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Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité dans une mutuelle spécialisée en non-vie Mémoire d’actuariat présenté pour l’obtention du Master professionnel Sciences de gestion, mention finances de marché Spécialité Actuariat du CNAM Et l’admission à l’Institut des Actuaires Mémoire soutenu le 15 décembre 2015 Par Saloua Mada Caractère confidentiel : oui Jury : Président : Michel Fromenteau Membres : Christophe Izart Gwenael Billiote Laurence Eslous Nathanael Abecera Vincent Ruol François Weiss Directeur de mémoire : Norbert Gautron

Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

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Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité

dans une mutuelle spécialisée en non-vie

Mémoire d’actuariat présenté pour l’obtention du

Master professionnel Sciences de gestion, mention finances de marché

Spécialité Actuariat du CNAM

Et l’admission à l’Institut des Actuaires

Mémoire soutenu le 15 décembre 2015

Par Saloua Mada

Caractère confidentiel : oui

Jury :

Président : Michel Fromenteau

Membres : Christophe Izart

Gwenael Billiote

Laurence Eslous

Nathanael Abecera

Vincent Ruol

François Weiss

Directeur de mémoire :

Norbert Gautron

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Remerciements

Je tiens à remercier M. Gautron et ses équipes pour les échanges instructifs que

nous avons eus tout au long de la rédaction de ce mémoire.

Je tiens aussi à remercier mes collègues, mon responsable, le responsable financier

et le directeur général pour leur patience et pour le temps passé à me relire.

Je remercie également toutes les personnes qui m’ont apportés leur aide durant

cette longue période.

Limitation de responsabilité : Les travaux effectués dans le cadre de ce mémoire

n’engage en aucun cas la Mutuelle des Architectes Français.

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Abréviations

ACME: Association des assureurs Coopératifs et Mutualistes Européens

ACPR: Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution

AISAM: Association Internationale des Sociétés d’Assurance Mutuelle

AMSB: Administrative, Management and Supervisory Body

BE: Best Estimate

BGS: Besoin Global de Solvabilité

DO : Dommage Ouvrage

DOC: Déclaration d’Ouverture de Chantier

EIOPA: European Insurance and Occupational Pensions Authority

FFSA: Fédération Française des Sociétés d’Assurance

FLAOR: Forward Looking Assessment of Own Risk

MCR: Minimum Capital Requirement

MSR: Marge de Solvabilité Requis

ORSA: Own Risk and Solvency Assessment

PSAP: Provision pour Sinistre A Payer

PSNEM: Provision pour Sinistre Non Encore Manifesté

RCG: Responsabilité Civile Générale

RCD: Responsabilité Civile Décennale

SCR: Solvency Capital Requirement

TAC: Taxe d’Assurance Comprise

USP: Undertaking Specific Parameter

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Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision

prospective

Résumé L’année 2014 a connue plusieurs avancements dans la mise en place du projet Solvabilité 2. Au

premier trimestre la Directive Omnibus 2 a enfin été votée, ce qui a permis de stabiliser la date

d’entrée en application au 01 janvier 2016.

Dans le même temps, la phase préparatoire à la mise en place de la réforme a démarré. Le véritable

défi pour les assureurs français portait sur la réalisation d’un exercice ORSA complet pour la

première fois.

L’objet de ce mémoire est d’illustrer en pratique la réalisation de l’ORSA. C’est la vision risque

d’une mutuelle non-vie spécialisée en responsabilité civile. Comme l’ORSA doit être le reflet de la

gestion des risques, les choix qui ont été fait ici ne peuvent pas s’appliquer en l’état à d’autres

compagnies. D’autant que le point de départ de cet exercice est la gestion des risques. Cette étape

permettra de montrer que, d’une certaine manière, certains processus de l’ORSA sont déjà réalisés

depuis plusieurs années.

L’objectif est donc de compléter et/ou adapter la gestion des risques actuelle pour être conforme

aux attentes du régulateur. Pour ce faire, les travaux réalisés ici permettront d’aider à

l’appropriation des textes et apporteront des solutions adaptés à la mutuelle. Nous verrons

d’ailleurs qu’il n’y aura pas de changements dans la gestion des risques actuelle mais une

intégration de la vision risque dans cette gestion.

Key words

ORSA, risk management, risk profile, risk appetite, overall solvency need, forward looking

perspective

Abstract

The year 2014 has experienced several advancements in the implementation of Solvency 2 project.

In the first quarter, Omnibus 2 Directive was finally passed, which stabilized the application date to

January 1, 2016.

At the same time, the preparatory phase for the implementation of the reform has started. The real

challenge for French insurers was the completion of a full ORSA for the first time.

The purpose of this paper is to illustrate the practical realization of the ORSA. It is the risk vision

of a non-life mutual specialized in Third party liabilities. As ORSA should reflect the risk

management, the choices that have been made here cannot be applied in this state to other

companies. Especially as the starting point of this exercise is the current risk management. This

step will show that, in some way, some of the ORSA process is already done for several years.

The objective is therefore to supplement and / or adapt the current risk management to comply with

the expectations of the regulator. To do it, the works realized here will allow helping in the

appropriation of texts and will bring solutions adapted to the mutual insurance company. We will

see also that there will be no changes in the current risk management but an integration of the risk

vision in risk management.

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5

Sommaire Spécialité Actuariat du CNAM .......................................................................................................... 1

Remerciements ................................................................................................................................... 2

Abréviations ....................................................................................................................................... 3

Mots clés ............................................................................................................................................ 4

Résumé ............................................................................................................................................... 4

Sommaire ........................................................................................................................................... 5

INTRODUCTION .............................................................................................................................. 8

PARTIE 1 : De solvabilité 1 à Solvabilité 2 pour la MAF ................................................................. 9

I. PRESENTATION DE LA MAF ET DE SES ACTIVITES .............................................................. 10

A. A PROPOS DE LA MAF..................................................................................................... 10

B. LES GARANTIES COUVERTES PAR LA MAF ..................................................................... 11

1. La Responsabilité Civile Décennale ...................................................................... 11

2. La Responsabilité Civile Générale ......................................................................... 12

3. La Dommage Ouvrage ........................................................................................... 12

4. La gestion des garanties en assurance construction ............................................... 13

C. QUELQUES CHIFFRES A FIN 2013..................................................................................... 15

II. GESTION ET SUIVI DES RISQUES SOUS SOLVABILITE 1 ........................................................ 15

A. LES EXIGENCES SOUS SOLVABILITE 1 ............................................................................. 15

1. Des provisions techniques suffisantes .................................................................... 15

2. Des actifs prudents ................................................................................................. 17

3. Une exigence de marge .......................................................................................... 17

B. LES RESULTATS DE LA MAF SOUS SOLVABILITE 1 ......................................................... 18

1. Les provisions techniques de la MAF .................................................................... 18

2. Les provisions pour sinistres à payer (PSAP) ........................................................ 22

3. Les provisions pour sinistres non encore manifestés (PSNEM) ............................ 24

4. Les Actifs de la MAF ............................................................................................. 25

5. Le besoin de marge de la MAF .............................................................................. 28

C. LA GESTION DES RISQUES ............................................................................................... 29

1. Gouvernance et suivi des risques ........................................................................... 29

2. Approche prospective à long terme ........................................................................ 31

III. LES EXIGENCES SOUS SOLVABILITE 2 ............................................................................. 34

A. LE BILAN PRUDENTIEL .................................................................................................... 34

1. Le Best Estimate (BE) ............................................................................................ 35

2. Les impots différés ................................................................................................. 56

B. DETERMINATION DU CAPITAL DE SOLVABILITE REQUIS (SCR) ...................................... 56

1. Le BSCR ................................................................................................................ 57

2. Le risque opérationnel ............................................................................................ 64

3. L’ajustement pour impôts différés ......................................................................... 65

4. Capital requis global (SCR) ................................................................................... 66

C. DETERMINATION DU CAPITAL MINIMUM REQUIS (MCR) ............................................... 66

PARTIE 2 : Principes et objectifs de l'ORSA : vision macroéconomique des risques .................... 69

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I. LES REGLES DE L’EVALUATION INTERNE DES RISQUES ET DE LA SOLVABILITE.................. 70

A. LA DIRECTIVE SOLVABILITE 2 ........................................................................................ 70

B. LE PROJET DE MESURES D’IMPLEMENTATION DE NIVEAU 2 ........................................... 71

C. LE PROJET D’ORIENTATIONS DE NIVEAU 3 ...................................................................... 71

D. PHASE PREPARATOIRE POUR ORSA : EVALUATION PROSPECTIVE DES RISQUES OU

FLAOR (FORWARD LOOKING ASSESMENT OF OWN RISKS) ................................................... 74

E. RETOUR DE L’AUTORITE DE CONTROLE PRUDENTIEL ET DE RESOLUTION (ACPR) SUR

L’ORSA PILOTE ....................................................................................................................... 74

II. LES OBJECTIFS DE L’ORSA ................................................................................................. 76

PARTIE 3 : Respect permanent des obligations réglementaires ...................................................... 77

I. RESPECT DES EXIGENCES REGLEMENTAIRES ...................................................................... 78

II. RESPECT DES EXIGENCES DES PROVISIONS TECHNIQUES .................................................... 81

PARTIE 4 : Définition du Besoin Global de Solvabilité (BGS) ...................................................... 83

I. LE PROFIL DE RISQUE .......................................................................................................... 84

A. QU’EST-CE QU’UN PROFIL DE RISQUE ? .......................................................................... 84

B. LE PROFIL DE RISQUE DE LA MAF .................................................................................. 85

1. Risque de souscription non-vie .............................................................................. 85

2. Risque de marché ................................................................................................... 87

3. Risque de défaut de contrepartie ............................................................................ 89

4. Risque opérationnel ................................................................................................ 90

5. Cartographie du profil de risque ............................................................................ 91

II. APPETENCE ET TOLERANCE ................................................................................................. 93

A. A QUOI CORRESPONDENT L’APPETENCE ET LA TOLERANCE ? ........................................ 93

B. APPETENCE ET TOLERANCE DE LA MAF......................................................................... 94

1. Définition de l’appétence ....................................................................................... 94

2. Déclinaison de l’appétence en tolérances............................................................... 97

C. EVALUATION DES RISQUES DE LA MAF.......................................................................... 99

1. Les données ............................................................................................................ 99

2. Risque de souscription non-vie ............................................................................ 100

3. Risque de marché ................................................................................................. 106

4. Risques de défaut de contrepartie ........................................................................ 106

5. Risque opérationnel .............................................................................................. 107

6. Besoin Global de Solvabilité (BGS) .................................................................... 107

III. PROJECTION DU BESOIN GLOBAL DE SOLVABILITE (BGS) .......................................... 108

PARTIE 5 : Adéquation à la formule standard ............................................................................. 114

I. RISQUE DE SOUSCRIPTION NON-VIE .................................................................................. 115

II. RISQUE OPERATIONNEL ..................................................................................................... 117

Conclusion..................................................................................................................................... 119

Bibliographie ................................................................................................................................. 120

Annexe – extraits des actes délégués ............................................................................................ 123

Annexe – Indice des prix du secteur construction ......................................................................... 125

Liste des figures ............................................................................................................................ 126

Liste des tableaux .......................................................................................................................... 127

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Liste des graphiques ...................................................................................................................... 128

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INTRODUCTION

Cela fait maintenant plus d’une décennie que le projet Solvabilité 2 est en discussion. Beaucoup de

sujets ont fait l’objet de négociations depuis le vote en 2009 de la Directive cadre. On peut par

exemple citer les paramètres et la structure de la formule standard, les problèmes de traitement des

branches d’activités de long terme, les mesures de transition, etc.

Bien qu’il soit impossible d’aboutir à un traitement idéal pour tous, un accord a enfin été trouvé, fin

2013, pour Omnibus 2 (directive amendant Solvabilité 2). L’entrée en application de Solvabilité 2 est

dorénavant actée au 01 janvier 2016. La longue période d’incertitude de l’entrée en application de la

réforme est désormais terminée. Afin d’éviter un passage brutal au nouveau régime, l’Autorité

Européenne des Assurances et des Pensions Professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) a décidé

de lancer une phase préparatoire, d’une durée de 2 ans, depuis janvier 2014. Cette phase de préparation

doit permettre aux assureurs, réassureurs et autorités de supervision nationale de se préparer

progressivement à Solvabilité 2. Après de longues discussions, la phase de préparation se limitera à

trois sujets ; le système de gouvernance, l’ORSA (Own Risk and Solvency Assessment) et le reporting.

Il s’agit donc des piliers 2 et 3 de la nouvelle réglementation. Malgré cette limitation, pour répondre à

l’ORSA et au reporting il est évident que le pilier 1 doit être pris en compte durant cette phase de

préparation. Même si cette période de « test » est approuvée par l’ensemble des parties prenantes, la

mise en place va demander beaucoup de travail et d’investissements aux entreprises. D’autant que le

marché s’était jusqu’alors beaucoup concentré sur le pilier 1.

Le sujet qui sera étudié dans le présent document est l’ORSA, le processus d’évaluation de la

solvabilité propre à l’entreprise. Comment mettre en place et intégrer l’ORSA pour une gestion

efficace des risques? C’est la problématique à laquelle nous allons tenter de répondre dans ce

mémoire. Pour cela il faudra répondre à d’autres questions. Comment adapter le système de gestion

des risques actuel pour être conforme à la future réglementation ? Qu’est-ce que le profil de risque ?

Comment définir et évaluer l’appétence au risque? A quoi correspond le besoin global de solvabilité ?

Ce mémoire relate les travaux réalisés dans ce nouveau cadre. Ces travaux ont nécessités de réfléchir

au sens des nouveaux concepts et à la manière de les illustrer pour un risque long. Ces travaux

méritent d’être poursuivis dans le futur, notamment lors de la mise en œuvre annuelle. Des échanges

internes sont et seront tenus avec les responsables de la société, actuaires ou non, tous impliqués dans

la gestion des risques.

Pour répondre à toutes ces questions, le mémoire sera divisé en cinq parties. La première nous

permettra de présenter la Mutuelle des Architectes Français assurances (MAF) ainsi que son système

actuel de gestion des risques. En seconde partie nous préciserons les principes et les objectifs de

l’ORSA tels que définis par Solvabilité 2. Le respect permanent des exigences réglementaires sera

l’objet de notre troisième partie. La quatrième partie sera centrée sur le profil de risque et

l’appétence ; ainsi cette étape aboutira à la définition du besoin global de solvabilité de la MAF. A la

suite de quoi, en cinquième partie nous analyserons l’adéquation de notre évaluation à la formule

standard.

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PARTIE 1 : De solvabilité 1 à Solvabilité 2 pour

la MAF

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I. Présentation de la MAF et de ses activités

A. A propos de la MAF

La Mutuelle des Architectes Français assurances (MAF) fut créé en 1931 pour répondre à une

demande de protection de la part des architectes mis en cause d’une manière importante, puisqu’ils

répondent sur leur patrimoine de la perte de l’édifice qu’ils ont conçu. C’est une mutuelle d’assurance

régie par le Code des Assurances.

Depuis sa date de création jusqu’en 1945, la MAF assurait des architectes qui concevaient des

bâtiments destinés à des clients particuliers. Suite à la seconde guerre mondiale, il a fallu reconstruire

rapidement, et à moindre frais, ce qui a entrainé l’utilisation de matériaux moins solides. Les

architectes furent alors sollicités pour la conception des bâtiments collectifs, et n’avaient plus à faire

seulement à des particuliers. Cette époque de reconstruction massive et l’utilisation de matériaux

moins solides a conduit à l’augmentation des litiges. La jurisprudence développe dans ce temps-là la

notion « d’IN SOLIDUM » qui expose l’architecte au risque d’être recherché en priorité, pour

l’ensemble des dommages subis par le client ; en clair il est seul responsable.

Au milieu des années 50, la MAF connaît une période de croissance qui dévoile des risques de

grande ampleur, dû au volume des travaux, au nombre d’intervenants dans la construction qui ne cesse

de croitre et à l’évolution des techniques. C’est pour faire face à cela que l’entreprise a créée en 1958,

son propre réseau d’experts.

A partir de 1970, la MAF veut se diversifier, elle propose alors des polices complémentaires.

La loi du 4 janvier 1978 va constituer une étape importante dans l’histoire de la société. Cette loi

oblige tous les intervenants, définis comme constructeurs, à s’assurer en Décennale. Les architectes ne

sont alors plus les seuls à subir cette obligation, ils voient ainsi la charge de l’in solidum diminuer. La

loi institue également une assurance de dommages-ouvrage qui vise à la réparation rapide des

dommages avant toute imputation de responsabilité.

De plus, cette loi permet aux architectes, par l’instauration de clauses types, de ne plus répondre seuls

de l’intégralité des dommages.

Ainsi, la MAF s’ouvre à de nouvelles populations de concepteurs de bâtiments ; les

ingénieurs, les économistes de la construction, les architectes d’intérieur, les paysagistes….

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B. Les garanties couvertes par la MAF

La MAF est l’assureur des concepteurs qui interviennent dans la maitrise d’œuvre des opérations de

construction. Elle assure la responsabilité professionnelle des architectes, des architectes d’intérieur,

des ingénieurs, des économistes et des coordinateurs. La MAF assure aussi les maîtres d’ouvrage,

clients des adhérents, par le biais de contrats de chantier.

La MAF couvre essentiellement les garanties Responsabilité Générale, Responsabilité Décennale et

Dommage Ouvrage. Son activité ressort donc exclusivement de l’assurance non-vie.

La MAF distribue auprès de ses adhérents des contrats d’abonnement.

La responsabilité civile professionnelle des intervenants à la construction est régie d’une part par les

règles générales du Code Civil concernant la responsabilité générale et d’autre part par des règles

spécifiques concernant la responsabilité décennale et les garanties annexes à cette responsabilité.

L’obligation d’assurance décennale et de dommages existe depuis la loi du 4 janvier 1978, plus

connue sous le nom de Loi Spinetta. Cette réforme est devenue nécessaire car 40% des entrepreneurs

n’étaient pas assurés, tout comme 50% des maîtres d’ouvrages. De plus, les délais de règlements

étaient longs, les recours difficiles à exercer en cas de disparition du constructeur et les couvertures

d’assurance insuffisantes. La Loi Spinetta a permis les évolutions suivantes :

- l’institution d’une présomption de responsabilité

- l’extension de la responsabilité décennale à un plus grand nombre de constructeurs car

jusqu’alors seuls les architectes étaient soumis à l’obligation d’assurer leur responsabilité.

- la distinction des fonctions construction et équipement ; on définit par équipements les

éléments d’installations qui permettent à l’ouvrage de fonctionner selon sa destination d’origine.

- la définition des garanties annexes à la responsabilité décennale qui s’appliquent aux

dommages matériels (la garantie de bon fonctionnement et la garantie de parfait achèvement que nous

expliquerons par la suite).

1. La Responsabilité Civile Décennale

La responsabilité décennale couvre tous les dommages graves affectant la solidité des éléments de la

fonction "construction" et "équipement" des ouvrages de bâtiment et de génie civil qui :

- compromettent la solidité de l'ouvrage, affectent les éléments de viabilité, de fondation,

d'ossature, de clos et de couvert et la solidité des équipements indissociables ;

- le rendent impropre à sa destination, lorsque le dommage affecte l'ouvrage dans l'un de ses

éléments constitutifs ou l'un de ses éléments d'équipement dissociables ou pas.

En cas de dommage d'ordre décennal, le ou les constructeurs sont responsables dès qu’un désordre

affecte leur ouvrage. L'acquéreur de l'ouvrage est dispensé de prouver la faute du ou des constructeurs.

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12

Cette présomption de responsabilité pèse pendant dix ans après la réception sur le constructeur, d'où

le nom de responsabilité décennale.

La responsabilité décennale démarre à compter de la réception des travaux.

Comme nous l’avons mentionné plus haut, il existe des garanties annexes à la RC Décennale. La

première est la garantie de bon fonctionnement, elle s’applique aux dommages qui affectent les

éléments d’équipements dissociables de l’ouvrage et qui ne rendent pas la construction impropre à sa

destination. Cette garantie à une durée minimale de deux ans à compter de la réception des travaux. La

seconde garantie annexe est la garantie de parfait achèvement qui est due par les seuls entrepreneurs.

Elle est valable pour une durée d’un an à compter de la réception des travaux. Elle concerne tous les

désordres signalés ou révélés pendant le délai de la garantie.

2. La Responsabilité Civile Générale

La responsabilité civile générale concerne les dommages qui ne réunissent pas les conditions de la

mise en jeu de la responsabilité décennale ou des garanties annexes. Il existe 2 types de

responsabilités :

◦ La responsabilité quasi-délictuelle (ou extracontractuelle) qui vise à réparer les dommages causés par

négligence ou par abstention fautive. Elle concerne soit les tiers à la construction, soit les participants

à la construction ayant qualité de tiers entre eux (architectes et entrepreneurs, maîtres d’ouvrage et

sous-traitants….). Elle s’applique aux dommages matériels, immatériels et corporels. Pour les

dommages matériels et immatériels elle prend fin dix ans à compter de la réception des travaux. Pour

les dommages corporels, elle prend fin dix ans à compter de la consolidation du dommage.

◦ La responsabilité contractuelle qui prévoit l’obligation à réparer de l’auteur d’un acte ayant causé un

dommage : il s’agit de la responsabilité pour faute. Elle s’applique aux dommages matériels et

immatériels résultant de la mauvaise exécution ou de la non-exécution de prestations prévues au

contrat. Elle court dès l’exécution de la première des prestations prévues au contrat et prend fin dix ans

après la réception des travaux.

Il est à noter qu’un même évènement peut causer des dommages à différentes personnes et donc mettre

en jeu simultanément plusieurs responsabilités. Il arrive aussi que plusieurs personnes soient à

l’origine d’un même dommage, dans ce cas la responsabilité sera partagée.

3. La Dommage Ouvrage

L'assurance dommage ouvrage a pour but de garantir, en dehors de toute recherche de responsabilité,

le paiement des travaux de réparation des dommages de nature décennale subis par l’ouvrage.

Cette assurance est valable, non seulement pour le propriétaire de l'ouvrage, mais aussi pour les

propriétaires successifs. Seul l'Etat, lorsqu'il "construit pour son compte" échappe à cette obligation

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d'assurance. Les professionnels qui contreviennent à cette obligation sont, quant à eux, passibles de

sanctions pénales.

L'assurance dommages ouvrage doit être souscrite avant l'ouverture du chantier, afin que la garantie

court de la fin de la période de parfait achèvement (c'est à dire un an après la réception du chantier

justifiée par le Procès-Verbal de réception signé) jusqu'à la fin de la période décennale (10 ans après la

réception).

De plus, si des dommages surviennent dans une période comprise entre l'ouverture du chantier et un an

après la réception, deux garanties exceptionnelles sont prévues. En effet, en cours de chantier et dans

l’année de garantie de parfait achèvement, il peut y avoir l’application exceptionnelle de la

« dommage ouvrage ». Les conditions sont les suivantes : il doit y avoir des désordres de la nature de

ceux qui engageraient la responsabilité décennale des constructeurs après réception, une mise en

demeure du maître d’ouvrage à l’encontre de l’entrepreneur de réparer (restée infructueuse), la

résiliation par le maître d’ouvrage du contrat de louage d’ouvrage (uniquement lorsque l’on est en

cours de chantier).

Les garanties légales obligatoires concernent les travaux de réparation des dommages "de la nature de

ceux dont sont responsables les constructeurs" et concernent :

- la solidité des éléments de la fonction construction

- l’impropriété à la destination ;

- la solidité des éléments d'équipement indissociables.

Cependant, compte tenu de l'étendue des dommages possibles, la qualification sur la nature d'un

dommage reste souvent le privilège du juge du fond.

Quelques garanties facultatives peuvent être proposées concernant la couverture des :

- dommages matériels entraînant la mise en jeu de la garantie de bon fonctionnement

(dommages concernant les éléments d'équipement que l'on peut enlever, démonter ou

remplacer sans détériorer les éléments constitutifs. Par exemple, ce sont des cloisons

mobiles, des portes intérieures…).

- dommages immatériels (préjudices pécuniers résultant de la privation d'un droit, d'un

service rendu par un immeuble ou de la perte d'un bénéfice) consécutifs aux dommages

matériels. Il s’agit par exemple du loyer permettant de reloger le maître d’ouvrage pendant

les travaux de reprises d’un ouvrage.

4. La gestion des garanties en assurance construction

Depuis le 01 janvier 1983 l’assurance décennale est gérée en capitalisation, cela signifie que les

primes encaissées au cours d’une année servent à constituer des provisions pour régler les sinistres

correspondant à des chantiers ouverts au cours de la même année. En effet, suite à la loi Spinetta de

1978, une seconde réforme est venue complétée la première. Son objectif était de permettre que les

garanties des contrats s’adaptent à la durée de la responsabilité des constructeurs et aboutir à

l’équilibre économique du système. Un problème s’est tout de même posé lors de ce changement de

régime ; pour tous les chantiers ouverts avant le 01 janvier 1983, aucune provision n’avait été

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14

constituée par les assureurs pour faire face aux sinistres à venir (sinistres du passé inconnu). Pour

pallier ce problème, un fond de compensation de l’assurance construction a été créé. Son financement

était assuré par une taxe additionnelle spécifique applicable aux garanties obligatoires. Cette taxe a été

réduite le 01 janvier 2003 puis supprimée le 01 janvier 2005, la charge de sinistre relevant du passé

inconnu étant enfin stabilisée.

Avant la réforme de 1983, les garanties décennales étaient gérées en base réclamation. Le principe est

que les primes émises au titre d’une année de travaux servant à régler les sinistres déclarés cette même

année. Ce mode de gestion est appliqué pour les garanties de responsabilité civile générale.

Le schéma ci-après représente le déroulement de la conception d’un ouvrage avec en face les

responsabilités et garanties qui s’appliquent en fonction de l’étape où on se situe.

Figure 1- Les responsabilités des constructeurs

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15

C. Quelques chiffres à fin 2013

Le schéma suivant reprend les principaux chiffres clés de la MAF.

II. Gestion et suivi des risques sous Solvabilité 1

Dans cette section, les résultats de la MAF sous Solvabilité 1 seront présentés afin de bien pouvoir

comprendre les enjeux et impacts de la mise en place de la nouvelle réforme. Pour cela, nous

préciserons dans un premier temps les règles de solvabilité actuelles, nous exposerons ensuite les

résultats de la MAF et enfin nous expliquerons comment la mutuelle gère et suit ses risques.

A. Les exigences sous Solvabilité 1

1. Des provisions techniques suffisantes

Le Code des Assurances définit à l’article R 331-1 les règles en matière de provisionnement. Les

provisions techniques doivent être suffisantes pour le règlement intégral des engagements vis-à-vis des

MAF

24 219 architectes et concepteurs

assurés

56,6 mds € de travaux

assurés

2,7 mds € de

placements en valeur

comptable

15 945 dossiers sinistres

ouverts

231 collaborateurs

257,1 M€ de capitaux

propres

219,4 M€ de

cotisations

acquises

3,204 mds

€ de provisions

pour sinistres brutes de

réassurance

Figure 2- Chiffres clés de la MAF

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16

assurés, des entreprises réassurées et des bénéficiaires de contrats. Chaque type de provision est

calculé selon des règles bien précises :

L’article R 331-15 indique que la provision pour sinistres à payer (PSAP) est calculée exercice par

exercice. Cette provision comporte trois types de sinistres restant à payer ; les sinistres dont

l’évaluation est définitive, les sinistres pour lesquels l’évaluation n’est pas définitive et les sinistres

survenus antérieurement à la clôture mais qui n’ont pas encore été déclarés (les tardifs).

L’évaluation des sinistres connus est effectuée dossier par dossier, elle est augmentée d'une estimation

du coût des sinistres survenus mais non déclarés. La provision pour sinistres à payer doit toujours être

calculée pour son montant brut, sans tenir compte des recours à encaisser ; les recours à recevoir font

l'objet d'une évaluation distincte.

Avec l'accord de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les sociétés peuvent utiliser

des méthodes statistiques pour l'estimation des sinistres survenus au cours des deux derniers exercices.

La PSAP doit être complétée par la prise en compte des charges de gestion.

Pour l’assurance construction il existe une provision spécifique appelée provision pour sinistres non

encore manifestés (PSNEM) définit à l’article R 331-17.

Lors de chaque inventaire, le montant total des PSAP afférentes aux garanties décennales ne peut, pour

chaque année d'ouverture de chantier (DOC), être inférieur à la somme des éléments suivants :

1/ Le coût total des sinistres manifestés à la date de l'inventaire, comprenant :

- d'une part, le coût total, estimé dossier par dossier, des sinistres qui ont été déclarés jusqu'à la

date de l'inventaire, diminué des règlements déjà effectués et des frais déjà payés ;

- d'autre part, une estimation prudente des sinistres non encore déclarés, effectuée sur la base

de méthodes statistiques ;

2/ Une estimation, calculée selon les méthodes fixées par arrêté du Ministre de l'économie, du coût des

sinistres non encore manifestés et qui devraient se manifester d'ici à l'expiration de la période de

prescription décennale.

L’article R 331-18 vient compléter la définition. En effet, lorsque les éléments d'information

disponibles conduisent à estimer un coût des sinistres non encore manifestés supérieur au montant

résultant de l'application de la méthode réglementaire prévue à l'article R. 331-17 (2/), l'entreprise doit

constituer des provisions à due concurrence du coût estimé.

Lorsqu'une entreprise estime le coût des sinistres non encore manifestés à un niveau inférieur au

montant résultant de l'application de la méthode réglementaire prévue au 2/ de l'article R. 331-17,

l'Autorité de contrôle prudentiel, si elle considère que cette estimation repose sur des éléments

d'information suffisants et sur une méthode statistique fiable, peut, à la demande de l'entreprise,

dispenser celle-ci de l'application de la méthode réglementaire prévue au 2° de l'article R. 331-17 et

l'autoriser à retenir sa propre estimation du coût des sinistres non encore manifestés.

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17

2. Des actifs prudents

Le Code des Assurances dans les articles R 332-1 à R 332-45 définit la détention d’actifs selon des

règles de valorisation, d’admissibilité et de dispersion.

Règles de valorisation

Le principe de prudence comptable nous dit de prendre le prix d’achat à la date d’acquisition sauf pour

les actifs amortissables (obligations à taux fixe avec une échéance, obligations à taux variables indexés

sur un niveau général des prix) qui eux sont comptabilisés soit en prix d’achat soit en prix de revient

comme le précise les articles R332-19 et R332-20 du Code des Assurances.

Règles d’admissibilité

Ce sont des règles concernant l’actif mis en représentation des engagements réglementés. Ces règles

définissent les éléments qui peuvent être mis en représentation des engagements règlementés (Cf.

Article R332-2 du Code des Assurances). Ce sont des actifs tels que les valeurs mobilières (13

catégories d’actifs admissibles : obligations, BMTN, obligation du trésor, actions cotées,…), valeurs

immobilières, prêts et dépôts (comptes en banque, prêt de gré à gré) ou titres de dettes ou titres de

propriétés.

Règles de dispersion

La base de dispersion correspond aux engagements réglementés (Cf. Article R332-3 du Code des

Assurances). Les règles sont faites par catégories d’actifs. Une société d’assurance ne doit pas avoir

par exemple plus de 65% d’actions, pour l’immobilier pas plus de 40%.

Il y a aussi des règles de dispersion par émetteur. Le ratio général de détention par émetteur est de 5%,

sauf si l’émetteur est un Etat, ou assimilé de l’OCDE.

3. Une exigence de marge

Le calcul de la marge de solvabilité réglementaire (MSR) en assurance non-vie est fondé sur des

éléments caractéristiques de l’activité de l’entreprise comme définit à l’article R 334-5 du Code des

Assurances. En simplifiant, il est déterminé comme étant le maximum obtenu entre un montant basé

sur les primes et un montant basé sur les sinistres :

Méthode des primes : On se base sur le montant des primes brutes de réassurances de

l’exercice. Pour les branches d’activités RCG et RCD les primes sont majorées de 50%. On

répartit ensuite le total en deux tranches ; la tranche basse est à 18%, la haute à 16%. La

frontière de répartition se situe à 61,3 millions € (ce seuil est indexé sur l’indice des prix en

Europe).

Méthode des sinistres : le calcul se fait sur la charge moyenne des sinistres des 3 derniers

exercices majoré de 50% pour la RCG et la RCD. On répartit en 2 tranches ; la basse à 26% et

la haute à 23%. Le seuil de répartition est de 42,9 millions € (ce seuil est indexé sur l’indice

des prix en Europe).

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18

Une fois ces deux montants déterminés on prend le maximum des deux et on le multiplie par un

pourcentage de rétention. Ce pourcentage, qui correspond au ratio sinistres nets de réassurance/

sinistres bruts de réassurance, est calculé sur les trois dernières années avec un taux minimum de 50%.

Ainsi on obtient la MSR.

Il est à noter que la réglementation fixe des seuils minimums à l’article R 334-14 mais la MAF n’est

pas concernée pas ses seuils.

Un frein à la baisse est également prévu dans le Code des Assurances à l’article R 334-5. En effet, si le

calcul de l’exigence de marge donne un résultat inférieur à celui de l’exercice précédent, alors «

l'exigence de marge de solvabilité est au moins égale à celle de l'exercice précédent multipliée par le

rapport entre les provisions techniques pour sinistres à payer à la fin du dernier exercice et le montant

des provisions techniques pour sinistres à payer au début du dernier exercice. Dans ces calculs, les

provisions techniques sont calculées déduction faite de la réassurance, ce rapport ne pouvant

cependant pas être supérieur à un. »

B. Les résultats de la MAF sous Solvabilité 1

Pour mieux comprendre nos propos par la suite, il est nécessaire de présenter les résultats de la MAF

en termes d’exigences réglementaires. Au préalable, nous commencerons par une analyse détaillée des

principaux éléments du bilan.

1. Les provisions techniques de la MAF

Pour commencer notre analyse, faisons un point sur la population. Les assurés sont en majorité des

architectes. Ils ont tous le même contrat et donc les mêmes garanties. La prime est un pour-millage du

montant des travaux hors taxes, ce qui implique que le tarif est directement lié à l’exposition du risque.

Dans le portefeuille MAF il y a aussi des concepteurs non architectes (Bureaux d’études techniques,

paysagistes, économistes, etc.). La tarification pour cette population se fait sur honoraires. Ceci

s’explique par le fait que l’intervention des ingénieurs se fait sur une partie bien définie de l’ouvrage,

le montant du chantier n’a donc pas de lien direct avec la mission.

Les provisions techniques brutes de réassurance s’élèvent à 3 206,9 M€ au 31 décembre 2013, soit

près de 90% du passif. En rapportant ce montant aux sinistres payés nets de recours bruts de

réassurances aux primes acquises brutes de réassurance, on voit que les provisions techniques

représentent 19,5 années de règlements et environ 14,5 années de primes. Nous pouvons comparer

ces résultats à ceux du marché français. Pour ce faire, nous avons calculé les ratios du marché

à partir des chiffres du C1 « affaires directes France » disponible sur le site de la FFSA. Les provisions

techniques représentent 2,7 années de règlements et 1,6 année de primes.

Cela illustre bien le côté particulier de l’activité long terme de la MAF. La quasi-totalité de ces

provisions correspondent à des PSAP et des PSNEM. Les PSAP proviennent essentiellement des

garanties RC Générale pour 44,6 % et RC Décennale pour 45,6%.

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19

a. RC Générale

Pour la RC Générale : le risque est géré en base réclamation. Cela signifie que les cotisations émises

au titre de l’année N servent à financer les sinistres survenus cette même année N. Pour chaque année

de survenance il faut environ six ans pour régler 50% du coût prévu et près de douze ans pour atteindre

80% comme l’illustre le graphique 1 représentant la cadence des paiements pour les survenances

depuis 1983.

Graphique 1- Cadence des paiements RC Générale

L’étude des provisions de sinistres est réalisée sur l’ensemble des populations assurées. L’estimation

des provisions se fait par la méthode du Chain Ladder1 sur les triangles de règlements bruts de recours.

Pour les trois dernières années de survenance l’estimation de la charge finale se fait par une évaluation

du coût moyen multiplié par le nombre de sinistres déclarés. Le chargement pour frais de gestion est

de 8% ; il correspond au taux moyen des frais internes de gestion des sinistres sur règlements bruts de

recours plus les recours. Les recours pris en compte sont ceux provisionnés par le service sinistre.

b. RC Décennale

En RC Décennale, le risque est géré en capitalisation, c’est-à-dire que les cotisations versées pour

l’année de chantier N servent à financer les sinistres (rattachés à cette même année de chantier) qui

surviendront en N, N+1, …. Les engagements se liquident pour chaque année de chantier (DOC) sur

une très longue période. En effet, Il faut environ treize ans pour régler 50% du coût prévu et environ

dix-neuf ans pour atteindre 80% pour les dossiers résultant d’une mise en cause directe (NDOR)

1 La méthode est présentée en page 36

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

70,00

80,00

90,00

100,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

Maturité

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20

comme l’illustre le graphique 2. Les lois de règlements ci-dessous correspondent aux produits des

cadences de règlement et des cadences de déclaration depuis 1983 pour le segment NDOR et depuis

1996 pour le segment DOR.

Graphique 2- Loi de règlement RC Décennale (NDOR)

Graphique 3- Lois de règlements RC Décennale (DOR)

L’étude des provisions est faite sur l’ensemble des populations assurées. Cependant une distinction est

faite entre les dossiers résultant d’une mise en cause directe de la responsabilité de l’assuré (NDOR) et

ceux résultant d’un recours de l’assureur dommage ouvrage (DOR). Ceci s’explique par des

différences de coûts moyens et de cadence des paiements (Cf. graphiques 2 et 3 illustrant les lois de

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43

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21

règlements par DOC2). En effet, pour les dossiers résultant d’une mise en cause directe le coût moyen

(en euros 2013), toutes survenances confondues, est de l’ordre de 23 000 € alors que pour les dossiers

résultant de l’activation de recours DO le coût moyen est d’environ 7 000€. L’estimation des

provisions est réalisée par la méthode du Chain Ladder sur les triangles de paiements par année de

survenance. Pour les trois années de survenance les plus récentes, comme pour la RC Générale, la

charge finale est estimée par le coût moyen et le nombre de dossiers déclarés. Le complément de

provision qui correspond à l’écart positif entre provisions calculées par survenance et provisions

dossiers/dossiers est réparti par année de chantier en fonction du nombre de dossiers en suspens à la

date d’inventaire. Concernant les frais de gestion, le taux est de 8% (c’est le taux moyen des frais

internes de gestion des sinistres sur règlements bruts de recours plus les recours) et les recours

correspondent aux évaluations dossier/dossier faites par les gestionnaires.

c. Dommage Ouvrage

En Dommage Ouvrage la méthode utilisée pour l’estimation des provisions est la même qu’en

Décennale à ceci près qu’il n’y a pas de segmentation des dossiers. Le chargement pour frais de

gestion est de 5% (il correspond au taux moyen des frais internes de gestion des sinistres sur

règlements bruts de recours plus les recours) et les recours comme pour les autres garanties sont ceux

évalués dossier par dossier. Concernant la liquidation, pour chaque DOC il faut à peu près 9 ans pour

atteindre 50% des règlements. On atteint 80% de règlement en 13 ans comme illustré sur le graphique

4 ; La loi de règlement est celle obtenue à partir de 1986.

Graphique 4- Lois de règlements Dommages Ouvrages

Les calculs de provisions sont faits en euros constants pour les trois garanties. L’indice d’inflation

utilisé est un indice composite qui se construit comme suit :

2 La DOC correspond à la date d’ouverture de chantier.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39

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22

L’indice ICC correspond à l’indice du coût de la construction. C’est un indicateur de l’évolution du

prix de construction des bâtiments neufs à usage d’habitation principalement. Cet indice ne permet pas

d’appréhender correctement le coût de la construction, c’est pourquoi il est combiné avec le BT 01.

Ce dernier mesure l’évolution du coût de la construction en prenant en compte le coût du travail, les

matériaux, le transport, les frais divers, etc. Ces deux indices sont fournis par l’INSEE (une table des

indices est disponible en annexe du présent mémoire).

Concernant l’inflation future, elle est fixée à 3%. Si on analyse l’évolution annuelle de l’inflation

construction sur les vingt-quatre dernières années, on aboutit à une évolution moyenne de 2,7%

comme le montre le graphique 5. La plus forte volatilité de l’indice au cours des dernières années

conduit à une gestion prudente des provisions.

Différents travaux sont régulièrement menés en interne sur les provisions et leur liquidation, ainsi que

sur les indices d’inflation des sinistres.

Graphique 5- Indice des prix du secteur de la construction

2. Les provisions pour sinistres à payer (PSAP)

Le graphique ci-après montre l’évolution annuelle des PSAP depuis l’exercice comptable 2008. On

observe que la progression des provisions pour sinistre à payer est continue jusqu’en 2012 pour les

trois garanties. En 2013, la progression semble se ralentir.

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

8%

1990 1994 1998 2002 2006 2010

Indice construction Evolution moyenne

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23

Graphique 6- Evolution des PSAP

Pour préciser les observations faites, il est utile d’analyser les évolutions plus en détail.

Graphique 7- Evolution en pourcentage depuis 2008

Le graphique ci-dessus montre les évolutions annuelles en pourcentage depuis l’exercice comptable

2008. La variation des PSAP pour la RC Décennale est en moyenne de 4,7%. Pour la RC Générale

l’évolution moyenne est de 4%. De manière générale, on observe un net ralentissement pour l’année

2013. Ceci s’explique par le double phénomène du recul de l’activité et du recul de l’inflation

construction qui était de -0,22 % en 2013. Pour la Dommage ouvrage l’évolution est passée de 29% à

un peu moins de 5 % entre 2009 et 2013. Cette baisse s’explique par la diminution des souscriptions

en dommage ouvrage. En effet, entre les années 2003 et 2005, le chiffre d’affaires en Dommage

Ouvrage est passé de 23 à 55 millions d’euros car la demande de couverture s’est accrue dans un

contexte concurrentiel faible. Dès 2007, il y a eu un retour de la concurrence et à partir de 2008 la

crise est apparue. La MAF est depuis devenue beaucoup moins concurrentielle et le chiffre d’affaires

s’est fortement réduit.

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13

RC Décennale

RC Générale

Dommage Ouvrage

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13

RC Décennale

RC Générale

Dommage Ouvrage

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24

3. Les provisions pour sinistres non encore manifestés (PSNEM)

Les Provisions pour Sinistres Non Encore Manifestés (PSNEM) sont constituées séparément pour la

RC Décennale et la Dommage Ouvrage.

En RC Décennale, la provision est calculée conformément à l’article A331-21 du Code des Assurances

pour les années techniques 2002 et antérieures. Le calcul est expliqué en page 15. Pour les années

techniques postérieures à 2002, l’ACPR a demandé que ce calcul soit basé sur une méthode statistique.

Pour les quatre années les plus récentes on utilise un ratio de sinistralité a priori de 135%3. Ce ratio

correspond au coût estimé des sinistres connus nets de recours majoré des frais de gestion rapporté aux

primes acquises nettes de frais d’acquisition. Pour les autres années le calcul repose sur le nombre de

sinistres attendus calculé par une méthode Chain Ladder et sur le coût moyen utilisé pour le calcul des

PSAP.

En Dommage Ouvrage la PSNEM correspond à l’application de la méthode réglementaire.

L’histogramme (cf. graphique 8) montre l’évolution des PSNEM depuis l’exercice comptable 2008.

Le graphique 9 représente ces évolutions en pourcentages.

Graphique 8-Provisions pour sinistres non encore manifestés

3 Ce ratio a été fixé avec l’ACPR

0

200

400

600

800

1000

1200

déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13

RC Décennale

Dommage Ouvrage

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25

Graphique 9- Evolution des PSNEM en pourcentage depuis 2008

La progression des PSNEM, est en moyenne sur la période, de 3,2% environ pour la RC Décennale et

de -9,3% pour la Dommage Ouvrage. En RC Décennale l’évolution était négative (-0,7%) entre 2009

et 2010. Alors que pour la Dommage ouvrage la décroissance continue de s'accélérer pour atteindre

environ 14,5% entre 2011 et 2012. La baisse d’activité observée ces dernières années impacte

directement le montant des PSNEM (à travers le ratio de 135% appliqué aux années les plus récentes)

d’où cette évolution négative en 2010 pour la RC décennale. La baisse continue des PSNEM en

Dommage ouvrage s’explique par la baisse des souscriptions.

Cette première analyse permet d’expliquer le caractère particulier de l’activité de la MAF ; Tant au

niveau de la durée de ses engagements que sur le stock de provisions techniques. L’analyse des

évolutions du portefeuille permet une meilleure vision des risques.

4. Les Actifs de la MAF

Concernant les placements, les décisions sont prises en s’appuyant sur des règles prudentielles strictes.

La MAF n’intervient pas en direct sur les produits dérivés et les instruments financiers à terme. La

répartition des actifs en pourcentage depuis 2008 est représentée sur le graphique ci-dessous.

-15,0%

-10,0%

-5,0%

0,0%

5,0%

10,0%

déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13

RC Décennale

Dommage Ouvrage

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26

Graphique 10- Répartition des actifs en pourcentages

On voit bien que le portefeuille d’actifs, dans sa composition, est assez stable. Ce dernier est

majoritairement composé de produits de taux et de trésorerie. Pour l’exercice 2013, les produits de

taux et de trésorerie représentent 80,2% des placements dont 44,1% en obligations et 36,1% en

OPCVM de taux et trésorerie. Les actions représentent 12,6% des placements dont 4,4% en actions et

8,2% en OPCVM actions. La part de l’immobilier a légèrement augmentée à 7,2 % suite à

l’acquisition d’un immeuble d’habitation.

Concernant les produits financiers, on observe sur le graphique ci-après que l’évolution suit la

tendance des OAT à 10 ans. En effet, comme le portefeuille est composé à 80% de produit de taux et

de trésorerie il n’est pas anormal de faire ce constat. Depuis 2010 on observe un resserrement entre les

produits financiers de la MAF et la courbe des OAT, le rendement global du portefeuille a diminué.

Depuis 2008, la MAF réinvestit sur des produits à maturités plus courtes que la moyenne historique et

suite à la crise les taux restent à un niveau bas. Une partie des réinvestissements sont réaffectés à du

cash faiblement rémunéré. Tout cela combiné conduit à une baisse du rendement de l’actif général de

la MAF.

0,0% 20,0% 40,0% 60,0% 80,0%

déc.-08

déc.-09

déc.-10

déc.-11

déc.-12

déc.-13

Obligations

OPCVM taux

OPCVM actions

Actions

Immobilier

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27

Graphique 11- évolution résumée des taux de produits financiers bruts et des indices (en pourcentage)

Malgré les investissements réalisés sur des maturités plus courtes depuis 2008, l’adéquation actif-

passif reste conforme. En effet, l’étude de l’adossement montre qu’à fin 2013, les actifs en valeur de

réalisation couvrent le passif net de réassurance. La graphique ci-dessous illustre l’historique depuis

2009 de l’adossement actif-passif.

Graphique 12- Historique de l'adossement actif-passif (M€)

L’analyse de l’actif, complétée des différentes analyses internes permet de voir que la MAF n’est

jamais en problématique de liquidité et qu’à tout moment elle peut faire face à ses engagements. Ceci

est également montré au travers du C6 bis4.

Passons maintenant à l’analyse du besoin de marge.

4 C’est un état règlementaire correspondant à un test d’exigibilité. Ce test a pour objectif de mesurer la solidité

des fonds propres de la société dans un contexte très défavorable.

0

2

4

6

8

10

janv.-

00

juil.

-00

janv.-

01

juil.

-01

janv.-

02

juil.

-02

janv.-

03

juil.

-03

janv.-

04

juil.

-04

janv.-

05

juil.

-05

janv.-

06

juil.

-06

janv.-

07

juil.

-07

janv.-

08

juil.

-08

janv.-

09

juil.

-09

janv.-

10

juil.

-10

janv.-

11

juil.

-11

janv.-

12

juil.

-12

janv.-

13

juil.

-13

Etat 10 ans Produits financiers bruts MAF (rendement annuel comptable)

0

1000

2000

3000

janv.-09 janv.-10 janv.-11 janv.-12 janv.-13

Actifs en valeur de

réalisation

Passifs nets de

réassurance

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28

5. Le besoin de marge de la MAF

Le graphique ci-après montre l’évolution du besoin de marge et du taux de couverture depuis 2006.

Graphique 13- Evolution du besoin de marge

L’activité de la MAF dépend essentiellement de celle des concepteurs de la construction. Son

développement suit l’évolution de l’activité du bâtiment. Depuis 2008 l’activité du bâtiment s’est

nettement ralentie, provoquant une baisse marquée du chiffre d’affaires de la MAF. Cette baisse

d’activité a eu pour conséquence une baisse du chiffre d’affaires, une moindre progression de la

sinistralité moyenne et donc une réduction du besoin de marge. Mais dans le même temps le taux de

couverture s’est renforcé, essentiellement grâce à l’accroissement des capitaux propres.

Au regard du graphique, on s’aperçoit que l’exigence de marge est identique entre 2008 et 2009. Ceci

s’explique par le frein à la baisse prévu dans le Code des Assurances à l’article R 334-5 qui a été

présenté en page 17 .

Le graphique 14 illustre l’application de cette règle. Dans le cas de la MAF, le rapport est supérieur à 1

puisque les provisions n’ont pas diminué au cours des exercices concernés et donc le niveau

d’exigence retenue entre 2008 et 2013 correspond à l’exigence de l’exercice précédent.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

Taux de

couverture

Exigence de

marge

en K euros

Exigence de marge (retenu)

Taux de couverture (par les capitaux propres)

Taux de couverture (par la marge constituée)

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29

Graphique 14- Exigences minimales

La présentation de ces différents chiffres nous permet de conclure que la mutuelle est financièrement

solide d’après le référentiel Solvabilité 1. La couverture des exigences de marge apporte à la MAF un

certain confort. Ceci grâce aux fonds propres qui représentent près de 8% des provisions pour sinistres

et une année de cotisation. Cette structure particulière sert à couvrir un risque de long terme.

Nous venons de présenter les résultats de la MAF sous l’aspect règlementaire en vigueur. Pour

compléter cette partie il est nécessaire de faire un point sur la gestion des risques.

C. La gestion des risques

1. Gouvernance et suivi des risques

La MAF est une société d’assurance mutuelle à cotisations variables régie par le code des assurances.

L’administration de la société est confiée à un conseil d’administration. La direction générale de la

société est assumée par une personne physique, autre qu’un administrateur, portant le titre de directeur

général. Le directeur général est investi des pouvoirs que lui attribue le conseil d’administration. Le

conseil d’administration se compose de quatorze membres dont douze architectes en activité.

Le conseil d’administration est responsable de la définition de la stratégie et de la politique générale. Il

se réunit dix fois par an.

Le comité de direction a pour rôle la mise en œuvre de la stratégie définie par le conseil

d’administration. Il est présidé par le directeur général et réunit chaque semaine les responsables de

chacun des services de la MAF. Ce comité veille à la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie en

1er niveau.

Concernant les instances de contrôles il existe trois comités. Ces trois comités qui fonctionnent

conjointement se réunissent quatre fois par an. Ils sont composés de deux administrateurs et d’une

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

déc.-06 déc.-07 déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13

Exigence de marge (retenu) Exigence de marge (calculé)

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30

personnalité indépendante extérieure à la mutuelle. Tout comme les deux administrateurs, cette

dernière personne a été désignée par le conseil d’administration. Elle dispose des compétences

requises en matière financière et comptable.

- le comité de contrôle interne évalue la fiabilité des procédures de contrôle interne qui ont

pour objectif de limiter la prise de risque dans tous les domaines et d’assurer le suivi de

l'efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques.

- le comité d’audit évalue la fiabilité des comptes et des procédures de contrôle financier. Il

est notamment chargé d'assurer le suivi du processus d'élaboration de l'information

financière, le suivi du contrôle légal des comptes annuels et, le cas échéant, des comptes

consolidés par les commissaires aux comptes et du suivi de l'indépendance des

commissaires aux comptes

- le comité de rémunération contrôle la régularité des rémunérations des mandataires

sociaux et du directeur général.

Pour compléter ces instances de contrôle il existe deux comités plus opérationnels :

- le comité des risques réunit le directeur général, les responsables de chacun des services

de la MAF et le coordinateur du contrôle interne. Ce comité, qui se réunit quatre fois par

an, s’assure du bon fonctionnement du contrôle interne et décide, le cas échéant, des

orientations à prendre ou des adaptations à apporter.

- le comité de gestion financière réunit le directeur général, le directeur financier et le

responsable de la gestion d’actifs. Ce comité se réunit une fois par semaine. Il a pour

objectif d’analyser les résultats de la gestion de la semaine écoulée et de fixer les

orientations pour les semaines à venir.

La MAF attache une attention particulière à ses adhérents, c’est pourquoi tous les administrateurs,

douze architectes et deux représentants des salariés, participent au pilotage de l’activité à travers cinq

commissions :

- la commission de la prospective et de l’information qui organise les actions d’information

et de prévention auprès des adhérents, analyse et commente les études statistiques en

coordination avec les autres commissions ;

- la commission des contrats qui étudie les contrats d’assurance et tout sujet ayant trait à

leur gestion. Cette commission analyse les risques et leur tarification ;

- la commission des sinistres qui examine les cas litigieux qui lui sont soumis par les

adhérents ou par les services. Elle étudie toute question liée à la gestion et à la prévention

des sinistres ;

- la commission du fonds de solidarité qui examine les demandes des adhérents ou de leurs

ayants droit. Après examen de leur situation professionnelle et financière, elle peut

proposer des prêts ou des dons ;

- la commission financière et immobilière qui se prononce sur les orientations de la gestion

du patrimoine mobilier et immobilier. Cette commission participe à la veille de la solidité

financière de la mutuelle et à l’optimisation des placements en fonction de la conjoncture

économique.

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31

La participation des administrateurs à ces différentes instances permet d’apporter aux adhérents des

réponses adaptées à leur profession et à l’esprit mutualiste. L’ensemble de ces instances permet de

s’assurer de la bonne gestion et du suivi des risques pour garantir la pérennité de la société.

La mise en place du contrôle interne depuis 2007 a permis d’identifier et de formaliser les procédures

de contrôle nécessaires à la bonne application et à l’efficacité des opérations menées par l’ensemble

des collaborateurs. Plus de détails seront fournis en partie 4 au I.B.4

Conseil d’administration

Comité des rémunérations

Comité d’audit

Comité de contrôle interne

Direction Générale

Comité de direction

Direction financières

Direction sinistres

Direction Pilotage et Activité

Internationale

Direction informatiques

Direction des affaires publiques

et PJ

Direction ressources humaines

Direction contrats

Direction organisation

courrier

Comité de gestion financière

Comité des risques

Commission du fonds de solidarité

Commission financière et immobilière

Commission des sinistres

Commission de la prospective et de

l’information

Commission des contrats

Figure 3- Organigramme des instances dirigeantes

La figure 3 synthétise graphiquement le système de gouvernance de la MAF.

2. Approche prospective à long terme

Pour aider le Conseil d’administration dans la définition de la politique générale, des outils, venant

compléter le suivi des risques par les différentes instances, ont été mis en place. Le premier outil

développé date de 1985, il s’agissait d’un outil permettant d’analyser rétrospectivement l’évolution

des années de garanties passées, il n’est plus utilisé depuis 2010. Au début des années 2000 un autre

outil a été développé. Ce dernier permet d’intégrer le suivi et l’analyse de manière prospective des

activités de la MAF.

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32

Ce logiciel permet l’analyse des équilibres techniques et financiers suivant deux approches ; la

première est rétrospective (analyse des caractéristiques de la sinistralité passée) et la seconde est

prospective (projection en tendance des comptes de résultats et bilans). Les principaux objectifs de la

démarche prospective sont de mieux cerner la formation des résultats prévisionnels et de mesurer les

écarts entre prévisions et observations d’un exercice à l’autre.

Ce logiciel permet d’une part de valoriser un portefeuille et d’autre part de mesurer la rentabilité.

Concernant la valorisation du portefeuille, une projection des flux financiers permet de déterminer la

valeur économique de la MAF. Pour cela il faut dans un premier temps analyser la situation comptable

à un instant t. Ensuite une projection des résultats bilanciels est réalisée.

Pour la rentabilité, chaque poste d’exploitation (cotisations, commissions, provisions, …) est valorisé

et projeté, que ce soit pour les contrats en portefeuille ou pour la production future. Un suivi

périodique est mis en place, ceci permet à la compagnie de comparer les résultats passés avec les

objectifs fixés.

La segmentation des contrats est réalisée comme suit : architectes RCG, architectes RCD, Ingénieur

RCG, Ingénieur RCD et Dommage-ouvrage.

Les principes de calcul sont les suivants ;

- Cotisation acquise : le passage des cotisations émises à la cotisation acquise se fait par la

formule CA = CE(1)/C(1) avec CA cotisation acquise, CE(1) cotisation émise la première

année et C(1) la fraction de la cotisation acquise émise la première année.

- Sinistres réglés : la loi de règlement des sinistres (LR) à la date t se définit par la formule :

∑ avec S la loi de survenance des sinistres et R la cadence de

règlement des sinistres.

- Recours encaissés : Le calcul de la loi des recours encaissés à la date t s’effectue de la

même manière que la loi de règlement ; ∑ avec E la cadence

d’encaissement des recours.

- Charge finale : la charge finale s’obtient par la formule suivante : ∑

- Recours totaux : le coût final permet de calculer les recours totaux (RT). Le taux de

recours étant fixé à 5% pour les familles architectes et ingénieurs et à 45%-50% pour la

DO.

Tous les calculs sont faits en euros constants puis convertis en euros courants. La PSAP correspond à

la somme des règlements de sinistres à effectuer au cours des prochaines années. Les PSNEM sont

évalués de manière réglementaire.

Une fois les différents éléments de calculs obtenus il faut définir des scénarios. Le scénario central

pour les projections correspond à un scénario d’activité future constante, d’une sinistralité stable de la

nouvelle production par rapport à la dernière année connue, d’un taux de rendement financiers de 3%

par an et d’un taux d’inflation de 3%. Concrètement, ce scénario correspond au seuil minimum de

résultat pour être au même niveau de santé financière, compte tenu de l’inflation moyenne attendue.

Trois scénarios de stress permettent d’étudier l’évolution, la sensibilité des résultats et le ratio de

couverture en fonction des variations des différentes hypothèses du scénario central.

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33

Un dernier scénario permet d’évaluer le gain de sinistralité nécessaire, à travers le S/P, pour retrouver

l’équilibre du scénario central. Il indique aux administrateurs les « gains de sinistralité » à trouver,

grâce par exemple, à une gestion plus stricte des sinistres, via des actions de prévention ou à des

hausses tarifaires à opérer.

Graphique 15- Résultats de l'analyse par scénario

Pour les scénarios de stress 2 et 3 (Cf. les courbes en pointillées du graphique) ainsi que pour le

scénario de retour (Cf. la courbe verte du graphique) on observe une hausse du ratio fonds

propres/marge en année 2 et 3 malgré les hypothèses de baisse d’activité. En effet, une baisse du

chiffre d’affaires conduit à une moindre perte immédiate comptable et donc à une hausse du résultat.

La conclusion de cette analyse par scénarios confirme la forte sensibilité des résultats prévisionnels au

niveau des rendements financiers et de l’inflation future, à l’activité future des adhérents et aux lois de

règlement des sinistres, comme l’illustre le graphique ci-dessus.

Plusieurs conclusions peuvent être tirées de cette première partie du mémoire :

- Même si la notion d’appétence5 n’était pas formalisée, dans les faits elle existe au travers

du scénario central et de la volonté de conserver un niveau de santé financière solide.

L’avantage est que, pour les organes dirigeants, il sera plus aisé de définir l’appétence en

vision Solvabilité 2. Nous verrons plus loin comment elle sera traduite.

5 La notion d’appétence sera précisée plus loin mais pour faciliter la lecture, nous pouvons dire qu’il s’agit du

niveau de risque que la société accepte de prendre afin d’aboutir à son objectif de pérennité et de développement

de son activité.

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

400%

450%

500%

550%

600%

650%

700%

1 2 3 4 5 6 7 8 9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

ETUDE DU RATIO fonds propres / marge

s/c inchangés, activité constante, rendement =3%, inflation = 3% (scénario de base)

s/c inchangés, activité constante, rendement =2% 2% 2% puis 3%, inflation = 3%

s/c inchangés, activité -5% -5%+5%+10%, rendement =2% 2% 2% puis 3%, inflation = 3%

s/c inchangés, activité -5% -5%+5%+10%, rendement =2% 2% 2% puis 3%, inflation = 3% pdt 3 ans puis 3,5% ensuite

s/c -8%, activité -5% -5%+5%+10%, rendement =2% 2% 2% puis 3%, inflation = 3% pdt 3 ans puis 3,5% ensuite

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34

- En termes de gestion des risques, la MAF est dotée de plusieurs instances compétentes

permettant l’analyse et le suivi au quotidien des risques.

- Concernant l’approche ORSA, on constate que la partie vision prospective existe aussi.

Certes il faudra l’adapter pour pouvoir être conforme vis-à-vis des nouvelles exigences,

mais la base est là.

Sur la base des éléments présentés, le point essentiel à retenir c’est que la MAF gère un risque

spécifique de long terme.

Avant d’entrer dans la présentation et la mise en œuvre de l’ORSA, il est nécessaire de présenter les

résultats de la MAF sous la nouvelle norme prudentielle. Les résultats ci-après correspondent aux

résultats de l’exercice ACPR 2014, réalisé sur les données au 31/12/2013.

III. Les exigences sous Solvabilité 2

La première étape à réaliser avant le calcul des nouvelles exigences est de déterminer le bilan

prudentiel.

A. Le bilan prudentiel

Le bilan prudentiel est un bilan dans lequel les actifs et les passifs sont évalués suivant les normes

IFRS adaptées au référentiel solvabilité 2.

L’un des éléments majeur du passif du bilan est le Best Estimate. C’est pourquoi nous ferons un focus

sur cette partie. Pour les placements, il n’y a pas de difficulté particulière puisque les valeurs de

marché sont connues. Nous expliquerons ensuite comment sont déterminés l’impôt différé et les fonds

propres.

Concernant la part des réassureurs dans les provisions techniques, les traités étant essentiellement en

quote part, aucun focus ne sera fait puisqu’il suffira d’appliquer les taux de cessions aux provisions en

Best Estimate. Pour les traités en excédent de sinistre, seules les cessions correspondant aux sinistres

connus sont prises en compte ; aucune estimation n’est faite pour les sinistres futurs pouvant impacter

la couverture de ces traités. Cela conduit donc à un biais dans le sens de la prudence. La probabilité de

défaut dans le calcul du Best Estimate cédé sera négligée dans le présent mémoire.

La marge de risque sera évaluée comme un pourcentage du Best Estimate comme l’autorisent les

spécifications techniques Solvabilité 2.

Les primes acquises non émises (PANE) ont été actualisées avec la courbe des taux sans risque pour la

garantie RCD. Pour la RCG, aucune actualisation n’est appliquée puisque l’émission sera faite dans

l’année.

Les autres postes du bilan sont négligés.

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35

Pour mieux visualiser les changements liés au passage en norme Solvabilité 2, le schéma ci-après

récapitule les différences entre les référentiels Solvabilité 1 et Solvabilité 2.

Figure 4 - Passage de Solvabilité 1 à Solvabilité 2

1. Le Best Estimate (BE)

Les branches d’activité qu’exerce la MAF d’après la classification de la directive Solvabilité 2 sont :

- Responsabilité civile générale qui englobe la RCG et la RCD

- Incendie et éléments naturels pour la Dommage Ouvrage

- Protection juridique

Pour la branche d’activité protection juridique il n’y a pas d’évaluation de BE au vu du faible poids

qu’elle représente dans les provisions techniques comptables (i.e. 0,09%).

a. Responsabilité civile

Pour la branche Responsabilité Civile, une distinction entre la RC Générale (RCG) et la RC Décennale

(RCD) a été réalisée pour le calcul. Les méthodes utilisées pour l’estimation des provisions sont la

méthode Chain Ladder, la méthode de Mack et la méthode du Bootstrap.

Avant d’analyser les résultats d’estimation, faisons un rappel de ces modèles.

Modèle du Chain Ladder

. Les notations seront les suivantes :

Solvabilité 1 Bilan comptable Solvabilité 2 Bilan prudentiel

Actifs enValeur d'acquisition

Fonds propres comptables

Provisionstechniques

Actifs enValeur de marché

Fonds propres prudentiels

Best Estimate +

Marge de risqueProvisions techniques

cédées Best Estimatecédées

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36

- i correspond à l’indice des années de survenance6 , i=1 à n.

- j correspond à l’indice des années de développement7 , j=1 à n.

On considère le triangle des paiements en euros constants8 (ou triangle de liquidation) suivant :

Délai de règlement Provision Année

d'origine 1 2 ... ... J ... ... n

1 X1.1 X1.2 ... ... X1.j ... ... X1.n R1

2 X2.1 X2.2 ... ... X2.j ... ... R2

... ... ... ... ... ... ...

... ... ... ... ... ...

i xi.1 ... ... ... Ri

... ... ... ...

... ... ...

n xn.1 Rn

TOTAL R

Soit , les paiements annuels des sinistres survenus au cours de l’année i et payés au cours de l’année

(donc après j années de développement) et les paiements cumulés, définit par :

, pour i fixé, avec .

On suppose que et sont des variables aléatoires réelles. On ne dispose d’information que

pour .

On définit la provision pour l’année i telle que :

Et la provision globale :

Le montant total des provisions correspond à la meilleure évaluation des provisions ou « Best

Estimate » non actualisé.

On cherche alors à déterminer les prévisions pour . Une fois le triangle inférieur

complété, on calcule le montant des provisions à constituer pour l’année de survenance i tel que :

Le montant total des réserves nécessaires est :

6 L’année de survenance correspond à l’année d’origine du sinistre

7 L’année de développement j correspond à la jème année de règlement des sinistres survenus à l’année i

8 On travaille sur les montants en euros constants pour éviter toute déformation due à l’inflation. L’indice utilisé

est celui mentionné en page 21 (

).

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37

La méthode du Chain Ladder est la méthode la plus répandue, elle est fondée sur l’utilisation de Link-

ratios9. Les hypothèses principales de ce modèle sont :

Les années de survenances i sont indépendantes entre elles ; Les années de développement sont les variables explicatives du comportement des sinistres

futurs.

Ces hypothèses peuvent s’exprimer de façon plus simple ; pour j = 1,.., n, les ratios

sont

indépendants de l’année d’origine i.

Cela peut se vérifier de manière empirique, en effet si on construit le triangle des coefficients de

passage, les valeurs des coefficients doivent être sensiblement constantes sur chaque colonne.

La méthode du Chain Ladder standard consiste à supposer que les ( ) sont liés par un modèle de

type autorégressif ou AR(1) de la forme

Avec le facteur de développement commun estimé par :

Le facteur de développement n’est autre que la moyenne des coefficients de passage pour chaque

année de développement.

Une fois ces facteurs de développement calculés, il est alors possible de compléter les valeurs du

triangle inférieur :

Pour ,

Modèle de Mack

Le modèle de Mack est un modèle stochastique qui sous-tend le modèle Chain Ladder. Ce modèle

s’applique aussi aux triangles cumulés de règlements. Nous conservons les notations précédentes.

Les hypothèses du modèle sont :

- Indépendance entre les facteurs de développement

et

- Indépendance entre les années de survenance

9 Les Link-ratios correspondent aux coefficients de passage entre les différentes années de développement.

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38

- La variance de l’estimateur est de la forme ( | )

Si ces trois hypothèses sont respectées, les estimateurs du modèle sont sans biais et de variance

minimale.

L’estimateur sans biais de la variance s’écrit pour :

∑ (

)

On peut alors estimer l’erreur quadratique des provisions pour par :

( ) ∑

[

]

L’estimation de l’erreur quadratique de la provision totale s’écrit :

( ) ∑

{

( ) ( ∑

) ∑

}

Et l’erreur standard estimée relative se définit par :

( )

√ ( )

Modèle du Bootstrap

Cette technique consiste, à partir d’un échantillon unique, à créer par tirage aléatoire avec remise de

nouveaux échantillons. Ces nouveaux échantillons sont constitués de données ayant la même loi sous-

jacente. La répétition du rééchantillonnage à partir de données sources permet d’estimer la variabilité

d’un paramètre déterminé (nous avons, pour obtenir de bons résultats, rééchantillonner 2000 fois).

Le rééchantillonnage est appliqué au triangle des résidus du modèle. Le résidu utilisé est le résidu de

Pearson non standardisé qui se définit comme suit :

√ ( )

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39

Avec la prédiction faite par le modèle pour .

Les résidus de Pearson sont d’espérance nulle, de variance constante et sont considérés à cet égard

comme des résidus adéquats pour la méthodologie du bootstrap.

Voici la méthode appliquée :

On part des facteurs de développement calculés précédemment, par le Chain Ladder, on récupère la

diagonale du triangle des paiements cumulés. Au lieu de calculer les paiements du triangle inférieur,

on fait le chemin inverse, c'est-à-dire qu’à l’aide des facteurs de développement on va calculer des

prédictions des paiements du triangle supérieur.

On obtient ainsi le triangle des paiements prédits . Ensuite, on déduit de ce triangle le triangle des

paiements non cumulés.

Puis on calcule le triangle des résidus à l’aide de la formule de Pearson indiqué précédemment.

On applique maintenant le bootstrap au triangle des résidus précédent, on choisit de ré échantillonner

2000 fois nos résidus, on obtient ainsi 2000 triangles des résidus. À partir de ces échantillons, on

reconstitue les 2000 triangles de paiements annuels en appliquant la formule suivante :

Une fois que nous disposons des 2000 triangles de paiements annuels, on reprend la méthode du Chain

Ladder et on l’applique à chaque triangle.

Au final, on obtient 2000 échantillons de réalisations de notre variable « provision ». Ces 2000

estimations des provisions représentent la distribution des provisions.

Puisque l’on connaît l’écart type de la distribution, on peut calculer l’intervalle de confiance à 95%

pour nos provisions par normalité asymptotique :

( ) [ ]

Graphique 16- intérêt des modèles

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40

L’intérêt de ces trois méthodes est résumé sur le schéma ci-dessus. Le Chain Ladder nous permet

d’estimer le montant de la meilleure estimation. Le modèle de Mack détermine la variance et l’erreur

quadratique et le bootstrap nous permet d’obtenir la distribution des provisions.

Les principaux modèles utilisés ayant été présentés, passons à l’analyse des modèles.

i. Responsabilité civile générale

Les modèles ont été appliqués au triangle des règlements bruts de recours en euros constants.

L’historique des données en RCG est de 27 ans. Aucun écrêtement n’est réalisé sur les données.

Pour valider les modèles utilisés, différents tests existent.

En effet les modèles reposent sur plusieurs hypothèses statistiques. Afin de valider une hypothèse, il

convient de réaliser les tests qui permettront de trancher entre deux hypothèses. On note et les

deux hypothèses (par exemple : la moyenne de la série est nulle et : la moyenne est différente de

zéro). Une seule de ces hypothèses peut être vérifiée. Quatre schémas sont possible (Cf. le tableau ci-

dessous)

Vérité

Décision

Tableau 1-Schémas des tests

et sont les probabilités d’erreur de première et deuxième espèce. En clair, il y a α probabilité de

choisir alors que est vraie et probabilité de conserver alors que est vraie. En pratique

on fixe la probabilité .

Les tests peuvent être classés selon leur objet (test d’ajustement, d’indépendance, de moyenne, de

variance, etc...) ou selon leurs propriétés (test paramétrique ou non, test de robustesse, etc...).

Pour le Chain Ladder deux tests graphiques permettent de valider le modèle. Le premier test a pour

objectif de vérifier que la relation existante entre et est bien linéaire. L’hypothèse nulle ( )

correspond à la linéarité de la relation entre et . L’hypothèse alternative ( ) est la non-

linéarité.

Nous avons affiché sur chacun des graphiques le coefficient de détermination résultant de la

régression linéaire exécutée entre et . Ce coefficient est un indicateur qui permet de juger de

la qualité d’une régression linéaire, il est compris entre 0 et 1. Plus il est proche de 1 plus le modèle est

jugé de bonne qualité.

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41

Graphique 17- Test de la relation entre et

Les deux graphiques ci-dessus nous permettent de valider la linéarité de la relation.

Le second test permet de valider l’hypothèse que les coefficients de développement sont sensiblement

constants.

Graphique 18- Analyse des coefficients de développement

On observe sur le graphique ci-dessus que pour la première année de développement (N+0) il existe

une certaine variation. Pour toutes les autres années en revanche, on observe bien une certaine

stabilité. Malgré les variations de l’année 0, nous concluons à la validation du test. Cette stabilité est le

résultat d’une permanence des méthodes de gestion des sinistres et d’une homogénéité des contrats

distribués.

Les deux analyses graphiques précédentes nous permettent de valider le modèle du Chain Ladder.

Pour le modèle de Mack, nous commençons par tester l’hypothèse d’indépendance des années de

survenance. Nous avons validé graphiquement cette hypothèse pour le Chain Ladder, voyons si

mathématiquement cela se vérifie. Nous réalisons un test de non effet calendaire10

. L’hypothèse nulle

est le non effet calendaire. Pour valider l’hypothèse nulle il faut que la statistique Z appartienne à

l’intervalle suivant:

[ ( ) √ ( ) ( ) √ ( )]

10

Cf le papier de T.Mack « Measuring the variability of chain ladder reserve estimates” pour le détail du test

R² = 0,9774

0

15

30

45

0 15 30 45

Millie

rs

R² = 0,9994

0

15

30

45

60

75

0 15 30 45 60 75

Millie

rs

0,000

0,500

1,000

1,500

2,000

2,500

3,000

3,500

4,000

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19N+0 N+2 N+4 N+6

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42

Pour notre modèle nous acceptons l’hypothèse nulle avec un risque d’erreur de 5%.

Le test suivant permet de vérifier l’hypothèse faite sur la forme de la variance du modèle.

Pour cela nous traçons le graphique représentant les montants cumulés en fonction des résidus

pour chaque année de développement.

Pour que le test soit validé, aucune structure particulière ne doit être observée graphiquement.

L’hypothèse alternative est que l’on observe une structure.

Graphique 19- représentation de en fonction des résidus pour j=1

Le test est vérifié et validé pour chaque année.

Les modèles étant validés nous pouvons maintenant analyser les résultats obtenus.

Les résultats d’estimation par la méthode de Chainladder et par la méthode de Mack nous donnent les

mêmes résultats. L’estimation par la méthode du Bootstrap nous donne un résultat inférieur. Par

prudence nous sélectionnons les résultats du Chainladder.

Concernant la volatilité, le modèle de Mack et le Bootstrap nous donne un écart-type de 6,6%.

La distribution des provisions en RCG est de la forme suivante :

Graphique 20- Distribution des provisions RCG

Le graphique ci-après représente les résultats obtenus en euros constants (courbe verte nommée Prov

CL) et l’intervalle de confiance (noté IC) représenté est celui obtenu par normalité asymptotique à

EB - LE 5/1/2015 A 11:04

426000000 450000000 474000000 498000000 522000000 546000000 570000000 594000000 618000000

0

2.5

5.0

7.5

10.0

12.5

15.0

17.5

Perc

ent

total

Page 43: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

43

95%. La lecture du graphique suivant se fait comme suit (Cf. le marqueur noir sur le graphique 20):

pour l’année de survenance i=21 le montant de réserve estimé (en euros constant) est de 54,9 millions

d’euros. L’intervalle de confiance de cette estimation est [39,9 M€; 69,8M€]. On observe que pour les

années les plus anciennes l’intervalle de confiance est très proche de l’estimation faite par le modèle.

Cela est cohérent puisque les années anciennes sont celles pour lesquelles nous avons le plus

d’information. En revanche pour les années de survenance les plus récentes l’intervalle de confiance

s’élargi. Cela est dû au fait qu’il y a peu d’information disponible pour ces années-là.

Graphique 21- Intervalle de confiance RCG

Le Best estimate pour la partie RCG s’élève à 624 millions d’euros (inflation comprise mais hors frais

de gestion et hors actualisation par la courbe des taux). L’hypothèse retenue pour l’inflation future est

de 3% et les frais de chargement sont évalués à 8% (ce sont les mêmes hypothèses que pour le calcul

des provisions comptables).

ii. Responsabilité civile décennale

Contrairement à la RCG, une provision supplémentaire est à estimer pour la RCD ; il s’agit de la

PSNEM. Mais avant d’expliciter le calcul de cette provision, nous commençons par la PSAP. Les

données utilisées sont les règlements bruts de recours en euros constants par année de survenance.

Cela se justifie par le fait que les sinistres d’une même survenance ont le même vécu administratif,

judiciaire, etc. Ce qui n’est pas le cas des années de chantier. L’historique est de 27 ans. Aucun

écrêtement n’est réalisé sur les données.

Comme pour la RCG, il nous faut tester la validité des modèles utilisés.

Pour la Décennale, une segmentation est réalisée entre les dossiers résultant d’une mise en cause

directe et ceux résultant d’une mise en cause via la Dommage ouvrage des autres assureurs (Cf. partie

1 au II. B.1).

-20.000,00

-

20.000,00

40.000,00

60.000,00

80.000,00

100.000,00

120.000,00

140.000,00

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25

Millie

rs

IC inf IC sup Prov CL

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44

Graphique 22- Test de la relation entre et DOR

Graphique 23- Test de la relation entre et NDOR

La linéarité est bien validée pour les deux segments comme l’indique le coefficient de détermination

(R²) sur chacun des graphiques.

Graphique 24- Analyse des coefficients de développement DOR

R² = 0,9886

0

5.000

10.000

15.000

20.000

0 10.000

R² = 0,9849

0

5.000

10.000

15.000

0 10.000 20.000

R² = 0,9968

0

10.000

20.000

30.000

40.000

50.000

60.000

0 40.000

R² = 0,9942

0

10.000

20.000

30.000

40.000

50.000

60.000

70.000

0 50.000 100.000

0,000

0,200

0,400

0,600

0,800

1,000

1,200

1,400

1,600

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23

N+3 N+4 N+6 N+7

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45

Graphique 25- Analyse des coefficients de développement NDOR

L’analyse des coefficients de développement (graphiques 23 et 24) nous permet de conclure à une

stabilité suffisante pour valider le modèle.

Graphique 26-représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (NDOR)

Graphique 27- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (DOR)

L’analyse graphique des résidus pour les deux segments ne montre aucune tendance. Le test est donc

validé.

Comme pour la RCG, les résultats d’estimation étant très proche, nous conservons les résultats du

Chain Ladder. Le montant Best Estimate des PSAP RCD est de 601 millions d’euros (inflation

comprise, hors actualisation et frais de gestion). L’hypothèse retenue pour l’inflation future est de 3%

et les frais de chargement sont évalués à 8% (ce sont les mêmes hypothèses que pour le calcul des

provisions comptables).

0,000

0,200

0,400

0,600

0,800

1,000

1,200

1,400

1,600

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21

N+4 N+5 N+6 N+7

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46

La distribution des provisions en euros constants pour chacun des segments est représentée ci-après :

Graphique 28- Distribution des provisions NDOR (RCD)

Graphique 29-Distribution des provisions DOR (RCD)

Le graphique ci-après représente les résultats obtenus pour chaque modèle. L’intervalle de confiance

représenté est celui obtenu par normalité asymptotique à 95%.

Graphique 30- Intervalle de confiance NDOR

EB - LE 5/1/2015 A 11:04

330000000 354000000 378000000 402000000 426000000 450000000 474000000 498000000 522000000

0

2.5

5.0

7.5

10.0

12.5

15.0

17.5

20.0

Perc

ent

total

EB - LE 5/1/2015 A 11:04

23750000 26250000 28750000 31250000 33750000 36250000 38750000 41250000 43750000 46250000 48750000 51250000 53750000 56250000 58750000 61250000 63750000 66250000 68750000

0

2.5

5.0

7.5

10.0

12.5

15.0

Perc

ent

total

-20.000,00

-

20.000,00

40.000,00

60.000,00

80.000,00

100.000,00

120.000,00

140.000,00

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25

Millie

rs

IC inf IC sup Prov CL

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47

Graphique 31-Intervalle de confiance DOR

On observe sur le graphique ci-dessus que l’intervalle de confiance s’élargi pour le segment DOR. En

effet ce segment est plus volatil que le segment NDOR. Cela est dû au fait que l’on subit les recours de

l’assureur DO et que les procédures de gestion de ces sinistres peuvent être irrégulières.

Passons à l’estimation des provisions pour sinistre non encore manifesté ou PSNEM.

La méthode consiste à estimer les nombres de sinistres futurs. Une fois la distribution des nombres

obtenue, nous multiplions ces derniers par le coût moyen estimé auquel on applique la cadence de

règlement et l’inflation.

Les méthodes d’estimation des nombres utilisées sont les mêmes que pour les PSAP. Le triangle des

nombres n’est pas par année de survenance mais par année de déclaration d’ouverture de chantier

(DOC) mais cela ne change en rien le calcul. L’historique de données est de 27 ans.

Les tests de validation sont réalisés comme précédemment.

L’ensemble des analyses graphiques nous permettent de valider les modèles d’estimation pour les

deux sous ensemble.

Graphique 32- Test de la relation entre et NDOR

-15.000,00

-10.000,00

-5.000,00

-

5.000,00

10.000,00

15.000,00

20.000,00

25.000,00

30.000,00

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25

Millie

rs

IC inf IC sup Prov CL

R² = 0,9995

0

500

1.000

1.500

2.000

2.500

3.000

3.500

4.000

0 2.000 4.000

R² = 0,9997

0

500

1.000

1.500

2.000

2.500

3.000

3.500

4.000

0 2.000 4.000

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48

Graphique 33- Test de la relation entre et DOR

Graphique 34- analyse des coefficients de développement NDOR

Graphique 35- analyse des coefficients de développement DOR

R² = 0,9993

0

500

1.000

1.500

2.000

2.500

3.000

3.500

0 2.000 4.000

R² = 0,9974

0

200

400

600

800

1.000

1.200

1.400

1.600

1.800

2.000

0 1.000 2.000 3.000

0,000

0,200

0,400

0,600

0,800

1,000

1,200

1,400

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21

N+4 N+5 N+6 N+7

0,000

0,200

0,400

0,600

0,800

1,000

1,200

1,400

1,600

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21

N+4 N+5 N+6 N+7

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49

Graphique 36- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (NDOR)

Graphique 37- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (DOR)

Les distributions de nombres pour les deux segments DOR et NDOR ont les formes suivantes :

Graphique 38-Distribution des nombres NDOR EB - LE 6/1/2015 A 13:20

1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000 12000 13000 14000 15000 16000 17000 18000

0

5

10

15

20

25

30

35

Perc

ent

total

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50

Graphique 39-Distribution des nombres DOR

Ci-après les nombres estimés et leur intervalle de confiance à 95%.

Graphique 40- Intervalle de confiance NDOR

Ici encore, on observe bien la différence entre les deux segments en terme de volatilité. Pour la partie

DOR (Cf. graphique 41) on observe un élargissement plus important de l’intervalle de confiance pour

les dernières années .

Analyse des residus

1500 4500 7500 10500 13500 16500 19500 22500 25500 28500 31500 34500 37500 40500 43500 46500 49500 52500

0

5

10

15

20

25

Perc

ent

total

-500,00

-

500,00

1.000,00

1.500,00

2.000,00

2.500,00

3.000,00

3.500,00

4.000,00

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25

IC inf IC sup Prov CL

Page 51: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

51

Graphique 41- Intervalle de confiance DOR

Concernant les coûts moyens utilisés, ils sont nets de recours (le taux de recours est fixé à 5%) et

correspondent à la moyenne sur 5 ans des coûts moyens observés par année de survenance.

Après application de l’inflation nous obtenons un best estimate pour les PSNEM de 901 millions

d’euros (inflation comprise mais hors frais de gestion et hors actualisation). L’hypothèse retenue pour

l’inflation future est de 3% et les frais de chargement sont évalués à 8,84% (ce sont les mêmes

hypothèses que pour le calcul des provisions comptables sauf qu’il s’agit du taux de frais sur

règlements nets de recours puisque les coûts moyens utilisés sont nets de recours).

b. Incendie et autres dommages

Le processus d’estimation des PSAP et PSNEM en dommage ouvrage est identique à celui employé

pour l’estimation des provisions en décennale. L’historique des données est 27 ans pour les règlements

en euros constants et les nombres. Aucun écrêtement n’est appliqué sur les données.

Graphique 42- Test de la relation entre et DO

-2.000,00

-

2.000,00

4.000,00

6.000,00

8.000,00

10.000,00

12.000,00

14.000,00

16.000,00

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25

IC inf IC sup Prov CL

R² = 0,9989

0

2.000

4.000

6.000

8.000

10.000

12.000

14.000

16.000

0 5.000 10.000 15.000

R² = 0,9792

0

2.000

4.000

6.000

8.000

10.000

12.000

14.000

16.000

0 10.000 20.000

Page 52: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

52

Graphique 43- Analyse des coefficients de développement DO

Graphique 44- représentation de en fonction des résidus pour j=1 (DO)

Les graphiques ci-dessus, représentant les tests graphiques, valident l’utilisation des modèles.

La distribution des provisions en euros constants obtenues est de la forme suivante :

Graphique 45- Distribution des PSAP DO

Le best estimate des PSAP en DO est de 83,5 millions d’euros (inflation comprise mais hors frais de

gestion et hors actualisation). L’hypothèse retenue pour l’inflation future est de 3% et les frais de

chargement sont évalués à 5% (ce sont les mêmes hypothèses que pour le calcul des provisions

comptables).

0,000

0,200

0,400

0,600

0,800

1,000

1,200

1,400

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23

N+2 N+4 N+6 N+7

EB - LE 5/1/2015 A 11:04

3000000 9000000 15000000 21000000 27000000 33000000 39000000 45000000 51000000 57000000 63000000 69000000 75000000 81000000 87000000 93000000 99000000

0

5

10

15

20

25

30

35

Perc

ent

total

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53

Le graphique suivant représente l’estimation réalisée ainsi que son intervalle de confiance.

Graphique 46- Intervalle de confiance DO PSAP

Les PSAP étant estimés passons aux PSNEM.

Les graphiques suivant nous permettent de vérifier la validité des hypothèses du modèle Chain Ladder

sur le triangle des nombres sinistres.

Graphique 47- Test de la relation entre et DO

-5.000,00

-

5.000,00

10.000,00

15.000,00

20.000,00

25.000,00

30.000,00

35.000,00

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25

Millie

rs

IC inf IC sup Prov CL

R² = 0,9804

0

10.000

20.000

30.000

40.000

50.000

60.000

0 20.000 40.000

R² = 0,9994

0

10.000

20.000

30.000

40.000

50.000

60.000

70.000

0 50.000 100.000

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54

Graphique 48- Analyse des coefficients de développement DO

Graphique 49- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (DO)

Les hypothèses du modèle sont bien validées.

La distribution des nombres est de la forme suivante :

Graphique 50-Distribution des nombres DO

0,000

0,200

0,400

0,600

0,800

1,000

1,200

1,400

1,600

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19

N+4 N+5 N+6 N+7

EB - LE 7/1/2015 A 10:07

1250 3750 6250 8750 11250 13750 16250 18750 21250 23750 26250 28750 31250 33750 36250 38750 41250 43750 46250

0

2.5

5.0

7.5

10.0

12.5

15.0

17.5

Perc

ent

total

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55

Graphique 51- Intervalle de confiance DO nombres

Concernant les coûts moyens utilisés, ils sont nets de recours (le taux de recours est fixé à 45%) et

correspondent à la moyenne sur 5 ans des coûts moyens observés par année de survenance.

L’hypothèse retenue pour l’inflation future est 3% et les frais de chargement sont évalués à 13,18% (ce

sont les mêmes hypothèses que pour le calcul des provisions comptables sauf qu’il s’agit du taux de

frais sur règlements nets de recours puisque les coûts moyens utilisés sont nets de recours).

Ainsi nous obtenons un Best Estimate pour les PSNEM en DO de 110 millions d’euros (inflation

comprise mais hors frais de gestion et hors actualisation).

Pour terminer il ne reste qu’à prendre en compte les taux de chargements et actualiser les provisions

avec la courbe des taux fournie par EIOPA.

Concernant la marge de risque, au départ du projet de réforme de la réglementation elle devait

correspondre à un coussin de sécurité des provisions. En effet ces dernières étant calculées comme la

meilleure estimation cela implique qu’il n’y a pas de marge de prudence. A l’article 77 de la Directive

cadre il est précisé que « la marge de risque est calculée de manière à garantir que la valeur des

provisions techniques est équivalente au montant que les entreprises d’assurance et de réassurance

demanderaient pour reprendre et honorer les engagements d’assurance et de réassurance». Lors de

l’exercice QIS 2 deux méthodes sont proposées ; la première méthode envisagée était une méthode par

quantile. La marge de risque devait permettre d'atteindre un niveau de provisionnement correspondant

au 75e percentile de la distribution de la valeur actuelle des prestations futures estimées. La seconde

méthode, celle qui a été conservée, est la méthode du coût du capital ; la marge est définie comme le

coût que représente la mobilisation d’un montant de fonds propres éligibles correspondant au capital

de solvabilité requis nécessaire pour faire face aux engagements d’assurance jusqu’à la liquidation de

ceux-ci. La seconde approche a été proposée par le marché car la méthode par quantile était jugée trop

complexe et instable. Ce n’était pas la position de la MAF. La méthode coût du capital est bien plus

complexe car elle conduit à estimer les SCR futurs jusqu’à la complète liquidation du passif. De plus,

on utilise dans cette méthode un taux de rendement du capital fixé à 6% par les textes. Ce taux

correspond au coût du capital d’une entreprise notée BBB. Pour des sociétés mutualistes non cotées

comme la MAF cela n’a pas grand sens mais c’est la méthode qui a été retenue.

-6.000,00

-4.000,00

-2.000,00

-

2.000,00

4.000,00

6.000,00

8.000,00

10.000,00

12.000,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

IC inf IC sup Prov CL

Page 56: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

56

Comme la méthode est difficile à mettre en œuvre l’EIOPA à proposer différentes méthodes

simplifiées. La méthode retenue ici est celle ou la marge se calcule comme un pourcentage du Best

Estimate. Pour les différents segments un pourcentage de 10% a été appliqué pour calculer la marge de

risque.

Au total, le montant des provisions en Best Estimate s’élève à 2,35 milliards d’euros et la marge de

risque s’élève à 232 millions d’euros.

Le plus gros poste du passif au bilan est maintenant évalué. Les autres postes du passif sont conservés

en valeur comptable. Il reste maintenant le calcul des impôts différés.

2. Les impots différés

Les impôts différés au passif du bilan représentent les impôts à venir sur les résultats futurs qui sont

intégrés dans la valorisation de marché du bilan Solvabilité 2. Pour simplifier, ils se calculent de la

manière suivante :

( )

Où et représentent respectivement les fonds propres Solvabilité 2 et les fonds propres

solvabilité 1. La différence entre les fonds propres provient principalement de la réévaluation des

actifs en valeur de marché et des provisions en Best Estimate (y compris les provisions cédées).

Et représente le taux d’imposition moyen reflétant l’imposition moyenne de toutes les poches

d’actifs et passifs. Le taux d’imposition retenu est de 33%.

Le calcul aboutit à un montant d’impôts différés de 227,8 millions d’euros.

Le complément de fonds propres lié au changement de référentiel est de 505,6 millions. Les fonds

propres comptables s’élèvent à 257,1 millions d’euros et donc les fonds propres prudentiels s’élèvent à

762,7 millions d’euros.

Le bilan prudentiel étant réalisé, il faut maintenant calculer les exigences réglementaires ; le capital de

solvabilité requis ou SCR et le capital minimum requis ou MCR.

B. Détermination du capital de solvabilité requis (SCR11

)

Le capital de solvabilité requis est calculé selon une approche modulaire comme le montre le schéma

ci-dessous. Seuls les modules applicables à la MAF sont représentés.

11

Les formules de calculs présentées ici sont celles qui s’appliquent à la MAF. Tous les paramètres liés à

l’assurance vie ou santé ne sont pas mentionnés.

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57

Figure 5- La formule standard applicable à la MAF

Le SCR est défini comme la somme du capital requis de base (BSCR), du risque opérationnel et de

l’ajustement pour impôts différés.

1. Le BSCR

Le capital de solvabilité requis de base se définit pour la MAF comme suit :

√∑

Où représente la matrice de corrélation entre les modules de risque définit par la Directive

Solvabilité 2 (Directive 2009/138/CE).

Et où représente la charge de capital pour le module de risque i.

Les modules de risque considérés ici sont :

- Le risque de souscription non-vie qui correspond au risque de perte ou de changement

défavorable de la valeur des engagements.

- Le risque de marché qui correspond au risque de perte ou de changement défavorable de la

situation financière affectant le niveau et la volatilité de la valeur de marché des actifs.

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- Le risque de défaut de contrepartie qui correspond au risque de perte ou de changement

défavorable de la situation financière affectant la qualité de crédit d’émetteurs.

La matrice de corrélation est la suivante :

i j Non-vie Marché Défaut de contrepartie

Non-vie 1 0,25 0,5

Marché 0,25 1 0,25

Défaut de contrepartie 0,5 0,25 1

Tableau 2- Matrice des corrélations entre module de risque

Avant de préciser le montant du BSCR, commençons par les modules le composant.

a. Risque de souscription non-vie

Le risque de souscription non vie se divise en deux sous modules. Le risque de prime et réserve et le

risque catastrophe. Le risque de prime et de réserve correspond au risque de perte lié à des hypothèses

inadéquates en matière de tarification et de provisionnement. Le risque catastrophe correspond au

risque de perte lié aux évènements extrêmes ou exceptionnels. La formule du calcul du risque de

souscription est la suivante :

√∑

Avec la matrice de corrélation suivante :

i j Prime et

réserve Catastrophe

Prime et réserve 1 0,25

Catastrophe 0,25 1

Tableau 3- Matrice des corrélations du risque de souscription

Le capital requis au titre du risque de prime et réserve se définit comme suit :

Où désigne l’écart-type du risque de prime et réserve, et le volume de prime et réserve exposé

au risque.

Le volume se définit comme la somme des volumes , représentant le volume de prime et réserve

par branche d’activité s. On définit comme suit :

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59

( ) ( )

Avec le volume de prime pour la branche d’activité s, le volume de réserve pour la

branche d’activité s et le facteur de diversification géographique pour la branche s. Le facteur

vaut 1 puisque toutes les activités de la MAF se situe dans la même zone géographique.

Aucune prime future n’étant considérée le volume de prime par branche se définit comme :

[ ( )]

Où correspond à l’estimation des primes acquises durant les 12 prochains mois et ( ) désigne

les primes acquises à l’exercice précèdent.

Et où correspond au montant des provisions en best estimate nettes de réassurance pour la

branche d’activité s.

L’écart-type se calcule comme suit :

√∑ ( )

Où ( ) désigne la matrice de corrélation entre les branches d’activité, et désignent les

écart-types du risque de prime et réserve pour les branches s et t, et correspondent au volume de

prime et réserve exposée au risque pour les branches s et t.

L’écart-type du risque de prime et réserve pour une branche donnée se définit par :

√ ( )

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )

( )

( ) ( )

Avec ( ) la volatilité standard du risque de prime pour la branche s et ( ) la volatilité

standard du risque de réserve de la branche s.

Les paramètres de volatilité standard pour les branches d’activités nous concernant sont résumés dans

le tableau ci-dessous.

Tableau 4- Paramètres de volatilité standard

Après application des différentes formules nous obtenons les résultats (en K€) suivant pour le risque

de prime et de réserve :

SegmentEcart-type

marché reserve

Ecart-type

marché prime

Incendie et autres dommages aux biens 10,0% 8,0%

RC générale 11,0% 14,0%

Frais juridiques 12,0% 7,0%

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60

Tableau 5- SCR prime et réserve

La lecture des résultats se fait de bas en haut ; la première ligne du tableau donne la charge en capital

au titre du risque de prime et de réserve, la décomposition du capital se lit sur les lignes en dessous.

Pour calculer le risque de souscription non vie, il reste à calculer le risque de catastrophe. Le risque de

catastrophe en non-vie se compose de quatre sous modules : les catastrophes naturelles, les

catastrophes en réassurance dommage non-proportionnelle, les catastrophes d’origines humaines (man

made) et les autres risques de catastrophe. La MAF n’est concerné que par le risque de catastrophe

d’origine humaine. En effet, sur l’historique de la MAF, aucune mise en cause avérée des architectes

sur des catastrophes naturelles n’a été observée. Le risque de catastrophe dans le cadre de la formule

standard correspond au risque de type man made pour la RC. Il n’y a pas de scénario définit pour ce

type de risque ; la charge en capital correspond à une approche par facteur. Lors du calibrage de la

formule standard par l’EIOPA, le facteur était fixé à 225% des primes acquises sans aucune

justification. Après de longues discussions, un compromis a été trouvé et ce facteur a été revu à la

baisse pour atteindre 100%.

Le volume d’exposition brut au risque correspond donc à 100% des primes acquises estimées

pour les 12 prochains mois. Pour obtenir le volume net d’exposition nous avons appliqué le taux

de cession en réassurance quote-part.

Ainsi, nous pouvons calculer la charge en capital au titre du risque de souscription non-vie. Les

résultats (en K€) sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 6- SCR souscription non-vie

b. Risque de marché

Le risque de marché se compose de six sous-modules de risque.

Le risque de taux d’intérêt correspond à la sensibilité de la valeur des actifs et passifs aux changements

affectant la courbe des taux d’intérêts ou la volatilité des taux d’intérêts.

Le risque action correspond à la sensibilité de la valeur des actifs aux changements affectant le

niveau ou la volatilité de la valeur de marché des actions.

Le risque immobilier correspond à la sensibilité de la valeur des actifs aux changements affectant le

niveau ou la volatilité de la valeur de marché des actifs immobiliers.

Non-Vie Risque de prime et de réserve 597 689,0

fonction de l'écart-type 3,0

Ecart-type 0,099

Mesure de volume 2 006 194,0

Risque de souscription Non-Vie 663 415,1

effets de diversification -109 219,49

Somme des risques 772 634,63

Risque de prime et de provisionnement 597 689,0

Non-Vie Risque CAT 174 945,6

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61

Le risque de spread correspond à la sensibilité des actifs aux changements affectant le niveau ou la

volatilité des marges de crédit par rapport à la courbe des taux d’intérêt sans risque.

Le risque de change correspond à la sensibilité des actifs aux changements affectant le niveau ou la

volatilité des taux de change.

Le risque de concentration correspond aux risques supplémentaires supportés par l’entreprise du fait

soit d’un manque de diversification de son portefeuille d’actifs, soit d’une exposition importante au

risque de défaut d’un seul émetteur de valeurs mobilières ou d’un groupe d’émetteurs liés.

La charge de capital au titre du risque de marché est définie dans la directive par la formule suivante :

√∑

Où correspond à la charge en capital pour chaque sous-module du risque de marché.

Et avec la matrice de corrélation suivante :

i j Taux

d’intérêt Action Immobilier Spread Concentration Devise

Taux d’intérêt 1 0,5 0,5 0,5 0 0,25

Action 0,5 1 0,75 0,75 0 0,25

Immobilier 0,5 0,75 1 0,5 0 0,25

Spread 0 0,75 0,5 1 0 0,25

Concentration 0 0 0 0 1 0

Devise 0,25 0,25 0,25 0,25 0 1

Tableau 7- Matrice des corrélations des sous modules du risque de marché

Le premier sous module est le risque de taux d’intérêt. La charge en capital pour ce risque correspond

à un choc à la baisse des taux pour la MAF. Il se définit comme la différence entre l’actif net avant

choc et l’actif net après choc. Le choc à appliquer est défini par les actes délégués à l’article 167.

L’actif net est la différence entre les actifs et passifs soumis au risque de taux d’intérêt. Ici l’actif net

initial est négatif puisque l’assiette des passifs exposés au risque de taux est supérieure à l’assiette des

actifs exposés. Le résultat (en K€) est le suivant :

Risque de taux d'intérêt après choc à la baisse 34 633,3

Actif net initial -194 172,2

NAV après choc à la baisse (brut) -228 805,4

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62

Tableau 8- SCR risque de taux d'intérêt

Le second module du risque de marché est le risque action. La charge de capital au titre de ce risque

se définit par la formule suivante:

Avec la charge en capital pour les actions de type 1 c’est-à-dire les actions et participations

stratégique cotées. représente la charge en capital pour les actions de type 2 c’est-à-dire les

actions et participations stratégique non cotées.

Pour les participations stratégiques (cotées et non cotées) le choc à appliquer est de 22%. Pour les

actions de type 1 le choc, compte tenu du de l’ajustement symétrique12

, à appliquer est de 46,5%. Et

pour les actions de type 2 le choc est de 56,5%. Une mesure transitoire13

nous permet de réduire le

choc à appliquer sur les actions de type 1 à 22%.

L’application des différents chocs aboutit aux résultats (en K€) suivants :

Tableau 9- SCR Risque action

Le sous-module suivant est le risque immobilier. La charge en capital pour ce risque correspond à un

choc à la baisse de 25% des placements immobiliers en valeur de marché. Le résultat (en K€) est

présenté dans le tableau ci-après.

Tableau 10-SCR Risque immobilier

Le risque de spread à la MAF ne s’applique que pour la catégorie « obligations ». Il n’y a pas de

produits dérivés ou autre dans le portefeuille d’actifs. Le choc à considérer pour ce risque est une

baisse instantanée de la valeur des actifs exposés. Le facteur de risque à appliquer dépend de la

duration de l’actif considéré ainsi que de sa qualité. Après calcul, nous obtenons les résultats (en K€)

suivants :

12

Cet ajustement est défini à l’article 172 des actes délégués. Pour 2014, l’ajustement est de 7,5%. 13

La mesure transitoire relative au risque action, établie dans Omnibus II, prévoit que les actions de type 1 ne

bénéficiant pas d’un choc réduit et détenues dans le portefeuille avant l’entrée en application de Solvabilité II

(1er janvier 2016) pourront être progressivement chargées de 22 % à 39 % sur 7 ans.

Risque Action 80 840,7

effets de diversification -3 141,4

Somme des risques 83 982,1

Global 68 967,1

Other 15 015,0

Risque immobilier 67 909,6

Actif net initial 271 638,3

NAV après choc (brut) 203 728,7

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63

Tableau 11- SCR Risque de spread

La charge en capital pour le risque de change se définit comme le maximum entre d’une part le capital

requis après un choc de 25% à la hausse et d’autre part le capital requis après un choc de 25% à la

baisse de la devise contre la monnaie locale. Le résultat (en K€) est le suivant :

Tableau 12- SCR Risque de change

Le risque de concentration est nul pour la MAF. Tous les sous-modules ayant été évalués, nous

pouvons maintenant calculer le SCR risque de marché (en K€).

Tableau 13- SCR Risque de marché

Il reste encore à calculer le risque de défaut de contrepartie.

c. Risque de défaut de contrepartie

La charge en capital au titre du risque de défaut de contrepartie se définit par :

fait référence au capital requis pour le risque de défaut de contrepartie de type 1 et

au capital requis pour le type 2.

Le type 1 comprend notamment les créances de réassurance et le cash en banque pour la MAF.

Risque de spread 49 686,8

Actif net initial 865 434,3

NAV après choc (brut) 815 747,5

Risque de change 50 862,8

Actif net initial 203 451,1

NAV après choc (brut) 152 588,4

Risque de marché 218 714,7

effets de diversification -65 218,50

Somme des composants de risque 283 933,17

Risque de taux d'intérêt 34 633,3

Risque actions 80 840,7

Risque immobilier 67 909,6

Risque de spread 49 686,8

Risque de change 50 862,8

Risque de concentration 0,0

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64

En type 2, on retrouve les créances auprès des assurés, c’est à dire les primes acquises non émises

(PANE) pour la garantie RCG. Les PANE en RC Décennale ne sont pas intégrées dans l’assiette de

calcul du risque de défaut de contrepartie. En effet, la couverture ne démarre qu’après la réception du

chantier. La prise en garantie est conditionnée à la déclaration des travaux par l’adhérent. Dans le cas

contraire il se voit appliquer une réduction proportionnelle, voir un refus de garantie. Par ailleurs, les

PSNEM calculées à 100% n’intègrent pas ces réductions possibles du fait de la non déclaration de tout

ou partie des travaux. Prendre en compte le risque de défaut de contrepartie sur ces sommes aboutirait

donc à un double comptage.

Pour les créances de type 1, le capital requis est fonction de la probabilité de défaut de la contrepartie,

de sa notation, de sa perte en cas de défaut (noté aussi LGD) et du nantissement s’il existe.

Pour le type 2, c’est une approche factorielle. En fonction de la durée de la créance on applique soit un

facteur de 15% soit un facteur de 90%.

Après calcul nous obtenons les résultats (en K€) suivants :

Tableau 14- SCR Risque de défaut de contrepartie

Les trois modules composant le BSCR sont définis. Il faut maintenant appliquer les corrélations entre

ses risques pour obtenir le montant du BSCR ;

Tableau 15- Capital requis de base

Ce qu’on constate au regard de ces résultats (en K€) c’est que le risque de souscription représente une

très forte part du BSCR. Le risque de défaut de contrepartie est moindre du fait du fort nantissement

des réassureurs (les engagements cédés sont nantis à 97%. Plus de détail sera donné en partie 3 dans la

description du profil de risque).

Il reste encore deux étapes avant d’aboutir au SCR final ; La première est le calcul du risque

opérationnel et la seconde le calcul de l’ajustement pour impôts différés.

2. Le risque opérationnel

La charge en capital au titre du risque opérationnel est déterminée comme suit :

( )

Risque de défaut de contrepartie 10 893,0

effets de diversification -480,25

Somme des risques 11 373,27

Risque de défaut de contrepartie (type 1) 2 377,4

Risque de défaut de contrepartie (type 2) 8 995,9

BSCR 754 348,4

effets de diversification -138 674,40

Somme des composants de risque 893 022,82

Risque de Marché 218 714,7

Risque de défaut de contrepartie 10 893,0

Risque de souscription Non-vie 663 415,1

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65

Avec ( )

La partie correspondant aux primes se définit par la formule suivante :

( )

Et la partie liée aux provisions par :

( )

Nous obtenons ainsi les résultats (en K€) suivants :

Tableau 16- SCR Risque opérationnel

3. L’ajustement pour impôts différés

L’ajustement pour impôts différés ( ) correspond à l’écart d’évaluation des impôts différés

résultant d’une perte instantanée à hauteur du BSCR auquel on ajoute le risque opérationnel.

Tableau 17- Perte instantanée (en K€)

Les impôts différés après choc valent :

IDchoc= 33% * (Fonds propres après choc – Fonds propres comptables)

Les fonds propres après choc correspondent à la différence entre les fonds propres économiques et le

SCR. Comme les fonds propres comptables sont supérieurs aux fonds propres après choc, les impôts

différés après choc sont négatifs.

Le tableau ci-après synthétise les résultats :

SCR Risque opérationnel 70 504,4

Composante Prime 6 583,1

Primes acquises brutes (Non-Vie) 219 435,6

Primes acquises brutes (Non-Vie - année précédente) 248 264,7

Composante provisionnement 70 504,4

Provisions techniques non-vie 2 350 145,6

Hypothèse retenue pour la perte instantanée 824 852,8

Net Impôts différés Passifs initiaux 227 831,7

Net Impôts différés Passifs après choc 0,0

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66

Tableau 18- Calcul de l'ajustement pour Impôt différés (en K€)

Par convention, le montant de l’ajustement est limité au montant de l’impôt différé calculé au bilan

donc on a :

K€

Tous les éléments sont réunis pour calculer le capital requis.

4. Capital requis global (SCR)

Le SCR s’obtient par application de la formule suivante :

La synthèse des résultats (en K€) figure dans le tableau ci-dessous :

Solvency Capital Requirement

BSCR 754 348

Ajustements (Impôts Différés) -227 832

Risque Opérationnel 70 504

SII: Total SCR ; SI: Marge de solvabilité requise 597 021

Surplus 165 751

Ratio de solvabilité 127,76%

Tableau 19- Synthèse du calcul du SCR

Le montant de fonds propres prudentiels étant évalué à 762 772,1 K€, nous aboutissons à un ratio de

couverture de 127,8%.

La seconde exigence réglementaire est le MCR ou capital minimum requis. Il correspond au seuil en

dessous duquel l’agrément est retiré.

C. Détermination du capital minimum requis (MCR)

Le calcul du MCR pour l’activité non-vie repose sur une combinaison linéaire des primes et des

provisions. La formule est encadrée d’un plancher et d’un plafond qui correspondent respectivement à

Fonds propres économiques (1) 762 772,10

SCR (2) 597 021,00

Fonds propres après choc (3) = (1)-(2) 165 751,10

Fonds propres comptables (4) 257 102,26

ID après choc = 33% * ((3)-(4)) 30 145,88 -

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25% et 45% du SCR. Un plancher absolu de 2,2 millions d’euros (seuil applicable à la non-vie) est

fixé en sus, il est noté AMCR dans les spécifications techniques de la formule standard pour

« Absolute Minimum Capital Requirement ».

La formule combinée est la suivante :

( ) ( ( ) )

Avec ∑ ( )

Où représente la meilleure estimation nette de réassurance pour la branche d’activité s,

représente les primes émises nettes de réassurance. Les facteurs sont fixés par les actes

délégués comme suit :

Branche d’activité

Incendie et autres dommages 9,4% 7,5%

Responsabilité Civile 10,3% 13,1%

Protection juridique 11,3% 6,6%

Tableau 20-paramètres du MCR

L’application de la formule nous donne les résultats (en K€) suivants :

Calcul du MCR MCRLinear-NL Plancher Plafond MCRCombined NMCRnl

Formule Standard 211 686 149 255 268 659 211 686 211 686

Tableau 21- Résultat MCR

Le passage à Solvabilité 2 va avoir un impact significatif en termes de taux de couverture comme

l’illustre le graphique ci-dessous.

déc.-06 déc.-07 déc.-08 déc.-09 déc.-10 déc.-11 déc.-12 déc.-13

0

1

2

3

4

5

6

7

Taux de couverture (par la marge constituée) Taux de couverture S2

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68

Graphique 52- Comparaison des taux de couverture S1 /S2

Le changement de régime prudentiel a pour effet de donner une image dégradée par rapport à la

référence qu’est Solvabilité 1. Les résultats Solvabilité 2 affichés sur le graphique correspondent aux

résultats des différentes études d’impacts réalisées depuis 2006.

Même si les deux référentiels ne sont pas comparables, la différence de niveau est marquante.

Nous avons, durant cette première partie, réalisé un état des lieux global concernant les activités de la

Mutuelle et ses méthodes de gestion. La seconde partie sera consacrée aux principes et objectifs de

l’ORSA. Dans un premier temps, nous présenterons la nouvelle réglementation qui sera applicable dès

le 01 janvier 2016. Nous nous concentrerons uniquement sur la partie ORSA. Pour ce faire, nous

décrirons la nouvelle réglementation en partant du niveau le plus haut, c’est-à-dire à partir de la

directive cadre de 2009. A la suite de quoi nous passerons aux actes délégués (niveau 2) et aux

orientations d’EIOPA (niveau 3). Dans un second temps nous ferons une analyse des objectifs

attendus de ce nouvel élément de la réforme prudentielle.

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69

PARTIE 2 : Principes et objectifs de l'ORSA :

vision macroéconomique des risques

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70

I. Les règles de l’évaluation interne des risques

et de la solvabilité

A. La Directive Solvabilité 2

La directive Solvabilité 2 définit dans l’article 45 l’évaluation interne des risques et de la solvabilité

(ORSA : Own Risk and Solvency Assessment). Cette évaluation porte sur trois éléments :

- le besoin global de solvabilité compte tenu du profil de risque spécifique, des limites

approuvées de tolérance au risque et de la stratégie commerciale de l’entreprise ;

- le respect permanent des exigences de capital prévues ;

- la mesure dans laquelle le profil de risque de l’entreprise s’écarte des hypothèses qui sous-

tendent le capital de solvabilité requis (SCR : Solvency Capital Requirement) calculé à l’aide

de la formule standard ou avec un modèle interne.

Cette évaluation interne des risques doit faire partie intégrante de la stratégie de l’entreprise ; elle doit

être un outil de décision stratégique. De plus elle doit être réalisée au moins une fois par an. En effet le

processus ORSA doit fournir une assurance raisonnable à l’équipe dirigeante (Conseil

d’administration et Directeur Général) que les objectifs seront atteints sachant le niveau maximum de

risque qu’elle accepte de prendre.

Le principe de proportionnalité est à prendre en compte dans le processus de gestion des risques. Le

paragraphe 2 de l’article 45 précise que l’entreprise concernée met en place des procédures qui sont

proportionnées à la nature, à l’ampleur et à la complexité des risques inhérents à son activité et qui lui

permettent d’identifier et d’évaluer de manière adéquate les risques auxquels elle est exposée à court et

long terme, ainsi que ceux auxquels elle est exposée, ou pourrait être exposée. L’entreprise démontre

la pertinence des méthodes qu’elle utilise pour cette évaluation. Chaque société doit donc définir et

mettre en place son propre modèle d’évaluation des risques. Cela rend très difficile sa mise en place

puisqu’un certain nombre de principes ne sont pas clairement définis.

Cependant l’ORSA, en tant qu’élément central du pilier 2 pourrait être un facteur clé dans la

détermination du capital supplémentaire (ou add-on) par les autorités de contrôle nationales.

En effet la directive précise à l’article 37 que les autorités de contrôle peuvent imposer une exigence

de capital supplémentaire dans trois types de cas ; celui qui nous intéresse ici est le cas où les autorités

de contrôle concluent que le profil de risque de l’entreprise d’assurance ou de réassurance s’écarte

significativement des hypothèses qui sous-tendent le capital de solvabilité requis, calculé à l’aide de la

formule standard. De plus, à l’article 102, la Directive précise que si le profil de risque d’une

entreprise d’assurance ou de réassurance s’écarte significativement des hypothèses qui sous-tendent le

capital de solvabilité requis notifié, cette entreprise recalcule sans délai son capital de solvabilité

requis et le notifie aux autorités de contrôle.

La déviation significative n’étant pas défini clairement, il appartient à chaque assureur ou réassureur

de définir à partir de quel moment il juge la déviation comme étant significative.

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L’ORSA doit au minimum couvrir le périmètre suivant (cf. article 44, §2, de la Directive

2009/138/EC) :

- Souscription et provisionnement,

- Gestion actifs-passifs,

- Investissements, en particulier les produits dérivés et engagements similaires,

- Risques de liquidité et de concentration,

- Risque opérationnel,

- La réassurance ainsi que les techniques d’atténuation du risque.

En pratique, ce sont les risques principaux qui sont visés conformément aux principes de

proportionnalité. Il s’agit donc des risques du pilier 1 au minimum. A cela, il faut ajouter tout risque

susceptible d’avoir des conséquences en termes de solvabilité, même s’il ne figure pas dans la formule

standard. Une liste exhaustive de ses risques ne peut être mentionnée à cette étape du projet mais nous

pouvons déjà en citer certains comme le risque lié à l’inflation construction ou bien le risque lié aux

dettes souveraines.

B. Le projet de mesures d’implémentation de niveau 2

L’ORSA ne fait pas partie du périmètre direct des mesures de niveau 214

(Actes Délégués) car ces

dernières ont pour objectif de compléter les principes de la Directive en mesures d’exécutions

opérationnelles des exigences. En effet comme le dit son nom, l’évaluation doit être interne et donc il

ne peut pas y avoir de mesures standards détaillant le processus ORSA. Cependant, certains articles du

projet de mesures d’implémentation y font référence ou y sont directement liés, notamment sur le

principe de proportionnalité, le système de gouvernance ou bien la détermination du Capital Add-on.

Le projet de mesures de niveau 2, définit à l’article 279, les seuils de matérialité à considérer dans le

cadre de la déviation significative du profil de risque par rapport aux hypothèses de la formule

standard. Toutefois ceux-ci restent assez généraux puisqu’ils sont donnés au niveau global. Il faudra

donc les décliner et les adapter dans le processus de suivi des risques afin de pouvoir anticiper le

franchissement de ces seuils.

C. Le projet d’orientations de niveau 3

Les orientations de niveau 3 donnent plus de précisions quant au contenu. Une première consultation a

eu lieu en 2011 sur le projet d’orientations de niveau 3 sur l’ORSA. EIOPA a rendu son rapport final

en juillet 2012. Ce dernier contient 21 orientations regroupées en 6 sections :

- Section I: Dispositions générales

14

Projet de mesures d’implémentation de niveau 2 de la Commission Européenne d’octobre 2014

Page 72: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

72

Cette section contient trois orientations ; la première est le principe de proportionnalité. EIOPA

rappelle que l’évaluation du besoin global de solvabilité ne nécessite pas le développement de modèles

complexes. Le principe de proportionnalité ne doit pas uniquement se refléter dans la complexité des

méthodes utilisées, mais aussi dans la fréquence de réalisation de l’ORSA et le niveau de granularité

choisi pour les analyses des processus.

La seconde orientation porte sur le rôle de l’organe d’administration, de gestion ou de contrôle (plus

connu sous le nom AMSB pour Administrative, Management and Supervisory Body). Le terme n’étant

pas encore transposé en droit français il est prématuré d’en donner une définition précise. Cependant

nous savons que l’AMSB fait référence au conseil d’administration et au directeur général dans notre

cas. Cette orientation précise que l’ORSA doit être approuvé par l’AMSB. L’ORSA doit être un outil

important pour bien comprendre les risques auxquels une société fait face.

La troisième orientation détaille le minimum requis en termes de documentation concernant l’ORSA.

EIOPA précise qu’il n’est pas nécessaire de dupliquer ou de créer de nouveaux rapports si

l’information figure déjà dans un autre document. Une référence au document est suffisante.

- Section II: Politiques de l’ORSA

Cette section précise le minimum requis en ce qui concerne les politiques de l’ORSA. C’est-à-dire une

description des processus et procédures permettant de conduire un ORSA, des éléments sur le lien

entre profil de risque, tolérance au risque et besoin global de solvabilité. De plus doivent figurer dans

la documentation des informations sur les stress tests, les analyses de sensibilité, la qualité des

données, la fréquence et le temps nécessaire à l’évaluation.

- Section III: Enregistrement de chaque ORSA

La troisième section donne les règles générales quant à l’enregistrement de chaque ORSA. Chaque

enregistrement doit contenir des éléments précis sur l’évaluation, les analyses d’écart, l’identification

des risques, l’allocation du capital et même des spécifications techniques sur les approches utilisées

lors de l’évaluation ORSA. Concernant le besoin global de solvabilité, il faudra donner un montant

correspondant à l’horizon un an ainsi que le montant correspondant au plan d’activités.

- Section IV: Rapport interne sur ORSA

Cette partie des recommandations précise qu’une fois le rapport ORSA validé par l’AMSB, les

conclusions et résultats doivent être communiqué en internes à toutes les personnes pour lesquelles ces

informations sont pertinentes.

- Section V: Caractéristiques spécifiques concernant l’exécution de l’ORSA

Cette partie contient huit orientations.

Pour l’évaluation du besoin global de solvabilité il est possible d’utiliser des méthodes d’évaluations

différentes de celles défini par Solvabilité 2. Si cette option est retenue, alors les entreprises

d’assurance devront expliquer en quoi ces choix assurent une meilleure vision du profil de risque. Une

estimation quantitative de l’impact doit être faite.

L’évaluation du besoin global de solvabilité doit être tant quantitative que qualitative. En fait la partie

qualitative fait référence à la description des risques identifiés. L’évaluation doit couvrir tous les

risques matériels mais aussi ceux qui ne sont pas quantifiables comme par exemple le risque de

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73

réputation. Les techniques d’atténuation des risques influençant le profil de risque, une analyse

d’efficacité de la réassurance et de toute autre technique d’atténuation doit être conduite.

EIOPA précise les attentes liées à l’évaluation du besoin global de solvabilité. Au minimum cette

évaluation doit refléter les risques découlant de tous les actifs et passifs incluant les éléments hors

bilan, les pratiques de gestion, les systèmes et contrôles et les techniques d’atténuation du risque. Une

évaluation de la qualité des processus et des données d’entrée, de l’adéquation au système de

gouvernance sont aussi attendue. Une connexion entre le plan d’activités et le besoin global de

solvabilité doit être établie. Toutes les actions de gestion qui pourraient être prises dans des

circonstances adverses doivent être prises en compte.

L’orientation suivante concerne la vision prospective. L’évaluation du besoin global de solvabilité doit

être prospective. L’horizon doit correspondre à celui du plan d’activités. Les projections d’exigences

en capital et de fonds propres doivent être incluses. C’est à chaque assureur de définir les méthodes,

paramètres et niveau de confiance pour la réalisation des projections.

L’orientation sur les exigences réglementaires de capital précise que l’entreprise doit s’assurer de la

conformité permanente des exigences réglementaires. Cette analyse doit au moins inclure les futurs

changements importants dans le profil de risque, la quantité et la qualité des fonds propres sur

l’ensemble de la période de son plan d’activités et la composition des fonds propres durant la période

couverte.

L’orientation sur les provisions techniques indique que chaque assureur doit s’assurer que la fonction

actuarielle contribue à garantir le respect permanent des exigences relatives au calcul des provisions

techniques et qu’elle identifie les risques liées à l’incertitude de ce calcul.

L’orientation suivante concerne les écarts par rapport aux hypothèses qui sous-tendent le calcul du

SCR. Chaque assureur doit évaluer si son profil de risque s’écarte des hypothèses de calcul du SCR et

si cet écart est significatif ou non. Dans le cas où la formule standard est utilisée, des informations sur

les hypothèses seront fournis. Il faudra évaluer les écarts relatifs aux hypothèses des modules, des

corrélations entre modules et sous modules. L’évaluation de ses écarts doit inclure une analyse du

profil de risque, une évaluation des raisons pour lesquelles la formule standard est appropriée, une

analyse de sensibilité de la formule standard due aux changements du profil de risque, une analyse de

sensibilité de la formule standard par rapport aux principaux paramètres y compris les paramètres

spécifiques à l’entreprise (USP), une explication sur la justesse des paramètres de la formule standard

ou des USP, une explication qui justifie pourquoi des simplifications ont été utilisées et une analyse

indiquant comment les résultats de la formule standard sont utilisés dans le processus de décision.

L’analyse d’écarts ne peut se résumer à une comparaison entre le besoin global de solvabilité et le

SCR. Ceci est compréhensible puisque les hypothèses, l’horizon de temps, le niveau de confiance et

les méthodes utilisées pour l’évaluation du besoin global de solvabilité peuvent différer.

L’avant dernière orientation de cette section concerne le lien avec le processus de gestion stratégique

et le cadre décisionnel. Les entreprises doivent tenir compte des résultats de l’ORSA au moins dans la

gestion de leur capital, leur plan d’activités et l’élaboration et la conception de leurs produits. L’ORSA

doit refléter la stratégie de l’entreprise.

La dernière orientation de cette section est relative à la fréquence de réalisation de l’ORSA. Celle-ci

doit au moins être annuelle. La date de référence doit être la même que celle du calcul du SCR. Tout

changement significatif du profil de risque doit conduire à une réévaluation de l’ORSA.

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74

- Section VI: Spécificités du groupe dans ORSA

Cette dernière section contient sept orientations à destination des groupes. La première définit le

périmètre à prendre en compte pour la réalisation de l’ORSA. La seconde concerne la communication

d’informations aux autorités de contrôle. Les orientations suivantes sont relatives à l’évaluation du

besoin global de solvabilité au niveau groupe, aux règles générales pour l’ORSA groupe, aux

exigences spécifiques pour un rapport ORSA unique, aux utilisateurs de modèles internes et enfin à

l’intégration des entreprises d’assurances ou de réassurances liées à des pays tiers.

D. Phase préparatoire pour ORSA : évaluation prospective des

risques ou FLAOR (Forward Looking Assesment of Own

Risks)

Depuis janvier 2014 une période transitoire a démarré et ce pour une durée de deux ans. Toutes les

autorités de contrôles nationales ayant décidées de se conformer aux orientations faites pas EIOPA

devront s’assurer que les entreprises d’assurance ou de réassurance se préparent à la mise en

application de Solvabilité 2. L’ORSA est l’un des trois éléments à mettre en place. La nouvelle

réforme n’étant pas stabilisée il est impossible de mettre en place un dispositif ORSA dans sa totalité.

C’est pourquoi EIOPA a allégé ces orientations et nommé le dispositif de transition FLAOR pour

Forward Looking Assessment of Own Risks, autrement dit l’évaluation prospective des risques

propres. Le nom de ce dispositif correspond tout simplement au premier processus de l’ORSA qui est

défini dans la Directive.

Le document contient 25 orientations à destination des autorités de contrôle nationales. A partir de

janvier 2014 les autorités de contrôles devront veiller à ce que les entreprises évaluent leur besoin

global de solvabilité (orientation 12) et que celle-ci soit prospective avec une vision à moyen ou à long

terme (orientation 13). Il est indispensable que les organes dirigeants (AMSB) jouent un rôle actif dans

cette évaluation (orientation 5). Pour tenir compte du principe de proportionnalité, l’entreprise doit

élaborer ses propres processus, de manière personnalisée, afin de bien intégrer sa structure (orientation

4).

L’évaluation du FLAOR doit être documentée (orientations 8 à 10) et envoyée aux autorités nationales

dans un délai de 2 semaines après validation des organes dirigeants.

Dès 2015 les autorités de contrôles devront s’assurer que les trois processus d’ORSA sont

implémentés par les sociétés d’assurances.

E. Retour de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution

(ACPR) sur l’ORSA pilote

Durant la phase préparatoire à l’entrée en application de Solvabilité 2, l’ACPR a décidé d’aller plus

loin que les recommandations d’EIOPA. En effet, elle demande aux sociétés de réaliser les trois

évaluations de l’ORSA dès 2014. Afin d’avoir une vision plus pratique sur l’ORSA, l’ACPR a lancé

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75

une opération d’ORSA pilote en 2013 auprès d’un petit panel d’organismes. Il y avait trois objectifs à

cet exercice:

- Acquérir de l’expérience

- Comprendre comment les assureurs appréhendent l’ORSA

- Préparer l’exercice ORSA 2014.

Le 21 mars 2014 l’ACPR a publié, sur son site dédié à Solvabilité 2, un document relatif aux

enseignements tirés lors de l’ORSA pilote.

L’ACPR justifie sa décision de demander un ORSA complet par le fait que la Directive Omnibus 2 a

été votée et que désormais la date d’entrée en application est connue. « Les caractéristiques techniques

du pilier 1 étant en grande partie connues du fait du vote d’Omnibus 2, rien n’empêche les organismes

de mener la deuxième et la troisième évaluation de l’ORSA. »15

L’ACPR précise dans son document que l’horizon de la seconde évaluation de l’ORSA doit couvrir le

01 janvier 2016, date d’entrée en application de Solvabilité 2. Pour les sociétés désirant utiliser les

dispositifs soumis à l’autorisation des superviseurs (par exemple les USP), l’ACPR demande aux

organismes de mener la deuxième évaluation avec et sans prise en compte du dispositif désiré.

Dans la dernière partie du document, l’ACPR donne neufs indications concernant l’exercice ORSA

2014.

Il est demandé aux organismes de bien identifier les trois processus ORSA dans le rapport.

Concernant le besoin global de solvabilité, il est possible d’inclure le SCR mais il est

nécessaire de compléter l’analyse car le besoin global de solvabilité ne peut pas se limiter au seul

SCR.

La troisième indication porte sur le respect permanent des exigences réglementaires ;

l’organisme doit mener son évaluation sur un horizon qui correspondra « idéalement » à celui de son

plan d’affaires. L’évaluation concerne autant le SCR que le MCR.

L’ACPR précise que même en régime de croisière il ne sera pas forcément nécessaire

d’examiner toutes les hypothèses du SCR tous les ans. Il est préférable de se concentrer sur les

hypothèses les plus importantes.

L’ACPR indique que la troisième évaluation de l’ORSA ne doit pas conduire à la critique de

la formule standard dans son ensemble mais à l’évaluation de l’adéquation entre formule standard et

profil de risque. Les organismes ayant un ratio de solvabilité confortable ne sont pas dispensés de

mener cette analyse.

Le rapport ORSA et les politiques écrites de l’ORSA doivent être deux documents distincts.

L’AMSB devra formuler annuellement les directives générales par rapport à l’ORSA.

L’appétence au risque doit décrire l’attitude de l’AMSB vis-à-vis du profil de risque.

La date de référence des évaluations ORSA et celle des autres éléments de reporting doivent

être idéalement les mêmes pour faciliter la lecture des rapports par l’ACPR durant la phase

préparatoire.

15

Extrait du document de l’ACPR du 21 mars 2014

Page 76: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

76

Pour les organismes externalisant les travaux d’ORSA, il leur est explicitement demandé de

réaliser un cahier des charges qui décrit les orientations données et la contribution de l’AMSB.

II. Les objectifs de l’ORSA

La grande nouveauté, par rapport aux règles de solvabilité actuelles, réside dans le système de

gouvernance et notamment dans l’évaluation interne des risques. Jusqu’à présent seul comptait le

respect des exigences quantitatives. La volonté des législateurs, avec cette nouvelle réforme, est de

pousser les assureurs à tenir compte des risques spécifiques, auxquels ils sont ou seront exposés, d’une

manière plus forte dans leurs décisions stratégiques, que les risques soient de natures quantitatives ou

qualitatives.

En effet, si on se réfère à l’article 44 de la Directive qui définit la gestion des risques, « les entreprises

d’assurance et de réassurance doivent mettre en place un système de gestion des risques efficace, qui

comprenne les stratégies, processus et procédures d’information nécessaires pour déceler, mesurer,

contrôler, gérer et déclarer, en permanence, les risques, aux niveaux individuel et agrégé, auxquels

elles sont ou pourraient être exposées ainsi que les interdépendances entre ces risques. Ce système de

gestion des risques est efficace, parfaitement intégré à la structure organisationnelle et aux procédures

de prise de décision de l’entreprise d’assurance ou de réassurance et dument pris en compte par les

personnes qui dirigent effectivement l’entreprise ou qui occupent d’autres fonctions clés».

Bien entendu la majorité des acteurs de l’assurance n’ont pas attendu la réforme pour bien gérer et

piloter leurs activités. L’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) lors d’une

conférence sur ORSA en avril 201116

a bien préciser qu’il ne fallait pas réinventer un système de

pilotage mais plutôt considérer les méthodes de gestion existantes et les améliorer ou les adapter afin

d’être conforme aux nouvelles exigences. L’ACPR a également précisé qu’il n’était pas nécessaire de

mettre en place un modèle interne pour répondre aux exigences de l’ORSA. De plus, ORSA ne servira

pas au calcul d’une exigence supplémentaire aux SCR et au MCR (Minimum Capital Requirement ou

capital minimum requis).

Cependant certains volets de l’ORSA seront complexes à mettre en place, à commencer par

l’adéquation du profil de risque à la formule standard. En effet, pour l’heure la formule standard n’est

pas figée puisqu’une nouvelle Directive (Omnibus 2) a été votée en 2014 afin d’amender la Directive

Solvabilité 2. Ceci implique que des modifications seront nécessaires dans le projet de mesures

d’exécutions de niveau 2 et donc les spécifications techniques. Dans le cadre de notre étude nous nous

baserons sur la dernière version des spécifications techniques connue ; c’est-à-dire celle publié le 30

avril 2014 par EIOPA.

La seconde grande difficulté du processus ORSA réside dans la vision prospective. En effet, chaque

assureur devra démontrer le respect permanent de sa solvabilité. Pour cela il sera nécessaire d’évaluer

le besoin global de solvabilité sur un horizon pluriannuel. Cela implique qu’il faudra réaliser des

projections du capital requis. L’horizon de projection devra correspondre à l’horizon de la

planification stratégique.

16

http://www.acpr.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/acp/Communication/20110427-Solva-II-pilier-

2.pdf

Page 77: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

77

PARTIE 3 : Respect permanent des

obligations réglementaires

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78

Le dernier processus définit par la Directive est le respect permanent des exigences de capital et des

exigences concernant les provisions techniques.

L’ACPR, dans son document « Enseignements sur l’ORSA pilote 17

», précise que cette évaluation

prospective doit être réalisée sur un horizon au moins égal à celui du plan d’activité.

L’objectif de cette évaluation est de vérifier le respect prospectif des exigences du pilier 1 compte tenu

du plan d’activité de l’organisme. La préoccupation est plus clairement prudentielle.

Concernant les provisions techniques, l’organisme doit notamment évaluer les risques potentiels

émanant des incertitudes liées au calcul.

Cette partie du rapport permet de s’assurer que les exigences réglementaires seront respectées en

permanence sur l’horizon déterminé. On entend par exigences réglementaires le SCR, le MCR et les

provisions techniques

I. Respect des exigences réglementaires

Afin d’éviter la multiplicité de scénarios, les scénarios de stress utilisés sont exactement les mêmes

que ceux présentés à la partie 1 au II.C.2. (Plus de détails seront donnés en partie 4 sur la méthode de

projection adoptée).

Tableau 22-Récapitulatif des hypothèses des scénarios

L’horizon de projection est de 5 ans. Ci-après les résultats de l’analyse :

17

http://acpr.banque-france.fr/solvabilite2/orsa.html

n°0

(base)2% trois premières

années,

2% trois premières

années,

2% trois premières

années,

2% trois premières années,

3% ensuite 3% ensuite 3% ensuite 3% ensuite

Constante Constante -5% années 1 et 2, -5% années 1 et 2 -5% années 1 et 2(en euros (en euros constants) +5% année 3 +5% année 3 +5% année 3

constants) +10% année 4 +10% année 4 +10% année 4

Constante ensuite Constante ensuite Constante ensuite

3% pendant 3 ans 3% pendant 3 ans

3,5% ensuite 3,5% ensuite

Stable par Stable par

rapport à 2012 rapport à 2012

n°3 n°4

Recherche du gain de sinistralité

Activité future

Inflation du

risque

Construction

3% par an 3% par an 3% par an

Sinistralité de

la nouvelle

production

Stable par rapport à 2012 Stable par rapport à 2012

Rendement

comptable des

actifs financiers

3% par an

Scénario n°1 n°2

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79

Graphique 53- Résultats du scénario de base

On observe sur le graphique que les fonds propres et le SCR augmentent de la même manière. Cela

implique que le ratio de couverture est relativement stable sur les 5 prochaines années.

Graphique 54- Résultats du scénario 1

Le scénario 1 consiste à réaliser un stress sur les rendements financiers. Au lieu des 3% du scénario

central, on fait l’hypothèse que les rendements seront de 2% les trois premières années. Ce scénario

n’impacte pas de manière significative le ratio de couverture.

0

200

400

600

800

1.000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Mill

iers

Scénario de base

MCR

SCR

FP

0

200

400

600

800

1.000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Mill

iers

Scénario 1

MCR

SCR

FP

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80

Graphique 55- Résultats du scénario 2

Le scénario 2 consiste à stresser l’hypothèse sur l’activité future en plus des rendements financiers.

On observe que pour 2014 et 2015 la distance entre le SCR et les fonds propres s’accroit. Cela est dû à

l’hypothèse d’activité négative pour les deux premières années de projection. Une baisse d’activité

entraine une diminution du risque de prime et donc du SCR. A contrario, à partir de l’année 2017

l’écart se réduit entre SCR et Fonds propres puisque l’hypothèse de projection en année 4 est que

l’activité sera de 10%. Cela induit une réduction du ratio de couverture mais la couverture du SCR est

toujours assurée.

Graphique 56- Résultats du scénario 3

Pour le scénario 3, un stress sur l’inflation est ajouté au stress sur l’activité et les rendements. A partir

de la quatrième année de projection l’inflation passe de 3% à 3,5%. La hausse de l’inflation conduit à

augmentation du niveau du SCR encore plus rapide et à une diminution des fonds propres puisque le

passif augmente. Le ratio de couverture se réduit encore mais ne franchit pas le seuil de 100%.

0

200

400

600

800

1.000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Mill

iers

Scénario 2

MCR

SCR

FP

0

200

400

600

800

1.000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Mill

iers

Scénario 3

MCR

SCR

FP

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81

Graphique 57- Résultats du scénario 4

Ce dernier scénario est un scénario de retour au niveau initial. L’objectif étant de trouver le gain de

sinistralité à atteindre pour revenir à la situation centrale (scénario de base). Un gain de sinistralité de

8 points nous ramènerait au scénario de base.

L’étude de ces différents scénarios nous permet de conclure que les exigences réglementaires du SCR

et du MCR seront bien durablement respectées.

II. Respect des exigences des provisions

techniques

Concernant le respect des exigences des provisions techniques, une analyse d’écart a été conduite.

Cette étude a consisté d’une part à comparer les estimations des BE d’une année sur l’autre, et d’autre

part à comparer l’évolution des BE avec l’évolution des provisions comptables. L’analyse a été

réalisée entre les calculs de BE pour la RCG, RCD et DO au 31/12/2012 et les calculs au 31/12/2013.

Les BE ont été analysés avant actualisation, hors frais de gestion, bruts de recours, bruts de

réassurance et comparés à l’évolution des provisions comptabilisées. Pour illustrer l’analyse voici les

résultats pour la partie PSNEM en RC Décennale :

RCD PSNEM

2012 2013 Variation (%)

Provisions comptables 1 007 010 295,28 1 024 946 382,63 1,78%

BE non escomptés 918 348 263,22 902 275 233,56 -1,75%

% Provisions comptables 91,20% 88,03% -3,16%

Méthode de calcul Verbeeck Nombre/CM

Graphique 58- Analyse d'écart PSNEM RCD

0

200

400

600

800

1.000

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Mill

iers

Scénario 4

MCR

SCR

FP

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82

Les PSNEM comptables sont chargées et net de recours. Le tableau ci-dessus montre une différence

d’évolution entre les BE et les provisions comptables. Un changement de méthode a été fait pour le

BE 2013 car l’ancienne méthode était trop volatile. Pour valider les résultats de la méthode

sélectionnée cette année (Nombre/ CM), un calcul de BE à 2012 a été effectué avec le modèle

nombre/CM. Les résultats sont les suivants :

RCD PSNEM Modèle Nombre/CM

2012 2013 Variation (%)

BE non escomptés 891 360 302,21 902 275 233,56 1,22% Graphique 59- Analyse des PSNEM avec la méthode 2013

L’évolution entre le BE recalculé de 2012 et celui de 2013 est cohérente avec celle des provisions

comptables. Cela nous permet de valider le BE sélectionné.

Si on regarde l’évolution PSAP+PSNEM on observe une stagnation sur les BE alors que la

progression est de 2% au niveau comptable. En effet la méthode de Verbeeck surestimait les PSNEM.

Si on reproduit le tableau mais cette fois avec les BE 2012 calculés avec les modèles 2013 voilà le

résultat :

RCD (modèle 2013)

2012 2013 Variation (%)

Provisions comptables 1 873 643 424,08 1 914 336 331,40 2,17%

BE non escomptés 1 475 760 489,21 1 503 509 229,89 1,88%

% Provisions comptables 78,76% 78,54% -0,29%

Graphique 60- Analyse d'écart RCD

On observe bien une évolution cohérente. La cohérence avec l’évolution des provisions comptables

complétées à la cohérence d’évolution entre les BE 2012 et 2013 à modèle équivalents nous permet de

conclure à la validation des BE calculés pour 2013.

Ce type d’analyse permet d’avoir un regard plus critique sur les méthodes utilisées. Les résultats de

l’étude ne conduisent pas à une remise en cause des calculs effectués.

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83

PARTIE 4 : Définition du Besoin Global de

Solvabilité (BGS)

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Maintenant que nous avons exposés les principes et objectifs de l’ORSA, nous allons commencer son

élaboration. Le premier processus de l’ORSA est le besoin global de solvabilité ou BGS. Ce dernier se

définit comme la vision à un horizon T du niveau de fonds propres nécessaire pour assurer la

solvabilité de la MAF. Pour cela il nous faut d’abord définir ce qu’est le profil de risque et ensuite

déterminer celui de la MAF.

I. Le profil de risque

A. Qu’est-ce qu’un profil de risque ?

Dans la directive Solvabilité II apparait plusieurs fois le terme « profil de risque » mais aucune

définition précise n’est donnée. Dans le projet de mesures de niveau 2 on trouve quelques éléments sur

le profil de risque à l’article 295 relatif aux informations à communiquer aux superviseurs (Cf. Annexe

1). Le profil de risque correspond à l’ensemble des risques auxquels est exposée l’entreprise, à la

quantification de ces risques et à l’ensemble des techniques d’atténuation de ces risques dans une

vision prospective. Pour être plus clair, le besoin global de solvabilité sera le reflet du profil de risque

d’une entité tout comme le SCR reflète le profil de risque standard quand il est calculé à l’aide de la

formule standard. Le profil de risque doit contenir au minimum les risques du pilier 1, plus les risques

spécifiques identifié par l’entreprise. C’est dans cette partie du processus ORSA que doit être discuté

et justifié toute différence entre la vision qu’à l’assureur de ses risques et la formule standard. Donc le

point de départ opérationnel de l’ORSA est la réalisation d’une cartographie des risques. Cette

cartographie a pour objectif de catégoriser les risques en fonction de leur nature. Il est possible de

s’appuyer sur les travaux du contrôle interne.

L’identification des risques se réalise par une approche mixte mêlant deux méthodologies : l’approche

bottom up, qui consiste en une remontée d’information et de reporting (permettant à l’AMSB de

décider) qui provient des métiers et l’approche top down qui correspond à la politique de gestion des

risques qui doit pouvoir se décliner opérationnellement, elle est définie par les organes dirigeants.

Cette identification des risques doit permettre de déterminer les facteurs qui peuvent avoir un impact

sur le niveau de solvabilité. La politique de gestion, selon les orientations d’EIOPA, doit au moins

déterminer les catégories de risques et les méthodes visant à mesurer les risques, décrire la manière

dont l’entreprise gère chaque type de risque et toute agrégation potentielle des risques, décrire le lien

entre l’évaluation du besoin global de solvabilité, les exigences réglementaires de capital et les limites

de tolérance au risque, préciser les limites de tolérance au risque au sein de toutes les catégories

pertinentes de risques conformément à l’appétence au risque de l’entreprise et décrire la fréquence et

le contenu des simulations de crises régulières, ainsi que les situations qui justifieraient des

simulations de crises ad hoc.

Une fois l’identification des risques terminée, il faudra les quantifier. Pour cela il sera nécessaire de

définir une métrique, celle-ci peut être différente de celle définit dans le pilier 1. La métrique

correspondra à une mesure de risque, un horizon temporel et un niveau de sécurité plus adapté à la

stratégie de l’entreprise.

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85

B. Le profil de risque de la MAF

Nous venons de préciser à quoi correspondait le profil de risque en théorie, nous allons maintenant

déterminer en pratique celui de la MAF. Nous devons donc identifier les catégories de risques

auxquelles est exposée la mutuelle.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, le profil de risque se compose au moins des risques

du pilier I. Dans notre cas il y aura le risque de souscription non vie, le risque de marché, le risque de

défaut de contrepartie et le risque opérationnel. Nous prendrons en compte également dans l’analyse le

risque sur les dettes souveraines. Concernant le risque de liquidité, il ne s’applique pas à la MAF

puisque qu’il n’y a pas de cas de sortie massive à un instant t. Même le règlement d’un très gros

sinistre ne nécessite pas de la liquidité des placements.

1. Risque de souscription non-vie

Le risque de souscription est défini comme étant le risque de perte ou de changement défavorable de la

valeur des engagements d’assurance, en raison d’hypothèses inadéquates en matière de tarification et

de provisionnement. Le risque de souscription comprend le risque de tarification, le risque de réserve

et le risque catastrophe.

a. Risque de tarification

Le risque de tarification correspond à une sous-évaluation du tarif.

La mutuelle a pour vocation d’assurer les responsabilités professionnelles.de ses adhérents. De ce fait,

la gamme de produit proposée est restreinte. Le principal contrat est le contrat de base qui couvre

l’essentiel de l’activité des adhérents. Il garantit les chantiers en France métropolitaine et D.O.M dont

le coût prévisionnel hors taxes est inférieur à 20 millions d’euros. Au-delà de ce montant, la garantie

peut être étendue après accord de la MAF. La mutuelle a un service dédié, « grands chantiers », qui

accompagne et conseille les adhérents sur les chantiers dont le coût prévisionnel hors taxes dépasse

20 millions d’euros. Une assistance technique ou juridique extérieure peut être sollicitée pour certains

dossiers. Cette structure prend également en charge les missions ou opérations nécessitant la mise en

place de conditions spécifiques d’assurance dans la mesure où les conditions du contrat de base ne

peuvent s’appliquer. Une analyse de l’environnement et du programme d’assurance des intervenants

est réalisée pour déterminer les protections en réassurance à mettre en œuvre le cas échéant.

Ce type de dossiers fait l’objet de travaux ou d’informations régulières suivis par la commission des

contrats.

La MAF distribue, en plus du contrat de base, des contrats dommage ouvrage. Les critères de

souscription sont stricts ; l’architecte du projet doit être assuré à la MAF et avoir une mission

complète. Le montant des travaux est plafonné à 20 millions d’euros.

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86

La cotisation du contrat de base se compose d’une part annuelle fixe (en pourcentage) et d’une part

variable qui dépend de l’activité professionnelle. Le règlement des cotisations se fait en deux temps.

Au 1er janvier de l’année N, les adhérents doivent une prime provisionnelle représentant 80% de la

prime émise au titre de la dernière déclaration d’activités professionnelles, avec un minimum de

240 euros TAC18

. Au 31 mars N+1, un ajustement de la cotisation est effectué sur la base de la

déclaration d’activités professionnelles de l’année N.

Une surveillance régulière est assurée sur le portefeuille. Dans le cas où un adhérent présente des

mauvais résultats de manière récurrente, une majoration ou une résiliation peut lui être appliquée sur

proposition de la commission des sinistres et après approbation du conseil d’administration.

b. Risque de réserve

Le risque de réserve correspond à une sous-estimation des provisions ou à une dérive des cadences de

règlements.

Le risque de réserve se définit comme le risque d’insuffisance des provisions qui peut provenir soit de

la déviation du coût attendu des sinistres, soit de la déviation de la cadence de règlement, ou encore de

la déviation de la fréquence attendue des sinistres.

Un service dédié pilote les dossiers « sensibles » soit par leur coût potentiel soit par la nature des

réclamations. Il suit également les dossiers en cassation, le passé connu & inconnu - sinistres dont la

date d’ouverture de chantier est antérieure à 1983 -, exerce la surveillance du portefeuille et prépare les

commissions sinistres.

Depuis plus de dix ans, tous les dossiers évalués à un montant supérieur à 152 500 euros ou portant sur

une réclamation supérieure à ce montant sont gérés selon la technique du pilotage afin d’assurer la

maîtrise financière des sinistres. La maîtrise du coût des sinistres passe par l’intervention d’experts et

d’avocats spécialisés, ainsi que par la commande d’études spécifiques auprès de bureaux d’études

techniques. La gestion des sinistres est assistée par des pilotes/experts ne traitant que ce type de

dossiers sensibles.

L’objectif de la technique du pilotage est de sécuriser les dossiers considérés comme sensibles soit en

raison de leur évaluation, soit en raison de la nature du sinistre.

Les règles de pilotage ont légèrement évolué en décembre 2013. Le rédacteur doit établir une note de

pilotage à partir des modèles mis à sa disposition dans tous les cas suivants :

- lorsque les dossiers ouverts en décennale sont évalués à plus de 300 000 € ;

- lorsque les dossiers ouverts en hors décennale sont évalués à plus de 200 000 € ;

- lorsque les dossiers concernent un litige financier de nature hors décennale avec le Maître

d'Ouvrage ou avec les entreprises et portent sur une réclamation supérieure à 200 000 € ;

18

Taxe d’assurance comprise

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87

- tous les dossiers, quel que soit le montant de l’évaluation ou de la réclamation, qui font suite

à : un effondrement, un incendie, un accident corporel, un problème d’urbanisme, un arrêt ou un

abandon de chantier de plus de 3 mois ;

- tous les dossiers, quel que soit le montant de l’évaluation ou de la réclamation, pour lesquels

sont soulevés des réserves sur les garanties accordées ou notifié un refus de garantie à l’adhérent pour

exercice anormal de la profession ou absence d’aléa.

La Commission des sinistres assure la surveillance du portefeuille à travers les dossiers qui lui sont

soumis afin de pouvoir identifier précisément les adhérents dont le comportement peut être

préjudiciable à une bonne défense des dossiers. Pour faciliter ce suivi, des critères d’identification ont

été définis :

- si l’adhérent n’apporte pas son concours à la résolution du litige, soit en ne fournissant pas de

pièces contractuelles à nos intervenants, soit en ne renvoyant pas la déclaration de sinistre et le contrat

à la MAF ou encore, en étant absent lors des réunions d’expertise.

- si une réduction de l’aléa est observée ; par exemple en cas de non-respect du permis de

construire (voire d’une construction sans permis) ou dans le cas d’un dépassement important du

budget initial.

Cela permet de sortir un listing de ces dossiers et de prendre les mesures qui s’imposent afin d’aboutir

à une issue favorable (conseils à l’adhérent, étude du cas par les administrateurs en commission des

sinistres etc.…).

c. Risque catastrophe

Le risque catastrophe est défini comme le risque de perte ou de changement défavorable de la valeur

des engagements d’assurance, résultant de l’incertitude importante, liée aux événements extrêmes ou

exceptionnels, qui pèse sur les hypothèses retenues en matière de prix et de provisionnement.

La MAF pourrait être exposée à ce type de risque lorsque le concepteur est responsable de mauvaises

pratiques professionnelles. Il s’agit alors d’un risque catastrophe d’origine humaine en responsabilité

civile. Cependant, la MAF n’a jamais connu de risque de ce type. Pour illustrer ce type de catastrophe,

il est possible de faire référence à l’effondrement du terminal 2E de l’aéroport de Roissy en mai 2004.

Le coût de la reconstruction s’est élevé à environ 130 millions d’euros. La MAF ne faisait pas partie

des assureurs du projet. Après prise en compte de la réassurance le coût du sinistre à la charge des

seuls assureurs est inférieur à 10 millions d’euros. En résumé, si la MAF avait été sur le projet le coût

de cette catastrophe aurait été inférieur à 10 millions d’euros.

2. Risque de marché

Le risque de marché se définit comme le risque de perte, ou de changement défavorable de la situation

financière, résultant, directement ou indirectement, de fluctuations affectant le niveau et la volatilité de

la valeur de marché des actifs, des passifs et des instruments financiers.

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88

L’exposition d’un portefeuille au risque de marché dépend essentiellement de sa structure. Dans notre

cas, comme cela a été présenté dans la partie I.2.2.2, le portefeuille se compose à 80% de produits de

taux à court et moyen terme et de trésorerie. La MAF n’investit pas sur des produits complexes.

On peut donc considérer que la détention d’actifs est standard. Pour étayer plus fortement cette

hypothèse nous présentons ci-dessous les analyses réalisées par la FFSA sur le marché français à fin

2013. La figure 6 ci-dessous représentent la répartition des placements des assureurs du marché. On

constate que les assureurs détiennent en moyenne 18% d’actions, 75% de produits de taux et de

trésorerie (32% d’obligations d’Etats ,37% d’obligations d’entreprises et 6% de monétaires), la part

d’immobilier est de 3%.

Figure 6- Répartition des placements des assureurs français à fin 2013 (Source: FFSA)

Les risques auxquelles la MAF est exposée sont le risque immobilier, le risque de taux et le risque de

spread pour les obligations, le risque actions et le risque émetteur pour les titres. Sans oublier le risque

de change. A la MAF, la politique d’investissement est très diversifiée, avec des règles par émetteur

très forte. Le risque de concentration est donc nul.

Pour faire face à ces risques la MAF a mis en place différents dispositifs.

La commission financière et immobilière est composée de l’ensemble des administrateurs, du directeur

général, du directeur financier et de la responsable de la gestion d’actifs. Elle se réunit neuf à dix fois

par an. La politique d’allocation prévisionnelle lui est présentée en début d’année et lors de ses

séances, la commission examine les mouvements du mois, les résultats qui en découlent, la

physionomie et la répartition des placements ainsi que les plus ou moins-values latentes résultant de

l’évolution des marchés et des placements réalisés.

Dans le cadre des orientations financières validées par le conseil d’administration, la gestion financière

est assurée par le comité de gestion qui se compose du directeur général, du directeur financier et de la

responsable de la gestion d’actifs. Ce dernier se réunit une fois par semaine afin d’analyser les

résultats de la gestion de la semaine écoulée et de fixer les orientations pour la semaine à venir.

Concernant l’évaluation de la qualité des actifs, le portefeuille obligataire est analysé par échéance, par

notation et par type d’émetteurs. Les actions et OPCVM sont analysés chaque semaine par rapport à

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leur valeur boursière et à l’état des marchés financiers. Les placements immobiliers font l’objet d’une

expertise quinquennale et d’une révision annuelle.

L’adossement actif-passif et la liquidité des actifs sont suivis en permanence par des outils adaptés.

Nous reprenons le graphique présenté en partie pour illustrer ce propos.

Graphique 61- Historique de l'adossement actif-passif (M€)

L’ensemble des placements fait l’objet d’un compte-rendu hebdomadaire au comité de gestion et d’un

tableau de bord mensuel afin de permettre à la commission financière et immobilière de connaître les

résultats obtenus et l’évolution des placements que ce soit en valeur comptable ou en valeur de

marché.

3. Risque de défaut de contrepartie

Le risque de défaut de contrepartie correspond au risque de perte, ou de changement défavorable de la

situation financière, résultant de fluctuations affectant la qualité de crédit d’émetteurs de valeurs

mobilières, de contreparties ou de tout débiteur, auquel les entreprises d’assurance et de réassurance

sont exposées sous forme de risque de contrepartie, de risque lié à la marge ou de concentration du

risque de marché au cours des douze mois à venir.

Le risque de contrepartie comprend le risque de défaut des réassureurs.

L’ensemble des contrats délivrés par la MAF fait l’objet d’une protection en réassurance qui combine

une cession en quote-part et une cession en excédent de sinistre. La politique de réassurance est

présentée au conseil d’administration qui l’approuve.

Du fait de la durée des engagements et du long délai qui sépare la déclaration des sinistres de leur

évaluation et du règlement définitif, le département réassurance, qui est directement rattaché au

Directeur général, recherche des réassureurs aussi solides que possible financièrement.

D’autres critères entrent en jeu dans le choix des réassureurs ; ils doivent avoir une bonne

compréhension des particularités de l’assurance construction en France et ils doivent vouloir établir

une relation de long terme avec la MAF. D’ailleurs plusieurs réassureurs sont présents sur le

programme de cessions depuis plus de 25 ans.

Les notations financières ne sont pas un critère suffisant au regard des modifications brutales de ces

dernières années. Cela étant les nouveaux réassureurs entrant dans le programme de cession doivent

avoir une note Standards & Poor’s au moins égale à BBB et/ou présenter de sérieuses garanties.

0

1000

2000

3000

janv.-09 janv.-10 janv.-11 janv.-12 janv.-13

Actifs

Passifs

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90

A la MAF, tous les traités comportent une clause de nantissement des engagements. Des comptes

prévisionnels sont établis au 30 septembre de chaque année. Un nantissement anticipé peut être

demandé aux réassureurs et un ajustement, positif ou négatif, est effectué à la clôture annuelle.

Concernant le suivi du risque de contrepartie, les banques envoient au moins trimestriellement un

relevé de situation des comptes nantis. Si le relevé montrait un déficit significatif, une demande

d’ajustement complémentaire serait alors demandée aux réassureurs concernés. La clause d’ajustement

à tout moment couplée à la note au moins égale à BBB pour le réassureur nous permet d’assurer une

bonne qualité des nantissements.

Le tableau ci-après représente les engagements des réassureurs ainsi que leurs couvertures.

Exercices déc-08 déc-09 déc-10 déc-11 déc-12 déc-13

Engagements cédés 572,5 586,3 591,6 613,9 627 627,2

Engagements représentés 563,3 565,7 570,6 591,4 609,9 608,1

% Engagements cédés 98,4% 96,5% 96,5% 96,3% 97,3% 97,0%

Tableau 23-Représentation des engagements cédés

4. Risque opérationnel

Le risque opérationnel correspond au risque de perte résultant de procédures internes, de membres du

personnel ou de systèmes inadéquats ou défaillants, ou d’événements extérieurs.

La mise en place du contrôle interne depuis 2007 a permis d’identifier et de formaliser les procédures

de contrôle nécessaire à la bonne application et à l’efficacité des opérations menées par l’ensemble des

collaborateurs.

Le contrôle interne est un ensemble de règles de sécurité du fonctionnement des services, associées à

des procédures de contrôle de leur application et de leur efficacité. Elles sont fixées par le directeur

général sous le contrôle du conseil d’administration.

Le dispositif de contrôle interne doit permettre à l’entreprise de s’assurer de la bonne conduite de ses

opérations et en particulier :

- la qualité de l’information comptable et financière ;

- l’application de la stratégie générale fixée par le conseil d’administration et la réalisation

des opérations qu’il a décidées ;

- la surveillance et l’évaluation des risques ;

- la conformité aux dispositions légales, réglementaires, contractuelles et aux normes

professionnelles ou déontologiques.

La mise en œuvre du contrôle interne nécessite la participation active des responsables de processus

dès la conception du dispositif. Cette étape permet d’éduquer et de sensibiliser les collaborateurs à la

gestion des risques opérationnels.

La méthodologie adoptée à la MAF se décline en 2 étapes :

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91

La première est consacrée à la description du dispositif de contrôle interne. Pour cela la cartographie

des risques et des éléments de maîtrise associés est dressée. Les risques et les dispositifs de contrôle

sont évalués sur cette base. Cela permet d’identifier les éventuels points de faiblesse résiduels. Pour

assurer le suivi et l’amélioration de la maîtrise des risques des outils et procédures sont élaborés.

La seconde étape est consacrée à la vie du contrôle interne. Les actions à mener sont récurrentes et

constituent véritablement le processus de contrôle interne. Ces actions consistent à surveiller la qualité

des éléments de maîtrise, à identifier les incidents survenus, à élaborer puis mettre en œuvre des plans

d’actions pour répondre aux points de faiblesse détectés, à actualiser la cartographie des risques et des

dispositifs de contrôle selon les évolutions internes et externes à l’entreprise.

À fin 2013, 80% des effectifs de la MAF ont été formés au contrôle interne et 10% initiés à leur

arrivée lors du parcours découverte.

Figure 7- Les différentes étapes du contrôle interne

En complément de ce dispositif une réflexion sur l’identification des risques majeurs est en cours. Une

fois ceux-ci définis, il faudra les évaluer et développer des plans d’actions pour gérer ses risques.

5. Cartographie du profil de risque

Le profil de risque a été établi donc il est possible d’avoir la cartographie des risques de la MAF.

Page 92: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

92

Dans le cadre de ce mémoire, les risques non présents dans le pilier 1 tel que le risque inflation ou le

risque de réputation n’ont pas été pris en compte. Concernant le risque inflation, il a été identifié mais

il s’agit d’un risque complexe à mesurer tant sur la définition du choc à appliquer que dans son

intégration dans la structure de la formule standard c’est pourquoi il mérite plus de réflexion. Il est

cependant indirectement pris en compte dans les projections réalisées, puisque sur l’un des scénarios

de stress on intègre un choc sur le taux d’inflation futur.

La cartographie de la MAF est illustrée ci-dessous.

Figure 8- Cartographie des risques

MAF

Risque opérationnel

Risque de souscription

non-vie

Risque de prime

Risque de réserve

Risque catastrophe

Risque de défaut de

contrepartie

Créances Réassureur

Risque de marché

Risque de taux

Risque de concentration

Risque Action

Risque immobilier

Risque de spread

Risque de change

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93

II. Appétence et tolérance

Une fois les risques identifiés et quantifiés, les organes dirigeant devront définir la stratégie de

l’entreprise par rapport au profil de risque. Concrètement, l’entreprise va définir son niveau

d’appétence au risque.

L’appétence au risque correspond au niveau de risque que l’assurance est prête à prendre pour exercer

son activité. Celui-ci sera défini au niveau global, puis décliné par catégorie de risques. Cette étape va

permettre la détermination de la tolérance au risque, c'est-à-dire le seuil maximum de risque que

l’entreprise peut tolérer. Cette étape permettra aux organes dirigeants de prioriser certains risques par

rapport à d’autres, en fonction de leur impact sur le niveau de solvabilité.

Comme pour le profil de risque, des métriques devront être définies afin de mesurer l’appétence au

risque.

A. A quoi correspondent l’appétence et la tolérance ?

La définition de l’appétence est l’élément de base de l’ORSA dans le sens où c’est la référence qui

sera mise en face de l’évaluation des risques identifiés. Le cadre de l’appétence établit les risques que

l’entreprise souhaite prendre, éviter, garder ou céder étant donné sa stratégie et ses objectifs.

L’EIOPA dans le texte explicatif de ses recommandations sur ORSA précise que « l’appétence au

risque traite de l’attitude de l’organe d’administration, de gestion ou de contrôle envers les principales

catégories de risques. Elle doit être claire et suffisamment détaillée pour exprimer et refléter les

objectifs stratégiques de l’organe d’administration, de gestion ou de contrôle.

Elle peut inclure une évaluation quantitative en termes de risque ou de capital. L’organe

d’administration, de gestion ou de contrôle donne les directives appropriées en matière de définition

de l’appétence au risque ».

La définition de l’appétence se divise en trois parties :

1/ Préférence de risque : Formalisation de l’AMSB vis-à-vis

des facteurs de risque. A ce stade l’AMSB doit définir de manière globale la limite de risque qu’il est

prêt à assumer.

2/ Tolérance au risque : Déclinaisons de l’appétence au risque

par rapport au profil de risque. Ici, il s’agira d’allouer l’appétence à chacun des risques du profil de

risque.

3/ Limites de risques : Contraintes quantitatives servant à

contenir les risques spécifiques au niveau opérationnel.

Ce processus de définition de l’appétence et des tolérances est résumé dans la figure ci-dessous :

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94

Figure 9- Dispositif d’appétence19

L’animation du dispositif d’appétence au risque est à la charge de la fonction de gestion des risques.

La difficulté du dispositif réside dans la déclinaison en tolérances aux risques. En effet, il est

nécessaire de s’assurer que les tolérances et limites de risques sont en accord avec le plan stratégique

de la société.

B. Appétence et tolérance de la MAF

1. Définition de l’appétence

Concernant la stratégie, l’objectif de la MAF est de maintenir sa position actuelle sur le marché des

concepteurs. Cette position est la condition d’une bonne mutualisation du risque, elle-même nécessaire

à la stabilité du tarif. Celui-ci est constant depuis 2005. Le périmètre d’activités de la MAF nécessite

des engagements techniques importants et lourds et donc une forte mobilisation de fonds propres.

C’est pourquoi l’objectif principal est la pérennité de la société. Puisque les engagements sont de long

terme, le niveau des taux a un impact significatif sur le ratio de solvabilité. La métrique définie par les

instances dirigeantes pour assurer l’objectif de pérennité est un ratio de couverture cible de 150% du

SCR dans l’hypothèse de la courbe des taux 2005.

19

Source : Herve Odjo, avril 2012, l’appétence au risque

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95

Ce niveau cible est encadré par la courbe de taux 2007, qui est supérieure à celle de 2005 et par la

courbe des taux 2012, dégradée de 20 points de base, qui lui est inférieure et qui constitue jusqu’à

maintenant le scénario pessimiste.

Comme la cible est définie par rapport au SCR, l’horizon de temps est d’un an et le niveau de

confiance de 99,5%.

Les courbes de taux sont représentées ci-dessous ;

Graphique 62- Courbes de taux de référence

Les ratios de couverture obtenus sont les suivants :

-1,00%

0,00%

1,00%

2,00%

3,00%

4,00%

5,00%

6,00%

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35

Scénario Zéro 31/12/2012 (-20bps) Scénario Zéro 31/12/2005

Scénario Zéro 31/12/2007 Scénario Zéro 31/12/2013

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96

Graphique 63- Évaluation du SCR à partir des courbes de taux de référence

Le graphique ci-dessus reflète bien l’impact du niveau de la courbe des taux sur le ratio de couverture.

Le même graphique est reproduit mais cette fois à partir du besoin global de solvabilité (Le BGS sera

défini quantitativement dans la partie C).

Graphique 64- Évaluation du BGS à partir des courbes de taux de référence

111,62%

127,83%

173,76%

216,05%

0,00%

50,00%

100,00%

150,00%

200,00%

250,00%

Ratios de couvertures

Courbe 2012 (-20bps) Courbe 2013 Courbe 2005 Courbe 2007

167,29% 191,80%

266,91%

339,57%

0,00%

50,00%

100,00%

150,00%

200,00%

250,00%

300,00%

350,00%

400,00%

Ratios de couvertures

Courbe 2012 (-20bps) Courbe 2013 Courbe 2005 Courbe 2007

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97

2. Déclinaison de l’appétence en tolérances

Pour décliner l’appétence en tolérances il est nécessaire de sélectionner la méthode qui sera utilisée.

Le choix de la méthode est généralement porté par la stratégie de l’entreprise. Dans certaines des

méthodes existantes, il est question d’optimisation de l’allocation du capital afin d’assurer un objectif

de rendement, de résultats ou autre. Dans notre cas, l’optimisation n’a pas de sens puisque la mutuelle

ne gère pas ses risques de cette manière. L’objectif premier de la mutuelle, comme nous l’avons dit

précédemment, est la pérennité. Ceci pour permettre aux architectes d’exercer leur métier.

C’est pourquoi la méthode d’allocation proportionnelle a été choisie. C’est une méthode simple qui

permet d’allouer le capital à chaque module de risque proportionnellement à leur contribution. Pour

obtenir cette allocation la première étape est donc de définir les contributions de chacun des modules.

Afin de prendre en compte l’effet de diversification, nous avons calculé les contributions après

diversification (Cf. tableau 23). L'appétence étant fixé par rapport au SCR calculé avec la courbe des

taux 2005, ce sont donc les contributions par rapport à ce SCR qui seront calculées.

Les risques considérés sont le risque de souscription, le risque de défaut de contrepartie, le risque de

marché et le risque opérationnel. La question s’est posée à savoir si le risque opérationnel devait ou

non être intégré à cette étape. La question est directement liée à la réflexion en cours à la MAF sur les

risques majeurs ; en effet l’objectif de la réflexion est de déterminer un seuil de tolérance pour les

risques majeurs identifiés. Mais comme pour le moment nous ne disposons pas de plus d’éléments, il

paraît plus pertinent d’intégrer le risque opérationnel tel que défini dans le calcul du SCR pour la

déclinaison.

SCR courbe des taux 2005 Contribution après diversification

Risque Opérationnel 8,37%

Risque de souscription 66,47%

Risque de défaut de contrepartie 1,50%

Risque de marché 23,67%

Tableau 24- Contribution des risques du SCR

Le niveau de couverture cible est de 150%. Le montant de fonds propres disponible correspond au

montant de fonds propres calculé avec la courbe des taux 2005, puisqu’il s’agit de la référence pour

l’appétence. Les contributions nous permettent donc d’allouer des fonds propres à chacun des modules

de risque.

Ensuite nous calculons le ratio charge de capital / fonds propres disponible. Celui-ci doit être supérieur

à 100% pour chaque module. Le tableau de résultat ci-après montre les résultats de l’allocation.

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98

Données 2013 Charge en capital (après diversification) Fonds propres disponible Position actuelle

Risque opérationnel 70 504,37 72 668,23 103%

Risque de souscription 766 434,52 577 184,31 103%

Risque de défaut de contrepartie 12 584,54 12 984,67 103%

Risque de marché 252 678,14 205 561,48 111%

SCR 597 021,00 868 399,00 145%

Risque opérationnel 12 608,97 17 124,52 136%

Risque de souscription 354 507,67 478 236,46 135%

Risque de défaut de contrepartie 7 142,73 12 346,40 173%

Risque de marché 251 198,74 360 691,64 144%

BGS 397 626,40 868 399,00 218%

Tableau 25- Allocation des fonds propres au 31/12/2013

L’allocation sert à suivre à la fois le SCR réglementaire et le besoin global de solvabilité c’est

pourquoi les deux allocations sont présentées. Ceci s’explique simplement par le fait que l’appétence

est fixée par rapport au SCR et que la gestion des risques est basée sur le profil de risque propre.

Au regard de ces résultats, on peut conclure qu’aucune action n’est à envisager puisque tous les

risques sont couvert par un niveau de fonds propres suffisant. On observe un écart de couverture par

module entre l’allocation du SCR et celle du BGS. Cela est normal puisque l’évaluation du profil de

risque nous a conduits à une modification de la répartition des risques. En effet dans le cadre du SCR,

le risque de souscription représente près de 75% du BSCR alors que dans le cadre du BGS il

représente 57% du BSCR.

Les contributions dans le cadre du BGS sont les suivantes :

BGS courbe des taux 2005 Contribution avant diversification

Risque Opérationnel 1,97%

Risque de souscription 55,07%

Risque de défaut de contrepartie 1,42%

Risque de marché 41,54%

Tableau 26- Contribution des risques du BGS

L’intérêt de l’allocation est aussi de s’assurer qu’à N+1 les enveloppes des risques seront toujours en

adéquation avec l’évaluation de ces derniers. Si cela n’était pas le cas, c’est à ce moment-là qu’il

faudrait définir des actions de gestion permettant de revenir à une situation plus conforme.

Le tableau ci-après montre ce que donne l’allocation à N+1. L’évaluation à N+1 du SCR et du BGS

sera présentée dans la partie suivante.

Données à N+1 Charge en capital (après diversification) Fonds propres disponible Position à t+1

Risque opérationnel 72 100,36 75 240,03 104%

Risque de souscription 581 251,79 601 073,40 103%

Risque de défaut de contrepartie 12 213,28 13 522,09 111%

Risque de marché 191 627,06 214 069,49 112%

SCR 618 985,71 903 905,01 146%

Risque opérationnel 12 894,40 17 717,22 137%

Risque de souscription 379 783,55 497 850,31 131%

Risque de défaut de contrepartie 7 651,99 12 852,79 168%

Risque de marché 269 108,84 375 484,70 140%

BGS 412 842,31 903 905,01 219%

Tableau 27-Allocation des fonds propres à N+1

L’analyse des résultats indique une amélioration globale de la couverture des différents budgets de

risque.

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99

Pour compléter le processus de suivi, il faudra définir des limites de troisième niveau. On entend par là

la définition d’indicateurs clés au sein de chaque risque afin de limiter les volumes d’exposition. Ces

indicateurs permettront le suivi régulier de l’évolution des risques. Un indicateur clé pour le risque de

prime et réserve pourrait par exemple être le ratio S/P.

C. Evaluation des risques de la MAF

Le profil de risque de la MAF sera évalué au 31/12/2013.

1. Les données

Avant d’analyser chaque risque nous allons d’abord faire un point sur la qualité des données.

Concernant la qualité des données, la directive Solvabilité 2 définit les critères d’exigences suivants:

- L’exactitude :

Les données sont considérées exactes si elles sont dépourvues d’erreurs significatives, si les données

de périodicité différente utilisées pour une même estimation sont cohérentes et si les données sont

enregistrées d’une manière périodique et consistante à travers le temps.

- L’exhaustivité

Les données sont considérées exhaustives si les données contiennent suffisamment d’informations

historiques pour évaluer les caractéristiques des risques sous-jacents, tels que l’identification d’une

tendance dans le risque, si les données sont disponibles pour chaque groupe de risque homogène

utilisé dans le calcul des provisions techniques. Aucune exclusion de ces informations ne doit se faire

sans justification.

- La pertinence

Les données sont considérées pertinentes si les données sont cohérentes avec les objectifs poursuivis

lors de leur utilisation, si la quantité et la nature de données garantit que l’estimation des provisions

techniques n’inclut pas d’erreur matérielle. L’erreur considérée ici correspond à une erreur qui pourrait

influencer le processus de décision ou le jugement des utilisateurs (y compris l’autorité de contrôle)

lors de l’analyse des résultats. Pour être pertinentes les données doivent être cohérentes avec les

hypothèses des méthodes statistiques et actuarielles qui leurs sont appliqués dans le calcul des

provisions techniques, les données doivent refléter de manière appropriée les risques auxquels est

exposé l’assureur. Les données doivent être collectées, traitées et utilisées de manière transparente et

structurée. Cette procédure doit se baser sur des spécifications concernant au moins les éléments

suivants :

La définition et l’évaluation de la qualité des données, en incluant des

standards qualitatifs et quantitatifs pour les différents jeux de données.

L'utilisation et les hypothèses faites lors de la collecte, le traitement et

l’utilisation des données.

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100

Le processus pour effectuer les mises à jour des données, y compris la

fréquence de mises à jour régulières et les circonstances qui déclenchent des

mises à jour supplémentaires.

La MAF a un historique de données depuis 1983, soit plus de 30 ans d’informations. Les méthodes de

gestions n’ont pas connu de changements et le portefeuille est stable et homogène. Les données sont

de bonnes qualités au sens de la Directive car elles sont pertinentes, exhaustives et exactes. La

pertinence se justifie par le fait que les données utilisées sont celles utilisées pour le calcul des

provisions techniques comptables. L’exhaustivité et l’exactitude se justifient par la réconciliation des

données avec les chiffres comptables.

En effet une procédure formalisée de validation des données utilisées pour le calcul des provisions

prudentielles a été réalisée. Les données concernées sont les règlements, les provisions dossier/dossier,

les recours encaissés et les prévisions de recours pour les garanties RC Générale, RC Décennale et

Dommage Ouvrage. Cette procédure a permis de construire un historique intangible auquel

s’ajouteront chaque année les informations de l’année écoulée après validation. La stabilité et la

qualité des informations nécessaires est ainsi assurée.

2. Risque de souscription non-vie

Les branches considérés, pour rappel, sont la branche incendie et autre dommages aux biens, la

responsabilité civile et les frais juridiques.

a. Risque de prime

L’évaluation du risque de tarification est réalisée avec la méthode de la formule standard.

Le montant de l’exposition est défini comme le maximum entre les primes acquises nettes de

réassurance à l’exercice et les primes acquises nettes de réassurance prévisionnelles. Les primes

acquises nettes ont été estimées à partir de la tendance observée à juillet 2014, c’est-à-dire une baisse

des émissions de 4%. Ce sont donc les primes acquises de l’exercice qui serviront au calcul du risque

de prime.

Branche d'activité Montant exposé (en K€)

Incendie et autres dommages aux biens 3 507

Responsabilité Civile 175 311

Frais juridiques 3 914

Tableau 28-Exposition au risque de prime

En appliquant le modèle de la formule standard, la charge en capital pour le risque de prime se décline

comme suit :

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101

Branche d'activité Charge de capital (en K€)

Incendie et autres dommages aux biens 224

Responsabilité Civile 19 635

Frais juridiques 274

Tableau 29- Charge de capital pour le risque de prime

b. Risque de réserve

Pour calculer le risque de réserve il faut déterminer dans un premier temps les meilleures estimations

(Best Estimate ou BE) par branche d’activités. Les BE utilisés sont ceux estimés en partie III.A du

présent document.

Les volumes étant déterminés, passons aux paramètres de volatilité. Pour les branches incendies/autres

dommages et frais juridiques, les paramètres standards seront utilisés (Cf. tableau 4). En effet, la

branche incendie représente 8% des provisions totales et la branche frais juridiques 0,09%.

Pour la branche RC en revanche, qui est l’activité cœur de la MAF, un paramètre de volatilité est

estimé. La MAF a participé à plusieurs études concernant les risques longs en non-vie. La plus

importante de ces études est celle d’AISAM-ACME20

de 2007. Cette étude a été validée par le

Professeur M. Goovaerts et ses collègues en février 2008 dans leur papier « Some comments on

QIS3 ».

L’objectif de cette étude était de montrer que la calibration du risque de réserve du QIS3, pour les

branches longues en non-vie, ne reflétait pas un risque à horizon d’un an mais plutôt un risque sur le

run-off total du passif.

C’est à la suite de cette étude que la possibilité d’utiliser des paramètres spécifiques (appelé USP) dans

le cadre de la formule standard a été proposée.

Ici nous n’entrons pas dans le processus qui nécessite une autorisation préalable des autorités de

contrôle puisque nous sommes dans l’évaluation de notre besoin tel que nous le comprenons.

Deux méthodes ont été utilisées pour l’estimation du paramètre. La première est la méthode de Merz-

Wüthrich, elle fait partie des méthodes de calcul des USP. La seconde est la méthode de Mack

(présentée en partie 1III.A).

Le modèle de Merz-Wüthrich est une adaptation du modèle de Thomas Mack. Il nous permet

d’estimer le risque à un horizon d’un an contrairement à Mack qui est une vision à l’ultime.

L’estimation du risque à un an se réalise à travers l’analyse de l’incertitude liée à l’écart entre deux

estimations successives du montant des provisions. On appelle CDR (Claims Development Results) la

différence entre deux estimations successives (à t=0 et t=1) du Best Estimate des provisions.

20

AISAM-ACME study on non life long tail liabilities, 17 octobre 2007.

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102

Année de développement j

Exercice i 1 2 3 … n

1

2

3 …

n

Où { } représente l’information connue à t=0.

On note { } l’information connue à t=1;

Année de développement j

Exercice i 1 2 3 … n n+1

1

2 3

n

n+1

On définit le ( ) réel pour l’année de survenance { } et l’année calendaire

[ ]comme suit :

( ) ( | ) ( (

| ))

( | ) ( | )

Où ;

;

;

{ } ;

{ } .

On définit le ( ) observable pour l’année de survenance { } et l’année calendaire

[ ]comme suit :

( ) (

)

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103

pour ( ) est l’estimateur sans biais de ( | )

Et

pour ( ) est l’estimateur sans biais de ( | )

Pour obtenir les estimateurs sans biais on applique le modèle du Chainladder.

L’objectif est d’analyser le degré de volatilité du CDR observable à la date I+1. Pour cela nous avons

besoin des CDR réel et observable agrégés. Ces derniers correspondent simplement à la somme des

CDR réel (respectivement observable) pour chaque année de survenance.

La volatilité entre le CDR réel et le CDR observable correspond à l’écart quadratique moyen, notée

MSEP (Mean square error of prediction) qui se défini comme suit :

( ( )) [( ( ) ( )) ]

De manière équivalente, la volatilité du CDR observable autour de zéro est donnée par :

( ) ( ) [( ( ) ) ]

La volatilité est estimée par:

( ) ( ) ( )

[ (

)

(

)

(

)

]

On peut alors estimer l’erreur de prédiction du CDR observable agrégé :

∑ ( ) ( )

∑ ( ) ( )

[ (

)

(

)

]

L'erreur quadratique moyenne ou MSEP se compose de deux types d’erreurs; la première correspond à

l’erreur de processus qui est la variance liée à la prédiction des règlements. La seconde erreur

correspond à l’erreur d’estimation qui est liée à l’incertitude sur l’estimation des facteurs de

développement du Chainladder.

La décomposition est la suivante :

( ( )) ( ( ) ) ( [ ( ) ])

Erreur de processus Erreur d’estimation

L’estimateur de l’erreur de processus est défini par la formule suivante:

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104

( ( ) ) ( )

( )

( )

Avec ( )

∑ (

)

L’estimateur de l’erreur d’estimation s’obtient par la formule suivante :

[( [ ( ) ]) ] (

)

Avec

( )

( )

∑ (

)

( ) ( )

Où ∑

Les calculs ont été effectués sur les triangles de règlement en euros constants et brut de réassurance.

La raison est que les triangles nets de réassurance ne sont pas disponibles pour le moment. Mais cela

n’est pas très dommageable puisque comme illustré dans l’étude d’AISAM –ACME le calcul en net de

réassurance donne un résultat inférieur à celui obtenu à partir des données brutes de réassurance.

Pour la partie RCG les résultats obtenus sont les suivants :

RCG

Erreur de processus

Erreur d'estimation

(MSEP)

Merz-Wuthrich à 1 an 13 012 271 2,64% 9 990 168 2,03% 16 404 958 3,33%

Merz-Wuthrich Ultime 24 626 177 5,00% 15 381 316 3,12% 29 035 039 5,89%

Mack ultime

34 715 949 6,60%

Tableau 30- Estimation de la volatilité en RCG

Et pour la partie RCD nous obtenons les chiffres suivants :

RCD

Erreur de processus

Erreur d'estimation

(MSEP)

Merz-Wuthrich à 1 an 14 534 965 3,33% 8 855 811 2,03% 17 020 300 3,90%

Merz-Wuthrich Ultime 25 568 816 5,87% 32 129 466 7,37% 41 061 746 9,42%

Mack ultime

33 174 125 6,59%

Tableau 31- Estimation de la volatilité en RCD

Pour rappel, le coefficient de volatilité (en net de réassurance) dans la formule standard pour la

branche RC est de 11%. Que ce soit pour la RCD ou la RCG le coefficient de volatilité (noté dans

les tableaux) à un an est de l’ordre de 3-4%. L’écart est considérable mais l’ordre de grandeur obtenu

correspond à celui obtenu lors des différents exercices d’impacts pour lesquels les USP ont été

calculés. Par exemple, en 2009, l’estimation réalisée à l’aide du Helper Tab 21

d’EIOPA donnait une

volatilité qui se situait entre 4 et 5%.

21

Les Helper Tabs sont les fichiers fournis par EIOPA lors des dernières études d’impacts afin de faciliter

l’exercice pour les participants.

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105

Le calcul de la volatilité à l’ultime à l’aide de deux méthodes différentes (Mack et Merz-Wuthrich)

permet de valider le fait que la volatilité du risque de réserve dans la formule standard surestime le réel

risque de la MAF.

Nous avons affichés dans les résultats la décomposition du MSEP à titre d’information. Ce que l’on

peut en dire c’est qu’aucune de ces erreurs n’est prépondérante par rapport à l’autre.

Pour obtenir un coefficient de volatilité pour la branche RC nous avons choisi une méthode

d’agrégation qui correspond simplement à la somme des erreurs.

Responsabilité Civile (somme)

Erreur de processus

Erreur d'estimation

(MSEP)

Merz-Wuthrich à 1 an 27 547 236 2,97% 18 845 979 2,03% 33 376 956 3,59%

Merz-Wuthrich Ultime 50 194 994 5,40% 47 510 782 5,12% 70 096 785 7,55%

Mack ultime

67 890 074 6,59%

Tableau 32- Agrégation de la volatilité en RC

Pour la suite, le coefficient de volatilité choisi est de 7%. C’est la moyenne entre les coefficients à

l’ultime (7,55% et 6,59%). C’est par prudence que le coefficient à un an n’est pas sélectionné. En

effet, l’écart avec la volatilité standard étant important il est préférable d’approfondir l’analyse en

utilisant d’autre méthode d’estimation à horizon un an, et surtout d’analyser la robustesse de ses

résultats dans le temps.

Toutes les données nécessaires au calcul du risque de réserve sont désormais rassemblées. Les charges

en capital au titre du risque de réserve sont les suivantes :

Branche d'activité Charge de capital (en K€)

Incendie et autres dommages aux biens 14 868

Responsabilité Civile 117 535

Frais juridiques 350

Tableau 33- Charge de capital du risque de réserve

Pour le risque de prime et de provisionnement nous obtenons :

Risque Charge de capital (en K€)

Prime et provisionnement 369 365,6

Tableau 34- Risque de prime et de réserve

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106

c. Risque Catastrophe

Concernant l’évaluation de ce risque, la méthode de la formule standard a été retenue malgré la

surestimation qu’elle engendre. En effet, il est difficile de développer une méthode plus adaptée faute

de données voire de scénario possible.

L’évaluation du risque catastrophe s’élève à 174 945 K€. Seule la réassurance Quote Part a été prise

en compte puisqu’il est impossible de déterminer comment s’appliqueraient les traités en excédent du

fait de l’absence de scénario définissant le ou les événements à considérer22

(fréquence, amplitude).

La charge au titre du risque de souscription non-vie, compte tenu de la corrélation entre le risque de

prime et réserve et le risque catastrophe est évaluée à 446 482 K€

3. Risque de marché

Le risque de marché est évalué de la même manière que pour la formule standard. Le risque de spread

est également appliqué aux dettes souveraines. Pour le risque action l’évaluation a été réalisée sans

prise en compte de la mesure transitoire établie dans Omnibus 2. Le tableau suivant synthétise les

résultats. D’un côté il y a l’actif net initial, c’est-à-dire le montant qui sera choqué et de l’autre la

charge en capital pour chacun des risques.

Risque Montant net exposé Charge de capital (en K€)

Immobilier 271 638 67 910

Actions 360 700 157 346

Taux 194 172 34 633

Spread 1 637 935 81 856

Change 203 451 50 863

Concentration 2 260 835 0

Tableau 35- Exposition et charge de capital du risque de marché

Après prise en compte des corrélations de la formule standard on obtient une charge de capital pour le

risque de marché de 316 370 K€.

4. Risques de défaut de contrepartie

Le risque de défaut de contrepartie est évalué conformément à la formule standard. La charge en

capital pour ce risque s’élève à 8 995,9K€.

La formule standard est appliquée hormis pour la partie liée aux réassureurs (type 1). Les traités de

réassurance possèdent une clause obligeant les réassureurs à ajuster le montant nantis à tout moment.

De ce fait, pour qu’un risque de défaut de contrepartie soit observé, il faudrait que survienne une

défaillance concomitante du réassureur et du dépôt. La probabilité d’un tel événement est quasi nulle.

22

EIOPA a depuis publié un document relatif à l’application de la réassurance non-proportionnelle pour

l’évaluation du risque catastrophe. Ce document sera pris en compte pour le prochain exercice ACPR.

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107

C’est pourquoi dans l’évaluation globale de ce module, les expositions liées aux réassureurs sont

négligées.

5. Risque opérationnel

Le risque opérationnel tel que défini dans les spécifications techniques s'appuie sur les provisions alors

que le risque opérationnel dans sa définition résulte plus des flux (primes émises, indemnités payées,

transactions financières, etc.) que des stocks ce qui conduit à une surcharge du risque pour une société

comme la MAF.

Le risque opérationnel est calculé (de manière légèrement simplifiée) dans la formule standard

comme le maximum entre 3% des Primes acquises et 3% des Provisions techniques.

Voici quelques chiffres, qui bien que comptables (états C1), reflètent bien le problème : il s'agit du

ratio Provisions pour sinistres à payer rapporté aux primes nettes émises au 31/12/2013.

Si l'on prend deux sociétés de même taille par le chiffre d'affaires (100 par exemple), l'une étant

comme le marché (affaires directes), la seconde comme la MAF alors le risque opérationnel vaut :

pour le 'Marché' max (3%*100, 3%*159,5%*100)=4,785, pour la MAF max (3%*100,

3%*1442,5%*100)=43,28 soit un rapport de 1 à 9.

Le stock de provisions pour sinistres représente pour la MAF plus de 14 fois les primes acquises de

l’année et près de 20 fois les paiements annuels (respectivement 1,6 & 2,7 pour les sociétés du marché

français « affaires directes France »). Ces multiples rendent la MAF très atypique et conduisent à un

besoin en capital au titre du risque opérationnel très supérieur. La formule standard est conservée en

remplaçant les provisions techniques par la somme des règlements de l’année comptable 2013 et du

BE des provisions afférentes à la dernière année de survenance. On obtient ainsi une charge en capital

au titre du risque opérationnel de 12 609 K€.

6. Besoin Global de Solvabilité (BGS)

Pour obtenir le besoin global, les corrélations utilisées entre les différents modules de risques sont

celles de la formule standard. Le Besoin global de solvabilité tient compte de l’ajustement pour impôts

différés.

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108

Figure 10- Décomposition du besoin global de solvabilité

Le montant des fonds propres disponible à la couverture du besoin global est de 762 772 K€.

Le ratio de couverture est donc de 191,8%.

III. Projection du Besoin Global de Solvabilité

(BGS)

Afin de suivre l’évolution du BGS, différents scénarios ont été évalués. Le scénario central ainsi que

les scénarios de stress correspondent à ceux qui a ont été présentés dans la partie I.2.

Les problématiques étant les mêmes qu’en vision solvabilité 1, il n’est pas apparu opportun de

composer des scénarios différents.

Le besoin global de solvabilité étant évalué à un horizon d’un an, il est intéressant de voir l’évolution

de ce dernier à moyen terme. C’est pourquoi l’horizon de projection choisie est de 5 ans.

Afin de pouvoir projeter le bilan prudentiel, les résultats de l’analyse prospective sous solvabilité 1 au

31/12/2013 ont été utilisés. Pour ce faire, les évolutions observées sur les projections du bilan social

sont appliquées au bilan prudentiel 2013. Les postes du bilan ayant subies ces évolutions sont les

BGS: 397 626K€

Risque opérationnel:

12 609K€

Risque de souscription

non-vie:

446 482,3K€

Risque de défaut de contrepartie:

8 995,1K€

Risque de

marché:

316 370,5K€

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109

placements, les provisions cédées, les provisions techniques et les fonds propres. Le schéma ci-

dessous illustre la méthode pour les provisions techniques.

Une fois les bilans prudentiels obtenus, le calcul du besoin global de solvabilité s’est fait comme suit ;

La première étape consiste à calculer le besoin au titre du risque de souscription non-vie.

Capital requis pour le risque de souscription non-vie

Valeur du module de risque 459 314 Risque prime & réserve 379 729 Risque de rachat 0 CAT 180 363

Tableau 36- Risque de souscription N+1

Le besoin global de base (BSCR) au titre des risques de marché, de défaut de contrepartie et de

souscription non-vie est calculé à l’aide de la contribution du risque de souscription non-vie. Ce besoin

est ensuite décliné par module de risque.

Pour illustrer nos propos, voici le déroulement de calcul du BSCR. Le risque de souscription non-vie

vaut 459 314K€. On sait que la contribution du risque de souscription au BSCR est de 72,7% donc on

peut déterminer le montant du BSCR. Une fois le BSCR calculé, on applique les contributions pour le

risque de marché et le risque de défaut de contrepartie.

Tableau 37- Contributions au BSCR

Pour définir les capitaux requis par sous module, le principe est le même mais cette fois avec les

contributions de chacun des sous-modules.

Module de risque Contribution avant diversification

Risque de marché 51,5%

Risque de défaut de contrepartie 1,8%

Risque de souscription non-vie 72,7%

Provisions

Techniques au

31/12/2013 Modèle image

Provisions

Techniques au

31/12/2014

+x%

Provisions Best

Estimate au

31/12/2013

Provisions Best

Estimate au

31/12/2014

+x%

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110

L’ajustement pour impôts différés et le risque opérationnel sont alors pris en compte afin d’aboutir au

besoin global de solvabilité final. La procédure est identique pour les 5 années de projection. A ce

stade le scénario central (ou scénario de base) est obtenu.

Pour obtenir les résultats des projections pour chacun des scénarios, le principe est identique, seules

les évolutions différent.

Le tableau ci-dessous récapitule les hypothèses centrales de chacun des scénarios.

Tableau 38- Récapitulatif des hypothèses des scénarios

Ces scénarios ont de plus été évalués selon les courbes de taux définies précédemment.

Graphique 65- Résultats du scénario central

La projection du scénario central permet de conclure que le niveau cible est toujours atteint même

avec la courbe de taux la plus défavorable (cf. courbe 2012 dégradée de 20 bps). On observe une

stabilisation du ratio de couverture sur les cinq années de projection.

Les résultats des 4 autres scénarios sont affichés ci-dessous :

n°0

(base)2% trois premières

années,

2% trois premières

années,

2% trois premières

années,

2% trois premières années,

3% ensuite 3% ensuite 3% ensuite 3% ensuite

Constante Constante -5% années 1 et 2, -5% années 1 et 2 -5% années 1 et 2(en euros (en euros constants) +5% année 3 +5% année 3 +5% année 3

constants) +10% année 4 +10% année 4 +10% année 4

Constante ensuite Constante ensuite Constante ensuite

3% pendant 3 ans 3% pendant 3 ans

3,5% ensuite 3,5% ensuite

Stable par Stable par

rapport à 2012 rapport à 2012

n°3 n°4

Recherche du gain de sinistralité

Activité future

Inflation du

risque

Construction

3% par an 3% par an 3% par an

Sinistralité de

la nouvelle

production

Stable par rapport à 2012 Stable par rapport à 2012

Rendement

comptable des

actifs financiers

3% par an

Scénario n°1 n°2

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

400%

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Scénario de base

2013

2007

2005

2012 dégradé

Cible

Seuil Minimum

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111

Graphique 66-Résultats du scénario 1-

La baisse de rendement sur les trois premières années conduit à une diminution légère du ratio de

solvabilité.

Graphique 67-Résultats du scénario 2

Si on inclut à cette baisse du rendement financier, une baisse de l’activité les 2 premières années on

observe une remontée du ratio. Cela provient du fait que le risque de souscription est le risque le plus

important en poids dans le BGS. Une baisse d’encaissement diminue le risque de prime et donc le

BGS. Le phénomène inverse est observé dès la troisième année de projection, l’activité repart et

continue de progresser en quatrième année. L’impact à la baisse est immédiat mais le ratio cible est

toujours respecté, même avec la courbe la plus défavorable.

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

400%

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Scénario n°1

2013

2007

2005

2012 dégradé

Cible

Seuil Minimum

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

400%

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Scénario n°2

2013

2007

2005

2012 dégradé

Cible

Seuil Minimum

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112

Graphique 68-Résultats du scénario 3

En ajoutant au scénario de stress une hausse de l’inflation au bout de trois ans, on s’aperçoit que la

baisse du ratio de couverture s’accélère.

Graphique 69-Résultats du scénario 4

Suite à une baisse du S/P, en année T+5, le ratio de couverture revient au niveau de celui du scénario

central. Il apparait que l’amélioration de la sinistralité requise pour revenir à l’équilibre est de 8 points.

La conclusion de ces stress test est que sur l’horizon de projection, et dans tous les cas, le niveau

d’appétence est bien respecté.

Il est intéressant ici de faire une comparaison avec les résultats du modèle de projection IMAGE

utilisé depuis longtemps par la MAF (cf. graphique 15 page 31).

Le premier commentaire que l’on peut faire est que pour l’ensemble des scénarios (sauf le n°4) nous

n’avons pas la même tendance. Le modèle IMAGE montre une amélioration du ratio sur les premières

années alors que nous obtenons une légère baisse pour le BGS. Concernant le scénario 4, la tendance

observée paraît cohérente entre les 2 approches.

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

400%

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Scénario n°3

2013

2007

2005

2012 dégradé

Cible

Seuil Minimum

0%

50%

100%

150%

200%

250%

300%

350%

400%

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Scénario n°4

2013

2007

2005

2012 dégradé

Cible

Seuil Minimum

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113

Cette comparaison soulève une question importante ; Est-il correct d’utiliser les évolutions observées

du modèle IMAGE ? La réponse n’est pas évidente mais plusieurs pistes sont à étudier. La première

est liée au calcul des PSNEM. La méthode de calcul des PSNEM dans le modèle IMAGE est la

méthode réglementaire alors que dans pour le bilan prudentiel nous sommes sur un calcul actuariel, ce

qui peut créer un biais.

Dans le modèle IMAGE les actifs ne sont pas réellement projetés puisque les actifs sont déterminés de

manière à caler le bilan projeté. Ceci peut aussi conduire à un biais.

Et enfin un autre biais pourrait exister du fait de l’actualisation des provisions prudentielles.

Tous ces points devront faire l’objet d’une analyse poussée afin d’apporter une réponse précise quant à

l’utilisation de cette méthode de projection.

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114

PARTIE 5 : Adéquation à la formule standard

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115

Dans cette partie nous ferons une analyse d’adéquation pour démontrer que le profil de risque ne dévie

pas significativement des hypothèses sous-jacentes à la formule standard. Pour permettre une telle

analyse, EIOPA a mis à disposition des sociétés un document décrivant les hypothèses sous-jacentes à

la formule standard. La version dont nous disposons est celle en partie traduite par l’ACPR et publié

début août 2014. Pour ce premier exercice nous nous sommes limités à vérifier l’adéquation sur les

éléments de la formule standard pour lesquelles une évaluation différente a été adoptée. Ceci est

conforme à la recommandation de l’ACPR faite dans son document intitulé « enseignements de

l’exercice d’ORSA pilote ». Cette recommandation précisait que pour cette évaluation, nous devions

sélectionner les hypothèses qui font intervenir des données propres à notre profil de risque.

I. Risque de souscription non-vie

Les hypothèses sous-jacentes du module de risque de prime et de réserve sont les suivantes :

1/ Le risque d’accumulation d’un grand nombre de sinistres analogues couverts par un

engagement d’assurance responsabilité civile n’est pas significatif.

2/ Le risque sous-jacent suit une distribution log-normale.

3/ Les relations complexes qui existent entre différents risques susceptibles de donner lieu à

des dépendances dans le profil de risque sont implicitement prises en compte dans les paramètres de

corrélation entre les segments, secteurs d’activité et entre les risques de prime et de réserve de chaque

secteur d’activité.

4/ Les facteurs finals sont représentatifs de la taille et des performances moyennes des

portefeuilles des assureurs sur le marché européen.

5/ La prime acquise nette peut être utilisée comme une approximation de l’exposition au

risque de primes.

6/ Les provisions nettes pour sinistres à payer peuvent être utilisées comme une approximation

de l’exposition au risque de réserve.

7/ La valeur attendue du ratio combiné du portefeuille reste relativement stable dans le temps.

8/ La valeur attendue du ratio de liquidation du portefeuille reste relativement stable dans le

temps.

9/ Les frais n’évoluent ni de manière indépendante ni de manière inverse au risque sous-jacent.

10/ La réassurance non proportionnelle réduit la volatilité du risque de primes de 20% sur les

segments 1, 4 et 5. Aucune réduction n’est permise sur les autres segments dans le cas de non-

utilisation de paramètres spécifiques à l’entreprise.

11/ Aux fins d’un calcul simplifié des exigences de fonds propres pour risque de prime et de

réserve en non-vie pour les entreprises captives, on suppose que la segmentation des engagements

d’assurance par les entreprises captives peut être considérée comme substantiellement moins

diversifiée en termes de lignes d’activité que le portefeuille utilisé pour le calibrage de la formule

standard.

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116

12/ Dans le calcul du coefficient de diversification géographique qui permet d’ajuster la

mesure du volume pour le risque de prime et de réserve en non-vie, on suppose que des portefeuilles

géographiquement diversifiés sont diversifiés en termes de taille et de moment des pertes qu’une

entreprise d’assurance supporte.

Les hypothèses 11 et 12 peuvent être mises de côté puisque la MAF n’est pas une entreprise captive et

que ses activités ne bénéficient pas d’une diversification géographique.

L’hypothèse 9 est vérifiée puisqu’en première partie nous avons expliqué que le taux de frais utilisé

était le taux moyen des frais de gestion par garantie sur règlements nets de recours.

L’hypothèse 10 est vérifiée puisqu’aucune modification n’a été faite sur la calibration du risque de

prime.

L’hypothèse 7 est aussi vérifiée. Après analyse, la stabilité relative est observée car la moyenne des

évolutions sur 5 est de -1%.

Les hypothèses 5 et 6 sont vérifiées puisque ce sont bien les approximations qui ont été utilisées pour

le calcul du risque de prime et de réserve.

Pour ce module de risque, deux paramètres ont été modifiés. Le premier est le coefficient de volatilité

du risque de réserve pour la branche d’activité Responsabilité Civile. La MAF est une mutuelle

spécialisée en Responsabilité Civile. De ce fait, la performance moyenne des portefeuilles des

assureurs sur le marché européen n’est pas représentative du risque de la mutuelle et donc l’hypothèse

4 ne se vérifie pas. Comme cela est expliqué en page 85, un coefficient de 7% a été retenu au lieu des

11% de la formule standard.

Cela représente une différence de charge de 199 620 K€ pour le risque de prime et provisionnement.

L’une des hypothèses principales de la formule standard est la log-normalité du risque sous-jacent,

c’est l’hypothèse 2.

Pour démontrer que nous ne nous écartons pas de ces hypothèses, les 2 graphiques suivants nous

montrent l’adéquation entre la distribution des provisions et la loi log-normale pour la RCG et pour la

RCD.

Figure 11-Adéquation de la distribution RCG à une loi log-normale

Analyse des residus

0.50 0.75 1.00 1.25 1.50 1.75

400000000

450000000

500000000

550000000

600000000

650000000

tota

l

N 1999.0

Lognormal Quantiles (Sigma=0.161624)

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117

Figure 12- Adéquation de la distribution RCD à une loi log-normale

Le second paramètre modifié est le coefficient de la fonction de l’écart-type approximé à dans la

formule suivante :

Pour l’évaluation la formule exacte a été utilisée ;

( )

Avec ( ) ( √ (

))

√ où N0.995 correspond au quantile à 99,5% d’une distribution de

loi Normale.

Ainsi la fonction de l’écart type conduit à un capital requis consistant avec la VaR à 99,5%.

Cela représente une différence de charge de 24 522 K€ pour le risque de prime et provisionnement.

Le gain de charge sur le risque de souscription non-vie (après intégration du risque catastrophe) est

de 216 932 K€.

II. Risque opérationnel

Le calcul de la charge de capital au titre du risque opérationnel est défini dans la formule standard

comme suit :

( )

avec ( )

Analyse des residus

0.985 0.990 0.995 1.000 1.005 1.010 1.015

0

2500

5000

7500

10000

12500

15000

17500

20000

tota

l

N 2001.0

Lognormal Quantiles (Sigma=0.004125)

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118

Cette structure a été conservée. La modification porte sur la partie . Dans la formule

standard cela correspond à 3% des provisions techniques prudentielles.

Comme la MAF est une mutuelle exerçant une activité de long terme, le stock de provision pour

sinistres représente en 2013 plus de 14 fois les primes acquises de l’année et près de 20 fois les

paiements annuels.

La FFSA a publié sur son site les statistiques du marché français, en particulier l’état C1. Le ratio

provisions pour sinistres à cotisations pour les assureurs non-vie du marché français (« affaires

directes France ») est de 1,6. Le ratio provisions pour sinistres à paiements de l’exercice est quant à lui

de 2,7 fois.

Cela illustre bien la surestimation de cette formule pour un assureur comme la MAF. Afin de corriger

ce problème, l’assiette de calcul retenue correspond à la somme des provisions techniques

prudentielles au titre de la dernière survenance connue et de l’ensemble des règlements de sinistres

effectués dans l’année.

L’écart en charge de capital au titre du risque opérationnel est de 57 895 K€.

Cette analyse nous permet donc de conclure que le profil de la MAF ne s’écarte pas significativement

du profil sous-jacent à la formule standard tel que définit aux articles 276 et 279 des actes délégués. Il

n’en reste pas moins que le besoin global de solvabilité de la MAF est significativement inférieur au

montant résultant de l’application de la formule standard.

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119

Conclusion

Ce mémoire illustre en pratique la réalisation du premier exercice ORSA remis à l’ACPR le 24

septembre 2014.

L’ACPR, lors de sa conférence de décembre 2014, à fait un retour sur ce premier exercice ORSA. Le

commentaire majeur de l’autorité est qu’elle a eu le sentiment que beaucoup de sociétés ont fait

l’exercice « pour faire plaisir aux autorités ». En effet, dans l’analyse des rapports faite par l’autorité,

les études existantes du types études ALM, politique de réassurance, etc. n’ont pas souvent été

utilisées. Certaines parties sont peu traitées comme les provisions techniques ou les placements.

C’est pourquoi l’ACPR attend, pour l’exercice 2015, que l’ORSA prenne en compte tous les risques

majeurs, qu’il garantisse une cohérence des différents processus de contrôle des risques et que les

conseils d’ administration soient plus impliqués. L’ORSA doit être utilisé pour améliorer le système

de gestion des risques.

Cependant, il paraît évident que pour un premier ORSA , une complète intégration à la gestion des

risques est très compliqué à obtenir du fait de la disponibilité tardive de certain documents et de

l’ampleur des travaux dans un délai contraint.

Ce qui nous amène directement à la problèmatique de départ ; comment intégrer et mettre en place

l’ORSA pour une gestion des risques efficace ?

Comme il s’agissait d’un premier exercice rien n’est encore figé concernant les méthodes et les

hypothèses de projection des bilans. Il manque encore certains éléments pour être conforme à la

nouvelle réglementation. On pense notamment au suivi continu du profil de risque. Ce dernier a pour

objectif d’assurer un respect continu entre deux ORSA et s’assurer qu’en cas de changement

significatif, un exercice ORSA sera reconduit aussitôt. Mais pour cela il faudra définir des indicateurs

de risque.

Ce qui a rendu l’exercice difficile c’est que, sur le marché de l’assurance, différentes interprétations

des processus de l’ORSA existent. Il a donc fallu mener des réfléxions pour faire des choix et élaborer

un ORSA qui reflétait bien la vision qu’a la MAF de ses risques. Comme nous l’avons montré en

première partie, la MAF possède déjà une bonne maîtrise de ses risques. Au travers du modèle de

projection IMAGE, les scénarios de stress étaient définis. Seule une mise en conformité avec les

nouvelles règles de calculs a été nécessaire pour la vision prospective.

La partie la plus déliquate a été de définir le besoin global de solvabilité. Pour une société de taille

moyenne comme la MAF, l’un des objectifs principaux est d’éviter d’aboutir à la construction d’un

modèle interne. Pour ce faire, nous sommes partis de la formule standard et nous avons modifié ou

complété l’approche afin de mieux prendre en compte la connaissance et l’expérience qu’à la MAF de

son profil de risque.

Concernant l’appétence au risque et sa déclinaison, il a fallu prendre en compte la nature même de la

gestion des risques de la MAF. En effet, la stratégie de la MAF n’est pas la performance ou

l’optimisation mais la pérennité. C’est pourquoi notre choix s’est porté sur une méthode simple à

comprendre et à mettre en œuvre. Si nous voulons assurer une bonne intégration de l’ORSA dans la

gestion des risques, il est important de rester connecté avec la gestion actuelle des risques.

Page 120: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

120

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you?

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123

Annexe – extraits des actes délégués

Article 276

Assessment of a significant deviation as regards the SCR

For the purposes of Article 37(1)(a) and (b) of Directive 2009/138/EC, in concluding that the risk

profile of an insurance or reinsurance undertaking deviates significantly from the assumptions

underlying the Solvency Capital Requirement as calculated using the standard formula or an

internal model, supervisory authorities shall take into account all relevant factors including all of

the following:

(a) the nature, type and size of the deviation;

(b) the likelihood and severity of any adverse impact on policyholders and beneficiaries;

(c) the level of sensitivity of the assumptions to which the deviation relates;

(d) the anticipated duration and volatility of the deviation over the duration of the deviation.

Article 279

Add-ons in relation to deviations from Solvency Capital Requirement assumptions

1. Where the modified Solvency Capital Requirement as calculated under Article 282(a) exceeds

the Solvency Capital Requirement as calculated under 282(b) by 10 percent or more, supervisory

authorities shall conclude that the risk profile of the insurance or reinsurance undertaking deviates

significantly from the assumptions underlying the Solvency Capital Requirement within the

meaning of Article 37(1)(a) and (b) of Directive 2009/138/EC, unless they have strong evidence

that this is not the case on the basis of the factors set out in article 276.

2. Where the modified Solvency Capital Requirement as calculated in Article 282(a) exceeds the

Solvency Capital Requirement as calculated in 282(b) by 15 percent or more, supervisory

authorities shall conclude that the risk profile of the insurance or reinsurance undertaking deviates

significantly from the assumptions underlying the Solvency Capital Requirement within the

meaning of Article 37(1)(a) and (b) of Directive 2009/138/EC.

Page 124: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

124

Article 295

Risk profile

1. The solvency and financial condition report shall include qualitative and quantitative

information regarding the risk profile of the insurance or reinsurance undertaking, in accordance

with paragraphs 2 to 7, separately for the following categories of risk:

(a) underwriting risk;

(b) market risk;

(c) credit risk;

(d) liquidity risk;

(e) operational risk;

(f) other material risks.

2. The solvency and financial condition report shall include the following information regarding

the risk exposure of the insurance or reinsurance undertaking, including the exposure arising from

off-balance sheet positions and the transfer of risk to special purpose vehicles:

(a) a description of the measures used to assess these risks within that undertaking, including any

material changes over the reporting period;

(b) a description of the material risks that that undertaking is exposed to, including any material

changes over the reporting period.

(c) a description of how assets have been invested in accordance with the 'prudent person

principle' set out in Article 132 of Directive 2009/138/EC so that the risks mentioned in that

Article and their proper management are addressed in that description.

3. With regard to risk concentration, the solvency and financial condition report shall include a

description of the material risk concentrations to which the insurance or reinsurance undertaking

is exposed.

4. With regard to risk mitigation, the solvency and financial condition report shall include a

description of the techniques used for mitigating risks, and the processes for monitoring the

continued effectiveness of these risk-mitigation techniques.

5. With regard to liquidity risk, the solvency and financial condition report shall include the total

amount of the expected profit included in future premiums as calculated in accordance with

Article 260(2).

6. With regard to risk sensitivity the solvency and financial condition report shall include a

description of the methods used, the assumptions made and the outcome of stress testing and

sensitivity analysis for material risks and events.

7. The solvency and financial condition report shall include in a separate section any other

material information regarding their risk profile of the insurance or reinsurance undertaking.

Page 125: Implémentation et suivi des risques et de la solvabilité ... · 4 Mots clés ORSA, gestion des risques, profil de risque, appétence, besoin global de solvabilité, vision prospective

125

Annexe – Indice des prix du secteur

construction

ANNEES INSEE BT01 1/4 INSEE Evolution Evolution

2e trimestre Juin + 3/4 BT01 annuelle moy. / 5 ans

1975 353 123,4 180,80

1976 391 142,4 204,55 13,136%

1977 430 157,9 225,93 10,452%

1978 461 174,6 246,20 8,972%

1979 510 200,6 277,95 12,896%

1980 587 234,6 322,70 16,100% 12,285%

1981 636 264,4 357,30 10,722% 11,801%

1982 717 309,5 411,38 15,136% 12,734%

1983 760 338,6 443,95 7,917% 12,515%

1984 810 366,0 477,00 7,445% 11,406%

1985 834 392,0 502,50 5,346% 9,262%

1986 859 401,5 515,88 2,663% 7,623%

1987 889 411,5 530,88 2,908% 5,233%

1988 912 426,8 548,10 3,244% 4,305%

1989 924 445,1 564,83 3,052% 3,438%

1990 951 460,0 582,75 3,173% 3,008%

1991 992 469,5 600,13 2,982% 3,072%

1992 1 002 481,8 611,85 1,953% 2,880%

1993 1 012 498,0 626,50 2,394% 2,710%

1994 1 018 512,6 638,95 1,987% 2,497%

1995 1 023 529,7 653,03 2,204% 2,303%

1996 1 029 533,7 657,53 0,689% 1,844%

1997 1 060 544,9 673,68 2,456% 1,944%

1998 1 058 552,6 678,95 0,782% 1,621%

1999 1 074 558,0 687,00 1,186% 1,461%

2000 1 089 579,1 706,58 2,850% 1,589%

2001 1 139 596,1 731,83 3,574% 2,164%

2002 1 163 612,6 750,20 2,510% 2,175%

2003 1 202 634,0 776,00 3,439% 2,708%

2004 1 267 674,6 822,70 6,018% 3,671%

2005 1 276 683,4 831,55 1,076% 3,311%

2006 1 366 723,0 883,75 6,277% 3,845%

2007 1 435 758,2 927,40 4,939% 4,332%

2008 1 562 805,1 994,33 7,217% 5,083%

2009 1 498 802,6 976,45 -1,798% 3,486%

2010 1 517 825,6 998,45 2,253% 3,726%

2011 1 593 855,6 1 039,95 4,156% 3,309%

2012 1 666 874,0 1 072,00 3,082% 2,940%

2013 1 637 880,5 1 069,63 -0,221% 1,471%

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126

Liste des figures

Figure 1- Les responsabilités des constructeurs ................................................................................................... 14

Figure 2- Chiffres clés de la MAF ........................................................................................................................ 15

Figure 3- Organigramme des instances dirigeantes ............................................................................................. 31

Figure 4 - Passage de Solvabilité 1 à Solvabilité 2............................................................................................... 35

Figure 5- La formule standard applicable à la MAF ............................................................................................ 57

Figure 6- Répartition des placements des assureurs français à fin 2013 (Source: FFSA) ................................... 88

Figure 7- Les différentes étapes du contrôle interne............................................................................................. 91

Figure 8- Cartographie des risques ...................................................................................................................... 92

Figure 9- Dispositif d’appétence........................................................................................................................... 94

Figure 10- Décomposition du besoin global de solvabilité ................................................................................. 108

Figure 11-Adéquation de la distribution RCG à une loi log-normale ................................................................ 116

Figure 12- Adéquation de la distribution RCD à une loi log-normale ............................................................... 117

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127

Liste des tableaux

Tableau 1-Schémas des tests ................................................................................................................................. 40

Tableau 2- Matrice des corrélations entre module de risque ............................................................................... 58

Tableau 3- Matrice des corrélations du risque de souscription ............................................................................ 58

Tableau 4- Paramètres de volatilité standard ....................................................................................................... 59

Tableau 5- SCR prime et réserve .......................................................................................................................... 60

Tableau 6- SCR souscription non-vie .................................................................................................................... 60

Tableau 7- Matrice des corrélations des sous modules du risque de marché ...................................................... 61

Tableau 8- SCR risque de taux d'intérêt ............................................................................................................... 62

Tableau 9- SCR Risque action .............................................................................................................................. 62

Tableau 10-SCR Risque immobilier ...................................................................................................................... 62

Tableau 11- SCR Risque de spread ....................................................................................................................... 63

Tableau 12- SCR Risque de change ...................................................................................................................... 63

Tableau 13- SCR Risque de marché ...................................................................................................................... 63

Tableau 14- SCR Risque de défaut de contrepartie .............................................................................................. 64

Tableau 15- Capital requis de base ...................................................................................................................... 64

Tableau 16- SCR Risque opérationnel .................................................................................................................. 65

Tableau 17- Perte instantanée (en K€) ................................................................................................................. 65

Tableau 18- Calcul de l'ajustement pour Impôt différés (en K€) .......................................................................... 66

Tableau 19- Synthèse du calcul du SCR ................................................................................................................ 66

Tableau 20-paramètres du MCR ........................................................................................................................... 67

Tableau 21- Résultat MCR .................................................................................................................................... 67

Tableau 22-Récapitulatif des hypothèses des scénarios ....................................................................................... 78

Tableau 23-Représentation des engagements cédés ............................................................................................. 90

Tableau 24- Contribution des risques du SCR ...................................................................................................... 97

Tableau 25- Allocation des fonds propres au 31/12/2013 .................................................................................... 98

Tableau 26- Contribution des risques du BGS ...................................................................................................... 98

Tableau 27-Allocation des fonds propres à N+1 .................................................................................................. 98

Tableau 28-Exposition au risque de prime ......................................................................................................... 100

Tableau 29- Charge de capital pour le risque de prime ..................................................................................... 101

Tableau 30- Estimation de la volatilité en RCG ................................................................................................ 104

Tableau 31- Estimation de la volatilité en RCD ................................................................................................. 104

Tableau 32- Agrégation de la volatilité en RC .................................................................................................... 105

Tableau 33- Charge de capital du risque de réserve .......................................................................................... 105

Tableau 34- Risque de prime et de réserve ......................................................................................................... 105

Tableau 35- Exposition et charge de capital du risque de marché ..................................................................... 106

Tableau 36- Risque de souscription N+1 ............................................................................................................ 109

Tableau 37- Contributions au BSCR ................................................................................................................... 109

Tableau 38- Récapitulatif des hypothèses des scénarios .................................................................................... 110

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128

Liste des graphiques

Graphique 1- Cadence des paiements RC Générale ............................................................................................. 19

Graphique 2- Lois de règlements RC Décennale (NDOR) ................................................................................... 20

Graphique 3- Lois de règlements RC Décennale (DOR) ...................................................................................... 20

Graphique 4- Lois de règlements Dommages Ouvrages ....................................................................................... 21

Graphique 5- Indice des prix du secteur de la construction ................................................................................. 22

Graphique 6- Evolution des PSAP ........................................................................................................................ 23

Graphique 7- Evolution en pourcentage depuis 2008 ........................................................................................... 23

Graphique 8-Provisions pour sinistres non encore manifestés ............................................................................. 24

Graphique 9- Evolution des PSNEM en pourcentage depuis 2008 ....................................................................... 25

Graphique 10- Répartition des actifs en pourcentages ......................................................................................... 26

Graphique 11- évolution résumée des taux de produits financiers bruts et des indices (en pourcentage) ........... 27

Graphique 12- Historique de l'adossement actif-passif (M€) ............................................................................... 27

Graphique 13- Evolution du besoin de marge ...................................................................................................... 28

Graphique 14- Exigences minimales ..................................................................................................................... 29

Graphique 15- Résultats de l'analyse par scénario .............................................................................................. 33

Graphique 16- intérêt des modèles ....................................................................................................................... 39

Graphique 17- Test de la relation entre et ..................................................................................... 41

Graphique 18- Analyse des coefficients de développement................................................................................... 41

Graphique 19- représentation de en fonction des résidus pour j=1 ......................................................... 42

Graphique 20- Distribution des provisions RCG .................................................................................................. 42

Graphique 21- Intervalle de confiance RCG ........................................................................................................ 43

Graphique 22- Test de la relation entre et DOR ............................................................................ 44

Graphique 23- Test de la relation entre et NDOR .......................................................................... 44

Graphique 24- Analyse des coefficients de développement DOR ......................................................................... 44

Graphique 25- Analyse des coefficients de développement NDOR ....................................................................... 45

Graphique 26-représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (NDOR) .............................................. 45

Graphique 27- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (DOR)................................................ 45

Graphique 28- Distribution des provisions NDOR (RCD) ................................................................................... 46

Graphique 29-Distribution des provisions DOR (RCD) ....................................................................................... 46

Graphique 30- Intervalle de confiance NDOR ...................................................................................................... 46

Graphique 31-Intervalle de confiance DOR ........................................................................................................ 47

Graphique 32- Test de la relation entre et NDOR......................................................................... 47

Graphique 33- Test de la relation entre et DOR ............................................................................ 48

Graphique 34- analyse des coefficients de développement NDOR ....................................................................... 48

Graphique 35- analyse des coefficients de développement DOR ......................................................................... 48

Graphique 36- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (NDOR) ............................................ 49

Graphique 37- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (DOR)................................................ 49

Graphique 38-Distribution des nombres NDOR ................................................................................................... 49

Graphique 39-Distribution des nombres DOR ..................................................................................................... 50

Graphique 40- Intervalle de confiance NDOR ...................................................................................................... 50

Graphique 41- Intervalle de confiance DOR ........................................................................................................ 51

Graphique 42- Test de la relation entre et DO ............................................................................... 51

Graphique 43- Analyse des coefficients de développement DO ............................................................................ 52

Graphique 44- représentation de en fonction des résidus pour j=1 (DO) ............................................... 52

Graphique 45- Distribution des PSAP DO ........................................................................................................... 52

Graphique 46- Intervalle de confiance DO PSAP ................................................................................................ 53

Graphique 47- Test de la relation entre et DO ............................................................................... 53

Graphique 48- Analyse des coefficients de développement DO ............................................................................ 54

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Graphique 49- représentation de Cij en fonction des résidus rij pour j=1 (DO) ................................................ 54

Graphique 50-Distribution des nombres DO ........................................................................................................ 54

Graphique 51- Intervalle de confiance DO nombres ............................................................................................ 55

Graphique 52- Comparaison des taux de couverture S1 /S2 ................................................................................ 68

Graphique 53- Résultats du scénario de base ....................................................................................................... 79

Graphique 54- Résultats du scénario 1 ................................................................................................................. 79

Graphique 55- Résultats du scénario 2 ................................................................................................................. 80

Graphique 56- Résultats du scénario 3 ................................................................................................................. 80

Graphique 57- Résultats du scénario 4 ................................................................................................................. 81

Graphique 58- Analyse d'écart PSNEM RCD ....................................................................................................... 81

Graphique 59- Analyse des PSNEM avec la méthode 2013 .................................................................................. 82

Graphique 60- Analyse d'écart RCD .................................................................................................................... 82

Graphique 61- Historique de l'adossement actif-passif (M€) ............................................................................... 89

Graphique 62- Courbes de taux de référence ....................................................................................................... 95

Graphique 63- Évaluation du SCR à partir des courbes de taux de référence ..................................................... 96

Graphique 64- Évaluation du BGS à partir des courbes de taux de référence ..................................................... 96

Graphique 65- Résultats du scénario central ...................................................................................................... 110

Graphique 66-Résultats du scénario 1- .............................................................................................................. 111

Graphique 67-Résultats du scénario 2 ................................................................................................................ 111

Graphique 68-Résultats du scénario 3 ................................................................................................................ 112

Graphique 69-Résultats du scénario 4 ................................................................................................................ 112

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