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Polynésie française Papeete (Tahiti) Bénéficiaire Société Polynésienne des Eaux (SPE) Partenaires - Représentation territoriale de l’ADEME en Polynésie française - Polynésie française (Pays) - Etat Coût (HT) Coût global des investissements : 133,1 k(15,9 MXPF) Financement : - ADEME : 36 k(4,9 MXPF) - Etat (défiscalisation) : 17 k(2,1 MXPF) Bilan en chiffres (2016) - 129 611 KWh produits par an - 26,4 k(3 154 kXPF) économisés par an Date de lancement 2012 MICRO-TURBINES HYDROELECTRIQUES SUR UNE ADDUCTION DEAU Pourquoi agir La Société Polynésienne des Eaux (SPE) est délégataire du service public d’eau potable de la commune de Papeete. Elle exploite ainsi l’ensemble des équipements et ouvrages de production et de distribution pour le compte de la collectivité. En 2009, l’élu municipal en charge de l’eau soumet à la SPE l’idée d’utiliser le potentiel hydraulique du réseau public d’eau potable pour produire de l’électricité. Intéressée, la SPE recense les sites pouvant présenter un potentiel hydro-électrique significatif et exploitable, c’est-à-dire combinant une hauteur de chute suffisante et un débit d’eau suffisant pour être exploitable. Elle retient in fine le site de son siège dans la vallée de la Fautaua. Les travaux proprement dits ont duré 7 mois et l’installation a été mise en service en 2015. L'énergie hydraulique constitue la première source d'électricité d'origine renouvelable dans le monde et en Polynésie française où elle représente 75% de la production d’énergie renouvelable. Elle présente plusieurs avantages qui lui confèrent une très forte valeur ajoutée : elle est renouvelable, elle ne produit ni gaz à effet de serre, ni déchet. C'est par ailleurs une des filières de production électrique les moins chères et, comme elle est locale, elle participe à la réduction de la dépendance énergétique de la Polynésie aux énergies fossiles. Le projet, baptisé Vaimarama, utilise l’énergie potentielle de l’eau qui est captée au niveau de plusieurs ressources et acheminée par une conduite existante pour la turbiner et la restituer dans une autre conduite d’eau potable de plus faible pression. Entraînées par la force de l’eau, les turbines en mouvement génèrent une énergie électrique totalement renouvelable. Dans le cadre de l’accord-cadre ADEME-Territoire de la Polynésie française, la représentation territoriale de l’ADEME en Polynésie française a souhaité accompagner la SPE dans la mise en œuvre de cette installation hydroélectrique sur un réseau d’eau potable, qui constitue la première opération du genre sur le territoire.

ICRO TURBINES HYDROELECTRIQUES EAU … · conduite d’eau potable de plus faible pression. Entraînées par la force de l’eau, les turbines en mouvement génèrent une énergie

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Polynésie française Papeete (Tahiti)

Bénéficiaire Société Polynésienne des Eaux (SPE)

Partenaires - Représentation territoriale de l’ADEME en Polynésie française - Polynésie française (Pays) - Etat

Coût (HT) Coût global des investissements : 133,1 k€ (15,9 MXPF)

Financement : - ADEME : 36 k€ (4,9 MXPF) - Etat (défiscalisation) : 17 k€ (2,1 MXPF)

Bilan en chiffres (2016) - 129 611 KWh produits par an - 26,4 k€ (3 154 kXPF) économisés par an

Date de lancement 2012

MICRO-TURBINES HYDROELECTRIQUES SUR UNE ADDUCTION D’EAU

Pourquoi agir

La Société Polynésienne des Eaux (SPE) est délégataire du service public d’eau potable de la commune de Papeete. Elle exploite ainsi l’ensemble des équipements et ouvrages de production et de distribution pour le compte de la collectivité. En 2009, l’élu municipal en charge de l’eau soumet à la SPE l’idée d’utiliser le potentiel hydraulique du réseau public d’eau potable pour produire de l’électricité. Intéressée, la SPE recense les sites pouvant présenter un potentiel hydro-électrique significatif et exploitable, c’est-à-dire combinant une hauteur de chute suffisante et un débit d’eau suffisant pour être exploitable. Elle retient in fine le site de son siège dans la vallée de la Fautaua. Les travaux proprement dits ont duré 7 mois et l’installation a été mise en service en 2015.

L'énergie hydraulique constitue la première source d'électricité d'origine renouvelable dans le monde et en Polynésie française où elle représente 75% de la production d’énergie renouvelable. Elle présente plusieurs avantages qui lui confèrent une très forte valeur ajoutée : elle est renouvelable, elle ne produit ni gaz à effet de serre, ni déchet. C'est par ailleurs une des filières de production électrique les moins chères et, comme elle est locale, elle participe à la réduction de la dépendance énergétique de la Polynésie aux énergies fossiles. Le projet, baptisé Vaimarama, utilise l’énergie potentielle de l’eau qui est captée au niveau de plusieurs ressources et acheminée par une conduite existante pour la turbiner et la restituer dans une autre conduite d’eau potable de plus faible pression. Entraînées par la force de l’eau, les turbines en mouvement génèrent une énergie électrique totalement renouvelable.

Dans le cadre de l’accord-cadre ADEME-Territoire de la Polynésie française, la représentation territoriale de l’ADEME en Polynésie française a souhaité accompagner la SPE dans la mise en œuvre de cette installation hydroélectrique sur un réseau d’eau potable, qui constitue la première opération du genre sur le territoire.

Le projet Vaimarama est à la fois une aventure technique innovante, mais aussi humaine, car elle fédère autour d'elle les élus locaux de la commune de Papeete, les techniciens de la Polynésienne des Eaux et les agents de l'ADEME. A travers ce projet, nous souhaitions développer ensemble une énergie renouvelable sur le "fenua" et installer la première micro-turbine hydroélectrique sur une canalisation d'adduction d'eau potable en Polynésie Française, afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique pour les générations futures.

M. Heimata Carle, ingénieur à la Société Polynésienne des Eaux

L’ADEME est un établissement public sous tutelle conjointe du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

@ademe www.ademe.fr

Présentation et résultats La première évaluation avait permis d’identifier 7 sites, dont 3 à fort potentiel ont fait l’objet d’une étude d’avant-projet sommaire afin de valider les données, donner des préconisations sur la sélection du matériel ainsi qu’une première estimation des coûts. Suite à cette étude, le site du siège de la SPE a été retenu pour son fort potentiel d’autoconsommation. Ce point est un paramètre important en Polynésie française car le tarif d’achat de l’électricité produite par hydroélectricité est relativement faible (0,10€ - 12,06 XPF HT/kWh), par rapport aux tarifs de ventes (de 0,18 à 0,22€ - 22 à 26 XPF HT/kWh en moyenne tension). Il est donc économiquement plus intéressant d’auto-consommer sa production, plutôt que de la revendre. La production d’hydroélectricité est assurée par un ensemble de micro-turbines placées en dérivation entre deux conduites d’eau potable existantes, avec un différentiel important de pression entre ces deux canalisations. Les micro-turbines sont raccordées au réseau interne d’électricité des locaux de la SPE qui sont situés à proximité : l’essentiel de l’énergie produite est donc bien autoconsommée. Le réseau EDT, toujours raccordé, permet de réguler les paramètres électriques de la turbine en absorbant le surplus d’énergie généré, ou, au contraire, en fournissant l’appoint en cas de forte consommation ou d’arrêt de la turbine.

La production annuelle hydroélectrique avait été évaluée à environ 95 000 kWh, permettant à la SPE de réduire sa facture d’électricité de 22,6 k€ par an. Néanmoins, la production d’élec-tricité la première année a été légèrement inférieure en raison d’une fuite sur le réseau pendant 6 mois qui a réduit le potentiel de turbinage de plus de 30%. Après avoir réparé la fuite et effectué des travaux sur le réseau, la SPE a toutefois enregistré une production accrue dès 2016 (129 611 KWh) et économisé plus de 26 k€ (3 154 kXPF).

Facteurs de reproductibilité L’aboutissement du projet de la SPE et les résultats largement positifs qui en découlent ouvrent des perspectives intéressantes pour le dupliquer sur d’autres sites, en Polynésie française ou ailleurs en France. Un projet similaire est ainsi en développement sur l’île de Nuku Hiva, dans l’archipel des Marquises. Il convient toutefois d’être vigilant au vu de la technicité d’un tel projet, que ce soit dans le choix du site ou la sélection des turbines qui doivent présenter des paramètres de fonctionnement adaptés.

Focus

Les matériels sont spécialement conçus pour turbiner de l’eau destinée à la consommation d’eau potable. La Société Polynésienne des Eaux a donc dû s’assurer de l’utilisation de pièces conformes à des règles sanitaires strictes (certification ACS).

POUR EN SAVOIR PLUS ■ Le site internet de l’ADEME

www.ademe.fr/emr ■ Le site de la Représentation territoriale de

l’ADEME en Polynésie française www.polynesie-francaise.ademe.fr

■ Le site de la Société Polynésienne des Eaux www.polynesienne-des-eaux.pf

CONTACTS ■ Société Polynésienne des Eaux

Tél : (+689) 40 50 58 74 [email protected]

■ Représentation territoriale de l’ADEME en Polynésie française Tél : (+689) 40 46 84 71 [email protected]

Référence ADEME : EMR 193 / Mai 2017