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II y a quinze ans : la première rr~f -e L e sang de cordon (placentaire),recueillien fin d'accouchement, juste avant la section du cordon a trois applications : greffe allogé- nique extra-familiale (la plus fréquente), greffe allogénique intra-familiale (i'observation prin- ceps d'E. Gluckrnan), greffe autologue. La récupération de cellules-souches embryon- naires est une possibilité, sur laquelle statuera la réécriture de la Loi de bioéthique. Devant l'Académie,les Prs Michel Bourel et Ray- mond Ardaillou ont rappelé la découverte ma- jeure : une unité de sang placentaire permet de repeupler la moelle osseuse d'un patient. Les banques de sang de cordon ont démarré en 1999, soutenues par l'Établissement français du sang, etab ab lisse ment français des greffes et la CNAMTS. Objectif : constituer une réserve de 5 000 unités de sang de cordon. Quatre établissementsassurent le prélévement, le contrôle de qualité et le stockage provisoire au froid des unités de sang : Paris-Saint-Louis,Be- sançon, Bordeaux, Marseille ; l'établissement d'Annemasse assure la consewation à long ter- me et la distribution. Le réseau français est relié au réseau européen (Eurocord) et mondial (Net- cord), ce qui facilite la recherchede donneurs trés compatibles. Le consentement préalable de la mére est re- quis pour le prélévement par l'équipe obstétri- cale à la fin d'un sans complii C'est un don bénévole. Sur le plan biologique, I'in- térêt du greffon recueilli est sa richesse en cel- lules-souches hématopdiétiques (CSH) CD 34+. Mais par rapport à une greffe de moek ou de CSH périphériques, le sang placentaireentraîne moins de risque de réaction du greffon contre l'hôte, du fait d'une immaturité immunitaire, et autorise un certain degré d'incompatibilité HLA dans les greifes extra-familiales. Cest en outre un sang trés prolifératif, stérile, largement disponible (naissances). Pour la greffe intra-familiale, la compatibilité HLA En 1988, l'équipe du Pr Eliane Gluckman (Hôpital Saint-Louis, Paris) réalise la première greffe de sang de cordon, ombilical pour reconstitution hématopoïétique chez un patient avec anémie de Fanconi à partir d'un jumeau HLA-identique » (1) Récemment, la Direction générale de la santé a consulté l'Académie nationale de médecine au sujet du développe- ment en France de banques de sang de cordon, qui pour- raient notamment fournir des cellules-souches. peut être obtenue en programmant la grosses- se d'un enfant-donneur (FIV, DPI puis réim- pkmtatm), instnimentaiisaüon de l'enfant à ncûbe contre laquelle le Comité d'éthique a récemment mis en garde ! Mais le don intra-familialpeut &tre ici CSH ou moelle. Dans la drépanocytose, la greffe autologue intra-familiale donne de bons résultats. Si pour l'instant il n'y a pas d'indication de gref- fe autologue, on peut néanmoins envisager I'ex- pansion in vitro des CSH en cas de besoin trans fusionnel, la sélection de cdlulessouchespouvant être utilisée comme vecteur de thérapie génique ... Mais on ne sait pas si les cellules-souches embryonnaires auraient à long terme le même pouvoir régénérateur que les cellules-souches adultes, ou si elles sont susceptibles de garder leur longévité fonctionnelle en cas de conser- vation prolongée dans l'azote liquide. Tout un monde à découvrir. .. J.-M. M. - (1) N. Engl. J. Med. 321 (1989) : 1174-78 PRÉC I S OETECHNIQUESeYTOLO6IPUES Colette Marsan Bioforrnation éditeur, Février 2003 les techniques pmposées ici ne sont généralement pas des techniques originales. Empruntées à des ouvrages classiques ou communiquées par l'un ou l'autre de nos colègues, nous les avons appliquées et parfois adaptées au fil des années. Eles ont fait leurs preuves. La plupart d'entre eles ont été enseignées dans les services d'anatomie et cytologie patholo- giques hospitaliers et dans le cadre des formations continues en cytologie. C'est donc un recueil de recettes. Aucune ne nécessue une compétence exceptionnele mais chacune exige 1 une grande rigueur dans son application. Peur en décrire minutieusementtoutes les étapes, même les plus évidentes en apparence, neus y avons inclus nom seulement le temps d'exécution à l'intérieur mëme du 1 iaCibh. mais aussi le temps d'avant et le temps d'après, qu'en termes savants on appele phases pré et past analytiques. Twks techniques sont présentées sous forme de fiches et illustrées de documents en couleurs. Enfin, nous avons regroupé dans un chapitm Assurance qualité n, le plus évolutif sans doute, des notions moins pmcédurières mais qui n'en condiion- nent pas moins la qualité de l'examen. la précision du diagnostic cytologique est, plus qu'on ne le pense parfois, étroitement dépendante de ia qua- lité technique des préparations. Wous %$remercierons jamais assez ceux, techniciens ou médecins. qui nous en ont fait prendre conscience et, plw patiiuliire- ment, tous ceux qui nous ont permis de pmfir de kw expérience et qui nous ont autekés à repmduiro leurs fiches. Le Messaur Jacques OlEûOUl naus a enwuragés à rédiger ce travail. II ne nous a pas ménagé ses conseils au fur et à mesure de sa mction et il a accepté d'en écrire la préface. Les éditions BIOFOAMAi'iON nws ont offert d'en assurer I'édiion et la dilusion. Colette Mm811 -. - Revue Française des Laboratoires, mars 2003, No 351

Il y a quinze ans : la première greffe de sang de cordon

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II y a quinze ans : la première r r ~ f - e

L e sang de cordon (placentaire), recueilli en fin d'accouchement, juste avant la section

du cordon a trois applications : greffe allogé- nique extra-familiale (la plus fréquente), greffe allogénique intra-familiale (i'observation prin- ceps d'E. Gluckrnan), greffe autologue. La récupération de cellules-souches embryon- naires est une possibilité, sur laquelle statuera la réécriture de la Loi de bioéthique. Devant l'Académie, les Prs Michel Bourel et Ray- mond Ardaillou ont rappelé la découverte ma- jeure : une unité de sang placentaire permet de repeupler la moelle osseuse d'un patient. Les banques de sang de cordon ont démarré en 1999, soutenues par l'Établissement français du sang, etab ab lisse ment français des greffes et la CNAMTS. Objectif : constituer une réserve de 5 000 unités de sang de cordon. Quatre établissements assurent le prélévement, le contrôle de qualité et le stockage provisoire au froid des unités de sang : Paris-Saint-Louis, Be- sançon, Bordeaux, Marseille ; l'établissement d'Annemasse assure la consewation à long ter- me et la distribution. Le réseau français est relié au réseau européen (Eurocord) et mondial (Net- cord), ce qui facilite la recherche de donneurs trés compatibles. Le consentement préalable de la mére est re- quis pour le prélévement par l'équipe obstétri- cale à la fin d'un sans c o m p l i i C'est un don bénévole. Sur le plan biologique, I'in- térêt du greffon recueilli est sa richesse en cel- lules-souches hématopdiétiques (CSH) CD 34+. Mais par rapport à une greffe de moek ou de CSH périphériques, le sang placentaire entraîne moins de risque de réaction du greffon contre l'hôte, du fait d'une immaturité immunitaire, et autorise un certain degré d'incompatibilité HLA dans les greifes extra-familiales. Cest en outre un sang trés prolifératif, stérile, largement disponible (naissances). Pour la greffe intra-familiale, la compatibilité HLA

En 1988, l'équipe du Pr Eliane Gluckman (Hôpital Saint-Louis, Paris) réalise la première greffe de sang de cordon, ombilical pour reconstitution hématopoïétique chez un patient avec anémie de Fanconi à partir d'un jumeau HLA-identique » (1) Récemment, la Direction générale de la santé a consulté l'Académie nationale de médecine au sujet du développe- ment en France de banques de sang de cordon, qui pour- raient notamment fournir des cellules-souches.

peut être obtenue en programmant la grosses- se d'un enfant-donneur (FIV, DPI puis réim- pkmtatm), instnimentaiisaüon de l'enfant à ncûbe contre laquelle le Comité d'éthique a récemment mis en garde ! Mais le don intra-familial peut &tre ici CSH ou moelle. Dans la drépanocytose, la greffe autologue intra-familiale donne de bons résultats. Si pour l'instant il n'y a pas d'indication de gref- fe autologue, on peut néanmoins envisager I'ex- pansion in vitro des CSH en cas de besoin trans fusionnel, la sélection de cdlulessouches pouvant

être utilisée comme vecteur de thérapie génique ... Mais on ne sait pas si les cellules-souches embryonnaires auraient à long terme le même pouvoir régénérateur que les cellules-souches adultes, ou si elles sont susceptibles de garder leur longévité fonctionnelle en cas de conser- vation prolongée dans l'azote liquide. Tout un monde à découvrir. ..

J.-M. M.

- (1) N. Engl. J. Med. 321 (1989) : 1174-78

PRÉCIS OETECHNIQUES eYTOLO6IPUES Colette Marsan Bioforrnation éditeur, Février 2003

les techniques pmposées ici ne sont généralement pas des techniques originales. Empruntées à des ouvrages classiques ou communiquées par l'un ou l'autre de nos collègues, nous les avons appliquées et parfois adaptées au fil des années. Elles ont fait leurs preuves. La plupart d'entre elles ont été enseignées dans les services d'anatomie et cytologie patholo- giques hospitaliers et dans le cadre des formations continues en cytologie. C'est donc un recueil de recettes. Aucune ne nécessue une compétence exceptionnelle mais chacune exige 1 une grande rigueur dans son application. Peur en décrire minutieusement toutes les étapes, même les plus évidentes en apparence, neus y avons inclus nom seulement le temps d'exécution à l'intérieur mëme du 1 iaCibh. mais aussi le temps d'avant et le temps d'après, qu'en termes savants on appelle phases pré et past analytiques. Twks techniques sont présentées sous forme de fiches et illustrées de documents en couleurs. Enfin, nous avons regroupé dans un chapitm

Assurance qualité n, le plus évolutif sans doute, des notions moins pmcédurières mais qui n'en condiion- nent pas moins la qualité de l'examen. l a précision du diagnostic cytologique est, plus qu'on ne le pense parfois, étroitement dépendante de ia qua- lité technique des préparations. Wous %$ remercierons jamais assez ceux, techniciens ou médecins. qui nous en ont fait prendre conscience et, plw patiiuliire-

ment, tous ceux qui nous ont permis de pmfir de kw expérience et qui nous ont autekés à repmduiro leurs fiches. Le Messaur Jacques OlEûOUl naus a enwuragés à rédiger ce travail. II ne nous a pas ménagé ses conseils au fur et à mesure de sa mction et il a accepté d'en écrire la préface. Les éditions BIOFOAMAi'iON nws ont offert d'en assurer I'édiion et la dilusion.

Colette Mm811

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Revue Française des Laboratoires, mars 2003, No 351