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1 RACHIS ET PAROI ABDOMINALE 1. ANATOMIE Le rachis, ou colonne vertébrale, est constitué de vertèbres issues du mésoderme entourant la corde dorsale (axe de symétrie cartilagineux des premiers vertébrés dont il ne subsiste chez les mammifères que le noyau central du disque appelé nucleus pulposus). 1.1 OSTEOLOGIE DU RACHIS Le rachis s’organise autour de la corde à partir du mésenchyme. Il se divise en métamères qui donneront les vertèbres. Le disque interposé entre deux vertèbres successives présente deux faces qui peuvent être, suivant les espèces, biconcaves, biconvexes ou parallèles comme chez les mammifères. Le corps vertébral se forme dans un premier temps par une chondrification du mésenchyme (transformation du mésenchyme en cartilage) qui s’ossifie dans un second temps suivant un mode enchondral. Au cours de l’évolution, le rachis subit une succession de transformations quantitatives (réduction du nombre des vertèbres) et qualitatives qui modifient la structure d’ensemble (articulations vertébrales, rapports aux ceintures) sans réellement changer le système vertèbre/disque. + Rachis cervical Le corps des vertèbres cervicales est allongé transversalement et plus épais dans la région antérieure. Un pédicule unit cette partie de la vertèbre à l’apophyse articulaire correspondante. A la limite entre le pédicule et la base de l’apophyse transverse s’ouvre le trou transverse qui n’existe qu’à ce niveau du rachis. Les apophyses articulaires forment une colonne osseuse qui s’étend latéralement de chaque côté de l’axe principal du rachis. Les surfaces articulaires sont orientées en arrière et en haut pour la supérieure, et en avant et en bas pour l’inférieure. Chaque vertèbre comprend deux apophyses transverses et une apophyse épineuse qui donnent insertions aux ligaments et aux muscles chargés de haubaner cette structure. Le trou vertébral est compris entre le corps, les pédicules et les lames, il est triangulaire à sommet postérieur. Les apophyses épineuses humaines sont généralement orientées à 45° vers le bas, tandis que celles du chimpanzé sont horizontales. Lors de la découverte de l’homme de la chapelle aux saints en 1910, on s’étonna de trouver chez un néandertalien une morphologie très proche de celle observée chez les grands singes. Il s’en suivi t naturellement une polémique qui ne fut terminée que lorsque l’on démontra définitivement que la disposition des apophyses épineuses était d’une extrême variabilité et pouvait tout à fait se retrouver chez l’homme moderne. Deux vertèbres présentent une structure spécifique, l’atlas ou première cervicale, chargée comme son nom l’indique de soutenir le crâne (comparé modestement au globe terrestre), et l’axis (axe en latin) ou deuxième vertèbre cervicale. L’atlas est plus large que les autres vertèbres cervicales. Elle présente deux surfaces articulaires supérieures, dites surfaces glénoïdes chargées de s’articuler avec les surfaces articulaires correspondantes (condyles occipitaux) placées en avant du trou occipital. Cette vertèbre s’articule en dessous avec l’axis par trois articulations (deux latérales et une placée sur l’arc antérieur). L’axis présente un corps volumineux surmonté d’une apophyse en forme de dent (odontoïde) qui s’articule avec l’atlas. + Rachis dorsal Le corps des vertèbres dorsales est plus épais que celui des vertèbres cervicales. A la partie postérieure des faces latérales on peut observer deux demi-facettes articulaires : une supérieure, l’autre inférieure. Ces facettes forment avec leurs équivalents sur les vertèbres sus et sous-jacentes, l’articulation destinée à recevoir l’extrémité de la côte correspondante. Les apophyses épineuses sont longues et inclinées vers le bas. Les apophyses articulaires sont plus petites et leur facette articulaire située plus près du trou vertébral que sur les vertèbres cervicales. Le trou vertébral est circulaire. La présence des côtes limite la mobilité de ce segment rachidien.

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RACHIS ET PAROI ABDOMINALE

1. ANATOMIE

Le rachis, ou colonne vertébrale, est constitué de vertèbres issues du mésoderme entourant la

corde dorsale (axe de symétrie cartilagineux des premiers vertébrés dont il ne subsiste chez les

mammifères que le noyau central du disque appelé nucleus pulposus).

1.1 OSTEOLOGIE DU RACHIS

Le rachis s’organise autour de la corde à partir du mésenchyme. Il se divise en métamères qui

donneront les vertèbres. Le disque interposé entre deux vertèbres successives présente deux faces qui

peuvent être, suivant les espèces, biconcaves, biconvexes ou parallèles comme chez les mammifères.

Le corps vertébral se forme dans un premier temps par une chondrification du mésenchyme

(transformation du mésenchyme en cartilage) qui s’ossifie dans un second temps suivant un mode

enchondral. Au cours de l’évolution, le rachis subit une succession de transformations quantitatives

(réduction du nombre des vertèbres) et qualitatives qui modifient la structure d’ensemble (articulations

vertébrales, rapports aux ceintures) sans réellement changer le système vertèbre/disque.

+ Rachis cervical

Le corps des vertèbres cervicales est allongé transversalement et plus épais dans la région

antérieure. Un pédicule unit cette partie de la vertèbre à l’apophyse articulaire correspondante. A la

limite entre le pédicule et la base de l’apophyse transverse s’ouvre le trou transverse qui n’existe qu’à

ce niveau du rachis. Les apophyses articulaires forment une colonne osseuse qui s’étend latéralement

de chaque côté de l’axe principal du rachis. Les surfaces articulaires sont orientées en arrière et en haut

pour la supérieure, et en avant et en bas pour l’inférieure. Chaque vertèbre comprend deux apophyses

transverses et une apophyse épineuse qui donnent insertions aux ligaments et aux muscles chargés de

haubaner cette structure. Le trou vertébral est compris entre le corps, les pédicules et les lames, il est

triangulaire à sommet postérieur. Les apophyses épineuses humaines sont généralement orientées à

45° vers le bas, tandis que celles du chimpanzé sont horizontales. Lors de la découverte de l’homme

de la chapelle aux saints en 1910, on s’étonna de trouver chez un néandertalien une morphologie très

proche de celle observée chez les grands singes. Il s’en suivit naturellement une polémique qui ne fut

terminée que lorsque l’on démontra définitivement que la disposition des apophyses épineuses était

d’une extrême variabilité et pouvait tout à fait se retrouver chez l’homme moderne. Deux vertèbres

présentent une structure spécifique, l’atlas ou première cervicale, chargée comme son nom l’indique

de soutenir le crâne (comparé modestement au globe terrestre), et l’axis (axe en latin) ou deuxième

vertèbre cervicale. L’atlas est plus large que les autres vertèbres cervicales. Elle présente deux surfaces

articulaires supérieures, dites surfaces glénoïdes chargées de s’articuler avec les surfaces articulaires

correspondantes (condyles occipitaux) placées en avant du trou occipital. Cette vertèbre s’articule en

dessous avec l’axis par trois articulations (deux latérales et une placée sur l’arc antérieur). L’axis

présente un corps volumineux surmonté d’une apophyse en forme de dent (odontoïde) qui s’articule

avec l’atlas.

+ Rachis dorsal

Le corps des vertèbres dorsales est plus épais que celui des vertèbres cervicales. A la partie

postérieure des faces latérales on peut observer deux demi-facettes articulaires : une supérieure, l’autre

inférieure. Ces facettes forment avec leurs équivalents sur les vertèbres sus et sous-jacentes,

l’articulation destinée à recevoir l’extrémité de la côte correspondante. Les apophyses épineuses sont

longues et inclinées vers le bas. Les apophyses articulaires sont plus petites et leur facette articulaire

située plus près du trou vertébral que sur les vertèbres cervicales. Le trou vertébral est circulaire. La

présence des côtes limite la mobilité de ce segment rachidien.

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+ Rachis lombaire

Les vertèbres lombaires sont les plus volumineuses de l’ensemble du rachis, les pédicules sont

très épais, de même que l’apophyse épineuse. Les apophyses transverses, ou costiformes

correspondent aux reliquats des côtes lombaires. Au niveau de la face postérieure, on peut observer un

tubercule (dit accessoire) qui pour certains, seraient l’homologue de l’apophyse transverse des

vertèbres dorsales et pour d’autres une simple apophyse d’insertion des muscles spinaux. L’apophyse

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transverse la plus développée est celle de la troisième vertèbre lombaire. Les apophyses articulaires

sont aplaties transversalement. Les facettes articulaires inférieures sont orientées en dehors et en avant,

les facettes supérieures regardent en bas et en arrière. Le trou de conjugaison a la forme d’un triangle

équilatéral. Les disques intervertébraux sont d’autant plus épais que l’articulation est basse, exception

faite pour l’espace L5/S1 qui est sensiblement plus réduit. L’espace séparant deux vertèbres est occupé

par le disque intervertébral. Ce dernier est d’autant plus grand qu’il est éloigné de L1. Une exception

cependant pour le disque L5/S1 qui est légèrement inférieur à celui de L4/L5 ; La charge supportée par

le disque est d’autant plus grande que l’on se rapproche du sacrum. Le dernier espace (L5/S1) occupe la

place d’une zone charnière entre le rachis lombaire et la pièce sacrée, localisation délicate qui semble

avoir posé à la nature de multiples hésitations.

+ Sacrum

Le sacrum résulte de la fusion des cinq vertèbres sacrées. Il s'articule au dessus avec la

cinquième vertèbre lombaire et sur les côtés avec les os iliaques. Il comprend une face antérieure

concave et une face postérieure convexe, séparées par la crête sacrée. De chaque côté il existe cinq

orifices qui donnent naissance aux nerfs sacrés. Les deuxième, troisième et quatrième vertèbres

donnent insertion sur leur face antérieure au muscle pyramidal. Sur la face postérieure s'insèrent les

muscles spinaux et les grands fessiers.

+ Coccyx

Le coccyx est une pièce osseuse triangulaire formée par la réunion de quatre à six vertèbres.

L'articulation sacro-coccygienne peut être mobile. Le coccyx ne donne insertion à aucun muscle.

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1.2 PAROI ABDOMINALE

Ces muscles puissants assurent la continuité entre la région thoracique et la ceinture pelvienne

au niveau de la région dorsale de l’animal. Ils ont pour fonction d’incliner la colonne lombaire et

d’assurer le maintien du rachis lombaire en synergie avec les abdominaux. Chez l’homme, le carré

des lombes (quadratum lumborum) est un muscle aplati tendu de la crête iliaque à la douzième côte. Il

se situe en avant des muscles spinaux et prend des insertions sur les quatre premières apophyses

transverses lombaires. Les muscles spinaux sont situés dans la gouttière vertébrale dorsale (ou

postérieure chez les bipèdes). Ces muscles symétriques comprennent le transversaire épineux, le long

dorsal, le sacro-lombaire et l’épi-épineux. Ils s’étendent du rachis cervical ou dorsal au sacrum. Leur

physiologie est différente suivant les faisceaux concernés, mais leur action est essentiellement

d’infléchir le tronc et de provoquer des mouvements de rotation latérale.

+ Muscles abdominaux

Chez l’homme, les muscles abdominaux comprennent le grand droit, les petit et grand

obliques, le pyramidal et le transverse.

= Grand droit

Le grand droit est un muscle allongé et plat qui s’étend de la ligne médiane du pubis à la partie

inférieure du gril costal. Au niveau pubien, le tendon est divisé en deux faisceaux, le faisceau externe

s’attache à la crête du pubis et à la crête pectinéale, le faisceau interne s’entrecroise au delà de la ligne

blanche (ligne médiane tendineuse reliant les deux grands droits entre eux) avec celui du côté opposé.

Si le point d’appui est sur le bassin, le grand droit abaisse les côtes, dans le cas contraire il est

élévateur du bassin. Le grand droit contribue, par la compression abdominale qu’il provoque, à

l’expulsion lors de la parturition et à la défécation.

= Grand oblique

Le grand oblique est le plus superficiel des muscles recouvrant les parois latérales de

l’abdomen. Il s’insère en haut sur les 5, 6 7, et 8 ème

côtes par des digitations qui s’engrènent dans

celles du grand dentelé. Il s’unit au centre sur la ligne blanche avec le grand oblique opposé. Ses

insertions basses concernent l’arcade fémorale et le pubis où elles constituent le pilier de l’orifice

superficiel du canal inguinal. Ses insertions pubiennes croisent la symphyse pour se mêler au rideau

fibreux constitué par les insertions des grands droits, des pyramidaux, des petits obliques et même plus

bas des adducteurs.

= Petit oblique

Le petit oblique s’étend de la crête iliaque aux dernières côtes. Ce muscle large et aplati

recouvre la presque totalité du muscle transverse. Au niveau de son insertion basse une partie des

fibres s’unit à celle du muscle transverse de l’abdomen pour former le crémaster.

= Pyramidal

Le pyramidal est un muscle inconstant qui relie le pubis à la ligne blanche. Il s’agit d’un

muscle court, charnu, oblique en bas et en dehors qui renforce les dix derniers centimètres de la ligne

blanche. Son action consiste à tendre la partie distale de cette structure fibreuse.

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= Transverse

Le transverse s’étend chez l’homme entre la face interne des six derniers arcs costaux et des

apophyses transverses des quatre premières vertèbres lombaires à la crête iliaque et au tiers externe de

l’arcade fémorale. A ce niveau les fibres se portent en avant et forment une lame triangulaire dont la

base est appelée aponévrose antérieure du transverse qui s’étend jusqu'à la ligne blanche. Quelques

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fibres issues de l’arcade fémorale s’unissent à des fibres du petit oblique pour former le crémaster

externe (une des enveloppes du testicule). Chez les mammifères présentant un canal inguinal ouvert

même chez l’adulte (rongeurs et insectivores), le muscle crémaster (évagination trans-inguinale du

transverse de l’abdomen et de l’oblique interne) permet la remontée des testicules dans la cavité

abdominale.

+ Psoas iliaque

Le psoas iliaque est formé de trois muscles réunis à leur extrémité distale par un seul tendon,

le grand et le petit psoas (psoas major et minor), et le muscle iliaque (iliacus).

- Le grand psoas est un muscle épais, fusiforme qui s’insère par des faisceaux

tendineux de la douzième vertèbre dorsale à la cinquième lombaire, ainsi que sur les apophyses

transverses correspondantes. Il descend verticalement pour se fixer sur le fémur au niveau du petit

trochanter. Le psoas est fléchisseur de la cuisse et fléchisseur du tronc. En position verticale, il tend à

accentuer la lordose lombaire.

- Le petit psoas est un muscle inconstant et grêle qui descend de la douzième

vertèbre dorsale à l’éminence ilio-pectinée. Le petit psoas est fléchisseur du

bassin sur le tronc.

- L’iliaque présente une forme d’éventail, il s’étend de la fosse iliaque qu’il

recouvre, au petit trochanter auquel il s’unit par un tendon commun avec le

psoas. L’iliaque fléchit la cuisse sur le bassin. Inversement il fléchit le tronc

sur le bassin.

Chez l’homme, le psoas iliaque présente une fonction de « raidisseur » de la colonne lombaire.

Il travaille dans le système agoniste/antagoniste avec les muscles abdominaux et les paravertébraux

lombaires (épi-épineux, long dorsal, sacro-lombaire, petit oblique). Contrairement à ce qui peut être

observé chez les quadrupèdes, le psoas des bipèdes, du fait de sa position verticale (arrêt ou marche),

travaille non plus en course interne, mais pratiquement dans un état d’extension complète, le travail en

course interne ne se manifestant à nouveau que pendant les phases de course rapide.

2. TRAUMATOLOGIE

2.1 RACHIS CERVICAL

+ Entorse du rachis cervical

= Etiologie

L’entorse du rachis cervical est d’une très grande fréquence en pratique sportive. On lui

reconnaît trois origines principales :

La chute directe sur la tête.

La torsion lors par choc direct ou étirement.

Le classique « coup du lapin » lors des chocs dans l’axe.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le sportif a ressenti lors du choc une violente douleur cervicale avec souvent une sensation de

craquement. L’examen pratiqué sur le terrain, avant toute mobilisation intempestive du sujet s’assure

de la mobilité des membres et de l’absence de paresthésies dans les membres supérieurs. Le sujet est

mobilisé doucement et évacué sur une civière après « ramassage » adéquat ou mieux, dans un matelas

coquille.

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L’examen est pratiqué a minima avant que la radiographie ait totalement éliminé une fracture

ou une luxation. On se contentera de noter la région douloureuse sans tenter de vaincre la contraction

musculaire réflexe toujours importante dans ce type de lésion.

. Examen radiologique

Cet examen est pratiqué dans un premier temps de face, de profil et de ¾. A ces incidences

classiques seront ajoutés des clichés centrés sur l’apophyse odontoïde. On s’assurera de l’absence de

fracture concernant le mur postérieur. Les images réalisées montrent une perte de la lordose cervicale

qui peut même se trouver sensiblement inversée.

= Traitement

Le traitement comprend deux parties :

Dans les premières heures la pose d’un collier cervical, la prescription d’antalgiques et

d’un décontractant musculaire.

Dans un second temps (première semaine) l’abandon progressif de la minerve et la

prescription d’une kinésithérapie décontractante et antalgique.

A distance de l’accident l’on pratiquera des radiographies dynamiques du rachis cervical de

profil (neutre, hyperflexion, hyperextension). Ces clichés aideront à la rééducation qui sera poursuivie

jusqu’à résolution complète du problème (disparition des douleurs cervicales, physiologie normale du

rachis cervical dans toutes ses amplitudes). La minerve doit être abandonnée le plus rapidement

possible pour limiter l’enraidissement articulaire et éviter la fonte musculaire ++++.

+ Torticolis

= Etiologie

Le torticolis est une contraction douloureuse de l’ensemble des muscles du cou. Cette

contraction, auto-entretenue par la boucle alpha, a pour origine un mauvais positionnement de la tête

lors du sommeil, des efforts répétés, le cou étant en torsion, ou des exercices les bras levés

entraînement avec un médecine-ball). Cette pathologie bénigne retrouve ses origines dans les

difficultés que nous avons à maintenir la tête dans l’axe du corps tout en conservant la lordose

cervicale (rôle agoniste/antagoniste de nos muscles cervicaux antérieurs et postérieurs). Les jeunes

filles présentant une insuffisance notoire des muscles du cou sont plus volontiers sujettes au torticolis.

Le torticolis se manifeste après une position maintenue de la tête (sommeil, trajet en voiture…) ou

après un « faut mouvement » en torsion ou inclinaison de la tête.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le torticolis correspond à une contraction douloureuse des trapèzes et des muscles du cou,

notamment des sterno-cléido-mastoïdiens, de l’angulaire de l’omoplate, des sterno-cléido-hyoïdiens,

des scalènes et des omo-hyoïdiens. Le sujet éprouve de grandes difficultés à incliner ou tourner la tête.

L’examinateur se place derrière le sujet, assis sur une chaise. La palpation retrouve une

contracture douloureuse des muscles du cou et notamment du trapèze. Cette contraction douloureuse

peut s’étendre jusqu’aux insertions basses de ce muscle, entre les omoplates.

. Examen complémentaire

La radiographie du cou est inutile.

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= Traitement

Le traitement associe ; la suppression supposée de la cause, des massages décontractants et

antalgiques et la prescription d’un décontractant musculaire. L’application locale de chaud peut être

bénéfique.

+ Cervicalgies

= Etiologie

Les cervicalgies sont le plus souvent secondaires à un traumatisme antéro-postérieur (le

fameux coup du lapin) rencontré chez les accidentés de la route ou lors de la pratique du handball.

Contrairement à ce qui est observé dans les cas du torticolis la douleur est moins violente, plus diffuse

donc moins invalidante. Elle se manifeste dans les jours qui suivent l’accident et se stabilise sans

espoir de guérison, si une kinésithérapie efficace n’est pas instaurée.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le traumatisme initial est à l’origine d’une contraction musculaire réflexe qui porte

essentiellement sur les muscles de la flexion /extension, l’inclinaison est souvent indolore, tandis que

la rotation est normale au niveau atlas/axis, mais impossible sur le reste du rachis (le sujet peut tourner

la tête à droite ou à gauche jusqu'à 20° sans douleur). Cette contracture douloureuse peut

s’accompagner de vertiges (rôle des muscles de la nuque dans la physiologie de l’équilibre) et de

fourmillements dans les extrémités du membre supérieur (les muscles contractés compriment les nerfs

rachidiens à leur sortie des vertèbres).

. Examen complémentaire

La radiographie pratiquée de profil en position neutre, en hyperflexion et en hyperextension

montre une raideur avec perte de la lordose cervicale (une inversion de courbure peut même être

visible). Les clichés dynamiques mettent en évidence la raideur des différents espaces, notion

indispensable pour le rééducateur.

= Traitement

Le traitement consiste d’une part à lever la contracture musculaire, et d’autre part à rétablir la

physiologie articulaire des différents segments du rachis. Le port d’une minerve (antalgique pendant

les premières heures) ne doit surtout pas être prolongé pour éviter l’enraidissement articulaire et la

fonte musculaire, tous deux facteurs aggravants.

+ Arthrose cervicale

= Etiologie

Il est intéressant de constater que chez de très nombreux handballeurs à la retraite,

l’enraidissement du rachis cervical peut survenir à bas bruit sans aucun traumatisme particulier. Cette

perte de la mobilité physiologique aboutit en quelques années à la constitution d’une arthrose cervicale

qui touche en premier lieu la partie antérieure des vertèbres, puis progressivement tend à combler les

trous de conjugaison. Le mécanisme responsable de l’enraidissement, puis de l’atteinte dégénérative

des os et des articulations, est dans ce cas strictement microtraumatique. Le simple port de la tête est

suffisant pour provoquer en une cinquantaine d’années les premiers signes d’arthrose. Ce processus est

naturellement aggravé par la faiblesse des masses musculaires cervicales, les travaux en position

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fléchie maintenue, le port de charges sur la tête. Malgré son haubanage très développé, notre cou n’est

pas encore suffisamment adapté à la bipédie permanente.

= Diagnostic

. Examen clinique

L’examen clinique s’attache à noter l’ensemble des amplitudes des différents mouvements du

rachis cervical en tentant d’apprécier l’étage le « bloqué ». Il est complété par un enregistrement des

signes à distance (paresthésie, amyotrophie des membres supérieurs, contracture et douleur

dorsales….).

. Examen radiologique

Il comprend des clichés statiques (face, profil, ¾) et dynamiques (de profil en hyperflexion et

hyperextension). Ces images permettent d’établir à la fois un diagnostic anatomique des lésions, mais

aussi physiologique. La scanographie est inutile dans ce domaine.

= Traitement

Un entretien mécanique et doux de nos amplitudes articulaires doit être réalisé tout au long de

notre vie. La pire des attitudes à adopter dans ce domaine étant de compenser la restriction des

rotations en utilisant l’ensemble de notre rachis, attitude qui déplace le problème et tend à déstabiliser

les segments sous-jacents. Le sujet est confié au kinésithérapeute qui entreprendra une rééducation à

long terme axée sur l’entretien de la mobilité d’une part, la lutte contre les phénomènes inflammatoires

épisodiques et douloureux d’autre part. Un antalgique pourra être prescrit pendant les premières

semaines au patient. L’attitude consistant à dire « c’est de l’arthrose, je ne peux rien pour vous mon

pauvre monsieur » est irresponsable.

2.2 RACHIS DORSAL

+ Fractures tassement du rachis

= Etiologie

Les fractures tassement sont le résultat d’une chute violente sur les fesses.

= Diagnostique

. Examen clinique

Compte tenu de l’impotence fonctionnelle immédiate le sportif est transporté examiné aux

urgences. La douleur dorsale est intense et relativement mal localisée (2 ou 3 étages). Le patient

recherche une position antalgique qu’il hésite à quitter pour pratiquer les examens radiographiques. Il

peut exister des paresthésies circulaires, latérales et antérieures.

. Examen complémentaire

La radiographie est pratiquée de face et de profil.

Elle peut montrer la cunéiformisation antérieure d’une vertèbre ou un tassement global du

corps qui prend un aspect de galette. On s’attachera à vérifier l’absence de lésion du mur postérieur

par des clichés de ¾ ou la pratique d’un scanner.

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= Traitement

Le sujet est mis au repos absolu sous sédatifs jusqu’à disparition de la contracture réflexe et

des douleurs nocturnes. La remise debout s’effectuera prudemment avec l’aide d’un kinésithérapeute.

La fabrication d’un corset ou le port d’une ceinture peuvent faciliter la marche et la position assises les

premières semaines. Cette orthèse sera utilisée le moins longtemps possible pour éviter la fonte

musculaire, voire un début de déminéralisation des vertèbres lésées. La rééducation en piscine sera

prolongée plusieurs mois.

2.3 RACHIS LOMBAIRE

+ Fracture de l’apophyse transverse de L3

= Etiologie

La fracture de l’une des apophyses transverses de L3 survient en général à la suite d’une chute

brutale sur le dos, et beaucoup plus rarement par traumatisme direct (coup de genou ou de pied).

= Diagnostic

. Examen clinique

Le sujet consulte pour une douleur lombaire latéralisée, post traumatique. L’examen retrouve

une contracture de l’ensemble des muscles lombaires, et une impossibilité de fléchir de rachis du fait

de la douleur.

. Examen complémentaire

La radiographie de face visualise sans trop de difficulté le trait de fracture. Compte tenu de la

position de cette apophyse avec le pôle inférieur du rein, une recherche d’hématurie sera

systématiquement mise en œuvre.

= Traitement

Sans atteinte rénale, le sujet est simplement mis au repos 3 à 4 semaines avec des antalgiques.

En cas d’hématurie, le sportif est hospitalisé pour bilan complémentaire et éventuellement

exploration et hémostase chirurgicales.

+ Hernie discale

= Etiologie

Les hernies discales non traumatiques, touchent à plus de 95% le rachis lombaire, et dans

9/10ème

des cas les deux derniers espaces L5/S1 et L4/L5. La hernie discale correspond au glissement

postérieur puis à la protrusion du disque (ou d’un fragment de disque), dans le canal médullaire. La

hernie discale non traumatique a pour origine primordiale l’importance des pressions verticales

appliquées sur les espaces vertébraux lombaires. La résultante de ces forces étant d’autant plus grande

que le disque est bas situé dans la colonne lombaire, on comprend que le risque majeur se situe au

niveau des deux derniers espaces. Ces processus dégénératifs dépendent pour beaucoup de la charge à

supporter (poids de l’individu, port de charges), de la qualité du haubanage musculaire local et

abdominal, de l’inclinaison des deux derniers disques. La hernie discale apparaît donc bien comme le

résultat d’une non adaptation de notre système vertèbre/disque aux pressions exercées par les deux

tiers supérieurs du corps.

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La hernie peut survenir de façon progressive, ou au décours d’un traumatisme minime en

torsion ou en flexion du tronc. Sur les terrains de sport le mécanisme peut être brutal (contre au

handball).

= Diagnostic

. Examen clinique

Le patient qui consulte pour hernie lombaire et/ou sciatalgie présente dès son entrée en

consultation une attitude figée du rachis (la marche est réalisée sans rotation du bassin, le dos est

bloqué, le haut du corps légèrement fléchi). Le sujet s’assoit avec précaution en tenant le dossier du

siège). L’examen doit être réalisé a minima pour ne pas faire souffrir inutilement un patient déjà

hyperalgique. Il est notamment à ce stade inutile de réaliser la fameuse manœuvre de Lasègue. Suivant

la localisation de la hernie (centrée, ou latéralisée), les douleurs sont soit isolées au niveau lombaire,

soit irradiantes dans la fesse, le membre inférieur et le pied, symptomatologie connue sous le nom de

sciatique (de iskhion, hanche en grec). Le bilan sera essentiellement basée sur l’interrogatoire (étude

de la douleur, mode de survenu, chronologie), et les manifestations neurologiques à distance.

. Examen complémentaire

Le diagnostic, essentiellement clinique jusqu’à l’arrivée de la tomodensitométrie, est

maintenant relayé par les techniques de l’imagerie médicale (TDM, IRM, saccoradiculographie) qui

permettent de visualiser avec beaucoup de précision la lésion à l’origine des sciatalgies. Le scanner,

réalisé avant toute autre exploration d’imagerie, peut mettre en évidence :

. Une protrusion discale centrée ou latéralisée

. Des hernies étagées

. Une dégénérescence discale accompagnée de phénomènes de compression

La saccoradiculographie ou l’IRM ne seront demandées qu’en seconde intention. La première

donne une bonne image de la moelle et des racines sciatiques, la seconde est particulièrement

intéressante pour étudier le ligament postérieur (la protrusion discale peut être incluse, c’est-à-dire

limitée par le ligament postérieur, ou au contraire exclue du fait de son effraction dans le canal où elle

risque de glisser).

= Traitement

Le traitement comprend dans un premier temps la prescription d’antalgiques, de myorelaxants

et d’anti-inflammatoires. La rééducation doit être immédiate (rééducation en piscine, application de

boues chaudes). Dans un deuxième temps, et en fonction des résultats cliniques et radiologiques, le

traitement sera poursuivi par une remise en condition de la physiologie lombaire et abdominale. Les

étirements seront toujours infradouloureux, la musculation abdominale et lombaire prolongée pendant

plusieurs mois. En cas d’inefficacité de ce traitement ou d’une indication chirurgicale précise (hernie

exclue) le patient sera confié à un service spécialisé pour subir par arthroscopie l’ablation de la hernie.

Les techniques de lyse à la papaïne n’ont aucune indication chez les sportifs (risque de

récidive ou de complication).

La remise sur le terrain se fera de façon progressive en fonction des résultats obtenus.

+ Lyse isthmique

La lyse isthmique correspond à une destruction microtraumatique de la partie la plus étroite du

pédicule au niveau de l’apophyse articulaire. Ce phénomène, longtemps considéré comme congénital

du fait de sa découverte en dehors de tout traumatisme important, relève d’un mécanisme du même

type que celui à l’origine des fractures de stress (fracture de fatigue).

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= Diagnostic

. Examen clinique

La lyse isthmique, qui peut être uni ou bilatérale, se manifeste entre 13 et 18 ans par des

douleurs lombaires basses, augmentées par la fatigue et la station debout, elle touche la vertèbre L5. Si

la lyse est bilatérale elle peut s’accompagner d’un glissement antérieur ou postérieur nommé anté ou

rétrolisthésis.

. Examen radiographique

Sur la radiographie de profil, on visualise le glissement antéro-postérieur de L5 par rapport à

S1. Ce dernier peut être si important que seul un tiers de la vertèbre L5 reste parfois en contact avec S1

(stade 3). Le risque majeur lié à cette pathologie réside dans une déstabilisation brutale de cet équilibre

précaire, entraînant à ce niveau une atteinte médullaire distale (syndrome de la queue de cheval,

atteinte sciatique). L’origine de cette pathologie est naturellement liée à la bipédie permanente. Sa

localisation au niveau L5/S1 résulte de trois facteurs :

Le premier est en rapport avec la masse corporelle, c’est L5 et S1 qui supportent

tout le haut du corps (2/3 du poids total de l’individu).

Le deuxième est en relation avec la dynamique de la charnière L5/S1 chargée

d’assurer la liaison entre le sacrum, uniquement capable de travailler en nutation et

contre-nutation, et le bloc lombaire dont la physiologie autorise des mouvements

en rotation, inclinaison et flexion/extension.

Enfin, le troisième point concerne un problème statique. Plus l’angle du plateau

sacré par rapport à l’horizontal est grand, plus les forces de cisaillement qui

s’exercent à ce niveau provoquent des contraintes sur le système articulaire L5/S1.

Spondylolisthésis

La lyse isthmique, et son corollaire, le spondylolisthésis sont l’exemple parfait de la non-

évolution d’une charnière qui, en quelques générations (au moment de l’instauration de la bipédie),

s’est trouvée dans l’obligation d’assurer un type de travail très éloigné de sa fonction primitive.

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= Traitement

Le traitement consiste à limiter les activités comme le handball, susceptibles de déstabiliser cet

équilibre précaire pour privilégier la natation. La course, avec semelles orthopédiques « anti-choc »

peut être maintenue en l’absence de douleur. Parallèlement ce jeune sportif est confié au

kinésithérapeute pour un traitement antalgique et un renforcement de la sangle abdominale. La lyse

isthmique ne contre indique pas, en cabinet de rééducation, la pratique d’étirements destinés à

améliorer la physiologie de la charnière

+ Lombalgies fonctionnelles

= Etiologie

Ce terme regroupe l’ensemble des douleurs lombaires isolées indépendantes de tous processus

dégénératifs arthrosiques ou discaux individualisés. Les lombalgies fonctionnelles se caractérisent par

une contracture musculaire douloureuse de l’ensemble des muscles dorsolombaires, souvent

augmentée par la station debout ou la position assise. L’étiopaléopathologie de ce syndrome trouve

son explication dans les difficultés qu’éprouve la charnière lombosacrée et les articulations lombaires

à travailler dans des conditions physiologiques acceptables. La rétraction des muscles postérieurs des

cuisses provoque en effet une nutation du bassin (antéversion, processus qui tend à remonter la

symphyse pubienne). Cette ascension applique sur le rachis, par l’intermédiaire des articulations sacro-

iliaques, une force horizontale antéropostérieure qui tend à effacer la lordose. Cet effet de cisaillement

aboutit très rapidement à la mise en place d’un processus d’autodéfense qui consiste à contracter les

muscles lombaires pour protéger le rachis en le bloquant.

Cette pathologie est à l’origine de ce qui, en 1987, devait devenir le syndrome de Lucy. Elle réunit en

effet à la fois plusieurs phénomènes liés à la bipédie permanente :

La rétraction des chaînes musculaires postérieures

L’équilibre antéro-postérieur du bassin

La physiologie de la lordose lombaire

= Diagnostic

. Examen clinique

L’examen clinique confirme la contracture généralisée des masses lombaires ainsi que la

limitation des mouvements de flexion antérieure et d’inclinaison du rachis. L’étude biomécanique des

muscles ischio-jambiers montre une rétraction très importante de cette région ainsi que des chaînes

musculaires postérieures (de la nuque au tendon d’Achille).

. Examen complémentaire

L’examen radiographique confirme l’absence de processus pathologiques dégénératifs

(arthrose ou tassement vertébral), mais objective une raideur importante du rachis lombaire

caractérisée par une perte de la lordose.

= Traitement

Le traitement consiste dans un premier temps à décontracter les masses lombaires au moyen

de massages et de médicaments décontractants, et dans un deuxième temps à rééquilibrer le bassin en

étirant les chaînes musculaires postérieures. La prévention passera nécessairement par des étirements

réguliers des muscles postérieurs des membres inférieurs (triceps et ischio-jambiers), ainsi que par le

renforcement musculaire des abdominaux. L’utilisation d’un corset de Meelwokee peut se concevoir

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au début des déformations. Son intérêt est de limiter cette dernière sans pouvoir toutefois inverser le

processus.

+ Lombalisation de S1

= Etiologie

La lombalisation de S1 amène cette vertèbre à présenter des caractères intermédiaires entre

ceux d’une vertèbre lombaire et ceux d’une vertèbre sacrée. Ce phénomène relativement fréquent est

souvent familial.

= Diagnostic

Cette anomalie est découverte à la suite d’une radiographie pratiquée pour des douleurs

lombaires basses.

La radiographie montre une vertèbre sacrée non soudée au sacrum, mais séparée de S2 par un

disque peu épais et visiblement non fonctionnel. Dans certains cas, la vertèbre peut être libre de toute

articulation avec l’ilion et se présenter comme une véritable sixième vertèbre lombaire.

= Traitement

Le traitement est purement fonctionnel et consiste à prendre en charge ce long segment

lombaire par un renforcement très important des muscles abdominaux. La mutation responsable de

cette anomalie est inconnue. Cette pathologie ne contre indique pas la pratique du handball.

+ Sacralisation de L5

= Etiologie

La sacralisation de L5 répond en quelque sorte à l’inverse de la lombalisation de S1. Mais alors

que le premier phénomène semble héréditaire, celui-ci apparaît comme une anomalie de mise en place

du dernier segment lombaire.

= Diagnostic

Comme pour la pathologie précédente, la découverte est toujours radiologique, suite à des

douleurs sacro-lombaires (sensiblement plus basses et plus latéralisées que dans le cas précédent). La

radiographie montre une vertèbre L5 présentant des apophyses transverses très développées pouvant

entrer en contact avec l’ilion, créant ainsi des néo-articulations (uni ou bilatérales). Ces articulations

non physiologiques sont l’objet de conflits rapidement douloureux, notamment lors des mouvements

de rotation.

= Traitement

Le traitement consiste à rétablir au mieux la physiologie de ce carrefour essentiel en tentant,

par une prévention journalière, de protéger la zone sensible. Pendant la phase douloureuse des AINS

per os et une kinésithérapie antalgique (ultrasons) peuvent être utilement associés. L’évolution se fait

le plus souvent vers la dégénérescence arthrosique.

Cette pathologie ne contre indique pas la pratique du handball.

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2.4 SACRUM ET COCCYX

+ Fracture du sacrum

Les fractures du sacrum répondent à un choc violent postérieur ou latéral.

= Etiologie

De la nature du traumatisme dépend le type de fracture (horizontal ou vertical). Les chutes sur

la hanche, sont à l'origine de fractures verticales souvent associées à des luxations symphysaires

pubiennes, les chutes sur le dos ou les fesses sont responsables de fractures horizontales.

= Diagnostic

. Examen clinique

La douleur siège au niveau du sacrum entre la charnière lombosacrée et la région périnéale.

Elle irradie vers les articulations sacro-iliaques. Son intensité est variable suivant la localisation (faible

ou modérée pour les fractures horizontales, forte pour les fractures verticales. La mobilisation du

bassin est impossible du fait de la douleur. L'interrogatoire recherchera systématiquement l’existence

d'une hématurie.

. Examen radiologique

Les radiographies du sacrum de face et de profil permettent de visualiser le trait fracturaire :

- Situé au niveau des troisième et quatrième vertèbres sacrées dans le cas des fractures

horizontales.

- Inter orifices sacrés ou externe à ces orifices pour les fractures verticales.

= Traitement

Les fractures horizontales, rarement déplacées, répondent bien au repos en décubitus et aux

antalgiques. En l'absence d'atteinte nerveuse sacrée les séquelles sont exceptionnelles. Les fractures

verticales sont traitées de façon orthopédique si elles sont stables et non déplacées, par stabilisation

chirurgicale (vis) en cas de déplacement ou de fracture associée du bassin.

+ Fracture du coccyx

= Etiologie

Il n’y a guère que les bipèdes pour présenter une fracture du coccyx par chute sur les fesses. Il

est vrai que chez les quadrupèdes présentant une queue c’est cette dernière qui est l’objet de fracture

ou de luxation. La fracture du coccyx répond à une chute brutale sur les fesses, ou plus rarement à un

coup de pied.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le sportif, victime d’une chute violente sur les fesses, peut éprouver quelques difficultés à

marcher, mais surtout refuse de s’asseoir pendant l’interrogatoire. Le diagnostic est le plus souvent

évoqué par le patient. qui ressent une violente douleur périnéale, augmentée à la position assise et lors

de la toux. L’examen sera réalisé a minima, le patient en procubitus, en exerçant avec le doigt une

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pression douce (du sacrum vers le coccyx). L’examen permet de localiser le point douloureux exquis,

il n'existe jamais d'hématome.

. Examen complémentaire

La fracture caudale, ou coccygienne est souvent difficile à mettre en évidence lors de l’examen

radiographique (face et profil). La radiographie montre un trait (généralement horizontal ou très

légèrement oblique) portant sur les dernières pièces coccygiennes. Ces clichés seront réalisés de

préférence l’ampoule rectale vide pour éliminer les images de superpositions fécales gênantes pour la

lecture des images.

= Traitement

Le traitement est d’une simplicité remarquable puisque l’abstention de tout geste local est

préconisée. Seuls des antalgiques et l’utilisation d’un coussin pour s’asseoir peuvent être proposés. La

reprise des activités sportives, si elles ne concernent pas directement la région coccygienne

(gymnastique, équitation), sera fonction de la douleur.

+ Luxation coccygienne

= Etiologie

La luxation coccygienne répond, comme la fracture, à une chute brutale sur les fesses. Le

traumatisme provoque une rupture des ligaments sacro-coccygiens postérieurs, responsable de la

luxation antérieure du coccyx.

= Diagnostic

. Examen clinique

L’examen clinique est identique à celui réalisé pour la recherche d’une fracture. En cas de

luxation haute (premier ou deuxième espace coccygien) une dépression post rectale peut être mise en

évidence.

. Examen radiologique

Le diagnostic est radiologique, et évident à la lecture du cliché de profil. L’extrémité coccygienne

luxée peut faire un angle de 90° par rapport à l’axe de la pièce osseuse.

= Traitement

Cette luxation peut être bien supportée, et dans ce cas laissée en place sans traitement. La

réduction au doigt par voie rectale est généralement instable et nécessite de ce fait pratiquement

toujours une intervention chirurgicale. Cette intervention sera proposée systématiquement chez les

jeunes femmes susceptibles de présenter une grossesse pour limiter les phénomènes douloureux lors

de l’accouchement.

3. EPIPHYSITE VERTEBRALE

+ Maladie de Scheuermann

La maladie de Scheuermann, ou apophysite vertébrale, s’installe à la fin de la croissance chez

des sujets âgés de 16 à 20 ans. Cette maladie correspond à une atteinte microtraumatique, de type plus

ou moins inflammatoire (cette pathologie est le résultat de processus mécaniques, de phénomènes

inflammatoires et hormonaux). Elle touche les corps vertébraux au niveau de leurs cartilages de

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croissance, c’est-à-dire près des plateaux et au niveau des coins antérieurs. Le diagnostic de la maladie

de Scheuermann est essentiellement radiologique.

= Diagnostic

Elle est découverte chez des patients consultant pour des douleurs dorsales, mal systématisées

(sous les omoplates, le long du rachis, à la racine du cou, paravertébrales…), mais souvent augmentées

par la fatigue, la station debout prolongée ou lors de la pratique d’une activité physique (course,

aviron, musculation…).

. Examen clinique

L’examen clinique met fréquemment en évidence une augmentation de la cyphose dorsale, qui

peut être réversible ou non suivant le stade de croissance du sujet.

. Examen radiologique

L’examen radiologique montre des signes tout à fait typiques de l’épiphysite :

- Une augmentation de la cyphose dorsale avec ou sans cunéiformisation de vertèbre (vertèbre

en coin).

- Un aspect feuilleté des plateaux vertébraux.

- Des images irrégulières des angles situés entre le plateau et le bord antérieur de la vertèbre.

- Des géodes creusées à l’intérieur du corps vertébral.

Coin

Aspect feuilleté

Vertèbre cunéiforme

Géodes

L’étiopathogénie de la maladie de Scheuermann a fait l’objet de très nombreuses hypothèses :

troubles hormonaux, excès d’activité physique, mauvaise position maintenue, faiblesse musculaire... .

De tous ces travaux, il ressort que cette pathologie est acquise et non, comme on l’a imaginé pendant

un certain temps, congénitale (il n’existe pas de «famille » à Scheuermann), qu’elle n’est pas en

rapport avec le sexe ni avec la pratique d’une activité en charge, enfin que la mauvaise position

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adoptée par certains écoliers «affalés » de travers sur leur table n’est pour rien dans le déclenchement

de cette pathologie.

On a pu noter d’autre part, que la maladie de Scheuermann se manifestait plus fréquemment

chez les sujets à poussée pubertaire rapide, d’aspect longiligne, peu toniques et faiblement musclés.

C’est en fait chez les sujets mal adaptés momentanément à la bipédie lors de leur croissance que se

développe ce type d’épiphysite. Les contraintes verticales appliquées sur les vertèbres en cours de

développement provoquent alors des écrasements antérieurs (zone la plus fragile soumise, du fait de la

cyphose physiologique, aux forces les plus grandes), des inflammations avec réaction calcifiante des

cartilages de croissance, des non-fixations des noyaux osseux au corps vertébral.

= Traitement

Cette période de grande fragilité doit être très bien encadrée sur le plan médical. Le

kinésithérapeute apprendra au sujet à positionner son dos, à l’étirer dans l’axe et à le muscler

(abdominaux et dorsaux). On conseillera à l’adolescent de porter des semelles destinées à amortir les

microtraumatismes engendrés par la marche et/ou la simple station debout (l’utilisation de semelles

pour soigner le dos montre bien l’importance de la verticalité bipède dans ce syndrome). Compte tenu

de l’irréversibilité des lésions le traitement devra être mis en place dès le diagnostic posé et suivi avec

beaucoup de vigilance.

4. STATIQUE RACHIDIENNE

Le rachis est systématiquement examiné lors de la visite annuelle de non contre indication.

+ Attitude scoliotique

Il s’agit d’une inclinaison latérale du rachis, asymptomatique, signalée par les parents inquiets

de l’attitude de leur enfant ou découverte lors d’un examen systématique.

Ce trouble d’une grande fréquence, notamment chez l’enfant présentant une hyperlaxité

ligamentaire, peut être accentué par une inégalité des membres inférieurs ( la croissance des jambes

n’est pas toujours synchrone).

Lors de la flexion antérieure du tronc, l’examinateur se plaçant derrière l’enfant, il n’existe pas

de gibbosité fixe, (signe distinctif avec la scoliose).

+ Scoliose

La scoliose (tortueux en grec) est une déformation du rachis dans le plan frontal. Ses origines

sont multiples, mais seule la scoliose idiopathique du sujet jeune sera traitée dans cet ouvrage, à

l’exclusion des scolioses par déséquilibre du bassin, des atteintes infectieuses de la colonne (mal de

Pott) ou associées à des troubles génétiques ou hormonaux. La scoliose peut toucher un seul segment

rachidien, mais le plus souvent elle est dorsolombaire. Elle se déclare chez le sujet jeune, dans les

années précédant la puberté ou au début de la poussée pubertaire, sans que soit obligatoirement

retrouvée de notion de carence alimentaire en vitamine D ou en calcium (rachitisme). Le plus souvent

l’enfant qui consulte est amené par ses parents inquiets de l’apparition d’une déformation du dos, voire

d’une véritable gibbosité. Les signes douloureux sont fréquemment absents au moment de

l’installation. La radiographie de face, debout permet de préciser la ou les localisations ainsi que la

gravité de la scoliose. Si la scoliose apparaît pendant la période pubertaire, la vitesse de déformation

peut être excessivement rapide (plusieurs degrés par mois). Cette pathologie, dont les origines sont

encore imprécises, correspond à une incapacité du rachis de prendre en compte la charge

correspondant à la partie supérieure du corps sans que l’on sache si la genèse de cette incapacité est

musculaire (manque de tonicité, de force, de fibres de type I destinées à lutter contre les effets de la

pesanteur) ou neurologique. Dans le cadre de la scoliose idiopathique, contrairement à ce qui peut être

observé dans la maladie de Scheuermann, la morphologie des vertèbres est conservée. Ces dernières

subissent des phénomènes de torsion, de bascule et de rotation qui inclinent le rachis, créant ainsi des

courbes ou des phénomènes de vrillage (plans transversal et sagittal) à l’origine des gibbosités.

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Contrairement à ce que l’on pensait la pratique du handball n’est pas un facteur favorisant le

développement de la scoliose. Inversement on peut rencontrer des scolioses fulgurantes chez des

jeunes nageurs de compétition (sport symétrique par excellence) dont la musculature semble à

première vue plus que satisfaisante. Trois facteurs semblent aujourd’hui à l’origine de la scoliose

idiopathique, la bipédie qui force notre rachis à grandir dans la direction opposée à la gravitation, un

facteur prédisposant familial d’ordre génétique en rapport avec la commande nerveuse du haubanage

musculaire, enfin la cinétique de l’imprégnation hormonale pubertaire qui peut dans certains cas

provoquer une augmentation de la taille de plusieurs centimètres en un seul mois. Le traitement de la

scoliose est particulièrement difficile. Il consiste à limiter les déformations (corset de Milwokee,

musculation, étirement dans l’axe) et à prévenir les complications (troubles respiratoires et

orthopédiques). Les interventions chirurgicales, toujours très invalidantes sont heureusement rarement

nécessaires

+ Hyperlordose

L’accentuation de la courbure lombaire chez l’enfant est un phénomène fréquent observé dès

l’âge de 7 à 8 ans. Le plus souvent en rapport avec un caractère familial ou ethnique (africains),

l’hyperlordose est plus habituelle chez les petites filles que chez les garçons. L’origine de la

consultation est soit un « dos creux » qui inquiète les parents, soit la protrusion de l’abdomen en avant,

interprétée comme un début d’obésité. A cet âge, l’hyperlordose est asymptomatique, aussi bien au

repos que lors des exercices physiques. La radiographie de profil du rachis lombaire précisera

l’importance de la courbure ainsi que l’orientation du plateau sacré.

Chez les jeunes garçons, l’hyperlordose ne contre indique pas la pratique du handball. Chez la

petite fille l’accentuation de la courbure lombaire et l’horizontalisation du sacrum sont deux éléments

susceptibles de rétrécir le détroit supérieur du bassin et de gêner les futurs accouchements. Ils seront

donc à prendre en compte dans la surveillance annuelle des jeunes handballeuses.

+ Cyphose

La cyphose correspond à une déviation du rachis dorsal située dans le plan sagittal. En

pédiatrie, on distingue les cyphoses :

= Régulières. Dans ce cas il peut s’agir d’une atteinte épiphysaire, ou maladie de

Scheuermann (voir traumatologie), ou d’une cyphose génétique retrouvée chez l’un des deux parents.

Dans ce dernier cas il n’existe pas de lésion vertébrale.

= Angulaire. Cette déformation concerne une vertèbre ou un segment de vertèbre sans

lésion typique de maladie de Scheuermann. On peut dans ce cas trouver des atteintes neurologiques

qui détermineront le type de traitement à adopter.

5. PATHOLOGIES COSTALES

+ Fracture costale

= Etiologie

La fracture costale est le résultat d’un choc direct du thorax contre le sol ou un autre joueur.

Elle concerne essentiellement les pivots.

= Diagnostic

Le diagnostic est avant tout clinique sur l’anamnèse du traumatisme. Il est confirmé par

l’examen radiologique.

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. Examen clinique

A l’inspection, il est exceptionnel de constater la présence d’un hématome ou d’une

déformation thoracique. Les volets costaux résultant d’une association de plusieurs fractures se

manifestent, outre la douleur, par des troubles respiratoires qui constituent une véritable urgence

chirurgicale. A la palpation, il est essentiel de localiser le point douloureux exquis ( position de la côte,

arc concerné). On évitera toutefois de faire souffrir inutilement le patient en le faisant tousser ou en

réalisant des manœuvres sans intérêt pour le sujet.

. Examen radiologique

La radiographie doit être réalisée et interprétée à partir des données cliniques. Il est en effet

difficile, voire même impossible de « lire » un cliché costal sans indications précises (fracture passée

inaperçue, fausse interprétation….).

On précisera toujours le type de fracture (engrenée ou non, sa localisation précise, et surtout

l’absence d’autres fractures associées susceptibles de former un volet costal). En cas de doute sur

l’intégrité pleurale, on n’hésitera pas à réaliser une radiographie de poumon de face et de profil pour

éliminer un éventuel décollement ou une hémorragie (cette recherche ne s’effectue jamais sur la

radiographie du grill costal, totalement inadaptée pour ce type de diagnostic).

= Traitement

En l’absence de volet costal, le traitement est d’une grande banalité. Il consiste à associer des

antalgiques et du repos (six semaines) jusqu’à la normalisation clinique et radiologique.

La présence d’un volet costal, d’un décollement pleural ou d’une hémorragie pleurale, doit faire

prendre en charge ce patient en milieu spécialisé pour les traumatisés du thorax où une ventilation

assistée, un drainage pleural, voire un acte chirurgical orthopédique pourront être pratiqués.

+ Fracture de fatigue costale

= Etiologie

Ce type de fracture est le résultat de microtraumatismes par étirement mettant en jeux les

muscles prenant appui sur le grill costal (grand dentelé, grand pectoral). La fracture de fatigue costale

se rencontre après la répétition d’exercices de tirs.

= Diagnostic

. Examen clinique

Il est identique à celui réalisé pour la recherche d’une fracture de côte. La recherche

étiologique devra être menée avec beaucoup de précision pour déterminer si cette pathologie est le

résultat d’une « surcharge » musculaire ou d’un matériel inadapté. La palpation côte par côte, arc par

arc, permet de localiser avec une grande précision cette atteinte osseuse.

. Examen complémentaire

La radiographie est inutile. On se contentera de demander une scintigraphie osseuse en précisant la

localisation de la fracture recherchée. L’image obtenue est typique de ce type de lésion (point rond,

hyperdense, très localisé).

= Traitement

Seul le repos associé à une prise d’antalgiques peut diminuer progressivement la douleur.

L’application locale de calcitonine semble donner un résultat favorable en diminuant le temps de

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retour à la normale. Des dispositions pour éviter toute récidive devront être prises lors de la reprise des

entraînements (modification du matériel, du geste sportif, de l’intensité des entraînements…).

6. PATHOLOGIES MUSCULAIRES

+ Contracture du psoas

= Etiologie

Les contractures du psoas interviennent après la répétition de mouvements en flexion des

cuisses.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le sportif consulte pour des lombo-dorsalgies, non calmées par le repos, accentuées par la

position debout, l’accroupissement ou le soulevé de charge. L’examen met en évidence une

contracture paralombaire bilatérale, souvent accompagnée d’une perte de la lordose. La flexion active

de cuisse est douloureuse de même que la manœuvre de Lasègue.

. Examen radiographique

Les clichés de face et de profil du rachis lombaire sont normaux, exception faite d’une raideur

lombaire, stigmate de la contraction des muscles psoas. L’échographie ne présente aucun intérêt.

= Traitement

Le traitement associe des myorelaxants à une kinésithérapie par massages décontractants et

antalgiques. La rééducation en piscine peut accélérer la vitesse du rétablissement. La prévention passe

par : la pratique régulière d’étirements, un meilleur échauffement et une amélioration de la

biomécanique du geste sportif.

+ Hématome du psoas

= Etiologie

L’hématome du muscle psoas est relativement rare en pratique sportive. Il répond en général à

une chute violente sur le dos ou à un coup de genou.

= Diagnostic

. Examen clinique

La symptomatologie de cette lésion peut revêtir différents aspects :

. Une douleur lombaire latéralisée accompagnée d’une contracture réflexe des muscles

paravertébraux.

. Une atteinte motrice du quadriceps par « étirement » du nerf crural du fait de l’importance de

la tuméfaction hématique.

La douleur est toujours majeure et interdit tout déplacement en position verticale (pour

soulager son muscle le sujet se penche en avant en se tenant les lombes).

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. Examen radiologique

On pratiquera systématiquement des radiographies de face et de profil du rachis lombaire pour

éliminer une fracture de l’apophyse transverse de L3 et/ou une fracture d’un corps vertébral.

L’échographie peut être précoce (dans les 48 premières heures) du fait de l’importance du

saignement. Elle montre un volumineux hématome fusiforme étiré suivant le trajet du muscle grand

psoas.

= Traitement

Suivant l’importance de la symptomatologie clinique le traitement peut aller de la simple

abstention thérapeutique (repos allongé, cryothérapie) à l’évacuation chirurgicale avec hémostase de la

brèche vasculaire..

+ Hernie abdominale

= Etiologie

Il existe trois types de hernies abdominales, la hernie ombilicale (sus ou sous), secondaire à

une déhiscence de la ligne blanche, la hernie inguinale, la plus fréquente chez l’homme du fait du

trajet utilisé par le testicule pour sa migration, et la hernie crurale plus souvent féminine. Ces trois

localisations herniaires, points faibles de la paroi abdominale, sont le reflet de l’incapacité du tissu

fibro-musculaire à prendre en charge la pression abdominale occasionnée par la masse des viscères.

Deux facteurs interviennent pour déclencher le processus :

. Une augmentation de la pression intra-abdominale occasionnée par le port

d’une charge, un exercice réalisé à glotte fermée (comme le tir au handball) ou une fin de grossesse

(bien qu’en partie prise en charge par le périnée, cette surcharge peut être à l’origine d’une rupture ou

d’une distension fibreuse antérieure).

. Une insuffisance notoire du rideau abdominal, du fait de l’absence de

stimulation régulière de ces muscles autrefois soumis aux effets permanents de la pression

atmosphérique.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le sportif consulte soit pour une tuméfaction située à l’aine, soit pour une douleur localisée

dans cette région se manifestant lors des exercices en « pression abdominale ». L’examen clinique

apprécie la tonicité des abdominaux, évalue la perméabilité du canal inguinal ou crural et l’éventuel

contenu de la hernie.

. Examen complémentaire

Une échographie peut préciser le contenu herniaire.

= Traitement

Le traitement de la hernie est souvent double. Dans un premier temps, une réfection

chirurgicale règle le problème en obturant l’orifice responsable, dans un deuxième temps il convient

de restituer la qualité de la musculature abdominale. La rééducation prescrite sera prolongée jusqu’à

l’obtention d’une paroi de bonne qualité. Les exercices en force pourront éventuellement être repris

avec une ceinture de protection.

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+ Claquage des abdominaux

= Etiologie

Les abdominaux sont utilisés en pratique sportive dans deux circonstances très différentes :

. En pression lors des efforts en charge, le risque de rupture est secondaire à la très

forte pression abdominale (musculation)

. Lors des tirs violents. Dans ce cas le risque de rupture est inhérent à la contraction

brutale, et croisée de ces muscles (quand on est droitier, le claquage survient sur les muscles situés à

gauche de l’abdomen).

Le claquage, ou plus grave encore la rupture, est l’exemple parfait de l’inadéquation qui existe

entre un groupe musculaire qui a peu évolué compte tenu de son changement de fonction, et les forces

considérables qui lui sont appliquées du fait de la libération du membre supérieur. Chez tout bipède

moderne la musculation des abdominaux, doit être une préoccupation constante entrant dans le cadre

de l’hygiène corporelle.

= Diagnostic

. Examen clinique

Le sportif ressent du côté controlatéral à son geste une douleur aiguë qui impose l’arrêt

immédiat du mouvement. Le patient se présente à la consultation le tronc légèrement penché en avant,

la main placée sur la région douloureuse. La palpation douce montre un abdomen contracté dans son

ensemble évoquant irrésistiblement un « ventre de bois ». On se contentera de noter la localisation du

claquage en s’abstenant de toutes manœuvres douloureuses.

. Examen complémentaire

On se contentera, à quelques jours de l’accident, d’une échographie de la paroi qui aura pour

but de déterminer le plan musculaire lésé (superficiel ou profond), l’importance et l’étendue des

lésions ainsi que la présence d’un hématome intra-aponévrotique.

= Traitement

Le patient sera placé sous antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens et myorelaxants. La

kinésithérapie strictement antalgique au début, sera complétée par une rééducation destinée à libérer la

cicatrice et à renforcer la région atteinte.

7. ARRACHEMENTS OSSEUX

+ Arrachement de l'aile iliaque

= Etiologie

Cette lésion exceptionnelle est due à une contraction brutale des muscles larges de l'abdomen

(petit et grand obliques, transverses), secondaire à une torsion du torse. Elle s'observe entre 12 et 18

ans, avant la soudure de l'apophyse lors d'un départ de sprint, d'un saut ou d'un demi-tour brutal

(toujours du côté opposé au bras directeur)..

= Diagnostic

. Examen clinique

La douleur peut être très variable dans son intensité en fonction de la gravité de la lésion.

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- Dans le cas des arrachements graves, le tableau clinique est dominé par une douleur

très violente située à la jonction du 1/3 moyen - 1/3 externe de la crête iliaque, associée à une

contracture des muscles obliques de l'abdomen, voire un état de choc. Le patient se présente en

position antalgique, le tronc penché en avant. A l'examen, l'épine iliaque antéro-supérieure

(EIAS) a disparu, noyée dans un épanchement sanguin.

- Lors des arrachements a minima le sportif consulte souvent "à retardement", 24 ou

48 heures après l'accident. La palpation trouve, en longeant la crête iliaque d'avant en arrière

un point douloureux exquis. Les mouvements de rotation ou de redressement du tronc sont

douloureux.

. Examen radiologique

Les clichés sont pratiqués face à l'aile iliaque en comparatif. Ils mettent en évidence le

soulèvement de la crête iliaque, avec parfois un trait de refend vertical. Lors des arrachements a

minima le fragment osseux n'est pas totalement séparé de la crête iliaque (l'extrémité interne est

souvent en rapport avec la crête).

= Traitement

Lors des arrachements graves, le traitement consiste en une mise au repos au lit en décubitus

dorsal, la cuisse légèrement fléchie, pendant 2 à 3 semaines, suivi d'une rééducation passive, puis

active.

Lors des arrachements a minima, on se contentera de protéger les insertions de la crête iliaque en

interdisant les hyperextensions, les flexions brusques et les rotations du tronc. Un traitement

physiothérapique local diminue très rapidement la douleur, il est associé à l'application plurijournalière

de glace et à la prise d'AINS per os pendant la première semaine.

La reprise de l'activité, à l'exclusion des mouvements précités, se réalise environ 6 semaines

après l'accident. La rééducation par étirements passifs et contractions isométriques précède toujours la

reprise définitive du sport.