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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT D’ENTOMOLOGIE Domaine : Sciences et Technologie Mention : E-CES (Entomologie-Cultures, Elevage, Santé) Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master II GDINS (Gestion Durable des Insectes Utiles et Nuisibles) Présenté par : RAHARIMALALA Hanitriniala Tiana Hortense Soutenu le 30 décembre 2019 Devant les membres du Jury : Président : Pr RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Professeur d’ESR Examinateur : Dr RAKOTONIRINA Jean Claude, Maître de Conférences Rapporteur : Dr RAZAFINDRANAIVO Victor, Maître de Conférences INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES ENDOSYMBIONTES SUR LA DIVERSITE ET LE COMPORTEMENT TROPHIQUE DES INSECTES DIPTERES A ANTSIRABE I

INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

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Page 1: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT D’ENTOMOLOGIE

Domaine : Sciences et Technologie

Mention : E-CES (Entomologie-Cultures, Elevage, Santé)

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master II GDINS

(Gestion Durable des Insectes Utiles et Nuisibles)

Présenté par :

RAHARIMALALA Hanitriniala Tiana Hortense

Soutenu le 30 décembre 2019

Devant les membres du Jury :

Président : Pr RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Professeur d’ESR

Examinateur : Dr RAKOTONIRINA Jean Claude, Maître de Conférences

Rapporteur : Dr RAZAFINDRANAIVO Victor, Maître de Conférences

INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES ENDOSYMBIONTES

SUR LA DIVERSITE ET LE COMPORTEMENT TROPHIQUE DES INSECTES DIPTERES

A ANTSIRABE I

Page 2: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT D’ENTOMOLOGIE

Domaine : Sciences et Technologie

Mention : E-CES (Entomologie-Cultures, Elevage, Santé)

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master II GDINS

(Gestion Durable des Insectes Utiles et Nuisibles)

Présenté par :

RAHARIMALALA Hanitriniala Tiana Hortense

Soutenu le 30 décembre 2019

Devant les membres du Jury :

Président : Pr RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Professeur d’ESR

Examinateur : Dr RAKOTONIRINA Jean Claude, Maître de Conférences

Rapporteur : Dr RAZAFINDRANAIVO Victor, Maître de Conférences

INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES ENDOSYMBIONTES

SUR LA DIVERSITE ET LE COMPORTEMENT TROPHIQUE DES INSECTES DIPTERES

A ANTSIRABE I

Page 3: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …
Page 4: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

« Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; Je te

conseillerai, j'aurai le regard sur toi. »

Psaumes 32 : 8

Page 5: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

i

REMERCIEMENT

Je tiens d’abord à remercier Dieu tout puissant et miséricordieux, qui m’a donné la force et la patience

d’accomplir ce modeste travail.

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je voudrais

témoigner toute ma gratitude. Ainsi, sincères remerciements au :

- Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences, Docteur RAMAHAZOSOA Irrish Parker,

d’avoir autorisé mon inscription et ma soutenance de Master 2 dans son établissement.

- Docteur RAZAFINDRANAIVO Victor, Responsable de la Mention E-CES (Entomologie

Culture, Elevage et Sante) d’avoir autorisé mon inscription et ma soutenance de Master 2 dans

son département.

- Professeur RAVAOMANARIVO Lala Harivelo, Enseignant Chercheur au sein du

Département d’Entomologie Université d’Antananarivo ; d’avoir gracieusement accepté

d’être le Président de Jury de ce mémoire.

- Docteur RAKOTONIRINA Jean Claude, Enseignant Chercheur au sein du Département

d’Entomologie Université d’Antananarivo ; pour sa volonté de participer gentiment au

membre de jury de ce mémoire.

- Docteur RAZAFINDRANAIVO Victor, Enseignant Chercheur au sein du Département

d’Entomologie Université d’Antananarivo ; mon Encadreur pédagogique, pour son

irréprochable encadrement. Les nombreux et réguliers échanges que j’ai eus avec lui, ses

relectures attentives, ses nombreuses suggestions, ses commentaires ont directement

contribué à l’élaboration de cet ouvrage.

- Docteur RAZAKAMAHEFA Luc, Chef de Service de District de la Santé Publique Antsirabe

II, de m’avoir accueilli au sein de son service, de pouvoir utiliser son laboratoire pour effectuer

la majorité de mes travaux et d’avoir pris quelques photos de diptère.

- Docteur RANDRIANIRINA David, Responsable des maladies transmissibles et de la

surveillance des maladies intégrées et riposte au sein du Service de District de la Santé

Publique (SDSP) Antsirabe II, de m’avoir encadré sans hésitation au laboratoire.

Page 6: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

ii

- Professeur Erney Plessman CAMARGO, Professeur de Parasitologie à l’Université de Sao

Paulo, même de loin, qui m’a aidé à identifier correctement les trypanosomes.

- Tous les enseignants et les personnels du Département d’Entomologie de la faculté des

Sciences pour leurs compétences et leurs partages de connaissance durant mes formations

universitaires.

Je voudrais aussi exprimer ma reconnaissance :

- A mes parents, pour leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien inconditionnel, à la fois

moral et économique, qui m’a permis de réaliser les études que je voulais et par conséquent

ce mémoire.

- A mes chers amis qui m’ont supporté et même aidé de très près durant mes jours de stage.

- A mes amis et collègues qui m’ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de

ma démarche.

- A tous ceux dont les noms ne sont pas mentionnés et qui m’ont apporté leur aide de près ou

de loin à la réalisation de ce mémoire.

Page 7: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

iii

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION .............................................................................................................................. 1

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE .......................................................................... 3

I.1. CARACTERES GENERAUX DES DIPTERES .............................................................. 3

I.1.1. Classification et caractéristiques des Diptères : ............................................................. 4

I.1.2. Biologie générale des diptères :...................................................................................... 5

I.1.3. Diversité fonctionnelle des diptères : ............................................................................. 7

I.1.3.1 Diversité d’habitats : ................................................................................................... 7

I.1.3.2 Diversité comportementale : ....................................................................................... 7

I.1.3.3 Diversité écologique : ................................................................................................. 7

I.1.3.4 Diversité trophique : ................................................................................................... 8

I.2. MICROORGANISMES ENDOSYMBIOTIQUES DES DIPTERES ............................ 9

I.3. CARACTERES GENERAUX DE TRYPANOSOMATIDAE ........................................ 9

I.3.1. Classification de trypanosomatidae : .............................................................................. 9

I.3.2. Morphologie de trypanosomatidae : .............................................................................10

I.3.3. Structure, mode de vie et physiologie de trypanosomatidae : ......................................10

CHAPITRE II : PERIODE ET ZONE D’ETUDE .......................................................................12

II.1. Marché d’Asabotsy : .........................................................................................................14

II.2. Marché d’Antsenakely : ....................................................................................................15

II.3. Jardin Parc de l’Est : .........................................................................................................16

II.4. Pépinière d’Ambatolahy : .................................................................................................16

II.5. Dépôt d’ordure Ivohitra : .................................................................................................17

CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES .......................................................................19

III.1. MATERIELS ..................................................................................................................19

III.1.1. Matériels de collecte et de conservation : ....................................................................19

III.1.2. Matériels d’identification des diptères : .......................................................................20

III.1.3. Matériels de dissection des diptères et d’identification des trypanosomes :...................20

III.2. METHODOLOGIE .......................................................................................................21

III.2.1. Capture des diptères : ...................................................................................................21

III.2.2. Identification des diptères : ..........................................................................................21

III.2.3. Dissection des diptères et extraction de trypanosome : ................................................21

Page 8: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

iv

III.2.4. Observation directe des trypanosomes vivants : ..........................................................22

III.2.5. Observation après fixation et coloration : ....................................................................22

III.2.6. Observation et validation : ...........................................................................................22

III.2.7. Identification des stades de trypanosomatidae : ...........................................................22

III.3. ANALYSE DES RESULTATS .....................................................................................24

CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATION ..........................................................25

IV.1. Abondance et diversité des diptères : ...........................................................................25

IV.1.1. Distribution des familles de diptères collectées : .........................................................25

IV.1.2. Distribution des diptères par site : ................................................................................26

IV.1.3 Distribution des diptères par substrat : .........................................................................28

IV.2. Correspondance entre familles de diptères et présence de trypanosomatidae : ......29

IV.2.1. Stades de trypanosomatidae rencontrés :......................................................................30

IV.2.2. Correspondance entre famille de diptères et présence de trypanosomes .....................31

IV.2.2.1. Suivant les familles capturées : .............................................................................31

IV.2.2.2. Suivant les sites d’étude: .......................................................................................32

IV.2.2.3. Suivant les substrats de capture : ..........................................................................33

CHAPITRE V : DISCUSSION .......................................................................................................35

V.1. Répartition par famille de diptères collectés : ................................................................35

V.2. Distribution des diptères par site : ...................................................................................36

V.3. Distribution des diptères par substrat : ...........................................................................37

V.4. Correspondance entre familles de diptères et trypanosomatidae : ...............................38

V.5. Stades de trypanosomatidae rencontrés : ........................................................................39

V.6. Correspondance entre famille de diptères et stades de trypanosomatidae : ................39

CONCLUSION .................................................................................................................................41

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................43

ANNEXES ............................................................................................................................................ I

Page 9: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

v

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Diagramme anatomique d’une mouche domestique : Musca domestica ........................... 3

Figure 2 : Cycle de développement d’un diptère : Cas des Calliphoridae .......................................... 5

Figure 3 : Structure principale et les organites dans la forme Epimastigote de Trypanosoma cruzi

........................................................................................................................................... 11

Figure 4 : Représentation cartographique des sites de capture dans le District Antsirabe I ............. 14

Figure 5 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du grand marché d’Asabotsy ..... 14

Figure 6 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du marché d’Antsenakely .......... 15

Figure 7 : Jardin de la pépinière d’Ambatolahy : fleur, arbre fruitier, étang ................................... 17

Figure 8 : Extrait d’ordure du dépôt d’Ordure d’Ivohitra, Ouest du centre ville ............................. 18

Figure 9 : Filet à diptères ou filet fauchoir à mailles fines ................................................................ 19

Figure 10: Sachet plastique transparent contenant les diptères ........................................................ 19

Figure 11 : Morphotypes communs des Trypanosomatidae. ........................................................... 23

Figure 12: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées

suivant les cinq sites d’études ............................................................................................ 27

Figure 13: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées

suivant les six substrats d’études ....................................................................................... 29

Figure 14 : Stade promastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Muscidae .......................... 30

Figure 15 : Stade Opisthomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae ............ 30

Figure 16 : Stade Epimastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae ................... 31

Figure 17 : Stade Trypomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae ............... 31

Figure 18: Histogramme montrant l’abondance des formes de Trypanosomatidae suivant les

familles positives en trypanosomatidae ............................................................................. 32

Figure 19: Histogramme montrant l’abondance en % des formes de trypanosomatidae suivant les 5

sites d’étude ....................................................................................................................... 33

Figure 20: Histogramme montrant l’abondance en pourcentage (%) des formes de

trypanosomatidae suivant les six substrats d’étude ......................................................... 34

Page 10: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

vi

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Familles de diptères collectées ........................................................................................ 25

Tableau 2 :Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les sites

d’études : ......................................................................................................................... 27

Tableau 3 :Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les

substrats d’études : .......................................................................................................... 28

Tableau 4 : Abondance des diptères positifs en trypanosomatidae ................................................... 30

Page 11: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

vii

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Les substrats d’étude dans les sites marché d’Asabotsy et Antsenakely .......................... I

Annexe 2 : Tableau de diversité des diptères suivant les sites d’études ............................................. II

Annexe 3: Tableau de diversité des diptères suivant les substrats d’études ....................................... II

Annexe 4: Effectifs des familles positives en trypanosomatidae....................................................... III

Annexe 5: Les familles de diptères positives en trypanosomatidae .................................................. III

Annexe 6: Effectifs des stades de trypanosomatidae rencontrées sur les familles de diptères

positives ............................................................................................................................ V

Annexe 7: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les cinq sites d’études ......................... V

Annexe 8: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les six substrats ................................. VI

Annexe 9: Tableau de contingence montrant la relation entre la présence de trypanosomatidae et les

familles de diptères, les sites d’études et les substrats d’études ..................................... VI

Page 12: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

viii

GLOSSAIRE

Anthropique : des phénomènes qui peuvent être conséquents de la présence ou de l’action de

l’être humain.

Auxiliaire : un organisme vivant qui fournit des services écosystémiques permettant de

faciliter la production agricole. Il remplace tout ou partie du travail et des intrants

apportés par l’agriculteur. Ce sont des microorganismes et des invertébrés

antagonistes de bio-agresseurs ainsi que des vertébrés tels que certains oiseaux,

mammifères et amphibiens se nourrissant de ravageurs ou de graines de

mauvaises herbes. On y retrouve aussi les insectes pollinisateurs qui permettent

la fécondation de plantes cultivées.

Bactérie : un microorganisme unicellulaire qui se reproduit par scissiparité et qui n'est ni

animal ni végétal.

Bio-indicateur : un organisme végétal, fongique ou animal dont la présence, l'absence ou l'état

renseigne sur les caractéristiques d'un écosystème ou permet d'en évaluer les

altérations. Les bio-indicateurs sont utilisés pour la surveillance de

l'environnement.

Coprophage : un organisme qui se nourrit d'excréments, de fèces, de bouse, de matière fécale.

De nombreuses espèces d'animaux mangent les excréments, c'est un

comportement normal; d'autres espèces ne consomment pas les matières fécales,

mais peuvent recourir à cette pratique dans des conditions inhabituelles.

Dixène : un parasite, dont le cycle nécessite deux hôtes.

Endocytose : un mécanisme de transport de molécules voire de particules (virales,

bactériennes, etc.) vers l'intérieur de la cellule.

Endosymbionte : un organisme participant à une endosymbiose (coopération mutuellement

bénéfique entre deux organismes vivants, donc une forme de symbiose, où l'un

est contenu par l'autre). Le symbionte est interne, il vit dans l'hôte.

L'endosymbionte vit dans les tissus de l'autre, que ce soit dans les cellules ou en

extracellulaire.

Page 13: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

ix

Flagellés : des organismes eucaryotes unicellulaires, qui sont dotés de flagelles dont ils se

servent pour leur propulsion. Les flagellés n'appartiennent ni aux animaux, ni

aux plantes ; ce sont des protistes.

Hématophages : des organismes qui se nourrissent de sang. Ce sont souvent des ectoparasites

(parasites qui n'entrent pas à l'intérieur de leur hôte, mais qui se fixent

provisoirement sur sa peau).

Hôtes : un organisme qui héberge un parasite, un partenaire mutuel ou un partenaire

commensal, nécessaire à son cycle de vie.

Intervalle

post-mortem : le temps écoulé entre la découverte d’un corps et la mort réelle de l’individu

Microorganismes : un micro-organisme est un organisme microscopique. Ce terme de biologie

désigne un type d'organisme vivant, non visible à l'œil nu à cause de sa petite

taille. Il s'agit de bactéries, virus, protistes et champignons unicellulaires. Les

micro-organismes jouent un rôle essentiel dans l'équilibre des écosystèmes.

Monoxènes : des parasites qui n’ont besoin que d’un hôte durant toute leur vie. On parle

d’hôte définitif.

Parasitisme : une relation biologique entre deux êtres vivants ou un des protagonistes, le

parasite tire profit d’un organisme hôte pour se nourrir, s’abriter ou se

reproduire.

Parasitoïde : un organisme qui se développe sur ou à l'intérieur d'un autre organisme dit «

hôte », mais qui tue inévitablement ce dernier au cours de ce développement ou

à la fin de ce développement, alors que de nombreux parasites ne tuent pas leur

hôte.

Protozoaire : un protozoaire est un organisme unicellulaire eucaryote. Il existe plusieurs

groupes de protozoaires : les rhizopodes : les amibes, qui utilisent des

pseudopodes pour se déplacer ; les actinopodes, de forme sphérique, comme les

radiolaires qui ont un squelette de silice ; les foraminifères ayant une coque

calcaire ; les apicomplexes ou sporozoaires, qui sont des parasites animaux ; les

zoomastigophores ou zooflagellés qui utilisent des flagelles pour leur

Page 14: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

x

déplacement ; les ciliophores ou ciliés qui utilisent des cils pour se déplacer et

se nourrir. C'est le cas de la paramécie.

Saprophage : un organisme saprophage ou saprovore est une espèce qui se nourrit de matière

organique morte, qu'elle soit d'origine animale ou végétale, mais obligatoirement

en décomposition (cela va donc au-delà du régime nécrophage)

Scissiparité : un mode de reproduction asexuée des procaryotes par division, par fission ou

scission, en deux parties d'un organisme: c'est une fragmentation clonale

conduisant à la naissance d'un scissipare.

Stercoraria : une transmission des agents pathogènes par la contamination des fécès de

l’insecte.

Symbionte : un organisme ayant besoin d’un autre pour vivre et se développer, ce dernier

appartenant généralement à une espèce différente.

Synanthrope : un phénomène écologique décrivant un type particulier d’interaction durable

liant certains animaux non domestiques ou de plantes- spécifiquement avec des

humains à proximité desquels ils vivent.

Trypanosomatidae : une famille de protozoaires flagellés, parasites des invertébrés de forme

(allongée et flagellée) présentée par certains trypanosomidés au cours de leur

cycle évolutif. C'est notamment la forme prise par le genre Leishmania chez son

hôte invertébré, ainsi que la forme propre au genre Leptomonas.

Xylophage : un organisme qui se nourrit principalement de bois, notamment les insectes.

Page 15: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

xi

Titre : « Influence des protozoaires Trypanosomatidés endosymbiontes sur la diversité et le

comportement trophique des insectes Diptères à Antsirabe I »

RESUME

L’observation des protozoaires Trypanosomatidés endosymbiontes chez les diptères a été effectuée

pour savoir s’ils exercent une influence sur la diversité des familles et le comportement trophique de

ces diptères. L’étude a été faite du mois de Février 2018 jusqu’à la fin du mois d’Avril 2018 dans la

région du Vakinankaratra. Les Diptères sont capturés sur six (6) substrats : viandes, légumes, fruits,

poissons, plantes et ordure. Ces substrats se répartissent dans 5 sites d’études. Deux (2) sont des

marchés : marché d’Antsenakely et d’Asabotsy ; deux autres sont des jardins : le jardin Parc de l’Est

et la Pépinière d’Ambatolahy ; et le dernier est le dépôt d’ordure d’Ivohitra. Cent (100) diptères par

substrat ont été capturés à l’aide d’un filet fauchoir à mailles fines. Ces diptères sont ensuite identifiés

et disséqués afin d’observer les différents stages de trypanosomatidae. 10 familles de diptères

brachycères ont été identifiés. Les Muscidae et les Calliphoridae sont les plus abondants,

respectivement 262 et 233 individus. Le substrat Plante est le plus riche en famille en terme de

diversité (Is=2,197). Parmi les 10 familles, 5 sont positives en Trypanosomatidae. Les Muscidae et

les Calliphoridae présentent le plus de Trypanosomatidae avec respectivement 44,66% et 72,53%.

Sur les substrats les plus pollués se trouvent la proportion la plus élevée de positivité en

trypanosomatidae. Le test de Khi deux montre des associations entre les trypanosomatidae et familles

de diptères, entre les trypanosomatidae et les sites d’études, et entre les trypanosomatidae et les

substrats d’études. Les stades de trypanosomatidae observés se répartissent différemment suivant la

biologie et la physiologie de leur hôte. Ces trypanosomatidae peuvent être des endosymbiontes ou

des parasites. Ils sont donc capables d’influencer la diversité des familles de diptères.

Mots clés : Trypanosomatidae, Diptères, Brachycères, Vakinankaratra, Substrat, Influence, Diversité.

Page 16: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

xii

Title: « Influence of the endosymbiotic Trypanosomatid protozoa on the diversity and trophic

behavior of Diptera insects in Antsirabe I »

ABSTRACT

The observation of Trypanosomatid protozoa in Diptera was carried out to study whether they have

influence on family diversity and the trophic behavior of these Diptera. The study was carried out

from February 2018 until the end of April 2018 in the Vakinankaratra region. Dipterans were captured

from six (6) substrates: meats, vegetables, fruits, fish, plants and garbage. These substrates are

distributed over 5 study sites. Two (2) are markets: Antsenakely and Asabotsy market; two others are

gardens: The “Parc de l'Est” garden and the Ambatolahy nursery; and the last one is Ivohitra's garbage

dump. One hundred (100) Diptera per substrate were captured by a fine mesh mowing net. These

dipterans are then identified and dissected in order to observe the stages of the Trypanosomatid. 10

families of brachycera were identified. Muscid and Calliphorid are the most abundant, respectively:

262 and 233 individuals. The Plant substrate is the richest in terms of family diversity (Is = 2.197).

05 families of 10 are positive for Trypanosomatid. Muscids and Calliphorids present the most

Trypanosomatid with 44.66% and 72.53% respectively. On the most polluted substrates are found the

highest proportion of positivity in Trypanosomatid. The Chi-square test showed associations between

the Trypanosomatid and families of Diptera, the Trypanosomatid and study sites, and the

Trypanosomatid and study substrates. The stages of Trypanosomatid observed are distributed

accordingly to the biology and physiology of their host. These Trypanosomatids may be

endosymbionts or parasites. They are therefore capable of influencing the diversity of Diptera.

Keywords: Trypanosomatid, Diptera, Brachycera, Vakinankaratra, Substrate, Influence, Diversity.

Page 17: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

1

INTRODUCTION

L’une des caractéristiques des insectes qui se manifeste pour tout observateur, même non

spécialiste, est leur diversité. Avec près d’un million d’espèces répertoriées, cette classe est la plus

vaste du règne animal. Le nombre réel d’espèces d’insectes se situerait entre 5 et 80 millions (Jean-

Yves et René, 2019). Depuis des millions d’années, les insectes ont colonisé presque tous les milieux.

: étangs, rivières, forêts, prairies… Seuls les fonds océaniques n’ont pas eu la faveur de ces petits

animaux. Les différentes espèces d’insectes ont des besoins très variés, qui se reflètent dans l’étendue

et les caractéristiques de leur habitat. Les insectes, qu’ils vivent dans l’eau ou qu’ils soient terrestres,

ont des comportements spécifiques selon les espèces (Lessard, 2017).

Moins de 1% des insectes sont nuisibles. La plupart sont bénéfiques en jouant bon nombre

de rôles écologiques tels que les bio-indicateurs qui donnent des informations sur les caractéristiques

écologiques du milieu dans lesquels ils sont présents ou sur l’évolution de ce milieu sous l’influence

de certaines pratiques. Leur présence ou absence permet donc de se faire une idée de la qualité de

l’environnement. Les insectes sont indispensables au maintien de l’équilibre de la nature. Ce sont des

travailleurs au service des écosystèmes. Ils jouent un rôle fondamental dans la formation des sols et

le maintien de leur fertilité. Ils améliorent donc la vie souterraine et la croissance des plantes. En

produisant du miel, de la cire, et de la soie, les insectes participent à l’économie mondiale. Environ

80% des plantes cultivées pour la production de fruits, de légumes, de fibre textiles, de produits

pharmaceutiques et autres sont fécondés par les insectes pollinisateurs (Hérard, 2019). Dans un

contexte de lutte biologique, ils s’avèrent ainsi être des auxiliaires précieux pour la protection des

cultures, des forêts et des élevages.

Les insectes ont des régimes alimentaires très variés. Les phytophages se nourrissent de

divers organes d’une plante, les prédateurs chassent d’autres insectes, les parasitoïdes se développent

à l’intérieur d’insecte hôte, les hématophages se nourrissent de sang. D’autres insectes mangent un

peu de tout. Ils sont omnivores. Les insectes saprophages, coprophages et omnivores sont utiles en

tant que nettoyeur de nos jardins en transformant les déchets en matières nutritives assimilables par

d’autres organismes. Ils accélèrent le processus de décomposition de la matière organique. Ils jouent

un rôle important pour l’enrichissement du sol (Boucher, 2008).

Beaucoup d’insectes possèdent dans leur système digestif des endosymbiontes.

Favorisant la digestion, ces endosymbiontes se transmettent de génération en génération (Peltier,

2010). Ces endosymbiontes peuvent être des bactéries, des champignons ou des protozoaires.

Différents ordres d’insectes comme les termites inférieurs, les blattes xylophages, et les diptères sont

Page 18: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

2

impliqués dans cette relation endosymbiotique. Chez les termites inférieurs et les blattes xylophages,

il existe une population des protozoaires dans leur intestin postérieur. Ces protozoaires digèrent les

celluloses. Chez les Diptères, les mouches tsé-tsé sont en association avec une bactérie symbionte

obligatoire Wigglesworthia glossinida (Erwiniaceae). Cette dernière contribue à la fécondité des

adultes en leur approvisionnant des vitamines β-Complex. D’autres familles de diptères sont pourvues

d’endosymbiontes trypanosomatidae dans leur intestin. L’objectif principal de cette étude est de voir

si la présence d’endosymbionte trypanosomatidae influe sur la diversité de famille et le comportement

trophique des diptères.

Les objectifs spécifiques du travail sont de déterminer les habitats des diptères en relation

avec leurs comportements trophiques, de détecter la présence ou non d’endosymbionte

trypanosomatidae dans l’intestin des diptères capturés, d’identifier les différents stades de

trypanosomatidae endosymbiotique et enfin d’établir la correspondance présence-absence et diversité

de diptère. Pour ce faire, la méthodologie suivante a été établie : capturer les espèces de diptères

présentes sur divers supports, identifier les diptères collectés, disséquer sous une loupe binoculaire

les spécimens capturés pour en extraire le tube digestif, observer à l’aide d’un microscope optique à

contraste de phase la présence ou l’absence des flagellés, extraire les flagellés, fixer puis les colorer

et les identifier.

Une première partie rappellera quelques généralités sur les diptères et les

trypanosomatidae. Une seconde partie s’attachera les différents matériels utilisés avec la

méthodologie correspondante afin d’obtenir les résultats attendus. Enfin, une troisième partie

s’intéressera sur la discussion des résultats obtenus.

Page 19: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

3

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. CARACTERES GENERAUX DES DIPTERES

Les diptères ne possèdent qu’une paire d’ailes qui est mésothoracique. Les ailes

métathoraciques sont transformées en une paire d’organes en forme d’haltère, nommés balanciers.

Corrélativement, le dernier segment thoracique est réduit. Les trois paires de pattes sont dans la

majorité des cas bien développées et possèdent des tarses de cinq articles (Figure 1). Les pièces

buccales des imagos sont primitivement de type suceur. Chez les diptères hématophages, certaines

d’entre elles sont transformées en stylets ou en lames vulnérantes aptes à percer la peau de l’hôte

(Durand et Lévêque, 1980). Les diptères portent deux types d’antennes : les antennes longues d’au

moins 6 articles (jusqu’à 40) rencontrées chez les nématocères et les antennes courtes d’au plus 3

articles chez les brachycères. Le dernier article de l’antenne des brachycères peut être élargi et porter

une soie sensorielle nommée arista.

Le développement est de type holométabole, c’est-à-dire à métamorphose complète. Il passe par

plusieurs stades de développement : œuf, larve ou asticot, nymphe et imago. Les larves sont de forme

variée, possèdent ou non une tête différenciée mais sont toujours dépourvues de pattes thoraciques

articulées.

Le mode de vie adulte est terrestre, tandis que les larves vivent dans des milieux très variés selon les

familles et les espèces considérées.

Figure 1 : Diagramme anatomique d’une mouche domestique : Musca domestica (Giancarlodessi et Georg-

Johann., 2010)

Page 20: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

4

I.1.1. Classification et caractéristiques des Diptères :

Selon Linnaeus, 1758

Règne : ANIMAL

Super-embranchement : METAZOAIRES

Embranchement : ARTHROPODES

Sous-embranchement : EUARTHROPODES

Super-classe : MANDIBULATES/ANTENNATES

Classe : INSECTES

Sous-classe : PTERYGOTES

Infra-classe : ENDOPTERYGOTES

Section : OLIGONEOPTERES

Super-ordre : MECOPTEROÏDES

Ordre : DIPTERES

L’ordre des Diptères est conventionnellement divisé en deux sous ordres, celui des Nématocères et

celui des Brachycères (Mc Alpine et al., 1981). Les nématocères représentent un sous-ordre de

diptères dont les antennes en forme de fil sont composées de nombreux articles tels les Chironomidae,

Culicidae, Simuliidae, Tipulidae. Les brachycères comprennent les mouches aux antennes courtes

formées de trois articles. Le dernier article porte une longue soie ou arista. Ce sont les Muscidae,

Calliphoridae, Syrphidae, Anthomyiidae…Le sous ordre des brachycères se divise en deux : les

orthorrhaphes et les cyclorrhaphes.

Division des Orthorrhaphes :

Chez les Orthorrhaphes, la tête est bien développée, les antennes sont insérées sur une plaque

post frontale. L’appareil buccal est généralement de type nématocérien c’est-à-dire que les

mandibules sont toujours présentes et mobiles, les palpes maxillaires sont souvent formés de 2 articles

et leurs antennes sont plantées sur une plaque post frontale et généralement sans arista et qui se

termine souvent par de segment annelé à l’extrémité. La pupe ressemble à la nymphe des

Lépidoptères.

Les larves sont caractérisées par une capsule céphalique plus ou moins chitinisée. Celle-ci est le plus

souvent hemicéphalique. Les nymphes sont libres, l’éclosion se fait par une fente longitudinale sur

les téguments thoraciques. L’adulte sort de l’enveloppe nymphale en l’ouvrant suivant une ligne de

déhiscence en forme de « T ».

Page 21: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

5

La division des Orthorrhaphes est composée de deux infra-ordres : Tabanomorphes et Asilomorphes.

Division des Cyclorrhaphes :

Chez les Cyclorrhaphes, la tête des imagos porte deux antennes de trois articles, le troisième

article porte un arista apical ou latéral. Les yeux des mâles sont holoptiques ou sub-holoptiques. La

trompe peut se rétracter et leurs palpes maxillaires sont multiarticulés. L’aile possède une cellule

cubitale fermée par la réunion de la nervure cubitale antérieure et de la nervure anale. Les tarses

portent à leur extrémité deux pelotes et une soie médiane ou un empodium.

Les larves sont vermiformes et acéphales et de type asticot avec la tête non visible car elle est

enchâssée dans le corps. Les mandibules sont réduites à des crochets buccaux mobiles verticalement

et s’articulant sur un squelette céphalique interne. Les larves subissent trois mues, la dernière exuvie

servant de pupe pour la nymphe. La pupe a souvent la forme d’un tonnelet. L’éclosion se fait par une

fente circulaire du côté de la tête. L’adulte découpe à sa sortie du puparium un opercule circulaire

d’où leur nom cyclorrhaphes. Quatre familles possèdent des représentants aquatiques ce sont : les

Syrphidae, les Chloropidae, les Ephydridae et les Empididae.

I.1.2. Biologie générale des diptères :

Les diptères sont des insectes à métamorphose complète ou holométaboles. Leur cycle de

développement passe par quatre stades bien définis : œuf, larve, nymphe (ou pupe) et adulte (Figure

2).

Figure 2 : Cycle de développement d’un diptère : Cas des Calliphoridae (Lemonnier et Schneider, 2012)

Page 22: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

6

- Les œufs :

Les œufs sont pondus à l’extérieur de la femelle dans divers endroits selon les espèces à

l’exception de certaines familles qui sont vivipares telles que les Tachinidae et Sarcophagidae. Ces

deux familles sont dans le groupe des Pupipares, chez lesquelles, le développement embryonnaire et

larvaire se déroulent entièrement dans l’utérus maternel et c’est une larve du dernier stade prêt à se

nymphose qui est pondue.

- Les larves :

Les larves des diptères sont toujours différentes des adultes, tant du point de vue morphologique

que leur mode de vie. Elles peuvent être aquatiques ou terrestres et n’ont aucun appendice locomoteur

différencié. Des contractions du corps ou des ondulations assurent leur déplacement. La tête est

dépourvue d’organe visuel et porte de minuscules antennes et des pièces buccales sous forme de deux

crochets chitineux. Le corps est formé de 11 segments très semblables. Les trachées s’ouvrent par

deux stigmates postérieurs, auxquels s’ajoutent parfois deux stigmates prothoraciques. Certaines

larves comme Eristalis (Syrphidae) sont aquatiques et ont une respiration cutanée. Le nombre de

mues est généralement compris entre deux et cinq ; la souplesse du tégument permet une certaine

croissance entre deux mues.

- Les nymphes :

Chez les diptères, les nymphes sont appelées communément pupes. La pupe est une nymphe

entourée d’un puparium, celui-ci représente la dernière peau larvaire, décollée et durcie. On la

rencontre chez les diptères supérieurs (Cyclorrhaphes). Les nymphes offrent une grande variété

morphologique. Il y a des cas où elles sont actives et mobiles : comme les nymphes terrestres des

Bombyliidae. Quand la nymphe est immobile, elle peut être libre ou bien enfermée dans un cocon

soyeux, ou encore inclut dans un puparium. Certaines espèces de Taons, de Simulies fabriquent un

cocon de soie lâche produite par des sécrétions salivaires.

- Les adultes :

Les adultes émergent en déchirant le puparium. Si la ligne de rupture est longitudinale et dorsale

donc ce sont des Orthorrhaphes, alors que si elle est circulaire et localisée au pôle céphalique, ce sont

donc des Cyclorrhaphes. Dans ce dernier cas, la rupture résulte de la pression d’une ampoule

membraneuse qui fait saillie sur le front de l’insecte et qui se résorbera après l’éclosion. Quant aux

Page 23: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

7

nymphes aquatiques, elles remontent à la surface de l’eau pour permettre à l’imago d’émerger à l’air

libre.

Généralement les adultes des Diptères sont tous terrestres, à l’exception de Pontomia pacifica

(Chironomidae), dont la vie entière se passe en pleine mer.

I.1.3. Diversité fonctionnelle des diptères :

Comme tous les autres ordres d’insectes, les diptères sont aussi plus diversifiés en habitat,

comportement, rôle écologique et trophique.

I.1.3.1 Diversité d’habitats :

Suivant leur biologie, les diptères occupent différents habitats. Différentes familles ont des larves

aquatiques. D’autres préfèrent des milieux humides, des sols secs, des nids d’insectes sociaux et

d’oiseaux, des charognes ou des produits alimentaires frais, et humides. Des familles comme les

Sepsidae sont également rencontrées autour des fumiers ou des matières organiques animales ou

végétales en décomposition.

Des familles comme les Muscidae, Calliphoridae sont synanthropes et vivent avec les humains. Ces

deux familles sont surtout abondantes en zone tropicale, propice à leur développement.

I.1.3.2 Diversité comportementale :

Les diptères ont divers comportements. Certains fréquentent seulement les fleurs et les plantes et sont

des pollinisateurs comme les Bombyliidae, ou des nectarifères comme les Syrphidae, les mâles des

moustiques et des taons. D’autres sont carnassiers et chassent de petits insectes comme les

Dolichopodidae, Asilidae, Quelques espèces recherchent la compagnie de l’homme ou des animaux

domestiques. Les individus hématophages comme les femelles de Culicidae ou Glossinidae piquent

l’homme ou les animaux domestiques pour se nourrir de leur sang, alors que les Calliphoridae et

Muscidae contaminent leur nourriture ou vivant dans leurs déchets (Gaumont, 2019).

I.1.3.3 Diversité écologique :

Les diptères comme pollinisateurs: autres que les hyménoptères et les lépidoptères, les diptères sont

des ordres importants pour assurer la reproduction des fleurs à nectaires facilement accessibles. Ce

sont des pollinisateurs dans les milieux où les abeilles sont naturellement moins abondantes. Les

Anthomyiidae, Muscidae, Empididae et Syrphidae peuvent être cités comme exemple (Sandrine et

Claire, 2019).

Page 24: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

8

Les diptères comme bio-indicateurs: les diptères comme les syrphes aux allures d’hyménoptères

constituent l’une des plus importantes familles de cet ordre par le nombre d’espèces et sont des bio-

indicateurs performants de la composition d’un site en micro habitats (Sarthou et al., 2007)

Les diptères comme parasites et parasitoïdes : la famille de Tachinidae est un parasite très efficace

des lépidoptères Noctuidae, Geometridae, Tortricidae et Pyralidae ainsi que les Carambidae.

Les diptères comme prédateurs : les diptères comme les Mydidae, Therevidae, Dolichopodidae,

Empididae et Sciomyzidae comprennent des espèces entomophages. Les larves des Scathophagidae

sont des prédateurs aquatiques dont les proies sont des autres larves d’insectes. Les adultes sont aussi

des prédateurs des petits insectes. Ils sont connus en lutte biologique comme étant les meilleurs

prédateurs des Calliphoridae.

Les diptères comme décomposeurs : 70 % des diptères sont saprophages et détritiphages. Tels sont le

cas des Muscidae, des Calliphoridae, et des larves de Syrphidae. Les Calliphoridae sont

habituellement les premiers insectes venant au contact d’un cadavre où va se dérouler le

développement de leurs stades larvaires, devançant ainsi les larves de Sarcophagidae et des Muscidae.

Plusieurs espèces de la famille de Sepsidae jouent un rôle biologique important comme décomposeurs

des excréments des animaux.

I.1.3.4 Diversité trophique :

Les diptères sont souvent polyphages en suivant leur stade au cours du cycle biologique. Au cours de

leur vie, certaines familles sont des généralistes tandis que d’autres sont spécialistes.

Les diptères phytophages : la majorité des diptères phytophages consomme une nourriture plutôt

liquide telle que des matières organiques en décomposition, du nectar et divers exsudats des plantes.

Les diptères nécrophages : beaucoup de diptères sont impliqués dans la consommation des cadavres

d’animaux. Ces diptères sont surtout utiles à l’entomologie médico-légale qui est l’utilisation des

insectes afin de calculer l’intervalle post-mortem. Les familles de Calliphoridae sont les plus connus

des nécrophages.

Les diptères coprophages : plusieurs espèces de la famille de Sepsidae sont coprophages. Elles se

nourrissent surtout des excréments des mammifères. Ces derniers servent également de site de ponte

des femelles et de site de développement larvaire.

Page 25: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

9

Les diptères nectarivores : les diptères Bombyliidae sont des nectarivores stricts. Ces mouches ont

un vol rapide et butinent en volant au point fixe devant les fleurs, leur proboscis très long leur

permettant d’exploiter les corolles les plus profondes (Pesson et Louveaux, 1984).

Les diptères hématophages : les diptères hématophages sont capables de transmettre des maladies

infectieuses ou parasitaires. Ils incluent à la fois les diptères brachycères et nématocères.

I.2. MICROORGANISMES ENDOSYMBIOTIQUES DES DIPTERES

Les endosymbiontes qui sont présents à l’intérieur des diptères peuvent être des symbiontes

obligatoires comme Wigglesworthia glossinida qui est un symbionte obligatoire des mouches tsé-tsé.

W. glossinidia est nécessaire pour permettre aux glossines d’héberger les trypanosomatidae

responsable de la maladie de sommeil. Les endosymbiontes peuvent être facultatifs. Dans ce cas, les

insectes et les microorganismes ne sont pas dépendants l’un de l’autre pour leur survie mais sont en

association et partagent des bénéfices cruciaux, comme le cas des drosophiles et la bactérie

Lactobacillus plantarum.

Les Calliphoridae peuvent aussi héberger des trypanosomes endosymbiontes comme Angomonas sp

(Camargo et al, 2018).

I.3. CARACTERES GENERAUX DE TRYPANOSOMATIDAE

I.3.1. Classification de trypanosomatidae :

Classification des principaux trypanosomes (OMS, 1991)

Règne : PROTISTA

Sous règne : PROTOZOA

Embranchement : SARCOMASTIGOPHORA

Sous embranchement : MASTIGOPHORA

Classe : ZOOMASTIGOPHORA

Ordre : KINETOPLASTIDA

Sous ordre : TRYPANOSOMATINA

Famille : TRYPANOSOMATIDAE

La famille de trypanosomatidae comprend des groupes assez larges des protozoaires flagellés. Les

protozoaires flagellés sont séparés en 12 genres comprenant les monogénétiques qui parasitent un

seul type d’hôte : Angomonas, Blastocrithidia, Crithidia, Herpetomonas, Leptomonas,

Page 26: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

10

Rhyncoidomonas et Wallaceina ; et les digénétiques : Endotrypanum, Leishmania, Phytomonas,

Sauroleishmania et Trypanosoma capables de parasiter divers types d’hôtes incluant les animaux, les

plantes et autres protistes. Les espèces dans les genres Herpetomonas, Leptomonas, Crithidia et

Blastocrithidia sont seulement observées chez les insectes (Thaïs, 2002).

I.3.2. Morphologie de trypanosomatidae :

La forme la plus connue des Trypanosomatidae est celle des trypanosomes. Les trypanosomes

se présentent sous la forme d’une cellule plate, élancée et fusiforme avec une membrane ondulante

plus ou moins enroulés autour du corps, d’où le nom de Trypanosoma qui signifie « corps en vrille ».

La membrane ondulante comporte à sa marge externe un filament constituant le flagelle qui chez

certaines espèces se prolonge au-delà du corps en « flagelle libre ». La position du flagelle caractérise

la variation de forme au cours du cycle évolutif pendant lequel le protozoaire passe par différents

stades.

I.3.3. Structure, mode de vie et physiologie de trypanosomatidae :

Comme tous les protozoaires, les Trypanosomatidae sont des êtres vivants unicellulaires

autonomes. Le corps cellulaire comprend une masse de cytoplasme qui contient des organites et des

inclusions variés (Figure 3). La périphérie du cytoplasme est limitée par une paroi cellulaire. La

microscopie électronique a permis d’affiner les connaissances sur la structure des Trypanosomatidae.

Le noyau est entouré d’une double membrane perforée, il apparaît au microscope optique

comme une vésicule sphérique ou ellipsoïde. Il renferme le karyosome ou nucléole et les granules de

chromatine doublant la face interne de la membrane. La position du noyau est variable selon les

formes ou stade évolutif du parasite.

Dans la cellule des Trypanosomatidae, il y a aussi des structures particulières telles que :

- La membrane ou périplasme constituée de trois couches dont l’interne et l’externe sont plus

denses que la médiane ;

- Le kinétoplaste situé près du corps basal du flagelle et est à l’intérieure d’une grande

mitochondrie. Il s’étend sur toute la longueur du corps du parasite ;

- Le flagelle servant à la locomotion, est formée d’un axonème avec 9 paires de microtubules

périphériques entourant deux microtubules centraux et d’un bâtonnet para-axial formé d’un

réseau de filaments.

Page 27: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

11

La famille de Trypanosomatidae représente divers et important groupe d’organismes. Elle utilise deux

stratégies générales de mode de vie :

- Les dixènes : qui se trouvent entre les invertébrés (principalement les insectes et les mouches)

et les vertébrés (les humains) ou plantes.

- Et les monoxènes : qui se trouvent strictement chez les invertébrés.

La nutrition des Trypanosomatidae s’effectue suivant un processus commun à de nombreuses

cellules : l’endocytose. La reproduction se fait presque exclusivement par division asexuée ou

scissiparité.

Les insectes acquièrent les trypanosomes endosymbiontes par l’intermédiaire des fèces. Ce mode

d’acquisition est appelé Stercoraria.

Figure 3 : Structure principale et les organites dans la forme Epimastigote de Trypanosoma cruzi (Diagram

adapted by De Souza, 2008)

Page 28: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

12

CHAPITRE II : PERIODE ET ZONE D’ETUDE

L’étude a été faite du mois de Février 2018 jusqu’à la fin du mois d’Avril 2018.

La région Vakinankaratra, Commune Urbaine Antsirabe I constitue le site d’étude (Figure 4). Elle est

limitée par les coordonnées géographiques suivantes :

- Entre 18°59’ de latitude Sud ;

- Entre 46°17’ et 47°19’ de longitude Est

Elle fait partie des hautes terres, située dans la province d’Antananarivo, et se trouve à la frontière de

trois provinces à savoir : la province de Fianarantsoa, la province de Toamasina, et la province de

Toliara ; et en liaison directe avec cinq autres Régions : Région Analamanga, Région Amoron’i

Mania, Région Menabe, Région Alaotra Mangoro, et Région Bongolava.

Elle s’étend sur une superficie de 19205 Km².

Elle est constituée de six districts : Ambatolampy, Antanifotsy, Antsirabe I, Antsirabe II, Betafo et

Faratsiho.

Antsirabe est le Chef-lieu de la région (Rakotoarinosy, 2010).

Le relief :

Antsirabe est située à 1500m d’altitude, environné de montagnes dont certaines dépassent 2000m

d’altitude.

La région Vakinankaratra fait partie des hautes terres. Son relief se distingue par une altitude plus

élevée et elle est dominée par des sols volcaniques comprenant plusieurs bassins aménagés.

Son relief est marqué par l’existence de trois ensembles naturels :

- Le Centre est caractérisé par le massif volcanique de l’Ankaratra où se trouve la plus haute

altitude de la Province d’Antananarivo qui culmine à 2644 mètres, le Tsiafajavona ;

- Au Sud, la constitution de l’Ankaratra a provoqué dans la partie occidentale une série

d’effondrements favorisant la formation de dépressions à fond alluvial et présentant de

nombreux cratères et lacs ;

Page 29: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

13

- La zone méridionale, dominée par la chaîne de l’Ibity est constituée d’une succession de

petites cuvettes au sol sableux, jonché de blocs de quartzite de toute taille.

Le climat :

Le climat de la région est caractérisé par l’existence de trois saisons bien individualisées :

Une saison pluvieuse et moyennement chaude, de novembre à mars : température moyenne à 21°C

en 2018;

Une saison fraîche et relativement sèche, de mai à septembre ;

Une saison fraîche et relativement froide d’avril en octobre.

La formation végétale :

La région de Vakinankaratra est caractérisée par une faible superficie couverte de forêt primaire, et

on note l’existence de deux types de forêts à savoir :

- Forêts claires sclérophylles de montagne ;

- Forêts denses humides de moyenne altitude.

Dans les bas-fonds de la région, on rencontre des marais à joncs et parfois à Viha, quelques vestiges

de forêts galeries qui sont en voie de disparition. La superficie de la forêt existante est de 54506 ha

qui représentent une proportion de couverture forestière d’un peu moins de 4% par rapport à la

superficie de la région (CREAM, 2009).

La ville d’Antsirabe I est un écosystème urbain des hautes terres de Madagascar, chef-lieu de la région

Vakinankaratra, dans le centre de l'île. C'est la troisième plus grande ville de Madagascar, avec une

aire urbaine estimée à 338 986 habitants (Aires urbaines, 2019).

Durant l’étude, cinq sites de collectes ont été choisis dont deux marchés, un parc, une pépinière, et

un dépôt d’ordure (Figure 4) :

- Marchés :

Marché d’Asabotsy

Marché d’Antsenakely

- Jardin floral parc de l’Est

- Pépinière d’Ambatolahy

- Dépôt d’ordure Ouest Ivohitra

Page 30: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

14

Figure 4 : Représentation cartographique des sites de capture dans le District Antsirabe I. (Les points en rouge

constituent les sites de l’étude)

II.1. Marché d’Asabotsy :

Le Marché d’Asabotsy est le plus grand marché de l’Océan Indien. Il comprend 3000

commerçants, et s’étend approximativement sur une surface de 4,5 Ha. Le hangar des fruits et

légumes s’étend à lui seul sur 1500m². Le plus souvent, les canaux d’évacuation des eaux usées et

des eaux de pluies sont bouchés par des déchets journaliers. Le hangar des fruits, des légumes, des

viandes et des poissons se répartissent de façon distincte (Figure 5). Ce marché est souvent pollué,

surtout en période de la saison de pluie.

Figure 5 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du grand marché d’Asabotsy

Page 31: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

15

La boucherie du marché est composée de viande de bœufs, de viande des porcs, de viande de poulets,

de viande de canard, des langues des bœufs, des intestins et des viscères récupérés.

Les légumes du marché sont composés de carottes (Daucus carota), de pomme de terre (Solanum

tuberosum), des melons (Cucumis melo), des courges (Curcubita pepo), des betteraves (Beta vulgaris

subsp. Vulgaris), des choux (Brassica oleracea var. capitata), des brèdes, des concombres (Cucumis

sativus), et des tomates (Solanum lycopersicum).

Les fruits vendus dans ce marché sont constitués par des poires (Pyrus sp), des pommes (Malus sp),

des ananas (Ananas comosus), des bananes (Musa sp), des grappes de raisin (Vitis sp), des citrons

(Citrus sp), des cocos (Cocos nucifera), et des kakis (Diospyros kaki)

Et la poissonnerie de ce marché est composée de produits de pêche d’eau douce comme les tilapias

(Tilapia sp), les fibata (Ophiocephalus striatus), et les anguilles (Anguila sp).

II.2. Marché d’Antsenakely :

Le marché d’Antsenakely s’étend à une longueur de 0,23km. Il est clos et est couvert

entièrement dont le tiers Ouest est occupé par les confectionneurs des tissus et le tiers au centre est

occupé par les fruits, les légumes, les poissonneries et les boucheries, et le dernier tiers par des

vendeurs des repas cuits du marché (Figure 6). Ce marché comporte moins de commerçants que celui

d’Asabotsy. Les canaux d’évacuation sont débouchés deux fois par semaine.

Figure 6 : Représentation du plan des produits alimentaires frais du marché d’Antsenakely

La boucherie est composée des viandes de porcs, des viandes de bœufs, des chairs de volailles, des

viscères de porcs et des bœufs.

Page 32: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

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Les légumes sont composés des melons Cucurbitacées, des brèdes, des carottes (Daucus carota), des

pommes de terre (Solanum tuberosum), des haricots (Phaseolus vulgaris), des haricots verts, des

choux (Brassica oleracea var. capitata), choux fleur (Brassica oleracea var. botrytis), des brocoli

(Brassica oleracea var. italica), des betteraves (Beta vulgaris subsp. Vulgaris), des oignons (Allium

cepa), et des tomates (Solanum lycopersicum).

Les fruits sont composés des poires (Pyrus sp), des pommes (Malus sp), des ananas (Ananas

comosus), des bananes (Musa sp), des raisins (Vitis sp), des kakis (Dyospyros kaki), et des pêches

(Prunus sp).

La poissonnerie est composée essentiellement des poissons d’eau douce tilapias, des carpes, et des

alevins.

II.3. Jardin Parc de l’Est :

Le parc d’attraction florale Parc de l’Est se situe à 500m du centre-ville, il est entouré de la

ligne du chemin de fer et le nord-Est de la ville. Il est sillonné en tous sens sur plus de 10km de routes

et de pistes. Le jardin est clos et bien entretenu par le responsable de la commune urbaine d’Antsirabe.

Ce jardin est composé essentiellement de diverses plantes à fleurs constituant le substrat. A la sortie

du jardin se trouve des ordures composées de matières végétales en décomposition.

II.4. Pépinière d’Ambatolahy :

La pépinière d’Ambatolahy se situe à 8,5km au Sud du centre-ville, sur la route nationale 7.

Elle s’étend sur 3Ha. Elle est close et sécurisée, arborée et paysagée.

Elle comprend actuellement une pépinière, un atelier de poterie, un atelier de distillation d’huiles

essentielles, ainsi qu’un grand espace de plein air destiné à des pique-niques, mariages champêtres,

chorales, clips vidéos et manifestations de groupes diverses.

La pépinière comprend de nombreuses variétés d’arbres fruitiers et ornementaux de toute taille, des

arbres et des plantes à fleurs, des arbustes et des plantes pour haies vives et bordures, ainsi que des

variétés de reboisement (Figure 7).

Page 33: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

17

Figure 7 : Jardin de la pépinière d’Ambatolahy : fleur, arbre fruitier, étang (Photo : Pépinière d’Ambatolahy)

II.5. Dépôt d’ordure Ivohitra :

Le dépôt d’ordure urbaine Ivohitra est le lieu où les différentes ordures du centre-ville

d’Antsirabe sont déposées. C’est en ce lieu que toutes les ordures venant de tous les bacs à ordures

sont transportés et sont réunis (Figure 8).

Différents types d’ordures constituent ce dépôt :

- Des ordures ménagères et des ordures provenant des marchés d’Antsenakely et d’Asabotsy.

Les ordures du marché d’Asabotsy ne sont pas toutes déposées au dépôt d’ordure Ivohitra.

Les restes des matières végétales pourries sont pris par les paysans pour servir d’engrais

biologique.

Les ordures du site « Dépôt d’ordure Ivohitra » sont constituées des restes d’aliments (des

aliments cuits, des fruits et légumes, des viandes) et aussi des débris des différents matériels usés,

- Des ordures industrielles qui sont composés des plastiques, des textiles usés,

- Des ordures communales qui sont composés des arbres coupés lors de l’aménagement de la

ville.

Page 34: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

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Figure 8 : Extrait d’ordure du dépôt d’Ordure d’Ivohitra, Ouest du centre-ville (Photo : Hortense)

Page 35: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

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CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES

Pour capturer les diptères adultes, différents matériels sont utilisés afin d’obtenir le maximum de

précision de collecte sur les sites d’étude et les substrats sur lesquels se trouvent les diptères.

III.1. MATERIELS

En suivant le plan d’étude, les matériels utilisés sont les suivants :

III.1.1. Matériels de collecte et de conservation :

Filet à diptères ou filet fauchoir à mailles fines : la poche est de petite taille rattachée à une

manche courte par l’intermédiaire d’un cerceau rigide. Elle est confectionnée avec un tissu de couleur

blanche d’environ 47 cm de profondeur et 16 cm de diamètre d’ouverture. La manche est en bois avec

une longueur de 42,5 cm (Figure 9). Le filet sert essentiellement à la chasse à vue pour ne pas

confondre les espèces qui se posent sur différents substrats. Il permet donc de capturer les petits

insectes qui sont en plein vol ou qui sont posés sur les substrats eux-mêmes.

Figure 9 : Filet à diptères ou filet fauchoir à mailles fines

Sachets plastiques transparents : de 25 cm de hauteur et de 20 cm de largeur qui servent de

conservation de diptères pour les transporter vivant jusqu’au laboratoire (Figure 10).

Figure 10: Sachet plastique transparent contenant les diptères (Photo : Hortense)

Page 36: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

20

III.1.2. Matériels d’identification des diptères :

Loupe binoculaire : permet d’observer en détail des objets épais. Elle donne une image agrandie et

en relief.

III.1.3. Matériels de dissection des diptères et d’identification des trypanosomes :

Boite de pétri : pour mettre l’insecte à disséquer

Pince molle : pour prendre le spécimen

Pince fine : pour tenir l’insecte fixe (au niveau du thorax)

Ciseaux fins : pour faire une ouverture de la face ventrale des diptères

Aiguille montée : sert à tirer l’intestin du diptère

Microcuve : pour mettre les débris de diptère qui ne sont pas utiles

Eau physiologique 0,9% : permet de maintenir les organes de la mouche dans un milieu hydraté

et isotonique et de rincer les préparations de trypanosomes

Microtube : pour conserver les spécimens après identification

Loupe binoculaire : pour réaliser une dissection précise des diptères

Lames porte-objet : où les intestins sont déposés pour rechercher et identifier les

trypanosomes

Pipette : 2 pipettes : 1 pour l’eau physiologique, 1 pour le colorant

Alcool 90° : sert de fixation de la préparation du trypanosome

Orcéine acétolactique : produit utilisée pour colorer et voir les différentes phases des

chromosomes dans la division cellulaire pour servir de coloration des

trypanosomes

Microscope optique

à contraste de phase : un microscope qui transforme en niveaux de contraste les différences

d’indices de réfraction entre deux structures, lesquelles se traduisent en

différences de phase pour les ondes lumineuses les traversant. Il sert à

observer les trypanosomes.

Page 37: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

21

Huile d’immersion : pour augmenter le pouvoir résolvant des objectifs en plaçant entre la

lentille frontale de l’objectif à immersion et la lame porte-objet.

III.2. METHODOLOGIE

Pour atteindre l’objectif de l’étude, différentes méthodes sont établies.

III.2.1. Capture des diptères :

La capture a été effectuée vers 09h30 du matin dans les 5 sites et sur différents substrats :

viandes, légumes, fruits, poissons, plantes et ordures ; en fauchant les diptères qui se posent sur ces

substrats. A cette heure, l’effectif des diptères atteint le maximum et c’est aussi à cette heure qu’ils

sont plus faciles à capturer.

Cent (100) diptères par substrats ont été capturés : viandes, légumes, fruits, poissons, plantes, ordures.

Les diptères capturés sont ensuite transférés dans des sachets plastiques remplis d’air pour les tenir

vivants jusqu’à la dissection. Chaque sachet contient au maximum dix individus. Les sachets

plastiques sont pré-codés à l’aide d’un marqueur permanent et portent le nom du site, le type de

substrat des spécimens, et la date de collecte.

III.2.2. Identification des diptères :

Les diptères vivants dans les sachets plastiques sont secoués pour les asphyxier sans les tuer

et sont identifiés sous loupe binoculaire jusqu’au niveau famille en utilisant la clé d’identification de

Delvare et al., (1989) et Norman et Borror (2005).

III.2.3. Dissection des diptères et extraction de trypanosome :

Le spécimen à disséquer est déposé sur une lame porte-objet et le tout mis dans une boite de

pétri. Lors de la dissection, l’intestin du diptère où les trypanosomatidae se logent est extrait. Elle

consiste à faire une ouverture au niveau de la face ventrale du diptère, du premier segment thoracique

jusqu’au dernier segment abdominal, à l’aide d’un ciseau fin et des aiguilles montés. Le diptère est

maintenu fixe à l’aide d’une pince fine au niveau du thorax. La dissection se fait sous une loupe

binoculaire. Une fois l’intestin extrait, les corps gras qui les entourent sont enlevés et une goutte d’eau

physiologique 0,9% y est ajoutée.

Le reste du corps est conservé dans un microtube contenant de l’alcool 90° pour des vérifications

ultérieures. Chaque spécimen a son propre microtube qui est codé. Le code commence par le numéro

Page 38: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

22

01 suivi de la date sur le sachet plastique qui lui a servi de conservation du terrain au laboratoire et

enfin du nom présumé de la famille.

La préparation est donc prête à être observée.

III.2.4. Observation directe des trypanosomes vivants :

La préparation est montée et observée directement à l’aide d’un microscope à contraste de

phase et à un grossissement ×10 pour détecter la présence et l’abondance des trypanosomes. Celles-

ci se manifestent par le mouvement flagellaire caractéristique des flagellés à l’intérieur de l’intestin.

La préparation est considérée comme positive si elle présente les 2 caractéristiques

suivantes : présence de flagelles, mouvement de déplacement flagellaire.

III.2.5. Observation après fixation et coloration :

La fixation et la coloration sont destinées aux préparations considérées positives. L’intestin

est pressé doucement pour faire sortir les protozoaires. Les restes de l’intestin sont enlevés vers le

bord de la lame porte-objet.

La fixation :

La préparation est fixée à l’aide de l’alcool 90°, prélevé par une pipette en une goutte, pendant une

minute de temps compté au minuteur. La fixation est effectuée quand 10 individus ont été disséqués

pour éviter une perte de temps.

La coloration :

Fait suite à la fixation. Le colorant utilisé est l’Orcéine acétolactique. Le temps de coloration est de

cinq minutes. La préparation est rincée avec de l’eau physiologique et pour une meilleure observation,

les préparations sont laissées sécher pendant 24 heures.

III.2.6. Observation et validation :

L’observation à l’aide d’un microscope optique à fort grossissement ×100 à huile d’immersion

permet de valider les microorganismes fixés s’il s’agit des trypanosomatidae ou non. Elle consiste

aussi à déterminer les différentes formes de trypanosomatidae qui correspond à leurs stades de

développement.

III.2.7. Identification des stades de trypanosomatidae :

La forme de trypanosomatidae correspond à leur stade de développement. Elle est déterminée

en suivant le diagramme de Hoare et Wallace (1966). Ce diagramme comprend sept formes ou sept

stades (Figure 11).

Page 39: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

23

Promastigote : le kinétoplaste se place en arrière du noyau et le flagelle est long.

Opisthomastigote : le kinétoplaste se place au bout supérieur, le noyau se trouve à côté

moyen de l’axonème et ce dernier se prolonge tout au long du

trypanosomatidae.

Amastigote : le kinétoplaste reste en arrière du noyau et le flagelle est court ou

même absent.

Epimastigote : le kinétoplaste se place en arrière du noyau et est situé au tiers moyen,

le flagelle est ancré au bout inférieur du trypanosomatidae.

Trypomastigote : le kinétoplaste se place en avant du noyau et est situé au bout

supérieur du trypanosomatidae, le flagelle est ancré tout au long du

trypanosomatidae.

Choanomastigote : en forme de losange, le kinétoplaste se place à côté du noyau et le

flagelle est long.

Spheromastigote : de forme arrondie, le kinétoplaste se place à côté du noyau et le

flagelle est encore plus long.

Figure 11 : Morphotypes communs des Trypanosomatidae. (Diagramme basé sur Hoare et Wallace, 1966) A :

promastigote; B: opisthomastigote; C: amastigote; D: epimastigote; E: trypomastigote; F: choanomastigote; G:

spheromastigote

Page 40: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

24

III.3. ANALYSE DES RESULTATS

Indice de Shannon :

Après l’identification et le comptage des diptères, les données collectées sont alors groupées

par famille, par site, et par substrat. Le nombre de familles rencontrées dans chaque site, ainsi que le

nombre total des individus a permis de calculer l’indice de Shannon.

Le calcul de l’Indice de Shannon Is est utilisé pour déterminer la richesse spécifique. L’objectif est

de connaitre la richesse taxonomique ou la diversité spécifique en matière de famille de chaque site

ou de chaque support, et de les comparer.

La diversité spécifique est le nombre de familles trouvées dans chaque site d’étude, c’est l’abondance

qualitative d’un site en famille. La diversité (facteur qualitatif) est évaluée à partir de l’indice de

Shannon qui prend en compte le nombre de familles rencontrées. Plus la valeur de l’indice de Shannon

est élevée, plus le site est riche en famille. L’indice varie de 0 à Log S (S : nombre total des familles)

: ainsi, plus la valeur de Is est élevée plus la population d’insectes est diverse ou riche.

Il est déterminé à l’aide du logiciel Past 3.2.

Test d’association du Khi deux :

Le test du Khi deux est utilisée pour déterminer s’il existe une association entre la présence

des Trypanosomatidae et les familles de diptères capturées, et entre les trypanosomatidae et les

substrats d’études. Les valeurs de Khi deux sont déterminées à l’aide du logiciel R studio 3.5.3.

Page 41: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

25

CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATION

IV.1. Abondance et diversité des diptères :

Durant l’étude, le nombre total d’individus récoltés est de 600. Ils appartiennent à des familles

différentes et en nombres différents.

IV.1.1. Distribution des familles de diptères collectées :

Après l’identification, les 600 individus collectés sont tous des diptères appartenant au sous ordre des

brachycères. Dix familles ont été identifiées (Tableau 1).

Sur l’ensemble des 6 substrats, les 10 familles identifiées sont inégalement exprimées. Parmi ces dix

(10) familles de diptères collectées, la famille de Muscidae contient le plus d’individus avec un

effectif de 262, suivie de la famille de Calliphoridae avec 233 individus, et puis la famille de

Drosophilidae et d’Empididae, respectivement 66 et 11 individus. Les autres familles sont

représentées par des individus inférieures à 10.

Tableau 1: Familles de diptères collectées

Sous-

ordre

Infra-

ordre FAMILLE Effectif

BR

AC

HY

CE

RE

S

Cyclo

rrh

ap

hes

Muscidae 262

Calliphoridae 233

Sepsidae 4

Scathophagidae 1

Drosophilidae 66

Anthomyiidae 2

Sarcophagidae 7

Syrphidae 8

Orth

or-

rh

ap

hes

Empididae 11

Dolichopodidae 6

TOTAL 600

Page 42: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

26

Ces dix familles collectées se répartissent dans les sites et substrats d’études de façon inégale. Certains

sites ou substrats abritent plusieurs familles tandis que d’autres contiennent peu, ce qui nécessite

l’étude de diversité des diptères.

IV.1.2. Distribution des diptères par site :

Abondance :

Etant donné que le nombre de substrats par site n’est pas le même, le nombre de spécimens capturés

par site n’est donc pas identique.

Les familles de Calliphoridae et de Muscidae sont les seules familles présentes dans les 5 sites

d’études mais avec des pourcentages différents. Les Muscidae sont abondamment rencontrés dans le

dépôt d’ordure avec 99 % des spécimens capturés. Suivent le parc de l’est et les deux marchés ;

Antsenakely et Asabotsy avec respectivement 38%, 45% et 24.5% des captures. L’abondance des

Muscidae semblent donc indiquer la présence d’ordures. Inversement, il n’y a presque pas de

Calliphoridae dans le dépôt d’ordures (1%). Cette Famille prédomine dans le Marché d’Asabotsy et

du Parc de l’Est avec respectivement 60% et 46%. Le marché d’Antsenakely est moyennement

présenté avec seulement 35.5 %.

La présence de la famille d’Empididae est constatée dans les sites : Parc de l’Est et Pépinière

d’Ambatolahy. Elle est significativement exprimée dans la Pépinière d’Ambatolahy (20%) alors

qu’elle est presque nulle dans le Parc de l’Est (2%).

En comparant le marché d’Asabotsy et le marché d’Antsenakely, le constat suivant s’impose : les

deux sites ont approximativement les mêmes compositions faunistiques mais d’abondance différente.

Les Muscidae du marché d’Antsenakely est deux fois supérieur à ceux du marché d’Asabotsy avec

respectivement 45% et 24,5% ; inversement, la proportion des Calliphoridae du marché

d’Antsenakely est deux fois inférieure à celle du marché d’Asabotsy avec respectivement 35,5% et

60,5%.

De même, le parc et la pépinière présentent les mêmes familles de diptères mais diffèrent par le

nombre de ces dernières. Les Muscidae et les Calliphoridae prédominent dans le site Parc de l’Est.

Les autres familles Anthomyiidae, Sarcophagidae, Empididae, Dolichopodidae, et Syrphidae

abondent le site pépinière.

Ces résultats sont résumés dans le tableau 2.

Page 43: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

27

Tableau 2 : Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les

sites d’études :

FAMILLE Asabotsy Antsenakely Parc de

l'Est

Pépinière

d’Ambatolahy

Dépôt

d'Ordure

Muscidae 24,5 45 38 10 99

Calliphoridae 60,5 35,5 46 34 1

Sepsidae 0 1,5 0 2 0

Scathophagidae 0 0,5 0 0 0

Drosophilidae 15 17,5 2 0 0

Anthomyiidae 0 0 0 4 0

Sarcophagidae 0 0 4 10 0

Empididae 0 0 2 20 0

Dolichopodidae 0 0 2 10 0

Syrphidae 0 0 6 10 0

Diversité :

La diversité des familles de diptères par site représente la présence ou l’absence de ces diptères sur

chaque site afin d’évaluer les sites les plus riches en famille. Le site Pépinière d’Ambatolahy est le

plus riche en famille en terme de diversité (indice de Shannon Is : 2,079). Il est suivi du site Parc de

l’Est avec un Is : 1,792. Les autres sites contiennent les plus d’individus en terme d’abondance mais

sont très faibles en terme de diversité. Le dépôt d’ordure représente le site le plus pauvre en famille

avec un Is < 1. Les sites les plus riches semblent donc être les sites pourvus de plantes (Figure 12).

Figure 12: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées suivant les cinq

sites d’études

Page 44: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

28

IV.1.3 Distribution des diptères par substrat :

Abondance :

Comme dans les sites d’études, les Muscidae et les Calliphoridae sont présentes dans les 6 substrats

d’études. Toutefois la famille de Muscidae domine dans le site Ordure alors que la famille de

Calliphoridae y est presque négligeable avec respectivement 99% et 1%. Le nombre d’individus de

Muscidae du substrat Ordure constituent au moins le double du nombre d’individus de Muscidae des

autres sites (respectivement 99%, 53%, 26%, 35%, 24%). Les Calliphoridae sur les substrats fruits et

poissons sont également expressifs (61%).

Les Drosophilidae sont présents sur trois substrats : légumes, fruits, plantes. Elles tiennent une

proportion importante d’individus sur les légumes (62%) et elles sont présents mais presque

négligeables sur le substrat Fruit et Plante (respectivement 3% et 2%). Cette famille semble avoir

donc une préférence pour les plantes mortes et vivantes. Les Empididae, les Sarcophagidae, les

Dolichopodidae, les Syrphidae et l’Anthomyiidae ne se trouvent que sur les Plantes avec

respectivement 11%, 7%, 6%, 8% et 1%. Ces familles semblent indiquer la présence de plantes

vivantes ou d’espace vert.

Ces résultats sont résumés dans le tableau 3.

Tableau 3 : Tableau montrant le pourcentage d’abondance des familles de diptères suivant les

substrats d’études :

FAMILLE Viande Légumes Fruits Poissons Plantes Ordure

Muscidae 53 26 35 25 24 99

Calliphoridae 44 12 61 75 40 1

Sepsidae 3 0 0 0 1 0

Scathophagidae 0 0 1 0 0 0

Drosophilidae 0 62 3 0 2 0

Anthomyiidae 0 0 0 0 1 0

Sarcophagidae 0 0 0 0 7 0

Empididae 0 0 0 0 11 0

Dolichopodidae 0 0 0 0 6 0

Syrphidae 0 0 0 0 8 0

TOTAL 100 100 100 100 100 100

Page 45: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

29

Diversité :

La diversité des familles de diptères par substrat est la présence ou l’absence des familles de diptères

sur chaque substrat (6 substrats).

Le substrat Plante est le plus riche en famille de diptères avec un indice de diversité Is : 2,197. Les

poissons et les ordures sont les plus pauvres en famille de diptères avec un Is : 0,609. Les 3 substrats

viande, légumes et fruits ont les mêmes indices de diversité avec Is : 1,099. Les ordures et les poissons

constituent le substrat le plus pauvre en famille avec Is : 0,693. (Figure 13).

Figure 13: Représentation graphique de l’indice de Shannon des familles de diptères collectées suivant les six

substrats d’études

IV.2. Correspondance entre familles de diptères et présence de trypanosomatidae :

Sur les 10 familles collectées, cinq sont positives en Trypanosomatidae après dissection, coloration,

et observation de la préparation. Ce sont les familles de Muscidae, de Calliphoridae, de

Sarcophagidae, d’Empididae et de Syrphidae (Tableau 4).

La famille de Calliphoridae a la proportion la plus élevée (64,26%) en terme de positivité en

trypanosomatidae sur les diptères observées. Elle est suivie par la famille de Muscidae à 44,66%. Les

3 familles Sarcophagidae, Empididae et Syrphidae capturées sont peu abondantes et les

trypanosomatidae observés sont aussi en nombre réduits.

Page 46: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

30

Tableau 4 : Abondance des diptères positifs en trypanosomatidae

FAMILLE POSITIF (%)

Muscidae 117 / 262 (44,66%)

Calliphoridae 169 / 233 (64,26%)

Sarcophagidae 3 / 7 (42,86%)

Empididae 2 / 11 (18,18%)

Syrphidae 1 / 8 (12,5%)

IV.2.1. Stades de trypanosomatidae rencontrés :

Quatre stades de trypanosomatidae sont observés sur les diptères capturés : le stade promastigote,

opisthomastigote, epimastigote et trypomastigote.

Figure 14 : Stade promastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Muscidae

Figure 15 : Stade Opisthomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae

Page 47: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

31

Figure 16 : Stade Epimastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae

Figure 17 : Stade Trypomastigote d’un trypanosomatidae observé chez le Calliphoridae

IV.2.2. Correspondance entre famille de diptères et présence de trypanosomes

L’affinité des trypanosomes avec les familles de diptères est exprimée différemment suivant ces

familles, les sites et les substrats de capture.

IV.2.2.1. Suivant les familles capturées :

Deux familles de diptères présentent le plus de trypanosomatidae : la famille de Muscidae et de

Calliphoridae avec respectivement 44,66% et 72,53% d’individus positifs. Les Sarcophagidae,

Empididae, Syrphidae étant positives mais moyennement signifiant. Le test de Khi deux montre que

la distribution des trypanosomes par famille est significativement différente (X²=51,618, df=4,

P=1.658e-10). Les trypanosomes sont fortement liés au Calliphoridae et Muscidae.

Les 4 stades de trypanosomatidae identifiés sont tous présents dans ces 2 familles : stade

promastigote, opisthomastigote, epimastigote, trypomastigote. Les deux stades qui sortent du lot sont

les stades promastigotes et épimastigotes mais dont la prédominance varie suivant la famille

considérée. En effet, le stade epimastigote est très élevé chez les Calliphoridae (48,93%), suivi du

stade promastigote (17,6%) ; tandis que chez les Muscidae, le stade promastigote prédomine à 30,15%

par rapport au stade epimastigote (13,36%).

Page 48: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

32

Un seul stade de trypanosomatidae par famille est identifié chez les autres familles : le stade

epimastigote chez les Sarcophagidae, et le stade promastigote dans les Syrphidae et Empididae

(Figure 18).

Figure 18: Histogramme montrant l’abondance des formes de Trypanosomatidae suivant les familles positives en

trypanosomatidae

IV.2.2.2. Suivant les sites d’étude:

Les cinq sites d’études présentent tous des diptères positifs en trypanosomatidae. Le site d’Asabotsy

et le dépôt d’ordure renferment le plus de trypanosomatidae. Le pourcentage de positivité de ces deux

sites est presque identique (respectivement 61,5% et 62%) alors qu’ils sont composés des familles

différentes de diptères : la famille de Muscidae pour le site dépôt d’ordure et les deux familles de

Muscidae et Calliphoridae pour le marché d’Asabotsy. Le test de Khi deux montre que la distribution

des trypanosomes par site est significativement différente (X² = 41.178, df=4, P= 2.469e-08). Les

trypanosomes sont fortement liés au dépôt d’ordure et au marché d’Asabotsy.

Le site Antsenakely, Parc de l’Est et pépinière d’Ambatolahy présentent presque le même

pourcentage de positivité avec respectivement 33%, 42%, et 40%.

Les 3 stades : promastigote, opisthomastigote, et epimastigote sont tous présents dans les 5 sites. Le

stade trypomastigote n’est présent que dans le site d’Antsenakely et d’Asabotsy. Le stade

promastigote est très élevé dans le site Ordure, le stade epimastigote domine le site d’Asabotsy et les

stades promastigote et epimastigote dans le site d’Antsenakely sont équilibrés.

30,15

17,6

0

18,1812,513,36

48,9342,86

0 0

44,66

72,53

42,86

18,1812,5

-20

0

20

40

60

80

100

Muscidae Calliphoridae Sarcophagidae Empididae Syrphidae

% A

BO

ND

AN

CE

(M

OY

EN

NE

±

ER

RE

UR

TY

PE

)

FAMILLE DE DIPTÈRES

Promastigote Opisthomastigote Epimastigote Trypomastigote Total positive

Page 49: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

33

Les deux stades promastigote et epimastigote dans les sites Asabotsy, Parc de l’Est et dépôt d’ordure

sont très différents (Figure 19).

Figure 19: Histogramme montrant l’abondance en % des formes de trypanosomatidae suivant les 5 sites d’étude

IV.2.2.3. Suivant les substrats de capture :

Les six substrats d’études présentent tous des trypanosomatidae. Ces derniers se répartissent

différemment du point de vue positivité en trypanosomatidae et les stades correspondants. Le substrat

poisson a le plus de trypanosomatidae (70%). Les deux substrats Fruits et Ordures ont presque la

même proportion de positivité et de même pour le substrat Viande et Plantes. Les moins de

trypanosomatidae se trouvent sur le substrat Légumes. Le test de Khi deux montre que la distribution

des trypanosomes par substrat est différente (X²=19.726, df=5, P=0.001407). Les trypanosomes sont

donc liés aux substrats Poisson, Ordure et Fruits.

Le stade promastigote et epimastigote sont tous présents dans les 6 substrats. Le stade epimastigote

domine presque tous les substrats sauf pour le substrat ordure qui est dominé par le stade

promastigote. Le stade opisthomastigote est présent dans 4 substrats : légumes, fruits, plantes, ordure.

Le stade trypomastigote n’est présent que sur le substrat viande, fruits, poissons (Figure 20).

15,512,5

10

20

51

43

17,5

30

18

8

61,5

33

4240

62

-10

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Asabotsy Antsenakely Parc de l'Est Ambatolahy Dépôt d'Ordure%

AB

ON

DA

NC

E (

MO

YE

NN

E ±

ER

EU

R

TY

PE

)

SITE DE CAPTURE

Promastigote Opisthomastigote Epimastigote Trypomastigote % Total positif

Page 50: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

34

Figure 20: Histogramme montrant l’abondance en pourcentage (%) des formes de trypanosomatidae suivant les

six substrats d’étude

9 8

1722

15

51

32

11

32

46

24

8

43

20

56

70

41

62

-10

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Viande Légumes Fruits Poissons Plantes Ordure

% A

BO

ND

AN

CE

±E

RR

EU

R T

YP

E)

SUBSTRAT DE CAPTURE

Promastigote Opisthomastigote Epimastigote Trypomastigote % Total

Page 51: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

35

CHAPITRE V : DISCUSSION

V.1. Répartition par famille de diptères collectés :

Les familles des Muscidae et des Calliphoridae sont les plus abondantes. Cela peut être dû à leur

caractère synanthrope. Ils se nourrissent de tout ce que l’homme peut manger. Les Muscidae ont un

mode de vie très varié : les imagos vivent sur les plantes ou les substances organiques en

décomposition, les larves sont saprophages ou coprophages, rarement phytophages. Les

Calliphoridae du genre Lucilia sericata sont typiquement exophiles mais ils peuvent entrer dans les

habitations humaines et dans d’autres sites. Ce sont aussi des espèces synanthropes (Kalezić et al.,

2014). Ces deux familles sont très abondantes en été car pour leur développement, elles ont besoin

d’une température et d’humidité élevée surtout pendant le stade larvaire. Notre étude a été réalisé

pendant la période chaude de l’année. Toutes les conditions sont donc favorables à la prolifération de

ces deux familles.

Les conditions atmosphériques : la température a une influence importante sur chaque stade de

développement des insectes. Plus il fait chaud, plus le développement est rapide, et réciproquement

(Lemonnier et Sophie de Reguardati, 2012). Le cycle de développement des Calliphora et des Musca

dure huit à dix jours et comprend un stade larvaire d’une durée moyenne de cinq jours et un stade

pupe, long d’un jour en moins (Ekoue et Hadzi, 2000). La température moyenne dans les sites où ces

deux familles sont abondantes peut être alors un caractère influençant sur leur vitesse de

développement, d’où leur abondance.

La famille de Drosophilidae est aussi abondante par rapport aux autres familles. Parmi les substrats

d’études, il y a différents types de produits alimentaires frais dans les sites marchés, alors que cette

famille est fréquemment rencontrée dans les marchés d’alimentation et les usines alimentaires. Les

Drosophilidae sont attirés par les odeurs émises par les matières animales et végétales en

décomposition (Dajoz, 2010). Les femelles déposent leurs œufs à la surface des aliments fermentés

comme les fruits et les légumes trop mûrs, les sirops et les boissons riches en sucres. Les

Drosophilidae adultes volent autour des fruits et des légumes trop mûrs pour y pondre leurs œufs.

Les familles qui sont peu abondantes peuvent être dues à des compétitions interspécifiques à cause

de la disponibilité restreinte d’habitats ou de nourriture.

Page 52: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

36

V.2. Distribution des diptères par site :

Suivant les résultats, le nombre d’individus collectés dans les marchés est constitué par l’ensemble

des individus capturés sur les différents substrats. Le marché d’Asabotsy et d’Antsenakely, comme

étant marchés des paysans, sont pourvus de différents produits alimentaires frais avec ses déchets

cumulés. Les ordures des marchés et des ménages sont fréquentées par deux grandes familles de

mouches : les Muscidae (mouches domestiques) et majoritairement les Calliphoridae (mouches à

viande). Ce constat confirme celui de Keiding, 1986.

Les résultats montrent que la famille de Muscidae capturée est très élevée dans le site d’Antsenakely

et d’Ordure, elle est peu abondante dans le site d’Asabotsy. L’interversion entre les deux familles

Calliphoridae et Muscidae dans les deux marchés peut être due à la différence des caractéristiques du

milieu. Des déchets du marché sont observés dans ces deux sites mais le site d’Antsenakely est moins

pollué par rapport à celui d’Asabotsy. Ce dernier a les canaux plus bouchés que celui d’Antsenakely.

La famille de Calliphoridae domine le site d’Asabotsy. Ce dernier est un marché composé des produits

alimentaires frais, et les Calliphoridae se posent sur la viande fraîche ou avariée, les fruits et les

substances organiques en décomposition d’origine animale. De plus les larves se développent dans la

viande pourrie. Les Calliphoridae ont une grande diversité trophique. Elles se nourrissent à l'état

adulte de sucres tels que le nectar, les fruits pourris ou toute autre matière sucrée ainsi que des

excréments. Leurs œufs sont pondus dans des excréments, de la matière végétale en décomposition,

des blessures purulentes (Fabre, 1907).

Les individus de la famille des Muscidae du marché d’Antsenakely et du dépôt d’Ordure sont presque

semblable. Une relation est observée entre ces deux sites : la majorité des ordures du dépôt d’ordure

d’Ivohitra provient du marché d’Antsenakely. Une liaison entre la famille de Muscidae et ces deux

sites peut être alors observée. Et les Muscidae ont un comportement de pullulation sur les dépôts

d’ordure ménagères comme le cas des Ophyra aenescens (Aguilar et Martinez, 1981).

La présence de la famille d’Empididae dans la pépinière d’Ambatolahy est due à sa préférence

d’habitat. L’Empididae est une famille utilisée comme indicateur des zones écologiques non polluées.

Elle se trouve dans des zones humides comme les cours d’eau et étangs (Vaillant, 1968). Ce dernier

est caractéristique du site pépinière d’Ambatolahy.

Page 53: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

37

Les familles de diptères capturées sur le site Parc de l’Est et la pépinière d’Ambatolahy sont plus

réduites en nombre par rapport aux autres sites. Ces deux sites ont le plus de famille de diptères en

terme de diversité.

On constate ici que le site Pépinière d’Ambatolahy, suivi du site Parc de l’Est abritent plus de diversité

de familles par rapport aux autres sites. Cette diversité élevée dans le site d’Ambatolahy peut être

causé par la variation du biotope qui les caractérise et la diversité trophique des diptères: des jardins

floristiques que les diptères floricoles y vivent, des pépinières d’arbres fruitiers que les diptères

pollinisateurs y dominent. De plus, ce site est presque isolé et clos dont il est entouré de savane qui

est défavorable au développement biologique de plusieurs Diptères, donc ils sont obligés de migrer

vers les milieux qui sont favorables à leur condition de vie.

Le dernier site qui abrite le moins de diptères est le site témoin dépôt d’Ordure Ivohitra. Il ne présente

que 2 familles. Cela peut être dû à la préférence trophique stricte de certains diptères qui se nourrissent

des excréments et des ordures leur permettent ainsi d’accomplir leur cycle de développement.

V.3. Distribution des diptères par substrat :

Suivant les 6 substrats, la famille de Muscidae et Calliphoridae sont toutes présentes. Ceci confirme

la synanthropie de ces deux familles. Les Muscidae du substrat ordure constituent le double du

nombre d’individu que ceux des autres sites. Tous les résidus de ces 6 substrats sont déchargés vers

le dépôt d’ordure d’Ivohitra.

Les Calliphoridae sont abondants sur les substrats Fruits et Poissons. Selon Fabre en 1907, les

Calliphoridae adultes se nourrissent aussi des fruits pourris ou toute autre matière sucrée. Ils sont

aussi attirés par les viandes et les poissons pour y pondre leurs œufs (Chinery, 2012). Elles y pondent

des œufs pour donner lieu à des asticots qui en se nourrissant de ces substrats, les dégradent (Bouatou,

2006).

La majorité de Drosophilidae se trouve sur le substrat légumes. Ils volent autour des fruits et des

légumes trop mûrs pour y pondre leurs œufs. C’est la seconde famille de Diptère le plus destructeur

au monde qui s’attaque à un large éventail de fruit et de légumes charnus (Radonjić et al., 2019).

Le substrat Plante est plus faible en terme d’abondance mais il est plus riche en famille de Diptères

avec un indice de diversité Is : 2,197. Cette hausse est due à la diversité fonctionnelle de beaucoup de

famille de Diptères s’interagissant avec les plantes : les pollinisateurs, les prédateurs, les parasites,

les phytophages, les décomposeurs, les nécrophages et les coprophages.

Page 54: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

38

V.4. Correspondance entre familles de diptères et trypanosomatidae :

Les diptères qui sont positifs en trypanosomatidae peuvent posséder des endosymbiontes obligatoires

ou des endosymbiontes facultatifs. Les cinq familles qui sont positives en trypanosomatidae sont :

Muscidae, Calliphoridae, Sarcophagidae, Empididae, et Syrphidae.

La présence des trypanosomatidae dans ces familles peut être due à différentes raisons. Les Muscidae

sont plus connues dans la transmission des microorganismes pathogènes ou non, par exemple Musca

domestica est impliqué dans la myiase facultative. Stomoxys sp. est aussi responsable de la

transmission mécanique des Trypanosoma congolense (Riordan, 1972).Grâce aux préférences

trophiques des Muscidae, les matières organiques en décomposition animales ou végétales, a besoin

des endosymbiontes pour pouvoir les digérer. Les trypanosomatidae présents peuvent être donc des

endosymbiontes facultatives car cette famille a des régimes alimentaires très variés suivant ses

fonctions. Les matières organiques en décomposition ont besoin des endosymbiontes pour améliorer

l’efficacité de la digestion, tandis que pour ceux des nectarivores, ils peuvent vivre sans ces

endosymbiontes.

Les familles de Calliphoridae qui sont positives en trypanosomatidae est de 64,26%. Cela peut être

dû à leur comportement trophique polyphagique qui nécessite des endosymbiontes afin de permettre

à l’hôte un accroissement suboptimal du régime alimentaire, notamment les matières organiques en

décomposition animales et végétales. Les Calliphoridae peuvent aussi héberger des trypanosomatidae

du genre Angomonas sp (Camargo, 2018).

Les Sarcophagidae, qui sont des diptères nécrophages, utilisés en entomologie médico-légale,

peuvent abriter des trypanosomatidae endosymbiontes. Elles sont généralement liées à la présence de

cadavre mais aussi des produits végétaux. Ces trypanosomatidae peuvent leur servir de

microorganisme endosymbiotique qui participe par exemple à l’hydrolyse de cellulose pour les

réduire en glucose (endo-β-1,4-glucanase, β-1,4-glucosidase après clivage, et enfin en glucose).

Les Empididae et Syrphidae, qui sont des familles de diptères pollinisateurs se nourrissent donc des

nectars et les résidus des plantes nécessitent aussi la présence des trypanosomatidae endosymbiontes

pour détoxifier différents composants toxiques des plantes ingérées comme alcaloïdes et les tannins.

Grâce à la diversité trophique de ces familles, les trypanosomatidae qui sont présents dans leur intestin

peuvent être alors des endosymbiontes facultatifs.

Page 55: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

39

V.5. Stades de trypanosomatidae rencontrés :

Les stades de trypanosomatidae rencontrés chez les familles positives sont : promastigote,

opisthomastigote, epimastigote et trypomastigote. Le cycle de développement complet de

trypanosomatidae endosymbionte dans l’insecte hôte est souvent monoxène. Ce cycle se passe tout

au long du tube digestif, allant par les glandes salivaires jusqu’au proctodeum.

Le stade promastigote est une forme procyclique et mésocyclique de trypanosomatidae. Il est surtout

observé au niveau de l’intestin moyen ou mésenteron des diptères. Le stade opisthomastigote est un

stade intermédiaire durant le cycle de développement de trypanosomatidae. Cette forme correspond

au stade de développement rare du cycle (Cheng, 1986). Le stade épimastigote est une forme

mésocyclique. Ce stade succède le promastigote et précède le trypomastigote dont il est observé

presque tout au long du tube digestif de l’insecte hôte. C’est au niveau de ce stade que le

trypanosomatidae subit la multiplication par scissiparité. Et le stade trypomastigote est une forme

post-mésocyclique et surtout métacyclique. Il est surtout situé au niveau des glandes salivaires de

l’insecte hôte (Peacock et al., 2012).

V.6. Correspondance entre famille de diptères et stades de trypanosomatidae :

L’abondance des formes de trypanosomatidae dans les diptères peuvent être influencée par différentes

conditions. L’étude est basée suivant les familles de diptères qui sont positives en trypanosomatidae,

suivant les cinq sites d’études et les six substrats de capture.

Suivant les familles de diptères, les Muscidae et Calliphoridae sont très abondants. Ces deux familles

sont aussi les plus abondants parmi les diptères capturés et parmi celles qui sont positives. Cette

abondance peut être due à leurs alimentations qui sont des matières organiques en décomposition

animales et végétales dont ils ont besoin des trypanosomatidae endosymbiotiques producteurs

d’enzyme pour qu’ils soient capables de les digérer. Pour ces deux familles, les trypanosomatidae

endosymbiotiques peuvent leur servir des endosymbiontes obligatoires. Selon le test de Khi deux, la

valeur P observée est de 1.658e-10. Elle confirme alors une forte liaison entre les familles de diptères

positives et les trypanosomatidae présents.

Suivant les sites d’études, le stade promastigote et epimastigote domine tous les sites. Le stade

promastigote est très élevé dans le site Dépôt d’ordure. Les composants d’ordure peuvent être

impliqué à influencer la multiplication des formes procycliques du trypanosomatidae. Ces

trypanosomatidae peuvent être aussi attiré par les composants floraux des pépinières et du Parc, et

aussi par les composants du marché avec ses milieux environnants. Le stade epimastigote domine le

Page 56: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

40

marché d’Asabotsy. Ce stade peut être avoir besoin des conditions du marché pour bien poursuivre

son cycle de développement. Le stade Opisthomastigote est très rare car ce stade est facultatif. Selon

le test de Khi deux, la valeur P observée est de 2.469e-08. Elle confirme alors une forte liaison entre

les différents sites d’études et les trypanosomatidae présents.

Suivant les substrats de capture, le stade epimastigote est présent sur tous les substrats d’étude. Le

substrat « Poissons », « Viande » et « Fruits » sont les plus élevés. Les diptères qui se nourrissent des

viandes fraîches, des poissons frais saignants et des fruits en train de se fermenter sont des hôtes

favorables pour la survie des trypanosomatidae endosymbiotiques. Le stade promastigote et

épimastigote peuvent être très abondants en présence des aliments souillés et fermentés ingérés par

les diptères en participant au facteur de multiplication des trypanosomatidae endosymbiotiques. Les

légumes du marché, qui sont toujours tenus propre en les arrosant afin de les protéger, de ne pas se

dépérir attirent moins les diptères qui présentent les trypanosomatidae endosymbiotiques. Ils peuvent

être donc des milieux défavorables pour assurer le développement de ces endosymbiontes. Les

diptères floricoles, nectarivores, et pollinisateurs sur les substrats « plantes » présentent moins des

trypanosomatidae endosymbiotiques, ils peuvent leur servir des microorganismes pour détoxifier les

composants qui peuvent leur être nocifs. D’après le test de Khi deux, la valeur P observée est de

0.001407. Elle confirme alors l’existence d’une association entre les substrats d’études et les

trypanosomatidae présents.

Page 57: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

41

CONCLUSION

600 diptères ont été capturés et sont observés pendant l’étude. Ces diptères se répartissent

différemment suivant les familles, suivant les 5 sites d’études et suivant les 6 substrats d’études. 10

familles ont été identifiées : la famille de Muscidae, de Calliphoridae, de Sepsidae, de

Scathophagidae, de Drosophilidae, d’Anthomyiidae, de Sarcophagidae, d’Empididae, de

Dolichopodidae et de Syrphidae. Ces familles sont inégalement réparties sur les sites et sur les

substrats d’étude en parlant d’abondance ; mais aussi en richesse spécifique. Les sites Parc de l’Est

et Pépinière d’Ambatolahy sont composés essentiellement des plantes et ils abritent le plus de familles

(substrat Plantes), le site ordure est plus pauvre en famille. Parmi les familles de diptères identifiées,

cinq familles sont positives en trypanosomatidae : la famille de Muscidae, de Calliphoridae, de

Sarcophagidae, d’Empididae et de Syrphidae. Les deux familles Muscidae et Calliphoridae sont les

plus abondantes en positivité. Etant donné que ces deux familles sont présentes et abondantes surtout

dans les endroits plus pollués, pourrait-t-on les considérer comme indicatrices des activités

anthropiques sur les écosystèmes ? Tous les sites d’études et les substrats d’études présentent ces

deux familles. Les trypanosomatidae endosymbiontes peuvent donc jouer un rôle sur la diversité des

diptères et leur abondance. En absence des endosymbiontes, les autres diptères identifiés sont

quantitativement en nombre réduits. La présence des trypanosomatidae endosymbiontes peut être

aussi influencée par la qualité des nourritures ingérées, les habitats préférés nécessitent leur présence

ou même qui leur sont favorables à leur développement. L'endosymbiose est la coopération

mutuellement bénéfique entre deux organismes vivants. Les trypanosomatidae observés durant

l’étude peuvent être des vrais endosymbiontes mais aussi des organismes parasites pouvant causer

des maladies car ces trypanosomatidae ne sont pas identifiés jusqu’au niveau genre. Et les diptères

positifs sont capables de les transmettre à d’autres individus par Stercoraria. En tout cas, le respect

d’hygiène sur les substrats concernés est indispensable pour réduire la fréquentation des diptères

surtout le cas des substrats fruits et poissons.

Les stades de trypanosomatidae identifiées sur les diptères positifs sont dominés par le

stade promastigote et épimastigote. Ces deux stades sont observés strictement sur les invertébrés qui

sont les insectes, sur les monoxènes que sur les dixènes. C’est à ce stade que les trypanosomatidae

effectuent leur phase de multiplication par scissiparité.

D’après l’analyse statistique réalisée avec le test de khi deux, des associations sont

observées entre le trypanosomatidae et famille de Diptères, trypanosomatidae et sites d’études,

Page 58: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

42

trypanosomatidae et substrats d’études. Ces variables sont alors interdépendantes d’où la présence

des trypanosomatidae influe sur la diversité des diptères.

Compte tenu des limites de cette étude, nous n'avons pas pu analyser l'ensemble de ce

sujet très vaste. Cependant, il nous semblerait intéressant, dans l'avenir, d'explorer plus largement

l’étendue de notre site d’études que l’effectif des diptères à étudier, de déterminer ces diptères positifs

en trypanosomatidae jusqu’au niveau genre et espèce. De même pour les trypanosomatidae, nous

envisageons de déterminer génétiquement les genres et espèces afin d’identifier s’il s’agit des

parasites ou des endosymbiontes.

Page 59: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

43

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I

ANNEXES

Annexe 1 : Les substrats d’étude dans les sites marché d’Asabotsy et Antsenakely

Marché d’Asabotsy

Photo du Substrat Caractéristiques

Boucherie

- se situe au Sud des hangars des fruits et légumes.

- tables : carrelées.

- viandes : posées directement sur les tables et aussi

accrochées en haut du hangar.

Légumes

- se situent juste en faisant suite aux fruits.

- composés de différents légumes selon la saison

- étalés se disposent en escalier.

- légumes : souvent arrosés pour qu’ils soient toujours

attrayants et ne perdent pas leur fraîcheur.

Fruits

- dans la partie Sud-Est du marché qu’on trouve les fruits

- composés des différents fruits selon la saison.

- sur des estrades et des meubles artisanaux que s’entasse

des variétés de fruit venant de toute l’île qui sont rangés

suivant la catégorie.

Poissonnerie

- se situe à l’extrémité Est des hangars de la boucherie.

Page 64: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

II

Annexe 2 : Tableau de diversité des diptères suivant les sites d’études

FAMILLE Asabotsy Antsenakely

Parc de

l'Est Ambatolahy

Dépôt

d'Ordure

Muscidae 1 1 1 1 1

Calliphoridae 1 1 1 1 1

Sepsidae 0 1 0 1 0

Scathophagidae 0 1 0 0 0

Drosophilidae 1 1 0 0 0

Anthomyiidae 0 0 0 1 0

Sarcophagidae 0 0 1 1 0

Empididae 0 0 1 1 0

Dolichopodidae 0 0 1 1 0

Syrphidae 0 0 1 1 0

Annexe 3: Tableau de diversité des diptères suivant les substrats d’études

FAMILLE Viande Légumes Fruits Poissons Plantes Ordure

Muscidae 1 1 1 1 1 1

Calliphoridae 1 1 1 1 1 1

Sepsidae 1 0 0 0 1 0

Scathophagidae 0 0 1 0 0 0

Drosophilidae 0 1 0 0 1 0

Anthomyiidae 0 0 0 0 1 0

Sarcophagidae 0 0 0 0 1 0

Empididae 0 0 0 0 1 0

Dolichopodidae 0 0 0 0 1 0

Syrphidae 0 0 0 0 1 0

Page 65: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

III

Annexe 4: Effectifs des familles positives en trypanosomatidae

FAMILLE POSITIF NEGATIF TOTAL

Muscidae 117 145 262

Calliphoridae 169 64 233

Sarcophagidae 3 4 7

Empididae 2 9 11

Syrphidae 1 7 8

TOTAL 292 229 521

Annexe 5: Les familles de diptères positives en trypanosomatidae

Famille de diptères Description

Muscidae

- Taille : (longueur : 3 à 14 mm)

- Diptères cyclorrhaphes.

- Importance hygiénique et

épidémiologique.

- Imagos : sur les fleurs ou les substances

organiques en décomposition.

- Espèces : synanthropes, piquent l’homme

et les vertébrés supérieurs, hématophages

(glossines ou mouches tsé-tsé, stomoxys).

Larves : saprophages ou coprophages, rarement

phytophages.

Calliphoridae

- Mouches cyclorrhaphes, synanthropes

- Taille moyenne à grande (longueur : de 5

à près de 20 mm),

- Couleur : vert doré, vert ou bleu métallisé,

ternes et jaunâtres.

- Imagos : sur les fleurs (Ombéllifères), les

substances organiques en décomposition,

la viande, le fumier

Larves : blanchâtres, saprophages ; peuvent vivre

en parasites dans les blessures ouvertes des

vertébrés et quelques-unes sont hématophages.

Page 66: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

IV

Sarcophagidae

- Dimensions : de 20 et moins de 5mm de long.

- Coloration bigarrée (en damier) sur

l’abdomen et possession de soies épaisses.

- Imagos : sur les lieux ensoleillés, les fleurs, la végétation du bord des routes, les

rochers chauffés par le soleil, les matières

organiques en décomposition, les

excréments et les cadavres.

- Larves : (asticots) blanches, cylindriques, cyclorrhaphes, vivent dans les substances

en putréfaction (fumier, charognes)

endoparasites de vers, mollusques et

d’autres insectes, voire de l’homme

(blessures)

- Grande importance du point de vue médical.

Empididae

- De 1 à 15 mm à l’état adulte

- Ressemblent aux mouches asilides, pas de grand yeux et de barbiche.

- Couleur : jaune au noir, parfois avec des bandes, des points et motifs sur le corps.

- Important dans la chaîne alimentaire en capturant une grande quantité d’insectes

nuisibles et permettant ainsi de mieux les

contrôler dans les différents habitats qu’ils

occupent.

Adulte : durée de vie qui n’excède pas une

trentaine de jours.

Syrphidae

- Taille : moyenne ou grande

imitent souvent les formes, les couleurs vives

et parfois le son de certaines espèces

d'hyménoptères .

Page 67: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

V

Annexe 6: Effectifs des stades de trypanosomatidae rencontrées sur les familles de diptères

positives

FA

MIL

LE

Prom

ast

igote

Op

isth

om

ast

igote

Ep

imast

igote

Tryp

om

ast

igote

TO

TA

L

Tota

l O

bse

rvé

Muscidae 79 3 35 0 117 262

Calliphoridae 41 7 114 7 169 233

Sarcophagidae 0 0 3 0 3 10

Empididae 2 0 0 0 2 14

Syrphidae 0 0 1 0 1 2

TOTAL 122 10 153 7 292 521

Annexe 7: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les cinq sites d’études

SIT

E

Prom

ast

igote

Op

isth

om

ast

igote

Ep

imast

igote

Tryp

om

ast

igote

TO

TA

L

Tota

l O

bse

rvé

Asabotsy 31 2 86 4 123 174

Antsenakely 25 3 35 3 66 157

Parc de l'Est 5 1 15 0 21 54

Ambatolahy 10 1 9 0 20 36

Dépôt d'Ordure 51 3 8 0 62 100

Total 122 10 153 7 292 521

Page 68: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

VI

Annexe 8: Effectifs des stades de trypanosomatidae suivant les six substrats

SU

BS

TR

AT

Prom

ast

igote

Op

isth

om

ast

igote

Ep

imast

igote

Tryp

om

ast

igote

TO

TA

L

Tota

l O

bse

rvé

Viande 9 0 32 2 43 96

Légumes 8 1 11 0 20 38

Fruits 17 4 32 3 56 97

Poissons 22 0 46 2 70 100

Plantes 15 2 24 0 41 90

Ordure 51 3 8 0 62 100

TOTAL 122 10 153 7 292 521

Annexe 9: Tableau de contingence montrant la relation entre la présence de trypanosomatidae

et les familles de diptères, les sites d’études et les substrats d’études

Suivant les familles :

Familles

Nombre des

individus Positifs

Nombre des

individus Négatifs

Nombre total

Familles

Calliphoridae 169 64 233

Empididae 3 11 14

Muscidae 117 145 262

Sarcophagidae 2 8 10

Syrphidae 1 1 2

Total général 292 229 521

Suivant les sites d’études :

Sites

Nombre des

individus Positifs

Nombre des

individus Négatifs

Nombre total

de Familles

Ambatolahy 20 16 36

Antsenakely 62 95 157

Asabotsy 127 47 174

Dépôt d'ordure 62 38 100

Parc de l'Est 21 33 54

Total général 292 229 521

Page 69: INFLUENCE DES PROTOZOAIRES TRYPANOSOMATIDES …

VII

Suivant les substrats d’études :

Substrats

Nombre des

individus Positifs

Nombre des

individus Négatifs

Nombre total

de Familles

Fruits 57 40 97

Légumes 20 18 38

Ordure 62 38 100

Plantes 41 49 90

Poissons 70 30 100

Viande 42 54 96

Total général 292 229 521