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PROGRAMME DU E

18

Guinée Equatonale

Gabon

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Angola

DEPARTEMENT DE COOPERATION ET DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DU DANEMARK

ORGANISATION DES NATIONS I.5!IES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

DI PROGRAMME POUR LE DEVELOPPEMENTrIMTÉGR:t DESPECHES ARTISANALES EN AFRIQUE DE L'OL1EST

IDAF

Rapport Technique N° 74 décembre 1995

Atelier sur les Approches et l'Aménagement Traditionneldes Pêches en Afrique de l'Ouest

Conakry, Guinée, 13 - 15 noyembre.1995

FAO LIBRARY AN: 370121
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Rapport Technique N° 74 décembre 1995

Atelier sur les Approches et l'Aménagement Traditionneldes Pêches en Afrique de l'Ouest

Conakry, Guinée, 13 - 15 noyembre.1995

par

B.P. SatiaCoordonnateur du Programme DIPA

et

B.W. HoremansExpert du DIPA en Planification des Péches

ORGANISATION DES NATIONS UNTES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURECotonou, décembre 1995

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Les appellations employées dans cette publication et la présentation desdonnées qui y figurent, n'impliquent de la part de l'Organisation des NationsUnies pour l'Alimentation et l'Agriculture aucune prise de position quant austatut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités niquant au tracé de leurs frontières ou limites

La référence bibliographique de ce document est:

B.P. Satia et B.W. Horemans, Rapport de l'atelier sur les Approches Participatives et1995 l'Aménagement Traditionnel des Pêches en Afrique de l'Ouest. Conakry, Guinée,

13-15 novembre 1995. Cotonou, Programme pour le Développement Intégré desPêches Artisanales en Afrique de l'Ouest 103p., DIPA/WP/74

Projet DMAFAO

B.P. 1369Cotonou, République du Bénin

Télex: 5291 FOODAGRI Fax: (229) 33.05.19 Tél: (229) 33.09.25

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LA VISION POUR DEJA PE4E

INTRODUCTION

La strategic de developpement pendant les années 60 et 70 était basée sur la philosophieselon laquelle les pays en développement manquaient de technologie perfectionnée et de capitauxpour accélérer leur développement. L'industrialisation était donc promue dans le but de tirer profitdes abortdantes ressources halieutiques alors disponibles. Cependant, l'essor éconotniqueescompte n'a pas eu lieu et l'approche de developpement s'est tournée vers une stratégie ruraleintégrée oft l'accent est mis sur la communaute tout entière. Cela visait à améliorer les revenus etla qualité de vie à travers l'assistance technique et la participation active de la population depécheurs et de la conununauté.

Dans ce contexte, l'accent était initialement mis sur le concept de Centre Communautairedes Peches (CCP) en tant que moyen de promotion du développement de la peche artisanale.Mais, il s'est avére que la presence d'un ensemble d'installation et de services réunis pour satisfaireles besoins locaux ne garantissait nullement que les structures/installations seraient utilisées ou quele developpement allait se produire. La participation active de la population de pécheurs et lamobilisation des ressources locales et communautaires étaient un impératif en vue d'assurer ladurabilité des initiatives entreprises par les projets de developpement et/ou la communaute.

Jusque-là et d'une fawn générale, le Programme DIPA a travaillé dans un contexte deressource de peche abondante ou apparemment adequate avec une faible pression démographique.Le scenario est cependant en train de changer et il faudra bientôt faire face à la triple contraintede la reduction de stocks de poisson, de la degradation de l'environnement et de la pression d'unepopulation croissante. Comte cela s'est passé dans bien d'autres secteurs, il faut s'attendre à ceque d'autres couches de la population découvrent une nouvelle raison de vivre dans la pecheartisanale renforcant aussi la concurrence pour les ressources entre les artisans pecheurs à laquelles'ajoute la concurrence (16.jà existante entre les peches artisanale et industrielle avec leur effetconsequent sur l'environnement.

Ce scenario requiert la mise en oeuvre continue de la stratégie integrée qui reste valablepour le développement des péches artisanales, mais avec un nouveau comprotnis: l'accent sur leselements et les mécanismes qui favorisent la durabilité des initiatives, sur une Oche responsable,sur les mecanismes pouvant favoriser la decentralisation du pouvoir et des prises de decision parla communauté locale en ce qui concerne l'aménagement des ressources et le développement, etsur le renforcement des capacités nationales pour un aménagement et un développement durableset equitables des ressources, ainsi que sur la consolidation des acquis.

L'OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT

Ainsi, l'objectif de developpement de la troisième phase du Programme DIPA qui a débutéle 1 er juillet 1994 est d'a§surer à vingt pays côtiers d'Afrique de l'Ouest un developpement et unaménagement durables de leur peche artisanale en vue de maximiser les avantages sociaux etéconotniques des communautes de pécheurs en termes d'emploi, de proteines et de revenus. Cecise fera selon une approche integrée et participative en mettant l'accent sur l'équité, le rôle desfemmes, le transfert de technologie, la protection de l'environnement, ainsi que le renforcementdes capacités humaines et institutionnelles.

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Les objectifs immédiats sont:

identifier, évaluer et diffuser les strategies et mécanismes d'aménagement et dedéveloppement durables de la Oche artisanale au sein des communautés de pécheurs;

améliorer les compétences du personnel des Départements des Péches nationaux enmatière de planification du développement et d'aménagement de la Oche artisanale;

renforcer les compétences techniques dans les disciplines de la Oche, principalement entechnologie de la Oche et du poisson;

améliorer réchange d'information et d'expériences relatives à la Oche artisanale dans laregion;

promouvoir la collaboration régionale et sous-régionale pour le développement etraménagement des pécheries artisanales.

Dans ce contexte, le Programme DNA abordera, au cours de son intervention lesprincipaux aspects suivants:

assistance à rélaboration et à la mise en oeuvre d'une politique nationale dedéveloppement claire et cohérente en faveur du secteur;

conseils en matière d'aménagement et d'allocation des ressources entre les différentesflottes de péche artisanale et industrielle, nationale et étrangere;

implication des utilisateurs dans la conception et la gestion des infrastructures à terre;

suivi de revolution du secteur par la rnise en oeuvre d'un systeme d'indicateurséconomiques adapté aux disponibilités financières et humaines;

amelioration des technologies de captures en fonction des ressources disponibles;

augmentation de la valeur du produit final par ramélioration du traitement et de lacommercialisation;

promotion du developpement communautaire en accord avec les le9ons tirées des PhasesI et II, et orienté vers la durabilité des actions entreprises;

amelioration du systéme d'information/communication du Programme.

Il est attendu qu'à la fin de la troisième phase du Programme DIPA, la region disposerad'un noyau d'experts orientés vers les activités de terrain, capables de répondre aux défis dusecteur de la Oche artisanale et de favoriser son développement dans leur pays en conformitéavec les aspirations et besoins des artisans pécheurs.

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TABLE DES IVIATIERES

Pages

Note d'introduction 1

Liste des participants 4

Rapport de l'Atelier 8

Contributions présentées

Les initiatives de recherche - développement dans l'aménagement despêches par collaboration en Afrique de l'Ouest, par B.P. Satia 11

La participation des pecheurs à l'amenagement des pêches artisanales:cas du comité de Oche de Tchonvi (Lac Nokoué, Republique du Benin,par Toussaint A. Adégbité 20

Approche participatives dans l'aménagement des péches artisanales: etudede cas dans le District de Pujehun en Sierra Leone, par Naib B. Iscandari 27

Participation des pecheurs à l'aménagement des pécheries: le cas deGanguel au Senegal, par Ousmane Ndiaye, et Moustapha Kébé 36

Aménagement des pêches artisanales traditionnelles ivoiriennes:cas de la lagune Aby, par Konan Angaman 42

Gestion à base communautaire des ressources de peche en Gambie,par N. Dampha et M. Njie 54

Regard sur l'aménagement traditionnel des pêches dans les zones opérationnelles duprogramme de développement communautaire des pêches de l'Ouest NordOuest (WNW AFCOD) en Sierra Leone, par M. Ritchie P. Jones 63

La Oche de la crevette d'estuaire dans l'estuaire de la Bimbia contribution des pecheursson aménagement, par J.C. Njock 70

Identification et promotion des approches participatives en matière d'aménagementdes peches artisanales: le débarcadère de Boulbinet A. Conakry, Guinée,par Ismaël Keita 76

Rehabilitation de la for& dans le bassin arachidier au Senegal: l'expérience d'un projeten matière d'approche participative et de gestion intégrée des terroirs villageois,par Bakalilou Diaby 81

La co-gestion des pecheries et la peche artisanale en Afrique de l'Ouest,par Robert S. Pomeroy 85

Analyse des dispositions relatives A. la co-gestion des pecheries. un cadre de recherche,par Jesper Raakjaer Nielsen, Sevaly Sen Sten Sverdrup-Jensenet Robert S. Pomeroy 88

Rapport Technique du DIPA N° 74

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Note d'Introduction

L'aménagement des pêches est souvent considéré comme relevant de la responsabilité dugouvernement. Au cours des 4 dernières décennies, les gouvemements, dans plusieurs pays de larégion couverts par le Programme D1PA, ont accru leur rôle dans raménagement de la Ocheartisanale. La conséquence en est que le contrôle local A travers les stratégies d'aménagementtraditionnelles a diminué. Bien que l'Etat soit reconnu comme le garant et l'arbitre en ce quiconceme le partage équitable des ressources afin que le secteur des pêches puisse contribuer demanière continue A. la sécurité alimentaire et au développement socio-économique des générationsprésentes et futures, la capacité effective des agences gouvernementales á contrôler ce qui sepasse dans les zones de pêche éloignées est trés limitée.

Dès lors, les approches conventionnelles de Paménagement basées sur le contrôle centraln'ont connu, jusque FA que des succès limités. Les conditions de libre accès qui prévalent font queles plus importantes ressources halieutiques sont en train d'être surexploitées. Dans beaucoup decas, ce sont les pêcheurs artisans qui souffrent le plus, soit en termes d'accès aux ressources oud'équité. Cependant, il semble que la situation s'améliorerait A. court ou moyen terme, parce queles pêcheurs sont plus confiants quant à leur situation et aux limites de l'aide extérieure et que lesgouvemements sont en train adopter, face au développement, des attitudes plus réalistes beaucoupplus en accord avec les besoins des pêcheurs. Dans ce contexte, il est nécessaire d'aider lesgouvernements et les pêcheurs á trouver les mécanismes et les stratégies pouvant traduire cesaspirations et souhaits en actes concrets.

Bien que les approches conventionnelles présentent de nombreuses possibilitésd'amélioration, d'autres techniques méritent d'être expérimentées d'une maniére simultanée. Unexemple d'approche alternative est l'implication des pêcheurs dans le processus d'aménagementdes ressources. La Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) que le ProgrammeDIPA prône dans ses actions auprès des communautés de pêche a permis de garantir laparticipation des communautés de pêcheurs dans l'identification des problèmes et solutionspriorit'aires et dans la formulation, mise en place et évaluation des activités. Cette technique a étéutilisée avec succès dans la gestion des infrastructures locales de Oche. Cependant, suite A. laconfiscation de l'autorité et des responsabilités locales par le gouvernement national et la méfiancequi s'est installée au fil des années entre des administrations et les pêcheurs, la participation de cesdemiers dans l'aménagement des pêches n'a pas retenu beaucoup l'attention.

Lors de la 8ème Réunion des Fonctionnaires de Liaison tenue A. Pointe Noire (Congo) ennovembre 1994, plusieurs pays ont exprimé leur préoccupation en ce qui concerne la maitrise dereffort de Oche, problème particulièrement difficile dans la pêche artisanale. L'espoir a étéexprimé que la participation des usagers locaux dans le processus d'aménagement des pêches soitune des possibilités d'atteindre cet objectif A cette occasion, l'assistance du DIPA dans ledéveloppement de méthodologies participatives appropriées avait été demandée. Le Secrétariatavait répondu que la collaboration dans ce domaine avec les services du Siège de la FAO avaitdéjà été entreprise. Ce sujet devait également être discuté lors de la réunion du groupe de travaildu COPACE sur raménagement des ressources dans les limites de la juridiction nationaleAgadir, Maroc, en décembre 1994.

Rapport Technique du DIPA N° 74 1

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En réponse aux directives de la genie RFL, le Programme DIPA a adopté le cadreopérationnel ci-dessous dans ses efforts visant à impliquer les utilisateurs locaux dansraménagement des péches:

sensibiliser des autorités gouvernementales, les scientifiques, les administrateurs despéches, les pécheurs etc;

faire un état des lieux sur les experiences participatives dans raménagement des pêcheset tirer des leçons de cette approche pour des ressources renouvelables autres que celles despêches dans la region;

développer une méthodologie visant à promouvoir les approches en partenariat dans ledomaine de raménagementau sein des communautés de péche.

Pour ce qui est la prise de conscience, lors de la neuvième session du Sous-Comité duCOPACE sur raménagement des ressources à rintérieur des limites de la juridiction nationaletenue á Agadir, Maroc du 5 á 9 décembre 1994, le Coordonnateur du Programme DIPA apresenté une communication intitulée "Repenser les strategies d'aménagement des péches dansla region COPACE/DIPA". Cette communication a mis l'accent sur la nécessité de soutenir uneapproche dynamique (pécheurs-gouvemement) dans raménagement futur des ressources. Lapresentation a été bien accueille par les participants qui ont recomrnandé que l'étude du sujet soitpoursuivie.

La sensibilisation est une activité permanente et DIPA poursuit cette oeuvre par voie decorrespondance et contacts directs avec les intervenants dans le secteur. C'est ainsi que lepersonnel du DIPA a discuté ce sujet avec les fonctionnaires de la siege de la FAO, avec lesexperts du projet pour la promotion de la co-gestion des pêches au niveau mondial finance parDANIDA et execute par le Centre International pour la Gestion des Ressources AquatiquesVivantes (ICLARM) et l'Institut de l'Aménagement des Péches (IFM), base au Centre d'Etudesde la Mer du Nord, A. Hirtshals (Danemark). Le Coordonnateur du Programme a participé a unatelier organise par IFM/ICLARM à Hirtshals sur la co-gestion des péches. A cette occasion ila fait une communication sur les initiatives de Recherche-Développement dans l'aménagement despêches par collaboration en Afrique de l'Ouest.

Dans le but de réévaluer les experiences dans l'amenagement par voie participative, leProgramme DIM en collaboration avec ses partenaires a realise 8 etudes de cas sur desapproches participatives et traditionnelles dans l'aménagement des pêches et une etude de cas dansle domaine des fbrets. Bien que souhaitable nous n'avons pas pu faire une etude de cas surl'irrigation ou le partage de l'eau en agriculture. Le Projet Regional sur ramélioration du cadrejuridique pour la cooperation, raménagement et le développement halieutique des Etats côtiersde l'Afrique de l'Ouest, qui est finance par l'Union Européenne et execute par la FAO a étudié lesaspects légaux relatifs a l'implication des utilisateurs dans Paménagement des ressources.

Ces differentes etudes de cas, ainsi que le document "La co-gestion des pécheries et laOche artisanale" par Mr. R. Pomeroy et celle de Mr. J.R. Nielsen, Sevaly Sen, S. Sverdrup-Jensen et Robert S. Pomeroy sur l'Analyse des dispositions relatives á la co-gestion des pécheries:sont les documents de base pour l'atelier sur les "Approches Participatives et l'Aménagement desPêches en Afrique de l'Ouest".

2 Rapport Technique du DIPA N° 74

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L'objectif principal de l'atelier

Les objectifs de l'atelier étaient de:

passer en revue les experiences d'aménagement traditionnel et participatif dans lesecteur des péches en Afrique de l'Ouest;

identifier les interventions possibles en faisant l'inventaire et en réactivant lesapproches participatives en amenagement des péches.

Organisation de l'atelier

L'atelier a été animé par Dr. R. Pomeroy du Centre international pour la Recherche desRessources Aquatiques Vivantes (ICLARM) Manille, Philippines et Mr. S. Sverdrup-Jensen,Institut d'Aménagement des Peches de la Mer du Nord (IFM) Hirtshals, Danemark.

Huit documents ont été présentés sur les approches participatives et traditionnelles enaménagement des peches dans 9 communautés de 7 pays de la region. Une presentation a portésur les approches communautaires dans le domaine de la foresterie rurale au Senegal. Dr.Pomeroy a fait une presentation sur la co-gestion des péches et les péches artisanales tandis queMr. Sverdrup-Jensen a axé sa presentation sur l'analyse d'un cadre de recherche sur les systèmesde co-gestion dans les peches.

Les Recommandations

Les recommandations suivantes ont été faites:

le DIPA en collaboration avec ICLARM et IFM devrait organiser un atelier deformation international au niveau regional sur les concepts de l'aménagementparticipatif (co-gestion) dans le secteur de la Oche;

le DLPA, ICLARM et IFM devraient fournir une assistance A. leurs partenairesdans la region afin d'inventorier les experiences d'approches participatives et lespratiques d'aménagement des pêches,

l'impact des experiences en cours dans la communauté de pêche de Tchonvi auBenin et de la lagune Aby en Côte d'Ivoire devrait 'are evalué

Rapport Technique du DLPA N° 74 3

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Rapport de l'Atelier

Les objectifs de l'atelier étaient de:

passer en revue les experiences d'aménagement traditionnel et participatif dans lesecteur des peches en Afrique de l'Ouest;

identifier les interventions possibles en faisant l'inventaire et en réactivant lesapproches participatives en aménagement des peches.

Huit documents ont été présentés sur les approches participatives et traditionnelles enaménagement des peches dans 9 communautés de 7 pays de la region. Une presentation a portésur les approches communautaires dans le domaine de la foresterie communautaire au Senegal.En plus, les participants ont fourni certaines informations sur la situation dans leur propre pays

Les discussions ont souligné les difficultés rencontrées dans l'implication des pêcheursmigrants dans l'aménagement des pêches.

Les participants ont suivi attentivement deux présentations conceptuelles. La première aporté sur la co-gestion des pêches et les pêches artisanales par Dr. R. S. Pomeroy et la secondepar Mr. S. Sverdrup-Jensen sur l'analyse d'un cadre de recherche sur les systèmes de co-gestiondans les pêches.

Les participants ont remercié le Programme D1PA pour avoir organisé cet atelier sur unsujet de cette importance. Ils ont observé que des pratiques d'aménagement traditionnel existaient

l'époque pré-coloniale. Certaines de ces pratiques ont fait l'objet de publication, d'autres ne sontpas documentées.

Plusieurs pays ont indiqué que l'implication des bénéficiaires dans l'aménagement despéches est essentiel et que le climat politique, social et économique dans leurs pays respectifs estfavorable à l'introduction de cette stratégie. Ils ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de créerune prise de conscience parmi les responsables gouvernementaux, les scientifiques, lesadministrateurs, les communautés de Oche, etc. sur le sujet en raison des problèmes quipourraient surgir lors de la mise en oeuvre de certaines innovations dans certaines communautés.

Dr. R. S. Pomeroy a défini la co-gestion come étant le partage de responsabilité etd'autorité entre le gouvernement et les communautés de Oche locales pour aménager unepêcherie ou d'autres ressources naturelles. La co-gestion couvre différents types de partenariatet de degré de partage du pouvoir et d'intégration des systèmes de gestion au niveau local etgouvememental. II peut impliquer la reconnaissance et la légitimation de systèmes d'aménagementtraditionnel au nive'au local. II implique un certain degré d'aménagement commun de la ressource.Cest-à-dire, un groupe reconnu de pecheurs ou une organisation établit et fait respecter lesrèglementations, les normes et les regulations relatives A. la capture du poisson ou á l'utilisationde la ressource, avec l'assistance du gouvernement.

Dans sa presentation, Mr. S. Sverdrup-Jensen a indiqué que le projet de recherche sur laco-gestion des peches est finance par DANIDA et exécuté en collaboration entre ICLARM; IFM

8 Rapport Technique du DLPA N° 74

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et les partenaires natioanux aux Philippines, Vietnam, Thailande, Indonésie, Malaisie, Zimbabwe,Zambie, Mozambique et si possible l'Afrique de l'Ouest. La recherche comporte deux composante:(a) des études de cas comparatives sur la co-gestion en matière de strategies de co-gestion despêches basées sur la littérature existante et des recherches au niveau national, et (b) l'élaborationde modèles de co-gestion basés sur (a) et testes dasn des sites-pilotes. Un cadre de rechercheunffié permettra la comparaison entre les etudes de cas, les résultats de la recherche nationale etles modèles de co-gestion qui auront été testés sur le terrain.

Le but du cadre de recherche est de décrire et caractériser les facteurs-clés qui influencentles aspects institutionnels et organisationnels des systèmes de co-gestion des peches. Enparticulier, ce cadre permet l'analyse (a) des doits de propriété existants; (b) l'étendue et le niveaud'implication des groupe d'usagers dans le processus de décision; (c) la nature de la représentationdes groupes d'usagers dans le processus de prise de décision et (d) le type d'organisationd'aménagement existant. Les systèmes de co-gestion seront testé pour (a) leur efficience en termesde coats; (b) l'équité en ce qui concerne la representation, la transparence, les effets distributifs;(c) la volonté des usagers de maintenir la productivité de la ressource; et (d) la résilience dusystème d'aménagement.

Les présentations ont fait l'objet de vives discussions. Notamment en ce qui concerne lalimitation des arrangements de co-gestion et les divers indicateurs proposes dans le cadre de larecherche.

Les recommandations suivantes ont été faites.

le DIPA en collaboration avec ICLARM et IFM devrait organiser un atelier deformation international au niveau regional sur les concepts de l'aménagementparticipatif (co-gestion) dans le secteur de la Oche;

le DIPA, ICLARM et lFM devraient fournir une assistance a. leurs partenaires dansla region afin d'inventorier les expériences d'approches participatives et les pratiquesd'aménagement des péches,

l'impact des expériences en cours dans la communauté de Oche de Tchonvi auBénin et de la lagune Aby en Côte d'Ivoire devrait &re évalué.

Les participants ont exprimé leur déception de ne pas avoir bénéficié des informations surles aspects juridiques de l'implication des usagers dans l'aménagement des peches.

Commentaires sur l'Atelier par Dr. Robert S. Pomeroy.

Les études de cas présentées ont donnés des informations utiles sur la gestion par lescommunautés de base des pecheries ouest-africaines. La plupart de cette information est nouvelledans la littérature et offi-e une meilleure compréhension de la gestion des pecheries traditionnelleset de l'approche participative de la gestion.

Dans la région ouest-africaine, nous verrons probablement apparaitre de nouveaux systèmesde gestion basés sur les communautés plutôt que le renouvelement des systèmes traditionnels. Dansla region, il existe plusieurs facteurs qui vont appuyer ou contraindre le développement de la gestion

Rapport Technique du DIPA N° 74 9

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conjointe, de la gestion basée sur les communautés et des systèmes de gestion participative. Il existeune forte histoire de gestion traditionnelle des pêches, bien que beaucoup plus prononcée dans les eauxcontinentales (lacs et rivières) que dans le S zones côtières.

La tendance est A l'augmentation de la participation des pècheurs A la gestion dans beaucoupde pays. Cette participation accrue des pêcheurs apparait comme une réponse A la sur-exploitation, Ala degradation et A des conflits d'utilisation. Il semble qu'il y ait un grand inter& parmi les pécheursune augmentation de la participation dans la gestion des 1:lecheries. Les pêcheurs arrivent à mieuxs'organiser. Plusieurs pays ont leurs entités des pêches, comités, organes de conseil qui sont engagesdans une variété de fonction en gestion. La participation, ofi elle est pratiquée, perrnet un échanged'idées et augmente la comprehension parmi les premiers concernes par la ressource.

Plusieurs contraintes inclueent la presence de pêcheurs étrangers et de pêcheurs migrants dansles eaux communautaires, ce qui mène A des conflits. La sur-exploitation est en augmentation évidente.Il y a aussi un manque d'autorité légale et de decentralisation de la part du gouvernement pour lesactivités des organisations locales. Il y a également une absence de reconnaissance et de legitimisationdes systèmes de gestion tranitionnels.

Plusieurs activités, tant de recherche que de développement, peuvent &re entreprises dansla region sur la co-gestion, gestion des communautés de base et gestion participative despêcheries. Bien que les papiers présentés à cet atelier aient donne beaucoup de nouvelles et utilesinformations, il y a encore beaucoup à apprendre au sujet de ces strategies de gestion. Une etuderégionale utilisant un cadre d'analyse devrait étre entrepris pour documenter et evaluer la co-gestion, la gestion des communautes de base et la gestion participative. Ces etudes peuvent offi irdes informations sur le type de système et l'approche qui existent et sur ce qui fonctionne. Un typed'atelier international sur ce sujet devrait &re organise en Afrique de l'Ouest pour, rassembler lesexperts, les chercheurs, et les agents de développement, des pècheurs, les décideurs pour &hangerl'information et les idées, et mettre en exergue les opportunités pour une gestion durable de laressource offerte par ce système.

Des etudes sur les connaissances indigenes des ressources côtières et leur usage dans lagestion devraient être entreprises. A un certain point, une etude sur les decisions politiques,incluant les facteurs de l'aspect légal, administratif et institutionnel, devrait être entreprise dansles pays de la region pour obtenir une information en appui au développement de la co-gestion,de la gestion basée sur les communautes de base et des systernes gestion participative.

10 Rapport Technique du DMA N° 74

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LES INITIATIVES DE RECHERCHE - DEVELOPPEMENT DANSL'AMENAGEMENT DES PECHES PAR COLLABORATION

EN AFRIQUE DE L'OUEST

PRESENTE A L'ATELIER SUR LA CO-GESTION DES PECHES.HIRTSHALS, DENMARK, DU 29 AU 31 MAI 1995

par

B. P. SatiaCoordonnateur du Programme

RESUME

L'aménagement des peches est souvent considéré comme relevant de la responsabilité dugouvemement. Au cours des 4 demières décennies, les gouvemements, dans plusieurs pays de la regioncouverte par le Programme DIPA, ont joué un rôle accru dans l'aménagement de la pêche. Laconsequence, en est que le contrôle local A. travers les strategies d'amenagement traditionnelles adiminué. L'Etat est reconnu comme le garant et l'arbitre en ce qui conceme le partage equitable desressources afin que le secteur des pêches puisse contribuer de manière continue A la securité alimentaireet au développement socio-économique des generations présentes et futures, la capacité effective desagences gouvemementales à contrôler ce qui se passe dan.s les zones de pêche éloignées est très limitée.Des lors, les approches conventionnelles de l'aménagement basées sur le contrôle central n'ont connu,jusqu'à present que des succès limités. Les conditions de libre accès qui prevalent font que les plusimportantes ressources halieutiques sont en train d'être surexploitées. Dans beaucoup de cas, ce sontles pêcheurs artisans qui souffrent le plus, soit en termes d'accès aux ressources ou d'équité. Cependant,il semble que la situation s'améliorerait A. court ou moyen terme, parce que les pêcheurs sont plusconfiants quant à leur situation et aux limites de l'aide exterieure et que les gouvemements sont en trainadopter, en matière de developpement, des attitudes plus réalistes et beaucoup plus en accord avec lesbesoins des pêcheurs. Dans ce contexte, il est nécessaire d'aider les gouvemements et les pêcheurstrouver les mécanismes et les strategies pouvant traduire ces aspirations et souhaits en actes concrets.

Bien que les approches conventionnelles présentent de nombreuses possibilités d'amélioration,d'autres techniques méritent d'être expérimentées d'une maniere simultanée. Un exemple d'approchealtemative'est l'irnplication des pêcheurs dans le processus d'aménagement des ressources. La MéthodeAccélérée de Recherche Participative (MARP) que le Programme DIPA prône dans ses actions auprèsdes communautes de pêche a permis de garantir la participation des communautés de pêcheurs dansl'identification des problèmes et solutions prioritaires et dans la formulation, mise en place et evaluationdes activités. Cate technique a été utilisée avec succès dans la gestion des infrastructures locales depêche. Cependant, suite A. la confiscation de l'autorité et des responsabilités locales par le gouvemementnational et en raison de la méfiance qui s'est installée au fil des années entre des administrations et lespêcheurs, la participation de ces demiers dans l'aménagement des pêches n'a pas beaucoup retenuPattention.

Le Programme DIPA en collaboration avec ses partenaires, et par les initiatives Recherche-Développement, s'enforce de promouvoir une approche de partenariat dynamique (pêcheurs-gouvernement) comme une importante composante de l'amenagement futur des ressourceshalieutiques.

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Contexte actuel de l'aménagement des pêches en Afrique de l'Ouest

Dans presque tous les pays de la region les ressources halieutiques sont considérées, selonla loi, comtne propriété de l'Etat, mais en pratique, l'accés n'est souvent pas réglementé (Gueyeet Ndiaye 1995) et de fait l'accès aux ressources est libre.

Les méthodes conventionnelles (scientifiques) existantes en matière d'aménagement despeches ont été et sont encore en train d'être mises au point suivant l'approche selon lesquelles lesconnaissances anciennes, les valeurs traditionnelles, et les arrangements institutionnels locaux sontméprisés et ignores. L'implication des pecheurs et autres groupements d'usagers dans le processusd'élaboration est marginale et parfois inexistante. Quelques-uns des modeles d'aménagement sonttout-a-fait spécifiques et mas par de bonnes intentions. Cependant, la capacité effective de nombred'agences des pêches à contrôler ce qui se passe dans des zones de Oche souvent isolées est treslimitée car ces agences n'ont pas les ressources financières nécessaires et dans certains casl'expertise humaine fait défaut.

Des pratiques d'aménagement traditiormelles dont les strategies sont semblables auxsystèmes contemporains ont existé (des restes subsistent encore aujourd'hui) dans beaucoup depêcheries ouest- africaines (Neiland et al 1994a, 1994b, Brainerd 1991, Flood 1994, Weigel1985). La plupart des pratiques traditionnelles n'étaient pas delibérément orientées versl'aménagement, mais il y en avait aussi qui étaient délibérées. Au nombre des strategies nondélibérées ayant des implications/consequences potentielles sur raménagement, il y a le regimefinancier les tabous alimentaires, la superstition ou les interdictions rituelles de péche danscertaines zones, les attitudes negatives envers le poisson et la péche et la magic. Quant auxstrategies délibérées, elles concemaient les restrictions en matière d'engin, les jours de repos etles modifications de l'habitat.

Dans les systemes traditionnels, les anciens, les pécheurs et autres groupements d'usagersdécidaient collectivement celui qui doit avoir le droit ou plus exactement stewordship: intendancela competence pour formuler et faire appliquer les regles et directives en ce qui concernel'exploitation des ressources halieutiques voisines ou se trouvant dans leur localité pour le bien-être de tous ceux qui sont concernés. Tout le monde doit adhérer à ces regles et directives. Detelles pratiques ont semble avoir bien fonctionné dans la plupart des cas grace à la forte cohesionde groupe, l'insistance sur les obligations sociales, le concensus base sur la prise de decision, ledegré élevé de conformité sociale ainsi que les sanctions sociales au sein du groupe (Hviding etJul-Larsen 1993). Le remplacement de ces systèmes traditionnels et rignorance des arrangementsinstitutionnels communautaires peuvent être attribués à un besoin de restructurationinstitutionnelle, l'apparition de l'Etat nation et la soi-disant modernisation technologique qui estapparue dans la region au cours des 40 dernières années.

En somme;les pratiques en matière d'aménagement des peches ont été influencées par desconcepts occidentaux et par la sagesse conventionnelle qui prevaut dans la gestion des ressourceshalieutiques occidentales et qui favorise des contrôles forts, bien informés et centralises. Cettesagesse conventionnelle est le reflet de la pensée d'une époque qui a fait l'éloge de l'élitismetechnologique et créé une élite bureaucratique pour gérer les affaires de l'Etat. Mais plusieurs desarrangements actuels n'ont pas réussi à coordonner et à limiter les nombreux usagers. Lespêcheurs ont tendance à faire fi des arrangements gouvernementaux en matière d'amenagement

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ou tout simplement les contournent. Quant aux gouvernements ils n'ont pas les moyens de leurpolitique. L'absence d'aménagement efficace des péches dans la plupart des pays de la région est

l'origine des principaux conflits et gaspillages ainsi que de la diminution des ressources (Satiaet Horemans 1994, Alverson et al 1994, Weigel 1985). Les techniques conventionnellesd'aménagement se sont également montrées inefficaces dans la conservation des ressources, larecherche de l'équité et refficacité économique. La surexploitation des ressources prive denombreux petits pêcheurs de moyens de subsistance.

L'approche conventionnelle ne semble pas convenir aux pays de la région caractérisée pardes moyens financiers et une expertise limités en matiere d'aménagement des ressourceshalieutiques dans des zones éloignées. Bien que les approches conventionnelles présentent denombreuses possibilités d'amélioration, il n'en demeure pas moins que de gros efforts restentfake pour examiner toutes les alternatives possibles pour un aménagement correct des ressourceshalieutiques dans la région, notamment parce que la souveraineté nationale sur les ressourcesaquatiques vivantes a été renforcée à travers les pouvoirs conférés par plusieurs conventionsinternationales et autres instruments juridiques établis au cours des deux dernières décennies

Approche de partenariat pécheurs-Etat dans l'aménagement des péches

Vu l'état des stocks des ressources halieutiques dans la région, il est évident queraménagement des ressources renouvables possédées en commun telles que les ressourceshalieutiques ne peut pas se faire uniquement par des décrets ou par des textes administratifs.Tout système d'aménagement efficace doit se baser sur les meilleurs conseils scientifiquesdisponibles. Il est nécessaire de prendre en considération aussi bien les facteurs biologiques, socio-économique et culturel que le contexte local: les usagers et les autres personnes directementconcernées par les ressources ainsi que l'environnement politique et institutionnel dans lequelrésident les usagers. L'évaluation des stocks et le suivi/contrôle des ressources sont égalementessentiels en matière d'aménagement.

D'autres branches de la science de l'aménagement ont découvert au fil des ans que lesréglementations compliquées sont improductives et que les autorités externes ne sont pas desgaranties d'utilisation efficacité des ressources. Les coats d'un système de gestion sommet-basetendent à &re très élevés et administrativement inefficaces surtout l'autorité de gestion extérieureest loin et manque d'expérience de terrain (Berkes et al 1991). Il est également difficile et coflteuxd'appliquer les sanctions. Le processus d'aménagement base-sommet peut lui aussi étre inefficacecar les usagers ne possèdent pas la connaissance scientifique.

L'ironie, c'est que les pays d'Afrique de l'Ouest ont copié des règles et réglementations, desconcepts et techniques d'aménagement occidentaux, et que lorsque les gestionnaqires dans cespays s'orientent vers des contrôles gouvernementaux plus stricts, les responsables dans les paysoccidentaux, asiatiques et du Pacifique, eux, s'orientent vers le transfert de responsabilité auxusagers, la diminution des réglementations et la gestion coopérative (FAO 1994, Pomeroy 1994)

L'homme a une capacité innée d'améliorer sa qualité de vie. Souvent ce qu'il faut c'estl'appui pour organiser et mobiliser les ressources disponibles afin de satisfaire les besoins.L'expérience a montré que la planification et la mise en oeuvre de l'aménagement des péches peut&re une entreprise complexe. Dès lors, il est peu probable que les communautés de Ochepuissent, par elles-mêmes, réussir à l'appliquer.

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En matiére d'aménagement des péches l'accent devrait donc étre mis sur une Approchede Partenariat plus dynamique qui repose-sur les compétences traditionnelles, l'utilisationrationnelle des ressources, les connaissances anciennes ainsi que les arrangementsinstitutionnels locaux complétés par la capacité des gouvernements a creer un environnementpropice: conseils scientifiques, législation, suivi, surveillance, contrôle et autre assistance.

L'approche de partenariat est A. mi-chemin entre les préoccupations de l'Etat en matièred'aménagement des péches visant A garantir l'efficience et l'équité et celles des collectivités enmatière d'auto-gouvernance, d'auto-réglementation et de participation active. Il ne s'agit pas d'uneapproche consultative mais plutôt participative, c'est-à-dire que les pêcheurs doivent avoir leurmot A. dire dans le processus de prise de décision et doivent pouvoir appliquer des décisions decontrôle. Tout comme n'importe quel processus participatif, il y a une hiérarchie desarrangements, un processus progressif de responsabilisation qui est complexe et nécessite desefforts A. long terme (Arnstein 1969).

L'approche de partenariat ne saurait &re perçue comme la seule stratégie pour régler tousles problèmes d'aménagement des péches. En effet, compte tenu des différents conditions,processus, besoins et demandes dans le secteur des pêches, il n'y a pas une simple solutiond'aménagement adaptée à toutes les communautés, á tous les pays ou à toute la région.L'approche de partenariat dynamique doit &re considérée comme une parmi les nombreusesstratégies d'aménagement adaptées à certaines régions et situations. A l'intérieur de l'approche departenariat, il y a une série d' alternatives (Lawry 1992, Ruddle 1994)

Toutefois, nous pensons que l'approche de partenariat dans raménagement des ressourceshalieutiques pourrait, en cette période de récession économique, servir de base A. une fondationplus solide pour ce qui est des économies locales des communautés de pêche. L'approche pourraitêtre une question cié dans l'application des principes de développement économique des pécheriesdurables sur le plan environnemental, approprié sur le plan culturel d'autant plus qu'elle estprobablement compatible avec les besoins locaux et peut relever le niveau de leadership dans lescommunautés de péche.

Quelques avantages et contraintes potentiels de l'approche de partenariat

L'approche de partenariat a plusieurs avantages potentiels, comme l'atteste les travaux deplusieurs scientifiques (Jentoft 1989, Pinkerton 1989, Lawry 1992)

elle peut &re plus économique en termes d'administration et de mise en oeuvre que les systèmesde contrôle centralisé;

_

elle utilise au maximum le savoir et l'expertise locale pour fournir des informations sur la basedes ressources et coMpléter les informations scientifiques pour l'aménagement;

elle permet à la communauté de mettre au point une stratégie d'aménagement qui répondeses propres besoins et conditions biophysiques et socio-économiques;

elle confère un sens de propriété sur les ressources ce qui rend la communauté plus responsablequant A. la durabilité des ressources;

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elle peut permettre de réduire les conflits sociaux et de maintenir ou d'améliorer la cohésionsociale dans la communauté;

il faut s'attendre A. un degré plus élevé d'acceptabilité et de conformité dans la mesure où lespécheurs respecteront probablement les règles car elles complètent les valeurs culturelles et aussiparce qu'elles sont perçues comme étant bénéfiques pour les individus et la communauté toutentière;

elle complète les stratégies de développement communautaire et peut aussi assurer l'équité.

Cependant, plusieurs facteurs peuvent aussi empêcher l'adoption d'une approche departenariat:

* Les autorités locales sont devenues relativement inefficaces suite A. l'intervention extérieure etplus tard à l'aménagement centralisé des ressources qui a remplacé l'autorité et la responsabilitélocales. L'instauration de contrôles au niveau local nécessitera un renversement des vieillestendances et la lutte contre la méfiance qui s'est installée au fil des années;

Il se pourrait qu'il n'y ait pas de leadership au sein de la communauté pour initier et soutenirl'approche de partenariat;

Certaines caractéristiques particulières des ressources telles que les comportements de pêchemigratoire dans la région rendent l'aménagement des ressources difficile pour la communauté;

les attitudes paternalistes des responsables qui considèrent l'aménagement scientifique desressources halieutiques comme relevant de leur mandat et de leur responsabilité;

le manque de volonté des politiciens à prendre des décisions importantes probablementcaueuses sur le plan politique et A transférer l'autorité en matière d'aménagement;

les difficultés à délimiter les frontières entre différents groupes ou communautés d'usagers ycompris les non-usagers de la Oche avec les conflits potentiels qui peuvent résulter des processusde délimitation,

plusieurs pêcheries côtières sont sur-capitalisées et le risque qu'il y a A. changer les stratégiesd'aménagement des pêches peut étre trop élevé pour certaines communautés et certains pêcheurs;

le manque d'alternatives en matière d'emploi et une forte pression démographique sur lesressources

Proposition de cadre pour la promotion de l'approche de partenariat dansl'aménagement des p'èches

Le Programme DIPA a, au cours des deux dernières années, renforcé ses activités sur lapromotion de rapproche participative dans le développement et la gestion des infrastructures deOche et des activités communautaires (Satia et Hansen 1995, Satia 1995, Reusen et Johnson1994). Le Programme a aussi entrepris des études sur la relation entre croissance démographique

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et aménagement/développement des peches (Heinbuch 1994, Demuynck et Detmac Associated1994). Le Programme est en train d'étudier les strategies d'aménagement traditionnel dans uncertain nombre de pays et notamment l'approche d'aménagement en collaboration adoptée par lesprojets associés au Programme DLPA. Auparavant DIPA a fait un etude detainee de la migrationdes pecheurs en Afrique de l'Ouest (Haakonsen et Diaw 1991)

Les leçons tirées de ces etudes et bien autres sont que:

les pêcheurs sont plus confiants quant à leur situation et aux limites de l'aide extérieure;

les gouvernements sont en train d'adopter, face au développement, des attitudes plusréalistes beaucoup plus en accord avec les besoins des pecheurs;

il est urgent d'en savoir plus sur les organisations communautaires chez les pécheurs et demieux apprécier le rôle potentiel des communautés locales dans l'aménagement des ressources;

l'analyse des etudes de cas des systèmes existants servira de base á une comprehension descontextes économiques, politiques et idéologiques dans lesquels fonctionnent ces systèmes;

il est nécessaire de promouvoir l'implication des pêcheurs dans l'aménagement desressources

De ce qui precede, il est evident que nous devrons aider les gouvernements et lescommunautés de pêcheurs á formuler un nouvelle théorie et des experiences en matièred'aménagement des péches. Mais celle-ci nécessite de renverser des vielles tendance et de luttercontre la méfiance qui s'est installée au fil des années entre les autorités et les pecheurs. C'estpourquoi le Programme DIPA est très prudent dans le travail qu'il merle avec ses partenaires quisont: les Directions des Pêches, les institutions de recherche, les Organisations non-gouvemementales (ONG) et les projets associées (projets de peche existants), dans son ambitionde promouvoir les mécanismes participatifs dans l'aménagement des peches.

Le cadre opérationnel adopté par le Programme DIPA s'articule sur trois axes:

sensibiliser des autorités gouvernementales, les scientifiques, les administrateurs despéches, les pécheurs etc,

faire un &at des lieu sur les experiences participatives dans l'aménagement des péches ettirer des leçons de cette approche dans la region pour des ressources renouvelables autres quecelles des peches, par exemple dans les domaines des forêts et de l'irrigration;

developper une méthodologie visant à promouvoir les approches au partenariat dans ledomaine de l'aménagement des pêcheries au sein des communautés de peche.

Pour ce qui est la prise de conscience, lors de la neuvième session du Sous-Comité duCOPACE sur l'amenagement des ressources à l'intérieur des limites de la juridiction nationaletenue à Agadir, Maroc, du 5 á 9 décembre 1994, DIPA a fait un communication intitulée"Repenser les strategies d'amenagement des peches dans la region COPACE/DIPA". Cettecommunication a mis l'accent sur la nécessité de soutenir une approche dynamique (pecheurs-

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gouvernement) dans raménagement futur des ressources. La presentation à été bien accueille parles participants qui ont d'ailleurs recommandé que l'étude du sujet soit poursuivi.

La sensibilisation est une activité permanente et DIPA poursuit ce travail par voie decorrespondance et contacts directs avec les intervenants dans le secteur.

Dans le but de réévaluer les experiences dans l'aménagement par voie participative, leProgramme DLPA en collaboration avec ses partenaires est en train de faire l'état des lieux desapproches participatives et traditionnelles dans l'aménagement des peches (8 etudes de cas) etautres ressources renouvelables telle que fôrets (une etude de cas). Le Projet Regional surramélioration du cadre juridique pour la cooperation, l'aménagement et le développementhalieutique des Etats côtiers de l'Afrique de l'Ouest, qui est finance par l'Union Européenne etexecute par la FAO est en train d'étudier les aspects légaux relatifs à l'implication des utilisateursdans l'aménagement des ressources.

Ces différentes etudes de cas feront objet d'un atelier regional sur le theme "Les ApprochesParticipatives et l'Aménagement des Peches en Afrique de l'Ouest" qui se tiendra à Conakry,Guinée du 13 au 15 novembre 1995.

Un résultat majeur attendu de cet atelier est un série de recommandations permettant depréparer des directives pour promouvoir et renforcer le développement de l'approche enpartenariat dans l'amenagement des peches en Afrique de l'Ouest.

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LA PARTICIPATION DES PECHEURS A L'AMENAGEMENT DES PECHESARTISANALES: CAS DU COMITE DE PECHE DE TCHONVI (LAC NOKOUE,

REPUBLIQUE DU BENIN)

par

Toussaint A. AdégbitéResponsable National du Projet "Promotion Pêche Lagunaire" (PPL)

Cotonou, Bénin

Introduction

Au Bénin, l'idée de faire participer les pêcheurs à l'aménagement des péches est récente.En effet, elle date de 1989, au moment où l'on a commencé par se rendre compte, grace au suivibiostatistique mis en place par le Projet "Promotion de la Péche Lagunaire" (PPL), que lesressources halieutiques des principaux plans d'eau du sud-Bénin, étaient réellement etsérieusement menacées. Mais les premières concrétisations de cette idée ne virent le jour qu'en1993 avec l'installation des premiers comités de pêche dans le Département de l'Ouémé (Régionsud-est du Bénin). Ainsi en 1993, 33 comités de pêche (CP) ont été élus dans les villages riverainsde plans d'eau, à raison d'un comité par village. Pour diverses raisons que l'on évoquera plus loin,la plupart de ces comités de péche ne sont pas encore pleinement opérationnels, mis A. partquelques-uns tels que ceux de Tchonvi, d'Agonly... qui font preuve de vitalité et de dynamisme.Le présent document s'attache à présenter l'expérience de 3 ans de fonctionnement du comité deOche de Tchonvi.

1. La Oche dans le Village de Tchonvi

Tchonvi est un petit village situé au sud-est du lac Nokoué (12 000 ha) à environ 20 kml'est de Cotonou. Tchonvi fait partie de la plaine inondable du lac Nokoué et sa population est

constituée uniquement de pêcheurs.

1.1 Les Ocheurs et les engins de Oche

Tchonvi compte environ 600 pècheurs appartenant à l'éthnie Xwala, et pratiquant lesmétiers aussi divers que: les filets calés, les filets trainés (pour la pèche crevettière), les carrelets(crabes), les nasses et répervier.

11 faudrait aussi signaler la pratique de certaines formes de pisciculture extensive telles quel'acadja et les trous à poissons que pratiquent-une proportion non négligeable de pécheurs.

Les pêcheurs utilisent surtout des pirogues monoxyles. On en compte aujourd'hui environ50, provenant le plus souvent du Nigéria.

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1.2 La production

Le lac Nokoué (12 000 ha) qui n'en est plus un puisque ses eaux sont alternativementdouces ou saumkres, de novembre en juin, est la principale zone de pêche. Il arrive cependant quel'on retrouve, sur la lagune de Porto Novo située plus A. l'est et reliée au lac Nokoué par un chenaldes pécheurs originaires de Tchonvi.

La Oche se fait en toute saison, mais elle est surtout productive de novembre à juin, aucours de la période de l'étiage lorsque les especes, plus d'une trentaine: les cichlidae, les cupleidaeet les crustacés, sont pêchées. En effet, pour une production totale estimée A 57 tonnes environen 1993, ces 3 familles représentent respectivement: 28 %, 3,5 %, 56 %.

Les captures de crustacés comprennent les crabes (28 %), la crevette rose (33 %) trèsrecherchée à cause de sa valeur marchande. A l'heure actuelle, le kilogramme de crevette fraichecoate plus de 1 500 FCFA contre 500 à 600 FCFA pour les cichlidae et les cupleidae.

1.3 Commercialisation et conservation des produits de la pêche

La quasi-totalité de la production halieutique est commercialisée par les femmes depécheur. Une part non-négligeable de la production crevettière échappe à cette règle car elle estdestinée aux usines de traitement pour l'exportation. En 1993, Tchonvi a produit environ 19tonnes de crevettes fraiches.

Comme la crevette, les autres produits sont vendus, en grande partie, à l'état frais. Seulce qui n'a pas été commercialise en matière de crevette et cichlidae, est conserve A l'état fumé. Lescrevettes, poissons, crabes et huitres sont conserves frits et les poissons sont séchés.

2. L'administration de la Oche

2.1 L'administration traditionnelle (avant la colonisation)

Dans les regions riveraines des principaux plans d'eau du sud-Bénin où l'activité halieutiqueavait une grande importance (lac Ahémé au sud-ouest, lac Nokoué au sud, lagune de Porto-Novoau sud-est), la péche était soumise A. un ensemble de regles orales fondées sur certains principes.

Partant du fait que les ressources halieutiques sont un patrimoine commun, leurexploitation est libre par consequent

Mais ces ressources halieutiques sont épuisables et de ce fait la communauté doitl'exploiter -de manière à ne pas les détruire, mais plutôt A en assurer la conservation. Cetteresponsabilité collective découle de la volonté d'assurer la conservation des ressourceshalieutiques. Néanmoins, l'administration a mis en place des sanctions qui revenaient à un groupede sages ou A un chef dont l'autorité était reconnue par toute la communauté.

Dans certaines localités, en l'occurence dans les regions riveraines du lac Aherne, il y avaitune administration de la péche très hiérarchisée au sommet de laquelle on trouvait le Zounon, quien plus de ses prérogatives royales, était considéré comme le "chef de l'eau" A lui revenait

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Pédiction et le contrôle de Papplication des règles. Sous le Zounon, on retrouvait au niveau deslocalités dependant de celui-ci, les chefs féticheurs représentants du "chef de l'eau".

Autour du lac Nokoué, sur les rives duquel se trouve Tchonvi, l'administration de la péchen'était pas aussi hierarchisée; mais tout pécheur savait qu'il devrait respecter un certain nombrede règles consacrées par la coutume et au respect desquelles veillent les sages aides en cela partout le village, et les divinités protectrices du village. La réglementation traditionnelle oralecomportait donc certaines dispositions telles que:

l'institution d'un jour d'interdiction de la pêche. En general, ce jour coincide avec le jour dumarche Tokpa;

l'utilisation des filets à mailles fines, ainsi que de toutes pratiques et techniques de péchepouvant nuire à la qualité de l'eau ou aux ressources était interdite, de mérne que

la Oche dans certaines zones dites sacrées. Il faut signaler ici que le choix et la delimitationdes dites zones repond à une bonne connaissance de la biologie des espèces cibles et dePécosystème. En general, les zones sacrées sont la plupart du temps des frayères ou desnurseries et non pas des zones choisies au hasard.

Bien qu'elle soit fond& sur des connaissances empiriques, la réglementation traditionnellede la Oche vise la protection, la conservation du milieu aquatique et de ses ressources vivantes.Son efficacité était telle qu'à un moment donne, en particulier avant la creation de la Direction desPêches, le colonisateur a &I s'en servir.

L'efficacité de la réglementation traditionnelle était assurée par le fait que Pautorité dessages charges d'édicter les règles et de les faire respecter s'exercait à travers les divinités de l'eaureconnues et adorées par tous. Vus comme dépositaires de la puissance de ces divinités, les sagesétaient fort craints par le sens et le respect de toute chose sacrée qui caractérisent les populationsafricaines en general, et les pécheurs en particulier.

L'efficacité était assurée également par ce fait que chaque pécheur était conscient que lecontrôle des règles appartenait à l'ensemble de la communauté et qu'il serait deraisonnable de lesenfreindre ou de les contourner.

L'efficacité de la réglementation tradionnelle va pourtant s'estomper progressivement àcause de la mise en place de l'ordre colonial qui va depouiller les chefs traditionnels, à la foisdétenteurs de pouvoir religieux, et responsables de Padministration du village, de leur pouvoirpolitique. Peu à peu, ils perdront tout droit de coercition sur leurs anciens sujets. De sfircroit,Pinfluence conquérante des religions monothéistes, c'est-à-dire le christianisme et Pislamismeattenuera ou méme fera perdre la croyance en la toute-puissance des divinités protectrices del'eau. Le pêcheur pensera qu'il pourra prendre maintenant des libertés vis-à-vis des prescriptionsdes anciens dieux qu'il adorait.

Ainsi les conditions favorables au non-respect de la reglementation traditionnelle vonts'établir. Malheureusement, cette situation debouchera sur un vide juridique qui durera de 1907à 1939 date à partir de laquelle l'Etat confiera l'administration des péches continentales à laDirection des Eaux, Foréts et Chasses, et celle des péches maritimes à la Direction de l'Elevage.

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2.2 L'administration officielle des pêches

En 1963, l'Etat dessaisit la Direction des Eaux, Foréts et Chasses de radministration despêches continentales et la Direction de lElevage, des pêches maritimes pour créer la Direction desPéches qui comprend sur le plan national, une structure centrale nommée Direction des Pêches.Sur le plan régional des structures, correspondant aux six grandes régions administratives duBénin, mais qui &pendent des Centres d'Action Régionale pour le Développement Rural(CARDER), ont vu le jour.

2.2.1 La structure centrale de l'administration des pêches

Elle comprend 3 services dont celui du Suivi et du Contrôle des Ressources HalieutiquesC'est à ce service que revient la gestion des ressources aquatiques vivantes, le contrôle del'application de la réglementation étant rattribution de l'une de ses composantes dénommée Policede Pêche.

La Police de Pèche a compétence pour opérer sur tous les plans d'eau du Bénin maisl'exécution effective et efficiente d'une telle mission suppose, compte tenu de la dispersion desplans d'eau intérieurs béninois, la &centralisation de la police de péche, l'existence d'un personnelsuffisant et de moyens matériels adéquats. Malheureusement, ceci n'est pas le cas, et constitue laplus grande faiblesse de cette structure condamnée à l'inefficacité dès sa création.

11 faut souligner cependant que la Police de Oche n'est pas rest& inactive, mais très vite,elle s'est rendue compte que l'ampleur et la complexité de sa mission nécessitaient la définitiond'une stratégie autre que celle qui a été mise en oeuvre jusque là. Il fallait peut-être inviter lesstructures régionales de Padministration des péches, en tant que structures ayant essentiellementpour vocation, la vulgarisation, à mettre l'accent sur la sensibilisation des pêcheurs au respect dela réglementation des pêches.

2.2.2' Les structures régionales de l'administration des pêches

Les structures régionales sont d'abord des structures de vulgarisation, de sensibilisationau respect de la loi en matière agricole, la répression n'intervenant que de façon exceptionnelle.

Au niveau de la Direction Générale du CARDER, l'administration des pêches estreprésentée par un agent spécialisé en Oche qui apporte un appui technique aux Techniciensspécialisés en Oche chargés, eux, de soutenir teclmiquement les Agents Polyvalents deVulgarisation dans leur fonction d'encadrement direct des paysans et pêcheurs.

Ainsi, un Technicien spécialisé doit couvrir plusieurs Agents Polyvalents de Vulgarisation.Mais la réalité en ce qui conceme spécifiquement la Oche est que non seulement le personnel, auxdifférents niveaux de la hiérarchie est insuffisant (7 TS-pêches pour 10 APV pour plus de 60villages comptant plus de 15 000 pêcheurs) mais encore la plupart des APV n'ont reçu aucuneformation en Oche.

On comprend donc que le pécheur est pratiquement abandonné à lui-même, s'habituant,peut-étre sans le vouloir, aux pires pratiques contraires à une exploitation rationnelle desressources

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Ces mauvaises pratiques sont devenues d'autant plus familières, que le pécheur, confrontéA une baisse de plus en plus évidente des rendements, s'appauvrit et recherche tous les moyenspour survivre. C'est donc dans ce contexte bio-économique difficile en partie généré par uneadministration peu efficiente qu'est née l'idée de faire participer les pecheurs eux-mémes A. lagestion des ressources halieutiques en suscitant la creation des comités de Oche.

3. Les Comités de Pêche: le cas du Comité de Pêche de Tchonvi

Comme nous l'avons mentionné plus haut, les comités de Oche répondent A la volonté del'administration presque impuissante, devant la surexploitation des ressources halieutiques desprincipaux plans d'eau, à inverser la tendance au déclin des stocks des principales espèces ciblesdes lacs et lagunes du Benin.

De par son origine, sa composition et ses objectifs, le comité de Oche de Tchonvi nediffère pas des autres comités, quoiqu'il soit particulièrement dynamique.

3.1 Composition du Comité de péche de Tchonvi

Le comité de péche de Tchonvi est compose d'un groupe de cinq pêcheursdémocratiquement élus par les pêcheurs du village réunis en assemblée générale. Le comitécomprend:

un president- un secrétaire

un rapporteur- un responsable A l'organisation, à l'information et A. la formation- un trésorier

'lest important de remarquer que le bureau cite ci-dessus est constitué de telle sorte queles principaux engins de pêche utilises par les pécheurs du village sont représentés. Soucieux defaire régner, au sein du comité, un certain équilibre qui pourrait favoriser le consensus dans laprise de toute decision relative A. l'exploitation et A. l'aménagement des ressources halieutiques,chaque membre du bureau représente un engin qu'il pratique.

3.2 Objectifs du Comité de Péche

Eu égard A. l'état inquiétant des ressources halieutiques et ä la paralysie de la police depêche, le comité de péche est, en matière de gestion et d'aménagement des ressources, le principalinterlocuteur et l'auxiliaire de l'administration des peches. Ce comité a pour objectifs:

de contribuer à l'exploitation rationnelle des ressources;de sensibiliser et informer les riverains sur les dispositions légales et réglementairesen vigueur;de veiller au respect des règles traditionnelles visant la protection du milieu et desressourcesde servir de cadre de concertation et de conciliation dans le règlement desproblemes socioprofessionnels qui pourraient survenir dans les limites de sajuridiction, le village ou la commune.

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Comme on le voit, le comité de pêche est appelé à jouer un rôle de premier plan et c'estpourquoi tout doit étre mis en oeuvre pour lui assurer un bon fonctionnement.

3.3 Fonctionnement des Comités de Péche

Compte tenu de l'importance du rôle qu'il est appelé à jouer, la création, les attributionset le fonctionnement du comité de Oche reposent sur un document juridique qui,malheureusement, reste A. l'état de projet. Son mode de fonctionnement le plus important est relatifaux prises de décision qui doivent se faire par consensus.

3.4 Bilan des activités du comité de Oche de Tchonvi

La première remarque qu'appelle l'examen du bilan des activités des comités de pêche estque ce bilan varie d'un comité a un autre, selon l'enthousiasme et la &termination des membresdes bureaux qui les animent. A cet égard, le bilan du comité de Oche de Tchonvi nous paraitpositif

En matière d'aménagement de la zone de Oche, une bonne proportion des pécheurs deTchonvi pratique l'acadja créant ainsi des conffits du fait du rétrécissement de l'espace disponiblepour la pratique des autres métiers. Afin de régler ces conflits, le CP a pris l'initiative deréorganiser les acadjas en demandant l'assistance de l'administration des pêches.

En ce qui concerne le respect de la règlementation des pêches, l'usage de filet A. maillesfines est interdit, surtout la pratique du filet dénommé "mèdokpokonou" qui est une espèce deverveux

Quant A. la conservation de la nature, le CP est conscient de l'importante quantité debranchage utilisée dans les acadjas et des conséquences éventuelles d'une telle pratique surl'environnement. Ainsi, le CP a demandé que le PPL l'approvisionne en plantules pour la créationde Périmètres reboisés. Il importe de signaler aussi que la plupart des membres du CP ont despérimètres reboisés.

Le règlement pacifique des conflits entre les pêcheurs d'un village voisin et ceux deTchonvi est facilité par des contacts entre le CP de ce village et celui de Tchonvi. Il fautcependant faire remarquer que pour obtenir ces résultats le CP de Tchonvi doit surmonter chaquejour des difficultés de toutes sortes, difficultés liées A. des blocages psychologiques, sociologiqueset des contraintes matérielles qui pourraient mettre en péril l'expérience des comités de péche.

4. Perspectives d'avenir et conclusion

La volonté de fake participer le pêcheur à la gestion des ressources halieutiques relève auBénin d'une attitude nouvelle de l'administration des pêches face au problème de la surexploitationdes ressources. De méme, pour le pecheur habitué à penser que la gestion des ressourceshalieutiques revient à l'Etat seul qui doit faire respecter les textes par la force, il s'agit d'undiscours nouveau qui suscite des appréhensions A. cause de la lourde responsabilité que celaimplique, responsabilité que le pêcheur a perdu l'habitude d'exercer. Cependant, l'expérience descomités de pêche prouve que les communautés de pêcheurs sont elles-mémes convaincues qu'ils'agit là d'une approche pouvant favoriser l'exploitation rationnelle, un meilleur aménagement des

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ressources aquatiques vivantes, et le règlement pacifique des conflits. Mais quelques-uns de cescomités connaissent une certaine paralysie qui, A. notre avis, s'explique par des blocagespsychologiques. Certains pecheurs ne comprennent pas en effet que l'Etat veuille lesresponsabiliser dans la gestion des ressources, habitués qu'ils sont à attendre tout des pouvoirspublics. 11 y a aussi ceux qui, comprenant le bien fondé des comités de peche, n'acceptent pas d'yconsacrer une partie de leur temps sans aucune contrepartie.

Cette paralysie s'est manifestée par une mauvaise comprehension, de la part de certainesmembres des comités de peche, de leur vraie mission. Ainsi, il arrive que des pêcheurs, membresdes comités de péche violent allègrement la règlementation, estimant que leur statut leur en donnele droit.

Certains comités de peche apprécient mal qu'il leur revienne de faire respecter larèglementation aux pecheurs issus de la meme communauté ou appartenant A. la méme ethniequ'eux.

A la lumière de toutes ces contraintes, le succés de l'expérience que constitue le comitéde peche suppose l'existence de textes juridiques sous-tendant les activités des comités de peche,un renforcement du suivi et de l'encadrement des comités de Oche, l'organisation réguliere desessions de formation A. l'intention des membres des comités de Oche, et l'identification desupports pédagogiques pouvant contribuer A. une meilleure prise de conscience de la part despecheurs et A une bonne comprehension de leur responsabilité. A ceux-ci il faut ajouterl'identification en l'état actuel de la mentalité de certains pecheurs, des facteurs pouvant améliorerla motivation des comités de Oche.

Le comité de peche, en tant qu'instrument d'une approche participative de gestion etd'aménagement des ressources présente certainement des avantages. Mais aussi des risques,surtout celui de voir les comités de peche se transformer en groupes rivaux, prets à s'affionter.C'est pourquoi une importance particulière doit etre accordée a la formation et A l'information desmembres de ces comités. Ainsi pourra-t-on s'attendre assez rapidement, à la reconversion dementalité, facteur indispensable au succès d'une telle approche.

Bibliographie

Jean PLIYA - la Oche dans le sud-ouest du Benin 1970Georges Edmond BOURGOIGME - les hommes de l'eau: Ethno-écologie du Dahomey 1972.

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APPROCHES PARTICIPATIVES DANS L'AMENAGEMENT DES PECHESARTISANALES: ETUDE DE CAS DANS LE DISTRICT DE PUJEHUN EN SIERRA-

LEONE

par

Naib. B. IscandariDépartement des Ressources Marines

Un grand nombre d'habitants de la région côtière de Sierra-Leone &pendent largementdes ressources halieutique transformant ainsi les systèmes de Oche en une importante source desurvie pour les communautés de Oche, les femmes en particulier.

L'objectif de cette ètude est de faire l'état de la connaissance et des pratiquesd'aménagement en cours dans la Oche artisanale fluviale et maritime du Sud-Est du Sierra-Leone

Les activités dans ces régions sont essentiellement artisanales et la consommation locale.Les méthodes coutumières, c'est-à-dire le permis de pécbe, les restrictions, les quotas de prise etcjouent un rôle important dans la planification et l'allocation gérée par les chefs locaux.

Introduction

Il y a une pénurie aigue des produits de la Oche pour la consommation humaine enAfrique. Mais la situation peut étre améliorée par une bonne gestion des ressources et uneexploitation optimale de celles qui existent. On pense que les petits plans d'eau et les eaux côtièressont la meilleure occasion pour une diffusion des pratiques de capture favorables audéveloppement des pêches en Sierra-Leone.

Dans les pays en voie de développment, en particulier dans le pays les moins développés(africains pour la plupart), la contribution des pêches à la consommation et à la sécuritéalimentaire demeure un objectif essentiel de développement. La Sierra-Leone jouit d'un climattropical, hautement humide. II y pleut de juin à septembre, la pluviornétrie annuelle à la côte peutexcéder 500 mm: elle &croft du sud au nord. L'abondante disponibilité du territoire Sierra-leonais en cours d'eau, les chutes d'eau élevées et constantes n'ont pas conduit A. la constructionde grandes réserves d'eau pour l'irrigation. Ces &charges d'eau lessivent les nutrients et lesdrainent vers la région cotière de renvironnement marin.

Situation actuelle de la pêche:

1. Environnement.

La région concemée (fig 2), Pujehun et une partie des Districts de Bonthe dans la provinceméridionale, possède de nombreux petits lacs naturels situés à faible altitude. Deux conditionsenvironnementales existent:

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la region des marécages et la plage défendue par la barreles plaines intérieures (Iscandari 1990)

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Area under inves tlgot ion1 Map of Sierra Leone showing the ìrci tinder investigaii(m (cross-lEttche(l iegion)

2. Population.

II y a près de 20 villages de pêcheurs sur 2 lacs, 8 sur le lac Mabesi et 12 sur le lac Mapetotalisant ensemble 6.000 habitants. De plus grands campements sont éparpillés sur les berges derivières en des endroits où le riz se cultive dans les plaines innondées tandis que la *he se faitsur les rives. Il y a de petits campements de pêcheurs le long des fleuves.

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Sur la Péninsule de Turners, on trouve 20 petits campements installés par des pêcheursqui ont migré des grandes villes vers les rivières et lacs. Ces campements dénommés "Bata" sontpeuplés de près de 1200 hommes et de 4400 femmes dont la plupart se livrent A la Oche à pleintemps. Quand les hommes ne pèchent pas, ils sont occupés à nettoyer, traiter et commercialiserle poisson.

Les femmes travaillent très dur dans ces communautés rurales. Elles apportent unecontribution significative A l'économie du village en traitant le poisson, en le vendant ou mémeen prétant de l'argent. A une étape quelconque du processus, on pourrait constater que le nombredes femmes dépasse toujours celui des hommes dans ces villages, mais la réalité est que leshommes sont allés en ville. 11 y a beaucoup d'enfants de moins de 5 ans dans cette région peupléede Mende dans les quatre chefferies de Kpanga Kabonde, Momo Sakrim, Kpakpa et YakemoKpukumu Krim.

Le projet de développment rural de Bo-Pujehun a été fondé en 1983 par le Gouvernementde Sierra-leone et la République Fédérale d'Allemagne (GTZ). Ce projet a constribuél'amélioration de l'infrastructure dans la région. Les services de santé du District se sont améliorésle niveau de l'hopital de Pujehun a été relevé et on a placé des Centres de Santé sur les lac et lesville fluviales. On les a doté de personnel et de médicaments essentiels On a aussi mis en placeles soins de santé primaire et des programmes éducatifs dans quelques villages sélectionnés.

3. Les pêches.

La pêches et l'agriculture constituent les activités dominantes. La péche A grande échellea lieu au début et A la fin de la saison des pluies et pendant une bonne partie de la saison sèchequand les eaux remplissent ou sont drainées vers le bassin du lac A. partir des plaines innondées.Les pêcheurs artisanaux opèrent aussi bien dans les eaux douces que sur la côte maritime.

Les péches de ces deux zones sont comparativement fertiles. Néanmoins, l'exploitation desstocks de poisson dans ces zones est relativement récente. Traditionnellement on ne connait queles pirogues monoxyles traditionnelles, des éperviers, des hame9ons et des lignes.

11 y a une grande variété d'espèces de poisson dominée par Tilapia (cichlidae), notopterusafer (nowpteridae), Silure (mochokidae, en particulier du groupe synontis) et auchenoglarisoccidentalis (bagridae). Elles forment un important élément du total de la prise commerciale.

Les péches maritimes artisanales se font pour l'essentiel pi-6s de la côte mais quelquespirogues s'aventurent loin du littoral. La principale espèce péchée par cette Oche artisanale estconstituée de petits pélagiques tels que le chinchard, le hareng et le bonga capturés dans des filetstrainés et le Silure, le Crocus (pamadasys spp), (Lady and whiting (pseudolishus spp) etoccasionnellement des requins, dorades (dentex spp) et Kini/cuta (sphyraena spp).

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4. Matériel de Oche: types et distribution.

Le niveau de développement de la technologic de peche et son application effective esttout a fait important pour determiner la prise. Presque toutes les techniques principales de capturesont utilisées sur ces lacs. La grandes variété des especes de poisson a induit l'utilisation deméthodes variées. Les espèces de poisson observées dans les lacs et le système du Bassin dufleuve Waanje-Sewa ont été rapportés dans (Iscandari 1976 et 1990). (Fig.2).

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Footpaths

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Le materiel passif, tels que pièges, nasses, filets fixes et longues lignes prédominent. Lemateriel actif,, tels que les filets 6. épuisette, les filets fixes, les sennes de plage, les filets de fonds,les filets maillants sont très importants dans l'explotation de certains stocks de poisson.

Les filets importés ant grandement augmenté la production du poisson. La Oche maritimeartisanale est dominée par les filets maillants les filets de fond et les sennes de plage. Ces enginsde pêche sont utilises presque toute l'année. Il y a eu une multiplication par 5 du nombre ded'engins statiques en particulier les filets maillants. Au début des années 1980, les fillets maillantsavaient entre 30 - 40 m de long, mais aujourd'hui leur longueur a augmenté jusqu'à 80 à 100 m.

Fig. 2. Enlarged map of the Maleen-Waanje-Sewa basin.

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Ceci a augmenté l'effort de pêche de près de 100% mais a augmenté la pression sur certainesespéces de poisson du stock. Comme les pirogues, les engins utilisés dans cette Oche sontconstitués de dispositifs et pratiques indiganes ( le matériel de Oche est listé dans la table 1).

5. Commercialisation et distribution du poisson

La distribution du produit est un processus très complexe. Il y a des représentants desvendeurs en gros, des transporteurs et des détaillants. Quelques unes de ces fonctions assuréespar des classes d'intermédiaires se recoupent. Les vendeurs en gros restent dans la région pourune période pendant laquelle ils achètent le poisson dans les villages de pêcheurs et les "Batas"De là, le poisson est expédié par Obongapi ou d'autres marchés vers les grandes villes,notamment Bo, Kenema, Tongo puis à destination de l'extérieur vers la République du Libéria.

Il y a trois grands marchés urbain dans la région:

1 - Gbondapi: Cette ville est située sur la rives du fleuve Maleen, et tient son marché les mardiet mercredi

2 - Funima: Le vendredi est le jour de marché dans ce village situé à 3 kms de la ville de BlamaMassguoi sur les rives Nord du Lac Mabessi

3 - Kalu: Situé sur les rives du fleuve Waanje à l'Ouest du lac Mabessi, le marché au poissons'y tient le lundi. Tout excédent de poisson est transféré ensuite au marché de Gbondapi.

y a aussi un autre marché urbain appelé Momo Koroganya, situé sur le fleuve Sewa dansle district de Bonthe qui est utile aussi à la Oche quoique le volume de transaction A. ce point soittrès faible.

Tout le poisson produit dans la région est facilement absorbé par le commerce du poisson.Parfois la demande d'exportation de poisson vers les villes situées sur la terre ferme à l'intérieuret vers le Libéria peut &re si forte que les locaux arrivent difficilement à s'approvisionner, lespropriétaires étant toujours en quête de marchés plus rémunérateurs.

Au fil des années, il y a eu une croissance du commerce de poisson fermenté en particulieravec le Libéria offrant l'avantage complémentaire de quelques gains de devise. Dans les dernièresdécades, ces pêches artisanales sont devenues une partie importante de l'économie rurale,fournissant un emploi substantiel e une source de protéines animales aux villageois de la régionen même temps qu'elles contribuaient énormément au développment du commerce avec l'intérieurdu pays.

6. Evolution des droits de Oche.

L'administration des péches en Sierra-Leone est relativement nouvelle comparée aux autressecteurs de production alimentaire du pays.

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ng h

Name of Gear

Cast netGillnet

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set netHook and line (longlines)a) 0119 hook on horizontal

Bamboo stick

I'vp@g FfigNOI-Ag OgGW G3E) [2C[rOC4n@tiqWtU Raga,

Hook and line with max. of20-25 hooks

) Hook and line with max. hooksof 300/line Hook

Kamatee

Ndajayei

Pongoi

Moinie

Ngongie

d) One hook on a lino Katololi

Scoop net Bombe

Split cane wfth notches taken out S eimi

Beach Seine Kendal

Fish pots a) small Kayou

b) largo SayeiFencing

a) Small circular Kulei

5) Straight be rrage fence withfish pots attached Kallie

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MonthTribal NameMende (Krim) JF AMJJASOND

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Il n'y a pas de regles et de règlementations en place et tous les acteurs n'ont plus que ledroit coutumier pour s'aider. Dans certaines regions, les tabous jouent un rôle effectif de contrôlede l'exploitation des ressources maritimes.

Il n'y a pratiquement pas d'archive de l'expérience pré-coloniale: il n'existe que desevidences orales et archéologiques, que le groupe contrfflait les plans d'eau intérieurs pendant lessaisons fermées, les regions interdites (plaines innondées, lacs et rivières du District de Pujehun),les tabous (quelques fleuves autour de la ville de Kenema et du district de Tondolilé) et destraditions (dans les types d'engins en usage, la taille des poisson et les espèces prises).

Le long des zones côtières, l'"homme de port" local tient une liste de tous les propriétairesde bateaux et des pecheurs du site d'accostage sous sa juridiction. Il gouverne grace aux pouvoirsdont l'administration de la chefferie l'a investi. De cette façon, les autorités villageoises saventcombien de pêcheurs et de bateaux sont sortis pour la journée. Les accostages se faisaient en desendroits spécifiquement choisis où se fait l'échange par vente ou troc.

Dans les années 1920, une loi fut votée interdisant la Oche étrangère à moins d'un millede la côte. 11 y eut plus de dispositions prises dans les années 1950, mais rien ne fut fait pour lesrendre obligatoires. La première legislation globale concernant la péche maritime ne fut vat&qu'en 1957.

La politique gouvernementale ne fut &lone& que par l'Acte d'aménagement et deDéveloppement des pêches pris après l'indépendance en 1964 et en 1988 et dans lesrèglementations des péches en 1994. Les règlementations recouvrent les principes scientifiqueset légaux tant pour la peche maritime que lagunaire, s'alignant sur les provisions de UNCLOS IIIet les accords du Sommet de la Terre.

Dans l'environnement traditionnel, les contrôles stricts de la capture du poisson desrivières, des plaines lagunaires innodées et l'Océan adjacent sont revus régulièrement. Le libreaccès à la de pêche a des restrictrions imposées par la période de capture, les engins utilise et leszones de Oche.

Le chef traditionnel choisi ordinairement par la communauté, est le gestionnaire desressdurces collectives. Cette obligation peut &re déléguée à ses "chefs de section". Avantqu'aucun groupe ne choisisse un emplacement pour s'établir, le site doit &re acceptable mémepour les forces surnaturelles, y compris les "esprits des eaux".

Le chef conserve les traditions locales, accomplit les sacrifices rituels et protege les droitsdes usagers parmi les membres. ll organise la pêche collective, en fixe la saison, appelle le groupea se rassembler, et supervise les activités. Les droits de peche s'accordent par discretion aux&rangers mais quand ils l'obtiennent, 113 de la prise doit &re remis comme rente des ressourcesde la péche au conseil local de la chefferie. Malgré son caractère féodal, le souci d'une exploitationrationnelle est pris en compte par les droits de Oche traditionnels. Le pouvoir des chefs estreconnu et respecté de tous. Les chefs pourraient interdire une zone a la Oche surrecommandation de l'Esprit. Un pagne blanc sur une perche est le signe de "SAAR" où tousdoivent se rencontrer aux points prescrits sur chacun des endroits où la Oche est interdite et laproclammation est faite par le chef de village.

Quand une zone est fermée a la peche, elle est protegee par une barriere au moment d'unefete et d'une.manifestation culturelle. La force de ce système est son inviolabilité. La violation desrègles oblige au paiement d'amendes en espèce, en nature ou en tete de bétail, moutons, chèvresou riz, noix de palmistes ou huile de palme.

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Lors de la levée de l'interdiction - "SAAR GBUA" -, une autre cérémonie traditionnellea lieu et on verse une certaine libation pour demander une bonne capture de poisson. Il en est deméme dans les pêches artisanales maritimes où le pécheur fera un sacrifice aux dieux de la Ochepour que la Oche s'améliore en particulier de février à la fin d'avril, période on la péche estordinairement médiocre.

Interaction: gestion scientifique et locale.

Les sociétés de péche sont les institutions les plus importantes et des outils de gestionlocale des ressources des péches. Les chefs de village, les anciens et les groupes de lacommunautés sont associés à la planification des activités pour une utilisation rationnelle desressources. Ceci permet de combler le fossé entre les méthodes de gestion locale et les méthodesde gestion scientifique utilisées par le Département des Péches.

Cette collaboration que l'on peut baptiser "Gestion de l'Information Minimum" commencepar la planification au niveau des villages au moment on la communauté discute de ses problèmeset méthodes de gestion locale avec des vulgarisateurs.

Les sociétés de Oche sont utilisées par le Département pour superviser les activités desvillages, le contrôle du matériel de péche par exemple. Il leur revient aussi de restreindre l'octroide facilités aux membres des groupes organisés seulement. On évite ainsi la thésaurisation.

R6le des femmes dans les péches

Les femmes jouent un rôle important dans les péches de cette région. Elles dominentégalement la péche artisanale maritime on elle ramènent 60% de tout le poisson péché. Elles sontaussi hautement impliquées dans le traitement et la commercialisation. Elles sont en traind'accrottre progressivement leur emprise sur le traitement et le commerce en général.

ORGANIGRAMME DES DISTRICTS DE PECHE DE BO/PUJEHUN

RESPONSABLE DU PROGRAMME

Assistants

Principaux

Enumérateurs

(Vulgarisation)

Fonctionnaire Fonctionnaire

Suivi/Evaluation Formation

411Secteur eau continentale

Zones d'eau douceIII I I(1) (2) (3) (4) (5)

(Enumérateurs)

\l/Comptable

Technologiste des Fonctionnairee

engins de pêche Vulgarisation

FormationMagasin d'engins de Oche

4/SectionarineI/1

Zones Marines

I I I

(1) (2) (3) (4)

(Enumérateurs)

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Responsable AquacultureReponsable péche de capture

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Elles ont de bonnes chances de devenir propriétaires. Cependant pour que ceci advienne,les idées traditionnelles au sujet du rôle des femmes, celles sur la division et le contrôle du travail,doivent changer. Le fait de leur accession inadequate au credit, de l'équité/collatéral, et ledéveloppement des affaires et la formation à l'entreprenariat doivent trouver réponse. Le tempsdes femmes est encore 'cartage entre le travail, la farhille et le ménage.

Le gouvernement doit faciliter l'acces des femmes au credit et à. la finance, apporter uneassistance au développement des affaires assortie de services consultatifs et de conseil.

Conclusion

Quoique la Oche dans la zone ait été très viable elle a souffert malheureusement de larebellion qui a commence en 1991. Le Département des Ressources Marines, d'autres agenceset ONG ont tous quitte la region. Peu de gens de la pêche y sont restés. On devrait accorder unehaute priorité A. la production de poisson dans cette zone a cause de l'importance du poissoncomme aliment de base. Une planification soigneuse qui reconnaisse les conditions et le contrôlesocio-économique sont aussi important que la formation et un support institutionnel approprié.

Remerciements:

Je voudrais remercier tous mes collègues et l'équipe de du Département des RessourcesMarines qui m'ont aide de differentes fawns lors de la preparation de ce manuscrit.

Mes remerciements particuliers vont a. Mr K. K. Dabo, ex Responsable des pêches, Districtde Pujehun et Mme K. I. Kamara, la secrétaire.

REFERENCES

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PARTICIPATION DES PECHEURS A l'AMENAGEMENT DES PECHERIES:LE CAS DE GANGUEL AU SENEGAL

par

Ousmane Ndiaye, Direction de Pocéanographieet des péches maritimes (DOPM), Dakar-Sénégal

et

Moustapha Kébe, Institut sénégalais derecherches agricoles (ISRA), Dakar-Sénégal

Introduction

La vie des pécheurs operant dans les eaux continentales du Ganguel (fleuve Senegal) atoujours été marquee par des conflits réglés de fawn definitive par la codification d'unerèglementation consensuelle. Des mécanismes appropriés d'aménagement ont été mis en placedans chaque localité pour les résoudre.

Le dynamisme de la péche artisanale maritime sénégalaise est A l'origine de la fréquenceet de l'importance des conflits entre les différents acteurs. Cette situation conflictuelle est due engrande partie à Paccès facile A la ressource et A. la forte concentration des pécheurs dans certaineszones. Ceci indique qu'il faut tendre vers une réglementation de la pêche piroguière par une largeconcertation des acteurs impliqués.

Ce papier se propose de presenter la demarche adoptée dans la zone de Ganguel qui peutservir de base a un meilleur aménagement des pécheries artisanales maritimes sénégalaises

1. Présentation de la zone d'étude

1.1 Localisation et caractéristiques

Le Gangue' est situé au nord du Senegal, dans le département de Podor, region du Fleuve.Il s'agit d'un marigot constituant le prolongement d'un bras en aval du fleuve Senegal appelé leDoué. Dans cette region qui est caractérisée par Palternance d'une saison sèche (début octobre -fin mai) et d'une saison hivernale (début juin - fin septembre), les crues proviennent des eaux depluies faisant du Ganguel une cuvette immense de 100 km2 environ.

A la décrue tous les poissons se trouvent concentrés dans les eaux résiduelles du Gangueldont la profondeur en certains endroits peut atteindre 8 A 10 metres.

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1.2 Situation du secteur et de l'Administration des pêches

1.2 .1 Importance économique et organisation de la Oche

La communauté des pêcheurs dans le Ganguel compte pres de 83 pécheurs qui utilisent15 embarcations dont 5 sont motorisées. La Oche est pratiquée pendant toute l'année dans leGanguel et le poisson et le mil constituent les bases alimentaires primordiales pour les riverains.Les données relatives au potentiel et A. la production ne sont qu'approximatives. Cependant, en1956 une campagne de Oche de 15 jours avait vu la participation d'un millier de pirogues venuessurtout de l'extérieur débarquer 75 tonnes de poissons (Grosmaire, 1956).

En outre, le même type de pirogue (monoxyle) utilise en 1956 reste en vigueur; les seulschangements constatés étant la longueur de la pirogue et la taille de l'équipage lesquels ont accuseune hausse respective de 4 A. 8 m et de 3-4 A 7-8 pécheurs

De méme, les engins de Oche autorisés n'ont pas évolué. On y retrouve toujours lecarrelet (rnbissou) et les palangres (dolinka).

11.2.2 Situation de l'Administration des pêches

Créé en 1953, le service des Eaux et Foréts est responsable de l'administration des pechesdans les eaux continentales. Des son avénement, ce service a initié une réflexion sur les problèmesd'aménagement et de gestion dans la region du fleuve, en raison des conflits existant depuis ledébut des années 1900 et qui se sont amplifies au cours des années 1950. Cette réflexion conduiraen 1963 A. l'adoption d'une loi qui legit la Oche dans les eaux continentales.

Par la suite, des décrets d'application ainsi que des arrétés viendront completer cette loi,en créant des secteurs de Oche et des conseils de peche. En plus, la Oche continentale seraréglementée dans chaque secteur par un arrété specifique.

Cependant, si dans les années 1950 et 1960, un intérét particulier a été accordé A. la Ochecontinentale, les cycles de secheresse qui ont été enregistrés vont conduire A. partir des années1970, A. une reorientation du service des Eaux et Forets. Desormais, la priorité est accordée auxactivités cje reboisement, la péche continentale ayant été releguée au second rang.

Cela s'est traduit par une baisse des effectifs des agents d'encadrement de la Ochecontinentale. On constate depuis 1982, que le secteur des peches de Ngoui qui couvre le Gangueln'a aucun agent en poste et que le suivi des activités est assure périodiquement par la brigade del'arrondissement de Cas-Cas (chef lieu d'arrondissement).

2. Pratiques en matière d'aménagement des pèches

2.1 Pratiques traditionnelles

A Ganguel en particulier, et dans l'ensemble des pecheries du fleuve Senegal, la pratiquede la Oche repose sur le droit d'usage, mais dans les regions fluviales on voit apparaitre despopulations de pécheurs professionnels qui ont érige, le long des cours d'eau, de véritablesinstitutions non écrites mais non moins reeks. Celles-ci sont basées sur la croyance que la terre

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et les eaux sont propriété des divinités qui les habitent et ne peuvent donc pas appartenir A. desêtres humains.

Ainsi, chaque secteur de la vallée a ses genies des eaux ainsi que son dialtabe. Le dialtabe(pluriel dialled° occupe d'importantes fonctions. C'est avec lui qu'il faut traiter toutes lesquestions relatives A la pêche. Il bénéficie ainsi de robeissance et du respect des pêcheurs cubalbe(singulier cubalo) pour tout ce qui concerne les eaux.

La coutume dans le Ganguel interdit l'emploi des méthodes et engins de Oche abusifs, ál'image du goubol qui est un grand filet de 100 A 300 m de long A mailles variables. Il en est deméme de l'installation désordonnée des campements de pécheurs sur les rives du Ganguel.Cependant, l'utilisation des carrelets et des palangres est autorisée.

2.2 Pratiques conventionnelles

2.2.1 Le cadre juridique

Les premières tentatives de réglementation dans les eaux continentales du fleuve Senegaldatent de 1955, avec l'arrêté n° 4582 du 02 aofit 1955 réglementant la pratique de la Oche dansle cercle du Bas Senegal, de Podor, de Matam et de Bakel. La loi fondamentale n° 63-40 du 10juin 1963 viendra ensuite définir les grandes orientations relatives A la réglementation de la péchecontinentale.

Dans chacun des secteurs créés, la péche est réglementée grâce aux conseils de Oche misen place. Une campagne de péche d'une durée de 15 jours est ouverte sur decision du Gouverneuret sur proposition du conseil de pêche, à l'intention de tous les pécheurs étrangers et autochtones.Pendant cette campagne le carrelet est le seul engin de pêche autorisé. Mais les autochtonespeuvent opérer en dehors de la campagne méme avec des palangres.

2.2.2 Les secteurs de Oche et les conseils de pêche

De par sa delimitation, chaque secteur de pêche constitue une unite naturelle d'exploitationet de gestion.

A l'intérieur de chaque secteur se situe un conseil de pêche qui est constitue des chefs devillages riverains, d'un représentant de chacun des conseils ruraux intéresses et des représentantsdes pecheurs dont le nombre doit &re supérieur au moins à 25 % de celui des chefs de village. Ceconseil est chargé de: (i) contraer les engins de pêche et leur uniformisation au niveau de la zone,(ii) d'assurer le respect strict des zones de frayères, (iii) d'éviter les conflits de péche et (iv)

-d'encadrer les communautés de pécheurs.

38 Rapport Technique du DIPA N° 74

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Perceptions, attitudes et connaissances locales sur les ressources etl'aménagement des pêches

3.1 Connaissances locales sur la ressource

L'élément majeur d'appréciation de l'état de la ressource est la production. Selon le niveaude captures de l'unité de peche, le pécheur du Ganguel apprécie l'abondance de la ressource. Lesecond element signalé est la pluviometrie puisque l'abondance des pluies est A l'origine dessurfaces inondées. De meme la presence du lamantin dans les eaux est signe d'abondance dupoisson

3.2 Attitudes en matière d'aménagement

Comme la coutume sous l'autorité du dialtabé interdit l'utilisation d'engins de pecheabusifs, les pecheurs ont conféré au Ganguel, en vertu du respect de cette dispositionnon &rite,un statut de "garde-manger" afin d'empecher une sur-pêche éventuelle. Il s'y ajoute lecomportement des pecheurs visant á protéger les lamantins.

Par ailleurs, jusqu'en 1982 en fonction du niveau des prises effectuées par les pecheursresidents, le conseil de peche proposait la date d'ouverture de la campagne de Oche. Cettecampagne pouvait 'are retard& ou avancée suivant les quantités débarquées et en fonction dunombre de pirogues en activité (effort de Oche). Remarquons aussi que les pécheurs pensent quel'existence de campements en aval du village Ganguel contribuait à chasser le poisson vers d'autreseaux, du fait des bruits, de la lumière, etc.

Activités entreprises par la communauté

La croyance et l'adhésion totale aux prescriptions édictées par leur coutume ont permisaux pêcheurs de Ganguel de veiller constamment aux restrictions et aux recommandations de cettecoutume. Chaque année à la décrue ils participent au sauvetage des lamantins piégés dans desendroits où ils étaient condamnés à mourir sans intervention humaine. Ces campagnes desauvetages étaient organisées sous l'initiative du service des péches, avec radhésion totale despecheurs. Les lamantins secourus étaient transportés dans les endroits les plus profonds duGanguel ot) l'eau est disponible pendant toute l'année.

Cependant, il faut signaler que cette defense de la coutume, comme le présente Grosmaire(1956), a soulevé d'autres problèmes entre les communautés de pecheurs surtout entre lespecheurs autochtones et les pecheurs &rangers. Au fond, les intérêts en jeu ne sont pas les memescar si les premiers visent à preserver la ressource pour Ocher pendant toute l'année et satisfaireleurs besoins alimentaires, les seconds avaient des objectifs commerciaux, raison pour laquelle ilsutilisaient des engins à haut rendement afin d'obtenir des prises importantes.

L'Administration coloniale a été confrontée á ces difficultés sans parvenir A, les regler. Eneffet, dans les cas de conflits de pêche ayant entrané des agressions corporelles, les jugementsrendus portaient essentiellement sur le fait de l'agression et non sur la question de fond quereprésente le droit ou non d'utiliser un quelconque engin de Oche. Il est evident que laréglementation métropolitaine était inappropriée car le décret du 29 septembre 1928 arroge à la

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puissance publique les terres, les eaux et les ressources qui s'y trouvent. Cependant, Faeces A laressource, pour la peche artisanale, est rendu libre et gratuit pour tous ceux qui s'y intéressent.

Cette loi a été interprétée de manière différente par les autochtones et les_étrangers. Lespremiers la concoivent comme une indication pour les étrangers de pouvoir accéder auxressources en utilisant les mêmes engins qu'eux, les seconds.comme le droit d'utiliser n'importequel engin de pêche. Afin de trouver une solution aux conflits, le service des Eaux et Forêts atenté A partir de 1955 une demarche qui consiste A impliquer davantage les pêcheurs.

En effet, la reglementation élaborée A partir de 1963 créant les secteurs de pêche et desconseils de pêche a été le fruit du travail de collaboration entre l'Administration des peches et lescommunautés de pécheurs dans chaque localité.

5. Problèmes et contraintes

Les problèmes poses par les pécheurs ont moins trait A la question de l'aménagement etdu reglement des conflits qu'aux problèmes d'équipement et d'organisation. En vérité les difficultésportent sur le renouvellement du materiel de peche, le manque d'organisation, et les problèmesde fmancement. Elles découlent du manque de dynamisme du conseil de pêche et de l'inexistencedu service d'encadrement.

Bien que le conseil des pêches a des missions d'encadrement, de contrôle des engins deOche et d'organisation des pêcheurs, il n'existe pas d'animateur expérimenté pour mener cettemission. Par ailleurs, on constate que depuis le depart de l'agent d'encadrement (1981), le conseilde Oche ne s'est pas renouvelé; des cas de décès sont venus exacerber le problème.

En somme, il ne semble rester de ce conseil que la mission de faire respecter la coutume,étant donne la similitude des prescriptions réglementaires avec celle-ci.

Conclusion

Le service des Eaux et Forets, par une demarche louable avait impliqué les communautésde pêcheurs du fleuve Senegal pour la resolution definitive des conflits. Compte tenu des résultatsobtenus, cet acquis doit etre sauvegardé et renforcé dans le cadre d'une reconsideration de laOche continentale et surtout des droits des communautés de pêcheurs concernés A unencadrement rapproche et efficace pour leur peimettre d'améliorer leurs conditions de travail etde vie. Cet exemple montre qu'il est possible, dans le contexte actuel de la Oche artisanalemaritime d'impliquer directement les acteurs dans l'aménagement et la gestion des pécheries.

En depit des differences de coutumes et de traditions, les communautes de pecheursartisans sénégalais operant en mer sont de plus en plus conscients de la I-arete des ressourceshalieutiques et de la nécessité de leur preservation pour une exploitation durable. D'ailleurs, desmesures d'amémagement sont initiées par certains comités locaux du Collectif national depêcheurs artisans du Senegal (CNPS) qui constitue actuellement un important groupe de pression.Ainsi à Kayar, les pecheurs ont impose une auto-regulation des quantités de pageot débarquéespour l'exportation afin de mieux valoriser les captures et d'éviter les surproductions. Désoimais,la prise par sortie de chaque unite de pêche A la ligne est limit& A 2 caisses de pageot, soit 24 kg

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(Kébé, 1994). Ces mesures d'aménagement sont en train de s'étendre à d'autres types de pécheries,notamment les sennes toumantes qui débarquent d'importantes quantités de sardinelles souventdéversées en mer faute d'acquéreurs.

Cette dynarnique doit &re encouragée et encadrée par l'Administration des péches et larecherche afm d'aider les communautés de pécheurs à trouver des solutions appropriées en matièred'aménagement de chaque pecherie identifiée en tant qu'unité naturelle d'exploitation et de gestionL'implication des pécheurs artisans a. raménagement des pécheries suppose que l'Adminstrationdes pêches accepte de céder une partie de ses prérogatives dans ce domaine aux comités locauxde pêcheurs.

Références Bibliographiques

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Le régime juridique des eaux en A.O.F. Edition del'Association générale des étudiants de Lyon.

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AMENAGEMENT DES PECHES ARTISANALES TRADITIONNELLESIVOIRIENNES:

CAS DE LA LAGUNE ABY

par

Konan AngamanChef de projet péche Lagune AbyB.P. 84 Adiaké, (Côté d'Ivoire)

Introduction

La consommation de poisson per capita en Côte d'Ivoire (18 kg/an, 1992) est l'une desplus élevées dans la sous-region ouest africaine. La demande est de l'ordre de 214 427 tonnes(1992) alors que la production nationale est estimée A. 86 589 tonnes (1992). Les importationsannuelles représentent 60% de la consonunation intérieure. Certains handicaps majeurs tels quela longueur de la côte, l'étroitesse du plateau continental ont un effet sur la production nationale.Toutefois, il faut signaler que le dynamisme de la pêche thonière ivoirienne fait du port d'Abidjan,le permier port thonier de la sous-region.

En raison de ces contraintes, les eaux fluviales, lacustres et lagunaires sont intensémentexploitées. Les productions de la peche lagunaire représentent 10% A 15% de la productionhalieutique ivoirienne et près de 6% de la consommation de poisson. Bien que modestes dansPactivité économique, les peches artisanales lagunaires offrent près de 12 000 emplois directs. Larichesse engendrée par ces activités de production est considerable pour un pays endéveloppement. L'importance socio-économique que revétent ces lagunes a amené legouvemement A. se soucier de la gestion rationnelle de ces plans d'eau par la mise en oeuvre d'unepolitique d'aménagement.

1. La lagune Aby (fig. 1 et 2)

La Côte d'Ivoire compte un réseau lag-unaire qui s'étend sur 300 Km de littoral d'ouest enest, comprenant les lagunes de Grand Lahou, Ebrie et Aby (Tableau 1). chacune est reliée A la merpar une passe ou un canal et recoit de l'eau douce A partir des fleuves soudaniens ou côtiers. Ceslagunes sont reliées entre elles par des canaux qui permettent le passage de petites embarcations.

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Figure i: La C6te d'Ivoire : (a) - Position géographique, (b) Réseau hydroRraphique,(c) - Morphologic du cornplexe lagunaire (D'après DURAND etCHANT.RAINE,1982)

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Figure 2: Lagune Aby (+++++) frontière C6te d'ivoire/Glana, (---) limite entreh. ctratec (SI S2. S3 et S4).

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Tableau 1: Caractéristiques physiques des lagunes ivoiriennes

Avec une superficie de 425 km2, la lagune Aby se présente comme un complexe lagunairecomposé de la lagune Aby (stricto sensu) avec 305 km2, Tendo 74 km2 et Ehy 46 km2.

La lagune Aby dont la profondeur moyenne est de 4,5 m peut atteindre des maxima de 20m en certains endroits avec une salinité oscillant entre 2 et 12% Sous l'influence de la pénétrationd'eau marine en provenance du sud et des apports d'eau douce que &verse la Bia dans la partienord, la température moyenne est de 29°C.

Quant à la lagune Tendo, elle correspond a. la partie médiane et est la plus étirée. Elles'étend sur 22 km de long pour une largeur comprise entre 1,5 et 3,5 km. La profondeur moyenneest de 2,6 m. Elle fait frontière avec le Ghana dans sa partie sud. En ce qui concerne la laguneEhy, en forme de cuvette, elle est la plus orientale et sa profondeur moyenne est de 1,5 m.

Au plan ethno-sociologique, quatre cantons se partagent les abords du complexe lagunaireAby, nommément les cantons Adjouan et Ehotilé pour la lagune Aby, Adouvlé pour les lagunesTendo et Ehy et Essouma pour la partie deltaïque. Ces populations dont la caractéristiquecommune est d'être toutes du groupe culturel Akan, partagent donc le méme fond culturel Asantiqui détermine leur structuration sociale et politique. Dans ces sociétés, la parenté est la charpentequi sous-tend les différentes relations entre les individus. Le système de filiation est matrilinéaire.L'individu se réfère au groupe familial mais hérité du côté de la mère.

Au niveau de l'organisation politique, les peuples des quatre cantons se situent dans lacatégorie des sociétés A. Etat où la hiérarchisation est assez poussée entre les lignages, les clansou sous-groupes d'individus. On note une organisation centralisée du pouvoir sous forme deroyaume à la téte duquel se trouve un souverain dont le pouvoir est reconnu et respecté par lespopulations.

II faut donc remarquer qu'au découpage zonal correspond des populations spécifiques quisont les premiers usagers. D'ailleurs Kponhassia (1994) note que la lagune représente une sourcede richesse et de vie parce qu'elle joue un rôle nourricier pour la population. Elle ne fait l'objetd'aucune représentation métaphysique et n'interfère pas dans l'organisation socio-politique demanière magico-religieuse. Ce sont des rapports instrumentaux qui sont entretenus avec la lagune.Ainsi ses fonctions économiques vont &re privilégiées par les populations.

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Lagunes.. Superfi6e en kraz Profondeur max, Profondeur moy,

Crrand-Lahou 190 8 3

Ebrié 566 25 4,8

Aby 425 20 4,5

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2. La pêche

Le peuplement ichtyologique de la lagune Aby a été estimé A. plus d'une cinquantained'espèces, présentant donc une grande diversité spécifique. Cette richesse s'expliquerait par sonétendue (425 km2), cés échanges avec la mer et par les importants apports d'eau douce assuréspar la Bia et la Tanoé. Le recensement de 1992 indique que 3 000 pécheurs et 2 000 fumeuses depoisson sont très actifs en lagune.

2.1 Les principaux groupes d'espèces

Le groupe d'espèces fondamentalement lagunaires sont les espèces exclusivementestuarienne (Tilapia guineensis), les espèces estuariennes d'origine marine (Ethmalosa frimbriata)et les espèces estuariennes d'origine continentale (Chrysichthys spp). Dans la catégorie d'espéces

affinité marine figurent les espèces marines estuariennes (Elops lacerta) les espèces marinesaccessoires (Sardinella aurita) et les espèces marines occasionnelles (Dentex canariensis).

Parmi le groupe d'espèce a. forte affinité continentale sont inclues les espèces continentalesaffinité estuarienne (Hepsetus odoe) et les espèces continentales occasionnelles (Hemichromis

fasciatus) De toutes ces espèces l'ethmalose est de loin la mieux représentée dans les captures carelle constitue 60 a. 80% des débarquements en lagune Aby (strict° sensu).

2.2 Les engins de pèche

Deux types d'engins sont rencontrés sur la lagune. Les engins collectifs (sennes de plageou filet "Aly", sennes tournantes et sennes syndicats) et les engins individuels très variés (filetsmaillants spécifiques à des espèces cibles, les nasses, les bambous, les lignes, etc.).

2.2.1 Les engins collectifs

Dans la catégorie des engins collectifs, la senne de plage est le plus grand engin utilisé enlagune avec une longueur de 1 200 m pour 8 A. 12 m de chute. La ralingue supérieure porte 9flotteurs par mare alors que la ralingue inférieure est lest& de petites boules de plomb de 80 g,tous les mètres, tandis que la maille est de 14 mm de côté. La pêche est pratiquée sur desprofondeurs de 2 A. 4 mares avec des équipages composés de 14 a. 18 pécheurs. Les 47embarcatidns actives dénombrées ne sont pas motorisées.

La senile tournante qui mesure environ 500 m de long par 13 a. 16 m de chute est aussi unesenne coulissante. En plus des flotteurs et des plombs, la ralingue inférieure est équipée d'anneauxpar lesquels passe une coulisse. L'équipe composée de 6 pêcheurs effectue en moyenne 4 coupspar jour avec une pirogue motorisée et une maille longue de 14 mm. Elle a disparu de la laguneen 1987.

En ce conceme la senne syndicat, c'est une senne tournante sans coulisse dont la longueurvarie entre 200 et 300 m. Son utilisation nécessite deux pirogues qui manoeuvrent comme desboeufs tirant une charrue. Elle est utilisée dans la méme zone que la senne tournante. Deux nappesde filets de méme dimension, soudées entre elles par une de leurs extrémités, sont tirées dans leméme sens par deux pirogues. En fin d'opération chaque équipe se retrouve avec sa nappe en

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cercle qu'elle retire pour récupérer la prise. Introduites dans les années 1950, les sennes syndicatsont disparu au début des années 1980 pour réapparaitre en 1988-1989, on en compte 23.

2.2.2 Les engins individuels

Les filets maillants dont l'usage est très répandu en lagune sont au nombre de 5 000. Ce sontdes filets dormants de longueur variant entre 25 et 75 m sur 2 m de chute. Les mailles sontcomprises entre 20 et 35 mm de côté. Chaque équipe de deux pêcheurs utilise plusieurs nappesa la fois. La moyenne est de 11 nappes par sortie. Ils sont mouillés le soir et retirés le lendemainmatin.

En plus de cet engin majoritaire, les palangres (228) spécialisées dans la Oche desmâchoirons, les nasses (1453) et l'épervier pour le Tilapia sont couramment rencontrés etparticipent efficacement à la production.

2.3 La production

La production de la lagune de 1979 a. 1993 est caractérisée par la prépondérance del'ethmalose de méme que par les espèces de la famille des cichlidae Tylochrornis etHernichromis) et des bagridae (Chiysichthys) les crustacés tels que les crevettes (Penaus notialis)et le crabe des lagunes (Callinectes amnicola) qui contribuent qualitativement auxdébarquements. La production moyenne pour ces trois dernières années est estimée à 6 500tonnes.

L'analyse des débarquements démontre que l'histoire de la Oche en lagune a été marquéepar deux crises de production en 1981 (3 630 tonnes) et en 1987 (1190 tonnes) qui ont conduit

l'adoption de mesures d'aménagement

3. L'aménagement des pêches lagunaires

La lagune Aby a toujours été l'objet d'aménagement de la part des populations riveraines.Une remontée dans le temps donne quelques repères et confirme la gestion des ressourceslagunaires par les populations

3.1 La gestion traditionnelle des péches lagunaires

D'après les travaux de Perrot (1989) et Verdeaux (1989), l'exploitation des ressources étaitassurée et rythmée par une gestion coutumière très sévère. Pendant la période coloniale quatretypes d'engins de péche principaux étaient utilisés en l'occurence:

Le Altère qui était un barrage fait de palissage végétal en forme de labyrinthe d'où lespoissons une fois entrés ne pouvaient ressortir. Cate forme de pêche collective et passive exigeaitla mobilisation des villages durant plusieurs semaines pour la confection de l'engin. La Ochedébutait en juin avec la grande saison des pluies et était limitée dans le temps. Elle se faisait sousle contrôle d'un pouvoir lignager. Les espèces cibles étaient de gros poissons marins quipénétraient saisonnièrement en lagune par la passe d'Assinie. Les pécheurs capturaient lesPolydactylus, Galeoides, Trachinotus, Arius et Sphyraena.

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Le second type d'engin, le Nono ou tronc de palmier évidé était localise dans les zonesproches des embouchures. Les cibles étaient les trois espèces de machoirons (Chrysichthysmaurus, C. auratus et C. nigrodigitatus). Son usage seulement autorisé a. une période precise del'année (mai A. octobre) était marque par une ouverture officielle précédée par une cérémoniecoutumière.

En troisième lieu, le Tuma ou nasse essentiellement utilise sur les hauts fonds, seconstituaient des nurseries pour diverses especes de poissons. L'engin séjournait dans l'eaupendant 3 jours avant que le pêcheur ne récupère la capture.

Quant aux autres engins, des filets A cible bien spécifique étaient autorisés à opérer entoutes saisons et en tous lieux. C'est la raison pour laquelle on rencontrait des filets A. mulets(Mugil), à liches (Trachinotus) et à carpes blanches (Pomadasys).

Cette forme de pecherie traditionnelle est marquee par le "collectivisme". En effet lesengins étaient construits par l'ensemble du village et de ce fait les produits appartenaient ainsila communauté. La solidarité lignagère et l'économie de subsistance (très peu d'échanges)concourraient donc à maintenir un tissu social fort. Le contrôle était tel qu'aucun signe desurexploitation n'a été signalé pendant la période.

Peu avant la première guerre mondiale apparaissaient des filets aux caractéristiques assezproches des sennes de plage actuelles. Ils sont de petite taille (60 m de long sur 1,5 de chute)manoeuvres par deux hommes à proximité de la rive ou sur un haut fond. Dans les années 1930,A. partir des lagunes Tendo-Ehy (proches du Ghana), ces nouveaux types de filets envahissenttoute la lagune Aby entrainant la disparition progressive des anciens engins collectifs et passifs.Parallèlement à l'évolution en nombre et en taille des sennes, on a assisté a. une proliferation desfilets maillants, suivie de l'introduction du filet syndicat par les Ghanéens dans les années 1950.Au début des années 1960, tous les engins jadis utilises avaient disparu de la lagune. Lesnouveaux engins ayant pour cible principale les espèces pélagiques, notamment l'ethmalose, sesont imposes. Les mailles des sennes de plage et des filets syndicat passent de 20 mm A 14 mmde côté, augmentant ainsi la mortalité par Oche. Dans les =lees 70,l'exploitation de l'ethmaloseest aggravée par l'introduction de la senne tournante motorisée.

Il faut noter que les nouveaux engins sont actifs, de grande taille (600 A 1 200 m) et demaillage faiMe (10 a. 14 mm de côte) entrails iant en lagune Aby, à la fin des années 1980, une pecheaux caractéristiques bien marquees, telles que la disparition totale des méthodes de Ochearchaique, et une modernisation rapide du materiel de péche par la nouvelle generation depécheurs.

I1 faut noter également que la Oche collective marquee-par la propriété commune desmoyens de production (bien de tout le village) a fait place A. un autre type de Oche collective oùle caractère collectif de l'engin n'est reconnu que par la taille de l'équipage. Dans certains cas,l'engin peut appartenir A. un seul individu. Les engins individuels conunencent donc à proliféreret A gagner en efficacité.

En general, l'économie locale de la peche participe efficacement à l'éconornie d'échangeliée au développement de la C'erte d'Ivoire moderne. Le marché d'Abidjan A. quelques 100 km estsoutenu par une forte demande et propose des prix rémunérateurs. D'autre part, les artisans-

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pécheurs se sont multiplies mais aussi et surtout diversifies par Parrivée de pécheurs d'origineghanéene, béninoise, malienne qui ont assure la promotion de nouvelles pêcheries afin de répondreaux besoins du marché.

Enfin rintroduction des pouvoirs publics dans la promotion du secteur a permis d'injecterdes ressources qui ont accru reffort de Oche de fawn incompatible avec le taux d'exploitation.

Dans ces conditions, le pouvoir de contrôle de Paccès a. la ressource par les autoritéscoutumières locales s'est fortement fragilisé puisque les us et coutumes sont parfois ignores desnouveaux acteurs ou parfois mis en cause par ceux-ci en raison de leur caractère tropcontraignant. Toutefois, le pouvoir traditionnel local tente d'assurer un contrôle par leprélèvement d'une redevance à payer par l'exploitant étranger installé dans le village. Dans lapratique il s'agissait de lever un impôt pour assurer le fonctionnement de l'administration duvillage plutôt que de contrôler rentrée à la Oche. Le montant collecté dépendait du nombre depecheurs installés au village. Ce mécanisme de contrôle s'est avéré très peu efficace puisque lesincidences sur la reduction de reffort de péche est insignifiante, le libre accès á la ressource étantdemeuré la règle.

Avec rindépendance en 1960 et jusqu'en 1980, on a constaté un nombre croissant d'écolesprimaires autour de la lagune. Mais malheureusement les enfants après leur cycle primairequittaient la region pour les écoles secondaires. Il en résulte donc qu'une catégorie de lapopulation autochtone participait de moins en moins à réconomie des péches locales et perdaitainsi son attachement à la pêche. De plus, l'attirance spéciale des jeunes pour la ville d'Abidjandépeuplait les villages.

Tout ce monde est progressivement remplacé par les allogènes qui viennent avec desméthodes de Oche et des pratiques qui sont très souvent incompatibles avec les règles defonctionnement de la société hate. C'est ainsi que le pouvoir coutumier local s'est fortementaffaibli dans ces prerogatives de gestion de la péche locale. Il a donc eu souvent recours ál'administration pour pouvoir assumer une gestion qui lui échappe.

3.2 La gestion normative conventionnelle

L'autorité chargée de l'aménagement des ressources halieutiques (maritimes, lagunaireset continentales) est la Direction de l'Aquaculture et des Péches. Celle-ci releve de la DirectionGenérale des Ressources Animales sous tutelle du Ministère de l'Agriculture et des RessourcesAnimales. Les structures décentralisées de la Direction des Pêches, appelées centre des péches,sont implantées dans les principales villes du littoral (Sassandra, San-Pedro, Grand Béreby,Tabou, Grand-Lahou, Adiaké et Abidjan). A Adiaké, c'est le Projet Péche Aby qui est chargé deconduire la politique des péches. Ces prerogatives seront cédées au centre des pêches au termede son mandat.

En 1982, apparaft la première crise importante de la surexploitation obligeant les pécheursa. demander l'assistance des pouvoirs publics pour gerer la pêche. Une reunion publiqueregroupant tous les intervenants (chefs de village et chefs de canton, le service des péches, leschercheurs et le Sous-Prefet) permet d'arréter certaines mesures qui comprennent la fermeture dela péche pour les sennes pendant six mois, l'institution d'une licence de pêche, la diminution de la

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longueur de la senne (1 200 m à 600m) et Paugmentation du maillage des engins collectifs (14 mmA. 30 mm). Toutes ces mesures ont été entérinées par un arrété ministériel.

Si la fermeture a été bien suivie les autres mesures n'ont pas connu d'application dès queles captures ont augmenté passent de 2 130 tonnes (1982) A 9 700 tonnes (1983). En 1987, lorsde la deuxième crise, les populations se sont encore appuyées sur l'administration pour obtenir unefermeture de six mois; 1à aussi les débarquements se sont améliorés. De 1 190 tonnes en 1987, ilsont atteint le niveau de 9 650 tonnes en 1988. Dans les deux cas, aucun suivi régulier ni d'actionsconcertées dont été menées avec les populations pour la mise en oeuvre des plans convenus parles parties. Pour les populations, Padministration apparait comme un recours de dernière minutepour suppléer A la défaillance de leur propre système.

Les évènements de 1990 viennent mettre fin A une approche d'aménagement apparemmentconcertée mais fort ambigne. Au cours de Pannée 1990 un groupe de jeunes de la région interditaux pêcheurs étrangers de pêcher. Bien que ces évènements peuvent &re considérés comme isoléspuisque rien de similaire ne s'est jamais passé sur les autres lagunes ivoiriennes, il importe de leurporter attention car ils paraissent &re symptomatiques de l'évolution des péches en lagune Aby.Il faut noter que les acteurs ne s'en sont pas pris aux infrastructures réalisées pour eux par leprojet (marchés, débarcadères, etc.).

Les raisons officiellement avancées par les populations semblent &re l'instauration de lalicence de pêche qui fait partie des mesures convenues lors de précédentes réunions. En pratique,les autochtones pour s'y soustraire ont revendiqué que la lagune est leur patrimoine et que sonexploitation par eux ne peut &re soumise au paiement d'une quelconque redevance sous-entendantpar cet argument que seuls les pêcheurs étrangers sont assujettis à la licence. Tout enreconnaissant la nécessité du contrôle de Paccès A. la ressource, les autochtones estiment que celan'est valable que pour les pécheurs allogènes. Au demeurant, le système de licence est avantageuxpour les allogènes. Ceux-ci paient désormais des droits à l'administration auprès de qui ils peuventespérer protection et échapper ainsi aux contrôles intempestifs des autorités villageoises. Aussiles péclieurs étrangers ont-ils massivement adhéré A. la politique de la licence.

En revanche, les autorités coutumières se sont senti frustrées et lésées puisque les taxesqu'elles percevaient auprès des mérnes pêcheurs s'amenuisaient. Elles accusent doncl'administration de favoriser l'invasion massive du plan d'eau par les allogènes.

Une autre explication faisant référence aux contradictions de la société traditionnelle révèleune crise plus profonde qui date de 1980. Les jeunes ayant fait l'expérience du chômage en ville,retournent au village. Ils y sont donc de plus en plus nombreux mais leur rôle politique etéconomique reste insignifiant. Il vivent donc un double échec; celui de la ville qui n'a pu leurapporter la promotion sociale souhaitée et celui du village on l'absence de terre etl'appauvrissement de la lagune ne leur ouvrent aucune perspective d'insertion économique. Deplus, la hiérarchisation sociale ne dégage pas un espace d'expression pour cette "cohorte" dejeunes partiellement déculturés qui ne comprennent pas toujours le fonctionnement social de leurmilieu. Ils ont donc un sentiment profond de rejet.

Deux revendications en sont les conséquences, la revendication d'ordre socio-politiqued'une part et la revendication d'ordre économique d'autre part. Pour ce qui concerne la première,les actions des jeunes n'ont jamais été désavouées publiquement par les anciens. En effet, les

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jeunes les rendaient responsables de Paliénation de la lagune. Le résultat de Popération a été que,de plus en plus, les jeunes sont écoutés par les anciens et constituent désormais une pepinière pourle reciutement des vigiles de surveillance de la lagune. Leur autorité s'est accrue dans les villagesau point qu'ils destituent des chefs de village.

Et pour la deuxième, les pécheurs allogènes sont exclus de l'eau. Désormais, ils ne peuventplus exercer pour leur propre compte Pactivité de Oche. Ils se retrouvent au statut d'ouviieragricole. Tandis que les allogènes constituent l'essentiel de l'équipage de engins collectifs, la pêcheindividuelle sur la lagune Aby est exclusivement réservée aux autochtones.

Ces évènements ont eu des consequences mixtes sur la péche car les jeunes ont commencemener des actions de sensibilisation auprès des pêcheurs individuels afin de faire évoluer les

maillages. lien est résulté que le maillage des filets individuels le plus répandu en lagune Aby estle 35 mm. Pour les filets à ethmalose, les mailles les plus utilisées sont les 20 et 25 mm de côté.

Pour les engins collectifs, le coat du changement de maillage (passer de 14 mm à 20 mmde côté) est exorbitant surtout dans un environnement de recession économique. Toutefois,l'accueil favorable reserve à la politique de changement de maillage prône par le projet Oche Abydepuis 1993 n'est pas &ranger à cette pression des populations sur les propriétaires des enginscollectifs (sennes de plage et sennes syndicat).

Le développement des reserves: la reserve est une baie située à proximité du village où lapéche est fortement réglementée par les autorités du village. On dénombre aujourd'hui 11 baiestotalisant 16 km2 de superficie une forme de droits territoriaux y est exercé au profit exclusif duvillage riverain afin de &gager les ressources nécessaires à l'administration du village et à financerdes investissements &inter& public (école, dispensaire, lieu de culte etc.). Les reservescompensent le manque à gagner provoque par le depart des allogènes.

Les évènements de 1990 marquent une double rupture. D'abord une rupture entrePadministration des péches et les communautes riveraines et une rupture entre generation, lesjeunes remettant en cause la gestion gerontocratique du patrimoine commun qu'est la lagune.

En definitive, on peut noter que les crises semblent correspondre au moment où la logiqued'Etat (mise en place de système d'aménagement conventionnel: fermeture, licence de Oche,changement de maillage) ne se trouve plus en adéquation avec les logiques d'exploitationdéveloppées par les utilisateurs de la ressource halieutique. Il y a superposition de pratiquestraditionnelles reposant sur les autorités coutumières vacillantes et des pratiques normativesconventionnelles rigides animées par l'administration des péches. Il y a donc lieu de se demandersi la logique d'Etat et la logique des populations riveraines peuvent continuer de subsister dansdes rapports antinomiques ? L'évolution des rapports entre le g deux entités parait indiquer que despoints de convergence existent.

3.3 Administration des pêches et usagers, quel partenariat?

Les enjeux

Les rôles que les populations attribuaient à la lagune sont toujours les mémes. Ce qui varieaujourd'hui c'est l'importance relative qu'elles lui accordent selon la situation démographique,

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sociale, économique et politique. La lagune un symbole de vie, de stabilité et de durée, elle estun enjeu culturel et économique pour les activités de Oche et de communication puisque lesdéplacements entre villages se font par voie lagunaire. 11 est un enjeu politique à cause du symbolede l'identité et de l'unité cantonale. En ce qui concerne l'Etat la lagune reléve du domaine publicdont la gestion reléve exclusivement des ses prérogatives.

Les prérogatives

La diversité des intéréts en jeu et la multitude des acteurs conduisent à l'apparition desituations conflictuelles. L'aménagement des pêcheries lagunaires qui est l'ensemble des pratiques

observer pour assurer une exploitation bio-économique raisonnable et compatible avec l'état dela ressource ne peut s'envisager que dans une perspective de développement durable. Il permetd'assurer la satisfaction équilibrée de toutes les demandes de façon équitable et pérenne. Il importedone que chacun des intervenants (population et administration) perçoivent la mesure de leureffort commun à conjuger pour atteindre les mêmes objectifs, c'est-à-dire assurer le bien-étre desartisans-pêcheurs et des populations. Il faut aussi reconnaître que la co-existence du droitcoutumier et du droit normatif n'est pas spécifique A. la Oche. On la retrouve dans tous lescompartiments de la société africaine. Cest pourquoi le choix radical de l'approche normativeconventionnelle n'est pas la solution parce que artificiel. Si nous convenons que la coutume estune source de droit alors, il serait indiqué que l'Etat s'appuie sur les mécanismes dufonctionnement coutumier pour codifier la gestion des péches artisanales. Les populations sereconnaitront dans ces dispositions. Leur adoption ne leur imposant pas de changement radicauxde comportement, elle se fera de façon responsable et sans heurt. Chaque partie doit étreconsciente de ses limites pour assurer le succès des politiques d'aménagement sur la base d'uneconfiance mutuelle.

Le climat de confiance

Les actions d'aménagement de la petite péche traditionnelle pour qu'elles soient durablesnécessitent inévitablement des relations de confiance entre les usagers et ce d'autant plus que lesrelations entre les divers intervenants sont fondées sur le contact direct à cause de la nature mêmede l'objet (petite péche trés localisée) et du milieu (la parole est le moyen de communication leplus usuel). Les conditions d'un climat de confiance paraissent &re

resfiecter l'échelle de temps des communautés de pêcheurs Lorsque l'administration oul'agence d'exécution d'un programme d'aménagement fonctionne à un rythme tel que lespopulations ne peuvent suivre, il en résulte une désarticulation qui peut &re sourced'incompréhension;

favoriser la concertation entre groupes d'intéréts divergents et encourager le dialogueintersectoriel (plusieurs types de pêcheries comme en lagune Aby) afin de rechercher des solutionscollectives;

s'inscrire dans des mécanismes plus larges de concertation où l'on peut s'appuyer surl'ensemble des forces influentes de la communauté (chef de canton, chef de village, associationde jeunes et de femmes, etc.);

permettre l'adaptation dynamique dans la continuité.

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Ainsi la politique d'aménagement par sa souplesse doit être capable de répondre auxdemandes nouvelles au fur et à mesure, qu'elles s'expriment sans pour autant négliger le faitfondarnental que l'espace lagunaire a toujours rempli des fonctions sociale, culturelle, économiqueet politique.

Conclusion et perspectives

L'exploitation rationnelle du complexe lagunaire Aby a toujours été la préoccupation deautorités coutumières riveraines, des communautés de pêcheurs et des pouvoirs publics ivoiriens.Chaque intervenant a tenté de mettre en place des systèmes de régulation à des finsd'aménagement pour assurer ramélioration de la production et le partage équitable des gains. Lesprincipes de gestion tels que: le contrôle de reffort de pêche a été utilisé par les autoritéscoutumières (paiement de redevance au village hôte, interdiction de pêcher certains jours de lasemaine, interdiction d'un type d'engin et détermination de zone où la pêche est interdite) et parl'administration des pêches (période de fermeture, licence de pêche, etc.). Ainsi, on note que lemode de gestion traditionnelle n'est pas éloigné des mesures que propose la gestionconventionnelle. Malheureusement, la rigidité des deux systèmes n'a pas autorisé les adaptationsnécessaires. Les transformations du milieu marqué par l'évolution technologique, réconomie demarché, l'exode rural et Palphabétisation n'ont pas été prises en compte.

Dans un tel environnement sociologique où la société traditionnelle s'ouvre à des réalitésnouvelles, il en est résulté une remise en cause des pratiques traditionnelles au profit d'une gestionnormative conventionnelle parfois souhaitée par les populations qui reconnaissent quel'administration a plus de pouvoirs. Les demi-succès des tentatives antérieures recommandentd'envisager les approches nouvelles dans un environnement concerté avec les populations par laresponsabilisation sur la base d'une option clairement définie. La gestion participative parait &reun outil pour atteindre les objectifs d'aménagement. Cependant, il faut admettre qu'elle estexigeante pour l'administration et pour les populations.

Pour l'administration: ceci s'explique, primo, par l'absence d'un critère unique de mesurede performance rendant difficile révaluation de résultats. Les objectifs de raménagement sontgénéralement multiples et il est difficile de disposer d'un critère unique de référence pourcomparer les mérites respectifs des options. L'analyse des choix est plus complexe et soumiseplus d'aléas.

Secundo, par l'absence de relation entre les wilts et les bénéfices bruts rendant difficile lerétablissement de relation entre les ressources et les réalisations, d'où les difficultés d'apprécierles conséquences d'intervention sur les objectifs

Tertio, par les difficultés de mesurer les performances à cause de la part d'incertitude tropélevée et de la variabilité des résultats.

C'est peut-être l'ensemble de ces limites qui semble expliquer la faible importance accordéepar les bailleurs de fonds à l'aménagement de la petite pêche artisanale.

Pour la population: il est essentiel de noter qu'elle requiert beaucoup d'implication despartenaires et suppose la négociation constante d'un fort consensus, lequel est loin d'être acquis

l'avance. Elle nécessite beaucoup de temps et d'énergie à consacrer en réunion, processus

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exaltant au début qui peut lasser à la longue. Malgré toutes ces imperfections, le profit que chacundes partenaires tirerait d'une concertation soutenue est un indicateur fort utile qui constitue unclignotant de première importance. C'est pourquoi des paramètres facilement mesurables tels que:les prises par sortie des unités de Oche; le revenu des pécheurs, le cofit des opérations de péches;les quantités de poisson fumées par les opérateurs, le flux de poisson frais, la valorisation descaptures peuvent 'are des indicateurs de l'état de la pécherie. Des indicateurs négatifs commel'augmentation du nombre de pécheurs et de l'effort de Oche peuvent aussi &re considérés commedes critères suffisants d'évaluation de la pêcherie.

La gestion participative est un outil de responsabilisation que le projet Oche Aby entendpromouvoir au cours des années prochaines non pas pour obéir A. un effet de mode mais parcequ'elle permet le transfert aux communautés des responsabilités qu'elles sont disposées á assumersi elles sont accompagnées par les pouvoirs publics dans le strict respect des intérêts des uns etdes autres.

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GESTION A BASE COMMUNAUTALRE DES RESSOURCES DEPECHE EN GAMB1E

par

N. Dampha et M. NjieDépartement des Péches, Gambie

Introduction

En Gambie, comme dans beaucoup d'autres pays, le gouvemement est responsable de lagestion et du développement des ressources halieutique. Ce pouvoir lui a été conféré par l'Actedes Péches (1991) qui donne pouvoir au Ministre des Pêches de réguler et de gérer ledéveloppement, la conservation et la protection des ressources halieutiques du pays.

Le Département des Péches au sein du Ministère de l'Agriculture et des RessourcesNaturelles, se charge de préparer les directives. Le Directeur des Peches a mandat de préparer etd'assurer la mise à jour des plans d'aménagement, de développement et de promotion desressources de Oche maritime et continentales. De tels plans devraient étre spécifiques par zonede gestion; ils doivent inclure les restrictions qui s'appliquent aux opérations de Oche locale, laquantité de poisson à pecher lorsqu'on y est autorisé; ils doivent intégrer aussi les mesures dedéveloppement et de gestion à prendre et les politiques A. adopter.

Le Gouvemement a réussi des projets de développement de la pèche artisanale en utilisantdes approches participatives et communautaires intégrées dans les Centres Communautaires dePeche (CCP) des villages de pêche à. la côte et à rintérieur des terres. Dans ce systèrne, lescomités de gestion de centre comprenant des représentants élus de pécheurs, d'autres groupesd'utilisateurs et des chefs de village collaborent avec le gouvemement dans la gestion desinstallations. Les efforts du gouvemement pour réaliser ce système de gestion du genre desCentres Communautaires de Peche ont été généralement couronnés de succès. Ce rapport est uneétude d'identification des approches participatives A. la gestion des ressources de la peche enGambie. 11 recense les systèmes de gestion á. base communautaire et les pratiques de pêche avecune reference particulière à la gestion des stocks des silures d'eau douce (Clarias spp) localementdénomrnées "Konokono" dans l'ancienne Division de Pile de Mc Carthy appelée maintenantCentral River Division (CRD).

Le fleuve Gambie, ressource naturelle importante, coule sur 470 kms et traverse les 5divisions du pays de la frontière orientale du Sénégal à rocéan Atlantique à l'Ouest. En dehors dufait que c'est une importante voie fluviale et une attraction touristique, ses plaines innondablessont utilisées potK la culture du riz. On y trouve une diversité de ressources en poisson de valeuraussi bien A. l'estuaire qu'en amont.

Ces ressources foumissent du travail, des revenus et assurent ralimentation à des centainesde Gambiens vivant sur les rives Nord et Sud. Par ailleurs, le fleuve a un potentiel extraordinaired'expansion y compris le développement de l'aquaculture. Le CRD est le plus étendu des cinqDivisions. Elle couvre une superficie de plus de 1.500 km2. La population de cette *ion était

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estimée á plus de 156.000 habitants en 1993 (près de 15% de la population nationale). Il y avirtuellement de l'eau fraiche dans le CRD avec une intrusion d'eau salée en aval pendant plus detrois mois en période de saison sèche.

Ces facteurs contribuent à la variété d'espèces de Poisson que l'on trouve dans cetteportion du fleuve et de ses affluents. Leur abondance dans le CRD plus que partout ailleurs enGambie est peut-are due aux bonnes conditions de reproduction sous abris de cette région.

Les pêcheurs se sont organisés et ont établi des espaces clos ou des saisons visant A. laprotection des stocks en reproduction du Konokono qui est fortement recherché. Lescommunautés de pécheurs de Jareng et d'autres villages sur les deux rives ont formé l'Assembléedes Pecheurs de CRD (APCRD) pour résoudre quelques uns de leurs problèmes communs quicomprennent la gestion volontaire et le contrôle de la péche du Konokono.

2 Pêches et Administration des Fe'ches dans le CRD

Le Département insulaire McCarthy a été longtemps populaire pour la pêche artisanalede subsistence et commerciale. La région est par consequent, un point focal pour les modestespêcheurs de l'intérieur de la Gambie et du Senegal. Elle reçoit aussi d'autres groupes mineurs depêcheurs de la Guinée de la Guinée Bissau et du Mali. Depuis que les pêcheurs gambiens se sontlivrés A. la peche á temps partiel faisant de l'agriculture une activité à plein temps, ces pêcheursmigrants s'occupent de péche à plein temps et A. temps partiel. Cependant beaucoup d'entre euxse sont maintenant établis de fa9on permanente dans la region avec leurs familles tandis qued'autres y migrent de façon saisonnière.

L'afflux des pêcheurs dans la region a commencé il y a longtemps mais il s'est intensifiéau cours de la dernière décennie. Les gens lient cette augmentation dans les modes d'établissementet la réduction de l'abondance du poisson A la sécheresse. En se fondant sur les données desenquêtes-cadre, il y avait pres de 314 Ocheurs (212 Gambiens et 102 non Gambiens) répartisdans 21-4 villages de pécheurs sur les listes du CRD. De ces 314 pecheurs, 246 le sont à plein tempset 68 A temps partid..

Les espèces de poisson d'importance économique majeure dans la region comprennent:le "Fantangho" (Etérotis niloticus) le "Konokono" (Clarias), le "Walingyaabaa" (Chrysicthys spp)le "Furu'i* (Tilapia spp), le "Suyewo" (Gymnacus nicoticus), le "Sokoro" (Hydrocynus) et le"Joho" (Fonticulus) entre autre.

Le Konokono est une des especes les plus hautement appréciées ces derniers temps A.cause de sa valeur marchande croissante à l'exportation. Le Konokono est recolté surtout pour&re séché au soleil (il est fumé á l'occasion) pour &re exporté, essentiellement au Senegal d'oùil est reexporté sur la France. Le marché en est devenu par conséquent plus lucratif Le Konokonomis a part, le Furu, le Walingyabaa et le Fantangbo ont également une importance commercialecroissante. Ces poissons sont captures au filet toute l'année et l'aire de peche s'étend avec l'eausalée en aval.

Les techniques de peche dans la région comprennent les éperviers, les filets maillants caléset derivants visant chacun des especes particulières de poisson tandis que le hame9on et la lignevisent presque exclusivement le Konokono. Les pirogues de peche sont de façon predominante

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des monoxyles, elles mesurent jusqu'A 6 mètres de long et ne sont pas motorisées, les pagaies sontutilisées.

Le rôle de la pêche communautaire dans le CRD n'a pas été formellement défini. Lesagents des pêches en poste dans le CRD fonctionnent comme des agents de vulgarisation quiappliquent les lois et assistent les pécheurs dans leur gestion, les activités organisationnelles et dedéveloppement et les problèmes qui leur sont liés.

Les ressources en poisson dans le CRD comme dans tous les autres endroits de la Gambiesont propriété commune et tous y sont accès. Cependant, il y a peu de connaissance scientifiquedes stocks de poissons des rivières et il existe par conséquent très peu de règlementation formelleconcernant leur gestion et leur utilisation. L'application des lois, toutefois, a été difficile.

Jareng, à près de 237 kms à l'intérieur des terres est un des villages de pêche les plus actifsdu CRD. Tous les 55 pêcheurs du village opèrent à plein temps ayant appris le concept de gestioncommunautaire des ressources du Konokono dans les années 1970 quand la sécheresse obligeaitle paysan gambien A se tourner vers la pêche comme autre activité et comme moyen de compléterson régime alimentaire.

Pendant cette période, la pêche s'est graduellement intensifiée d'autant que des pécheurssont arrivés plus nombreux des fermes la région. La pression sur les stocks de poisson a ailnaturellement ne laissant d'autre choix aux pêcheurs que de plaider pour des saisons de fermeturepour protéger le Konokono.

2.1 Organisation et structure adminsitrative de gestion des pêches dans le CRD.

Le fonctionnaire des pêches et deux assistants de terrain en poste dans le CRD, travaillentde près avec les pêcheurs, les chefs de village locaux, les agents de la force et d'autres organes degouvernement et d'Organisations Non Gouvernementales. Ils servent d'agents de liaison entre lespêcheurs et les autorités responsables de la Oche au niveau gouvernemental dans la capitale,Banjul, où ils envoient régulièrement des rapports et des enquêtes.

L'Association des Pêcheurs du CRD fait usage de l'assistance fournie par les fonctionnairesde pêche pour relayer les propositions et décisions soit vers Banjul, soit vers l'autorité localedivisionnaire. Il y a une structure d'organisation dans la structure administrative des pêches quevoici:

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Ministère de l'Agriculture et des Ressources Naturelles111

Directeur des Péches

Fonctionnaire Principal en Vulgarisation des pêches1111

Fonctionnaire des pêches, eaux continentales.1111

Agents de législation Assistant de péches +-+Autorités du gouvernement local.

Agents Assistant Autorités1111

Chef des Associations de pêcheurs - Chefs de village1111

Associations de pêcheursIt 11

Commmunautés de pécheurs.

3 Connaissance, perceptions et attitudes sur les ressources de péche et leurgestion.

En général, les pécheurs du CRD sont inconscients de leur dépendance des ressourceslocales en poisson pour leur survie. Naturellement, ils sont interessés par le maintien de cepotentiel pour maintenant et demain. Cependant, tandis que beaucoup sont conscients de la naturelimitée des ressources, d'autres s'accrochent encore à la croyance habituelle que les ressources dela pêche sont illimitées. Puisque les pêcheurs indigènes en général le sont a temps partiel, ils sontaussi confrontés au problème des pècheurs étrangers - migrants non-indigènes - particulièrementceux qui sont considérés comme irresponsables et ne s'intéressent qu'à pécher puis à disparaitre.

De nombreux pécheurs sont conscients des dangers accrus affectant le cycle de croissancedu Konokono. Ils savent que même la taille du poisson et le volume de la prise se réduisent deplus en plus. II semble méme qu'ils connaissent aussi le stress que les pécheurs étrangers exercentsur les stocks à cause de leur Oche intensive toute l'année.

Pour appliquer les règles dans l'exploitation de la ressource de valeur mais lirnitée duKonokono, ils ont cherché l'assistance des autorités locales et des chefs des commuanutés depécheurs. Ils ont formé de petites associations dans les villages. Mais les règles qu'ils ont élaboréesau niveau local n'ont pas de fondement légal et quoiqu'on se soit mis d'accord à leur propos, ellesfurent vite violées.

Dans de pareilles circonstances, les pêcheurs locaux ont eu A. se battre à propos des stocksde poissons immatures. Des conflits sont survenus où la police, les autorités des péches et desdistricts ont dû servir de médiateurs. Dans une situation particuliére les pècheurs migrants ontdû &re déplacés de leurs bases de campement dans la brousse pour opérer à partir des basesprincipales de Oche dans le secteur.

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4 Gestion des ressources des pèches en Gambie

A l'inverse de l'agriculture où des lois coutumières sont prononcées sur les terresancestrales, les pécheries et les ressources de la Oche ant toujours été accessibles à tous.Cependant, il existait parmi les communautés la tradition -que certains plans d'eau tels que lesmares et les trous à poisson situés dans les champs de riz ou à proximité soient spécifiquementrécoltés par les familles.

La péche dans de tels plans d'eau se faisait a. des périodes spécifiques, surtout au milieude la saison des pluies ou au début de la saison sèche, quand les eaux d'innondation reculaient etque le poisson tendait à se concentrer dans les trous d'eau. Il est important de noter que desfamilies pechaient dans les trous d'eau là où elles possédaient des terres assignees par la tradition.

Dans le cas des plans d'eau non attribués et isolés, les anciens du village informaient lacommunauté avant la fin des pluies d'une date spécifique à laquelle le poisson serait ramasse. Larécolte se faisait par tous les villageois valides et elle n'était pas restreint seulement aux pêcheursIls pêchaient avec des trappes, des paniers, de vieilles sennes, des mites ou d'autres techniquesrudimentaires. Plusieurs de ces plans d'eau se sont assechés et la tradition ne s'est plus conservéeque pour les plans en amont où la Oche fluviale est limitée.

Les mesures conventionnelles d'aménagement des ressources halieutiques touchent autantles pêches artisanales qu'industrielles. Cependant, autant l'Acte des Peches que les reglementationsde pêche pèsent plus lourdement sur les peches industrielles. Ceci est di a la passion exacerbeeengendrée par l'utilisation de techniques dommageables par les pécheurs industriels.

11 y a naturellement, de la sympathie pour les pêcheurs artisanaux dont le travail est pleinde contraintes sur des terrains de Oche et des sites de débarquement éparpillés. Il y a aussi laconsideration de leur rôle dans l'approvisionnement du marché local. De nouveau, le système desuivi de la péche artisanale est plus difficile, en particulier à cause de l'absence de personnel et desfacilités de transport pour faire appliquer la réglementation.

Les mesures de gestion traditionnelle, quoique informelles et en general faiblesinstitutionnellement, sont une caractéristique majeure des péches fluviales en Gambie. Parexemple, les pécheurs fluviaux introduisent parfois des règlementations informelles à propos desmailles, fixant arbitrairement la taille de la maille d'après leurs propres limites. Es se battentsouvent contre les pecheurs étrangers qui leur conseillent d'introduire des mailles plus petites quecelles qu'on utilise localement et qui ont un effet néfaste sur le stock de jeunes poissons.

Dans les péches de crevettes, se pose le problème du droit d'usage traditionnel. Celui-ciest fondé sur la comprehension commune et entraine des réclamations de lieux de peche fixes.Les pêcheurs individuels placent des bornes permanentes sur le lieu; ces bornes peuvent durer desperiodes allant 'de la crue à 18 ans pour marquer leurs droits de pêche. La superficie délimitée estaussi transferable par vente ou tout autre moyen.

11 se produit certes des conflits dans ce système, regles par les organisations de pêcheursde crevettes ou déferres au village, aux autorités des pêches de District ou du Gouvernement.Ailleurs, le long du fleuve, des règles sont rnises en place pour la prevention des conflits naissant

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du fait des filets A crevettes fixes et trainants qu'utilisent les pécheurs de crevettes bloquant lesaffluents des estuaires pour protéger leur territoire (Njie, 1993 b).

Gestion des ressources de Konokono

Les pécheurs locaux dans différents endroits du CRD essaient de contrôler l'exploitationdes ressources du Konokono par une combinaison de mesures comprenant la declaration de saisonde clôture, la clôture des espaces et la restriction du materiel de Oche. La fondation del'Association des pêcheurs du CRD en juillet 1994 comprenant virtuellement tous les pécheursprofessionnels du CRD était clairement motivée par le désir de coopérer A propos de problèmescommuns tels que le paiement des redevances du gouvernement, la vente du poisson et l'absenced'assistance, y compris des facilités de credits

Mais par dessus tout, ils avaient le désir de protéger et de conserver les ressources duKonokono. Les ceremonies qui existent A Pouverture et A la clòture de la saison de Oche deKonokono sont devenues une affaire communautaire. Comme il y a une meilleure connaissancedu Konokono les pêcheurs peuvent protéger les terrains de fraie dans les plaines tributaires etd'innondation.

Ils ont une connaissance suffisante du moment où au début de la saison des pluies lesadultes se déplacent vers les abris des affluents pour préparer la ponte. Ils savent maintenantquand les stocks de reproduction entrent dans les affluents et ils peuvent mettre en place desrestrictions en fermant pour une saison ou des zones et en mettant des restrictions sur le materiel.Ils permettent ainsi au petit poisson d'atteindre la maturité.

On dit que les prises du Konokono ont été plus grandes la saison dernière que par le passé.Elles allaient de 50 A pies de 300 kgs par pirogue par jour au début de la saison décroissantgraduellement jusqu'A un maximum de 80 kgs vers la fin de la saison de Oche.

Le poisson est vendu en tas et par estimation; les prix sont de l'ordre de D 5.00 A 10.00($ 0.50 à $ 1.00) par kilogramme de poisson seché en fonction de la taille du poison qui est triépar catégorie. Un kilogramme qui passe la frontière du Senegal rapportera 2 dollars américains.Le même kilo rapportera US $ 5.00 en France.

Un seul pecheur peut posséder jusqu'à 5 pirogues et peut tirer un grand profit de la Ochedu Konokono en exploitant pleinement son potentiel économique.

Comment fonctionne le système?

Vers le début de la saison pluvieuse, les membres de l'Association des Pécheurs du CRDdiscutent - le Hardi - la fermeture de la saison de Oche. Le Hardi dure près de 4 mois du débutde la saison des pluies - juin/juillet) A la récolte des arachides (octobre ou novembre)

Aux reunions auxquelles se discute le "Hardi", sont présentés les chefs de Districts, lesgouverneurs de region et des représentants de Département des Peches. Les réglementations etles amendes y sont décidées et chaque village sélectionne deux pecheurs responsables de la miseen application des réglementations. Parmi celles-ci on note:

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interdiction de la péche à l'hamecon et ligne à tous les pécheurs de CRD pendant le Hardi;

pas de pêche au filet ou à la ligne dans les affluents;

paiement de l'amende en cas de violation des réglementations;

regroupement des pécheurs isolés dans des camps de base.

Chokti - ouvre la saison de péche . Les pecheurs conviennent d'une rencontre spéciale oùune date est fixée. Avant ce jour tous les pêcheurs se préparent à ouvrir la saison, aprés le Chok-ti,la Oche bat son plein. Tout le monde est occupé réellement á Ocher, organisant, traitant,commercialisant ou distribuant le poisson. La saison commerciale est à son plein épanouissement.

Les amendes sont couramment fixées à D 250.00 (US $ 25). Les fautifs sont convoquesA. une cour de District où les amendes peuvent s'élever jusqu'à D 500 (US $ 50). Les amendeset le résultat d'une collecte mensuelle de D 5.00 servent à l'administration et aux affaires del'Association. Quelques pêcheurs évoquent une règle additionnelle pour confisquer le materiel depeche appartenant aux fautifs refusant de payer les amendes.

5 Activités communautaires et gestion des ressources de poisson.

Nous savons maintenant que les commuanautes du CRD sont majoritairement paysannesoccupées essentiellement A. la culture des arachides, la principale culture de rente de la Gambie.Jis font pousser aussi les autres cultures de subsistance telles que le riz, le tarot, la mais, le petitsorgho et le manioc.

Pour la plupart d'entre eux, la péche est une activité secondaire. Ceci a entraine lapredominance en termes de revenus , de professionnalisme et d'efficacité du materiel aux pêcheurs&rangers. Mais depuis que le gouvernement a commence la formation des locaux à l'intérieur desterres pour qu'ils deviennent des pecheurs professionnels, il y a eu une croissance significative desactivités dans le secteur ces 10 demiéres années. Toute perte dans l'agriculture a été un gain pourla Oche. Quand la terre ne donne pas, le paysan devient pêcheur.

Le rôle des femmes.

En plus de leurs responsabilités domestiques, les femmes sont des paysannes productives.Pendant la saison sèche, si on omet leur intéret pour la production végétale, elles s'intéressent aucommerce de detail de différentes marchandises et au traitement du poisson.

Tandis que les hommes font la *he, le séchage et la commercialisation des produits sont, -

comrne à l'ordinaire le rôle predominant des femmes qui sont soit des femmes de pécheurs, desmembres ordinaires de sa famille ou des commercantes transfrontalières indépendantes, achetantet vendant le poisson. Quelques femmes possèdent des unites de pêches sur lesquelles ellesemploient ou louent de la main d'oeuvre pour faire le travail.

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6 Problèmes et contraintes de gestion:

Les systèmes de gestion A. base communautaire des ressources de la Oche en Gambie selimitent aux péches fluviales ofi la ressource totale et le rendement potentiel sont inconnus pourtoutes les espèces. La connaissance de la biologie et de l'environnement physique des espèces depoisson dans le système fluvial est limitée de même que les données statistiques sur lesdébarquements

Dans de telles conditions, il devient difficile d'évaluer ou de déterminer les mesuresappropriées de gestion à appliquer. Le manque de personnel et d'autres ressources rendentimpossible la surveillance du fleuve et de ses nombreux affluents.

De nombreux pècheurs, en particulier ceux qui sont aisés, sont satisfaits et chérissent lagestion du Konokono. En général, on sent, même avec la disponibilité d'autres espèces dans larégion, que l'attention couramment apportée A. la gestion du Konokono devrait étre soutenue pourle futur. De nombreux pécheurs veulent maintenant que le gouvernement participe pleinementassurer un succès continu du système.

Les nouvelles dispositions n'ont seulement commencé A. bien fonctionner que récemment.Elles demanderont, bien sôr, un renforcement par l'éducation, des récompenses pour les pécheurspour aider à soutenir les premiers pas qui ont été faits. Les pécheurs pensent que le système actuelde gestion du Konokono devrait en fait &re étendu à d'autres espèces. Cependant, la connaissancebiologique, les niveaux d'exploitation, les habitudes et d'autres informations scientifiques connuessont requises avant qu'on ne puisse appliquer les mesures de conservation adéquates.

Ils savent aussi que sans des dispositions légales ou la connaissance des réglementationsen vigueur ni les pécheurs ni les chefs de tribunal ne peuvent effectivement appliquer les règleset les amendes. Ils ont par conséquent besoin d'être dotés de pouvoir A. la fois par la prise deconscience et par des dispositions légales.

L'apparition de sel en amont et dans les marécages est une autre contrainte majeure. Ellecause du dommage à la végétation périphérique qui est un abri vital et une part importante del'alimentation et des niches pour les stocks de poissons d'eau douce. Ceci couplé au chômage et

la pression démographique accrue fera vraissemblablement naitre de nouveaux problèmes degestion pour les ressources halieutiques A. l'avenir.

7. Perspectives et conclusion

Les ressources en poisson à l'intérieur des terres en Gambie sont un potentiel de croissancede l'emploi; elles peuvent générer des revenus et une nutrition améliorée. Commela Oche devientde plus en plus le moyen de survie des gens, il est important d'en assurer une exploitation durable.Les pêcheurs peuvent prendre l'initiative des règles de gestion, elles n'en ont pas moins desdéfauts.

La gestion des ressources est difficile sans la collaboration des usagers. Des systèmesorganisés et institutionalisés d'interaction sont nécessaires. Cependant, la gestion collaborative des

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ressources demanderait plus d'études détaillées des facteurs sociaux, politiques et économiquesqui agissent sur les communautés de péche.

Certains membres de l'Association des pêcheurs du CRD comprennent qu'ils ne peuventpas seuls faire les règles et en assurer l'application adéquate. Bien sfir quelques pécheurs ontanticipé l'échec du sytème de gestion du Konokono. Ils pensent que le Département des pêchesdevrait les aider à developper un cadre légal. Actuellement le tribunal du chef de District est lerecours le plus élevé auquel l'Association puisse avoir recours. Cependant, les règles sontinformelles et il n'y a pas de disposition légale sur laquelle le chef peut prendre appui pourpoursuivre les contrevenants A. la loi.

Le gouvernement devrait se concentrer sur l'amélioration du potentiel pour l'emploi etl'amélioration des conditions de vie de la communauté de Oche. Il devrait commander des étudesautant sur la structure des communautés que sur les ressources en poisson elles-mémes. Un cadreinstitutionnel sensible A ces questions devrait &re créé 1à oïr les représentants de la communautéet le gouvernement pourraient assurer un pouvoir accru pour une gestion participative desressources locales.

Ce forum servira à raffiner et á intégrer aux regulations formelles les pratiques de gestiontraditionnelles des pêcheries basées sur la communauté. Il est de l'intérêt des pécheurscontinentaux et du gouvernement de chercher ensemble des mesures de gestion effectives.

REFERENCE

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REGARD SUR L'AMENAGEMENT TRADITIONNEL DES PECHES DANS LESZONES OPERATIONNELLES DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT

COMMUNAUTAIRE DES PECHES DEL'OUEST NORD OUEST ( WNW AFCOD) EN SIERRA LEONE

par

M. Ritchie P. Jones ( WNW AFCOD )

Introduction:

Le Gouvernement de Sierra Leone et le Programme de Développement Communautaireet des Péches Artisanales finance par l'Union Européenne (AFCOD) ont été responsables dudéveloppement des péches artisanales du littoral Ouest-Nord Ouest de la Sierra Leone depuis1989. Le Département des Péches et des Ressources Marines en charge de l'ensemble dudéveloppement des pêcheries artisanales a des responsabilités étendues quant à l'applicationeffective des réglementations.

Traditionnellement, les stocks de poissons sont considérés "propriété commune" sansrestriction légale pour les entreprises de Oche artisanale. Pour gérer ces stocks de manière plusefficace, les pecheurs doivent &re encouragés à s'impliquer dans l'aménagement de la ressource.A ce sujet, une enquéte fut entreprise pour identifier et promouvoir l'approche participative dansl'aménagement des pêcheries.

Structure d'organisation:

. Pour les pécheurs locaux, l'application des règlements sur les péches sont de laresponsabilité des travailleurs du service de vulgarisation qui agissent comme lien entre leDépartement des pêches et l'autorité locale ( Chef traditionnel de la zone) dont le travail est delégiférer sur les lois coutumières et mener A. bien les règlements gouvernementaux. Il y a quatrerégions administratives en matière de Oche en Sierra Leone: la region Ouest, celle du Sud, larégion Nord et celle de Bonthe Island.

Chacune d'elle a un fonctionnaire des pêches résident et un certain nombre devulgarisateurs. Ils travaillent en contact étroit avec les pêcheurs pour la mise en oeuvre despolitiques d'aménagement des péches. Sur la côte Ouest - Nord Ouest, AFCOD contribue parl'assistance de vulgarisateurs à l'application de la politique des péches.

Pratique des pêches:

Les espèces communes capturées sur le littoral Ouest - Nord Ouest sont les Sardinellaaurita et maderensis et Ethmalosa fimbriata. Ces espèces représentent jusqu'à 85 % des capturestotales. Les plus grandes captures étant réalisées de juin A. septembre. Les captures totales ontfluctué à travers les années avec une diminution rapide à Konaksidee et Goderich.

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Goderich est particulierement concerné par la pêche des sardinelles. Deux différents typesde bateaux et d'engins de pêche sont employes dans cette pêcherie. La grande pirogue ghanéennebordée (17m) utilise des filets maillant encerclant, et exploite la sardinelle adulte appeléelocalement hareng.

Les pirogues standard de 5 - 10 m et de 3 - 5 m sont les petites versions des piroguesghanéennes. Elles utilisent des filets dérivant de surface ( filets maillant) et exploite les jeunessardinelles appelées localement "mina". Il n'est pas surprenant que les conflits s'accentuent entreles deux pêcheries à Goderich. Le "Channel net" (filet de chenal) appelé ainsi A. cause de sonutilisation dans les chenaux et les estuaires est d'importance primordiale. Ce filet est semblable auxsennes de plage avec la difference qu'il est relevé comme un chalut sur une pirogue au lieu d'êtrehissé sur la plage. L'engin est fabriqué avec du filet A. petites mailles (24 - 23 mm). Bienqu'officiellement interdit, ce type de peche est toujours pratiqué A. cause des difficultés à fairerespecter les lois. Les autres engins utilises dans le secteur artisanal incluent les lignes diverses etles filets maillant de fond.

Cependant, de manière générale les stocks de poisson dirninuent. Les pêcheurs doiventmaintenant pécher très loin de la côte pour pouvoir obtenir de bonnes captures semblables à cellesobtenues cinq ou dix ans auparavant. Le fait que des mailles de plus en plus petites sont utiliséesindique quill est plus difficile de capturer le poisson. Ces surexploitations évidentes sontsupportées par l'évidence statistique montrant bien une diminution dans toutes les zones ciblées(Goderich et Yeliboya). En 1993, les captures A. Goderich furent de 50 % inférieures à celles de1990.

Les raisons biologiques pour ces diminutions restent encore A. confirmer. Néanmoins,quelques initiatives urgentes sont nécessaires pour ureter cette tendance. Une solution seraitpeut-être d'impliquer les pêcheurs dans taménagement de leur ressource. Mais A. cause de laguerilla sévissant dans les regions de l'Est et Sud, des milliers de pêcheurs et de paysans se sont*laces vers Goderich et Konakridee, ajoutant une pression additionnelle sur les stocks.

4. Connaissance locale et perception des ressources:

Les perceptions locales de l'ensemble des ressources disponibles pour l'exploitation sontpeu près les mêmes dans tous les villages ciblés par le programme. Il y a la croyance que le

poisson est la creature vivante la plus abondante au monde et que des millions sont reproduitschaque jour. Quelques pecheurs affirment que tant qu'il pleuvra, il y aura du poisson dans toutesles eaux, les mers, chenaux et lagunes. Ils croient que dans la zone où tombe la pluie, le poissonest tombé du ciel sur les lieux de pêche. Ce qui est réellement nécessaire, c'est d'utiliser le folklorepour inciter les pêcheurs A. une conception différente des choses, laissant ainsi le temps auxpoissons de devenir matures avant la récolte. La croyance en la " propriété conimune " estegalement profondément ancrée dans les communautés locales de pêcheurs. (a) Le poissonappartient à celui qui le pêche et il n'y a pas de raisons pour limiter son exploitation. (b) Quoi qu'ilpuisse advenir le Gouvernement ne doit pas restreindre la pêche artisanale car il y a assez pourtous. (c) C'est la Oche industrielle qui doit être contrôlée et limitée. Quelques- uns appellentmême A. une interdiction totale de la péche près du rivage.

64 Rapport Technique du DIPA N° 74

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Lorsqu'il y a une période où le poisson devient rare, les gens offrent des sacrifices A. la mer.Les sacrifices traditionnels sont entrepris et des prières et offi andes sont données aux ancetres quivont aider à restaurer le stock de poisson. A un moment donné, sur lile d'Yeliboya, deux vachesfurent offertes en sacrifice. Une des vaches fut abattue mais on laissa l'autre circuler sur Dansces occasions, la peche est interdite pour quatre ou cinq jours, au pire cela peut &re vu commeune mesure d'aménagement.

5. Pratiques de gestion traditionnelle:

Yeliboya

Le tableau 1 resume les pratiques de gestion traditionnelles à rintérieur des principaleszones du Programme.

A Yeliboya, tout comme dans les autres zones, il existe des lois sociales et religieuses,prohibant aux pêcheurs une surexploitation de la ressource. La peche est interdite le vendredi, eten cas de non respect de cette loi, la loi coutumière entre en vigueur, des sanctions s'appliquent,ou le droit de débarquement sur la zone peut &re refusé. Ceci peut etre vu comme l'essentiel despratiques de gestion traditionnelles.

La délimitation des zones de peche depuis la plage peut aussi servir le m'eme motif Parcette méthode, la peche A. la senne de plage est restreinte A. des sections spécifiques des points dedébarquement. Etant donné que la peche ici dépend de la maree, seulement trois pécheurs peuventpratiquer cette méthode A. n'importe quel jour de peche.

La peche dans les chenaux trouve son origine dans la région de Yeliboya. LeGouvemement a interdit cette peche en 1993 A. la suite des conflits répétés avec les pécheurs deBonga. Ces pêcheurs de Bonga se plaignaient que la plupart des espèces juveniles étaientexploitées á cause de la taille des mailles des filets de chenal).

Les limitations humaines et budgétaires n'ont pas permis au Département des Peches etdes Ressources Marines de se doter d'une logistique adéquate pour faire appliquer l'interdictionde la peche dans les chenaux non seulement à Yeliboya mais aussi dans toute la Sierra Leone

Les pecheurs de Yeliboya prétendent que les lieux de peche se trouvent de plus en plusloin des côtes, et qu'ils ne peuvent pas se permettre de s'équiper d'engins capable de pecher plusau large

Konakridee

A Konakridee, plusieurs types d'engin sont utilisés pour la peche. Ici, les engins de pecheinterdits sont toujours en usage. Les chefs ont montré beaucoup de laxisme dans leurs devoirs,un peu par sympathie pour les propriétaires de "filets de chenal" qui se plaignent d'avoir investide grosses sommes d'argent dans ces filets, bateaux et autres équipements de peche.

Ces pêcheurs de chenal ont demandé des altenatives au Gouvemement au cas ou ilsdevraient abandonner cette peche. A Konakridee, l'on ne peche pas le vendredi, ainsi que lorsdes cérémonies traditionnelles.. Les chefs punissent ceux qui enfreignent la loi, par des pénalitésobligatoires.

Rapport Technique du DIPA N° 74 65

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Mahera

La pêche à Mahera est dominée principalement par l'utilisation de filets maillant de fond.Etant donne que le nombre de filets de fond A augmente, un conflit est apparu, et une loitraditionnelle fut instaurée, pour interdire de jeter ses filets au dessus de ceux déjà cales dans lameme zone. Par ce moyen, on a restreint le nombre de filets, diminuant d'autant l'effort de Ochesur la zone. Ici aussi des penalités sont appliquées pour ceux qui enfreignent l'interdiction deOche du vendredi.

Goderich

Le village de Goderich est situé sur la côte Ouest, près de Freetown. Ici le principal stockest constitué de sardinelles dont l'exploitation fut la principale activité de Oche pendant plus devingt ans. Au début des années 70, il y eut un conflit dans le village lorsque des compagnies depeche tentèrent d'introduire la serme tournante et coulissante. Les pêcheurs refusèrent d'accepterla senne tournante. L'argument était que c'est précisément ce filet qui A détruit les pecheries desardinelles au Ghana. Bien qu'il n'y eut pas de loi allant à l'encontre de ce type de filet, les locauxs'y sont opposes afin de protéger et gérer leurs stocks de sardinelles.

L'exploitation de sardinelles juveniles (dans la pécherie Mina) a débuté également dans lazone au début des années 70. Les pécheurs de Goderich sont maintenant concernés, et un conflitsemble inevitable si la situation n'est pas maitrisée dans les plus brefs délais. Les pecheurs desardinelles adultes regardent les pecheurs de juveniles comme les responsables des faiblescaptures au cours de ces dernières années.

Il y a une peche intense, souvent deux fois par jour, avec des mailles de 35 - 36 mm quis'oppose à la peche des sardinelles adultes avec des mailles de 38 mm. Quelques pecheurs sedemandent pourquoi les pirogues pechant la sardinelle adulte doivent aller si loin pour obtenirdes captures raisonnables. L'argument est que les juveniles qui auraient pu devenir adultes sontmaintenant capturées par les "pirogues Mina".

L'argument des pêcheurs concernant la destruction des stocks artisanaux, spécialementceux des zones de Goderich et de Yeliboya, est que les chalutiers industriels péchent trop prèsde la côte, bien que les règlements stipulent que de tels bateaux doivent pecher A plus de cinqmilles dessôtes. Ce règlement est suppose protéger la peche artisanale, et quelques chalutiers ontété arraiSonnés pour avoir enfreins la loi.

A Goderich, quelques pécheurs admettent qu'ils sont également fautifs en encourageantles chalutiers à Ocher près de la côte afin de pouvoir effectuer un marché de troc de fruits,legumes et autres produits qu'ils échangent contre du poisson. Par ce processus, les chalutiers, parnécessité, pêchent en zone côtière à l'interieur de la zone des cinq milles, et détruisent le stockartisanal

A Goderich la delimitation des plages de débarquement par les autorités est une mesured'aménagement destinée à protéger les stocks. Les propriétaires de sennes de plage sont parconsequent forces de limiter leurs jours de peche en pechant par rotation. La peche est interditele dimanche, et ceux qui sont pris en faute sont sujet A des amendes ou A des pénalités de la partdes autorités locales.

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By a également une responsabilité sociale. Qu'il y ait eu un accident en pêche ou qu'unepirogue ne soit pas rentrée d'un voyage de Oche, une recherche est organisée, et il n'y a pas deOche pour un ou deux jours. Ceci est une mesure indirecte d'aménagement traditionnel. Uneautre est la fixation du prix du poisson. Le premier bateau qui débarque ses captures fixe le prixdu poisson. Si le prix du poisson n'est pas suffisamment bon, les pêcheurs qui_ont l'option depécher deux fois par jour (comme dans les pécheries Mina), ne pas intéressés à effectuer unsecond voyage, facilitant ainsi l'exploitation de la ressource.

Contraintes

a. Les conflits constants entre la p8che industrielle et la Oche artisanale mènent à ladestruction des juveniles et endommagent les pirogues et les engins de peche du secteurartisanal.

Les plaintes pour destruction des engins de pêche et des équipements par les chalutiersne sont pas prises en compte rapidement par le Departement des Pêches et des RessourcesMarines.

c. Le manque de réponse de la part du Gouvemement à chercher une alternative au gagne-pain des propriétaires des "filets de chenal" pour éliminer les investissements dans cetteactivité.

Les problèmes de comportement humain defiant le respect des lois locales sur les sites dedébarquement. A Goderich, par exemple, en &pit de l'interdiction de péche pour ce jour,quelques bateaux pèchent malgre tout le dimanche.

e. Un manque de connaissance adequate de la ressource de la part de la majorité despêcheurs merle à une surexploitation, en particulier la où ils continuent à croire aux mytheset à la surabondance des ressources de Oche artisanale.

Intervention du Gouvernement:

Le Département des Ressources Marines a entrepris de protéger les stocks de la Ocheartisanale. Les mailles de moins de 25 mm ont été interdites. Les importateurs ne sont plusautorisés à importer en Sierra Leone des engins possedant un maillage de moins de 25 mm. Il estimportant de noter que les engins utilises dans les pêcheries de chenaux sont soit achetés dans lespays voisins ou encore aux chalutiers industriels au travers des marches de troc entre ces demierset les pêcheurs locaux.

En 1994, le Département des Ressources Marines a introduit l'immatriculation despirogues. Ceci est une mesure importante d'amenagement, puisque sans immatriculation, lespirogues ne sont pas autorisées à Ocher. Néanmoins, depuis l'introduction de cette mesure, lesfraudeurs n'ont pas encore été penalises.

L'imrnatriculation des embarcations et engins de Oche est d'une grande importancelorsqu'il s'agit de regler des conflits. Les details des pirogues et des engins peuvent etre obtenusgrace aux cartes d'enregistrement. Ici encore, la tendance pour certains à augmenter l'estimationdu coat des equipements endommages a cause de long &lads pour obtenir des compensations dela part des entreprises de pèche.

68 Rapport Technique du DIPA N° 74

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8. Résumé et conclusions:

L'approche participative traditionnelle dans la gestion des ressources a été identifiéecomme purement religieuse et sociale. A Goderich, où la plupart des pêcheurs sont chrétiens, lapêche n'est pas pratiquée le dimanche. Dans les zones A. prédominance musulmanes, Yeliboya,Konakridee et Mahera, la pêche n'est pas pratiquée le vendredi.

Le seul facteur économique qui fait obstacle A. la pêche à Goderich est le prix des juvénilesde sardinelles. Le manque de suivi, contrôle et surveillance a permis aux "filets de chenaux"d'ignorer l'interdiction. L'enregistrement des unités de p'éche est une nouvelle idée qui demanderaquelque temps pour une évaluation correcte de son impact sur l'aménagement de la ressource dela péche artisanale.

Il est apparu par l'enquête préliminaire dans les pecheries de l'Ouest - Nord Ouest et leszones du programme de développement, que les pecheries traditionnelles entreprennent en cemoment de grands changements. Ces changements apportent une opportunité unique auxpécheurs d'être mis au courant de l'importance de raménagement des ressources. Ceci peut aiderles pêcheurs ayant une connaissance des stocks de poisson.

Cela offre également au Département des Pêches et des Ressources Marines unencouragement pour promouvoir la gestion des ressources par les lois traditionnelles imposéespar les autorités locales et aussi encourager les pêcheurs à participer à l'exécution des politiqueset réglementations.

C'est seulement à travers un effort combiné du Gouvernement et des pêcheurs quel'aménagement des ressources et le contrôle peuvent "are considéré comme durable si l'on prenden compte les ressources financières limitées. Avec l'augmentation des connaissances, les pêcheurslocaux peuvent surveiller leur pêcheries efficacement et à bon marché au lieu des modèleshasardeux et inappliqués couramment utilisés par le Gouvernement.

Rapport Technique du DIPA N° 74 69

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LA PECHE DE LA CREVETTE D'ESTUALRE DANS L'ESTUALRE DE LA BIMBIA:CONTRIBUTION DES PECHEURS A SON AMENAGEMENT

par

J.C. NjockDirecteur des Pêches. Ministére de l'Elevage, des péches et des industries Animales.

Yaoundé, Cameroun.

I. Introduction

Les textes régissant l'exercice de la pêche au Cameroun comportent des clauses sur lagestion et la conservation des ressources halieutiques, la protection de la faune et les conditionsd'accès à la ressource (MINEPIA, 1994). Ils interdisent la Oche des poissons immatures,l'utilisation des engins trainants dans la zone de 3 milles, la pratique de la Oche á l'aide des enginsexplosifs ou de produits toxiques.

L'administration des pêches est placée sous la tutelle du Ministère de l'Elevage, des Pécheset des Industries Animales qui, en plus de la Direction des Pêches au niveau central, dispose dansles provinces, les départements et les arrondissements, des structures de terrain dont la plus petiteest le poste de contrôle de péche. Dans notre contribution, nous décrirons la Oche telle qu'elleest pratiquée dans le secteur relevant du poste de contrôle de Mabeta. A partir de cet exemple,nous menerons une réflexion générale sur les problèmes que rencontrerait la promotion del'approche participative dans l'aménagement des péches artisanales au Cameroun.

2. Etude de cas

2.1 Présentation de la zone d'étude

L'estuaire de la Bimbia est, sur la côte camerounaise, l'une des principales zones de Ochede la crevette d'estuaire Nematopalaemen hastatus (fig. 1). Ce crustacé dont la longueur totalen'excède pas 7 cm est capturé par petits fonds de 4 m environ. Il est exclusivement exploité parles pécheurs artisans qui arment des pirogues en planche de 8-10 m. L'engin utilisé est un filet deforme conique appelé localement "Ngoto" (Njock, 1985). La production est principalementdébarquée á Mabeta, où le produit est fumé, conditionné et expédié vers différents centres decommercialisation. Au moment oil' les données nécessaires à la présente étude ont été collectées(1984-1986), cette localité comptait 73 pirogues à. rames et voiles pour 135 pécheurs (Nkumbeet Njock, 1987).

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1 'estuaire; la Dimbia.

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Depuis cette date, le parc piroguier a doublé et la stratégie a évolué. Lors de l'enquêtecadre menée du 28 avril au 08 mai 1995, 144 pirog-ues dont 124 motorisées y ont été dénombrées,ainsi que 662 pecheurs. L'unité de peche comprend la pirogue, 5 pecheurs, 35 "Ngoto" dont 15appartiennent au patron et 20 aux quatre aides pecheurs (Njifonjou, communication personnelle).Généralement, la peche est pratiquée deux semaines par mois. Fixé sur un ou deux pieux, le filetest planté, Pouverture contre le courant, sur un endroit choisi de l'estuaire. Il est relevé aprèsenviron quatre heures.

2.2 Matériel et méthode

Les statistiques de production et d'effort ont été collectées pour la période allant de juillet1984 à juin 1986, par un enqueteur (fils de pecheur) posté à Mabeta. Ce dernier a suiviquotidiennement les mouvements des pirogues de la localité, relevant à chaque sortie les donnéesnécessaires. Une visite de contrôle et de suivi a été effectuée sur le site une fois par mois.

Pour chaque pirogue, la production par sortie a été calculée en enregistrant le nombre decuvettes de crevettes fi-aiches débarquées, chacune d'elle ayant un contenu moyen de 38 kg. Lejour de péche a été utilisé pour l'estimation de reffort de peche qui a été calculé en multipliant lenombre de jours de péche dans la semaine par le nombre de pirogues ayant effectué des sorties.La production et reffort de pêche mensuels ont été par la suite obtenus par sommation desdonnées journalières ou hebdomadaires.

Pour faciliter Panalyse, la période étudiée a été divisée en 4 semestres:

juillet 84 - décembre 84janvier 85 juin 85juillet 85 - décembre 85janvier 86 - juin 1986.

2.3 Résultats et discussion

Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 1 qui donne le tonnage, reffort et laprise par unité d'effort.

Tableau 1. Production (tonnes), Effort de peche (jour pirogue,) et prise par unite d'effort(Kg/jour pirogue) au cours de la période juillet 1984-juin 1986.

L'examen de ce tableau permet de noter une forte tendance à la diminution des captures etcelle des rendements, du dernier semestre de l'année 1984 au ler semestre de l'année 1986, après

Annie Piriodes :i:Prottartioni(tonnes)

Effort de Oche - Pris-e par unitétreffort

1984 juillet-déc. 887 3.670 242

1985 janvier-juin 122 1.905 64

1985 juillet-déc. 361 1.772 204

1986 janvier-juin 293 3.886 75

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d'importantes fluctuations d'un semestre à un autre. Quant à reffort, il passe du simple au doubledu dernier semestre de rannée 1985 au premier semestre de rannée 1986, après avoir diminué dansles mêmes proportions du dernier semestre 84 au premier semestre 85. De par les chiffres deproduction et de prise par unité d'effort, la Oche semble fructueuse de juillet à décembre. Unexamen plus approfondi a révélé au cours de rétude qu'en fait, les mois les plus productifs sontseptembre, octobre et décembre qui correspondent A. la période de décrue du fleuve Bimbia. Parcontre la pêche est faible ou inexistante en juin, juillet et melt, période de fortes pluies. Unediminution sensible de ractivité de pêche a aussi été observée en janvier et au cours de la premièrequinzaine de février. Ces mois correspondent à la période où les pêcheurs de Mabeta, tousétrangers, rentrent dans leur pays d'origine (Nigéria) pour les fêtes de Noël et du Nouvel an.

Durant la grande saison des pluies où les activités de pêche sont considérablement ralenties,les pêcheurs de Mabeta vaquent à d'autres occupations telles que la réparation, ou la constructiondes fumoirs et des filets "Ngoto" ainsi que la recherche du bois pour le fumage des produits.

Ainsi, à cause des considérations climatiques ou des manifestations sociales, reffort de Ochesur le stock de N. hastatus de l'estuaire de la Bimbia est quasiment nul à certaines périodes dePannée, ce qui permet un repos biologique de ces ressources. On peut ainsi conclure que lespêcheurs de Mabeta contribuent à leur fawn à raménagement de leur pêcherie de crevettes. Bienque cette contribution soit fortuite, on pourrait la rapprocher d'une expérience de participation despêcheurs à raménagement de leur pêcherie. Cet exemple qu'on retrouve dans d'autres campementsdont les activités sont similaires à celles de Mabeta est le seul cas, sur la côte camerounaise, qu'onpeut assimiler á la contribution des artisans pêcheurs à raménagement de leur activité.

Au delà de cet exemple, si l'on pose le problème d'une façon plus générale, on est obligé deconstater que l'approche participative en matière d'aménagement des pêches artisanales rencontrede nombreuses embaches et contraintes dont certaines sont exposées ci-après.

3. Problèmes et contraintes à la promotion de l'approche participative

a) Les seuls contacts entre les artisans pêcheurs et l'administration des pêchess'effectuent au cours des visites ponctuelles pour des besoins d'enquête pour la collecte desdonnées nécessaires à la connaissance de l'état de la ressource (enquête-cadre), ou plusfréquemment lors des visites quotidiennes pour la collecte des taxes diverses. La plupart despêcheurs anisans étant d'origine étrangère (80-90 %), ils sont appelés à obéir aux textes régissantle séjour des étrangers dans le pays.

Pour cette raison, ils sont souvent interpellés par les agents chargés de l'immigration lors descontrôles de routine. Ces types de contacts sous-tendent les relations entre les pêcheurs etradministration, particulièrement celle chargée des pêches. Afin de remédier à cette situation, ilest nécessaire de chercher les voies et moyens pour créer un climat de confiance entre les deuxparties qui, loin d'être antagonistes, doivent plutôt se comporter en partenaires dans laconservation des ressources et raménagement de Pactivité. Cela ne pourra &re possible que parune meilleure intégration des pêcheurs étrangers qui devront à leur tour intégrer dans leurscommunautés les pêcheurs autochtones qui se plaignent souvent du comportement de rejet deleurs hôtes. En effet, dans les campements de pêche, les pêcheurs se regroupent par communautéselon leur pays d'origine, les équipes mixtes composées de camerounais et d'étrangers sont rares.

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b) Dans d'autres localités non loin de Mabeta, surtout dans les criques avoisinanteset l'estuaire du Cameroun où convergent plusieurs cours d'eau, les filets utilises pour la fabricationdes "Ngoto" (mailles &frees de 10 mm) sont aussi employes par certaines communautés pour lacapture d'especes ichthyologiques diverses (ethmaloses, sardinelles, bars, bossus, etc.), pratiquepourtant interdite par la réglementation en vigueur. Il en est de même Cie la Oche aux pesticideset aux explosifs pratiquée par d'autres communautés. A travers ces exemples qui ne sontcertainement pas des cas isolés, on note chez certains pêcheurs, la méconnaissance des règlesélémentaires de conservation des ressources halieutiques. Cela interpelle radministration despêches pour qu'elle con9oive à l'attention de ces communautés, des programmes d'information etde formation permanente, afin que ces communautés prennent conscience de la fragilité desressources et qu'elles participent A. la rnise en pratique des mesures d'aménagement prônées parle Gouvernement.

4. Conclusion

Par rapport A. ce qu'on observe dans d'autres pays de la region ouest-africaine, la Ocheartisanale maritime camerounaise se singularise par une forte presence de pécheurs &rangers. Leconcept de libre accès à la ressource admis depuis la période coloniale a encourage l'immigrationmassive de pécheurs &rangers dont certains sont installés au Cameroun depuis plusieursgenerations. Les contacts qu'ils entretiennent de fa9on permanente avec leur pays d'originepermettent d'alimenter constamment cette population en nouveaux arrivants, ce qui a conduitla situation actuelle of' les communautés de pécheurs &rangers priment sur celles des pécheursautochtones, ce qui est une source de conflits latents. Tout effort tendant à raménagement de lapéche artisanale devra tenir compte de cet aspect afin de promouvoir Pinter-integrationcommunautaire et faciliter ainsi la participation des pécheurs à la gestion de leurs pêcheries. Danscette réflexion il est nécessaire de connaître les pécheurs, de partager leurs experiences, afin decomprendre les mécanismes (considerations culturelles par exemple) qui régissent l'organisationde leurs communautes. Pour atteindre ce but, il est nécessaire de faire appel aux etudesanthropologiques qui sont actuellement peu utilisées dans notre sous-region, dans les politiquesd'aménagement des péches.

Parallelement à cet effort permanent d'encouragement à Pinter-intégration descommunautés, d'autres preoccupations sont à prendre en compte. Parmi celles-ci, l'éducation desartisans pêcheurs doit &re consider& comme prioritaire. Elle leur permettra de prendreconscience de la fragilité des ressources et d'acquérir une attitude plus responsable en vue de leurconservation. Ainsi sensibilisés, ils accepteront plus facilement de respecter les dispositions légaleset réglementaires en vigueur dans le domaine des pêches. Dans les zones enclavées et difficilesd'accès, loin des agents de contrôle de radministration des pêches, comme c'est le cas pour laplupart des campements de pêche maritime artisanale au Cameroun, réducation pourra susciterparmi les pêcheurs, des comportements d'auto-contrôle et d'auto-régulation de leur activité. Ilsagiront ainsi comme véritables partenaires de radrninistration des péches. Pour y parvenir, il faudraencourager la formation d'organisations de pécheurs qui véhiculeront les decisions en matièred'aménagement. Dans le domaine de l'information, il est nécessaire d'encourager la participationdes communautés et d'organisations d'artisans pêcheurs a. la planification des activités dedéveloppement et d'aménagement. Cette experience a été tentée au Cameroun en 1991 (Sheveset al., 1992).

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Bibliographie

MINEPIA, 1994 - Recueil des textes régissant l'élevage, les peches et les industries animales.Contact, hors série n° 1: 292p.

Njock (J.C.), 1975 - Repertoire des centres de débarquement de la péche artisanale maritimecamerounaise. Manuscrit pour publication dans la Revue Science et Technique: 58 p. et annexes.

Nkumbe (L.N.) et Njock (J.C.), 1987 - Catch and effort in the Bimbia estuarine shrimp fisheryMimeo:

Sheves (G.T.), Corsi (F.), Labia (D.), Matthes (H.), Tafani (C.) et Vallet (F.), 1992 - Cameroun.Contribution au Plan Directeur des peches et de l'aquaculture. TCP/CMR/0053, FAO, Rome:134p.

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IDENTIFICATION ET PROMOTION DES APPROCHES PARTICIPATIVESEN IVIATIÈRE D'AMÉNAGEMENT DES PÉCHES ARTISANALES:

LE DEBARCADERE DE BOULBINET A CONAKRY, GUINEE

par

Ismael Keita, IngDirecteur Général Adjoint

Service National deDéveloppement de la Péche Artisanale.

Potentiel halieutique et niveau d'exploitation

Le potentiel de ressources démersales dans les eaux sous juridiction guinéenne est estiméà 45.000 tonnes pour la péche artisanale et 45.000 tonnes pour la Oche industrielle. Il semblecependant que les ressources démersales côtières seraient surexploitées de 16 à 33%.

Le potentiel pélagique est estimé A. 65.000 tonnes pour la pêche industrielle et 35.000tonnes pour la péche artisanale. Quant aux céphalopodes et aux crevettes, il pourrait atteindre14.000 et 4.000 tonnes respectivement.

Environ 10.000 pêcheurs artisans sont répartis sur 97 débarcadères recensés sur le littoralguinéen, ils utilisent environ 3.400 pirogues. Leurs débarquements ont subi une nette progressionpassant de 10.000 tonnes en 1984 à 50.000 tonnes en 1994. Les captures sont constituées environde 75% d'espèces pélagiques (ethmaloses et sardinelles). Cette progression s'explique par lamotorisation (47%), l'introduction des glacières permettant de longues marées et la mise en placede nombreux projets d'appui.

La pêche artisanale avancée ne concerne aujourd'hui que quelques chalutiers à faibleactivité, faute d'équipements et d'entretien.

Structures organisationnelles et administratives

Le premier pécheurs bagas au débarcadère de Boulbinet fut Lamina Bangoura, le premierchef de port était appelé "Bosso", le chef de la communauté des pécheurs était appelé Souleymane"6", ce dernier coordonnait l'ensemble des ports du littoral. Ces personnalités avaient laresponsabilité du débarcadère et ont été nommées par l'administration coloniale en 1937. Ellesassuraient le relais entre l'administration et les pécheurs. Les décisions étaient prises en commun,validées par le conseil des sages, et le suivi de l'exécution était assuré par le chef du port. Lessanctions prévoyaient la destruction des engins de Oche prohibés.

Après l'indépendance, le choix politique a amené à l'embrigadement des pécheurs,l'adhésion était ohligatoire dans les coopératives, une forme de collectivisation des moyens deproduction. Les pécheurs étaient salariés, et la production entièrement versée au compte d'uneentreprise d'Etat. Cette option inadaptée au contexte socio-économique de la Oche artisanale aentrainé la paralysie du secteur, la perturbation d'un système d'organisation traditionnelle, et acultivé le mépris envers l'administration.

Il a fallu des années pour changer l'habitude des pêcheurs vis-à-vis de l'administration,élaborer et développer des approches tenant compte de leurs préoccupations en vue de les amenerA la nécessité de conduire leurs propres affaires.

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Actuellement, des associations socio-professionnelles se sont formées, les pécheurs se sontvolontairement regroupés en coopératives, en groupements d'intérét, avec un Conseild'administration élu. On compte notamment 2 coopératives de péche et 2 coopératives detransformation regroupant près de 90 fumeuses. Les tontines et autres formes d'organisationsinformelles existent également au niveau de l'activité en aval.

Un chef de port est nommé par le Département du transport. Cette nomination intervientaprès consultation des communautés de pêcheurs et des transporteurs. Le chef de port veille surl'ensemble des activités du port, il est le garant de l'adrninistration. Il est assisté d'un adjoint et d'unconseil des sages pour tous les problèmes afférents A. la vie de la communauté qui bénéficie del'encadrement des agents de radministration des péches, du transport, de la sécurité.

3. Pratiques traditionnelles en matière d'aménagement des pêches

Dans le passé récent, l'effort de péche artisanale n'était pas intensif, les techniques utiliséesétaient de conception simple. Les engins utilisés n'affectaient pas trop la productivité de laressource. La productivité maximum était soutenable.

Par consensus, les sages interdisaient toute Oche dont les filets capturaient des juvénilesou des individus immatures. Cette police se faisait sans l'intervention de l'administration. Ilsexer9aient un contrôle sur l'introduction de certaines techniques, cette maitrise de l'effort étaitexercée par les pécheurs eux-mémes en fonction du droit de "propriété de la collectivité".

Aujourd'hui et sans aucune forme d'évaluation scientifique, le pêcheur artisan constate etconfie:

"Dans les années passées, la péche était fructueuse, les filets type "Fanty" et tout autreengin dont la chute dépassait 12 mares étaient interdits à. cause de l'importante quantitéde poisson qu'ils capturaient".

"Le Fanty a été introduit en Guinée par un certain Abdourahamane Touré dit"Ouloumane" depuis la Sierra Léone. 11 l'exploitait sur Vile de "Soury Néné" A. 100 Km deConakry. Cet engin avec ses 12 métres de chute débarquait une production supérieurecelle de tous les engins à l'époque utilisés. Il a été interdit par les pecheurs. Lecoordonnateur des ports d'alors fut commis par les sages pour le détruire".

"Actuellement, il faut 2 à 3 jours de péche pour obtenir une production de subsistance,ldtaille des poissons a diminué ce qui oblige le pêcheur à utiliser les mailles beaucoup pluspetites. Aucune interdiction n'est observée pour les maillages. Les poissons capturés sontimmatures, le stock a fortement baissé".

"Les poissons sont perturbés dans leur habitat, ils passent généralement la nuit aux abordsdes ckites pour prendre le large dés la levée du jour, et c'est justement la nuit que lesbateaux de péche industrielle font leur incursion dans la zone de pêche artisanale avec undragage à outrance"

Actuellement, les pécheurs artisans n'observent aucune pratique tradionnelled'aménagement et ne sont nullement associés au système d'aménagement conventionnel. Onobserve néanmoins que les filets "reggae" ont fait l'objet dans les années 1988-1990 deréglementation par décision des communautés de pécheurs. De plus, une enquête dans le milieuindique que les communautés prennent conscience de la situation et l'appel à une organisation plusdynamique se fait entendre. Ainsi, l'utilisation de la senne tournante de type sénégalais introduitede manière expérimentale par le projet de Développement de la Oche artisanale (ODEPAG) a été

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arrétée. Selon des maîtres pêcheurs, l'engin n'est pas adapté aux conditions du milieu guinéen.Parallèlement, les chercheurs critiquaient la réduction de la taille des mailles et, par conséquent,Pintensité de Peffort exercé sur la ressource.

De nos jours, des engins prohibés font leur apparition chez certains pécheurs artisanauxqui utilisent des filets de maille inférieure A. 20 mm. Les pêcheurs reconnaissent pourtant que lesfilets maillants encerclants, les filets tournants ont un impact très négatif sur la ressource. Unenouvelle tendance semble se dessiner depuis peu grâce à Pintroduction des caisses isothermesbord des pirogues. Ainsi, en effet, une Oche plus sélective est encouragée en raison d'unemeilleure rémunération auprès des sociétés exportatrices de poisson.

Auparavant certaines pratiques étaient en vigueur comme l'interdiction de Ocher lesamedi, les anciens pensaient que ce jour apportait malheurs et difficultés à la Oche. La pécheétait également interdite dans certaines zones dites hantées, notamment la zone de "Mansa Böhé",littéralement "coupeur de roi", situ& entre Kaporo et Fotoba.

Il faut noter que les communautés de Oche continentale connaissent une situationnettement différente qui s'explique en grande partie par leurs caractéristiques environnementales.En effet, les pêcheurs des eaux continentales vivent en vase clos, ils sont généralementmarginalisés, isolés et enclavés. Renfermés sur eux-memes, ils sont réticents aux initiativesofficielles qu'ils accueillent avec méfiance. Cette communauté fortement hiérarchisée ne subitaucune influence des zones urbaines. LA, la fermeture de la péche est décidée par les sages et estrespect& par l'ensemble de la communauté. La réouverture de la pêche est l'occasion d'une fêteoù des offi andes sont faites au génie protecteur de la localité. Ici le système d'aménagement estévident et efficace, il tient compte des considérations d'ordre biologique, socio-économique et desfacteurs culture's. Les usagers directement concernés par la ressource veillent sur l'état des stocks.Une relation entre capture équilibrée et effort de p'éche semble &re établie sans aucune autreforme scientifique. Ceci représente une approche participative en matière d'aménagement despecheries artisanales.

L'adaptation de ces principes au secteur de la pêche artisanale maritime pourrait résoudrela question de la gestion des stocks. Mais ceci ne sera possible que par une organisation confortéepar une approche participative active des communautés et par la prise en compte des aspirationsde la communauté par Padministration.

4. Pratiques conventionnelles en matière d'aménagement des pêches

La fixation des mesures d'arnénagement des pêches s'effectue chaque année selon un plande Oche approuvé par arreté du Ministre chargé des péches. Il est conçu sur la base des donnéesdisponibles qui sont de source nationale (Centre National des Sciences Halieutiques deBoussoura) ou étrangère (ORSTOM)

Les dispositions de ce plan de péche constituent le support des mécanismes de gestion,de conservatio-n, de protection et d'exploitation de ressources halieutiques de la République deGuinée. Le plan de gestion et d'aménagement des pêcheries a pour objet-

d'identifier les principales pécheries et évaluer l'état actuel de leur exploitation;de spécifier les objectifs à atteindre dans la gestion et Paménagement des pécheriesen déterminant Peffort de pêche admissible;de définir les régimes de licence

Lors de l'élaboration des plans de péche, le Département des pêches consulte les sociétésnationales de pêche industrielle.

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Un volume de prises maximum est établi conformément aux informations disponibles surle potentiel des principaux groupes d'espèces. L'autorisation pour la peche industrielle concerneles céphalopodes (24.295 t.), les poissons démersaux (32.295 t), les crevettes (990 t) et lespoissons pélagiques (65.000 t.). Pour la peche artisanale, elle conceme les poissons démersaux(31.500 t., dont 25.000 t. pour la peche piroguière et 6.000 t. pour la Oche artisanale avancée).

Un contrôle de l'effort de Oche industrielle est instauré par la délivrance de licences deOche industrielle par categoric: chalutiers pélagiques, chalutiers poissonniers démersaux,chalutiers crevettiers, chalutiers cepha1opodiers, palangriers, thoniers senneurs, thoniers canneurs,navires collecteurs appuyés par des barques motorisées de peche artisanale et Oche au filetmaillant. En ce qui conceme la peche artisanale, il existe deux types de licence: la licence de Ochepiroguière et la licence de peche artisanale avancée ou semi-industrielle.

Le quota d'effort de peche admissible exprimé en TJB a été défini pour la campagne 1995:Oche artisanale avancée (750 TJB), céphalopodiers (5.200 TJB), poissonniers démersaux (11.200TJB), poissonniers pélagiques (26.000 TJB) et crevettiers (975 TJB). Aucune restrictionconcernant le nombre d'embarcation de Oche artisanale n'a été fixée. Les textes définissant lesconditions d'accès A la ressource et celles relatives A. l'exploitation des ressources sont élaborespar le Département des pêches.

La peche est autorisée toute l'année mais l'utilisation des licences de Oche est suspenduedès que le quota est atteint.

La reglementation a établi certaines restrictions concemant les zones de peche. Ainsi, lazone réservée A. la peche artisanale est comprise entre 0 et 12 milles marins. Tout navire de pêchepratiquant la peche poissonnière au chalut de fond n'est autorisé à opérer qu'au-delà de 10 milles.Les navires de peche pélagique ne sont autorisés à opérer qu'au-delà de 50 milles. La zone depeche réservée aux navires pratiquant la peche aux céphalopodes et A la crevette est située au delAde 12 milles. La zone de peche réservée A. la pêche palangrière, A la peche au filet maillant et A laOche avec des navires collecteurs est située au-delA de 6 milles.

Les maillages autorisés pour la Oche artisanale traditiormelle sont de 30 mm (maillage nonétiré) pour les sardinelles et de 60 mm (maillage étiré au cul) pour les chaluts à poisson. Lesmaillages autorisés pour la peche industrielle sont de 70 mm pour le cul du chalut à poisson, 70mm (cul) pour le chalut à céphalopode et 50 mm (cul) pour le chalut à crevette de fond. Le chalutboeuf, la senne coulissante et la senne de plage sont interdits dans la zone des 12 milles marins.

5. Contraintes

La premiere contrainte est liée A la ressource elle-même qui n'a pas un potentield'exploitation illimité alors que la demande de poisson augmente en raison de la croissance rapidede la population.

La majorité des pecheurs se plaignent que leurs captures et leurs revenus ont baissé malgréun accroissement de reffort de peche de leur part. Ils évoquent des raisons telles quel'augmentation du nombre des pecheurs, et surtout l'incursion des bateaux de péche industrielledans la zone de la Oche artisanale en raison de la presence de ressources de grande valeurcommerciale comme la crevette.

La limitation de reffort est fixée en TJB moyen, alors que d'autres paramètres seraientprendre en consideration (quantité des engins, puissance de capture des navires)

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La pollution de la mangrove a pour conséquence une diminution sensible des larves depoisson et la dégradation de Penvironnement aquatique.

La participation des pêcheurs artisans dans l'élaboration des plans d'aménagement estinexistante.

On observe également que la réglementation n'est pas respectée, notamment en ce quiconcerne la zone réservée à la peche artisanale qui est fréquemment exploitée par les bateaux depéche industrielle.

6. Recommandations

En vue de promouvoir un aménagement rationnel des pecheries artisanales, il conviendraitde réguler le systeme actuel d'aménagement. La pêche doit être contrôlée dans toutes ses formesd'accès à la ressource, sinon tout plan sera voué à l'échec.

Le système d'aménagement doit nécessairement tenir compte du consentement despêcheurs. Il doit &re mis en place progressivement en autorisant une certaine souplesse et il doitsurtout ôtre soutenu par l'ensemble des communautés de pêche artisanale.

Sur la base de cette orientation, et en tenant compte de la nécessaire limitation desopérations de la pêche artisanale, certaines mesures pourraient être envisagées telles que:

la sélectivité des engins de pêche par le contrôle de la dimension des mailles;l'introduction de saisons et de zones de fermeture de la péche; surtout pour lapêche industrielle,l'encouragement à la mise en place d'un système traditionnel d'aménagement auniveau conamunautaire, en confortant les associations déjà en place;l'application rigoureuse des mesures de contrôle, voire l'interdiction momentanéede la peche crevettière industrielle.

En vue d'aboutir à l'effet attendu sur la durabilité des pêcheries, l'administration sesouviendra toujours que le gage certain de notre réussite dans la p'éche artisanale en priorité estl'implication des communautés dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la réglementation despêches afin que le pêcheur comprenne sa situation et aide l'administration dans l'application destextes

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REHABILITATION DE LA FORET DANS LE BASSINARACHIBLER AU SENEGAL

(L'expérience d'un Projet en matière d'approche participativeet de gestion intégrée des terroirs villageois).

par

Bakalllou Diaby,Sous la Supervision du Directeur

National et du Conseiller Technique Principal, avecla collaboration de l'équipe du PREVINOBA.

Introduction

Depuis 1986, le projet de reboisement villageois dans le nord-ouest du bassin arachidier(PREVINOBA) s'efforce de promouvoir chez les paysans sénégalais l'esprit de réhabilitation ducouvert végétal.

Le projet concerne précisément le département de Tivaouane dans la région de Thiés (cfcarte en annexe). Exécuté par la FAO, le projet est fmancé par les Pays-Bas avec une contributiondu gouvernement sénégalais.

Constat (situation spécifique du bassin arachidier avant le projet)

Les terroirs villageois se définissent comme de vastes espaces parsemés de quelqueshabitations mais pas vraiment aménagés si l'on excepte l'entretien de petites plantations destinées

assurer juste la subsistance quotidienne.

. Progressivement la population du Bassin arachidier, essentiellement rurale, a connu unecroissance rapide, il en est résulté:

un système agricole extensif provoquant une surexploitation des terres, une réduction desjachères et une baisse de la fertilité des sols;

un mode d'exploitation des terres laissant peu de place à. l'arbre et à l'animal;

la disparition d'une grande partie de la couverture forestière, rendant difficilel'approvisionnement en bois de feu et l'artisanat.

Tout cela compromet l'équilibre socio-écologique de la zone.

Objectifs du proj et

La préoccupation du PREVINOBA est de restructurer la forêt dans le bassin arachidieravec une implication effective des populations dans son exécution.

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Dans l'immédiat, il est question d'aménager et de gérer les terroirs villageois, de créer chezles populations le sens de l'autopromotion en matière de foresterie rurale et de susciter un appuiinstitutionnel au service forestier.

A plus long terme, on devrait venir à bout de la désertification et améliorer les conditionsde vie et les revenus des populations rurales.

Pour y parvenir, le projet a mis en place des structures de conception, de mise en oeuvreet de suivi-évaluation des activités:

la Division Formation et Communication (DFC);

la Division Aménagement et Sylviculture (DAS);

la Division Suivi-évaluation (DES) et quatre postes forestiers

Le projet s'articule en trois phases

Réalisation

Les résultats sont éloquents. La première phase (mai 1986-juin 1989) a aboutil'engagement des populations a. participer aux actions de réhabilitation et de conservation desressources forestières de leurs terroirs; à la maitrise par les populations des techniques nécessaires

la gestion rationnelle des ressources forestières, a. une meilleure intégration de la foresterie auxactivités agricoles et pastorales.

La deuxième phase (juillet 1989-janvier 1995) a permis de concevoir et de tester uneméthodologie qui permet de passer de la foresterie rurale à l'aménagement et à la gestionintégrée des terroirs villageois. A cela s'ajoutent des actions de reboisement et de restaurationdes sols , la réduction de la consommation de bois de feu.

L'agriculture a été améliorée grace A. l'amendement organique des sols, à la généralisationdu maraichage et a. la lutte contre les parasites des cultures.

L'élevage a connu un essor grace à Parnélioration des ressources fourragères,l'aménagement des mares pour l'abreuvement des animaux ainsi que l'embouche bovine. Plusieursautres micro-projets ont été réalisés (implantation de moulins à mais, des cases de santé, demagasins de stockage de produits maraichers...), ainsi que des recherches d'accompagnement decertaines cultures (fumure de minérale de manioc ..)

Cependant les résultats ne seront vraiment concluants que lorsqu'on aura étendul'expérience à utie autre zone.

La troisième phase du projet PREVINOBA en cours depuis février 1995, vise déjàcouvrir le département de Thiès. Un projet qui met un accent particulier sur la gestion des terroirsvillageois, conciliant ainsi la conservation et l'exploitation des ressources naturelles.

Tous ces acquis ont été possibles grace à l'implication des différents partenaires(populations, structures techniques administratives et non gouvernementales)

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Une collaboration exemplaire de plusieurs structures

l'Administration et les élus locaux

Le projet, grâce à sa démarche participative a eu à convaincre les élus locaux à accorderla priorité à l'hydraulique villageoise dans les villages qu'ils encadrent et A. augmenter lesinscriptions budgétaires des communautés rurales affectées au reboisement

- les services techniques

En assurant la coordination du comité régional de suivi-évaluation et de la radio rurale,le projet a favorisé la participation effective de tous les services techniques intervenant dans ledéveloppement du monde rural, A. l'application de l'approche participative en matière de foresterierurale, et de gestion des terroirs villageois.

les ONG

Certaines ONG financent le volet hydraulique dans des villages partenaires du projet. LePREVINOBA assure le secrétariat de coordination de ces ONG (Centre Canadien d'Etudes et deCoopération, World Vision International, Maisons Familiales Rurales, Entente des GroupementsAssociés de Mérina Dakar etc...) et apporte son expertise au volet formation des paysans.

Les Populations

Ce sont surtout les groupements permanents ou temporaires motivés par les mémesintéréts qui interviennent dans l'exécution du projet: Groupement de promotion féminine,Association villageoise ou inter-villageoise de développement et les structures traditionnelles (lesDahira , conseils des anciens).

Différentes activités ont été entreprises par ces groupements. Des activités qui se sontsoldées par des réalisations physiques qui montrent que les techniques vulgarisées ont étémaitrisées. Ces activités vont du choix des villages A. impliquer dans le projet, à l'analysediagnostic des terroirs villageois en passant par l'élaboration des propositions d'actions etl'identification des acteurs.

Les populations sont assistées par les conseils ruraux et les sous-préfets, qui rédigent lesébauches de plan d'aménagement et de gestion des terroirs villageois, programment les actionsdans le temps et dans l'espace, avant de formuler les micro-réalisations et d'enclencher l'exécutiondu programme.

Difficultés dans l'exécution du projet

Le projet a connu quelques difficultés qui ont limité ses réalisations.

* le manque d'eau dans les villages accentué par le tarissement des puits a perturbé la mise enplace des pépiniéres dans la zone du projet;

* les populations largement analphabètes sont financièrement dépendantes de l'extérieur;

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* le réseau de commercialisation des intrants et des produits forestiers est trop centralisé;

* les invasions des criquets et des rongeurs ont affaibli la production agricole et accentué lesproblèmes alimentaires dans la zone.

Tous ces problèmes entrainent l'exode saisonnier des populations en quête d'activités plusrémunératrices.

Le projet dans la recherche de solutions se trouve confronté aux facteurs liés aux aléasnaturels, a. la tentation pour les populations de revenir au mode traditionnel de gestion de leursterroirs, a. un risque de rupture de la concertation entre les institutions et les agents d'encadrementdu projet.

Conclusions et Perspectives

Bien que le cadre d'intervention du projet puisse paraitre particulièrement hostile, l'analyseglobale et par phase donne des bilans positifs. Les populations ont compris l'opportunité de ceprojet pour l'amélioration de leurs conditions de vie.

La perspective d'un désengagement progressif du projet exige qu'on accorde davantaged'attention aux actions visant à ramélioration de la démarche participative et a. la gestion intégréedes terroirs.

Pour cela, le projet PREVINOBA entend poursuivre la formation des populations et deséquipes de centres d'expansion rurale polyvalents; le développemnt des capacités d'autopromotiondes paysans. Il faudra aussi renforcer les capacités institutionnelles des structuresgouvernementales et non gouvernementales devant assurer la relève, mettre en place unmécanisme efficace de suivi-évaluation et renforcer la dynamique de partenariat entre toutes lesstructures de la zone.

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LA CO-GESTION DES PÉCHERIES ET LA PECHEARTISANALE EN AFRIQUE DE L'OUEST

par

Robert S. PomeroyICLARM MCP° Box: 2631 0718Makati, Metro Manila, Philippines

Les spécialistes de la co-gestion des pêcheries reconnaissent que les causes qui sous-tendent la surexploitation des ressources halieutiques et la dégradation de l'environnement côtiersont souvent d'ordre social, économique, institutionnel et/ou politique. Par conséquent, lespremières préoccupations de l'aménagement des pêches devraient d'abord porter sur la relationexistant entre les ressources halleutiques et le bien-être humain, et la conservation des ressourcespour les besoins des générations futures. En d'autres termes, la principale préoccupation de lagestion des pècheries doit porter sur les homrnes plutôt que le poisson per se. Ainsi, la mise enplace de toute stratégie politique visant des solutions durables passe nécessairement par la priseen compte de ces questions.

Les gestionnaires des pécheries reconnaissent à présent qu'une pècherie ne peut étre géréeeffectivement sans que les pêcheurs ne soient associés à l'élaboration des lois et aux travaux deréglementation du secteur. La gestion des pècheries traite des questions relatives A la loi, auxrègles et aux réglementations dans la plupart des pays; certaines d'entre elles sont très spécifiqueset bien intentionnées. Cependant, la capacité effective de plusieurs institutions du secteur despéches à réglementer les activités au niveau des pécheries largement dispersées et souvent isoléesreste clairement limitée.

Le développement observé dans le secteur de la Oche au cours des quatre dernièresdécennies a conduit la plupart des pays A. accroitre le rôle de leur gouvernement en matière degestion des pêcheries; le rôle du contrôle qui s'effectue au niveau local A. travers la gestion et lecontrôle traditionnels a dans le mème temps diminué. Les gouvernements nationaux ont souventéchoué quant A la mise sur pied de mécanismes appropriés pour le remplacement ou lerenforcement des régimes traditiormels de gestion des ressources. Les politiques de nationalisationet de privatisation n'ont pas réussi à résoudre le problème de surexploitation et de dégradation etpeuvent méme, comme c'est le cas dans plusieurs pays, priver les pécheurs artisanaux de leursmoyens le subsistance.

Dans bon nombre de cas, il s'avère nécessaire de créer une association plus dynamiqueutilisant les capacités et les préoccupations des pêcheurs locaux ainsi que celles de leurscommunautés. Par ailleurs, l'Etat doit pouvoir mettre en place une législation habilitante, assurerla rnise en vigueur et de la réglementation fournir d'autres formes d'assistance. Cette approche dela gestion des pécheries nécessitera l'abandon d'une gestion centralisée et dictée du sommet versla base au profit d'une nouvelle stratégie dans laquelle les gestionnaires des pécheries et lespécheurs gèrent ensemble les pécheries: c'est ce qu'on désigne par le terme "co-gestion".

La co-gestion se définit par le partage de responsabilité et/ou d'autorité entre legouvernement et les utilisateurs des ressources ou la communauté au niveau local afin de gérerla pêcherie ou la ressource (par exemple récif corallien, habitat des palétuviers du bord de mer).Il existe une hiérarchie des dispositions de co-gestion allant de celles old les pécheurs sontconsultés par le gouvernement avant l'introduction des règlements à celles où les pécheurs

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conçoivent, exécutent et appliquent les lois et règlements avec les conseils du gouvernement. Lesdegrés de responsabilité et/ou d'autorité se situant au niveau de l'Etat et des divers niveaux locauxdiffèrent et &pendent du pays et des conditions spécifiques du site. La &termination de la natureet du degré de responsabilité et/ou d'autorité devant &re alloués aux divers niveaux locauxconstitue une décision politique.

Compte tenu de la disparité des conditions, des processus, des besoins et des demandesau sein du secteur de la pêche artisanale, il n'existe pas de solution de gestion simple appropriéepour chaque communauté, région ou nation. La co-gestion ne doit pas étre considérée comme unestratégie isolée destinée A. la résolution de tous les problèmes inhérents A. la gestion des pécheries.Par contre, elle doit &re vue comme un ensemble de stratégies de gestion alternatives appropriéespour certaines zones et situations. La mise en place et la bonne conduite d'une co-gestion despêcheries peut &re un travail complexe, onéreux et nécessitant plusieurs années d'efforts.

La co-gestion implique divers degrés de délégation de responsabilité et d'autorité degestion entre le niveau local (utilisateur de ressource/communauté) et le niveau de l'Etat(gouvernement national, départemental, municipal,). La cogestion est un parti moyen entre lespréoccupations, au niveau de l'Etat, en matière de gestion efficiente et équitable des pècheries etles préoccupations, au niveau local, en matière d'auto-gouvemance, d'auto-réglementation et departicipation active. La co-gestion peut servir comme un mécanisme pour la gestion des pècherieset le développement communautaire et économique en incitant les pêcheurs et la communautéjouer un rôle beaucoup plus actif dans la résolution des problèmes, ainsi que la prise en compteet la satisfaction des besoins.

La gestion des ressources par la communauté elle-même est un élément central de la co-gestion. Les questions liées aux avantages des systèmes de gestion par la communauté ont faitcouler beaucoup d'encre dans diverses régions du monde. Les mieux connues de ces initiativesportent sur l'irrigation et la foresterie sociale, mais des approches similaires s'appliquentmaintenant à l'agriculture des montagnes et A. la faune. La gestion des pécheries par lacommunauté tend A &re plus difficile en raison de la complexité des pêcheries et des systèmesde ressources aquatiques, des structures sociales et culturelles des communautés de pècheurs etde la nature indépendante des pécheurs. Les récentes recherches effectuées dans le domaine despetites pêcheries en Asie, au Pacifique du Sud et en Afrique ont cependant montré que lescomrnunautés de pécheurs peuvent, dans des conditions données, gérer les ressources halieutiquesde façon durable.

La gestion des pécheries par la communauté (GPC) à travers la co-gestion oeuvre pourune participation plus active des pécheurs dans la planification et la mise en oeuvre de la gestiondes pécheries. Le thème de GPC suppose que l'auto-participation A la gestion des ressourcesconduira A. un engagement plus soutenu A. se conformer A. la stratégie de gestion et aux exigencesde l'utilisation des ressources dans une perspective de durabilité.

Les avantages potentiels de la GPC comprennent l'efficience et l'équité. En termesd'administration. et de mise en vigueur, la GPC peut étre plus économique que les systèmescentralisés. La GPC implique une auto-gestion dans laquelle la communauté assume desresponsabilités pour un certain nombre de fonctions relatives A. la gestion. Le concept de droit depropriété sur les ressources qui sous-tend la GPC rend la communauté plus responsable de ladurabilité A. long terme des ressources. Les pécheurs reçoivent des stimulants en vue de respecterles régles parce qu'elles complètent les valeurs culturelles et aussi parce qu'on estime qu'elles sontindividuellement et mutuellement bénéfiques. La GPC permet à la communauté de mettre en place

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une stratégie de gestion tenant compte de ses propres besoins et conditions specifiques.L'implication de la communauté dans la formulation et la mise en oeuvre des mesures de gestionjustifie l'attente d'un plus fort degré d'acceptabilité et de respect des règles. La GPC utilise aumaximum la connaissance et l'expertise locales pour fournir_ des informations sur la base deressource et pour completer les informations scientifiques en matière de gestion. Les strategiespeuvent servir à atténuer le conflit social et maintenir ou améliorer la cohesion sociale au sein dela communauté.

La GPC peut ne pas &re adapt& à toutes les cominunautés de pecheurs. Nombreuses sontles communautés qui ne souhaitent peut-être pas ou ne possèdent pas les qualités d'assumer laresponsabilité de la GPC. Le renversement d'une situation de dépendance vis-à-vis dugouvernement datant d'une longue période peut se reveler une entreprise de longue haleine. Lacommunauté m'éme peut ne pas avoir en son sein des leaders pouvant initier ou soutenir les effortsde la GPC. Pour bon nombre de communautés, les stimulants économiques, sociaux ou politiquesdevant faciliter l'implication dans une GPC peuvent faire défaut. Le risque lié au changement desstrategies en matière de gestion des pêcheries peut &re trop éleve pour certaines communautéset des pécheurs donnés. Les colas (temps, argent) de l'implication des individus dans les strategiesde la GPC peuvent excéder les benefices attendus. Une volonté politique suffisante peut fairedéfaut parmi les dépositaires d'enjeux des ressources au niveau local ou au niveau dugouvernement en ce qui conceme la gestion effective des pêcheries de facon responsable etdurable. Les interventions des groupements d'utilisateurs se trouvant en dehors de la communautéconcern& peuvent etre préjudiciables ou annihiler les activités entreprises par la communauté. Lescaractéristiques particulières de la ressource (comme les modes de migration du poisson) de lazone peuvent ne pas permettre à la communauté de gerer la ressource.

La delegation d'une importante autorité pour la gestion des pecheries peut etre l'une destaches les plus difficiles dans la mise en place des systèmes de co-gestion. Pendant que lesgouvemements seraient peut-être en train d'oeuvrer pour une implication plus grande de lacommunauté, ils doivent aussi mettre en place des droits et autorités en rapport avec une telleimplication et accepter de transmettre une partie de leurs propres pouvoirs. Les administrateursdes pecheries peuvent etre réticents quant à l'abandon partiel ou integral de leur autorité.peuvent craindre l'empiétement de la part des pecheurs locaux ou de leurs représentants sur cequ'ils considerent comme leur marigot professionnel et scientifique. Dans tous les cas de co-gestion, le demier mot revient au gouvemement.

CoRditions clefs pour une bonne co-gestion des pêcheries (Ostrom 1990, 1992,Pinkerton 1989):

Frontières clairement définiesAppartenance à un groupe clairement définieCohesion du groupeOrganisation présenteBenefices excédant les cartsParticipation de ceux concernésApplication des réglementations d'aménagementOrganisation autorisée par la loiCooperation et prise en main au niveau de la communautéDecentralisation et delegation d'autoritéCoordination entre gouvernement et communauté

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ANALYSE DES DISPOSITIONS RELATIVES A LA CO-GESTION DESPECHEREES: UN CADRE DE RECHERCHE

INSTITUT DE GESTION DES PECHERTES ET DU DEVELOPPEMENT DE LACOMMUNAUTE COTIERE (I.F.M)

Jesper Raakjaer NielsenSevaly Sen

Sten Sverdrup-Jensen

CENTRE INTERNATIONAL DE GESTION DES RESSOURCES AQUATIQUESVIVANTES (ICLARM)

Robert S Pomeroy

1. Introduction

Le Projet de Recherche en Co-gestion des Pêcheries est un projet de cooperation entrel'ICLARM, 1TEM et les Systèmes Nationaux de Ressources Aquatiques (NARS). Il est base surune preoccupation réciproque d'acquérir de l'expérience pratique dans le domaine de la rechercheen co-gestion des pecheries. Cette recherche comporte deux parties qui sont:

des etudes de cas comparatives des strategies de co-gestion des pêcheries sur la base dela littérature présente et du niveau actuel des recherches nationales;

des modèles de co-gestion bases sur (1) et expérimentés dans des sites pilotes.

Le present document décrit un cadre de recherche qui a été élaboré par le projet en vued'effectuer la recherche mentionnée ci-dessus. Il a pour but de fournir un cadre analytiquecommun permettant de faire une comparaison entre les etudes de cas, les recherches nationaleset les modèles de co-gestion expérimentés dans les sites pilotes. Ceci permettra d'analyser lesdonnées d'une fawn systematique et de faire des generalisations quant aux conditions favorablesA. une co-gestion viable des pêcheries. Le present cadre de recherche est sous forme d'avant-projetparce qu'on estime a priori qu'une fois que l'on l'utilise dans l'analyse des etudes de cas et desrecherches nationales, on pourra éventuellement se trouver dans la nécessité de le modifier et/oude le développer.

2. Contexte théorique

2.1 Ressources de type choses communes

Pendant longtemps, l'explication la plus largement acceptée en ce qui concerne lasurexploitation des ressources halieutiques était qu'elles étaient considérées comme des choses

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communesi au même titre que la faune et les for-as. La principale raison d'être de ceci était baséesur la théorie de Hardin développée dans "The Tragedy of the Commons" (Hardin, 1968) quisoulignait dans sa conclusion que "la liberté des communs finit toujours par apporter la ruinetous".

On estimait que quand les ressources sont lirnitées ou constituent une propriété publique,il est alors rationnel pour chaque personne de les surexploiter, quand bien même ce comportementfinit par entrainer une tragédie pour le groupe (Acheson, 1989). La solution de Hardin était soitde privatiser les communs, soit de les considérer comme une propriété par laquelle des droitsd'entrée et d'utilisation pourraient &re alloués, c'est-à-dire la privatisation ou le contrôle dugouvernement.

Dans un passé assez récent, les spécialistes des sciences sociales ont fait remarquer quece ne sont pas toutes les ressources de type choses communes qui sont sujettes A. une telle"tragédie" et qu'il y en a qui ne sont pas surexploitées. Ceci a entrainé d'importants discours surle suj et et a eu comme conségence le refus de l'idée selon laquelle c'est la nature de chosescommunes de la ressource qui constitue le problérne. L'important ici n'est pas le type deressources, les choses communes, mais plutôt le régime de droits de propriété en combinaisonavec la ressource auquel il est soumis, notamment l'accès libre, la propriété privée, la propriétécommunale et la propriété étatique. Les définitions suivantes sont données par Feeny et al (1990)afin de décrire lesdits régimes:

Accès libre: l'absence de droits de propriété bien définis; l'accès A. la ressource n'est pasréglementé par la loi et reste libre et ouvert A. tout le monde.

Propriété privée: les droits permettant d'empêcher d'autres d'utiliser la ressource et deréglementer l'utilisation de la ressource sont dévolus A. un individu ou á un groupe. Ils sontd'ordinaire reconnus et mis en vigueur par l'Etat et sont généralement exclusifs et cessibles.

Propriété communautaire: la ressource est détenue par une communauté identifiabled'utilisateurs interdépendants qui excluent les étrangers tout en réglementant l'utilisation parmi lesmembres. 11 est improbable que ces droits soient exclusifs ou cessibles; ils sont souvent des droitsd'accès et d'utilisation égaux. Certaines pêcheries côtières et des lits de mollusques et crustacéssont gérés. comme une propriété communautaire. Les droits du groupe peuvent être reconnus parla loi ou de .facto.

Les ressources de type choses communes telles que les pécheries, la faune et les forets ont encommun deux caratéristiques importantes. La première porte sur le caractère d'exclusion qui si-gnifie que la nature physique de la ressource démontre que le contrôle de l'accès est soit impos-sible soit très cher. La seconde est relative a. la soustractibilité, c'est-a-dire la possibilité pourchaque utilisateur de soustraire du bien-étre des autres (F'eeny et al, 1990). Les ressources de typechoses communes ont donc été &fillies comme une eatégorie de ressources pour lesquellesl'exclusion est difficile et dont l'utilisation conjuguée implique la soustractibilité (Berkes et al,1989).

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Propriété étatique: les droits à la ressources sont dévolus exclusivement au gouvernementqui prend des decisions quant à Paccès à la ressource ainsi que le niveau et la nature del'exploitation.

Etant donne cette separation entre la nature de la ressource et le regime de propriété,devient evident que la théorie de Hardin était vraie, d'autant plus qu'elle a prédit une situation deressources de type choses communes sous un regime d'accès libre. Cependant, d'autres regimesde propriété peuvent conduire et ont aussi conduit à la surexploitation, indiquant que la mise enplace des droits de propriété n'est pas à elle seule suffisante. Des recherches se font sur lesnouvelles méthodes de gestion afin de prendre les meilleurs aspects du contrôle par l'Etat, de lapropriété privée et de la propriété communautaire. Essentiellement, sur la base des experiencesde gestion acquises sur certaines pecheries et d'autres ressources de type choses communes tellesque les forêts et les eaux souterraines, il est reconnu que ce dont on a besoin consiste en uneassociation plus dynamique utilisant les capacités et les preoccupations des pécheurs etcommunautés locales, complétée par l'aptitude de l'Etat à mettre sur pied des politiquesd'habilitation, la legislation ainsi que le suivi et la mise en vigueur. Ceci a été désigné sous levocable de co-gestion.

2.2 Co-gestion des pêches

La co-gestion est definie comme une certaine forme de disposition institutionnelle entrele gouvernement et les groupements d'utilisateurs mise en place pour une gestion effective d'uneressource donnée. Située entre deux types extremes de politique, le contrôle centralise et laprivatisation, la co-gestion peut couvrir un large spectre de strategies de gestion; son illustrationse trouve en figure 1. L'essence même de la co-gestion est qu'aussi bien le gouvernement que lesgroupements d'utilisateurs assument des responsabilités et apportent leurs compétences quantla gestion de la ressource.

Le transport d'une certaiqne part de Pautorité en matière de gestion des pêcheries(demeuree jusque la la chose exclusive des administrations centrales) aux groupementsd'utilisateurs est probablement l'une des taches les plus difficiles de la co-gestion.

D'un côté, les administrations centrales peuvent are réticentes quant à délaisser tout oupartie de leur autorité; de l'autre, les groupements d'utilisateurs peuvent ne pas nourrir Pambitionou posseder les quakes nécessaires pour assumer partiellement ou entièrement les responsabilitésinhérentes A. la gestion des pecheries. Pour cela, la co-gestion couvre un certain nombre depossibilités intermédiaires avec A. l'une des deux extremes un gouvernement donnant desinstructions aux groupements d'utilisateurs et à l'autre des groupements d'utilisateurs faisant partau gouvernement des regimes de gestion pour lesquels ils optent.

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Figure 1: Spectre des dispositions de co-gestion (adapt& de Mckay, 1993 et de Berkes,1994).

Gestion centraliséepar le Gouvernement

2.3 Analyse institutionnelle

Les institutions sont les règles du jeu dans une société et sont de ce fait influencées pardes facteurs économiques, sociaux et politiques. Les institutions peuvent &re aussi formellesqu'informelles, mises en place à partir de rien ou devéloppées. Toute interaction de l'homme setrouve gouvernée tant par des règles formelles (par exemple, celles qui sont écrites) que des codesinformels (par exemple, ceux connus de tous mais qui ne sont aucunement rendus formels). North(1990) s'est référé au football pour décrire les institutions. Au football, fit-il remarquer, il existedes règles formelles et d'ordinaire des codes de conduite non écrites qui sous-tendent etcomplètent les règles formelles comme par exemple l'interdiction de blesser délibérément unjoueur d'une équipe adverse. La force effective de ces règles est extrêmement liée à leur capacité

être miset en vigueur, au coilt d'une telle mise en vigueur et à la gravité de la sanction.

Quant aux organisations, elles constituent des groupes de personnes liées par certainsfacteurs en vue d'atteindre des objectifs spécifiques. L'origine des organisations et leur évolutionsont influencées par le cadre institutionnel, mais aussi les organisations influencent-elles à leur tourle processus d'évolution du cadre institutionnel Les organisations peuvent &re politique commeun conseil local, économique comme une coopérative, sociale comme une église, ou revêtir uncaractère éducatif telle une école.

Le but de l'analyse institutionnelle est de séparer les règles (institutions) de base de lastratégie des joueurs (organisations). L'analyse institutionnelle examine la façon dont lesdispositions institutionnelles influencent le comportement de l'utilisateur et stimule la coordination,la coopérqion et la contribution en ce qui concerne la formulation, la mise en oeuvre etl'application effective des régimes de gestion. Au cours de la réalisation de l'analyse

Gestion assurée par leGouvernement

Gestion assuréepar le groupement

d'utilisateurs

Instru tConsulte

CoopèreConseille estinformé

Co-Gestion

7

(GestionAutonome

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institutionnelle, il est également important d'examiner certains aspects des organisations d'autantplus que leurs strategies peuvent influencer les institutions ou amener à opérer des changementsau sein de ces demières.

D'importants travaux theoriques et empiriques portant sur l'analyse des ressources de typechoses communes ont été entrepris, surtout lors de PAtelier sur la Théorie Politique et l'Analysedes Politiques tenu à Indiana University aux Etats-Unis. Il y a été mis en place un cadre d'AnalyseInstitutionnelle et de Developpement dont les soubassements theoriques sont la théorie du jeu,la microéconomie néoclassique, l'économie institutionnelle, l'économie politique et le choix public.Le cadre met un accent particulier sur la relation entre les variables contextuelles des "champsd'action"il et l'environnement institutionnel, la fawn dont celles-ci affectent les modèlesd'interaction parmi les utilisateurs, puis la façon dont ceci determine les résultats en termesd'efficience, d'équité et de durabilité. Le processus est continu et dynamique. Le cadre mis enplace pour ce projet de recherche a été base sur leurs travaux et se trouve détaillé dans la section3

2.4 Droits et Règles

Comme les droits et les regles constituent la base même de Panalyse institutionnelle,s'avère donc important de décrire la relation qui les lie. Ce sont les règles qui consolident lesdroits. En effet, ce sont elles qui structurent le fonctionnement des droits en même temps qu'ellesdéfinissent les hommes devant les exercer. Les regles déterminent également ceux qui doiventjouir de tels ou tels droits. Le point important des règles en ce qui conceme l'analyseinstitutionnelle consiste en ce qu'elles peuvent donner lieu à différents stimulants et inhiber par làla collaboration parmi les utilisateurs. Schlager (1990) cita l'exemple de deux groupes de pêcheursoperant dans un environnement physique identique et jouissant des droits identiques, mais avecdifférentes regles determinant la fawn dont ces droits doivent étre exercés. Ces deux groupespeuvent avoir différents stimulants pour leur collaboration, ainsi, le résultat final peut &retotalement different dans les deux cas.

Ostrom (1990) distingue trois niveaux de règles:

Les règles opérationnelles sont celles qui déterminent quand, on et comment récolter laressource, celui ou ceux qui doivent contrôler et appliquer les règles et les informations devant&re échangées ou retenues.

Les règles de choix collectif sont utilisées par les collecteurs, les officiels, ou les autoritésextemes et portent tant sur la façon dont une ressource de type choses communes doit être géréeque sur celui qui possède le droit d'instaurer des regles opérationnelles.

Les regles de choix constitutionnel quant à elles déterminent celui qui remplit lesconditions requises pour effectuer un choix collectif ou mettre en place des regles opérationnellesainsi que les types de regles qui sont acceptables. Les regles de choix constitutionnel déterminentcelui qui a des droits de choix collectif

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LI Ostrom et al (1995) indique que les "champs d'action incluent deux composantes: la situation del'action et l'acteur. Les situations d'action englobent le "champ" où l'action prend place, tandis quela composante acteur englobe les participants de la situation d'action.

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Les régles opérationnelles dites encore de fonctionnement sont comprises dans les réglesde choix collectif qui sont à leur tour comprises dans les régles constitutionnelles. Pourcompliquer davantage la question, on peut noter que tous les niveaux de règles opèrent à desniveaux différents: communauté, district, province, national, et international. Une très bonnecompréhension des comportements et des résultats qu'on observe dans la gestion d'une ressourceest possible seulement lorsque les informations sont analysées en tenant grand compte de la fa9ondont les dispositions institutionnelles au niveau opérationnel (utilisation de la ressource, suivi etmise en vigueur) sont liés aux dispositions institutionnelles relatives au choix collectif (politique,gestion et adjudication) et à celui constitutionnel (gouvernance, adjudication et modification).

3. Cadre d'analyse institutionnelle pour la co-gestion des Ocheries.

Sur la base du travail théorique antérieur et des concepts décrits dans la section 2, uncadre analytique portant sur les dispositions relatives à la co-gestion des pécheries a été mis enplace pour servir d'outil aux chercheurs du projet Ledit cadre repose sur le travail de Oakerson(1992), d'Ostrom (1990), de Pinkerton (1990, 1993), Dehanna (1995) et de Feeny (1994).

Le but du cadre est de décrire et de définir les caractéristiques des facteurs-clés quiinfluencent les aspects institutionnels et organisationnels des dispositions relatives a. la co-gestiondes pêcheries. Une telle analyse peut &re utilisée pour effectuer des généralisations quant au typede dispositions de co-gestion le mieux adapté aux différentes situations. En particulier, cetteanalyse permettrait:

L'identification du système de droits de propriété existant afin de déterminer celui quidéfinit les droits d'exploitation de la ressource, celui qui y a accès, mais aussi de savoir si certainsde ces droits sont cessibles.

L'échelle et le degré d'implication du groupement d'utilisateurs en vue de déterminer lesmaniéres dont les groupements d'utilisateurs interviennent réellement dans la co-gestion. L'échelledésigne les types de travail pouvant &re exécutés par les groupements d'utilisateurs, alors que ledegré désigne le niveau politique auquel les groupements d'utilisateurs sont impliqués à savoir lesniveaux local, régional et national. L'échelle est liée au niveau en ce sens que différentes tachespeuvent &re exécutées à divers niveaux.

La nature de la représentation des groupements d'utilisateurs dans le processus de prisede décision en vue de déterminer les participants aux dispositions relatives á la co-gestion, ceuxdes groupements d'utilisateurs qui sont des participants légitimes au processus de prise de décisionet la catégorie de gens qui peuvent revendiquer le droit d'y participer ( par exemple, pêcheurs,transformateurs de poisson, consommateurs, environnementalistes).

Le -type de structure de gestion (présente ou qu'on peut mettre en place) afin de déterminerle type de disposition de co-gestion qui convient le mieux A. une pécherie donnée.

L'utilisation d'un cadre analytique commun permettra une approche systématique pouranalyser l'information recueillie dans les études de cas et les recheches nationales, ainsi que lacomparaison de ces éléments. Une représentation graphique du cadre est donnée en figure 2. Lesinformations sont recueillies pour un ensemble de variables contextuelles comprenant un certainnombre d'attributs clés de la ressource, la technologie utilisée, le marché et l'utilisateur de la

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ressource. Ces informations s'ajoutent à celles recueillies sur les dispositions relatives A la prisede decision et couvrant les droits et règles gouvernant aussi bien l'accès A la ressource quel'utilisation et la gestion de cette dernière. Les variables contextuelles et les dispositions relativesA la prise de decision déterminent les stimulants qu'on offre aux utilisateurs pour les encourager

coordonner et A coopérer, ce qui conduit A. son tour aux modèles d'interaction parmi lesutilisateurs de ressources et donne, par exemple, comme résultat une utilisation plus (ou moins)rationnelle des ressources. Le cadre décrit un processus complexe et dynamique où les résultats,les stimulants et les modèles d'interaction peuvent influencer les variables contextuelles et lesdispositions relatives A la prise de decision. En d'autres termes, le "système" s'adapte et réagitconstamment aux changements. Vu sous un autre angle, le "système" peut étre soumis A. desmodifications en vue d'atteindre un résultat donne.

Oakerson (1992) fit remarquer qu'un analyste doit travailler en aval A travers des relationsqui lient les divers agents et ce, en partant des résultats. Par exemple, un analyste demanderait cequi arrive A la communauté et A ses utilisateurs (résultat), puis la cause (modèles d'interaction etstimulants) et ensuite examiner les variables contextuelles qui affectent les stimulants. Ainsi, lecadre n'est pas seulement un instrument devant aider à réaliser le diagnostic mais aussi uninstrument prescriptif en ce sens que des moyens peuvent ètre identifies pour modifier lesstimulants et les modèles d'interaction en adaptant les dispositions institutionnelles (règles) defawn à atteindre un résultat spécifique.

Figure 2: Avant-projet du Cadre de Recherche.

Variables contextuelles des:

biologiques, physiques,

techniques, socio-économiques

et de marché

Dispositions relatives à la

prise de decision

Stimulant pour

faciliter la

coordination et

la coopération

Types &inter

actions entre

les utilisateurs

de la ressource

Les sections suivantes décrivent en detail chacune des composantes des cadres derecherche. Ces §ections se concertent sur ce qui est considéré comme les attributs-clés quiaffectent les stimulants et les modes d'interaction dans une situation de co-gestion des pècheries.11 faut insister sur le fait que les attributs ne sont pas définitifs et peuvent varier selon la situation.Au cours de la recherche, d'autres attributs-clés pourront &re identifies et d'autres rejetésCependant, le but est de concentrer la recherche sur des attributs critiques pour éviter le gaspillagede temps que peut entrainer une collecte exhaustive d'informations qui en fin de compte serévéleront de peu d'utilité par rapport aux buts de diagnostic ou à ceux prescriptifs de la co-gestion des pêcheries

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Selon Oakerson (1992), il y a trois points essentiels à retenir lorsqu'on observe cesattributs: la soustractibilité, le caractère d'exclusion et les frontières.

La soustractibilité est la capacité de la base de ressource à soutenir simultanément denombreux utilisateurs sans réduire le rendement de la ressource disponible pour le groupe toutentier. Par exemple, combien de pêcheurs peuvent Ocher le poisson sans entrainer la chute de laproduction totale.

Le caractère d'exclusion (ou le contrôle d'accès) est le niveau jusqu'où on peut procéderá l'exclusion des utilisateurs et les conditions de restriction s'appliquant au caractère d'exclusiondéterminées par les attributs biologiques, physiques on techniques de la ressource ainsi que lesfacteurs sociaux et culturels.

Les frontières constituent l'étendue jusqu'où raire des communs est divisible et lesconditions de limite qui s'appliquent à sa réglementation. Les frontières peuvent are physiques,techniques, sociales, économiques ou juridiques.

3.1 Variables contextuelles: attributs biologiques, physiques, techniques, socio-économiques et de marché.

En relation avec ces questions, et de façon beaucoup plus détaillée, le tableau 1 présenteles attributs biologiques, physiques et techniques ainsi que les indicateurs considérés comme lesfacteurs les plus critiques qui affectent les stimulants devant faciliter la coopération. Le tableau2 présente les caractéristiques du marché, tandis que le tableau 3 présente les attributs socio-économiques et les indicateurs considérés comme les facteurs critiques dans la mise en place d'unstimulant devant permettre aux utilisateurs de coopérer.

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Tableau 1: Attributs biologiques, physiques et techniques et Indicateurs

Tableau 2: Attributs du marché et Indicateurs

Péche de subsistance ou de type commercial Proportion de la quantité vendue/consommée

Structure du marché

Orientation du marché

Valeur des produits

Concentration d'acheteur/vendeur; relationsde puissance entre acheteurs et vendeurs

Local/Intérieurfinternational

Haute/Farble

,."... Attributs bioltOques Otysiques et .

teantigoes Indicateurs-

Pécherie mono ou multi-spécifique Combinaison d'espéces

Ressources halieutiques migratoires ousédentaires

Types d'espéce

Niveau d'exploitation de la ressource Captures par unité d'effort évaluation de laressource

Conditions de l'habitatQualité du lit de la mer ou de l'eau(% de couverture, santé du poisson)

Frontières Types et definitions

Péche à un ou plusieurs engins Types d'engins utilisés

Péche artisanale ou industrielle3 Types d'engins ou de navires; catégoried'opérations de péche

Niveau et combinaison de technologies Type d'engins et de navires; technologie deconservation et de transformation

Modèles de Oche disperses ou localises Périodicités des débarquements et desnavires

96 Rapport Technique du DIPA N° 74

3 11 ny a pas de definition standard des termes artisanal et industriel - Smith (1979) a montré qu'ilest plus utile de parler d'un éventail de caractéristique technique et socio-économiques. Car cequi est considéré comme artisanal dans un pays peut are considéré comme industriel dans unautre. Dans le cadre de l'analyse presentee ici, ce qui est considéré comme artisanal est unetechnologie de péche simple ayant un rayon d'action limité, operant souvent mais pas toujourspour satisfaire les besoins de subsistances. On entend par le terme industriel une technologie depéche plus sophistiquée avec un grand rayon d'action, operant essentiellement dans un butcommercial.

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Tableau 3: Attributs socio-économiques et Indicateurs

3.2 Dispositions relatives à la prise de décision

Les dispositions relatives à la prise de décision concernent les questions liées A. la mise enplace des dispositions institutionnelles, des droits et des règles. La prise de décision estcaractérisée par trois aspects importants: la représentation, la pertinence et Papplicabilité.

La représentation est le niveau jusqu'où les utilisateurs et les dépositaires d'enjeuxparticipent à l'élaboration des règles

La pertinence porte sur le niveau jusqu'où les règles sont considérées comme pertinentesau problème de gestion.

L'applicabilité est le point jusqu'où les règles sont mises en vigueur.

Les questions considérées comme critiques et leurs indicateurs se trouvent dans le tableau4

Rapport Technique du DIPA N° 74 97

Aurtuts micie-éCOlkOlnittiltS., Indkiteltr$ .

Homogénéité/hétérogénéité des utilisateurs Appartenance ethnique, richesse, raigion,types d'engins, logement

Dépendance de la Oche pour la subsistance Proportion du revenu tiré de la péche au seindu ménage ou de la famille

Degré de motivation des utilisateurs Péche de subsistance ou commerciale

Attitudes à l'égard: du risque, de l'innovation,de l'action collective

Fort / Faible / Indifférent

Niveau d'information et connaissance sur laOche et la gestion

Sources de l'information disponible (locale ouscientifique)

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Tableau 4: Accords relatifs à la prise de décision et indicateurs

Structure de la direction et du pouvoir

cis

Les principaux types de regles ( opérationelle,de choix collectif et de choix constitutionel)et leurs niveaux d'applicabilité (local,regional, national)

Le processus de la pfise de decision relatifaux regles régissant le choix opérationel etcollectif

Degré de représentativité dans les processusde prise de decision A. divers niveaux (local,regional, national)

Pertinence des règles

Application des regles etréglementation/sanctions

Types de système:Autocratique/ démocratique

héréditaireMéthode d'opération:consensus, majorité

Crédibihterespectabilité desdirigeants

Les droits formels et informels et lesrègles régissant le caractère

d'exclusion, la soustractibilité et lesfrontières

Les processus de prise de décisionadoptés pour un ou deux exemples de

règles opérationnelles et de choixcollectif;

Types d'ulilisateurs/bénéficiaires;Types d'organisations participant et la

prise de décision sur les règles(opérationelles, de choix collectif et de

choix constitutionnel); type dereprésentation

Attitudes des utilisateurs et desbénéficiaires face au processus deprise de décision et attitudes des

utilisateurs face au non respect de larégle

Mécanismes d'application; sanctionsen vigueur; conforrnité/ non-

conformité, par exemple: nombre decas de condamnation, attitudes desutilisateurs; obéissance/obstruction

3.3 Encour.agement à la coordination et à la coopération

Les variables contextuelles et les accords sur la prise de decision permettront de savoirsi les individus sont incites à coopérer, c'est-a-dire à s'engager dans une action collective, et si lesgroupements (utilisateurs, bénéficiaires, gouvernement) sont encourages à coopérer entre euxDans certains cas, les variables contextuelles pourraient &re similaires, mais les accords sur laprise de decision pourraient varier au point de produire des résultats tout A. fait diffèrents. Dansces circonstances, l'analyse approfondie porterait sur la fawn dont les regles sont concues, leur

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substance, et sur la question de savoir si les utilisateurs les considerent comme légitimes, et si ellessont appliquées.

3.4 Les types d'interaction entre les utilisateurs de la ressource.

L'encouragement à la cooperation peut exister, cependant il ne garantit pas que lesbénéficiaires et les utilisateurs coopéreront. La façon dont les utilisateurs des ressources agissentles uns envers les autres et leurs comportements individuels et collectifs comptent pour beaucoup.(Oakerson 1992). Il y a une certaine correlation entre l'encouragement et les types d'interaction,mais l'objectif qu'on poursuit en faisant une distinction entre eux est d'aider l'analyste A. determinerles raisons probables du manque de cooperation lorsqu'on estime avoir mis en place les stimulantsquill faut. Wade (1988) a fait observer que les choix de l'individu par rapport au comportementdes autres est base sur la théorie des jeux. Ses conclusions sont résumées dans la figure 3.

Figure 3 Corrélation entre le choix d'un individu à coopérer et le comportementdes autres

COMPORTEMENT

INDIVIDUEL

COMPORTEMENT DE GROUPE

3.5 Les Résultats

Les trois principaux types de résultats que l'on considere les plus significatifs pourrevaluation sont: refficacité, requite et la durabilité.Ceux-ci peuvent répondre aux exigences desobjectifs de gestion. Il peuvent également influencer l'impact sur la ressource et ses utilisateurs.Pour rendre possible la standardisation de revaluation des résultats il faudra, une fois pour toute,trouver des definitions précises et suffisantes de ces résultats. Les definitions retenues sont baséessur celles proposées par Hanna (1995) et sont presentees ci-dessous. L'évaluation ne suppose pasnécessairement la quantification de ces résultats, mais elle permet de savoir si la co-gestion a euun impact positif ou négatif sur ces derniers.

Non-coopératif

Certains utilisateursbénéficiaires sontsensibilisés, mais ils neparticipent pas (ou se fontrépresenter)au processus de prise de

decision

Les bénéficiaires/utilisateurs neparticipent pas (ou sefont représenter) auprocessus de prise dedecision

Coopératif Tous les utilisateurs oubénéficiaires participent (parrintermédiaire d'un organereprésentatiO processus deprise de decision

Seuls quelquesbénéficiaires/utilisateurs participent(ou se fontreprésenter) auprocessus de prise dedecision

Coopératif Non-coopératif

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3.5.1 Efficience

Comme les processus de gestion sont mis en place en vue d'atteindre des objectifsdetermines, l'efficience du processus en termes de cofit doit &re évaluée par rapport á d'autres.L'un des avantages vises par la co-gestion (par opposition à la gestion centralisée) est la reductiondes coats de transaction: coat de la collecte des données et de leur traitement, de la coordinationdes décideurs/groupements d'utilisateurs et de la mise en vigueur de la réglementation. Certainsde ces coats demeurent fixes et ce indépendamment du regime de gestion (c'est le cas, parexemple des informations demandées par la loi). D'autres varient avec la qualité des données etle processus de prise de decision. Hanna (1994) a fait observer qu'une approche centraliséeimplique souvent des coats de conception de programme peu élevé, par contre les coatsd'exécution, de suivi et d'application sont élevés, car il se pourrait que le degré de légitimité duregime de gestion auprés des groupements d'utilisateurs soit très peu élevé. En revanche, pour uneapproche de co-gestion, les coats de conception de programme sont élévés car la participationeffective demande beaucoup de temps et est, par consequent, onereuse. Toutefois, la co-gestionengendre probablement des cofits d'exécution, de suivi et d'application plus bas, car ce regime aune légitimité plus grande.

3.5.2 Equité

Pour l'équité on distingue quatre principales composantes:

Représentativité: un regime de gestion plus equitable devrait représenter toutes lespreoccupations enregistrées dans le secteur des péches et répondre à la grande diversité de cespreoccupations.

Clarté du processus: le processus de gestion devrait avoir un but clairement défini etse dérouler de fawn transparente.

Homogénéité des attentes: le degre de similitude des attentes des participants quantau processus de gestion et ses objectifs.

Effets distributifs: le processus de gestion devrait prendre en compte les changementsinhérents à la répartition et contenus dans les options en cours d'étude.

3.5.3 Durabilité

La durabilité peut se resumer à l'intendance et à la resilience. L'intendance qui est latendance des utilisateurs des ressources à maintenir la productivité et les caractéristiquesécologiques des ressources comporte trois composantes: l'horizon temporel, le suivi et la rniseen oeuvre. Pour promouvoir l'économie des ressburces le processus de gestion devrait élargirl'horizon tempbrel et aller au-delä du court terme. Un sens de l'intendance sera plus probable siles effets du regime de gestion peuvent &re suivis et si, au besoin, les mesures de mise en vigueurpeuvent &re prises.

L'autre aspect de la durabilité est la resilience. Elle est la capacité du système à amortir etfaire face aux changements et aux chocs. Les trois composantes de la flexibilité sont: la

flexibilité des regles, l'adaptation structurelle et l'adaptation au niveau de marché. Les regles

100 Rapport Technique du DIPA N° 74

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devraient &re assez flexibles pour repondre promptement aux changements de conditions. Lerégtme de gestion devrait &re adaptable aussi bien aux changements observés tant au niveau dela structure de l'industrie que du marché.

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LISTE DES RAPPORTS DIPA - LIST OF MAF REPORT

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0.A., Un compte-rendu préliminaire sur les tentatives d'introduire des types altematifsde petites embarcations en Afrique de l'Ouest. Cotonou, Projet DIPA, 53p., DIPA/WP/3.

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IDAF Newsletter / La Lettre du DIPA

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IV. Documents de travail du Projet Modèle, Bénin / Working papers of the Model Project, Benin

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Coackley, A.D.R., Installation d'un moteur diesel "inboard" dans une pirogue ghanéenne. Cotonou,1988 Projet Modèle, 9p. + annexe, PMB/WP/1 (Fr).

Zannou, L.H., Etudes technico-économiques des fours améliorées pour le fiunage de poisson en1988 République Populaire du Bénin. Cotonou, Projet Modèle, 8p. + 6 tableaux, PMB/WP/2.

Atti-Mama, C., et M. Rais, Etude démographique des communautés cibles du projet Modèle Bénin1988 Cotonou, Projet Modèle, 20p. + 10 annexes, PMB/WP/3.

Jorion, P., Non-monetary distribution of fish as food in Beninois small-scale fishing villages and its1988 importance for auto-consumption. Cotonou, Model Project, 26p., PMB/WP/4.

Tanimomo, P. F., Catalogue des engins de peche maritime artisanale du Benin. Cotonou, Projet1989 Modèle, 46p. + 3 annexes, PMB/WP/4, PMB/WP/5.

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