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Violences commises contre des chrétiens Portes Ouvertes – Index mondial de persécution 2019

Table des matières Introduction ......................................................................................................................................... 1 Chrétiens tués en raison de leur religion ............................................................................................. 2 Attaques ou destructions d’églises ...................................................................................................... 5 Chrétiens détenus à cause de leur foi ................................................................................................. 7

Introduction Le présent résumé de la situation ne prétend aucunement être exhaustif. C’est particulièrement vrai là où Portes Ouvertes n’a qu’un accès limité à l’information, ce qui est le cas dans plusieurs pays. Les chiffres disponibles sont des valeurs minimales, car nous pensons que le nombre des incidents non signalés est beaucoup plus élevé. Il est très difficile d’établir avec précision le nombre d’attaques ciblant des chrétiens. Les chiffres présentés ici résultent soit d’un décompte effectif des actes de violence, soit d’estimations provenant de différentes sources. Ces sources peuvent varier entre elles. Dans ce cas, nous avons choisi une valeur de compromis plutôt basse, et arrondie. Les chiffres suivis d’un * n’ont qu’une valeur symbolique, c’est-à-dire que le nombre réel est beaucoup plus

élevé. Lorsqu’un décompte exact était impossible, nous avons indiqué un chiffre rond symbolique (10, 100,

etc.). Parfois, le nombre de chrétiens affectés est seulement estimé à partir du nombre d’incidents signalés.

Là encore, le chiffre cité est un minimum et le nombre réel est certainement plus élevé.

Nous avons renoncé à donner des chiffres pour la Corée du Nord.

La période prise en compte pour l’Index mondial de persécution (Index) 2019 s’étend du 1er novembre 2017 au 31 octobre 2018.

Résumé des données de l’Index 2019 (50 premiers pays) Toutes sources réunies (y c. années précédentes):

Questions du bloc 6 Violence Index 2016 Index 2017 Index 2018 Index 2019

6.1 Chrétiens tués pour des raisons liées à leur religion

7 106 1 207 3 066 4 305

6.2 Attaques d’églises et d’autres bâtiments chrétiens

2 425 1 329 793 1 847

6.3 et 6.4 Chrétiens gardés à vue, arrêtés, jugés ou emprisonnés

- - 1 905 3 150

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Chrétiens tués en raison de leur religion

Les tableaux suivants, correspondant aux différentes questions du bloc 6 Violence, classent les pays en

commençant par les plus hauts niveaux de violence. Des détails pour les pays marqués en jaune figurent

au-dessous de chaque tableau.

Violence, question 6.1 – Chrétiens tués pour leur religion

50 premiers pays INDEX 2019 2018

Nigeria 3 731 2 000

République centrafricaine 146 500

Somalie 50 23

Ethiopie 31 3

Pakistan 28 15

Kenya 20 39

Indonésie 18 1

Egypte 17 128

Mexique 15 8

Mali 14* 1

Syrie 14 0

Afghanistan 10* 21

Libye 10* 10

Inde 10 8

Colombie 7 5

Fédération de Russie 6 0

Irak 5 3

Birmanie (Myanmar) 3 3

Bangladesh 1 4

Soudan 0 3

Turquie 0 3

Erythrée 0 1

Kirghizie 0 1

Laos 0 1

Vietnam 0 1

Pays non indexés en 2019 (différence) 169 284

TOTAL 6.1 4 305 3 066

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Nigeria. Le décompte s’appuie sur différentes sources: un institut de recherche nigérian, le réseau de

Portes Ouvertes dans le pays, et l’ONG britannique Humanitarian Aid Relief Trust. Les données couvrent 15

des 36 Etats du Nigeria. Une grande partie des meurtres ont eu lieu dans les Etats de la Ceinture centrale.

Les auteurs étaient presque toujours des éleveurs nomades peuls musulmans. Quelques attaques de

représailles ont été enregistrées également. Dans la période considérée par l’Index 2019 (1er novembre

2017 – 31 octobre 2018), le bilan le plus lourd est celui de l’Etat du Plateau. Le 4 juillet, la Chambre des

représentants du Nigeria a déclaré que les meurtres commis dans cet Etat constituaient un génocide.

Etats du Nigeria

Nombre de chrétiens tués

pour leur religion

Adamawa 384

Benue 333

Borno 9

Cross River 1

Edo 8

Ekiti 2

Enugu 71

Kaduna 313

Kano 2

Kogi 101

Nasarawa 405

Oyo 2

Plateau 1 885

Etats du Sud 8

Taraba 207

TOTAL 3 731

République centrafricaine. En novembre 2017, le groupe des 3R ont tué 50 chrétiens à Bocaranga (dont 27

le premier jour). Des attaques perpétrées en été à Bambari et d’autres en septembre 2018 à Bria ont fait au

moins 14 morts. A Tagbara, 21 personnes ont été tuées. Les agresseurs ont encerclé l’église, tiré sur les

gens puis incendié le bâtiment. Deux pasteurs ont perdu la vie. A l’un d’eux, on avait dit de quitter son

église, mais il était resté. Huit chrétiens ont été tués à Kouango, dont un pasteur qui allait d’église en église

pour préparer Noël. A Paoua, 12 chrétiens ont été tués.

Bangui a subi un choc quand des hommes armés du quartier à majorité musulmane PK5 ont pris d’assaut

une église pendant la messe, tuant 17 personnes, dont un prêtre renommé. Des attaques de représailles

contre le quartier PK5 ont fait d’autres victimes: officiellement, 24 morts et 170 blessés. Deux mosquées

ont été incendiées et de nombreuses personnes ont vu leurs biens pillés et brûlés le 1er mai 2018.

Six travailleurs humanitaires, dont un responsable d’une Eglise, ont été tués dans une embuscade en

République centrafricaine. Ils se rendaient dans une ville du Nord pour leur travail lorsque leur véhicule a

été attaqué. Des rebelles armés ont assassiné le vicaire général du diocèse de Bambari. En mai 2018, 15

chrétiens, dont un prêtre, se trouvaient dans l’église de Notre Dame de Fatima à Bangui. Ils ont été tués par

des hommes armés qui avaient ouvert le feu à l’intérieur du bâtiment. «Pris de panique, certains chrétiens

se sont mis à fuir. Des tirs et des grenades ont atteint le terrain de la paroisse, piégeant ceux qui étaient

encore dans l’enceinte», dit un des prêtres qui a survécu.

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Somalie. Les chrétiens somaliens sont exposés à des violences de la part de leur famille, de leur clan, des

autorités et des milices. A de multiples reprises, les Shebab ont déclaré qu’ils ciblaient les chrétiens en

Somalie et dans les pays voisins. Pour des raisons de sécurité, aucun exemple ne peut être publié

actuellement. (Le chiffre indiqué concerne uniquement les victimes en Somalie.)

Ethiopie. Bien qu’un chrétien évangélique soit maintenant Premier ministre et qu’il y ait des espoirs de

changement dans le pays, de nombreux chrétiens ont été attaqués par des groupes islamiques en raison de

leur foi. Dans l’Ogaden, un des neuf Etats éthiopiens, au moins 29 chrétiens (dont des prêtres orthodoxes)

ont été tués en août 2018 et de nombreuses églises ont été pillées et réduites en cendres. Deux autres

meurtres de chrétiens ont eu lieu dans le pays.

Pakistan. Le 17 décembre 2017, un attentat-suicide contre l’église méthodiste du Mémorial de Bethel, à

Quetta, a coûté la vie à 11 chrétiens et en a blessé beaucoup plus. Des chrétiens continuent d’être tués

suite à des accusations de blasphème, mais d’autres encore perdent la vie en raison de leur condition

sociale défavorisée. Un exemple en est la mort de deux égoutiers chrétiens à Bahawalnagar, au Pendjab, le

23 mai 2018. Un autre avait déjà été tué en janvier 2018.

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Attaques ou destructions d’églises

Violence, question 6.2 – Attaques d’églises et d’autres édifices chrétiens

50 premiers pays INDEX 2019 2018

Nigeria 569 22

Chine 171* 10

Birmanie (Myanmar) 100* 2

Inde 98 34

Mexique 40 6

Pakistan 28* 168

Colombie 26 32

Egypte 25 7

République centrafricaine 22 157

Ethiopie 20 19

Iran 20 17

Indonésie 19 19

Vietnam 18 6

Mali 13 13

Soudan 10* 25

Sri Lanka 10 10

Turquie 10* 10

Algérie 10 2

Erythrée 9 8

Népal 7 4

Syrie 7 1

Bangladesh 6 8

Irak 3 10

Jordanie 3 4

Kazakhstan 3 2

Kenya 3 0

Laos 3 0

Libye 2 3

Malaisie 2 3

Fédération de Russie 2 1

Yémen 2 0

Tadjikistan 1 5

Bhoutan 1 2

Territoires palestiniens 1 1

Afghanistan 1 0

Mauritanie 1 0

Somalie 0 4

Arabie saoudite 0 3

Azerbaïdjan 0 2

Oman 0 1

Tunisie 0 1

Pays non indexés 2019 (différence) 581 171

TOTAL 6.2 1 847 793

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Nigeria. Le nombre exact des églises et autres édifices chrétiens attaqués est très difficile à connaître. Etant

donné le degré de dévastation dans les différents Etats de la Ceinture centrale, il est probablement

beaucoup plus élevé que ce décompte. Le chiffre cité ici (569) se base sur des informations provenant de

l’Etat de Nasarawa où 539 églises ont été détruites au cours du premier semestre de 2018 et sur les

statistiques concernant l’Etat du Plateau:

districts de Barkin Ladi et de Riyom, 23-25 juin 2018: 12 églises détruites

district de Bokkos, 17 mars 2018: 9 églises détruites

district de Bassa, septembre 2017 - octobre 2018: 9 églises détruites.

Chine. Le chiffre de 171 doit s’entendre comme un minimum absolu: le nombre d’églises démolies ou

fermées est très probablement plusieurs fois supérieur. On compte de nombreux incidents (rappelant la

campagne anti-croix dans le Zhejiang entre 2014 et 2016) où des croix à l’extérieur des églises ont été

détruites, aussi bien celles de l’Eglise officielle que celles des églises de maison. Dans de nombreux cas

également, les autorités ont fait pression sur des propriétaires pour qu’ils annulent leurs contrats de

location avec des églises. Deux cas largement publiés ont été le harcèlement et la fermeture du réseau

d’églises de maison de Sion à Pékin et de l’église du Chandelier d’or dans le Shanxi. D’autres affaires très

médiatisées ont eu lieu encore après la période couverte par l’Index 2019.

Birmanie (Myanmar). En septembre 2018, un groupe d’insurgés communistes s’appelant «Armée unie de

l’Etat Wa» (UWSA), qui contrôle une partie de l’Etat Shan oriental, a fermé toutes les églises construites

après 1992, au nombre d’au moins 62. Selon un autre rapport de juillet 2018, l’armée birmane a détruit

plus de 60 édifices chrétiens au cours des 18 derniers mois. Ce chiffre comprend des églises et des écoles,

catholiques et protestantes.

Inde. Dans la période sous revue, il y a eu au moins 98 attaques ciblant des églises chrétiennes dans tout le

pays.

Mexique. La violence empire au Mexique et les chrétiens qui dénoncent la corruption sont souvent la cible

d’attaques. Ils sont très faciles à identifier dans le reste de la population – par exemple, on sait dans quelle

église ils se réunissent régulièrement; le risque d’agression est plus grand pour les pasteurs et les prêtres.

Le Mexique a même la pire réputation de l’Amérique latine pour l’assassinat de prêtres catholiques par des

groupes criminels. Il y a également eu des violences dans le sud du pays (Chiapas) à l’encontre de chrétiens

qui ne se pliaient pas aux coutumes religieuses de leurs communautés indigènes.

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Chrétiens détenus à cause de leur foi

Violence, questions 6.3 et 6.4 – Chrétiens gardés à vue, arrêtés, jugés ou emprisonnés

50 premiers pays INDEX 2019 2018

Chine 1 131* 134

Erythrée 370 375

Inde 207 635

Vietnam 186 25

Birmanie (Myanmar) 154* 19

Nigeria 116* 14

Iran 67 69

Soudan 63 20

Pakistan 56 110

Ouzbékistan 40 25

Laos 30 25

Népal 25 7

Colombie 17 6

Egypte 17* 1

Bangladesh 16 3

Irak 14 3

Kazakhstan 11 25

Tadjikistan 11 5

République centrafricaine 10* 83

Afghanistan 10* 37

Mexique 10 10

Mali 10* 0

Turkménistan 7 6

Azerbaïdjan 5 26

Arabie saoudite 5 13

Yémen 5 1

Ethiopie 4 32

Tunisie 4 16

Libye 4 6

Maldives 4 4

Indonésie 4 2

Fédération de Russie 4 2

Turquie 3 4

Oman 2 10

Maroc 2 0

Kenya 1 0

Algérie 0 2

Jordanie 0 2

Malaisie 0 2

Somalie 0 1

Pays non indexés en 2019 (différence) 525 145

TOTAL 6.3 et 6.4 3 150 1 905

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Chine. De nombreuses attaques contre des églises sont allées de pair avec la garde à vue (puis l’arrestation)

de responsables chrétiens et l’agression et le passage à tabac de chrétiens. De tels incidents ont eu lieu

dans plusieurs régions, surtout au Henan, une province très peuplée comptant une minorité chrétienne

importante, mais ils se sont étendus bien au-delà. Les attaques ont été commises le plus souvent par des

membres des forces de sécurité ou du Département de travail du Front uni, parfois aussi par des bandes

recrutées sur place.

Erythrée. Les forces de sécurité ont continué de mener de nombreuses actions contre des chrétiens et des

églises de maison et ont arrêté des centaines de croyants. Ces chrétiens sont détenus par les autorités dans

des conditions déplorables, certains dans des conteneurs maritimes à des températures caniculaires. Cela

malgré la libération signalée d’une trentaine de chrétiens en juillet 2018.

Inde. Il est très courant en Inde que des responsables religieux soient arrêtés puis condamnés sur la base

d’accusations peu crédibles. Environ 200 chrétiens ont été arrêtés en Inde, et 7 chrétiens de l’Etat de

Kandhamal ont été condamnés à la prison à vie.

Vietnam. En 2018, le Vietnam a condamné et emprisonné plusieurs militants catholiques, blogueurs et

pasteurs protestants, souvent sous l’accusation d’avoir tenté de «renverser le gouvernement». Beaucoup

d’autres chrétiens ont aussi été arrêtés, en particulier dans les minorités ethniques.

Birmanie (Myanmar). En septembre 2018, l’«Armée unie de l’Etat Wa» (voir plus haut) a arrêté plus de

cent pasteurs, responsables chrétiens et étudiants au séminaire biblique. L’armée birmane, le Tatmadaw, a

également arrêté d’autres chrétiens.