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I. Préparation au bac : la présentation du corpus :

Qu’est -ce qu’un corpus de documents ? La première question de l’épreuve du bac de Français est toujours la même : « en trois à six lignes, présentez le corpus de documents. » Cette question, notée sur trois points, peut être formulée différemment, mais l’objectif est toujours le même. Exemples de formulations de la question : - Bac 2016 : « Présentez le corpus en trois à six lignes en dégageant son unité et ses différences. » - Bac 2017 : « Présentez le corpus en trois à six lignes en montrant son unité et ses différences. » Le corpus est un ensemble de trois documents (textes et images) ayant un lien entre eux. C’est ce lien que l’on vous demande de comprendre et de présenter. Il ne faut donc pas présenter les documents un par un, mais les présenter ensemble, en montrant pourquoi il est logique et intéressant de les regrouper et les confronter. Étape 1 : Au brouillon, relevez des informations dans les documents : L’objectif de cette étape est de repérer les points communs et les différences entre les documents. Pour cela, on peut faire au brouillon le tableau suivant :

Quel est le thème commun aux trois documents ?

Doc 1 Doc 2 Doc 3

Qui s’exprime dans ce document ? (= Qui nous donne son point de vue ?). Il faut regrouper le plus d’informations possibles sur celui qui s’exprime.

Quel est l’objectif du document : faire rire, informer, émouvoir, convaincre, faire peur, impressionner, porter un jugement positif, un jugement négatif, … ?

Que dit le document sur le thème abordé ? (faire un rapide résumé)

Étape 2 : Sur la copie, rédigez la présentation du corpus : Une présentation de corpus peut se faire en 3 phrases : - la 1

ère phrase présente le thème abordé par les trois documents.

• Conseil : commencez cette phrase par « ces trois documents sont unis par le thème de… » - la 2

nde phrase présente un point commun entre les trois documents.

• Conseil : commencez cette phrase par « Tous trois ont pour point commun de… » - la 3

ème phrase présente une différence entre les trois documents.

• Conseil : commencez cette phrase par « Toutefois, … » Exemple : imaginons que vous ayez un corpus de trois documents parlant tous les trois de la 1

ère guerre mondiale. Tous les trois

montrent que cette guerre fut horrible, mais les deux premiers documents expriment le point de vue de soldats, alors que le troisième document exprime le point du vue d’un écrivain. Vous pouvez rédiger votre présentation de corpus ainsi : « Ces trois documents sont unis par le thème de la Première Guerre Mondiale. Tous trois ont pour point commun de dénoncer les horreurs de cette guerre particulièrement violente et meurtrière. Toutefois, les documents 1 et 2 expriment le point de vue de soldats ayant directement vécu cette guerre, tandis que le document 3 raconte le point de vue d’un écrivain loin des combats ».

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Exercice : Présentez le corpus suivant : Document 1 : En 1951, le voyageur et écrivain Nicolas Bouvier part pour un an au Japon. Sur place, il rédige des articles pour des journaux. J'ai débarqué, consigné mon bagage à « Tokyo Central » et suis parti au hasard dans cette ville interminable, une brosse à dents dans la poche. C'était un bonheur de marcher dans ces longues avenues rafraîchies par le vent en regardant les visages. Toutes les femmes avaient l'air lavées, tous les passants semblaient s'acheminer vers une destination précise, tous les travailleurs travaillaient et l'on trouvait partout des boutiques minuscules qui offraient pour quelques yens un café fort et bon : petits miracles auxquels, après deux ans d'Asie, j'avais cessé de croire. Cet après-midi-là j'ai bien marché vingt kilomètres au hasard dans la ville. L'air était délicieux. J'ai visité au passage une exposition de photos japonaises d'un goût si exigeant que rien n'y bougeait plus. J'ai regardé les voitures de pompiers passer à toute allure dans des tourbillons de feuilles mortes. Je me suis reposé les pieds dans une église russe en écoutant des chœurs assez nombreux et véhéments

1 pour absoudre

2 la ville entière. Ces avenues sans plan, ces entrepôts, ces librairies noires de

monde, cette marée de jardinets, de maisonnettes inégales qui venait battre contre un canal croupi, contre un bloc d'immeubles ultramodernes... Après huit heures de promenade, je me demandais encore si cela faisait une belle ville, ou même une ville tout court. Puis le soleil est descendu en se gonflant dans un ciel orange, dessinant en silhouette la ligne incongrue des toits, la folle écriture des antennes, des fils électriques et des ballons publicitaires contre un horizon qui virait au rouge, puis la pluie multicolore des néons. J'ai cessé de me poser des questions.

Nicolas Bouvier, Chronique japonaise, 1989 1. Véhéments : violent, fougueux / 2. Absoudre : pardonner les péchés

Document 2 : Xavier Portela est un photographe et réalisateur d’origine belge/portugaise capturant des scènes du monde entier. Dans une série de photos intitulée « Tokyo Glow », Xavier Portela nous immerge dans cette ambiance colorée, dépeignant parfaitement l’énergie de la capitale japonaise.

Document 3 : En 1982, l’écrivaine Marguerite Yourcenar fait un voyage au Japon. Elle se montre très réservée sur la ville de Tokyo. Onze millions de robots impressionnent toujours, même subdivisibles en groupes, sinon en castes, et finalement en individus plus ou moins différenciés comme nous tous. Le tout-Tokyo des mondanités et des élégances internationales ; le Tokyo politique et celui de la finance, fondus l’un dans l’autre ; la foule amorphe

1 des employés de bureau ; les jeunes secrétaires fraîchement

émoulues2 de leurs écoles, arborant le vêtement quasi obligatoire de leur profession, la jupe impeccable et la blouse parfaite ;

[…] ouvriers en bleu avalant leurs nouilles dans de petites gargotes coincées ça et là aux abords de la Ginza3, tout éclaboussée de

néons le soir et de bruit nuit et jour ; onze millions exerçant comme nous tous leurs petites libertés à travers des contraintes si habituelles qu’on ne les sent plus : déblatérer contre le patron, aller le soir au bain public ou aux cafés dans lesquels on s’abreuve de rock, ou bien au cinéma ; choisir de déjeuner d’une soupe aux haricots rouges ou de riz coagulé, flanqué d’un œuf cru, de faire l’amour dans un love hotel où l’on échappe à la promiscuité

4 familiale, ou de dormir sur les couvertures de

couchage à même le sol, dans le chaud cocon domestique. Les termites eux aussi ont sans doute de tels choix dans leurs termitières.

Marguerite Yourcenar, « Tokyo ou Edo », Le tour de la prison, 1991

1. Amorphe : molle / 2. Emoulues : sorties / 3. Ginza : fleuve de Tokyo / 4. Promiscuité : proximité étouffante

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II. Tokyo vu par trois voyageurs :

Questions sur les trois documents du corpus (répondez sur le cahier) : 1. Doc 1. Vrai ou faux ? Justifiez chacun de vos choix par des éléments du texte : 1A. Nicolas Bouvier donne l’impression d’une ville immense. 1B. Nicolas Bouvier donne l’impression d’une ville bien ordonnée. 1C. Nicolas Bouvier donne l’impression d’une ville très calme. 2. Doc 1. Quels sont les sens (vue, toucher, goût, odorat, ouïe) sollicités dans cette description de Tokyo ? 3. Doc 1. Comment comprenez-vous la dernière phrase du texte : « J'ai cessé de me poser des questions » ? 4. Doc 3 : Dans ce texte, Marguerite Yourcenar fait deux métaphores pour décrire les habitants de Tokyo. Quelles sont ces deux métaphores ? Sont-elles positives ou péjoratives ? 5. Docs 1 et 3. Pour montrer que Tokyo est une ville vivante, les deux auteurs utilisent une même figure de style. Parmi ces quatre propositions, laquelle vous semble être la bonne ? Justifiez votre réponse. a. La répétition : le même mot est réécrit plusieurs fois b. L'hyperbole : une exagération pour mettre une idée en relief. c. L'accumulation : on fait succéder plusieurs termes soit pour approfondir la pensée, soit pour l’enrichir ou l’agrandir. d. La personnification : elle attribue des caractéristiques humaines à un objet, un animal... 6. Selon vous, quelle vision de Tokyo la photo du document 2 illustre-t-elle le mieux : celle de Nicolas Bouvier (document 1) ou celle de Marguerite Yourcenar (document 3) ?

III. Étude de la langue : le lexique du jugement : le péjoratif et le mélioratif :

1. Parmi les 20 verbes suivants, classez dans un tableau ceux qui renvoient à un jugement positif et ceux qui

renvoient à un jugement négatif. Abhorrer – Abominer – Adhérer – Adorer – Affectionner – Approuver – Célébrer – Décrier – Dénigrer – Déprécier – Estimer – Exalter – Exécrer – Haïr – Honnir – Mépriser – Priser – Rejeter – Révérer – Souscrire

2. Entourez l’intrus qui se cache dans chacune des listes suivantes :

a. Hostile, tolérant, agressif, xénophobe. b. Novateur, inédit, moderne, traditionnel. c. Harmonieux, repoussant, hideux, difforme. d. Inconvenant, choquant, moral, scandaleux. e. Méprisant, courtois, irrespectueux, vulgaire.

3. Dans les documents 1 et 3 du corpus, les auteurs nous donnent leur point de vue sur Tokyo. Ils émettent un jugement sur cette ville, à l’aide termes mélioratifs (= positifs) et péjoratifs (= négatifs). Relevez :

a. Des termes mélioratifs dans le document 1. b. Des termes péjoratifs dans le document 3.