Individu, personne, Individu, personne, concepts philosophiques, concepts philosophiques,

enjeux éthiques.enjeux éthiques.

Dominique Boury

(Centre d’Ethique Médicale)

IFSI Roubaix 24 novembre 2010

Plan du cours IFSI de Roubaix / nov-Plan du cours IFSI de Roubaix / nov-déc 2010déc 201024 novembre : approche philosophie, le contexte contemporain du soin (2.00) Les dimensions du sujet contemporain (leur évolution)Approche conceptuelle de la personne,

7 décembre : la démarche éthique, enjeux professionnels (2.00)Les valeurs et les normes, leur définition, leurs rapportsEthique et moraleDroit, déontologie et éthiqueLes valeurs du soin et du prendre soin, esquisse historique.

Mode d’évaluation proposé : deux questions portant sur les cours (une dominante philosophie, l’autre dominante éthique) pour lesquelles 15-20 lignes de réponse sont attendues.

La notion de conceptLa notion de concept Définition du concept : une idée, une représentation

de l’esprit qui résume (rappelle, désigne, nomme) une multitude d’objets empiriques ou mentaux ◦ par abstraction (qui dénote les caractéristiques

essentielles d'un objet qui le distinguent des autres objets et définit des limites conceptuelles précises, en rapport de perspective avec l'observateur)

◦ et généralisation de traits communs identifiables.

Le concept nait de la volonté de trouver des relations constantes et nécessaires dans et entre les objets, entre les phénomènes. Les lois (scientifiques ou non) et les concepts sont des notions liées et complémentaires.

La notion de concept (suite)La notion de concept (suite) La formation du concept est une des conditions du

penser et du connaître ; il s’appuie sur l’intuition sensible mais nécessite le travail de la conscience ; Connaître une chose c’est la percevoir et la penser dans toutes les modalités que nous pouvons lui imposer y compris l’absence.

Le concept c’est aussi la condition du jugement, au sens large, comme dans le jugement : Si Socrate est un homme, Socrate est mortel.

Homme et mortel, deux concepts universels, Socrate est un individu singulier, le jugement permet de lui appliquer une propriété générale, conceptuelle, il est un homme, il est mortel.

La notion de concept (suite)La notion de concept (suite) Le concept, l’articulation entre concepts nous permet

de décrire le monde, d’agir sur lui, de le prévoir, de se situer dans le monde, de communiquer… Concevoir, juger et raisonner sont les activités de la raison qui lie des représentations plus ou moins élaborées par l’intermédiaire du concept.

Il faut distinguer le concept de l’image, qui est la forme sensible d’un objet particulier (image d’un arbre dans mon jardin) donc la représentation d’un objet particulier, alors que le concept vise l’universalité dans l’objet ce qui fait qu’un arbre est un arbre.

Ce qui distingue image et concept c’est que la première est perception (essentiellement subjective), et le second construction intellectuelle (à visée objective)

Deux propriétés du concept Deux propriétés du concept

l’intension c’est l’ensemble des caractères qui constituent le concept (une table = un meuble + un plan + un empiètement) ;

l’extension c’est l’ensemble des objets auxquels s’applique un concept, quel que soit le style ou la forme d’un meuble on peut dire – dans la majorité des cas – si c’est une table ou non.

Dans les caractères du concept il en est d’essentiels et d’autres qui ne le sont pas.(le plan de la table peut être horizontale ou oblique). Certains sont distinctifs ou spécifiques

Quelques éléments Quelques éléments d’histoired’histoire

Les progrès scientifiques (Copernic, Newton, Galilée, …) et techniques (L’imprimerie de Gutenberg 1450) préparent la modernité…

Avec (et après) Descartes, l’homme se voit « maître et possesseur de la nature ».

Au XVIII° siècle, le siècle des Lumières, le développement des disciplines scientifiques (physique, chimie), l’apparition de nouveaux dispositifs techniques (la machine à vapeur de Watt, le microscope…) renforcent cette conviction d’un progrès inéluctable et de la place centrale du sujet humain.

Ce que nous lègue le XVIII° Ce que nous lègue le XVIII° sièclesiècle

La notion d’individu (liberté, égalité), émergence de la psychologie moderne (sentiment intérieur) et démocratisation de cette figure de l’individu (révolution française), figure du citoyen et de l’électeur. « le code civil inscrit l’individu dans le droit positif » (contrat de mariage, propriété individuelle, liberté testamentaire…)

Le privilège de la raison humaine, universelle (Kant}; déclaration des droits de l’homme

L’articulation progrès des sciences et des techniques, et progrès social et politique

L’idéologie du progrèsL’idéologie du progrès

Le XIX° siècle va amplifier cette idée de progrès. Le développement industriel et commercial de

l’Europe et des Etats-Unis va s’appuyer sur les progrès des sciences et des techniques, aboutissant à un accroissement sans précédent de la production et de la richesse.

Renforcement d’une visée de maîtrise et surtout « d’arraisonnement » de la nature par l’homme libre et tout puissant (Heidegger)

La civilisation occidentale conquérante (colonisation) et sûre de son rôle.

L’idéologie du progrès : le L’idéologie du progrès : le doute ! doute ! Darwin : l’homme n’est qu’un chaînon de l’évolution, il

partage un héritage déterminant avec le monde animal (L’origine des espèces, 1859)

Marx : les structures économiques déterminent les modes d’existence de l’homme, ses formes d’organisation sociale, ses idéologies (Le Capital, 1867)

Freud : l’inconscient (désirs et souvenirs refoulés, pulsions) est à l’origine de la plupart de nos comportements et de nos conduites. (L’interprétation des rêves, 1899)

Nietzsche : la morale des faibles (le ressentiment) et la morale des forts (volonté de puissance); il n’y a pas de vérité absolue (la fin de Dieu)

LA CONDITION HUMAINE LA CONDITION HUMAINE CONTEMPORAINECONTEMPORAINE

Développement des technosciences (Gilbert Hottois)

Le savoir scientifique et les innovations techniques s’entremêlent constituant une sphère autonome, divorce avec la pratique et l’expérience humaine

Le progrès techno scientifique pose des problèmes inédits qui mettent en cause les valeurs fondamentales de l’humanité (et sa survie)

énergie nucléaire manipulation génétiquetechnologies de l’informationnanotechnologies

LA CONDITION HUMAINE LA CONDITION HUMAINE CONTEMPORAINECONTEMPORAINE

Mondialisation de l’économie marchande

◦ Unification des modes de production et d’échange

◦ Instances de gouvernance économique et financière (FMI, G20)

◦ Marchandisation de secteurs qui échappaient à la logique économique (art, éducation, santé…)

◦ Affaiblissement des états nationaux◦ Montée des inégalités◦ Menaces sur le devenir de la planète

LA CONDITION HUMAINE LA CONDITION HUMAINE CONTEMPORAINECONTEMPORAINE

Les diverses modalités de la libération ◦ Décolonisation et mouvement de libération

nationale (depuis l’Inde en 1947)◦ Mouvements féministes (en France, 1970

création du MLF)◦ Personnes en situation de handicap (en

1981, l'Organisation Mondiale des Personnes Handicapées –OMPH, Disabled People’s International)

◦ Émergence du modèle du consommateur autour duquel s’organise les principaux modèles économiques (publicité, mode)

◦ Développement des moyens de communication (télévision, Internet)

UNUN PARALLÈLE DANS LA SANTÉPARALLÈLE DANS LA SANTÉ

Progrès de la médecine, quelques dates 1796 : vaccination par Jenner 1865, Introduction à la médecine expérimentale de

Claude Bernard 1847 : éther puis chloroforme, début de l’anesthésie 1862 – 1874 : asepsie et antisepsie 1918 : Flemming découvre les propriétés de la

pénicilline 1921 : première utilisation de l’insuline 1950 : Henri Laborit met au point le premier

neuroleptique (Largactil) 1997 : éradication de la variole La médecine prédictive

L’efficacité de la médecine serait-elle sans limite ?

UN PARALLÈLE DANS LA SANTÉUN PARALLÈLE DANS LA SANTÉDes échecs importants, des problèmes nouveaux

L’apparition du SIDA fin des années 1970, La lutte sans fin contre le cancer Le développement des maladies chroniques (diabète,

asthme, maladies cardio-vasculaires, insuffisance rénale…) qui représentent les causes principales de morbidité

Les maladies tropicales négligées (malaria en particulier)

L’émergence de nouvelles maladies (grippe aviaire, etc.) Le vieillissement général et massif des populations et

les pathologies associées (Alzheimer en particulier)

La médecine peut-elle faire face à tous ces défis et toutes les demandes ?

UN PARALLÈLE DANS LA SANTÉUN PARALLÈLE DANS LA SANTÉAvec les progrès sociaux qui améliorent les conditions de vie et renforcent les droits des citoyens, le rapport à la santé et aux maladies se transforme profondément « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. »

Préambule à la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946

UN PARALLÈLE DANS LA SANTÉUN PARALLÈLE DANS LA SANTÉ

De nouveau domaines de la médecine apparaissent

Soins palliatifs : du « cure » au « care » Médecine prédictive : modification profonde de son

rapport à soi, aux autres, à son futur. Éducation thérapeutique du patient : vers la gestion

de leur maladie par les patients eux-mêmes. Extension du domaine de la santé publique,

prévention des maladies, mais aussi prévention des risques (accidents, addictions,…)

Les droits du patient sont reconnus Loi du 4 mars 2002, (information complète et

loyale, consentement éclairé) : le patient devient l’acteur principal de sa santé et de ses soins.

Introduction au concept de Introduction au concept de personnepersonne• Le concept de personne est une

notion complexe et évolutiveMais elle représente un enjeu

permanent dans la relation de soin : qui prenons nous en charge? Avec qui sommes nous en relation? De qui et de quoi sommes nous responsables?

Elle sous-tend les réflexions autour des notions d’autonomie (consentement), de vulnérabilité, (responsabilité) de citoyenneté (participation sociale)

Pourquoi une interrogation éthique Pourquoi une interrogation éthique sur la notion de personne ?sur la notion de personne ?Déstabilisation des dimensions

profondes de notre identité personnelle (Jean Ladrière)◦Rapport à soi, à son corps ◦Rapport à l’autre, au collectif◦Rapport au temps, à l’histoire

Obligation de repenser les normes et les valeurs qui nous permettent de nous retrouver, de nous projeter et de vivre ensemble

Rapport au corpsRapport au corpsNotre identité sexuelle par exemple,

(contraception, libre choix du moment de l’accouchement)

Les possibilités nouvelles de la médecine (dopage, chrirurgie esthétique)

Modification des limites naturelles de la vie (naissance et mort en particulier)

Menaces sur notre intimité

Notre rapport à l’autreNotre rapport à l’autrePossibilités nouvelles des moyens

de communication

Une identité multiple dans des réseaux multiples

Au niveau médical : don et greffe d’organes, mère porteuse

Notre rapport au tempsNotre rapport au tempsVieillissement et allongement de la

durée de vie, la figure du « vieillard robuste ».

Médecine prédictive, prédisposition et anticipation de maladies

L’impact des nouvelles technologies : un présent immédiat, vite oublié !

Interrogation éthique Interrogation éthique (suite)(suite)Lucien Sève :« la notion de personne

traverse une crise majeure, une crise spécifique induite par le séisme des innovations biomédicales…◦ quand mort personnelle et mort corporelle se

dissocient,◦quand une grand-mère porte en elle

l’enfant de sa fille,◦quand on stocke les embryons humains

congelés, comment ne serions-nous pas bouleversés

par nos représentations de nous-mêmes, déstabilisés dans nos relations avec autrui, et devant une mise en question des traits fondamentaux de la condition humaine ? » 

Une origine ancienne (et Une origine ancienne (et curieuse)curieuse)Persona = le masque dans le théâtre

antique, qui devient le porteur de masque, l’acteur, le personnage représenté et le rôle …

Puis le rôle social : au sens de statut, d’institution, de personne juridique (personne physique et personne morale)

Au sens plus éthique de la manière dont on remplit ce rôle (personnalité)

La notion de la pluralité d’identités chez Amartya Sen : nous sommes plusieurs.

Dimensions biologiques Dimensions biologiques (génétique)(génétique)

◦L’unité. La défense du soi contre le non-soi. Nous connaissons les méthodes de défense : les cellules, les anticorps et les membranes

◦ La diversité.Il ne se trouvera jamais deux hommes pareils, chacun singulier, hormis en partie les jumeaux (Mais interférence de l’acquis, problème plus complexe du clonage). Chaque homme est irremplaçable.

◦La mort. Disparition de l’identité avec le mort mais, persistance des groupes sanguins.

Dimensions biologiques(système Dimensions biologiques(système nerveux)nerveux)Si la mort de l’homme est la mort du cerveau., c’est par son cerveau que l’homme se distingue de l’animal. Le langage (Roland Barthes, Saussure), la pensée (Hannah Arendt), la mémoire (René Simon), la créativité et l’Art (Jean Pierre Changeux et Paul Ricœur dans la Nature et la règle).

Deux exemples : L’état végétatif chronique (grave maladie chronique, brusque traumatisme). Les fonctions supérieures ont disparues mais subsistent des fonctions qui permettent quelquefois la respiration, la persistance d’une hémodynamique. Plus de conscience, au mieux une vigilance…

Dimensions biologiques(système Dimensions biologiques(système nerveux)nerveux)La mort cérébrale (mot à préférer à coma dépassé) et les comas induits. Les traitements de la réanimation et de l’anesthésiologie permettent de « suspendre le temps », une période pour « passer un cap », peuvent suppléer à ces dernières fonctions, quelques réflexes ayant subsisté un certain temps…

Quelques expérimentations ont eu lieu ( affaire Milhaud) sur de telles « personnes », ce qui a accélérer l’adoption de la loi de protection des personnes ( Claude Huriet et Franck Sérusclat)

en mars 1988, l’affaire Milhaud du nom du médecin d’Amiens qui, dans un but démonstratif lors d’une expertise judiciaire, fait inhaler du protoxyde d’azote à un patient en coma dépassé, afin de montrer que cette inhalation n’entraîne pas de cyanose. Cette « expérimentation clinique » sans but thérapeutique provoque une importante polémique.

Une dimension métaphysique, Une dimension métaphysique, philosophiquephilosophique

Ce que les philosophes néo-platonicien ont appelé la « singularité de la substance »

Deux idées : la singularité et la substance.

La singularitéLa singularité singularité v/ universalité ou généralité, La notion d’individuation qui est très

différente dans d’autres formes de société, apports de l’anthropologie (fusion avec le groupe, ou avec les éléments de l’environnement), acquisition progressive d’une forme d’individuation, à travers un parcours d’épreuves, dans un réseaux de signes, de marques et de symboles, dans des lignées héréditaires.

Unicité du moi, identité simple et séparée

et la substance et la substance la substance est la réalité permanente qui sert de

substrat aux attributs changeants. La substance est ce qui existe en soi, en dessous des accidents, sans changements;

d’où le débat sur l’harmonie des substances, du corps et de l’âme, esprit, par exemple le spirituel et le corporel, le matériel et l’immatériel … parfois 9 composants

La personne est ce qui me permet de me singulariser, pas simplement par les traits « accidentels », physiques ou sociaux, mais par des traits « essentiels », l’acte même d’être

La question du nom, des coordonnées, de date et du lieu de naissance

Évolution contemporaineÉvolution contemporaine• Thomas d’Aquin (1225-1274) insistant

sur l’élément substancia, la définit comme « l’être en tant qu’il subsiste, trouvant en soi, et non dans un autre que lui-même, l’appui de son existence »…vers le concept moderne de « Conscience de soi »

Notion de liberté existentielle : la personne est liberté de création de soi par soi

Evolution contemporaine Evolution contemporaine Les modernes, contre une chosification,

issue d’une recherche sur l’être : Descartes, la notion de sujet pensant.

il s’assure de son existence personnelle, il découvre la certitude au terme du doute méthodique, « cogito ergo sum »

Kant, celle de sujet moral. L’autonomie forge la personnalité du sujet moral, assure sa dignité, le rendant capable de se constituer législateur de sa propre loi, et d’en faire, par la suite, son devoir.

Emmanuel Emmanuel KANTKANTOr je dis: l'homme, et en général tout

être raisonnable, existe comme fin en soi; et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son gré…

Les êtres dont l'existence dépend, à vrai dire, non pas de notre volonté, mais de la nature, n'ont cependant quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu'une valeur relative, celle de moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses;

Emmanuel Kant (suite)Emmanuel Kant (suite)au contraire, les êtres raisonnables sont

appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est-à-dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé seulement comme moyen, quelque chose qui limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (et qui est un objet de respect). [. ..]

L'impératif pratique sera donc.: celui-ci : Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

Evolution contemporaineEvolution contemporaineHegel, celle de sujet relationnel. C’est l’adjonction

du principe de différenciation relationnelle. En s’opposant à Descartes, Hegel affirme que

l’expérience originaire n’est pas celle du sujet pensant mais qu’elle est constituée par l’interaction du regard de l’autre sur le « Je » et par la saisie de sa radicale altérité.

Et il met en lumière la lutte personnelle pour la reconnaissance à être.

À la suite Fichte met en valeur la notion de réciprocité et la notion d’intersubjectivité qui appartiennent, en propre, à la personne, précédant le concept actuel « d’attitude » (Alain Touraine).

L’individu (définition)L’individu (définition) Tout être concret, donné dans l'expérience,

possédant une unité de caractères et formant un tout reconnaissable (élément d’un ensemble).

Spécimen vivant appartenant à une espèce donnée; être organisé, vivant d'une existence propre et qui ne peut être divisé sans être détruit.

Élément entrant dans l'extension d'une espèce; ce qui est indivisible en extension

Élément d'une population, homme anonyme, indéterminé

Chaque unité d'une colonie, d'une société. L'être humain considéré isolément dans la collectivité, la communauté dont il fait partie.

Pour Lucien Sève, « Individu » fait partie des concepts de la biologie; « personne », non.

L’individu (définition)L’individu (définition)« Un individu est une entité qui n’est pas

divisible, possédant un début et une finUn individu est une entité qui possède une

unité fonctionnelle : il est un tout dont les parties sont intégrées

Un individu est une entité historique, à savoir spatio-temporellement continue

Un individu est une entité autonome par rapport à son environnement

Un individu est une entité dont les parties possèdent le même génome »

Bernard Baertschi, La vie artificielle, Le statut moral des êtres vivants artificiels, CENH Berne 2009, 26

L’individualismeL’individualisme Toute théorie ou tendance qui fait prévaloir l'individu sur

toutes les autres formes de réalité, et qui lui décerne le plus haut degré de valeur.

Idéal politique qui accorde le maximum d'importance à l'individu, à l'initiative privée et réduit le rôle de l'État au minimum ou même à rien. Individualisme anarchiste, individualisme démocratique.

Doctrine qui met l'accent sur le développement des droits et des responsabilités de l'individu, estimant que l'État et les institutions sociales ne sont là que pour le bien des individus.

Péjoratif : tendance à s'affranchir de toute obligation de solidarité, à ne vivre que pour soi.

Comportement, esprit d'indépendance, d'autonomie; tendance à l'affirmation personnelle ou à l'expression originale.

L’individu postmoderne L’individu postmoderne Jean-François Lyotard (1924-1998)Jean-François Lyotard (1924-1998)Né de l’effritement des progressifs des grandes

institutions sociales, politiques, religieuses, idéologiques et d’une volonté de se libérer des dogmes, des normes et des valeurs traditionnelles. En particulier l’affaiblissement de la notion de progrès.Il s’inscrit sur le fond d’une crise socio-économique et marque une attitude de désenchantement vis à vis des utopies.

L’individu postmoderne se suffit à lui-même, fixe ses propres normes et refuse toute responsabilité par rapport à la société dans son ensemble ou par rapport à ses groupes d’appartenance (famille, école, paroisse, parti, syndicat…)

Il refuse de s’inscrire dans les « grands récits » collectifs

L’individu postmoderne L’individu postmoderne (suite)(suite)Les conséquences : un relativisme

moral, amplification des phénomènes de modes passager et identitaire, éclatement des modèles traditionnels (famille, sexe, ) ….

Quelques paradoxes et oppositions :◦ seul et ensemble, ◦ masculin et féminin,◦ nomade et sédentaire, ◦ Kaïros (le bon moment) et Kronos, ◦ Réel et virtuel, ancien et nouveau.

Expliquent la fluidité de nos sociétés et la nécessaire construction de nouvelles normes

LA CONDITION HUMAINE CONTEMPORAINELA CONDITION HUMAINE CONTEMPORAINE

Les limites de l’individualisme « postmoderne » ◦ Tension entre l’affirmation de l’autonomie

individuelle, de la puissance du sujet et de la nécessaire interaction, de la solidarité

◦ Le désir de reconnaissance et l’aspiration à la justice

◦ Les dimensions de la vulnérabilité (et le mouvement du care)

◦ Le conflit entre intérêts individuels (moteur de l’économie!) et les intérêts collectifs (devenir du monde)

◦ Les limites de la démocratie contemporaine, la recherche de nouveaux modes de gouvernance et de participation citoyenne

Une vision contemporaine de la Une vision contemporaine de la personnepersonne

« La personne humaine ne se comprend donc que dans l’articulation de trois plans distincts mais liés : le plan biologique de l’individu, de son programme génétique et de ses montages innés ; le plan relationnel de son être avec autrui, de son affectivité et de son histoire ; le plan symbolique de l’inscription dans une culture, dans une langue, dans une tradition et de la reprise de sa vie dans un discours.

Les trois plans, séparés pour la commodité de l’analyse, ne sont pas distincts dans la réalité ; ils constituent comme un feuilletage du livre de ma vie ou comme une scène avec ses coulisses (mon hérédité et mon passé), son avant-scène (mon projet de vie), son horizon (ma culture). »

Une vision contemporaine de la Une vision contemporaine de la personne (suite)personne (suite)« Une personne est le fruit d’une histoire ;

elle a été convoquée à l’existence personnelle en étant insérée, avant même son existence biologique, dans un discours qui fait fonctionner les trois personnes verbales, et cela dans une relation de réciprocité et non pas d’instrumentalité. »

« La personne n’est donc pas une entité fixe, donnée une fois pour toutes à son origine ; c’est une construction à partir d’un réseau de relations humaines et sociales. »

Jacqueline Lagrée Le médecin , le malade et le philosophe, 2002