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Il était une fois les Phéniciens
Ils sont les premiers à prendre le large
Les Phéniciens sont originaires d’une région qui correspond aujourd’hui au Liban et à la Syrie. Leur
territoire est une bande de terre étroite entre mer et montagne. Certains sont agriculteurs. D’autres
sont des artisans et des marchands qui vivent dans des cités proches de la mer, une invitation à prendre
le large. Dans l’antiquité, entre le 11ème siècle et le 4ème siècle avant J.C., les phéniciens sont les premiers
à sillonner les eaux calmes de la Méditerranée.
Ils dominent la Méditerranée
Les phéniciens vivent dans des cités. Les plus célèbres sont Byblos, Sidon et Tyr. Chacune d’elles est
commandée par un roi. Les marins et les marchands de Tyr dominent la Méditerranée. Vers 800 avant
J.C., ils fondent Carthage, une ville proche de l’actuelle Tunis. Elle deviendra une cité maritime
importante avant d’être détruite par les Romains.
« Les hommes pourpres »
Ce sont les Grecs qui ont donné leur nom aux Phéniciens. Il vient d’un mot grec, phoinix, qui veut dire
pourpre. En effet, des marchands phéniciens portent des habits de couleur pourpre, rouge. Ils
obtiennent cette teinture à partir d’un coquillage, le murex, que l’on trouve en abondance sur leurs
côtes.
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Des marins expérimentés
Au début de leur histoire les Phéniciens
naviguent le long des côtes. Ils nouent
d’abord des relations avec les habitants
de Chypre, une île voisine. Puis ils
s’enhardissent et s’aventurent vers des
îles et des terres inconnues : l’Afrique du
Nord, la Sicile la Sardaigne et même
l’Espagne.
Des marchands habiles
Les Phéniciens exportent de l’huile, du
vin, des petits vases en verre et du bois
qui sert à fabriquer navires et
charpentes. Ils acheminent de l’or et de
l’ivoire d’Afrique, du cuivre de Chypre,
du plomb d’Espagne vers leurs cités.
Redoutables en affaire, ils finissent par
contrôler le commerce en Méditerranée.
Des bateaux robustes
Les navires de commerce sont ronds
et ventrus avec des cales profondes
pour permettre le transport de
lourdes marchandises. Ils mesurent 20
à 30 mètres de long. Des spécialistes
de la navigation pensent qu’ils
parcourent une cinquantaine de
kilomètres par jour. Si les Phéniciens
sont plutôt pacifiques, ils possèdent
malgré tout des navires de guerre.
Ils inventent et diffusent l’alphabet
Dans l’histoire de l’écriture ; les Phéniciens ont joué un rôle capital. Vers 1400 avant J.C., ils inventent
un premier alphabet à partir du cunéiforme. Il se compose de consonnes. Plus tard, leurs négociants
le diffusent en Méditerranée. Les Grecs l’enrichissent de voyelles. Il est à l’origine des alphabets
d’Europe.
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Il était une fois les marins et marchands arabes
Avec les conquêtes musulmanes, les savants et marchands arabes sillonnent les côtes du Proche-
Orient, d’Afrique et d’Asie pour découvrir de nouvelles terres. Après la mort de leur prophète
Mohamet en 632, les musulmans se lancent à la conquête de nouveaux territoires. Du 7ème siècle au
8ème siècle, ils unifient l’Arabie, s’installent au Yémen actuel puis gagnent l’Afrique du Nord (Egypte,
Libye…), la Mésopotamie (actuels Irak, Iran, Syrie…) et l’Europe. En Espagne, les califes règnent
pendant 800 ans, jusqu’au 15ème siècle.
De la mer au désert
Avec les conquêtes musulmanes, le commerce se développe aussi au Moyen-Orient, en Asie et en
Afrique du Nord. Les marchands arabes sillonnent l’océan Indien et la mer de Chine à bord de boutres.
Dans le désert, les négociants arabes se déplacent en groupe, caravanes qui rassemblent parfois des
milliers d’hommes. Ces caravaniers transportent maroquinerie, bijoux et étoffes à dos de chameau et
font des escales dans des caravansérails, cours entourées de bâtiments où l’on peut dormir, boire et
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manger. De grandes places commerciales voient le jour : le port de Mascate à Oman, le marché de la
Mecque en Arabie, mais aussi Bagdad et le Caire.
Marchand de rêve et de luxe
De leurs voyages en Orient, les marchands rapportent des denrées précieuses : des soieries, des épices,
des parfums rares ou de la porcelaine de Chine. Parmi les épices, le poivre est très recherché, car nul
en Occident ne sait ni où, ni comment il est cultivé ! Les marins et marchands arabes règnent en maîtres
sur l’océan Indien et la mer Rouge. Ils assurent l’essentiel du trafic des précieuses denrées entre
l’orient inconnu et l’occident. Ils reviennent aussi avec de nouvelles connaissances en astronomie et
en médecine.
Des Arabes savants
Au Moyen-Age, les Arabes musulmans sont de grands
astronomes, géographes et mathématiciens. Leurs travaux
font progresser la science nautique et leurs inventions
comme l’Astrolabe au 10ème siècle permettent de mesurer la
hauteur des astres au-dessus de l’horizon et de se repérer en
mer.
Il est de grands pilotes et marins comme Ibn Magid, connu
pour sa carte de la mer Rouge et de l’océan Indien,
longtemps utilisée par les Occidentaux quand ils se lanceront
à la conquête de l’Orient.
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Il était une fois les Vikings
A partir du 9ème siècle, l’Europe voit débarquer sur ses côtes des pillards redoutables : les Vikings. Issus
d’une civilisation vieille d’un millier d’années, ces « guerriers de la mer » sont aussi d’habiles
commerçants et d’incroyables explorateurs ! Originaires de Scandinavie (actuels Norvège, Suède et
Danemark), les Vikings ont poussé jusqu’en Asie centrale.
De fiers navigateurs
Issus de pays parsemés de lacs et de rivières, les Vikings se déplacent principalement en bateau. Au
Moyen Age, de tous les Européens, ce sont eux les meilleurs navigateurs ! Leurs embarcations sont
construites en bois et munies de voiles carrées. Sans pont et à fond plat, ces navires sont facilement
maniables sur les fleuves comme sur les mers !
Les drakkars pouvaient embarquer plus d’une centaine d’hommes ainsi que des chevaux. A leur proue,
les Vikings installaient des têtes de dragon (dragon se dit drakkar en norrois, la langue des Vikings).
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La bosse du commerce
Les Vikings ont mauvaise réputation à cause des pillages qu’ils
commettent. Mais ils sont avant tout des commerçants
aguerris. Grâce à leurs navires de commerce, les Knarrs, ils
voyagent dans toute l’Europe. Ils échangent du fer, de l’ivoire,
des fourrures ou des esclaves contre de l’or, des épices, de la
soie ou du vin.
Fondateurs de royaumes et de colonies
Après la mort de l’empereur Charlemagne en
814, les Vikings profitent des divisions des
Francs pour attaquer l’Occident. Ils colonisent
certaines régions et y prennent le pouvoir. A
la fin du 10ème siècle, derrière Erik le Rouge, ils
s’installent au Groenland. Au 11ème siècle, ils
fondent un nouveau royaume, à l’est : la
Russie. Ils gagnent également les côtes de
l’Amérique vers l’an 1000, soit 5 siècles avant
Christophe Colomb ! Ils s’installent à Terre-
Neuve, une île au large du Canada, dans un lieu
appelé aujourd’hui « l’anse aux Meadows ».
En 2016, de nouveaux vestiges possiblement
vikings y sont découverts par une équipe
d’archéologues.
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Les Européens à la conquête des Océans : le Portugal et l’Espagne
Les portugais et les espagnols ont été les premiers à explorer le littoral atlantique et les côtes
africaines, avant les anglais, les hollandais et les français. Les premières explorations maritimes
européennes marquent la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance.
Des expéditions précoces
Les portugais se sont aventurés le long des côtes africaines et dans l’Atlantique dès le début du 15ème
siècle. En 1415, ils conquièrent Ceuta (Maroc), pour en chasser les pirates qui harcèlent les côtes. En
1418 et 1427, ils débarquent sur les îles de Madère et aux Açores. Toutes ces expéditions sont
financées par Henri le Navigateur, fils du roi du Portugal Jean 1er.
Des raisons commerciales
A la fin du Moyen Age, les Portugais viennent de reconquérir leur pays sur les arabes musulmans. Pour
des raisons religieuses et économiques, ils cherchent à gagner par la mer l’Inde et ses richesses dont
les précieuses épices. A l’époque, les marchands arabes ont en effet le monopole sur les épices : ils les
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acheminent jusqu’à la Syrie et à l’Egypte, où les vénitiens viennent les acheter. Or les portugais rêvent
de naviguer eux-mêmes jusqu’en Orient et d’y installer des comptoirs
L’Inde par la mer : un exploit !
En 1487, le portugais Bartolomeu Dias prouve que l’on peut
contourner l’Afrique par le sud. Mais c’est son compatriote
Vasco de Gama qui parvient en Inde par voie maritime 10 ans
plus tard, grâce à … un navigateur arabe qui le mène jusqu’à
Calicut, sur la côte sud-ouest de l’Inde ! Sa réussite ouvre aux
Européens une voie directe à l’Orient. Elle va assurer aux
Portugais d’immenses revenus.
Le rêve de Christophe Colomb : la route de l’Inde par l’ouest.
En 1480, Christophe Colomb est considéré un peu comme fou ! Alors qu’il n’est même pas encore
capitaine de vaisseau, il réclame aux souverains d’Europe des navires pour gagner l’Inde par l’ouest !
A mesure qu’il lit des récits ou interroge astronomes, géographes et capitaines de navires, Christophe
Colomb se persuade que la terre est ronde et qu’il est possible d’en faire le tour. Il pense pouvoir
atteindre la Chine et l’Inde par l’ouest, en traversant l’Atlantique. Pendant plus de 10 ans, Colomb
tente de convaincre les souverains d’Europe de lui confier une flotte. En vain ! En 1492, il obtient enfin
le soutien des rois catholiques d’Espagne. L’explorateur par le 3 août avec une centaine de marins et
trois caravelles : la Niña, la Pinta et la Santa Maria. Grâce à leur 3 mats et à leur voiles carrées et
triangulaires, les caravelles s’adaptent à tous les vents. Elles sont très maniables. Elles supportent les
tempêtes grâce à leurs hauts bords et leur quille peut profonde permet de longer les côtes sans danger.
Après deux mois de navigations, les
marins aperçoivent une terre : il s’agit
d’une île des Bahamas. Mais Colomb
est convaincu qu’il s’agit des Indes !
Au cours de ce premier voyage, le
navigateur aborde aussi Cuba et Haïti.
A son retour en Espagne, il est acclamé
et peut repartir pour trois autres
voyages, entre 1493 et 1504. Ses
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découvertes sont considérables : elles
ouvrent la voie à la conquête du
Nouveau Monde.
Un nouveau continent
En 1498, le florentin Amerigo Vespucci
s’embarque vers la terre découverte
par Christophe Colomb. La flotte
explore les côtes du Venezuela. A son
retour, Vespucci affirme qu’il ne s’agit
pas de l’Asie mais d’un continent
inconnu. En 1507, un cartographe
baptise cette terre nouvelle
« America ».
Des richesses à se partager
Avec la découverte de l’Amérique, les Européens prennent conscience que la terre est plus vaste qu’ils
ne le pensaient. Les souverains soupçonnent qu’il existe encore bien d’autres terres à s’approprier !
En 1494, l’Espagne et le Portugal signent le traité de Tordesillas, par lequel ils partagent le monde : ils
dessinent une ligne verticale imaginaire qui passe entre l’Afrique et l’Amérique. Ce qui est à l’ouest de
cette ligne (l’Amérique) revient à l’Espagne ; le Portugal se réserve l’Est (l’Asie).
Tour du monde
Le portugais Fernand de Magellan rêve de trouver un passage au sud de
l’Amérique pour prouver que la terre est ronde. En 1519, le voilà à la
tête d’une expédition espagnole de cinq navires et 250 hommes. Un an
de navigation plus tard, il découvre le détroit qui portera son nom et en
1521 atteint l’Asie, mais aux Philippines, il est tué d’une flèche tirée par
un indigène. En 1522, seuls 35 survivants de l’expédition reviennent en
Espagne après avoir accompli le 1er tour du monde de l’histoire.
Qui sont les conquistadors ?
Ce sont des militaires nés dans des familles nobles mais pauvres. A la
recherche de fortune, ils s’embarquent pour le Nouveau Monde avec
l’espoir de trouver de l’or. Les plus connus sont Cortès et Pizarro.
En Amérique, les européens entrent en contact avec des civilisations qui ne
connaissent pas la religion chrétienne.
Cortès est sollicité par Charles Quint pour explorer les terres mexicaines et trouver l’or des Aztèques. Ceux-ci prennent Cortès pour le dieu Quetzalcoatl
qui, selon la légende, doit revenir sur terre avec ses descendants vêtus d’armures dorées ! L’empereur aztèque n’ose pas refuser aux Espagnols - barbus, armés, aux chevaux harnachés, qu’il prend pour des dieux - l’accès à Tenochtitlan (Mexico), où Cortès est reçu avec tous les honneurs. Trois mois après son
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arrivée, le conquistador laisse un champ de ruines et les Aztèques, peuple guerrier qui avait soumis toutes les populations voisines, sont décimés.
Pizarro arrive en 1532 au Pérou avec une petite armée de 180 soldats, avide des richesses dont
l’empire des Andes regorge. Il propose son aide à l’empereur Atahualpa dans la lutte qui oppose celui-
ci à son frère pour le règne sur l’empire inca. Lors d’un rendez-vous auquel chacun doit venir désarmé,
Atahualpa, pour impressionner, arrive avec un cortège composé des plus nobles princes de l’empire,
de l’armée et des femmes de la cour. Un prêtre espagnol lui présente une bible et lui demande
d’écouter la parole de Dieu. Atahualpa porte le livre à son oreille et n’entendant rien, le jette à terre !
Les Espagnols se ruent alors sur les Indiens désarmés, créant une véritable panique. Ils emprisonnent
l’empereur qui sera trahi une deuxième fois : pour obtenir sa libération, Atahualpa demande à ses
sujets de verser aux Espagnols abondance d’or et d’argent. Au lieu d’être libéré, il sera exécuté.
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La montée en puissance de la Hollande
En 1602, naît la célèbre compagnie hollandaise des Indes orientales
dont les expéditions rentrent chargées de cargaisons d’épices. Les
protestants des Provinces-Unies narguent les Espagnols dont ils
étaient, il y a peu, les sujets. Ils pillent et prennent possession des
comptoirs portugais des Indes, lointaines et difficilement
contrôlables, sans cesse harcelées par les corsaires hollandais.
La montée en puissance des Hollandais est fulgurante. Amsterdam
devient la capitale d’un grand empire colonial. Après avoir évincé les
Portugais des Moluques -îles aux épices-, les Pays-Bas instaurent leur
souveraineté sur Java et fondent la ville de Batavia, actuelle Djakarta,
qui devient capitale des Indes néerlandaises.
Les Hollandais concentrent la production de la muscade aux îles Banda et du girofle à l’île d’Amboine.
Si l’on produit trop, on brûle les récoltes pour maintenir sur le marché une offre limitée et un prix
élevé. Les deux îles sont dotées de forts et gardées par des soldats.
Les corsaires, pirates des nations
Du 15ème au 18ème siècle, les guerres entre les grandes nations
européennes se succèdent. Les enjeux sont commerciaux et
territoriaux. La Hollande, la France et l’Angleterre, restées en dehors
du partage du globe et du fameux traité de Tordesillas, s’opposent
continuellement ; chaque lopin de terre découvert est sujet de
discorde.
C’est dans ce contexte que naissent les corsaires. Au service de leur roi
et de leur pays, ils pillent les navires des nations ennemies. Ce sont les
pirates de l’État, leurs vols et leurs actes sont autorisés par les souverains grâce à des lettres de
marque, autorisations officielles à pratiquer la guerre au commerce. Ces autorisations permettent aux
Anglais et aux Français d’attaquer les navires espagnols transportant de l’or et les flottes portugaises
porteuses d’épices. Les comptoirs commerciaux sont aussi visés pour renflouer les trésors royaux.
Le corsaire le plus célèbres est Francis Drake, surnommé « mon Pirate » par Elisabeth I d’Angleterre et
« le Dragon » par les Espagnols. Aucun vaisseau de la flotte de l’or ne lui résiste.
Chez les Français, Jean Fleury est le tout premier corsaire connu de l’histoire pour avoir dérobé aux
Espagnols le fabuleux trésor du dernier empereur aztèque, envoyé par Cortès du Mexique à l’Espagne.
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Les corsaires redoutent les périodes de paix : sans guerre entre les nations, pas d’emploi pour eux ;
certains se tournent alors vers la piraterie.
Les pionniers de L’Amérique du Nord
Alors que les espagnols et les portugais explorent l’Amérique centrale et du sud, français et anglais
s’installent au nord. Entre l’arrivée de Christophe Colomb et l’installation des premiers colons anglais
et français en Amérique du Nord, il s’est passé plus d’un siècle.
Jacques Cartier et Samuel Champlain, à la découverte du Canada
En 1534, François 1er envoie Jacques Cartier vers le Nouveau
Monde. Ce navigateur est le premier européen à pénétrer à
l’intérieur des terres du futur Canada. Il y mène 3 expéditions
et remonte le fleuve Saint-Laurent jusqu’au village iroquois de
Hochelaga, à 1500 km de l’Océan, et baptise ce lieu Mont-
Royal : Montréal.
En 1608, le cartographe Samuel de Champlain explore la
vallée du Saint-Laurent et fonde Québec, un comptoir de commerce. Il développe le négoce des
fourrures et fait venir des français pour coloniser le pays qui prend le nom de Nouvelle-France.
Iroquois et Hurons
Ces deux peuples amérindiens vivent alors près des Grands Lacs nord-américains. La venue des
Européens modifie leur mode de vie semi-nomade. Ils abandonnent la chasse, qui les nourrit, pour se
consacrer au troc des fourrures. Ils les échangent contre des alcools qui enivrent et des armes à feu.
Ils sont contaminés par des maladies européennes qui les tuent par milliers.
Les Anglais s’installent.
Entre 1607 et 1729, les Anglais fuyant les persécutions religieuses ou la misère
fondent 13 colonies en Amérique du Nord. La plus ancienne est la Virginie, où
les premiers explorateurs sont arrivés en 1585. En 1783, ces colonies obtiennent
leur indépendance avec l’aide de la France et deviennent les Etats-Unis
d’Amérique.
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Cap sur le Pacifique
Un océan inconnu des Européens
Jusqu’au début du 16ème siècle, les Européens ignorent
l’existence de l’océan Pacifique. Après le tour du monde
de Magellan, ils ne s’y intéressent pas pendant un siècle
et demi. A partir de 1750, des naturalistes comme Buffon
publient des ouvrages savants sur les végétaux du monde
connu. Ces publications poussent les souverains à
financer des expédition d’exploration scientifique avec, à
bord, des marins, mais aussi des savants : géologues,
botanistes, astronomes.
La publication des récits de voyages devient une règle ;
c’est la fin du secret qui dissimulait jusqu’alors les
résultats obtenus. La science progresse grâce à toutes les
informations recensées, enrichie par chaque expédition.
L’Angleterre est la première à passer à l’action. L’enjeu : la découverte du Pacifique et d’un mystérieux
continent, la « Terra Australis Incognita » que personne n’a jamais trouvé.
A la recherche du continent austral
Au 18ème siècle, les savants croient que la terre tient en
équilibre parce qu’il existe au centre de l’océan Pacifique un
continent peuplé. Ils pensent que cette « Terra Australis »
est emplie de richesses merveilleuses.
James Cook, pour l’Angleterre, Bougainville puis la Pérouse,
pour les Français, partent à sa recherche. En fait de
continent, on ne trouvera que l’Australie et la Nouvelle-
Zélande.
Les Explorateurs du Pacifique
En 1766, l’explorateur français Louis Antoine de Bougainville prend le commandement de La
Boudeuse. Un naturaliste, un astronome et un ingénieur cartographe l’accompagnent. Ils partent à la
recherche du mystérieux continent austral qu’ils ne trouveront pas mais ils atteignent l’île de Tahiti. Ils
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sont de retour à Saint-Malo en 1769. Si l’équipe n’a pas fait de découvertes importantes, elle a
néanmoins établi des cartes plus précises grâce au calcul de la longitude.
En 1768, l’explorateur anglais James Cook embarque pour une expédition scientifique du Pacifique. En
dix ans, il effectue trois voyages qui permettent d’établir la première carte quasi complète du
Pacifique. Il confirme l’utilité du chronomètre comme instrument de navigation pour le calcul des
longitudes et des données plus précises de navigation permettant d’éviter les naufrages. Il prouve
également que le mystérieux continent austral au milieu du Pacifique n’existe pas. Lors de son
troisième voyage, il est tué par des indigènes sur les îles Sandwich (Hawaii).
En 1785, le français Jean-François de La
Pérouse embarque avec son équipage à bord
de La Boussole et de l’Astrolabe. Il a pour
mission de compléter les découvertes de
James Cook. Après l’île de Pâques, où il étudie
les statues, il explore Hawaii et les côtes
inconnues du Japon et de la Russie. Il descend
ensuite vers l’Australie, où il disparaît avec son
équipage du côté des îles Salomon, trois ans
après leur départ et après une escale en
Australie, durant laquelle la Pérouse remet
aux anglais une partie de son journal de bord
et de la documentation scientifique à
transmettre aux français.
Des découvertes merveilleuses et effrayantes
Les savants rapportent de leurs
voyages dans les îles du Pacifique des
plantes inconnues, comme l’arbre à
pain. Ils découvrent aussi de nouveaux
animaux, comme le kangourou aperçu
à Botany Bay (Australie) par James
Cook. Sur les côtes de l’antarctique,
Cook est le premier européen à voir
une aurore boréale. En 1781, le zoologiste allemand Forster repère pour la première fois sur ces
mêmes côtes un manchot. Le dessinateur Sydney Parkinson accompagnant l’expédition de Cook,
rapporte de nombreuses planches de poissons, oiseaux et plantes tropicaux.
En Océanie, les explorateurs découvrent de nombreux
rites religieux. Ils observent des fêtes, des costumes,
des danses et des chants qui n’ont rien en commun
avec les habitudes occidentales. Ils rencontrent aussi
des tribus cannibales qui effraient beaucoup les
voyageurs.
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A Tahiti et dans les îles d’Océanie, James Cook
découvre des indigènes tatoués. Leur corps est
recouvert de dessins réalisés par injection d’encre
dans la peau. Ces dessins indiquent le rang social et la
tribu de l’individu. C’est Cook qui introduit en Europe
le mot « tatoo ».
Les Denrées Coloniales
Les denrées coloniales désignent les produits des colonies découverts dans les pays lointains et
importés en Europe. Utilisés par les peuples de leurs régions d’origine, ces denrées sont entrées dans
notre quotidien au fil des siècles et des découvertes. Ce sont des bois précieux, des fibres textiles, des
pigments minéraux et des écorces diverses utilisées en papeterie ou dans l’habillement. Les
porcelaines ou les châles en cachemire parviennent déjà transformés.
Parmi ces produits du quotidien se trouvent le sucre, le café, le cacao, la vanille, le tabac, les épices, le
riz, les fruits tropicaux comme les banane, les kiwis et bien d’autres encore.
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Qu’est-ce qu’une épice ?
Du latin « species », qui signifie espèces, l’épice n’est cependant pas une catégorie botanique mais un
terme culinaire. Elle provient de l’écorce (cannelle), du bourgeon (clou de girofle), du fruit (piment),
de la racine (gingembre), de la graine (noix de muscade), de la gousse (vanille) ou du filament (macis,
safran) séché de la plante aromatique.
L’épice, exhausteur de goût, possède en outre dès l’Antiquité, en Asie et dans le monde arabe, des
vertus médicinales, sert à conserver des aliments et intervient en parfumerie.
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Fiche jeu : Relie les denrées à leurs lieux d’origines
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Monstres et légendes des mers
Depuis toujours, les profondeurs sous-marines sont une énigme pour l’homme, objets d’innombrables
récits peuplés de créatures étranges, de cités englouties, comme l’Atlantide, de mystères, comme celui
entourant le triangle des Bermudes, d’apparitions de vaisseaux fantômes, comme celles du Hollandais
Volant.
Ces récits ont une forte portée symbolique des peurs de l’homme : derrière la créature monstrueuse,
il y a la peur du monde inconnu, infiniment vaste et dangereux, que constituent les océans. Derrière le
mythe du monde englouti, il y a la quête du sens de la vie, du paradis sur terre ou de l’objet mystique
comme le Graal. Derrière le vaisseau fantôme, il y a la peur de l’errance éternelle de l’âme qui ne
gagnera jamais le paradis.
Les sirènes
Dans l’Antiquité, les marins devaient s’attacher au mât de leur navire pour ne pas être tentés de rejoindre les sirènes car leurs chants fascinants les attireraient sur les récifs ou au fond de l’océan, comme dans le récit de l’Odyssée d’Ulysse. La sirène a d’abord la forme d’une femme-oiseau puis deviendra une femme-poisson. Sa beauté subjugue les marins. Elle les envoûte par son chant mélodieux, les endort puis les tue et les dévore. Une mort certaine attend donc les navigateurs. La vue d’une sirène par un
marin, qu’il soit en mer ou à terre, est d’ailleurs un présage de malheur :
tempête, mauvaise pêche, mort, …
L’image associant la sirène à une séductrice maléfique va s’estomper avec la
publication, en 1836, par Hans Christian Andersen de La Petite Sirène. Celle-ci
voulant vivre parmi les humains, échange sa voix contre deux jolies jambes.
Mais elle ne parvient pas à séduire celui qu’elle aime et, tandis qu’il en épouse
une autre, elle disparaît dans la mer avant de se transformer en fille des airs.
Le Kraken
La légende du Kraken est d’origine ancienne ; personne
n’avait la moindre idée de l’identité de ce monstre. Ce
qu’on savait de lui reposait sur les récits des pêcheurs du
Nord qui l’avaient rencontré. Ils rapportaient que son dos
semblait faire deux kilomètres de circonférence au
minimum. Des cornes luisantes sortaient de l’eau et
augmentaient d’épaisseur au fur et à mesure qu’elles
s’élevaient vers le ciel jusqu’à la hauteur d’un mât de
bateau. Après être resté à la surface de l’eau un court
instant, il redescendait avec lenteur. Réputé peu dangereux pour les marins, il créait cependant, lors
de ses plongées, des tourbillons qui entraînaient les navires dans les profondeurs. Malgré les pertes
humaines recensées, le Kraken n’avait pas une réputation d’agresseurs et dans les récits il n’est jamais
question d’attaque directe envers l’homme.
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Le Hollandais Volant
Le Hollandais Volant est le plus célèbre des bateaux fantômes.
Selon la légende, Il est condamné à errer en mer éternellement
entre le Cap Horn et le Cap de Bonne-Espérance, par la faute de
son capitaine ! Un jour de l'an 1665, le capitaine, homme borné
et intransigeant, refuse de faire relâche dans un port pour que
son équipage puisse se reposer et refaire des vivres. Il faut à tout
prix rattraper le retard du navire. Le capitaine souhaite traverser
le Cap de Bonne-Espérance par tempête. Son équipage lui
demande de patienter, mais le capitaine inflexible refuse. Il chante des chansons obscènes avant de
rentrer dans sa cabine se saouler encore et encore.
La tempête est encore pire que ce que l'on pouvait craindre, et l'équipage terrorisé décide de se
mutiner. Mais alors que le chef des mutins prend la barre, le capitaine, totalement ivre, sort et abat le
mutin avec son pistolet, et prononce le poing levé face au vent mugissant les terribles paroles : « Je
franchirai ce cap, dussé-je naviguer jusqu'à la fin des temps !».
La légende raconte qu'un fantôme apparut alors. Le capitaine voulut l'abattre, mais le fantôme
prononça sa malédiction. Depuis, perpétuellement pris par un vent de tempête, le bateau erre sur les
mers, incapable de trouver le repos... On le nomme le Hollandais Volant. Légende ou pas ? Des rapports
font encore aujourd’hui état d'un navire qui apparaît mystérieusement dans les tempêtes pour
disparaître aussi rapidement.
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Pirate, corsaire, flibustier et boucanier.
Le mot pirate vient du grec et signifie « ceux qui tentent ». Ce sont des
bandits, des hommes qui risquent tout. Ils cherchent la richesse et
n’obéissent qu’à une seule loi : celle du plus fort. Aucun peuple n’est
assez puissant pour contrôler le territoire maritime. L’océan est le
territoire des pirates qui y sont chez eux. Ils attaquent les navires et les
ports pour amasser des butins sans aucun souci de légalité et quelle
que soit leur victime. L’âge d’or de la piraterie est lié aux grandes
découvertes et à l’expansion du commerce international.
Le mot corsaire vient de l’italien « corsaro » qui signifie « course ». Ces
capitaines de navires agissent en temps de guerre. Ils sont au service
d’un état et disposent d’autorisations sous forme de lettres de
marque, données par les rois et qui les autorisent à attaquer et piller
en toute légalité les navires ennemis de leur nation. C’est arrangeant
pour l’État qui n’a pas à payer une flotte militaire trop importante. Les
navires des corsaires sont financés par des armateurs privés, souvent
de très riches marchands ou des notables proches du roi. Le problème
des corsaires, ce sont les périodes de paix ! Les corsaires doivent alors
vivre sur leurs économies. Soit ils deviennent gouverneur, comme
Henry Morgan ou encore Woodes Rogers, soit ils entrent dans la
marine militaire, ou encore leur soif d’aventure les font devenir
pirates.
Le mot flibustier vient du néerlandais « vrijbooter » qui signifie « libre
butineur ». Ces aventuriers venus d’Europe dans les Antilles sont des
mercenaires alliés de leurs nations. Les premiers sont hollandais,
protestants et luttent pour l’indépendance des Provinces-Unies face à
l’ennemi catholique, l’Espagne. Suivront ensuite les Français et les
Anglais. A bord de leurs navires, ils attaquent les galions espagnols
chargés d’or. Ils sont parfois engagés par les gouverneurs des îles et en
obtiennent des lettres de marque, comme les corsaires en reçoivent
du roi. Il leur arrive de recruter des marins chez les boucaniers.
Les boucaniers sont une petite communauté de marins déserteurs,
d’esclaves en fuite ou de hors-la-loi en tous genres qui vivent dans les
îles des Antilles. Leur nom vient du fait que les premiers boucaniers
chassent les bœufs et les cochons sauvages. Les indiens Arawak leur
ont appris à construire des grils de bois appelés « boucans » pour
fumer la viande et la conserver. Ils vendent le cuir et la viande fumée
aux navires de passage. Ils ne manquent pas une occasion de se mêler
à une expédition de piraterie. En 1630, les Espagnols attaquent les
boucaniers d’Hispaniola, actuelle Haïti. Ceux qui en réchappent
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deviennent les « Frères de la Côte » et s’installent sur l’île de la Tortue
où ils créèrent une sorte de république pirate.
Quelques pirates célèbres
Les frères Barberousse
Ce sont deux corsaires barbaresques (musulman) qui voguaient au
large des côtes de Tanger (Algérie) sur la mer Méditerranée, au 16ème
siècle. Ils attaquaient avec génie les navires étrangers ennemis ainsi
que des ports espagnols et français. Leur surnom leur vient de leur
barbe d’un roux incendiaire.
Edward Teach : plus connu sous le nom de Barbe Noire, Edward
Teach commettait ses méfaits sur la mer des Caraïbes, terrifiant tout un
chacun en raison de son apparence effrayante et de ses manières
violentes. Pour effrayer les marins des navires qu’il attaquait, il
enflammait sa barbe à l’aide de mèches afin d’être encore plus terrifiant.
Finalement, il fut poursuivi puis tué par la marine britannique mais
combattit avec fureur jusqu’au dernier instant de sa vie.
Francis l’Ollonais
L’Ollonais était un flibustier français connu pour sa cruauté. On raconte qu’il avait ouvert
la poitrine d’un pauvre espagnol avec son coutelas, avait sorti son cœur et mordu
dedans, en menaçant les autres prisonniers de leur faire subir le même sort.
Mary Read et Anne Bonny
Toutes deux se rencontrent dans l’équipage de Jack Rackam, déguisées en homme. Elles
pillent avec l’équipage les navires de la mer Caraïbe. Elles se battent avec plus de
bravoure que tous les hommes de l’équipage.
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Le bateau pirate
Le bateau pirate est généralement un sloop, rapide
et facile à cacher, mais les pirates sont toujours à
l’affut d’un meilleur navire. Les flibustiers du 17e
siècle choisissent des navires qui filent au vent et
manœuvrent vite. Ils gardent rarement pour eux les
gros vaisseaux de 30 ou 40 canons qu’ils capturent
car ils sont trop lents, trop lourds et exigent un
équipage nombreux, ce qui diminue la part de butin.
C’est ainsi que Barbe-Noire s’empare d’un négrier
français, une frégate rapide, le Concorde qui
deviendra le Queen’s Anne Revenge, qui terrifie tout
ceux qu’il croise sur son chemin.
Barbe noire en fera son navire amiral. Il l’adapte, l’équipe, il renforce l’armement et de 16 canons on
passe à 40. Dans les Caraïbes, aucun navire ne peut rivaliser ; c’est une véritable machine de guerre
lourdement armée.
Que mangent les marins ?
Les aliments devenaient très vite mauvais à bord car on n’avait aucun moyen de les garder au frais. La
ration se constituait de vin, biscuits, bœuf ou porc salé, légumes secs ou farine d’avoine, soit des
aliments dépourvus de vitamines C, ce qui favorise la propagation du scorbut dans les longues
traversées. Seules ces denrées se conservaient tant bien que mal. Elles n’étaient pas chères et elles
assuraient aux navires une liberté de mouvement et une indépendance vis-à-vis des escales. Aux
escales, on pouvait se ravitailler en aliments frais et en eau.
Aux escales, l’eau n’était pas toujours puisée aux sources les plus pures, parce qu’il en fallait des
quantités énormes. Conservée dans des barriques en bois à moitié pourrie, elle pouvait contenir le
germe de la fièvre typhoïde. Les marins anglais avaient du rhum pour couper l’eau, les français devaient
se contenter de vin.
Le code pirate
Les pirates décident ensemble de leurs des règles à bord et tous doivent les respecter.
Les pirates veulent être libres et égaux. Ils jurent d’obéir à leurs
règles et signent leur contrat… à leur manière. S’ils désobéissent, ils
sont fouettés, ont les oreilles ou le nez coupés, sont abandonnés
sur une île (marronnés) ou tués ! Une légende dit que pour punir un
des leurs, les pirates le font marcher sur une planche au-dessus de
l’eau, les yeux bandés.
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Le code pirate est inventé par Bartolomew Roberts. C’est un ensemble d’articles signés par tous les
membres d’équipage pour maintenir l’ordre et la discipline à bord, mais aussi définir les parts de butin
pour chacun, l’indemnisation en cas de la perte d’un membre…
C’est une démocratie très en avance pour l’époque : les hommes d’équipages détiennent le pouvoir,
ils peuvent évincer par le vote leur chef.
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Jeu
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Le chirurgien de bord.
Les chirurgiens sont indispensables à bord des navires
pour soigner les blessés. Les pirates les capturent sur
les navires ennemis et leur proposent une part du
butin comme rémunération, bien qu’ils soient
prisonniers. Ce ne sont pas vraiment des médecins
mais des hommes de terrain rompus à l’expérience
des blessures de guerres et des maladies de marins.
Lorsque les épidémies ou les combats ne frappent pas
les navires, les chirurgiens sont là pour soigner divers
maux du quotidien : rages de dents, maladies de la
peau, etc.
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Les membres de l’équipage
Figure 1: Les pirates, mes années pourquoi, édition Milan
Jeu
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Figure 2: les pirates, mes années pourquoi, édition Milan.
A l’abordage !
Quoi de plus terrifiant, pour un navire marchand, que de voir
approcher à l’horizon un « sloop » battant le pavillon noir
frappé d’une tête de mort et d’une paire de sabres croisés ?
Le plus souvent, pour approcher les navires, les pirates
utilisent la ruse, particulièrement efficace au moment de
l’attaque. Le Capitaine Chapman déguise quelques-uns de ses
hommes en femmes et les place sur le pont du navire. La proie
ne se méfie pas étant donné qu’il n’y a pas de femmes sur les
navires pirates. Les frères Barberousse, en vrais stratèges, encerclent des groupes de navires, jettent
de l’huile qu’ils enflamment à la surface de l’eau et attaquent à l’abri de l’écran de fumée provoqué.
Avant l’abordage, les pirates détruisent les mâts et les voiles aux boulets de canons pour éviter que le
navire attaqué ne puisse fuir. Les boulets brisent les mâts en jets d’éclats acérés qui retombent en
pluie sur le pont. Les pirates doivent ensuite agir vite et tous ensemble. On lance d’abord une série de
grappins puis on tire sur les cordes jusqu’à placer les navires bord à bord. L’idéal est de jeter quelques
grenades sur le pont qui, en explosant, font une fumée d’enfer. Quelques pirates montent aux mâts
pour couper les cordages et faire s’affaler les voiles. Les autres, sur le pont, attaquent. Même dans le
feu du combat, il faut garder un œil partout pour venir en aide à un camarade en difficulté.
Jeu
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Les Pavillons
Chaque capitaine pirate a son propre pavillon. En principe ce drapeau indique le pays du navire, mais
les pirates n’ont pas de pays. Leur pavillon est un signe : il ordonne aux navires qu’ils ont repérés de
se rendre. En le voyant les marins ont peur.
Parfois, les pirates hissent le pavillon rouge. Il signifie « Pas de quartier ! », c’est-à-dire « Pas de pitié,
la mort pour tous ! ».
Le Pavillon noir propose des symboles et
figures variées. Il sert à effrayer la proie
lors d’un abordage, à l’affaiblir ; c’est
également une guerre psychologique qui
se joue. Le but est de s’emparer par
l’intimidation du navire intact. Le
vaisseau et la cargaison on la même
valeur aux yeux du pirate.
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Le pavillon de Christopher Moody : est
surnommé Jolly Roger ou « joli rouge »,
le sablier ailé annonce une mort
prochaine de ses victimes.
Le pavillon de Barbe noire : un squelette
à tête de diable avec un sablier à la main
s’apprête à transpercer un cœur. Des
gouttes de sang perlent sur le drapeau.
Le plus connu est le pavillon de Rackam
le rouge : une tête de mort et deux
sabres croisés. Rackam n’a aucune pitié
pour ses ennemis.
Les escales
Les escales sonnent l’heure de la détente. Après de longs mois en mer, les pirates rêvent d’escale sur
la terre ferme. Lorsqu’ils accostent, la plupart sont assez riches pour acheter pratiquement tout ce
qu’ils désirent. Mais leur butin fond comme neige au soleil en festins, filles de joie, jeux d’argent : «
Certains pirates étaient capables de dépenser deux ou trois mille pièces de huit en une seule nuit, ne
gardant que leur chemise sur le dos » et comme une vache coûte deux pièces de huit, les hommes
jouent en un coup l’équivalent de tout un élevage.
Port-Royal, la nouvelle capitale de la Jamaïque est la ville la plus peuplée du Nouveau-Monde. Elle a
également la réputation d’être la ville la plus dangereuse et corrompue. Chaque jour arrivent dans la
baie des hommes et des femmes venus tenter leur chance, et des marchandises en provenance du
monde entier. Cependant un terrible tremblement de terre fait disparaître la ville sous la mer.
Le port de Nouvelle-Providence dans les Bahamas est également un lieu où se croise grands nombres
de pirates anglais en escale.
Le repaire
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De temps en temps, les pirates se réfugient sur la côte d’îles bien
cachées où ils établissent leur repaire. Ils peuvent ainsi faire des
provisions de bois et d’eau douce, chasser, pêcher et se reposer
ailleurs que dans la saleté et l’humidité du navire pour se
préparer à de nouvelles expéditions… Dans des criques bien
cachées, ils prennent également soin de leur navire. Ils réparent
les dégâts causés par les abordages et la mer. Le bateau est alors
en carénage c’est-à-dire que l’on retire les coquillages de la
coque du navire car ils peuvent freiner son avancée en mer. Le calfatage quant à lui consiste à réparer
la coque et boucher les trous. Chaque capitaine pirate à son repère. Les pirates Français se retrouvent
sur l’île de la Tortue, L’anglais Henry Morgan a son repère sur l’île à la Vache.
Le butin
Certains l’enterrent et le cachent et dessinent la carte
pour y accéder, d’autre le dépensent sans compter. Le
butin pirate est partagé entre les membres de
l’équipage selon le code pirate : chacun reçoit sa part
en fonction de son rôle à bord, du mousse au
capitaine. Ils se partagent les armes. Pour les pierres
précieuses, le partage est plus délicat car il faut les
couper en morceaux. Aux escales, les pirates
revendent à des marchands les épices, le sucre, le
tabac volés lors des abordages.
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