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Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices laitières gélifiées acides sur la digestion gastro-intestinale des protéines et des réponses métaboliques associées Thèse Laure Rinaldi Doctorat en Sciences et technologie des aliments - Philosophiae Doctor (PhD) Québec, Canada © Laure Rinaldi, 2013

Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

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Impact de l’ajout de polysaccharides dans des

matrices laitières gélifiées acides sur la digestion

gastro-intestinale des protéines et des réponses

métaboliques associées

Thèse

Laure Rinaldi

Doctorat en Sciences et technologie des aliments -

Philosophiae Doctor (PhD)

Québec, Canada

© Laure Rinaldi, 2013

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iii

Résumé

Les nutriments des matrices alimentaires doivent être bioaccessibles puis biodisponibles

pour atteindre les organes vitaux et être métabolisés. Les protéines laitières (caséines et

protéines de lactosérum) ont une valeur nutritionnelle importante par leur composition en

acides aminés (AA) essentiels et en acides aminés branchés qui ont un impact sur plusieurs

réponses métaboliques postprandiales. Ces protéines ont aussi un rôle technologique

essentiel dans le processus de fabrication des yogourts. Des polysaccharides (PS) peuvent

être ajoutés dans les yogourts pour les stabiliser. Des études précédentes ont montré que des

amidons, des pectines (PS communs utilisés par les industriels laitiers) et des β-glucans

(stabilisants d‘intérêt comme fibre soluble) pouvaient moduler la digestion des protéines (in

vitro et in vivo) et certaines réponses métaboliques postprandiales. Un modèle de digestion

gastro-intestinale (GI) in vitro a été mis au point pour analyser la digestion des protéines

laitières de yogourts standardisés variant par leur composition en PS (sans PS, 0.75 %

d‘amidon, 0.4 % de β-glucan, 0.2 % de pectine). Les formulations ont montré des viscosités

différentes dans des conditions de cisaillement contrôlées représentant les conditions GI. La

bioaccessibilité des AA a été différente selon le PS ajouté et il n‘y avait pas de corrélation

avec la viscosité du yogourt. Une étude in vivo chez l‘animal réalisée avec les mêmes

yogourts a aussi montré un impact de l‘ajout de PS de nature différente sur la

biodisponibilité de certains AA et sur certaines réponses métaboliques. En particulier,

l‘ajout d‘amidon, par rapport au yogourt sans PS, a significativement diminué la vidange

gastrique et la concentration plasmatique de Phe, un AA associé à l‘incidence du diabète de

type 2. Quinze minutes après l‘ingestion du yogourt avec β-glucan, la glycémie a

significativement diminué et la clairance à l‘insuline a augmenté par rapport aux autres

yogourts. Ces résultats ont permis de mettre en évidence l‘intérêt d‘étudier l‘impact de la

composition de la matrice alimentaire sur son intégrité et sur la cinétique de libération des

nutriments azotés dans l‘appareil GI, et sur des réponses métaboliques associées pouvant ici

être bénéfiques aux diabétiques.

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v

Abstract

Nutrients of food matrixes have to be bioaccessible and bioavailable to reach vital organs

and be metabolized. Dairy proteins (caseins and whey proteins) possess an important

nutritional value because of their high content in essential and branched amino acids (AA)

affecting postprandial metabolic responses. These proteins have an essential technical

function in yogurt process. Polysaccharides (PS) can be added in yogurts as stabilizers.

Previous studies showed that starches, pectins (common PS used by the dairy industry), and

β-glucans (stabilizers of interest as soluble fiber) modulated protein digestion (in vitro and

in vivo) and postprandial metabolic responses. An in vitro gastrointestinal (GI) model was

developed to analyze protein digestion in standardized dairy products with different PS

composition (without PS, starch 0.75%, β-glucan 0.4%, pectin 0.2%). The formulations

showed different viscosities under controlled shear representative to GI conditions. AA

bioaccessibility was different depending on the added PS but was not related to the yogurt

viscosity. The in vivo study, realised with animal model, using the same yogurts showed

different impact of added PS on AA bioavailability and on metabolic responses. In

particular, in comparison to the control yogurt the starch supplementation decreased

significantly the gastric emptying and the plasmatic Phe concentration, an AA associated

with incidence of type 2 diabetes. Fifteen minutes after yogurt with β-glucan consumption,

glycemia decreased significantly and insulin clairance increased in comparison to other

yogurts. These results show the interest to study the impact of food matrix composition on

matrix integrity and on release kinetics of nitrogenous nutrients in GI tractus, and on

associated metabolic responses here beneficial for diabetic subjects.

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vii

Parce que « La vie ne réside pas dans les

molécules mais dans les liens qui les

unissent » dixit Linus Pauling, cette thèse est

pour tous ceux qui croient en l’importance

des liens entre les gens

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Page 9: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

ix

Remerciements

Tout d‘abord je souhaiterai remercier ma directrice, Sylvie Turgeon, pour m‘avoir acceptée

dans son équipe de recherche et m‘avoir fait confiance en m‘accordant de travailler sur mon

projet de doctorat. Je la remercie de son support et ses encouragements pendant quatre ans,

et surtout je la remercie de son écoute. Elle m‘a appris à devenir une chercheure, et en

particulier à toujours remettre les choses dans leur contexte. Je lui dois en particulier

l‘aptitude du travail de dernière minute fait de façon efficace en gardant un fort esprit

critique. Enfin l‘optimisme de ma directrice m‘a aidée à affronter les moments difficiles de

ce doctorat.

Je remercie mon co-directeur, Michel Britten, pour son soutien et ses commentaires

toujours très pertinents. Le fait de ne pas se voir souvent et de faire des comptes-rendus de

longue date ont permis d‘apporter un regard quasi-extérieur à ce projet avec une expertise

de qualité. Je le remercie grandement pour les nombreux échanges de courriels durant le

dernier été. D‘autres remerciements vont à Sylvie Gauthier. Je souhaite la remercier pour

m‘avoir initiée à la recherche quelques mois avant mon doctorat et de m‘avoir soutenue

pour commencer cette belle aventure d‘étudiante au doctorat. Je la remercie aussi pour

m‘avoir fortement conseillée avec sa grande expertise de l‘hydrolyse protéique tout au long

du projet et d‘avoir fait la pré-lecture de cette thèse. L‗écoute et le temps qu‘elle a pris pour

me permettre d‘avancer ce projet en bonne réflexion ont aussi été précieux.

Je voudrai aussi remercier les professionnels de recherche de l‘INAF, et en particulier

Diane Gagnon, Ronan Corcuff, et Alain Gaudreau. L‘aide de Diane au laboratoire, ainsi

que ses trouvailles mises au point pour résoudre des petits problèmes mécaniques qui font

arrêter une expérimentation ont toujours été appréciées. Je la remercie aussi pour les

discussions à 7h30 du matin lorsque j‘étais seule au laboratoire, et bien sûr merci pour les

échanges culinaires.

Je tiens à remercier l‘équipe d‘André Marette de l‘Hôpital Laval, sans qui l‘étude in vivo de

ce projet n‘aurait pas pu avoir lieu. Je remercie en particulier Geneviève Pilon pour avoir

Page 10: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

x

orchestré ce projet animal avec les différents techniciens et professionnels de recherche

Patricia Pelletier, Bruno Marcotte, et Philippe St-Pierre.

Je dis un grand merci à mon équipe de recherche. Le retour de Laurie-Ève Rioux dans cette

équipe m‘a permis d‘enrichir mes réflexions sur le déroulement des tâches afin de terminer

le projet. Je remercie aussi Laurie-Ève pour ses conseils d‘écriture, statistiques, etc. Bien

sûr je n‘oublie pas les autres, et en particulier Karen Vallverdu-Spitz pour sa bonne humeur

au laboratoire et d‘avoir été mon amie dès mon arrivée à Québec.

Je terminerai par remercier ma famille et mes amis. Mes parents qui ont toujours été là pour

m‘écouter et m‘encourager, merci. Je dis un merci spécial à mon (jeune) frère Nicolas pour

tous les échanges outre-Atlantique à parler de tout et de rien, et de s‘être intéressé à ma vie

Québécoise personnelle et professionnelle pendant ces quatre ans. Béatrice, Bertrand,

Camille, Jean-Loup, Jérémie, Maïa, Maxime, Nellie, Samir, Samuel, Sophie et Virginie je

vous remercie pour les bons moments passés hors du labo à s‘amuser, rigoler mais aussi

pour vos conseils et votre écoute. Je remercie, mes amis connus en France qui ont su

m‘écouter et me soutenir même en étant à 5 000 km ou plus de moi.

Page 11: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

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Avant-Propos

Les travaux de cette thèse ont fait partie d‘un projet de recherche financé par le Fonds

Québécois de la Recherche sur la Nature et les Technologies (FQRNT), Novalait Inc., le

Ministère de l‘Agriculture, des Pêcheries et de l‘Alimentation du Québec (MAPAQ), et

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

Cette thèse a été rédigée sous forme d‘articles scientifiques. Le premier chapitre, intitulé

« Revue de littérature », est une revue de la composition et des propriétés nutritionnelles du

lait, des caractéristiques structurales et nutritionnelles de certains polysaccharides (PS), de

la transformation du lait en produits gélifiés acides, et de l‘importance de l‘étude de la

matrice alimentaire lors de la digestion gastro-intestinale (GI) des protéines laitières in vitro

et in vivo.

Le deuxième chapitre, intitulé « In vitro gastrointestinal digestion of liquid and semi-liquid

dairy matrixes », est un article qui sera soumis au journal Food digestion. Ce chapitre porte

sur la mise au point d‘un modèle de digestion GI pour suivre la digestion des protéines de

matrices laitières liquides et semi-liquides. J‘ai contribué à ce travail en réalisant toutes les

manipulations au laboratoire et en rédigeant entièrement l‘article. Sylvie Turgeon, Michel

Britten, et Sylvie Gauthier ont apporté leur soutien scientifique dans les décisions

expérimentales et lors de la rédaction de l‘article.

Le troisième chapitre, « In vitro bioaccessibility of peptides and amino acids from yogurt

made with starch, pectin, or β-glucan», est un article qui sera soumis à The Journal of

Nutrition. Ce chapitre porte sur la digestion GI in vitro des protéines de yogourts

contenants différents stabilisants (PS). J‘ai contribué à ce travail en réalisant la majorité des

manipulations (production des yogourts, digestions, analyses des produits de digestion) au

laboratoire et en rédigeant entièrement l‘article. Une partie de la production des yogourts et

les digestions correspondantes ont été réalisées par Émilie Turcotte, stagiaire au

baccalauréat que j‘ai encadrée pendant 6 mois. Sylvie Turgeon et Michel Britten ont

apporté leur soutien scientifique dans les décisions expérimentales et lors de la rédaction de

l‘article.

Page 12: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xii

Le quatrième chapitre, intitulé «Use of polysaccharides in yogurt formulation: impact on

glycemia, insulinemia, incretin secretion, and free amino acids in rats», est un article qui

sera soumis à The Journal of Nutrition. Ce chapitre porte sur l‘impact de la composition en

PS de yogourts sur la biodisponibilité des acides aminés et les réponses métaboliques

associées. Le gavage des rats a été fait par l‘équipe d‘André Marette au CRCHUQ, centre

de recherche du centre hospitalier universitaire de Québec (Québec, Canada). Sous la

supervision et avec l‘aide de Patricia Pelletier, j‘ai effectué les dosages d‘insuline et du C-

peptide. Les dosages d‘incrétines ont été effectués par Bruno Marcotte, technicien de

l‘équipe d‘André Marette. Avec les conseils de Philippe St-Pierre pour l‘utilisation du

logiciel de statistiques Sigma-Plot, j‘ai opéré cette partie analytique du 4ème

chapitre. Sylvie

Turgeon, Michel Britten, Geneviève Pilon, Philippe St-Pierre et André Marette ont apporté

leur soutien scientifique dans les décisions expérimentales et lors de la rédaction de

l‘article.

Page 13: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xiii

Table des matières

Résumé .................................................................................................................................. iii Abstract ................................................................................................................................... v Remerciements ....................................................................................................................... ix

Avant-Propos ......................................................................................................................... xi Table des matières .............................................................................................................. xiii Liste des tableaux ............................................................................................................... xvii Liste des figures ................................................................................................................... xix Liste des abréviations ........................................................................................................... xxi

Introduction générale .............................................................................................................. 1 Chapitre I : Revue de littérature .............................................................................................. 5

1.1 Le lait ...................................................................................................................... 6

1.1.1 La composition du lait ........................................................................................ 6 1.1.2 Les protéines du lait ............................................................................................ 6

1.1.2.1 Les caséines ................................................................................................ 6 1.1.2.2 Les protéines du lactosérum ..................................................................... 10

1.1.3 Le lait, ingrédient d‘aliments de structures variées .......................................... 12 1.1.4 L‘impact de la composition et de l‘organisation structurale des nutriments du

lait et des produits laitiers sur leurs propriétés nutritionnelles ..................................... 13 1.1.5 Les peptides bioactifs et les acides aminés marqueurs de réponses

métaboliques du lait et des produits laitiers .................................................................. 14

1.2 Le yogourt ............................................................................................................. 15 1.2.1 La préparation des gels acides .......................................................................... 15

1.2.1.1 La standardisation de la préparation laitière ............................................. 17 1.2.1.2 L‘homogénéisation de la préparation laitière ........................................... 17

1.2.1.3 Le traitement thermique ............................................................................ 18 1.2.1.4 La fermentation lactique ........................................................................... 18

1.2.1.5 Le conditionnement et le stockage ............................................................ 19 1.2.2 Les propriétés rhéologiques des gels ................................................................ 19 1.2.3 Les facteurs influençant les propriétés rhéologiques des yogourts ................... 20

1.2.3.1 Les caractéristiques du mélange laitier ..................................................... 20 1.2.3.2 L‘influence des procédés de fabrication ................................................... 21 1.2.3.3 Les agents stabilisants utilisés dans les yogourts ...................................... 22

1.3 Les polysaccharides .............................................................................................. 22 1.3.1 Les caractéristiques structurales et physico-chimiques de l‘amidon, de la

pectine et du β-glucan ................................................................................................... 23 1.3.1.1 L‘amidon ................................................................................................... 23 1.3.1.2 La pectine .................................................................................................. 26 1.3.1.3 Le β-glucan ............................................................................................... 28

1.3.2 L‘impact nutritionnel de l‘amidon, de la pectine et du β-glucan ...................... 30

1.3.2.1 L‘amidon ................................................................................................... 30 1.3.2.2 La pectine .................................................................................................. 31 1.3.2.3 Le β-glucan ............................................................................................... 32

1.4 La digestion gastro-intestinale .............................................................................. 33

Page 14: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xiv

1.4.1 Les caractéristiques mécaniques et sécrétrices de la digestion gastro-intestinale

34

1.4.1.1 Les caractéristiques de la digestion buccale ............................................. 34 1.4.1.2 Les caractéristiques de la digestion gastrique .......................................... 35 1.4.1.3 Les caractéristiques de la digestion intestinale ........................................ 37

1.4.2 La digestion enzymatique des nutriments essentiels ........................................ 38 1.4.2.1 La digestion enzymatique des glucides .................................................... 38

1.4.2.2 La digestion enzymatique des lipides ....................................................... 39 1.4.2.3 La digestion enzymatique des protéines ................................................... 39

1.4.3 L‘absorption des produits de digestion des nutriments essentiels .................... 40 1.4.3.1 L‘absorption des monosaccharides .......................................................... 40 1.4.3.2 L‘absorption des acides gras .................................................................... 41

1.4.3.3 L‘absorption des tri/di-peptides et des acides aminés .............................. 41 1.4.4 L‘importance de l‘étude de la digestion protéique ........................................... 41 1.4.5 L‘impact de la microstructure de l‘aliment et de la matrice alimentaire sur la

bioaccessibilité et la biodisponibilité des nutriments ................................................... 43

1.4.5.1 L‘impact de la microstructure de l‘aliment .............................................. 43 1.4.5.2 L‘impact de la matrice alimentaire ........................................................... 44

1.4.6 L‘impact de la structure physico-chimique des nutriments et des procédés

technologiques lors du processus de fabrication des aliments sur la bioaccessibilité et

la biodisponibilité des nutriments ................................................................................ 45

1.4.6.1 L‘impact de la structure physico-chimique des nutriments ..................... 45 1.4.6.2 L‘impact des procédés technologiques .................................................... 46

1.4.7 La digestion in vitro des protéines ................................................................... 47

1.5 Les réponses métaboliques suite à la digestion gastro-intestinale ....................... 50

1.5.1 La réponse glycémique ..................................................................................... 50 1.5.2 La réponse insulinémique ................................................................................. 51

1.5.3 La production de C-peptide .............................................................................. 56 1.5.4 La production de glucagon ............................................................................... 56 1.5.5 La production des incrétines ............................................................................ 58

1.5.5.1 Le glucose-dependant insulinotropic polypeptide (GIP) ......................... 59 1.5.5.2 Le glucagon-like peptide 1 (GLP1) .......................................................... 60

1.5.5.3 La ghréline ................................................................................................ 62 1.5.5.4 Le peptide tyrosine-tyrosine (PYY) ......................................................... 64 1.5.5.5 Le polypeptide pancréatique (PP) ............................................................ 66

Hypothèse et objectifs .......................................................................................................... 69

Chapitre II : In vitro gastrointestinal digestion of liquid and semi-liquid dairy matrixes .... 71 2.1 Résumé ................................................................................................................. 72 2.2 Abstract ................................................................................................................ 73

2.3 Introduction .......................................................................................................... 74 2.4 Materials and methods ......................................................................................... 76

2.4.1 Reagents and enzymes ..................................................................................... 76 2.4.2 Commercial milks and yogurt .......................................................................... 77 2.4.3 In vitro GI digestion ......................................................................................... 77

2.4.4 Chemical analysis ............................................................................................. 81 2.4.5 Statistical analysis ............................................................................................ 82

2.5 Results and discussion .......................................................................................... 83

Page 15: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xv

2.5.1 Soluble proteins during in vitro GI digestion of dairy matrixes ....................... 83

2.5.2 Protein profiles during in vitro GI digestion of dairy matrixes ........................ 85

2.5.3 Free amino acids release during in vitro GI digestion of dairy matrixes .......... 89 2.6 Conclusion ............................................................................................................ 92 2.7 Acknowledgement ................................................................................................ 92

Chapitre III : In vitro bioaccessibility of peptides and amino acids from yogurt made with

starch, pectin, or β-glucan ..................................................................................................... 93

3.1 Résumé .................................................................................................................. 94 3.2 Abstract ................................................................................................................. 95 3.3 Introduction ........................................................................................................... 96 3.4 Materials and methods .......................................................................................... 98

3.4.1 Reagents, chemicals and enzymes .................................................................... 98

3.4.2 Powders for yogurt manufacturing ................................................................... 98 3.4.3 Preparation of yogurts ....................................................................................... 99 3.4.4 Yogurt viscosity determination ....................................................................... 100

3.4.5 In vitro GI digestion model ............................................................................. 100

3.4.6 Total soluble protein content of digested samples .......................................... 101 3.4.7 Characterization of soluble protein profile of yogurts and digested samples

using SDS-PAGE ........................................................................................................ 101 3.4.8 Peptide analysis of digested samples using RP-HPLC/MS ............................ 101 3.4.9 Free amino acids analysis of digested samples using GC/FID ....................... 103

3.4.10 Statistical analysis ....................................................................................... 103 3.5 Results ................................................................................................................. 103

3.5.1 Viscosity of yogurts with different PS ............................................................ 103

3.5.2 Soluble protein and peptide content after in vitro GI digestion of yogurts .... 104

3.5.3 Soluble protein and peptide profiles after in vitro GI digestion of yogurts ... 106 3.5.4 Bioaccessible peptides from digested yogurts ................................................ 108

3.5.5 Bioaccessible amino acids from digested yogurts .......................................... 110 3.6 Discussion ........................................................................................................... 111 3.7 Conclusion .......................................................................................................... 114

Chapitre IV : Use of polysaccharides in yogurt formulation: impact on glycemia,

insulinemia, incretin secretion, and free amino acids in rats .............................................. 117

4.1 Résumé ................................................................................................................ 118 4.2 Abstract ............................................................................................................... 119 4.3 Introduction ......................................................................................................... 120 4.4 Animal and methods ........................................................................................... 123

4.4.1 Animal ............................................................................................................ 123 4.4.2 Animal diets: yogurt preparation .................................................................... 124 4.4.3 Yogurt viscosity determination ....................................................................... 125

4.4.4 Experimental protocol of gavage .................................................................... 125 4.4.5 Insulinemia, C-peptide .................................................................................... 126 4.4.6 GIP, PYY ........................................................................................................ 126 4.4.7 Amino acids analysis using GC/FID .............................................................. 126 4.4.8 Calculation and statistical analysis ................................................................. 126

4.5 Results ................................................................................................................. 127 4.5.1 Viscosity of yogurts with different polysaccharides ....................................... 127 4.5.2 Stomach content weight .................................................................................. 128

Page 16: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xvi

4.5.3 Effect of yogurts consumption with different polysaccharides on glucose

tolerance ..................................................................................................................... 128

4.5.4 C-peptide and insulin clearance ..................................................................... 130 4.5.5 GIP, PYY ....................................................................................................... 130 4.5.6 Postprandial plasma amino acids ................................................................... 132

4.6 Discussion .......................................................................................................... 134 4.7 Conclusion .......................................................................................................... 137

Conclusion générale ........................................................................................................... 139 Bibliographie ...................................................................................................................... 145 Annexe 1 : FAA (mg) per g of initial protein at the end of in vitro GI digestion of control

yogurt, yogurts with starch, with β-glucan, and with pectin. ............................................. 169 Annexe 2 : AUC for the 0 – 180 min and 0 – 60 min recovery periods of glucose, insulin,

and C-peptide in plasma. .................................................................................................... 170 Annexe 3 : AUC for the 0 – 120 min recovery period of a) total FAA, b) BCAA, and c) Ala

in plasma. ........................................................................................................................... 171

Page 17: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xvii

Liste des tableaux

Tableau 1.1. Caractéristiques physico-chimiques des caséines αs1, αs2, β et κ (Debry, 2005).

........................................................................................................................................ 7 Tableau 1.2. Nombre d‘acides aminés dans les différentes caséines et les protéines sériques

majoritaires (* = acides aminés essentiels, Debry, 2005). .............................................. 9 Table 2.1. Constituents and their final concentration

1 in the various synthetic juices used

in the in vitro GI digestion model (adapted from Versantvoort et al., 2005). .............. 79 Table 2.2. Experimental conditions used in the in vitro GI digestion model for milks and

yogurt. ........................................................................................................................... 80 Table 2.3. FAA in dairy matrixes at the end of buccal, gastric and duodenal phases of the

in vitro GI digestion. ..................................................................................................... 90 Table 4.1. Composition of yogurts without stabilizers (control), with starch 0.75 %, pectin

0.2 %, and β-glucan 0.4 %. ......................................................................................... 125

Table 4.2. FAA (fold over basal time, 0 min) 15 min, 30 min, 60 min, and 120 min after

the gavage with different yogurts. .............................................................................. 133

Page 18: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices
Page 19: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xix

Liste des figures

Figure 1.1. Représentation schématique a) des sous-micelles et b) des micelles de caséines

(Horne, 2006). ................................................................................................................. 8 Figure 1.2. Représentation 3D de la structure moléculaire d‘un monomère de β-

lactoglobuline (Brownlow et al., 1997). ....................................................................... 10 Figure 1.3. Structure secondaire de l‘α-lactalbumine montrant la localisation des ions métal

(Chrysina et al., 2000). .................................................................................................. 11 Figure 1.4. Structures laitières diverses obtenues à partir du lait (Aguilera, 2006). ............ 12 Figure 1.5. Schéma des différentes étapes de fabrication de yogourts fermes et de yogourts

brassés (Tamine and Robinson, 1985). ......................................................................... 16

Figure 1.6. Représentation d‘une molécule d‘amylopectine (Royal Society of Chemistry,

2004). ............................................................................................................................ 24 Figure 1.7. Structure schématique des pectines simples (galacturonane) et complexes

(rhamnogalacturonane)(Seymour and Knox, 2002). .................................................... 27 Figure 1.8. Résidus d‘acide D-galacturoniques formant la chaîne basique des pectines. Des

groupements méthyles peuvent être présents en O-2 et O-3 selon la source de la

pectine (Seymour and Knox, 2002). ............................................................................. 28 Figure 1.9. Représentation d‘une partie de polymère β-D-glucan. (Dais and Perlin, 1982).

...................................................................................................................................... 29 Figure 1.10. Anatomie du système digestif (Widmaier et al., 2011). .................................. 34

Figure 1.11. Représentation schématique de la conformation tridimensionnelle de la

molécule du peptide insuline (Saltiel and Pessin, 2007). ............................................. 53

Figure 1.12. Schéma des voies de signalisation impliquant mTOR dans la régulation de la

synthèse des protéines (Wang and Proud, 2006). ......................................................... 55

Figure 1.13. Principaux peptides hormonaux sécrétés par le tractus GI et impliqués dans la

régulation de la prise alimentaire (Cummings and Overduin, 2007). ........................... 59 Figure 2.1. Soluble proteins (%) in digested matrixes after buccal, gastric and duodenal

phases of in vitro GI digestion ...................................................................................... 83 Figure 2.2. SDS-PAGE analysis of undigested (Ctl) and digested matrixes during buccal,

gastric and duodenal phases of in vitro GI digestion. ................................................... 86 Figure 2.3. FAA (%) pooled in different classes based on their characteristics (acid, basic,

neutral, hydrophobic) in digested matrixes at the end (60 min) of the duodenal phase

of in vitro GI digestion.. ................................................................................................ 91 Figure 3.1. Effect of shear rate on the viscosity of control yogurt, yogurt with starch, with

β-glucan, and with pectin. ........................................................................................... 104 Figure 3.2. Soluble proteins (%) in digested matrixes after buccal, gastric and duodenal

phases of in vitro GI digestion of control yogurt, yogurt with starch, with β-glucan,

and with pectin.. .......................................................................................................... 105

Figure 3.3. SDS-PAGE analysis of undigested matrixes (control yogurt (Ctl), yogurt with

starch, yogurt with β-glucan, and yogurt with pectin). ............................................... 106 Figure 3.4. SDS-PAGE analysis of digested matrixes during buccal (B2), gastric (5 min:

G5, 15 min: G15, 30 min: G30, 60 min: G60) and duodenal (D60) phases of in vitro

GI digestion.. ............................................................................................................... 107

Page 20: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xx

Figure 3.5. Estimated quantity of peptides (MS chromatogram area - %) pooled in

different classes based on their molecular masses at the end of a) gastric digestion, and

b) duodenal digestion, of in vitro GI digestion. ......................................................... 109 Figure 3.6. Total FAA content (mg) per g of initial protein content in yogurt after a) gastric

digestion, and b) duodenal digestion. ......................................................................... 110 Figure 4.1. Viscosity of control yogurt, yogurts with starch, with β-glucan, or with pectin.

.................................................................................................................................... 127

Figure 4.2. Stomach content weight (% ingested yogurt) at the end of the procedure (180

min) with control yogurt (n = 12), yogurts with starch (n = 9), with β-glucan (n = 14),

and with pectin (n = 11).. ........................................................................................... 128 Figure 4.3. Plasma a) glucose concentration (mmol/L), b) insulin concentration (pmol/L),

and c) C-peptide concentration (pmol/L) as a function of time after gavage with

control yogurt (n = 10), starch (n = 13), β-glucan (n = 10), or pectin (n = 10). ......... 129 Figure 4.4. a) GIP and b) PYY in plasma (fold over basal time, 0 min) 15 min, and 30 min

after the gavage of the different yogurts. ................................................................... 131

Page 21: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xxi

Liste des abréviations

α-La α-lactalbumine/ α-lactalbumin

β-Lg β-lactoglobuline/ β-lactoglobulin

α -Cn α -caséine/ α -casein

ARNm acide ribonucléique messager/ribonucleic acid messenger

ATP ade(é)nosine triphosphate

°C degré Celcius/celsius degree

AA acides aminés/amino acids

AUC aire sous la courbe/area under the curve

BCA bicinchoninic acid

BCAA acides aminés branchés/branched-chain amino acids

Blk blanc/blank

BSA albumine sérique bovine/Bovine serum albumin

CVD centre vagale dorsale/center vagal dorsal

Ctl contrôle/control

Da Dalton

GI gastro-intestinal/gastrointestinal

GIP peptide insulinotrope glucodépendant/glucodependent insulinotropic peptide

GLP1 glucagon-like peptide 1

HM hautement méthylée/hight methylated

Ig immunoglobuline

LM faiblement méthylée/low methylated

mTOR cible de la rapamycine chez les mammifères/mammalian target of rapamycin

MW masse moléculaire/molecular weight

N azote/nitrogen

OGTT test de tolérance au glucose oral/oral glucose tolerance test

PAGE électrophorèse sur gel de polyacrilamide/polyacrylamide gel electrophoresis

PL protéines du lactosérum

PP polypeptide pancréatique/pancreatic polypeptide

PYY peptide tyrosine-tyrosine

pI point isoélectrique/isoelectric point

Page 22: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

xxii

PI3K phosphatidylinositol-3-kinase

PKB protéine kinase B/Kinase protein B

PS polysaccharides

RM mesures répétées/repeated measures

rpm rotation par minute/rotation per minute

SDS sulfate de sodium dodécyle/sodium dodecyl sulfate

Std standard

T2DM diabète de type 2 mellitus/type 2 diabetes mellitus

UHT ultra haute température/ultra-high temperature

Code des acides aminés

Acide aspartique Asp

Acide glutamique Glu

Alanine Ala

Arginine Arg

Asparagine Asn

Cystéine Cys

Glutamine Gln

Glycine Gly

Histidine His

Isoleucine Ile

Leucine Leu

Lysine Lys

Méthionine Met

Phénylalanine Phe

Proline Pro

Sérine Ser

Thréonine Thr

Tryptophane Trp

Tyrosine Tyr

Valine Val

Page 23: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

1

Introduction générale

Les aliments sont la source des nutriments essentiels au maintien de la santé chez l‘humain.

Depuis plusieurs années, des aliments-santé sont développés par l‘ajout de molécules

bioactives à des aliments traditionnels, alors que très peu de travaux s‘intéressent à

l‘importance de l‘organisation moléculaire et structurale des nutriments dans les aliments

sur leurs propriétés santé. La plupart des aliments subissent des traitements industriels

variés pouvant influencer leur valeur nutritive.

Pour qu‘un aliment exerce son effet nutritionnel dans l‘organisme, il doit être libéré de

l‘aliment (bioaccessibilité), transporté à travers la membrane épithéliale de l‘intestin

(biodisponibilité), puis métabolisé par le foie ou autre organe cible (Versantvoort et al.,

2005). La bioaccessibilité, la biodisponibilité et la cinétique de disponibilité d‘un nutriment

varient grandement selon le type d‘aliment et ses constituants, de même que selon son

mode de préparation et son procédé de fabrication (Argov et al., 2008).

Le lait et les produits laitiers peuvent imager la relation entre la structure d‘un aliment et

son impact nutritionnel, car les caractéristiques structurales du lait et des produits laitiers

qui en dérivent influencent la digestion et l‘absorption des macronutriments (glucides,

protéines et lipides) (Aguilera, 2006). Cependant, la plupart des études nutritionnelles dans

la littérature considèrent les produits alimentaires comme des « boîtes noires », négligeant

l‘historique des procédés subis par les ingrédients/aliments. Par exemple, le yogourt, le

fromage, le lait ou autres produits laitiers sont considérés équivalents dans les guides

nutritionnels, alors que des variables de composition, de traitements et de procédés existent

pour chacun de ces produits et peuvent influencer la biodisponibilité de leurs nutriments et

les réponses métaboliques associées (Argov et al., 2008; Lacroix et al., 2008). Par exemple,

il a été démontré que les protéines du lait et les protéines de lactosérum seules diminuent la

concentration postprandiale de glucose sanguin par rapport à celle observée après la

consommation de certains aliments (sirop glucose, poisson), alors que seules les protéines

de lactosérum augmentent significativement l‘insulinémie (Nilsson et al., 2004).

Page 24: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

2

Les procédés technologiques ont été jusqu‘à présent étudiés en vue de contrôler la stabilité

et les qualités sensorielles d‘un aliment. Ils doivent maintenant être pris en considération

pour les aspects santé des aliments : favoriser ou retarder la biodisponibilité de certains

nutriments serait souhaitable dans certaines situations, par exemple pour retarder

l‘apparition du glucose sanguin chez des individus atteints de diabètes de type 2. Le

traitement thermique du lait est une opération qui influence la digestion des protéines

laitières et donc module la vitesse d‘absorption des acides aminés (AA) (Lacroix et al.,

2008). Des absorptions différentes d‘AA (ex : les AA branchés) ont été reliées à des

concentrations différentes du glucose sanguin (Nilsson et al., 2007). D‘autre part, les

produits laitiers fermentés peuvent être stabilisés par l‘ajout de polysaccharides (PS). En

solution, il a été démontré que ces biopolymères pouvaient ralentir la digestion de protéines

laitières (Ou et al., 2001; Mouecoucou et al., 2003). Cependant, un tel effet n‘a pas encore

été clairement démontré dans un aliment. Il est donc important d‘évoluer vers la

compréhension du rôle de la matrice alimentaire sur l‘accessibilité des nutriments et sur les

réponses métaboliques postprandiales lors de la digestion gastro-intestinale (GI) des

aliments. En particulier, les matrices laitières gélifiées acides contenant différents PS

représentent un modèle d‘étude intéressant.

Le tractus GI est l‘organe contrôlant la digestion d‘un aliment, l‘adsorption des nutriments

et permettant leur disponibilité pour l‘organisme. Le processus de digestion implique une

série d‘évènements qui modifient la structure de la matrice alimentaire. La vitesse de

digestion de cette matrice dépendra du type et de la concentration des molécules la

constituant, de la nature des liens la stabilisant et de son accessibilité aux enzymes

digestives. Par exemple, pour la nature des protéines, les protéines de lactosérum sont

digérées plus rapidement que les caséines et ont été associées au sentiment de satiété

(Anderson et al., 2004; Luhovyy et al., 2007).

L‘objectif de cette thèse est de comprendre le lien entre l‘ajout de PS dans des produits

laitiers gélifiés acides, et les bioaccessibilité et biodisponibilité des nutriments azotés et

certaines réponses métaboliques associées. Ces travaux permettront d‘évaluer l‘impact

Page 25: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

3

d‘ingrédients et de processus de fabrication sur la valeur nutritive de ces produits laitiers et

sur les réponses métaboliques postprandiales.

Page 26: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices
Page 27: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Chapitre I : Revue de littérature

Page 28: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

6

1.1 Le lait

Le lait, composé d‘une grande diversité de nutriments, est le premier aliment consommé

par les nouveau-nés des mammifères. Il joue un rôle très important dans la survie de ces

espèces (Debry, 2005).

1.1.1 La composition du lait

Le lait est majoritairement composé d‘eau (87 g/100 mL). Les glucides représentent 4.9

g/100 mL et sont composés à 99.99 % de lactose, diholoside réducteur de glucose et

galactose. La matière grasse, 4.2 g/100 mL, est à 98 % représentée par des triglycérides, le

reste étant des phospholipides et des composés liposolubles tels que du cholestérol et des

vitamines. Les sources d‘azote (N) sont pour 94 % des protéines (3.2 g/100 mL) dont 80 %

de celles-ci sont des caséines. Le reste des protéines sont les protéines solubles du

lactosérum. L‘ N non protéique se retrouve sous forme d‘urée. Les minéraux ne sont

présents qu‘à 0.72 g/100 mL. Le potassium est le macronutriment le plus important en

quantité avec 0.15 g/100 mL de lait, puis le calcium (0.12 g/100 mL), le phosphore, le

sodium et le magnésium suivent en quantité décroissante. Nous trouvons aussi des micro-

éléments tels le zinc, le fer, le cuivre, etc.

1.1.2 Les protéines du lait

Les protéines du lait se composent de deux groupes : les caséines et les protéines du

lactosérum.

1.1.2.1 Les caséines

Les caséines sont les protéines majoritaires du lait. On distingue 5 formes de caséines :

caséine αs1, caséine αs2, caséine β, caséine κ et caséine γ, représentant 39 - 46 %, 8 - 11 %,

25 - 35 %, 8 - 15 %, 3 - 7 % des protéines du lait, respectivement. La caséine γ résulte de la

protéolyse de la caséine β par la plasmine, une enzyme protéolytique naturellement

présente dans le lait. Le tableau 1.1 présente les caractéristiques principales des caséines

αs1, αs2, β, et κ.

Page 29: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

7

Tableau 1.1. Caractéristiques physico-chimiques des caséines αs1, αs2, β et κ (Debry, 2005).

Les caséines se présentent sous forme de micelles (figure 1.1), complexes organiques et

minérals très hydratés. L‘organisation structurale de la micelle fait encore l‘objet de

discussion, mais plusieurs auteurs s‘entendent sur l‘existence probable de sous-micelles

stabilisées par les caséines κ.

Caséine αs1 Caséine αs2 Caséine β Caséine κ

Nombre de résidus d’acides

aminés

199 207 209 169

Masse moléculaire (Da) 23 600 25 200 23 900 19 000

Résidus Cys 0 2 0 2

Groupements phosphorylés 8 10 13 5 1

Sensibilité au calcium ++ +++ + -

Résidus Pro 16 10 35 19

Glucides - - - +

Localisation dans la micelle centre Surface centre surface

% de la micelle 39 46 8 11 25 35 8 15

Page 30: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

8

Figure 1.1. Représentation schématique a) des sous-micelles et b) des micelles de caséines

(Horne, 2006).

Sept pour cent de l‘extrait sec des micelles sont composés de sels, principalement du

phosphate de calcium. La composition en acides aminés (AA) des caséines est présentée au

tableau 1.2, les AA majoritaires sont Glu, Leu, Pro, Lys, Tyr, Gln, Ile, Val. Les

groupements acides libres des résidus Glu et Asp, étant en nombre supérieur aux

groupements basiques libres –NH2 des lysines et autres AA diaminés, les caséines ont un

point isoélectrique (pI) de 4.6. Les différentes caséines peuvent s‘associer à pH 7 pour

former, par exemple, des agrégats de caséines β et κ entre 20 et 30 unités liées par des

interactions hydrophobes. Les caséines κ et αs2 peuvent aussi former des polymères liés par

des liaisons disulfures intermoléculaires.

a) b)

Page 31: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

9

Tableau 1.2. Nombre d‘acides aminés dans les différentes caséines et les protéines sériques

majoritaires (* = acides aminés essentiels, Debry, 2005).

Acides aminés variants Caséines Protéines sériques

αs1 β Κ αs2 β-Lg α-La

Asp 7 4 4 4 11 9

Asn 8 5 7 14 5 12

Thr* 5 9 14 15 8 7

Ser 8 11 12 7 7 7

Ser-P 8 5 1 10 0 0

Glu 24 18 12 25 16 8

Gln 15 21 14 15 9 5

Pro 17 35 20 10 8 2

Gly 9 5 15 8 14 3

Ala 9 5 15 8 14 3

Val* 11 19 11 14 10 6

Met* 5 6 2 4 4 1

Ile* 11 10 13 11 10 8

Leu* 17 22 8 13 22 13

Tyr* 10 4 9 12 4 4

Phe* 8 9 4 6 4 4

Lys* 14 11 9 24 15 12

His* 5 5 3 3 2 3

Trp* 2 1 1 2 2 4

Arg 6 4 5 6 3 1

PyroGlu 0 0 1 0 0 0

Cys 0 0 2 2 5 8

Total AA 199 209 169 207 162 123

Page 32: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

10

1.1.2.2 Les protéines du lactosérum

Les protéines du lactosérum représentent 15 à 28 % des protéines du lait de vache et 17 %

des matières azotées. Ce groupe de protéines est composé majoritairement des albumines

(68.1 %) qui comprennent la β-lactoglobuline (β-Lg), l‘α-lactalbumine (α-La) et la sérum

albumine du lait. Les immunoglobulines (Ig) sont un autre groupe des protéines du

lactosérum.

La β-Lg (43.7 % des albumines), dont le monomère est présenté en figure 1.2, est formée

de 162 AA, les plus abondants étant Leu, Glu, Lys, Ala et Gly (tableau 1.2). Son pI se situe

entre 4.6 et 5.2 (Das and Kinsella, 1989; Bromley et al., 2005; Harnsilawat et al., 2006). Sa

chaîne peptidique possède 4 Cys qui permettent la formation de ponts disulfures

intramoléculaires lui conférant une structure tertiaire compacte stable. Une autre Cys porte

un groupement thiol libre qui donne à la protéine la capacité d‘échanger les liens lors des

traitements thermiques (Hoffmann and van Mil, 1997). Elle se présente sous forme de

dimères liés par des liens hydrogène à température ambiante et au pH physiologique

(Hoffmann and van Mil, 1997).

Figure 1.2. Représentation 3D de la structure moléculaire d‘un monomère de β-

lactoglobuline (Brownlow et al., 1997).

Page 33: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

11

L‘α-La (figure 1.3) représente 19.7 % des albumines des protéines sériques et compte 123

AA dont 8 cystéines. La composition en AA de l‘α-La est présentée au tableau 1.2.

Possédant un atome de calcium par mole, elle est une métalloprotéine. Son pI se situe entre

4.5 et 4.8 et sa masse moléculaire est de 14.2 kDa (Debry, 2005).

Figure 1.3. Structure secondaire de l‘α-lactalbumine montrant la localisation des ions métal

(Chrysina et al., 2000).

La sérum albumine est l‘albumine du lait minoritaire (4.7 %) et possède 582 AA. Elle est

identique à l‘albumine du sérum humain : même composition en AA, même masse

moléculaire (66 267 Da) et mêmes propriétés électrophorétiques et immunologiques.

L‘ensemble des protéines du lactosérum sont solubles à pH 4.6 à 20 °C (Debry, 2005). Leur

structure native globulaire les rend plus compactes et plus résistantes à l‘action des

protéases que les caséines et elles fixent peu les ions. Elles sont plus sensibles à la chaleur

que les caséines et sont dénaturées par chauffage à 90 °C ; elles forment alors des flocons

insolubles sauf les protéoses-peptones (18.9 % des protéines du lactosérum). Les protéoses-

peptones sont des peptones issues de la protéolyse de la caséine β par la plasmine et qui ont

les mêmes propriétés que les protéines solubles du lactosérum.

Page 34: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

12

Les différents nutriments du lait, ayant des propriétés physico-chimiques différentes, et les

différents procédés de fabrication permettent de fabriquer des produits laitiers de structures

diverses.

1.1.3 Le lait, ingrédient d’aliments de structures variées

Les produits laitiers sont des exemples d‘aliments faits d‘un nombre limité d‘unités

constitutives (Aguilera, 2006). Par différents procédés de fabrication, ces blocs donnent des

produits laitiers de structures finales diverses (figure 1.4). Il est rare que des produits

alimentaires faits à partir du même ingrédient principal chevauchent diverses structures. Le

lait liquide est une émulsion huile dans eau. Par différents procédés de fabrication,

l‘émulsion peut être inversée. D‘autres procédés permettent d‘obtenir des mousses, des gels

ou des particules solides sèches.

Figure 1.4. Structures laitières diverses obtenues à partir du lait (Aguilera, 2006).

Par exemple, la technologie du lait qui consiste à concentrer sa matière grasse par processus

mécanique (écrémage) suivi du barattage de la crème, donne du beurre dont la structure

finale est une émulsion eau dans huile. La dispersion de bulles de gaz par agitation

Page 35: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

13

mécanique d‘une phase continue, constituée de lait et crème, donnera une mousse et

correspond au processus de fabrication de la crème fouettée et de la crème glacée.

Lors de la fabrication des yogourts (structure gélifiée) et des fromages (structure solide), la

coagulation des caséines est essentielle, alors que ces produits laitiers sont de structures

différentes. Dans le cas des fromages, la présence de présure permet l‘obtention de caillé et

l‘étape d‘égouttage amène la perte des protéines de lactosérum, alors que la fabrication des

yogourts par fermentation lactique résulte en un produit laitier constitué de la totalité des

protéines laitières.

1.1.4 L’impact de la composition et de l’organisation structurale des nutriments du

lait et des produits laitiers sur leurs propriétés nutritionnelles

Plusieurs exemples permettent d‘imager le lien entre la nature et l‘organisation structurale

des constituants du lait et des produits laitiers et leurs propriétés nutritionnelles.

Le gras du lait, sous forme de globules, est caractérisé par la longueur et le degré

d‘insaturation des acides gras le composant. Ces acides gras ont des propriétés

nutritionnelles différentes et peuvent, par exemple, avoir un effet différent sur la

cholestérolémie (Ney, 1991). Les phospholipides de la membrane des globules de gras sont

importants par leurs propriétés fonctionnelles et physiques, évitant la coalescence des

globules. Ces phospholipides peuvent aussi avoir des effets sur la santé. Par exemple, la

sphingomyéline a des propriétés anticarcinogéniques (Parodi, 1997). Avec d‘autres

composés de la membrane des globules tels que des protéines, des enzymes, du cholestérol,

des glycoprotéines et des vitamines, les phospholipides peuvent moduler la liaison des

lipases gastriques et pancréatiques à celle-ci et ainsi, la digestion enzymatique des lipides

(développée à la section 1.4.2.2) sera affectée (Michalski, 2007; McClements et al., 2008).

Suite à l‘homogénéisation d‘un mélange huile/solution émulsifiante (faite de protéines

laitières), les protéines du lait stabilisent les globules de gras. Les protéines de lactosérum

et les caséinates de sodium permettent un accès plus facile des lipases pancréatiques aux

globules de gras que d‘autres émulsifiants tels que la lécithine (Mun et al., 2007). Ces

Page 36: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

14

variations du processus de digestion peuvent entrainer des propriétés nutritionnelles

différentes (développé à la section 1.4).

La haute qualité nutritionnelle des protéines du lait repose sur leur grande digestibilité (la

digestibilité iléale vraie de l‘N est de 95 %) et une composition équilibrée en AA

indispensables (Debry, 2005). Par leur richesse en Pro, les caséines ont peu de structures

secondaire et tertiaire, facilitant l‘accès des enzymes protéolytiques tel que démontré in

vitro (Baglieri et al., 1995). Cependant, physiologiquement, les caséines sont qualifiées de

protéines « lentes » du à leur coagulation au pH acide de l‘estomac, en opposition aux

protéines sériques de lactosérum reconnues comme « rapides ». Cette coagulation réduit

l‘action de la pepsine dans l‘estomac, retarde la vidange gastrique et prolonge la période de

libération des AA dans l‘intestin et leur absorption (Boirie, 2004), donnant aux caséines des

propriétés nutritionnelles différentes de celles des protéines de lactosérum.

Les peptides et les AA issus de la digestion des protéines du lait et des produits laitiers ont

un impact sur des réponses métaboliques.

1.1.5 Les peptides bioactifs et les acides aminés marqueurs de réponses métaboliques

du lait et des produits laitiers

Plusieurs peptides bioactifs issus des protéines du lait ont été identifiés (Haque et al., 2009).

En général, ces peptides sont composés de 3 à 15 AA et sont issus de l‘hydrolyse des

protéines laitières par les enzymes digestives du tractus GI ou bien par des protéases

présentes dans lors de la fabrication du produit laitier. Le caséinomacropeptide (CMP), issu

de l‘hydrolyse de la caséine κ par la présure lors de la fabrication fromagère, est un

exemple de plus gros peptide qui compte 64 AA. Jusqu‘à présent, les principales activités

biologiques associées aux peptides issus des protéines laitières sont les suivantes :

antimicrobienne, antihypertensive, immunomodulatrice, opiacés agoniste et antagoniste,

bifidogène, antithrombotique, antivirale, antifongique. Certains peptides bioactifs sont

multifonctionnels, comme le peptide β-casomorphine de la caséine β auquel sont associées

des activités opiacée et immunomodulatrice (Debry, 2005).

Page 37: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

15

Certains AA sont liés à des réponses métaboliques spécifiques, comme les AA branchés

(BCAA : Ile, Leu, Val) qui sont marqueurs des sécrétions d‘insuline et d‘incrétines, et de la

satiété (van Loon et al., 2000; Nilsson et al., 2004; Luhovyy et al., 2007; Veldhorst et al.,

2009). Les protéines de lactosérum et les caséines sont responsables de fortes

augmentations en concentration plasmatique de BCAA et autres AA (Lys, Thr, Pro, Phe,

Tyr) corrélées à une augmentation de la satiété (Nilsson et al., 2004; Veldhorst et al., 2008;

Newgard et al., 2009; Veldhorst et al., 2009). Dans le cas des protéines de lactosérum (en

solution avec du glucose), cette augmentation a été accompagnée d‘une plus forte sécrétion

d‘insuline postprandiale en comparaison avec une solution de glucose pure (Nilsson et al.,

2007). Dans le cas des caséines, une plus forte proportion de ces protéines dans une diète

(25 % vs 10 %) a permis de diminuer la sécrétion d‘insuline postprandiale, et d‘augmenter

le sentiment de satiété (Veldhorst et al., 2009).

L‘intérêt biologique des peptides et des AA du lait justifie l‘étude de leurs bioaccessibilité

et biodisponibilité lors de la digestion des produits laitiers tels que les gels acides (yogourt).

1.2 Le yogourt

Le yogourt est le résultat de la fermentation lente du lactose du lait ou d‘un mélange laitier,

en acide lactique par l‘action de deux bactéries lactiques : Streptococcus thermophilus et

Lactobacillus bulgaricus (Tamine and Robinson, 1985).

1.2.1 La préparation des gels acides

La fabrication des yogourts, fermes et brassés, comporte plusieurs étapes qui sont

présentées à la figure 1.5.

Page 38: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

16

Pasteurisation (90 C, 2 min)

Standardisation et

homogénéisation de la préparation

laitière

Mise en pot Gélification en cuve à 42 C

Ajout de ferments

lactiques

Gélification à 42 C

Conditionnement

Mise en pot

Refroidissement à 4 C

Refroidissement à la température

d‘inoculation (42 C)

Refroidissement à 4 C

Yogourt ferme Yogourt brassé

Figure 1.5. Schéma des différentes étapes de fabrication de yogourts fermes et de yogourts

brassés (Tamine and Robinson, 1985).

La première étape est la préparation du mélange laitier où la composition nutritionnelle du

lait est standardisée. Si des stabilisants sont ajoutés, ils sont solubilisés dans le mélange

laitier. Le mélange laitier est maintenu au repos 16 h à 4 °C afin d‘assurer une hydratation

optimale des protéines laitières qui ont pu être ajoutées sous forme de poudre (isolat,

concentré) au lait. Ensuite le mélange subit un traitement thermique de pasteurisation et un

refroidissement, puis les ferments lactiques (Streptococcus thermophilus et Lactobacillus

bulgaricus) sont ajoutés. Dans le cas des yogourts fermes, l‘étape suivante est la mise en

Page 39: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

17

pot et la fermentation lactique qui débute à 42 °C. L‘arrêt de la fermentation a lieu lors de

l‘atteinte du pH à 4.6 (3 h 30 - 4 h 00). Les pots sont refroidis et stockés à 4 °C. Les

yogourts brassés suivent un processus de fabrication similaire excepté que la fermentation

se fait en cuve, suivie d‘une étape de conditionnement (brassage et lissage) est ajoutée

avant l‘étape finale de mise en pot.

1.2.1.1 La standardisation de la préparation laitière

La préparation laitière est standardisée selon le type de yogourt fabriqué. En général, les

teneurs en protéines et en lactose sont d‘abord standardisées en utilisant des poudres de lait,

des isolats de lactosérum et du lactose alimentaire. La matière grasse est ajustée par l‘ajout

de crème (Tamine and Robinson, 1985). Les constituants présents jouent tous un rôle dans

la fabrication des yogourts et leur qualité finale. Les protéines laitières sont les éléments

clés d‘obtention du gel qui donnent au yogourt sa texture ferme et plastique. Le lactose est

aussi important, car il est le substrat essentiel à la croissance des bactéries lactiques. Une

croissance bactérienne optimale lors de la fermentation lactique permet la diminution du

pH, responsable de la coagulation des caséines. La matière grasse apporte de l‘onctuosité

au yogourt. Les minéraux aident à stabiliser le réseau protéique.

Les conditions industrielles de fabrication de yogourts correspondent généralement à une

teneur en protéines de 4 %, un ratio caséines/protéines de lactosérum (CN : PL) de 2.8, et

une teneur en matière sèche de 14 % (Tamine and Robinson, 1985).

1.2.1.2 L’homogénéisation de la préparation laitière

L‘homogénéisation est une étape qui diminue la taille des globules de gras de 4 - 5 µm à 1

µm par cisaillement (Amiot et al., 2002). Ainsi les globules de gras ne sédimentent pas et

sont plus hydrophiles, contribuant à une meilleure rétention de l‘eau. La fermeté du réseau

de caséines du yogourt est aussi améliorée (Tamine and Robinson, 1985). L‘efficacité du

traitement dépend de la pression et de la température auxquelles il est fait (entre 500 - 2500

psi et 55 - 65 °C) (Lucey et al., 2004).

Page 40: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

18

1.2.1.3 Le traitement thermique

L‘étape du traitement thermique est indispensable pour l‘innocuité du produit laitier. Le

traitement thermique se situe entre 80 et 98 °C pendant une durée variable de 20 s à 30 min

(Lucey, 2004), permettant la destruction des microorganismes pathogènes et indésirables.

De plus, des enzymes responsables de la dégradation du produit laitier, telles que les lipases

(du lait) responsables de l‘oxydation subséquente des lipides, sont inhibées (Walstra et al.,

2006). Lors de la fabrication de yogourt, le traitement thermique est sévère car il permet de

dénaturer irréversiblement les protéines de lactosérum et d‘améliorer la capacité de

rétention d‘eau des gels (Lucey et al., 1999). Ces protéines changent alors de conformation

et les groupements thiol des β-Lg deviennent des sites réactifs (Hoffmann and van Mil,

1997). La β-Lg se lie alors à la caséine κ par un pont disulfure (Sava et al., 2005). Il peut

également y avoir des interactions entre les caséines et l‘α-La (Corredig and Dalgleish,

1996). L‘effet du traitement thermique sur la rhéologie des gels sera développé au

paragraphe 1.2.3.2.

1.2.1.4 La fermentation lactique

La fermentation lactique est l‘étape clé dans la formation du réseau caséique gélifié car elle

permet d‘atteindre un pH acide égal au pI (4.6) des caséines, et elles coagulent. Le lactose

est métabolisé par les bactéries lactiques qui agissent en synergie. Les streptocoques

débutent la fermentation et produisent les composantes nécessaires au développement des

lactobacilles comme l‘acide formique et le gaz carbonique. Les lactobacilles hydrolysent

les caséines et libèrent ainsi des peptides et des AA favorisant la croissance des

streptocoques (Walstra et al., 2006). Des métabolites de dégradation des protéines, du

lactose, et de la matière grasse sont produits, dont ceux responsables des flaveurs du

yogourt (principalement les dérivés carbonés acétaldéhyde, acétoïne et diacétyle, et des

acides volatils et non volatils)(Tamine and Robinson, 1985).

Plusieurs facteurs influencent la croissance de ces bactéries comme le pH, la température et

la composition du milieu de croissance. Le pouvoir tampon, exprimée par la quantité

d‘acide nécessaire pour diminuer d‘une unité le pH du milieu, est important car l‘acide

lactique peut devenir toxique pour la croissance bactérienne (Salaün et al., 2005). Les

Page 41: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

19

ferments lactiques ont une température optimale de croissance de 45 °C et cette valeur peut

varier suivant leur pourcentage d‘inoculation (Tamine and Robinson, 1985). Le taux

d‘inoculation des ferments lactiques peut varier entre 2 et 5 % (Clark and Plotka, 2005). À

2 % d‘inoculation, la température de fermentation recommandée est 42 °C (Tamine and

Robinson, 1985). Le lait contient les nutriments carbonés et azotés, les minéraux et les

vitamines nécessaires à la croissance bactérienne (Tamine and Robinson, 1985). Les

industriels recherchent entre 107

et 108 UFC/mL de bactéries pour former des gels de bonne

qualité (Clark and Plotka, 2005).

1.2.1.5 Le conditionnement et le stockage

Le conditionnement des yogourts fermes ne correspond qu‘au refroidissement des pots pour

ralentir la croissance des bactéries lactiques à température inférieure à 10 °C (Tamine and

Robinson, 1985). Pour les yogourts brassés, le conditionnement comprend le

refroidissement, le brassage, le lissage, l‘ajout de fruits suivant la recette et la mise en pot.

Lors des étapes de brassage et de lissage, le réseau caséique est brisé et le produit final

devient alors lisse et homogène (Tamine and Robinson, 1985). Les yogourts sont conservés

à 4 °C entre un et deux mois. Le respect de la chaîne du froid est important pour garder

leurs qualités organoleptiques, texturales et microbiologiques.

1.2.2 Les propriétés rhéologiques des gels

La rhéologie est la réponse d‘un matériau (liquide ou solide) à une contrainte appliquée qui

permet de caractériser sa structure (à faibles déformations) et de l‘étudier dans les

conditions de force et de déformation qui reflètent celles qu‘il subira lors de son utilisation

(à grandes déformations). La relation contrainte/vitesse de cisaillement permet de

déterminer la viscosité apparente de l‘aliment. Le comportement est newtonien lorsque la

contrainte de cisaillement et la vitesse de cisaillement sont proportionnelles et est non-

newtonien lorsque la viscosité varie selon la vitesse de cisaillement. Les yogourts ont un

comportement non-newtonien, et en particulier un comportement dit pseudoplastique ou

rhéofluidifiant. Leur viscosité diminue en fonction de l‘augmentation de la vitesse de

cisaillement (Lucey et al., 2004). La viscosité apparente est une caractéristique rhéologique

intéressante car elle est fonction de l‘état global du gel acide comme la taille des pores, la

Page 42: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

20

structuration du réseau caséique et l‘état physique du lactosérum dans les pores (Lucey et

al., 2004). L‘élasticité est un exemple de caractéristique rhéologique qui ne dépend pas de

l‘état global du gel, mais principalement de la force des liens formant le gel.

1.2.3 Les facteurs influençant les propriétés rhéologiques des yogourts

Les propriétés rhéologiques des yogourts permettent de définir des paramètres de

fabrication des yogourts qui donneront un produit acceptable par le consommateur. Les

défauts à éviter sont une mauvaise texture (un gel trop mou ou trop ferme) ou le

phénomène de synérèse. Ce dernier phénomène est majeur et a lieu lorsque le sérum

s‘échappe du réseau caséique et se retrouve en surface des yogourts (Lucey et al., 2004).

Ces défauts sont contrôlés en modifiant la standardisation des mélanges laitiers, en

optimisant le procédé de fabrication ou en ajoutant des agents stabilisants. Les trois

solutions peuvent être combinées, tel que décrit ci-après.

1.2.3.1 Les caractéristiques du mélange laitier

La qualité microbiologique du lait est importante puisqu‘une contamination bactérienne du

mélange laitier peut apporter des défauts de synérèse au yogourt. Des bactéries

psychotropes pourraient hydrolyser les protéines laitières et ainsi diminuer la capacité de

rétention d‘eau des protéines du lactosérum (Tamine and Robinson, 1985).

La teneur en solides totaux du mélange laitier influence la texture du yogourt. Lorsque la

teneur en solides non gras du lait passe de 9 % (lait non transformé et non enrichi) à 10 - 14

%, la rétention du lactosérum et la viscosité sont significativement améliorées (Amiot et al.,

2002). Le changement du ratio CN : PL a aussi un impact sur les propriétés rhéologiques

(Lucey et al., 2004). L‘augmentation de la teneur en protéines sériques (ratio CN : PL entre

2.8 et 0.5) améliore la capacité de rétention d‘eau du lactosérum (Puvanenthiran et al.,

2002) et augmente les interactions des protéines sériques avec les caséines pour renforcer le

réseau caséique (Lucey et al., 2004) ; la fermeté du gel est alors plus élevée. À l‘opposé une

teneur trop élevée en protéines de lactosérum entraine une texture granuleuse du yogourt

(Puvanenthiran et al., 2002). La forme des protéines de lactosérum peut influencer la

rhéologie des yogourts. Bhullar et al. (2002) ont montré qu‘n concentré de protéines

Page 43: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

21

sériques (2 % des solides totaux du yogourt) donne un gel plus stable avec un réseau

protéique plus régulier et dense que celui de poudre de lactosérum (2 % des solides totaux

du yogourt), lequel montre plus de vides et d‘espaces interstitiels (Bhullar et al., 2002).

La quantité et la nature des minéraux peuvent influencer la rhéologie du yogourt. Au-delà

d‘une certaine concentration, les minéraux peuvent déstabiliser le réseau caséique jusqu‘à

causer la synérèse (Tamine and Robinson, 1985).

1.2.3.2 L’influence des procédés de fabrication

Le traitement thermique influence fortement la rhéologie du yogourt car il expose le site

réactif thiol des β-Lg qui se lient aux caséines κ, aidant à la gélification. Un yogourt fait

avec un mélange laitier non traité thermiquement montre un réseau caséique large et peu

interconnecté alors que si le même mélange est traité thermiquement le réseau caséique est

homogène et interconnecté (Lucey et al., 1999).

Une homogénéisation du lait ou du mélange laitier, faite avec des barèmes non optimaux,

rend cette étape de fabrication inefficace. Les protéines qui entourent les globules de gras

peuvent être fortement endommagées et le réseau caséique, peut ainsi être déstabilisé

(Tamine and Robinson, 1985; Lucey et al., 2004).

La fermentation est une étape critique du procédé de fabrication. La nature, le taux

d‘ensemencement des souches lactiques et le ratio streptocoques/lactobacilles modulent la

vitesse d‘acidification et ainsi, peuvent influencer la gélification et la rhéologie des

yogourts. Une vitesse d‘acidification rapide donne un caillé peu homogène et donc moins

ferme (Haque et al., 2001). De même, un pH trop élevé empêchera la formation d‘un réseau

caséique stable (Tamine and Robinson, 1985). Les conditions optimales de croissance des

ferments lactiques, dont la température, dépendent de la souche et de l‘espèce. Dans des

conditions de température d‘incubation non optimale, la production d‘acide est lente et la

gélification peut ne pas se faire ou être lente.

Page 44: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

22

La température de refroidissement doit être contrôlée car le refroidissement augmente la

fermeté du gel (Lucey et al., 1997) et ce malgré la diminution d‘intensité des interactions

hydrophobes. Des liens non-covalents tels que des liaisons hydrogène, dipolaires et

électrostatiques sont responsables de l‘augmentation de la fermeté du gel (Haque et al.,

2001).

La température et le temps d‘entreposage ont un impact sur la qualité du yogourt. Durant

les 48 h suivant la fabrication du yogourt, des réarrangements ont lieu permettant la

stabilisation du réseau caséique (Tamine and Robinson, 1985).

1.2.3.3 Les agents stabilisants utilisés dans les yogourts

Les agents stabilisants sont utilisés dans la fabrication des yogourts depuis longtemps en

Amérique du Nord afin de contrôler la texture et la synérèse du yogourt (relarguage du

lactosérum) (Tamine and Robinson, 1985). Les stabilisants sont des polysaccharides (PS)

épaississants et gélifiants contribuant aux propriétés rhéologiques des yogourts et à

l‘augmentation de la rétention d‘eau du gel. Les stabilisants sont de plus en plus utilisés

dans des yogourts faibles en gras afin d‘apporter l‘onctuosité perdue en enlevant du gras

(Sandoval-Castilla et al., 2004).

Les PS les plus utilisés (seuls ou en mélange) sont la pectine, la gomme de caroube, la

gomme de xanthane, l‘amidon et la carraghénane (Clark and Plotka, 2005). L‘ajout des PS

doit se faire dans des conditions contrôlées (température donnée, avant ou après certains

ingrédients du mélange laitier). La concentration utilisée est aussi importante. Une quantité

de PS trop ou pas assez importante déstabilise le réseau de caséines (Ramaswamy and

Basak, 1992; Seymour and Knox, 2002) et affecte la viscosité du yogourt (Everett and

McLeod, 2005).

1.3 Les polysaccharides

Les PS sont des polymères constitués d‘unités de monosaccharides dont la nature et le

degré de polymérisation varient selon la source. Les propriétés des PS dépendent de la

nature des monosaccharides, de la liaison glucosidique qui relie ces unités et leur poids

Page 45: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

23

moléculaire (Leung et al., 2006a). Les PS sont obtenus de différentes sources telles que les

algues (ex : carraghénanes, agar), les plantes (ex : amidon, pectine), ou encore peuvent être

synthétisés par les micro-organismes (ex : gomme xanthane). On trouve des β-glucans

(polymères de glucose liés en β) issus de plusieurs sources (plantes, micro-organismes). En

alimentaire, la plupart des β-glucans proviennent des plantes et en particulier des sons

d‘orge et d‘avoine (Brennan, 2005a; Makelainen et al., 2006; Panahi et al., 2007;

Rondanelli et al., 2011).

La pectine et l‘amidon étant des PS très utilisés par les industriels (Seymour and Knox,

2002; Eliasson, 2004), leurs propriétés sont bien documentées. Différents amidons sont

particulièrement utilisés dans les recettes de yogourts sans gras car ils apportent un aspect

crémeux (Alexander, 1992; Alting et al., 2009). Les pectines sont utilisées lors de la

fabrication de yogourts pour aider à la stabilisation des gels acides (Tromp et al., 2004). Le

β-glucan est un exemple de PS moins étudié. Il a été en premier lieu étudié pour ses

propriétés santé (Brennan, 2005a), mais il possède aussi le potentiel de stabiliser des

produits laitiers à faible teneur en gras dont les yogourts (Tudorica et al., 2004; Vasiljevic

et al., 2007).

Le β-glucan, l‘amidon et la pectine sont les trois PS étudiés dans ce projet et leurs

caractéristiques structurales et physico-chimiques seront présentées dans les sections

suivantes.

1.3.1 Les caractéristiques structurales et physico-chimiques de l’amidon, de la

pectine et du β-glucan

Les caractéristiques structurales et physico-chimiques des PS définissent leur fonctionnalité

et leur comportement vis-à-vis d‘autres nutriments présents dans une matrice alimentaire.

Les caractéristiques des PS à l‘étude sont présentées dans les sections suivantes.

1.3.1.1 L’amidon

La synthèse de l‘amidon se fait dans les organes de stockage de différentes plantes (fruit ou

graine) lors du développement et de la maturation des tissus. Dans les céréales, principale

Page 46: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

24

source des amidons alimentaires, le site principal de synthèse et d‘accumulation de

l‘amidon (sous forme de granules) sont les amyloplastes localisés dans l‘endosperme. Deux

polymères constituent les granules d‘amidon : l‘amylose et l‘amylopectine. L‘amylose est

un polymère linéaire contenant entre 840 et 22 000 unités d‘α-D-glucopyranosyl liées par

des liens α (1 - 4). L‘amylopectine est un polymère de glucoses liés par des liaisons

linéaires α (1 - 4) pour la chaîne principale et par des liaisons α (1 - 6) pour les

ramifications. Quatre à cinq % de ces ramifications peuvent elles-mêmes être ramifiées et

les amylopectines sont alors dites hautement branchées (figure 1.6).

Figure 1.6. Représentation d‘une molécule d‘amylopectine (Royal Society of Chemistry,

2004).

Les granules d‘amidon natif augmentent la viscosité en solution suite au chauffage selon un

processus en 5 phases (Eliasson, 2004) :

- Formation d‘une suspension par agitation de l‘amidon dans l‘eau froide.

- Gonflement des grains d‘amidon lors de la montée en température et l‘atteinte de la

température de gélatinisation : l‘eau pénètre dans les grains et ceux-ci gonflent, puis

la viscosité de la solution augmente. On obtient un empois d‘amidon.

- Perte de la structure granulaire par poursuite du chauffage car l‘amylose sort du

grain pour se solubiliser à l‘extérieur du grain, l‘empois d‘amidon disparait.

Page 47: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

25

- Reprise de la viscosité lors du refroidissement de la solution car les molécules

(amylose principalement) se réassocient pour former un gel. Il s‘agit du phénomène

de rétrogradation.

- Augmentation de la fermeté du gel et expulsion de l‘eau incluse entre les chaînes de

macromolécules. Le relargage d‘eau est le phénomène de synérèse.

Les amidons natifs peuvent être utilisés en alimentaire car ils sont fonctionnels et peu

coûteux. Cependant, leur utilisation est complexe et des variables telles que le contenu en

eau, la température, la concentration en sel et le pH ont un effet sur leur fonctionnalité. Par

exemple, il a été démontré que l‘addition de faibles teneurs en sel diminue dramatiquement

la viscosité de gels d‘amidon de pomme de terre (Muhrbeck and Eliasson, 1987).

Les amidons sont souvent modifiés pour améliorer leur utilisation. Ces modifications

altèrent leur structure et affectent plus ou moins leur capacité à créer des liens hydrogène.

La création de liaisons hydrogène est importante pour lier les molécules d‘eau qui hydratent

les PS et apportent ainsi la viscosité aux aliments. La réticulation est la modification

chimique la plus importante en industrie de l‘amidon. Des liens covalents sont formés entre

les groupements OH des unités de glucose par l‘ajout d‘agents chimiques. Le gonflement

des granules d‘amidon est inhibé et prévient leur désintégration lors d‘une attaque acide,

d‘un cisaillement ou de hautes températures. Plus le nombre de liens covalents augmente,

plus l‘amidon est stable à ces attaques. La stabilisation est la seconde modification la plus

importante et est souvent couplée avec la réticulation. Lors de cette modification, des

groupements OH sont estérifiés, phosphorylés, ou subissent une autre modification

chimique. Cette modification permet de freiner la tendance à la dispersion des fragments

linéaires qui s‘aligneraient et rétrograderaient. Elle permet ainsi à l‘amidon de tolérer des

fluctuations de température telles que des cycles de congélation-décongélation. La pré-

gélatinisation est une modification physique qui supprime la nécessité de chauffer les

produits contenant l‘amidon. Elle assure une meilleure dissolution de l‘amidon lors de son

ajout pour obtenir l‘effet viscofluidifiant (Eliasson, 2004).

Page 48: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

26

Dans les yogourts, les amidons sont ajoutés pour augmenter la viscosité par lien avec les

molécules d‘eau du lait (Eliasson, 2004; Warrand, 2006; Ares et al., 2007). Cependant les

autres nutriments, comme les protéines, peuvent moduler la fonctionnalité de ces PS. Un

brevet basé sur l‘utilisation d‘amidon d‘avoine réticulé met en évidence que le ratio

amidon : protéines, dans des produits laitiers allégés en gras (beurre, crème glacée), est

important pour obtenir la viscosité désirée (Tarr and Bixby, 1995).

1.3.1.2 La pectine

Les pectines se trouvent dans les parois des cellules des plantes. Elles contribuent à

plusieurs fonctions telles que la détermination de la taille et de la forme des cellules,

définissant ainsi l‘intégrité et la rigidité des tissus de la plante. Les pectines jouent aussi un

rôle dans le transport des ions et la rétention de l‘eau (Seymour and Knox, 2002). La

structure des pectines dépend des réactions enzymatiques et chimiques durant la croissance

de la plante, son vieillissement et le stockage des fruits. Les pectines alimentaires sont

souvent extraites de la peau ou de zeste d‘agrumes et de pépins de pomme.

Les pectines sont constituées d‘acides D-galacturoniques liés en α (1 - 4) en chaînes

linéaires. Des résidus de rhamnose peuvent s‘intercaler entre des acides galacturoniques

pour former des segments de rhamnogalacturonan auxquels s‘associent d‘autres

monosaccharides (arabinose, galactose, arabinogalactose) comme montré à la figure 1.7.

Les groupements COOH de la pectine peuvent être estérifiés en ajoutant du méthanol pour

obtenir des groupements méthyles COOCH3. Ce degré de méthylation (figure 1.8) varie et

influence la fonctionnalité des pectines. Les pectines sont classées en deux groupes : les

pectines hautement méthylées (HM) et les faiblement méthylées (LM) dont le pourcentage

de groupement méthyle est entre 55 et 75 % et 20 et 45 %, respectivement. Les pectines

HM gélifient dans des matrices de pH < 3.2 à forte teneur en solide (> 60 %), alors que les

pectines LM forment un gel sur une large gamme de pH en présence d‘ions calcium (ou

autres ions divalents). Au sein d‘un même groupe de pectines, ayant le même degré de

méthylation et le même contenu en acide galacturonique, les fonctionnalités peuvent varier

à cause de la taille et de la distribution de zones non-estérifiées. Le nombre d‘acides

Page 49: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

27

galacturoniques de ces zones peut aussi être responsable de variations de fonctionnalités

(Daas et al., 2001).

La chaine principale linéaire des pectines commerciales compte environ 75 % d‘acides

galacturoniques et entre 30 et 80 % des groupements carboxyliques COOH sont estérifiés

par des groupements méthyles. Pour contrôler les propriétés rhéologiques et physiques des

pectines, il est possible de remplacer le groupe OCH3 en C-6 par un groupe NH2 pour

obtenir des pectines amidées qui se stabiliseront par des interactions hydrophobes entre

zones amidées. Ces zones, en plus des liaisons covalentes dans les zones non méthylées,

stabiliseront des gels.

Figure 1.7. Structure schématique des pectines simples (galacturonane) et complexes

(rhamnogalacturonane). Gal : galactose ; GalA : acide galacturonique ; Rha : rhamnose ;

Ara : arabinose ; Fuc : fucose ; Xyl : xylose ; DHA : acide 3-deoxy-D-lyxo-2-

heptulosarique ; KDO : acide 2-keto-3-deoxy-D-monooctulosonique ; Api : apiose ; AceA :

acide acérique ; GlcA : acide glucuronique ; Ac : groupe acétyle ; Me : ester de méthyle ; 4-

O-Me : 4-O ester de méthyle (Seymour and Knox, 2002).

a) Galacturonans

b) Rhamnogalacturonans

Page 50: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

28

Figure 1.8. Résidus d‘acide D-galacturoniques formant la chaîne basique des pectines. Des

groupements méthyles peuvent être présents en O-2 et O-3 selon la source de la pectine

(Seymour and Knox, 2002).

Les pectines HM sont fréquemment utilisées pour stabiliser les breuvages à pH < 4 comme

les laits acidifiés. Pour augmenter la fermeté et la tenue en cuillère des yogourts, les

pectines LM donnent de meilleurs résultats (Seymour and Knox, 2002). Au pH du yogourt

(4.6), les protéines du lait ont une charge nette positive faible et les caséines sont sous

forme de particules insolubles dans l‘eau. Les pectines LM sont chargées négativement et

peuvent alors se lier aux ions Ca2+

du lait ; ainsi elles modifient l‘organisation du réseau

caséique (Matia-Merino et al., 2004). En concentration suffisante, les pectines entourent

entièrement les protéines ; les conditions de répulsion électrostatique résultantes

stabiliseront le yogourt et ainsi il sera stable face à la synérèse et appréciable en bouche

(Ambjerg Pedersen and Jorgensen, 1991; Seymour and Knox, 2002). À des pH légèrement

inférieurs à 4.6, les caséines chargées positivement pourront se lier par interactions

électrostatiques aux pectines LM (Matia-Merino et al., 2004). Les pectines peuvent se lier

aux protéines de lactosérum par le même type d‘interactions (Serov et al., 1985; Girard et

al., 2003).

1.3.1.3 Le β-glucan

Les β-glucans se trouvent dans les cellules des parois de l‘aleurone et l‘endosperme des

grains. Les grains d‘orge, d‘avoine, de riz et de blé contiennent respectivement entre 3 – 11

%, 3 – 7 %, 1 – 2 % et moins de 1 % de ce PS (Skendi et al., 2003). La structure des β-

glucans issus des céréales est (1 - 3) (1 - 4) –β-D-glucan, avec environ 30 % de liaisons (1 -

Page 51: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

29

3) et 70 % de liaisons (1 - 4). Certains auteurs les décrivent comme des chaines de

cellulose, avec 70 % d‘unités β-D-glucopyranosyl liées en 4 - O et interrompues par des

unités de β-D-glucopyranosyl liées en 3 - O (30 %) (Wood, 2007) comme le montre la

figure 1.9. Le rapport du nombre de ces deux unités affecte les caractéristiques

rhéologiques des β-glucans telles que l‘élasticité et les caractéristiques de gélification des

systèmes. Ainsi dans un système alimentaire, la structure et la texture seront affectées

(Tosh et al., 2004).

Figure 1.9. Représentation d‘une partie de polymère β-D-glucan. 1 : segment constitué de

résidus substitués 3 - O (b) et CO (c et d) ; 2 : segment constitué de résidus substitués 3 - O

(b) et CO (c, d et e) (Dais and Perlin, 1982).

Les caractéristiques viscoélastiques des gels de β-glucan sont reliées à la masse molaire du

PS. Il a été démontré que le module de stockage (G‘) de gels de β-glucan augmente avec la

diminution de la masse molaire du PS et ainsi, le temps de gel est réduit et la vitesse de

gélification augmente (Lazaridou et al., 2003). Cette variation du module de stockage,

contraire à la plupart des autres PS, s‘explique par l‘agrégation rapide des β-glucans de

faibles poids moléculaires formant ainsi une structure en réseau (Lazaridou et al., 2003).

Les PS ont été associés à différents effets sur la nutrition humaine dont les principaux

seront présentés ici pour les PS à l‘étude.

1

2

Page 52: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

30

1.3.2 L’impact nutritionnel de l’amidon, de la pectine et du β-glucan

Plusieurs PS (dont les amidons, les pectines et les β-glucans) sont connus comme

modulateur de la digestion des nutriments et de réponses métaboliques (Acton et al., 1982;

Larsen et al., 1994; Mouecoucou et al., 2003; Kim, 2005; Cani et al., 2006; Leung et al.,

2006a; Lazaridou and Biliaderis, 2007; Polovic et al., 2007; Wood, 2008).

1.3.2.1 L’amidon

Tous les amidons ne sont pas digérés de la même façon et peuvent provoquer des réponses

glycémiques et hormonales différentes. L‘arrangement de l‘amylose et de l‘amylopectine et

leurs interactions avec les autres composés de l‘aliment (protéines, lipides, fibres, etc…)

déterminent leur susceptibilité à l‘enzyme digestive α-amylase, et modulent ainsi

labiodisponibilité du glucose (Eliasson, 2004). L‘α-amylase hydrolyse les liaisons linéaires

α (1 - 4) des chaines linéaires des amyloses et des amylopectines. Son activité est diminuée

par l‘encombrement stérique causé par les ramifications présentes dans les amylopectines.

Ceci explique que l‘augmentation de la concentration du glucose sanguin est moins

prononcée après la consommation d‘aliments contenant des amidons, comparativement à

des aliments contenant des sucres simples (mono et disaccharides) (Eliasson, 2004). De

plus, les amidons réticulés sont plus résistants à l‘hydrolyse et ont un rôle de prébiotiques

au niveau de la microflore colique (Warrand, 2006).

Ou et al. (2001) ont proposé (suite à une étude in vitro) qu‘un amidon riche en amylose et

résistant aux enzymes (modification chimique) ralentissait l‘absorption du glucose selon

trois phénomènes : augmentation de la viscosité du milieu qui retarde l‘action de l‘α-

amylase, interaction du glucose libre avec l‘amidon diminuant la concentration de glucose

disponible à l‘absorption. Ratnayake et al. (2002) ont aussi montré que des amidons de pois

riches en amylose diminuaient le taux d‘apparition du glucose sanguin et l‘indice

glycémique (indice exprimant la concentration de glucose sanguin 2 h après la prise

alimentaire par rapport à une diète de référence).

Page 53: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

31

1.3.2.2 La pectine

Les pectines sont des fibres solubles constituées, selon la définition du comité technique de

l‘association américaine des chimistes des céréales, d‘un groupe de substances obtenues des

plantes qui résiste aux enzymes digestives humaines. Elles ont été associées à diverses

activités biologiques telles que des activités immunostimulante, anti-métastasique, anti-

ulcère et anti-néphrotique (Yu et al., 2001; Seymour and Knox, 2002).

Des pectines LM et HM ont diminué significativement l‘absorption intestinale du glucose

et de l‘eau chez des rats perfusés pendant 30 min avec une solution isotonique

d‘électrolytes, du glucose (10 mM/L) et les pectines (10 g/L) (Kim, 2005). Les pectines

HM ont eu un effet plus marqué sur la baisse de l‘absorption du glucose (- 38 %) que la

pectine LM (Kim, 2005). Ces résultats sont en accord avec l‘étude de Sanchez et al. (2008)

qui a montré que la présence d‘une pectine HM dans une diète (10 % de la diète) diminuait

significativement l‘absorption du glucose, la sécrétion d‘insuline et le niveau de cholestérol

en comparaison avec une diète pauvre en fibres. Selon Kim (2005), les pectines

augmenteraient la viscosité au niveau de la muqueuse intestinale où les sites d‘absorption

du glucose se trouvent ; son absorption serait alors diminuée. Fuse et al. (1989) ont aussi

montré dans deux études chez le rat et l‘humain, où les intestins ont été perfusés avec des

solutions d‘acide linoléique et de glucose, que l‘absorption de ces nutriments diminuait

significativement avec l‘augmentation de la concentration en pectine (entre 5 et 15 g/L).

Cette diminution d‘absorption a été expliquée par l‘apparition d‘une couche visqueuse

consituée de pectine au niveau de la muqueuse intestinale (Fuse et al., 1989).

La présence de pectine affecterait aussi la digestion des protéines. Selon la nature des

pectines et leur quantité, la digestion de caséines a été affectée différemment et les

nutriments azotés issus de cette digestion variaient (Kossori et al., 2000). Kossori et al.

(2000) ont montré avec un modèle de digestion in vitro, que la pectine issue de pulpe de

poire permettait un largage plus lent de l‘N (par dialyse) qu‘avec des pectines issues de la

peau ou des pépins de poire, ou encore, issues d‘agrumes. Ces auteurs expliquent que le

ralentissement du largage serait du à l‘interaction des pectines avec les enzymes ou avec les

caséines plutôt qu‘à l‘augmentation de viscosité du milieu. Cependant, Mouecoucou et al.

Page 54: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

32

(2003) suggèrent à la fois une influence de la viscosité en présence de pectine et les

interactions pectine-protéines pour expliquer la baisse de digestibilité pepsique, trypsique et

chymotrypsique de la β-Lg en présence de pectine LM.

Au niveau du côlon, les pectines comme toutes les fibres ont un rôle de prébiotiques.

Dongowski et al. (2002) ont montré que la présence de pectines LM et HM (6.5 % dans une

diète) augmentait la production d‘acides gras à courtes chaînes par les bactéries du côlon,

en particulier avec les pectines LM. Ces résultats suggèrent donc un impact des pectines sur

la croissance et le développement du microbiote colique (Dongowski et al., 2002), connu

pour moduler des réponses hormonales postprandiales régulant le métabolisme du glucose

et l‘insulinémie (Cani et al., 2009).

1.3.2.3 Le β-glucan

Les β-glucans sont considérés comme des fibres et ont différents effets biologiques tels que

la prévention de la constipation, la réduction des risques de cancer colorectal, la production

d‘acides gras à courte chaîne et la diminution du cholestérol (Brennan, 2005a).

Les β-glucans augmentent la viscosité du contenu stomacal et ralentissent ainsi le transit

dans le petit intestin (Johansen et al., 1996) en diminuant la diffusion des enzymes et des

nutriments. Il a été démontré que l‘ajout de β-glucan (8 %) diminuait de 50 % la

désintégration de pains (mesurée par % des particules non digérées) lors d‘une digestion

gastrique (30 min) et iléale (120 min) in vitro (Thondre et al., 2010).

Ce PS, ajouté dans une diète, est connu pour diminuer les réponses glycémiques et

insulinémiques (Makelainen et al., 2006; Tosh et al., 2008). Quatre grammes de β-glucan

ajoutés dans des muffins permettraient la diminution (15 %) de la hausse du pic de glucose

et du pic d‘insuline en comparaison avec le même muffin sans PS (Tosh et al., 2008). La

diminution de l‘activité de l‘α-amylase intestinale due à l‘augmentation de la viscosité du

milieu expliquerait la diminution d‘absorption du glucose (Englyst and Cummings, 1985).

La production d‘acides gras à courte chaine produits durant la fermentation colique de

fibres et absorbés au niveau du colon peut influencer le métabolisme du glucose hépatique

Page 55: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

33

(augmenter ou diminuer la glycolyse) (Anderson and Bridges, 1984) ce qui pourrait

moduler la réponse insulinémique.

1.4 La digestion gastro-intestinale

Cette section présente les étapes principales de la digestion gastro-intestinale chez

l‘humain.

Les aliments sont ingérés par la bouche, puis digérés tout au long du tractus GI (figure

1.10) selon un processus physiologique complexe, ayant pour but la dégradation de

l‘aliment afin que les nutriments nécessaires à la vie humaine soient accessibles pour leur

absorption. Ensuite, ces nutriments sont absorbés et entrent dans les voies métaboliques de

l‘organisme. Les différentes étapes de digestion, qui précèdent l‘absorption des aliments

par la membrane épithéliale du petit intestin, ont un effet sur la structure de l‘aliment et

modulent la bioaccessibilité des nutriments (Sanz et al., 2007). La bioaccessibilité

représente le relargage des nutriments des aliments pour les rendre disponibles à

l‘absorption intestinale. La proportion de nutriments relargués et ensuite absorbés par la

muqueuse et servant pour le métabolisme cellulaire et les fonctions organiques normales

représente la biodisponibilité des nutriments (Aggett et al., 1997).

Lors de leur transit de la bouche à l‘œsophage, puis de leur passage dans l‘estomac,

l‘intestin grêle et le gros intestin, les aliments subissent des actions mécaniques via la

mastication dans la bouche et les mouvements péristaltiques de l‘estomac et de l‘intestin.

Ils subissent également des actions chimiques par la présence de sels et d‘enzymes.

Différents facteurs propres à la physiologie humaine peuvent influencer la digestion des

aliments : le pH dans le tractus, la vidange gastrique, la durée de la digestion, le taux de

sécrétion des enzymes, la composition de la flore microbienne, etc..

Page 56: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

34

Figure 1.10. Anatomie du système digestif (Widmaier et al., 2011).

Les sections 1.4.1. et 1.4.2 présentent les principales caractéristiques mécaniques,

sécrétrices et enzymatiques des différentes étapes de digestion.

1.4.1 Les caractéristiques mécaniques et sécrétrices de la digestion gastro-intestinale

1.4.1.1 Les caractéristiques de la digestion buccale

Le tractus GI commence au niveau de la bouche avec l‘action mécanique de la mastication

qui réduit la taille des aliments en petites particules qui peuvent être dégluties. Cette étape

permet donc le bris de la structure alimentaire (Agrawal et al., 1997) et augmente les

Page 57: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

35

chances de solubilisation des ingrédients, et ainsi la bioaccessibilité des nutriments (Sanz et

al., 2007).

La salive est sécrétée par trois paires de glandes localisées dans la tête. La salive est

composée de 99 % d‘eau et de 1 % de substances inorganiques (sels minéraux) et

organiques, dont le mucus qui est composé de glycoprotéines. Ce mucus enveloppe le bol

alimentaire et permet de dissoudre, humecter et lubrifier les particules de nourriture avant la

déglutition. Une enzyme est présente dans la salive, l‘α-amylase, qui digère l‘amidon

(Widmaier et al., 2011). La dissolution des molécules des aliments par la salive permet

aussi de percevoir le goût des aliments. La salive a aussi un rôle antibactérien par la

présence du lysozyme qui attaque les parois bactériennes.

Après la bouche, l‘aliment passe dans le pharynx et l‘œsophage qui ne contribuent pas à la

digestion, mais qui assurent le passage du matériel ingéré à l‘estomac. Les muscles de ces

segments du tractus assurent la déglutition.

1.4.1.2 Les caractéristiques de la digestion gastrique

La digestion gastrique a lieu dans l‘estomac (50 mL vide, jusqu‘à 4 L plein) dont la

fonction est de stocker, dissoudre et digérer partiellement les particules alimentaires et de

réguler la vidange gastrique. Lorsqu‘il est vide, l‘estomac effectue des mouvements de

brassage avec des ondes péristaltiques du haut vers le bas de l‘organe et son pH moyen est

de 1.5 (Hoebler et al., 2002). L‘arrivée du bol alimentaire arrête ces mouvements afin que

le bol se dépose en couches. Cet arrêt est de 30 – 60 min pour un repas complet. Par la

suite, les ondes reprennent dans le but de mélanger le bol alimentaire aux enzymes et autres

constituants du suc gastrique et ce, jusqu‘à ce que le contenu soit à un pH de 2 - 3 (Armand

et al., 1994; Hoebler et al., 2002), que les particules soient inférieures à 2 mm, et que les

gouttelettes lipidiques des émulsions soient inférieures à 100 µm (Mourot et al., 1988;

Armand et al., 1994).

Le phénomène par lequel le contenu de l‘estomac atteint le petit intestin est appelé la

vidange gastrique. Elle contrôle la vitesse d‘apparition des nutriments dans le sang et en

Page 58: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

36

particulier celle des AA libres (Gaudichon et al., 1994; Mahe et al., 1996). Cette vidange

est dépendante de la nature des nutriments. Par exemple, les caséines qui coagulent dans

l‘estomac auront une vidange gastrique plus lente comparé aux protéines du lactosérum qui

sont solubles (Boirie et al., 1997).

Tout au long de la paroi stomacale se trouvent des glandes qui sécrètent de l‘acide

chlorhydrique afin de réguler le pH du contenu stomacal. Le pH acide est important

puisqu‘il aide à la dissolution des particules alimentaires (Widmaier et al., 2011) et altère

l‘ionisation des molécules, en particulier celle des protéines. L‘acidité dissocie le réseau

protéique des aliments qui constitue souvent le réseau structural de l‘aliment. L‘acidité

inhibe aussi l‘α-amylase qui avait été sécrétée dans la bouche et a un rôle antibactérien

contre certaines bactéries apportées avec l‘alimentation.

Le mucus sécrété par les cellules à mucus (un type de cellules épithéliales gastriques) est

une substance visqueuse faite de mucines (glycoprotéine), de globules blancs, d‘eau et de

débris cellulaires. Le mucus recouvre la muqueuse épithéliale gastrique et la protège

physiquement et chimiquement contre l‘acidité et les enzymes gastriques.

Tout au long de la paroi stomacale, des glandes sécrètent aussi des pepsinogènes qui sont

convertis dans la lumière de l‘estomac en pepsine (unique protéase stomacale) sous l‘action

de l‘acide. Ces glandes sécrètent aussi la lipase gastrique, laquelle est active en milieu

acide. Les enzymes stomacales sont spécifiques aux nutriments et aux liaisons chimiques

(détaillé à la section 1.4.2). La présence des enzymes peut moduler la digestion des

nutriments dont elles ne sont pas spécifiques. Par exemple, des isoflavones incorporées

dans des globules de gras laitiers avant la fabrication de crèmes seraient moins

bioaccessibles en présence de pepsine (protéase) que sans pepsine (Sanz and Luyten, 2007).

Les pepsines coaguleraient et affecteraient les protéines présentes autour des globules de

gras, lesquels seraient alors déstabilisés et coaguleraient par la suite avec la protéase ; les

isoflavones deviendraient alors inaccessibles (Sanz and Luyten, 2007). Aussi, certaines

isoflavones solubilisées dans le milieu digestif avant la coagulation des pepsines pourraient

coaguler avec les protéases (Sanz and Luyten, 2007).

Page 59: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

37

En fin de digestion gastrique, un chyme est obtenu. Le chyme contient des fragments

moléculaires de protéines et d‘amidon (seul PS hydrolysable lors de la digestion gastrique),

des gouttelettes lipidiques, des sels et de l‘eau, ainsi que les autres molécules ingérées avec

les aliments. Seules les molécules d‘eau peuvent traverser l‘épithélium gastrique.

1.4.1.3 Les caractéristiques de la digestion intestinale

Le petit intestin est un tube de 2.4 cm de diamètre et de 3 m de long, allant de l‘estomac au

gros intestin. Le petit intestin se divise en trois parties : le duodénum (le plus court

fragment), le jéjunum et l‘iléum (le plus long fragment). Deux organes majeurs, le pancréas

et le foie, sécrètent des substances qui circulent jusqu‘au duodénum.

Le pancréas est une glande ayant deux fonctions, endocrine et exocrine. Seulement la

fonction exocrine est directement impliquée dans le tractus GI. Le pancréas sécrète les

enzymes digestives et un fluide riche en carbonate (HCO3-). Les enzymes hydrolytiques du

petit intestin coupent les molécules glucidiques, lipidiques et protéiques intactes ou

partiellement digérées dans l‘estomac en monosaccharides, acides gras et peptides et/ou

acides aminés, respectivement (Widmaier et al., 2011). Le fluide permet de neutraliser le

chyme acide venant de l‘estomac, car celui-ci inactiverait la sécrétion d‘enzymes dans le

petit intestin. Le pH de l‘intestin vide est de 8.

Le foie a une variété de fonctions (nommées fonctions hépatiques) telles que des fonctions

endocrines, exocrines, métaboliques (voies glucidique, protéique, lipidique), etc. Au niveau

digestif, la fonction exocrine principale du foie est la sécrétion de bile. La bile contient du

HCO3-, du cholestérol, des phospholipides, des déchets organiques et des traces de métaux,

de même que des sels biliaires dont le rôle est très important dans la digestion lipidique

(Sanz et al., 2007; Sanz and Luyten, 2007). Les sels biliaires solubilisent les diètes

lipidiques et ainsi augmentent le taux de digestion et d‘absorption des lipides. Walsh et al.

(2003) ont montré que la micellarisation d‘isoflavonoides par les sels biliaires est requise

pour une bioaccessibilité optimale.

Page 60: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

38

Tout au long du petit intestin, le bol alimentaire (chyme digéré dans l‘intestin) avance grâce

à la contraction des muscles lisses de la paroi intestinale. Ces derniers permettent le

mélange du contenu de la lumière intestinale avec les différentes sécrétions, l‘avancée du

contenu de la lumière à la surface épithéliale où l‘absorption a lieu, et l‘avancée du bol

alimentaire jusqu‘au gros intestin.

En plus des actions mécaniques, l‘action des enzymes digestives sur la matrice alimentaire

est primordiale pour rendre les nutriments bioaccessibles et biodisponibles.

1.4.2 La digestion enzymatique des nutriments essentiels

1.4.2.1 La digestion enzymatique des glucides

Lors d‘une diète équilibrée, deux tiers des glucides de l‘aliment proviennent des PS

végétaux tels que l‘amidon et la cellulose, le tiers restant représente l‘apport en saccharose

et lactose (disaccharides). Seul l‘amidon est hydrolysable avant le gros intestin. Les fibres,

cellulose et PS végétaux non digestibles dans le petit intestin, se retrouvent dans le côlon où

ils pourront être partiellement ou totalement hydrolysés par des bactéries possédant les

enzymes nécessaires (comme les cellulases pour hydrolyser la cellulose) (Grabitske and

Slavin, 2008).

L‘hydrolyse de l‘amidon débute dès l‘étape buccale avec l‘α-amylase salivaire et continue

dans la partie supérieure de l‘estomac. Les amylases hydrolysent les liaisons α (1 - 4) des

amyloses et amylopectines. L‘hydrolyse de l‘amidon s‘achève dans l‘intestin grêle avec

l‘amylase pancréatique. Les produits des amylases sont le maltose (disaccharide) et des

oligosaccharides composés de molécules de glucose et fructose. Ces courtes chaînes

glucidiques et tous les disaccharides présents sont scindés en monosaccharides par des

enzymes (lactase, maltase, etc.) localisées sur les bordures des cellules épithéliales de

l‘intestin.

L‘hydrolyse des PS autres que l‘amidon conduira à la production de monosaccharides

transformés par les bactéries coliques en acides gras volatils à chaîne courte, source

énergétique indispensable à l‘étape digestive dans le côlon. Cette étape comprend le

Page 61: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

39

mélange du contenu digestif pour favoriser le processus de digestion colique et l‘absorption

du sodium et de l‘eau, l‘activité propulsive assurant le transit du contenu et le stockage

temporaire des fèces.

1.4.2.2 La digestion enzymatique des lipides

L‘hydrolyse des lipides débute dans l‘estomac. Les lipides des aliments, sous forme de

globules de gras, sont insolubles dans l‘eau. Les globules s‘agrègent pour former des

gouttelettes dans la partie supérieure de l‘estomac et la lipase gastrique peut hydrolyser les

triglycérides à chaînes courtes. La digestion gastrique des lipides est faible (10 – 30 % de la

lipolyse digestive totale). La majorité de la lipolyse a lieu dans l‘intestin grêle par les

lipases pancréatiques. À ce niveau, la désagrégation mécanique des globules de gras et la

présence des sels biliaires et d‘agents émulsifiants, qui empêchent la réagrégation des

gouttelettes, permettent l‘émulsification des graisses et leur digestion. Les lipases

pancréatiques hydrolysent les liaisons esters en positions 1 et 3 des glycérols des

triglycérides à chaîne longue (Widmaier et al., 2011). La lipase, hydrosoluble, a une action

uniquement en surface des gouttelettes ; une colipase aide son adhésion aux gouttelettes

émulsionnées. Les acides gras et les monoacylglycérols obtenus se complexent au

cholestérol et aux vitamines liposolubles pour former des micelles avant leur absorption.

D‘autres lipases sont présentes dans l‘intestin, notamment des phospholipases qui

hydrolysent les phospholipides et des estérases, lesquelles digèrent les esters de cholestérol

alimentaire en cholestérol libre et acides gras libres.

1.4.2.3 La digestion enzymatique des protéines

Les protéines sont scindées en peptides et AA pendant leur passage dans le tractus GI et ce,

quelque soit leur source. L‘hydrolyse des protéines commence dans l‘estomac avec la

pepsine qui coupe les liens peptidiques précédant les AA aromatiques Tyr, Trp et Phe. Au

niveau de l‘intestin, il existe trois endopeptidases. La trypsine coupe les liens peptidiques

qui se trouvent à l‘extrémité COOH (C Terminal = Ct) des AA Lys et Arg, la

chymotrypsine coupe les liens en Ct des AA aromatiques et des Leu et Met, et l‘élastase

scinde l‘élastine et les petits AA hydrophobes en Ct (Ala et Val) et la Gly. Une fois les

protéines scindées en peptides, les carboxypeptidases et les aminopeptidases pancréatiques

Page 62: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

40

libèrent les AA des extrémités carboxyles et amines des chaînes peptidiques,

respectivement.

Une fois libérés, les nutriments doivent être absorbés au niveau de l‘épithélium intestinal

pour être biodisponibles. La biodisponiblité représente le résultat final de l‘absorption, de la

distribution et de la conversion métabolique des composés bioactifs dans le corps et leur

élimination via l‘urine et les fécès.

1.4.3 L’absorption des produits de digestion des nutriments essentiels

Les produits de digestion sont absorbés le long des cellules de l‘épithélium intestinal et

entrent dans le sang ou la lymphe. La plupart des chymes entrant dans l‘intestin sont

absorbés dans le premier quart du petit intestin, soit le duodénum et le jéjunum. Avec la

grande capacité d‘absorption du petit intestin, seule une faible partie de l‘eau, des sels et du

matériel non digéré passe dans le gros intestin. La plupart des ions sont absorbés par des

transports actifs et l‘eau diffuse passivement selon les gradients osmotiques. Les

monosaccharides, les acides gras et les AA gagnent le sang par différents types de

transporteurs.

1.4.3.1 L’absorption des monosaccharides

Les monosaccharides libérés dans l‘intestin grêle atteignent le sang par deux voies de

transport successives. Leur entrée dans les cellules épithéliales se fait par transport

spécifique (transporteurs SGLT) selon la nature du sucre. Par exemple, SGLT-1 est le

transporteur du glucose, alors que SGLT-2 est le transporteur du galactose. Ce transport est

actif secondaire (couplée à un transport de Na+). Ensuite, la sortie des cellules épithéliales

pour entrer dans la circulation sanguine se fait par diffusion facilitée (transporteur GLUT).

La majorité des glucides est digérée et absorbée dans les premiers 20 % de l‘intestin grêle

(duodénum et jéjunum). Les autres glucides sont digérés dans le gros intestin par les

bactéries coliques comme mentionné dans la section 1.4.2.1.

Page 63: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

41

1.4.3.2 L’absorption des acides gras

Les produits de la digestion des lipides (acides gras, monoglycérides, cholestérol, etc.) sous

forme de micelles sont en équilibre avec les mêmes produits de digestion sous forme libre

dans la lumière intestinale. Les molécules libres sont absorbées par diffusion au niveau du

jéjunum. Lors de leur transport dans les cellules épithéliales, il y a reformation des

triglycérides et les micelles reviennent dans la lumière intestinale. Ces micelles se

complexent avec d‘autres produits de digestion libres qui seront absorbés par diffusion, ou

bien ces micelles sont absorbées dans l‘iléum pour subir un recyclage entéro-hépatique.

1.4.3.3 L’absorption des tri/di-peptides et des acides aminés

Les produits de digestion des protéines sont constitués d‘environ deux tiers de tri/di-

peptides et un tiers d‘AA libres (Adibi and Mercer, 1973). Les peptides de deux ou trois

AA traversent la membrane des cellules épithéliales par un transport actif secondaire couplé

au gradient d‘ions hydrogène. Ce transport actif requière de l‘énergie (ATP = adénosine

triphosphate). Une fois dans la cellule épithéliale, ces courts peptides sont hydrolysés en

AA par des tri- et di-peptidases. Le passage des AA de la lumière intestinale aux cellules

épithéliales se fait par transport actif secondaire couplé au Na+ dans le duodénum. Ensuite

les AA sortent des cellules épithéliales et gagnent la circulation sanguine par un transport

actif. L‘énergie nécessaire est fournie par des pompes Na+/K

+AT-ase. Il existe plusieurs

transporteurs aux spécificités différentes pour les 20 types d‘AA (Widmaier et al., 2011).

1.4.4 L’importance de l’étude de la digestion protéique

Les AA sont importants pour le métabolisme humain car ils servent à la synthèse de

diverses molécules en plus des protéines. Ils servent, par exemple, à la production d‘énergie

sous forme d‘ATP. Les AA contiennent des groupements amide, qui une fois éliminés,

seront métabolisés en composés intermédiaires entrant dans la voie glycolytique ou dans le

cycle de Krebs, deux voies métaboliques (directe ou indirecte) produisant l‘énergie

cellulaire (Widmaier et al., 2011).

Les AA sont en continuel « turn-over » et ainsi, ils sont nécessaires à la synthèse des

protéines corporelles et la synthèse de dérivés d‘AA et constituent une source de substrats

Page 64: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

42

pour la conversion en glucides et lipides. L‘alimentation peut fournir les 20 AA principaux

dont 11 sont aussi synthétisés par l‘organisme à partir des groupements amine apportés par

les AA de l‘alimentation. Les 9 AA non synthétisés par l‘organisme sont dits essentiels et

doivent provenir de l‘alimentation. La teneur en protéines d‘une diète est corrélée

positivement au niveau d‘activité des voies métaboliques impliquant des molécules azotées

dans le tractus digestif et dans le reste du corps. Cependant, un taux excessif limite

potentiellement l‘absorption intestinale et réduit ainsi le pourcentage d‘absorption des

peptides et des AA (Ten Have et al., 2007).

La composition des aliments influence les flux endogènes des nutriments. Moughan et al.

(2005) ont observé chez des hommes qu‘une diète contenant des peptides de caséines

augmentait les flux endogènes des AA présents dans l‘iléum et entrant dans le côlon (vs

une diète sans protéines). Ces flux d‘AA viendraient de la sécrétion endogène d‘AA suite à

la présence des peptides dans l‘intestin et ces AA ne seront pas utilisés par l‘organisme

(Moughan et al., 2005). La nature de la protéine influence aussi les mécanismes de

sécrétion des fluides de digestion. Il a été démontré que la perfusion d‘un hydrolysat d‘α-La

stimulait la décharge de mucine dans des jéjunum de rats, alors que la perfusion d‘un

hydrolysat d‘albumine d‘œuf n‘avait pas d‘effet significatif sur cette sécrétion (Claustre et

al., 2002). La nature de la protéine module aussi le taux d‘absorption des AA qui la

composent (Boirie, 2004; Ten Have et al., 2007). Il est connu que les protéines animales et

végétales n‘ont pas la même biodisponibilité. En effet, il a été démontré que des caséines

avaient une absorption gastro-intestinale 10 – 15 % plus importante que des protéines de

soya chez l‘humain (Baglieri et al., 1995). Les différentes protéines animales ne donnent

pas la même biodisponibilité de leurs AA non plus. Par exemple, il a été démontré que les

protéines du blanc d‘œuf avaient un taux d‘AA totaux postprandial 50 % plus bas que celui

obtenu suivant la consommation de protéines de fromage cottage (Nuttall and Gannon,

1990).

L‘absorption des AA peut modifier les réponses postprandiales. Nilsson et al. (2004) ont

montré que les consommations de protéines de lactosérum et de lait reconstitué donnaient

un indice glycémique moins important que celui du pain (teneurs glucidiques équivalentes)

Page 65: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

43

(Nilsson et al., 2004). Les deux produits laitiers n‘ont pas eu la même réponse

insulinémique : les protéines de lactosérum ont augmenté significativement l‘aire sous la

courbe (0 – 90 min) de l‘insuline comparée au lait en poudre (teneurs glucidiques et

protéiques équivalentes) (Nilsson et al., 2004).

La biodisponibilité des nutriments dépend de leur bioaccessibilité lorsque la matrice

alimentaire est digérée dans le tractus GI. Ainsi, il est important d‘analyser la

bioaccessibilité des nutriments de la matrice alimentaire dans le milieu digestif (in vitro)

pour mieux comprendre la biodisponibilité (in vivo) qui en résulte (Hedrén et al., 2002).

Les études de bioaccessibilité préliminaires à celles de biodisponibilité permettent de mieux

cibler ces dernières qui sont des études coûteuses.

1.4.5 L’impact de la microstructure de l’aliment et de la matrice alimentaire sur la

bioaccessibilité et la biodisponibilité des nutriments

La microstructure d‘un aliment est définie par l‘arrangement spatial des moléculesle

constituant et leur interaction à une échelle inférieure à 100 µm (Parada and Aguilera,

2007). La microstructure définit la matrice de l‘aliment ((> 1mm) qui est d‘origine

cellulaire (cellules de plantes par exemple) ou bien résulte d‘un processus de fabrication,

artisanal ou industriel.

1.4.5.1 L’impact de la microstructure de l’aliment

La plupart des études sur l‘effet de la microstructure sur la biodisponibilité ont été réalisées

sur des fruits et légumes et ont montré que la biodisponibilité de plusieurs de leurs

composés d‘intérêt nutritionnel est limitée par leur structure et surtout par leur interaction

avec d‘autres nutriments. Par exemple, les xanthophylles et les folates se lient

respectivement avec les lipides et les protéines diminuant leur biodisponiblité (Parada and

Aguilera, 2007; Sanz and Luyten, 2007).

D‘autres études comparant plusieurs types de diètes ont montré l‘effet de la composition en

nutriments sur la biodisponibilité des nutriments présents dans les diètes. Par exemple,

l‘addition de glucides dans une diète protéique stimulerait la digestion protéique et la

Page 66: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

44

rétention intestinale de l‘azote et ainsi limiterait les pertes azotées sous forme

d‘urée (Deutz et al., 1995). De plus, la complexation irréversible de certaines protéines

avec les glucides, lors de réactions de Maillard, rend la Lys inaccessible pour l‘organisme

(Lundin et al., 2008).

Les fibres alimentaires peuvent altérer la digestion et l‘absorption des lipides émulsionnés

par interaction directe avec les lipases et/ou co-lipases, réduisant ainsi leur activité

enzymatique, ou en formant une couche protectrice autour des globules de gras

(McClements et al., 2009). Ou et al. (2001) ont montré in vitro que des fibres solubles et

insolubles peuvent adsorber le glucose en solution lorsqu‘il est à une concentration

supérieure à 0.5 mmole/L, et ainsi pourrait expliquer l‘action des fibres sur l‘absorption du

glucose sanguin in vivo.

Il a aussi été montré que des molécules liposolubles (vitamine D et isoflavones) ont une

absorption positivement corrélée à la présence de lipides dans l‘aliment (Borel, 2003; Sanz

and Luyten, 2006).

L‘ensemble des nutriments forme la microstructure de l‘aliment et définissent ainsi la

matrice alimentaire dont la digestion peut dépendre de ses caractéristiques macroscopiques.

1.4.5.2 L’impact de la matrice alimentaire

À l‘échelle macroscopique, il est connu que les aliments liquides sont généralement digérés

plus rapidement que les aliments solides. Ces derniers ont une digestion en deux étapes

(désintégration et dissolution), contrairement aux liquides qui ne subissent que l‘étape de

dissolution (Kong and Singh, 2008a). Oka et al. (2003) ont montré chez le rat que deux

diètes de même composition nutritionnelle, de même forme et de même taille, l‘une diète

standard et l‘autre molle (standard avec de l‘air), données à des rats, n‘ont pas le même

effet postprandial. En effet, la diminution d‘activité des muscles buccaux avec la diète

molle entrainerait une baisse d‘énergie postprandiale (mesurée par la température du corps)

et augmenterait la mise en réserve des lipides (Oka et al., 2003).

Page 67: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

45

La viscosité du bol alimentaire aurait aussi un impact sur sa digestion. Par exemple, l‘ajout

d‘alginate à certains aliments liquides entraînerait la formation d‘une structure gélifiée au

contact du milieu acide de l‘estomac et ralentirait la vidange gastrique. Ce ralentissement

varierait selon le type d‘alginate utilisé (Norton et al., 2006). D‘autres PS, dont des fibres

solubles et insolubles, forment un gel qui emprisonne les nutriments et prolongeraient aussi

le temps de la vidange gastrique du gel, puis retarderaient l‘apparition des nutriments dans

la lumière intestinale et ainsi, retarderaient leur absorption (Howarth et al., 2001). La

digestion de glucides peut être retardée, diminuant alors les niveaux de glucose sanguin.

Dans les modèles de digestion in vitro, il a été démontré que des fibres ralentissaient

également la digestion des caséines et de la β-Lg (Acton et al., 1982; Mouecoucou et al.,

1993; Mouecoucou et al., 2003). In vitro et in vivo, des auteurs ont montré que

l‘augmentation de la viscosité de la solution aqueuse de fibres peut réduire la coalescence

des gouttelettes lipidiques dans l‘estomac et dans le petit intestin ou ralentir le transport des

molécules susceptibles de se fixer aux surfaces des gouttelettes lipidiques, comme les

lipases (Pasquier et al., 1996; McClements et al., 2009). Cependant, toutes les fibres n‘ont

pas le même effet. Par exemple, il a été démontré que des pectines HM induisaient des

baisses plus importantes de la concentration en lipides sanguins que le β-glucan (Sanchez et

al., 2008).

Des aliments contenant les mêmes types de nutriments (protéines laitières par exemple)

issus de procédés de fabrication différents peuvent ne pas donner les mêmes

caractéristiques de digestion (nature des produits de digestion, vitesse de digestion, etc).

1.4.6 L’impact de la structure physico-chimique des nutriments et des procédés

technologiques lors du processus de fabrication des aliments sur la

bioaccessibilité et la biodisponibilité des nutriments

1.4.6.1 L’impact de la structure physico-chimique des nutriments

La structure de chaque nutriment dans l‘aliment peut influencer leur bioaccessibilité

comme par exemple l‘état physique des lipides, leur organisation dans l‘émulsion

(composition interfaciale des gouttelettes, etc), etc. Laforme cristalline des lipides entraine

une hydrolyse lipidique plus lente qu‘avec des lipides sous forme liquide (McClements et

Page 68: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

46

al., 2009). En plus de la forme physique des lipides, la composition interfaciale des

gouttelettes lipidiques d‘émulsions est primordiale pour la bioaccessibilité des acides gras,

car elle affecte le taux de digestion des lipides par modulation de l‘adsorption des lipases

gastriques ou pancréatiques, colipases, phospholipides et sels biliaires (McClements et al.,

2009). Malgré l‘importante surface des gouttelettes d‘émulsions de petits diamètres,

l‘hydrolyse des lipides en présence de caséines serait ralentie car les caséines formeraient

un gel avec les gouttelettes finement dispersées (Michalski et al., 2006).

Au niveau des protéines, la majorité de la documentation sur l‘impact de leur structure

physico-chimique sur la digestion porte sur la précipitation des caséines au pH acide de

l‘estomac, et leur nomination de « protéines lentes » comparativement aux protéines du

lactosérum (« protéines rapides ») qui sont solubles (Mahe et al., 1996; Boirie, 2004). Le

brevet « Matière protéique à digestion ralentie et son utilisation » (Ballevre et al., 2001) est

un exemple d‘utilisation d‘une matière protéique dont la vitesse de digestion a été diminuée

pour la préparation d‘une composition permettant de moduler le taux plasmatique

postprandial en AA. Cette matière contient des protéines gélifiées microparticulées,

pouvant être des hydrolysats de caséines (casomorphines) associées à des PS (Ballevre et

al., 2001).

1.4.6.2 L’impact des procédés technologiques

Les processus subis par les lipides (barattage, émulsification, homogénéisation) peuvent

modifier leur digestion (Lai et al., 1995). L‘homogénéisation cause de profonds

changements de la structure physique des lipides du lait lors de la diminution de la taille

des globules de gras (McClements et al., 2009). Michalski (2007) a cité les travaux de

Sieber et al. (1997) qui ont montré que le gras de lait homogénéisé est plus facilement

digestible que le gras de lait non traité chez des patients souffrant de maladies digestives.

Plusieurs étapes des procédés laitiers peuvent influencer la digestion des protéines. Les

traitements de haute pression causent un déploiement des protéines et l‘exposition des sites

actifs pour les protéases, augmentant ainsi les taux de protéolyse (Lundin et al., 2008). La

dénaturation thermique de la β-Lg favorise son déploiement et augmente ainsi sa

Page 69: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

47

susceptibilité à la protéolyse pepsique (Mullally et al., 1998). Cependant, des traitements

thermiques sévères favorisent l‘agrégation de la β-Lg et réduisent sa digestibilité

(Carbonaro et al., 1998). La β-Lg peutt aussi s‘associer à la caséine κ lors d‘un chauffage

par un pont disulfure. Dupont et al. (2010a) ont montré avec un modèle de digestion

infantile in vitro que le chauffage des caséines ne fait pas disparaitre leur immunoréactivité

lors de leur digestion GI, signifiant que des zones allergènes de la protéine sont résistantes

à l‘hydrolyse des différentes protéases digestives dans les conditions du modèle. Le même

système de digestion infantile a permis de montrer, par migration électrophorétique sur

gels, une plus faible résistance à l‘hydrolyse pour des protéines d‘un lait stérilisé comparé à

celles d‘un lait non traité thermiquement, d‘un lait pasteurisé et d‘un yogourt fait à partir de

lait pasteurisé (Dupont et al., 2010b). Lacroix et al. (2008) ont montré que l‘utilisation

métabolique postprandiale de l‘N protéique d‘un lait traité à ultra haute température (UHT)

est plus importante que celle de l‘N de protéines d‘un lait pasteurisé. Ce résultat serait

expliqué par la vitesse de digestion protéique plus rapide suivant l‘ingestion du lait UHT

(Lacroix et al., 2008).

La succession d‘unités de production dans un procédé de fabrication peut aussi influencer

la digestion des protéines laitières. Par exemple, dans l‘estomac, les caséines d‘un lait

pasteurisé non homogénéisé coaguleraient et seraient digérées moins vite que celles d‘un

lait stérilisé et homogénéisé (Buchheim, 1984).

La digestion des aliments est fonction de la matrice alimentaire et de sa microstructure.

Ainsi, la digestion d‘un aliment dépend des nutriments qui le composent et de leurs

interactions, et est fonction du processus de fabrication dont l‘aliment est issu. La digestion

in vitro des aliments doit être évaluée avec des modèles de digestion performants afin de

définir la bioaccessibilité et la biodisponibilité de ses nutriments.

1.4.7 La digestion in vitro des protéines

Comme il est difficile d‘entreprendre des études de la digestion GI chez l‘humain (coût,

durée, étapes invasives), les modèles de digestion in vitro ont été très utilisés pour étudier

les systèmes de délivrance des molécules bioactives protégées par encapsulation

Page 70: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

48

(McClements et al., 2009). Le largage des nutriments de la matrice alimentaire est de plus

en plus évalué en utilisant des systèmes de digestion in vitro qui permettent de cribler les

effets de la matrice alimentaire sur la digestion de ses nutriments ou autres molécules la

composant (Hur et al., 2010). La bioaccessibilité de mycotoxines d‘aliments solides

(Versantvoort et al., 2005), le transport de minéraux comme le fer (Bering et al., 2006), la

minéralisation de caroténoïdes (Garrett et al., 1999; Huo et al., 2007), la digestibilité

d‘amidons (Wolf et al., 1999) ou du lait (Almaas et al., 2006), ou encore le profil

peptidique de digestats de protéines de viande (Gatellier and Santé-Lhoutellier, 2009) et de

la β-Lg (Moreno et al., 2008) ont été évalués dans différentes études in vitro. Les

conditions de digestion adoptées diffèrent suivant la nature de la matrice alimentaire, le

composé de l‘aliment qui est analysé et le niveau de sophistication du modèle (Hur et al.,

2010), le but de ces modèles étant de mimer les conditions physiologiques humaines.

La présence de protéases est essentielle à la digestion des protéines. Au niveau gastrique, la

pepsine est indispensable pour débuter la protéolyse digestive. Au niveau duodénal, le trio

enzymatique trypsine, chymotrypsine, peptidases augmenterait la protéolyse de 39 à 66 %

par rapport à une digestion avec le duo enzymatique trypsine, chymotrypsine (Abdel-Aal

and Rabalski, 2008). La présence du trio permettrait d‘être plus proche des conditions in

vivo. La présence d‘autres enzymes telles que les amylases et les lipases permet

d‘hydrolyser les autres nutriments de la matrice, amidon et lipides respectivement. Par ces

hydrolyses, la matrice serait plus dégradée et dans un état proche de celui qui serait obtenu

en conditions in vivo.

Les formulations des solutions digestives sont aussi importantes. Les sels entrent en jeu sur

la valeur de pH des solutions, mais aussi dans les interactions avec les nutriments. Les sels

peuvent déstabiliser une matrice alimentaire et aider à sa digestion. Les jus gastriques

peuvent être issus de prélèvements chez l‘humain comme ceux utilisés lors de la digestion

de laits bovin et caprin (Almaas et al., 2006) ou lors de la digestion de lait maternel dans un

modèle de digestion infantile (Chatterton et al., 2004). Certains modèles utilisent des

solutions digestives de composition chimique simple comme des jus gastriques fait de

pepsine dans une solution d‘HCl (Parrot et al., 2003), alors que d‘autres solutions sont de

Page 71: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

49

composition complexe par la présence de plusieurs sels (Oomen et al., 2003; Versantvoort

et al., 2005; Dupont et al., 2010a) et des protéines autres que les enzymes digestives comme

la mucine (glycoprotéine) (Versantvoort et al., 2005; Kong and Singh, 2008b). Plus le

milieu de digestion est complexe, plus il est proche des conditions in vivo.

Kong and Singh (2008b) ont développé un modèle, adapté d‘un modèle utilisé en

pharmacie, afin d‘étudier la désintégration d‘aliments solides en conditions gastriques. Les

aliments, de taille représentative de la fin de la digestion buccale, sont placés sur un support

dans un cylindre de verre équipé d‘un analyseur de texture et rempli de la solution

gastrique. La rotation permet la destruction mécanique par des forces de friction, et les

matrices sont en contact avec la pepsine durant 2 h. Afin de mimer les temps de résidence

dans l‘estomac et dans le petit intestin observés pour différents aliments, les durées des

phases gastrique et intestinale peuvent varier selon la matrice alimentaire (Hur et al., 2010).

Par exemple, Parrot et al. (2003) ont mis au point un système de digestion GI pour évaluer

la digestion protéique d‘extraits solubles d‘un fromage Emmental avec une digestion

gastrique de 30 min, suivie d‘une digestion intestinale de 4 h en présence de trypsine et

pancréatine; la digestion a été réalisée dans des erlenmeyers sous agitation. La

bioaccessibilité de composés phénoliques, de glucosinolates et de vitamine C contenus dans

des brocolis, de même que la bioaccessibilité de flavones contenus dans un jus d‘orange ont

été mesurées après 2 h de digestion gastrique en présence de pepsine et 2 h de digestion

intestinale en présence de pancréatine et sels biliaires dans des tubes (Gil-Izquierdo et al.,

2003; Vallejo et al., 2003).

La bioaccessibilité de nutriments de matrices alimentaires complexes est souvent évaluée

dans des modèles de digestion très proches des conditions physiologiques par la

composition des sucs, mais aussi par les différentes étapes digestives du modèle (Cabañero

et al., 2004; Versantvoort et al., 2005). Cabañero et al. (2004) ont étudié la bioaccessibilité

du sélénium dans des poissons avec un modèle mimant la digestion de la bouche à

l‘intestin. Le modèle développé par Versantvoort et al. (2004), adapté de celui d‘Oomen et

al. (2003), a permis d‘étudier la bioaccessibilité de mycotoxines dans des arachides

(Versantvoort et al., 2005) et compte également les trois étapes de digestion GI (buccale,

Page 72: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

50

gastrique, duodénale). Ces trois étapes sont essentielles pour l‘étude de la digestion de

protéines présentes dans une matrice alimentaire afin de se rapprocher des conditions

physiologiques humaines. Le modèle de Versantvoort et al. (2004) est aussi intéressant par

les solutions de digestion employées qui contiennent différents sels (minéraux et biliaires)

et toutes les enzymes digestives, conditions se rapprochant également des conditions

physiologiques. Ce modèle de digestion a été utilisé récemment pour la digestion d‘un lait

et a permis de suivre l‘apparition des peptides et des AA libres (Kopf-Bolanz et al., 2012).

La biodisponibilité des nutriments est étudiée pour évaluer l‘impact de son ingestion, en

solution ou dans un aliment, sur l‘organisme. Par exemple, il a été suggéré par plusieurs

auteurs que le lait et les produits laitiers aient des impacts nutritionnels et métaboliques

uniques par l‘influence de leur structure sur la digestion et l‘absorption de leurs nutriments

tels que les AA (Savoie et al., 1989; Hall et al., 2003; Nilsson et al., 2004; Nilsson et al.,

2007; Argov et al., 2008; Lacroix et al., 2008). L‘impact métabolique de l‘ingestion de

nutriments en solution ou dans des matrices alimentaires sera décrit dans les sections

suivantes.

1.5 Les réponses métaboliques suite à la digestion gastro-intestinale

Lorsque les nutriments ingérés gagnent le sang à partir du tractus GI, on parle d‘état

absorptif, suivi de l‘état post-absorptif pendant lequel le tractus GI est vide de nutriments et

l‘énergie vient alors de réserves corporelles. Lors de l‘état absorptif, le glucose sanguin

augmente, ce qui permet de définir la glycémie postprandiale. Deux hormones

pancréatiques, l‘insuline et le glucagon, régissent la transition entre la phase d‘absorption

alimentaire et le jeûne, et vice-versa. La glycémie et les sécrétions d‘insuline, de C-peptide

et de glucagon seront détaillées dans les sections suivantes.

1.5.1 La réponse glycémique

La glycémie est définie comme la concentration de glucose dans le plasma sanguin. À la

suite de l‘ingestion d‘un aliment, cette concentration augmente par rapport à la valeur à

jeun. En 1981, Jenkis et al. ont défini le concept d‘indice glycémique qui quantifie la

réponse glycémique aux glucides suite à la consommation de divers aliments. Cet indice est

Page 73: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

51

le pourcentage de l‘aire sous la courbe de réponse de la concentration plasmatique de

glucose par rapport à l‘aire sous la courbe de réponse d‘un aliment de référence, le plus

souvent le glucose dont l‘indice est 100 %. Jenkins et al. (1981) ont montré que les légumes

frais donnent l‘indice le plus fort (70 %) et les légumes déshydratés l‘indice le plus faible

(31 %). Les céréales et les produits laitiers ont des indices intermédiaires de 60 % et 35 %,

respectivement (Jenkins et al., 1981). Les produits d‘une même classe peuvent avoir des

indices glycémiques différents. Par exemple, une poudre de lait réhydratée et des protéines

de lactosérum ont un indice glycémique 62 % et 57 % plus bas que celui de pain blanc,

respectivement (Nilsson et al., 2004).

De nombreuses études portant sur des maladies chroniques tels que le diabète de type-2

prennent en compte cet indice (Barclay et al., 2008), car les glucides sont la classe de

nutriment affectant le plus la sécrétion d‘insuline (développée dans la section 1.5.2) et la

glycémie postprandiale (Järvi et al., 1999; Brand-Miller, 2004). Des diètes de faible indice

glycémique sont associées à une diminution du risque de diabètes et de cancers (Salmerón

et al., 1997a; Salmerón et al., 1997b; Barclay et al., 2008). Il a été montré que la

consommation d‘une diète ad libitum de faible indice glycémique, durant 10 semaines,

diminuent la glycémie postprandiale, l‘insulinémie et l‘envie de manger chez des femmes

en surpoids, comparé à une diète de haut indice glycémique (Krog-Mikkelsen et al., 2011).

Les parties suivantes développeront les principaux facteurs hormonaux en lien avec la

glycémie : l‘insuline, le C-peptide (peptide issu de l‘insuline) et le glucagon.

1.5.2 La réponse insulinémique

L‘insuline, parfois appelée « hormone de stockage », est le principal facteur protéique

contrôlant le métabolisme de l‘organisme. Elle est surtout connue pour son effet régulateur

de la glycémie qui sera développé ici, mais elle a aussi un effet sur l‘homéostasie du

potassium, la croissance et la différenciation cellulaire, etc. Seules de petites molécules

monomériques (monosaccharides, acides gras à longue chaîne, AA de conformation

lévogyre, corps cétoniques) peuvent affecter la sécrétion d‘insuline, le glucose étant le plus

puissant stimulant de cette sécrétion. L‘augmentation de ce glucide (> 5 mM) agit sur les

Page 74: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

52

cellules β des îlots de Langerhans et stimule la sécrétion de l‘insuline (phase absorptive),

alors que sa baisse inhibe la sécrétion (phase post-absorptive) (Newgard and Matschinsky,

2010). La sécrétion de l‘insuline est maximale avec 10 mM de glucose (Newgard and

Matschinsky 2010). Cette sécrétion active la captation du glucose plasmatique par les

cellules du muscle, les adipocytes et les cellules du foie, la concentration de glucose tend

alors à rejoindre celle avant le repas. Les récepteurs à l‘insuline des différentes cellules sont

sensibles à l‘hormone, mais peuvent devenir moins sensibles ou insensibles chez certains

sujets, obèses ou diabétiques de type-2, respectivement.

La consommation d‘aliments riches en fibres a été associée à des effets bénéfiques pour des

sujets résistants à l‘insuline (Jenkins et al., 2000). Ces effets ont été attribués à

l‘augmentation de la viscosité de la matrice alimentaire par l‘ajout de fibres solubles.

L‘augmentation de viscosité interfère avec l‘activité enzymatique, la vidange gastrique et le

transport du glucose à l‘épithélium intestinal pour son absorption (Karhunen et al., 2008).

À dose équivalente, il a été démontré qu‘une consommation d‘amidon induisait une

sécrétion d‘insuline plus faible que celle suivant une consommation de glucose (Karhunen

et al., 2008). Des fibres insolubles issues de produits céréaliers, présentes dans des diètes de

faible indice glycémique, ont aussi diminué la sécrétion d‘insuline car elles ne sont pas

digérées par les enzymes digestives humaines mais sont hydrolysées par les bactéries

coliques (Jenkins and Jenkins, 1985).

Les protéines stimulent la sécrétion d‘insuline et ce différemment selon leur source. Les

protéines laitières apportées par la consommation de fromage cottage produisent une plus

forte sécrétion d‘insuline comparé aux réponses suivant la consommation de poisson

(cabillaud) ou de végétaux (isolat de protéines de soya) (von Post-Skagegard et al., 2006).

De plus, les protéines de lactosérum stimulent plus fortement la sécrétion d‘insuline que les

caséines (Nilsson et al., 2007). Ce comportement a été expliqué par une digestion plus lente

et un retard d‘apparition des AA dans le plasma pour les caséines (Dangin et al., 2001). La

nature des AA est aussi importante. Les BCAA (Leu, Ile, Val), ainsi que Ala, Glu, et Lys,

ont été montrés comme molécules stimulant la sécrétion de l‘insuline en présence de

glucose (2.5 à 5 mM) (Floyd et al., 1966; Nilsson et al., 2004; Karhunen et al., 2008).

Page 75: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

53

a) b)

Seule la Leu stimulerait cette sécrétion même en absence de glucose (Karhunen et al.,

2008).

Les lipides influencent aussi la sécrétion d‘insuline. L‘augmentation de la concentration

plasmatique d‘acides gras stimulerait la sécrétion d‘insuline à court terme (Newgard and

Matschinsky, 2010). Après un jeûne, la présence d‘acides gras non-estérifiés serait

nécessaire pour que le glucose stimule la sécrétion d‘insuline (Stein et al., 1996). La

sécrétion d‘insuline est plus importante lors de la perfusion d‘acides gras à longues chaînes

que lors de la perfusion d‘acides gras saturés à moyenne chaîne chez des rats (Stein et al.,

1997).

L‘insuline étant une hormone peptidique, ses effets passent par sa fixation sur des

récepteurs spécifiques des membranes plasmatiques des cellules cibles, déclenchant des

changements dans les voies protéiques de transport membranaire et dans les voies

enzymatiques cellulaires. L‘insuline est composée de quatre domaines (A, B, C, D)

représentés à la figure 1.11.

Figure 1.11. Représentation schématique de la conformation tridimensionnelle de la

molécule du peptide insuline a) et b) : domaine A en rouge, domaine B en jaune a) et b) ;

domaine C en bleu, domaine D en vert b) (Saltiel and Pessin, 2007).

Page 76: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

54

Le domaine C, appelé C-peptide, est perdu lorsque l‘insuline est sécrétée du pancréas et les

domaines A et B se plissent et se lient par des ponts disulfures. Les récepteurs de l‘insuline

(IR 1, 2, 3, 4) sont des récepteurs tyrosine-kinase (RTKs) sous forme de dimères, composés

de deux sous-unités extracellulaires α (sites de liaison) et deux sous-unités

transmembranaires β (domaines tyrosine kinase). Ces derniers changent de conformation et

sont phosphorylés quand les sous-unités α sont liées. Les tyrosine kinases phosphorylent

plusieurs substrats dans la cellule et activent des voies métaboliques (en surface cellulaire,

dans les vésicules intracellulaires ou dans le cytoplasme).

Parmi les substrats du récepteur d‘insuline, les protéines sont les mieux caractérisées, en

particulier les protéines contenant des domaines SH2 (Src homology 2), c‘est-à-dire une

centaine de protéines humaines impliquées dans la communication cellulaire. Par exemple,

la sous-unité régulatrice p85 de la kinase-1A-PI3 (phosphatidylinositol-3-kinase = PI3K)

entre dans la voie de phosphorylation d‘autres protéines. Elle crée des sites de

reconnaissance pour des protéines contenant des domaines spécifiques (DH) au transport du

glucose dans les cellules musculaires et les cellules adipeuses par translocation des

récepteurs GLUT-4 du cytoplasme au plasma (signal 1 sur la figure 1.12). La voie

métabolique PI3-kinase n‘est pas la seule nécessaire au transport du glucose par GLUT-4

en présence d‘insuline. Par exemple, dans les adopicytes différenciés, la voie CAP-Cbl

(protéine associée au Cbl-Cbl) est nécessaire pour la translocation du glucose (Saltiel and

Pessin, 2007).

Page 77: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

55

Figure 1.12. Schéma des voies de signalisation impliquant mTOR dans la régulation de la

synthèse des protéines (Wang and Proud, 2006).

L‘insuline a aussi un rôle majeur dans le métabolisme protéique, à la fois dans les réactions

d‘anabolisme et de catabolisme. En absence d‘insuline, des pertes de poids et l‘absence de

croissance du corps ont été observées (Saltiel and Pessin, 2007). La voie métabolique

impliquée ici agirait sur la stimulation de la traduction des ARNm en protéines. Ce contrôle

de la traduction des ARNm passerait par la voie de signalisation basée sur la protéine

kinase Ser/Thr mammalian target of rapamycine (mTOR, cible de la rapamycine chez les

mammifères). Lors de la traduction, cette voie de mTOR intervient dans les étapes

d‘initiation et d‘élongation. Dans les cellules musculaires et les cellules adipeuses, la

présence d‘insuline activerait la voie PI3-kinase(PI3K)/protéines kinase B (PKB) qui

induirait la phosphorylation de TSC2 (pour tuberous sclerosis complex 2) du complexe

TSC1/TSC2 (figure 1.12). Cette phosphorylation inhiberait le rôle d‘activateur de protéine

du complexe (via une activité GPTase) et mTOR serait activé comme le montre la figure

1.12 (Wang and Proud, 2006). Une autre voie indépendante de l‘insuline activerait la voie

Page 78: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

56

mTOR. Les BCAA, et en particulier la Leu, activeraient la voie de signalisation mTOR/p70

S6 kinase et inhiberait la voie PI3K (Tremblay and Marette, 2001) (figure 1.12).

La sécrétion d‘insuline est aussi contrôlée hormonalement, notamment par le peptide

insulinotrope glucodépendant (GIP) sécrété par les cellules du tractus GI après l‘ingestion

d‘un repas (Meier et al., 2002).

1.5.3 La production de C-peptide

Le C-peptide est le domaine peptidique C de l‘insuline qui lie les domaines A et B (figure

1.11). En plus de faciliter la liaison entre ces deux domaines, le C-peptide facilite le pliage

et le transport dans le réticulum endoplasmique de l‘insuline. Le C-peptide est un marqueur

de sécrétion de l‘insuline. Les évolutions des concentrations en insuline et en C-peptide à la

suite d‘un repas sont similaires (Gustafsson et al., 1995; Naslund et al., 1998). Depuis

quelques années, il a été montré que le C-peptide a des effets sur le flux sanguin et la santé

des tissus. Il a des récepteurs en surface de certaines cellules, comme les neurones ou les

fibroblastes, et stimule des voies de signalisation intracellulaires calcium-dépendantes. Ces

voies conduisent à une régulation positive d‘une série de facteurs de transcription, à

l‘augmentation d‘activité de la PI3-kinase, l‘augmentation de la concentration

intracellulaire de calcium et à la stimulation de l‘ATPase Na+/K

+ (pompe à sodium-

potassium) dans différents tissus (Hills and Brunskill, 2008). Utilisé comme marqueur de la

sécrétion de l‘insuline, et parce qu‘il n‘est pas métabolisé par le foie, le C-peptide permet

de suivre la clairance de l‘insuline qui, elle, est utilisée par le foie (Osei et al., 1984). La

clairance de l‘insuline est une voie métabolique qui peut être perturbée chez des diabétiques

(Kotronen et al., 2008).

1.5.4 La production de glucagon

Le glucagon est l‘hormone peptidique synthétisée par les cellules α des îlots pancréatiques

et ses effets sur la glycémie s‘opposent à ceux de l‘insuline. Lorsque l‘insuline inhibe la

sécrétion de glucose par l‘activation de la voie PI3-kinase, la sensibilité des canaux KATP

des îlots α affectant la réponse à la sécrétion du glucagon diminue et cette hormone n‘est

pas sécrétée (Leung et al., 2006b). À l‘opposé, lorsque la concentration intracellulaire en

Page 79: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

57

glucose est faible, les canaux KATP sont stimulés et les sécrétions de Na+ et Ca

2+ sont

activées. Ces sécrétions induisent la libération de glucagon par les ilôts α. Le glucagon

élève alors les concentrations plasmatiques du glucose et des corps cétoniques, importants

en phase post-absorptive. Le glucose est incorporé dans les cellules α du pancréas par les

transporteurs SLC2A1 et la sécrétion du glucagon est alors inhibée. Différentes études ont

montré que l‘inhibition de la sécrétion du glucagon par le glucose se fait à des

concentrations en glucose plus faibles (≤ 3mM) que celles nécessaires pour l‘activation des

cellules libérant l‘insuline (> 5 mM) (MacDonald et al., 2007; Vieira et al., 2007). Malgré

la forte affinité du transporteur de glucose SLC2A1, le transport du glucose n‘est pas un

facteur limitant pour le métabolisme du glucose dans les cellules α (Gorus et al., 1984;

Heimberg et al., 1995; Heimberg et al., 1996). L‘expression de la glucokinase (enzyme

hépatique qui met en réserve le glucose sous forme de glycogène) est un facteur limitant

dans ce métabolisme du glucose (Heimberg et al., 1996).

La nature des nutriments a un impact sur la sécrétion du glucagon. Des acides gras

(émulsion d‘huile de fèves de soja avec héparine) inhiberaient la sécrétion basale du

glucagon (Andrews et al., 1975), alors que des études récentes ont montré qu‘un contact

court (4 h) des ilôts α avec du palmitate (50 - 300 µM) en présence d‘un niveau faible de

glucose (2.8 - 5.6 mM) stimulait le largage du glucagon (Bollheimer et al., 2004). Plus la

quantité de palmitate augmente, plus les effets sur les ilôts sont importants (Bollheimer et

al., 2004). Hong et al. (2005) ont montré la même dose-dépendance, mais pour des

concentrations de 0.1 à 0.5 mM de palmitate. Ils ont aussi montré que les acides gras

saturés stimulaient plus fortement la sécrétion du glucagon que les acides gras insaturés ;

les isomères trans ont aussi été montrés plus efficaces sur cette sécrétion que les cis (Hong

et al., 2005). Une exposition à long-terme (10 à 72 h) aux acides gras induirait une

augmentation du largage du glucagon, une diminution du contenu cellulaire des îlots

pancréatiques en glucagon, mais aucun changement sur l‘expression du gène du glucagon

(Gremlich et al., 1997; Dumonteil et al., 2000).

L‘infusion de l‘AA Arg (10 mM) activerait la sécrétion de glucagon alors que le glucose, à

une concentration régulant la sécrétion d‘insuline (11 mM), n‘affecterait pas

Page 80: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

58

significativement lasécrétion de glucagon (Dumonteil et al., 2000). Les AA Arg (2 ou 6

mM), Ala (6 mM) et Glu (6 mM), donnés seuls, et le mélange équimolaire Glu + Ala (4

mM) ont montré un effet stimulateur de la sécrétion de glucagon lors de leur incubation

avec des cellules α (Pipeleers et al., 1985). Kuhara et al. (1991) ont montré chez des brebis

que les AA (3 mM/kg) neutres à chaîne courte (Gly, Ala, Ser) stimulaient une sécrétion de

glucagon plus importante que les AA neutres à chaîne longue. La Leu, un des BCAA, a eu

tendance à supprimer la sécrétion du glucagon (Kuhara et al., 1991), alors que Leclercq-

Meyer et al. (1985) ont montré un effet double de la Leu selon sa concentration par

perfusion de pancréas de rats. La concentration physiologique de la Leu (0.2 mM) stimulait

la sécrétion de l‘hormone, alors qu‘un niveau supérieur (15 mM) inhibait cette sécrétion

(Leclercq-Meyer et al., 1985).

La figure 1.13 montre l‘ensemble des peptides hormonaux connus sécrétés par le tractus GI

et régulant la prise alimentaire. Ces peptides sont aussi sécrétés par le cerveau, excepté

l‘insuline, le glucagon, la leptine et l‘amyline (Cummings and Overduin, 2007). La section

1.5.5 présente les incrétines, les hormones les mieux documentées dans la littérature (autres

que l‘insuline, le C-peptide et le glucagon).

1.5.5 La production des incrétines

Les incrétines sont des hormones qui ont un rôle sur l‘homéostasie du glucose (Cobble,

2012) et sont responsables de 50 à 70 % de la sécrétion de l‘insuline (Baggio and Drucker,

2007). Les incrétines regroupent le glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIP) et

le peptide glucagon-like peptide 1 (GLP1) (Baggio and Drucker, 2007; Phillips and Prins,

2011). D‘autres peptides contrôlent le métabolisme du glucose comme la ghréline, le

peptide tyrosine-tyrosine (PYY) et le polypeptide pancréatique (PP) (Boey et al., 2007;

Hills and Brunskill, 2008; Smeets et al., 2010), qu‘on nommera aussi incrétines ici pour

faciliter la compréhension.

Page 81: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

59

Figure 1.13. Principaux peptides hormonaux sécrétés par le tractus GI et impliqués dans la

régulation de la prise alimentaire (Cummings and Overduin, 2007).

1.5.5.1 Le glucose-dependant insulinotropic polypeptide (GIP)

Le GIP est le glucose-dependent insulinotropic polypeptide ou le gastric inhibitory

polypeptide. Il est composé de 42 AA et est sécrété par les cellules intestinales κ présentes

tout au long du tractus GI, mais de façon majoritaire au niveau du duodénum en réponse à

la présence de nutriments dans la lumière de l‘intestin (Mortensen et al., 2003). La

sécrétion du peptide a lieu 15 min après l‘ingestion de l‘aliment (Meier et al., 2002) et

exerce son activité insulinotropique avec le GLP1 (développé dans la section 1.5.5.2) pour

potentialiser la sécrétion d‘insuline du pancréas induite par une diète (Nauck et al., 1993).

Le GIP est rapidement dégradé par une enzyme dipeptidyl-peptidase (DPP4) produisant le

fragment inactif du GIP (GIP3-42). Le GIP perd alors sa fonction d‘incrétine (Kieffer et al.,

1995).

Page 82: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

60

Le GIP exerce un rôle sur la digestion des lipides en augmentant l‘activité des lipases

(Eckel et al., 1979). Il a aussi un rôle sur les tissus adipeux périphériques en favorisant le

stockage des lipides (Beck and Max, 1983). Meier et al. (2004) ont montré chez l‘homme

que le GIP n‘affecte pas la vidange gastrique.

1.5.5.2 Le glucagon-like peptide 1 (GLP1)

Le GLP1 est un produit de la coupure du proglucagon (précurseur du glucagon aussi)

présent dans l‘intestin. Les produits de coupure sont différents suivant l‘endroit de sécrétion

du proglucagon (intestin, pancréas, cerveau) (Drucker, 2006). Le GLP1 est l‘hormone

incrétine sécrétée en réponse à l‘ingestion de nourriture par les cellules L du petit intestin

distal et du côlon (Feinle et al., 2003) ; il est le peptide pancréatique le plus impliqué dans

le processus de satiété (Cummings and Overduin, 2007).

Dans le plasma humain et le plasma de rat, il existe deux formes actives du GLP1 : GLP17-

36amide et le GLP17-37, la première forme étant la plus abondante. Une fois dans la

circulation, les deux peptides sont rapidement inactivés par une coupure de l‘enzyme DPP4

en N-terminal, donnant les formes GLP19-36 amide et GLP19-37. La dégradation étant rapide,

les niveaux de GLP1 deviennent bas. L‘effet du GLP1 sur la prise alimentaire est donc à

court-terme.

Chez le rat et chez l‘homme, la sécrétion du GLP1 a été corrélée à l‘inhibition du largage

du glucagon et à la stimulation de la sécrétion d‘insuline après l‘ingestion d‘aliments

(Dunning et al., 2005). Chez des rats, l‘injection intraveineuse de GLP1 avec du glucose

affecterait la fonction des cellules pancréatiques via le système hepatoportal en stimulant

les cellules β sécrétrices d‘insuline (Balkan and Li, 2000).

En plus de jouer son rôle d‘hormone incrétine en accentuant le largage de l‘insuline

dépendamment du glucose, en inhibant la sécrétion du glucose et en augmentant la

croissance des cellules β du pancréas (Orskov et al., 1988; Nauck et al., 1993; Farilla et al.,

2002), il a été montré que le GLP1 joue un rôle important dans l’ileal brake (arrêt de la

Page 83: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

61

motilité du jéjunum) par médiation humorale, un mécanisme régulant la vidange gastrique

(Jörg and Burkhard, 2005).

L‘augmentation de GLP1 dans les minutes suivant l‘ingestion de nourriture est différente

selon la nature des nutriments ingérés. Les glucides suscitent un fort stimulus de cette

sécrétion, mais tous les glucides n‘induisent pas la même réponse. Elliott et al. (1993) ont

montré que l‘augmentation de la concentration de GLP1 est significativement plus

importante après l‘ingestion de 75 g de glucose en comparaison avec l‘ingestion de la

même quantité de sucres complexes (riz brun ou orge). Le glucose aurait aussi un effet de

sécrétion plus marqué qu‘un autre sucre simple, le fructose. L‘effet sur l‘appétit est

cependant similaire (Kong, Chapman et al. 1999). Le type et la teneur en fibres des diètes

moduleraient différemment la réponse postprandiale du GLP1. Un mélange de

galactose/gomme guar donné dans un petit déjeuner augmente et prolonge le largage de

GLP1 chez des femmes obèses, en comparaison avec un petit déjeuner contrôle (Adam and

Westerterp-Plantenga, 2005). Il a été montré qu‘un amidon transformé (prégélatinisé, non

résistant) donne une réponse plus élevée de GLP1 qu‘un amidon natif(54 % résistant)

(Raben et al., 1994).

Les protéines stimulent la sécrétion de GLP1 de manière plus importante que les glucides

(Blom et al., 2006; Lejeune et al., 2006). Blom et al. (2006) ont montré qu‘une diète riche

en protéines (yogourt enrichi de protéines de lactosérum), en comparaison à une diète

isocalorique riche en glucides contenant aussi des protéines laitières (yogurt et saccharose),

stimulait plus fortement la sécrétion de GLP1. Les différents types de protéine ne donnent

pas la même réponse de sécrétion du GLP1 comme l‘ont montré Hall et al. (2003) ; les

protéines de lactosérum l‘augmentaient plus que les caséines.

La concentration en GLP1 augmente aussi après la consommation de lipides, mais celle-ci

est retardée par rapport à l‘augmentation observée après la consommation de glucides

(Elliott et al., 1993).

Page 84: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

62

1.5.5.3 La ghréline

La ghréline est un peptide dont le nom signifie « qui stimule le largage de l‘hormone de

croissance (GH) ». En effet, ce peptide a été identifié en 1999 d‘estomacs de rats et

d‘humains comme étant le ligand de récepteurs GHS-R (récepteur de sécréteurs de GH) et

activant la libération de Ca2+

dans des cellules du cerveau (Ueno et al., 2005). La ghréline

est un peptide de 28 AA qui peut être acylé sur la Ser 3 par une chaîne d‘acides gras (acide

n-octanoïque). Cette acylation est essentielle pour que la ghréline ait son activité

biologique, c‘est-à-dire se lie et active le récepteur GHS-R (Kojima et al., 1999).

Des récepteurs de la ghréline se trouvent majoritairement dans le cerveau et dans d‘autres

tissus périphériques tels que l‘hypophyse, la glande thyroïde, le pancréas, la rate, le

myocarde et la glande surrénale. D‘autres cellules telles que les adipocytes et les

lymphocytes ont aussi des récepteurs de la ghréline (Gnanapavan et al., 2002). La ghréline

est majoritairement sécrétée par les cellules de l‘estomac et en seconde importance par les

cellules de l‘intestin (Kojima et al., 1999; Date et al., 2000).

L‘élévation préprandiale de la ghréline est un signal d‘initiation à la prise alimentaire

(Muller et al., 2001). Ce signal de faim est transmis au cerveau par le nerf vagal afférent au

niveau gastrique. La concentration de ghréline augmente environ deux fois plus que la

concentration basale avant chaque repas et diminue à la concentration basale environ 1 h

après le repas (Cummings et al., 2001). La ghréline stimule la sécrétion acide et la motilité

dans l‘estomac de façon dose dépendante (Kamegai et al., 2001; Nakazato et al., 2001). La

réponse postprandiale de la ghréline est affectée par la composition énergétique (calories)

du repas. Plus le repas est riche en calories, moins la ghréline est sécrétée (Callahan et al.,

2004).

La ghréline est également importante pour la régulation de l‘homéostase énergétique.

L‘absence de récepteurs à la ghréline diminue la sécrétion de GH, la prise alimentaire et la

masse grasse chez des rats (Shuto et al., 2002). La sécrétion de ghréline induit un gain de

poids et d‘adiposité (Tschop et al., 2000; Nakazato et al., 2001; Shintani et al., 2001; Wren

et al., 2001). L‘effet de cette hormone sur la sécrétion d‘insuline est controversé. Broglio et

Page 85: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

63

al. (2001) ont montré que l‘administration intraveineuse du peptide inhibe la sécrétion

d‘insuline malgré une augmentation du niveau de glucose chez l‘homme, alors qu‘une

même administration stimule sa sécrétion chez des rats (Lee et al., 2002).

La nature de l‘aliment influencerait aussi la sécrétion postprandiale de la ghréline (Ueno et

al., 2005) selon un mécanisme qui n‘est pas bien compris. En comparaison avec une diète

isocalorique riche en lipides, les glucides diminueraient plus les concentrations

postprandiales de ghréline (Monteleone et al., 2003) et ce, autant les sucres simples

(dextrose) (Greenman et al., 2004) que les sucres complexes (PS) (Blom et al., 2005), de

même qu‘après la consommation d‘aliment (pain) (Erdmann et al., 2006). Selon la nature

des fibres et ainsi selon leurs propriétés physiques et chimiques, leurs effets peuvent être

contraires. La consommation de 4 g de fibres solubles non caloriques de psyllium en

solution aqueuse données avec un repas de 585 kcal diminue les concentrations

plasmatiques de ghréline (Nedvídková et al., 2003), alors que 23 g des mêmes fibres

ajoutées à une diète moins calorique (300 kcal) ne modifie pas la concentration plasmatique

en ghréline (Karhunen et al., 2010). De même, la concentration de ghréline ne diminue pas

lors de l‘ingestion d‘une solution de gomme de guar (21 g) qui augmente la distension

gastrique, comparé à des diètes riches en protéines, en glucides et en lipides (Erdmann et

al., 2003). Les différentes formes de la ghréline ne répondent pas de la même façon à une

diète riche en fibres. L‘ajout de fibres insolubles de carotte diminuerait la forme acylée de

la ghréline sans dose dépendance, mais n‘aurait pas d‘effet sur les formes totale et non

acylée (Gruendel et al., 2006).

La perfusion chez l‘humain de ghréline avec du glucose ou des acides gras stimulerait

moins la sécrétion de GH que la perfusion de ghréline avec l‘Arg (Broglio et al., 2002). La

longueur de chaîne des acides gras semble avoir un effet sur la sécrétion de la ghréline

(Feltrin et al., 2006). Les acides gras à longue chaîne diminueraient la sécrétion de ghréline,

alors que ceux à courte chaîne n‘auraient pas eu d‘effet (Feltrin et al., 2006).

Les protéines jouent aussi un rôle controversé sur la sécrétion de cette hormone. La

consommation de diètes riches en protéines (dinde ou porc) augmenterait la sécrétion de

Page 86: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

64

ghréline (Erdmann et al., 2003; Erdmann et al., 2006), alors que la consommation d‘une

diète de poulet n‘affecterait pas la sécrétion de ghréline (Greenman et al., 2004).

Différentes autres sources protéiques (protéines de lactosérum, de soya ou de gluten)

suppriment la sécrétion postprandiale de ghréline (Bowen et al., 2006a). Des matrices

alimentaires riches en protéines peuvent diminuer la sécrétion de ghréline. Un petit

déjeuner riche en protéines (yogourts liquides enrichis en protéines de lactosérum)

diminueraient plus fortement cette sécrétion qu‘un petit déjeuner riche en glucides (yogourt

isocalorique liquide enrichi de saccharose) (Blom et al., 2006). Contrairement à cette

dernière étude, Cummings et al. (2001) ont montré un effet similaire de deux diètes

isocaloriques riches en protéines ou en glucides (lipides constants) qui ont diminué la

concentration en ghréline

1.5.5.4 Le peptide tyrosine-tyrosine (PYY)

Le PYY est un composé de la famille des neuropeptides Y pancréatiques (PP-fold) dont

font aussi partie le neuropeptide Y (NPY) et le polypeptide pancréatique (PP). Une

différence importante de structure porte sur l‘extrémité N terminale du PYY qui lui permet

de traverser la barrière plasmatique du cerveau, contrairement à PP (Wynne et al., 2004).

PYY est principalement synthétisé et largué en réponse à une prise alimentaire par les

cellules endocrines L de l‘iléum, du côlon et du rectum, et secondairement par les cellules

de la première partie de l‘intestin (Cox, 2007). Le PYY ou PYY1-36 est, comme le GLP1,

rapidement clivé par l‘enzyme DPP4 en PYY3-36, mais ce produit reste bioactif (Cox,

2007). Il existe différents récepteurs du PYY (Y1 à Y5). Les récepteurs Y1 et Y2

influenceraient la sécrétion et la sensibilité à l‘insuline (Yoshinaga et al., 1992; van den

Hoek et al., 2004).

Chez l‘humain, les nutriments stimulent la sécrétion de PYY 30 min après leur ingestion et

la concentration maximale est habituellement atteinte après 60 min (Chan et al., 2006).

Cette sécrétion est proportionnelle à l‘ingestion de calories : plus l‘énergie est importante,

plus la sécrétion de PYY est importante. La sécrétion de PYY est inversement corrélée à la

vitesse de la vidange gastrique. Pironi et al. (1993) ont montré que de faibles doses de

Page 87: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

65

lipides ralentissent la vidange gastrique, favorisant l’iléal-brake, et qu‘elles induisent une

augmentation de la sécrétion de PYY.

La composition de la diète affecte la sécrétion postprandiale du PYY. Chez des hommes

obèses ou ayant un poids normal, l‘ingestion d‘une diète à teneur élevée en protéine induit

la plus importante sécrétion de PYY, ainsi que la satiété la plus élevée comparée à des

diètes de lipides ou de glucides (Batterham et al., 2006). La diète de lipides induit une

sécrétion de PYY plus élevée que la diète de glucides pour les hommes au poids normal. Ce

résultat est en accord avec la stimulation plus importante de la sécrétion de PYY lors de la

présence de lipides dans une diète riche en glucides comparée à la même diète pauvre en

lipides (Essah et al., 2007). La sécrétion de PYY serait similaire selon la nature de solutions

protéiques isoénergétiques administrées par perfusion intra-gastrique (protéines de

lactosérum ou caséines, entières ou hydrolysées) (Calbet and Holst, 2004). Cependant,

l‘ingestion d‘un lait entier induirait une sécrétion de PYY plus faible suivie d‘une

diminution de sa concentration plasmatique plus lente en comparaison à un lait fermenté de

même teneur en gras et lactose (Sanggaard et al., 2004).

Suivant la nature des lipides, l‘impact sur la sécrétion de PYY peut être différent. Des

acides gras à longue chaîne comme l‘acide laurique (C12) et des acides gras C18 stimulent

la sécrétion de PYY, alors que l‘acide décanoïque (C10) et d‘autres acides gras à chaînes

moyennes (C8) n‘ont pas d‘effet (Maas et al., 1998; Feltrin et al., 2006).

Les fibres ont également un impact sur la sécrétion de PYY et l‘effet varie selon leur

nature. La présence de fibres de psyllium (23 g) dans des diètes riches ou pauvres en

protéines diminue et prolonge la sécrétion de PYY comparé à une diète sans psyllium

(Karhunen et al., 2010). Weickert et al. (2006) ont montré une sécrétion de PYY plus

importante après la consommation de pain blanc ou de pain enrichi en fibres d‘avoine, en

comparaison avec un pain isoénergétique enrichi de fibres de blé insolubles.

Ce peptide est aussi en relation avec la régulation de la sécrétion de l‘insuline et

l‘homéostasie du glucose (Boey et al., 2007). Des souris n‘exprimant pas le gène PYY

Page 88: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

66

(souris KO) ont montré une même tolérance au glucose que des souris contrôle, mais les

niveaux d‘insuline étaient plus élevés pendant la durée du test à la tolérance du glucose

pour les souris KO (Boey et al., 2006).

1.5.5.5 Le polypeptide pancréatique (PP)

Le polypeptide pancréatique (PP) est sécrété par les cellules F du pancréas (Karhunen et al.,

2008), le côlon et le rectum (Wynne et al., 2004). Le PP affecte la balance énergétique en

supprimant la prise alimentaire et la vidange gastrique (Kojima et al., 2007). Certains

récepteurs du PP ont été trouvés dans l‘aire dite postrema qui est un complexe de la région

vagale dorsale (CVD) et un centre modulateur de divers réflexes neurovégétatifs. Le CVD

est une zone avec une barrière incomplète au cerveau permettant le passage des hormones

jusqu‘au système nerveux central (Kojima et al., 2007) ; il serait le site primaire pour la

régulation de fonctions GI telles que la motilité et les sécrétions pancréatiques (Whitcomb

et al., 1990). L‘implication des facteurs neuraux et endocriniens contribuant à la sécrétion

de PP a été confirmée par Karhunen et al. (2008) qui ont montré la stimulation de cette

sécrétion en condition de non déglutition de l‘aliment (aliment ingéré et mâché seulement).

Une étude, dont les sujets goûtaient et mâchaient la diète sans l‘avaler une heure avant ou

après l‘ingestion de la charge lipidique (50 g de triacylglycérols à longues chaînes sous

forme liquide en une fois), a montré la stimulation de la sécrétion du PP dans les deux cas

en comparaison à une diète contrôle (sans ingestion de la charge lipidique) (Robertson et

al., 2002).

La sécrétion du PP dépend aussi de l‘état nutritionnel (Batterham et al., 2003b). En état de

jeûne, la sécrétion est très faible et augmente au long des étapes de digestion (Batterham et

al., 2003b). La distension gastrique, les réponses du nerf vague ou la sécrétion de ghréline

stimulent cette sécrétion (Wynne et al., 2004).

Les facteurs alimentaires qui induisent la sécrétion du PP sont de différentes natures. Les

niveaux de PP augmenteraient suite à l‘hydrolyse de lipides chez des hommes ayant reçu

des triacylglycérols par voie intraduodénale (Feinle-Bisset et al., 2005). Un petit déjeuner

Page 89: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

67

comportant 40 % de lipides a augmenté la sécrétion de PP chez des hommes et des femmes

en bonne santé (Lawson et al., 1983). Une étude chez l‘humain a montré que deux diètes

isocaloriques, une riche en lipides et une riche en glucides, augmenteraient la sécrétion de

PP (Holmbäck et al., 2003) comme après l‘ingestion orale de glucose (75 g) (Waldhäusl et

al., 1983). Après 21 jours de consommation quotidienne d‘une même ration de lipides

ajoutée à une diète courante la sécrétion de PP a diminué chez des hommes de poids normal

(Robertson et al., 2004).

Les PS ne semblent pas avoir d‘effet sur la sécrétion de PP chez des sujets diabétiques

(type 2). Il a été démontré que l‘ingestion de gomme guar (5 %) chez ces sujets n‘a pas

d‘effet sur la sécrétion du PP et d‘autres peptides tels que le glucagon (Fuessl et al., 1987).

L‘absence de différence des réponses hormonales (insuline, glucagon, PP, gastrin) suite à

une diète pauvre ou riche en PS a aussi été observée chez le même type de patients après

l‘ingestion de diètes supplémentées en pectine de pomme (3 g et 20 g) (Schwartz et al.,

1988). Chez des hommes obèses, un PS de soya (10 g) a permis de diminuer la sécrétion de

PP en comparaison avec une diète sans (Tsai et al., 1987).

L‘ingestion de protéines stimule aussi la sécrétion de PP avec une corrélation positive entre

la quantité de protéines ingérée et la sécrétion de PP, ce qui serait expliqué par

l‘augmentation de la concentration en AA plasmatiques (Karhunen et al., 2008).

Page 90: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices
Page 91: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

69

Hypothèse et objectifs

Les travaux de la littérature cités dans les sections précédentes montrent que chaque

matrice alimentaire module de façon particulière la bioaccessibilité et la biodisponibilité

des nutriments la constituant et module les réponses métaboliques. Le lait et les produits

laitiers issus de divers procédés technologiques possèdent des microstructures variées.

L‘ajout d‘ingrédients comme des stabilisants (polysaccharides) à des matrices laitières peut

moduler la digestion de certains nutriments laitiers comme les protéines. Les procédés

technologiques ont un impact sur les propriétés physico-chimiques des nutriments d‘une

matrice alimentaire, et ainsi sur la microstructure de ces matrices.

Les matrices laitières gélifiées acides, que sont les yogourts, sont constituées des deux

groupes de protéines laitières aux propriétés physico-chimiques différentes : les caséines et

les protéines de lactosérum. Des PS ayant des effets sur la digestion de ces protéines et sur

des réponses métaboliques peuvent être ajoutés aux yogourts.

Ainsi des yogourts standardisés, contenant des polysaccharides (PS) de natures différentes,

auront une microstructure particulière définissant leur matrice, laquelle pourrait moduler la

digestion de ces yogourts. L‘étude de la digestion GI de ces yogourts permettrait de

connaître l‘effet de l‘ajout de PS dans ces matrices laitières sur la digestion des protéines et

sur les réponses métaboliques postprandiales (glycémie, insulinémie, hormones du tractus

GI).

Un modèle de digestion GI in vitro permettrait d‘étudier la bioaccessibilité des produits de

digestion azotés libérés de matrices laitières. Une étude in vivo permettrait de confirmer les

résultats de la digestion in vitro et de faire le lien entre la bioaccessibilité et la

biodisponibilité des composés azotés libérés, ainsi que d‘étudier des réponses métaboliques

associées à la biodisponibilité.

Page 92: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

70

L‘hypothèse de recherche est donc la suivante :

L‘ajout de polysaccharides à des produits laitiers gélifiés acides influencerait la

bioaccessibilité et la biodisponibilité de nutriments azotés et les réponses métaboliques

postprandiales associées (glycémie, insulinémie, sécrétion en incrétines) lors de leur

digestion gastro-intestinale.

Pour répondre à cette hypothèse, les objectifs visés sont :

1) Mettre au point d‘un système modèle in vitro de digestion GI, pour suivre la

dégradation des protéines laitières et la bioaccessibilité de nutriments azotés de

matrices laitières liquide et semi-liquide, afin d‘évaluer l‘impact de la matrice

laitières sur la digestion GI des protéines laitières.

2) Étudier l‘effet de l‘ajout de différents PS à un produit gélifié acide (yogourt) sur la

dégradation des protéines laitières et la bioaccessibilité de nutriments azotés en

utilisant un système modèle in vitro de digestion GI, afin d‘évaluer l‘impact de

l‘ajout de PS de natures différentes sur la digestion des protéines laitières.

3) Étudier dans un modèle animal (rats), l‘effet de l‘ajout de différents PS à un yogourt

sur la biodisponibilité de nutriments azotés et des réponses métaboliques

postprandiales associées, afin d‘évaluer l‘impact de l‘ajout de PS de natures

différentes sur les acides aminés plasmatiques libres et les réponses métaboliques

associées lors de la digestion de ces matrices laitières.

Page 93: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Chapitre II : In vitro gastrointestinal digestion of liquid

and semi-liquid dairy matrixes

Le second chapitre présente les travaux réalisés pour répondre au premier objectif de la

thèse, soit de mettre au point un système modèle in vitro de digestion GI afin de suivre la

dégradation des protéines laitières de matrices laitières liquide (lait) et semi-liquide

(yogourt) et l‘apparition des produits de digestion azotés. Jusqu‘à présent, aucun système

de digestion GI in vitro n‘avait permis d‘évaluer la digestion protéique buccale, gastrique et

duodénale (suivi des protéines intactes, du contenu en protéines et peptides solubles, et des

acides aminés libres) de différents produits laitiers commerciaux. Le traitement thermique

subi par les différents produits commerciaux digérés serait le facteur ayant le plus d‘impact

sur la digestion des protéines. Ces résultats ont permis de valider un modèle de digestion

qui permettra de digérer des matrices laitières fermentées contenant différents PS et de

comparer la digestion de leurs protéines (chapitre III).

Page 94: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

72

2.1 Résumé

Le processus de fabrication d‘un aliment définit la structure physico-chimique et

l‘organisation des nutriments dans la matrice alimentaire et peut avoir un impact sur leur

digestion. Dans ce travail, la digestion des protéines dans des matrices laitières liquide et

semi-liquide, soient des laits pasteurisé et stérilisé et un yogourt brassé sans stabilisant, a

été étudiée en utilisant un modèle de digestion gastro-intestinale (GI) in vitro. Après la

digestion buccale, la quantité de protéines solubles mesurée dans le yogourt était

significativement plus faible que celle des deux laits ; ce résultat a été associé à la matrice

gélifiée et au pH acide du yogourt qui ont probablement réduit la solubilité des protéines

dans le fluide buccal étant donné l‘absence de protéase. Cette différence entre les matrices a

diminué durant la digestion gastrique et a complètement disparu à la fin de la digestion

duodénale sous l‘action protéolytique de la pepsine et de la pancréatine, respectivement. Le

profil électrophorétique des protéines laitières dans les mélanges digérés a démontré que la

digestion des caséines débute lors de la phase gastrique ; elle est plus lente dans le lait

pasteurisé alors qu‘elle est similaire dans le cas du lait stérilisé et du yogourt. À la fin de la

digestion duodénale, aucune caséine intacte n‘est présente dans les matrices laitières, alors

que de faibles bandes des protéines du lactosérum sont toujours visibles sur les gels

d‘électrophorèse du lait pasteurisé et du yogourt. Bien qu‘aucune différence significative

dans la quantité d‘acides aminés libérés durant la digestion GI n‘ait été mesurée entre les

matrices laitières, leur libération durant la phase duodénale a varié selon la nature des

acides aminés (acide, basique, neutre ou hydrophobe), et semble être gouvernée par la

spécificité des protéases et peptidases contenues dans la pancréatine. Ces résultats

suggèrent donc que la sévérité du traitement thermique du lait influence la cinétique de

digestion des protéines, surtout durant la phase gastrique, et que l‘impact du procédé de

fabrication doit être considéré lors de l‘étude de la digestion des protéines dans les produits

laitiers.

Page 95: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

73

2.2 Abstract

Processing of food defines physicochemical structure and organization of nutrients in the

food matrix and can have an impact on their digestion. In this study, protein digestion in

two liquid dairy matrixes with different heat treatment (pasteurized and sterilized milks)

and in one semi-liquid dairy matrix (stirred yogurt without stabilizer) was investigated

using an in vitro gastrointestinal (GI) digestion model. After buccal digestion, significantly

lower amount of soluble proteins was measured in yogurt than in both milks and this result

was associated to the gel matrix and acidic pH of yogurt, which probably reduced the

solubility of proteins in buccal juice since no protease was present in saliva. This difference

between dairy matrixes decreased during gastric digestion and disappeared at the end of the

duodenal digestion upon the proteolytic action of pepsin and pancreatin, respectively.

Electrophoresis pattern of digested mixtures showed that casein digestion began at the

gastric phase and was slower for pasteurized milk than sterilized milk and yogurt. At the

end of duodenal digestion, no more intact caseins were present in all the dairy matrixes

while faint bands of whey proteins were still visible on the electrophoretic gels in

pasteurized milk and yogourt. Although no significant difference in the amount of free

amino acids released during GI digestion was measured between the dairy matrixes, their

release during the duodenal phase varied according to their nature (acid, basic, neutral or

hydrophobic) and seems to be governed by the specificity of proteases and peptidases in

pancreatin. These results suggest that the severity of milk‘s heat treatment influences the

kinetic of protein digestion, mainly during the gastric phase, and that the impact of

processing has to be considered to study protein digestion in dairy products.

Page 96: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

74

2.3 Introduction

Foods are complex nutrient assemblies subject to various industrial processes.

Consequently, food products with same composition have not necessarily the same

structural organisation and the same nutritional value. Food microstructure generally refers

to structural organization of food components to constitute a matrix at the scale level

ranging from 10 – 100 micrometers (Aguilera and Stanley, 1999). The microstructure of

food is important because nutrients are often located in natural cellular compartments or

within assemblies produced during processing and they need to be released during

digestion for their further absorption in the gut. Moreover, processing defines food

structure and the food matrix structural organization can act as a nutrient-release regulator.

Indeed, physical characteristics of food matrix may control the release of the nutrients in

the intestinal lumen (bioaccessibility), their transport across intestinal epithelium into the

serum (bioavailability), and the induction of metabolic responses. The impact of food

matrix on macronutrients nutritional properties was reviewed by Turgeon and Rioux

(2011).

Dairy products are found under various forms from liquid milk, gelled fermented products

and solid cheese matrixes. The main building blocks in dairy matrix are fat globules, casein

micelles and whey proteins, and their different organizations through processing steps as

mechanical, heat, enzyme or acid treatment permit the constitution of various structures

found in dairy products. Nutritional properties of milk and dairy products have been widely

studied through the specific effect of purified dairy nutrients such as proteins or lipids or in

the context of nutrient assemblies such as dairy proteins in the milk fat globule membrane

(Mc Pherson 1983). Dairy proteins are interesting because they have a good nutritional

value: high content in several essential amino acids (AA) and good digestibility (Debry,

2005). Moreover, dairy proteins are recognized to contain bioactive peptides which can be

released during gastrointestinal (GI) digestion (Korhonen and Pihlanto, 2006).

In dairy proteins, there are two groups with different physicochemical properties: casein

micelles which represent 80 % of milk proteins and soluble whey proteins (Debry, 2005).

Some studies in human showed different kinetics of digestion for these dairy proteins.

Page 97: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

75

Whey proteins were named ―fast proteins‖ because they induce a rapid and important

stimulation of postprandial protein synthesis after their ingestion while caseins were

considered as ―slow protein‖ as there is a delay in the stimulation of protein synthesis

(Boirie et al., 1997). However, using specific or purified milk proteins cannot be considered

to reflect ―real food‖ and their kinetic of digestion should be different in the presence of

other constituents found in dairy products (Farnfield et al., 2009; Dupont et al., 2010a;

Monogioudi et al., 2010). Nevertheless, other human studies have evaluated the effect of

milk processing on the kinetics of protein digestion. For example, Lacroix et al. (2008)

showed a higher anabolic use of dietary nitrogen (N) after the ingestion of ultra-high

temperature (UHT) milk than pasteurized milk, suggesting a different kinetic of protein

digestion subsequent to particular treatment of milk. Also in human, Gaudichon et al.

(1995) showed that the net gastro-jejunal absorption of exogenous N did not differ

significantly between milk and a yogurt made with the same milk. Moreover, they reported

that the main effect of fermentation was to delay the gastric emptying rate of N (Gaudichon

et al., 1995).

Although clinical studies are considered as the gold standard methods to investigate human

digestive process, in vitro digestion models are useful to screen numerous variables before

clinical trials. In the actual context of developing functional foods containing various added

nutrients or bioactive components, in vitro digestion models enable a first low cost

evaluation of their release during the digestion process and their bioaccessibility and

potential efficacy. For example, using an in vitro digestion model, Sanz and Luyten (2007)

showed that intestinal bioaccessibility of genisitein in enriched custard desserts was

increased in 3 % fat milk compared to milk containing 1 or 5 % fat.

Several in vitro GI models have been proposed depending on the food component being

analyzed and the nature of food matrix (Hur et al., 2010). Modes of disintegration of solid

food in human stomach were investigated by Kong and Singh (2008b) in simulated gastric

environment because this digestive phase is crucial to evaluate the release of nutrients from

solid foods. Also, Sanz and Luyten (2007) studied the in vitro release of nutrients at each

digestive step to understand the complete digestive process of lipophilic compounds

Page 98: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

76

(isoflavone) from enriched custards. Another GI model from mouth to duodenum was

developed by Oomen et al. (2003) and further adapted by Versantvoort et al. (2005) to

study the bioaccessibility of nitrogenous component from solid food matrix as peanut and

buckwheat, using digestive solutions with composition closely related to those from human.

Using in vitro digestion models, some studies have shown the relationship between

structure and nutritional properties of phytochemicals from plant food matrix (Parada and

Aguilera, 2007). For example, Edwards et al. (2002) showed that cell disruption of food

matrix during food processing enhanced the release of carotenoids from plant foods.

Dupont et al. (2010b) also showed that the intensity of milk‘s heat treatment has an impact

on the digestion of proteins. Using a simulated infant digestion model, the authors

demonstrated that gastric digestion of caseins was more rapid from sterilized milk than

pasteurized milk or from a yogurt prepared with the same pasteurized milk.

The aim of this study was to evaluate the effect of food matrix on the in vitro GI digestion

of proteins in commercial liquid (milk) and semi-liquid (yogurt) dairy matrixes.

Degradation of proteins was estimated through the analysis of soluble proteins,

electrophoresis pattern of dairy proteins and free amino acids (FAA) release during buccal,

gastric and duodenal phases of digestion using the in vitro GI digestion model proposed by

Versantvoort et al. (2005), which was adapted for the digestion of liquid and semi-liquid

matrixes. Assessing the impact of heat treatment of milk (pasteurization and sterilization)

on protein digestion was also an objective of this study.

2.4 Materials and methods

2.4.1 Reagents and enzymes

Reagents used for the preparation of digestive fluids were the same as described in

Versantvoort et al. (2005), except for their provenance: KCl, NaCl, NaHCO3, CaCl2 and

HCl were from Fisher (Ottawa, ON, Canada); KSCN, NH4Cl, monohydrate glucose,

glucuronic acid and uric acid were from VWR (Missisauga, ON, Canada); NaH2PO4 and

KH2PO4 were from JT Baker (Phillipsburg, NJ, USA); NaSO4 was from BDH

(Mississauga, ON, Canada); urea was from EMD (Darmstadt, Germany); bile extract

Page 99: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

77

porcine, mucin from porcine stomach (Type III), albumin from bovine serum (purity ≥ 98

%), hydrochloride glucosamine and MgCl2 were from Sigma-Aldrich (St. Louis, MO,

USA).

All the enzymes were purchased from Sigma-Aldrich. Alpha-amylase (EC 3.2.1.1) from

porcine pancreas (type VI-B) contained 28 U/mg solid using starch as substrate. Pepsin (EC

3.4.23.1) from porcine gastric mucosa contained 471 – 305 U/mg solid using hemoglobin

as substrate. Pancreatin from porcine pancreas had an activity of 8 USP specifications.

Lipase (EC 3.1.1.3) from porcine pancreas (type II) contained 30 – 90 U/mg protein using

triacetin as substrate.

Chemicals used for SDS-PAGE analysis were from BioRad (Missisauga, ON, Canada),

except ammonium persulfate from EMD (Darmstadt, Germany), 2-mercaptoethanol from

Sigma-Aldrich, sodium dodecyl sulfate ultrapure from JT Baker, and Tris base from

Promega (Madison, WI, USA). The pre-stained SDS-PAGE MW broad range standard

(7 100 – 290 000 Da) was from BioRad. Purified dairy proteins from Sigma-Aldrich were

also used as standards for SDS-PAGE analysis: α-casein (-Cn) from bovine milk (purity ≥

70 %), β-lactoglobulin (β-Lg) from bovine milk (purity ≥ 90 %), and α-lactalbumin (-La)

from bovine milk (type III, purity ≥ 85 %).

2.4.2 Commercial milks and yogurt

Milks and yogurt were purchased from a local store (Québec, Canada). Pasteurized milk

(72 °C, 16 s) contained 1 % (w/v) milk fat and 3.6 % (w/v) protein. Sterilized milk (138 °C,

4 s) contained 1 % (w/v) milk fat and 3.2 % (w/v) protein. Commercial stirred-yogurt,

without added polysaccharide (stabilizer), contained 2.5 % (w/w) milk fat and 4 % (w/w)

protein.

2.4.3 In vitro GI digestion

In vitro gastrointestinal (GI) digestion of matrixes was performed using the model

described by Versantvoort et al. (2005) with some modifications to adapt the digestion

Page 100: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

78

procedure for liquid and semi-liquid dairy matrixes. This model simulates the digestion

process in the human GI tract in a simplified manner by mimicking some physiological

conditions such as the chemical composition and pH of digestive fluids, temperature (37

ºC) and duration of digestion in buccal, gastric and duodenal phases. According to

Versantvoort et al. (2005), the whole digestion process (from mouth to intestine) allowed

the evaluation of bioaccessibility of nutrients and toxic compounds.

The composition of artificial juices (saliva, gastric, duodenal and bile) added at each

digestion step are reported in table 2.1. They were prepared exactly as described in

Versantvoort et al. (2005) using the same constituents (see reagents) and concentrations.

However, pancreatin was prepared in duodenal juice, which was centrifuged (9800 g, 4 °C,

20 min) as suggested by Sanz and Luyten (2006). The experimental conditions used to

digest the different matrixes are summarized in table 2.2. Compared to the in vitro GI

model of Versantvoort et al. (2005), the major modifications applied to the digestion

procedure were the following: i) total digestion time in buccal phase was reduced

respectively at 20 s and 2 min (vs 5 min) for milks and yogurt, based on the previous work

of Sanz and Luyten (2006); ii) total digestion time in gastric phase was fixed respectively at

30 and 60 min (vs 2 h) for milks and yogurt, based on preliminary tests and the results

obtained by Dupont et al. (2010a); iii) both dairy matrixes were digested during 60 min (vs

2 h) in duodenal phase, also based on preliminary tests; iv) type of agitation was modified

(see table 2.2 vs head-over-heels); v) gastric fluid was added twice (vs once) during gastric

phase; vi) a heat treatment (90 °C, 10 min) was applied to inactivate the enzymes (vs no

inactivation treatment) at the end of digestion phases.

Briefly, the experiment was started by adding dairy matrix (9 g) in a beaker (i.d. 4.8 cm)

maintained at 37 °C in a water bath then 6 mL of saliva were added. The mixtures were

agitated by gentle movements with an overhead stirrer (Caframo, model R2R1-64, Wiarton,

ON, Canada) set up with a stainless steel dual-blade paddle (4 × 1.3 × 0.1 cm). For gastric

digestion phase, 6 mL of gastric fluid were added to the beaker and the mixture was

agitated by orbital movements. After 15 min (milks) or 30 min (yogurt), 6 mL of gastric

Page 101: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Table 2.1. Constituents and their final concentration 1 in the various synthetic juices used in the in vitro GI digestion model (adapted

from Versantvoort et al., 2005).

1 Concentration per liter after the combination of organic + inorganic solutions (1:1) then the addition of the other constituents;

2 If necessary, the

pH of the juices is adjusted to the appropriate interval.

Saliva Gastric juice Duodenal juice Bile juice

Inorganic

solution

6 mM KCl 23.5 mM NaCl 60 mM NaCl 45 mM NaCl

1 mM KSCN 1.1 mM NaH2PO4 20 mM NaHCO3 35 mM NaHCO3

3.7 mM NaH2PO4 5.5 mM KCl 0.3 mM KH2PO4 2.5 mM KCl

2.4 mM NaSO4 1.4 mM CaCl2 • 2 H2O 3.7 mM KCl 0.8 mM HCl

1.2 mM NaCl 2.9 mM NH4Cl 0.3 mM MgCl2

10 mM NaHCO3 33 mM HCl 35 µM urea

Organic

solution

1.5 mM urea 1.8 mM glucose 0.8 mM urea 2 mM urea

45 µM glucuronic acid

0.7 mM urea

0.5 mM glucoseamine

hydrochloride

Other

constituents

290 mg/L α-amylase 1 g/L BSA 1 mM CaCl2 • 2 H2O 1 mM CaCl2 • 2 H2O

9 µM uric acid 2.5 g/L pepsin 1 g/L BSA 1.8 g/L BSA

25 mg/L mucin 3 g/L mucin 9 g/L pancreatin 30 g/L bile

1.5 g/L lipase

pH 2 6.8 ± 0.2 1.30 ± 0.02 8.1 ± 0.2 8.2 ± 0.2

Page 102: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

80

fluid were added again and the mixture was agitated during an additional 15 min (milks) or

30 min (yogurt). Duodenal phase was started by adding bicarbonate (2 mL), bile (6 mL)

and duodenal (12 mL) juices then the mixture was also agitated by orbital movements

during 60 min for both milks and yogurt.

Table 2.2. Experimental conditions used in the in vitro GI digestion model for milks and

yogurt.

Milk Yogurt

General

Food matrix (g)

Texture

Digestion temperature (°C)

9

Liquid

37

9

Semi-liquid

37

Buccal phase

pH

Saliva (mL)

Agitation

Duration

6.8

6

Stirrer (55 rpm)

20 s

6.8

6

Stirrer (55 rpm)

2 min

Gastric phase

pH

Gastric juice (mL)

Agitation

Duration

2 – 3

T0 min = 6

T15 min = 6

Orbital (55 rpm)

30 min

2 – 3

T0 min = 6

T30 min = 6

Orbital (55 rpm)

60 min

Duodenal phase

pH

Duodenal juice (mL)

Bile juice (mL)

Bicarbonate 1 M (mL)

Agitation

Duration

6 – 7

T0 min = 12

T0 min = 6

T0 min = 2

Orbital (55 rpm)

60 min

6 – 7

T0 min = 12

T0 min = 6

T0 min = 2

Orbital (55 rpm)

60 min

Page 103: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

81

Several GI digestions of both milks and yogurt were performed to obtain digested samples

at different times during the digestion process: i) at the end of the buccal phase for both

milks and yogurt; ii) after 2, 5, 15 and 30 min for milks and after 5, 15, 30 and 60 min for

yogurt during the gastric phase; iii) after 5, 10, 30 and 60 min for both milks and yogurt

during the duodenal phase. Each of these experiments was made in three repetitions (n =3)

for a total of 81 independent digestions. At each digestion time, the whole digested sample

in the beaker was homogenized at 9500 rpm during 20 s using a T-18 basic Ultra-Turrax®

equipped with a S25N-18G dispersing tool (IKA, Wilmington, NC, USA). To stop the

enzymatic digestion, the homogenized samples were heat-treated at 90 °C during 10 min

then centrifuged (9800 g, 20 min, 4° C), and the supernatants were kept frozen (–80 °C)

until their chemical analysis. The undigested yogurts were not heated and not centrifuged.

2.4.4 Chemical analysis

Protein content in undigested dairy matrixes and soluble proteins in the supernatant of

digested samples were quantified with the Pierce bicinchoninic acid (BCA) protein assay

kit from Thermo Fisher Scientific (Rockford, IL, USA). The amount of protein was

determined from a calibration curve prepared with bovine serum albumin (BSA). This kit

detects proteins and peptides constituted of 3 AA residues. Soluble protein content was

expressed as percentage (%) of protein measured in undigested matrixes. Each sample was

analyzed in duplicate.

The protein profiles in matrixes before (control) and during their digestion (supernatant)

were analyzed by sodium dodecyl sulfate polyacrylamide gel electrophoresis (SDS-PAGE)

using 15 % Bis/Acrylamide gels under reducing conditions with a stacking gel to

concentrate proteins (4 % Bis/Acrylamide) as described by Laemmli (1970). Briefly,

samples were diluted in deionized water, then added to charge buffer and heated at 85 – 90

°C for 10 min. Diluted samples (10 µL) were loaded onto the gel at concentration of 1

10–6

g protein per well (undigested and buccal samples) or 4 10–5

g protein per well

(gastric and duodenal samples), as previously determined by BCA assay. Migration,

staining (Coomassie blue) and destaining were performed according to standard procedure

(Laemmli, 1970). Individual proteins were identified using a pre-stained SDS-PAGE MW

Page 104: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

82

broad range standard, but also from the migration of purified milk proteins (-Cn, β-Lg, -

La) using the same experimental conditions with a concentration of 1 × 10–6

g protein per

well. A blank sample, constituted of digested fluids without added matrix, was also

analyzed at the end (60 min) of the duodenal phase. Each supernatant of digested samples

and each undigested matrix were analyzed in duplicate and the most representative samples

are illustrated in figure 2.2.

FAA were analyzed by gas chromatography (GC) using the EZ-Faast GC/FID AA sample

testing kit from Phenomenex (Torrance, CA, USA). Analysis were performed on a

Shimadzu GC-2010 Plus equipped with an AOC-20i autoinjector and a FID 2010 Plus, and

connected to GC solution software (Mandel Scientific inc., Guelph, ON, Canada). The

column was a Zebron-AAA (i.d. 0.25 mm × 10 m) from Phenomenex, which was

programmed from 110 °C – 320 °C (32 °C/min); detection was at 320 °C. Hydrogen was

used as carrier gas at 27.2 kPa, flow of 23.8 mL/min and linear velocity of 50 cm/sec.

Nitrogen and air were used as make-up gaz. Sample preparation, derivatization and analysis

were performed as described in the EZ-Faast‘s procedure using standards and reagents

supplied with the kit. FAA in samples (2 µL) were determined by one analysis from

calibration curves prepared with FAA standards at three concentrations (50, 100 and 200

nmole/mL). The amount of FAA in digested samples (supernatant) was expressed as mg/g

protein measured in undigested matrixes. According to their physicochemical properties,

FAA were also pooled within the following classes: acid (Asp, Glu), basic (Lys, His, Arg),

neutral (Gly, Thr, Ser, Tyr, Asn), and hydrophobic (Ala, Val, Leu, Ile, Phe, Met, Pro, Trp).

Data for FAA‘s pools were expressed as percentage (%) of the amount of FAA (mg/g

protein) measured in digested samples.

2.4.5 Statistical analysis

Data were analyzed for statistical differences between treatments by one-way analysis of

variance (ANOVA) using the LSD multiple comparisons procedure of SAS 9.2 (SAS

Institute Inc., Cary, NC, USA). A p value < 0.05 was considered to be statistically

significant.

Page 105: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

83

0

20

40

60

80

Buccal Gastric Duodenal

Pasteurized millk Sterilized milk Yogurt

So

lub

le p

rote

ins

(%)

a

a

a

aa

a

b

b

a b

2.5 Results and discussion

2.5.1 Soluble proteins during in vitro GI digestion of dairy matrixes

The amount of soluble proteins measured in the supernatant of digestion mixtures was

expressed as the solubilized protein content in supernatant related to protein content in

undigested matrix. These amounts measured at the end of each GI digestion phases for the

dairy matrixes are shown in figure 2.1.

Figure 2.1. Soluble proteins (%) in digested matrixes after buccal, gastric and duodenal

phases of in vitro GI digestion. Values are means ± SD of three independent experiments (n

= 3). Different letters indicate significant difference (p < 0.05) between dairy matrixes at

each digestion phase.

As expected the amount of soluble proteins increased during GI digestion for all the

matrixes, due to the presence of digestive enzymes. The highest increase being observed in

yogurt between each digestion phases, suggests that the food microstructure had an impact

on the solubilization of proteins or their hydrolysis during the GI digestion. However, the

significantly (p < 0.05) lowest amount of soluble proteins measured in yogurt at the end of

the buccal phase, compared to both digested milks (pasteurized and sterilized), cannot be

related to proteolysis since no protease is present in saliva. Although a small proportion of

soluble proteins measured in yogurt is certainly constituted of peptides released during the

Page 106: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

84

fermentation process, the low amount of soluble proteins measured in yogurt after the

buccal phase (~ 10 %) is probably more related to the solubility of proteins in saliva and

their denaturation upon the heat inactivation treatment (90 °C, 10 min) applied at the end of

the buccal digestion phase. Indeed, yogurt is a viscous dairy food with acidic pH (~ 4.6)

that decreased the final pH (~ 4.9) of saliva (result not shown), which probably reduced the

solubility of caseins based on their low isoelectric point (~ 4.6), but also during the heat

inactivation treatment. Because of the semi-liquid texture of yogurt, the solubilization of its

proteins in saliva is probably slower than liquid milks even if the duration of buccal phase

was adjusted (2 min vs 20 sec) to take into account the texture‘s difference of the dairy

matrixes (table 2.2).

At the end of the gastric digestion phase, a higher amount of soluble proteins was measured

in all the matrixes (figure 2.1), which could be explained by the hydrolytic action of pepsin

(Fu et al., 2002). Also, the dilution resulting from the addition of gastric juice (2 × 6 mL),

combined to the mechanical stirring of the matrixes, have probably contributed to the

solubilization of proteins (Versantvoort et al., 2004; Versantvoort et al., 2005; Kopf-Bolanz

et al., 2012). The amount of solubilized protein of yogurt increased to reach a value similar

to UHT milk but lower than pasteurized milk. Pepsin and gastric juice probably did not

have access to the yogurt matrix as easily as in liquid milk.

At the end of the duodenal digestion phase, no significant difference was observed in

soluble proteins between the three dairy matrixes. Nevertheless, initial proteins were

solubilized in increasing amounts for pasteurized milk (49 %), sterilized milk (55 %), and

yogurt (62 %). The higher amounts of soluble proteins measured in the matrixes can be

related to the presence of pancreatin in duodenal juice. This enzyme extract contained

various endoproteases (trypsin, chymotrypsin, elastase) and peptidases (carboxy-, amino-,

di-, tri-peptidases) which are responsible for releasing peptides and FAA. However, soluble

protein value is underestimated as dipeptides and FAA are not included in the amount of

soluble proteins measured by the BCA assay since this method cannot detect these

components. Interestingly, Kopf-Bolanz et al. (2012) also showed that 54 % of total

proteins from pasteurized milk are degraded at the end of duodenal digestion using the

Page 107: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

85

same in vitro digestion model, but measuring FAA and oligopeptides with the OPA method

in perchloric acid supernatants.

2.5.2 Protein profiles during in vitro GI digestion of dairy matrixes

Figure 2.2 shows SDS-PAGE profiles of undigested (Ctl) and digested matrixes during

buccal, gastric and duodenal phases of in vitro GI digestion. The first gel (Std) shows the

migration of purified milk proteins (α-Cn, ß-Lg and α-La) while the last gel (Blk)

corresponds to the analysis of digestive juices without matrix at the end (60 min) of the

duodenal phase. Since samples were analyzed at two different concentrations to improve

the detection of protein/peptide components (1 µg for Ctl and buccal samples and 40 µg for

gastric, duodenal and Blk samples), comparison of the intensity of the bands can be

performed only within the sample‘s group analyzed at the same concentration.

The undigested milks (Ctl) showed similar protein profile for pasteurized and sterilized

milks (figures 2.2a and 2.2b). For both milks, the buccal digestion did not seem to modify

the electrophoresis pattern compared to the corresponding undigested milk sample (Ctl).

This result was expected since no protease was added to the buccal juice.

The gastric digestion phase induced some difference in protein profile of both milks. In

pasteurized milk, the bands corresponding to intact caseins appeared until the end of the

gastric digestion phase (30 min) contrary to sterilized milk. Caseins bands (for both milks)

decreased in intensity between gastric phase times (figure 2.2a), and some undefined bands

appeared in the low molecular weight region (< 10 kDa) of the gels. For sterilized milk,

both β-Lg and α-La are degraded more rapidly by pepsin during gastric digestion than for

pasteurized milk although faint bands are always visible at the end of this digestion phase.

Overall, these results show that both caseins and major whey proteins are degraded more

easily by pepsin in sterilized milk (138 °C, 4 s) than in pasteurized milk (72 °C, 16 s),

suggesting that the sterilization treatment of milk increased the pepsin‘s susceptibility of

milk proteins.

Page 108: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Figure 2.2. SDS-PAGE analysis of undigested (Ctl) and digested matrixes during buccal, gastric and duodenal phases of in vitro GI

digestion. a) pasteurized milk; b) sterilized milk; c) yogurt. Std corresponds to SDS-PAGE analysis of purified milk proteins (α-casein,

α-Cn; β-Lactoglobulin, β-Lg; α-Lactalbumin, α-La). Blk corresponds to SDS-PAGE analysis of digestive juices without matrix at the

end (60 min) of the duodenal phase.

15 min

a) b) c)

60 min 15 min 30 min 2 min 20 s Std

Buccal Duodenal Gastric

α-Cn

β-Lg

α-La

Ctl 2 min 20 s 60 min Ctl 30 min

Buccal Duodenal Gastric

Blk 5 min 2 min Ctl 15 min 30 min 60 min

Buccal Duodenal Gastric

Page 109: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

87

At the end of the duodenal phase (60 min), soluble caseins were totally degraded in both

milks since the bands appearing in this region of the gel corresponded to those observed

in the Blk sample without the addition of matrix. For both milks, the disappearance of

casein bands occurred rapidly (5 min) after the addition of duodenal and bile juices

(result not shown). Again, β-Lg and α-La were degraded faster in sterilized milk than in

pasteurized milk for which faint bands remained visible on the gel. The impact of milk‘s

heat treatment on the kinetics of whey proteins digestion thus seemed to persist until the

end of the duodenal digestion phase.

Caseins migration for undigested (Ctl) and digested samples from yogurt along the in

vitro GI digestion (figure 2.2c) was similar to that observed in sterilized milk (figure

2.2b) with their total degradation after 30 min of the gastric digestion phase.

The rapid pepsin hydrolysis of caseins (5 s – 6 min) during in vitro digestion was

reported in some studies (Fu et al., 2002; Mandalari et al., 2009; Dupont et al., 2010a) as

measured by SDS-PAGE analysis. However, in these previous studies, purified caseins

(e.g. β-Cn) were digested using higher pepsin concentrations than in current study, both

conditions certainly not reflecting the behavior of caseins in a complex food upon in vivo

gastric digestion. A much more realistic study was performed by Dupont et al. (2010b)

using a simulated infant digestion model to study caseins digestion in milk. In accordance

with our results, the authors demonstrated that caseins were degraded more rapidly in

sterilized milk (120 °C/30 s) than in pasteurized (82 °C/30 s) or raw milks during gastric

digestion, also suggesting an higher pepsin susceptibility of caseins depending on the

severity of the heat treatment applied to milk (Dupont et al., 2010b). The rapid duodenal

hydrolysis of caseins, as observed in our study for yogurt and milks, was also reported by

Mandalari et al. (2009) and Dupont et al. (2010b), whereas some studies have

demonstrated an uncompleted caseins hydrolysis even after 30 min of duodenal digestion

(Almaas et al., 2006; Inglingstad et al., 2010). However, these latter studies used gastric

and duodenal juices from human for the hydrolysis of caseins and the lower enzyme

activities in these juices could probably explained this result.

Page 110: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

88

Native whey proteins are known to resist pepsin hydrolysis whereas heat treatment

increased their susceptibility to pepsin hydrolysis, especially for β-Lg (Kitabatake and

Kinekawa, 1998; Mullally et al., 1998; Sletten et al., 2008). As shown by Mullally et al.

(1998), heating β-Lg at 80 °C for 20 min destabilized its tertiary structure and increased

its hydrolysis by pepsin. The resistance of α-La to pepsin hydrolysis was shown in

pasteurized milk (Dupont et al., 2010b) such as in heat-treated (80 °C/1 h) whey proteins

(Kitabatake and Kinekawa, 1998). For the in vitro duodenal digestion of whey proteins,

Inglingstad et al. (2010) showed that α-La is partially hydrolysed in a commercial

pasteurized milk during gastric digestion, whereas Carbonaro et al. (1998) reported that

the duodenal digestibility of whey proteins in heat-treated milk was impaired depending

on the intensity of the heat treatment. However, Carbonaro et al. (1998) didn‘t include a

gastric phase in their in vitro digestion model and this could decrease the susceptibility of

proteins to duodenal enzymes.

Commercial yogurt is usually produced from milk enriched in whey proteins which was

first homogenized then heat-treated to favor water retention in order to provide a gelling

or semi-liquid texture to the final product (Tamine and Robinson, 1985). Generally, this

type of heat treatment (85 °C/30 min or 95 °C/10 min) is intermediate between

commercial milk pasteurization (72 °C/16 s) and sterilization (138 °C/4 s) treatments.

The behavior of dairy proteins during gastric hydrolysis of commercial yogurt, as

observed in our study, thus could probably be explained by the heat treatment of milk.

However, Dupont et al. (2010b) showed that the SDS-PAGE profile of caseins and major

whey proteins following the gastric digestion of a yogurt produced from a pasteurized

milk (92 °C/10 min) was more closely related to that of the pasteurized milk than a

sterilized milk (120 °C/30 s). Those results suggested that the digestibility of milk

proteins in yogurt is dependent of the type of heat treatment applied to the milk used for

the production of yogurt.

Finally, the observation that the hydrolysis of milk proteins during our in vitro GI

digestion seems to be more related to the milk‘s heat treatment than to the microstructure

Page 111: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

89

of the dairy matrixes was also supported by the in vivo study of Lacroix et al. (2008) in

healthy subjects. Indeed, the authors showed a higher anabolic use of nitrogen after the

ingestion of UHT-treated milk (140 °C/5 s) than pasteurized milk (72 °C/20 s) (Lacroix

et al., 2008).

2.5.3 Free amino acids release during in vitro GI digestion of dairy matrixes

Table 2.3 shows the total FAA content per g of protein in the dairy matrixes at the end of

the buccal, gastric, and duodenal phases of digestion. Although samples were analyzed at

different times during the gastric and duodenal digestion phases, similar results were

obtained for all the matrixes. The amount of FAA released during both the buccal and

gastric digestions remains very low (< 4 mg/g), corresponding to less than 0.4 % of

proteins initially present in the dairy matrixes. This result can be explained by the

absence of peptidase in the buccal and gastric juices, which are responsible for releasing

of short peptides and FAA. The slightly higher amount of FAA in yogurt at the end of the

gastric phase (3.6 mg/g protein) could result from the fermentation during the yogurt

processing. The presence of peptidases in pancreatin added in duodenal juice resulted in a

considerable increase of FAA content in all the dairy matrixes. Although no significant

difference was observed between the matrixes, the amount of FAA at the end of the

duodenal phase varied from 114 to 215 mg/g, corresponding to 11 – 22 % of proteins

initially present in the dairy matrixes.

The FAA content tended to be higher in sterilized milk than in the other matrixes, while

the yogurt tended to have the lowest amount. These contents of FAA reflect the SDS-

PAGE pattern obtained for the dairy matrixes. SDS-PAGE patterns revealed few faint

bands in the low molecular weight region and this suggested that protein material was

intensively hydrolysed as short peptides and FAA which are not retained by the gels. This

statement is supported by the study of Kopf-Bolanz et al. (2012) which demonstrated that

peptides in pasteurized milk digested using the same in vitro GI digestion model were

constituted of 5 – 6 AA residues at the end (120 min) of the duodenal phase. As observed

in figure 2.2 at the end of the duodenal phase, the amount of peptides bands appearing in

Page 112: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

90

Table 2.3. FAA in dairy matrixes at the end of buccal, gastric and duodenal phases of the

in vitro GI digestion.

Free amino acids (mg/g protein) 1

Buccal Gastric 2

Duodenal 2

Pasteurized milk < 1

2.6 ± 0.6 a 167 ± 38

a

Sterilized milk < 1 2.6 ± 0.8 a 215 ± 86

a

Yogurt < 1 3.6 ± 1.1 a 114 ± 26

a

1 Values are means ± SD of three independent digestion experiments (n = 3).

2 Different superscript letters within a column indicate significant difference at p < 0.05.

the low molecular weight region of the gels followed the same increasing order than the

FAA content in sterilized milk, pasteurized milk then yogurt. These results thus suggest

that a higher proportion of short peptides and FAA were probably released from sterilized

milk than from the other dairy matrixes, supporting again the hypothesis that the severity

of the heat treatment applied to milk has a higher impact than the microstructure of the

dairy matrixes studied on the digestibility of milk proteins.

Since appreciable amount of FAA was released during the duodenal phase, they were

classified according to their physicochemical characteristics (acid, basic, neutral, and

hydrophobic) and expressed as percentage of the total FAA (figure 2.3). Again, no

significant difference was found between the matrixes for each of the FAA classes (result

not shown), but there were significant differences in the nature of FAA released from

each of the matrixes. In fact, a higher proportion of hydrophobic AA were released from

all the matrixes, which is consistent with the AA composition of dairy proteins. As

reported by Payne-Botha and Bigwood (1959), proteins in raw milk are constituted of 29,

13, 17 and 41 % of acid, basic, neutral and hydrophobic AA, respectively. However, the

very low proportion of the acid AA class (< 1.6 %) measured in all the dairy matrixes is

inconsistent with their content in milk proteins, but this result could be explained by the

fact that glutamate (Glu) is not detected with the EZ-Faast method. Figure 2.3 also shows

Page 113: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

91

0

20

40

60

80

Pasteurized Sterilized Yogurt

Acid Basic Neutral Hydrophobic

FA

A(%

)

a a a

b

b

b

b

b

b

c

c

cF

AA

(%)

a a a

b

b

b

b

b

b

c

c

c

that neutral and basic AA are released in similar proportions from the matrixes, which

represent the second highest amount of FAA in dairy proteins.

Figure 2.3. FAA (%) pooled in different classes based on their characteristics (acid,

basic, neutral, hydrophobic) in digested matrixes at the end (60 min) of the duodenal

phase of in vitro GI digestion. Values are means ± SD of three independent experiments

(n = 3). Different letters indicate significant difference (p < 0.05) between FAA classes

for each dairy matrix.

The bioaccessible AA seem to represent the AA composition of dairy proteins (except

acid AA). Concentration of free basic AA tended to be similar to basic AA concentration

in dairy proteins of milk whereas Arg was not detected with the EZ-Faast method. Lys,

the other basic AA from dairy proteins, represents a more important amount than Arg.

Leucine is one of the most abundant AA in dairy proteins and could be the most

important bioaccessible AA at the end of the duodenal digestion for all the matrixes.

Indeed, Kopf-Bolanz et al. (2012) showed that Leu was the most abundant FAA

measured in pasteurized milk at the end of the duodenal digestion, followed by the other

AA targets of chymotrypsin and carboxypeptidase A (Phe, Tyr, Arg, Trp). However, no

significant difference was observed between the proportion of basic and neutral AA in

the matrixes at the end of the duodenal digestion phase. These AA were in low

concentrations (< 1 mmol/L) in the study of Kopf-Bolanz et al. (2012) and these authors

Page 114: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

92

showed that Arg and Lys, the two AA targets of trypsin and carboxypeptidase B, were in

highest proportion than neutral or acidic AA at the end of the GI digestion. However, this

discrepancy could be related to the EZ-Faast method used for the quantification of FAA

which is unable to detect Arg. Overall, these results suggested that the release of FAA at

the end of the duodenal digestion is mainly governed by the specificity of proteases

(chymotrypsin and trypsin) and peptidases (aminopeptidases and carboxypeptidases)

contained in pancreatin. Moreover, it seems that neither the microstructure of dairy

produts studied here, nor the heat treatment applied to milk has induced a difference in

the nature of AA released upon the duodenal digestion. However, this conclusion should

be further validated by using another method than EZ-Faast which cannot detect Glu and

Arg, two abundant AA in milk proteins.

2.6 Conclusion

The in vitro GI digestion model used in the present study allowed the differentiation of

the milk‘s protein digestion in two commercial milks (liquid matrix) treated by

pasteurization or sterilization and in a commercial stirred-yogurt (semi-liquid matrix).

Although these dairy products had different food microstructures, it was shown that

processing, notably the severity of the heat treatment, had more impact on milk‘s protein

digestion than the matrix structure and that the differences in both caseins and whey

proteins digestions were mainly governed by the gastric digestion phase. During the

duodenal digestion phase, the specificity of the enzymes in pancreatin should be

considered as the most important factor influencing the release of FAA from milk

proteins. Overall, this work highlighted the importance to carefully control the heating

processes of dairy products in industry and to better understand their impact on the

digestibility of milk proteins.

2.7 Acknowledgement

This research was jointly funded by the research programmes of the Fonds québécois de

la recherche sur la nature et les technologies, Novalait Inc., the Ministère de

l‘Agriculture, des Pêcheries et de l‘Alimentation du Québec, and Agriculture and Agri-

Food Canada.

Page 115: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Chapitre III : In vitro bioaccessibility of peptides and

amino acids from yogurt made with starch, pectin, or β-

glucan

Au chapitre précédent, la mise au point d‘ un système modèle in vitro de digestion gastro-

intestinale a permis de démontrer que la digestion des protéines de matrices laitières

liquide (lait) et semi-liquide (yogourt) est différente particulièrement au niveau de la

cinétique de digestion gastrique. Il a aussi été démontré que la sévérité du traitement

thermique subi par les matrices laitières a un impact plus important que la structure de la

matrice (liquide ou semi-liquide) sur la digestion des protéines laitières.

Le troisième chapitre présente les travaux réalisés pour répondre au deuxième objectif de

la thèse, soit d‘étudier l‘effet de l‘ajout de polysaccharides, comme stabilisants, dans des

produits gélifiés acides (yogourts), sur la digestion protéique et la libération des peptides

et des acides aminés dans le système modèle in vitro de digestion gastro-intestinale mis

au point dans le chapitre précédent.

Page 116: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

94

3.1 Résumé

Les propriétés physico-chimiques des nutriments dans une matrice alimentaire sont

fonction de la composition et des procédés technologiques de l‘aliment. Les organisations

moléculaires et structurales des nutriments définissent la microstructure de la matrice

alimentaire. La bioaccessibilité des peptides et des acides aminés (AA) issus de la

digestion gastro-intestinale (GI) des protéines d‘un gel acide laitier (ou yogourt),

contenant différents polysaccharides (PS), a été étudiée. La nature du PS ajouté a modulé

la cinétique de digestion gastrique des protéines, alors que la viscosité n‘a pas eu d‘effet

contrairement aux travaux antérieurs réalisés sur des solutions visqueuses. Les yogourts

avec β-glucan et avec pectine (haute viscosité) ont montré une protéolyse plus rapide, un

largage de gros peptides moins important, et une proportion d‘AA libres plus importante

que les yogourts avec amidon et sans PS. Une ségrégation entre le β-glucan et les

protéines laitières peut expliquer la protéolyse plus rapide due à une concentration des

enzymes et des protéines dans une phase séparée considérée comme des « micro-

réacteurs ». La présence de cations divalents à pH acide a pu favoriser les interactions

pectine-pectine et promouvoir également une ségrégation dans le yogourt avec pectine.

La cinétique de digestion des protéines durant les phases buccale et duodénale n‘a pas été

affectée par la présence de PS dans les formulations de yogourt. À la fin de la digestion

duodénale, les protéines ont été totalement digérées, pas de protéine native résiduelle n‘a

été détectée et des AA sont devenus bioaccessibles (25 % du contenu initial protéique).

Les limites du modèle de digestion (ni vidange gastrique, ni régulation hormonale)

pourraient expliquer les comportements similaires des yogourts à la fin de la digestion

GI, alors que l‘étape gastrique était affectée. La microstructure, et en particulier les

interactions entre les nutriments, a un impact sur la digestion des protéines.

Page 117: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

95

3.2 Abstract

Physico-chemical properties of nutrients in food matrix change with the composition and

the manufacturing process of food. The specific molecular and structural organization of

nutrients defines by the microstructure of food matrix. The bioaccessibility of peptides

and amino acids (AA) during in vitro gastrointestinal (GI) digestion of proteins from acid

dairy gel (or yogurt) containing different polysaccharides (PS) was investigated. The

nature of added PS was shown to modulate the kinetics of proteins gastric digestion,

whereas the yogurt viscosities did not as reported in literature with viscous solutions. The

yogurts with β-glucan and with pectin (high viscosity) showed faster proteolysis, release

of large peptides less important, and higher proportion of free AA compared to the

yogurts with starch or without PS. Segregation between β-glucan and dairy proteins could

explain faster proteolysis by concentration of enzymes and proteins in a separated phase

considered as ―micro-reactors‖. The presence of divalent cations at gastric pH could

favor pectin-pectin interactions and also promote segregation in yogurt with pectin.

Kinetics of protein digestion during the buccal and duodenal phases was not affected by

the presence of PS in yogurt formulations. At the end of duodenal phase, the proteins

were fully digested with no native protein left and bioaccessible AA increased (25 % of

initial protein content). The limits of the in vitro digestion model (no gastric emptying, no

hormonal regulation) could explain the similar behaviors at the end of the GI digestion

for all yogurts while the gastric phase was affected. The microstructure, and particularly

the interactions between nutrients, has an impact on protein digestion.

Page 118: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

96

3.3 Introduction

Foods are complex system consumed to obtain essential nutrients allowing to sustain

human growth and maintenance. The process of digestion includes mechanical, chemical

and enzymatic steps to release nutrients and facilitate their absorption. Bioaccessibility

refers to nutrients release from the food matrix in the intestinal lumen, while the term

bioavailability involves the transport of nutrients across intestinal epithelium into the

serum. Bioavailability can be different according to food matrix (Edwards et al., 2002;

Parada and Aguilera, 2007). For example, bioavailability of vitamin A was higher for

commercial carrot puree than for boiled-mashed vegetables both containing the same

initial amount of vitamin A (Edwards et al., 2002). As previously observed (Gaudichon et

al., 1994), the N flow rate increased in the proximal jejunum after both milk and yogurt

ingestion but was delayed with yogurt in comparison with milk.

Proteins, and especially dairy proteins, are well known for their nutritional and biological

functions. Dairy proteins influence many regulatory systems as glucose and lipid

metabolism, blood pressure, immune function, food intake, and body weight (Jahan-

Mihan et al., 2011). They contain essential amino acids (AA) not synthesized by the

human organism which are important for protein turn-over (Widmaier et al., 2011).

Branched-chain AA (BCAA), Phe, Tyr, Met, Lys, Thr, Arg, Ala, and Glu from dairy

proteins influence several postprandial metabolic responses. Milk and whey proteins

added to drinks promoted a high insulin secretion (Nilsson et al., 2004; Luhovyy et al.,

2007; Nilsson et al., 2007) in comparison with other foods (cheese, cod, wheat gluten,

and white bread as reference food) (Nilsson et al., 2004; von Post-Skagegard et al.,

2006). Furthermore, this secretion was more important after ingestion of whey proteins

than whole milk (Nilsson et al., 2004) and this has been related to the higher content in

BCAA and other AA like Lys and Thr in whey proteins (Nilsson et al., 2007).

Viscous polysaccharides (PS) in solution like β-glucan can impact the digestion process

(Johansen et al., 1996). A change in the rheological behavior of stomach content as high

viscosity has been shown to slow down small intestine transit of nutrients (Juvonen et al.,

Page 119: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

97

2009). Moreover, viscous fluids can modify enzyme accessibility to substrates. Addition

of barley β-glucan (4 g/100 g) decreased bread particles breakdown during in vitro

digestion delaying glucose release (40 %) in comparison with a control bread without β-

glucan (Thondre et al., 2010). This PS was reported to reduce glycemic and insulinemic

responses (Makelainen et al., 2006) and these effects were related to its viscous behavior.

Other PS can also impact the digestion process. Addition of high methoxyl (HM) pectin

(150 mg) in glucose solution reduced up to 80 % of glucose absorption of intestinal

perfused rats after 30 minutes, probably due to the increase in viscosity (Kim, 2005). An

in vitro digestion of a starch (from potato) wiht amylase-enzyme resistant starch (from

maize, 2 % w/v) showed a lower glucose diffusion (16 %) compared to a control (starch

without fibers) (Ou et al., 2001). In addition to the effect of viscosity delaying glucose

diffusion, other added PS as soluble and insoluble fibers from wheat bran, guar gum or

xanthan gum delayed it by adsorbtion to starch (in solution) and so α-amylase activity is

reduced (PS could be a barrier or an inhibitor of enzyme) (Ou et al., 2001).

In vitro studies showed that PS can also modulate the digestion process of other nutrients

such as proteins. Pectin significantly reduced the extent of casein hydrolysis by the

formation of complexes with enzymes and/or substrates (Acton et al., 1982).

Mouecoucou et al. (2003) showed a lower digestibility (peptides with higher molecular

weight) of β-lactoglobulin (β-Lg) by pepsin in presence of gum arabic, xylan, low

methoxyl (LM) pectin or HM pectin because of associative interactions between β-Lg

and PS and due to viscosity increase (Mouecoucou et al., 2003). In the literature, most

studies related to protein digestion in presence of PS were performed on diluted solutions

and the possible effect of the food matrix characteristics were not considered (Acton et

al., 1982; Schmitt et al., 1998; Syrbe et al., 1998; Mouecoucou et al., 2003).

The impact of food matrix organization on the in vitro bioaccessibility of minerals and

vitamins has been shown on several vegetables and cereals (Cámara et al., 2005; Frontela

et al., 2008; Herrero-Barbudo et al., 2009). Other in vitro studies were on the

Page 120: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

98

bioaccessibility of contaminants from food matrix (Cabañero et al., 2004; Versantvoort et

al., 2005). However, nutrients bioaccessibility from milk and dairy product is poorly

documented (Breslaw and Kleyn, 1973; Herrero-Barbudo et al., 2009; Barbé et al., 2012;

Kopf-Bolanz et al., 2012). Yogurt is an acid gel matrix in which stabilizers (like PS) are

added to improve mouth feel, textural properties and reduce syneresis. The aim of this

study was to evaluate the effects of added stabilizers in yogurts on protein digestion and

release of peptides and AA using an in vitro gastrointestinal (GI) model (Rinaldi et al.,

chapter II).

3.4 Materials and methods

3.4.1 Reagents, chemicals and enzymes

Reagents and enzymes used for the preparation of digestive fluids, and the chemicals

used for SDS-PAGE analysis were previously described by Rinaldi et al. (chapter II).

The trypsin-chymotrypsin inhibitor from glycine max (soybean) was purchased from

Sigma-Aldrich (St. Louis, MO, USA). The Ki of the inhibitor for trypsin and for α-

chymotrypsin were 5.6 107 and 5.0 10

7, respectively.

Chemicals used for RP-HPLC were HPLC grade. Acetonitrile was from EMD

(Darmstadt, Germany) and trifluoroacetic acid from JT Baker (Phillipsburg, NJ, USA).

Propionic acid (purity ≥ 99.5 %) and isoproanol (purity ≥ 99.5 %) used for MS were from

Sigma-Aldrich. Samples were filtered using PVDF syringe filters (13 mm, non sterile,

0.22 µm) from Chromspec inc. (Brockville, ON, Canada).

3.4.2 Powders for yogurt manufacturing

Skimmed milk powder (protein content 33.56 %, fat content 1.2 % max, total solid 97.67

%) was purchased from Dairytown (Sussex, NB, Canada). Whey protein isolate (WPI)

(protein content 93.95 %, fat content 1.0 % max, total solid 94.43 %) was from Davisco

Food International Inc. (Eden Prairie, MN, USA) and lactose (monohydrate, ACS) was

from Alfa Aesar (Ward Hill, MA, USA). Thermtex modified corn starch from waxy

Page 121: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

99

maize was obtained from National Starch Food Innovation (Brampton, ON, Canada),

GENU pectin type LM-106 AS-YA (degree of methylation (DM) 18 – 22 %, pKa 4,

extracted from citrus peel) was from CP Kelco (San Diego, CA, USA), and β-glucan

(purity 75.6 %, Glucagel, extracted from barley) was purchased from PolyCell

Technologies LLC (Crookston, MN, USA).

3.4.3 Preparation of yogurts

Nonfat yogurts were prepared from skimmed milk, WPI, and lactose powders rehydrated

in deionized water to obtain 4 % (w/w) protein content with a caseins/whey proteins ratio

of 2.8, 0.46 % ash and 14 % dry matter. Control yogurt (without PS) contained 4.47 %

lactose. Lactose concentration was slightly reduced in yogurts made with PS to keep the

dry matter constant to 14 %. The concentrations of added PS were: 0.75 % (w/w) starch,

0.2 % (w/w) pectin, and 0.4 % (w/w) β-glucan. These concentrations were chosen within

the usual content industrially used (0.75 % w/w) and allowing to obtain a stable yogurt as

determined in preliminary experiments. For all yogurts, skimmed milk powder, WPI and

lactose were hydrated in water at 40 °C under stirring until uniform dispersion of

powders (5 min). For control yogurt, stirring continued one hour at room temperature.

For yogurt with pectin, the temperature of milk was lowered to 25 °C, pectin was added,

and stirred for one hour. For yogurt with starch, PS was prehydrated in water at 70 °C

under stirring (1 min), then solution was cooled to 40 °C to add dairy powders and

lactose. For yogurt with β-glucan, PS was added in water at 90 °C under stirring and the

stirring continued 30 min before the addition of dairy powders and lactose at 40 °C. The

water content was corrected for evaporation. The milks were then mixed one hour at

room temperature and were stored at 4 °C overnight. The following day, milk

formulations were brought to ambient temperature, were pasteurized (90 °C, 2 min),

then were cooled to 42 °C. Commercial starters were added to dairy mixture at a

concentration of 0.02 % (Yo mix860, Danisco, Canada) before incubation at 42 °C.

Fermentation was stopped when pH reached 4.60 ± 0.05. The total fermentation time

ranged between 3 h 30 and 4 h 00. The firm yoghurts were cooled in water-ice mixture,

and put at 4 °C until use. Bacterial count in yogurts was 108

UFC/mL as determined by

Page 122: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

100

bacterial enumeration of Lactobacillus Bulgaricus and Streptococcus Thermophilus on

De Man, Rogosa and Sharpe medium (MRS) and M17 agar medium, respectively.

3.4.4 Yogurt viscosity determination

Yogurt viscosity was measured to characterize the dairy matrixes. Five days after

production, the viscosity of yogurts was measured at 4 °C using Ares G2 rheometer (TA

instruments, New Castle, DE, USA) with 25 mm-parallel serrated plate geometry.

Yogurts were carefully sampled with a spatula and put in the rheometer. The upper plate

was lowered at low speed (1 mm/s) to the gap 1.0 mm. Measurements were realized at

shear rates ranging from 1 to 100 s-1

. Each yogurt was analyzed in triplicate.

3.4.5 In vitro GI digestion model

In vitro digestion of yogurts was performed (3 days after manufacturing) using the model

developed by Versantvoort et al. (2005) and as adapted by Rinaldi et al. (chapter II) for

semi-liquid dairy matrixes with some further modifications. The modifications (vs

Rinaldi et al., chapter II) were: i) gastric and duodenal orbital stirring was at 75 rpm (vs

55 rpm) to increase the homogeneity of digestive medium; ii) addition of a trypsin-

chymotrysin inhibitor to inactivate the pancreatic enzymes (to substitute the heat

treatment); iii) digested sample‘s pH was adjusted to 7 to all have similar ionic

environment.

To ensure a homogenous sampling, an individual sample was used for each digestion

time studied: end of buccal phase (2 min), and after 5, 15, 30 and 60 min of gastric and

duodenal phases. Each of these experiments was performed on three yogurts from

different daily productions (n = 3) for a total of 108 independent digestions. After

digestion, the whole digested sample was homogenized in the same conditions as Rinaldi

et al. (chapter II), and pH was adjusted to 7.0 with NaOH (1 N and 0.1 N) and HCl (0.1

N). Each sample was then treated to inactivate digestive enzymes and centrifuged (9800

g, 20 min, 4 °C). Alpha-amylase in buccal samples was inactivated by a heat treatment at

90 °C during 10 min (Ujihira et al., 1965). In gastric samples, pepsin was inactivated by

increasing pH to 7, and buccal α-amylase was inactivated due to acid pH during gastric

Page 123: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

101

digestion. For duodenal samples, centrifugation was performed before enzyme

inactivation and inhibitor (126 µL) was added to supernatant (4 mL) to obtain 0.024 µg

inhibitor/µL sample. All supernatants were frozen (–80 °C) for further chemical analysis.

3.4.6 Total soluble protein content of digested samples

Total protein content of undigested yogurts and soluble protein content in supernatants of

digested samples were quantified with the Pierce bicinchoninic acid (BCA) protein assay

kit from Thermo Fisher Scientific (Rockford, IL, USA), as our previous study (Rinaldi et

al., chapter II). The soluble protein content of supernatants of digested samples was

expressed as percentage (%) of total protein in undigested yogurts. Each sample was

analyzed in duplicate.

3.4.7 Characterization of soluble protein profile of yogurts and digested samples

using SDS-PAGE

The protein profiles of yogurts before and during digestion (supernatants) were analyzed

by sodium dodecyl sulfate polyacrylamide gel electrophoresis (SDS-PAGE) using 15 %

Bis/Acrylamide gels under reducing conditions with a stacking gel (4 % Bis/Acrylamide)

to concentrate proteins as described by Laemmli (1970). The method used was similar to

Rinaldi et al. (chapter II), except: 1)the protein quantity loaded onto gel: 10 µL of diluted

samples in distilled water were loaded onto the gel at concentration of 2.0 10-5

g protein

per well; 2) the destaining time: 16 h except the undigested yogurt (2 x 20 min). The

volume of supernatant to load on the gel was determined from the protein content

measured by BCA method (see above). Standards (pre-stained SDS-PAGE MW broad

range standard and purified milk proteins) were the same as used in Rinaldi et al. (chapter

II). Each supernatant of digested samples and each undigested yogurt were analyzed in

duplicate.

3.4.8 Peptide analysis of digested samples using RP-HPLC/MS

Products of digestion were centrifuged (10 000 g, 20 °C, 20 min) with 50 % (w/v)

acetonitrile-Milli Q water (90:10) to remove PS. Supernatants were analyzed by liquid

Page 124: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

102

chromatography coupled to mass spectrometry (LC-MS) to analyze the molecular masses

of peptides. Digested samples (supernatants) were diluted with MilliQ water to obtain

100 ± 2 µg proteins (determined by BCA method) in injected volume (20 µL), and

filtered on 0.22 µm pore size filter. Filtered samples were loaded onto a Phenomenex

Luna C18 (2) 3 µm particle size (150 × 2.0 mm) column equipped with a C18 cartridge

guard (Torrance, CA, USA) and connected to an Agilent 1100 LC/MS Trap VL

(Mississauga, ON, Canada). Gradient elution was carried out with a mixture of 2

solvents. Solvent A contained 0.1 % (v/v) trifluoroacetic acid (TFA) in Milli Q water and

solvent B contained 0.1 % (v/v) TFA in acetonitrile-Milli Q water (80 : 20). The column

was initially equilibrated with 5 % of solvent B, and the samples were eluted using a step

gradient as follows: 0 – 30 min 5 %, 30 – 70 min 20 %, 70 – 100 min 30 %, 100 – 110

min 50 %, 110 – 125 min 100 %, 125 – 145 min 5 %. The elution rate was 0.275 mL/min

at 40.0 °C and the detection was made by UV absorption at 214 nm which was the typical

absorbance of peptide bounds (Ferreira and Caçote, 2003; Mollé and Léonil, 2005;

Ferreira et al., 2007). Eluted samples were injected in trap VL to be analyzed by MS after

mixing of propionic acid-isopropanol (50 : 50) to reduce the charge effect of TFA. The

injection rate was 70 µL/min. Signals were recorded in positive mode with a scan range

of 125 – 2000 m/z. The chromatograms were analyzed by base peak chromatogram

option (BPC) which allows the analysis of the most intense peaks (Gold, 1987). Each

peak obtained by MS was associated to several peptides having different molecular mass

and abundances. The area of each peak was attributed to the peptide having the highest

abundance. The area of each peak was expressed related to the total area of the

chromatogram. For analysis, peptides were pooled by their molecular masses: 300 – 499

Da, 500 – 999 Da, 1000 – 1 499 Da, 1 500 – 2 999 Da, 3 000 – 4 999 Da and 5 000 – 20

000 Da. Peptides inferior to 500 Da corresponded to tri-peptides, the smallest peptides

quantified by BCA method. Peptides between 500 and 1000 Da had 4 – 6 AA, one class

of major peptides detected by Kopf-Bolanz et al. (2012) in duodenal in vitro digestion of

milk. The peptides between 1000 and 5000 Da were studied because they represented the

peptides detected by Kopf-Bolanz et al. (2012) too. However in the current study this

range was separated in order to analyze different peptide classes. Peptides with masses of

1 000 – 1 499, 1 500 – 2 999, and 3 000 – 5 000 Da corresponded to peptides containing

Page 125: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

103

approximately 6 – 10, 10 – 20, and 20 – 30 AA, respectively. The approximate molecular

masses are explained by the AA composition of peptides. Because the material was more

sensitive to detect small peptides than the large peptides, the peptides between 5 000 and

20 000 Da were analyzed all together.

3.4.9 Free amino acids analysis of digested samples using GC/FID

Like for RP-HPLC analysis, products of digestion were centrifuged (10 000 g, 20 °C, 20

min) with 50 % (w/v) acetonitrile-Milli Q water (90:10) to remove PS. Free amino acids

(FAA) from supernatants were analyzed by gas chromatography (GC) using the EZ-Faast

GC/FID AA sample testingkit from Phenomenex (Torrance, CA, USA). Analysis were

performed as described in Rinaldi et al. (chapter II) using a Shimadzu GC-2010 Plus

equipped with an AOC-20i autoinjector and a FID 2010 Plus, and connected to GC

solution software (Mandel Scientific inc., Guelph, ON, Canada). The column, sample

preparation and calibration followed the same procedure as Rinaldi et al. (chapter II). The

sum of FAA (Asp, Lys, His, Gly, Thr, Ser, Tyr, Asn, Ala, Val, Leu, Ile, Phe, Met, Pro,

and Trp), and the amount of BCAA (Leu, Ile, and Val) in digested samples

(supernatants) were expressed as mg per g of total protein in the matrix.

3.4.10 Statistical analysis

Data were analyzed for statistical differences between treatments by one-way ANOVA

using the LSD multiple comparisons procedure of SAS 9.2 (SAS Institute Inc., Cary, NC,

USA). A p value < 0.05 was considered to be statistically significant.

3.5 Results

3.5.1 Viscosity of yogurts with different PS

All yogurts showed pseudoplastic behavior (figure 3.1) with a decrease in viscosity as

shear rate increased, characteristic of yogurt structure breakdown due to shear (Duboc

and Mollet, 2001). The control yogurt and the one with starch followed a similar

viscosity profile, the latter having higher values (by 31 % ± 6 % at 1 – 100 s-1

). Pectin

yogurt showed a viscosity pattern similar to the control at shear rates lower than 10 s-1

but

Page 126: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

104

1

10

100

1000

1 10 100

Shear rate (s-1)

Vis

cosi

ty (

Pa.

s)

at higher shear rates viscosity values were higher (2.8 vs 0.9 Pa.s at 100 s-1

). The yogurt

with β-glucan showed a different viscosity profile. From 1 to 4 s-1

, the viscosity of yogurt

with β-glucan was barely constant, and then decreased steeply from 8 to 100 s-1

to reach a

final viscosity value similar to the yogurt enriched in pectin. At the shear rate

representative of the GI mixing (20 s-1 – 40 s

-1) (Wood, 2004) the lowest viscosity was

observed for the control yogurt and the yogurt with starch and the highest viscosity for

yogurt enriched with β-glucan and with pectin

Figure 3.1. Effect of shear rate on the viscosity of control yogurt ( ), yogurt with starch

( ), with β-glucan ( ), and with pectin ( ). Values are means ± SD (n = 3).

3.5.2 Soluble protein and peptide content after in vitro GI digestion of yogurts

Figure 3.2 presents the amount of soluble proteins and peptides at the end of the 3

digestion phases related to initial protein content in yogurt.

a,

b a,

b

a

a b a b b

Page 127: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

105

0

20

40

60

80

100

Buccal Gastric Duodenal

Control Starch β-glucan Pectin

Solu

ble

pro

tein

s (%

)

a a a a

a a

b b

ab

a a

b

Figure 3.2. Soluble proteins (%) in digested matrixes after buccal, gastric and duodenal

phases of in vitro GI digestion of control yogurt, yogurt with starch, with β-glucan, and

with pectin. Values are means ± SD of three independent experiments (n = 3). Different

letters indicate significant difference (p < 0.05) between dairy matrixes at each digestion

phase.

The amounts of soluble proteins and peptides at the different gastric and duodenal times

(5, 15, 30 and 60 min) for gastric and duodenal phases are not shown because they were

not significantly different. The amount of soluble proteins and peptides increased during

the digestion process, being lower than 15 % at the end of buccal phase (no differences

between the yogurts), and ranging from 25 to 35 % after the gastric digestion phase. The

amount of soluble proteins reached maximal values between 60 and 80 % after duodenal

digestion. At the gastric phase, two groups can be distinguished, the control and the

yogurt with starch had similar soluble protein proportions (25 ± 0.5 and 22 ± 3 %,

respectively) and significantly (p < 0.05) lower than those of β-glucan (34 ± 4 %) and

pectin enriched yogurts (35 ± 5 %). This pattern changed after the duodenal digestion.

Yogurts enriched in PS were all similar to the control. However, the pectin enriched

yogurt had a significantly (p < 0.05) higher proportion (79 ± 13 %) of soluble proteins

and peptides than starch (65 ± 1 %) and β-glucan (61 ± 2 %) enriched yogurts.

Page 128: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

106

a)

3.5.3 Soluble protein and peptide profiles after in vitro GI digestion of yogurts

The soluble proteins and large peptides were separated according to their molecular

weight by SDS-PAGE (figure 3.3). The SDS-PAGE protein patterns of undigested

yogurts (figure 3.3a) showed the usual dairy protein profile with a dense region with

caseins (24.0 – 19.0 kDa), β-Lg (18.0 kDa) and α-lactalbumin (α-La) (14.4 kDa) bands.

Patterns were similar for all the undigested yogurts (figure 3.3). The pattern of control

yogurt after buccal digestion (figures 3.4a and 3.4b B2) was different from the undigested

yogurt (figure 3.3). A dark zone can be observed in the low molecular weight region after

the buccal digestion corresponding to peptides produced by lactic acid bacteria. The

buccal SDS-PAGE profiles of yogurts with PS (figures 3.4b, 3.4c, and 3.4d B2) showed

differences with the buccal sample of control yogurt (figure 3.4a B2). Casein and β-Lg

bands can be seen for yogurt with starch and pectin, and were similar to the control

yogurt (figures 3.4a, 3.4b, and 3.4d B2). However, caseins bands disappeared in the

yogurt containing β-glucan.

std1 std2 Ctl Starch Pectin β-glucan

Figure 3.3. SDS-PAGE analysis of undigested matrixes (control yogurt (Ctl), yogurt

with starch, yogurt with β-glucan, and yogurt with pectin). Std1 corresponds to SDS-

PAGE standards, std2 corresponds to SDS-PAGE analysis of purified milk proteins (β-

casein, β-Cn; α-casein, α-Cn; κ-casein, κ-Cn; β-Lactoglobulin, β-Lg; and α-Lactalbumin,

α-La).

κ-Cn

7 kDa

α-La

β-Lg

45 kda

α-Cn β-Cn

Page 129: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

d)

std1 std2 B2 G5 G30 G60 D5 D60 std1 std2 B2 G5 G30 G60 D5 D60

Figure 3.4. SDS-PAGE analysis of digested matrixes during buccal (B2), gastric (5 min: G5, 15 min: G15, 30 min: G30, 60

min: G60) and duodenal (D60) phases of in vitro GI digestion. a) control yogurt; b) yogurt with starch; c) yogurt with β-

glucan; d) yogurt with pectin. Std1 corresponds to SDS-PAGE standards, std2 corresponds to SDS-PAGE analysis of purified

milk proteins (β-casein, β-Cn; α-casein, α-Cn; κ-casein, κ-Cn; β-Lactoglobulin, β-Lg; and α-Lactalbumin, α-La).

κ-Cn

a)

c)

b)

7 kDa

α-La

β-Lg

45 kda β-Cn α-Cn

Page 130: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

108

At 5 and 30 min of gastric digestion phase, starch enriched yogurt showed similar protein

patterns to control yogurt. For yogurts with β-glucan and with pectin (figures 3.4c and

3.4d, G5 – G60), caseins bands were very thin compared to the other yogurts (figures

3.4a and 3.4b, G5 – G60) Beta-Lg is not distinguished in the low MW region for the

yogurt with β-glucan (figure 3.4c) and the bands are thin for the yogurt with pectin

(figure 3.4d). For all the 4 yogurts, bands of α-La were confused with large spots, it was

not possible to see their evolution at gastric digestion phase.

At duodenal digestion phase, the patterns were similar throughout digestion (D5, D15,

D30 and D60) and only the samples at 5 and 60 min are shown (figures 3.4a, 3.4b, 3.4c,

and 3.4d, D5 - D60). No intact dairy proteins were detected, bands observed resulted

from proteins and enzymes coming from the digestive solutions as observed in previous

study (Kopf-Bolanz and al., 2012). No bands were observed at the bottom of the gel,

suggesting proteins and large peptides (> 7 kDa) were hydrolyzed in smaller peptides (<

7 kDa) and AA.

3.5.4 Bioaccessible peptides from digested yogurts

The size distribution of soluble proteins and peptides after gastric and duodenal digestion

phases is presented in figures 3.5a and 3.5b respectively. Buccal samples were not

analyzed because of the absence of protease in saliva.

At the end of the gastric digestion, the sum of all peptides categories smaller than 3 000

Da (83 – 89 %) was not significantly different between yogurts (figure 3.5a). However,

the small peptides between 500 and 1 000 Da, corresponding to 4 – 6 AA, represented 13

– 28 % of peptides. The amount of these peptides was significantly (p < 0.05) lower for

the control yogurt than the yogurts with starch and with pectin, and the amount tended to

be more important for the yogurt with β-glucan than the yogurt with starch (p = 0.06).

The most abundant peptides (30 – 40 %) were in the range 1 500 – 3 000 Da with similar

amounts for all yogurts. The proportion of peptides ranging from 3 000 to 5 000 Da was

significantly (p < 0.001) higher for the yogurt with β-glucan than the other yogurts while

the proportion of larger peptides (> 5 000 Da) was higher for the control yogurt and the

yogurt with starch than for the yogurt with β-glucan.

Page 131: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

109

0

10

20

30

40

50Control Starch β-glucan Pectin

Chro

mat

ogra

m a

rea

(%)

Molecular mass classes of peptides (Da)

a a

b

a

a a

bc

a

a b

b

b

0

10

20

30

40

50

60

70

Chro

mat

ogra

m a

rea

(%)

Molecular mass classes of peptides (Da)

a b

aa

b

b

a

a b

a

a a cb cb

Figure 3.5. Estimated quantity of peptides (MS chromatogram area - %) pooled in

different classes based on their molecular masses at the end of a) gastric digestion, and b)

duodenal digestion, of in vitro GI digestion. Values are means ± SD of three independent

experiments (n = 3). Different letters indicate significant difference (p < 0.05) between

dairy matrixes for different masse classes. No letters indicate no significant difference (p

< 0.05).

The duodenal digestion (figure 3.5b) resulted in more than 85 % of the peptides being

smaller than 1 000 Da (< 6AA). The yogurt with starch had a proportion of small

b) duodenal

a) gastric

Page 132: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

110

0

2

4

6

8

10

12

14

Control Starch β-glucan Pectin

FA

A (m

g)/

g o

f p

rote

in in

yo

gu

rt

a

a

b

a b

0

100

200

300

400

Control Starch β-glucan Pectin

FA

A (m

g)/

g o

f pro

tein

in y

og

urt

a a

a

a

peptides (300 – 499 Da) significantly (p < 0.05) higher than the control yogurt and the

yogurt with pectin. The proportion of peptides between 500 and 999 Da was higher for

control yogurt and yogurt with pectin than yogurt with starch and this proportion tended

to be more important for the yogurt with β-glucan than the yogurt with starch (p = 0.051).

The proportion of peptides ranging between 1 000 and 1 499 Da was significantly (p <

0.05) higher for the control yogurt than the yogurts with starch, and with pectin. This

proportion was significantly (p < 0.05) lower for the yogurt with starch than the yogurt

with β-glucan. The proportions of peptides larger than 1 500 Da were low and similar for

all yogurts.

3.5.5 Bioaccessible amino acids from digested yogurts

The total content values of FAA released from the initial matrix at the end of the gastric

and duodenal digestions are presented in figure 3.6. At the end of gastric digestion,

control yogurt and the yogurt with starch had a low content of FAA (3 mg, and 2 mg/g of

protein respectively) similar to pectin (5 mg/g of protein) but significantly lower than the

FAA content of the yogurt with β-glucan (8 mg/g of protein) (figure 3.6).

Figure 3.6. Total FAA content (mg) per g of initial protein content in yogurt after a)

gastric digestion, and b) duodenal digestion. Values are means ± SD of three independent

experiments (n = 3). Different letters indicate significant difference (p < 0.05) between

dairy matrixes at each digestion phase.

b) duodenal a) gastric

Page 133: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

111

At the end of duodenal digestion the amounts of total FAA released from initial matrix

were similar for all the yogurts with an average of 250 mg/g of total protein content in

matrix (figure 3.6b). These concentrations of FAA represented 25 % of the initial protein

content and were reached in the first minutes of duodenal phase (results not shown) and

then remained constant up to the end of digestion (total GI digestion time of 122 min), in

accordance with fast and completed hydrolysis. The concentrations of individual FAA

were not significantly different at the end of duodenal digestion phases (annexe 1).

3.6 Discussion

Using an in vitro GI digestion model, it has been possible to reveal some differences in

protein digestion from yogurts varying in the nature of added PS. We have shown an

effect of the added PS in yogurts on protein solubilization, and on the amount of released

peptides and AA from the dairy matrix.

During the course of digestion phases, the amount of soluble proteins increased and that

was explained by the addition of proteolytic enzymes and digestive fluids at each

digestion phase. This addition allowed also the release of peptides and AA in accordance

with previous studies using similar in vitro GI digestion model to digest dairy products

(Kopf-Bolanz et al., 2012) (Rinaldi et al, chapter II). The mechanical degradation of the

semi-liquid matrix by stirring helped the release of nitrogenous compounds from these

matrixes as observed by Versantvoort et al. (2005) for mycotoxins release from solid

food matrix. The proportion of soluble proteins at gastric phase (25 - 35 %) and the

hydrolysis of dairy proteins by pepsin were in accordance with in vitro GI digestion of

commercial yogurt (Rinaldi et al., chapter II). As expected with the specificity of pepsin,

large peptides were released from proteins, and the FAA contents were very low at this

step for all yogurts. The most abundant peptides (50 - 62 %) from the different yogurts at

the end of gastric digestion had molecular masses between 500 and 3 000 Da in

accordance with Picariello et al. (2010). These authors showed, using MALDI-TOF, that

in vitro pepsin hydrolysis of caseins, β-Lg, and α-La released peptides from 827 to 3 123

Da (Picariello et al., 2010). At the end of GI digestion the majority of bioaccessible

peptides had molecular masses inferior to 1 000 Da due to trypsin, chymotrypsin, and

Page 134: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

112

peptidases activities, in accordance with Picariello et al. (2010). The sum of duodenal

soluble proteins amounts (tri-peptides and larger) and of duodenal FAA tended to 100 %

of initial yogurt protein content. At the different duodenal times, there weren‘t pellet after

centrifugation (not showed) confirming the complete solubility of yogurt proteins. The

high level of hydrolysis was in accordance with Rioux and Turgeon (2012). Using the

same in vitro GI digestion system as the current study, these authors showed a similar

amount of soluble protein after yogurt digestion (casein : whey protein ratio = 2.8)

(Rioux and Turgeon, 2012). The matrixes were totally degraded and the proteolysis was

complete. The similar proportion of soluble proteins, for the gel electrophoresis patterns,

and for the total FAA content between yogurts showed that similar content of soluble

nitrogenous compounds were released from all matrixes and were bioaccessible. This

bioaccessibility of nitrogenous compounds from dairy matrixes at the end of the GI

digestion was in accordance with previous studies (Kopf-Bolanz et al., 2012) (Rinaldi et

al., chapter II).

The different electrophoretic profiles of digested control yogurt after buccal phase

(supernatants) and of undigested control yogurt (not centrifuged and not heat-treated)

showed an impact of centrifugation and heat treatment on caseins detection. Indeed

caseins bands were thin whereas there were no proteases in buccal fluids. The low casein

detection was accentuated with PS in yogurt formulation, especially with β-glucan. In the

case of β-glucan, Kontogiorgos et al. (2009) showed that an homogenized mixture of

unheated whey proteins and β-glucan (0.2 %) precipitated after a centrifugation due to

segregative conditions. The phenomena could be expected when heat treatment is applied

to a protein solution in presence of a PS. The important precipitation of caseins with β-

glucan could be explained by micellar casein-neutral PS incompatibility as observed by

Bourriot et al. (1999) in micellar casein-guar gum mixtures. Corredig et al. (2011)

showed that the optimal ionic equilibrium between dairy proteins and β-glucan is

important to maintain the integrity of the structure of casein micelles and do not involve

depletion-flocculation of micelles. Consequently, after bucal digestion phase, it can be

assumed that the amount of intact dairy proteins is more important in the precipitate when

PS are added in yogurt, and particularly with neutral PS.

Page 135: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

113

The yogurt viscosities showed two groups at the high shear rates (80 – 100 s-1

). At the

end of the gastric digestion, the soluble proteins amounts, profiles on gels and the amount

of small peptides (< 5000 Da) suggested a faster proteolysis for yogurts with high initial

viscosity . As soluble protein amounts and profiles were the same at the different times

of gastric phase, the protein degradation was faster from the beginning of the gastric

phase for the viscous matrixes. This fast gastric digestion is in disagreement with several

studies showing a low protein hydrolysis when they are in viscous solution of PS (alone

or added with diet) (Ikegami et al., 1990; Mouecoucou et al., 2003), explained by the

increase of viscosity that slows the diffusion processes, reduces substrates and enzymes

mobility, and delays the transport of nutrients to the epithelial mucosa for their absorption

(Ikegami et al., 1990). However these authors used higher amounts of PS (1 – 10 %

weight proteins or diet) than in the current study.

The fast protein digestion for yogurts with β-glucan and with pectin could suggest a

phase separation phenomena between milk proteins and β-glucan or pectin. For β-glucan,

the segregative behavior could be observed with whey proteins as suggested by

Kontogiorgos et al. (2009) and caseins as suggested by Corredig et al. (2011). The

caseins were accessible to hydrolysisas observed on SDS-PAGE patterns which are in

accordance with size distribution of peptides and FAA contents. For pectin, a similar

phase separation phenomenon during gastric digestion was also possible but has not

previously been reported. In gastric solution, calcium concentrations were high and could

favor pectin-pectin (negatively charged) interactions, conditions fostering segregative

phase separation (Syrbe et al., 1998). Tolstoguzov et al. (2002) suggested that segregative

conditions existing during the digestion favor phase separation in the chyme creating

phases that could be considered as ―micro-reactors‖. These micro-reactors would trap

protein to minimize contact with immiscible medium (with PS) like a water-in-water

emulsion-like system (Tolstoguzov, 2002). In the protein-rich phase, enzymes and milk

proteins are in close contact. Enzyme and substrate concentrations increase, hydrolysis is

facilitated. We could assume that proteins and proteases could be in ―mini reactors‖ and

proteins remain available for proteolysis. The gastric phase could be characterized as an

Page 136: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

114

intermediate thermodynamic step for the dairy matrix with β-glucan and with pectin

where the casein hydrolysis was faster than the same dairy matrix with another added PS

(starch) or without PS and with lower initial viscosity. The different digestive behaviors

observed in the current study seem to be explained by the impact of added PS in yogurt

matrix and not related to initial matrix viscosity from PS.

The kinetics of release of soluble peptides and total FAA were different according to the

type of PS at gastric phase whereas the individual AA contents were similar for all

yogurts, this could be explained by the limitations of the in vitro system used compared

to physiologic conditions. This system had fixed conditions for gastric emptying (60 min)

whereas in human physiological digestion, the beginning of duodenal digestion is

controlled by gastric emptying (Boirie et al., 1997). Here, all the matrixes were in contact

with duodenal enzymes and fluids during the same length in the digestion process.

Indeed in this study, the gastric phase was the critical digestion step modulating the

kinetics of release of soluble nitrogenous compounds in accordance with the importance

of gastric emptying in physiologic conditions. Larsen et al. (1994) have shown in rats that

a more viscous carboxymethylcellulose added to a casein-based diet (50 g/kg) delayed

the gastric emptying resulting in higher true ileal digestibility (absorption) for some AA

because protein structure was more damaged by pepsin and the duodenal digestion by

pancreatin was faster (Savoie and Gauthier, 1986; Mullally et al., 1998). Other

differences between our model and physiological conditions lie in the absence of

hormonal controlled-addition of digestive fluids and the lack of absorptive step. The

addition of fluids and the nutrients absorption are controlled by the hormonal pre- and

post-prandial secretion. The digestive enzymes and fluids are secreted when food is

consumed and the secretion is regulated by the absorption of nutrients. Without gastric

emptying and hormonal regulation, nutrients from semi-liquid food matrix as yogurt are

fastly digested, particularly dairy proteins.

3.7 Conclusion

The in vitro GI digestion of proteins from four yogurts matrixes with different PS (as

stabilizer) was different. The kinetics of gastric and duodenal digestions was not linked

Page 137: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

115

with the initial viscosity of the yogurt as expected. The nature of added ingredient in

dairy matrix seems more determinant to evaluate the behavior of the nutrients in

microstructure and so the digestion of food matrix. The low stability of dairy food matrix

in gastric environment explained by segregative phenomenon between dairy proteins and

added PS has to be considered. At the end of the GI digestion the added PS had no impact

on protein digestion. The absence of gastric emptying and hormonal regulation in the

current in vitro digestion model could limit the study of added ingredients on protein

digestion. Thus the digestion in in vivo model is necessary to evaluate the protein

digestion from food matrix containing different nutrients and the resulting pre- and post-

prandial metabolic responses like glycemia and insulinemia.

Page 138: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices
Page 139: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Chapitre IV : Use of polysaccharides in yogurt

formulation: impact on glycemia, insulinemia, incretin

secretion, and free amino acids in rats

Au précédent chapitre, il a été démontré que selon le polysaccharide ajouté à des

yogourts, l‘hydrolyse des protéines et la libération des peptides et des acides aminés se

font selon des cinétiques différentes lors de l‘étape de digestion gastrique. Il n‘y avait pas

de relation entre la viscosité du yogourt et la vitesse de digestion des protéines dans le

système in vitro. La présence de β-glucan dans une matrice laitière fermentée a accéléré

la dégradation des protéines de la matrice et la bioaccessibilité des acides aminés.

Le quatrième chapitre présente les travaux réalisés pour répondre au troisième objectif de

la thèse, soit d‘étudier in vivo l‘effet d‘ajout de polysaccharides, comme stabilisants, dans

des yogourts sur la biodisponiblité de nutriments azotés et les réponses métaboliques

postprandiales associées dans un modèle animal (rats). Ce chapitre permettra aussi de

confirmer l‘impact de l‘ajout de β-glucan au yogourt sur la disponibilité des acides

aminés libres observée au chapitre précédent.

Page 140: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

118

4.1 Résumé

L‘addition de polysaccharides, en tant que stabilisants dans des yogourts, a un impact sur

la digestion des protéines laitières. Nous avons étudié les réponses métaboliques

postprandiales (glycémie, insulinémie, C-peptide, acides aminés libres, vidange gastrique

et réponses en incrétines) in vivo en utilisant des rats en bonne santé en réponse à la

consommation de yogourt par un test de tolérance au glucose oral (OGTT). Quatre

yogourts différents ont été testés : avec amidon, avec β-glucan, avec pectine ou sans

polysaccharide (contrôle). Aucune relation entre la viscosité du yogourt et les réponses

métaboliques n‘a été observée. En réponse à l‘OGTT, le yogourt avec β-glucan a réduit la

glycémie et l‘insulinémie après 15 minutes comparé aux trois autres yogourts.

Cependant, la réponse du C-peptide, marqueur de la sécrétion de l‘insuline, n‘a pas été

différente, suggérant une augmentation de la clairance à l‘insuline. À la fin de la

digestion (180 min), la vidange gastrique a été significativement plus faible pour le

yogourt avec amidon comparé au contrôle et au yogourt avec β-glucan. La sécrétion de

l‘incrétine PYY en réponse au yogourt avec amidon a été significativement plus

importante comparé au yogourt contrôle 30 minutes après l‘ingestion. Les concentrations

en acides aminés totaux et en acides aminés branchés libérés durant la digestion n‘ont pas

été différentes entre les 4 yogourts, excepté pour le contenu en acide aminé aromatique

Phe qui a été significativement plus bas après 120 minutes de digestion du yogourt avec

amidon comparé au yogourt contrôle. Cette diminution pourrait être bénéfique face au

risque d‘incidence du diabète de type 2 et serait à confirmer chez des rats obèses. Cette

étude a montré que la nature du stabilisant utilisé dans la fabrication de yogourts peut

influencer les réponses métaboliques postprandiales.

Page 141: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

119

4.2 Abstract

The addition of polysaccharide as stabilizer in yogurt has an impact on dairy protein

digestion. We investigated the in vivo postprandial metabolic responses (glycemia,

insulinemia, C-peptide, free amino acids (FAA), gastric emptying and incretin responses)

using healthy rats in response to yogurt consumption in oral glucose tolerance test

(OGTT) situation. Four different yogurts were tested; with starch, β-glucan, pectin or

without added polysaccharide (control). No direct relationship between the yogurt

viscosity and the metabolic responses were observed. In response to the OGTT, the

yogurt with β-glucan was found to reduce glycemia and insulinemia after 15 minutes in

comparison with the three other yogurts. However, C-peptide response, marker of insulin

secretion, was not different, suggesting an increased insulin clearance. At the end of the

digestion (180 min), the gastric emptying was significantly lower for yogurt with starch

as compared to the control and the yogurt with β-glucan. Secretion of the incretin PYY in

response to the yogurt with starch was significantly higher as compared to the control

yogurt 30 min after ingestion. The concentrations of total FAA and branched-chain

amino acids release during digestion were not different between the four yogurts except

for the aromatic amino acid Phe content, which was significantly lower after 120 min

digestion of yogurt with starch as compared to control yogurt. This decrease could be

beneficial to the risks of type 2 diabetes incidence and it should be confirmed with obese

rats. This study showed that the nature of the stabilizer used in yogurt fabrication could

affect the postprandial metabolic responses.

Page 142: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

120

4.3 Introduction

Type 2 diabetes mellitus (T2DM) is a chronic disease characterized by a chronic

hyperglycemia, the fasting glycemia is ≥ 7.0 mmol/L instead of 4 – 6 mmol/L for normal

subjects. This metabolic disorder is associated with disturbance of carbohydrate, fat and

protein metabolism due to defect in insulin secretion and action (Alberti and Zimmet,

1998). The incidence of T2DM is reaching epidemiologic proportion, and it was

predicted more than 439 millions of diabetics worldwide in 2030(Shaw et al., 2010). This

disease is associated with visceral adiposity which leads to low grade systemic

inflammation. This inflammatory status will cause insulin resistance, hyperinsulinemia,

decrease in insulin clearance and ultimately, pancreatic β-cells destruction. Adoption of

nutritional balanced meal plan, associated with a healthy life style, can contribute to

improve metabolic status. Epidemiologic studies showed that low fat dairy products

could reduce the risk of T2DM in women and men (Choi et al., 2005; Liu et al., 2006).

Nutrients like dairy proteins or fibers can decrease glycemia and activated food intake

regulatory system, so they are a potential functional food components for T2DM subjects

(Makelainen et al., 2006; Luhovyy et al., 2007; Nilsson et al., 2007; Panahi et al., 2007).

However, fibers from different sources showed different metabolic status (Howarth et al.,

2001). Fibers and other polysaccharides (PS) are added in yogurts to stabilize the dairy

matrix. The addition of different stabilizers in yogurt could induce different postprandial

metabolic responses after the consumption of the yogurt dairy matrix.

Food intake elicit multiple metabolic physiological reactions in order to regulate glucose

homeostasis. First of all, the gut reacts with the nutrients and secretes a variety of

incretins (for example glucose dependent insulinotropic peptide (or gastric inhibitory

polypeptide) (GIP), glucagon like peptide (GLP1), pancreatic polypeptide (PP) or peptide

Tyr-Tyr (PYY)) in function of the nature of the food ingested. The concerted actions of

these hormones control gastric emptying, satiety, insulin secretion and insulin sensitivity

(Drucker, 2006).

Page 143: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

121

The secretion of incretins aims to activate the insulin secretion resulting from the oral

glucose ingestion (Aaboe et al., 2008). GIP is secreted from K cells in the gut in response

to nutrient ingestion. Its effect to inhibit gastric acid secretion by the inhibition of gastrin

release was controversial (Meier et al., 2004). The principal effect of GIP is its

insulinotropic effect liberating insulin from storage granules in pancreas by binding

specific receptors (Baggio and Drucker, 2007) and it is the incretin that has lost most of

its insulinotropic in T2DM subjects (Meier et al., 2002). GLP1 is secreted from L cells in

the intestine in response to nutrient ingestion and decreases the food intake in humans

(Verdich et al., 2001). GLP1 was shown to stimulate insulin secretion, to inhibit proximal

GI secretions and motility (Aaboe et al., 2008) and to inhibit gastric emptying (Pironi et

al., 1993). In Zucker diabetic rats, GLP1 provided an anti-diabetic action by ameliorating

glucose tolerance associated with the increase of proliferation of islet cell from pancreas

and the decrease apoptosis of these cells (Farilla et al., 2002). PP may influence insulin

sensitivity to inhibit neuropeptide Y neuron (NPY) that is a peptide developing obesity

and insulin resistance in rodents (Zarjevski et al., 1993). PP is secreted from F cells in

pancreas, colon, and rectum. Kojima et al. (2007) showed that PP secretion decreased

food intake and gastric emptying in mice. PYY is another member of the PP family,

secreted from L cells in ileum, colon, and rectum, and has a paracrine and hormonal role;

its level in tissue and plasma increase after meal ingestion (Cox, 2007).

Following glucose absorption by the intestine, plasma glucose concentration raises and

causes insulin secretion by the pancreatic β-cells. Then insulin interacts with liver to

block hepatic glucose production, and with skeletal muscle to stimulate glucose uptake.

These actions will then restore normal glycemia. It is well accepted that a decreased

glycemia and insulin secretion in response to food consumption can be considered

beneficial in terms of glucose metabolism. Indeed, several epidemiologic studies showed

that foods with low glycemic index (index defining the blood glucose level raise of food

compared to standard food as glucose) are associated with lower risk factors for T2DM

and cardiovascular disease (Salmerón et al., 1997b; Frost et al., 1999). Low glycemic

index foods were also related to a satietogenic effect and could prevent overweight

(Ludwig et al., 1999; Bornet et al., 2007). C-peptide is a domain of insulin molecule that

Page 144: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

122

is co-secreted with the hormone by pancreas and both are released in equimolar amounts.

So C-peptide is one marker of insulin secretion. Contrary to insulin, C-peptide is not

metabolized by liver and insulin/C-peptide ratio decreases in normal subjects. Diabetics

present disorder in insulin clearance (Shapiro et al., 1987) and the insulin/C-peptide ratio

could not decrease (Kotronen et al., 2008). C-peptide could also regulate glucose

homeostasis by activating glycogen synthesis (Zierath et al., 1991).

Besides glucose, other nutrients will modulate the glycemic index and the postprandial

hormonal secretions. Amino acids (AA) are known for their important impact on glucose

metabolism. For example, dairy proteins can modulate the glycemia and hormones

secretion. Nilsson et al. (2004) explained that the ingestion of branched amino acids

(BCAA) and other AA like Lys and Thr (solution or in whey proteins) could explain the

lower postprandial plasmatic glucose concentration and the higher insulin secretion than

the ones observed after the ingestion of pure glucose drink (Nilsson et al., 2007).

Differences in AA concentrations could explain different metabolic response. It has been

shown that BCAA (Ile, Leu, Val), and aromatic AA (Phe and Tyr) are the strongest

predictors for the development of diabetes and are associated with insulin resistance

(Newgard, 2012). Modulation of protein digestion impacts the AA absorption (Boirie et

al., 1997) and consequently could impact the postprandrial metabolic responses. Gastric

emptying is well known to play an important role in nutrients absorption and will then

have an impact on metabolism. A clinical study from Boirie et al. (1997) showed that a

casein solution precipitates in the stomach and delays the gastric emptying in comparison

to whey proteins. Therefore, the gastric emptying was slower and the casein delayed AA

absorption as compared to whey proteins (Gaudichon et al., 1994; Boirie et al., 1997;

Bowen et al., 2006b). Moreover, the secretion of hormonal peptides could be correlated

with the gastric emptying, like the polypeptides PYY and PP correlated with a slow

gastric emptying (Boey et al., 2007; Kojima et al., 2007).

Stabilizers are added in yogurts to allow controlling yogurts‘ texture and syneresis

(Tamine and Robinson, 1985). They are polysaccharides (PS) having thickening and

gelling properties which contribute to rheological properties and water retention of

Page 145: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

123

yogurts. Addition of PS in food could delay protein digestion (Acton et al., 1982;

Johansen et al., 1996; Mouecoucou et al., 2003). Pectin from pear, and other PS as guar

gum or locust bean gum delayed the casein digestion because of their interactions with

digestive enzymes or with proteins (Acton et al., 1982; Kossori et al., 2000).

Mouecoucou et al. (2003) showed that the hydrolysis of β-lactoglobulin (β-Lg) was

reduced in the presence of low methoxyl pectins in solution. Polysaccharides could

contribute to decrease the glycemic and insulinemic indexes too (Björck et al., 2000).

Diets with starch from pea, with high-methoxyl pectin or with oat β-glucan showed lower

postprandial blood glucose concentration and glycemic index in comparison to diets with

low or no fiber content (Tappy et al., 1996; Ratnayake et al., 2002; Kim, 2005). These

authors showed that PS decreased the glucose availability by increasing the viscosity of

digestive juices. Ou et al. (2001) hypothesized that glucose availability from potato

starch, in solution with water insoluble/soluble dietary fibers, could also decrease due to a

low starch hydrolysis by α-amylase. Fibers and potato starch could interact or fibers

could be a barrier between enzyme and potato starch (Ou et al., 2001). Added PS in food

matrix has an impact on glucose homeostasis. Ingesting muffin with added β-glucan (4 g

per serving) showed a decrease of blood glucose peak rise (Tosh et al., 2008). Diets with

added β-glucan were also shown to decrease the insulin responses too (Tappy et al., 1996;

Hallfrisch et al., 2003; Makelainen et al., 2006).

The aim of this study was to investigate the impact of some PS added in dairy fermented

food matrix (yogurt) on the glycemic, insulinemic and incretin responses, and the

bioavailability of AA using animal models. The impact of dairy matrix consumption on

postprandial metabolic status has never been studied in rats. Pectin and starch, common

PS used in dairy industries, and β-glucan, a new fiber, were tested in this study.

4.4 Animal and methods

4.4.1 Animal

Male Winstar rats (Charles River, St Constant, QC, Canada) weighing approximately 215

– 225 g were individually housed in a temperature-and-humidity-controlled room with a

daily 12:12-hour light-dark cycle. Upon arrival, all rats were fed a grounded non purified

Page 146: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

124

commercial diet (Purina rat chow; Ralston Purina, Lasalle, Quebec, Canada) for at least 5

days. Following this period, rats were divided in 4 groups: yogurt without PS (control),

yogurt with starch, yogurt with pectin, yogurt with β-glucan. Yogurts were given on the

day of the experiment by gavage. The animal protocol was approved by the Animal Care

Committee of Laval University.

4.4.2 Animal diets: yogurt preparation

The yogurts were prepared from skimmed milk powder protein content 33.56 %, fat

content 1.0 % max, total solid 97.67 %) (purchased from Dairytown (Sussex, NB,

Canada), whey protein isolate protein content 94.43 %, fat content 1.2 % max, total solid

93.95 %) (from Davisco Food International Inc. (Eden Prairie, MN, USA), and lactose

from whey permeate produced by Agropur cooperative (Longueil, QC, Canada). The

yogurts contained 4 % of protein (w/w) with casein/whey protein ratio of 2.8, and 14 %

dry matter. Stabilizers were added at the following concentrations: 0.75 % starch, 0.2 %

pectin, and 0.4 % β-glucan. These concentrations were chosen in a previous in vitro study

to reproduce the industrial limit (0.75 %) and to have stable gel (Rinaldi et al. chapter

III). Table 4.1. presents the composition of the different yogurts.

The yogurts were prepared in 50 mL falcon tubes as described by Rinaldi et al. (chapter

III). Their composition is presented in table 4.1. Briefly, skimmed milk powder, whey

protein isolate (WPI) and lactose were added to water at 40 °C under stirring. The mixes

were kept under stirring one hour at room temperature, then overnight at 4 °C. The milk

was pasteurized (90 °C, 2 min) under mixing, then it was cooled to 42 °C. A commercial

starter (Yo mix860, Danisco, Canada) was added at 0.02 %. Fermentation was stopped

when pH reached 4.60 ± 0.05. Yogurts were cooled in water-ice mixture, and stored at 4

°C. The addition of starch, β-glucan, or pectin was made differently depending on

polysaccharide, as described by Rinaldi et al. (chapter III).

Page 147: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

125

Table 4.1. Composition of yogurts without stabilizers (control), with starch 0.75 %,

pectin 0.2 %, and β-glucan 0.4 % 1.

1 Values were calculated considering protein contents of milk powder and whey protein isolate

and a constant dry matter proportion.

4.4.3 Yogurt viscosity determination

Five days after production, the viscosity of yogurts was measured at 4 °C using Ares G2

rheometer (TA instruments, New Castle, DE, USA) with 25 mm-parallel serrated plate

geometry. Viscosity was measured at 4 °C for shear rate ranging from 1 to 100 s-1

and in

triplicate. The experiments were carried out as presented in Rinaldi et al. (chapter III).

Each yogurt was analyzed in triplicate.

4.4.4 Experimental protocol of gavage

The day before the test, rats were fasted at 8:30 PM for 12 hours and water was given ad

libitum. At the end of the fasting period, a 500 µL blood sample was taken by the

saphenous vein with a needle and a microvette coated with EDTA. A basal glycemia

(time 0) was taken using a One touch glucometer from Lifescan (Milpitas, CA, USA). A

500 µL blood sample was also taken at basal time. Animals were then gavaged with 6 g

(6 mL) of yogurt using a 16 mL needle followed by 2 g/kg of dextrose (50 % solution). A

500 µL blood sample and a glycemia were also taken at 15, 30, 60, 90, 120 and 180 min

after the gavage for oral glucose tolerance test (OGTT). All blood samples were kept on

Control Starch β-glucan Pectin

Total proteins (%) 4.02 4.02 4.02 4.02

caseins/whey proteins ratio 2.80 2.80 2.80 2.80

Lactose (%) 4.47 3.62 3.91 4.24

Fat (%) 0.01 0.01 0.01 0.01

Ash (%) 0.46 0.46 0.46 0.46

Dry matter (%) 13.99 13.99 13.99 13.99

Page 148: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

126

ice before centrifugation at 5000 g at 4 °C for 5 min. Plasma was separated in aliquots

and frozen at –80 °C until analyzed for insulin, C-peptide, incretins, and AA. The

animals were sacrificed after the OGTT (180 min). The stomachs were flattened to

remove the contents. The total and empty stomach weights were measured in order to

evaluate the gastric content by difference.

4.4.5 Insulinemia, C-peptide

Insulin and C-peptide were measured using an integrated immunoassay analyzer Victor

3V from PerkinElmer (Waltham, MA, USA) by using an enzyme-linked immunosorbent

assay (ELISA) kit from Alpco (Salem, NH, USA). Absorbance was read at 450 nm.

4.4.6 GIP, PYY

The analysis of incretins GIP and PYY were performed on plasma samples taken at 0, 15,

and 30 min on analyzer BioPlex 2000 from BioRad (Missisauga, ON, Canada) by using

an enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA) kit Milliplex from EMD Millipore

(Billerica, MA, USA).

4.4.7 Amino acids analysis using GC/FID

One hundred microliters of plasma were mixed with 100 µL of acetonitrile 100 % from

EMD (Darmstadt, Germany), and the mix was centrifuged at 9800 g at 4 °C for 20 min to

remove insoluble components. Seventy five microliters of the supernatant were analyzed.

Free amino acids (FAA) in rats plasma were analyzed by gas chromatography (GC) using

the EZ-Faast GC/FID physiological free AA analysis testing kit from Phenomenex

(Torrance, CA, USA) with the same method, equipment, software, column, sample

preparation and calibration as Rinaldi et al. (chapter II).

4.4.8 Calculation and statistical analysis

The four yogurts were prepared once and each experimental group was composed of 10

to 13 animals. The rat body weights were constant between the different diet-group,

allowing metabolic responses comparisons. The AA, GIP and PYY concentrations and

Page 149: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

127

1

10

100

1000

10000

1 10 100

Shear rate (s-1)

Vis

cosi

ty (P

a.s)

insulin/C-peptide ratio were related to the basal mean values (0 min) by fold-increased

calculation. The area under the curves (AUC) of FAA, BCAA, Ala, glucose, insulin, and

C-peptide were calculated with GraphPad Prism (version 6) software (La Jolla, CA,

USA) and expressed as means ± SEM. The AUC of FAA was calculated for the 0 120

min recovery period. The other AUCs were calculated for the total measure period 0

180 min and for the beginning period with the most important metabolic changes 0 60

min. The stomach emptying and the AUCs were treated by statistical analysis using a one

way analysis of variance with the mix procedure of Sigma-Plot software (San Jose, CA,

USA). The other metabolic compound measures were treated by statistical analysis using

a two way RM (repeated measures)-analysis of variance with Student Newman-Keuls

post-hoc test.

4.5 Results

4.5.1 Viscosity of yogurts with different polysaccharides

The four yogurts showed a pseudoplastic behavior (figure 4.1). At the low shear rates (0

5 s-1

) yogurt viscosities tended to be similar. Then from 5 to 100 s-1

the viscosity of the

yogurt with pectin decreased faster than the three others, and the viscosity of the control

yogurt tended to decrease slightly faster than the yogurts with starch and with β-glucan.

Figure 4.1. Viscosity of control yogurt ( ), yogurts with starch ( ), with β-glucan ( ),

or with pectin ( ). Values are means ± SD of triplicate (n = 1).

Page 150: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

128

0

5

10

15

20

25

30

Control Starch β-glucan Pectin

Sto

mac

h c

onte

nt w

eight

(% y

ogurt

)

a

b

a

a

4.5.2 Stomach content weight

Three hours after yogurt consumption the weight of stomach contents ranged from 800

mg to 1300 mg. The stomach content weights were related to the ingested yogurt weights.

This proportion was significantly higher when yogurt with starch was ingested (p < 0.05)

and represented 22 ± 3 % of initial weight (6 g), compared to an average of ~15% for the

three other yogurts (figure 4.2).

Figure 4.2. Stomach content weight (% ingested yogurt) at the end of the procedure (180

min) with control yogurt (n = 12), yogurts with starch (n = 9), with β-glucan (n = 14), and

with pectin (n = 11). Different letters indicate significant difference (p < 0.05) between

yogurts, based on one way ANOVA.

4.5.3 Effect of yogurts consumption with different polysaccharides on glucose

tolerance

The impact of the different yogurts on glucose tolerance was measured by OGTT. The

glycemia and insulinemia after consumption of control yogurt increased from 0 to 15

min, then showed a high decrease from 15 to 30 min and from 15 to 60 min for glycemia

and insulinemia respectively, and then both responses gradually decreased until 180 min

(figures 4.3a and 4.3b). Fifteen minutes after gavage, the yogurt with β-glucan showed

significantly lower glycemia (figure 4.3a) and insulinemia (figure 4.3b) compared to the

Page 151: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

129

4

5

6

7

8

9

10

11

12

0 15 30 60 90 120 180G

luco

se (m

mol/L

)

Time (min)

*

**

0

200

400

600

800

1 000

1 200

0 15 30 60 90 120 180

Insu

lin (

pm

ole

/L)

Time (min)

*

***

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

0 15 30 60 90 120 180

C-p

epti

de

(pm

ol/

L)

Time (min)

#

# #

Figure 4.3. Plasma a) glucose concentration (mmol/L), b) insulin concentration

(pmol/L), and c) C-peptide concentration (pmol/L) as a function of time after gavage with

control yogurt ( ) (n = 10), starch ( ) (n = 13), β-glucan ( ) (n = 10), or pectin ( )

(n = 10). Values are means ± SEM. Symbols indicate significant difference between

yogurts at each digestion time (p < 0.05), based on two way RM ANOVA: * β-glucan vs

others, ** control vs starch, *** control vs starch and β-glucan, # starch vs pectin, ##

starch vs β-glucan.

a)

b)

c)

Page 152: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

130

other yogurts (p < 0.001 glycemia, p < 0.05 insulinemia). Thirty minutes after gavage, the

control yogurt showed significantly lower glycemia and insulinemia than the yogurt with

starch (figures 4.3a and 4.3b) and the insulin level was significantly lower than for the

group fed with β-glucan enriched yogurt (figure 4.3b). No significant differences were

observed in AUCs for the 0 – 180 min and 0 – 60 min recovery periods of glucose and

insulin responses to the different yogurts (annexe 2).

4.5.4 C-peptide and insulin clearance

After ingestion of control yogurt, the C-peptide concentration in plasma increased from 0

to 15 min, then abruptly decreased to 30 min and decreased at a lower rate up to 180 min

(figure 4.3c). The ingestion of other yogurts showed similar evolution C-peptide patterns.

However 15 min after gavage, yogurt with starch showed a significantly higher C-peptide

concentration in plasma compared to the yogurt with pectin whereas after 30 minutes it

was significantly higher than for yogurt with β-glucan (p < 0.05), and higher than other

yogurts (p = 0.08).

4.5.5 GIP, PYY

The GIP concentrations increased steeply 15 minutes after the gavage (7 – 9 times) in

comparison to the basal content for each yogurt, but it did not further increase between 15

and 30 minutes (figure 4.4a). There was no significant effect induced by the different

yogurts at each time (basal, 15 min, 30 min) for GIP.

The PYY contents increased between basal and 15 min-levels and remained the same at

30 min for all the yogurts (figure 4.4b). Thirty min after gavage with control yogurt, a

significantly lower PYY content was observed in plasma, compared to the yogurt with

starch (p = 0.015).

Page 153: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

131

0

200

400

600

800

1000

1200

basal 15 min 30 min

Control Starch β-glucan Pectin

GIP

in p

lasm

a (f

old

ov

er b

asal

tim

e)

a a a a

a a

a

a

aa

aa

0

100

200

300

basal 15 min 30 min

PY

Yin

pla

sma

(fold

over

bsa

l ti

me)

a

b

a ba b

a a a a

a

a

a a

Figure 4.4. a) GIP and b) PYY in plasma (fold over basal time, 0 min) 15 min, and 30

min after the gavage of the different yogurts. Values are means ± SEM. Different letters

indicate significant difference (p < 0.05) between yogurts at each digestion time, based

on a two way RM ANOVA. For control at 0 and 30 min n = 16 for PYY and GIP, at 15

min n = 14 for PYY and n = 15 for GIP; for starch at 0 and 15 min n = 9, n = 10 at 30

min for PYY and GIP; for β-glucan at 0 min n = 10, at 15 and 30 min n = 12 for PYY

and GIP; for pectin at 0 min n = 12, at 15 and 30 min n = 11 for PYY and GIP.

a

b) PYY

a) GIP

Page 154: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

132

4.5.6 Postprandial plasma amino acids

For all digestion times, the total free amino acids (TAA) contents related to the basal

value (table 4.2) and the TAA AUCs (annexe 3) were not significantly different between

the yogurts. However the concentration of some individual AA in plasma showed

differences depending on the type of yogurt ingested. Fifteen minutes after its

consumption, the control yogurt showed a significantly higher concentration of plasmatic

Ala than the other yogurts, whereas at 60 min the concentration was significantly higher

than the yogurt with starch (table 4.2). Fifteen min after gavage, the Gln and the Gly

concentrations increased significantly (p < 0.05) for the control yogurt in comparison

with the yogurt with pectin. At this time, after gavage of pectin enriched yogurt, Gly

concentration was also significantly lower than with the yogurt with starch (table 4.2).

After 60 min, Gln content related to the basal value for the control yogurt was

significantly higher than the yogurts with β-glucan and with pectin (table 4.2). One

hundred and twenty minutes after the consumption of the control yogurt, the Phe content

was significantly higher compared to the yogurt with starch (p < 0.05) and tended to be

higher than the yogurt with β-glucan (p = 0.107) (table 4.2). Because Ala showed

difference in fold change for the control yogurt compared to all yogurts with stabilizers,

we were interested in its AUC for 0 – 120 min recovery period. This Ala AUC tended to

be higher for the control yogurt than with β-glucan (p = 0.069) and with starch (p =

0.108) (annexe 3).

The BCAA contents represented approximately 10 % of the TAA contents (not shown).

The individual BCAA contents and their sum related to the basal values, and their

respective AUCs were similar between yogurts (annexe 3). The BCAA AUCs were all

negative (annexe 3).

Page 155: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

Table 4.2. FAA (fold over basal time, 0 min) 15 min, 30 min, 60 min, and 120 min after the gavage with different yogurts.

Ctl: control yogurt, β-gln: yogurt with β-glucan

BCAA: Branched-chain amino acids sum, TAA: Total amino acids sum (fold over basal time)

Different letters indicate significant difference (p < 0.05) between yogurts at each digestion time, based on two way RM ANOVA (n = 9 for starch

and β-glucan, n = 10 for control and pectin).

0 min 15 min 30 min 60 min 120 min

Ctl Starch β-gln Pectin Ctl Starch β-gln Pectin Ctl Starch β-gln Pectin Ctl Starch β-gln Pectin Ctl Starch β-gln Pectin

Ala

Asp

Asn

Gln

Gly

His

Ile

Leu

Lys

Met

Phe

Pro

Ser

Thr

Trp

Tyr

Val

BCAA

TAA

100±8

100±25

100±10

100±14

100±9

100±16

100±6

100±7

100±12

100±8

100±6

100±6

100±13

100±7

100±9

100±11

100±5

100±5

100±6

100±7

100±50

100±11

100±13

100±6

100±15

100±19

100±6

100±9

100±8

100±6

100±7

100±9

100±12

100±8

100±9

100±6

100±7

100±6

100±9

100±35

100±4

100±6

100±5

100±10

100±5

100±6

100±8

100±6

100±10

100±4

100±7

100±6

100±9

100±11

100±7

100±6

100±7

100±5

100±28

100±6

100±6

100±21

100±13

100±6

100±4

100±9

100±8

100±7

100±4

100±9

100±7

100±4

100±8

100±6

100±5

100±5

146±9a

93±47

113±10

129±13a

102±6a

107±7

100±5

111±8

136±1a

114±7

109±6

136±10

123±12

115±8

127±11

116±9

99±3

103±5

115±8

110±6b

58±23

115±20

108±11ab

99±9a

71±7

90±17

100±7

122±6

96±9

90±5

113±15

104±11

94±11

117±9

94±6

96±5

96±7

99±6

114±9b

137±37

108±9

92±10ab

88±6ab

137±30

108±9

115±10

124±17

112±11

109±12

142±10

98±9

102±8

121±14

120±18

107±9

110±9

110±10

121±5b

90±27

102±7

72±9b

69±3b

83±5

104±6

113±5

106±10

108±8

100±7

135±7

94±10

99±6

137±8

110±12

99±6

104±6

94±5

148±9

80±17

98±10

114±14

85±6

98±9

78±3

87±5

130±10

109±7

102±4

132±8

106±14

102±8

131±14

114±5

86±3

85±3

103±5

130±7

57±22

122±23

115±15

89±6

84±8

82±17

88±4

126±10

99±7

97±4

117±9

106±9

100±12

119±8

100±6

94±3

89±6

102±6

135±7

151±40

111±8

84±8

83±4

168±38

83±6

91±7

138±8

126±9

118±10

152±10

94±8

101±7

130±9

127±13

98±6

93±6

113±9

146±4

68±20

98±5

85±6

70±4

84±7

76±3

87±2

114±8

120±7

102±4

145±4

103±7

102±5

148±10

112±8

90±3

86±2

95±4

162±7a

64±13

113±12

124±17a

82±5

126±16

74±3

85±5

133±13

125±8

112±5

153±3

99±9

100±5

138±13

128±7

88±5

83±3

103±5

128±5b

78±30

116±24

98±5ab

78±7

76±8

79±19

88±4

129±9

105±7

95±4

131±8

97±10

93±13

119±10

105±4

90±7

87±7

99±4

134±10ab

131±37

101±4

81±6b

73±2

132±34

69±7

78±7

131±10

124±11

110±12

157±13

84±5

92±6

120±9

130±19

87±9

81±8

104±10

154±8ab

94±27

90±9

64±7b

66±3

90±11

68±5

79±7

111±10

118±8

105±7

159±10

86±7

97±6

151±11

120±9

85±4

80±5

95±5

146±9

88±18

98±14

105±15

81±5

139±27

74±6

81±4

122±16

127±13

116±10a

160±11

91±7

102±6

117±8

136±16

81±7

80±6

103±6

122±4

96±39

117±24

98±5

76±3

98±10

75±18

81±3

112±8

105±7

97±4b

146±6

11±9

95±11

107±6

107±7

86±5

82±6

101±5

114±5

126±35

93±5

75±10

70±4

130±15

64±3

71±4

128±16

115±5

99±6ab

142±6

79±4

88±7

98±10

112±7

81±3

75±3

97±8

137±7

81±21

98±8

93±9

63±3

95±11

69±3

79±3

112±9

113±5

101±4ab

159±7

92±7

96±6

124±6

106±5

75±3

75±3

94±4

Page 156: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

134

4.6 Discussion

The composition and the structure of food matrixes modulate the bioaccessibility of their

nutrients. In this work, we studied the bioavailability of nutrients and postprandial

metabolic responses illustrated with the impact of different PS (as stabilizer) in yogurts on

glycemia, insulinemia, incretins concentrations, gastric emptying, and AA bioavailability

after the gavage of healthy rats.

The high gastric emptying rate and the low glycemia and insulinemia (30 – 180 min)

observed after the consumption of the control yogurt could show control yogurt digested in

stomach could arrive early in the intestine and the postprandial use of exogenous glucose

could be faster.. The higher plasmatic concentrations of Ala and Gln at 15 min and 60 min

for this yogurt could also be related to a fast use of exogenous glucose by the organism

after its absorption in intestine (Ruderman, 1975). Indeed Ala and Gln are the principal

metabolized AA for hepatic gluconeogenesis (Van de Poll et al., 2005) that occurs in post-

absorptive period (Ruderman, 1975). Thus Ala and Gln high plasmatic contents could be

related to a low glucose synthesis while exogenous glucose is metabolized first.

The delayed gastric emptying at 180 min and the higher PYY content at 30 minutes when

starch is added in yogurt compared to the control yogurt could show a role in long-term

effects on satiety and food intake by the addition of starch in yogurts. Indeed delayed

gastric emptying was related with increasing satiety and reducing hunger after the addition

of psyllium fiber in normal meal (Bergmann et al., 1992). PYY infusion also was related to

reduce appetite and food intake in obese and normal subjects (Batterham et al., 2003a).

However the addition of starch in yogurt did not change the total FAA content compared to

control yogurt and the other yogurts with PS. The low values of stomach contents for all the

yogurts after 3 hours compared to the corresponding ingested yogurts showed that more

than 75 % of yogurts were already passed to the intestine at this time, the matrix was

digested and AA were absorbed without differences between matrixes. The low content of

added PS corresponding to industrial practices (≤ 0.75 %) did not delay or decrease the AA

availability and consequently did not modify protein digestion kinetics, between the control

yogurt and the yogurt with added stabilizers. Indeed the effect of PS on protein digestion

Page 157: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

135

was previously shown, but with 1 % or more of PS in solution or diet (Kossori et al., 2000;

Ou et al., 2001; Mouecoucou et al., 2003).

The addition of starch in yogurt delayed gastric emptying compared to the other PS. This

effect might be attributed to the high initial viscosity of the yogurt that could slow the

matrix digestion as observed by other authors using other PS (Brennan, 2005b; Kim, 2005).

However with the addition of β-glucan (similar initial yogurt viscosity to with starch) and

with the addition of pectin (the lowest initial viscosity at high shear rates) gastric emptying

was faster than with added starch. The initial viscosity of yogurt did not induce digestion

differences between yogurts. The fast gastric emptying with β-glucan could be explained by

a phase separation phenomena in accordance with in vitro GI digestion of yogurts with the

same composition (Rinaldi et al., chapter III). Rinaldi et al. (chapter III) showed that

soluble protein and bioaccessible AA contents were higher and proportion of larger

peptides was lower after the in vitro gastric digestion of viscous yogurt (β-glucan and

pectin), explained by phase separation between the PS and dairy proteins. Kontogiorgos et

al. (2009) also showed a phase separation in oat β-glucan/whey proteins binary mixtures (4

- 16% w/v proteins/0.3 - 1.2% w/v β-glucan) using turbidity. Phase separation phenomenon

can exist during the digestion and can lead to create new phases like in a water-in-water

emulsion-like system. Proteins (dairy proteins and proteases) would be in protein-rich

phase while the other molecules (β-glucan) would be in PS-rich phase (Tolstoguzov, 2000;

Tolstoguzov, 2002). Moreover Tolstoguzov (2002) has considered the protein-rich phase as

―mini-reactors‖ where the proteolysis can be more intense than in an homogeneous medium

with soluble and insoluble molecules. Consequently yogurt with β-glucan could be instable

and disintegrated more rapidly than the yogurt with starch, since in the stomach and the

chyme with β-glucan could reach duodenum faster than the one with starch.

The AA absorption is different depending AA nature. Contrary to the TAA AUCs, BCAA

AUCs were negative for all yogurts. Some studies have shown the same current tendency

for a decrease of BCAA concentration after feeding in rats (Peng and Harper, 1970; Rubio,

2011). One hundred and five minutes after the ingestion of caseins and α-lactalbumin,

separately, contents of Leu were lower than the basal value in plasma in dorsal vein of rats

Page 158: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

136

(Rubio, 2011). This result could be explained by the fast use of these AA, primarily used in

humans for protein synthesis (Van de Poll et al., 2005). In particular Leu stimulates the

mammalian Target of Rapamycin (mTOR) activity which activates a second protein

rapTOR (rapamycin TOR) and thus muscle is able to detect quality and quantity of dietary

proteins and it consequently adjusts the protein synthesis (Kim et al., 2002; Layman and

Baum, 2004). The low changes of TAA plasmatic concentrations between all digestion

times for all yogurts are opposite to most of the studies on dairy protein ingestion that

showed an increase of plasmatic AA. However, the protein content in these studies were

1.5 5 times higher than in the current study (Itoh et al., 1974; Daenzer et al., 2001; Rouch

et al., 2003). The present protein content (4 % or 0.36 g/digestion) could be too low to

show significant differences in AA absorption between yogurts. Also, the similar structure

of yogurts (all are acidic gels) could explain the similar AA content in accordance with

Barbé et al. (2012) that was able to discriminate between rennet-induced gel and milk for

the essential AA absorption in pigs, but not between rennet-induced gels with different heat

treatment.

The nature of PS had different impact on glycemia and hormonal responses. The lower

blood glucose content observed for the yogurt with β-glucan (at 15 min) was in accordance

with previous studies (Jenkins et al., 1978; Battilana et al., 2001; Hallfrisch et al., 2003;

Makelainen et al., 2006). Beta-glucan is known to increase the viscosity of solutions or

yogurt and acts like a viscous barrier to the nutrients absorption (Makelainen et al., 2006).

The low insulinemia value for the yogurt with β-glucan at 15 min was also in agreement

with several studies (Tappy et al., 1996; Battilana et al., 2001; Hallfrisch et al., 2003;

Makelainen et al., 2006), and is explained by the lower amount of circulating glucose

(Newgard and Matschinsky, 2010). However the C-peptide secretion was not lower for this

yogurt than the other yogurts at this time whereas the C-peptide is a peptide fragment from

insulin molecule. Both molecules are in equimolar concentrations when insulin is secreted

(Osei et al., 1984). Contrary to our results, one study showed similar evolution between

these two hormonal peptides after the consumption of β-glucan, but blood was collected 7

days after the beginning of the feeding period (Hooda et al., 2010). In the present study, the

lower insulin response at the beginning of the digestion could be explained by an acute

Page 159: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

137

action of β-glucan in an acid gel dairy matrix. The insulin secreted by the pancreas 15 min

after this yogurt consumption could be cleared by the liver where it is stocked. The reduced

glycemia and insulinemia responses after the consumption of the yogurt with β-glucan

could be beneficial for diabetic patients. Kotronon et al. (2008) showed that the clearance

could be 24 % lower in T2DM than healthy subjects. However, this hypothesis needs to be

validated in future work with Zucker diabetic fatty rats. Prospectively, another interesting

behaviour that needs to be validated was observed for yogurts enriched with β-glucan and

starch. The low Phe content at 120 min could suggest a preventive role for T2DM risks.

Long-term accumulation of some AA such as BCAA, Phe and Tyr has been associated to

the risk of developing T2DM (Wang et al., 2011; Newgard, 2012).

4.7 Conclusion

The GI digestion of yogurts with different added PS was investigated in healthy rats. The

metabolic responses were related to the nature of the PS. The addition of starch delayed the

gastric emptying, increased the PYY secretion, and decreased the Phe concentration at 180

min compared to control yogurt. The addition of β-glucan decreased the glucose and insulin

concentrations at 15 min compared to other yogurts while the C-peptide concentration was

similar. The addition of β-glucan in yogurt can show potential benefits for diabetics:

decrease of glycemia and improvement of insulin clearance which have to be confirmed

with Zucker diabetic fatty rats. The added starch in yogurt could have a role on long-term

satiety by delaying the stomach emptying and by enhancing PYY secretion. Future work on

the relation between the addition of starch or other PS with high glycemic index in yogurts

and the low circulating amino acids as Phe could be investigated to understand metabolic

responses and cellular pathways. The metabolic responses after the consumption of a

fermented dairy gel acid matrix with the same both contents of β-glucan and starch should

be investigated in obese rats to verify a synergic role.

Page 160: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices
Page 161: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

139

Conclusion générale

Cette étude présente pour la première fois la digestion in vitro et in vivo de produits laitiers

fermentés (yogourts) contenant différents polysaccharides (PS) dans le but d‘étudier la

bioaccessibilité et la biodisponibilité des composés protéiques et les réponses métaboliques

postprandiales. L‘hypothèse du projet était que l‘ajout de PS à des produits laitiers gélifiés

acides (yogourts) influencerait la bioaccessibilité et la biodisponibilité de nutriments azotés,

et les réponses métaboliques postprandiales associées (glycémie, insulinémie, sécrétion en

incrétines) lors de leur digestion gastro-intestinale. L‘hypothèse a été validée. En effet, il a

été démontré que selon la nature du PS ajouté à un yogourt, la matrice laitière n‘est pas

dégradée à la même vitesse. La bioaccessibilité et la biodisponibilité des nutriments azotés,

et les réponses métaboliques postprandiales associées étaient ainsi différentes suivant le PS

ajouté au yogourt.

Dans un premier temps, un système modèle in vitro de digestion GI pour suivre la

dissolution et la digestion des protéines de matrices laitières liquides et semi-liquides a été

mis au point. Le système de digestion comportait les étapes de digestion buccale, gastrique

et duodénale. Dans cette partie, l‘utilisation de produits commerciaux a permis d‘adapter le

modèle de digestion de Versantvoort et al. (2005) qui avait été développé pour étudier la

bioaccessibilité de toxines de matrices alimentaires solides. La digestion de deux laits, un

pasteurisé et un stérilisé, a permis de valider le modèle. Ces deux matrices liquides ayant

subi des traitements thermiques différents ont montré des différences dans la digestion des

protéines laitières en accord avec une étude chez l‘humain (Lacroix et al., 2008). Les

différences ont particulièrement été marquées à l‘étape gastrique. À la fin de cette étape de

digestion, le lait stérilisé présentait moins de caséines intactes que le lait pasteurisé. La

digestion d‘un yogourt commercial (sans stabilisant) a montré que la digestion des

protéines laitières d‘une matrice laitière semi-liquide était similaire à celle d‘une matrice

liquide stérilisée ou pasteurisée suivant la nature de la protéine. À l‘étape de digestion

gastrique, le yogourt présentait moins de caséines intactes comme le lait stérilisé, alors que

le profil des protéines du lactosérum se rapprochait de celui des protéines du lait pasteurisé

étant moins digérées que pour le lait stérilisé. En fin de digestion duodénale, seules les

Page 162: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

140

protéines de lactosérum ne semblaient (en faible proportion) pas toutes hydrolysées pour le

lait pasteurisé et le yogourt. Le yogourt commercial est fait avec un lait ayant subi un

traitement thermique plus sévère que le lait pasteurisé. Ainsi selon la nature des protéines et

le traitement thermique subi par la matrice laitière, les protéines ont montré une évolution

différente de leur protéolyse. Les caractéristiques du modèle de digestion GI utilisé ont

permis de digérer les protéines de matrices laitières liquides et semi-liquides, d‘évaluer la

bioaccessibilité des produits de digestion azotés (peptides et acides aminés), et de

distinguer une matrice laitière semi-liquide par rapport à deux autres matrices laitières

liquides ayant subi des traitements thermiques différents.

Dans un deuxième temps, l‘effet de l‘ajout de PS (comme stabilisant) de nature différente à

un yogourt sur la digestion des protéines de la matrice laitière et la bioaccessibilité des

nutriments azotés dans un système modèle in vitro de digestion GI a été étudié avec des

yogourts standardisés selon les pratiques industrielles. La composition des yogourts variait

par la nature du PS ajouté. La digestion a été réalisée avec le modèle de digestion mis au

point dans le premier volet. Les yogourts les plus visqueux (stabilisés par le β-glucan et la

pectine) ont montré une protéolyse gastrique plus rapide que les yogourts de plus faible

viscosité (yogourt contrôle et stabilisé avec l‘amidon). Ces résultats surprennent puisque les

matrices visqueuses sont connues pour avoir une digestion ralentie. Les instabilités entre les

biopolymères protéines laitières/β-glucan d‘une part et caséines/pectine en présence de

cations d‘autre part, favoriseraient une séparation de phases facilitant la protéolyse dans

l‘estomac. La nature du PS ajouté dans le yogourt serait déterminante pour stabiliser la

microstructure de la matrice laitière gélifiée acide et expliquerait les différences de

cinétique de digestion des protéines laitières des différents yogourts. Il est donc important

d‘utiliser la matrice alimentaire native pour l‘étude de la bioaccessibilité des nutriments ;

transformer la matrice avant sa digestion buccale (par broyage par exemple) supprimerait

les caractéristiques structurales initiales de la matrice. Au temps gastrique, les contenus en

protéines solubles étaient différents entre les yogourts avec β-glucan et avec pectine, et les

yogourts contrôle et avec amidon. Cependant, les contenus en AA libérés du yogourt

contrôle et des yogourts avec amidon et avec pectine, aux digestions gastriques et

duodénales, étaient similaires. Cette observation de l‘évolution des contenus en AA peut

Page 163: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

141

montrer la limite du modèle GI in vitro qui ne mime ni la vidange gastrique ni le contrôle

hormonal. Ainsi, il est important de valider in vivo les tendances observées in vitro. La

disparition des protéines intactes et la libération des AA qui ont été significativement plus

rapides lors de la digestion du yogourt avec β-glucan pourraient être vérifiées in vivo, tout

comme le rôle de ce PS ajouté à une matrice laitière gélifiée dans des réponses

métaboliques comme la baisse de la glycémie.

Dans un troisième temps, l‘effet de la composition en PS des yogourts sur la

biodisponibilité des AA, la glycémie, l‘insulinémie et la concentration en incrétines

sécrétées lors du processus de digestion GI a été étudié chez des rats. Les rats ayant

consommé le yogourt avec β-glucan ont montré un comportement métabolique particulier.

Quinze minutes après l‘ingestion du yogourt, la glycémie et l‘insulinémie ont été

significativement inférieures par rapport aux autres yogourts avec PS (amidon ou pectine)

et au yogourt sans PS. La clairance de l‘insuline a également été plus importante pour ce

yogourt. Ces deux résultats observés lors de l‘ajout de β-glucan pourraient être bénéfiques à

des sujets souffrant de diabète de type 2 (T2DM), ce qui serait à vérifier avec des rats

Zucker diabétiques et obèses. La tendance d‘une faible concentration plasmatique de Phe

observée à 120 min avec le yogourt avec β-glucan et la plus faible concentration avec le

yogourt avec amidon (significatif) suggèrent un effet de diminution des risques de T2DM

lors de la consommation de ces deux yogourts avec PS, comparé au yogourt contrôle.

L‘ajout d‘amidon a aussi résulté en une vidange gastrique moins importante que pour le

yogourt avec β-glucan alors que les viscosités apparentes des deux yogourts étaient

similaires et les plus hautes. La nature du PS semble donc avoir plus d‘importance sur la

digestion des matrices laitières gélifiées acides comparativement à la viscosité initiale du

yogourt. La viscosité du chyme serait à étudier pour vérifier cette conclusion. L‘ajout

d‘amidon dans cette matrice laitière fermentée pourrait avoir un effet sur la satiété à long

terme en retardant la vidange gastrique et en augmentant la sécrétion de PYY. Bien que

l‘ajout de β-glucan ou d‘amidon en concentrations utilisées par les industriels n‘ait pas

modulé la biodisponibilité des AA libres totaux, cet ajout pourrait contribuer à de nouveaux

produits laitiers fonctionnels diminuant les risques T2DM. La présence des deux PS dans

une même matrice laitière fermentée pourrait aussi être considérée.

Page 164: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

142

Dans cette étude chez l‘animal, les concentrations similaires en AA libres, totales et des

branchés (Leu, Ile, Val) entre les yogourts avec PS et le yogourt contrôle sont contraires

aux résultats de plusieurs études in vitro et in vivo sur la digestion GI des protéines en

présence de PS, en solution ou dans des matrices alimentaires. Les concentrations en PS

utilisées dans ces études étaient plus élevées que celles de notre étude qui reflètent les

concentrations utilisées industriellement. Les résultats sur les AA observés in vivo

rejoignent ceux de notre étude in vitro qui montraient des contenus similaires en AA

bioaccessibles lors de la digestion duodénale des différents yogourts qui n‘avaient pas les

mêmes viscosités initiales. Les quatre yogourts étant de composition identique outre le PS,

cette étude animale a confirmé l‘importance d‘étudier la digestion GI de la matrice laitière

native.

L‘ensemble de ce projet a révélé l‘importance d‘évaluer la bioaccessibilité et la

biodisponibilité des nutriments azotés dans des matrices laitières contenant un PS. L‘ajout

du β-glucan dans les matrices laitières fermentées en est un bon exemple. En effet, l‘ajout

de ce PS dans le yogourt a montré in vitro et in vivo une digestion gastrique accélérée par

rapport au yogourt avec amidon. La proportion d‘AA libérés lors de la digestion gastrique

in vitro était plus importante et les BCAA au niveau duodénal tendaient à être plus

bioaccessibles pour le yogourt avec β-glucan comparé à celui avec amidon. Cependant, in

vivo la concentration plasmatique des BCAA a diminué par rapport au niveau basal. Ces

AA ont pu être utilisés rapidement pour la synthèse protéique dans les muscles

squelettiques suite au jeûne. La cinétique d‘absorption des AA et leur utilisation par

l‘organisme auraient pu être suivies par marquage des AA. Ce marquage pourrait aussi être

utilisé pour étudier les liens entre l‘incidence du T2DM et les voies métaboliques

perturbées chez des sujets malades comme la concentration plasmatique de Phe, la

glycémie et la clairance de l‘insuline (Newgard 2012, Kotronen et al. 2008, Makelainen et

al. 2006).

Dans le but de compléter ces travaux et de comprendre les voies métaboliques impliquées

en présence de β-glucan, il serait intéressant de tester l‘effet de ce PS en solution sur la

Page 165: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

143

clairance de l‘insuline par les cellules du foie, et la biodisponibilité et l‘utilisation de la Phe

par les cellules de muscles squelettiques. De plus, tester les chymes des différentes étapes

de digestion (digestion in vitro ou prélèvement in vivo) du yogourt avec β-glucan sur des

modèles cellulaires permettraient de comprendre les effets métaboliques de la matrice

laitière. Ces résultats permettraient de valider si le PS est le seul responsable des réponses

métaboliques ou bien si d‘autres composés des matrices laitières gélifiées acides sont

nécessaires aux réponses métaboliques observées. De plus l‘intensité des réponses pourrait

être évaluée suivant que le β-glucan est en solution ou dans la matrice laitière.

Ces travaux apportent de nouvelles connaissances aux industriels au sujet de l‘impact de la

matrice alimentaire sur l‘absorption de ses nutriments et leur cinétique d‘utilisation par

l‘organisme. Les valeurs nutritionnelles attribuées à chaque catégorie alimentaire ne sont

pas suffisantes pour décrire l‘impact métabolique réel d‘un aliment. Dans le cas des

protéines laitières, ce projet a démontré que les procédés de fabrication comme des

traitements thermiques d‘intensité différente et que l‘ajout d‘ingrédients (PS) à des matrices

laitières fermentées modulent la digestion de ces protéines. Les industriels doivent aussi

être sensibilisés à entreprendre des études in vivo pour connaître l‘effet des aliments sur les

réponses métaboliques postprandiales. D‘autres matrices alimentaires, et en particulier

laitières, telles que les fromages pourraient être étudiées afin de vérifier la cinétique de

digestion des protéines laitières présentes dans des matrices différentes des gels acides. Il

serait important de faire des études similaires sur d‘autres nutriments indispensables

comme les lipides par leur forme particulière en globules de gras.

Une limite à ce projet est l‘absence de caractérisation de la microstructure des matrices

outre la caractérisation rhéologique de la matrice mesurée avec la viscosité apparente

initiale du yogourt. L‘impact de la microstructure des nutriments sur leur digestion pourrait

être étudié par le suivi en continu de la microstructure par microscopie pendant la digestion.

Ces observations permettraient de caractériser la déstructuration des matrices alimentaires

et de comprendre les interactions entre les molécules selon le milieu de digestion. La

microstructure pourrait être étudiée à la fin de chaque étape de digestion dans un premier

temps, puis un modèle de digestion avec une imagerie microscopique en continu pendant

Page 166: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

144

toute la durée de la digestion GI apporterait d‘importants détails sur les composantes

physiques et chimiques des microstructures définissant les matrices alimentaires.

Cependant due à la complexité de la composition d‘une matrice alimentaire et celle de la

composition en enzymes des fluides digestifs, caractériser chaque composante du milieu de

digestion constituerait un défi important.

Enfin, une étude nutritionnelle chez l‘humain avec les yogourts ayant montré des résultats

intéressants dans la modulation de la digestion des protéines et des réponses métaboliques

in vitro et chez l‘animal, pourrait confirmer l‘impact de la matrice alimentaire sur la

cinétique de digestion des protéines et les réponses métaboliques associées. La cinétique de

digestion des protéines serait évaluée avec la vidange gastrique et le profil d‘absorption des

AA. La vidange gastrique pourrait être suivie en utilisant du paracétamol ajouté au yogourt

ou par méthode scintigraphique. Le profil d‘absorption des AA pourrait être évalué en

enrichissant le lait utilisé pour fabriquer les yogourts avec de l‘15

N (isotope stable non

radioactif) qui serait détecté dans le plasma par spectrométrie de masse. La détection de l‘N

marqué serait corrélée avec l‘absorption des AA des protéines du yogourt.

Page 167: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

145

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169

Annexe 1 : FAA (mg) per g of initial protein at the end of

in vitro GI digestion of control yogurt, yogurts with

starch, with β-glucan, and with pectin.

Values are means ± SD of three independent experiments (n = 3). The values were not significantly

different between yogurts (p < 0.05).

AA Control Starch β-glucan Pectin

Ala

Asp

Asn

Gly

His

Ile

Leu

Lys

Met

Phe

Pro

Ser

Thr

Trp

Tyr

Val

824±203

359±14

487±7

869±208

540±140

961±410

5944±2580

8721±2232

975±391

3643±1654

251±87

630±134

696±170

1704±867

4305±2190

1143±417

881±132

897±352

508±441

1107±241

519±345

1360±53

7932±551

10398±6436

1405±266

4729±593

181±215

579±505

861±218

2211±152

3779±2642

1636±73

1139±49

842±488

693±7

1103±278

1881±993

1517±207

8506±250

10620±1087

1594±352

5157±755

439±55

995±121

985±74

3090±1151

6611±1746

1864±202

853±505

697±647

479±421

1039±573

590±321

963±436

6216±3377

9279±2438

1153±448

3669±1793

175±206

731±297

796±411

1859±813

4081±1799

1364±604

Page 192: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

170

Annexe 2 : AUC for the 0 – 180 min and 0 – 60 min

recovery periods of glucose, insulin, and C-peptide in

plasma.

Values are means ± SEM. The values were not significantly different between yogurts (p < 0.05).

Control Starch β-glucan Pectin

AUC 180 min

Glucose

Insulin

C-peptide

559±47

89±41

198±108

667±44

171±43

435±87

596±46

90±124

209±59

597±65

83±50

194±73

AUC 60 min

Glucose

Insulin

C-peptide

220±23

80±18

114±46

256±19

128±27

219±57

198±44

120±54

92±38

204±16

79±28

110±42

Page 193: Impact de l’ajout de polysaccharides dans des matrices

171

-70000

-50000

-30000

-10000

10000

30000

50000

70000

Control Starch β-glucan Pectin

Tot

al F

AA

AU

C

0

5000

10000

15000

20000

25000

Control Starch β-glucan Pectin

Ala

AU

C

-14000

-12000

-10000

-8000

-6000

-4000

-2000

0

Control Starch β-glucan Pectin

Ile Leu Val

BC

AA

AU

C

Annexe 3 : AUC for the 0 – 120 min recovery period of a)

total FAA, b) BCAA, and c) Ala in plasma.

Control yogurt (n = 10), with starch 0.75 % (n = 9), β-glucan 0.4 % (n = 9), and pectin 0.2 % (n =

10). Values are means ± SEM. The values were not significantly different between yogurts (p <

0.05). Figure b) : bars indicate SEM of BCAA sum.

b)

a)

c)