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I. Historique Les véritables cultures apparaissent en 1952 avec la culture de cellules cancéreuses de Madame Henrietta Lacks qui donna la lignée HeLa et la mise en place des techniques de culture cellulaire. Avant cette date plusieurs expériences ont vu le jour. 1885 Roux démontre que des cellules d'embryons de poulets peuvent être maintenues en vie dans une solution saline, 1907 Harrison cultive des fragments de moelle épinière de grenouille dans un caillot de lymphe, 1913 Alexis Carrel mise en culture de cellules animales sur de longues périodes lorsque nourries aseptiquement, 1916 Rous et Jones introduisent la trypsine pour la sous-culture de cellules adhérentes, 1940 Usage des antibiotiques, pénicilline et streptomycine réduisent les contaminations 1941 Fisher étudie l’ajout de sérum aux milieux, 1948 Earle et al isolent des cellules de souris (lignée L), 1955 Eagle mise au point du milieu de base défini + sérum, 1960 Barski et al technique de la fusion cellulaire, 1961 Hayflick et Moorhead les fibroblastes humains sénescent puis meurent après un nombre déterminé de divisions en culture, 1965 Ham introduit un milieu sans sérum pour la culture de fibroblastes, 1970 Sato définit les facteurs de croissance et hormones de plusieurs cellules, 1975 Köhler et Milstein production d'anticorps monoclonaux par des lignées d'hybridomes

I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

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Page 1: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

I. Historique

Les véritables cultures apparaissent en 1952 avec la culture de cellules cancéreuses de Madame

Henrietta Lacks qui donna la lignée HeLa et la mise en place des techniques de culture cellulaire.

Avant cette date plusieurs expériences ont vu le jour.

1885 Roux démontre que des cellules d'embryons de poulets peuvent être maintenues en vie dans

une solution saline,

1907 Harrison cultive des fragments de moelle épinière de grenouille dans un caillot de lymphe,

1913 Alexis Carrel mise en culture de cellules animales sur de longues périodes lorsque nourries

aseptiquement,

1916 Rous et Jones introduisent la trypsine pour la sous-culture de cellules adhérentes,

1940 Usage des antibiotiques, pénicilline et streptomycine réduisent les contaminations

1941 Fisher étudie l’ajout de sérum aux milieux,

1948 Earle et al isolent des cellules de souris (lignée L),

1955 Eagle mise au point du milieu de base défini + sérum,

1960 Barski et al technique de la fusion cellulaire,

1961 Hayflick et Moorhead les fibroblastes humains sénescent puis meurent après un nombre

déterminé de divisions en culture,

1965 Ham introduit un milieu sans sérum pour la culture de fibroblastes,

1970 Sato définit les facteurs de croissance et hormones de plusieurs cellules,

1975 Köhler et Milstein production d'anticorps monoclonaux par des lignées d'hybridomes

Page 2: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

II. Introduction aux cultures

cellulaires

La culture cellulaire est un ensemble de techniques de biologie utilisées pour faire croître des

cellules hors de leur organisme (ex-vivo) ou de leur milieu d'origine. Cet outil devient de plus en

plus nécessaire pour valider des protocoles avant l’étape d’expérimentation animale

La culture cellulaire est un outil précieux pour les chercheurs dans de nombreux domaines. Elle

facilite l'analyse des propriétés biologiques et des processus qui ne sont pas facilement accessibles

au niveau de l'organisme intact. Le maintien des cellules en culture, qu'elles soient primaires ou

immortalisées, nécessite la maîtrise pratique de quelques techniques essentielles.

De nos jours, les cultures cellulaires et tissulaires ne sont pas seulement utilisées dans la recherche

fondamentale, elles le sont également dans les biotechnologies appliquées et jusque dans la

recherche clinique. Les plus grandes puretés et qualités sont requises dans les tests de toxicité, les

contrôles de qualité de produits chimiques et biologiques et en tant que systèmes de production dans

l’industrie (par exemple dans la fabrication d’anticorps monoclonaux, etc.) Le respect des normes

de qualité appliquées à la culture cellulaire et tissulaire est une condition préalable au caractère

comparable et reproductible des tests.

Page 3: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

I. Conditions de culture cellulaire

Il existe quatre conditions de base pour une culture cellulaire réussie. Pour plus d’informations on

peut se référer à l'une des nombreuses ressources précieuses qui fournissent les informations

nécessaires à la création d'un laboratoire de culture tissulaire, ainsi que la description des principes

de base de la technique stérile.

1.1. Laboratoire de culture cellulaire équipé.

C’est une installation de culture cellulaire bien établie et bien équipée. Le niveau de confinement

biologique requis (niveaux 1 à 4) dépend du type de cellules cultivées et du risque que ces cellules

contiennent et transmettent des agents infectieux. Par exemple, la culture de cellules de primates,

de lignées de cellules humaines transformées, de lignées de cellules contaminées par des

mycoplasmes et de cellules humaines non testées nécessite au minimum une installation de

confinement de niveau 2.

Toutes les installations devraient être équipées des éléments suivants:

1

une enceinte de sécurité

biologique certifiée (PSM)

qui protège à la fois les

cellules en culture et le

technicien des contaminants

biologiques.

2

une centrifugeuse, de

préférence capable de

réfrigération et équipée de

supports de confinement

appropriés, dédiée à la culture

cellulaire

3 un microscope pour l'examen

des cultures cellulaires et le

comptage des cellules

Page 4: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

4 un incubateur humidifié réglé

à 37 ° C avec 5% de CO2

dans l'air

5 Un bain-marie à 37 ° C

Jusqu’ici, il s'agisse d’exigences de base. D’autres considérations concernent l'emplacement de

l'installation, la circulation de l'air et d'autres caractéristiques de conception facilitant une culture

sans contamination. Pour plus d’information, on doit consulter les exigences de l’installation et les

consignes de sécurité des laboratoires disponibles dans des agences gouvernementales appropriées.

https://www.who.int/csr/resources/publications/biosafety/LabBiosMan3rdFrenchweb.pdf

1.2. Le respect de l’asepsie

Pour qu’une culture cellulaire réussisse, il faut respecter la stérilité. Avant de commencer tout

travail :

l'enceinte de sécurité biologique (PSM2) doit être allumée et laissée fonctionner pendant au

moins 15 minutes pour purger l'air contaminé.

Toutes les surfaces de travail doivent être décontaminées avec une solution appropriée.

L'éthanol à 70% ou l'isopropanol sont couramment utilisés à cette fin.

Tous les matériaux nécessaires à la procédure doivent être décontaminés de la même

manière et placés dans ou à proximité de la hotte. Ceci est particulièrement important si les

solutions ont été chauffées au bain-marie avant utilisation.

Page 5: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

Le travailleur doit porter une blouse (ou combinaison) de protection individuelle adaptée au

type de cellule en question. Il s’agit généralement d’une blouse de laboratoire dont les

poignets sont fixés avec du ruban adhésif pour empêcher le déplacement de contaminants

biologiques et de gants en latex ou en vinyle recouvrant toute la peau exposée pénétrant

dans l’enceinte de biosécurité.

Il faut vaporiser le décontaminant sur les mains gantées avant de les mettre dans la hotte et

les gants doivent être changés régulièrement si quelque chose à l'extérieur du cabinet est

touché.

Il convient de veiller à ce que tout ce qui entre en contact avec les cellules d'intérêt ou les réactifs

nécessaires à leur culture et à leur manipulation soit stérile (autoclavé ou stérilisé sur filtre). Deux

mises en garde sont essentielles :

o Premièrement, les boîtes de culture stériles peuvent être sous forme de flacon de

culture tissulaire ou en style de boite de Petri. Bien que l'un ou l'autre puisse être

utilisé pour la croissance de cellules non adhérentes, les cellules adhérentes

nécessitent des boîtes traitées pour la culture de tissu pour une adhérence et une

croissance appropriées.

o Deuxièmement, il est possible d'utiliser du verre plutôt que du plastique jetable.

Cependant, il est essentiel qu’il soit bien nettoyé par un détergent. Cependant, ce

dernier peut persister dans les boites et inhiber la croissance des cellules, il doit être

totalement éliminé et qu'une, puis bien stérilisé (121 °C pendant au moins 15 min

dans un autoclave).

1.3. Réactifs

Il faut qu’il ait des réactifs et des fournitures appropriés, de qualité contrôlée :

Il existe de nombreux fournisseurs de milieux de culture de tissus (de base et spécialisés) et

de suppléments, comme Invitrogen (www.invitrogen.com), Sigma–Aldrich

(www.sigmaaldrich.com), BioWhittaker (www.cambrex.com) et StemCell Technologies

Inc. (www.stemcell.com). Sauf indication contraire dans les protocoles accompagnant vos

cellules d'intérêt, toute source de réactifs de qualité culture cellulaire devrait être acceptable

pour la plupart des objectifs de culture cellulaire.

De même, il existe de nombreux fournisseurs de la vaisselle en plastique nécessaires pour

la plupart des applications de culture cellulaire (c'est-à-dire des boîtes de culture et / ou des

flacons, des tubes, des pipettes jetables). Les sources de ces fournitures incluent Corning

Page 6: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

(www.corning.com/lifesciences/), Nunc (www.nuncbrand.com) et Falcon

(www.bdbiosciences.com/discovery_labware).

1.4. Les bonnes pratiques

Il s’agit de la maîtrise pratique des techniques fondamentales de culture du type cellulaire d'intérêt.

Diverses lignées cellulaires existent, à croissance continue, non adhérentes (exemple P815, EL-4)

ou adhérentes (exemple STO, NIH 3T3). Ces lignées cellulaires peuvent être obtenues auprès de

fournisseurs réputés tels que la American Tissue Type Collection (ATCC; www.atcc.org) ou la

DSMZ (collection allemande de microorganismes et de cultures cellulaires) (www.dsmz.de/mutz /

mutzhome.html). Alternativement, elles peuvent être obtenues auprès d’autres laboratoires

collaborateurs. Quelle que soit la source des cellules, il est conseillé de vérifier l'identité de la lignée

cellulaire et de s'assurer qu'elle est exempte de contamination par les mycoplasmes.

Eventuellement on a besoin de cellules primaires. Deux principaux défis confrontent l’utilisation

de ces types de cellules sont les contaminations bactériennes, conséquence de la procédure

d'isolement, et la sénescence cellulaire.

Page 7: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

III. Milieux & matériels de culture cellulaire

La Culture Cellulaire regroupe un ensemble de techniques permettant de reproduire aussi

fidèlement que possible in vitro (hors de l’organisme), les conditions d’environnement que la cellule

trouve in vivo (dans son milieu naturel). De ce fait, il est possible d’étudier, à l’échelle de la cellule,

les effets de certains virus, de traitement médicamenteux ou cosmétiques, de leur faire produire des

anticorps (substances aidant à la défense de l’organisme), de comprendre leur fonctionnement.

1. Besoins nutritifs et types trophiques

Toutes les cellules, qu’elles soient eucaryotes (animales, végétales, fongiques) ou procaryotes

(bactéries), ont des besoins nutritifs plus ou moins nombreux.

Dans le cadre de la culture d’organismes unicellulaires (bactéries, levures), ces exigences sont la

plupart du temps limitées. En revanche, dans le cadre de la culture de cellules eucaryotes

supérieures, les besoins nutritifs sont plus nombreux :

eau : indispensable à la vie ;

éléments de construction :

– macroéléments organiques (g·L−1 ou mg.L−1) : C, H, O, N, P, S

– macroéléments ioniques = ions minéraux (g·L−1 ou mg · L−1) : phosphates, sulfates, nitrates,

K+, Ca2+ , Cl−, Mg2+…

– oligoéléments (µg·L−1 ou ng·L−1) : Cu2+, Zn2+, Mn2+, Co3+, I–…

énergie : venant de l’oxydation des molécules organiques ou minérales, ou de la lumière

(photons) ;

facteurs de croissance : acides aminés particuliers, vitamines, hormones…

Remarques :

– Les cellules végétales faisant la photosynthèse n’ont pas forcément besoin de carbone

organique pour se développer : elles peuvent se contenter de CO2 (carbone minéral).

– L’oxydation des molécules organiques lors du catabolisme peut être complète ou

incomplète, et peut concerner une ou plusieurs sources organiques.

– Les cellules n’ayant aucune exigence en facteurs de croissance sont rares dans le cas des

cellules eucaryotes.

Page 8: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

Les types trophiques (correspondant aux sources en carbone, énergie et facteurs de croissance) sont

rappelés dans le tableau suivant :

Source de Carbone Source d’Énergie Facteurs de croissance

C. végétale CO2 Autotrophe Lumière Phototrophe Non exigeant Prototrophe

C. animale Organique Hétérotrophe Oxydation Chimiotrophe Exigeant Auxotrophe

2. Milieux de culture

Préparations qui contiennent toutes les substances nutritives (sels minéraux, acides aminés, lipides,

glucides, vitamines) nécessaires aux cellules, en quantités suffisantes et dans des conditions de vie

favorables. Cela implique une composition qui répond aux besoins nutritifs des cellules étudiées,

mais également de présenter des conditions optimales de croissance (pH, force ionique…).

2.1. Caractéristiques

Les milieux de culture pour cellules eucaryotes doivent assurer :

la nutrition et le support des cellules : ils peuvent être liquides ou gélifiés (présence

d’agarose entre 5 et 15 g·L−1) ;

un pH optimal (pH entre 7,2 et 7,4 pour les cellules animales) : système tampon

CO2/hydrogénocarbonate (avec une étuve dont le taux de CO2 est contrôlé), ou tampon

organique (HEPES par exemple) ;

la tonicité : milieu isotonique au fluide extracellulaire des animaux, et atmosphère saturée

en vapeur d’eau (pour éviter l’évaporation qui conduirait à une augmentation de

l’osmolarité) ;

l’asepsie : le milieu doit être stérile, on y ajoute des antibiotiques à 1 %.

2.2. Composition et préparation

Il existe différentes compositions, mais qui assurent toutes les besoins nutritifs des cellules qu’on

y cultive. Les milieux sont en général composés comme suit :

une base minimale = milieu minimum, contenant les éléments indispensables, de

composition parfaitement maîtrisée (synthétique) : solution saline tamponnée, acides

aminés, substrat énergétique, vitamines, coenzymes et éventuellement nucléotides. ex :

MEM, DMEM, RPMI, HAM…

Page 9: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

un additif complexe (la plupart des cellules ne se contentant pas de ce milieu minimum) : le

sérum (sérum de veau fœtal SVF, ou sérum de veau nouveau-né SVNN), à raison de 5 à 10

% (V/V) en général, et dont le rôle est multiple : adhérence, apport d’oligo-éléments et de

facteurs de croissance cellulaires, inhibition de la trysine... Après ajout de sérum, dont la

composition peut varier d’un lot à l’autre, le milieu est dit semi-synthétique. Lors de la

croissance contrôlée de certaines lignées cellulaires, on doit parfaitement maîtriser la

composition du milieu : on remplace alors le SVF/SVNN par des substituts totalement

synthétiques.

2.3. Stérilisation

Elle est nécessaire, avant utilisation, d’éliminer toute forme de vie (y compris les spores

bactériennes). Elle se fait par différents moyens physiques : filtration (pour les molécules fragiles),

irradiation ou autoclavage.

3. Conditions de culture

3.1. Température

Elle est en général de 37 °C pour les cellules animales, maintenue par un appareillage de type

étuve. Elle est plutôt de 22-25 °C pour les cellules végétales en serre thermostatée (avec

parfois un cycle journalier de températures).

3.2. pH

Le pH est maintenu relativement constant grâce au système tampon, qui utilise notamment le

CO2 de l’atmosphère de culture. Il sera aux alentours de 7,2-7,4 pour les cellules animales, mais

légèrement plus acide (5,5 à 6) pour les cellules végétales.

L’indicateur coloré (rouge de phénol) est important : rouge si basique (contamination fongique),

jaune si acide (contamination bactérienne ou mort cellulaire), rose pour un pH normal.

Système tampon CO2 /hydrogénocarbonate

Un tampon est constitué par l’association d’un acide faible et d’un sel de base forte, ou d’une

base faible et d’un sel d’acide fort, et qui empêche ou limite la variation de pH d’une

solution lorsqu’on lui ajoute un acide ou une base forte.

Page 10: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

Le système CO2/hydrogénocarbonate est un tampon naturel du sang et du liquide interstitiel

(mais pas le seul). Malgré leur pKa de 6,10, les hydrogénocarbonates sont efficaces car ils sont

fortement concentrés dans le sang et le CO2 s’échange avec l’atmosphère : on parle de système

tampon « ouvert ».

En culture cellulaire, le CO2 de l’atmosphère de culture se dissout partiellement dans l’eau du

milieu pour former un acide et un couple tampon, selon l’équilibre suivant :

CO2 + H2O H2CO3 H+ + HCO−

3

Rappel : équation d’Henderson-Hasselbach appliquée au couple ci-dessus

pH = pKa +

log

[BASE] = 6, 1 + log

[HCO3−]

[ACIDE] [H2CO3]

3.3. Atmosphère (gaz et hygrométrie)

En général, on utilise une pression de CO2 (pression partielle pCO2 = 5-15 %, exprimée en %

de pression totale). En outre, l’air doit être humide (84-85 %), ce qui évite l’évaporation du

milieu. Certains types cellulaires nécessitent également une atmosphère enrichie en N2.

3.4. Lumière

Pour les cellules végétales, on peut contrôler l’illumination des cultures, en utilisant une serre

dont le cycle lumineux est défini, en intensité et en durée (photopériode mimant l’alternance

jour/nuit).

IV Matériel et équipement Un matériel spécifique et un équipement adaptés sont attendus pour ces cultures.

4.1. Contenants (flacons, flasks, boîtes, plaques tubes...)

Page 11: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

On regarde la nature du support, la présence de bouchons à filtre (assurant les échanges gazeux

dans le cadre d’un système de culture semi-clos), la surface de contact avec l’air, la surface

d’adhérence…

La nature du support est très importante pour les cultures stationnaires : il peut s’agir de verre,

de plastique, ou même de supports organiques (collagène, fibronectine…).

4.2. Enceintes thermostatées et/ou éclairées

Il peut s’agir d’étuves à CO2 (cellules animales) ou de serres (cellules végétales), dans

lesquelles on contrôle également un cycle de température et d’illumination.

4.3. Hottes à flux laminaire

Elles assurent la stérilité des manipulations sur les cellules en culture, en préservant la surface

de travail de l’arrivée de tout micro-organisme ou autre contaminant porté par des poussières.

Un flux d’air vertical continu et filtré joue le rôle de barrière.

Le travail sous hotte doit être précis et minutieux, afin de ne pas être vecteur de conta-minations.

4.4. Cytoculteurs (bioréacteurs cellulaires)

Dans le cadre de production d’un métabolite par une culture cellulaire donnée, les flasks ne

suffisent en général plus, de par leur volume limité. On utilise alors des bioréacteurs pour cellules

eucaryotes, sortes d’enceintes complexes de volume plus important, permettant alors le contrôle et

la régulation de nombreux paramètres de façon précise (température, pH, agitation, oxygénation…).

Ils conviennent bien pour des cultures en suspension à grande échelle. On peut les utiliser :

en système clos = culture discontinue = batch : le milieu n’est pas renouvelé au cours de

la culture, l’appauvrissement en éléments nutritifs et l’accumulation de déchets aboutissent

à la fin de la croissance cellulaire ;

en système semi-clos = culture discontinue renouvelée = fed-batch : du milieu frais (ou

des gaz) est ajouté régulièrement au milieu (perfusion), dans la limite du volume du

cytoculteur ;

Page 12: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

en système ouvert = culture continue : l’ajout continuel de milieu frais (et de gaz

appropriés) et l’élimination des déchets assurent une culture sur la durée et donc une plus

grande production du métabolite d’intérêt ; l’étape délicate reste alors la purification de ce

produit, sans oublier de conserver la stérilité du procédé.

Page 13: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

VI. Entretien des lignées cellulaires

1. Évolution d’une lignée

La croissance d’une lignée cellulaire présente plusieurs phases, caractérisées notamment par la

vitesse spécifique de croissance µ (voir figure et tableau suivants).

Quand la « densité cellulaire » (nombre volumique de cellules par mL, nombre surfacique de

cellules en cm−2) devient trop importante et que les cellules recouvrent entièrement la surface de

culture (cas de cellules adhérentes), on parle de confluence : il se produit alors une inhibition de

contact qui se traduit par la phase de plateau (voire la phase de décélération) observée ci-dessous.

Les lignées cancéreuses ont en général perdu cette inhibition de contact, et prolifèrent de manière

non contrôlée avec un nombre de passages infini.

La courbe permet de déterminer le temps de doublement, ou temps de génération, ou encore temps

de division cellulaire (voir exercice).

Figure : Cinétique de croissance des cellules en culture.

La légende de la figure est présentée dans la tableau suivant.

Phases Phénomènes µ

Page 14: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

1 Adaptation

(latence)

Courte durée en général : les cellules se fixent au plastique,

réorganisent leur cytosquelette et s’étalent Nulle

2 Accélération Les cellules commencent à se multiplier Augmente

3 Croissance

exponentielle

Croissance rapide et importante, dont la vitesse peut être ralentie

artificiellement (milieu pauvre sans sérum, moins de passages,

température réduite...)

Maximale

et constante

4 Décélération Courte ; certaines cellules meurent, le milieu s’étant appauvri et/ou

devenant hostile (déchets) Diminue

5 Stationnaire Équilibre entre morts et multiplications cellulaires Nulle

6 Déclin Plus de morts que de multiplications, le milieu devenu trop toxique

(déchets) et trop peu nutritif (carences) Négative

2. Changement de milieu et repiquage

On peut éviter les deux dernières phases de la courbe de croissance en changeant le milieu (ajout

de milieu neuf par exemple), ou en repiquant la culture à temps (passage). En effet, la croissance

cellulaire entraîne une consommation des substrats, et l’accumulation de déchets métaboliques qui

acidifient le milieu et peuvent aboutir à la mort cellulaire. De plus, l’augmentation de la « densité

» cellulaire entraîne l’arrêt de la croissance, et même la mort (nombre surfacique de cellules

maximal ≈ 105 à 106 cm−2 en général).

Les indices de cet état sont le jaunissement du milieu (indicateur de pH) et la modification

morphologique des cellules (arrondissement, décollement...).

2.1. Changement de milieu

Pour les cellules adhérentes non encore confluentes, on peut se contenter de changer le milieu

appauvri par du milieu neuf : les cellules continuent de se multiplier.

2.2. Repiquage ou passage

La périodicité du repiquage dépend du type cellulaire et de la vitesse de croissance. Il s’agit cette

fois de changer le milieu et le contenant, en transférant les cellules dans un contenant plus grand ou

en les diluant pour que la croissance continue. Les étapes sont les suivantes (travailler stérilement)

:

élimination de l’ancien milieu : aspiration à la pipette ;

lavage des cellules (au PBS par exemple) : élimination des traces de SVF qui inhibent

l’activité trypsique ;

décollement des cellules = trypsination : utilisation de trypsine, une protéase qui

rompt les liaisons cellules/support pour les décoller du support, en présence d’EDTA

Page 15: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

(éthylène-diamine-tétra-acétate) qui chélate les cations divalents normalement

nécessaires aux intégrines pour l’adhésion ;

ajout de milieu complet avec SVF : il contient de l’antitrypsine qui arrête l’action de

la trypsine, et permet de remettre les cellules en suspension ;

numération cellulaire (et test de viabilité cellulaire) : afin de déterminer la

concentration cellulaire et de diluer correctement la culture ;

inoculation d’un nouveau flask de culture : ajout d’une quantité définie de cellules dans

un volume défini de milieu, sur une surface définie.

3. Conservation

Les lignées cellulaires sont initialement issues d’explants, c’est-à-dire de tissus animaux ou

végétaux dissociés ou broyés : on obtient alors une culture primaire, qu’il est possible de repiquer

pour obtenir une ou des cultures secondaires.

Dans le cas de cellules normales (non transformées), le nombre de passage est limité, et il devient

difficile de conserver longtemps ce genre de cultures.

Pour les cellules transformées en revanche, le nombre de passage est théoriquement infini,

puisqu’elles sont immortelles. Cependant, la multiplicité des repiquages peut aboutir à un

changement phénotypique des cellules, et on peut avoir besoin de conserver des échantillons des

différents passages.

Il existe différentes techniques de conservation des cellules eucaryotes.

3.1. Conservation par le froid

Les cellules peuvent être conservées en azote liquide (–196 °C) pendant de longues périodes, à

condition d’avoir été correctement congelées et dans une solution cryo-protectrice appropriée

(DMSO par exemple). On utilise pour cela des cryotubes en plastique spécial, qui résistent à cette

température. La congélation se fait en général en deux étapes :

congélation progressive jusqu’à –80 °C,

puis congélation rapide après immersion dans l’azote liquide (–196 °C). La revivification

des cultures est une étape délicate, car :

le retour à 37 °C doit être rapide (bain thermostaté),

Page 16: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

le DMSO doit être rapidement éliminé par lavage-centrifugation (le DMSO est toxique à

37 °C).

3.2. Conservation sur milieu pauvre

Comme pour les bactéries, on peut utiliser des milieux pauvres pour la conservation des lignées

cellulaires. L’avantage est qu’il est plus facile de faire repartir une telle culture que de repartir d’une

culture congelée. L’inconvénient est que la conservation n’est pas forcément optimale, puisque les

cellules continuent de se multiplier, à un rythme très ralenti.

Page 17: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

VII. Les contaminants des cellules

La qualité des résultats de recherche dépend de la santé des cultures cellulaires.On doit être

vigilant face aux divers contaminants, soit d’origine biologique ou chimique.

Qu’ils soient visibles ou non, destructeurs ou non, les contaminants agissent sur la croissance,

altèrent les caractéristiques et les fonctions cellulaires et influent sur la qualité des résultats.

Parfois, certains agents ne sont pas toxiques individuellement mais peuvent le devenir, soit par

leur forte concentration ou combinés avec un autre agent. Également, certains types cellulaires

sont plus sensibles que d’autres. Voici quatre bonnes raisons de s’y attarder :

Perte d’argent et de temps

Résultats expérimentaux erronés ou inappropriés

Perte de produits importants

Embarras personnel (réputation dû à des résultats erronés)

1. Contaminants chimiques Les contaminants chimiques sont définis comme étant une présence de produits non vivants ayant

un effet indésirable sur la culture cellulaire. Ils peuvent être une source de variabilité des résultats.

Ions métalliques, endotoxines et autres impuretés du milieu, du sérum ou de l’eau.

Qualité du plastique jetable (pétris, tubes, bouteilles)

Radicaux libres et peroxyde d’hydrogène présents dans le milieu causés par la photo

activation du tryptophane ou de la riboflavine exposé à la lumière. Ammoniaque dans le cas

de la dégradation de la L-glutamine.

Reste de détergent sur le verre ou sur les pipettes, résidu qui vient du papier aluminium.

Résidu de germicides ou pesticides utilisés lorsqu’on désinfecte les incubateurs, comptoirs

ou autres instruments.

Impureté de CO2 de l’incubateur.

1.1. Milieu

La qualité de l’eau qu’on utilise pour préparer le milieu. On devrait utiliser de l’eau ultra-pure.

Les réactifs achetés doivent être de qualité supérieure (degré de pureté) et toujours testés pour la

Page 18: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

culture cellulaire.

L’entreposage et le chauffage du milieu peuvent affecter ce dernier. GARDEZ VOS MILIEUX

A L’ABRI DE LA CHALEUR ET DE LA LUMIERE. La L-Glutamine contenue dans le

milieu se dégrade en ammoniaque au fur et à mesure que votre milieu baigne dans le bain-marie

ou sous la hotte. En 7 jours d’exposition, il ne reste plus de L-Glutamine. D’autres ingrédients

tels que la riboflavine, le tryptophane et l’HEPES se transforment en peroxyde d’hydrogène et

en radicaux libres.

Solution

Invitrogen offre un produit de remplacement : le GlutaMax plus stable à la lumière et à la

chaleur.

Achetez du milieu sans L-Glutamine et le rajouter au besoin

Préparez de plus petites quantités de milieu

Laissez votre bouteille de milieu sortie le moins longtemps possible, évitez la chaleur et la

lumière.

Solution extrême et difficile à réaliser : mettez du papier d’aluminium sur vos bouteilles et

travaillez sous la hotte à la noirceur.

1.2. Sérum La composition d’un sérum est variable d’un lot à l’autre pour sa quantité d’hormones de

croissance, de facteurs de croissance et de matières toxiques. Cette variation peut ainsi causer des

changements à vos cultures. Il est préférable de le décongeler au frigo plutôt qu’à 37°C. On voit

souvent de petits débris dans le sérum causés par le gel-dégel, ce n’est pas contaminé mais ce

sont des protéines précipitées et c’est normal.

Notons que certaines protéines du sérum ont une affinité avec les contaminants chimiques tels

que les métaux lourds.

1.3. Eau

Pour la préparation des solutions (milieu, PBS, autres) le système MILLI-Q RO est un bon choix,

tant qu’il est bien entretenu.

Page 19: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

1.5. Endotoxines

Ce sont des lipolysaccarides produits par les déchets des bactéries gram- dans l’eau, aussi appelés

pyrogène.

Certains types cellulaires qui expriment des produits de sécrétions tels que les hybridomes (Ac),

vaccin ou lignée stables (protéines), ont déjà un taux élevé de toxicité.

1.6. Entreposage de la vaisselle

On peut retrouver dans les bouteilles utilisées, des métaux lourds, des composantes organiques,

des colorants, des solvants, des pesticides. La même chose peut se retrouver dans les bouchons,

sur les pipettes.

On peut retrouver également des résidus de désinfectant, savon, détergent, papier aluminium…

1.7. Lumière

Certaines composantes du milieu exposées à la lumière, ainsi qu’à la chaleur, produisent du

peroxyde hydrogène (HEPES), de l’ammoniaque (L-Glutamine) et des radicaux libres, toxiques

pour les cellules. Notez que plus il est exposé, plus il est toxique.

1.8. Incubateur

Les produits utilisés pour nettoyer l’incubateur peuvent être toxiques. Il est important de bien

rincer.

Le CO2 peut contenir d’autres composantes telles que de l’huile ou autres gaz (CO). La qualité

du gaz (CO2) MEDICAL est supérieure au gaz (CO2) INDUSTRIEL. Pour les culture, il est

préférables d’utiliser le dernier même si son prix est plus cher.

2. Contaminants biologiques

Ces derniers sont plus facilement détectables et souvent visibles à l’œil nu (bactéries, levures,

moisissures, etc.). La croissance rapide de ses micro-organismes (surtout en absence

d’antibiotique) permet de les détecter en peu de temps : turbidité, changement de pH, mort

cellulaire. Cependant, l’utilisation fréquente d’antibiotiques contribue à garder un faible taux

d’infection, difficile à percevoir et persistante dans l’entourage. Ce sont les bactéries qui

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résistantes! Une contamination insidieuse persistante peut causer des altérations significatives et

compromettre vos résultats.

D’autres bactéries sont moins perceptibles au microscope comme les bactéries de petites

dimensions ou intracellulaires.

2.1. Bactéries

Elles sont connues soit par leurs mobilités, leurs formes définies. Elles pousse rapidement et

perturbe le pH du milieu et cause la turbidité. Soyez vigilant. Les bactéries anaérobies poussent

beaucoup plus lentement.

2.3. Levures, moisissures

Plus gros, les cellules fongiques poussent en colonies, signes de bourgeonnement. Les spores qui

sont invisibles donnent parfois des maux de tête… On sait quand ça commence mais on ne sait

pas quand ça fini. Les spores restent latentes et éclosent sous l’effet d’un stress.

Une des souches fréquentes, Candida ressemble à des ballons de Football, un contour très défini

et l’intérieur brillant en contraste de phase. Ne pas ouvrir les boites de Pétris dans la salle de

culture, vous risqueriez de libérer les spores dans l’air ambiant.

2.4. Virus

Trop petits pour être détectables à moins de tests sophistiqués.

Les virus sont souvent spécifiques à certaines espèces ou à certains tissus

Plusieurs donnent un effet cythopatique (mort des cellules)

Attention aux cultures primaires humaines, sources de virus (HIV, HBV, EBV…)

Source : Le sérum peut contenir des virus bovin.

2.5. Protozoaire

La plupart sont unicellulaires, tel que les amibes

Certains peuvent former des spores

Page 21: I. Historique - Faculté des Sciences de la Nature et de

Certains ont un effet cythopatique (cellules détruites en moins de 10 jours).

Source : poussière, saleté, air, occasionnellement des tissus (tissu de gorge)

2.6. Invertébré

Araignées ou insectes (mites)

Source : boîtes de cartons, pieds, chariot

2.7. Mycoplasmes

Le mycoplasme est le plus dévastateur et le plus répandu des contaminants. On le surnomme

le cancer des cellules. Aussi appelé PPLO (PleuroPneumonialike Organisme), il en existe de

nombreuses souches. Ils agissent sur les cellules soit par la production de substances codées par

le génome bactérien ou soit par l’utilisation de constituants du milieu de culture. Les

mycoplasmes ont la capacité d’affecter leur cellule hôte dans leur fonction, croissance,

métabolisme, morphologie, attachement membranaire, propagation de virus, causent des

dommages au niveau des chromosomes et enfin provoquent la mort cellulaire.

Description

procaryote 0.15 à 0.8 µm de diamètre (passe à travers 0.2 µm)

Dépourvu de paroi cellulaire

Bactéries-likes, se comporte un peu comme un virus

Leur ADN bicaténaire est circulaire et riche en A-T.

Intracellulaire, se réplique de façon indépendante

Poussent à forte densité 107 à 109 UFC/ml

Autres souches associés : acholeoplasma et les uréoplasma

Résistantes a plusieurs antibiotique et au gel-dégel

Division intervient après 6 heures

Apparence

Ne sont pas visibles au MO, seul des tests spécifiques (PCR) peuvent en détecter la présence.

Leur présence est suspectée lorsqu’on observe un changement dans le métabolisme, une

diminution de croissance, un milieu plus acide ou plus alcalin selon la variété, perte d’adhérence

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ou des débris cellulaires dû à une mort cellulaire.

Conséquences

Les cellules infectées peuvent donner des résultats erronés qui sont causés soit par des produits

des mycoplasmes ou soient ils sont cachés par ceux-ci.

L’infection réduit la productivité, le taux de croissance et la viabilité des cellules.

Cette même infection produit des altérations membranaires (caractéristique antigénique). Il affecte

la synthèse des protéines, RNA, DNA... Les mycoplasmes peuvent interférer avec le métabolisme

des AA et des acides nucléiques des cellules hôtes.

Exemple : Augmente la dégradation des acides nucléiques. Les mycoplasmes utilisent L’Arg et

diminuent de 2 logs le titre de la production virale.

Source

Les sources principales sont la flore orale humaine, les bactéries en suspension dans l’air, aérosol

soit sous la hotte ou par les incubateurs, le sérum animal, le milieu et les diverses solutions. La

contamination se propage aussi par des nouvelles cultures cellulaires provenant des compagnies,

des labos extérieurs ou de nouvelles souches décongelées récemment. Selon les normes, il

faudrait attendre 20 min entre chaque type cellulaire, mais la pratique étant ce qu’elle est!

Traitement

Plusieurs compagnies développent des produits d’élimination

Plasmocin (InvivoGen) 25µg/ml pendant 2 semaines

Mynox (Minerva Biolab)

Ciprofloxacin : 10 jours à 10µg/ml (Bayer)

Clean Cell

Mycoplasma-Ex et Biomyc-3 (Promokine)

Les fluoroquinolones tels que MRA (agent Suppression Mycoplasme ) utilisés 7jrs dans un milieu

contenant 1% de MRA à 50µg/ml (ICN) combiné à la Tylosine utilisée pendant 3jrs dans un

milieu contenant 1% tylosine à 6mg/ml.

Attention même les compagnies qu’on croit exemptes de mycoplasmes…

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DA (Food and Drug Administration) 15%

Bionique Testing Laboratories 11%

Microbiological Associates 13%

ATCC 14%

Curieusement plus on fait l’emploi d’antibiotiques, plus il y a de chances que vos cellules soient

contaminées. De cette façon, on contribue à cacher le problème qui semble très répandu à travers

le monde…

USA 15%

Europe 25%

Japon 80%

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3. Contamination par d’autres cellules

Le plus répandu de ces cas est sans doute la cellule HeLa. Des chercheurs ont

démontré qu’environ 25% des cellules humaines sont contaminées par les cellules de types

HeLa.

Prévention : n’utiliser qu’une bouteille de milieu par lignée cellulaire

Même chose pour la trypsine, PBS…

Bien désinfecter la hotte entre chaque type cellulaire

Idéalement, on suggère d’attendre 20 minutes

Utilisez des filtres sur le pipette-aid

Si vous avez plusieurs types de cellules, finissez par les cellules Hela

Utilisez des embouts (pointes) avec filtres quand on se sert des pipettes-

mans

4. Source de contamination

4.1. Solution, vaisselle

Autoclave : Le choix du cycle approprié, le volume parfois critique (>500ml)

o La forme, la grosseur et la nature des objets à autoclaver.

Entreposage : endroit propre et sans poussière.

Vaisselle jetable : garder les pétris stériles une fois le sac ouvert, fermer le sac…

Tout produit biologique : milieu, sérum (bien que filtré sur 1 micron, il n’est pas rare

que le sérum commercial soit contaminé avec des mycoplasmes.)

4.2. Particules aérosols, poussières en suspension

Une partie des contaminants microbiens se retrouvent dans l’air accrochés à de fines

particules de poussière en suspension.

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Sources

souliers, vêtements, cheveux, pompes aspirateurs, centrifugeuses, pipetage, sonicateurs,

radiateurs (chauffage), four, réfrigérateurs, congélateurs…

Les peaux mortes ou sèches (attention aux poignets, cette partie du corps doit être

propre, même si vous portez des gants et un sarreau propre)

Ne pas passer au-dessus des pétris ouverts, car les contaminants retombent dans vos

pétris. Travaillez avec un angle, pas droit au-dessus de vos vaisselles.

Une personne malade (problème de maladie fongique…)

Limitez l’entrée de chariot, boîte poussiéreuse, manteau…

Tenez le labo le plus propre possible : microscope, hotte, incubateurs…

Entreposage; les boites de carton devraient être proscrit, les moisissures poussent bien

sur le carton avec un peu d’humidité.

Sources humides

Réservoir d’eau dans l’incubateur

Tablettes souillées par de pétris renversés

Bain-marie

Ventilateur au plafond de l’incubateur

Transport des cellules d’un labo à un autre

Mycoplasme sous la hotte

Des personnes ont volontairement travaillé sous la hotte avec deux types de cellules dont un

infecté avec des mycoplasmes. Après 6 semaines, les cellules saines étaient devenues

positives aux mycoplasmes. Suite à ces études, certains pensent que les mycoplasmes peuvent

rester vivants de 4 à 6 jours sous la hotte.

Conseils

Ne pas éternuer ou parler sous la hotte

Évitez d’entraver la circulation de l’air de la hotte (le grillage avant ne doit pas servir à

accrocher votre feuille de protocole ou pour poser vos matériels)

Passez toutes vos choses à l’éthanol (ou autre) avant de les amener sous la hotte.

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Limitez les mouvements brusques sous la hotte

Limitez les mouvements derrière la hotte

Testez de façon régulière la présence de mycoplasmes.

Insertion, pénétration

Une bouteille mal fermée, entrouverte,

Une goutte de milieu entre le couvercle et le côté extérieur du pétris est une bonne porte

d’entrée pour les micro-organismes. Éviter les mouvements brusques.

Bouchons souillés remplis de milieu, même raison que ci-haut. Ne pas mélanger vos

bouteilles.

Les étagères sales dans l’incubateur : prenez le temps de bien les laver si vous renversez

du milieu. N’oubliez pas le dessous de la tablette de l’incubateur…

Attention aux transports des pétris de l’incubateur au microscope…

Accident

Une autre source de contamination reliée à la négligence humaine :

Le symptôme du vendredi, la fatigue, la course avant de partir en vacances, surcharge

de travail, nouvelle technique…

Avoir une bonne méthode d’identification, être clair dans ses explications

Observez le niveau d’azote liquide

Observez le CO2, température de l’incubateur

Réduisez les accidents : l’identification, information complète lors du passage des

cellules à une autre personne

5. Comment contrôler la contamination

Avoir une bonne formation de technique aseptique

Tenez un inventaire des problèmes survenus dans le

Gardez en tête le niveau de risque ou danger pour vous et aussi pour les autres,

particulièrement lorsque vous travaillez avec des virus, des cellules dérivées humaines

ou primates. Laissez les gants avant de sortir de la salle.

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L’argent et le temps que vous perdez quand vos cellules sont contaminées

Matériel : hotte certifiée, bon usage (pas de flamme, turbulence de l’air...)

Autres conseils

Utilisez des flacons ventilés

Lors du versement de milieu d’une bouteille à l’autre, essuyez la goutte sur le goulot avec

un papier propre ethanolé, avant de refermer le bouchon.

Même chose si vous échappez du milieu entre le couvercle et le pétris. Sinon le milieu

restant est un pont favorable à la pousse bactérienne.

Quand vous utilisez des pétris, refermez bien le sac pour qu’il n’y ait pas de contact avec

l’air, la poussière. Le sac risque de s’ouvrir en tombant sur le côté. Ne laissez pas vos

pétris sans protection sur le comptoir.

La hotte n’est pas un endroit de stockage. Plus vous entrez de matériels sous la hotte, plus

il y de chances que l’air soit mal distribué…

Ne pas pipetter à la bouche. Utilisez des Tips avec filtres pour les pipette-mans.

Utilisez une blouse propre, uniquement pour la culture et pas ailleurs.

Utilisez une bouteille par lignée cellulaire, désinfectez la hotte entre chaque lignée.

Travaillez sans antibiotique.

Aliquotez vos solutions (Trypsin, L-glutamine, autres…)

Réduisez les accidents, voir ci-haut

Il est important d’être vigilant, d’observer ses cellules régulièrement.

Gardez un environnement propre

o Lavez les incubateurs, hotte, microscope et bain-marie de façon régulière

o Nettoyez régulièrement la surface de la hotte, des gouttelettes ou

éclaboussures tombent souvent sans que vous ne les voyiez.

o Changez l’eau des récipients qui contient les pipettes sales régulièrement et

ne pas oublier d’y mettre du javel.

o Nettoyez le rebord des portes de frigos et congélateurs (moisissures)

o Portez des gants élimine la possibilité que les micro-organismes qu’on a sur

nos mains, sous nos ongles se retrouvent dans nos pétris. Les gants ne doivent

pas sortir du labo.

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Faites des tests de stérilité

o Vérifiez le bon fonctionnement de l’autoclave

o Testez vos milieux une fois complétés avant de les utiliser 2 semaines à

30°C et 37°C sur gélose ( trypticase Soy, Blood agar, Sabouraud…)

Détection de mycoplasmes s’il s’agit de cellules qui viennent d’un autre labo. Testez un

nouveau numéro de lot du sérum.

Congélation : les cellules congelées viennent à la rescousse des contaminées. Pour

s’assurer qu’elles ne le sont pas, laissez-les 2 semaines sans antibiotique. Congelez vos

cellules à bas passage avant qu’il n’arrive un problème.

6. Stratégie d’usage d’antibiotiques

Les antibiotiques sont indirectement responsables de la contamination, ils empêchent de faire

ressortir rapidement la contamination.

Avec antibiotiques : on trouve 72% des cellules qui ont des problèmes.

Sans antibiotique : on a trouvé 7% des cellules qui sont contaminées

Travailler sans antibiotique permet vraiment de savoir s’il y a le moindre risque de

contamination. Les situations qui font exceptions sont : dans le cas de culture primaire, lors

de transfections transitoires ou lorsqu’on a besoin d’une grosse quantité de pétris (pour

récolter).

Les antibiotiques ne remplacent pas de bonnes techniques aseptiques

Évitez la résistance aux antibiotiques

80% des mycoplasmes sont résistants à la gentamicine

15% des mycoplasmes sont résistants au ciprofloxacin

28% des mycoplasmes sont résistants à la lincomycin

21% des mycoplasmes sont résistants à la Tyrosine

Quoi faire ?

Il est préférable de jeter ce qui est contaminé et de recommencer le tout avec des cellules

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congelées (saines). Le traitement à l’aide d’autres antibiotiques peut modifier les

caractéristiques des cellules. Notez que la fongizone ne permet pas de se débarrasser des

levures mais d’arrêter leur croissance. L’utilisation massive d’antibiotique peut occasionner

des problèmes de résistance.

Ne pas jeter vos contaminants dans l’évier de la salle de culture. Allez plutôt dans un

autre labo.

7. Stratégie de contamination

Il se peut que pour diverses raisons vous ne sachiez jamais d’où vient réellement la

contamination. S’il s’agit d’un mauvais mouvement sous la hotte, d’une pipette du canon qui

était souillée par un collègue précédent, d’un pétris qui a pris un peu trop l’air ou que la

bouteille que vous avez utilisée est terminée… Cependant, les solutions utilisées sont assez

dispendieuses et avant de tout jeter, il est bon de vérifier la source.

Prévenez les autres utilisateurs, surtout ceux qui partagent le même incubateur. Dans le

cas où il s’agirait de levures, il est important de stopper ou même de prévenir une

épidémie. Par contre, si d’autres gens ont le même problème, voyez s’il y a un lien

commun (cellules, HEPES, etc.).

Vérifiez tous les ingrédients individuellement

Exemple : bouteille milieu complet X, trypsin, L-glut, FBS (aliquote du même no lot, PBS,

autres… Prenez un ml de chaque item mentionné et déposez-les dans 6 ml (environ) d’un

autre milieu sans antibiotique Y dans un petit flacon fermé hermétiquement. Prenez soin de

faire un contrôle négatif avec le milieu Y seul. Le test s’effectue à 37°C durant 1 à 2 semaines

et observez régulièrement et voyez s’il pousse quelque chose. Le type de flacon et l’endroit

pour faire votre test peuvent varier. Si on fait le test dans l’incubateur habituel, vous pouvez

utiliser un flacon ventilé. Contamination ou pas, ça ne sortira pas du flacon.

Mais comme ça prend un certain espace, on peut aussi utiliser n’importe quel incubateur

pourvu que votre flacon soit bien fermé. À cause de l’échange d’air qui se fait (si le flacon

est ventilé et aucun CO2), le pH risque de changer vers un milieu tellement basique que les

protéines vont se dénaturer et flotter à la surface du milieu comme une nappe d’huile. Aussi,

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les bactéries préfèrent un pH acide… L’idéal est d’utiliser des milieux propices à la pousse

bactériennes tels que : LB, gélose sang, etc. Variez les températures, ex : 30°C pour les

levures…

Par contre, la contamination peut provenir des cellules comme tel. Vérifiez si d’autres

collègues qui ont les mêmes cellules ont le même problème que vous. Sinon décongelez un

autre vial et recommencer. Vous pouvez aussi donner un vial en parallèle à un collègue pour

voir…

Si le problème persiste, voyez d’autres possibilités, les appareils…

Un petit ménage s’impose des lieux communs : poignées de portes, le microscope, les

poignées du frigo, la porte et le bain-marie, le téléphone, et tout ce que le monde touche en

général… Un bon nettoyage des hottes s’impose! Il est possible de faire analyser le type de

contaminant par des experts et ces spécialistes peuvent nous faire des suggestions selon les

bactéries ou levures en cause. Voir les antibiotiques à utiliser (résistance). Dans certains cas,

il s’agit d’une source extérieure, une boulangerie à proximité, les conduits d’alimentation

d’air, de la construction dans un local voisin…