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Prévention des TMS des membres supérieurs au poste d’assistant de pesée
INDUSTRIE DE LA PARFUMERIE ET DE L’AROMATIQUE
REMERCIEMENTS
Nous remercions les membres du groupe de travail de l’AMETRA06 pour leur implication et leur contribution à l’élaboration de ce projet : Muriel ARSENTO, Médecin du travail Dominique BOURRET, Médecin du travail Audrey GARNERO, Technicien HSE Jean Philippe JULIEN, Médecin du travail Amandine QUINÇON, Ergonome Amandine RARIVOSON, Assistante santé au travail Nous tenons également à remercier les entreprises de l’industrie de la parfumerie et de l’aromatique adhérentes à l’AMETRA06 qui nous ont accueillis dans le cadre de ce projet : Charabot Expressions Aromatiques Expressions Parfumées Jean Niel V.Mane fils Robertet
Tous nos remerciements à PRODAROM, notamment à Jean-François GOURSOT
directeur technique, Thierry THOMAS ingénieur sécurité et Marie-Thérèse COSTA
chargée d’études environnement.
SOMMAIRE
INTRODUCTION p. 4
I. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) p. 5 à 8 1. Définition des TMS p. 5 2. Conséquences des TMS p. 5-7 3. Facteurs de risque de TMS p. 8
II. Description de l’activité de l’assistant de pesée p. 9 à 12 1. Le travail p. 9 2. Le poste p. 9 3. L’activité à ce poste p. 9 4. Les observations cliniques p. 11-12
III. Contraintes techniques/matérielles et pistes d’améliorations à prendre en compte pour la conception/amélioration d’un poste de travail et la prévention des TMS-MS p. 13 à 24
IV. Les autres facteurs de TMS à prendre en compte : les facteurs psychosociaux et organisationnels p. 25 à 26
CONCLUSION p. 27
BIBLIOGRAPHIE p. 28
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INTRODUCTION
Nous avons l’opportunité d’approcher ce savoir-faire unique de la fabrication sur mesure des compositions aromatiques et parfumées par le biais de nos métiers de la santé au travail et de la prévention. De nombreuses entreprises font vivre, parfois depuis plusieurs générations, ce patrimoine dont les métiers ont évolué profitant des progrès technologiques. Il coexiste ainsi dans cette industrie un mélange d’artisanat et de techniques industrielles qui nous intéresse tout particulièrement ici. En tant que préventeurs en santé au travail, partant de constats médicaux, de demandes de diagnostics ergonomiques ou de conseils de conception, nous avons souhaité nous intéresser à la prévention des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) des membres supérieurs au poste d’assistant de pesées. Poste clé dans ce secteur de l’industrie de la parfumerie et de l’aromatique, l’assistant de pesées, au carrefour entre la création du parfumeur ou de l’aromaticien et la production, réalise des préparations. Ce poste nécessite un travail de précision, des gestes fins et minutieux, sollicitant de façon répétée la partie supérieure du corps. L’assistant de pesées dispose de moyens techniques qui ont évolué avec le temps pour répondre aux exigences quantitatives et qualitatives du monde moderne. Cependant, cette activité continue de présenter des risques de TMS. En mutualisant nos constats cliniques et nos observations en milieu de travail nous souhaitons par cette présentation contribuer à réduire le nombre de situations à risque de TMS identifiées dans la pratique quotidienne. Nous analyserons ici les contraintes à ce poste, facteurs de TMS, pour vous
proposer en parallèle des pistes d’améliorations.
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I. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) 1. Définition des TMS
Les TMS sont des maladies chroniques affectant les muscles, tendons et les nerfs au niveau des articulations. Ils affectent le dos, les membres supérieurs et inférieurs.
Durant l’activité de travail, lorsque les sollicitations sont supérieures à la résistance des tissus, des micro-lésions apparaissent et peuvent s’accumuler sans qu’elles ne puissent être toujours détectées. Selon la nature des contraintes du travail et la durée d’exposition ces micro-lésions peuvent altérer l’organisme dans le temps et créer progressivement une pathologie.
2. Conséquences des TMS
Les douleurs (brûlures, lourdeurs, picotements, etc.) sont les premiers signes ressen-tis par les salariés. Leur prise en compte de façon précoce permettra la mise en place d’actions préventives et limitera l’aggravation des symptômes.
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Apparition des TMS et conséquences pour le salarié
Les conséquences pour l’employeur
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Depuis plus de 20 ans, les troubles musculo-squelettiques constituent la maladie
professionnelle reconnue en France la plus fréquente.
Selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), le coût moyen d’un
TMS serait supérieur à 21 000 euros.
Exemples de TMS situés au niveau des membres supérieurs :
Coût moyen d’un TMS à l’épaule : 17 000 euros (sans compter l’arrêt de 220 jours).
Coût moyen d’un TMS pour une épicondylite : 18 220 euros (sans compter l’arrêt
de 195 jours).
1 Source : CPAM des Pays de la Loire
3. Facteurs de risque de TMS
L’apparition de TMS est liée à la combinaison de plusieurs facteurs : La conjugaison de plusieurs facteurs de risque peut causer un TMS. La probabilité d’être atteint d’un TMS varie en fonction du nombre de facteurs de risque, de leur fréquence, de leur intensité et de la durée d’exposition. L’approche des risques TMS est souvent limitée aux aspects biomécaniques avec une évaluation des angles articulaires, de l’effort, de la répétition, des appuis, etc. Cela se traduit ensuite souvent par des actions sur les postes et les outils (solutions techniques) et/ou sur les comportements (formations gestes et postures, etc.).
La prévention des TMS doit tenir compte des différents facteurs de risque et privilégier une approche centrée sur la compréhension du problème.
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II. Description de l’activité de l’assistant de pesée
1. Le travail
L’assistant de pesée réalise des préparations à partir de matières premières, vérifie
leur qualité et veille au respect des dosages de chaque composant. Il réalise des
mélanges demandés par le parfumeur ou l’aromaticien, ou bien des échantillons pour
les clients, mais également des préparations en vue d’applications.
2. Le poste
L’assistant de pesée travaille au sein d’un laboratoire, installé le plus souvent devant un orgue, regroupant une multitude de produits. Il travaille avec les outils suivants : une balance de précision, des ustensiles de pesée (pipette, mouillette, cuillère, etc.), les flacons, les équipements de protection. Le poste de travail a évolué avec la mise en place de l’informatique (écran, souris, clavier, lecteur code-barres) et des systèmes d’aspiration à la source. Dans un es-pace réduit, le poste de travail réunit désormais le matériel de pesées, le matériel informatique et les dispositifs de sécurité. A son poste de travail initialement dédié à la pesée, l’assistant doit également
réaliser des tâches autres (par exemple : la gestion informatisée des formules et le
débit des stocks), et respecter des procédures de prévention et de sécurité.
3. L’activité à ce poste
L’activité de pesée nécessite de la minutie et de la précision. Elle sollicite de façon répétée les membres supérieurs souvent sans appui et demande un maintien postu-ral assis ou debout (avec la possibilité parfois d’alterner les deux). La façon de réaliser les tâches demandées varie selon la taille de la formule, l’état des matières premières et la quantité de la matière à peser. Des stratégies opéra-toires sont alors établies pour effectuer le travail de façon efficiente avec un maximum de confort. L’activité n’est pas exclusivement centrée sur la pesée. Elle exige de l’attention visuelle, des capacités olfactives et organoleptiques lors du contrôle de la qualité des matières premières ; elle nécessite de la concentration et de la rigueur pour le respect des dosages. Ces deux qualités sont d’autant plus importantes que les pro-duits sont onéreux. Toutes ces exigences font naître des contraintes (postures, gestes répétés, charge mentale, etc.) susceptibles d’avoir des conséquences sur la santé dont le risque de
survenue de TMS.
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Les déterminants de l’activité et ses effets
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4. Les observations cliniques Les signes fonctionnels (plaintes du salarié) relevés lors des entretiens médicaux
des assistants de pesées concernent principalement le membre supérieur : épaule,
coude, poignet, main ; cependant il faut noter aussi des plaintes au niveau du rachis
qui ne seront pas détaillées ici.
*Abduction : action d’écarter le membre de l’axe du corps **Prono-supination : mouvement de rotation de l’avant-bras autour de son axe
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Ces signes cliniques objectivés par des examens complémentaires pourront faire
l’objet de déclaration en Maladies Professionnelles inscrites au Tableau N°57 du
Régime Général de la sécurité sociale.
Pronation Supination
Flexion
Extension
Pincement
III. Contraintes techniques/matérielles et pistes d’améliorations à prendre en compte pour la conception/amélioration d’un poste de travail et la prévention des TMS-MS
Quelle que soit la demande, un projet de déménagement, un réaménagement des postes, l’amélioration des conditions de travail, une évolution de l’activité ou des changements organisationnels, plusieurs étapes sont nécessaires avant de modifier les situations de travail :
Identifier les problèmes existants en observant l’activité réelle et en question-nant les assistants de pesées.
Identifier les besoins de l’activité et conserver les bons éléments (pratiques
individuelles et collectives, outils, organisation) en vue de les intégrer à la nouvelle situation de travail.
Si possible, simuler le travail futur pour valider certaines pistes ou pour
s’autoriser à revenir dessus. Associer les assistants de pesées et toutes les personnes pouvant être
concernées par le projet. Associer également le CSE et votre service de santé au travail (médecin,
ergonome, ingénieur EHS…). Dans cette partie, nous vous proposons une liste de constats issue des différentes études réalisées sur l’activité des assistants de pesées à leur poste de travail. Les pistes d’actions permettront de répondre en partie à l’évolution de l’activité et aux contraintes observées en lien avec les facteurs biomécaniques. Le poste de travail d’un assistant de pesée doit être conçu de façon à répondre à l’activité réelle. De ce fait, un aménagement standard ne peut exister. L’aménagement des postes par une approche globale permettra de prévenir les risques de TMS. L’addition des préconisations ne répondra pas systématiquement aux besoins réels ; des compromis, les plus acceptables possibles, seront parfois
nécessaires.
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Poste de travail d’un assistant de pesée
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Surface du plan de travail
Positionnement de la balance et de son écran
A éviter Conseils
Hauteur du plan de travail : 80 cm
non adaptée pour travailler debout ou assis.
Profondeur < à 45 cm : surface rapidement encombrée qui ne permet pas d’écrire sur le plan de travail ou d’effectuer d’autres tâches.
Si le plan de travail est fixe : prévoir une hauteur de 90 cm alternance des postures. Si les tâches ne sont effectuées qu’en position assise : prévoir une hauteur comprise entre 70 et 75 cm. Un poste de travail réglable en hauteur serait idéal, à confronter aux exigences de précision des balances.
La surface du plan de travail doit être adaptée à l’activité et au nombre d’ac-cessoires prévus (analyse du travail nécessaire).
A éviter Conseils
Ecran positionné devant la balance
flexion maintenue du cou.
Placer l’écran de la balance à hauteur des yeux. Laisser la possibilité aux assistantes d’encastrer ou non la balance dans le plan de travail selon leur installation au poste.
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Utilisation et positionnement du lecteur de code-barres
Clavier
A éviter Conseils
Positionnement fixe du lecteur code-barres sur un côté du poste.
Mener une réflexion avec l’ensemble des salariés sur le positionnement du lecteur code-barres (droitier/gaucher ; fixé au centre : attention contraintes posturales). Laisser la possibilité de pouvoir choisir ou bien le déplacer facilement.
A éviter Conseils
Clavier positionné sur un côté du poste :
Rotation de la tête lors de son utilisa-tion car il n’est pas situé dans le même axe que l’écran.
Rotation du tronc.
Elévation latérale du bras.
Clavier dans un tiroir :
Flexion des poignets.
Placer le clavier dans le même axe que l’écran, avec un support clavier qui pourrait s’ajuster en hauteur afin d’éviter les flexions de la tête.
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Emplacement de la souris
A éviter Conseils
La souris placée sur le côté du poste ou trop en avant : posture sollici-tant l’épaule hors de la zone de
confort.
La souris doit être positionnée au plus près du centre, dans la zone de confort. Si l’espace est restreint : prévoir un support mobile pour souris ou un support de document pour libérer de l’espace sur le plan de travail.
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Positionnement et dimensionnement de l’écran
A éviter Conseils
Ecran positionné trop haut, souvent sur le dispositif d’extraction : légère extension du cou.
Problématique si fréquence
d’utilisation élevée.
Ecran d’une dimension de 9x13 cm (taille mini tablette), même si grande taille des caractères.
Il est conseillé d’avoir le haut de l’écran à hauteur des yeux. Pour cela : Choisir des écrans sur bras ajustables (hauteur, profondeur, incli-naison) afin de les adapter à la taille de l’opérateur et de limiter les éblouis-sements indirects provenant des luminaires (rappel : inclinaison de l’écran de 10 à 20 %). L’écran ne doit pas occulter
l’extraction d’air :
Préférer un écran de taille
standard si celui-ci est utilisé
régulièrement.
Agrandir la barre colorée de pesée.
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Espace sous le plan de travail
A éviter Conseils
Espace restreint sous le plan de travail (largeur/profondeur).
Barre de support de la balance sous le plan de travail :
Liberté de mouvement restreinte et contraintes posturales.
Difficulté à approcher son siège au plus près (empiètement du siège).
Afin de favoriser la liberté de
mouvements sous le plan de travail, les dimensions suivantes sont conseil-lées :
Largeur minimale : 90 cm.
Profondeur minimale : 75 cm.
Ne rien mettre sous le plan de
travail.
Fixer le support de balance au mur.
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Repose-pieds
A éviter Conseils
Repose-pieds fixé au siège :
Pression à l’intérieur des genoux.
Installer un repose-pieds réglable en hauteur et amovible. Le repose-pieds peut être fixé au siège mais déporté pour éviter l’hyper-flexion du genou.
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Siège
A éviter Conseils
Un tabouret.
Un siège non adapté à l’activité :
Assise profonde (46 cm) et non
réglable.
Réglage de la hauteur du siège
limité.
Ajustement limité du dossier.
La hauteur de l’assise doit
permettre aux salariés de reposer leurs avant-bras sur le plan de travail sans surélever les épaules (angle coude = 90°).
La profondeur du siège doit
permettre aux salariés d’appuyer le bas du dos sans que le bord avant n’exerce de pression à l’intérieur des genoux.
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Hauteur des étagères et accès aux flacons de MP
Ventilation - Aspiration
A éviter Conseils
Les étagères très hautes (à plus de 180 cm) :
Elévation répétée des bras : sollicita-tions contraignantes des épaules.
Les étagères peu accessibles :
Sollicitations contraignantes des épaules et du buste.
Limiter la hauteur des étagères à 150 cm. Privilégier des étagères avec des hauteurs modulables : Prise en compte de la hauteur des plafonds.
Penser à l’implantation des postes : Implantation des étagères dans des espaces accessibles.
Privilégier les carrousels afin de
faciliter l’accès aux MP.
L’organisation de travail propre à chaque assistant peut permettre de limiter les contraintes articulaires.
A éviter Conseils
Absence d’aspiration à la source.
Les turbulences et courants d’air liés à la ventilation générale et aux ouvertures (portes et fenêtres).
L’obturation du dosseret aspirant (sensibilité de la balance).
Le choix d’un système d’aspiration entravant la gestuelle et la visibilité de la zone de travail.
Mettre en place sur chaque poste un système d’aspiration à la source compatible avec l’activité (sensibilité de la balance, visibilité de la zone de travail et gestuelle). Vitesse de captage : 0,5m/s ou 1 m/s.
Pour maintenir la précision de la balance : mettre en place un cadre ou bien renforcer le plan de travail.
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Eclairage
A éviter Conseils
Les reflets et les zones d’ombre qui empêchent l’opérateur de s’installer correctement à son poste.
Eclairage naturel à privilégier (fenêtre perpendiculaire au plan de travail et à l’écran). Pour l’éclairage artificiel : préférer un système mixte (éclairage direct et indirect) pour limiter les zones d’ombre. Pour l’éclairage direct : préférer un variateur d’intensité et de température de couleur. Choisir une orientation des lumi-naires compatible avec la position de l’écran afin d’éviter les reflets. Régler la luminosité de l’écran afin d’éviter des contrastes importants avec les autres surfaces (ni trop lumineux, ni trop sombre).
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Espace de circulation
A éviter Conseils
L’espace de circulation < à 80 cm.
Un espace de circulation de 80 cm minimum entre chaque poste est préconisé. Un espace libre d’au moins 200 cm devant la paillasse.
Une distance de 300 cm entre 2 postes de travail disposés dos à dos.
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IV. Les autres facteurs de TMS à prendre en compte : les facteurs psychosociaux et organisationnels
Les facteurs psychosociaux et organisationnels sont reconnus comme facteurs de TMS. De plus, le stress contribue à la survenue des TMS en participant à divers processus (augmentation de la tension musculaire, amplification des processus inflammatoires, retard de micro-cicatrisation). Lorsque ces différents facteurs sont combinés, ils représentent un risque. Lors des études de poste, certains de ces facteurs ont été relevés et regroupés en trois catégories :
1. L’intensité du travail et le temps de travail
La quantité et la complexité des tâches à accomplir. La faible visibilité sur la quantité de travail à moyen terme. Le travail en flux tendu. La gestion des urgences interrompant le travail et nécessitant la
réorganisation de l’activité. Le temps limité pour effectuer les formules. Les objectifs chiffrés (nombre de lignes de fabrication par jour). L’exigence mentale augmentée par le caractère onéreux des produits
manipulés. Les divergences de priorités entre le parfumeur et le responsable de la-
boratoire.
2. La latitude décisionnelle La gestion des urgences imposée par le supérieur hiérarchique. L’exécution des demandes du parfumeur. La possibilité ou non d’ajuster les formules.
3. Les rapports sociaux
La qualité de la collaboration avec le parfumeur et niveau de reconnais-sance du travail et des compétences de l’assistante.
Le soutien de l’équipe, du parfumeur et du responsable de laboratoire.
Remarque : La régulation collective de la charge de travail intervient dans ces 3 facteurs.
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Pistes d’actions : Trois leviers peuvent être explorés pour identifier les pistes d’actions :
Diminuer les contraintes. Accroître les ressources qui permettent de gérer les contraintes. Améliorer les régulations.
Exemples :
Alterner les tâches lorsque c’est possible pour limiter la répétitivité des gestes.
Augmenter l’effectif (intérimaires/CDD) lorsque les pics d’activité peuvent
être anticipés. Donner la possibilité aux salariés de participer aux changements qui
affectent leur travail et sa réalisation (redonner du pouvoir d’agir sur le travail, la façon de le réaliser, sur l’environnement de travail, etc.).
Instaurer ou entretenir un esprit d’équipe en favorisant la communication
horizontale (entre les salariés) et verticale (entre le parfumeur/chef d’équipe et les assistants).
Sensibiliser les cadres et les chefs d’équipes aux risques psychosociaux.
Favoriser la reconnaissance du travail réalisé et les compétences des assis-tants de pesée (autonomie, travail constructif du binôme parfumeur/aromaticien-assistant, etc.).
Analyser l’organisation des systèmes de travail pour anticiper les contraintes
en cascade.
CONCLUSION
Nous espérons que ce travail de synthèse, issu d’un travail pluridisciplinaire, aura contribué à mieux faire connaître le risque de TMS chez les assistants de pesée et à appréhender la pluralité des facteurs pour agir en prévention. A l’occasion de vos différents projets (améliorations des conditions de travail, changement de situations de travail, évolution de l’activité, projets de conception etc.), l’AMETRA06 peut vous aider dans cette démarche de prévention. Nous souhaitons attirer votre attention sur l’importance du timing de la demande : plus nous interviendrons en amont, plus les marges de manœuvres seront importantes et les coûts maîtrisés.
En début de projet : marges de manœuvre plus importantes.
En fin de projet : on sait ce qu’il aurait fallu faire, mais trop tard.
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BIBLIOGRAPHIE
Conception des laboratoires d’analyses biologiques ED. 999 - INRS - 2018
Conception des laboratoires de chimie ND 2173-188-02 - 2002
Prévention des RPS : des clés pour agir Aravis - 2015
Guide pratique de prévention des troubles musculo-squelettiques
à destination des PME ARACT Poitou-Charentes - 2009
Les TMS des membres supérieurs.
Mieux les comprendre pour mieux les prévenir. IRSST - 2013
L’approche économique des TMS ANACT - 2007
Tableaux des Maladies Professionnelles MP 57 - INRS
Mes notes
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