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Il nous faudrait Une terre de soleil De soleil Resplendissant, Et une terre Deaux parfumées, Où le crépuscule Est un léger foulard dindienne rose et

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Il nous faudraitUne terre de soleilDe soleilResplendissant, Et une terre D’eaux parfumées,Où le crépusculeEst un léger foulard d’indiennerose et or,

et non cette terreoù la vieest toute froide… Lang-Ton Hugues

QUE NOUS FAUT-IL ?QUE NOUS FAUT-IL ?

Je vais vous raconter ma vieSans lacunes ni feintes.Je suis né petit chat,Petit chat…Petit chat…

Flûte ! me voilà devenuUn gros matou tout blanc !

PETIT CHATPETIT CHAT

Anonyme

Un enfant joue un airD’harmonica dans la lumière.

L’air est si doux que l’on voudrait,Sur le seuil de la porte,Etre sa mère qui paraît

Et lui sourit, accorte.Des gens passent, surpris,Et regardent l’enfant assis.

Et l’on est si comblé de joieQue l’on a envie, malgré soi,De remercier les cieuxoù l’on dirait que DieuLui-même est venu s’accouderPour écouter l’enfant jouer.

MAURICE CAREME

L’ENFANT à L’HARMONICAL’ENFANT à L’HARMONICA

BERCEUSEBERCEUSE

Le soleil meurt dans tes cheveux,Le soir allume ses abeilles.Je n’ose plus toucher tes yeux ;Dors, mon amour, ma merveille !la lune court, moi je veille.

Maurice Carême

Une étroite fenêtre ouverteSur un jardin aux lignes pures.Sous l’arceau d’une plante verte,Une fillette qui adjureSa poupée de rester couverte.

Le jour qui vient de s’éveillerne cesse de s’émerveiller,et c’est toute la joie de vivreque le vent, de son crayon bleu,note sur le livre des cieux.

Maurice Carême

JOIE DE VIVREJOIE DE VIVRE

LA PETITE SŒURLA PETITE SŒUR

Elle marchait toute fière,Précédant sa grande sœur.Les longs doits de la lumièreLa tenaient comme une fleur. Elle allait, laissant son ombre La suivre en cabriolant, S’imaginant seule au monde Sous le soleil éblouissant.Comment aurait-elle eu peurDes abois des chiens errants ;Du vent qui montrait les dents, Des cris brusques de sa sœur ? Elle serrait sur son cœur, Ingénue, son lapin blanc. Maurice Carême

POISSON VOLANTPOISSON VOLANT

Sur les ailes du vent volait un oiseau bleule soir il faseyait comme une immense voilele sommeil arrivait pour lui clore les yeuxet l’oiseau s’endormait dans un cocon d’étoiles.

Il rêvait à la mer comme on rêve à l’amour,Voulant la posséder et plonger dans son antre,Voguer entre ses vagues sur un lit de velours,Se rouler dans ses draps de varech, d’algues tendres.

Comme un ange déchu filerait loin du ciel,Il suivit le réel, l’irrésistible appel,Poussé par sa passion pour les blanches écumes.

Dans les ailes d’argent du cœur de l’océanIl s’envole le soir, quand s’élève la brume,Puis retrouve la mer : c’est un poisson volant.

Monique Mérabet

L’AUTOMNEL’AUTOMNE

Sois le bienvenu, rouge automne ! Accours dans ton riche appareil,Embrase le coteau vermeilQue la vigne pare et festonne.

Père, tu remplirais la tonneQui nous verse le doux sommeil.Sois le bienvenu, rouge automne,Accours dans ton riche appareil.

Déjà la nymphe qui s’étonne,Blanche de la nuque à l’orteil,Rit aux chants ivres de soleilQue le gai vendangeur entonne.

Sois le bienvenu, rouge automne !!!

Théodore de Banville

MERVEILLES, MERVEILLESMERVEILLES, MERVEILLES

Ah ! que de merveilles scintillentLorsque, dans une goutte d’eau,Un ange parfois joue aux billles,Une étoile tombe en morceaux…

On ne sait jamais quel manteauDe fée courant dans les jonquillesOn peut coudre avec une aiguilleEn rêvant derrière un carreau…

Maurice Carême

LE CAVALIERLE CAVALIERSur un cheval noir à la crinière rousseIl galope sur la mousse.

En toque de velours avec des plumes blanchesIl passe sous les branches.

Au galop, au galop ! Il passe sous les branchesavec ses plumes blanches,

Au trot ! Au trot ! Au trot ! Et son grand lévriersaute près de l’étrier.

Il va pour épouser la fille de la reine,La reine sa marraine.

Sur un grand cheval noir à la crinière rousseIl galope sur la mousse.

Jean Moréas

UN POETEUN POETE

A qui rêve d’être poèteDieu donne un tranquille visage,Des mains patientes et sages,Une pensée si inquiète,Si humble en son repli sur soi,Qu’elle comprend l’âme des bêtes,Et un cœur sans bornes, sans âge,Où, comme en des grottes profondes,Toutes les douleurs se répondent.

Maurice Carême

Un immense horizon de joie,D’aimer la vie comme une sœur,Je suis comme un ciel étonnéDe se trouer, le soir, d’étoilesQu’il n’avait jamais soupçonnées. Maurice Carême

A FORCE DE TOUT PARTAGERA FORCE DE TOUT PARTAGERA force de tout partager,Même le meilleur de mon cœur,D’avoir une âme de vergerDébordant d’oiseaux et de fleurs,De dessiner autour de moi

POUR MA MEREPOUR MA MERE

Il y a plus de fleursPour ma mère, en mon cœur,Que dans tous les vergers.

Plus de merles rieurs,Pour ma mère, en mon cœur,Que dans le monde entier.

Et bien plus de baisers,Pour ma mère, en mon cœur,Qu’on en pourrait donner.

MAURICE CARËME

SOUS LA LAMPESOUS LA LAMPE

Moi, j’aime bien la lampequi dessine un grand rondsur la table, où j’inventedes animaux sans nom.

Autour de l’ombre noirQue je fais sur le murRampent, tels des lézards,De grands monstres obscurs.

Mais je n’en ai pas peur.Si je lève le bras,Ils fuient, tels des voleursSurpris au coin du bois.

D’ailleurs, ma mère est là :Le loup ne viendra pas.

MAURICE CARËME

La mer berce ses voiles, Les horloges, le temps,Et la nuit, ses étoiles.Et moi, le cœur content,je berce mon enfant. Les blés bercent le vent, Les allées leurs bouleaux, Et le nid, les oiseaux. Et moi, pluie ou beau temps,Je berce mon enfant.Le pré berce les sources,*le val berce l’étang ;la forêt bleue, ses mousses ;et moi, tranquille et douce,je berce mon enfant. Endormez-vous, oiseaux, Étang, sources et vent , Étoiles et bouleaux. Regardez : mon enfant dort aussi, maintenant ! Maurice Carême

Textes et images de diverses sources

Musique : La dernière rose de l’été – orchestre Rieu

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la [email protected]://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/