101
Hervé Rannou Maurice Ronai 22 octobre 2003 AUSY 10 rue des Acacias BP 94 92134 Issy les Moulineaux Tel : +33.1.45.29.70.58 Fax : +33.1.45.29.70.75 http : www.ausy.fr www.items.fr Étude sur l'industrie du logiciel Annexes

Indsutrie du logiciel - annexes · 2005. 7. 27. · Hervé Rannou Maurice Ronai 22 octobre 2003 AUSY 10 rue des Acacias BP 94 92134 Issy les Moulineaux Tel : +33.1.45.29.70.58 Fax

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Étude sur l'industrie du logicielAnnexes

Hervé Rannou Maurice Ronai

22 octobre 2003

AUSY 10 rue des Acacias

BP 94 92134 Issy les Moulineaux Tel : +33.1.45.29.70.58 Fax : +33.1.45.29.70.75

http : www.ausy.fr www.items.fr

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SOMMAIRE

3 Annexe 1 - La logicialisation de l’économie et de la société ....................... 3

3.1 Unité et diversité du logiciel ..........................................................................................................3 3.2 Le logiciel comme technologie intellectuelle : domaine d’ingenierie, discipline scientifique et activite

humaine fondamentale .................................................................................................................4 3.3 La logicialisation de la depense informatique : le deplacement des depenses informatiques vers le

logiciel et les services ...................................................................................................................5 3.4 Logicialisation des services aux entreprises ................................................................................... 10

4 Annexe 2 - La situation en France ............................................................ 15

4.1 La depense informatique............................................................................................................. 15 4.2 Ressource interieure en services informatiques .............................................................................. 17 4.3 La part des depenses en logiciels et services informatiques dans la dépense informatique ................... 18 4.4 Le marché des logiciels et systemes (périmetre elargi) ................................................................... 19 4.5 Le logiciel au sein du secteur informatique .................................................................................... 23 4.6 acteurs mondiaux ...................................................................................................................... 27

5 Annexe 3 : Vers une nouvelle économie du logiciel .................................. 36

5.1 Vers une nouvelle economie du logiciel ......................................................................................... 36 5.2 Le Libre, nouvelle organisation de production d’une nouvelle informatique ? ...................................... 40 5.3 Les Web Services....................................................................................................................... 57

6 Annexe 4 : Situation du logiciel libre en France et comparaisons avec les autres pays .............................................................................................. 59

6.1 La France au premier rang des developpeurs de logiciel libre ........................................................... 59 6.2 Utilisation des logiciels libres dans les Entreprises et les Institutions Publiques : une enquete en

Allemagne, en Grande Bretagne et en Suede................................................................................. 60 6.3 Principaux bénéfices attendus de l’utilisation de Logiciels Libres. ...................................................... 61 6.4 Les logiciels libres dans le secteur public en Europe........................................................................ 63 6.5 La division du travail au sein des communautés de developpeurs ..................................................... 64

7 Annexe 5 - L’informatique publique ......................................................... 66

7.1 La dépense informatique de l’etat ................................................................................................ 66 7.2 Le secteur le plus porteur ........................................................................................................... 72 7.3 Logiciel libre dans les administrations en France : promotion active ou « neutralité » ? ....................... 76 7.4 La politique du Gouvernement federal allemand en matiere de logiciel libre ....................................... 81 7.5 Politiques informatiques et logiciel libre en Europe ........................................................................ 83 7.6 Le logiciel libre dans le secteur public americain............................................................................. 86

8 Annexe 6 – Examen comparé des priorités en matière de Recherche : INRIA, CNRS, RNTL, FNS .......................................................................... 87

8.1 Les priorités de l’INRIA ............................................................................................................... 87 8.2 Les 5 grandes orientations prioritaires du département STIC du CNRS.............................................. 88 8.3 Les Actions du Fonds National de la Science (Ministere de la recherche)............................................ 88 8.4 Les orientations thematiques du RNTL .......................................................................................... 89 8.5 Les chercheurs et les enseignants en STIC .................................................................................... 91 8.6 Valorisation et logiciel libre à l'INRIA ............................................................................................ 93

9 Annexe 7 : Initiatives internationales marquantes de 2003..................... 98

9.1 Politiques publiques et logiciel libre : le projet de système d’exploitation asiatique ............................. 98 9.2 Consumer Electronics Linux Forum (CELF) ................................................................. 99

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3 Annexe 1 - La logicialisation de l’économie et de la société

En étendant continûment le champ de ses applications, le logiciel, en un certain sens, change de nature, il devient un élément stratégique pour toutes les branches de l'industrie, une "technologie générique" c'est-à-dire composante intégrante de la valeur ajoutée de tous les secteurs de l'activité économique, comparable en cela à l'énergie. Le logiciel intervient transversalement dans la compétitivité de l'économie. Pour de nombreux industriels, la production de logiciels devient structurelle, elle représente une part importante de leur chiffre d'affaires et un élément concurrentiel majeur.

3.1 UNITE ET DIVERSITE DU LOGICIEL

Les logiciels, dans leurs caractéristiques les plus générales, sont, selon François Horn, des "textes numériques actifs ”, des outils de résolution de problèmes, des opérations de codification. "Indépendamment de leur diversité fonctionnelle, les logiciels ont en commun d'être des textes numériques actifs. Ecrits dans un langage de programmation, leur code source se présente sous la forme d'un texte. La programmation est une forme d'écriture et comme toute activité d'écriture, elle se caractérise par une diversité illimitée. Existant sous une forme numérique, le texte du programme possède de très grandes possibilités de modification, de réutilisation, de combinaison. Mais ce texte est également un texte actif, un texte qui agit dans la mesure où il se compose d'un ensemble d'instructions qui seront exécutées automatiquement par une machine. Laurent Kott signale la grande variété des "objets" que recouvre ce mot. Depuis des "énormes" logiciels pilotant des objets techniques comme les avions, les autos, une usine de production ou une centrale nucléaire, jusqu’à des petits logiciels qui peuvent être des "gadgets" (un écran de veille, une jolie présentation du bureau d’un PC) ou des "utilitaires" (des pilotes ou drivers d’imprimantes et autres périphériques). De plus, certains logiciels peuvent être produits automatiquement à partir d’outils qui facilitent le travail de programmation, par exemple en utilisant des interfaces graphiques : que doit-on appeler le logiciel ? Le fichier contenant la description faite par l’utilisateur ou la traduction dans un langage de programmation par l’outil de programmation ? On peut aussi identifier les logiciels "jetables" - par exemple un pilote de périphérique peut être jeté en même temps que le périphérique, un traitement de texte peut être jeté si les documents produits peuvent être traités par le nouveau logiciel de traitement de texte - et les logiciels "permanents" - un avion a une durée de vie de 20 ou 30 ans, par conséquent les logiciels embarqués doivent aussi avoir cette durée de vie même s’ils sont eux aussi susceptibles de maintenance et d’évolution comme les parties mécaniques de l’avion. Enfin, on peut aussi distinguer entre les logiciels accessibles sur l’ordinateur qui les exécute, ce qui rend leurs modifications possibles par les utilisateurs (plus ou moins avertis) et ceux qui ne le sont pas : le contrôleur d’un frein ABS sur une voiture, les fonctions de répertoire d’un téléphone portable, etc. 1

1 Laurent Kott, Contribution à l’avis de l’Académie des technologies sur la brevetabilité du logiciel

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3.2 LE LOGICIEL COMME TECHNOLOGIE INTELLECTUELLE : DOMAINE

D’INGENIERIE, DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ET ACTIVITE HUMAINE

FONDAMENTALE

Le logiciel, au sens de la programmation, concerne un nombre croissant de personnes. Les logiciels constituent en même temps un domaine d’ingénierie spécialisée (avec plus de 10 millions de développeurs professionnels dans le monde) et une activité humaine fondamentale : des dizaines de millions de personnes dans le monde créent des logiciels à un titre ou un autre. Comme l’écriture ou la cartographie, le logiciel, la programmation, est une technologie intellectuelle. Orientée vers la résolution de problèmes ou des opérations de codification. "La programmation est une forme d'écriture et comme toute activité d'écriture, elle se caractérise par une diversité illimitée". Près d’un salarié sur deux travaille désormais sur ou au contact d’un ordinateur et 40 % des foyers sont équipés d’un PC. Certes, la majorité des personnes, les utilisateurs de base, activent les logiciels tels quels. Un nombre croissant d’utilisateurs, cependant, agencent les logiciels pour acquérir un degré plus élevé de spécification, construisent des fonctions au-dessus d’une application donnée, ou utilisent une ou plusieurs applications en tant que composants d’un système plus vaste. L’acquisition de compétences en matière de programmation (via l’enseignement ou "sur le tas ”) par un nombre croissant de personnes ne remet nullement en cause l’existence du métier d’informaticien ou l’utilité des éditeurs de progiciels ou celle des intégrateurs. Les évolutions en matière de langages de programmation vers une plus grande simplicité d’emploi (langages objet, interfaces graphiques) vont dans le sens d’une banalisation des compétences de programmation. Les différentes catégories d’utilisateurs ne se servent pas de façon identique de l’ensemble des fonctions, n’accordent pas la même importance aux diverses caractéristiques d’un logiciel, et peuvent utiliser un même logiciel pour des activités variées :

emploi du logiciel en l’état, réagencement pour acquérir un degré plus élevé de spécification, utilisation éventuelle des éléments du logiciel pour produire de nouveaux

logiciels, dans un objectif d’amélioration ou de fonctionnalités nouvelles Pour les progiciels, Frederick P. Brooks répartit les utilisateurs en quatre niveaux :

l’utilisateur de base qui fait fonctionner l’application telle quelle ; le programmeur qui construit des fonctions au-dessus d’une application

donnée, principalement pour faire gagner du temps à l’utilisateur final ; le développeur de fonctions externes qui code des fonctions additionnelles

pour une application le métaprogrammeur qui utilise une ou plusieurs applications en tant que

composants d’un système plus vaste

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3.3 LA LOGICIALISATION DE LA DEPENSE INFORMATIQUE : LE DEPLACEMENT DES

DEPENSES INFORMATIQUES VERS LE LOGICIEL ET LES SERVICES

Au début de l’informatique, le coût du matériel était prééminent, et on se souciait peu de la généricité du logiciel utilisé. Aujourd’hui, ces coûts baissent, la contrainte sur les coûts de conception et d’utilisation du logiciel s’est faite plus forte. La loi de Moore – qui prévoit un doublement de la puissance des machines tous les 18 mois, et qui se vérifie depuis 30 ans essentiellement parce qu’elle est décidée par les producteurs de microprocesseurs, modère cependant cette augmentation relative, en limitant l’effondrement du prix du matériel.

La "logicialisation” résulte ainsi du renversement qui s’est progressivement opéré entre la dépense en matériel informatique et la dépense en logiciels. La baisse de coût des matériels a été plus rapide que la baisse des coûts du logiciel. "Au début de l'informatique, le coût de la programmation n'était pas jugé critique. Si une machine coûtait 10 millions de francs, son logiciel pouvait bien coûter 1 million de francs ! Si la durée de vie du matériel était de dix ans, le développement du logiciel pouvait bien prendre deux à cinq ans. Mais la baisse rapide du coût des matériels a rendu critique le coût des logiciels ”2.

Michel Volle estime que le coût du logiciel a baissé depuis cinquante ans d'environ 20 % tous les cinq ans, soit 4 % par an.

La part des dépenses en logiciels et services croit plus vite que les dépenses

en personnel, en matériel ou en télécommunications. Les prix des matériels ont tendance à décroître. La part des personnels reste stable. Pour 100 F de dépenses en technologies de l’information, la part des logiciels et services est passée de 17 % en 1980 à 38 % en 2000 ; celle des personnels a décru de 41% à 29%, comme celle des matériels qui passe de 30 à 18%. La part des télécommunications a cru, elle, de 11 à 15%.

2 Michel Volle, E-economie, 2000. Source : Syntec

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L’évolution de la dépense informatique globale en France se fait nettement en faveur des logiciels et services au détriment du matériel et du personnel interne.

Evolution des dˇ penses IT par nature (en % de la dˇ pense totale)

41

38

2 9

24

31

28

26

24

1 8

1517

22

3 8

47

32

31

3 1

3 4

11

131 5

1 4

1011

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

1 980 19 85 19 90 199 5 2 000 200 5e

Personnel Matˇ riel Logiciels et services Tˇ l com et divers

Source Pierre Audoin Conseil Cette prépondérance de la dépense logicielle (en fait des logiciels et du recours à des prestataires) résulte de plusieurs phénomènes : chute des prix des matériels, externalisation de la fonction informatique, diversification des usages de l’informatique et des attentes vis-à-vis des systèmes d’information.

1980 1985 1990 1995 2000 2005 Personnel 41% 38% 32% 31% 29% 24% Matériel 30% 28% 26% 24% 18% 15% Logiciel et services

17% 22% 31% 35% 38% 47%

Telecom et divers

11% 10% 11% 13% 15% 14%

99% 98% 100% 103% 100% 100%

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Source : Gilbert Cette, Jacques Mairesse et Yusuf Kocoglu3

Sur la période 1979-1999, les investissements en logiciels et services informatiques ont été multipliés par 46, alors qu’ils n’étaient que de 13 pour les matériels informatiques et de 14 pour les matériels de communication. Sur la période 1990-1999, les investissements en logiciels et services informatiques ont cru de 164, alors qu’ils n’ont progressé que de 15% pour les matériels informatiques et de 66% pour les matériels de communication. Le poids du logiciel et du progiciel dans les services informatiques Le marché des services informatiques reste largement dominé (38%) par les activités d’ingénierie (dont une large part est orientée vers le développement et l’intégration de systèmes). Le marché de l’infogérance progresse régulièrement. La part du chiffre d’affaires entreprises résultant de l’édition de logiciels est stable : autour de 20%. 2002

Conseil 1380 6%

Ingénierie 8520 38% projet et & intégration 3200 14% Développement et assistance technique

2750 12%

Conseil en technologies 2570 11%

Infogérance 8520 38% TMA 1000 4% Infogérance hors TMA 4160 18%

Logiciels & progiciels 4200 19% Logiciels outils 1500 7% Logiciels d'application 2700 12%

22620 100%

3 Gilbert Cette, Jacques Mairesse et Yusuf Kocoglu, Les technologies de l'information et de la communication en France : contribution a la croissance économique. Économie et Statistique, nº 339-340, 2000

1970 1980 1990 1995 1999Mate riels inf or mat iques 2,5 7,8 29,3 28,2 33,6Logic iels 1,6 7 27,9 35,7 73,6Mate riels de commu nica t ion 4 14,2 33,1 34,8 54,8

Tot al TIC 8,2 29 90,3 98,7 162

Mate riels inf or mat iques 30,5% 26,9% 32,4% 28,6% 20,7%Logic iels 19,5% 24,1% 30,9% 36,2% 45,4%Mate riels de commu nica t ion 48,8% 49,0% 36,7% 35,3% 33,8%

Tot al TIC 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

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Selon Pierre Audoin Conseil, la part du progiciel dans l’activité des entreprises de services informatiques se situait, en 2001, à un niveau moindre : 11,7%. Prestations CA % Total

Total Carif 12,05 43,8%Total externalisation 4,96 18,0%Sous total services (hors maintenance)

17,01 61,8%

Ingénierie de solutions 2,02 7,3%Logiciels applicatifs 3,43 12,5%Total progiciels et solutions 5,45 19,8%

Progiciels systèmes 1,73 6,3%Progiciels outils 1,48 5,4%Total progiciels outils et systèmes 3,21 11,7%

Maintenance matériels 1,85 6,7%

Total toutes prestations LSTI 27,52 100,0%

Selon EITO, la part du logiciel se situe à 25%. Logiciel 7 25%Logiciels outils 3 12%Logiciels d'application

4 13%

Services 21 75%Conseil 2 9%Implémentation 7 23%Gestion des opérations

8 29%

Services de support 4 14%

28 100%

Les chiffres du Syntec comme ceux d’EITO ne reflètent probablement qu’une part du marché professionnel du progiciel : une grande partie des achats de progiciels échappe aux directions des services informatiques.

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3.4 LOGICIALISATION DES SERVICES AUX ENTREPRISES 0 Croissance des informaticiens et des emplois liés à l’informatique

Un bon indicateur de la logicialisation de l’économie serait de connaître le nombre d’informaticiens, et plus largement le nombre de personnes impliquées dans les activités directement liées au logiciel, aux différentes étapes : conception de systèmes, développement, maintenance, exploitation. Distinguons ici deux approches. La première approche consiste à estimer le nombre de personnes travaillant dans le secteur "des activités informatique" au sens de la nomenclature d’activités). La seconde approche consiste à estimer le nombre de personnes qui travaillent dans des entreprises ou des fonctions au sein des entreprises directement liées à l’informatique, qu’ils soient ou non informaticiens. La seconde approche consiste à estimer le nombre d’informaticiens, qu’ils travaillent dans le secteur informatique (au sens des "activités informatiques ”), dans le secteur TIC (secteur producteur des TIC), ou dans les entreprises utilisatrices. Cette seconde approche se heurte à la difficulté de définir ce qu’est un informaticien4.

4 Il est souvent bien difficile de mettre une frontière indiscutable entre un utilisateur très expérimenté, qui effectue de véritables développements informatiques devant son écran mais qui ne relève pas de la Direction des Systèmes d'Information, avec un paramétreur d'ERP (Progiciel de Gestion Intégrée, en français) salarié d'une SSII (Société de Services et d'Ingénierie Informatiques) et qui appartient au secteur informatique. Les informaticiens qui travaillent dans l'assurance, la banque, la chimie, les professions libérales (experts comptables et autres cabinets de conseils), … sont regroupés dans leur domaine d'activité respectif. De même, les informaticiens, salariés des opérateurs de télécommunications, qui développent, par exemple, un système sophistiqué de facturation, seront regroupés sous le code NAF (Nomenclature des Activités Françaises) 63 - Services des télécommunications - Un informaticien travaillant dans une administration centrale ou une collectivité territoriale, est d'abord un agent de l'Etat. Or, l'INSEE ne sait pas le reconnaître comme un professionnel de l'informatique. Les informaticiens d'une direction de la recherche d'un groupe industriel sont comptés sous l'appellation " recherche et développement ", presque jamais dans la catégorie informaticiens. Les informaticiens des unités de recherche ou de fabrication chez des constructeurs de matériels informatiques ou de matériels de télécommunications seront identifiés dans les activités " Recherche " ou " Production ". Les professeurs d'informatique dépendant du Ministère de l'Education Nationale ou exerçant dans des écoles privées ne sont pas non plus comptabilisés parmi les informaticiens. Un commercial (pur et dur) est-il un informaticien ? Même question pour le responsable qualité d'un éditeur de logiciel. Un informaticien travaillant dans une société d'intérim relève du travail temporaire.

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a) Les emplois dans le secteur informatique : activités dans le logiciel et les services informatiques

Le SYNTEC INFORMATIQUE évalue les personnes travaillant dans l’informatique à 679 000. Cette estimation recoupe celle du CEREQ, avec 43% des informaticiens employés dans les entreprises de services informatiques. Secteurs Effectifs

salariés Croissance 2000-2001

% du total

DSI des 100 premières grandes entreprises 140 000 4% 21% DSI des petites et moyennes entreprises 98 000 4% 14% Administration / Collectivités / Services publics 42 000 2,50% 6% Autres utilisateurs (services R & D) 22 000 5% 3% SSII et éditeurs de logiciels (code NAF 72) 292 000 8% 43% Constructeurs de matériel informatique 28 000 3% 4% Distribution / négoce de matériel informatique 23 000 -8% 3% Autres : conseil, intérim, recherche,enseignement, formation, fournisseursd'accès, multimédia informatique,…

34 000 6% 5%

TOTAL 679 000 5,30% 100% Source : Syntec, Pierre Audoin Conseil b) Les informaticiens Le CEREQ5 évalue leur nombre à plus de 400 000 : le secteur des services informatiques n’emploie que 37% d’entre eux, la majorité d’entre eux étant employés dans les entreprises des autres secteurs. Services informatiques (NA 72)

37,6% 159 300

autres branches 62,4% 264 370 Total informaticiens 100% 423 670 En 1998, une enquête emploi de l’INSEE dénombrait 304 000 informaticiens. En 15 ans, la population d’informaticiens s’est accrue de 63%. Cette notion d’informaticien (dépendante de la nomenclature des métiers) regroupe cadres et les ingénieurs de l’informatique (60% de l’emploi en 1998), programmeurs, pupitreurs et opérateurs d’exploitation. L’essentiel de cette croissance s’est produite sur la période 1983-1992, avec un rythme annuel de 4,8%, soit 53% en 9 ans. De 1993 à 1996, on observe un certain tassement des effectifs (-2% au total pour ces trois années). Ce n’est qu’en toute fin de période que l’emploi repart dans cette corporation (+5% de mars 1996 à mars 1998). Si la population des pupitreurs et des opérateurs d’exploitation connaissait un déclin marqué (environ 29 000 personnes, soit une régression de 44% en 15 ans), celle des programmeurs avait progressé en nombre jusqu’en 1993 (58% en 10 ans), pour ensuite chuter (-12% sur les cinq dernières années). L’INSEE en dénombrait 93 000 en 1988.

5 Les prestataires de services informatiques : une branche en expansion, des salaries qui bougent. CEREQ, septembre 2002

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Enfin, les ingénieurs de l’informatique, pour leur part, ont connu de 1983 à 1998, une explosion de leur effectif (+178%). En 1998, ils étaient plus de 180 000. En 1998, selon cette même enquête, 36% des informaticiens travaillaient dans les sociétés de services et de maintenance et 5% chez les constructeurs. On en retrouvait 10% dans le commerce, 9% dans l’intermédiation financière, et 40% éparpillés dans tous les autres secteurs de l’économie.La proportion d’ingénieurs était la plus forte dans les sociétés de services informatiques ou chez les constructeurs, respectivement 70% et 68%. Elle n’était que de 50% dans les autres secteurs. Selon l’enquête Emplois de l’INSEE 2000, la population des informaticiens se situait a 347 000 : avec une croissance de 30 % entre 1995 et 2000. Avec de nets écarts entre secteur tertiaire, dans lequel le nombre d’informaticiens progresse de 45% et le secteur industriel ou leur nombre aurait régressé de 5%.

Population des informaticiens 1995 2000 95/200

0 Industrie et construction 79 75 -5% tertiaire 188 272 45% Industrie hors TIC 52 49 -6% Pole industriel TIC 27 26 -4% Tertiaire hors TIC 81 111 37% Pole tertiaire TIC 107 161 50% Secteur TIC Pole industriel TIC 27 26 -4% Fabrication machines de bureau et de matériel informatique

17 13 -24%

Fabrication de matériels émission et transmission

5 7 40%

Autre TIC pole industriel 5 6 20% Pole tertiaire TIC 107 161 50% activités informatiques 94 143 52% Commerce de gros de machines 11 10 -9% telecommunications 1 7 600% Tertiaire hors tic 81 111 37% intermédiation financière 16 20 25% assurance 8 10 25% transports 8 10 25% conseil et assistance divers 24 32 33% autre tertiaire hors tic 25 39 56% Ensemble des secteurs 267 347 30% Hors activités informatiques 173 204 18% Activités informatiques 94 143 52% De manière plus qualitative, on observera une montée en qualification chez les informaticiens : le nombre d’ingénieurs progresse plus vite que celui des techniciens.

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1990 1999 croissance ensemble des informaticiens 267 347 30% ingénieurs 158 212 34% techniciens 111 135 22% Tous secteurs 1990 1993 1996 1999

PCS 3828 Ingénieurs et cadres de l'informatique (sauf technico-commerciaux)

80 347 100 189 111 873 145 810 81%

PCS 4792 Programmeurs, préparateurs de travaux en informatique (hors fonction publique)

40 122 41 754 41 385 45 475 13%

Total 120 469 141 943 153 258 191 285 59%

Conseil en systèmes informatiques 1990 1993 1996 1999

72-10 Ingénieurs et cadres 10 792 13 755 16022 25775 139% 72-10 Autres 2 944 3 076 3 458 5 416 84% Total 13 736 16 831 19 480 31 191 127% Réalisation de logiciels 1990 1993 1996 1999

72-20 Ingénieurs 13 572 17 299 22 291 37 498 176% 72-20 Autres 3 035 3 170 3 332 6 046 99% Total 16 607 20 469 25 623 43 544 162%

1990 1993 1996 1999 Ingénieurs Tous secteurs 80 347 100 189 111 873 145 810 81% Conseil en systèmes

informatiques 10 792 13 755 16 022 25 775 139%

Réalisation de logiciels 13 572 17 299 22 291 37 498 176% techniciens Tous secteurs 40 122 41 754 41 385 45 475 13% Conseil en systèmes

informatiques 2 944 3 076 3 458 5 416 84%

Réalisation de logiciels 3 035 3 170 3 332 6 046 99% Ingénieurs et techniciens

Tous secteurs 120 469 141 943 153 258 191 285 59%

Conseil en systèmes informatiques

13 736 16 831 19 480 31 191 127%

Réalisation de logiciels 16 607 20 469 25 623 43 544 162%

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0 Travaux a venir de l’INSEE

La nomenclature des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) utilisée actuellement par l’INSEE date de 1982-83. L’INSEE vient de mettre en place une nomenclature révisée qui permettra de mieux cerner cette population. 6

6 La nomenclature sera utilisée par l'INSEE lors des études statistiques sur l'emploi et les métiers. Les données elles-mêmes sont obtenues à partir de deux sources, • en provenance des ménages, lors de l'enquête emploi ou du recensement de la population. Dans ces enquêtes, le métier est obtenu à partir d'une déclaration de la personne. • en provenance des entreprises, lors des déclarations administratives des emplois.

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4 Annexe 2 - La situation en France

4.1 LA DEPENSE INFORMATIQUE

D’après les chiffres du Syntec, la croissance du marché des logiciels et services en France dans son ensemble (respectivement 16,4% et 10,6% en 1999 et 2000) s’est avérée supérieure à celle des logiciels (13% en 1999 et 7,9% en 2000). Après une reprise en 2001, un ralentissement en 2002 Le marché des Logiciels et Services dans son ensemble devrait représenter un total de 21,4 MdsE en 2001, soit une progression de 13,5% (Syntec).

Source : Syntec

Source : Syntec La croissance historique moyenne sur la période 1996-2000 a été de 15,1%. 2001 sera une année vigoureuse (+13,5%), alors que la croissance n’avait été que de 10,6% en 2000 et devrait se situer entre 7 et 10% sur 2002. Ce retour à un niveau de croissance plus faible traduit les réductions de budgets informatiques des entreprises en anticipation d’une conjoncture économique moins porteuse. La part des progiciels sur le marché global représente environ 21% et connaît un taux de croissance inférieur à celui du marché logiciels et services dans son ensemble (10,8% attendu sur 2001).

14,0%

19,7%16,4%

10,6%13,5%

0,0%

22,5%

1997 1998 1999 2000 2001e

Croissance du marchˇ Logiciels et Services en France

A n néˇ e M a r c h t o t a l ( M d s ? ) C r o i s s a n c e

1 9 9 6 1 0 , 7 6 , 5 % 1 9 9 7 1 2 , 2 1 4 , 0 % 1 9 9 8 1 4 , 6 1 9 , 7 % 1 9 9 9 1 7 , 0 1 6 , 4 % 2 0 0 0 1 8 , 8 1 0 , 6 % 2 0 0 1 e 2 1 , 4 1 3 , 5 % 2 0 0 2 e 2 2 , 9 - 2 3 , 5 7 - 1 0 %

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Source : Syntec On retrouve des similarités avec le marché mondial puisque les secteurs les plus fortement contributeurs à la dépense informatique sont les secteurs financiers (à hauteur de 24%) derrière l’industrie et l’énergie (30%). Les Télécoms ne représentent que 7% des dépenses totales mais c’est le secteur où la croissance de la dépense a été une des plus rapides (+14,8% contre +15% pour la banque, le commerce et la distribution).

Source : Syntec En faisant l’hypothèse d’une stabilité de la part des logiciels dans le marché global (logiciels + services), la croissance des logiciels devrait également être comprise entre 7 et 10%.

ME 1998 1999 2000 2001e TMVA 98-01CA Progiciels en France 3,3 3,7 4,0 4,4 10,5%Croissance n/d 13,0% 7,9% 10,8%

Principaux contributeurs � la dˇ pense informatique en France en 2000

Télécoms7%

Professions libérales et part iculiers

5% Indust rie & Energie30%

Banques & Assurances24%

Adm, Coll, Défense12%

Commerce & Dist ribut ion12%

Services & Transport s & Medias

10%

Principaux contributeurs de la dépense informatique en 2000

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4.2 RESSOURCE INTERIEURE EN SERVICES INFORMATIQUES

François Lequiller a souligné que les "ressources intérieures en services informatiques" (production=+importations -exportations) avaient sensiblement le même poids (3%) dans le PIB en France comme aux Etats Unis. La "production" rassemble à la fois la production des entreprises de services informatiques et la production "pour compte propre" (services informatiques et développements logiciels internes). Cette production était évaluée, en 1998, en France 252 MdF, soit un ordre de grandeur tout a fait comparable à la "production" de services informatiques aux Etats Unis en 1996 (253 MD$, 3% du PIB). 7 C’est au niveau de la répartition entre consommation intermédiaire et investissement que les conventions des comptables nationaux font apparaître des écarts : une consommation intermédiaire plus faible aux Etats-Unis (117 Md$ aux EU, 178 MdF en France), des investissements deux fois plus élevés aux EU (0,7% du PIB en France, 1,4% aux Etats Unis). Services informatiques France

(1998) MdF Etats-Unis (1996) Md$

Production 252 253 % PIB 3% 3% Consommation intermédiaire

178 117

CI /Production 71% 46% FCBF 62 126 % PIB 0.7% 1.4%

7 L’INSEE évaluait, en 1999, la production de services informatiques à 249 Mds de Frs. (L’écart avec l’évaluation de 1998 tient peut être a une évolution des conventions. Sur le total des ressources de la branche, 71% sont des consommations intermédiaires, 24.5% FBCF et 2.5% des exports).

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4.3 LA PART DES DEPENSES EN LOGICIELS ET SERVICES INFORMATIQUES DANS

LA DEPENSE INFORMATIQUE

La dépense informatique globale en France était évaluée en 1999 à 427,5 Mds FF. Elle inclut un certain nombre de dépenses internes (personnel). Les progiciels (12%) et les services (25%) représentaient plus d’un tiers de la dépense informatique (37%) et nettement plus si on leur agrége une partie des coûts de personnel interne (dont une bonne partie est affectée aux projets ou aux services informatiques). Dépense informatique 1999 (Site Syntec)

MdF MdEuros %

Personnel interne chez les utilisateurs 115,4 17,6 27% Matériels informatiques 77,0 11,7 18% Services opérateurs télécom 21,4 3,3 5% Autres 55,6 8,5 13% Progiciels/solutions standard 51,3 7,8 12% Services en technologies de l'information

106,9 16,3 25%

Sous total Progiciels et services 158,2 24,1 37% Total 427,5 65,2 Selon PAC, en 2000, les logiciels et services représentaient 47% de la dépense informatique.

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4.4 LE MARCHE DES LOGICIELS ET SYSTEMES (PERIMETRE ELARGI)

0 Taille du marché

Le marché français des logiciels et services informatiques était estimé, en 2002, selon le Syntec et Pierre Audoin Conseil à 29 GE. Cette estimation recouvre trois ordres de grandeur :

Le chiffre d’affaires des 480 membres du Syntec Le chiffre d’affaires des sociétés qui appartiennent au "périmètre" du Syntec 8 L’ensemble des acteurs du marché des logiciels et services

Nombre

de sociétés

MM Euros

Sociétés membres duSyntec

480 17

Sociétés du périmètreSyntec

1900 20,7

Ensemble des acteursdu marché des logicielset services

29500 29,1

Cette estimation de 29 GE est à mettre en relation avec :

les chiffres de l’INSEE relatifs au secteur des activités informatiques : 29,4 GE en 1999).

les estimations de l’EITO9 qui évaluaient le marché français des services informatiques et du logiciel à 28 GE en 1999.

8 ce périmètre ne coïncide pas strictement avec le secteur des activités informatiques, le secteur 72, au sens de la nomenclature d’activités. 9 L’EITO, European Information Technology Observatory. En liaison avec la DGXIII de la Commission des communautés tient à jour un certain nombre d’indicateurs sur les marché européen des technologies de l’information.

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Nombre de sociétés

% total MM Euros % total 2002 % total

Sociétés membres duSyntec

480 2% 17 58% 165000 58%

Sociétés du périmètreSyntec

1900 6% 20,7 71% 200000 70%

Ensemble des acteursdu marché des logicielset services

29500 100% 29,1 100% 285000 100%

Syntec, en liaison avec PAC, a tenté d’évaluer la réalité économique du logiciel et des services informatiques, en prenant en compte l’activité logiciel et services des entreprises du secteur (au sens statistique : NAF 72) mais aussi en dehors de ce secteur. Syntec-2000 MdF MdEuros Plus de 10 123 18,8 56% Moins de 10) 39 6,0 18% Total entreprises (code NAF 72)

162 24,8 74%

entreprises multimédia opérateurs télécom 5 0,8 2% entretien et réparation 4 0,6 2% constructeurs 33 5,0 15% conseils en organisation 3 0,5 1% formation 2 0,4 1% intérim informatique 3 0,5 1% Distribution 6 0,9 3% Hors secteur 72 56 9 26% 218 33,25 100%

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0 Un secteur a forte croissance

Le trait marquant des services informatiques a été leur taux de croissance soutenu :

Une croissance de 15% entre 1990 et 1995, et de 87% entre 1996 et 2000. Cette croissance est à rapporter à la croissance de la dépense informatique :

À la fin des années 80, le parc des matériels informatiques installés chez les utilisateurs, mesuré en valeur est, à plus de 75% constitué de systèmes dits "propriétaires", c'est-à-dire dont le système d'exploitation était contrôlé, étroitement par les constructeurs des matériels. Au sein de ce marché "propriétaire", plus de 50% des systèmes étaient d'origine IBM. Par ailleurs, parmi les 2 millions de postes de travail installés chez les utilisateurs d'entreprises, plus de 70% étaient des terminaux "passifs" livrés par les constructeurs eux-mêmes ou les fabricants de "compatibles", et uniquement aptes à accéder sans intelligence aux applications hébergées par les systèmes centraux. Dans ce contexte, parmi les quelques 270 000 informaticiens recensés alors, plus des 2/3 étaient des professionnels travaillant autour des technologies, des architectures, des modes de développement applicatifs commercialisés ou recommandés par les industriels leaders du marché. Et, si l'importance de la micro-informatique était déjà non négligeable, la grande majorité de ses applications était liée à la bureautique. Les applications "critiques" basées sur les systèmes d'exploitation d'origine Microsoft étaient inexistantes, du moins extrêmement limitées. Au cours de la première partie de la décennie (1991-1995), le marché est fortement marqué par la récession économique dont les effets sur l'informatisation en France sont considérables : stabilisation des dépenses informatiques des entreprises (qui progressaient jusqu'alors à un rythme de 5 à 10% l'an), arrêt des investissements informatiques, mesures d'économie qui affectent principalement (mais non uniquement) le marché des matériels : le phénomène du "downsizing" entame la toute puissance du monde des grands systèmes (mainframes) et favorise la montée des systèmes ouverts (basés sur Unix), de l'informatique distribuée de la technologie "client-serveur". La priorité des entreprises est alors dominée par une logique de substitution : on remplace les systèmes propriétaires par des systèmes ouverts supposés moins chers et plus flexibles, avec souvent comme conséquence la refonte des applications existantes en mode client-serveur ou autour de progiciels. Ce mode favorise lui-même le remplacement des terminaux passifs par les micro-ordinateurs, mieux adaptés à l'interactivité entre l'utilisateur et les applications. Autre conséquence des contraintes économiques, les effectifs informaticiens plafonnent, même si, en leur sein, se dessine une nouvelle répartition des compétences entre technologies "propriétaires" et "ouvertes".

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002depense informatique 40,7 43,9 46,3 47,4 47,9 48,9 50,4 52,9 56,8 61,0 64,9 69,2 69,7Croissance 8% 5% 2% 1% 2% 3% 5% 7% 7% 6% 7% 1%

Syntec 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002Chiffre d'affaires 8,8 9,2 9,5 9,3 9,6 10,1 10,7 12,2 14,6 17,0 18,8 21,3 20,7Croissance 5% 3% -2% 4% 5% 6% 13% 20% 21% 7% 13% -3%

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À partir de 1995-1996, le marché français de l'informatique retrouve progressivement une dynamique. D'une part, les contraintes économiques et budgétaires se desserrent, d'autre part, les dirigeants prennent conscience, parfois plusieurs années après leurs collègues anglo-saxons, de l'importance des technologies de l'information pour la compétitivité de leurs entreprises. D'outil de gestion soumis aux aléas économiques, l'informatique (re) devient un élément de valorisation, de gains de parts de marché, de diversification. Cette évolution, avec le retour à une dynamique de croissance depuis les années 96-97, est favorisée par de nouvelles évolutions technologiques, fortement concrétisées autour des plates-formes à base de processeurs Intel et de systèmes d’exploitation Microsoft Windows et de l'émergence en France du phénomène Internet. Le marché informatique français connaît ensuite une croissance de 1997 à 1999, dopée par l’effet Millénaire, l’adaptation à l’euro mais tirée, pour large part, par la diffusion d’Internet. La disparition des chantiers An 2000 a largement été compensée ensuite par la demande de conseil et de services liée à la nouvelle vague de transformation dans les architectures informatiques des entreprises. Le recul de 2002 devrait se confirmer en 2003. La conjoncture, le report des investissements informatiques, les pressions exercées sur les prix, la consolidation du secteur conjuguent leurs effets. 10 Les acteurs dont une grande partie des revenus provient de prestations d'infogérance (comme IBM Global Services) tirent leur épingle du jeu11. Face à la demande de leurs clients, qui exigent des prestations à moindre coût et de meilleure qualité, les SSII rationalisent leurs ressources. Elles créent ainsi des centres de services spécialisés, dévolus à un type précis de prestations ou de compétence fonctionnelle. La tentation pour elles est grande de délocaliser ces centres dans les pays où la main d'oeuvre est moins chère.

10 Un bilan plus en détail des résultats individuels des sociétés de services révèle des évolutions plus contrastées. IBM Global Services (+ 2 % d'augmentation du chiffre d'affaires), Accenture (+ 4 %), HP Services (+ 4 %), EDS (+ 15 %) et Unilog (+ 6 %) enregistrent de bonnes croissances dans l'Hexagone. Tandis que Cap Gemini Ernst & Young, numéro deux du classement français, affiche un taux de croissance négatif (-9 %), comme Bull Services (- 6 %) à la huitième place, SchlumbergerSema (-9 %) et GFI Informatique (- 8 %).

11 IBM a par exemple, conforté sa place de numéro un du secteur des services informatiques dans l'Hexagone (+ 2 %). Cette augmentation de part de marché est liée en partie à l'impact du rapprochement avec le cabinet de Conseil Price-waterhouseCoopers. Mais c'est surtout la part de chiffre d'affaires effectuée au travers des prestations d'infogérance qui a, en France, marqué la différence d'un prestataire à l'autre. Ainsi, la moitié des revenus d'IBM proviennent de l'infogérance, alors que celle-ci ne représente qu'un quart du chiffre d'affaires de Cap Gemini Ernst&Young, qui a eu du mal à développer ses activités au niveau national.

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4.5 LE LOGICIEL AU SEIN DU SECTEUR INFORMATIQUE

0 INSEE

En 1999, le secteur 72 selon la normalisation INSEE, réalisait 207 milliards de CA. La valeur ajoutée générée dans le secteur la même année se montait à 113.5 Mds Frs soit 1.3% du PIB cette année. 1998, les ventes de logiciels (" prêts à l’emploi" et sur mesure) représentaient, selon l’INSEE, 41% du total du secteur informatique. L’INSEE ne distingue pas le chiffre d’affaires des logiciels "prêts à l’emploi" de celui des prestations de développement logiciel. Secteur Informatique (72)1998

FF Euros %

Conseil 52,1 7,9 30% Réalisation de logiciels 70,6 10,8 41% Traitement de données 37,1 5,7 21% Activité de banques dedonnées

3,6 0,6 2%

Entretien et réparation 10,3 1,6 6% 173,7 26,5 100%

0 Pierre Audoin Conseil

Avec un périmètre sensiblement différent, PAC évalue le marché des logiciels et service en technologies de l’information (LSTI) à 160 MF, un ordre de grandeur comparable, mais inférieur au chiffre de l’INSEE (173MF). L’ingénierie de solutions (19,8%) du total et les progiciels (systèmes et outils) représentent 31% du CA total du secteur. PAC 1999 2000 2001 % 99/00 % Total

LSTI Total Carif 62,055 69,6 79,04 12,2% 43,3%

Total externalisation 24,81 27,995 32,54 12,8% 17,4%

Sous total services (hors maintenance) 86,865 97,595 111,58 12,4% 60,7%

Ingénierie de solutions 11,46 12,035 13,24 5,0% 7,5%

Progiciels applicatifs 18,02 19,73 22,49 9,5% 12,3%

Total progiciels et solutions 29,48 31,765 35,73 7,8% 19,8%

Total LSTI (hors progiciels systèmes/outils MM

116,345 129,36 147,31 11,2% 80,5%

Progiciels systèmes 10,45 10,92 11,36 4,5% 6,8%

Progiciels outils 7,54 8,37 9,71 11,0% 5,2%

Maintenance matériels 12,37 12,125 12,125 -2,0% 7,5%

Total toutes prestations LSTI 146,705 160,775 180,505 9,6% 100,0%

Total services 98,235 109,775 123,705 11,7% 68,3%

Total progiciels/solutions 47,47 51,055 56,8 7,6% 31,8%

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0 EITO

Selon EITO (reprenant des chiffres IDC), les ventes de logiciels et services représentaient 185 MdF en 2000. France 1998 1999 2000 2001 2002 99/00 System software 17 19 22 26 30 13% Application software 20 22 24 27 31 11% Software products 37 41 46 53 61 12% Consulting 11 13 16 19 21 19% Implementation 31 36 43 51 60 20% Operations management 42 48 54 61 68 12% Support services 23 25 26 28 30 6% IT services 106 122 139 158 179 14% Total software/services 143 163 185 211 240 14% France 1998 1999 2000 2001 2002 System software 12% 12% 12% 12% 13% Application software 14% 13% 13% 13% 13% Software products 26% 25% 25% 25% 25% Consulting 8% 8% 9% 9% 9% Implementation 21% 22% 23% 24% 25% Operations management 29% 30% 29% 29% 28% Support services 16% 15% 14% 13% 12% IT services 74% 75% 75% 75% 75% Total software/services 100% 100% 100% 100% 100%

Les produits logiciels (système software et application software) représentent 25% du chiffre d’affaires du secteur. Si on y ajoute les activités d’implémentation (24%), les activités directement liées au développement logiciel représenteraient 44% du total.

0 Syntec

Les chiffres publiés par Syntec sur les acteurs du logiciel et des services en 2000, tentent de cerner la réalité économique d’une profession, dont les contours débordent les activités informatiques, telles que définies par les nomenclatures. Syntec-2000 MdF MdEuros Plus de 10 123 18,8 56% Moins de 10) 39 6,0 18% Total entreprises (code NAF 72) 162 24,8 74% entreprises multimedia operateurs telecom 5 0,8 2% entretien et reparation 4 0,6 2% constructeurs 33 5,0 15% conseils en organisation 3 0,5 1% formation 2 0,4 1% interim informatique 3 0,5 1% Distribution 6 0,9 3% Hors scteur 72 56 9 26% 218 33,25 100%

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0 Comparaisons internationales

Le poids du secteur des logiciels et services pèse d’un poids comparable en France, en Allemagne et en Grande Bretagne. EITO, MdEuros France Allemagne Italie GB Europe Ouest System software 3,3 6,2 2,1 5,7 24,4 Application software 3,6 8,4 1,5 5,6 25,4 Software products 7,0 14,6 3,6 11,4 49,9 Consulting 2,4 1,8 0,7 1,9 9,7 Implementation 6,6 6,4 2,3 6,0 31,2 Operations management 8,2 4,5 3,6 6,3 29,7 Support services 4,0 2,8 1,9 3,6 17,8 IT services 21,2 15,5 8,5 17,8 88,4 Total services+logiciel 28,2 30,1 12,1 29,2 138,3

La répartition des ventes par segments d’activité fait apparaître des différences significatives. La part des produits logiciels (système et application software) est plus importante en Allemagne (48%) et en Grande Bretagne (39%) qu’en France. France Allemagne Italie GB Europe Ouest System software 12% 20% 17% 20% 18% Application software 13% 28% 13% 19% 18% Software products 25% 48% 30% 39% 36% Consulting 9% 6% 6% 7% 7% Implementation 23% 21% 19% 21% 23% Operations management 29% 15% 30% 22% 21% Support services 14% 9% 16% 12% 13% IT services 75% 52% 70% 61% 64% Tot. services+logiciel 100% 100% 100% 100% 100%

Les parts de marché européen font apparaître des écarts assez marqués entre la France,qui représente 25% du marché européen des services (mais seulement 14% des ventes de produits logiciels) et l’Allemagne, qui représente 25% des ventes de produits logiciels (mais seulement 18% des services). France Allemagne Italie GB System software 14% 25% 8% 23%Application software 14% 33% 6% 22%Software products 14% 29% 7% 23%Consulting 25% 19% 7% 20%Implementation 21% 20% 7% 19%Operations management 28% 15% 12% 21%Support services 22% 16% 11% 20%IT services 24% 18% 10% 20%Tot. services+logiciel 20% 22% 9% 21% Le marché des produits et des services logiciels en France fait l'objet d'évaluations par diverses instances, qui ne sont pas entièrement cohérentes entre elles. La taille de ce marché en 2001 est estimée suivant les sources entre 21,4 et environ 34 GE (milliards d'euros), la part des progiciels étant évaluée entre 4,4 et 9,4 GE, avec une proportion dans le total comprise entre 21 et 31%. Les évaluations s'accordent à reconnaître une croissance moyenne de l'ordre de 15% par an entre 1996 et 2000. Le marché est essentiellement constitué de grandes entreprises (40%) et de PME et TPE (40%), les administrations comptant pour 14% du total et les particuliers pour 6% (excluant le secteur des logiciels de jeu). La contribution directe des TIC à la croissance est en France plus faible qu'aux Etats-Unis, le retard en équipement étant particulièrement important en ce qui concerne les administrations.

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Le secteur des fournisseurs de produits et services logiciels se caractérise en France par un très grand nombre de PME, voire de micro-entreprises. Le petit nombre d'éditeurs français de grande dimension (présents parmi les 100 premiers mondiaux du secteur) n'a de toute évidence pu trouver son succès qu'à l'international, vu la taille limitée du marché intérieur et la tendance nette à la standardisation de facto des progiciels. Il serait intéressant d'étudier leurs parts de marché en France, en Europe et aux Etats-Unis, ce qui n'a pas été possible dans le cadre de ce document mais pourrait permettre de repérer des obstacles particuliers à la pénétration des marchés nationaux, s'ils existent. Par contraste avec la faiblesse de l'édition de logiciels en France, les intégrateurs et SSII françaises ont conquis une position de premier plan. L'importance de la proximité et de la langue de communication pour l'activité de service au client explique probablement en grande partie ce succès, qui cependant est particulièrement marqué en France par rapport au reste de l'Europe. L'activité logicielle des grands industriels développant des logiciels enfouis pour leurs produits est également forte, quoique particulièrement difficile à évaluer. Les grands noms de l'industrie française sont tous des producteurs de logiciels pour une partie variable de leur chiffre d'affaires, probablement maximale dans le cas d'Alcatel. L'évaluation des investissements logiciels dépend quant à elle de conventions différentes suivant les pays : c'est ainsi que le partage entre dépenses courantes et investissements en ce domaine est différent notamment entre France et Etats-Unis. Ce sont les ventes de logiciels et services informatiques qui servent de base au calcul des investissements dans le cas américain, tandis que la comptabilité française est base sur les dépenses déclarées en investissements par les entreprises clientes. Cette deuxième approche minore très certainement des dépenses qui sont souvent déclarées comme frais de fonctionnement plutôt que comme immobilisations, tandis que la convention américaine est affectée d'un biais inverse. C'est ainsi que la part de la FBCF (formation brute de capital fixe) dans le total des dépenses en logiciels et services informatiques est deux fois plus faible en France qu'aux Etats-Unis. La contribution directe de l'activité logicielle à l'économie française est donc nettement plus importante que les statistiques disponibles ne le laissent supposer, quoique dans des proportions indéterminées La contribution indirecte du logiciel à la compétitivité générale des entreprises et de l'économie, en terme de gain de productivité ou d'enrichissement des services associés aux produits, est quant à elle très importante, mais difficile à évaluer. Suivant [CMK2], la contribution moyenne à la croissance aurait été entre 1980 et 2000 comprise entre 0,2 et 0,3% par an, avec une forte augmentation dans la deuxième moitié de la décennie 1990. Cette contribution serait environ deux fois plus forte pour les services que pour l'industrie. La contribution par secteur d'activité serait très différenciée, avec un maximum dans l'activité bancaire, autour de 40% de la valeur ajoutée. Ces données restent toutefois insatisfaisantes, et les affiner serait très souhaitable vu l'importance de la question. L'emploi direct dans le secteur du logiciel était évalué à environ 270 000 personnes en 1999, avec une forte majorité de cadres. Les gains de productivité dans le domaine logiciel étant au mieux limités, l'emploi augmente fortement en fonction des besoins. La recherche et développement, particulièrement importante dans un secteur connaissant une innovation accélérée, est nettement plus faible en France qu'aux Etats-Unis, la proportion de chercheurs en TIC dans la population étant plus faible d'un facteur huit, tandis que cette différence n'est dans d'autres secteurs de recherche "que" de 40% en faveur des Etats-Unis. L'aide publique, en diminution, est plus faible en France qu'aux Etats-Unis.

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Une autre caractéristique de l'industrie du logiciel en France est la faiblesse de l'investissement sous forme de capital risque, comparé aux Etats-Unis, ceci spécialement en matière de TIC. Cette situation pourrait être sujette à un risque supplémentaire de "contagion" des déconvenues de la "nouvelle économie" en une méfiance généralisée pour ce type d'investissement en ce qui concerne les TIC. Il serait souhaitable d'examiner plus précisément ce point.

4.6 ACTEURS MONDIAUX

Comme nous avons pu le voir, le marché américain constitue une opportunité majeure pour les éditeurs de logiciels. Elle est cependant à double tranchant. Les sociétés de petite taille qui ont réalisé une partie importante de leur CA 2000 aux Etats-Unis ont été les premières à ressentir le ralentissement (Cast, Systar, Access Commerce, InfoVista) alors que les sociétés dont la position est la mieux établie ont bien résisté (Ilog, Dassault Systèmes, Business Objects). Source : Sociétés

On retrouve plusieurs caractéristiques communes dans le business modèle d’un éditeur. Côté revenus, on a :

Une prépondérance de la vente licences dont la marge brute est très élevée (souvent supérieure à 98%). Les contrats de maintenance associés (en général 15 à 20% du prix de la licence) sont également générateurs de marges élevées.

Une activité de services associés à la vente de logiciels qui inclut du consulting et de la formation dont la marge brute est également très élevée (de 20 à 60%).

Les partenariats avec les SSII, sociétés de consulting, revendeurs spécialisés et autres éditeurs de logiciels. Le pourcentage des ventes réalisées en indirect génère un effet de levier important puisqu’il élimine les coûts liés à l’entretien d’une force de vente et constitue un relais de notoriété.

Sociˇ tˇ CA US CAEurope

RDM

Ilog 48% 42% 10%Business Objects 43% 49% 8%InfoVista 38% 54% 8%Dassault Syst¸ mes 30% 56% 14%Cast 30% 70% n/aSystar 10% 90% naEsi Group 9% 43% 48%Cegid (1) n/a 100% na(1) inclut les services associˇ s

Sociˇ tˇ CA licences CA Services

annˇ e fiscale 2000Dassault Syst¸ mes 87% 13%

Cast 84% 16%Esi Group 73% 17%InfoVista 71% 29%

Ilog 66% 34%Business Objects 63% 37%

Systar 50% 50%Cegid (1) 33% 37%

(1) Cegid vend ˇ galement du matˇ riel

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Source : Sociétés

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Du côté des coûts, on trouve :

Des frais de R&D élevés (entre 10 et 20% du CA) dont l’évolution est assez linéaire.

Des frais de marketing et de commercialisation élevés (jusqu’à 70% du CA pour un éditeur en phase de lancement contre 20% pour un éditeur mature). Ces dépenses représentent des coûts liés à la formation de partenaires, des séminaires auprès des clients et des cabinets d’analyse de marché (Gartner Group, Giga Group, IDC, etc…). ils sont essentiels pour assurer le relais de notoriété d’un éditeur et augmenter les ventes indirectes.

Source : Gilbert-Dupont, Consensus JcF

Source : Gilbert-Dupont, Consensus JCF

Ilog -1,8% 1,9% 1,0% 3,8% 30-juinEsi Group 7,0% 10,5% 4,4% 8,4% 30-janvCegid 12,8% -2,9% 8,3% 8,8% 31-dˇ cSystar 0,6% -32% 0% 4,8% 30-juinInfoVista -73,0% -36,2% -27,8% 3,6% 30-juinCast -7,5% -11,3% -26,3% -2,8% 31-dˇ c

Business Objects 15,5% 16,9% 14,8% 16,3% 31-dˇ cDassault Syst¸ mes 36,5% 34,6% 29,7% 29,9% 31-dˇ c

FY2000Marge d'exploitation 2001e 2002e1999

en ME CA 1999

CA 2000

CA 2001e

CA 2002e

Croissance 2000

Croissance 2001e

Croissance 2002e

Cast 16,3 24,7 24,5 28,7 51% -1% 17%Cegid 140 109 125 136 -22% 15% 9%Esi Group (1) 31,8 40,8 42,9 47,3 28% 5% 10%Ilog (2) 71,7 88,2 99,9 124,2 23% 13% 24%InfoVista (2) 10,3 27,7 31,6 44,2 167% 14% 40%Systar (2) 14,6 16,5 16,5 19,1 13% 0% 16%

Moyenne hors BO et Dass. 44% 8% 19%

Business Objects ($) 242 349 426 559 44% 22% 31%Dassault Syst¸ mes 505 632 745 859 25% 18% 15%

Moyenne gˇ nˇ rale 42% 11% 20%(1) au 31/ 01(2) au 30/ 6

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Les premières sociétés sur le marché français des

logiciels Rang Société CA Monde

2002 (Me)

1 Microsoft* 1 020

3 Oracle 248

5 Alcatel Services* 147

7 Computer Associates* 81

9 CCMX 65

10 GFI Informatique 62

11 Peoplesoft* 60

12 Adobe* 47

13 BMC Software* 56

14 IBM GS* 55

15 Cegid 52

16 SAS Institute 50

17 Sun* 45

17 Business Objects* 45

19 Viveo 44

19 Siebel* 44

21 PTC* 43

22 Bea Systems* 42

23 Cegedim* 38

23 GL Trade* 37

25 Hyperion 35

26 Sopra 33

26 Intentia 33

28 SchlumbergerSema 32

28 Autodesk* 32

30 Ares 29

30 Sybase* 29

30 Cadence* 29

33 EDS 28

34 Cognos 26

* Estimations PAC http://ns2.01net.fr/article/208059.html

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Les premières sociétés françaises à l'international

Rang Société (CA>20 Me) CA international2001 (Me)

1 Cap Gemini Ernst & Young 7 049

2 SchlumbergerSema 3 096

3 Atos Origin 1 949

4 Altran* 579

5 Dassault Systèmes* 647

6 Alcatel Services* 710

7 Steria 77

8 Business Objects 418

9 Thales Information Systems 230

10 GFI Informatique 258

11 Lectra Systemes* 170

12 Transiciel 92

13 Unilog 146

14 Sopra 92

15 GL Trade* 61

16 Ilog 61

17 Valtech 81

18 Sylis 66

19 Bull Services 606

20 Alten 21

21 Cegedim* 34

22 Devoteam 24

- Linedata Services 17

24 Brime Technologies 21

25 Valoris 42

26 Groupe Open 19

27 Esker 29

- Fininfo 12

29 Silicomp 18

30 XRT-Cerg Finance 28

* Estimations PAC

http://ns2.01net.fr/article/208057.html

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Les premières sociétés sur le marché français des

services Rang Société (CA>20 Me) CA Services

2002 (Me) 1 IBM GS* 1 378 2 Cap Gemini Ernst & Young 1 054 3 Atos Origin 1 028 4 Altran* 652 5 Accenture* 608 6 Unilog 468 7 EDS 434 8 Steria 432 9 Bull Services 428 10 Transiciel 415 11 SchlumbergerSema 405 12 CS 365 13 Sopra 356 14 Hewlett Packard Services* 352 15 GFI Informatique 259 16 Thales Information Systems 256 17 Alten* 248 18 CSC Peat Marwick* 217 19 ADP GSI 206 20 Euriware 189 21 LogicaCMG* 157 22 Oracle 152 23 Teamlog* 124 24 Alcatel Services* 121 - T Systems 121 26 Brime technologies 115 27 Cegedim* 110 28 SAP 108 29 Focal* 106 30 Sylis 105 31 Devoteam 102 32 Coframi 100 33 Experian* 90 34 Ares 84 * Estimations PAC

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Rang Société (CA>20 Me) CA France

Rang CA France

CA France

Rang CA France

CA France

1 IBM GS* 1 675 40 Sylis 105 81 PTC* 51 2 Cap Gemini Ern 1 239 - Sun* 105 82 Geac 49 3 Microsoft* 1 210 42 Fujitsu Services 104 83 Valoris 48 4 Atos Origin 1 086 43 Devoteam 102 - Micropole Unive 48 5 Accenture* 780 - CCMX 102 85 ASI informatique 47 6 Altran* 652 45 Bearing Point* 100 86 Compuware 46 7 SchlumbergerS 644 - Coframi 100 87 Teuchos* 45 8 Bull Services 605 48 Computer Asso 93 88 SQLI 44 9 IBM Software G 600 50 Peoplesoft* 92 89 CGBI* 43 10 Hewlett Packard 560 - Osiatis 92 - Hyperion 43 11 EDS 531 52 Inforsud 84 - JD Edwards 43 12 Unilog 481 53 Cegi 83 92 UTI group 42 13 Ares 445 - Solymatic 83 93 2IS 41 14 Steria 432 55 Getronics 80 94 Helice Groupe 40 15 Sopra 425 56 Sodifrance 76 - Sybase 40 16 Transiciel 415 57 Intentia 74 96 Keyrus 39 17 Oracle 400 58 Altair 72 - ESR 39 18 CS 373 59 BMC Software* 70 - Adonix 39 19 Alcatel Services 350 60 Ausy 69 99 Autodesk* 38 20 SAP 330 - SII 69 - Prologue Softwa 38 21 GFI Informatiqu 320 62 Team Partners 67 101 Cadence* 36 22 Cegedim* 302 - Siebel* 67 102 Business & Dec 35 23 Experian* 285 64 Silicomp 66 103 Hays IT 34 24 CSC Peat Marw 279 - Viveo 66 - Aedian 34 25 Thales Informat 256 66 Umanis 62 - Valtech 34 26 Alten 248 67 Linedata Servic 61 106 Cognos 32 27 ADP GSI 217 - Gedas 61 - Mentor Graphic 32 28 Euriware 207 69 Adobe* 59 108 Rational Softwa 30 29 Groupe Open 179 70 Apside* 58 - Hardis 30 30 LogicaCMG* 159 71 SBS* 56 - Cril Technology 30 31 Unisys 133 - SAS Institute 56 111 Lefebvre Softwa 29 32 T Systems 128 73 Business Objec 55 - Net2S 29 33 Sage 124 74 Projipe 54 113 Air Liquide/VSD 28 - Teamlog* 124 - Viveris 54 - Dassault Data S 28 35 Cegid 123 76 Bea Systems* 53 - Infotel 28 36 Focal 118 - Ocei* 53 116 Airial Conseil 27 37 Fininfo 117 78 Cartesis* 52 - Aura* 27 38 Brime Technolo 115 - Syntegra* 52 - Coheris 27 39 Deloitte Consult 112 - GL Trade* 52 119 Quartz Data* 26

- CGI 26 121 Arinso 25

* Estimations PAC - Documentum* 25 ** CA supérieur à 25 millions d'euros - IBS 25

- Ilog 25

Classement selon le CA France 2002 des sociétés de logiciels et services**

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Le Classement européen selon le chiffre d'affaires "services" en

2002

Rang

Société Pays CA 2002 (Me)

1 IBM (2) Etats-Unis 9 590 2 EDS Etats-Unis 7 110 3 Accenture Etats-Unis 4 990 4 T-Systems Allemagne 4 890 5 Cap Gemini Ernst & Young France 4 580 6 Siemens Business Services Allemagne 3 540 7 HP Etats-Unis 3 340 8 CSC Etats-Unis 2 770 9 Atos origin France 2 635 10 LogicaCMG (3) Royaume-Uni 2 350 11 Fujitsu Japon 2 145

(1) Incluant toutes les prestations de services informatiques, hormis la maintenance matérielle ;

(2) Incluant PWC (4e trimestre) ; (3) Pro forma.

http://ns2.01net.fr/article/208060.html

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CA Monde 2002 (M€) Société (CA>20 M€)

CA Monde

CA hors France

%CA hors France

7047 Cap Gemini Ernst & Young 7047 5808 82%3700 Schlumberger Sema 3700 3056 83%3043 Atos Origin 3043 1957 64%1352 Altran 1352 700 52%1018 Steria 1018 586 58%990 Alcatel Services 990 640 65%774 Dassault Systèmes 774 746 96%660 Bull Services 660 55 8%612 Unilog 612 131 21%565 Transiciel 565 150 27%554 GFI Informatique 554 234 42%531 Spra 531 106 20%500 Thales Information Systems 500 244 49%483 Business Objects 483 428 89%445 Ares 445 0 0%387 CSZ 387 14 4%340 Cegedim 340 38 11%287 Alten 287 39 14%210 Euriware 210 3 1%207 Groupe Open 207 28 14%185 Lectra Systèmes 185168 Sylis 168 63 38%148 Brime Technologies 148 33 22%144 Fininfo 144 27 19%138 Teamlog 138 14 10%136 Devoteam 136 34 25%129 GL Trade 129 77 60%123 Cegid 123 0 0%118 Focal 118 0 0%111 Osiatis 111 19 17%102 CCMX 102 0 0%100 Coframi 100 0 0%99 Valtech 99 65 66%95 Ilog 95 70 74%95 Linedata Services 95 34 36%93 Neurones 9389 Silicomp 89 23 26%86 Inforsud 86 2 2%83 Cegi 83 0 0%83 Solymatic 83 0 0%80 Valoris 80 32 40%78 Ausy 78 9 12%78 Sodifrance 78 2 3%78 Viveo 78 12 15%72 Altair 72 0 0%70 SII 70 1 1%67 Team Partners Group 67 0 0%67 Umanis 67 5 7%58 Apside 58 0 0%58 Ocei 58 5 9%54 Projipe 54 0 0%54 Viveris 54 0 0%52 Adonix 52 13 25%51 Micropole Univers 51 3 6%48 Prologue Sofware 48 10 21%47 Aslinformatique 47 0 0%45 Keyrus 45 6 13%45 Teuchos 45 0 0%44 Net2S 44 15 34%44 SQLI 44 0 0%43 CGBI 43 0 0%42 2IS 42 1 2%42 Utlgroup 42 0 0%41 ESR 41 2 5%40 Business & Decision 40 5 13%40 Helice Groupe 40 0 0%36 FI System 36 0%35 Infotel 35 7 20%

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5 Annexe 3 : Vers une nouvelle économie du logiciel

Ce Chapitre s'appuie sur des études récentes, dont notamment celle (référencée NEL) effectuée dans le cadre du RNTL en 2002.

5.1 VERS UNE NOUVELLE ECONOMIE DU LOGICIEL

0 Le logiciel libre, révélateur et moteur de l’évolution vers les services et la

notion de qualité dans le logiciel.

Le succès actuel des logiciels libres semble reposer d’abord sur une adéquation historique à de nouveaux marchés et spécifiquement à la diffusion d’Internet Aujourd’hui encore, les offres commerciales construites à base de logiciels libres concernent plutôt des intranets/internets que des serveurs de fichiers, de bases de données ou des postes clients, même si cette diffusion est en cours Mais quand bien même les logiciels libres se diffuseraient, il serait hasardeux d’en conclure que l’organisation de production libre, coopérative, est adoptée : le précédent du système d’exploitation Unix qui a d’abord été développé de façon ouverte, coopérative, avant d’être privatisé et décliné en différentes versions "propriétaires” est là pour nous mettre en garde. Une analyse plus détaillée ne nous semble donc pas inutile pour expliquer pourquoi la diffusion du "Libre”, présentant toutes les caractéristiques des précédents changements de structure industrielle en informatique, peut être envisagée comme la nouvelle base de la production industrielle de logiciels. (NEL) 0 D’une organisation industrielle de l’informatique et du logiciel à une autre

La structure industrielle de l’informatique a subi, en deux étapes, des changements majeurs : d’abord, suivant l’arrivée de la série 360, ont commencé à apparaître des fournisseurs de matériel et de logiciels indépendants des constructeurs ; ensuite, avec l’arrivée du PC, la production du système d’exploitation fut, elle aussi, séparée de la production des machines. Cette évolution ne s’explique pas par des progrès conceptuels majeurs sur ce qui caractérise un ordinateur : aujourd’hui encore, ils sont fondés sur les principes posés par von Neumann pour la construction du premier ordinateur, mais essentiellement par les progrès sur les composants de base, essentiellement la miniaturisation de ces composants. Et ces progrès ont eu deux conséquences dont la combinaison explique les évolutions de l’industrie. D’abord, cela a permis la baisse du prix des machines et donc leur démocratisation. En second, parce que la puissance des machines a augmenté, parce que les technologies logicielles ont, elles aussi, fait des progrès, on a pu complexifier le lien entre le logiciel permettant de répondre à un service d’usage et la machine sur laquelle il s’exécute.

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Les compilateurs ont permis, à partir des années 50, de séparer la façon dont les instructions sont codées pour la machine de la façon dont elles sont exprimées par le programmeur. A partir de là, on a pu réaliser un programme pour une machine et le réutiliser sur une autre machine, dès lors qu’il existait un compilateur adapté à cette nouvelle machine. La création de langages de programmation standard (LISP, Fortran) initia l’idée qu’on pouvait construire des logiciels indépendamment de la machine, ce qui conduit à les concevoir comme des produits, ce qui n’était pas le cas aux débuts de l’informatique. Mais c’est avec l’invention du concept de système d’exploitation, qu’on peut séparer réellement la production de la machine de celle du logiciel d’utilisation. En effet, on peut alors faire évoluer son logiciel, augmenter ses fonctions, en étant sûr de trouver une machine plus puissante, qui le fasse fonctionner, car le système d’exploitation devient un standard commun à toute une gamme d’ordinateurs : c’est la première possibilité de désintégration verticale de l’industrie, entre la machine d’une part et les logiciels d’utilisation d’autre part. La deuxième possibilité s'est ouverte, au début des années 80, par l’arrivée du microprocesseur. Regroupant l’ensemble des éléments qui font les calculs dans un ordinateur, cela autorise une séparation entre la production de ce composant et celle du système d’exploitation car les instructions que peuvent envoyer le système d’exploitation à ce centre de calcul sont, à leur tour, standardisées. On a, à nouveau, séparation possible entre production de la partie matérielle de la machine et du logiciel (le système d’exploitation) qui permet de faire fonctionner cet assemblage, avec la possibilité d’avoir plusieurs producteurs de matériel pour un même logiciel d’exploitation. La désintégration industrielle a effectivement suivi cette désintégration technologique parce que des producteurs (en fait, IBM dans les deux cas) l’ont provoquée en proposant de nouveaux modèles de production, accompagnant de nouveaux produits (la série 360 et le PC). Mais le positionnement stratégique des producteurs n’explique pas, seul, l’évolution que l’on constate sur la façon dont est perçu le logiciel, passant d’un composant de la machine que l’on s’échangeait volontiers à un produit industriel protégé par des licences d’utilisation très strictes. Après tout, ce sont ceux qui produisaient les logiciels coopérativement qui ont inventé le système d’exploitation ou le microprocesseur. Et, a priori, le fait de séparer la production des logiciels des machines rendait plus facile leur réutilisation. Cela aurait dû favoriser l’échange et la coopération, système dominant aux débuts de l’informatique. C’est, pour nous, l’évolution de la demande (due à l’évolution des utilisateurs), qui explique le succès de ces nouvelles offres industrielles. Des modèles d’organisations industrielles sélectionnés par la demande. Le fait que l’objet informatique soit un assemblage complexe est source d’inégalité entre les utilisateurs : certains sont capables de comprendre comment il est architecturé quand d’autres n’ont comme connaissance de son fonctionnement que la façon de l’utiliser. Or, à cause des phénomènes de standardisation, le choix des utilisateurs a une influence sur l’offre disponible, mais aussi sur la demande des autres utilisateurs. Par exemple, plus il y a de personnes qui choisissent un système d’exploitation, plus l’offre de logiciels pour ce système se développe et plus il devient intéressant de le choisir. L’ordre dans lequel les adopteurs choisissent les technologies est important, a une influence sur l’offre finalement disponible et, partant, sur les modèles industriels qui les supportent. Bien sûr, cela a aussi un impact fort sur les stratégies des producteurs, qui cherchent à imposer leur offre comme le standard, comme nous le rappelions dans l’introduction. D’ailleurs, nous avons souligné que les évolutions des organisations industrielles sont d’abord dues à la construction par ces derniers de nouvelles stratégies et de nouveaux systèmes de production. (NEL). Mais c’est bien parce que les utilisateurs ont évolué, faisant évoluer leurs besoins, que ces nouvelles organisations s’imposent.

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Ainsi, aux débuts de l’informatique, les clients étaient souvent des militaires ou/et des centres de re-cherche, qui passaient des contrats proches de contrats de recherche. Les utilisateurs avaient tous un très haut niveau d’expertise technique. L’évaluation des offres se faisait au niveau du matériel, des composants technologiques ; la relation client-fournisseur était une relation de service, de co-définition des besoins et de co-construction de la réponse, dans une culture du prototype. Mais la diffusion de ces machines dans les entreprises a fait évoluer les contraintes, intégrant des critères comme l’amortissement des investissements logiciels sur une plus grande période, donc aussi le caractère réutilisable, évolutif de ces logiciels. La possibilité d’accumuler des connaissances, de développer sans cesse de nouvelles fonctionnalités rendait aussi ces logiciels de plus en plus importants pour les entreprises, mais aussi de plus en plus complexes. Ils requerraient de plus en plus de connaissances de la part des développeurs, en même temps que baissait, chez ces utilisateurs-entreprises la maîtrise des connaissances techniques sur les composants utilisés dans les machines. Parallèlement le poids des dépenses publiques diminuait, donc aussi le pouvoir de prescripteur que les utilisateurs-chercheurs avaient sur la filière. On comprend alors l’intérêt du modèle industriel reposant sur une gamme de machine, utilisant le même système d’exploitation, permettant d’ignorer l’architecture physique sous-jacente et sur la création d’entreprises de service spécialisées dans le développement de logiciels d’application, spécifiques aux entreprises. Et c’est bien ce modèle qui s’est imposé au cours des années soixante-dix. On est passé d’un logiciel-composant de la machine à un logiciel-produit à façon pour l’entreprise. Enfin, la troisième période, celle de la micro-informatique, a débuté au milieu des années 1970, avec l’idée de construire des machines individuelles (permettant aux utilisateurs de s’affranchir du pouvoir, souvent tout puissant des "directions informatiques”). Les mécanismes du succès du PC d’IBM sont similaires à ceux qui ont expliqué le succès du modèle instauré par la série 360 d’IBM. Chacun des deux éléments clefs de la machine, le microprocesseur et surtout le système d’exploitation, n’a rapidement été produit que par une entreprise, en situation de quasi-monopole, condition nécessaire pour garantir la pérennité des investissements et comparer facilement les offres de machines. Car la spécificité de cette diffusion résidait dans le fait que plusieurs entreprises pouvaient produire les mêmes machines, ce qui a créé une concurrence forte sur le matériel et a permis une évolution plus rapide du rapport prix/performances que dans l’ancien système. Ensuite, ces machines se sont diffusées pour répondre à de nouveaux usages, de traitement de l’information personnelle (tableurs et traitements de texte). Enfin, ce sont les entreprises qui ont d’abord acheté ces machines, avant que leur utilisation au bureau et la baisse des prix ne permettent leur diffusion chez les particuliers. Le caractère peu spécifique des usages de ces machines, le fait que la concurrence soit essentiellement une concurrence en prix expliquent le développement des progiciels (Mowery [1996]).

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Cela, et son corollaire, la tendance au monopole, ont été accentué au cours du temps, au fur et à mesure que les utilisateurs novices 6 devenaient prescripteurs, parce que leurs connaissances, en plus de la marque, se réduisaient aux fonctionnalités et à l’ergonomie d’un produit, qui devenait alors coûteux à remplacer. Le logiciel est passé de produit-spécifique à produit standard. La conséquence est que l’offre s’est rapidement standardisée autour de quelques produits par fonction à cause des caractéristiques particulières du logiciel : il est sans coût de reproduction, donc plus son utilisation est partagée par un grand nombre de personne, plus la part du coût de développement supportée par chaque utilisateur est faible. Des mécanismes d’évolution stables, mais peu favorables à la production coopérative. On peut donc dire, en guise de conclusion partielle, que, grâce au progrès technologique, des utilisateurs de plus en plus nombreux ont eu accès à l’objet ordinateur ; que ces utilisateurs, étant de moins en moins compétents en informatique ont eu besoins de tiers pour développer les logiciels qui répondaient à leurs besoins en terme de technologies d’utilisation ; que l’arrivée de nouveaux utilisateurs a sélectionné les modèles, les positionnements industriels qui rendaient l’achat de l’objet informatique le plus simple possible pour eux. La simplicité a été synonyme de développement et de vente de logiciels standard par des producteurs principalement parce que ces utilisateurs n’avaient pas les compétences pour les développer et les évaluer. Une conséquence de cette marchandisation progressive a été la marginalisation de la production coopérative. Après cette analyse, le Libre, organisation coopérative de production de logiciels sur des bases essentiellement techniques, semble d’autant plus improbable, voire anachronique. Pourtant, celle-ci a aussi montré qu’avec l’évolution de la demande de nouvelles organisations de production pouvaient apparaître. D’autre part, la production coopérative a continué à exister et à apporter de nouvelles technologies et de nouveaux usages aux producteurs et aux utilisateurs de l’outil informatique (Unix, Internet et ses services, pour ne citer qu’eux). C’est, une fois de plus, parce que les technologies et les demandes ont à nouveau évolué que cette organisation propose, aujourd’hui, une solution cohérente et intéressante pour le plus grand nombre. (NEL).

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5.2 LE LIBRE, NOUVELLE ORGANISATION DE PRODUCTION D’UNE NOUVELLE

INFORMATIQUE ?

0 Progrès technologiques et évolution de la demande.

Au cours des années 1990, la principale évolution technique en informatique a, bien sûr été, avec l’arrivée d’Internet, la généralisation de la mise en réseau des ordinateurs, à l’intérieur et à l’extérieur des organisations. Mais la miniaturisation a, une fois de plus, permis l’apparition d’une nouvelle gamme de produits, "nomades” ("organisers” (Psion et Palm), téléphones mobiles). Cela s’inscrit dans la continuité de l’évolution des produits informatiques : on est passé de la machine unique, dédiée à une tâche connue par avance et dévolue à l’ensemble d’une organisation, à des machines multiples, utilisées pour réaliser des tâches variées et variables dans le temps, et intégrées dans une organisation et communicantes. Mise en réseau, échange entre systèmes hétérogènes, le problème de la communication entre ces machines devient crucial, d’autant plus qu’elles se sont multipliées. Pour le résoudre, il faut mettre au point des standards au niveau du réseau d’échange, mais aussi au niveau des données échangées, afin qu’elles soient transmises et qu’elles soient déchiffrables par tous ces systèmes. Ainsi, le progrès d’Internet n’est pas d’avoir proposé un "protocole” pour permettre la transmission simple des données, il en existait déjà, mais d’en avoir proposé un suffisamment simple, suffisamment souple, pour s’être imposé comme un standard d’échange. Les technologies logiciels ont, elles aussi, évolué (Horn [2000b], pp. 126-128) : l’arrivée des langages de programmation objet (Smaltalk, C++, Java et peut-être bientôt C#) a facilité la réutilisation de composants logiciels déjà développés ; cela a débouché sur le concept du "logiciel modulaire” dont l’idée est de développer un ensemble de petits logiciels (des modules ou des composants logiciels), qui rendraient chacun un service précis et qui seraient associables, utilisables sur n’importe quelle machine car leurs interfaces de communication seraient standards. (NEL) Cette réutilisation, dont on parle depuis déjà longtemps, est rendue aujourd’hui plus aisée par les derniers progrès du génie logiciel qui permet de mieux spécifier le fonctionnement et les protocoles d’échanges entre composants. Ce qui caractérise l’évolution technologique dans le logiciel est donc l’interdépendance croissante entre les logiciels, en même temps que la spécialisation de plus en plus fine des composants logiciels réutilisés (Zimmermann [1998]). Ce système ne peut fonctionner que si les composants sont effectivement réutilisables, c’est-à-dire si les producteurs s’accordent autour d’un mécanisme qui permette de standardiser les interfaces et de garantir, dans le temps, la stabilité des standards. Cette évolution n’est pas non plus sans conséquence sur les caractéristiques de la demande. La mise en réseau des utilisateurs a accentué le besoin que des logiciels, souvent produits par des entreprises différentes, pour des utilisateurs différents, puissent échanger des données. Il faut aussi qu’elles s’assurent de sa disponibilité dans le temps, malgré les changements de version. Il devient donc nécessaire de standardiser les formats d’échange des fichiers.

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Il est alors logique que les entreprises recherchent des solutions plus ouvertes, qui leur garantissent de mieux disposer de ce contrôle. Ensuite s’exprime le besoin d’une nécessaire adaptabilité des logiciels. En effet, l’hétérogénéité de la demande interne aux entreprises s’est aussi accrue avec la mise en réseau des différents systèmes et avec la nécessité que des utilisateurs de l’entreprise partagent les mêmes outils. Il faut alors adapter les logiciels (et particulièrement les progiciels) aux besoins et aux connaissances de chacun. Dernier point, la composition des groupes d’utilisateurs a aussi évolué, essentiellement pour des raisons de coût : des utilisateurs ayant des compétences techniques fortes utilisent de plus en plus les progiciels, contribuant à élever le niveau moyen d’exigence vis-à-vis de ces produits. Les utilisateurs naïfs ont aussi pu se rendre compte, à l’usage, de l’inadéquation de certains logiciels avec leurs besoins : l’existence d’un nombre important de fonctionnalités inutiles rend, par exemple, le logiciel très gourmand en capacité de calcul, fait qu’il ne fonctionne pas ou mal sur les machines un peu anciennes et complexifie beaucoup son utilisation. (NEL) La conséquence en est, qu’une fois de plus, les relations marchandes sont en train d’évoluer : les relations sont de plus en plus des relations de service, basées sur l’adaptation de logiciels composants-standards, à tel point que Horn [2000] défend l’idée que nous serions entrés dans une nouvelle phase de la production, le "sur-mesure de masse”. Mais ces relations de service souffrent d’une relativement inefficacité : lorsqu’on s’intéresse aux enquêtes de satisfaction sur les produits informatiques, on constate une satisfaction vis-à-vis de l’outil informatique, mais une insuffisance dans le service après-vente, surtout dans le logiciel. La tendance de fond est que le client "recherche un meilleur support avant et après-vente, une aide pour résoudre ses difficultés et satisfaire ses besoins”. Or, le Libre apparaît comme une réponse, développée par certains utilisateurs, aux insuffisances des progiciels en terme de qualité et d’interopérabilité. Il semble aussi améliorer les relations de service. (NEL) Le Libre, un système construit par les utilisateurs développeurs avec l’objectif d’améliorer la qualité des logiciels produits et assurer le respect des standards. Plus que des produits de la recherche publique, les logiciels libres sont d’abord des outils développés par des utilisateurs-experts, pour leurs besoins propres. La faible qualité des progiciels fermés et surtout la difficulté pour les faire évoluer sont une des raisons fondamentales de l’initiative de Richard Stallman. Ceux-ci sont à l’origine, améliorent et contrôlent de nombreux logiciels (dont Linux, Apache ou Samba). Et on se doit de constater que, concernant ces logiciels phares, cette organisation obtient des résultats remarquables en terme de qualité et de rapidité d’amélioration. C’est sans doute d’abord dû à la libre disponibilité des sources, permettant aux utilisateurs d’effectivement tester les logiciels, étudier leur code et le corriger s’ils trouvent des erreurs. Or, plus il y a de contributeurs, plus la chance qu’un des contributeurs trouve une des erreurs augmente. Augmente aussi la chance qu’il y en ait un qui sache la corriger. Mais le Libre, ce sont aussi des outils (les langages) et des règles de programmation, qui rendent possible cette lecture. Et tout ceci contribue à garantir des seuils minima de robustesse du logiciel. Le travail coopératif, le fait que les logiciels développés soient souvent un assemblage de petits projets évoluant en parallèle imposent aussi que les interfaces de communication soient publiques, normalisées.

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L’ouverture du code facilitant encore la vérification de cette compatibilité et au besoin, la modification des logiciels, il est aussi remarquable de noter à ce propos que, pour éviter la reproduction de la divergence des versions d’Unix, les entreprises informatiques ont mis en place des organismes chargés de garantir la compatibilité entre les différentes versions et distributions de Linux et de publier des recommandations techniques sur la façon de programmer les applications pour qu’elles fonctionnent avec ce système, dans l’esprit de la norme POSIX12. Ceci a fait dire à Zimmermann [1999], à propos de la façon dont on peut assurer l’interopérabilité des logiciels, que, "si la solution des systèmes ouverts a été mise à mal par un récent retour aux cloisonnements des systèmes propriétaires, celle des logiciels libres pourrait contribuer à un dépassement des limites et contradictions des systèmes de propriété intellectuelle et par-là même impulser une profonde reconfiguration de l’industrie du logiciel”. On a là un système performant du point de vue de la production des logiciels. L’est-il aussi du point de vue de l’adéquation des logiciels produits avec les besoins des utilisateurs ? Car pour qu’il s’agisse vraiment d’une organisation de production, il faut aussi qu’il soit adapté aux besoins, aux nécessités des utilisateurs (et notamment des entreprises, historiquement le maillon clef de l’évolution du modèle productif), qui n’ont plus toujours les compétences en interne pour évaluer, installer, suivre l’évolution de ces logiciels et les adapter à leurs besoins propres. 0 Le Libre, une organisation industrielle de production de services.

Ce n’est pas parce qu’un logiciel est librement disponible qu’il est accessible à chacun. Il faut savoir définir ses besoins, trouver un logiciel qui y réponde, l’installer, parfois l’adapter en développant des modules complémentaires. Une fois installé, il faut suivre son évolution. Tout cela nécessite de posséder des spécialistes de ces logiciels, ressource rare et dont les utilisateurs, notamment les entreprises ont rarement l’utilité à temps plein. Pour les servir, il est nécessaire que des compagnies se créent, et que cette activité soit rentable. Mais il faut d’abord que ces offres soient plus intéressantes que les solutions déjà existantes, le plus souvent basées sur des logiciels fermés. Enfin, il est nécessaire, pour ne pas casser la dynamique d’innovation qui existe dans l’industrie du logiciel, que les producteurs marchands aient des incitations à contribuer aux projets existants et à en initier de nouveaux. Bien sûr, l’absence de coût de licence donne un avantage concurrentiel non négligeable à la solution libre. Mais elle ne justifie pas, à elle seule l’adoption : il faut que la solution s’avère moins coûteuse à long terme, à qualité égale ; c’est cet indicateur qu’utilisent les fabricants de solutions propriétaires pour défendre leur offre. Nous avons déjà dit que les logiciels libres les plus matures étaient de très bonne qualité. Cela facilite les relations entre producteurs de technologies d’utilisation et utilisateurs de ces mêmes technologies : les producteurs peuvent plus facilement garantir (contractuellement) la fiabilité des logiciels (libres) qu’ils utilisent, parce qu’ils sont capables d’évaluer cette qualité au travers des normes mises en place dans le développement, parce qu’ils disposent d’un réseau d’assistance et parce qu’il sont capables d’intervenir eux-mêmes sur les logiciels. D’autre part, le fait que l’on dispose des sources des logiciels, que l’évolution des logiciels ne soit pas contrôlée par une entreprise peut rassurer l’adopteur sur le fait que la solution respecte et continuera à respecter les standards, donc restera inter opérable avec le reste des logiciels qu’il utilise. L’utilisation par des entreprises de services de logiciels libres peut être vue comme la création d’une norme professionnelle, puisqu’il s’agit, collectivement, de se coordonner pour choisir des composants, des briques logiciels fiables et surtout "normalisés”, ce qui fait actuellement défaut à l’industrie informatique.

12 POSIX : Portable Operating System Interface – http://www.pasc.org

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La mise en commun des briques logicielles déplace aussi la concurrence des entreprises de service sur la relation de long terme, la maintenance des logiciels. Il leur est aussi plus difficile d’invoquer une erreur du logiciel pour expliquer un mauvais fonctionnement du logiciel qu’elles ont installé et paramétré. C’est un élément qui peut inciter les entreprises à améliorer le service rendu au client, et qui nous fait dire que, à ce niveau là, les solutions libres peuvent être compétitives. Reste qu’il faut aussi que les entreprises puissent tirer un profit de leur activité, donc qu’elles contrôlent une partie de la valeur ajoutée. C’est sans doute le point le plus délicat à défendre, aujourd’hui : il y a peu d’exemple d’entreprises rentables et beaucoup qui n’ont pas encore atteint l’équilibre. Nous retenons, cependant, les points suivants : au niveau des coûts de production, grâce à la construction en modules, le coût de développement d’un logiciel est plus réparti dans le temps, se rapprochant plus d’une structure de production de service où l’on ne développerait la fonctionnalité manquante qu’au moment où elle s’avérerait nécessaire. Les contributions des entreprises de services ne concernent pas la production complète d’un logiciel mais la production de ces composants pour des clients qui préfèrent que ces logiciels soient libres pour ne pas dépendre de leur fournisseur. Surtout, un composant développé pour un client peut être réutilisé pour répondre au besoin d’un autre et un "trou de sécurité” détecté chez un client peut être corrigé chez l’ensemble des clients de l’entreprise. Elles accaparent ainsi une partie des économies d’échelle engendrées par l’utilisation collective d’un logiciel, assurant, en échange, la diffusion des innovations et des corrections. On peut dire des entreprises de services qui basent leurs offres sur des logiciels libres qu’elles proposent gratuitement les connaissances "codifiées” que sont ces logiciels pour vendre les connaissances "tacites” qu’elles possèdent : la connaissance du fonctionnement intime des logiciels, la capacité de leurs développeurs à produire des contributions qui fonctionnent, à faire accepter ces contributions par le noyau qui contrôle l’évolution des logiciels, etc. Ces entreprises sont les mieux placées pour accaparer les bénéfices d’apprentissage générés par le développement, l’amélioration de logiciels. à cause de ces effets d’apprentissage, à cause de la difficulté à diffuser les connaissances tacites qu’il faut maîtriser pour suivre et influer l’évolution d’un logiciel libre, ce rôle sera forcément réduit à quelques entreprises. Elles regrouperont en leur sein les spécialistes des logiciels et les mettront à disposition des entreprises clientes. Elles auront construit des marques fortes, reconnues par les utilisateurs-développeurs de logiciels et connues des autres clients. Cela permettra de diminuer la pression concurrentielle, assurant ainsi leur marge. Ce type de concurrence incite aussi ces producteurs à contribuer au développement des logiciels qu’ils utilisent. C’est d’abord un moyen de se faire connaître, et de pouvoir signaler ses compétences en tant que développeur à ses clients. Et, parce que les besoins des clients sont différents, il est important pour ces entreprises de maîtriser un vaste portefeuille de logiciels, comme de contribuer au développement des logiciels standards utilisés dans la plupart des offres, pour pouvoir toujours présenter aux clients des réalisations en rapport avec leurs problèmes. Enfin, ne serait-ce que suivre les évolutions de ces logiciels est plus facile si l’on innove soi-même, cela permet de mieux comprendre les innovations des autres.

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Cela explique que ces entreprises consacrent une partie de leurs investissements à des développements de logiciels libres, sans que ces développements soient directement utiles (i.e. affectables à un contrat). C’est une activité de recherche et c’est une attitude qui les différencie des entreprises de service "classiques” qui consacrent souvent moins de 1 % de leur chiffre d’affaires à la recherche. Dans un marché fondé sur la valorisation de l’expertise technique, cette activité de contribution renforce l’image de l’entreprise sur sa capacité d’expertise et de réactivité, les deux qualités qui fondent une spécificité et qui permettent de singulariser l’offre, d’augmenter la notoriété (via la marque), et donc la marge. A contrario, cela renforce encore les tendances à la concentration, car il faut amortir ces coûts de recherche, donc augmenter le nombre de projets et de clients. On aurait ainsi un système qui, par son ouverture, facilite la relation de service, permet la production de logiciels tout en garantissant des revenus à long terme pour les fournisseurs. Evidemment, de même que les évolutions précédentes n’ont pas éliminé les organisations anciennes, mais réduites leur champ d’application, de même le Libre n’est pas la solution universelle. Suivant les types de logiciels, suivant les types d’utilisation, l’organisation actuelle peut rester la plus efficace. On peut même imaginer des solutions hybrides, comme celles que propose SUN ou Troll Tech avec des systèmes de licences semi-libres ou des doubles licences 0 Quels marchés pour l’industrie du Libre ?

Les logiciels de réseau sont les archétypes des logiciels pour lesquels une publication libre est efficace : ce sont des logiciels utilisés par les informaticiens, ils demandent une standardisation forte et ils évoluent rapidement. L’existence d’utilisateurs avancés permet d’espérer des contributions, qui diminuent les coûts de développement, de correction des bogues ou de création des nouvelles fonctionnalités. Si ce groupe existe potentiellement, encore faut-il qu’il franchisse le pas de la participation active. Le fait que le logiciel soit en réseau, soit un standard, plaide pour sa mise en libre, afin d’être assuré qu’il respecte des normes. La dynamique d’innovation aussi : du côté des utilisateurs-producteurs, plus le logiciel évolue rapidement, plus on a intérêt à divulguer ses améliorations car cette dynamique risque de le rendre obsolète (si les mêmes fonctionnalités sont développées par d’autres) ou incompatible avec les nouvelles versions du logiciel, ce qui augmente le coût de maintenance. A contrario, plus le logiciel développé est important dans la stratégie d’une entreprise, plus elle aura tendance à le garder secret. Ces utilisateurs-producteurs vont principalement contribuer au développement des logiciels évoluant vite, assez peu spécifiques à une profession (les contributions n’apportent pas d’informations sur les choix technologiques ou industriels de celui qui les fait), ou très hétérogènes (les contributions seront difficilement utilisables ailleurs que dans l’organisation qui les a proposées). Du côté des producteurs, ce sont aussi ces logiciels qui apportent le plus d’opportunités pour développer des services (suivit du logiciel, création de nouvelles fonctionnalités et intégration de celles-ci dans la version officielle, etc.) Les utilisateurs sont aussi capables d’évaluer la qualité technique des développements proposés par les producteurs et de proposer leurs propres contributions. Notons que c’est surtout vrai lorsqu’il existe une offre propriétaire, dominante, la diffusion en Libre permettant plus facilement aux utilisateurs d’essayer cette alternative. (NEL)

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Inventer les marchés du logiciel libre. De nombreux contributeurs, comme IBM, SUN ou Netscape, font des offres à base de logiciels libres et contribuent à leur production pour des raisons stratégiques qui n’ont pas obligatoirement ou directement à voir avec le caractère libre des logiciels qu’ils soutiennent (même si l’on retrouve l’un des arguments de la publication sous licence libre, la création de standards ouverts, de "normes”. En même temps, ces stratégies facilitent, permettent parfois la diffusion de ce modèle, comme l’illustre l’histoire du PC. Les stratégies opportunistes des producteurs traditionnels, l’exemple des constructeurs informatiques : les deux moteurs concurrentiels du secteur des progiciels, sont "la rivalité entre le leader de chaque sous-secteur et ses challengers” et "l’élargissement continu du champ d’application de l’informatique, qui fait apparaître de nouveaux domaines [...] où tout nouvel entrant peut espérer avoir sa chance de devenir leader à condition d’être le premier à y entrer”. Alors, lorsqu’on veut imposer un logiciel, un langage comme un standard, il peut être bon de s’intéresser aux logiciels qui l’utilisent ou qui coopèrent avec lui. Le meilleur exemple de ce type de comportement est sans doute le travail que SUN fournit pour développer le logiciel libre Apache. Cette entreprise s’occupe de toute la partie qui concerne l’adaptation de Java à Apache. En rendant compatible le langage qu’elle a développé avec le standard du marché, elle peut espérer vendre les outils de développement Java qu’elle produit (ainsi que son expertise dans le domaine). Les producteurs sont prêts à subventionner une plate-forme pour favoriser des logiciels fonctionnant grâce à elles. On peut estimer qu’il s’agit là de subventions croisées, où l’on subventionne un outil standard ouvert et complémentaire à son offre logiciel, comportement classique en informatique : Genthon [2000] souligne que, pour favoriser son standard (ou son produit), il faut, entre autre, "établir des alliances avec des co-producteurs” et "sponsoriser les premiers utilisateurs et les premiers produits complémentaires”. Plus généralement, les challengers peuvent alors vouloir subventionner un standard concurrent au standard dominant. Le soutien que les constructeurs de machines apportent à Linux n’est sans doute pas étranger au succès de Microsoft et à sa position dominante dans le marché des PC. Surtout, ces entreprises qui dépendent d’un standard pour réaliser leur activité (comme SUN avec Apache ou les fabricants de PC et de logiciels avec le système d’exploitation) ont intérêt à ce que ce standard soit le plus ouvert possible, pour ne pas dépendre de la stratégie de l’entreprise qui le fournit, pour pouvoir diriger ses évolutions ou au moins s’assurer que les évolutions ne se font pas à son détriment. Ce type de processus de standardisation est un exemple typique de la situation où chaque acteur veut pousser sa solution, mais valorise plus l’existence d’un standard que le succès de sa proposition. Développons ce point, qui est très important pour la diffusion du Libre : les fabricants traditionnels reproduisent aujourd’hui les comportements qu’ils ont déjà eus dans le passé face aux innovations comme Unix ou les micro-ordinateurs : voyant qu’il existe une demande, ils cherchent à intégrer la nouvelle offre libre dans leur portefeuille d’offres, comme ils l’ont fait avec les innovations précédentes (Unix, micro-ordinateurs, etc.) C’est d’autant plus logique qu’ils ne maîtrisent pas un standard dominant et que, dans ce cas, ils ont tout intérêt à favoriser le développement d’un concurrent à ce standard dominant. Ce faisant, ils légitiment l’offre libre en la mettant au même niveau que les autres offres de système d’exploitation et facilitent sa diffusion. Cette attitude est illustrée dans notre rapport par l’interview du responsable d’IBM pour Linux en Europe francophone. L’impact premier sera sans doute pour le marché des machines sous Unix, le deuxième marché en valeur après celui des micro-ordinateurs, mais aussi un marché morcelé, plus proche dans son organisation de l’informatique traditionnelle que de l’industrie des PC. Par conséquent, comme le montre Genthon [1995], cette organisation industrielle est moins efficace en ce qui concerne la production de matériel que celle du PC, à tel point que les performances matérielles sont aujourd’hui devenues aujourd’hui comparables.

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Les fabricants de machines Unix sont aujourd’hui en concurrence avec les fabricants de stations de travail à architecture "Intel” qui utilisent principalement Windows 2000 comme système d’exploitation (au moins sur les marchés des petits serveurs). L’arrivée des logiciels libres sur ce marché a un double impact : d’un côté, elle crée une offre d’un Unix standard, indépendant des plates-formes et elle renforce l’attractivité des systèmes Unix (qui sont le support privilégié des logiciels d’utilisation libre, même s’ils fonctionnent aussi pour la plupart sous Windows) ; d’un autre côté, elle accentue la pression concurrentielle sur les fabricants de machines sous Unix, en conduisant à l’uniformisation de l’offre dans le système d’exploitation,et parce que GNU/Linux permet de proposer un Unix fonctionnant sur les PC. Finalement, cette diffusion ne fait que renforcer, au niveau du matériel, un processus déjà en cours : celui de la diffusion de la structure ouverte de l’industrie du PC à l’ensemble de l’industrie (c’est ce que Horn [2000b] a appelé "la fusion tendancielle des réseaux”. Autre type de producteur traditionnel qui voit son métier évoluer, sans pour autant qu’il soit vraiment remis en cause, celui des fabricants et éditeurs de composants, outils logiciels comme les logiciels de base de données ou les compilateurs.

0 Les fabricants-éditeurs de logiciel techniques.

Dans le secteur des logiciels techniques, lorsqu’il existe un logiciel libre, il est, le plus souvent, contrôlé par une entreprise. Elle peut être à l’origine du logiciel (comme Digital Creation avec Zope ou Matra Datavision avec Open Cascade) ou avoir été crée par des personnes intégrées dans le noyau des développeurs (comme ACT avec Ada 95, Scriptics avec TCL, Cygnus avec GCC, etc.) Ces entreprises contrôlent et garantissent l’évolution du logiciel et vendent du service d’assistance à l’utilisation de leur(s) outil(s). Pour ces entreprises, la marque est liée à la marque du logiciel. Elles cherchent souvent à être reconnues comme l’entreprise d’un logiciel. L’importance de la stratégie "libre” s’explique : ces logiciels techniques sont les logiciels à la base de toute infrastructure informatique. Ce sont donc des logiciels qui doivent être parfaitement connus de leurs utilisateurs, pour pouvoir les configurer, garantir la sécurité des installations informatiques et adapter les services demandés aux besoins de ces utilisateurs ou des organisations qui les emploient. Les exigences de qualité, d’assurance qualité, de respect des standards prennent tout leur sens. Leurs utilisateurs valorisent particulièrement l’ouverture du code-source et leur non-appropriabilité, d’autant plus qu’ils sont aussi les mieux informés de l’existence des logiciels libres, les plus à même de les évaluer et de les adapter à leurs besoins. C’est aussi dans ces domaines que l’utilisation de logiciels libres est la plus ancienne, notamment grâce à Internet, que les innovations venant du monde de la recherche et des utilisateurs sont les plus nombreuses, innovations favorables à la diffusion du modèle Libre. Finalement, c’est souvent pour ces logiciels que les producteurs ont le plus intérêt à choisir une stratégie libre : les marchés sont des marchés de service (ce sont des outils qu’il faut adapter aux besoins spécifiques des organisations), les utilisateurs sont capables d’évaluer la qualité technique des développements proposés par les producteurs et de proposer leurs propres contributions. C’est surtout vrai lorsqu’il existe une offre propriétaire, dominante, la diffusion en Libre permettant plus facilement aux utilisateurs d’essayer cette alternative. Mais le métier reste assez proche de celui des constructeurs d’outils-logiciels propriétaires, comme Oracle ou Ilog : toutes ces entreprises vendent du support, le plus souvent au forfait, ou de l’adaptation de composants aux utilisateurs finaux ou à d’autres producteurs de technologies d’utilisation. Plus qu’une révolution, l’évolution vers le Libre ne fait qu’accompagner l’évolution vers la production de composants, qui augmente le besoin de certificat de qualité et surtout la garantie d’interfaces normalisées, bref de services de "mise à disposition de capacités techniques entretenues”, pour reprendre la classification de Gadray [1998].

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Pratiquement, ces "producteurs de composants” doivent relever un défi commercial défi souligné par Pierre Bruno, le directeur général d’Open Cascade 24 : il s’agit de définir des offres de service qui permettent de transformer une partie importante des utilisateurs de ces logiciels en clients. La spécificité de ces entreprises, par rapport aux constructeurs, aux éditeurs de logiciel ou aux entreprises de service que nous abordons dans les paragraphes suivants, étant qu’elles supportent la très grande partie des coûts de maintenance et surtout de développement des logiciels libres sur lesquels ils basent leur offre. Il s’agit alors de transformer un inconvénient (des investissements importants) en avantage commercial, soit en proposant des versions "officielles”, certifiées, soit en instaurant des stratégies de doubles licences, c’est-à-dire en vendant la version la plus récente sous une licence propriétaire et en libérant l’ancienne afin de faire connaître le produit. D’autre part, il est courant que le développement de logiciels propriétaires soit initié des recherches publiques. Il n’est alors pas surprenant que les stratégies qui supposent de faire supporter par le service l’ensemble des coûts de développement, plus coûteuses, illustrées par le cas d’Open Cascade ont un retour sur investissement plus incertain, car plus long (mais c’est alors aussi le cas avec un système de licence). Mais même dans ce cas le plus défavorable, nous devons reconnaître que ce modèle économique nous semble plus cohérent et plus solide que celui des éditeurs, et notamment des éditeurs de distributions de Linux, dont l’avantage concurrentiel et la part de valeur ajoutée contrôlée semblent menacés, aussi bien par les constructeurs informatiques que par les entreprises de service. 0 Les "éditeurs de distributions”.

Ces entreprises, Mandrakesoft, SuSE ou RedHat, se différencient des précédentes par le fait de se spécialiser dans l’assemblage de multiples logiciels, autour d’un système d’exploitation, se plaçant ainsi entre les constructeurs de machines et les constructeurs de logiciels fonctionnels. éléments sans doute fondamentaux de la diffusion de GNU/Linux et donc du phénomène libre, les producteurs de distribution semblent aussi toujours à la recherche d’un modèle pérenne. L’exemple de Mandrakesoft en France, détaillé par Aymeric Poulain-Maubant, qui fait écho à ceux de RedHat aux Etats-Unis ou de Suse en Allemagne, montre qu’il n’est pas rentable, aujourd’hui, de produire et de distribuer, par les canaux habituels (librairies, revendeurs informatique), des distributions standards de GNU/Linux. La limite de ce positionnement réside dans le fait que, comme ces distributeurs s’appuient sur des produits libres, leurs produits peuvent être concurrencés, distribués par d’autres producteurs. Ils ne constituent pas une source de revenu mais simplement un produit d’appel pour les services de maintenance. Car, comme c’est le cas pour les éditeurs traditionnels comme Microsoft, la construction d’une marque de distribution, signal de la qualité des produits, est importante : c’est elle qui va leur permettre d’atteindre une partie leur public, celui des utilisateurs naïfs ou au moins non-experts, qui ne disposent, pour évaluer la qualité des offres, que de ce signal en plus de l’information que donne le prix. A partir du moment où elles auront conquis un public important, elles espèrent pouvoir développer des ressources en lui proposant des services à valeur ajoutée, augmentant ainsi leur "ARPU”.

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A cause des effets de standardisation, ces offres seront vraisemblablement limitées à quelques distributions principales, même s’il est envisageable qu’elles soient déclinées localement par plusieurs éditeurs/distributeurs. Deux stratégies économiques émergent : soit elles spécialisent leurs distributions (RedHat et dans une moindre mesure Mandrakesoft), soit elles développent des offres de services standards, plus orientées vers le grand public (idée de clubs d’utilisateurs chez Mandrakesoft, où, contre une adhésion annuelle, sont accessibles différents services en ligne et certains logiciels). Il s’agit, dans le second cas, de standardiser, d’industrialiser le métier de constructeur d’architecture, qui comprend une forte dimension d’assurance, de garantie d’après-vente, en proposant des assemblages standards de logiciel et des services standards d’assistance. L’orientation vers les services à façon a comme conséquence de placer des éditeurs en concurrence avec les entreprises de services, que nous abordons ci-après, en s’inspirant fortement du modèle des fabricants de composant, supposant implicitement qu’il y a un avantage concurrentiel, en terme de compétences maîtrisées, à développer une distribution. Et il n’est pas sûr que le fait de proposer, comme base de son service, une suite de logiciels que l’on contrôle, soit dans ce cas, un avantage. En effet, les clients peuvent craindre d’être dépendant de l’éditeur de la distribution pour les développements futurs, car il existe un risque que, pour augmenter leurs marges, ces producteurs proposent des améliorations non parfaitement compatibles, afin de différencier leur offre, mais aussi de rendre plus captifs leurs clients. Cependant, l’ouverture des logiciels devrait permettre de garantir une compatibilité suffisante entre les versions, faisant ressembler la concurrence à une concurrence entre producteurs de biens compatibles, donc permettant la survie de plusieurs offres (surtout que les principaux "éditeurs” s’impliquent dans des instances de normalisation, comme le "Free Standard Group” 28 ). Celle vers les clubs d’utilisateurs n’a pas, pour l’instant, permis à Mandrakesoft de dégager des profits, même si la jeunesse de l’initiative (moins de six mois) n’autorise certainement pas de conclure sur sa pertinence. Finalement, les rapprochements de SuSE et d’IBM, ou de Mandrakesoft et de Sun (via la diffusion de Star Office), montrent que les constructeurs informatiques commencent à investir ce domaine, qu’ils connaissent déjà étant distributeurs de versions d’Unix, afin de développer la composante service de leurs revenus. Cela risque de réduire d’autant l’espace disponible pour un éditeur indépendant. Considérant la tradition européenne du service, considérant aussi les caractéristiques du Libre, il n’est pas étonnant de constater que la majorité des entreprises dont comme stratégie de se concentrer sur des services basés sur les logiciels libres. Proposent-elles un nouveau modèle, quelle est leur spécificité vis-à-vis des entreprises de service classiques, les SSII ?

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0 Les sociétés de service en logiciels libres.

Ces "SSLL 30" se positionnent sur des marchés d’expertise où il s’agit de développer, à la place du client, des solutions individualisées et de maintenir ces solutions. On est proche de ce que Gadray [1998] appelle la "mise à disposition de capacités humaines”, en ce sens que ce qui fait la particularité de ces entreprises est qu’elles regroupent en leur sein une équipe de spécialistes de différents logiciels. Leur renommée se construit parmi les utilisateurs développeurs, designers ou sophistiqués, en même temps que leur expertise par des contributions diverses à de nombreux logiciels. Les logiciels libres sont utilisés parce qu’ils permettent de créer une solution plus souple, indépendante des éditeurs et des constructeurs et une relation de service plus équilibrée, à plus long terme. Elles doivent intégrer deux impératifs, contradictoires : il faut être capable de comprendre des besoins qui s’expriment en terme de métier, ce qui signifie pouvoir s’appuyer sur des bibliothèques de fonctionnalités, donc de logiciels, tout en ayant une expertise sur certains logiciels, seule capable de créer une valeur ajoutée à l’utilisation de logiciels libres. Résoudre ce dilemme peut se faire de trois manières : soit les entreprises du Libre se concentrent, afin de conjuguer expertise et pluralité sous une même structure, soit elles réussissent à constituer des regroupements de spécialistes de technologies-logiciels, soit elles deviennent des sous-traitants des SSII classiques. Cette dernière éventualité est évidemment la moins favorable pour les sociétés de services autour des logiciels libres : elles risquent d’être intégrées verticalement, ou au moins d’être en situation de dépendance vis-à-vis de ces dernières, dans un schéma qui ne serait pas sans rappeler celui de la construction, avec des "Bouygues” du service informatique faisant travailler une myriade de petites entreprises plus ou moins spécialisées. Mais si les deux premières alternatives offrent plus de perspectives, elles ne sont pas non plus sans poser de problème. Dans le premier cas, il y a un risque de perdre ce qui est apparu comme une des spécificités des SSLL, la gestion des ressources humaines : les employés de ces sociétés bénéficient d’une grande autonomie dans leur travail, il est considéré comme normal qu’ils aient du temps pour contribuer à des projets libres et le recrutement par cooptation, lorsqu’il s’agit de personnes avec qui on a l’habitude de travailler sur ces mêmes projets libres, est très courant. La concentration des entreprises, augmentant leur taille, risque de rendre plus difficile cette gestion "familiale”, où la collaboration se fait de façon largement informelle et où les frontières entre travail et activité personnelle ne sont pas toujours clairement établies. Enfin, ces entreprises risquent de se heurter aux "éditeurs” de distributions, voir même aux constructeurs de machines, dont le métier semble justement s’orienter vers l’assemblage de logiciels dans une distribution déclinée suivant les besoins des clients. Dans le deuxième, se posent évidemment les problèmes de la coordination entre spécialistes de logiciels, de la localisation des compétences de traduction de besoins fonctionnels en terme de solution logiciel et de la gestion de la construction des ces solutions. Enfin, la spécialisation autour d’un logiciel n’est efficace si cela crée une valeur ajoutée, si l’on est capable de la vendre. L’exemple des "producteurs de composants”, tels Open Cascade ou ACT montre que ce modèle n’est pas non plus stabilisé (NEL)

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0 Quel paysage économique ?

Au-delà de la classification, cette analyse montre que les différentes stratégies s’hybrident, encore à la recherche du modèle économique le plus efficace, le plus rentable. A partir de là, on se rend bien compte que proposer une analyse prospective de l’évolution du paysage économique est un exercice difficile, tant les éléments à prendre en compte sont nombreux. Cependant, il semble que la prolongation des comportements stratégiques constatés permet de dégager deux types de paysages, assez différents, dont le choix va être, comme par le passé, conditionné au positionnement stratégique des constructeurs de machines et aux préférences des utilisateurs, principalement des utilisateurs industriels. Les constructeurs de machines doivent fournir avec celles-ci un système d’exploitation. La logique industrielle "Unix” veut que ce soit ces constructeurs qui maîtrisent le développement du système, quand la logique "PC” le délègue à un fournisseur externe. Actuellement, les constructeurs ont tendance à reproduire ces mêmes pratiques dans leur utilisation des systèmes d’exploitation libre : quand IBM ou HP proposent plusieurs distributions (HP allant même jusqu’à choisir la distribution Debian comme distribution de référence), les constructeurs de PC comme Dell nouent des partenariats avec des producteurs de distribution (RedHat pour Dell). Si ces choix étaient prévisibles : il est plus facile de faire évoluer les "routines” organisationnelles et commerciales que de les révolutionner, ils proposent deux types d’organisation industrielle. Si, dans une organisation industrielle proche de celle des offres basées sur Unix, les constructeurs réintégraient une partie du contrôle sur le système d’exploitation, ce serait pour développer les offres de service. Ils se placeraient alors en position de concurrence avec les entreprises de service comme Alcôve, en faisant disparaître les éditeurs de distributions libres. En même temps, l’utilisation d’un système d’exploitation qu’ils ne contrôleraient pas complètement rendra toujours possible l’utilisation d’un ou plusieurs fournisseurs de machines et d’une entreprise de service pour assurer leur cohabitation. Si c’est la "culture PC” qui s’impose, les constructeurs risquent d’être relégués au rôle de simple assembleur de composants, les revenus de services étant captés par les fabricants de distributions, RedHat, SuSE ou Mandrake, qui seraient alors les entreprises dominantes de cette nouvelle période industrielle. L’organisation industrielle serait proche de celle qu’on trouve actuellement dans l’industrie du PC, où les marges sont extrêmement réduites pour les assembleurs de machines et très confortables pour les éditeurs de système d’exploitation et de logiciels. Mais l’ouverture, qui facilite la compatibilité, devrait permettre la survie de plusieurs fournisseurs, ce qui garantirait une certaine concurrence entre les distributions. On serait dans le cas où le système d’exploitation se rapprocherait d’un composant, qui serait installé par les fabricants des machines architecturées suivant les demandes des clients. Les constructeurs de machines seront en partie responsables du sens que prendra l’organisation industrielle, car ce sont eux qui sont actuellement en position de force vis-à-vis des éditeurs de distribution, à cause de leur taille. Mais cette évolution dépendra aussi des entreprises utilisatrices, puisque ce sont elles qui vont sélectionner les offres.

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Le premier système devrait être favorisé par les utilisateurs-développeurs : c’est celui qui leur garantit le meilleur contrôle sur les évolutions des logiciels qu’ils utilisent, où le degré de normalisation est le plus fort et où le moins de choix techniques sont laissés au contrôle d’une entreprise. Pour les mêmes raisons, cette organisation devrait être privilégiée par les entreprises qui choisissent les offres libres à cause des garanties sur la pérennité des logiciels et sur leur interopérabilité. Mais c’est aussi celle qui demande le plus d’investissement de la part des clients car il faut qu’ils soient capables de suivre l’évolution des standards, ou qu’ils confient ce suivi à une entreprise de service. Le second système demande moins d’efforts aux clients pour adapter leurs "routines” : on est dans une organisation plus proche de celle du monde des PC, avec des fournisseurs-éditeurs de systèmes d’exploitation, dont les marques sont connues. Ce système serait sans doute plus lisible pour les utilisateurs naïfs, qui auraient à choisir entre différents produits et non pas à spécifier la façon dont ils veulent construire leur machine. Suivant l’objectif recherché par les utilisateurs, l’un ou l’autre des systèmes semble meilleur. On peut imaginer qu’ils cohabitent : le premier système pour les applications les plus techniques, et notamment pour les serveurs (donc dans la première phase de la diffusion), le second lorsque le choix est moins technique, lorsqu’il s’agit de distribuer le même système sur un grand nombre de postes, ou lorsque les clients ont moins de compétences techniques (nous pensons, par exemple aux petites entreprises). Ce qui est d’ores et déjà certain c’est qu’il a un seul moyen de gagner de l’argent, les services. Parfois l’aspect service est trop limité et il n’est pas évident qu’il y ait possibilité d’existence d’une activité marchande. C’est finalement toujours la même question de l’articulation d’activités marchandes et de logiciels libres. "(François Horn). Cette articulation se fait dans l’élaboration contractuelle des relations, que ce soit au niveau des licences des logiciels dont Laure Muselli analyse ce qu’elles signifiaient sur le positionnement stratégique des entreprises qui les utilisent, ou des engagements de service. On perçoit alors toute l’importance des questions juridiques dans l’appréhension de l’écologie du Libre. 0 Technologie des composants logiciels

Le développement logiciel est un processus long et complexe. La construction d’une application nécessite pour les développeurs de créer des interfaces utilisateur, des fonctions d’optimisation de ressources et de services objets ainsi que différentes couches structurelles de développement. Ces fonctions de programmation élémentaires représentent entre 15 % et 40 % du volume de code nécessaire au développement d’une application stratégique. La réalisation en interne de l’ensemble de ces tâches de programmation accroît le risque d’échec et le délai de mise sur le marché, et requiert un niveau d’expertise et de maintenance particulièrement élevé. La pénurie de développeurs et le coût élevé qu’ils représentent font partie des conditions favorables à l’émergence d’une approche hybride en matière de développement logiciel, qui associe les avantages du développement personnalisé à ceux de composants logiciels préprogrammés et pré testés. L’apparition de la technologie orientée objet permet la création de composants prêts à l’emploi qui prennent en charge les aspects les plus courants de la programmation, et qui permettent ainsi au programmeur de réduire son temps de développement en associant ces composants à ses propres développements. La nécessité de s’adapter à l’évolution des besoins métiers et technologiques de l’entreprise implique que ces composants logiciels offrent un niveau élevé de performances et de capacité d’évolution tout en restant ouverts et adaptables.

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Le développement actuel de la technologie des composants logiciels est analogue à la révolution des circuits intégrés des années 70. A cette époque, les composants utilisés pour la fabrication des circuits intégrés étaient des composants de base "à grain fin", à savoir une série de composants de petites taille comme des condensateurs, des résistances et des transistors. L’arrivée des circuits intégrés standard a créé une rupture au sein de l’industrie des composants informatiques, qui a basculé d’un schéma où chaque constructeur concevait lui-même ses propres cartes par assemblage de petits composants multiples à un autre schéma où des composants plus gros étaient intégrés dans des cartes de dimensions réduites. Cette rupture a permis de réduire considérablement la durée et les risques liés à la conception de nouvelles cartes, ainsi que les coûts. La conséquence directe a été la baisse des prix des ordinateurs. La technologie des composants logiciels offre pour le secteur logiciel un potentiel comparable à celui que les circuits intégrés ont apporté au secteur matériel. Les composants logiciels sont des éléments logiciels prédéfinis facilement réutilisables. Ils fournissent des fonctionnalités de haut niveau qui sont prêtes à l’emploi et ne nécessitent pas de la part du développeur une connaissance particulière de leur fonctionnement interne. Les développeurs peuvent ainsi se concentrer sur l’utilisation de ces fonctionnalités de façon à générer les résultats "métier" dont l’application a besoin. A titre d’exemple, un composant tel qu’un diagramme de Gantt (graphique d’ordonnancement standard) pourra afficher l’utilisation des ressources d’une activité sur une période donnée selon une représentation prédéfinie. Le développeur d’applications qui utilise ce composant n’aura pas à programmer le détail du diagramme. Il pourra en revanche se consacrer à la définition des activités, des ressources et de leurs relations. Le développeur pourra donc développer plus rapidement une application d’ordonnancement contenant un diagramme de Gantt. Les développeurs utilisent des composants logiciels dans la construction d’interfaces graphiques utilisateur depuis plus de dix ans. Barres de menus, boutons et cases à cocher sont autant de composants réutilisables proposés par des systèmes d’exploitation comme Windows, Unix et Macintosh. Le manque de flexibilité de la plupart de ces composants de type "boîte noire" empêche cependant souvent les développeurs de logiciels d’obtenir les effets souhaités. Un développeur peut, par exemple, vouloir créer un diagramme de Gantt qui ne soit qu’en lecture seule, dans le simple but d’afficher l’information. Si le composant ne prévoit pas cette fonction dès sa conception, les gains de temps de développement générés par l’utilisation d’un composant prédéfini sont neutralisés par les difficultés à contourner ces comportements. Les composants créés à l’aide des technologies orientées objet offrent une flexibilité bien supérieure. L’utilisation d’un composant pour une application spécifique nécessite souvent d’y ajouter de nouveaux comportements. La programmation orientée objet met en oeuvre un processus de clonage permettant au développeur d’ajouter de nouveaux comportements aux classes d’objets existantes. Cette capacité d’extension est la principale raison de la longévité d’un code orienté objet de bonne facture par rapport au code traditionnel. Des attributs d’objets (données) et des méthodes (comportements) peuvent être complétés ou modifiés sans altérer les "classes de bas" initiales. Les modifications apportées en fonction de l’évolution de l’environnement de l’objet sont ainsi entièrement transparentes pour les applications dépendant de la "classe de bas". Grâce à cette possibilité de continuer à faire évoluer les comportements du code après sa conception, son écriture et son test, la technologie orientée objet permet une très large réutilisation des composants logiciels sans restreindre la flexibilité nécessaire aux comportements "métiers" d’une application ni son optimisation. La technologie orientée objet simplifie considérablement le développement des applications stratégiques d’entreprise les plus complexes. Les différentes parties cohérentes d’une tâche à réaliser sont représentées comme un ensemble de classes interdépendantes réunies à l’aide d’un protocole. Certaines de ces classes seront réutilisées comme composants principaux, d’autres comme des classes d’implémentation de détail destinées seulement à des fins d’extension.

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Traditionnellement, depuis des décennies, les programmeurs conçoivent leurs programmes en utilisant les ressources de bibliothèques de sous-programmes et de routines. Mais cette pratique était limitée, dès lors qu'il se serait agi de changer de langage de programmation, de plate-forme de mise en oeuvre ou d'environnement système. Plus encore l'évolution du hardware entraînait l'obsolescence du software. L'enjeu essentiel aujourd'hui est de trouver les moyens de défaire les liens qui figent la mise en oeuvre des programmes à un environnement spécifique d'ordinateur et à d'autres programmes. Au Japon, la réutilisation de composants logiciels standards est largement répandue depuis de nombreuses années, ce qui constitue indéniablement une forme d'industrialisation de la production. Cependant cette pratique s'inscrit quasi-exclusivement dans un contexte "propriétaire". Tous les grands intégrateurs construisent leurs logiciels à façon en s'appuyant sur de grandes bibliothèques de "packages" (routines et programmes faits maison). Alors qu'aux USA, ces composants logiciels pourraient être commercialisés séparément, ils sont, au Japon, vendus intégrés dans des logiciels sur mesure. Nous sommes entrés désormais dans l'ère de la réutilisation des pièces de programmes, ce qui suppose une évolution vers une configuration où la programmation sera avant tout le réassemblage de composants préexistants en des architectures logiques complexes. Ces objets auront été créés par des professionnels, l'assemblage du programme pourra dans certains cas être le fait de non spécialistes de l'informatique, mais utilisateurs ou spécialistes d'un domaine d'application concerné. Cette évolution fondamentale dans l'environnement de programmation devrait contribuer à corriger l'asymétrie des progrès entre hardware et software depuis les origines de l'informatique. Elle implique aussi une certaine forme de concentration. Les économies d'échelle vont rapidement prendre le pas, dans un marché nouvellement gagné aux guerres de prix. Dans la mesure où les ventes de logiciels vont croître très fortement en volume, elles vont permettre à un petit nombre de producteurs de réaliser des profits considérables, avec des marges unitaires décroissantes. À terme, on peut s'attendre à ce que ne subsistent que deux ou trois producteurs d'un composant donné. La plupart des producteurs de logiciels ne feront alors qu'intégrer des composants produits par d'autres (en écrivant les composants spécifiques non disponibles). Bien souvent, ce seront les utilisateurs eux-mêmes qui intégreront les composants nécessaires à la réalisation de leurs applications. Sans sortir de leur champ de compétences propres, ils pourront développer des utilisations de l'informatique spécifiques à leurs besoins, en toute transparence, ignorant la plupart du temps qu'il font de la programmation.

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La réutilisation de "morceaux de logiciels" est déjà une idée ancienne La réutilisation de "composants objets" a été présentée pour la première fois par M. Brad Cox, dans son livre "Object Oriented Programming : An Evolutionary Approach ”. L’idée est de voir se développer un véritable marché de composants logiciels qui permettra une plus grande réutilisation, d’une part, et un gain important de productivité, d’autre part : selon l’auteur c’est la seule solution au problème latent de productivité logicielle. Les composants pour une industrie du logiciel JeanMarie Hullot (Chief Technical Officer NeXT) confirme que "le monde industriel a aujourd’hui besoin d’augmenter sa productivité en développement [de logiciels] d’une façon si importante, que l’on parle souvent de la nécessité d’une révolution logicielle de même ampleur que celle du passage de l’artisanat à l’automatisation". Le cabinet d’étude britannique Ovum prévoit qu’en l’an 2000, les applications à base de composants logiciels représenteront un chiffre d’affaires mondial de 3,3 milliards de dollars sur un marché des applications professionnelles estimé globalement à 12,8 milliards à la même date. IBM, par exemple, a dépensé 70 millions de dollars pendant quatre ans pour développer, en collaboration avec de grandes compagnies d’assurance, des bibliothèques de classes* qui devraient être disponibles vers la mi96. La programmation par composants logiciels peut être vue comme une extension du principe des langages de 4ème génération* (L4G). Elle doit apporter une très grande productivité grâce à de nombreuses commandes "préfabriquées". Toutefois, alors que les L4G sont dans un environnement fermé (langages propriétaires), la programmation par composants va enfin permettre une extensibilité de l’environnement, avec le même confort de productivité. De la réutilisation à la réingénierie des processus Le premier enjeu des composants logiciels se situe au niveau de la réutilisation. Brad Cox a montré en quoi la réutilisation était cruciale pour permettre de résoudre la crise du logiciel. L’un des premiers obstacles à la productivité du logiciel est en effet son caractère artisanal. La plupart des programmes sont encore faits à façon pour chaque client, et une faible proportion de code est reprise entre chaque contrat. Un deuxième enjeu concerne le traitement des données complexes et la gestion des périphériques. Le cadre de développement logiciel actuel est de pouvoir utiliser tout type de données sur tout type de serveur sur tout type de réseau pour tout type de client. Un tel environnement pose des problèmes liés d’une part à la complexification des données traitées (textes, chiffres, images, sons, vidéos...) et d’autre part à la grande diversité des terminaux et périphériques utilisés (consoles informatiques, assistants numériques personnels ou PDA, cartes à puce, écrans tactiles, liaisons périinformatiques...).

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Cette hétérogénéité des données et des systèmes entraîne une délocalisation croissante des programmes. Le mode client/serveur* classique tend à disparaître au profit d’une plus grande autonomie des postes clients, et une plus grande répartition des applications. Les serveurs centraux sont de moins en moins utilisés. L’ère des mainframes centraux est en déclin et l’intelligence est de plus en plus déportée vers les postes de travail. Il faut donc une architecture logicielle permettant d’éclater la fonction de serveur, et ce sont précisément les objets distribués (objet pouvant circuler sur les réseaux) qui assurent cette fonction. En mode client/serveur, les applications sont donc désormais réparties entre le(s) serveur(s) et les postes clients. La notion d’application tend ainsi à disparaître au profit de la notion d’objets applicatifs, communiquant entre eux, dans une configuration qui peut changer au cours du temps de manière dynamique, un peu comme les abonnés téléphoniques se créent, se modifient, sans que le processus global soit arrêté. Les composants objets permettent par exemple de stocker des données structurées comme du texte, avec son contenu (les mots) et les propriétés du contenu (telles que la police de caractères), alors que sous UNIX par exemple, la transmission d’un fichier avec un protocole de communication tel que TCP/IP nécessite le codage de toutes les informations de mise en forme du texte ; un type de codage complexe et peu portable. Les composants objet permettent également de stocker des références croisées, mécanisme rendu populaire par les fonctionnalités de publier/s’abonner du Mac ou de Microsoft. Il est ainsi possible d’incorporer un fichier graphique A dans un fichier de compte rendu B, B se mettant automatiquement à jour lors des modifications de A. Un troisième enjeu des composants logiciels est la réingénierie des processus. De nombreuses entreprises sont actuellement en cours de restructuration pour optimiser les processus de l’entreprise. Cette réorganisation des processus se reflète généralement dans la réorganisation du système d’information de l’entreprise. Le problème consiste alors à redéfinir les applications (logiciels) en fonction des nouveaux postes et des besoins de chacun, tout en tenant compte de l’existant, dans un but économique. L’idée des composants est de créer des réservoirs de modules prêts à l’emploi. Ces modules ont une fonctionnalité générique permettant de satisfaire 70 à 80 % des nouvelles applications, le restant étant personnalisé pour un client. Les promesses de la programmation par composant logiciel Si les enjeux de la programmation par composant logiciel sont nombreux, les promesses le sont également... Citons par exemple l’augmentation de la productivité et la diminution des coûts du fait de la réutilisation, l’augmentation de la qualité logicielle, un meilleur délai de production du logiciel (time to market), une réponse plus rapide aux évolutions des besoins des clients (internes ou externes) et une meilleure compétitivité, la maîtrise de la complexité, l’accès à de nouveaux marchés. Comme pour toute technologie nouvelle, une phase de croissance sera nécessaire pour maîtriser la technologie et bénéficier en totalité de ces nombreux avantages concurrentiels. Si les décideurs sont toujours méfiants face à toute révolution informatique (voir encadré), il faut chercher les premières motivations chez les acteurs même de l’informatique. Les services informatiques voient dans la programmation par composants la possibilité de personnaliser leurs applications, les développeurs indépendants la possibilité de développer des applications très restreintes ne nécessitant pas un investissement important, mais avec un marché large. Les responsables de gros projets y trouveront des éléments d’architecture préexistants, mieux testés, plus faciles à intégrer. Enfin, les responsables marketing des SSII et assimilés y voient la possibilité de coller aux besoins du client en présentant des possibilités de personnalisation tout en restant dans un budget acceptable grâce à la réutilisation. Une commercialisation à grande diffusion Il est clair que pour conquérir leur marché, les composants logiciels devront avoir des prix attractifs pour être compétitifs par rapport à un développement en interne, leur rentabilité étant assurée par une vente de masse. Une politique de prix bas nécessite la mise en place de structures de commercialisation innovantes.

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De nombreux éditeurs réseau permettent d’ores et déjà le chargement de logiciels du domaine public à partir de réseaux téléinformatiques, comme notamment Internet. Le problème de ce genre de distribution est la sécurité des transactions si l’on souhaite un service payant. Il est toujours possible d’intercepter et de stocker un fichier. On peut alors considérer la rentabilité par simple téléachat insuffisante, et souhaiter garder des droits sur tout usage du composant à l’intérieur d’un autre logiciel. Actuellement, les réflexions sont encore peu développées dans ce domaine, et l’analogie la plus courante est celle de l’industrie de la musique ou du film : un poème peut être repris dans un livre, lui-même adapté au cinéma ; les droits d’auteur sont reversés en conséquence. Un autre risque lié à la diffusion sur réseaux est l’effet du freeware ou shareware. Des morceaux de codes ou d’applications sont en effet disponibles gratuitement sur les réseaux comme Internet. Malheureusement, ils ne sont pas toujours de qualité, et le suivi des produits ou le support technique sont inexistant, d’où des risques de plantage, etc. En deux mots, le mode de commercialisation des composants logiciels n’est pas encore clairement défini. Toujours est-il que ce marché va se différencier entre fournisseurs de composants très spécialisés d’une part et intégrateurs de composants pour développer des applications plus complexes d’autre part. Les éditeurs ne perdent cependant pas de temps. D’après Strategic Focus, 25 % des développeurs construisaient déjà des composants début 95 et ils devraient être 66 % à le faire fin 96. D’après le Gartner Group (" Object Orientation for the rest of US ”, Mars 95), le phénomène des composants va favoriser l’émergence de trois types de marchés : le marché des composants en soi, un marché pour des outils d’assemblage de composants et un marché pour des applications spécifiques développées à partir de composants. Point faible : la rareté des banques de données de composants L’utilisation de composants logiciels ou de technologies d’intégration telles que OLE/COM et CORBA*/OpenDoc est déjà une réalité aujourd’hui. Certains comme ILOG ou Soleri Cigel, fournissent des composants pour des langages comme C++, Smalltalk ou Visual Basic. D’autres, comme NeXT, Sun ou Telmat, intègrent les technologies OLE et CORBA* au sein de leurs produits. Mais très peu s’exposent à faire un choix prématuré entre une technologie ou une autre : des solutions d’interopérabilité existent et 1996 devrait être une année charnière pour les orientations du marché. Toutefois, un des principaux freins à la diffusion des composants logiciels est la rareté des banques de données de composants. Actuellement il s’agit encore d’un marché nonofficialisé, dont la diffusion se fait surtout de bouche à oreille. Une des retombées les plus intéressantes et les moins prévisibles de la programmation par composants est la modification des flux commerciaux et des organisations produisant des logiciels. Les grandes sociétés qui ont une solution d’intégration de composants (IBM, Microsoft, Sun...) essaient aujourd’hui de susciter une galaxie de producteurs de composants pour offrir un catalogue le plus riche possible. La réutilisation de composants est également une politique à long terme, qui modifie radicalement l’économie des projets logiciels et introduit un mécanisme de capitalisation jusqu’ici inconnu dans l’industrie du logiciel13.

13 Annick Fron -Eric Wendling, ADIT

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5.3 LES WEB SERVICES

Le principe de l’ASP (Application Service Providing) est de maintenir une application (par exemple: comptabilité, paie) dans un centre d’hébergement et de la fournir à des utilisateurs sur un réseau local ou Internet au travers de tout type de "client" (PC, mobile, PDA, etc…). Ce mode de commercialisation des logiciels est radicalement différent du modèle de vente actuel et entraînera d’importants changements dans l’industrie du logiciel. Ces changements impacteront fortement le business model, puisqu’il s’agit de passer de la vente de licences dont le prix est élevé, mais non renouvelable (sauf la maintenance qui représente environ 15 à 20% du prix, renouvelable tous les ans) à la collecte de loyers dont le montant est plus bas, mais à caractère plus récurrent. L’ASP conserve les caractéristiques d’un marché émergent. L’évolution vers l’ASP devrait se faire progressivement et l’horizon de sa généralisation nous semble encore assez lointain (Microsoft prévoit de réaliser une partie importante de ses ventes logiciels par la location à partir de 2005 seulement). La possibilité de déployer, gérer et louer les logiciels à partir d’une plate-forme gérée de manière décentralisée permet de diminuer significativement le coût de possession des applications par utilisateur (Total Cost of Ownership). Le principe est de partager le système nécessaire à la gestion des applications entre un très grand nombre d’utilisateurs avec un coût marginal faible. La généralisation de la location est fortement dépendante du développement de l’Internet et de l’amélioration du débit des réseaux pour que l’accès aux applications soit fiable et rapide. L’ASP est particulièrement adapté au besoin des PME qui n’ont pas forcément toutes les compétences nécessaires à la gestion d’un système d’information performant (Internet, sécurité, interopérabilité des applications, etc…). Elles peuvent également, par le biais de l’ASP, disposer de logiciels sophistiqués qu’elles ne pourraient pas forcément exploiter elles-mêmes. Ce mode d’utilisation des logiciels se distingue toutefois de l’infogérance puisque l’utilisateur n’a pas la propriété de l’application. L’ASP est un des plus forts potentiels du marché, puisqu’il devrait passer de 0,7 Md$ en 2000 à 13 Mds$ à l’horizon 2005, soit une croissance moyenne annuelle de 80% (IDC). Gartner Group estime ainsi que le marché passera de 3,6 Mds$ en 2000 à 25,3 Md$ en 2003, soit une croissance moyenne annuelle de 70%.

0 Principaux obstacles au développement

Selon PAC, le marché total des ASP en France est de 58 M € actuellement, ce qui en fait un marché très restreint. Il devrait connaître une croissance soutenue à partir de 2002 et atteindre 247 M € en 2004. Cependant, l’année 2001 qui devait connaître le réel décollage du marché aura plutôt été une année de recentrage du marché au niveau des acteurs, des offres, des cibles, des applications et du concept même. Il n’est pas évident de séparer la fourniture d’accès ("les tuyaux") et la fourniture du logiciel ("le contenu"). Les éditeurs de logiciels ne sont pas prêts à abandonner une partie des revenus de licences aux fournisseurs d’accès. Il faut ajouter un obstacle de nature psychologique : il est difficile d’avoir une forte confiance dans la sécurité d’un système dont on n’est pas physiquement propriétaire. Par ailleurs, l’accroissement de la dépendance des entreprises utilisatrices à l’égard du fournisseur (choix des applications, des mises à jour, politique de tarification), ainsi que le problème de la confidentialité des données nous paraissent être des freins importants au développement de ce mode de commercialisation.

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Enfin, et c'est peut-être le point le plus important, on s'aperçoit que le modèle ASP a du mal à trouver son équilibre. Soit les entreprises sont grandes et elles restent très prudentes sur les logiques ASP pour les raisons indiquées précédemment. Soit il s'agit d'entreprises plus petites auxquelles le modèles ASP conviendrait très bien afin d'éviter des investissements informatiques jugés trop onéreux et dans ce cas, les marges réalisées par les sociétés prestataires sont trop faibles pour permettre le développement d'une telle activité.

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6 Annexe 4 : Situation du logiciel libre en France et comparaisons avec les autres pays

6.1 LA FRANCE AU PREMIER RANG DES DEVELOPPEURS DE LOGICIEL LIBRE

Les développeurs français représentent, avec 16,3%, la population interrogée la plus importante. Le sondage conduit aux résultats suivants :

15,1% des programmeurs Open Source français déclarent avoir des contacts réguliers avec plus de 10 autres développeurs Open Source (moyenne mondiale : 17,5%)

43,0% des programmeurs Open Source français déclarent avoir des contacts

réguliers avec 3 à 10 autres développeurs Open Source (38,9%)

26,6% des programmeurs Open Source français déclarent avoir des contacts réguliers avec un ou deux autres développeurs Open Source (26,3%)

15,3% des programmeurs Open Source français déclarent n’avoir aucun

contact (17,3%)

7,3% des développeurs Open Source français travaillent sur 4 projets en Open Source ou plus (moyenne mondiale 7,0%)

54,6% des développeurs Open Source français travaillent sur moins de 4

projets en Open Source (58,1%)

38,1% des développeurs Open Source français ne travaillent sur aucun projet en Open Source (34,9%)

Étude interne réalisée par Microsoft, disponible (en anglais), avec les commentaires d'Éric Raymond, sur le site suivant : http://www.opensource.org/halloween/halloween7.php Aussi un article, cette fois en français, sur 01net disponible à l'URL suivante : http://www.01net.com/rdn?oid=197077&rub=3369 On y trouve en particulier :

61% des décideurs français soutiennent les logiciels libres 84% d'entre eux considèrent qu'ils sont moins cher que les logiciels

propriétaires 81% qu'ils évitent de payer des royalties à des sociétés américaines 60% des français considèrent que le libre est moins cher (meilleur score

mondial, devant les allemands à 57% !) 86% des personnes interrogées dans le monde ont une opinion favorable sur

Linux.

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24% des décideurs français se montrent intéressés par un déploiement important de Linux dans leur entreprise, contre 37% pour les japonais et 50% chez les allemands. Dans tous les cas, ces chiffres sont en très forte augmentation par rapport à il y a seulement deux ans, où l'on était, de mémoire, autour de 3%.

6.2 UTILISATION DES LOGICIELS LIBRES DANS LES ENTREPRISES ET LES

INSTITUTIONS PUBLIQUES : UNE ENQUETE EN ALLEMAGNE, EN GRANDE

BRETAGNE ET EN SUEDE

Bien qu’il soit difficile de quantifier l’utilisation des logiciels libres car ils peuvent être librement dupliqués, par opposition aux logiciels commerciaux, l’étude Floss14 indique qu’en Allemagne, 43,7% des organisations (publiques ou privées) interrogées affirment utiliser des Logiciels Libres, alors qu’en Suède, ce taux est de 17,7% et qu’en Grande Bretagne, il est de 31,5%. Il est possible d’identifier une plus large implantation de logiciels libres dans les grandes organisations (publiques ou privées) que dans les petites. (Ce phénomène est moins marqué en Grande Bretagne).

En moyenne, 15,7% des organisations (publiques ou privées) interrogées utilisent des logiciels libres en tant que système d’exploitation : 30,7% en Allemagne ; 10,1% en Suède ; et 6,4% en Grande Bretagne.

En moyenne, 11,1% des organisations (publiques ou privées) interrogées utilisent des logiciels libres en tant que base de données (MySQL, PostegreSQL, Interbase): 15,7% en Allemagne ; 7,6% en Suède ; et 9,9% en Grande Bretagne.

En moyenne, 10,1% des organisations (publiques ou privées) interrogées utilisent des outils libres pour la création de sites web (Apache, PHP, Perl, Python, Squid) : 16,2% en Allemagne ; 7,8% en Suède ; et 6,5% en Grande Bretagne.

Les motivations qui poussent les organisations (publiques ou privées) à utiliser des logiciels libres sont de deux types : soit une grande stabilité et un faible coût, soit le soutien à la communauté Open Source.

14 De février à mai 2002, dans le cadre du projet FLOSS, le champ d'action de l'étude menée sur les utilisateurs fut déterminé. En tout, 1452 entreprises et institutions publiques d'Allemagne, de Suède, de Grande Bretagne, employant plus de 100 personnes, furent interrogées par téléphone, en prenant soin de contacter la personne responsable des Systèmes d'Information, sur l'utilisation ou non des Logiciels Libres. Le choix de ces trois pays est délibéré : l'Allemagne et la Grande Bretagne sont deux marchés significatifs de la Communauté Européenne, alors que la Suède est un petit pays avec un fort taux d'utilisation des Technologies de l'Information. Au final, 395 établissements affirmèrent utiliser de tels logiciels ou vouloir planifier leur utilisation dans les années à venir. Dès lors, ces établissements furent interrogés de façon plus approfondie.

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D'accord Pas D'accord Nous utilisons des logiciels libres car nous voulons devenir indépendants face aux prix et aux politiques appliquées par les sociétés éditrices

56 % 29%

En utilisant des Logiciels Libres, nous souhaitons soutenir la communauté utilisatrice de logiciels libres

35% 41%

Nous utilisons les logiciels libres car les spécialistes en Systèmes d’Information pour ce type de logiciel sont plus facilement disponibles que les spécialistes des logiciels propriétaires

21% 55%

Nous préférons utiliser des logiciels libres car cela fait partie de notre politique

19% 61%

Nos développeurs sont libres de travailler sur des projets en Open Source durant leurs heures de travail

36% 46%

Nous travaillons délibérément avec des sociétés de service spécialisées dans les logiciels libres dans le but de soutenir le développement des logiciels libres

14% 67%

Très élevée : 10%

Elevées : 23%

Moyenne : 25%

Faible : 26%

De votre point de vue, quelle est l’importance des logiciels libres pour votre Système d’Information ?

Très faible : 18%

6.3 PRINCIPAUX BENEFICES ATTENDUS DE L’UTILISATION DE LOGICIELS

LIBRES.

0 Les raison principales

Les spécificités du produit, c’est à dire une forte stabilité et une meilleure protection face aux accès non autorisés, et des performances accrues sont les raisons majeures qui ont poussé les organisations (publiques ou privées) interrogées à choisir la solution libre et non la solution propriétaire. La seconde raison réside dans les faibles coûts ou des coûts inexistants de licence arrivent en seconde position. Les économies obtenues sur les frais d’installation, d’intégration, de support et d’administration sont la troisième raison. Enfin, l’aspect ouvert et modifiable du code source n’arrive qu’en quatrième position : ce constat s’explique par la première raison qui attribue aux logiciels libres des vertus de fiabilité, de stabilité et de sécurité (Pourquoi modifier ce qui semble déjà parfait ?). En guise de conclusion, deux types de résultats ressortent de ce sondage. En premier lieu, le nombre important d’entreprises utilisant les logiciels libres met en relief leur actuelle popularité au sein de ces organisations (publiques ou privées), tout en tenant compte du fait que le centre d’intérêt de cette enquête est la dimension économique de leur utilisation et non les raisons idéologiques. En second lieu, les réponses données par ces organisations (publiques ou privées) aux affirmations fournissent plus de perspicacité en ce qui concerne les motivations et les bénéfices qu’ils tirent d’une telle utilisation.

0 L’implication des développeurs dans les projets Open Source : motivations et implications

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L’implication dans des projets libres et dans la création de logiciels libres est perçue par la majorité des observateurs et des chercheurs comme une activité privée. Des particuliers offrent leur contribution à des projets en Open Source pour des raisons personnelles, dans l’espoir d’obtenir quelque chose en retour ou parce que cette activité produit des retombées personnelles indirectes sur le marché du travail. Une grande partie de la communauté utilisatrice de logiciels libres est formée d’individus employés de façon explicite pour le développement de Logiciels Libres. Un tiers des développeurs sondés est directement payé pour développer des logiciels libres par leur employeur. Leur contribution aux projets en Open Source résulte d’une politique entrepreneuriale visant à financer le développement du libre. Il existe plusieurs exemples d’entreprises ayant mis à disposition d’anciens logiciels propriétaires en tant que Logiciels Libres. Si l’on examine l’activité Open Source des 25 plus grandes sociétés informatiques (IBM, Hewlett Packard, Compaq, SAP, Computer Associates), on s’aperçoit que la majorité de cette activité ce situe dans le champ d’exploitation de Linux. Ceci se traduit par la mise à disposition de certains de leurs logiciels en Open Source afin d’alimenter le système d’exploitation Linux. A côté, les autres projets en Open Source sont de moindre importance, toutefois ce comportement reste tout relatif en ce qui concerne les plus petites sociétés. Le montant des ressources allouées par les entreprises au développement des logiciels libres peut être très important. IBM, à elle seule, déclare avoir dépensé 1 milliard de dollars pour l’exploitation de Linux et la compagnie est encore active sur de nombreux projets en Open Source (Wilcox, 2000). D’autres compagnies consacrent également des ressources considérables pour le développement des Logiciels Libres. Deux types de motivations apparaissent afin de justifier l’engagement fourni par ces sociétés dans de tels projets. La première motivation se situe sur le court terme et se focalise sur la simple production de logiciels. En rendant disponibles en Open Source certains logiciels, ces sociétés satisfont à des obligations stratégiques, et en développant des programmes libres, elles permettent à leurs propres logiciels d’être compatibles avec des Logiciels Libres. La seconde motivation se situe plutôt sur le long terme et se base sur les composantes du libre. En laissant Linux devenir un système d’exploitation Unix et en remplaçant les composantes de leurs propres logiciels par des composantes Open Source, les sociétés s’orientent vers une politique de standardisation offrant une meilleure interopérabilité, une diminution des risques d’investissement, et de meilleures perspectives d’innovation. En considérant les composantes Open Source comme des fondations et en optant pour la standardisation, ces sociétés pourront ainsi obtenir une longueur d’avance et influencer la standardisation en la rapprochant de leurs propres technologies exploitées.

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6.4 LES LOGICIELS LIBRES DANS LE SECTEUR PUBLIC EN EUROPE

L’interopérabilité est pour la plupart des institutions la raison principale justifiant la non utilisation des Logiciels Libres. En effet, les systèmes fonctionnent avec des standards propriétaires et il en est de même en ce qui concerne l’interopérabilité. La migration vers une autre technologie requiert de nombreux efforts et un coût élevé. Plus cette situation dure et plus il est difficile de faire marche arrière. Dans ce contexte, il est aisé pour un vendeur d’imposer ses tarifs, ses conditions et sa charte qualitative. Ainsi, en osant le changement, la migration vers des logiciels libres conduira ces institutions à un cycle de renouvellement moins onéreux. En ce qui concerne la sécurisation des données, les logiciels libres sont considérés comme moins vulnérables que les logiciels propriétaires pour une simple raison : le code source est disponible. Dans le cas des logiciels propriétaires, les administrations doivent faire confiance aux éditeurs alors que dans le cas des Logiciels Libres, les problèmes liés à la sécurité, et leurs possibles remèdes, sont immédiatement rendus publics. Les organisations du secteur public ont également des obligations de transparence. Cette obligation inclut donc le droit pour les citoyens d’avoir accès aux données traitées mais aussi le droit de savoir comment ces données sont traitées. Des exemples tels que le calcul des impôts et la comptabilisation des votes lors d’élections justifient cette transparence. Dès lors, nous distinguons quatre raisons principales justifiant le choix par les organisations gouvernementales de choisir la solution libre : l’indépendance, le coût, la sécurité et la transparence. Il est difficile de dresser un tableau précis de l’utilisation des logiciels libres dans le secteur public. En effet, d’énormes différences apparaissent entre les pays membres de l’Union Européenne, mais également au sein même de ces pays. Face au manque de directives précises, les Directeurs Informatiques des institutions publiques sont libres d’acheter et d’installer les logiciels qu’ils considèrent les plus appropriés. Dans ce contexte, le rapport étudie entre autre les cas précis de trois pays membres (France, Grande-Bretagne et Belgique) où l’activité des développeurs est très différente, et ceci afin de définir la situation actuelle des logiciels libres dans le secteur public de ces pays. Depuis la fin de 1998, les institutions françaises du secteur public utilisent de façon croissante les Logiciels Libres. Le Ministère de la Défense effectua plusieurs tests avant d’installer FreeBSD, le Ministère de la Culture a migré 400 de ses serveurs Unix ou NT vers Linux, le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’industrie et la Direction Générales des Douanes et des Droits Indirectes vont migrer 950 de leurs serveurs vers RedHat 6.2 Linux Au sein de l’Education Nationale, il existe également une claire tendance aux solutions libres : l’Université Louis Pasteur de Strasbourg exploite Linux, Apache, Zope ou Postfix sur la totalité de ses serveurs, les Universités d’Artois, de Nancy 2 et de Rouen ont 50% de leurs serveurs qui utilisent des Logiciels Libres. La France a donc une position de leader au sein de l’Europe. L’Agence pour les Technologies de l’Information et de la Communication dans l’Administration (ATICA) fut créée en 2001 par le Premier Ministre et elle supporte ardemment l’application des logiciels libres dans le secteur public français. Ainsi, le fort engagement de la communauté et la forte politique gouvernementale en faveur des logiciels libres vont donc permettre une forte croissance du mouvement libre en France.

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La mise en place de logiciels libres au sein du secteur public est de plus en plus marquée en Belgique, notamment dans la région administrative de Bruxelles. La progressive incorporation des logiciels libres dans le secteur public belge laisse présager un fort potentiel et la Région de Bruxelles risque d’influencer la politique publique concernant les Techniques de l’Information et de la Communication. Toutefois, il semble que le mouvement finisse par trouver sa pleine mesure au sein du secteur privé belge. Les organisations gouvernementales doivent être conscientes que les informations qu’elles détiennent ne leur appartiennent pas mais elles sont la propriété des citoyens qui payent des impôts ou les fournissent. Par conséquent, le devoir gouvernemental est donc de garantir le libre accès aux informations publiques, de maintenir la permanence des données publiques, d’assurer la sécurité des informations fournies par les citoyens, et d’éviter les dépenses publiques non nécessaires. Dès lors, les gouvernements doivent promouvoir la dissémination des logiciels libres dans tous les domaines publics en établissant et en entretenant des groupes de travail au niveau national et européen, ayant pour but de :

développer et exécuter un suivi statistique des systèmes libres dans les secteurs publics et privés.

développer et promouvoir une politique claire afin d’améliorer de façon générale l’utilisation des logiciels libres au sein de l’Union Européenne.

aider à coordonner les migrations vers les logiciels libres et leur implémentation dans les petites et moyennes organisations du domaine publique

coordonner et coopérer au sein des projets Open Source d’intérêt public développer des stratégies afin de faire adopter les logiciels libres dans les

secteurs privés et publics de l’éducation supporter les modèles économiques basés sur les Logiciels Libres informer et conseiller les petites et moyennes entreprises avant et pendant

leur phase de migration vers les Logiciels Libres.

6.5 LA DIVISION DU TRAVAIL AU SEIN DES COMMUNAUTES DE DEVELOPPEURS

(Etude FLOSS sur le Code Source) Au cours des deux dernières années, plusieurs études ont été menées, aussi bien au sujet des utilisateurs qu’au sujet des développeurs, toutefois ces études se sont arrêtées sur des échantillons plutôt restreints. Actuellement, aucune étude ne s’attarde sur ce qui semble être la meilleure source d’information concernant les logiciels libres : le code source lui-même. La première tentative est apparue à la fin de 1998 et fut publiée sous le nom Orbiten Free Software Survey en mai 2002. Bien que depuis il y eut d’autres études et que bon nombre de récents sites web offrant un environnement pour le développement en Open Source (ex. SourceForge) soient à même de fournir des statistiques, aucune de ces tentatives n’a adopté une approche par le bas, c’est à dire à partir de la communauté. Ainsi, le code source contient trois types de données :

des informations sur les auteurs du code et leur contribution des informations sur la taille (en bytes ou en lignes) et l’intégrité du code

(identification du travail dit "emprunté" en mentionnant les références externes)

des informations sur la dépendance entre logiciels (par nature, les logiciels ont un fonctionnement dépendant des caractéristiques et des composantes des autres logiciels).

En étudiant le cas de 31999 développeurs ayant contribué à la rédaction d’un code global de 4 976 559 414 bytes, on s’aperçoit que seul un petit nombre contribue à la plus grande partie du code : 10% des développeurs ont créé 74% du code global.

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De plus, si l’on s’attarde sur la taille de 16905 projets en Open Source, allant de 69 bytes à 97 379 040 bytes, on obtient la répartition suivante :

17% font moins de 10 000 bytes 13% font entre 10 et 20 000 bytes 19% font entre 20 et 50 000 bytes 14% font entre 50 et 100 000 bytes 14% font entre 100 et 200 000 bytes 13% font entre 200 et 500 000 bytes 13% font plus de 500 000 bytes ( avec 1% supérieurs à 5 000 000 bytes)

En parallèle, on aboutit à la conclusion suivante : la majorité des projets est élaborée par 1 développeur (28,4% des projets), 2 développeurs (24,3% des projets) ou 3 développeurs (24,3% des projets). Toutefois, plus le projet est grand et plus il y a de développeurs qui y contribuent. Seuls les projets de plus de 1 000 000 bytes admettent plus de 20 développeurs. Ainsi, la moyenne générale est de 5,1 développeurs pour un projet de 346 403,2 bytes. Mais à la base, il n’y a en général qu’une personne à l’initiative d’un projet.

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7 Annexe 5 - L’informatique publique L’Etat est, d’ores et déjà, et sera de plus en plus, un acteur important de l’économie du logiciel : un utilisateur de premier plan (le secteur public représente 14% du marché des services informatiques) et un producteur important de logiciels. Les services de l’Etat mobilisent 15000 informaticiens (et probablement plus) pour l’exploitation et l’administration de systèmes mais aussi pour le développement d’applications. L’Etat tire insuffisamment parti de son poids économique sur le marché du logiciel. En affichant des orientations claires tant dans sa politique informatique (architecture, standards ouverts) que dans sa politique d’achat (relations avec les éditeurs, les intégrateurs, recours au logiciel libre), l’Etat-acheteur (mais aussi l’etat-architecte de sa propre informatique) peut exercer une influence sur l’activité des éditeurs et des intégrateurs mais émettre aussi des signaux en direction des utilisateurs.

7.1 LA DEPENSE INFORMATIQUE DE L’ETAT

Selon Pierre Audoin Conseil (PAC) , le secteur public15 représentait près de 14% de la dépense informatique totale, soit autour de 9,75 Md € , dont près de 30% orientés vers les progiciels et services, En 2002, le secteur public aurait dépensé, selon Pierre Audoin Conseil, près de 10 milliards d’euros (9700 M d’euros) en technologies de l’information, incluant les dépenses de matériels, de personnel interne, de sous-traitance en logiciels et services, de transmissions de données, etc… 14 % de la dépense totale en technologies de l’information. Parmi ces 9700 M d’euros, 2900 sont consacrés aux achats de progiciels et de services informatiques, ce qui représente près de 30% des dépenses. Cette sous-traitance s’oriente principalement vers des prestations de projets (1 270 ME, soit 44% de la sous-traitance), surtout en mode forfait, favorisé par le code des marchés publics. Peu consommatrices de prestations d’infogérance et de TMA, l’administration y consacre tout de même 324 M €, soit 11% de son budget de sous-traitance. Les progiciels applicatifs, en nette progression dans ce secteur, représentent près de 17% de la dépense (481 M €) et sont maintenant la base de nombreuses refontes profondes du secteur public (Projet Accord par exemple). Les 825 ME restant sont des dépenses en logiciels systèmes et outils (comprenant les progiciels décisionnels, les bases de données, l’administration de systèmes et de réseaux, etc…) et en maintenance matériel.

15 Les administrations prises en compte par PAC pour son enquête sont les suivantes : – les administrations centrales, quinze ministères et leurs différentes délégations ainsi que les organismes sous tutelle ; – les administrations locales, mairies, conseils généraux et régionaux et les organismes sous tutelle ; – les administrations de la protection sociale, sécurité sociale et assurance chômage ; – les administrations de santé, hôpitaux publics et privés participant au service public.

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Progiciels et services 1 999 2 000 2 001 2 002

Secteur public 2 157 2 271 2 530 2 680 Autres 14 886 16 555 18 730 17 990 Total 17 043 18 826 21 260 20 670 Secteur public 13% 12% 12% 13% Millions d’euros Sur le périmètre des achats de services informatiques et de progiciels applicatifs uniquement, la croissance aurait été de 13% en 2001, de 8% en 2002 (2075 ME en 2002). Pierre Audoin Conseil l’estime pour 2003 à 6.7% (soit de l’ordre de 5 à 10 points au dessus des autres secteurs de l’économie), et des perspectives à 3 ans aux alentours de 10%. Pour Markess International, les administrations (centrales et territoriales) consacreraient aux seules prestations de services informatiques près de 2,5 Mds Euros : 1480 millions d’euros pour les administrations centrales, 92O pour les collectivités locales. Ensemble, elles représentaient, en 2002, 12,4 % du marché total des services informatiques. Leurs dépenses devraient croître de 4,7% entre 2002 et 2003 pour atteindre 1 550 millions d’euros, puis 1 620 millions d’euros en 2004.

0 Administrations centrales

Il est difficile de comparer ces estimations avec les chiffres de la direction du budget du Ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie. Les dépenses informatiques donnent lieu à un examen lors des conférences budgétaires et une synthèse est réalisée par la direction du Budget du ministère de l’économie des finances et de l’industrie. La loi de finances 2001 chiffrait la dotation informatique des services de l’état à 1 milliard d’euros. Ce chiffre n’inclut pas les dépenses de personnel (ni toute une série d’autres coûts associés). Il porte sur le seul périmètre des services de l’Etat et ne prend pas en compte les collectivités locales.

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Le rapporteur du budget, au Sénat s’interrogeait, dans son rapport16 sur « la pertinence de l'inscription de dépenses informatiques correspondant à des projets pluriannuels, très lourds financièrement, en fonctionnement plutôt qu'en investissement. » Il rappelait que « le plan comptable général considère que ces projets constituent des immobilisations et donc au sens de la comptabilité publique, paraissent pouvoir relever d'un régime d'autorisations de programme et de crédits de paiement » et soulignait que « l'absence d'autorisation de programme conduit en gestion à engager la totalité du marché passé pour mener à bien le projet informatique et à ensuite pratiquer autant de reports que nécessaires. » Il conseillait au ministère d'adapter sa présentation comptable aux logiques de gestion des projets informatiques correspondant à des investissements17. Dans le projet de loi de finances pour 2003, c'est désormais chose faite : le nouveau chapitre 57-92 du titre V, intitulé « équipements informatiques » regroupe les crédits informatiques liés :

au nouveau système d'information des administrations fiscales (155,2 millions d'euros d'autorisations de programme et 78,5 millions d'euros de crédits de paiement),

à la rénovation de la gestion publique : 22,3 millions d'euros d'autorisations de programme et 16 millions d'euros de crédits de paiement,

à la modernisation des outils de gestion budgétaire et comptable : 98 millions d'euros d'autorisations de programme et 40,1 millions d'euros de crédits de paiement, soit un total d'investissements qui n'apparaissaient pas auparavant comme tels de 275,5 millions d'euros d'autorisations de programme et 134,7 millions d'euros de crédits de paiement. Ces crédits correspondent uniquement à des opérations postérieures au 1er janvier 2003.

Si d'autres dépenses, de réseaux ou liées au développement de serveurs intranet ou internet peuvent sans doute encore être incluses dans le nouveau chapitre du titre V, la présentation budgétaire retenue pour 2003 permet d'apprécier de manière relativement fiable l'effort d'investissement réalisé par le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Cette présentation permet de faire prévaloir une vision renouvelée de l'investissement public qui intègre l'investissement dans les nouvelles technologies.

16 Projet de loi de finances pour 2003 - TOME III - LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES (Deuxième partie de la loi de finances) - ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE : SERVICES FINANCIERS MARINI (Philippe), Rapporteur général ; ANGELS (Bernard), Rapporteur spécial RAPPORT GENERAL 68 Tome III (2002-2003) Annexe 10 - COMMISSION DES FINANCES 17 La Cour des Comptes formulait dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour 2001 la même remarque : « Certains ministères éprouvent des difficultés à globaliser dans un chapitre unique des crédits d'informatique et des crédits de fonctionnement courant. (...) Une définition trop imprécise de «l'équipement informatique» est très probablement à l'origine de ces difficultés. Les matériels de bureautique et les systèmes complexes n'ont que peu de points communs. Les outils bureautiques (postes de travail individuels, imprimantes et logiciels correspondants) s'apparentent bien par leurs fonctions et leur durée de vie aux fournitures ordinaires et relèvent donc du titre III. Les développements plus complexes (réseaux, intranet, ACCORD) s'apparentent à des investissements du fait de leurs délais de déploiement souvent supérieurs à l'année budgétaire et de leur ampleur. Enfin, les grosses dépenses informatiques s'accommodent mal de l'annualité, et lafacilité de report qui accompagne la globalisation des crédits peut sembler séduisante. Pourtant, la globalisation des crédits de fonctionnement appliquée aux investissements informatiques est moinssatisfaisante que l'inscription, logique, de ces dépenses au titre V. »

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0 Croissance des dépenses en logiciels et services applicatifs

L'administration est donc devenue l'année dernière le secteur le plus porteur sur le marché des logiciels et prestations informatiques en France, comme c'est le cas d'ailleurs dans de nombreux autres pays d'Europe. Les grandes SSII, confrontées à la récession du marché (-3 % en 2002 et probablement autant en 2003) tentent de compenser le manque à gagner en investissant les différentes administrations de l'Etat. Cet intérêt pour les marchés publics tient d'ailleurs pour beaucoup au retard pris par certaines administrations en termes d'outils informatiques, notamment de back-office, qu'il devient urgent de combler. L'informatisation de l'administration étant l'une des clés de voûte de la réforme de l'Etat, lancée par le précédent gouvernement et prolongée par l'actuel ministre, Henri Plagnol. Globalement, l’administration s’ouvre de plus en plus et reste un secteur porteur, malgré la pression budgétaire relative aux déficits publics. De grands projets et tendances de fond structurent l’informatique de l’administration :

la réforme de l’État et la loi organique, l’orientation vers le logiciel libre, le développement de l’administration électronique les projets Accord et Copernic pour les ministères, les projets Vitale 2 et Aladin V2 dans le social, le projet Hôpital 2007, l’évolution plus favorable des budgets de Défense et de sécurité intérieure…

Selon Pierre Audoin Conseil, la croissance de dépenses des administrations en moyenne sur la période 2003-2006 pourrait être de

9% pour le Conseil - Assistance technique – Réalisation - Intégration de systèmes - Formation,

13.5% pour l’infogérance (hors tierce maintenance applicative), 15% pour la tierce maintenance applicative, 8.5% pour les progiciels applicatifs.

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0 La santé en retard

Si les administrations centrales et sociales semblent bien avancées dans leurs projets informatiques, les services décentralisés et les services de santé sont en revanche nettement en retard. En ce qui concerne le secteur de la santé, la raison est double, selon Claire Bardez, consultante chez PAC, qui a réalisé l'étude. "Ce secteur ne dispose pas de budgets importants, et est confronté à un problème politique : la gestion informatisée des dossiers des patients est plus délicate au sein d'un hôpital compte tenu du genre et du nombre d'informations qu'il contient. La convergence de ces deux facteurs fait qu'un hôpital ne consacre en moyenne que 1 % de son budget à l'informatique. Les mairies, qui ne sont pourtant pas en avance non plus, y consacrent déjà de 1,5 à 1,8 %." Les achats de logiciels et services, point sur lequel se porte plus précisément l'étude de PAC, représentent à eux seuls 2,9 milliards, soit 30 % des dépenses totales de l'Etat en informatique. Hors logiciels systèmes, outils et maintenance du matériel (825 millions d'euros), le montant des dépenses se monte encore à plus de 2 milliards en 2002 et devrait atteindre près de 3 milliards en 2006 (voir infographie à droite). C'est la sous-traitance qui absorbe la plus grosse part de ce budget (1 270 millions d'euros) "pour les prestations de projets, assistance technique, réalisation et intégration au forfait", détaille Claire Bardez. "On trouve ensuite les licences de progiciels applicatifs (pour 481 millions d'euros), et en troisième position les prestations d'infogérance (324 millions d'euros)". L'infogérance et la tierce maintenance applicative ne représentent donc que 11 % du budget de la sous-traitance informatique de l'Etat. Un montant relativement faible que la consultante explique par "les contrats au forfait pluriannuels" et par le fait que "l'administration a d'importants effectifs informatiques en interne, ce qui l'incite à ne pas externaliser cette fonction. Mais cette part devrait être appelée à augmenter car on constate une tendance à externaliser les anciennes applications". Cette croissance du budget informatique de l'Etat devrait profiter aux principaux acteurs du marché, qui comptent bien ne pas laisser passer cette manne. Les dix premiers fournisseurs de l'Etat (voir tableau) cumulent plus de 920 millions d'euros de chiffre d'affaires et ne laisseront pas leur place. "Il n'y aura pas de révolution, estime Claire Bardez. Ce sont des acteurs costauds, avec des spécificités (CS dans la défense par exemple), et qui ont une bonne pénétration sur ce marché. "Tout au plus des acteurs émergents vont-ils tout faire "pour pénétrer le Top 20 et se faire référencer. Mais en fait, seuls des éditeurs américains, dont le marché est déjà bien développé, et qui chercheraient à se développer et à diversifier leurs activités, pourraient y parvenir". La seule incertitude concernant la croissance de ce marché dans les années à venir provient d'éventuelles restrictions budgétaires auxquelles pourraient être confrontées les administrations. Claire Bardez n'y croit pas trop : "Elles vont peut-être affecter un peu les budgets ou ralentir les projets les moins urgents. Mais pas fondamentalement, car il ne faut pas oublier que l'informatique, c'est aussi une façon de faire des économies."

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0 Les administrations, refuge des grands projets

Actuellement, les SSII signent leurs plus grands contrats dans le secteur public. Chez Cap Gemini Ernst & Young (CGE&Y), on confirme : "La part de notre chiffre d'affaires liée au secteur public est passée de 16 % en 2001 à 26 % en 2002. "Mais la valeur des contrats avec l'administration française, qui ne concernent que du développement ou de l'intégration, est généralement plus faible que ce qui peut être rencontré en Grande-Bretagne, où l'infogérance est fréquente. Parmi les grands projets où intervient CGE&Y, Copernic est probablement le plus important. "Il s'agit de refondre et moderniser le système d'information des administrations fiscales (Direction générale des impôts et Direction générale de la comptabilité publique), à l'exception des Douanes pour l'instant, en le centrant sur le concept d'identifiant fiscal unique de chaque contribuable", indique Patrick Dailhé, directeur du programme Copernic. Plusieurs modules de ce programme ont été livrés : le portail impots.gouv.fr, la télédéclaration et le télépaiement de la TVA (six milliards d'euros traités), la télédéclaration de revenus… Copernic n'utilise pas de progiciels sauf, à sa marge, la gestion de ressources humaines sous HR Access d'IBM. La démarche est inverse pour l'autre grand projet du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie (Minefi) : le projet Accord. Lancée en 1999, la première phase (Accord 1) vise à refondre la gestion financière et comptable des administrations centrales. Le déploiement d'Accord 1, conçu autour de serveurs IBM, du PGI PeopleSoft et de bases de données Oracle, a débuté en 2002 et s'achèvera en 2004. Pilotés par l'administration, le développement et le déploiement d'Accord 1 ont fait intervenir de nombreuses SSII et sociétés de conseil telles qu'Accenture, CGE&Y et Steria. Actuellement, le Minefi mène l'appel d'offres pour la seconde phase du projet (Accord 2). Il s'agit cette fois d'étendre la progiciélisation comptable à l'ensemble des administrations déconcentrées de l'Etat et d'adapter Accord 1 à la loi organique sur les lois de finances votée en août 2001, qui a fait évoluer la comptabilité publique d'une "logique de caisse" (comme un particulier) à une "logique d'engagement" (comme une entreprise). Légalement, l'appel d'offres devait concerner une réponse à un objectif final. Les soumissionnaires peuvent donc remettre en cause les choix techniques d'Accord 1. Dans le secteur hospitalier, la progiciélisation est aussi à l'ordre du jour. Le plan Hôpital 2007 implique la croissance de la part de l'informatique au sein du budget des établissements de soins : de 0,8 % il y a quelques années à 1,6 % en moyenne aujourd'hui. "L'informatique hospitalière représente donc un marché annuel d'environ 600 à 900 millions d'euros en France.", indique Hugues Dufey, directeur du Groupement pour la modernisation du système d'information hospitalier. Quant au système Sesam-Vitale de l'assurance maladie, dont l'évolution est contestée, il n'a plus de pilote : André Loth, son responsable sur le départ depuis des mois, n'est en effet pas encore remplacé… - B. L. Les grands projets du Minefi en chiffres Copernic

Public concerné : 33 millions de foyers et 3 millions de personnes morales ; Flux fiscaux concernés : 250 milliards d'euros ; Budget d'investissement (hors salaires des fonctionnaires) : 1 milliard d'euros

pour la période 2000-2008 ; Maîtrise d'ouvrage : 250 agents et quelques consultants ; Maîtrise d'œuvre : 200 agents et de nombreux partenaires.

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Accord 1 Budget d'investissement (hors salaires des fonctionnaires) : 150 millions

d'euros pour la période 1999-2005, maintenances évolutive et corrective incluses ;

Utilisateurs : 7 000. Accord 2 (appel d'offres en cours)

Estimation du budget : environ 250 millions d'euros ; Utilisateurs : de 25 000 à 30 000.

7.2 LE SECTEUR LE PLUS PORTEUR

L’administration est devenue, depuis peu, le secteur le plus porteur sur le marché des logiciels et services informatiques en France, comme dans le reste de l’Europe. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ce nouvel engouement : Les dépenses en informatique de l’administration sont relativement stables et moins sensibles à la conjoncture que les dépenses informatiques du secteur privé. En effet, le secteur privé, de la finance à l’industrie, en passant par tous les types de services, souffre actuellement d’un ralentissement net d’activité, qui freine les investissements informatiques. On constate un retard certain de nombreuses administrations en termes d’outils informatiques (particulièrement de back-office), qu’il devient impératif de combler. Depuis 1997, le gouvernement a lancé la réforme de l’Etat : le ministère chargé de cette réforme prépare et met en œuvre les mesures tendant à répondre aux besoins des usagers des services administratifs, à améliorer l’efficacité de ces derniers, à déconcentrer les responsabilités, à moderniser la gestion publique et à développer le dialogue social au sein des administrations. Ceci génère des investissements croissants en technologies de l’information. La Communauté Européenne a dressé un plan d’action généralisant la modernisation de l’Etat évoquée dans le point précédent à l’ensemble des Etats membres: le projet Copernic par exemple, introduit des directives d’e-administration pour rendre plus accessibles ses services aux administrés. Le secteur administratif devient donc une valeur sûre, pour les éditeurs et les sociétés de services informatiques : nous assistons soit, à un renforcement du positionnement des acteurs déjà présents dans ce secteur, soit, à l’élaboration d’offres nouvelles dédiées à l’administration. Tout l’enjeu est de proposer des logiciels et des services adaptés à ce secteur très spécifique en termes comptable, législatif, organisationnel, social, décisionnel, de production. Le gouvernement s’est par ailleurs assigné, le 15 novembre dernier, à l’issue du Conseil interministériel pour la réforme de l’Etat un objectif ambitieux : la généralisation des téléservices d’ici 2005. Pour atteindre cet objectif, une profonde transformation de l’informatique de l’Etat sera nécessaire : une refonte assez radicale des systèmes d’information. L’Etat devra consentir des investissements considérables, principalement logiciels.

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L’Etat se donne 4 ans pour réaliser une mutation de son informatique que les entreprises ont amorcée il y a 15 ans (personnalisation des téléservices, refonte des bases de données, déploiement du CRM). Dans la conduite de cet ambitieux chantier, la puissance publique va se trouver confrontée aux mêmes difficultés et arbitrages que rencontrent les entreprises : certains développements peuvent ils être mutualisés ? Comment ne pas se laisser enfermer dans des solutions propriétaires et devenir captif de certains acteurs ? Comment atteindre ses objectifs au meilleur coût ? Qu’est ce qui est stratégique (et qui doit rester sous le contrôle direct) et qu’est ce qui peut être sous-traité ? Comment garantir la pérennité des investissements ? Comment organiser l’interopérabilité des systèmes ? Dans quelle mesure faut il s’appuyer sur des solutions ouvertes (open source) ? Là ou les technologies ne sont pas mures, peut on, et comment, se tourner vers le système de recherche publique ?

0 Le développement de l'Administration Electronique

La généralisation de l’administration électronique implique une refonte des systèmes d’information de l’Etat L’administration électronique désigne un vaste champ d’applications :

Les relations des usagers avec les administrations ; La contribution des administrations à l’animation du débat public : diffusion

des données publiques essentielles, forums publics, consultations en ligne, et plus largement les nouveaux mécanismes de consultation des citoyens ;

Les relations des entreprises avec les administrations ; La mise en œuvre des techniques du commerce électronique aux marchés et

achats publics (e-procurement) ; Les nouveaux modes de travail et d’organisation au sein de l’administration :

transformation des métiers, travail coopératif, télétravail.

0 Externalisation

Il convient de distinguer la sous-traitance pour les développements logiciels (fréquente) et l’externalisation de certaines fonctions informatiques (TMA, infogérance), moins répandue dans l’administration. L’externalisation n’a d’intérêt que lorsque les synergies avec l’opérateur extérieur l’emportent. Les avantages d’un service interne : meilleure compréhension du besoin Ce qu’on perd : compétence transversale des techniques des systèmes L’administration pourrait externaliser ce qui ne repose pas sur la compréhension du besoin (comme le déploiement des ordinateurs, l’administration de systèmes). En matière de conception : elle doit, en revanche, conserver la maîtrise… Elle devra pour cela renforcer les compétences de haut niveau, y compris en matière de sécurité (cf. les propositions du Rapport Carcenac).

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0 Le logiciel dans les marchés publics

L'Etat doit réfléchir à une réelle prise en compte des spécificités du logiciel dans l’application du code des marchés publics. Cette réflexion doit porter sur :

l’intérêt des démarches coopératives (surcoût au départ, retour sur investissement différé)

les contrats de tierce maintenance applicative ou infogérance. le caractère évolutif des besoins la possibilité de mettre en œuvre une "politique informatique" : de prescrire

des standards ou de prescrire le recours à des logiciels libres, d’exiger l’accès au code-source

0 Mutualisation des CCTP

Mettre à disposition des administrations, en ligne, l’ensemble des cahiers des clauses techniques particulières (CCTP) utilisés par les administrations dans les réalisations informatiques par des prestataires externes, de manière à en faciliter la mutualisation et l’amélioration. Une approche en coûts complets a été mise en place pour les dépenses informatiques en 1996 et poursuivie en 1997, 1998 et 1999. Cette analyse à coûts complets prend en compte les dépenses de matériel, de maintenance matériel, de coût des réseaux, les droits logiciels, les prestations de service, le personnel des services informatiques, la formation des utilisateurs, la formation des informaticiens, l’immobilier occupé, les fournitures, les travaux d’aménagement et de câblage18.

18 L’analyse est menée pour trois groupes d’administrations classées selon leur nombre de postes utilisateurs qui constitue un bon indicateur de la taille de l’administration au regard de ses besoins informatiques du fait de la généralisation de l’outil bureautique, et préférable aux effectifs globaux internes en raison de la spécificité de certaines fonctions administratives de terrain pour lesquelles le ratio optimal « micro-ordinateur par agent » n’est pas nécessairement égal à un : • Les administrations qui comptent plus de 30 000 postes de travail : les ministères de l’éducation nationale (enseignement scolaire gestion administrative uniquement), de l’équipement (urbanisme et services communs), de l’intérieur, de la justice et les directions générales des impôts et de la comptabilité publique du Minefi ; • Les administrations ou établissements publics qui comptent de 6 000 à 30 000 postes : les ministères des affaires étrangères, de l’agriculture, de l’emploi et de la solidarité, les directions du Minefi : direction du personnel, de la modernisation et de l’administration, direction générale des douanes et des droits indirects et Insee, et l’ANPE ; • Les administrations ou établissements publics qui comptent moins de 6 000 postes : les ministères de la culture, de la jeunesse et des sports, de l’éducation nationale (enseignement supérieur gestion administrative uniquement), de l’environnement, du tourisme, les services du Premier ministre (SGPM-SGG et SGDN), le secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer, le conseil d’Etat, la cour des comptes, la documentation française, les monnaies et médailles et l’AFPA. Les dépenses informatiques du 1er groupe représentent pratiquement les 2/3 de ladépense totale, celles du 2ème groupe un peu moins de 30% et celles du 3ème groupe 7,5%.

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Le ratio entre crédits informatiques inscrits dans la loi de finances et coûts complets était d’environ 2,5 pour l’ensemble des dépenses informatiques, avec de fortes amplitudes selon les administrations. Pour 5,6 MDF inscrits en loi de finances, en 2001, la dépense à coûts complets serait de l’ordre de 14 MDF19.

19 En 1997, dans une audition au Sénat, un responsable du Commissariat à la réforme de l’etat evaluait le cout annuel de l’informatique de l’etat (hors ministère de la défense et hors personnel) à 5 MdF. Cette depense avait donné lieu à la conclusion de 1.000 marchés informatiques par an. La valeur du parc installé était de 15 Mdf. 13.700 informaticiens, dont la moitié en poste au ministère de l’économie et des finances, participaient au fonctionnement de ces systèmes. En 1997, les budgets se décomposaient ainsi : - 41 % pour l’achat des matériels ; - 18 % pour l’entretien ; - 12 % pour les télécommunications ; - 12 % pour l’achat de logiciels et de progiciels ; - 12 % pour les prestations de services ; - 2 % pour la formation - 3 % de frais divers.

Dépense informatique de l'ensemble des Ministères 1998 1999 Croissance Materiel 2353 2525 7%Maintenance materiel 817 806 -1%Cout des reseaux 487 593 22%Droits logiciels 650 744 14%Prestations de service 1039 1324 27%Personnel des services informatiques 3818 3925 3%Formation des utilisateurs 434 505 16%Formation des informaticiens 119 134 13%Immobilier occupé 295 260 -12%Fournitures 325 358 10%Aménagement, câblage 262 214 -18%Forfait de fonctionnement 171 179 5%Autres dépenses 135 135 0% 10906 11701 7% Materiel 22% 22% Maintenance materiel 7% 7% Cout des reseaux 4% 5% Droits logiciels 6% 6% Prestations de service 10% 11% Personnel des services informatiques 35% 34% Formation des utilisateurs 4% 4% Formation des informaticiens 1% 1% Immobilier occupé 3% 2% Fournitures 3% 3% Aménagement, câblage 2% 2% Forfait de fonctionnement 2% 2% Autres depenses 1% 1% 100% 100% Source : Ministère de l'Economie et des Finances

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7.3 LOGICIEL LIBRE DANS LES ADMINISTRATIONS EN FRANCE : PROMOTION

ACTIVE OU « NEUTRALITE » ?

Le débat sur cette question a été initié par une proposition de loi des sénateurs Laffitte et Tregouet, relayée par une proposition de loi de quatre députés. Suite à ces deux propositions, le Gouvernement avait confié au député Thierry Carcenac une mission sur l’administration électronique. A la suite de ce rapport, c’est une démarche incitative qui était retenue, notamment en confiant à l’ATICA la mission de promouvoir l’utilisation des logiciels libres. L’alternance politique de 2002 a partiellement infléchit cette orientation. L’ADAE s’inscrit assez largement dans la filiation de l’ATICA. Quant au gouvernement, il devrait arrêter une orientation dans ce domaine avant la fin de l’année.

0 Le logiciel libre commence à se répandre dans les administratons vers la fin des années 90.

Le PAGSI (programme d’action gouvernemental "société de l’information" recommandait déjà en 1998 le respect des standards ouverts issus de l’Internet. L’usage de logiciels libres dans les administrations est fortement encouragé, notamment au niveau interministériel par la mission interministérielle de soutien technique au développement des technologies de l’information et de la communication dans l’administration (MTIC). Cette dernière diffuse régulièrement des informations et des retours d’expérience sur son site Web et dans ses lettres d’information. Elle a mis en ligne, des 2000, un "bouquet libre" qui recense l’ensemble des informations disponibles sur l’usage des logiciels libres dans les services publics. De nombreuses administrations utilisent, pour certaines depuis plusieurs années, les logiciels libres :

le ministère de la culture et de la communication, qui migre massivement vers Linux ;

la défense nationale, qui utilise FreeBSD depuis plusieurs années pour des raisons de sécurité et de fiabilité ;

l’Education nationale, de manière massive dans le monde universitaire, dans les lycées, etc.

la MTIC, qui utilise PHP et MySQL pour dynamiser son site web et ses extranets, et développe sur FreeBSD et Apache ;

la direction générale des douanes, pour son intranet ; le Conseil général des mines ; la DRIRE Lorraine et plusieurs projets de Systèmes d’information territoriaux

Ceci vaut aussi pour de nombreuses collectivités locales (Lille, Haute-Savoie, Montreuil, Besançon, Argenteuil, etc.).

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0 Des propositions législatives au Rapport Carcenac

Proposition de loi tendant à généraliser dans l'administration l'usage d'Internet et de logiciels libres présentée par les sénateurs Pierre Laffitte, René Trégouët, Jacques Pelletier et Paul Girod. Article 1er : De la dématérialisation des échanges d'informations et de données entre les administrations publiques Les services de l'Etat et les établissements publics nationaux assureront, à compter du 1er juillet 2003, l'échange de leurs données et de leurs informations sur supports et réseaux électroniques. Les conditions du passage entre les échanges actuels sur papier et les échanges sur supports et réseaux électroniques seront précisées par décret. Article 2 : De la dématérialisation des procédures de marchés publics Afin d'assurer une large transparence et un accès rapide à l'information par les entreprises, les appels d'offres publics ainsi que les documents annexes feront l'objet d'une publicité sur supports et réseaux électroniques à compter du 1er janvier 2004. De même, il sera répondu aux appels d'offres publics sur supports et réseaux électroniques. Un décret déterminera les modalités de transition aux procédures électroniques. Article 3 : Des technologies ouvertes Les services de l'Etat et les établissements publics ne peuvent utiliser à compter du 1er janvier 2004, sous réserve des dispositions de l'article 4, que des logiciels dont l'usage et la modification sont libres et pour lesquels le code source est disponible. Un décret fixera les conditions de transition avec la situation actuelle. Article 4 : De l'Agence du logiciel libre Il est créé l'Agence du logiciel libre. Elle est chargée d'informer les services de l'Etat, les collectivités locales et établissements publics des conditions d'application de la présente loi. Elle détermine les licences d'utilisation de logiciels qui rentrent dans le cadre de la présente loi. Elle veille à l'interopérabilité des logiciels libres au sein des administrations publiques. Elle réalise l'inventaire, par secteurs d'activité, des manques en matière de logiciels dont l'usage et la modification sont libres et pour lesquels le code source est disponible. En fonction de cet inventaire, elle autorise les administrations publiques à déroger à la présente loi. L'Agence du logiciel libre est ouverte aux internautes et ses décisions devront en particulier être précédées par des consultations sur Internet. Un correspondant de l'Agence du logiciel libre est désigné au sein de chaque préfecture. Les modalités de fonctionnement de l'Agence du logiciel libre seront établies par décret. Article 5 : De la diffusion des modifications portées aux logiciels utilisés dans le cadre de la présente loi L'Agence du logiciel libre veille, dans le respect des droits des auteurs, à la diffusion des modifications portées aux logiciels utilisés en application de la présente loi. Article 6 : Les dépenses pour l'Etat résultant de la présente loi sont compensées, à due concurrence, par une majoration des droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

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Proposition de Loi "tendant à renforcer les libertés et la sécurité du consommateur et à améliorer la concurrence dans la société de l'information" présentée par les députés Jean-Yves Le Déaut, Christian Paul & Pierre Cohen Article Premier : Lors des échanges de données informatisés, les services de l'Etat, les collectivités locales et établissements publics ont obligation de recourir à des standards de communication ouverts, constitués de règles et procédés d'échange publics de l'information numérique. Article 2 : Les services et les établissements publics de l'Etat et des collectivités publiques territoriales sont tenus d'utiliser des logiciels dont les codes sources leurs sont accessibles. Article 3 : Toute personne physique ou morale a le droit de développer, de publier et d'utiliser un logiciel original compatible avec les standards de communication d'un autre logiciel. Article 4 : Il est créé un établissement public de l'Etat, dénommé Agence des Technologies de l'Information et de la Communication. Cet établissement est placé sous la tutelle du Ministère chargé de l'Industrie. L'ATIC a pour mission d'informer et de conseiller les services de l'Etat, les collectivités et les établissements publics dans la conception et l'identification des besoins techniques en matière de technologie de l'information et de la communication. Elle identifie les besoins des services publics en matière d'équipements et de logiciels, veille à l'harmonisation des standards de communication et propose des références techniques communes. Elle réalise l'inventaire par secteurs d'activité des standards ouverts et des logiciels disponibles. En fonction de cet inventaire, elle soutient le développement de standards ouverts et de logiciels publiés avec leur code source et favorise leur utilisation dans le domaine public afin de pallier les carences du marché. Elle favorise l'interopérabilité avec les systèmes d'information des autres pays membres de l'Union européenne et participe aux travaux de coopération internationale dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. L'ATIC a un correspondant dans chaque préfecture. Les modalités de fonctionnement de l'Agence des technologie de l'information et de la communication seront établies par décret. Article 5 : Les modalités d'application de la présente loi, notamment les conditions de transition avec la situation actuelle, sont fixées par décret en Conseil d'Etat. Article 6 : Les dépenses pour l'Etat résultant de la présente loi sont compensées, à due concurrence, par une majoration des droits visés aux articles 575 et 575A du code général des impôts.

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Les recommandations de Thierry Carcenac (Rapport au premier ministre "Pour une administration électronique citoyenne") Chaque ministère devrait introduire une réflexion sur la place des logiciels libres dans son schéma ministériel informatique. L’on constate en effet que si l’installation d’un nouveau serveur Windows NT ou Unix propriétaire pose rarement question, il n’en va pas de même pour l’installation d’un serveur Linux . L’introduction d’une réflexion dans le cadre officiel d’un schéma ministériel informatique devrait offrir des opportunités nouvelles pour utiliser les logiciels libres. Ne rendre éligible au fond interministériel de modernisation (FIM) durant une période de deux ou trois années que les projets basés sur des logiciels libres. Mettre l’ensemble des développements réalisés par ou pour le compte des administrations sous licence open source ou analogue. Cela pourrait se faire de manière globale par un acte réglementaire. Mettre à disposition de tous, sur un site web spécifique, l’ensemble des développements réalisés par ou pour le compte des administrations et ainsi placés sous licence open source. La MTIC pourrait être chargée de la gestion d’un tel site. Mettre à disposition des administrations, sur un site web public, l’ensemble des cahiers des clauses techniques particulières (CCTP) utilisés par les administrations dans la réalisation informatique par des prestataires externes, de manière à en faciliter la mutualisation et l’amélioration. La mise en ligne sur ce site, qui pourrait être celui du bulletin officiel des annonces de marchés publics, devrait être obligatoire. Un moteur de recherche sur l’ensemble des CCTP devrait y être disponible. Renforcer les actions de sensibilisation. A l’image des journées de la MTIC, une journée logiciel libre devrait être organisée systématiquement deux fois par an.

0 De l’ATICA à l’ADAE

Suite au rapport Carcenac, le gouvernement avait créé en 2002 l'Agence des technologies de l'information et de la communication dans l'administration (ATICA). Le décret de création de l'ATICA stipulait, dans son article 3, que l"Agence « encourage les administrations à utiliser des logiciels libres et des standards ouverts ». L’ATICA a donné une impulsion à l'utilisation des logiciels libres et ouverts dans les administrations, notamment par l’organisation des journées du libre et la publication d’un guide des licences. La création de l’ADAE fait suite au rapport de Pierre de la Coste (L’Hyper-République, Bâtir l’administration en réseau autour du citoyen Rapport remis à Henri Plagnol, Secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat20). Ce rapport semble marquer un infléchissement par rapport a l’orientation favorable au logiciel libre du Rapport Carcenac. Il s’inquiète que "certains téléservices ne soient utilisables que par des usagers équipés de logiciels spécifiques de leaders du marché …. Pour faire respecter ce principe de neutralité technique, le rapport Carcenac propose une solution, peut-être disproportionnée par rapport au problème à résoudre, celle des logiciels libres".

20 http://www.internet.gouv.fr/

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Une des idées centrales du rapport concerne la mutualisation, notamment celle des développements. "Au-delà de la mutualisation des connaissances, il faut parvenir à mutualiser les téléservices entre plusieurs entités. …. La mutualisation pourrait aussi concerner la mise à disposition de développements logiciels réalisés dans le cadre d'un projet, à toute la communauté des services publics, voire à l'humanité en général, par le biais de la diffusion de logiciels sous licence Open Source". Le décret de création de l’agence pour le développement de l'administration électronique ne fait aucune référence au logiciel libre, ni même aux standards ouverts. Dans les faits, l’action de l’ADAE s’inscrit assez largement dans la continuité de celle de l’ATICA. "L'ADAE prend la suite de l'ATICA sur le dossier du libre. Il y aura une prise de décision politique à l'automne après discussion en interministériel. Notre approche sera pragmatique, pas différente de celle de l'ATICA. Les avantages du libre sont pour nous : 1. Le principe fondateur, c'est la mutualisation. Profiter de la multiplication des initiatives. Eviter que chacun refasse ses développements dans son coin ou sur des bases propriétaires. Attention : le prix d'achat du libre est inférieur, mais il faut tenir compte de la globalité des coûts. 2. La confiance : le libre a l'immense avantage d'être transparent. On travaille sur la sécurité avec la DSSI. Le fait que le code source soit disponible est stratégique. 3. C'est un élément de concurrence, par rapport à des situations monopolistiques. L'émergence du libre induit des modifications de comportement des acteurs du marche. Mais il ne faut pas avoir de position doctrinaire sur le libre. Il faut demander aux fournisseurs de services de faire des propositions sur la base de solutions libres, propriétaires ou mixtes. L'administration devra prendre ses décisions sur des critères techniques et financiers. Dans ce cadre, l'ADAE soutiendra le travail sur le libre"21.

21 Discours de Jacques Sauret, Directeur de l'ADAE à la 5ième journée du libre, 02/07/03

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7.4 LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT FEDERAL ALLEMAND EN MATIERE DE

LOGICIEL LIBRE

Une partie de l'administration allemande a entrepris de migrer vers Linux et le logiciel libre. C'est la conséquence d'une initiative prise il y a un an par le ministère de l'intérieur : elle consiste en un partenariat avec IBM, lequel conditionne l'octroi de réductions sur l'achat par l'administration centralisée et décentralisée allemande de nouveaux ordinateurs à l'installation sur ces matériels de la suite Linux du distributeur allemand Suse. Le ministre de l’Intérieur, Otto Schilly, justifiait cette initiative par des exigences de sécurité. Il avait entamé une série de négociations avec différents partenaires, afin de sécuriser au mieux l'infrastructure informatique de l'administration allemande. "Grâce à cet accord, nous atteignons trois objectifs : nous augmentons la sécurité informatique en évitant la monoculture, nous réduisons notre dépendance par rapport à un unique éditeur, et nous réduisons nos coûts d'achats de logiciels et de mise à jour". Suite a cet accord avec IBM et Suse, le Ministère de l’Intérieur a publié un “Guide de migration du gouvernement fédéral pour le logiciel libre" (Migrationsleitfaden derBundesregierungfür Open-Source-Software), destiné aux administrations qui souhaiteraient faire évoluer leurs systèmes informatiques vers des solutions Open Source. Selon Göttrick Wever, secrétaire d’Etat, il s’agirait d’abord "d’aider les responsables informatiques du secteur public allemand à faire leur choix [parmi les solutions dites commerciales ou Open Source]". A ce jour, plus de 500 entités publiques, ministères et municipalités ont choisi cette option. Le succès de l'offre d'IBM est tel que le ministère de l'Intérieur prévoit de mettre en place un service d'enregistrement en ligne, afin d'accélérer le processus de traitement des demandes. Un centre national de compétence sur le secteur du logiciel libre, Berlios, a été mis en place, avec un financement du Ministère de l’Économie. Ce ministère finance également GnuPP1.1 (GNU Privacy Project) , un logiciel libre de cryptage des documents. Les premières migrations ont eu lieu dans des institutions "symboles" : L‘Office Fédéral des Cartels, la Commission des Monopoles. L’administration fédérale (Bundesverwaltung) , les administrations des différents états fédéraux (Landesverwaltung) , les administrations locales (KommunaleVerwaltung) ne sont pas soumises à un régime administratif centralisé et déterminent, en toute autonomie, leur politique informatique. L‘Office Fédéral des Cartels (Bundeskartellamt) a fait migrer son réseau Windows NT 4 (300 d’utilisateurs) vers un réseau Linux. Le projet a eu lieu entre août et novembre 2002. La migration à la Monopolkommission portait sur une vingtaine de postes de travail. Entre août et novembre 2002, tous les postes de travail et toutes les applications ont migré de Windows 2000 vers Linux. Entre autres changements, OpenOffice a remplacé Microsoft Office. Le Bundestag a été en pointe dans la controverse autour de ces questions.

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Cette controverse résulte de l’interruption par Microsoft du support a NT à la fin de 2002. Suite a une pétition soutenue par de nombreux parlementaires, une commission, a étudie les alternatives a NT : Windows XP ou Linux. Cette Commission a examiné les coûts et avantages des différentes options pour les 5000 ordinateurs du Bundestag. Elle a également évalué le coût de ces options pour l’ensemble du Gouvernement fédéral : le choix de Linux dans tout le gouvernement fédéral permettrait d’économiser 250 millions de marks (EUR 125 millions). Finalement, le Bundestag va remplacer les serveurs Windows 2000 par des serveurs Linux. Les postes de travail, en revanche passeront de Windows NT 4 à Windows XP. La migration vers Linux des services de police de Basse-Saxonie (Niedersachsen) concerne 11.000 postes de travail Dans les 79 offices régionaux du service du cadastre en Bavière, ce sont environs 3.000 postes de travail qui sont concernés. Le déploiement le plus significatif (et les plus médiatisé) est celui de la municipalité de Munich qui a décidé de basculer non seulement ses serveurs mais surtout ses 14 000 postes de travail sous Linux et d'utiliser des applications bureautiques open source. La migration ne débutera pas avant le premier trimestre 2004. Les initiatives du Ministère de l'Intérieur allemand, ont contraint Microsoft à proposer de nouveaux contrats de licence et à réviser à la baisse le coût des licences. “Grâce à cet accord, l'État fédéral, les États régionaux et les collectivités vont économiser beaucoup d'argent” observe le Ministre de l’Intérieur, Otto Schily.. “Le but déclaré de la politique du gouvernement, en matière de logiciels, est de miser sur la diversité. Nous y sommes parvenus, car les contrats prévoient une grande flexibilité pour l'équipement des administrations en produits Microsoft, et permettent la coexistence avec d'autres logiciels”. Microsoft et le ministère vont d’ailleurs coopérer dans le domaine de la sécurité informatique. Selon une étude du cabinet Soreon Research intitulée "The Market for Open Source Software in Germany", la tendance pour les années à venir est à l'inexorable montée en puissance du logiciel libre. L'étude évalue actuellement les ventes aux entreprises allemandes de logiciels libres et services associés à 131 millions d'Euros et estime que ce chiffre passera à 307 d'ici à 2007. Les services qui totalisent 81 M€ ; les formations (27 M€) ; l'installation des systèmes (13 M€) ; et enfin les ventes proprement dîtes (10 M€). Soreon table en effet sur une augmentation annuelle moyenne de plus de 50% pour atteindre 307 M€ environ en 2007. La proportion des entreprises et organisations déployant des logiciels Open source en Allemagne va croître de 12 % actuellement, à 18% en 2005 et 24 % en 2007. C'est le secteur public allemand qui tire le marché, totalisant 26% des ventes. Le secteur privé ne représente que 12 % du marché Open Source, mais devrait se hisser à hauteur de 24% d’ici 2007.

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7.5 POLITIQUES INFORMATIQUES ET LOGICIEL LIBRE EN EUROPE

Les éléments qui suivent ne sont pas exhaustifs. En réalité, il existe aujourd'hui des initiatives divers et variées dans tous les pays. Il ne s'agit donc que de quelques exemples qui illustre une tendance en Europe en faveur du libre.

0 Commission Européenne

Le rapport “Pooling open source software”, réalisé en 2000 dans le cadre du Programme IDA de la Commission européenne, recommandait aux gouvernements de mettre en commun leurs ressources logicielles pour les besoins de leurs administrations, et de constituer un parc de ressources basées sur des standards "ouverts". Ce "fonds commun" serait géré par un bureau central auquel les administrations "donneraient" leurs logiciels, qui seraient ensuite réutilisés, stipule le rapport. Ce mécanisme, qui se concentrerait sur les applications spécifiques au secteur public, instaurerait un code de bonne conduite au sein des différentes administrations. L’IDA a publié en octobre 2003 un guide à destination des administrateurs publics pour les inciter à passer des logiciels propriétaires à leurs équivalents en open source. Le guide décrit, d'un point de vue technique, “comment une telle migration pourrait être effectuée”, à partir des “expériences pratiques d'un certain nombre d'études de cas publiques couvrant un large éventail de problématiques de gestion et de soucis techniques”. Il couvre la migration de tous les types de programmes au premier rang desquels le système d'exploitation, avec, bien entendu, la marche à suivre pour passer de Windows aux alternatives GNU/Linux sur un poste client ou un serveur. Ce guide fournit des informations sur la migration open source d'applications de messagerie internet, de bases de données, d'agenda, de gestion de documents, de navigation web de sécurité (dont les antivirus) et de travaux collaboratifs.

0 Royaume Uni

L'OGC (Office of Government Commerce), organisme qui gère les dépenses des services de l'administration, a publié en 2002 une directive recommandant l’utilisation d'applications informatiques "à source ouverte". L'ensemble des administrations centrales, régionales et locales seraient concernés. L'OGC juge les logiciels ouverts et/ou "libres" suffisamment sûrs pour les systèmes du gouvernement. “S'il est correctement configuré, un logiciel à source ouverte offre un niveau de sécurité au moins équivalent à celui des systèmes propriétaires, tout en étant actuellement moins sujet à des attaques via internet”. Le gouvernement britannique vient de lancer neuf programmes d'évaluation de Linux afin d'estimer les économies que pourraient faire les ministères en migrant vers des solutions Open Source. Les neufs projets pilotes seront expérimentés dans plusieurs ministères, y compris auprès du Bureau du Premier Ministre. IBM a été retenu pour ce programme.

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0 Norvège

L’an dernier, le gouvernement norvégien avait annulé le contrat exclusif qui le liait a Microsoft. Il réagissait ainsi au nouveau programme de licences de Microsoft (la "Software Assurance", censée entrer en application le 31 juillet 2002). Le gouvernement norvégien veut désormais faire jouer la concurrence dans les secteurs privé et public permet d'obtenir des logiciels de meilleure qualité, à un prix inférieur.

0 Pays-Bas

Le gouvernement néerlandais désire promouvoir les normes ouvertes dans le secteur public.Un programme a aussi été mis sur pied, l'OSOSS (Open Standards and Open Source Software in Government), qui visera à mettre sur pied les "bonnes pratiques" et à rendre accessible toutes informations relatives à la promotion de standards ouverts et des logiciels libres au sein des gouvernements.

0 Belgique

Un décret a été ordonné par la commission budgétaire de la Commission communautaire francophone pour migrer les administrations en trois ans. La seule exception prévue est lorsqu'il n'existe pas d'alternative valable à base de logiciels libres. La décision a été prise en février 2003. Le Région Bruxelloise est en pointe dans ce débat.

0 Italie

En juillet 2001, un document publié par le gouvernement italien identifia le logiciel libre comme facteur de succès pour l'administration électronique. En juin 2002, un sénateur a déposé une proposition de loi visant à rendre obligatoire l'utilisation de logiciels libres lorsque ceux-ci sont supérieurs lorsque comparés à leurs équivalents propriétaires. (" Norme in materia di pluralismo informatico e sulla adozione e diffusione del software libero nella pubblica amministrazione "). Les villes de Florence et Lodi, la province de Pescara adopté des recommandations pour l'utilisation de logiciels libres lorsque possible.

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0 Espagne

En avril 2002, la Région Extramadure a lancé une campagne visant à promouvoir Linux dans les administrations. Plus de 10 000 ordinateurs ont migré sous Linux : a terme, le programme porte sur 100 000 autres postes le sont aussi. Plusieurs Régions en Espagne au premier rang desquelles la Catalogne, le Pays Basque, la Galice, l'Andalousie, la Région de Valence ont tendance à affirmer qu'elles ont raté les précédentes révolutions industrielles, et qu'elles ne veulent pas rater la révolution de la Société de l'Information. Le cas de l'Estrémadure est à ce titre exemplaire avec un effet qui est notamment très important en direction de l'éducation et de l'informatique publique, le tout basé sur les logiciels libres.

0 Suisse

Le Conseil fédéral a reçu le mandat d'évaluer les avantages et les inconvénients d'une introduction progressive de logiciels libres dans l'administration suisse. Le Conseil a statué que des logiciels libres sont déjà utilisés et qu'une stratégie relative à l'emploi de logiciels libres sera élaborée en 2003.

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7.6 LE LOGICIEL LIBRE DANS LE SECTEUR PUBLIC AMERICAIN

Le gouvernement fédéral américain est nettement plus réservé que ses homologues européens sur la question du libre dans l’informatique publique. Le President’s Information Technology Advisory Committee (PITAC) avait rendu public un rapport sur la contribution de l’open Source à une informatique de pointe (Open source Software for High End Computing). Ce rapport considérait l’Open source "comme une stratégie viable pour produire des logiciels de haute qualité à travers des partenariats entre secteurs public, privé et académique ”.

0 Les forces armées et les agences de sécurité

Les forces armées font un large usage de logiciels libres, notamment pour les serveurs. Mitre a réalisé en 2002 un rapport a la demande du Ministère Américain de la Défense. Mitre y analyse l’importance grandissante du logiciel libre dans les systèmes d’information de l’armée américaine et souligne sa crédibilité en tant qu’alternative aux produits propriétaires. La National Imagery et Mapping Agency (NIMA) National Technical Alliance, via le consortium National Center for Applied Technology (NCAT), ont créé le projet Open Source Prototype Research (OSPR). L' U.S. Department of Defense Information Systems Agency (DISA) a certifié le système d'exploitation Advanced Server du Distributeur Red Hat en tant que “Common Operating Environment” (COE). Cela veut dire que ce logiciel est conforme aux spécifications d'interopérabilité et de sécurité de l'agence.

0 Collectivités territoriales

La ville de Largo, Floride a été pionnière. 900 personnes y utilisent GNU/Linux (Le maire estime que la ville a économise près de 1 million de dollar par an. Depuis, plusieurs collectivités se sont engagées en faveur se sont engagés. L’état du Massachusetts vient d’adopter une politique favorisant explicitement les logiciels libres et les standards ouverts comme XML. Pour autant, l'Etat du Massachusetts ne prévoit pas une refonte complète et immédiate de son système d'information autour de solutions libres. Le secteur éducatif et universitaire est nettement en pointe : Le K12 Linux Terminal Server Project a mis en place beaucoup de laboratoires informatiques aux USA à tous les niveaux d'enseignement. La Faculty Senate de l'Université de Buffalo, la State University de New York, ont approuvé une résolution favorisant grandement l'utilisation des OSS/FS à la place des logiciels propriétaires.

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8 Annexe 6 – Examen comparé des priorités en matière de Recherche : INRIA, CNRS, RNTL, FNS

8.1 LES PRIORITES DE L’INRIA

Le Plan stratégique 1999-2003 de l’INRIA définissait cinq "défis scientifiques" :

maîtriser l'infrastructure numérique en sachant programmer, calculer et communiquer sur Internet et sur des réseaux hétérogènes,

concevoir les nouvelles applications exploitant le Web et les bases de données multimédia,

savoir produire des logiciels sûrs, concevoir et maîtriser l'automatique des systèmes complexes, combiner simulation et réalité virtuelle.

Il définit par ailleurs deux domaines d'application :

télécommunications et multimédia, santé et biologie.

Dans le plan stratégique de l'INRIA pour la période 2003 – 2007, adopté le 1er juillet 2003, l'INRIA se donne l’objectif de réaliser des percées scientifiques et technologiques majeures dans le cadre des sept grands défis prioritaires suivants. :

Concevoir et maîtriser les futures infrastructures des réseaux et des services de communication,

Développer le traitement des informations et données multimédia, Garantir la fiabilité et la sécurité des systèmes à logiciel prépondérant, Coupler modèles et données pour simuler et contrôler les systèmes

complexes, Combiner simulation, visualisation et interaction, Modéliser le vivant, Intégrer pleinement les STIC dans les technologies médicales.

La mobilisation des efforts de l'INRIA vers ces sept priorités ne prendra pas la même forme pour toutes : certaines nécessiteront des efforts particuliers pour nouer ou renforcer des partenariats, ou pour renforcer la dynamique et le succès des opérations de transfert technologique, certaines encore ont vocation, plus que d'autres, à bénéficier de réorientations thématiques de chercheurs ou d'équipes de l'institut.

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8.2 LES 5 GRANDES ORIENTATIONS PRIORITAIRES DU DEPARTEMENT STIC DU

CNRS

1. Réseaux de communication & systèmes de traitement, d’accès et de gestion d’informations Cette orientation regroupe les thématiques de recherche suivantes : Informatique, réseaux, automatique, signal, électronique, optique, composants 2. Systèmes complexes à dominante informationnelle : architecture, conception et fonctionnement Cette orientation regroupe les thématiques de recherche suivantes : Informatique, automatique, électronique, mathématique, physique 3. Nanotechnologies pour le traitement de l’information, micro-systèmes et intégration Cette orientation regroupe les thématiques de recherche suivantes : Procédés technologiques, physique, chimie, électronique, optique, électromagnétisme, électricité, mécanique, thermique 4. Société de l’information de la communication et de la connaissance Cette orientation regroupe les thématiques de recherche suivantes : contenus, interfaces et usages. IHM, Signal, informatique, TAL, IA, neuro intégratives, linguistique, psychologie et ergonomie cognitives, sociologie, économie 5. Réalité virtuelle, robotique, interaction et coopération. Cette orientation regroupe les thématiques de recherche suivantes : Automatique, informatique, signal et image, électronique, optique, mécanique, neurosciences intégratives et intelligence artificielle, IHM

8.3 LES ACTIONS DU FONDS NATIONAL DE LA SCIENCE (MINISTERE DE LA

RECHERCHE)

Institué en 1999 par la loi de finances initiale, le Fonds national de la science (FNS) est destiné à soutenir des thématiques nouvelles, particulièrement dans les domaines stratégiques à caractère pluridisciplinaire qui nécessitent une coopération forte entre institutions. Les actions inscrites au FNS mettent particulièrement l'accent sur les approches interdisciplinaires contribuant ainsi à l'émergence de nouvelles thématiques de recherche, voire de nouvelles disciplines, et au renouvellement de l'approche scientifique des grandes questions posées par la société. Les actions concertées incitatives (ACI), créées en 1999, ont une durée moyenne de trois ans. Plusieurs actions concertées incitatives ACI portent sur les sciences et technologies de l'information et de la communication, avec un volet “ logiciel ” plus ou moins marqué :

Cryptologie Globalisation des ressources informatiques et des données

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Masses de données Nouvelles interfaces des mathématiques Sécurité informatique Equipements pour le calcul intensif des méso-centres Nanosciences Systèmes complexes en SHS Informatique, mathématiques, Physique en Biologie moléculaire

8.4 LES ORIENTATIONS THEMATIQUES DU RNTL

L'appel d’offres 2000 avait été préparé par 6 groupes de réflexions couvrant les différents aspects du développement logiciel : Deux groupes chargés d'examiner de manière complémentaire les problématiques génériques du génie logiciel :

Groupe A1 : Composants logiciels, méthodes de développement, spécification, conception, validation de logiciels à base de composants.

Groupe A2 : Architecture logicielle, méthodes et plate formes d'intégration, méthodes quantitatives de productivité et de qualité de la production de logiciels

Quatre groupes ciblant 4 secteurs d'application importants :

Groupe B1 : Systèmes à forte autonomie : systèmes enfouis, systèmes embarqués, environnement logiciel des outils personnels

Groupe B2 : Systèmes interactifs et produits multimédias Groupe B3 : Systèmes d'information d'entreprises Groupe B4 : Systèmes de conception de produits et de services

0 L'appel à propositions 2000

Il identifiait ainsi 5 objectifs prioritaires : 1. Anticiper sur la technologie des composants logiciels et les architectures d'intégration 2. Etendre les systèmes d'information industriels et commerciaux via Internet 3. Interagir via une information multimédia enrichie 4. Elaborer une nouvelle conception pour de nouveaux objets 5. Enrichir les objets et systèmes de la vie courante par des logiciels enfouis L’Appel à propositions 2001 conservait les 5 mêmes objectifs prioritaires, tout en procédant pour chacun d'eux à une réévaluation et à des ajustements de leurs orientations : Par ailleurs, le RNTL avait donné en 2001 une plus forte impulsion aux logiciels libres, ainsi qu'à l'usage des plates-formes du RNTL et du RNRT déjà labellisées.

0 L’appel à propositions 2002

Il était concentré sur 4 objectifs prioritaires : 1. Concevoir des logiciels enfouis, critiques ou temps réel pour les objets et systèmes 2. Etendre les systèmes d'information collectifs ou individuels via Internet 3. Inventer de nouvelles interfaces personnes - systèmes - environnement 4. Elaborer une nouvelle conception pour de nouveaux objets La problématique liée à l'ingénierie des composants logiciels et qui faisait l'objet d'un objectif particulier lors des appels 2000 et 2001 se retrouvait au sein des deux premiers objectifs 2002, afin d'accentuer la pertinence applicative des propositions.

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Les nouveaux thèmes 1, 2 et 3 prenaient en compte, chacun sous l'angle qui leur est propre, les technologies du logiciel qui vont permettre d'élaborer ce qu'il convient d'appeler, l' “Informatique Omniprésente ” (Ubiquitous ou Ambient Computing) et qui apparaît comme une tendance de fond des usages futurs des technologies de l'information. En 2002, RNTL avait souhaité encourager l'émergence de standards ouverts par le biais "d'outils" ou intergiciels (middleware) produits sous forme de logiciels libres et favoriser aussi la constitution de patrimoines ouverts de données communes. Il estimait aussi que la création de nouveaux algorithmes, dans les cadres applicatifs visés, constituait une dimension a soutenir pour prendre en compte les exigences de plus en plus fortes de performance intrinsèque, de passage à l'échelle ou de sûreté de fonctionnement, des systèmes existants ou futurs. Il mettait aussi l’accent sur les projets de plate-forme : "des éléments fortement structurants des communautés de recherche concernées et qui permettent de partager des ressources avancées rares et de capitaliser sur les résultats de chacun pour développer et expérimenter plus rapidement de nouvelles fonctionnalités ou services".

0 L'appel à propositions 2003

Il s'est concentré, comme en 2002, sur 4 objectifs prioritaires : 1. Concevoir des logiciels enfouis, critiques ou temps réel pour les objets et systèmes 2. Etendre les systèmes d'information collectifs ou individuels via Internet 3. Inventer de nouvelles interfaces personnes - systèmes - environnement 4. Elaborer une nouvelle conception pour de nouveaux objets

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8.5 LES CHERCHEURS ET LES ENSEIGNANTS EN STIC

Les sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC) rassemblent 8,2 % des chercheurs et des enseignants chercheurs, moins que leurs collègues de mathématiques et d’informatique théorique (10 % du total). Répartition disciplinaire des chercheurs titulaires ou en CDI de l’enseignement supérieur, des EPST et des EPIC en 2000 Chercheurs et enseignants-chercheurs

Chercheurs et enseignants-chercheurs

Enseigne-ment superieur

EPIC EPST Part de l'Enssupérieur

Maths et informatique 9 119 5 828 363 1 928 72%Sciences pour l’ingénieur 12 741 6 437 4 041 2 073 51%Dont STIC 6 708 3 401 2 049 1 258 50%

Total 81 469 54 235 7 510 19 724 67%

Maths et informatique 11,2% 10,7% 4,8% 9,8%Dont STIC 8,2% 6,3% 27,3% 6,4%

Source : MEN, DEP, B3 72% des chercheurs en mathématiques appartiennent à l’enseignement supérieur. Les chercheurs en STIC se répartissent pour moitié entre universités et organismes de Recherche (principalement les EPIC). En 2000, les Universités et les organismes de recherche ont recruté deux fois plus d’enseignants/chercheurs et chercheurs en STIC (593) qu’en mathématiques-Informatique (257). Les recrutements de chercheurs et d’enseignants chercheurs dans les EPIC, EPST et dans l’enseignement supérieur en 2000

Enseignement superieur

EPIC EPST Total

Maths et informatique 193 7 57 257 Sciences pour l’ingénieur 606 215 93 914

dont STIC 433 119 41 593

Total 2 977 645 630 4 252

% Maths et informatique 6% 1% 9% 6% % STIC 15% 18% 7% 14%

Source : MEN, DEP, B3 Le taux moyen de recrutement s’établit en 2000 à 5,5 % dans l’enseignement supérieur et à 5,2 % dans les EPIC. Il est nettement inférieur dans les EPST où il s’élève à 3,2 %. Il varie aussi selon les disciplines. Pour apprécier ces taux, il faut les rapprocher des taux de départ à la retraite et donc des évolutions des prochaines années. Les projections démographiques réalisées par l’Observatoire des Sciences et Techniques (OST) permettent de dresser un tableau des disciplines.

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Ainsi, d’après le rapport de l’OST, en 2001, globalement, les recrutements opérés permettent de compenser les départs en retraite. Les mathématiques et l’informatique (comme les sciences médicales) recrutent moins de chercheurs qu’il n’en part en retraite. Les STIC, en revanche, sont moins touchées par cette vague de départs : moins de 30% des chercheurs STIC partiront d’ici à 2008. Taux de recrutement de l’enseignement supérieur, des EPIC et des EPST. Taux départ Enseignement

supérieur EPIC EPST Total Tx de départ

annuel OST-2001/2004

Tx de départannuel OST-2001

Maths et informatique 3,30% 1,90% 3,00% 3,20% 3,80% 3,40%Sciences pour l’ingénieur 9,40% 5,30% 4,10% 7,20%dont STIC 12,70% 5,80% 3,30% 8,80% 2,70% 2,40%Total* 5,50% 5,20% 3,20% 4,90% 3,70% 3,40%

Source : MEN, DPE, B3 et DEP, B3. et OST En 2000, pour la recherche publique dans son ensemble, deux groupes de disciplines présentent des profils bien tranchés : les disciplines dont les taux de recrutement sont nettement au-dessus des taux de départ, ce qui peut être lu comme une priorité accordée et celles dont les taux de recrutement ne permettent pas un maintien des effectifs compte tenu des départs. Le poids relatif des STIC se renforce, quelles que soient les catégories d’organismes, la situation étant moins favorable dans les EPST, compte tenu d’un taux de recrutement moyen inférieur. A l’opposé, les mathématiques et l’informatique ne couvrent pas les départs a la retraite et ce, dans toutes les catégories d’organismes.

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8.6 VALORISATION ET LOGICIEL LIBRE A L'INRIA

L'activité de développement logiciel est une des finalités naturelles de l'activité de recherche à l'INRIA. Elle amène d'abord au développement de programmes "objets de recherche" qui, une fois stabilisés, peuvent faire l'objet d'une diffusion plus large entre pairs. Les logiciels peuvent faire l'objet de transferts quand le code a atteint une maturité suffisante. Selon la maturité des logiciels et l'état des marchés cibles, l'INRIA adopte différentes stratégies de dissémination : diffusion de logiciels en open source, cession ou concession de licences d'utilisation et/ou d'exploitation, voire création d'entreprises avec éventuellement l'aide d'INRIA-Transfert. Dans le cadre du salon Solutions GNU/Linux, Open Source et Logiciels Libres pour l'Entreprise, l'INRIA présente différentes modalités de diffusion de logiciels en open source :

0 Du logiciel au consortium

La création de consortiums est un moyen permettant de valoriser, d'assurer une forte visibilité, de donner une crédibilité dans la continuité des efforts déjà menés autour du logiciel, de garantir la pérennité du produit et de fournir les moyens pour atteindre ces objectifs. Le consortium permettra tout à la fois d'animer et de fédérer la communauté d'utilisateurs et de développeurs, de mutualiser les moyens des membres et de prendre en compte les besoins de cette communauté en rendant le plus efficace et professionnel possible le fonctionnement. Parmi les consortia créés par l'INRIA : Caml Devant le succès du langage Caml et de l'implantation Objective Caml, l'INRIA a lancé le Consortium Caml, destiné à réunir les utilisateurs industriels du langage. Réunissant les principaux utilisateurs du langage, le consortium Caml a pour vocation de fédérer les efforts de conception et de développement autour du langage de programmation Caml. Formant un groupement d'utilisateurs fortement motivés, le consortium est un lieu où ses membres pourront identifier leurs besoins communs, échanger leurs expériences et solutions, et coopérer pour proposer tel ou tel développement d'intérêt général. La motivation et l'importance industrielle de ses membres attireront aussi à l'intérieur du Consortium des sociétés désireuses d'être présentes sur le marché des applications et de la formation Caml. Les membres du Consortium Caml sont : Artisan Components, Fluxmedia, Dassault Aviation, LexiFi. ObjectWeb L'ambition du consortium ObjectWeb est d'offrir un ensemble de composants logiciels libres qui seraient l'analogue, dans le domaine du middleware, de ce que Linux représente dans le domaine des systèmes d'exploitation d'ordinateurs. Ce type de logiciel se situe entre le système d'exploitation et les applications, et facilite ainsi le développement de ces dernières.

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Les membres fondateurs du consortium, France-Télécom R&D, Bull/Evidian et l'INRIA, souhaitent poursuivre le développement de la base de la plate-forme libre, résultat du projet RNRT Parol (plate-forme d'applications réparties à objets libres). Elle est déjà largement utilisée pour des applications opérationnelles et pour l'expérimentation de services et d'applications réparties avancées, en particulier dans le domaine des télécommunications et des logiciels destinés au développement d'applications d'entreprise. Scilab Scilab est un logiciel libre de calcul scientifique "open source" développé par l'INRIA et l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Il fournit un puissant environnement de développement pour les applications scientifiques et l'ingénierie. Il est distribué librement sur le web depuis 1994 et il est actuellement utilisé dans les entreprises et dans le domaine de l'éducation dans le monde entier. Pour faire face à ce succès, l'INRIA souhaite amplifier son propre engagement dans Scilab et associer des partenaires industriels et académiques au sein d'un consortium. Le Consortium Scilab, hébergé par l'INRIA, est en cours de création. Il réunit des entreprises et des organisations de recherche publique. Il aura les moyens de dédier une équipe au développement et à l'évolution des versions de Scilab selon les règles de l'édition du logiciel. Il animera la communauté des développeurs et assurera le support de premier niveau pour les utilisateurs, en rassemblant les communautés de contributeurs et d'utilisateurs. L'objectif du consortium Scilab à quatre ans est de diffuser un logiciel libre de qualité industrielle, reconnu comme un outil de référence au niveau international dans l'enseignement, la recherche et l'industrie. Scilab sera le lien privilégié entre les besoins industriels et les dernières avancées scientifiques du domaine. Plus d'une cinquantaine de logiciels issus des projets de recherche de l'INRIA sont actuellement diffusés en open source et disponibles par téléchargement ou sur cédérom. Kerrighed Le système d'exploitation à image unique Kerrighed est conçu pour le calcul haute performance sur grappe de calculateurs. Ce système concilie facilité d'utilisation et de programmation, haute performance et haute disponibilité. Un prototype du système Kerrighed a été mis en oeuvre sous forme de modules d'extension au noyau Linux. Kerrighed est un logiciel libre sous licence GPL disponible. OpenMASK OpenMASK est une plate-forme de développement et d'exécution d'applications modulaires dans les domaines de l'animation, de la simulation et de la réalité virtuelle. Cette plate-forme est diffusée en open source avec la licence QPL.

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0 OBJECTWEB

ObjectWeb (http://www.objectweb.org) est une communauté ouverte du logiciel libre, créée fin 1999 à l'initiative de France Télécom R&D, de Bull/Evidian et de l'INRIA. Son but est de développer, sous licence logiciel libre (Open Source), des composants logiciels “intermédiaires” (middleware) utilisables pour construire des plates-formes réparties pouvant être adaptées aux besoins d'applications spécifiques. L'objectif technique principal d'ObjectWeb est de définir et de réaliser une architecture middleware à base de composants logiciels efficaces et extensibles, et qui puisse facilement être adaptée à différents domaines d'applications. Les systèmes visés vont de petits objets de calcul nomades jusqu'à de grandes applications de serveurs pour le commerce électronique. La base de code ObjectWeb s'appuie sur la plupart des standards du middleware, comme les EJBTM de Sun et CORBA de l'OMG. Le but n'est pas en effet de définir de nouveaux standards mais de réaliser un ensemble cohérent de composants middlewares de haute qualité en Open Source, mettant en oeuvre les principaux standards du domaine des systèmes répartis. Parallèlement à ces objectifs techniques, ObjectWeb apporte un soutien à ses communautés de développeurs et d'utilisateurs et fournit des outils éducatifs concernant les techniques de middlewares en général et la base de code de ObjectWeb en particulier. Les projets d'ObjectWeb ObjectWeb regroupe des projets techniques qui mettent en oeuvre les principaux standards du domaine des systèmes répartis. Ces projets sont régulièrement étendus pour fournir des améliorations et pour développer de nouvelles fonctionnalités. Actuellement, les projets sont les suivants : Jonathan, JOnAS, JORAM, JORM, OpenCCM et RmiJdbc. D'autres projets ObjectWeb seront également lancés pour mieux prendre en compte les nouveaux besoins emergeants.

Jonathan est une plate-forme adaptable d'objets répartis qui, fournit actuellement plusieurs personnalités, dont une conforme au standard OMG CORBA et une autre conforme à la spécification RMITM.

JOnAS (Java Open Application Server) est une plate-forme répartie conforme

aux spécifications EJBTM (Enterprise Java Beans). JOnAS prend en charge la répartition d'objets, la sécurité, les transactions réparties et la persistance des objets. JOnAS fournit aussi le support de JMSTM (Java Messaging Service) et de JCATM (Java Connector Architecture) par son intégration avec JORAM et JORM.

JORAM (Java Open Reliable Asynchronous Messaging) est une réalisation des

spécifications JMSTM (Java Messaging Service). Au delà de l'API JMSTM, JORAM fournit également un MOM (Message Oriented Middleware) de nouvelle génération, construit sur une infrastructure répartie à agents flexible assurant le passage à l'échelle.

JORM (Java Object Repository Mapping) est un service de persistance

adaptable fournissant des personnalités variées dont une conforme à la spécification CMP EJBTM et une autre planifiée conforme à la spécification JDOTM (Java Data Objects). JORM fournit la persistance des objets sur différents systèmes d'archivage comme les fichiers, les bases de données relationnelles ou les bases de données à objets. JORM comprend une réalisation des spécifications JCATM (Java Connector Architecture).

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OpenCCM (Open CORBA Component Model platform) est la première réalisation Open Source publique du CCM (CORBA Component Model) défini par l'OMG (Object Management Group). OpenCCM permet de concevoir, de programmer, de compiler, de packager, de déployer et d'exécuter des applications réparties en conformité avec le modèle de composants CORBA de l'OMG. Il comprend un compilateur OMG IDL3 complet, un référentiel OMG IDL3, des générateurs pour la projection vers les composants CCM de l'OMG IDL2 et des squelettes extensibles de composants Java, un serveur de composants Java pour héberger des composants Java, et une infrastructure de déploiement répartie.

RmiJdbc est un pilote de JDBCTM distant qui, en coordination avec un pilote

local JDBCTM, permet les accès distants à une base de données relationnelle à travers l'infrastructure RMITM.

L'organisation d'ObjectWeb La communauté ObjectWeb est dirigée par un comité directeur élu par tous les membres. Le comité directeur est responsable de la stratégie et de la définition des objectifs globaux de la communauté. Un comité exécutif est responsable de la gestion courante de la communauté, comprenant la gestion du site web, la communication, les relations avec l'industrie, l'organisation d'ateliers techniques et de la conférence annuelle. Le travail technique est organisé en projets correspondant au développement des composants techniques de l'infrastructure répartie ObjectWeb. Un collège d'architectes assure la coordination entre les différents projets. Ce collège d'architectes est composé des chefs de projets et d'experts de l'industrie et des universités, co-optés pour leur expertise technique. Toute personne, organisation ou compagnie peut devenir membre de la communauté ObjectWeb. Les membres peuvent être impliqués dans toutes les activités de la communauté, y compris dans la définition des spécifications fonctionnelles et dans celle des composants middlewares ObjectWeb. En rejoignant ObjectWeb, les membres participent à une vaste communauté qui leur fournit le middleware Open Source dont ils ont besoin pour leurs applications répartie. Utilisations industrielles d'ObjectWeb La base de code ObjectWeb constitue une plate-forme de qualité industrielle. Elle est déjà largement utilisée pour réaliser des applications industrielles, des services expérimentaux et des applications réparties avancées (en particulier dans le domaine des télécommunications et des infrastructures d'applications d'entreprises). Par exemple JOnAS a été téléchargé plus de 50 000 fois dans le monde entier et est utilisé par des milliers d'utilisateurs dans le cadre d'applications critiques de l'entreprise telles que des applications de commerce électronique, de portails, de systèmes de management, d'applications intranet, de gestion de documents ou de systèmes bancaires. JOnAS est aussi intégré comme moteur EJB dans différents produits comme LEAS de Lutris Technologies, Orcas de Libelis et OptimalJ de Compuware. JOnAS est totalement écrit en Java et est donc utilisé indifféremment avec différents systèmes d'exploitation (Linux, Solaris, AIX, etc.), différentes machines Virtuelles Java et différentes bases de données (Postgres, Oracle, SQL server, Interbase, Versant, etc.). ObjectWeb alimente aussi des activités industrielles et continuera à le faire activement, notamment par l'intermédiaire de compagnies et de start-ups qui sont membres de la communauté et qui offrent des solutions à valeur ajoutée en exploitant la base de code ObjectWeb.

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L'initiative ObjectWeb est soutenue par plusieurs projets, en particulier par le projet PEPiTA d'ITEA ("Information Technology for European Advancement"), le projet Parol du RNRT (Réseau National de Recherches en Télécommunications) et le projet IMPACT du RNTL (Réseau National des Technologies Logicielles). Java, EJB, JCA, JDBC, JMS, J2EE et toutes les marques issues de Java sont des marques industrielles de Sun Microsystems, Inc. enregistrées aux U.S.A. et dans tous les autres pays. Bull est indépendant de Sun Microsystems, Inc.

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9 Annexe 7 : Initiatives internationales marquantes de 2003

9.1 POLITIQUES PUBLIQUES ET LOGICIEL LIBRE : LE PROJET DE SYSTEME

D’EXPLOITATION ASIATIQUE

Désireuses de s'émanciper de la domination vis-à-vis des éditeurs américains, la Chine, la Corée et le Japon envisagent de convertir leurs administrations aux logiciels libres. Les trois gouvernements envisagent aussi de développer conjointement un système d'exploitation alternatif à Windows. “La base des logiciels ouverts représentés par Linux est solide, mais leurs logiciels périphériques pour des utilisations telles que le traitement de texte, les tableurs et l'impression ne le sont pas”, a déclaré cet été le ministre japonais. Outre une alternative à Windows pour ordinateurs personnels, l'initiative viserait également à développer un OS pour serveurs. Les récentes attaques virales dont Windows a été l'objet auraient fait prendre conscience aux responsables de ces pays de l'urgence à réduire leur dépendance vis-à-vis de Microsoft. Le champ d’application de cette initiative va au-delà du système d'exploitation et couvre les fonctions d'un serveur d'application. Il ne devrait pas être cantonné aux seuls besoins des administrations des pays impliqués et devrait au contraire être proposé en licence de type GPL.

A la mi-août 2003, le gouvernement chinois avait édicté une règle imposant à tous les ministères de n'équiper leur parc informatique que de logiciels conçus localement, avec l'objectif affiché d'évincer totalement Windows et Office des PC et serveurs de l'Administration chinoise.

De son côté, le Japon avait également fait part de son intention de migrer tout

ou partie de son Administration vers Linux à l'occasion de la prochaine refonte de son système d'information, prévue pour 2005.

En mars 2003, une centaine de développeurs des trois pays s'étaient réunis en

Thaïlande pour évoquer la réalisation d'un OS commun pour serveur, basé sur le noyau Linux. Des universitaires ainsi que des ingénieurs d'entreprises locales telles que Sharp ou Toshiba étaient également présents.

Une récente estimation de l'institut IDC dans la région avance qu'environ 50%

des serveurs d'Asie-Pacifique étaient administrés par Windows en 2002, alors que les machines sous Linux ne représentaient que 6% du marché (en sachant que leur nombre a plus que doublé par rapport à 2001).

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Le gouvernement taiwanais, a annoncé, en juin dernier, de son côté, qu’il lancerait en 2004 un projet de développement de logiciels libres. L'économie attendue d'un tel mouvement vers le libre est d'environ 59 millions de dollars US en acquisition de licence pour le seul secteur public, et jusqu'à 295 millions en y incluant le secteur privé. (Ce dernier chiffre serait le montant estimé pour les seules licences Microsoft).

9.2 CONSUMER ELECTRONICS LINUX FORUM (CELF)

Matsushita, Sony, Hitachi, NEC, Philips, Samsung, Sharp et Toshiba se sont regroupés au sein d’un consortium pour développer et promouvoir une version "électronique grand public" du système Linux. Linux devrait aussi permettre de créer une norme commune pour relier entre eux les produits de différents fabricants qui fonctionnent actuellement avec des systèmes propriétaires. L'avantage clé de Linux sur d'autres systèmes d'exploitation est son coeur de logiciel disponible gratuitement et largement adopté. Dans le marché très concurrentiel de l'électronique, où les marges sont au mieux de un ou deux pour cent, chaque économie est la bienvenue. Le coeur de logiciel de Linux, aussi appelé "kernel", qui dirige les puces et les autres fonctions de base d'un appareil, peut être d'un mégaoctet s'il est intégré dans un produit électronique grand public. Une image numérique haute définition ou une minute de musique MP3 peuvent être stockées dans une mémoire de cette puissance. Le Consumer Electronics Linux Forum (CELF) s'efforce d'accélérer le temps de mise en route des appareils et de réduire leurs besoins en énergie. La prochaine cible est le marché mondial des téléviseurs, de 164 millions d'unités par an, ainsi que les millions de décodeurs et d'enregistreurs DVD. Ces appareils ont besoin de puces puissantes supplémentaires et de logiciels souples comme Linux pour se connecter à d'autres produits, à la maison ou sur le web. Microsoft dispose d'une version plus légère de Windows pour les applications électroniques en réseau à la maison. Les consommateurs ont recours à des réseaux domestiques pour relier leurs ordinateurs avec une connexion internet en continu. Les professionnels du secteur estiment que les clients vont vouloir maintenant lire ou visualiser de la musique, des images et des films, depuis internet et leurs PC, sur leur téléviseur ou leur chaîne HiFi, ce qui explique pourquoi ces fabricants cherchent à rendre ces appareils plus puissants. D'ores et déjà, on retrouve des compagnies dans le CELF qui vont bien au-delà des fondateurs. C'est le cas d'IBM, LG, Motorola, NEC, NOKIA ... Le groupe français Thomson (qui possède les marques RCA et Technicolor) a finalement décidé de rejoindre ce forum. À l'origine, le Celf est issu d'une initiative de Sony et Matsushita (marques JVC et Panasonic). En décembre dernier, ils ont signé une alliance de développement avec comme objectif d'adapter Linux pour "motoriser" des produits en vogue comme des "numériscopes" (décodeur/enregistreur numérique) et d'autres périphériques audiovisuels. À l'époque, la constitution d'un consortium plus large avait été évoquée.

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Le Celf se base sur un comité de pilotage constitué d'ingénieurs des huit sociétés fondatrices, qui fera part des difficultés rencontrées à l'ensemble de la communauté Linux. Le forum travaillera également à améliorer les capacités "temps réel" des OS à base de Linux. Il rendra compte de ses travaux publiquement, discutant des idées et signalant les problèmes rencontrés et les caractéristiques des technologies aux développeurs Linux, pour qu'ils en tiennent compte dans leurs programmes. Les logiciels une fois développés seront validés par le Celf et ajoutés à l'arborescence de ressources du consortium, une sorte de "bibliothèque" de logiciels qui devra donc respecter la licence GPL (code source toujours disponible, modifications partagées; pas de réappropriation possible des applications, etc...).

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22 octobre 2003 Hervé Rannou - [email protected] / [email protected] Maurice Ronai – [email protected]