je le loue de ce qu’il poursuit et fera dans ta vie. Ne lâche pas parce que Lui ne te lâchera jamais.

Éliane, on peut sentir la belle joie de vivre que Dieu t’a donnée, tu es une jeune fille remplie de talent, merci pour les beaux chants que tu nous as présentés avec ta famille. Lâche pas toi aussi et n’oublie pas que Jésus est toujours là.

Laura-Claude, belle jeune fille calme et remplie de sagesse. Merci aussi pour les beaux chants présentés avec ta maman, tes sœurs et ton petit frère.

Et sans oublier le petit Édouard, un gentil petit garçon plein de joie qui suit les traces de sa famille, lui aus-si nous a montré qu’il aimait chanter pour Jésus.

Que Dieu vous bénisse chère famille Synnott et vous garde en son amour. Qu’Il bénisse les projets auxquels Il vous appelle auprès de la commu-nauté de Saint-Laurent par votre té-moignage et tout ce que vous faites en son nom. Vous resterez toujours dans nos cœurs. Amitiés,

Par Véronique Thétrault, responsable des clubs du dimanche à l’Église de Saint-Eustache. q

La première fois que j’ai rencon-tré Bruno, c’était à une réu-

nion jeunesse à l’Église chrétienne évangélique de Saint-Eustache. J’avais 12 ans. Je ne connaissais pas l’Église, ni Bruno et certainement pas Dieu. J’étais supposé partir avec le groupe jeunesse à une sortie. Ce-pendant, à la dernière minute, je suis allé à la toilette. À ma sortie, l’Église était plongée dans le noir, plus per-sonne dans le bâtiment. Étant nou-veau et ne connaissant personne, on m’a oublié par erreur. Je suis sorti par la porte arrière et je suis retourné chez moi à pied. C’était ma première expérience dans un groupe jeu-nesse chrétien. Pour plusieurs, cette première expérience aurait pu mettre fin à l’envie de revenir à l’Église, mais cela n’a pas été mon cas. Il y avait quelque chose dans la personnalité de Bruno qui, même après l’avoir ren-contré un bref moment, m’a donné le goût de revenir. Je suis retourné à l’Église les dimanches et vendredis suivants.

Après quelques rencontres avec Bruno, celui-ci m’a invité à prendre un café au Tim Horton, ou plutôt un chocolat chaud dans mon cas. C’est à ce moment que l’on m’a expliqué le salut pour la première fois, d’une ma-nière simple et facile à comprendre. L’image est restée dans ma mémoire. Il a pris une serviette de table et l’a aspergée de gouttes de café. Cela re-présentait ma vie, tâchée par le péché. Il a ensuite pris une autre serviette,

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Vie d’Église

celle-ci propre et blanche. Cela re-présentait Dieu. Ayant une serviette dans chaque main, il m’a montré que ma vie tâchée m’empêche d’être en relation avec Dieu et que ce dernier a pris ma vie souillée et m’en a don-né une nouvelle afin de rétablir cette relation. Cette journée-là, je suis revenu chez moi avec une nouvelle serviette de table blanche.

Depuis maintenant dix ans, je n’ai pratiquement jamais manqué une soirée jeunesse. J’ai reçu des centaines d’enseignements de Bruno, participé à des dizaines de projets de service

et d’activés pour jeunes, pratique-ment tous animés et organisés par cet homme… qui un jour m’a oublié dans les toilettes d’une Église. Il a été pour moi un pasteur jeunesse, un mentor, une figure paternelle, un exemple à suivre, mais avant tout, un de mes meilleurs amis. Bruno est un homme bon, conscient, réfléchi, agréable, jeune, passionné et vertueux. Il est un homme de famille, de valeurs, de bon-té, de sacrifice et rempli d’amour pour les autres. Il me faudrait plus qu’un simple article pour décrire l’impact que cet homme à eu sur moi, ainsi que

l’étendue des projets auxquels nous avons pu participer ensemble.

Aujourd’hui, je prends en quelque sorte sa place comme leader jeunesse. J’ai le privilège de pouvoir à mon tour servir auprès des jeunes de mon Église. Si je réussis à leur apporter qu’une faible partie de ce que Bruno m’a enseigné, je suis convaincu que ceux-ci progresseront à leur tour dans la foi chrétienne et serviront Dieu de tout leur cœur, tout comme Bruno me l’a appris jadis.

Par Vincent Rodrigue, nouvel anima-teur jeunesse à Saint-Eustache. q

HOMMAGE À MON PASTEUR JEUNESSE BRUNO SYNNOTT

Pour plusieurs, cette première expérience aurait pu mettre fin à l’envie de revenir à l’Église, mais cela n’a pas été mon cas.

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Vie d’Église

PROLONGEMENT DE MANDAT À L’ÉGLISE LA CLAIRIÈRE

Chers amis,Le soleil chaud du printemps fait revivre la nature et même à Saint-Jérôme, les dernières neiges ont fon-du. Peter a fait un saut à Paris et à Genève pendant 15 jours. C’était son premier retour en Europe depuis no-tre installation au Canada en 2012.

Quatre ans, c’est la durée du premier mandat signé avec l’Église la Clairière en 2012. Nous cherchions la pensée du Seigneur pour la suite. De nom-breux indices indiquent qu’un retour en Europe ces prochaines années serait précipité. Nos enfants sont toujours aux études universitaires ici. La mère de Peter, qui a 83 ans, est toujours à Terre-Neuve auprès de son mari, Harry, qui a 97 ans. Nous voulons être à ses côtés alors qu’elle prépare la phase de sa vie sans Harry. Puis, Suzanne voudrait acquérir la citoyenneté canadienne, tout un pro-cessus qui prendra encore quelques années. Les missionnaires, locataires de notre maison en région parisienne, seront contents de prolonger le bail.

Ce qui nous fait hésiter dans cette résolution de rester au Canada, c’est l’état fragile de la santé des parents de Suzanne à Genève. Nous essayons de

les entourer le mieux possible par des visites occasionnelles. Suzanne leur parle par Skype chaque semaine!

Si des raisons personnelles pour pro-longer notre séjour canadien s’alignent, nous voulons être convaincus qu’un prolongement de mandat à l’Église la Clairière a du sens. À notre ar-rivée, l’assemblée pansait toujours ses anciennes blessures, mais depuis une année et demie, elle s’est installée dans un quartier défavorisé du centre-ville où elle cherche à vivre en sel et en lu-mière. Depuis, elle a connu des suc-cès intéressants — mais limités, ac-compagnés de difficultés et de défis.

1. Désirant établir un ministère auprès du voisinage, l’Église a loué le local de « Ici par les arts » au centre-ville le dimanche, ce qui lui a permis d’attirer quelques nouvelles personnes aux réunions et de construire un cercle gran-dissant de contacts. Cependant, le local est laissé à l’abandon par son propriétaire qui n’a plus les moyens de s’en occuper et qui attend une vente. Même si nous y som-mes toujours, les membres qui chérissent la propreté et la chaleur subissent une épreuve de patience!

2. Désirant effectuer un ministère social dans un quartier défavorisé, Sainte-Paule, l’Église offre un café-muffins un di-manche par mois qui attire une certaine clientèle. Au mois d’août, elle organise une épluchette de blé d’inde qui attire plus de voisins. Or, les membres découvrent que les voisins ne leur ressemblent pas. Que leur dire dans une conversation? Comment réagir si son interlocu-teur devient agressif? Nous avons subi deux vols de matériel de sono.

Devant quelques succès intéres-sants, mais aussi des défis, nous nous sommes demandé si les membres n‘allaient pas démissionner. Est-ce qu’ils se contenteraient d’être une église qui témoigne auprès des per-sonnes qui leur ressemblent? Il n’y a pas de mal à cela, mais il y a d’autres églises évangéliques à Saint-Jérôme qui le font déjà très bien. Nous ne voyons pas l’intérêt d’investir dans la Clairière pour qu’elle devienne une Église com-me les autres.

Par Peter et Suzanne Brown, couple pastoral à l’Église La Clairière de Saint-Jérôme.

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Vie d’Église

Peter, Suzanne et leurs deux enfants Christiane et Simon. Photos : Peter Brown

Processus de refocalisa-tionDepuis juin, la Clairière a entrepris un processus de « refocalisation » : elle a revisité son histoire, sa mission, ses champs de mission, ses valeurs, sa vision, ses grandes orientations stratégiques et son plan d’action. Toute une réflexion collégiale qui s’est faite lors de plusieurs réunions. Le nouveau plan a été entériné le 10 avril à l’Assemblée générale. Voici quelques projets qui nous enthousiasment :

1. Acheter un local polyvalent pour nos activités qui, en semaine, sera mis à la disposition desassociations dans le champ social. L’église dispose des fonds néces-saires grâce à la vente de son local précédent il y a quelques années.

2. Continuer à construire des rela-tions avec les voisins du quartier Sainte-Paule afin qu’ils découvrent l’évangile de Jésus Christ.

3. Développer le ministère auprès des enfants. Depuis l’été dernier, nous en avons trois régulièrement!

Notre visionNous voulons travailler avec eux et avec leurs parents afin de les inviter à devenir de véritables disciples de Jésus Christ dans leur génération.

1. Continuer à reconstruire des relations entre Églises évangéliques. En janvier, nous avons célébré un culte en commun avec l’Égliseissue d’une division avec notre as-semblée. Nous envisageons des initiatives similaires avec d’autres assemblées imbriquées dans notre passé douloureux.

2. Poursuivre le témoignage au-près des jeunes adultes.Actuellement, nous les invitons à des rencontres occasionnelles, mais le travail doit s’amplifier. Nous songeons à la possibili-té d’inviter des jeunes chrétienscanadiens à s’installer à Sainte-Paule pour y vivre et travailler en sel et lumière et pour s’attacher à l’Église.

Suzanne et moi constatons une bonne volonté d’aller de l’avant et nous dis-cernons plusieurs champs d’action. Nous avons offert de prolongernotre mandat à la Clairière pour en-core trois années, jusqu’en 2019 et l’assemblée a accepté.

RemerciementsNous remercions tous ceux et celles qui nous soutiennent avec une grande fidélité depuis si longtemps. Durant ces trois prochaines années, nous nous attendons au Seigneur pour qu’Il fasse une belle œuvre, et nous vous invitons à poursuivre ce parcours avec nous.

Pour finir, voici quelques nouvelles de notre famille : Suzanne s’est cassé le poignet gauche en tombant sur la glace fin février et espère retrouver sa mobilité rapidement. Simon a eu de la peine avec quelques cours à la Polytechnique; il marque une pause dans ses études pour devenir in-génieur et travaille en attendant de poursuivre ses études cet automne. Christiane cherche à faire un pro-gramme de maîtrise en kinésithéra-pie. Nous vous remercions tous beaucoup pour votre amitié et vos prières. q

Processus de refocalisa Notre vision

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