40

Impactéco 2

  • Upload
    acp

  • View
    231

  • Download
    13

Embed Size (px)

DESCRIPTION

L'actualité économique et sociale en Nouvelle-Calédonie.

Citation preview

3Impact éco n°2 / Juin 2013

ISSN Dépôt légal : en coursDirecteur de publication : Claude Dahan - Rédactrice en chef : Elisabeth Auplat - Rédaction : Marie Jeanne Stevaux, Aurélie Cornec, Amélie Rigollet, Damien Chaillot, Frédéric Huillet - Photographie de couverture : Marc Le Chélard Photographies intérieures : éric Aubry, Marc Le Chélard, Rémy Maxiola, Patrick Chalas, Sandrine Chopot, DR Corrections : Point Virgule - Maquette & mise en page : Christelle L’haridon - Régie publicitaire : ACP 16 rue d’Austerlitz BP 4763 - 98847 Nouméa Cedex - Tél. 24 35 20 - [email protected] - Responsable publicité : Brigitte Suhami - Tél. : 78 88 05 Impression : Artypo - 16 bis route de la Baie des Dames - Ducos m

Le logement, l’une des dépenses les plus importantes des ménages, a été au centre de toutes les attentions en mars dernier lors de la première biennale de l’habitat et de l’urbanisme organisée à l’initiative du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. L’événement, qui réunissait tous les acteurs de l’habitat (bailleurs sociaux, représentants des promoteurs privés, profes-sionnels de l’immobilier et du BTP) et les ins-titutions (provinces, État), a permis de faire le point sur les outils qui permettent l’accès au logement et de convenir de la nécessité d’une réforme sur les aides. Les coûts de la construc-tion, la disponibilité du foncier et les dispositifs de défiscalisation ont aussi été au centre des débats. C’est le thème que nous vous propo-sons pour le dossier de ce n°2 d’Impact. Un numéro qui continue de vous informer sur tous les secteurs de l’économie calédonienne.

Elisabeth AuplatRédactrice en chef

Impact sommaire

ZAPPING 4

ACTU INSTITUTIONS 5- L’AFD : 30 milliards de financements en 2012- Fonds Pacifique : 2 millions d’euros pour 2013- Province sud : le fonds de garantie modernisé

SOCIAL 10Coup de pouce pour le premier salarié

SE FORMER 11L’école de la deuxième chance sous label européen

INTERCONSULAIRE 13- Une nouvelle menace pour la flore endémique- La CCI à La Foa- L’artisanat dans le Nord

ENTRETIEN AVEC... 14Adrien Cazalas, « Le Club maintenancepour les professionnels »

DEVELOPPEMENT DURABLE 15CSP - Fidelio« Nous sommes prêts pour le tri sélectif »

TENDANCE NICKEL 16L’or vert coule à Vavouto

DOSSIER 18Réformer l’accès au logement

COMMUNIQUé 22DU GOUVERNEMENTL’économie calédonienne :forces et faiblesses, enjeux et défis

INDUSTRIE 26« Protection de marché, une démarche citoyenne »

COMMERCE 27Du e-commerce 100 % calédonien

TOURISME 28- Kuendu Beach : un grand hôtel dans 10 ans- Des vols directs Tontouta, île des Pins et Deva

PORTRAIT 30Hugues Auclair-Sémeré, un manager et béton

éCONOMIE 31Vers un nouveau modèle fiscal ?

SUR LE WEB 32VOIP, vous avez dit VOIP ?

BON à SAVOIR 34Mieux comprendre les indices du BTP

DéCODAGE 35Questions-réponses relatives à la vie de l’entreprise

ACTUALITé RéGLEMENTAIRE 37- Vu dans le JONC- En mai, n’oubliez pas...

REPRISE D’ENTREPRISE 38 Entreprises, où consulter les appels d’offres

Edito

2

4 Impact éco n°2 / Juin 2013

La quarantaineest ouverte !

Après une opération pilote fin 2012 visant à tes-ter les procédures d’importation, la quarantaine animale Jean-Vergès a ouvert ses portes en mars dernier à Païta. Plus moderne, plus sécurisée et surtout plus grande, la nouvelle structure a été inaugurée par Harold Martin, le maire de la com-mune, en présence d’officiels, d’importateurs d’animaux et de membres de la famille Vergès.

Un taxi à YatéC’est une première : la commune de Yaté a son taxi. Évelyne Agourere s’est lancée dans l’aventure entrepreneriale en montant son pro-jet en 2012. Pour l’aider à créer son entreprise, la province Sud lui a accordé une subvention de 780 000 F, la fondation Vale NC lui a offert 870 000 F et l’Adie* lui a octroyé un prêt de 1,2 million de francs.* Association pour le droit à l’initiative économique

Une nouvelle gamme de carburant

Depuis début mars, les 25 stations Total distribuent les produits de la marque Excel-lium au même prix que les gammes habituelles. Ces carburants enrichis ont pour

particularité d’améliorer les performances : un moteur plus souple, une consommation réduite de « 3,7 % en moyenne par rapport à un carbu-rant classique ».

Cap Emploia changé de tête

Mereatu Karaimia est le nouveau directeur de Cap Emploi pour le Nord depuis le début de l’année. Pour mémoire, chaque province a son propre ser-vice de l’emploi : le Sef, service de l’emploi et de la formation, pour le Sud, Cap emploi pour le Nord et l’Epefip pour les Loyauté.

Code del’environnement

Une nouvelle version du Code de l’environnement de la Province sud est en ligne sur son site Internet. Présentée selon une nouvelle maquette, l’édition 2013 tient compte de l’ensemble des modi-fications adoptées de-puis sa publication en 2009, y compris celle de décembre 2012. Pour en savoir plus, www.province-sud.nc

L’état civilen continu

Depuis mars dernier, les formalités liées aux demandes de passeports et de cartes d’identité peuvent être effectuées entre 7 h 15 et 17 h 00. En effet, la mairie de Nouméa a élargi la plage horaire du service de l’état civil.

épargneBonne nouvelle pour les épargnants calédoniens : le plafond du livret A est passé à 2 738 664 F au 1er mars. Le décret est applicable en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française ainsi qu’à Wal-lis-et-Futuna.

Les Loyautéont la cote

400 forfaits « i-Bozu » en moins d’un mois, 3 000 commercialisés d’ici fin juin, des packages supplémentaires au second semestre, les îles Loyauté sont toujours aussi prisées. Valable tous les week-ends, à l’exception du pont du 9 mai, le forfait permet de passer trois jours et deux nuits à Maré, Lifou ou Ouvéa à des tarifs promotionnels.

Enquête« emploi-formation »

Lancée en février dernier par l’Institut pour le développement des compétences, l’enquête « emploi-formation » a pour objectif d’évaluer les besoins des entreprises. Cinq thématiques y sont abordées : l’appréciation du secteur, les effectifs de l’entreprise, le recrutement, les besoins en emploi et en formation. L’enquête, qui se clôture-ra le 30 juin 2013, concernera 6 000 entreprises tous secteurs confondus. Les résultats seront connus d’ici la fin de l’année.

Vers un nouvelespace vie

Depuis début mars et jusqu’en juin, les habitants des communes de Dumbéa, Mont-Dore, Nouméa et Païta sont concernés par une enquête sur le loge-ment et le déplacement des ménages. Menée par l’Institut de la statistique et des études économiques et le Sign, elle vise à mieux cerner les conditions de déplacement et les carac-téristiques des habitations.

Il l’a dit… Jean-Yves Clavel, directeur de l’Agence française de développement :« L’AFD n’est pas une banque commerciale et notre objectif est d’accompagner les besoins financiers des entreprises. Ce sont elles qui font le travail et trouvent les marchés et font tourner l’économie réellement. »

ZAPPiNG

5Impact éco n°2 / Juin 2013

« Malgré  un  contexte  difficile, le  soutien  financier  de  l’AFD  en 2012 dépasse 30 milliards de francs CFP de financements nou-veaux et le niveau se maintient pour la deuxième année consécu-tive », c’est ainsi que Jean-Yves Clavel, le directeur de l’AFD, a ouvert le bilan 2012 lors d’une conférence de presse fin février.

Les entreprises,premier secteur aidéPremier constat, en 2012, le secteur privé a été le principal bénéficiaire en matière d’aides. En débloquant 17 milliards en faveur des banques, il s’agissait en priorité d’assurer le finance-ment à long terme des entreprises. Comme l’expliquait Jean-Yves Clavel : « Pour  pouvoir  prêter à  long  terme,  les  banques  ont aussi  besoin  de  ressources  en long terme. » Cette enveloppe exceptionnelle aura permis de distribuer 50 milliards de francs

de prêts. Toujours dans cette lo-gique, l’AFD a accompagné plus de 150 entreprises avec sa filiale Sogefom, en délivrant des garan-ties pour qu’elles puissent enga-ger des investissements nouveaux (3 milliards de francs). Enfin, en devenant relais officiel en Nou-velle-Calédonie de l’Oseo, l’AFD propose aujourd’hui d’aider les entreprises dans le financement de projets innovants : cinq dossiers sont aujourd’hui à l’étude.

Les collectivitésbien accompagnéesDu côté des collectivités locales, 17 d’entre elles ont été financées par l’AFD en 2012 pour un mon-tant de 9,2 milliards de francs, avec un effort particulier sur l’électrification rurale. L’agence devient ainsi le premier financeur des communes : au total, l’encours détenu par l’AFD atteint 27,8 mil-liards de francs, soit 47 % de l’en-

cours total de la dette des collec-tivités calédoniennes. Au-delà de l’appui financier, la mission d’ac-compagnement s’est aussi traduite par un séminaire et des formations sur la gestion d’un service public de l’eau et l’analyse financière des collectivités. Au total 51 élus ou agents de collectivités ont pu en bénéficier.

Coopération régionale,levier de développementEn 2012, l’AFD a aussi confir-mé sa stratégie de coopération régionale. À l’issue des sommets France-Océanie, elle s’est vu confier la conduite de projets avec la CPS* : le Crisp, valorisation du récif corallien, la mise en place d’un Fonds Pacifique de 35,8 mil-lions de francs CFP, pour la coo-pération et l’intégration régionale, et le projet Rescue, protection des systèmes marins et côtiers, dont l’objectif est d’accompagner les acteurs locaux dans leur straté-gie de lutte contre le changement climatique. Une subvention de 240 millions de francs CFP du Fonds français pour l’environ-nement mondial, dont l’AFD assure le secrétariat, a été accor-dée. Enfin, l’AFD contribue au projet « Initiative déchets » : 120 millions de francs CFP ont été versés pour permettre notamment de construire dans les petits états insulaires une filière de collecte et d’export d’huiles usagées.

*Communauté du Pacifique

ACTUiNSTiTUTiONS

L’AFD : 30 milliardsde financements en 2012Dans un contexte international difficile, l’Agence française de développement reste un partenaire privilégié. Entreprises, collectivités locales ou encore coopération régionale, rappel en chiffres des principales actions en 2012. Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo Patrick Chalas

L’AFD conduit aussi des projets pour la valorisation du récif corallien, en partenariat avec la CPS

6 Impact éco n°2 / Juin 2013

Le fonds Pacifique a été créé en 1984. Sa vocation est de concou-rir aux actions de coopération économique, culturelle et sociale menées avec les États de la région Océanie. Il contribue ainsi à l’inté-gration de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna dans leur envi-ronnement régional. A l’occasion du dernier comité directeur, la Nouvelle-Calédonie était repré-sentée par Gilbert Tyuienon, vice-président du gouvernement. « Lors  de  l’appel  à  projets  lancé par le Secrétariat permanent pour le Pacifique  en 2012,  105 projets ont été déposés par les différentes ambassades de France de la zone ainsi que par les hauts-commissa-riats de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française et par l’admi-nistration supérieure de Wallis-et-Futuna », indique le gouverne-ment de Nouvelle-Calédonie. Dans un contexte budgétaire restreint, le comité directeur s’est employé à répartir les crédits disponibles (2 millions d’euros, soit 240 mil-lions CFP) en tenant compte des avis et ordres de priorité émis par les six postes diplomatiques de la zone, par les trois collectivi-tés françaises du Pacifique ainsi que par la CPS (Communauté du Pacifique), éligible à ce fonds de coopération. Depuis 2006, la Nou-velle-Calédonie consacre environ 50 millions CFP au cofinancement

de projets candidats au fonds Pa-cifique. Cette année, « la contri-bution  apportée  par  la  Nouvelle-Calédonie  s’élève à 46,7 millions CFP,  et  a  permis  non  seulement de venir apporter un complément de  financement  à  certaines  opé-rations retenues par le comité directeur, mais également de “re-pêcher”  des  opérations  n’ayant pu  être  financées  faute  de  crédits suffisants », précise l’institution. Les cofinancements apportés sou-tiennent donc à la fois des projets

portés en Nouvelle-Calédonie, mais aussi par d’autres territoires et États insulaires du Pacifique impliquant la Nouvelle-Calédonie.

18 projets soutenuspar la Nouvelle-CalédonieParmi les 18 projets soutenus par la Nouvelle-Calédonie, une contribution de 10 millions CFP vient appuyer la création d’une chambre d’agriculture au Vanuatu, opération menée conjointement avec la chambre d’agriculture de

la Nouvelle-Calédonie. Au total, 4 millions vont permettre d’aider à la mobilité des étudiants dans le Pacifique, projet mené en partena-riat avec l’université de la Nou-velle-Calédonie. Par ailleurs, une contribution de 3,8 millions est destinée à la formation de forma-teurs dans le secteur de la méca-nique automobile aux îles Fidji.Après la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie reprend, pour 2013 et 2014, la présidence du fonds Pacifique.

Fonds Pacifique :2 millions d’euros pour 2013

ACTUiNSTiTUTiONS

Le comité directeur du fonds Pacifique s’est réuni le 14 février dernier à Papeete. Instrument de coopération inscrit au budget du ministère des Affaires étrangères, il vise à favoriser l’inser-tion des territoires français dans leur région. Retour sur la cuvée 2013, avec une enveloppe de 2 millions d’euros.

Texte : Aurélie Cornec - Photo : Eric Aubry

Le financement de la mobilité des étudiants dans le Pacifique fait partie des projets soutenus par la Nouvelle-Calédonie

8 Impact éco n°2 / Juin 2013

Emprunter auprès des banques n’est pas toujours simple pour les entreprises. Leurs besoins en financement peuvent rencontrer des difficultés face à des investis-sements risqués ou à des cautions insuffisantes. Depuis 1998, le fonds de garantie de la Province sud (FGPS) se porte garant au-près des établissements bancaires et de crédit lorsque ces derniers octroient un crédit à une entre-prise domiciliée en province Sud. Mais une modernisation s’avérait nécessaire. En février dernier, une nouvelle convention a été signée entre la province et les banques (la BCI, la BNP Paribas-NC, la BNC, la SGCB, le Crédit agricole mutuel, Crédical, Océor Lease, l’Adie et Nouvelle-Calédonie Initiative).

Quatre secteursConcrètement, la garantie de l’ancien FGPS ne pouvait dépas-ser 80 % du crédit accordé avec un plafond fixé à 8 millions de francs par emprunteur. Tous les domaines d’intervention de l’en-treprise étaient concernés avec des

délais de mise en œuvre beaucoup trop longs. À présent, si la quo-tité maximale garantie reste fixée à 80 %, les plafonds de garantie par emprunteur sont augmentés. Cela permet à la Province sud de cautionner des crédits de mon-tants plus importants. De plus, le nouveau FGPS détermine quatre secteurs d’activité. Chacun de ces secteurs ayant ses propres mises de la garantie. Ainsi, dans le détail, les sections sont : - l’économie générale avec un pla-fond de garantie de 8 millions de francs ;- le tourisme avec un plafond de garantie de 15 millions de francs ;- l’innovation et le développement durable avec un plafond de garan-tie de 30 millions de francs ;- l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’aquaculture avec un pla-fond de garantie de 15 millions de

francs, qui peut être porté à 30 mil-lions de francs en faveur des aqua-culteurs pour garantir les prêts de campagne de pêche.

RéactivitéDe plus, le FGPS nouvelle version se montrera plus réactif grâce à la tenue d’un comité de gestion qui se tiendra chaque mois à la pro-vince pour statuer sur les interven-tions au profit des entreprises. Il ne sera plus nécessaire d’attendre plusieurs mois.Le FGPS est administré par un comité de gestion qui comprend : - la présidente de la Province sud ;- le 3e président de la commission du développement économique de la Province sud ; - un membre désigné par l’assem-blée de la Province sud ;- le secrétaire général de la Pro-vince sud ou son représentant.

Province sud :le fonds de garantiemodernisé

Aides de laProvince nord

Toute personne souhaitant créer ou développer une activité économique en province Nord peut bénéficier des dispositions du CODEV-PN. Tous les secteurs d’activité écono-mique sont concernés à l’excep-tion de celui de la métallurgie des minerais. Les aides peuvent s’appli-quer à la création, l’extension et la reprise d’activité.

Inaugurationdu marché

communal d’IaaïLe marché communal Denis-Bazit a été inauguré à l’occasion de la fête du Waleï, à la tribu de Héo. Le projet a coûté 87 millions. Les associa-tions du Nord se sont regroupées et ont créé le comité « Tuöö Wiaa » qui gère le marché communal.

Le nouveau fonds de garantie de la Province sud a été signé en février dernier par Gil Brial, 3e vice-président de la province, et les organismes bancaires

Bénéficier du fonds de garantie de la Province sud est désormais plus simple pour les entreprises souhaitantemprunter auprès des organismes bancaires. Explications.

ACTUiNSTiTUTiONS

Texte : Frédéric Huillet - Photo : Marc Le Chélard

10 Impact éco n°2 / Juin 2013

D’un côté, des demandeurs en quête d’un emploi, de l’autre des petites structures qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour embaucher. Afin d’apporter une réponse concrète, la Province sud propose une aide financière à l’embauche d’un premier sala-rié. Ce nouveau coup de pouce, inscrit au programme d’insertion citoyenne créé il y a près de dix ans, a pour objectif de déboucher sur un CDD d’un an, voire un CDI, contrat à durée indéterminée. La durée minimum du contrat est de six mois, pour un temps plein ou un mi-temps. Sont éligibles uniquement les TPE du Sud, quel que soit leur secteur d’activité hor-mis « les activités des ménages en tant  qu’employeurs  de  personnel domestique », gens de maison par exemple.

Une aideversée en trois foisD’un montant total de 500 000 francs pour un temps complet, l’aide est versée en trois fois : 150 000 francs lors de l’em-bauche, 150 000 francs après le premier trimestre de travail, enfin, 200 000 francs après le

deuxième trimestre effectué au sein de l’entreprise. En toute logique, les mon-tants sont divisés par deux

dans le cas d’un mi-temps. L’entreprise devra prouver

qu’elle n’a pas embauché de salarié pour une durée supérieure

à 169 heures au cours des 18 mois précédant la demande. Bien sûr, dans le cas d’une condamnation pour « infraction délictueuse à la législation du travail », elle ne pourra pas prétendre à la subven-tion de la province. Pas de cumul

non plus avec les autres dispositifs d’aide à l’emploi inscrits au Case*, proscrits pendant une durée d’un an après l’embauche. Une conven-tion entre la province, l’employeur et le futur salarié viendra maté-rialiser le dispositif. Ce dernier sera lié par un contrat de travail, conformément à la législation en vigueur, et rémunéré sur une base plancher fixée au SMG, salaire mi-nimum garanti, ou au Smag pour les activités agricoles. La durée de travail est de 169 heures pour un temps plein et de 84 heures pour emploi à mi-temps.

Une formation de suivi obligatoireLe chef d’entreprise s’engage à suivre une formation agréée par le service instructeur : elle lui per-mettra d’acquérir les bases néces-saires pour accueillir le salarié dans sa structure. Durant toute la période du contrat, un contrôle de la réalité de l’emploi, de sa nature et de la présence du salarié sera effectué. À terme, le chef d’entre-

prise devra fournir un bilan avec la suite à donner. En cas de rupture du contrat de travail, l’entreprise aura l’obligation d’informer le ser-vice instructeur, en apportant tous les justificatifs : démission, licen-ciement et autre. Le texte complet est paru au Journal officiel du 11 décembre 2012 (délibération 43-2012/APS du 20 novembre 2012).Renseignements : Direction de l’économie, de la formation et de l’emploi – Immeuble le Centre, à Ducos. Tél. : 23 28 30

*Code des aides pour le soutien de l’économie en province Sud

Coup de pouce pour le premier salarié

Pour les entreprisesagricoles

L’enveloppe globale de l’aide s’élève à 420 000 francs répartis en trois

versements : - 126 000 francs

à compter de l’embauche - 126 000 francs

après le premier trimestre travaillé - 168 000 francs

après le deuxième trimestre travaillé

Dans le cadre de son programme d’insertion citoyenne, la Province sud a mis en place en décembre 2012 une nouvelle aide. Destinée aux TPE, elle porte sur l’embauche d’un premier salarié. Pour pouvoir en bénéficier, des conditions sont requises. Récapitulatif.

soCiaL

Par Marie Jeanne Stevaux

11Impact éco n°2 / Juin 2013

Ce qui n’était qu’une ambition voici seulement deux ans s’est concrétisé. Le réseau européen des écoles de la deuxième chance (E2C) a accordé son label à l’an-tenne de Nouméa en décembre 2012. L’enseignement dispensé à l’E2C est déjà reconnu. Les attes-tations obtenues par les élèves bénéficient d’une valeur sur le marché du travail. Et surtout, les jeunes qui se croyaient condam-nés à l’échec, trouvent une issue favorable à leurs espoirs. Ouverte fin 2010, L’E2C a pour mission d’aider l’insertion so-ciale et professionnelle de jeunes adultes âgés de 18 à 26 ans, sans qualification et en marge du sys-

tème scolaire depuis plus d’un an. Ici, les élèves réapprennent les bases fondamentales du savoir-être et du savoir (lire, écrire, uti-liser un ordinateur), reprennent confiance en eux, effectuent un stage en entreprise et sont accom-pagnés dans la construction de leurs projets. Si la formation peut durer jusqu’à deux ans, certains décrochent un contrat dès le troi-sième mois.

Surtoutdes jeunes femmesAinsi, en 2011, l’E2C a accueilli six promotions de dix élèves et affiché un taux de réussite de

80 % (CDD, CDI, entrées au CFA...). L’an passé, les entrées ont progressé à 75 élèves. Le taux de réussite a varié de 50 à 80 % selon les promotions. Les stagiaires – en moyenne entre 21 et 22 ans – sont essentiellement des jeunes femmes (à 80 %) et viennent dans leur grande majorité de la province Sud. L’E2C peut aussi compter sur le soutien de 336 entreprises partenaires qui favorisent le recrutement à l’issue des stages. Dès ce mois d’avril, l’école a déménagé dans des locaux plus spacieux au sein du complexe Le Centre, à Du-cos. Elle prévoit des échanges pédagogiques avec d’autres E2C dont celle de La Réunion et envisage même un déplace-ment à Paris dans le cadre du colloque national des écoles de la deuxième chance.

Contacts : Tél. : 25 16 60 Courriel : [email protected]

L’échec n’est pas une fatalité. L’école de la deuxième chance le prouve avec un taux d’insertion variant de 50 à 80 %.

L’école de la deuxième chance sous label européen

Par Frédéric Huillet

L’année 2012 de l’école de la deuxième chance a été couronnée de succès. De 50 à 80 % des élèves ont reçu une attestation de compétences et trouvé du travail tandis que l’établissement initié par la Province sud a reçu son label européen. De quoi donner de l’espoir aux futures promotions.

Se FoRmER©

Fabr

ice

Wen

ger -

Pro

vinc

e su

d

Qui mieux qu’un professionnel averti peut apprécier la qualité d’un candi-dat à un diplôme national ? C’est tout le sens de l’action engagée pour la première fois par la DFPC (Direction de la formation professionnelle conti-nue) qui lance un appel à candida-tures auprès des spécialistes du BTP, de l’industrie, de l’hôtellerie/restaura-tion et du tertiaire. Pour devenir membre de ce jury, il faut compter au moins cinq ans d’exercice dans son métier et pouvoir consacrer une demi-journée de for-mation préalable puis deux jours par session de jugement. Ce temps perdu dans son entreprise est compensé par une indemnité d’environ 15 000 francs par jour. Chaque professionnel peut postuler, quel que soit son grade dans sa branche d’entreprise. Une à deux sessions seront organisées cette année pour chaque secteur. C’est aussi l’occasion pour les entreprises de dénicher des futurs employés de qualité. Les deux premières sessions de jury sont prévues fin avril (BTP) et fin juin (mines).Contact : Céline Bellon,DFPC - Tél. : 27 24 97

Des prosdans les

jurys deformation

13Impact éco n°2 / Juin 2013

©cci-nc

Les autorités sanitaires tirent aujourd’hui une nouvelle sonnette d’alarme. Après le bunchy top du bananier, elles ont décelé en mars dernier une autre maladie fongique grave : la rouille des myrtacées. Le premier cas a été identifié à Farino en mars dernier, mais aujourd’hui, la rouille sévit également à Koné, Voh, Poindimié et même à Païta. Véhiculé par le vent, la pluie mais aussi par les outils et les chaussures, ce champignon s’attaque aussi bien aux niaoulis, qu’aux goyaviers, pommiers roses ou encore eucalyptus. Les pustules contenant des spores très volatiles viennent déformer les feuilles et peuvent tuer un arbre en moins d’un an. En Nouvelle-Calédonie, les myrta-

cées englobent plus de 250 espèces endémiques. Comme pour le bunchy top du bananier, des précautions sont à prendre : ne pas toucher, ne pas couper, ne pas déplacer, ne pas brûler les plantes que vous croyez être infectées, cela pourrait contribuer à la dispersion de la maladie. En cas de suspicion, il vaut mieux contacter le Sivap, service d’inspection vétérinaire alimentaire et phytosanitaire au : 24 37 45 ou envoyer un mail [email protected]

La vie de nos arbres en dépend !

Depuis janvier dernier, la Chambre de commerce et d’industrie a mis en place des permanences à La Foa. Gyslène Dambreville reçoit les porteurs de projets ainsi que les chefs d’entreprise de la commune et sa région le premier et le troisième jeudi de chaque mois. Création, développement,

reprise d’entreprise, une grande par-tie des services d’accompagnement de la chambre consulaire sont donc proposés. Ainsi, toutes les formalités liées à la vie de l’entreprise, de la création jusqu’à la radiation, peuvent être effectuées sur place. Grâce à cette proximité, l’accès à d’autres prestations est aujourd’hui facilité : informations économiques, juridiques, conseil et suivi pour la création ou

le développement de son activité. Les perma-nences se déroulent dans les mêmes locaux que la Chambre de métiers et de l’artisanat, avenue Charles de Gaulle.

Tél. : 76 92 90 - [email protected]

L’Observatoire de l’artisanat de la CMA vient de publier un état des lieux en province Nord. À partir de données et d’informations de son répertoire des métiers et des ser-vices de développement écono-mique, complétées par celles de la Cafat, cette étude a pour objectif de dresser un panorama thématique complet.Au total, 17 communes ont été pas-sées à la loupe avec une attention particulière à la zone VKP, Voh-Ko-

né-Pouembout. L’enquête souligne que la province Nord, avec plus de 1 700 établissements en 2012, re-présente près de 15 % de l’artisanat calédonien. Un tiers des établisse-ments se situe sur Koumac et Koné. Voh arrive en troisième place avec 9,3 % des entreprises. La province compte proportionnellement davan-tage d’établissements actifs très jeunes que l’ensemble du territoire : 61 % ont en effet moins de cinq ans, dont 36,5 % moins de trois ans

(soit cinq points de plus que pour la Nouvelle-Calédonie). Ce constat peut s’expliquer par la dynamique de mise en place d’équipements struc-turants dans la région, ainsi que par la construction de l’usine du Nord. Ces projets ont été générateurs de nombreuses créations d’éta-blissements artisanaux. Pour en savoir plus, la note est en ligne sur www.cma.nc

La CCIà La Foa

Une nouvelle menace pour la flore endémique

iNTerCoNsULAIRE

L’artisanat dans le Nord

14 Impact éco n°2 / Juin 2013

Comment est venuel’idée de créer ce club ? Adrien Cazalas : Le projet a ger-mé en août 2012 à la suite d’une conférence sur la gouvernance des contrats de maintenance par l’ex-pert métropolitain Jean-Paul Sou-ris. Avec l’évolution du tissu éco-nomique calédonien, les besoins de plus en plus spécifiques dans la maintenance, et bien évidemment des problématiques communes à

tous les professionnels, créer un nouvel outil d’échange et de par-tage semblait indispensable. Tout est allé très vite entre la définition des objectifs, le dépôt des statuts et le plan d’action, le Club main-tenance NC fonctionne depuis le début de l’année. Il s’inspire d’un outil similaire mis en place à Rennes, Arbre 35.

Qui sont les membresde l’association ?AC : Notre bureau est représenté par des professionnels de la main-tenance de différentes entreprises : Enercal, la SLN, Vale NC, KNS et Logiplus. Les autres membres sont issus de l’Ira Pacific, de la CCI, mais aussi de la Cipac, Holcim, Arbe ou encore la Calédonienne des services bancaires. Nous sommes une vingtaine et espérons

que le cercle s’agrandira au fil des mois. Encore une fois, notre asso-ciation est composée d’individus, tous responsables de la main-tenance et tous confrontés aux problématiques du métier et des périmètres d’actions, qui ont beau-coup évolué ces dernières années. Pour la faire vivre, la cotisation annuelle s’élève à 10 000 francs.

Avez-vous déjà fixéun calendrier d’actions ?AC : Le club a pour vocation d’échanger des informations, utiles à tous, quel que soit leur secteur d’activité. Notre but est avant tout de regrouper des com-pétences et des connaissances pour partager le savoir. Effective-ment, nous envisageons d’organi-ser une réunion thématique tous les deux mois pour commencer.

Certains sujets, comme les pro-blèmes de management et l’aspect humain de la maintenance, la ges-tion des achats, l’externalisation des prestations, sont déjà plus ou moins calés. Par ailleurs, début avril, nous avons organisé une conférence autour de l’innovation. Enfin, une à deux visites d’entre-prises par an pourront faire partie de nos actions. Parce qu’on appré-hende mieux les choses une fois sur place.

Quelles différencesavec l’AMD ? AC : L’association de mainte-nance durable est une grappe d’entreprises. Son mode de fonctionnement ainsi que son approche sont différents du club. L’AMD vise à défendre les inté-rêts des entreprises de la mainte-nance industrielle afin de pouvoir répondre aux besoins de leurs clients. Elle organise des forma-tions en partenariat avec la Direc-tion du travail et de l’emploi ou encore la plate-forme technique de Bourail. Nous, nous raisonnons en termes de réseau d’échanges, et de la maintenance au sens large. Nous n’avons pas pour vocation de former mais simplement de susciter l’éveil. La maintenance est un métier transverse, avec de vrais outils à mettre en place pour la rendre la plus efficace possible, quel que soit le secteur d’activité.

Réunir des professionnels de la maintenance afin de partager des expériences, évoquer les difficultés des métiers ou encore centraliser les informations, tels sont les objectifs du Club maintenance NC. Créée fin 2012, cette jeune association à but non lucratif se veut avant tout une plate-forme de réflexion. Explications avec son président, Adrien Cazalas, ingénieur de maintenance à Enercal.

Adrien Cazalas,« Le Club maintenance

pour les professionnels »

Comment contacterle club ?

[email protected] www.clubmaintenance.ile.nc

Mahfoud Moui Lahcène(secrétaire du club)

Tél.: 86 17 75

ENTRETIEN aVeC...

Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas

Adrien Cazalas, président du Club Maintenance NC

15Impact éco n°2 / Juin 2013

Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas

Impact : Le grand public associe depuis toujours la CSP au ramassage des ordures ménagères que vous n’effectuez plus depuis 2007. Quels sont depuis votre cœur de métier et vos projets ? Tony Roger : Depuis 2007, nous avons en charge la gestion du centre du traitement et de l’en-fouissement à Gadji. Et désormais nous souhaitons développer le tri sélectif dans les communes du Grand Nouméa.

Justement, quand le recyclage des déchets arrivera-t-il ?TR : Peut-être cette année. Dans un premier temps, nous avons amélioré et ouvert aux particuliers le centre de Ducos. Nous avons

construit un quai d’apport volon-taire au Mont-Dore. Maintenant, il reste à passer aux solutions de valorisation, c’est-à-dire le tri sélectif.

Vous attendez doncle feu vert des communes du Grand Nouméa ?Amaury Pachurka : Effective-ment. Tout dépend désormais du choix politique des communes. Quelle que soit la solution choisie, nous serons prêts à mettre en place le centre de tri. La première étape sera la collecte sélective. Ensuite, nous serons en mesure d’appliquer le tri sélectif.

Et pour l’instant, vous n’avez aucune réponse ?AP : Nous avons répondu à une offre de marché public et nous

attendons la réponse du syndicat du Grand Nouméa  (NDLR  :  Syn-dicat intercommunal du Grand Nouméa – SIGN). Il faut qu’il y ait un consensus entre les communes.

Vous êtesdans les starting-blocks ?TR : Oui, bien sûr ! Nous allons faire un centre de tri qui répondra aux besoins du Grand Nouméa. Il sera situé à Ducos. Les plans sont prêts et les études de gisements sont faites.

Quels serontles types de tri ?AP : Seront concernés par le tri, le papier, le carton, le plastique, l’aluminium et la ferraille.

© M

arc

Le C

héla

rd

©EM

C

Fin février, 21 000 tonnes de ferraille de récupération ont été chargées par les sociétés Acotred Pacifique et EMC sur un cargo à destination de Danang, au Vietnam. Ce gros volume de métaux, le plus important jamais réalisé en Nouvelle-Calédonie, avait été récupéré au cours de l’année 2012 par la société EMC. Les métaux avaient fait l’objet, avant leur expor-tation, d’un traitement de triage, de dépollution et de découpage. Cer-taines pièces d’équipement ont été compressées, puis découpées en balles (telles que les carcasses de voitures) pour diminuer le volume. L’aluminium et l’inox, qui ont égale-ment été triés et récupérés, ont été stockés pour un traitement différent.

Durant six jours, une quarantaine de personnes ont été mobilisées 20h/24 pour emplir cinq cales du navire. Les ferrailles alimenteront une fonderie vietnamienne. La récu-pération des métaux par la société EMC connaît une forte hausse de-puis ces dernières années.

Les responsables de Fidelio n’attendent que le feu vert des communes duGrand Nouméa pour lancer le traitement des déchets triés

Il a fallu six jours pour remplir cinq cales du cargo. C’est le plus gros chargement de ferraille de récupération réalisé en Nouvelle-Calédonie.

CSP - Fidelio « Nous sommes prêts pour le tri sélectif »

21 000 t.de ferraille récupérées

pour le Vietnam Texte : Frédéric Huillet

La CSP – Fidelio est prête pour démarrer le tri sélectif dans les communes du Grand Nouméa hors Mont-Dore où il est déjà effectif depuis 2007. Le coût du tri impliquera un doublement de la redevance des contribuables ce qui représente à l’heure actuelle un frein important pour les mairies.

DéVeLOPPemeNT dURAbLE

Texte : Frédéric Huillet - Photo : Marc Le Chélard

16 Impact éco n°2 / Juin 2013

Patrick Buffet, le président du conseil d’administra-tion d’Eramet, a présenté des comptes à la baisse pour 2012. Si les résultats financiers ont été arrêtés lors de la dernière assemblée générale, ils affichent néanmoins « une situation financière solide » et annoncent « des investissements importants qui pré-parent l’avenir ».Le chiffre d’affaires d’Eramet est passé de 3 603 millions d’euros en 2011 à 3 447 millions d’euros en 2012 soit une baisse de 4 %. « Les résultats du groupe en 2012 ont été affectés par un environne-ment économique très difficile (...) dont la crise et le ralentissement des pays émergents, au premier rang desquels la Chine », précise Patrick Buffet.Côté nickel, « le résultat opérationnel courant est en baisse et s’est établi à - 40 M€ sur l’ensemble de l’année. Cela traduit principalement la chute des 23 % des cours au LME, mais aussi l’augmentation du coût du fuel (…). Cela est dû non pas à une ré-gression de la demande, mais à une progression de la production mondiale de nickel supérieure à celle de la demande. »

Enfin, l’exploitation de la mine Koniambo a réellement commencé. En procédant le mercredi 10 avril 2013 à 20 h 35 aux pre-mières coulées techniques de nickel, KNS est passé du rêve à la réalité, comme indi-qué dans sa publicité télévisuelle, avec pour objectif la production, à terme, de 60 000 tonnes de nickel : c’est le chiffre qui retient généralement l’attention. Mais pour mémoire, l’usine du Nord dispose de deux lignes de production, ces premières coulées concernent la première ligne. L’objectif de production pour 2013 est de 17 000 tonnes de ferronickel.

Une températurede 1 000 degrésPeu à peu, le four électrique a été porté à une température d’environ 1 000 degrés. Puis la matière a été fondue par constitution d’un arc électrique. L’occasion de vérifier toutes les étapes du procédé, qui se sont révélées satisfaisantes : systèmes de serrage, étan-

chéité du four, hauteur du bain de métal, centrale électrique, alimentation du four, raccordement au réseau Enercal...

C’est parti !Sur place, l’émotion était perceptible dans les équipes techniques : pour que le minerai puisse être liquide, il a fallu percer la crôute qui s’était formée à l’intérieur du four. Pour cela, un énorme vérin hydraulique a été nécessaire (voir le fond de la photo), libérant une coulée de scorie (1er plan de la photo). Aux côtés de Peter Hancock, pré-sident de Koniambo Nickel, étaient présents des spécialistes en combinaison ignifugée. Les rares personnes qui ont assisté à cet événement historique en parlent comme « d’une action technique extrêmement sophistiquée sur le plan technologique » . Avec ces premières coulées techniques de nickel, on l’aura compris, l’usine du Nord, c’est parti !

L’or vert coule à Vavouto

La première coulée de scorie de l’usine du Nord, le mercredi 10 avril 2013 à 20 h 35 : historique.

Montée en puissanceAprès les premières coulées techniques, les pre-mières coulées officielles de nickel... KNS a procédé le 19 avril dernier au démarrage symbolique – et même historique pour la Nouvelle-Calédonie - de la production du massif du Koniambo. En la présence des partenaires de l’Usine du Nord (Province nord, Etat, SMSP et Xstrata Nickel) et du gotha politique. Après avoir vérifié l’étanchéité du four, c’est le succès de la première coulée qui permet de traiter le mine-rai provenant de l’usine de Vavouto. Cette dernière - qui est en pleine montée en puissance - a pro-grammé une coulée de minerai tous les deux jours. Seule ombre au tableau : une explosion a eu lieu le lendemain, le 20 avril, dans la structure de traitement de l’eau de mer. Une conduite a cassé, faisant tache dans le décor bien huilé de la présentation officielle. Heureusement, aucun blessé ni aucun problème en-vironnemental n’est à déplorer.

TeNDaNCe NICkEL

Mission accomplie pour Koniambo Nickel qui a procédé le 10 avril dernier aux premières coulées techniques de nickel. En la présence de Peter Hancock, son président, KNS atteint là un premier objectif de taille.

Texte Nathalie Darricau - Photo : KNS

ERaMEt : 4 %de baisse en 2012

Texte : Frédéric Huillet

18 Impact éco n°2 / Juin 2013

©M

arc

Le C

héla

rd

19Impact éco n°2 / Juin 2013

La biennale de l’habitat et de l’ur-banisme, organisée par le gouver-nement de la Nouvelle-Calédonie, a réuni tous les acteurs du secteur : professionnels du BTP, agences immobilières, promoteurs, bail-leurs sociaux… Les trois provinces étaient également présentes, l’ob-jectif étant avant tout de dresser un état des lieux à l’échelle du pays. «  L’objectif  de  cette  biennale  est de  réunir  l’ensemble  des  acteurs de  l’habitat  et  de  l’urbanisme.  Il s’agit  de  rendre  plus  cohérentes 

les  politiques  à  ce  niveau  et  dis-cuter des réformes nécessaires à envisager comme celles du foncier et des différentes aides financières. Pendant  ces  deux  journées,  nous avons  eu  l’opportunité  d’étudier l’un  des  postes  les  plus  impor-tants  de  dépense  des  ménages  : le logement. Et nous sommes bien conscients  qu’aujourd’hui,  il  faut revoir  notre  politique  en  matière d’habitat  », explique Anthony Lecren, membre du gouvernement en charge du logement, du déve-loppement durable et de l’aména-gement. Des avancées ont en effet

été réalisées dans ce domaine avec le prêt à taux zéro (PTZ) ou l’aide au logement (AL), mais méritent d’être ajustées.

PTZ : un outil performant à améliorerMis en place en 2011, le PTZ a pour objectif de permettre, d’ici 2020, à 3 000 familles d’accéder à la propriété. « Il est destiné à l’achat ou à la construction d’une résidence  principale  et  l’une  des conditions  pour  en  bénéficier  est 

d’être  primo  accédant  »,  précise Olivier Razavet de la Direction des affaires économiques. Le PTZ est calculé en fonction du revenu du ménage  et  du  nombre  de  per-sonnes  qui  vont  occuper  le  loge-ment », ajoute-t-il. Par exemple, une famille de quatre personnes disposant d’un revenu annuel de 2,4 millions de francs CFP aura droit à un prêt de 13 millions, sans intérêt. «  86  %  des  bénéficiaires sont âgés de 25 à 45 ans. Il s’agit en général de familles de trois ou quatre membres. En moyenne, leurs revenus annuels sont de 2,7 

millions  et  le  prêt  accordé  est  de 21,6  millions,  sur  une  durée  de 25  ans  », indique Olivier Raza-vet. En 2011, 468 dossiers ont été validés, un bilan positif puisque l’objectif est de faire bénéficier du PTZ environ 300 ménages chaque année. Une ombre plane cependant sur le tableau du PTZ : 95 % des bénéficiaires résident en province Sud. Le prêt à taux zéro ne peut donc à lui seul résoudre les difficultés à devenir propriétaire. « Certains ménages restent exclus de  l’accession  à  la  propriété  en raison de  trop  faibles revenus, de situations professionnelles pré-caires avec des contrats à durée déterminée  ou  un  taux  d’endette-ment  trop élevé. Les habitants du Nord et des îles sont par ailleurs trop peu représentés », commente Olivier Razavet. Le dispositif va ainsi se poursuivre jusqu’en 2020 mais des ajustements devraient être rapidement définis afin de le rendre plus égalitaire. Par ailleurs, un autre outil pourrait soutenir l’accession à la propriété : le plan épargne logement qui n’existe plus sur le territoire. « Nous préconi-sons  vivement  la  relance  du PEL avec de nouvelles conditions de rémunération ou encore un relè-vement de la prime. Ce produit bancaire  viendrait  compléter  le PTZ », assure Didier Poadjaliwan, vice-président du CES (Conseil économique et social). Si l’accès à la propriété est soutenu par le

La première biennale de l’habitat et de l’urbanisme en Nouvelle-Calédonie s’est déroulée les 20 et 21 mars derniers à Nouméa. L’occasion de dresser le bilan des aides financières disponibles pour la location et l’accession à la propriété. Parfois vécu comme un parcours du combattant, l’accès au logement reste une problématique importante.

Réformerl’accès au logement

« 86 % des bénéficiairessont âgés de 25 à 45 ans »

Dossier

Texte : Aurélie Cornec - Photos : Marc Le Chélard, Rémy Maxiola

©M

arc

Le C

héla

rd

20 Impact éco n°2 / Juin 2013

PTZ, les locataires peuvent éga-lement compter sur un dispositif efficace : l’aide au logement.

AL : une aide nécessaire,mais coûteusepour la collectivitéL’aide au logement a été instituée par la loi du pays 2007-4 du 13 avril 2007, suite aux états géné-raux du logement social de 2004.

Les conditions d’accès ont ensuite été modifiées en 2010, avec no-tamment un élargissement de la base des demandes éligibles et la création de mesures spécifiques pour les étudiants et les retraités. «  L’objectif  est  d’offrir  aux  fa-milles défavorisées un réel sou-tien. L’AL a notamment permis de créer une passerelle entre le loge-ment  social  et  le parc  immobilier privé. Cette aide est un vrai succès depuis sa création », indique Sté-phane Yoteau, directeur du FSH (Fonds social de l’habitat, le ges-tionnaire de l’AL).

Chaque année, le FSH reçoit en ef-fet de très nombreuses demandes. En 2012, pas moins de 5 700 de-mandes ont été effectuées. L’an-née dernière, le budget attribué à l’AL s’élevait à 2,2 milliards de francs CFP, ce qui représente une forte progression depuis quelques années. Cette aide financière coûte donc très cher à la collec-tivité, mais ce n’est pas la seule

problématique, comme le soulève Stéphane Yoteau. « Le budget pré-visionnel pour 2013 est de 2,1 mil-liards,  assumés  par  la  Nouvelle-Calédonie (53 %), le FSH (23 %) et les provinces. Nous constatons que  les  aides  à  la  pierre  dimi-nuent  et que celles à  la personne ne font qu’augmenter. Le dispositif de l’AL n’est pas encore stabilisé, puisqu’en 2011, parmi l’ensemble des  demandes,  40  %  étaient  des premières  demandes,  un  chiffre surprenant que nous avons du mal à analyser. Selon moi,  la solution serait de construire davantage de

logements sociaux. » Tout comme pour le PTZ, le bilan de l’AL reste donc mitigé. D’un côté, certains objectifs sont atteints avec une augmentation du montant des aides et la concrétisation d’une passerelle des logements sociaux vers le secteur privé. Mais d’un autre côté, l’AL devait aider les familles et reste aujourd’hui

centré sur des personnes seules et le coût du dispositif a dépassé les budgets prévisionnels. « Augmen-ter le parc de logements sociaux n’est pas la solution ultime », tem-père Anthony Lecren. « L’AL doit plutôt être régulée. La réforme des critères  d’attribution  de  2010  a mis en danger le dispositif car si l’on  reste  avec  ces mêmes  condi-

tions  nous  ne  pourrons  bientôt plus  le  financer.  Pour  pérenniser cette aide, il va donc falloir mieux cibler  les  critères  d’éligibilité  », poursuit-il. « L’AL mérite en effet quelques  ajustements,  la  prio-rité  est  de mutualiser  les moyens des provinces dans ce domaine », ajoute Didier Poadjaliwan du CES. Les premiers « bénéficiaires » de

l’AL sont les bailleurs sociaux, qui poursuivent d’ailleurs la construc-tion de logements, dans des condi-tions parfois difficiles.

Les difficultésdes bailleurs sociauxAu nom de l’AMOS (l’Associa-tion des maîtres d’ouvrage sociaux a été créée en 2005 et regroupe

Stéphane Yoteau, directeur du FSH (Fondssocial de l’habitat, le gestionnaire de l’AL)

Thierry Cornaille, directeur de la SIC

« Nous allons travailler sur la réforme de ces aides

financières, ce qui représente un grand chantier ! »

« L’objectif est d’offriraux familles défavorisées

un réel soutien »

Dossier

©M

arc

Le C

héla

rd

©M

arc

Le C

héla

rd

©M

arc

Le C

héla

rd

21Impact éco n°2 / Juin 2013

notamment la SIC – Société im-mobilière calédonienne –, le FSH et la SEM Agglo), Thierry Cor-naille, directeur de la SIC, dresse un bilan chiffré des constructions : «  L’activité  est  soutenue.  En 2012,  les  bailleurs  sociaux  ont livré  plus  de  700  logements  et  le même nombre de  logements a été mis en construction. » Cependant, malgré des chiffres honorables, l’AMOS ne cache pas ses difficul-tés. « Nous rencontrons de nom-breux obstacles, à commencer par l’insolvabilité  des  locataires,  la baisse  des  financements  publics

et  l’augmentation  des  coûts  de construction.  La  disponibilité du foncier représente aussi une grande  difficulté.  Autre  problé-matique  que  nous  rencontrons  : la réticence des populations à l’égard  des  logements  sociaux, ce qui engendre des délais impor-tants  d’instruction  des  permis de  construire  »,  détaille Thierry Cornaille. Difficultés des bail-leurs sociaux, ajustement du PTZ et refonte de l’AL, la biennale a permis de diagnostiquer certains outils et mieux cerner le travail qui reste à mener. « Le Conseil

de  l’urbanisme  et  de  l’habitat vient d’être relancé. Lors de nos prochains  ateliers,  nous  allons donc travailler sur la réforme de  ces  aides  financières,  ce  qui représente un grand chantier ! » conclut Anthony Lecren.L’ensemble des acteurs du sec-teur devrait se réunir à nouveau en 2015, lors de la deuxième biennale de l’habitat et de l’urba-nisme. D’ici là, le paysage des aides financières devrait avoir bien évolué et l’accès au loge-ment s’être encore amélioré.

Crédit pour l’habitation : des chiffres

encourageantsEn 2012, la Fédération fran-çaise des banques constate une augmentation de presque 10 % des octrois de crédits à l’habi-tat par rapport à 2011 au sein des établissements de la place. « L’habitat représente 80 % des encours de crédit. 51 % des mé-nages calédoniens ont actuel-lement un crédit à l’habitat et parmi eux, 97 % le remboursent correctement », mentionne Sté-phane Millet, directeur commer-cial chez BNP Paribas.

InvestIrsur terres

coutumièresLes Zodep (Zones de développe-ment prioritaires) visent à favo-riser le développement écono-mique, social et écologique de l’ensemble du pays notamment sur foncier coutumier. En 2012, le premier comité de pilotage « Zodep » a pris la décision de créer une Zodep au Nord, au Sud et à l’Est. Les démarches continuent pour la création de Zodep à l’Ouest et aux îles. Ces zones s’inscrivent comme un laboratoire d’expérimentation pour le schéma d’aménagement de la Nouvelle-Calédonie. L’un des objectifs de cette démarche consiste à développer l’habitat individuel et collectif sur terres coutumières.

©Ré

my

Max

iola

©Ré

my

Max

iola ©

Rém

y M

axio

la

22 Impact éco n°2 / Juin 2013

Façonner le nouveau modèle économique calédonien, c’est le vrai challenge à relever pour notre pays dans ce contexte de crise. Aujourd’hui nous ressentons les premiers effets et conséquences de la crise financière internationale, et des problématiques de finan-cement se font jour localement. Les prémices de la crise mondiale remontent au début des années 2000. Politique agressive du cré-dit aux États-Unis et contourne-ment des règles prudentielles par les banques ont aggravé la crise de l’immobilier pour la rendre générale avec la titrisation qui l’a propulsée en une crise à l’échelle du monde. Les conséquences de la décote de la France (AAA) ne sont pas tout à fait évaluées, mais la po-litique de restriction budgétaire de l’État laisse présager une situation nouvelle que l’on ne peut ignorer.

La Nouvelle-Calédonie finalement ne sera pas totalement épargnée, mais aura longtemps tranché avec le contexte mondial. Ainsi nous prenons conscience de notre ap-partenance à la planète et d’une dépendance à un système écono-mique qui pourrait rapidement s’avérer insoutenable si nous ne réagissons pas. Cependant, nous prenons aussi conscience de la véritable capacité du pays et de ses hommes à se prendre en main, et si j’ose dire, c’est le côté posi-tif de la crise. Les travaux portés par l’intersyndicale et l’USTKE au sein de la commission vie chère mettent en exergue des probléma-tiques structurelles en matière de concurrence, de politique des prix et de pouvoir d’achat. Ces

travaux permettent également, avec la contribution patronale, de pointer la faiblesse du tissu industriel et plus globalement du tissu productif calédonien. Il est question aussi de logement, d’emploi local et de compétitivité.

Relayé par le secteur du BTP, qui voit les carnets de commandes se réduire dangereusement, un cri d’appel à la mobilisation s’entend ici et là. Tantôt portée par les syn-dicats des salariés tantôt par le patronat, une consigne demeure toutefois et chacun en convient :

nous devons réagir. Ces chocs éco-nomiques et sociaux sont d’autant plus mal ressentis qu’ils arrivent paradoxalement dans un contexte de croissance soutenue et d’un réel dynamisme local. Je dois dire que nombre de gouvernements se sont attelés à la tâche, mais de façon très réaliste, c’est la première fois que les meilleures conditions sont réunies pour réformer en profon-deur le modèle économique calé-donien.

Le facteur « confiance » est un élément central qu’il nous faut

améliorer et cultiver.Climat favorable, terre fertile, eaux et ressources naturelles abon-dantes, la Nouvelle-Calédonie possède des atouts indéniables pour trouver en interne des re-mèdes et des solutions. Historiquement les difficultés étaient moins visibles car moins médiatisées, mais elles étaient bien présentes et beaucoup plus pesantes. Il est révolu le temps où les mêmes possédaient les terres, où les mêmes étaient à la fois agri-culteurs, éleveurs, magasiniers et distributeurs tout en exploitant la

Anthony LecrenMembre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargé de l’économie

L’économie calédonienne :forces et faiblesses, enjeux et défis

COmmUNiQUé DU goUvERNEmENT

23Impact éco n°2 / Juin 2013

mine, de plus, sans jamais se sou-cier des dégâts qu’ils pouvaient causer autour d’eux sur l’eau ou sur l’environnement. Malheureuse-ment il est révolu le temps où nous vivions de notre production de lait, de beurre, de riz, et autres produits car aujourd’hui nous importons 90 % de ce que nous consommons. Véritable paradoxe à l’heure où l’on dénonce la manipulation gé-nétique avec les OGM, l’absence de traçabilité, la dépense alimen-taire représente 26 milliards d’im-port. Dans une société en pleine mutation, le Calédonien est deve-nu un consommateur importé. « C’est la contrepartie logique à l’accès à la technologie », disent certains, comme par fatalité. C’est cette fatalité qu’il faut combattre, et accepter une fois pour toutes d’instaurer durablement les condi-tions d’un développement harmo-nieux en misant véritablement sur la Nouvelle-Calédonie. C’est le vecteur confiance qui doit faire évoluer le comportement et les doctrines financières des piliers de l’économie locale qui s’évertuent à placer leur argent hors du terri-toire ; c’est cette confiance qui a permis aux Calédoniens de préser-ver les voies du dialogue et c’est cette vertu qui nous permet de renouveler notre « pari sur l’intel-ligence ». Gage de stabilité, le processus politique (accords de Matignon puis de Nouméa) dans lequel nous sommes engagés nous invite à viser les meilleurs équilibres en prônant un meilleur partage et une meilleure répartition des richesses. Le transfert irrévocable des com-pétences nous oblige par contre à imaginer les réformes écono-

miques et fiscales qui permettent de pérenniser le financement des politiques publiques et nous n’avons pas le choix.Les travaux sur ces grandes ré-formes sont d’ores et déjà lancés et c’est ainsi qu’une commission chargée d’élaborer les accords économiques et sociaux a été mise en place au congrès. C’est une volonté politique et tous les groupes politiques représentés au congrès y sont présents. Ainsi avons-nous l’ensemble des forces vives représentées au sein de ces commissions. Même si nous prenons du retard sur la réforme de la fiscalité, c’est bien une délibération votée au congrès par la quasi-totalité de ses conseillers qui instaure cette res-tructuration majeure et c’est bien la première fois que nous arrivons à un tel degré de formalisation de cette réforme. Ainsi la politique responsable engage chacun d’entre nous à respecter ses engagements.

Sans avancées significatives sur le foncier, point de développe-ment économique, encore moins de développement durable. Le pays doit réunir l’ensemble des moyens qui sont employés pour la gestion du foncier. Une réflexion est en cours pour rassembler les structures de gestion du domaine public, les moyens dispersés de gestion des données cartogra-phiques et topographiques. C’est par ailleurs prendre en compte les travaux menés par les institu-tions coutumières dans le cadre de l’élaboration du livre du foncier coutumier, les questions en sus-pens liées au transfert de l’Adraf et le devenir de cet établissement dans le cadre d’une réorganisation

nécessaire pour une gestion glo-bale et cohérente du patrimoine foncier. À quand un grand palabre du pays ? Le processus politique d’éman-cipation conduit la maturation économique de la Nouvelle-Calé-donie vers une évolution naturelle. Aujourd’hui, plus qu’hier et bien moins que demain, nous disposons des prérogatives pour mieux orga-niser notre économie. Nous avons les leviers pour renforcer notre réglementation, mettre en place les outils de gestion, favoriser notre production, la transforma-tion comme la commercialisation de l’activité économique. Le sec-teur du nickel est actuellement le levier central de l’économie calédonienne. Nous venons, en moins de deux décennies, de dé-montrer que nous pouvions ren-

forcer notre actionnariat dans ce secteur et construire une deuxième usine. Nous sommes en passe de devenir un producteur de métal nickel de tout premier plan, aussi, en prenant la peine de nous rendre compte du chemin parcouru, je ne pense pas que nous aurions pu faire beaucoup plus vite. Nous devons faire face à deux déficits structurels : celui de la balance commerciale et celui des transac-tions courantes. Par ailleurs nous héritons d’un double handicap : le caractère d’insularité et l’étroi-tesse du marché. Si les premiers points faibles sont ajustables par une politique économique volon-tariste de développement du tissu productif voire de conquête des marchés extérieurs, synonyme de matières imposables, les autres caractéristiques que sont l’insu-larité et l’étroitesse du marché

24 Impact éco n°2 / Juin 2013

doivent nous inciter à sagement privilégier la démarche pays en préservant une cohésion écono-mique dans certains secteurs clefs de l’économie comme le nickel, le tourisme, l’emploi, le transport, le développement durable etc.

Préserver la cohésion écono-mique et sociale doit nous inter-peller sur les moyens que l’on met en place pour gérer et valoriser nos ressources humaines, minérales ou matérielles. La cohésion sociale suppose que tout citoyen doit disposer des mêmes droits et des mêmes devoirs où qu’il se trouve dans le pays. Elle introduit les questions de l’accès équitable à la santé, au logement et plus largement les questions d’aménagement. En l’absence de règles, il existe de gros problèmes d’assainisse-ment sur l’ensemble du pays. Les conditions d’accès au finance-ment, notamment sur foncier cou-tumier, posent encore de gros pro-blèmes même si nous avons mis en place le fonds de garantie sur terre coutumière attendu depuis 14 ans. Le dispositif Zodep (zone de développement prioritaire) vient compléter le panel de dispositions et bénéficie de deux avantages : le premier est de pouvoir s’éta-blir sur tout type de foncier tout en priorisant le développement du

foncier coutumier ; le second est qu’il s’inscrit en tant qu’opéra-tion pilote dans la première mise en œuvre opérationnelle des pré-conisations des ateliers NC 2025 (schéma d’aménagement).

La cohésion économique sup-pose, elle, qu’il faille transcender les intérêts de telle ou telle pro-vince ou de tel ou tel industriel pour privilégier l’intérêt du pays et servir sa population. Ainsi, s’agis-

sant du nickel, il nous faut mettre en place une entité pays déten-trice des titres et des participations des collectivités de la Nouvelle- Calédonie dans les structures des opérateurs industriels, pour gérer cette ressource et fixer des orientations sur sa gestion, son utilisation et son exploita-tion. Mais nous avons avant tout l’opportunité de nous doter d’un levier de négociation à l’échelle internationale à la mesure des

enjeux dans la droite ligne des travaux du CSI (Comité straté-gique industriel). Par ailleurs, sur les secteurs induits de l’ac-tivité nickel comme le trans-port (minéraliers) nous devons inciter un positionnement de la Nouvelle-Calédonie pour optimi-ser la valorisation de la ressource.

La diversification économique est un enjeu majeur. Les projets industriels structurants que sont les usines doivent nous servir à diversifier notre économie.Mettre en place les conditions d’un développement endogène consiste à accompagner la pro-duction locale, à se positionner davantage sur la transformation, voire à mettre en place les moyens propres à capter les marchés inté-rieur et extérieur. Ainsi la mise en place d’un service stratégique au sein de la Direction des affaires économiques doit nous permettre d’engager une démarche qualité en mettant en place des organismes de gestion et de contrôle, en label-lisant et identifiant « le produit calédonien ». Ce service devra assurer également la cohérence de la politique de protection des mar-chés tout comme le plan annuel d’importation ou la politique du

COmmUNiQUé DU goUvERNEmENT

25Impact éco n°2 / Juin 2013

commerce extérieur. Dans le BTP, 80 % des marchés publics sont remportés par des filiales d’entre-prises multinationales, c’est pour-quoi pour aider davantage nos entreprises citoyennes, il faut réformer les conditions d’accès à ces marchés afin de rendre aux contributeurs locaux cette manne d’activités. Parmi les avancées nous pouvons noter la mise en place très pro-chaine de l’observatoire sur la structuration des marges et des prix, qui ne devra pas se limiter à l’alimentaire, mais devra rayonner à terme sur les prix des matériaux de construction ainsi que sur ceux du foncier. Outre l’instauration de l’autorité locale indépendante de la concurrence, d’autres dis-positions sont à prévoir, nombre de rapports faisant état de la nécessité de développer nos échanges dans la zone. Il nous faut rapidement structurer et organiser une stra-tégie de coopération régionale.

Produire plus et produire mieux : position commune du Pacifique soutenue au Sommet Rio + 20 ; aujourd’hui 14 pays du Pacifique ont signé ce programme « 1 arbre, 1 jour, 1 vie », chargé d’établir les objectifs de gestion et de valori-sation de la biodiversité marine et terrestre de la zone. À cet ef-fet deux éléments d’importance sont pris en compte : la position géostratégique de la Nouvelle-Calédonie et la dimension de la crise climatique internationale. À l’heure où l’on parle de gestion mondiale des océans, il faut que la Nouvelle-Calédonie comme

l’Océanie puisse faire entendre sa voix. Il s’agit là d’un élément non négligeable dans le cadre de la re-cherche de financement et de prise en considération de la conquête et la maîtrise par les grandes puis-sances des dernières ressources naturelles. C’est là l’occasion de promouvoir la croissance verte et solidaire en s’appuyant sur des projets d’économie verte et bleue de très grande envergure :- développement stratégique économie verte 2014-2024, décennie pour mettre en place des projets structurants, fédérateurs et pédagogiques : opé-ration de reforestation des zones dégradées par la mine et le feu, ac-tivité socio-économique sylvicole durable et activité pédagogique et culturelle par la transmission des valeurs et des connaissances liées à la nature, le savoir traditionnel et le savoir scientifique devant se conjuguer ;- développement stratégique économie bleue 2012 : structuration des filières holothuries, pisciculture, 2013 : étude de faisabilité d’une expérimentation d’adduction d’eau par éolienne.

En conclusion, tous, nous sommes conscients que nous arrivons au bout d’un système qui ne peut plus perdurer. Pour façonner l’écono-mie de demain, je dirais que nous avons plus de points forts que de points faibles pour remédier et relever les défis et les enjeux qui se présentent à nous. Nous avons cette expérience unique au monde de pouvoir contribuer au fonde-

ment d’une société en devenir. Le principal point faible étant pour moi le manque de confiance et le manque de conscience du véritable potentiel de notre pays. Dans cette recherche d’un nouveau modèle de développement, notre principale force reste dans notre vitalité et notre jeunesse qui, elle, saura de-main tisser les liens du destin com-mun et reconsidérer la vie avant le

profit dans le pays de l’Amborella (1).

(1) L’Amborella est une plante endémique des forêts pluvieuses de Nouvelle-Ca-lédonie. Cette espèce endémique ap-partient à la lignée des plantes à fleurs actuelles. La lignée évolutive ayant conduit aujourd’hui à cette espèce est la première à s’être différenciée au cours de l’évolution des plantes à fleurs, qui a débuté il y a environ 135 millions d’années.

“publié avec l’autorisation de la Revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie”

26 Impact éco n°2 / Juin 2013

La protection de marché est-elle toujoursle cheval de bataillede la fédération ? Jacques Beyneix : Oui, effecti-vement, elle fait partie des thèmes qui nous sont chers à la FINC. Il faut savoir que pour aider les entreprises à produire calédonien et à se substituer partiellement à l’importation, cette mesure est indispensable. Elle permet de renforcer le tissu industriel calé-donien et de créer de l’emploi. Pour Sorocal, mon entreprise, je n’ai pas de protection de marché à l’heure actuelle étant donné que je produis de très gros volumes. Mais si demain la fiscalité est

modifiée notamment avec l’ins-tauration de la TGA, taxe générale sur les activités, et vient favori-ser l’importation, je n’aurai pas d’autre choix que de la demander. Je viens de solliciter la CCI pour une étude, qu’on aurait pu faire depuis longtemps d’ailleurs, pour identifier les produits qui sont fa-briqués localement, ceux qui sont protégés et ceux qui ne le sont pas. Ce document donnera une meil-leure visibilité de l’industrie calé-donienne aux différents acteurs et décideurs économiques.

Pourquoi cette mesure est-elle si importante pour l’industrie locale ? JB : La protection de marché est encore trop mal comprise et sur-tout mal jugée. Il ne s’agit pas d’interdire les importations pour interdire, mais réellement de pro-téger nos outils de travail et tout un pan de l’économie calédo-nienne, y compris l’emploi. Vous savez, l’industrie représente 8 000 emplois directs et je ne tiens pas compte des emplois indirects. Si les importateurs acceptaient de jouer le jeu avec les industriels, c’est-à-dire d’acheter localement quand c’est possible, il n’y aurait pas besoin d’un tel dispositif de protection de marché. Ce n’est pas le cas. Lorsqu’une entreprise investit pour fabriquer quelque chose qui n’existait pas aupara-vant sur le territoire, qu’elle forme son personnel, qu’elle s’engage durablement et que ces mêmes produits peuvent être importés au final, c’est plutôt frustrant !

C’est une démarche citoyenne en quelque sorte ? JB : Mais tout à fait ! Dans le contexte actuel, un produit fabri-qué localement devrait être pro-tégé d’office : il fait travailler des gens et crée de l’emploi. Un emploi dans la distribution c’est l’équivalent de sept dans l’indus-trie. Et dans cette réflexion il faut aller plus loin, c’est toute une filière d’activité qu’on protège et pas juste une entreprise comme on pourrait le penser. Je le redis, l’esprit citoyen est d’acheter loca-lement ce qui nous permettra aussi de devenir compétitifs. À qualité égale, pourquoi ne pas opter pour un produit du pays ? *Fédération de l’industrie en Nouvelle-Calédonie

Protectionde marché,

quelles formes ? Trois possibilités pour qu’un marché puisse être protégé : des taxes conjoncturelles qui s’ajoutent aux taxes à l’im-portation déjà existantes, des quotas d’importation ou une interdiction totale d’importer le produit. Les procédures de protection de marché sont réglementées : l’entreprise a une obligation de perfor-mance, d’emploi ou encore d’investissements.

«Protection de marché, une démarche citoyenne»Une entreprise locale qui fabrique un produit à qualité égale à celle d’un produit importé, avec un niveau de production suffisant, peut demander une protection de marché. Une mesure pas toujours bien accueillie ni comprise, mais indispensable pour booster la croissance et l’économie tout entière. Éclairages avec Jacques Beyneix, coprésident de la FINC*, et patron, entre autres, de Sorocal, entreprise spécialisée dans la fabrication de cuves à eau.

INdUsTrie

Propos recueillis par Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas

Jacques Beyneix coprésident de la FINC

27Impact éco n°2 / Juin 2013

Chaussures, produits bio, livres pour enfants, papeterie, articles de loisirs, appareils photo… la vente en ligne sur des sites marchands lo-caux commence à gagner du terrain en Nouvelle-Calédonie. Pour ces nouveaux commerçants, l’objec-tif premier est d’offrir un service aux clients qui ne peuvent pas se déplacer ou qui manquent tout sim-plement de temps pour effectuer certains achats. « Depuis  l’arrivée de la 3G, explique ce commerçant, tout a changé et les foyers sont de mieux en mieux équipés au niveau informatique.  Même  les  plus  ré-fractaires  découvrent  aujourd’hui la commande en ligne via nos sites et sont séduits par la facilité d’utilisation  et  le  confort  ». Si le principe est exactement le même qu’ailleurs – on passe commande en quelques clics et la marchandise est livrée chez soi –, la conception de ces sites marchands reste 100 % calédonienne.

Susciter les achatsen ligne localementEn somme, il s’agit bien de com-merces locaux, seul le mode de diffusion varie : les Calédoniens achètent bel et bien sur place, en passant par le net. Côté paiement, la situation a bien évolué égale-ment : les sites sont sécurisés et la plupart désormais acceptent les cartes bancaires en francs Paci-fique. Parfois, le règlement par chèque, par virement voire en espèces au moment de la livrai-

son reste une autre option. Les « cybercommerçants » sont una-nimes : la vente en ligne n’est absolument pas une menace pour le commerce traditionnel, mais une complémentarité, qui, il est vrai, peut venir modifier certains comportements d’achat. L’autre différence réside dans le fait que le client ne peut absolument pas es-sayer le produit avant de l’acheter. Alors la vente en ligne constitue-t-elle une alternative qui simplifie la vie de tout le monde ?

Nouvelle formule,autres contraintesDu côté des chefs d’entreprise, s’ils reconnaissent que l’outil Internet est aujourd’hui un vec-teur établi du commerce de détail, ils doivent cependant faire face à d’autres contraintes que celles du commerce traditionnel. « Certains coûts  sont  diminués,  dans  mon cas,  je  n’ai  pas  de  salarié,  pour le  moment.  Comparativement, d’autres  frais  sont  à  prendre  en considération  :  la  location  d’un dock par exemple pour stocker les articles, l’entretien du site par des webmasters et les éventuelles mises à  jour,  les  prises  de  vue  réalisées par  un  photographe  professionnel et  surtout,  toute  la  communica-tion  autour  du  site  », indique Fa-brice Fluxa, directeur de shoes.nc. Si les réseaux sociaux forment une solution marketing idéale car gra-tuite, ce n’est pas suffisant. « Un site de vente en ligne n’est pas une 

sinécure,  il  faut  faire  vivre  l’outil quotidiennement et développer une stratégie de communication et de publicité sans arrêt », souligne-t-il. Une certitude, vendre en ligne est une chose, mais fidéliser sa clien-tèle pour être vu par le plus grand nombre et pérenniser son activité en est une autre.

Du e-commerce 100% calédonien

Utilisateurs,qui sont-ils ?

33 %des internautes de plus de 15 ans font des achats par Internet environ 8 fois par an. L’achat par Internet est un comportement européen (plus de la moitié des répondants), qui croît avec l’âge de l’internaute. Peu de per-sonnes des communautés océa-niennes achètent par Internet :

13 %des Wallisiens et Futuniens,

11 %des Mélanésiens,

9 %des Tahitiens.

À noter qu’en métropole les usagers acheteurs sont près de

48 %.Source : baromètre

numérique 2011, Observatoiredu numérique.

CommerCe

Texte : Marie Jeanne Stevaux

Bien que le commerce traditionnel conserve sa place auprès des Calédoniens, certaines entreprises se positionnent désormais sur la vente en ligne. Une tendance qui s’inscrit dans la mouvance Internet et vient bousculer des habitudes, du côté du consommateur, mais aussi des « cybercommerçants ».

28 Impact éco n°2 / Juin 2013

« La rénovation du Kuendu Beach est  terminée  », se réjouit-on à la direction de Promo-Sud tout en admettant que l’opération a été longue et délicate. « Mais nous avons accompli notre mission de promouvoir et de développer l’économie de la province en faci-litant les investissements. »Dans le détail, Promo-Sud est intervenue en faveur du Kuendu Beach en ultime recours en mars 2012. Le tribunal de commerce demandait un plan de redresse-ment pour la société en voie de liquidation judiciaire. Depuis 2010, la société était confrontée à un passif de plus de 500 millions

de francs. Promo-Sud, actionnaire minoritaire du Kuendu Beach, a sauvé ce qui pouvait encore l’être en injectant 150 millions de francs dans les comptes de la société et en négociant avec les banques l’aban-don des intérêts de pénalité et le remboursement échelonné des capitaux dus. Le plan de redresse-ment était alors solvabilisé.

Travaux de rénovationDès lors, en juillet 2012, en accord avec Henri Morini, l’ancien pro-priétaire des lieux, Promo-Sud a pris le contrôle à 51 % de l’établis-sement hôtelier et a engagé les tra-vaux de rénovation indispensables sans pour autant fermer l’établis-sement et en préservant les 15 emplois existants. L’ensemble des 20 bungalows situés sur terre a été entièrement remis aux normes, les meubles changés de même que la

cuisine principale du grand bun-galow. Les 5 chambres sur pilotis dans la baie ont en revanche été définitivement fermées. Une sta-tion d’épuration des eaux usées, jusqu’alors inexistante, a égale-ment été installée. Enfin, une assu-rance a été contractée pour le wa-ter slide en collaboration avec un exploitant privé. Dès la fin 2012, les travaux étaient terminés.

Un grand projet hôtelierPour autant, Promo-Sud ne veut pas en rester là. « Nous avons pour ambition  de  réaliser  un  véritable projet  hôtelier  à  l’anse  Kuendu en liaison avec une grande chaîne française  internationale,  déjà implantée  aux  Antilles  »,  confie la direction. Si le nom de ce par-tenaire reste confidentiel, les pre-miers contacts ont été pris. Promo-Sud n’attend plus que le vote du PUD (plan d’urbanisme directeur)

de Nouméa, qui devrait interve-nir avant la fin 2013, pour lancer l’opération de partenariat.Le programme prévoit d’aména-ger les 20 à 30 hectares de la baie de l’anse avec 120 chambres, une résidence hôtelière d’appartels en R+2 ainsi que des habitations par-ticulières. Les hauteurs de l’anse ne seront pas construites et la plage publique restera accessible. Promo-Sud se retirera de la majo-rité du projet au profit du groupe hôtelier. Et durant les dix années que prendra la mise en œuvre de ce grand projet (environ 2 ans d’études et 7 à 8 ans de construc-tion), l’actuel Kuendu Beach sera rasé. Un nouveau quartier touris-tique verra alors le jour à Nouméa.* La Société de financement et de développe-ment de la Province sud ou Promo-Sud a été créée en 1992 par la Province sud pour pro-mouvoir les entreprises locales et rassurer les investisseurs à la suite des années de crise en Nouvelle-Calédonie.

Il fallait sauver le Kuendu Beach, accablé d’une dette supérieure à 500 millions de francs et dans un état de délabrement avancé. Promo-Sud* a secouru l’établissement mais ne compte pas le laisser en l’état. Un vaste projet d’aménagement de l’anse est prévu en liaison avec un promoteur métropolitain. Dans dix ans, la baie de Nouville offrira un visage radicalement différent.

Kuendu Beach :un grand hôtel dans 10 ans

ToURiSme

Texte : Frédéric Huillet - Photo : Remy Maxiola

Redonner un nouveau souffle au complexe hôtelier, tel est l’objectif du projet

29Impact éco n°2 / Juin 2013 29Impact éco n°2 / Juin 2013

Un cabinet spécialisé dans la desserte aérienne et maritime s’est penché sur l’île des Pins et le futur Sheraton de Deva. Ses conclu-sions sont claires : l’offre de transport d’Aircal est de capacité insuffisante et pas assez répartie dans la journée pour satisfaire la clientèle touristique. De plus les connexions directes avec les vols internationaux depuis Tontouta sont un service réclamé avec insistance par les tours operators.Promo-Sud(*) se penche donc sur « un complément de réseau aérien » afin de «  compléter  l’offre  d’Aircal  avec  des  avions d’une  vingtaine  de  places  dont  les  services  seraient  connectés avec  les  vols  internationaux  à  Tontouta  en  provenance  du  Ja-pon,  de Corée,  d’Australie  et  de Nouvelle-Zélande.  » Les liai-sons concerneraient l’île des Pins et Deva où le Sheraton doit ouvrir en fin d’année. Deux ou trois vols quotidiens au départ de Magenta pourraient également être envisagés en complément de ceux d’Aircal.

Pour l’heure, en phase d’étude, le projet est porté par Air Alizé avec l’aide de Promo-Sud. Le projet est soutenu par la Province qui reçoit de manière régulière les plaintes des usagers sur l’ina-daptation de l’offre de transport et particulièrement celles des hôteliers qui perdent de la clientèle faute de place dans les avions.

* La Société de financement et de développement de la Province sud ou Promo-Sud a été créée en 1992 par la Province Sud pour promouvoir le développement local et soutenir les promoteurs privés à la suite des années de crises en Nouvelle-Calédonie.

Sheraton - Deva

Ile des Pins

Des vols directsTontouta, île des Pins et Deva

Texte : Frédéric Huillet

Promo-Sud travaille sur le sujet depuis plusieurs mois : créer des liaisons aériennes depuis Tontouta, vers l’île des Pins et Deva pour faciliter le déplacement des touristes en leur évitant l’obligation d’un double passage par Nouméa. Le projet, en cours d’étude, serait mené en liaison avec Aircal et Air Alizé

DRDR

30 Impact éco n°2 / Juin 2013

Directeur technique de NC Préfa, Hugues Auclair-Sémeré est un homme à qui tout semble sourire. À 36 ans, il affiche un par-cours sans faute et additionne les casquettes d’ingénieur terrain et cogérant de société. Une réussite qu’il doit en partie à son carac-tère optimiste et curieux. Portrait d’un entre-preneur entreprenant.

Depuis janvier 2011, Hugues Auclair-Sémeré dirige, aux côtés de Hugues de Metz, l’entreprise NC Préfa à Païta. En véritable chef d’orchestre, l’homme assure le bon fonctionnement technique de l’usine, donne le tempo à ses col-laborateurs avec toujours le même enthousiasme et la même ténacité : rien n’est acquis, ne pas avancer, c’est reculer. Ingénieur et techni-cien avant tout, l’un de ses che-vaux de bataille est la recherche constante de nouveaux produits. «  Je  suis  toujours  à  l’affût  de solutions  innovantes,  de  produits plus performants pour améliorer la productivité de l’usine et satis-faire nos clients. »

Ingénieur de père en filsLe béton, il l’a dans le sang. Il faut dire qu’il connaît bien cette pro-fession puisque son père était du sérail. « C’est en faisant du chan-tier pendant les vacances que j’ai eu un vrai coup de cœur pour la profession et le béton. » Diplômé de l’École supérieure des travaux publics (ESTP) de Paris, puis d’un master en génie civil obtenu en Australie, le jeune homme débute sa carrière professionnelle auprès d’une entreprise australienne en tant qu’ingénieur travaux. Pour son premier chantier, il se sou-vient de ses missions dans le bush avec pour uniques compagnons un ordinateur et un téléphone portable. De fil en aiguille, il par-ticipe à la construction de divers ouvrages et grimpe très vite les échelons. « Je me suis brûlé  trop rapidement.  J’étais  jeune et  j’as-sumais  de  lourdes  responsabili-tés. » Après cinq ans de bons et loyaux services, il décide de quit-

ter cette structure aux procédures trop lourdes, pour retrouver son île natale, sa famille et ses amis. C’est alors qu’il intègre, en 2007, un major local du BTP, comme ingénieur méthode de construc-tion et responsable préfabrication en interne. Mais pour ce voyageur, sans grand repos, il n’y a pas de parcours tout tracé et l’envie d’en-treprendre le titille. «  L’idée  de monter  une  usine  de  préfabrica-tion en béton précontraint est née, concept très développé en Austra-lie et en Europe, mais inexistant en Nouvelle-Calédonie.  Aujourd’hui NC  Préfa  propose  aux  interve-nants  du BTP  la  technique  de  la précontrainte qui peut être utilisée pour  réaliser des poutres,  dalles, charpentes… Cette technique per-met d’optimiser la structure et de gagner  en  coût,  en  qualité  et  en délai de réalisation. »

Le goût des autresEn matière de management, « diriger une entreprise de 60 per-sonnes, ça s’apprend sur le tas ». À l’écoute, patient, empathique, l’homme avoue aimer transmettre son savoir et ses connaissances, accompagner ses clients en opti-misant leurs projets et continuer d’apprendre au contact des autres. « Je suis bon pour organiser le tra-vail des autres, pour les faire pro-gresser. » À la question : « Quel est votre principal défaut ? » il ré-pond, le regard pétillant et avec un large sourire « Je dois apprendre à mieux gérer mon temps et à délé-guer davantage ! » 

ugues Auclair-Sémeré, un manager béton

PoRTraiT

Texte : Sandrine Chopot - Photo : Rémy Maxiola

31Impact éco n°2 / Juin 2013

Utiliser la fiscalité comme un moteur et non comme un frein, tel était le fil conducteur de cette étude menée conjointement par le Medef et le cabinet métropolitain. Pour Daniel Ochida, co-président du Medef, la démarche d’apporter une autre vision au rapport Lieb est justifiée. « Les objectifs de ce rapport remis au gouvernement en juin 2012 étaient clairs. Il s’agis-sait  d’assurer  le  juste  équilibre entre la fiscalité des revenus issus du travail et celle assise sur les revenus du patrimoine pour assu-rer  le  financement  collectif  des besoins sociaux actuels et à venir. Cependant,  les  orientations  pro-posées  tendent  quasiment  toutes 

à  augmenter  la  pression  fiscale. Par  ailleurs,  adapter  systémati-quement  le  modèle  métropolitain à la Nouvelle-Calédonie avec ses 250 000 habitants et un tissu éco-nomique différent,  ne  semble  pas la bonne solution. » 

Conserverles crédits d’impôtLes propositions du rapport Lieb ont donc été décortiquées, inté-grant les axes de développement et les propositions du Medef. Ain-si, concernant les crédits d’impôt et les réductions fiscales, le rap-port Lieb préconise de supprimer ces dispositifs. Les Calédoniens, par exemple, n’auraient plus la possibilité de déduire les primes d’assurance-vie, plafonnées à 250 000 francs par an. Pour le Medef, cet avantage fiscal doit être préservé, car elle permet aux Calédoniens, dont les chefs d’entreprise, d’épargner pour leur retraite. De plus, soulignait Bruno Gouthière, « cette dépense fiscale 

est relativement modeste ». L’idée d’un produit d’assurance-vie local n’est pas exclue, ce qui permet-trait de conserver l’argent en Nou-velle-Calédonie et de le destiner au développement économique.

Conserver les déductions liées à l’accessionà la propriétéMême prise de position concer-nant l’accession à la propriété : le mécanisme de déduction des intérêts d’emprunt et celle liée à des travaux dans les logements doivent être conservés, selon le Medef. Cet avantage fiscal, dans la limite de 500 000 F les dix pre-mières années, poursuit en effet deux objectifs : l’accession à la propriété et le soutien à l’acti-vité du secteur du BTP et de ses entreprises. Le Medef s’oppose également à la taxation des reve-nus fonciers ou au plafonnement des niches fiscales. Pour stimuler l’emploi, il propose de mettre en place un dispositif de type « Scel-

lier » qui accorderait une réduc-tion d’impôt « à toute personne résidente investissant dans un logement neuf ».

Oui à une CSG à faible tauxPour accroître les recettes fiscales, le Medef est favorable à l’idée d’une CSG, contribution sociale généralisée. Cet impôt, qui existe en métropole depuis une vingtaine d’années, est prélevé à la source et sert à financer les caisses de couverture sociale. Avec un taux faible (3 points), applicable à tous, elle viendrait, selon l’avocat fis-caliste, « procurer un rendement élevé sans pour autant pénali-ser trop lourdement le pouvoir d’achat  des  contribuables  ». Enfin, la CSG pourrait être utili-sée pour effectuer un transfert de charges des cotisations patronales vers l’impôt avec pour objectif de diminuer le poids des charges sociales qui pèsent sur les entre-prises.

« Quelle fiscalité directe pourdemain ? », tel était le thème d’une étude du Medef en partenariat avec Bruno Gouthière, avocat fiscaliste au cabinet métropolitain Francis Lefebvre. Il s’agissait de passer au crible les propositions de la réforme fiscale du rapport Lieb et d’apporter des réponses mieux adaptées à l’économie calédonienne. Retour sur quelques conclusions des travaux, présentées aux acteurs économiques et à la presse fin février.

Vers un nouveau modèle fiscal ?

éCoNOmie

Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas

32 Impact éco n°2 / Juin 2013

Avec l’apparition du câble en Nouvelle-Calédonie il y a quelques années, la VoIP, télé-phonie par réseau Internet, vient changer les habitudes des Calédo-niens, lentement mais sûrement. Cette technologie permet de pas-ser des appels un peu partout dans le monde à des coûts très réduits. Pour les particuliers, les fournis-

seurs d’accès proposent généra-lement un forfait mensuel, autour de 700 francs, permettant de télé-phoner dans pratiquement 70 pays à seulement 10 FTTC la minute. Les appels vers des postes fixes en métropole sont, quant à eux, non seulement gratuits mais sur-tout illimités. Pour les entreprises, même principe, sauf les commu-

nications vers la métropole qui restent à 10 FTTC la minute.

De téléphoneà téléphoneLes avantages de la technologie ? De la flexibilité, une qualité nu-mérique optimale et surtout des économies de coûts par rapport aux solutions téléphoniques clas-siques. La VoIP passe en effet de téléphone à téléphone, contraire-ment à Skype qui utilise l’ordi-nateur vers un autre ordinateur ou éventuellement vers un téléphone. Les professionnels, qui ont de gros volumes de consommation hors territoire, voient leurs factures téléphoniques réduites considéra-blement grâce au procédé VoIP.

Des numéros spéciauxConcrètement, il suffit de bran-cher son téléphone sur le modem prévu pour. La seule différence avec la téléphonie classique réside dans la composition de numéros spéciaux comme le 1133 pour les appels vers la métropole. « Si les

pics  de  consommation  chez  les particuliers se situent encore le dimanche soir, une habitude liée à la  téléphonie  classique,  les  équi-pements  sont  aujourd’hui  conçus pour  éviter  les  embouteillages  », assure ce fournisseur d’accès. Les abonnés VoIP du territoire, par-ticuliers ou entreprises, peuvent aussi s’appeler gratuitement entre eux, quel que soit le fournisseur d’accès. Ils sont d’ailleurs identi-fiés par un numéro commençant par le 6. Enfin, un numéro VoIP métropolitain en 09 permet d’être appelé depuis la métropole au prix d’une communication locale, voire gratuitement lorsque le cor-respondant est équipé d’un sys-tème similaire. Quand le monde devient accessible d’un simple coup de fil…

VOIP, vousavez dit VOIP ?La téléphonie via Internet ou Voice over Internet Protocol est une technologie assez récente en Nouvelle-Calédonie. Proposé par les fournisseurs d’accès via les abonnements Internet, ce service est sans aucun doute le moins coûteux aujourd’hui pour les particuliers mais aussi les entreprises.

SUr LE wEb

Texte : Marie Jeanne Stevaux

34 Impact éco n°2 / Juin 2013

Le calcul de ces indices, au nombre de 49 à l’heure actuelle, est effec-tué chaque mois par l’Isee* selon de multiples sources : relevés de prix dans les commerces, tarifs de fret, Cafat, Institut d’émission d’outre-mer et même organisa-tions patronales. L’objectif est de couvrir l’ensemble du champ des matériaux de construction, chaque indice représentant un groupe de plusieurs matériaux. Bien sûr, cette démarche d’observation ne peut pas être exhaustive auprès de l’ensemble des vendeurs. Cepen-dant, chacun d’entre eux est pris en compte proportionnellement au total des ventes d’un maté-riau. Les vendeurs occasionnels n’entrent pas dans les calculs.

Un calcul complexePar ailleurs, du fait de la peti-tesse de la Nouvelle-Calédonie et de son insularité, des problèmes spécifiques ont pu être constatés :

certains matériaux sont importés directement par le consommateur, les ruptures de stock ne sont pas toujours comblées, et enfin, il y a trop peu de vendeurs sur un marché sans concurrence. Pour permettre certains ajustements, les indices sont provisoires pendant deux mois. Ainsi, ceux de mai ne seront définitifs qu’à partir du 15 juillet. Le plus courant est l’index BT21 « tous travaux confondus » : il sert à revaloriser les loyers des baux d’immeubles ou de locaux à usage commercial, industriel ou artisanal. Jusqu’à fin 2006, il était également utilisé pour les baux d’habitation avant d’être remplacé par l’IRL, indice de révision des loyers.

Une refonte en 2012Pour davantage de lisibilité, l’Isee procède régulièrement à une re-fonte des indices en concertation avec les professionnels du secteur.

Il s’agit de réajuster les calculs par rapport aux réalités économiques : nouveaux relevés de prix, évo-lution d’un produit ou encore changements des comportements d’achat. Cette refonte entraîne ce que l’on appelle un retour à la base 100. Dans ce cadre, cer-tains indices peuvent être créés, d’autres supprimés. Depuis la création de ces méthodes de calcul en 1970, cinq changements de base sont intervenus, le dernier datant de… décembre 2012. Les nouveaux indices sont en ligne sur www.isee.nc* Institut de la statistique et des études écono-miques

Les indices et index du bâtiment et des travaux publics permettent de suivre l’évolution des prix de vente des matériaux de construction ainsi que celle des coûts des salaires dans le BTP. Le plus courant, le BT21, intervient dans la revalorisation des loyers commerciaux.

Le BT21 sert de référence dans les baux commerciaux

BT21, retourà la base 100

« Comme pour tous les indices

du BTP, les compteurs du BT21 ont été remis à zéro en dé-cembre 2012. Il intègre désor-mais trois nouvelles données : les tubes en PER (plomberie), le béton prêt à l’emploi et l’installation des climatiseurs », explique Nathalie Collet, res-ponsable du département in-dices et statistiques. Contrats, baux commerciaux, contrats de marchés publics sont donc tous concernés. « Toutes les valeurs doivent être à jour y compris dans les contrats en cours. Pour faciliter la tâche aux utilisateurs, nous avons refait tous les calculs en base 100 jusqu’en 1995. Il suffit de consulter notre site Internet », précise-t-elle.

Mieux comprendre les indices du BTP

BON à sAvoIR

Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas

35Impact éco n°2 / Juin 2013

Propriété industrielleComment déposer une marque en Nouvelle-Calédonie ?Il n’y a pas de protection locale, ni de relais en Nouvelle-Calédonie. En effet, le bureau Inpi* situé au tribunal de Nouvelle-Calédonie ne gère que les des-sins et modèles. Pour enregistrer sa marque, il faut donc s’adresser directe-ment à l’Inpi, à Paris. Sur son site, www.inpi.fr, les formulaires peuvent être téléchargés directement. La procédure est indiquée clairement.* Institut national pour la propriété industrielle

venteEst-ce qu’en versant un acompte, le client s’engage ? Ce n’est pas seulement un versement anticipé à valoir sur le paiement final. L’acompte constitue une preuve de l’en-gagement ferme des deux parties. L’ache-teur n’a donc pas la possibilité de se dédire, même en abandonnant la somme remise au vendeur, sans s’exposer à des sanctions et à d’éventuelles demandes de dommages et intérêts pouvant aller jusqu’au montant total de la vente.

réglementationQuelles mentions doivent apparaître sur un devis ?Il doit indiquer les mêmes mentions qu’une facture ainsi que les mentions spécifiques suivantes :- devis reçu avant exécution des travaux ; - la date de début et la durée des travaux ;- la période de validité du devis ;- les conditions éventuelles de révision du prix ;- le caractère gratuit ou payant du devis ;- la date et la mention manuscrite « Bon pour accord » du client ;- la signature de chaque partie.

Droit du travailUn jour férié est-il automatiquement chômé ?Non. L’employeur peut donc demander à ses salariés de venir travailler nor-malement. Cependant, chaque secteur d’activité bénéficie de six ou sept jours chômés par an. En règle géné- rale, les jours accordés, quel que soit le secteur, sont le 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er mai ainsi que le 25 décembre. Quant à la fête locale du 24 septembre, l’autorisa-tion d’absence se fait selon un accord entre l’employeur et l’employé. Les employés appelés à travailler les jours fériés chômés perçoivent une majoration de salaire de 150 % pour le 1er mai et 50 % pour les autres jours. Lorsqu’il n’est pas chômé, le jour férié est un jour ouvrable comme un autre.

socialUn patenté peut-ilemployer du personnel ? Bien sûr, puisque ce que l’on appelle « patenté » est une entreprise individuelle, par opposition à société. Ce statut permet de faire tous les actes de gestion d’une entreprise : passer des contrats, embaucher, louer un local ou encore répondre aux appels d’offres.

AvantageQuelle est la différence entre une voiturede fonction et de service ?Tout se joue à travers les règles d’utilisation du véhicule. La voiture de fonction est utilisée pour des déplacements professionnels et personnels. C’est un avantage en nature, soumis à cotisations. Le véhicule de service, quant à lui, a un usage exclusivement professionnel avec une tolérance pour les trajets du domicile au travail. Cette différence a aussi une incidence sur les droits du salarié. Alors qu’il pourra conserver une voiture de fonction durant une période non travaillée, il devra impérativement rendre le véhi-cule de service.

Par Marie Jeanne Stevaux - Photos DR

déCoDaGe

37Impact éco n°2 / Juin 2013

Validation des acquisde l’expérienceLa liste des accompagnateurs habilités par les autorités certificatrices à la VAE a été arrêtée pour l’année 2013. Ces représentants ont pour mission de gui-der et d’informer les demandeurs d’emploi dont la démarche est prise en charge par le gouvernement. Arr. 2013-439/GNC du 19.02.2013 (JONC no 8881 du 28.02.13)

taxiLes tarifs au forfait ainsi qu’au kilomètre ont été revalorisés de 4 %. Arr. 2013-483/GNC du 26.02.13 (JONC no 8883 du 07.03.13)

MédiasLe Conseil supérieur de l’audiovisuel a donné son feu vert aux deux nouvelles chaînes de télévision locales : NCTV et NC9. Ces autori-sations sont valables cinq ans. Décision no 2013-182 et 183 du 22.01.13 (JONC no 8885 du 14.03.13)

Environnement La Province des îles a établi une nomenclature concernant les ICPE, installations classées pour la protection de l’environnement. Une trentaine

de textes sont ainsi publiés et reprennent la législation par activité : explosifs, pro-duits inflammables, entre-pôts frigorifiques, dépôts de bois, cartons, matériaux combustibles, préparation de produits alimentaires, teinture, solvants… Dél.

2013-01/BAPI et suivantes du 18.01.13 (JONC no 8885 du 14.03.13)

Une nouvelle certificationprofessionnelle Le titre professionnel d’installateur en sanitaire et énergies renouvelables vient d’être créé. Arr. 2013-441/GNC du 19.02.2013 (JONC no 8881 du 28.02.13)

Profession avocatLe gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a émis un avis favorable, assorti de remarques techniques, au pro-jet de texte relatif à l’extension outre-mer du décret organisant la profession d’avocat. Actualité du gouverne-ment, mars 2013.

Le 30 Impôt valeur mobilière, IRVMDéclaration et paiement pour les bénéfices réputés distribués d’établissements stables situés en Nouvelle-Calédonie si l’exercice est clos au 31 décembre

RuammPaiement des cotisations pour le troisième tri-mestre 2013.

A la hausseBT21 L’index définitif est de 101,34 en janvier 2013, soit + 1,3 %Sur les douze derniers mois,il est en hausse de 5,6 %À noter, l’index a subi une refonte en décembre 2012 et est retourné à la base 100 (lire notre page « Bon à savoir »)

Beaucoup d’indices augmentent en ce début d’année : salaires BTP (+ 1,3 %),béton prêt à l’emploi (+ 3,4 %), bois de menuiserie (+ 6,7 %), ciment 32,5 (+ 3,9 %), tuyaux en PVC (+ 6,9 %), bois de coffrage (+ 6,9 %), sanitaires (+ 4,8 %) et bois de charpente (+ 2,2 %).

Indice des prix févrierLes prix hors tabac ont évolué de 0,4 %

A la baisseSur un mois, les prix à la consommation sont en baisse de 0,2 %.L’alimentation est en hausse de 0,1 %.Les produits manufacturés sont stables.L’énergie est en baisse de 0,2 %.Les services sont en baisse de 0,6 %.

Moins de touristes Un peu moins de 8 000 touristes ont séjourné en janvier en Nouvelle-Calédonie, soit un recul de 13,7 % par rapport à janvier 2012.

En juin, n’oubliez pas…

Par Marie Jeanne Stevaux - Photos DR

ACTUALITé réGLemeNTaire

Vu dans le JONC...

38 Impact éco n°2 / Juin 2013

ALIMENTATION GENERALE - CommercesPrix : 315 MCFP /2625 K€Description : Commerce d’alimentation générale + carburants SCI Immobilier (600m2) inclue.

CRECHE - ServicesPrix : Nous consulterDescription : Crèche pour enfants à vendre.

FERME AQUACOLE - Industrie-productionPrix : 140 MCFP /1166 K€Description : Ferme aquacole, production de crevettes sur 50 Ha.

LOCATIONS - ServicesPrix : 41 MCFP /342 K€Description : Location de motos, scooters, voiturettes.

PIZZA - ServicesPrix : Nous consulterDescription : Franchise vente de pizza, 2 sites stratégiques sur Nouméa, restaurant et vente à emporter.

REPRIsE D’eNTrePriSe

Informations DétailsSecteur d’activité Commerce, carburantForme Juridique SARLAncienneté de l’entreprise Plus de 10 ansLocalisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud)Chiffre d’affaires Plus de 301 MCFPPersonnel Salarié de 5 à 10Type de cession MajoritaireRaison de la cession Changement d’activité du dirigeantSituation de l’entreprise Activité en croissanceInformations complémentaires Excellente zone de chalandise, forte progression, améliorations des marges d’achats possibles

Informations DétailsSecteur d’activité BTPForme Juridique SARLAncienneté de l’entreprise Plus de 10 ansLocalisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud)Chiffre d’affaires De 100 à 300 MCFPPersonnel Salarié de 11 à 30Type de cession MajoritaireRaison de la cession RetraiteSituation de l’entreprise Activité en croissanceInformations complémentaires Fichier client, carnet de commande 2013 plein

Informations DétailsSecteur d’activité Service puéricultureForme Juridique E.IAncienneté de l’entreprise Plus de 10 ansLocalisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud)Chiffre d’affaires Moins de 25 McfpPersonnel Salarié Moins de 5Type de cession MajoritaireRaison de la cession RetraiteSituation de l’entreprise Activité stableInformations complémentaires Liste d’attente importante, Equipement, loyer modéré

Informations DétailsSecteur d’activité Production de crevettesForme Juridique E.IAncienneté de l’entreprise Plus de 10 ansLocalisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud)Chiffre d’affaires De 100 à 300 McfpPersonnel Salarié Moins de 5Type de cession MajoritaireRaison de la cession Changement d’activité du dirigeantSituation de l’entreprise Activité à redynamiserInformations complémentaires Filière prioritaires pour les institu- tions potentiels de développement d’autres productions complémen- taires (biches de mers...)

Informations DétailsSecteur d’activité LocationForme Juridique SARLAncienneté de l’entreprise Moins de 5 ansLocalisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud)Chiffre d’affaires Moins de 25 McfpPersonnel Salarié Moins de 5Type de cession MajoritaireRaison de la cession Changement d’activité du dirigeantSituation de l’entreprise Activité en croissanceInformations complémentaires Planning de location pleinStock matériel roulant 26 MF

Informations DétailsSecteur d’activité Restauration, vente comptoirForme Juridique SARLAncienneté de l’entreprise Moins de 5 ansLocalisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud)Chiffre d’affaires De 100 à 300 McfpPersonnel Salarié De 5 à 10Type de cession MajoritaireRaison de la cession Changement d’activité du dirigeantSituation de l’entreprise Activité en croissanceInformations complémentaires Croissance importante, activité très structurée, franchise exclusive NC, rentabilité, dirigeant non productif

RENOVATION - ServicesPrix : 30 MCFP /250 K€Description : Dépannage menuiserie placoplatre petits travaux de rénovation et d’entretien.

Tél : 237167 - www.cessionsacquisitions.ncCP 158T GB Tresor Public

Tél : 237167 - www.cessionsacquisitions.nc