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i UNIVERSITE D’ANTANANARIVO --------------oo0oo--------------- Domaine: SCIENCES DE LA SOCIETE -------------------------- Mention: ECONOMIE ------------------------ Parcours: « MONNAIE BANQUE FINANCE» Mémoire de fin d’études pour l’obtention de diplôme de Master Recherche ès Sciences Economiques Par : Monsieur RAZAKA Henri Bien-Aimé Soutenu publiquement le 31 Mars 2016 Membres du jury Président : Monsieur RANDRIANALIJAONA Tina Mahefasoa Professeur titulaire des Universités Examinateur : Madame MAHAVELO Gentilini Justine Maitre de Conférences des Universités Rapporteur : Monsieur LAZAMANANA Pierre André Encadreur Maitre de Conférences des Universités INFLUENCE DU TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL ET DE L’EXPORTATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE, cas de Madagascar

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

--------------oo0oo---------------

Domaine: SCIENCES DE LA SOCIETE

--------------------------

Mention: ECONOMIE

------------------------

Parcours: « MONNAIE BANQUE FINANCE»

Mémoire de fin d’études pour l’obtention de diplôme de Master Recherche ès

Sciences Economiques

Par : Monsieur RAZAKA Henri Bien-Aimé

Soutenu publiquement le 31 Mars 2016

Membres du jury

Président : Monsieur RANDRIANALIJAONA Tina Mahefasoa

Professeur titulaire des Universités

Examinateur : Madame MAHAVELO Gentilini Justine

Maitre de Conférences des Universités

Rapporteur : Monsieur LAZAMANANA Pierre André Encadreur

Maitre de Conférences des Universités

INFLUENCE DU TAUX DE

CHANGE EFFECTIF REEL ET DE L’EXPORTATION SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE,

cas de Madagascar

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

--------------oo0oo---------------

Domaine: SCIENCES DE LA SOCIETE

--------------------------

Mention: ECONOMIE

------------------------

Parcours: « MONNAIE BANQUE FINANCE»

Mémoire de fin d’études pour l’obtention de diplôme de Master Recherche ès

Sciences Economiques

Par : RAZAKA Henri Bien-Aimé

Soutenu publiquement le 31 Mars 2016

Membres du jury

Président : Monsieur RANDRIANALIJAONA Tina Mahefasoa

Professeur titulaire des Universités

Examinateur : Madame MAHAVELO Gentilini Justine

Maitre de Conférences des Universités

Rapporteur : Monsieur LAZAMANANA Pierre André Encadreur

Maitre de Conférences des Universités

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CHANGE EFFECTIF REEL ET DE L’EXPORTATION SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE,

cas de Madagascar

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REMERCIEMENTS

Ce mémoire de D.E.A (MASTER Recherche) représente à nos yeux le couronnement de

nos études effectuées à l’Université d’Antananarivo. Son réalisation a bénéficié de l’aide, du

soutien et de la contribution de nombreuses personnes auxquelles nous témoignons notre

profonde gratitude.

Aussi, sincèrement et avec plaisir, nous présentons nos plus vifs remerciements à :

Tous les membres du corps enseignant de la Faculté de Droit, des Sciences

Economiques et de Gestion de l’Université d’Antananarivo, particulièrement ceux

du Département Economie qui ont su nous inculquer leurs connaissances pendant

notre cursus universitaire.

Docteur LAZAMANA Pierre André, Enseignant Chercheur à la Faculté de Droit,

d’Économie, de Gestion et de Sociologie, encadreur, qui, en dépit de ses multiples

engagements, a manifesté le plaisir de nous guider, de lire et de relire notre travail

pendant la rédaction ;

De même, nous ne pouvons pas omettre d’exprimer notre reconnaissance à nos parents

pour leur soutien moral, financier et matériel durant nos études.

Que tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont aidés à la réalisation de ce mémoire,

trouvent ici l’expression de notre gratitude la plus profonde.

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GLOSSAIRE

Causalité : la notion de causalité traduit un principe d’après lequel si un phénomène est la cause

d’un autre phénomène, nommé "effet", alors ce dernier ne peut pas précéder la cause.1

Cointégration : c’est une propriété statistique des séries temporelles introduite dans l'analyse

économique, notamment par Engle et Newbold (1974). En des termes simples, la cointégration

permet de détecter la relation de long terme entre deux ou plusieurs séries temporelles.2

La parité des pouvoirs d’achat : Par définition le PPA c’est le taux de change qui permet

d’acheter à des conditions identiques le même type de produit dans deux pays différents (Loi du

prix unique)3

Modélisation macroéconomique: est une entreprise d`une extrême complexité, qu`elle soit

purement théorique ou appliquée et les méthodes utilisées requièrent un bagage technique bien

plus complique que ce qui vient d`en être dit.4

Forex : Le forex ou marché des changes est le marché sur lequel les devises dites convertibles

sont échangées l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient sans cesse. Le mot

« Forex » est issu de la contraction des termes anglais Foreign Exchange.5

Balance de paiement : Compte retraçant l`ensemble des opérations intervenues au cours d`une

période donnée, entre un pays et l`extérieur.6

Indicateur de performance : les indicateurs de performance sont généralement des

quantifications se traduisant par des rapports entre les résultats obtenus et les moyens mis en

œuvre.7

1 Bourbonnais REGIS. Économétrie, Manuel et exercice corrigés, 4è édition DUNOD, 2002. p273

2 Bourbonnais REGIS, Econométrie / Manuel et exercice corrigés, 6

è édition DUNOD, 2007. p280

3 CAMPUS LMD, DALLOZ, « LEXIQUE D’ECONOMIE » 12

e édition Paris, 2012.p616

4 Kemp Hubert Macro-économie. CAMPUS DALLOZ, Paris, programme P.L.U.S. 2001.p28

5 Planete Forex , http://www.planeteforex.com/140-linfluence-de-la-balance-commerciale-sur-les-devises.html

« L’influence-de-la-balance-commerciale-sur-les devises »-, du 21/03/2015.P1 6 CAMPUS LMD, DALLOZ, « LEXIQUE D’ECONOMIE » 7

e édition Paris, 2002.p64

7 Nathalie LAPAYRE « La performance économique et/ou sociale : un débat obsolète » / Prag à l’IUT de gestion de

Besançon, 2011. P288

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LISTE DES ABREVIATIONS

ADF : Dickey - Fuller Augmented

AR : AutoRegressif

BCE : Banque Centrale Européenne

BCM : Banque Centrale Malagasy

CREAM : Centre de Recherche, d’Etude et d’Appui à l’analyse Economique à Madagascar

DF : Dickey-Fuller

EUR : Euro

EX : Exportation

FM : Firme Multinationale

FMI : Fonds Monétaire International

IDE : Investissement Direct Etranger

IDI : Investissement Direct International

IEFP : Institut pour l'Education Financière du Public

INSTAT : INstitut nationale de STATistique

IPC : Indice de Prix à la Consommation

MCI : Indice des Conditions Monétaires

MID : Marché Interbancaire de Devises

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

PED : Pays En Développement PIB : Produit Intérieur Brut

PMA : Pays les Moins Avancés

PND : Plan National de Développement

PPI : Indice des Prix à la Production

SADC : Southern African Development Community

TCEN : Taux de Change Effectif Nominal

TCER : Taux de Change Effectif Réel

UE : Union Européenne

UME : Union Monétaire Européenne

USD : United State of Dollar

VAR : Vectoriel AutoRegressif

VECM : Mécanisme du Vecteur à Correction d`Erreur

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Effets d’une appréciation du taux de change effectif nominal sur le commerce extérieur .......... 44

Figure 2:Evolution du TCER et TCEN Madagascar, par rapport à l’USD année 1980-2009 .................... 55

Figure 3: Solde de la balance commerciale Malagasy en % du PIB 1980-2009 ........................................ 59

Figure 4: Représentation graphique de l’évolution du TCEN par rapport au Dollar Américain 1980-2009,

Madagascar ................................................................................................................................................. 65

Figure 5: Exportation de biens et services en USD constant 2000, Madagascar (1980-2009) ................... 66

Figure 6: Graphique exportation et importation Madagascar 1980-2009 ................................................... 67

Figure 7: Croissance du PIB (% annuel) à Madagascar 1980-2009 ........................................................... 68

Figure 8: Evolution du TCER, Exportation et du PIB, Madagascar depuis 1980-2009 ............................. 69

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Variation de l’Ariary Malagasy, selon BCM 2016 .................................................................... 57

Tableau II:Part de chaque secteur d`activité économique Malagasy dans le PIB ....................................... 64

Tableau III: Résumé du test de stationnarité ............................................................................................... 76

Tableau IV: Détermination du nombre de retard ........................................................................................ 77

Tableau V: Résultats des estimations des équations en MCO .................................................................... 79

Tableau VI: Résultat du test de causalité au sens de Granger ..................................................................... 80

Tableau VII: Résumé du test de détection de la relation de causalité ......................................................... 84

LISTE DES ANNEXES

Annexes 1:Taux de Change Effectif Nominal de Madagascar depuis 1980-2009 ................................... 100

Annexes 2:Importations de biens et services en USD, Madagascar 1980-2009 ....................................... 101

Annexes 3: Evolution du PIB, TCEN et exportation ................................................................................ 102

Annexes 4: Exportations en % du PIB, Madagascar 1980-2009 .............................................................. 103

Annexes 5: Résultat des tests de stationnarité pour le PIB en différence premier .................................... 104

Annexes 6: Résultat des tests de stationnarité pour le TCER en différence premier ................................ 105

Annexes 7: Résultat des tests de stationnarité pour l’exportation en différence premier ......................... 106

Annexes 8: Test de cointegration .............................................................................................................. 107

Annexes 9: Résultat de l’estimation VECM ............................................................................................. 109

Annexes 10: Résultat du test de significativité des coefficients (VECM) ................................................ 111

Annexes 11: Test de residue ..................................................................................................................... 112

Annexes 12: Effet du désajustement du taux de change sur la croissance économique ........................... 114

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................... i

GLOSSAIRE..................................................................................................................................................... ii

LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................................. iii

LISTE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................................................ iv

INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 1

PARTIE I: ANALYSE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE DU TAUX DE CHANGE ET DE LA POLITIQUE COMMERCIALE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE ................................................................................... 5

Chapitre I : Concept théorique du taux de change, du commerce extérieur et quelques traits sur la croissance économique ............................................................................................................................ 7

Section 1 : Concept et définition du taux de change ............................................................................ 7

Section 2 : Politique commerciale et commerce extérieur ................................................................ 20

Section 3 : Quelques concepts sur la croissance économique ........................................................... 25

Chapitre II : Influence de la variation du taux de change et de la politique commerciale sur la croissance économique .......................................................................................................................... 32

Section 1 : L’envergure de la fluctuation du taux de change .............................................................. 32

Section 2 : Effet du commerce extérieur sur la croissance économique ............................................ 39

Section 3 : Modèles théoriques .......................................................................................................... 41

PARTIE II : LES IMPACTS DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL ET DE L`EXPORTATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE MALAGASY ........................................................................................ 48

Chapitre III : Analyse empirique des effets de la variation du taux de change et de la politique commerciale sur la croissance économique à Madagascar .................................................................... 50

Section 1 : Politique monétaire et politique de change à Madagascar .............................................. 50

Section 2 : Politique commerciale malagasy....................................................................................... 58

Section 3 : Aperçus de la croissance économique malagasy .............................................................. 63

Chapitre IV : Modélisation et analyse perspective ................................................................................. 73

Section 1 : Modélisation économétrique ............................................................................................ 73

Section 2 : Résultat et interprétation ................................................................................................. 81

Section 3 : Analyses perspectives ....................................................................................................... 86

CONCLUSION ............................................................................................................................................... 92

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................................... 95

ANNEXES ..................................................................................................................................................... 99

TABLE DES MATIERES ................................................................................................................................ 115

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INTRODUCTION

Dans la plupart du temps, la conversion d’une monnaie en une autre s’effectue à

l’occasion du règlement des transactions effectuées entre importateurs et exportateurs. En effet,

ce sont les opérations de change qui permettent d’assurer la convertibilité des monnaies entres

elles. Par exemple, pour un contrat passé entre un importateur malagasy et un exportateur

français, l’importateur malagasy devra procéder à une opération de change de l’Ariary en euros

pour pouvoir effectuer son règlement. Le marché des changes n’est donc rien d’autre que la

rencontre entre l’offre et la demande de devises. A l’échelle internationale, ce marché est

organisé par les banques. Lorsque la demande d’une devise augmente, son cours augmente. A

l’inverse, lorsque la demande d’une devise baisse, son cours aussi baisse. Comprendre donc les

causes des variations du taux de change revient à analyser les facteurs qui agissent sur la

demande d’une devise. Ainsi, le taux de change exerce un rôle prépondérant dans le processus de

développement d'une économie en déterminant l'équilibre des comptes extérieurs et la

compétitivité de l'économie, et en influençant la capacité à exporter, à importer et à attirer les

capitaux étrangers dans un pays.

Les taux de change peuvent être fixes ou flottants. Mais, lors de la fin de la convertibilité

du dollar en or (ce qui marque la fin du Système de Bretton Woods 1944-1971), le système des

taux de change fixes est alors progressivement abandonné au profit d’un régime de changes

flottants. En fait, depuis que les régimes de change flottants prédominent, des taux de change

d’équilibre ont beaucoup de mal à devenir réalité. L’instabilité des taux de change est au

contraire une caractéristique majeure de l’économie mondiale actuelle8. Les fluctuations du

marché de devises sont une conséquence naturelle du système de taux de change flottant qui est

la norme pour la plupart des grandes économies. Par conséquence, les variations du taux de

change peuvent se répercuter sur l’économie par de multiples canaux, mais leur incidence la plus

déterminant aussi s’exerce par le truchement du commerce international.9

8 IEFP © – la finance pour tous « Taux de change » Article publié le 15 décembre 2010 - Dernière mise à jour le 10

février 2014. Page 4 9Richard Dion, Michel Laurence et Yi Zheng «Les exportations, les importations et l’appréciation du dollar

canadien », département des Recherches. REVUE DE LA BANQUE DU CANADA •AUTOMNE 2005. page1

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Concernant le commerce international, il est devenu conventionnel que l’ouverture d’une

économie fasse promouvoir la croissance économique, une telle relation est considérée même

comme un fait stylisé10

. En plus des avantages comparatifs et des économies d’échelle, les

économies les plus ouvertes sont les plus en mesure d’intégrer le progrès technologique et de

tirer avantage de l’élargissement des marchés. La nature du lien entre échange extérieur et

croissance se précise par l’entremise du taux de change. Un taux de change réel bas permet

d’accroître les exportations par effet de compétitivité, leur développement desserre la contrainte

extérieure et permet d’importer du capital non produit localement, ce qui favorise la croissance.

A l’inverse, un taux de change réel élevé favorise le secteur traditionnel pour les Pays En

Développement. De même, une grande variabilité du change accroît l’incertitude sur le

rendement à l’export et risque de les entraver en faisant jouer un rôle important à la profitabilité

à l’export lorsque les producteurs nationaux sont exposés au risque. Les effets sur la croissance,

par le truchement du commerce international, seraient plus prononcés pour les pays les plus

ouverts. D’une certaine manière, la variation de la politique commerciale peut jouer un rôle très

important dans le processus de la croissance économique. D’un point de vue global, la politique

commerciale consiste à poser des questions suivantes : pourquoi les pays ont-il intérêt à

s’engager dans des relations commerciales internationales ? Cette question doit surtout permettre

de comprendre et d’interpréter les choix de politiques commerciales. L’analyse économique doit

permettre d’éclairer les débats publics en apportant des éléments de réponse à ce type de

questions. Donc, la politique économique globale d’une nation doit mettre en place d’une

stratégie de coordination entre la politique de change et la politique commerciale.

Une croissance économique rapide et un développement économique en général sont

pardessus tout objectif macroéconomique des PED dans le moyen et long terme, y compris

Madagascar. Pourtant, on observe tant de fluctuations sur l’économie malagasy. A maints fois il

semblerait même que le taux de croissance économique malagasy est en récession : en 1981,

1982, 1992, 1997, 2005 avec respectivement de -9,69% ; -1,81% ; -6,309% ; -0,071% et -

12,67%11

.

10

Naoufel ZIADI, CERES, Tunisie Ali ABDALLAH, ERUDITE (EA 437), Université Paris XII, Franc. « Taux de

change, ouverture et croissance économique au Maghreb » Commission Economique pour l’Afrique des Nations

Unies (UNECA) Rabat – Maroc, 19-20 Octobre 2007, p4 11

Banque Mondiale, 2012, Indicateurs économiques Madagascar depuis 1960-2011.

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3

En même temps l`évolution du commerce extérieur, notamment l`exportation, suit à peu près le

même rythme que la fluctuation du taux de croissance du PIB. Par exemple en 1981 et en 1997 la

croissance annuelle des exportations de biens et services sont respectivement : -26,21 et -3,75%.

Par ailleurs, à Madagascar comme dans tous les autres pays du monde, la fluctuation du

taux de change représente une très grande préoccupation pour les agents économiques depuis que

nous adoptions, de façon définitive, un régime de change flottant en 199412

. D’après CREAM en

Octobre 2005, l’année 2004 a été marquée par la forte dépréciation de la monnaie nationale

malagasy, qui a chuté d’environ 66% par rapport à l’euro et 54% par rapport au dollar américain.

Et le taux de change nominal d`un dollar américain par rapport à la monnaie locale atteint

jusqu`à 2003,03 Ariary en 200513

. Par conséquent, d’autres facteurs conjoncturels sont venus

renforcer et aggraver la situation macroéconomique du pays, engendrant un renchérissement des

produits importés (2 295 538 541 USD d`importation contre 1 421 705 079 d`exportation, donc

des déficits de -17.34% du PIB14

), qui s’est traduit par la suite par une hausse généralisée des

prix intérieurs.15

D`après la banque mondiale en 2014, on observe « un nombre élevé de pauvres

toujours croissant, près de 16 000 000 de malagasys ont été estimés pauvres pour l’année 201016

.

Au milieu de ces contextes, ils restent à savoir dans l’évaluation du désajustement du

taux de change et la stratégie d’extraversion de la production, quels sont les principaux facteurs

déterminants de la fluctuation de la croissance économiques malagasy. Nous voulons étudier

comment se manifeste réellement les répercussions de la variation du taux de change sur la

croissance économique vis-à-vis du commerce extérieur en tenant compte de la variable

exportation. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi comme thème : « Influence du taux

de change effectif réel, et de l’exportation sur la croissance économique, Cas de

Madagascar. »

Maintenant la question qui se pose, est la suivante, est-ce qu`il existe effectivement un

lien significatif entre le taux de change, le commerce extérieur et la croissance économique?

12

Banque Centrale de Madagascar, ©2001-2014 13

Perspective Monde Sherbrooke, 2014 14

Banque Mondiale, Indicateurs économiques Madagascar depuis 1960-2011, 2012 15

CREAM, Cahier de recherches en Analyse Economique N°06 «Les effets de la dépréciation de la monnaie

malagasy et le taux de change après la mise en place du MID en continu » Octobre 2005, p2 16

Banque Mondiale Œuvré pour un monde sans pauvreté, « Evaluation de la pauvreté, du genre et de l’inégalité

(PGIA). Visages de la pauvreté à Madagascar. Mars 2014.p4

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4

Voici les hypothèses que nous voulons vérifier dans ce travail : Les fluctuations du taux

de change d`une monnaie jouent sur la production nationale. Et « l`exportation constitue l`un

des moteurs fondamentaux de la croissance économique »17

.

Il semblera que la variabilité du taux de change et la tendance da la politique

commerciale orientée vers la stimulation de l’exportation peut avoir une influence sur la

croissance économique. De ce point de vue, nous voulons poser comme objet de ce travail,

d’analyser si ces deux variables constituent effectivement les facteurs déterminants de la

croissance économique.

La méthodologie retenue, pour atteindre à notre objectif, passe d`abord par la lecture des

littératures en faisant référence à des ouvrages généraux, revues, articles, documents. Et en même

temps, des recherches sur des sites web seront effectuées afin de consolider notre approche sur le

plan théorique. En plus, nous avons procédé à des collectes d’informations sur les bases des

données auprès de la banque centrale malagasy et de l’INSTAT. Et ces dernières seront utilisées

pour la modélisation économétrique de l’étude empirique. Les séries de données statistiques sont

traités à partir d’un logiciel nommé : EVIEWS 8. EViews nous offre l’accès à de puissants outils

statistiques, de prévision et de modélisation à travers une interface orientée-objet, innovante.

L’utilisation du modèle vectoriel à correction d’erreur (VECM) nous permet de spécifier des

relations stables à long terme des variables considérées. Dans notre travail, le Mécanisme du

Vecteur à Correction d’Erreur à l’aide de l’analyse de relation de cointégration et de relation de

causalité nous permettre de voir comment réagit le PIB face à des fluctuations conjoncturelles du

taux de change et du désajustement du commerce extérieur à Madagascar et quelles sont les

variables qui affectent la dynamique de son variation sur le long terme.

Voici notre plan. La première partie porte exclusivement sur l’analyse théorique, celle-ci

est articulée sur la dynamique du taux de change, du politique commerciale sur la croissance

économique. Et la seconde partie, est consacrée à des études empiriques des impacts de la

variation du taux de change et de la tendance du commerce extérieur sur la croissance

économique, pour le cas de Madagascar.

17

Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David L. Lindauer Economie du développement. / Traduction de la 6è

édition américaine par Bruno Baron-Renault, 3è édition, de boeck 2008.p756.

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5

PARTIE I: ANALYSE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE DU TAUX

DE CHANGE ET DE LA POLITIQUE COMMERCIALE

SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

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6

D’un point de vue global, le taux de change correspond au cours d’une monnaie exprimée

dans une autre monnaie. Le taux de change étant un élément prépondérant de la décision

politique, car il peut jouer un rôle important sur la croissance économique ; l’inflation ; sur les

mécanismes de la balance commerciale et aussi il peut être un déterminant de la compétitivité

extérieure. Par conséquent, la faille de la politique de contrôle du système peut entraîner une

fluctuation du taux de change. Quant à la politique commerciale, la politique adoptée dans le

cadre du commerce extérieur pouvant se traduire par une « libéralisation » des échanges, le

contingentement, l’abaissement des droits de douane, des subventions à l’exportation, le

développement des postes des conseillers commerciaux auprès des ambassades, le

développement de l’assurance-crédit à l’exportation, etc.18

Dans d’autres circonstances, il se peut

que, l’influence de l’instabilité du taux de change, affecte tout d’abord la compétitivité à

l’exportation et à l’importation et finit par ralentir la croissance de la productivité. La croissance

économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus

courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de

la production.

Cette première partie fait appel à des approches théoriques afin de mieux comprendre les

effets dynamiques de la variation du taux de change et du politique commerciale sur la

croissance économique. Le premier chapitre, ne parle que des concepts et des définitions sur la

spécificité du taux de change d’abord ; la politique commerciale et du commerce

extérieur ensuite; et enfin sur la notion de la croissance économique. Tandis que le second

chapitre nous expose l`influence de la variation du taux de change et de la politique commerciale

sur la croissance économique. Ce chapitre tente de déterminer l`envergure de la fluctuation du

taux de change, puis l`influence du commerce extérieur sur la croissance économique et de faire

référence à des modèles théoriques afin de donner des affirmations susceptibles.

18

CAMPUS LMD/ DALLOZ, 12è édition 2012 « LEXIQUE D’ECONOMIE », p640

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7

Chapitre I : Concept théorique du taux de change, du

commerce extérieur et quelques traits sur la

croissance économique

Nous voulons explorer dans ce chapitre, d’abord les concepts théoriques concernant la

spécificité du taux de change, puis quelques principes de base sur la notion de politique

commerciale et du commerce extérieur et enfin la croissance économique, ainsi que les débats

sur la mesure de la performance.

Section 1 : Concept et définition du taux de change

Les concepts de taux de change et des marchés de change, en principe, sont

indissociables au régime de change choisi par un Etat. Ce dernier est défini et contrôlé par

l’autorité monétaire. Par conséquent, dans un régime de change flexible, la défaillance de la

politique de change peut entraîner une forte fluctuation. Les désajustements du taux de change

sont souvent provoqués par plusieurs facteurs techniques. Cette section nous explique en premier

point ledit taux de change et marchée de change, puis la politique de change ou régime de change

et en dernier point les facteurs techniques et fondamentaux qui provoquent l’instabilité du taux

de change.

§1-Taux de change et marché de change

A partir des définitions (taux de change, taux de change effectif réel et taux de change

effectif nominal), nous traitons les caractéristiques de la transaction internationale et celui du

marché de change.

A-Taux de change

a)Définition

Le taux de change d’une monnaie (ou devise) c’est le prix relatif de cette monnaie par

rapport à une autre monnaie. Autrement dit, le taux de change correspond au cours d’une

monnaie exprimée dans une autre monnaie. A titre d’exemple, le 1er

Septembre 2011, il fallait

payer 1,4285 dollar américain (USD) pour obtenir un euro (EUR). Le taux de change EUR/USD

était donc égale à 1,4285.

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8

En raison de l’influence considérable qu’ils exercent sur le compte courant et sur la plupart des

variables macroéconomiques, les taux de changes constituent des variables fondamentales en

économie ouverte. Dans un autre point de vue, les taux de change sont des prix d’actifs. Un actif

pouvait être considéré comme un moyen de transférer le pouvoir d’achat dans le temps. A ce

titre, le prix d’un actif est fonction de ses revenus futurs anticipés. Les taux de change cotés à

chaque instant sont donc fortement liés aux anticipations des agents sur leur niveau futur.19

b) Taux de Change Effectif Réel (TCER)

Le TCER représente le rapport entre l’indice des prix intérieurs de la Nation et celui de

leurs principaux partenaires commerciaux. Celui-ci se calcule selon la formule suivante :

IPA i

TCER = x TCEN i

IPPART i

où :

IPA i est l’indice général des prix intérieurs d’un pays A au mois i ;

IPPART i est l’indice de prix pondéré synthétisant l’ensemble des indices généraux des

prix au mois i chez les principaux partenaires commerciaux ;

TCEN i est l’indice du Taux de Change Effectif Nominal au mois i.

Le TCER est un indice calculé en prenant comme référence de base une période (une année) au

cours de laquelle la situation économique a été jugée plus ou moins stable. Néanmoins, on peut

prendre une période quelconque, car cela n’influence en rien sur la tendance qui sera observée

par la suite.

c)Taux de Change Effectif Nominal (TCEN)

C’est l’indice du taux de change nominal d’une monnaie nationale (devise / monnaie

nationale) vis-à-vis d’une devise synthétique (dénommée ici devise), tenant lieu de devise

commune des principaux partenaires.

19

Paul Krugman (Prix Nobel d’économie), Maurice Obstfeld, Marc Melitz. Gunther Capelle-Blancard, Matthieu

Crozet. Economie internationale, 9è édition, NOUVEAUX HORIZONS/ Copyright 2012. P353

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9

Le calcul du TCEN nécessite la pondération établie au cours de l’année de référence sur la base

des poids commerciaux des principaux pays partenaires commerciaux. Le TCER est utilisée pour

apprécier l’évolution réelle de la valeur de la monnaie nationale. Il s’agit d’un indice des cours

de change de la monnaie nationale par rapport aux principales devises des pays partenaires

commerciaux, corrigé par la différentielle d’inflations (inflation intérieure et celle des partenaires

commerciaux).Une hausse du TCER se traduit par une baisse de la compétitivité extérieure et

vice versa.20

B-Taux de change et transaction internationales

Le taux de change peut être coté de deux façons : soit comme le prix en monnaie

étrangère d’une unité monétaire domestique, soit comme le prix en monnaie domestique d’une

unité monétaire étrangère. Dans le premier cas, on parle de cotation au certain (ou en termes

indirects, ou encore à l’européenne), dans le second cas, de cotation à l’incertain (ou en termes

directs, ou encore à l’américaine). Il est possible de calculer le prix des exportations d’un pays,

exprimé dans la monnaie d’un autre pays, à partir du taux de change entre deux monnaies. A titre

d’exemple, combien coûte en euros une montre qui vaut à Genève 75 francs suisses ? Au taux de

change de 1.5 franc suisse par euro, le prix de la montre est de 50 euros (75/1.5). Une variation

du taux de change modifie le prix de cette montre en euro. Avec un taux de change par exemple

de 1.25 francs suisse par euro, la montre coûte 60 euros (75/1.25). Alors, à Genève, 75 franc

suisse est le prix domestique et 50 euros est le prix étranger. Les fluctuations de taux de change

ont aussi des répercutions sur le prix que les suisses vont devoir payer pour les produits de la

zone euro. Au taux de change de 1.5 franc suisse par euro, une chemise française d’une valeur de

45 euros coûte 67.5 franc suisses (45x1.5). Si le taux de change passe à 1.25 franc suisse par

euro, les chemises françaises sont alors moins chères pour un Suisse puisque leur prix s’élève à

56.25 francs suisses (45x1.25). Lorsque la monnaie d’un pays se déprécie, les exportations sont

meilleures marché pour le reste du monde et les importations sont plus chères pour les résidents.

Lorsque la monnaie d’un pays s’apprécie, les effets sont inversés : le reste du monde paie plus

cher pour les produits domestiques et les résident paient moins cher pour les produits étrangers.

20

Banque Centrale de Madagascar, ©2001-2015

http://www.banque-centrale.mg/index.php?id=m2_1_1

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10

C- Le marché des changes

Les prix des biens et des services sont déterminés par l’interaction des vendeurs et des

acheteurs. De la même façon, les taux de change résultent de l’interaction des ménages, des

entreprises et des institutions financières qui vendent et achètent de monnaies sur le marché des

changes international.

a- Les acteurs du marché des changes

Les principaux acteurs du marché des changes sont les entreprises engagées dans le

commerce international, les banques commerciales, les institutions financières non bancaires-

comme les sociétés de gestion d’actifs et les sociétés d’assurances et les banques centrales. Les

ménages participent aussi au marché des changes par exemple lorsqu’un touriste achète des

devises au guichet de son hôtel. Cependant, ces transactions en espèces représentent une fraction

insignifiante de la totalité des échanges de monnaies. Ces sont les principaux acteurs présents sur

le marché des changes et ils ont leur rôles respectifs.

b- Les caractéristiques du marché des changes

Les échanges de monnaies se font sur de nombreuses places financières. Londres, New

York, Tokyo, Francfort et Singapour sont, dans l’ordre, les places qui accueillent les plus grands

volumes d’échanges. Le volume mondial traité sur le marché des changes est énorme et

augmente régulièrement. Grâce aux lignes téléphoniques, au fax et au réseau Internet, les

principales places financières sont devenues chacune un maillion d’un marché mondial unique

qui fonctionne 24 heures sur 24. Quelle que soit l’heure, les informations économiques sont

transmises immédiatement partout dans le monde et peuvent ainsi déclencher une avalanche de

réactions. L’intégration des places financières implique qu’il ne peut y avoir de différences

significatives entre les taux de change EUR/USD coté à New York et ce même taux coté au

même moment à Paris, Londres ou Singapour. Si l’euro s’échange contre 1,2 dollar à New York

et contre 1.3 dollar à Londres, il est possible de réaliser un arbitrage, c'est-à-dire profit sans

risque et sans mise de fonds initiale. L’arbitrage, dans ce cas, consiste à acheter l’euro bon

marché à New York et à le revendre plus cher à Londres. Supposons, par exemple, qu’un trader

puisse acheter 1 million d’euros à New York pour 1,2 de dollars et, immédiatement, les revendre

à Londres pour1.3 million de dollars. Par cette opération, il réalisera un profit net de 100 000

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dollars sans risque et sans aucun apport d’argent. Si tous les traders cherchent à profiter de la

même opportunité, la demande d’euros à New York entraîne une hausse du prix de l’euro en

dollars sur cette place et l’offre d’euros à Londres entraîne une baisse du prix de l’euro en dollars

sur ce marché.

c-Taux de change au comptant et taux de change à terme

Les transactions de change prises en exemple jusque-là se déroulent sur le marché au

comptant (ou marché spot) : les deux parties se mettent d’accord sur un échange de dépôts

bancaires et effectuent la transaction immédiatement. On qualifie alors le taux de change de taux

de change au comptant. Le règlement des transactions de change intervient parfois avec un

certain délai : 30 jours, 90 jours, 180 jours, voire plusieurs années. Les taux de change associés à

de telles opérations sont appelés taux de changes à terme. Les taux à terme et taux au comptant,

même s’ils ne sont pas nécessairement égaux, présentent des évolutions corrélées.

§2-Politique ou régime de taux de change

Le régime de change, ou régime de taux de change, d’une zone monétaire fait partie de la

politique monétaire adoptée par les autorités monétaires, qui détermine en grande partie le

comportement du taux de change de la monnaie vis-à-vis des autres devises.

A- Le mécanisme d’un régime d’étalon-or

Sous le régime d’étalon-or, les réserves sont composées d’or et les banques centrales

ancrent leur monnaie à l’or. Parce qu’il existe N monnaies, et par conséquent N prix de l’or, il

suffit que chaque pays défende sa parité pour que tous les taux de change soient fixes. Si, par

exemple, le prix du dollar en or est fixé par les autorités monétaires américaines à 35$ l’once,

tandis que celui de la livre est fixé par les autorités britanniques à 14,58 £ l’once, le taux de

change dollar/livre est : (35$ l’once)/(14,58)= 2,40 $ par livre. Avec l’or comme étalon, aucun

pays n’occupe de place privilégiée et n’est dégagé du devoir d’intervention. Supposons, par

exemple, que la banque d’Angleterre augmente son offre de monnaie. Elle achète pour cela des

actifs domestiques, ce qui exerce une pression à la baisse sur les taux d’intérêt britanniques. Les

actifs en monnaie étrangère deviennent par conséquent plus attrayants. En changes flottants, la

livre sterling se déprécierait jusqu’à ce que la parité des taux d’intérêt soit rétablie.

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Sous l’étalon-or, les banques centrales sont obligées d’échanger leur monnaie contre de

l’or à des taux fixes. Ceux qui détiennent des actifs britanniques les vendent à la Banque

d’Angleterre contre de l’or, afin d’acheter auprès des autres banques centrales des actifs en

monnaies étrangères qui rapportent un taux plus élevé que ceux en livre. Comme les réserves

officielles étrangères déclinent en Grande-Bretagne, l’offre de monnaie diminue, ce qui exerce

une pression à la hausse sur les taux d’intérêt britanniques. A l’inverse, l’offre de monnaie

augmente dans tous les pays étrangers, ce qui pousse à la baisse les taux d’intérêt. Une fois

l’égalité des taux d’intérêt entre les pays rétabli, les marchés d’actifs sont de nouveau à

l’équilibre.21

B-Taux de change fixe

Il existe deux régimes de change. Le premier consiste à établir une parité officielle (à

donner un prix d’une monnaie dans une autre), autour de laquelle les cours des monnaies ne

doivent pas ou très peu varier. Dans ce système, appelé système de taux de changes fixes, les

autorités monétaires sont tenues d’intervenir pour stabiliser le cours des monnaies nationales en

utilisant leurs réserves de change. Lorsque, par exemple, le cours de leur monnaie s’affaiblit,

elles vendent des devises et demandent leur monnaie sur le marché des changes. Si cette situation

tend à perdurer, des réajustements monétaires deviennent indispensables. Ils prennent la forme

de dévaluation (baisse de la parité d’une monnaie par rapport aux autres) ou de réévaluation

(relèvement de la parité). Ce système a prévalu à la suite des accords de Bretton Woods de 1945

à 1971. Il est aussi au centre de la construction du Système monétaire européen. Donc un

système de taux de change fixe se caractérise par l’intervention concertée des banques centrales

pour maintenir le cours des monnaies dans les limites préalablement définies. Ces interventions

artificielles des banques centrales sur le marché des changes (traduisent par le mécanisme de

parité), ont pour but de corriger les effets néfastes de la spéculation.

21

Paul Krugman (Prix Nobel d’économie), Maurice Obstfeld, Marc Melitz. Gunther Capelle-Blancard, Matthieu

Crozet Economie internationale, 9è édition, NOUVEAUX HORIZONS/ Copyright 2012. (page 538-539)

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C-Taux de change flottant

Le second système se caractérise par la liberté laissée au marché des changes de

déterminer le cours des monnaies les unes par rapport aux autres. Dans ce système, dit de taux de

changes flexibles, les autorités monétaires ne sont plus obligées d’intervenir. Elles le peuvent

cependant si elles souhaitent éviter des fluctuations des taux de change de trop grande amplitude.

La notion de taux de change flottant, est facile à comprendre : le cours des devises est laissé au

libre jeu de l’offre et de la demande sans aucune marge de fluctuation. Dans un régime de

changes flottants administrés, la politique monétaire est influencée par les variations du taux

changes, sans être totalement subordonnée au maintien d’un taux fixe. La banque centrale doit,

dans ce cas, arbitrer entre des objectifs internes comme l’emploi ou inflation, et des objectifs

externes, comme la stabilité du taux de change. Supposons, par exemple, qu’une banque centrale

augmente l’offre de monnaie pour lutter contre le chômage et qu’elle décide, dans le même

temps, de vendre des actifs étrangers afin de ralentir la dépréciation de la monnaie domestique

qui résulte de sa politique monétaire expansionniste. L’intervention sur le marché des changes

aura tendance à réduire l’offre de monnaie, ce qui aura pour effet d’entraver, sans

nécessairement l’annuler, l’initiative de la banque centrale pour réduire le chômage.

§3- Les facteurs techniques et fondamentaux qui provoquent les

désajustements du taux de change

Le taux de change d'une monnaie par rapport à l'autre est influencé par de nombreux

facteurs techniques et fondamentaux. Il s'agit notamment de l'offre et de la demande par rapport

aux deux monnaies, de la performance économique, des différentiels de taux d'intérêt, et en

particulier des flux de capitaux. C’est ce que nous allons voir dans cette sous-section.

A-L'offre et de la demande par rapport à deux monnaies

L’offre et demande de devise sur le marché de change sont les principaux facteurs

techniques et fondamentaux qui provoquent la fluctuation du taux de change.

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a- L’offre de devise

Une devise est un moyen de paiements sur l’étranger, monnaies étrangères convertibles,

utilisables dans les paiements internationaux. Les devises peuvent être sous forme fiduciaire

(billet), mais il s’agit surtout de monnaie scripturale (compte créditeur auprès des institutions

monétaires, banque, etc.) et des titres de créances en monnaies étrangères. Les devises-clés sont

les devises qui servent d’étalon monétaire international, ainsi, la livre sterling et le dollar, dans

le système de l’étalon de change-or de l’entre-deux-guerres, puis le dollar dans le système de

Bretton Woods, et le système d’étalon dollar en vigueur depuis 1971.22

L’offre de devise, c’est la quantité de devise disponible sur le marché, proposée par les

vendeurs, principalement la Banque Centrale nationale, puis les banques du second rang ou

d’autres institutions financières, pour favoriser les opérations de changes. Et les banques font à

leur tour, par l’intermédiaire du marchés interbancaire de devises, leurs offres aux importateurs

ou aux opérateurs économiques afin que ces derniers puissent effectuer leurs transactions

internationales.

b-Demande de devises

Comme nous avons déjà souligné auparavant, la conversion d’une monnaie en une autre

s’effectue à l’occasion du règlement des transactions effectuées entre importateur et

exportateurs. Donc, ce sont les opérations de change qui permettent d’assurer la convertibilité

des monnaies entres elles. En effet pour un contrat passé entre un importateur local et un

exportateur étranger, l’importateur local devra procéder à une opération de change de la monnaie

locale en monnaie étrangère c'est-à-dire en devises pour pouvoir effectuer son règlement. La

demande de devise c’est la somme de quantités de monnaies étrangères ou devises procurée par

les acheteurs tels que : les importateurs, les opérateurs économiques ou par des particuliers,

auprès des marchés interbancaires de devises pour les règlements des transactions.

22

CAMPUS DALLOZ, Lexique d’économie, 7è édition 2002, Page226

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c- L’instabilité du taux de change

Le Forex attire de plus en plus d’intervenants, allant des grandes institutions financières

aux entreprises de petites et de moyennes envergures jusqu’aux particuliers. Le dynamisme de ce

marché est le résultat des nombreuses transactions qui s’y déroulent 24 heures sur 24. Sa

volatilité se traduit par les taux changeants des parités de devises, dictés par le rapport entre le

volume de l’offre et celui de la demande. Quoique la valeur d’une devise soit déterminée par le

gouvernement dont relève une monnaie, les variations de son cours sur le Forex est fonction de

la loi de l’offre et de la demande qui régit le marché. Ainsi, même des devises fortes comme

l’euro, le dollar ou la livre sterling sont sujettes à des fluctuations en fonction des variations de

l’offre et de la demande sur le Forex. Sur le marché financier, plus particulièrement sur le Forex,

la demande est le principal facteur qui détermine la valeur d’une devise et conséquemment le

prix auquel elle sera échangée. L’incidence de l’offre et de la demande joue sur l’opération de

change qu’on fait en échangeant une devise contre une autre, c’est-à-dire, la comparaison d’une

économie à une autre. Si beaucoup de traders veulent échanger une devise contre une autre, la

valeur respective de ces deux devises s’en ressentira inévitablement, l’une à la hausse et l’autre à

la baisse.

B-La performance économique et des différentiels de taux d’intérêt

Comme nous avons déjà précisé, la performance économique est l’un des facteurs

techniques et fondamentaux qui peut influencer la variation du taux de change d'une monnaie par

rapport à l'autre. « Les indicateurs de performance économique d’un pays sont souvent exprimés

sous forme de PIB et d’excédent de la balance des paiements »23

a-Fluctuation et croissance économique

Toutefois, « les entreprises ajustent, leur production à toute variation de la demande

globale, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Donc, on peut dire que la variation de la demande

globale en hausse, incite les producteurs à augmenter leurs capacités de production. Et ce

dernier, va stimuler l’investissement. Comme nous savons tous, les dépenses d’investissement,

23

Nathalie LAPAYRE « La performance économique et/ou sociale : un débat obsolète » / Prag à l’IUT de gestion

de Besançon. Page 288

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sont parmi les quatre composantes de la demande globale. Alors, l’augmentation du taux

d’investissement entraîne l’accroissement de la demande de monnaie et finit par avoir une

influence sur la variation du taux de change. Le rythme de croissance économique d’un pays

influence plus ou moins la demande de monnaie nationale. Ainsi, un pays connaissant une

croissance économique soutenue attire plus facilement les investisseurs internationaux, ce qui

alimente la conversion de devises en monnaie nationale et fait s’apprécier cette dernière sur le

marché des changes. Le solde des transactions courantes aboutit par ailleurs aux mêmes effets :

un déficit extérieur entraîne une hausse de la demande de devises, d’où une baisse du taux de

change, alors qu’un excédent produit les effets inverses. Et, selon la théorie des parités de

pouvoir d’achat, un pays qui connaît un taux d’inflation plus élevé que celui de son partenaire

commercial doit voir son taux de change s’affaiblir.

b- L’excédent de la balance commerciale comme facteur d’influence

Sur le Forex, la maitrise de la balance commerciale est capitale dans la mesure où sa

baisse comme sa hausse influe sur le coût des devises échangées. En conséquence, les différents

acteurs du Forex doivent être capables d’interpréter ces diverses fluctuations afin de pouvoir

anticiper leurs conséquences sur le taux de change. Pour les divers acteurs économiques, la

balance commerciale se présente comme un indicateur fiable. En effet, l’évolution de cette

donnée macroéconomique a des répercussions sur le coût des devises. Ainsi, quand un pays a

une balance commerciale excédentaire sur une période assez importante (c’est le cas d’un pays

forte à forte performance), la valeur de ses opérations de change augmente. Dans le cas d’un

solde négatif, la valeur de sa devise peut baisser. Les acteurs du Forex effectuent alors une

analyse approfondie des informations concernant la balance commerciale pour être en mesure de

prévoir l’évolution des devises. De la sorte, en tenant compte des résultats de leur analyse, ils

peuvent décider des devises à vendre ou à acheter à un moment précis.24

c- Des différentiels de taux d’intérêt

Rappelons que, le taux de change détermine la valeur d’une monnaie (ou devise) par

rapport à une autre. Il varie en permanence dans le régime de change flexible. Ces variations du

24

Planete Forex , http://www.planeteforex.com/140-linfluence-de-la-balance-commerciale-sur-les-devises.html

« L’influence-de-la-balance-commerciale-sur-les devises »-, du 21/03/2015.Page1

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taux de change sont influencées par des facteurs multiples : le taux d’intérêt fixé par exemple par

la réserve nationale de la banque centrale. Le principe est extrêmement simple à comprendre :

des taux d’intérêt élevés attirent les investisseurs (qui augmentent ainsi leur retour sur

investissement), du coup la monnaie prend de la valeur par rapport aux autres devises. À

l’inverse, des taux d’intérêt bas repoussent les investisseurs et font baisser la valeur de la

monnaie (mais cela favorise les exportations en contrepartie). Si aujourd’hui l’Euro est plus fort

que le Dollar, c’est parce que la BCE a choisi un taux directeur fort alors que les USA ont

choisi un taux beaucoup plus faible. La valeur des transactions de change internationales est

généralement estimée entre 1$ et 1,5$ milliards chaque jour, dont 5% seulement sont

directement liés aux échanges de biens et de services.25

Les mouvements de capitaux à court

terme à la recherche de taux d’intérêt réels supérieurs peuvent aisément vaincre toute influence

du compte courant sur les taux de change. Les modifications de l’écart des taux d’intérêt

contribuent en effet dans une certaine mesure à expliquer la fluctuation du taux de change.

C-Des flux de capitaux

Les flux des capitaux peuvent être influencés par l’investissement direct étrangers (ou

internationale) et par d’autre forme tel que : le crédit accordé aux Etats, financement extérieur ou

tout simplement l’aide.

a- L’investissement direct

Des différentes formes de pénétration des capitaux étrangers, l’IDI est celle dont la

contribution à l’industrialisation est la plus directe. Idéalement, l’IDI est générateur à la fois de

devises, de productions nouvelles – donc d’emplois nouveaux – et de transferts de technologie.

Les stratégies d’investissement des Firmes Multinationales se greffent généralement sur des

dynamiques internes préexistantes plus qu’elles ne créent ces dynamiques. Elles privilégient les

pays où il existe un potentiel de croissance important (à distinguer de ressources importantes

dans le cas de l’investissement minier), un minimum de stabilité politique et des appareils

d’Etats efficients. La relation conflictuelle entre Etats faibles et FM géantes, caractéristique des

années cinquante et soixante notamment en Amérique latine, a ainsi cédé la place à une relation

25

PARLEMENT EUROPEEN/Direction Générales des Etudes, « Taux de change et politique monétaire », ECON

120 FR, Série Affaires économiques, Août 2000. P 25

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de coopération vigilante, où les Etats s’efforcent de créer un environnement favorables à l’IDI

tout en veillant à maximiser les transferts de technologie, en encourageant notamment la

formation de joint-ventures et l’acquisition de licences étrangères. Cependant, nombre d’Etats ne

sont pas en mesure de poser des conditions aux FM et se contentent d’offrir les conditions les

plus attractives possibles pour les IDI, espérant des retombées positives pour l’emploi et la

balance des paiements. Sauf les Etats dont la dynamique de croissance semble la plus solide, ils

n’ont guère hésité à exercer un contrôle très strict sur les IDI, qui ont été cantonnés aux secteurs

non investis par les capitaux nationaux et n’ont pu être réalisés que sous la forme de joint-

ventures. L’hypersélectivité des FM dans leurs décisions d’implantation dans les PED se traduit

par un désintérêt frappant pour les régions où la dynamique de croissance industrielle semble

inexistante ou artificielle. Les capitaux étrangers sous la forme d’investissements directs, sont

ainsi remarquablement absents dans la plupart des nations arabes, elles n’accueillent en moyenne

que 1% des flux mondiaux d’IDI.

b-Autre forme des flux des capitaux étrangers

Crédit : Le financement extérieur est la forme la plus traditionnelle de pénétration des

capitaux étrangers dans les régions en développement, mais aussi la plus périlleuse. Dès le XIX e

siècle, la dépendance qui peut en résulter avait été expérimentée par des pays de type semi-

périphérique. A la différence de l’IDI, qui se cantonne généralement dans les sphères privées, le

crédit international engage en effet les Etats des pays débiteurs. D’une part parce que les

emprunts contractés le sont le plus souvent par les Etats eux-mêmes. D’autre part, parce que leur

remboursement en devises dépend, outre la solvabilité intrinsèque de l’emprunteur, du niveau

des réserves de change dont dispose la banque centrale.

Financement extérieur et épargne intérieure : Du point de vue des PED, le recours au

financement extérieur semble d’autant moins contournable qu’il fait figure de raccourci sur le

chemin du développement économique national. Sa légitimité a été mise en évidence, sur le plan

théorique, dès les années cinquante et soixante, par certains des pères fondateurs de l’économie

du développement. Assimilable en première analyse à un complément d’épargne, le financement

extérieur permet d’abord de rompre le cercle vicieux de la pauvreté décrit par Ragnar Nurkse

(1953) : en raison de la faiblesse de leurs revenus, les pays pauvres ne disposent que d’un

volume d’épargne insignifiant, qui n’autorise guère le financement d’investissements créateurs

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d’emplois, donc de revenus, etc. « Le pays est pauvre parce que les habitants sont peu «

productifs ». Et la productivité est faible parce qu’il n'y a pas assez de capitaux techniques.

Le cercle est fermé.»26

L’aide : En dépit de l’extrême liquidité du marché des eurodollars à la suite du premier

choc pétrolier, l’accès au crédit bancaire international est resté limité, parmi les PED, à un

groupe assez restreint de pays à croissance rapide, ou disposant de ressource naturelle

importante. Pour le reste des PED, et tout particulièrement pour les pays d’Afrique

subsaharienne et d’Asie du Sud, l’aide publique est restée le canal principal du financement

extérieur. Sur le plan strictement financier, l’aide se caractérise par ses conditions libérales. Elle

est composée pour une grande part de dons et pour le reste de prêts à taux symboliques pouvant

porter sur plusieurs dizaines d’années et assortis d’une période de franchise significative. Qu’elle

transite par les agences nationales de développement ou par des institutions multinationales,

l’aide est dans sa quasi-totalité financée par les budgets nationaux des pays industrialisés.27

c-Influence des flux des capitaux

Les flux massifs de capitaux peuvent procurer des avantages économiques considérables

aux pays en développement, mais, s’ils sont mal gérés, ils peuvent aussi provoquer une

surchauffe de l’économie, accroître la volatilité du taux de change et se solder par un exode.28

Les

entrées de capitaux peuvent conduire à une expansion excessive de la demande globale tendant

vers une surchauffe macroéconomique. Cette expansion va se traduire par des pressions

inflationnistes, une appréciation du taux de change réel et une aggravation des déficits des

transactions courantes. Elles peuvent aussi avoir une influence sur le secteur financier et sur les

cycles d’expansion et récession.

26

Fauvel Luc « Une introduction à la théorie du sous-développement ». In: Revue économique. Volume 8, n°1,

1957.page 2. 27 Jacques Adda La mondialisation de l’économie Tom 2.Problèmes / 6

e édition « Une lecture indispensable pour

l’étudiant comme pour le citoyen. » Alternatives économiques/ repères, la découverte, Paris 2004.page12 28

Alejandro Lopez-Mejia/ Finance et développement « Flux massifs de capitaux : Leurs causes, leurs conséquences

et la manière de les gérer. », Division Hémisphère occidental de l’Institut du FMI. Septembre 1999.Page 28

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20

Section 2 : Politique commerciale et commerce extérieur

La politique du commerce extérieur, ou politique commerciale, est constituée de

l'ensemble des moyens dont dispose un État pour orienter les flux d'échanges d'un pays avec

l'étranger. Dans la panoplie des instruments utilisables, on distingue les droits de douane des

autres obstacles. Le type de politique choisi et la nature des moyens mis en œuvre dépendent

d'une organisation institutionnelle qui diffère selon les pays. Dans un pays, le degré d’ouverture

extérieur est souvent constaté à partir du solde de la balance commerciale. En effet, une

politique communautaire menée par les représentants de l'Etat doit maintenir l’équilibre de ce

dernier pour favoriser le commerce extérieur.

§1-Les politique commerciales

La politique commerciale est une politique communautaire menée par les représentants

de l'Etat pour favoriser le commerce extérieur. L'objectif principal est l'ouverture des marchés en

croissance au commerce avec les États membres dans un contexte d'intensification de la

concurrence entre les grands acteurs économiques planétaires. Nous présentons ici quelques

piliers d’instruments de la politique commerciale.

A-Droit de douane et quotas d’importation

Au-delà de l’aspect financier, les droits de douane avaient pour objet de protéger certains

secteurs de l’économie nationale. Au début XIX e siècle, le Royaume-Uni les utilisait pour

protéger son agriculture contre l’importation de céréales étrangères. A la fin XIX e

siècle,

l’Allemagne et les Etats-Unis ont protégé leur industrie, encore naissante, en taxant les

importations de biens industriels. Le rôle des droits de douane a cependant fortement diminué au

cours du XX e siècle. De nos jours, les gouvernements font d’avantage recours à différents types

de barrières non tarifaires, comme les quotas d’importation (limitation légale des quantités

importées) et les restrictions volontaires aux exportations (limitation des quantités exportées,

souvent imposé à la demande des pays importateur). Un quota est une barrière non tarifaire qui

s’accompagne le plus souvent de l’octroi de licence à certains groupes d’individus ou

d’entreprises. Néanmoins, la compréhension des effets des droits de douane est indispensable

pour appréhender les autres politiques commerciales.

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21

B-Les autres instruments de politique commerciale

Hormis les droits de douane, les subventions, les quotas et les règles du contenu local, les

pouvoirs publics ont d’autres moyens d’influer sur des échanges internationaux. En voici une

liste non exhaustive :

Les crédits subventionnés aux exportations : il s’agit d’un outil très proche de la

subvention à l’exportation, sauf qu’il s’agit ici non pas d’aider directement l’exportateur,

mais de proposer de prêts bonifiés aux acheteurs étrangers. De nombreux pays se sont

ainsi dotés d’une institution publique, dont le rôle est de proposer des prêts, plus ou

moins subventionnés, afin de soutenir les exportations.29

Les achats publics : pour satisfaire un certain nombre de besoins d’équipement ou de

fournitures, l’Etat, les collectivités locales et les entreprises publiques peuvent décider de

favoriser les produits nationaux, au détriment des importations.

Les barrières administratives : il arrive parfois qu’un gouvernement souhaite réduire les

flux d’importations sans pour autant prendre de mesures formelles. Par chance (ou

malchance !), il est relativement facile de modifier les règles de sécurité, les normes

sanitaires ou les procédures douanières de façon à ériger des obstacles informels au

commerce.

C-La politique commerciale dans les pays en développement

Entre la seconde Guerre Mondiale et les années 1970, de nombreux pays en

développement ont essayé de favoriser l’essor de leur industrie en limitant les importations de

produits manufacturés pour conférer aux entreprises nationales un avantage sur leur propre

marché. Bien que de nombreuses raisons (économiques, politiques, ou idéologiques) aient pu

contribuer au succès de ces politiques protectionnistes, le poids des arguments théoriques en

faveur de la substitution aux importations a été déterminant. Parmi eux, l’argument de

l’industrie naissante a assurément joué un rôle important. 30

29

Keiko Kubota, « Economie internationale II « Cours Université d’Antananarivo, Octobre 2014 30

Paul Krugman (Prix Nobel d’économie), Maurice Obstfeld, Marc Melitz. Gunther Capelle-Blancard, Matthieu

Crozet Economie internationale. 9è édition, NOUVEAUX HORIZONS/ Copyright 2012. Page 287.

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22

§2-Commerce extérieur

Les principaux facteurs déterminants du commerce extérieur d`un pays sont les

exportations et les importations des biens et services. En principe l`indicateur de mesure du

degré d`ouverture extérieur c`est la balance commerciale ou plus précisément le solde de la

balance commerciale. L`interprétation de ce dernier revient à analyser en quelque sorte la

performance économique d`un pays.

A-Exportations

L`exportation représente les ventes de marchandises à l`étranger. En termes keynésiens

les exportations représentant une injection dans le circuit économique et leur variation positive

entraine une augmentation du revenu national et de l`emploi, selon le mécanisme du

multiplicateur. Elles représentent également les biens dont un pays doit se priver, donc un cout,

pour obtenir les importations dont certains sont indispensables à l`activité économique (matières

premières, biens d`équipement).31

Par ailleurs, la promotion des marchés d`exportations permet aux usines de fabriquer une

quantité accrue d`un article donné et, ainsi, de se doter d`une spécialisation plus grande que ce ne

serait le cas si elles produisent uniquement pour le marchés national, d`après Adam Smith. Pour

lui, « un pays engrange le maximum de gains en exportant des biens et des services pour lesquels

il assure une exploitation intensive maximale des facteurs de production qu`il possède en

abondance, tout en important des produits qui nécessitent une quantité accrue de facteurs de

production plus rares ».32

B-Importations

Achats de marchandises à l`extérieur du pays. Les importations représentent les quantités

de biens qui vont être consommés (biens de consommations) ou qui vont servir à

l`investissement (biens d`équipements).

31

CAMPUS LMD, DALLOZ, « LEXIQUE D’ECONOMIE » 12e édition Paris, 2012.p386

32 Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David L. Lindauer. Economie du développement. Traduction de la 6

è édition

américaine par Bruno Baron-Renault, 3è édition, OUVERTURE ECONOMIQUES/NOUVEAU HORIZONS de

boeck 2008, p842

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23

Pour pouvoir financer ces importations qui vont contribuer à accroitre son niveau de vie

(consommation) et faciliter son développement (investissement), le pays doit exporter des biens

en contrepartie. En termes keynésiens, les importations représentent une fuite hors du circuit

économique dont l`augmentation va entrainer une baisse du revenu national et de l`emploi.

Tandis que les exportations ont l`effet inverse.33

C-Balance commerciale excédentaire et déficitaire

Il est important de souligner qu'une balance commerciale déficitaire ne veut pas

forcément dire que le pays connaît de sérieuses difficultés économiques car même un excédent

de la balance commerciale peut cacher des difficultés économiques. La balance commerciale

peut de ce fait être «excédentaire» avec une entrée nette de devises, «déficitaire» avec un solde

négatif se traduisant par une sortie nette de devises ou alors nulle : dans ce cas, elle est dite

«équilibrée». L’Europe a une balance commerciale et plus largement une balance des paiements

excédentaires. Par contre, les Etats-Unis ont un déficit extérieur considérable. Le dollar serait en

train de craquer face à ces déficits insupportables. Pourtant, l’économie américaine est beaucoup

plus solide que celle de l’Europe ou du Japon : plus de croissance, moins de chômage. La faible

croissance en Europe et au Japon explique largement ces excédents, qui diminueraient si ces

économies étaient plus dynamiques. Ce n’est donc pas le déficit ou l’excédent qui compte, mais

l’économie.

§3-Solde de la balance commerciale

L'équilibre comptable de la balance commerciale est un équilibre entre l’importation et

l’exportation. Elle est en parfaite équilibre lorsque les exportations et les importations sont

équivalente, et en déséquilibre si la balance commerciale est excédentaire ou déficitaire.

A-La balance commerciale excédentaire

Lorsque les exportations sont supérieures aux importations, cela signifie que le pays

produit plus qu'il ne consomme. Ces fortes exportations attirent des devises dans le pays et

démontrent la forte capacité de production du pays. Toutefois cela peut aussi démontrer une

33

CAMPUS LMD, DALLOZ, « LEXIQUE D’ECONOMIE » 12e édition Paris, 2012.p455

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24

faible consommation intérieure, qui peut s'expliquer par un faible niveau de vie.

La croissance excessive de la balance commerciale excédentaire chinoise a apporté de nombreux

problèmes et de nombreuses difficultés au développement économique du pays et aux relations

commerciales avec l'étranger et en aucun cas il ne faut négliger les problèmes tels que la réserve

excédentaire de liquidité et l'exacerbation des contestations antagonistes survenues le commerce

international.

B-La balance commerciale déficitaire

Lorsque les importations sont supérieures aux exportations, cela signifie que le pays

consomme plus qu'il ne produit. Chaque année, la France voit sa balance commerciale déficitaire

de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Autrefois tirée par les exportations automobiles,

agricoles ou encore industrielles avec Airbus, le montant des importations a fortement progressé

notamment avec la hausse du coût des matières premières. Une balance commerciale déficitaire

peut être le signe d’un problème économique à court terme.

C-La réalisation de l'équilibre du commerce "import-export"

La balance commerciale est en parfaite équilibre lorsque les exportations et les

importations sont équivalant. Autrement dit, la balance extérieure est en équilibre si le solde de

la commerciale est nul. L'équilibre comptable de la balance commerciale peut être considéré

comme un signe de bonne santé économique. Les conditions de la balance équilibrée

appartiennent à celles de la croissance : mouvement circulaire d'entraînement dans l'échange de

biens contre des devises. La réalisation de l'équilibre du commerce "import-export" est pour la

Chine une véritable tâche à long terme. La Chine se trouve pour le moment à sa phase

intermédiaire d'industrialisation. Durant cette période, la main d'œuvre existante est de loin

entièrement employée, alors que le développement industriel du pays se poursuit pour une

période relativement longue. Selon les observateurs, la supériorité de la compétitivité générale

de la Chine continuera à exister pour de longues années, alors que la balance commerciale

excédentaire chinoise persistera durant une période relativement longue avec le processus

d'industrialisation.

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25

Section 3 : Quelques concepts sur la croissance économique

La croissance économique est un sujet très sensible aux yeux des analystes économique

et social, et elle fait partie des objets fondamentaux des recherches stratégiques. Par conséquent

il faudrait accorder une attention particulière à son propos. La croissance économique est un

phénomène plutôt quantitatif. On va parler, dans cette section, le lien entre la croissance, la

performance économique et leurs mesures.

§1-Croissance économique

La croissance économique est une notion quantitative qui se distingue du développement

de nature qualitative, mais les deux phénomènes sont liés. Avant que nous abordions la

distinction, et son indépendance avec le développement, nous voulons souligner d’abord la

définition du terme croissance économique, et enfin, nous déterminons sa mesure.

A- Définition

La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de

services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. Il est

mesuré en volume ou à prix constants pour corriger les effets de l'inflation. L’apparition de la

croissance exige des structures mentales, économiques et sociales aptes à la soutenir. La

transformation de ces structures nécessaires à la croissance constitue le développement, mais la

croissance à son tour produit des transformations de structures.34

Le terme de croissance économique moderne, auquel recourt le prix Nobel Simon

Kuznets, se rapporte à l`époque économique actuelle, par opposition, notamment, à celles du

capitalisme marchand ou du féodalisme. « Comme nous vivons cette période de croissance

économique moderne, les caractéristiques n`en sont pas toutes encore claires, mais le facteur clé

a été l`application de la science aux problèmes de la production économique, laquelle a conduit,

à son tour, à l`industrialisation, à l`urbanisation et même à une croissance démographique

explosive.

34 Cesair MBIMA, « Croissance et fluctuation économique » Cours Universitaire, 3

è année ECONOMIE, Université

de Toamasina année 2009.

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26

Enfin, il faut toujours se rappeler que, si le développement économique et la croissance

économique moderne ne se limitent pas, tant s`en faut, à une augmentation du revenu ou du

produit individuels, aucun développement soutenu ne peut se produire sans croissance

économique ».35

B- Distinction, interdépendance entre croissance et développement

Le terme " développement " est très récent (il apparaît à la fin des années 1950). Il est

issu de celui de sous-développement et de la prise de conscience de l’écart économique croissant

qui sépare le monde développé du tiers monde. Le développement est une notion qui traduit

l’aspect structurel et qualitatif de la croissance.36

Si les désignations servent à distinguer les groupes de pays peuvent varier, il faut manier avec

davantage de prudence les termes utilisés pour décrire le processus de développement lui-même.

On a recours parfois, alternativement, à croissance économique et à développement économique,

alors qu’une distinction fondamentale les sépare. Par croissance économique, on entend une

élévation du revenu par habitant, ainsi que de la production. Le pays qui augmente sa production

de biens et de services, par quelque moyen que ce soit, en l’accompagnant d’une élévation du

revenu moyen, a mis à son actif une croissance. Le développement économique comporte

davantage complication, et en particulier, des améliorations de la santé, de l’éducation et d’autres

aspects du bien-être humain. Les pays qui élèvent leur revenu, mais sans assurer aussi une

augmentation de l’espérance de vie, réduction de la mortalité infantile et un accroissement des

taux d’alphabétisation échouent dans des aspects importants du développement.

35

Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David L. Lindauer. Economie du développement. Traduction de la 6è édition

américaine par Bruno Baron-Renault, 3è édition, OUVERTURE ECONOMIQUES/NOUVEAU HORIZONS de

boeck 2008, p29-30 36

Bernard BRET « Le TIERS MONDE. Croissance, développement, inégalités » Seconde édition remaniée et

actualisée année. La documentation Française, Paris, 2000. Page 26

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Si la totalité du revenu accru se concentre dans les mains d’une petite élite riche ou si elle est

affectée à des monuments ou à des équipements militaires, le développement au sens où nous

l’entendons a été minime.37

C- Mesures de la croissance économique

La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs

économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure

quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on

utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une

monnaie de référence. Pour comparer la situation d'un pays à des époques différentes on peut

également raisonner à monnaie constante. L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme

mesure de la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques : Il ne mesure

ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. Une part importante des transactions, non déclarée, est

ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc. Même s'il prend en compte la production des

activités non marchandes, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage,

potagers, etc.).

Le PIB et la croissance du PIB sont devenus deux des plus importants indicateurs

économiques. De ce fait, croissance économique et croissance du PIB sont devenues synonymes.

Une diminution du PIB prolongée sur plusieurs trimestres est une récession économique. Le PIB

peut se décomposer de différentes manières : par production, le PIB est égal à la somme des

valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, a laquelle on

ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l`Etat (Taxe sur la valeur ajoutée et droits de

douanes)38

.

37

Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David L. Lindauer. Economie du développement. Traduction de la 6è édition

américaine par Bruno Baron-Renault, 3è édition, OUVERTURE ECONOMIQUES/NOUVEAU HORIZONS de

boeck 2008, p28-29 38

Jules RAZAFIARIJAONA, « Elément d`analyse macroéconomique et Développement local », Université de

Madagascar, Septembre 2015, p12

PIB = ∑VA Hors Taxe + TVA + Droits de Douanes

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28

§2-Faire du PIB un meilleur indicateur de la performance économique

L`indicateur de performance économique Produit Intérieur Brut fait partie des outils de

mesure les plus informatifs et disons fiables, même si dans certain cas il ne tient pas compte des

qualités de vie.

A-Outil de mesure le plus informatif sur la performance économique

Les responsables politiques ont clairement besoin d’un indicateur de performance

économique pour pouvoir prendre des décisions à court terme. Comme la politique

macroéconomique fonctionne généralement avec un horizon temporel d’un à deux ans, en tant

qu’indicateur de la valeur ajoutée actuelle, le PIB est sans doute l’outil de mesure le plus

informatif sur la performance économique. Bien entendu, même dans le domaine de la politique

économique, les acteurs vont généralement « au-delà du PIB » et analysent les statistiques sur le

chômage, l’inflation, l’activité économique à court terme et le moral des ménages ou des

entreprises. Et même si l’utilité du PIB est limitée à moyen terme, il reste un indicateur fiable de

la performance sur cet horizon temporel.

B-Les services

Dans les économies contemporaines, les services représentent pas moins de deux tiers du

total de la production et de l’emploi. Étant donné leurs poids économiques, il est fâcheux d’avoir

une connaissance si imparfaite de leur volume et de leur qualité puisque ces deux composantes

jouent un rôle important dans le calcul du PIB. Notons toutefois que bien qu’il soit souvent plus

difficile de mesurer les prix et volumes des services que ceux des biens, les ressources humaines

affectées pour assurer le suivi des secteurs des services demeurent modestes. Parmi les domaines

dans lesquels des indices des prix à la production adaptés font cruellement défaut figurent les

services aux entreprises comme l’intermédiation financière, les services de santé et la recherche

et développement.39

39

Joseph E. STIGLITZ, Président de la Commission, Columbia University, Amartya SEN, Harvard University,

Jean-Paul FITOUSSI, IEP « Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès

social ». Février 2008 Page 23

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29

C-Le PIB en tant qu’indicateur fiable

Le PIB étant une mesure de la production globale d’un pays sur une année donnée, c’est

un indicateur fiable bien qu’encore imparfait de la performance économique de ce pays. C’est

pourquoi, tant le grand public que les responsables politiques de toutes les économies avancées,

attachent une grande importance à ces chiffres et à leur publication régulière. Pourtant, le PIB en

particulier et les comptes nationaux en général présentent certaines déficiences bien connues

quant à la mesure des activités économiques.

§3-Les débats liés sur les mesures de la performance économique

L’examen des objectifs des systèmes d’évaluation des performances économiques et du

progrès social a étudié en quelle mesure les systèmes actuels correspondaient à une prévision

donnée. Les objectifs poursuivis par les systèmes statistiques sont multiples et un indicateur

adapté à l’un d’entre eux peut ne pas l’être pour un autre. La confusion provient parfois du fait

qu’un outil de mesure adapté à un objectif est en réalité utilisé à d’autres fins. D`une certaine

manière, le PIB ne mesure ainsi ni les revenus, ni le bien-être. Donc il existe en un certain cas,

des difficultés liées à la mesure lorsqu`on parle de la production au bien-être matériel et fini par

la remise en question d`un mesure choisi.

A-Difficultés liées à la mesure

Certains problèmes de mesure du PIB sont bien connus. Différents biens et services non

marchands, comme les activités domestiques et les services fournis gratuitement, sont

systématiquement négligés. Si l’économie souterraine est difficile à restituer, notamment

certaines activités criminelles comme le trafic de stupéfiants, plusieurs tentatives ont été menées

pour harmoniser sa prise en compte au niveau de l’Union européenne, afin d’obtenir des chiffres

du PIB comparables pour les besoins et les missions de la Commission européenne. Certains

éléments du PIB résultent d’estimations fragiles, notamment concernant le volume des services

produits par les administrations et la prise en compte de la qualité incorporée aux produits. Pour

mieux évaluer la performance économique, il est nécessaire de résoudre ces problèmes. Le PIB

exclut les activités qui ne sont pas fournies par le biais du marché, comme la production

domestique ou les services bénévoles. Il ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans

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30

l'immédiat. Les effets de long terme, notamment dans des services tels que l'Éducation ou la

Santé, ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur impact sur la production.

B-De la production au bien-être matériel

Hormis ces insuffisances bien connues en matière d’évaluation de la performance

économique, des indicateurs fondés sur la production comme le PIB ne parviennent pas à

restituer certains aspects importants du bienêtre matériel, tandis que ceux basés sur le revenu ou

la consommation sont sans doute mieux adaptés. Par ailleurs, des agrégats plus proches des

ménages que ne l’est le PIB peuvent fournir des informations supplémentaires utiles sur les

modèles de croissance et l’évolution du bien-être matériel.

C-Remise en question sur le PIB

Dans un certains domaines importants, il est nécessaire d’en perfectionner les méthodes

de calcul. Les statisticiens et les économistes savent fort bien que le PIB mesure essentiellement

la production marchande et que, comme tel, il a son utilité. Toutefois, il a souvent été utilisé

comme s’il s’agissait d’une mesure du bien-être économique. La confusion entre ces deux

notions risque d’aboutir à des indications trompeuses quant au niveau de satisfaction de la

population et entraîner des décisions politiques inadaptées. Les niveaux de vie matériels sont

plus étroitement associés à la mesures du revenu national réel et à celles du revenu réel et de la

consommation réelle des ménages : la production peut croître alors que les revenus décroissent,

ou vice versa, lorsque compte est tenu de la dépréciation, des flux de revenus à destination et en

provenance de l’étranger et des différences entre les prix des biens produits et ceux des biens

consommés.40

40

Joseph E. STIGLITZ, Président de la Commission, Columbia University, Amartya SEN, Harvard University, Jean-

Paul FITOUSSI, IEP « Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès

social » Février 2008, Page 23

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31

En résumé, nous avons pu constater à travers les concepts théoriques concernant la

spécificité du taux de change et du marché de change, qu`ils sont indissociables du régime de

change choisi par un Etat. Et pour éviter les désajustements du taux de change l`autorité

monétaire doit agir au plus vite possible, même s`il s`agit d`un taux de change flottant, pour

éviter les incidences susceptibles. Pour les principes de base sur la notion du politique

commerciale et du commerce extérieur, le gouvernement doit adopter une politique commerciale

adéquate sur l`ouverture extérieure pour que le solde de la balance commerciale ne traduise pas

à un déficit excessif. L`idéal est de maintenir l`équilibre entre les exportations et les

importations. Quant à la croissance économique, comme nous avons déjà défini, la croissance

économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une

économie sur une période donnée. Il est mesuré en volume ou à prix constants pour corriger les

effets de l'inflation. Même s`il est difficile de croire que le PIB constitue un indicateur fiable, il

reste un outil de mesure le plus informatif sur la performance économique.

Maintenant, nous allons voir comment se manifeste l`influence de la variation du taux de

change et de la politique commerciale sur la croissance économique. Pour rendre cohérent notre

travail, nous voulons mesurer en premier lieu, l`envergure de la fluctuation du taux de change, en

deuxième les effets du commerce extérieur sur la croissance économique et en fin nous

présentons quelques modèles afin de détecter théoriquement les relations causales entre la

croissance économique, le taux de change et le commerce extérieur.

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32

Chapitre II : Influence de la variation du taux de change et

de la politique commerciale sur la croissance économique

La performance économique énonce les indications chiffrées mesurant les possibilités

maximales ou optimales d'un matériel. Les indicateurs de performance permettent d’évaluer

l’évolution de la croissance au niveau du secteur d’activité économique et de ses unités en termes

de: productivité, efficacité.41

Il est possible que la croissance économique en question soit

influencée par des multiples variables. Dans ce chapitre nous voulons constater, théoriquement,

l’influence de la variation du taux de change et du commerce extérieur sur la croissance

économique. Nous allons d’abord explorer l’envergure de la fluctuation du taux de change,

ensuite les effets du commerce extérieur sur la croissance économique, et enfin nous nous

referons sur les modèles théoriques afin de mieux comprendre le lien qui existe entre la

croissance économique, le taux de change et le commerce extérieur.

Section 1 : L’envergure de la fluctuation du taux de change

Le taux de change constitue un instrument important dans la politique économique

globale. Et que la défaillance de la politique adoptée dans un système ou régime de change peut

entraîner une fluctuation du taux de change. Par conséquent, la fluctuation du taux de change,

peut avoir une forte influence sur la croissance économique et sur le commerce extérieur. Le taux

de change joue aussi un rôle décisif dans la stratégie de la Banque Centrale d’une Nation, et son

affaiblissement continu remettrait en question l’objectif de maintien de la stabilité des prix.42

Reste à savoir si le taux de change peut avoir une relation sur la politique monétaire et sur le

niveau d’emploi.

§1- Influence sur la croissance économique et sur le commerce

extérieur

Comme nous avons déjà souligné, le taux de change joue un rôle prépondérant dans la

politique économie globale. Et que la défaillance de la politique adoptée dans un système ou

41

Alain GAUGRIS, Division de Statistique des Nations Unies, RISCD 2008- « Les indicateurs de performance »

17-20 juin 2008, Bamako, Mali. Page 4. 42

PARLEMENT EUROPEEN/Direction Générales des Etudes : « Taux de change et politique monétaire » Série

Affaires économiques ECON 120 FR, Août 2000. Page 39.

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33

régime de change va entraîner une fluctuation du taux de change. Dans cette section nous allons

voir l’influence de la fluctuation du taux de change sur la croissance économique et sur le

commerce extérieur.

A- Les incidences de la fluctuation du taux de change sur la croissance économique

L’influence de la défaillance de la politique de change peut entraîner une dépréciation de

la monnaie nationale. Comme le disait, Xavier Sala-i-Martin : « la qualité du gouvernement a

beaucoup d'importance sur la croissance économique, les gouvernements qui causent

l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits excessifs ou une bureaucratie

inefficace ont de très mauvais résultats ».

Dans l’article de Chaker Aloui&Haïthem Sassi, Novembre 2005, intitulé : « Régime de change

et croissance économique: une investigation empirique », ils suggèrent que la nature du régime

de change adopté par un pays donné peut avoir des conséquences sur sa croissance à moyen

terme.43

Dans leur article, ils estiment l’incidence du régime de change sur la croissance en

utilisant des données de panel relatives à 53 pays et en ayant recours à la méthode d’estimation

des moments généralisés. Les résultats obtenus suggèrent que les régimes de change assortis

d’un point d’ancrage aux fins de la conduite de la politique monétaire, qu’il s’agisse de régimes

de changes fixes ou flottants ou de régimes intermédiaires, exercent une influence positive sur la

croissance. Les résultats révèlent aussi qu’il est très important de tenir compte du cadre de

politique monétaire qui accompagne le régime de change lorsque l’on évalue les effets de ce

régime sur la tenue globale de l’économie.

B- Effet de la fluctuation du taux de change sur la balance commerciale

La balance commerciale d'un pays est un document retraçant la situation du commerce

extérieur, c'est-à-dire la situation de tous les échanges, de toutes les transactions de

marchandises, de biens ou de services que ce pays effectue avec le reste du monde. La balance

commerciale fait donc ressortir le solde commercial d'un pays sur le plan économique. La

balance commerciale peut de ce fait être «excédentaire» avec une entrée nette de devises,

43

Chaker Aloui&Haïthem Sassi, « Régime de change et croissance économique: une investigation empirique ».

Date de réception de l’article : 21 janvier 2005.Date d’acceptation pour publication : 18 novembre 2005. Page 99.

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34

«déficitaire» avec un solde négatif se traduisant par une sortie nette de devises ou alors nulle :

dans ce cas, elle est dite «équilibrée». Mais en tout cas, la balance commerciale excédentaire

avec une entrée de devise signifie une appréciation de la monnaie nationale, à l’inverse, si la

balance commerciale est déficitaire avec un solde négatif se traduisant par une sortie nette de

devises.

Par ailleurs, la forte dépréciation de la monnaie nationale par rapport à d’autre monnaies

étrangères, quelques soient les facteurs techniques qu’elle provoque, peut en conséquent,

stimuler d’autres facteurs conjoncturels et elle va renforcer et aggraver la situation

macroéconomique du pays, engendrant un renchérissement des produits importés, qui s’est

traduit par la suite par une hausse généralisée des prix intérieurs. Donc détérioration de la

balance commerciale. Finalement la fluctuation du taux de change rendant le pays moins

compétitif.

§2-L’instabilité des prix

L`instabilité des prix est une conséquence de la dépréciation de la monnaie nationale

c’est-à-dire de la détérioration du taux de change. Dans ce sens il existe des effets directs et des

effets indirects.

A- Effet de la dépréciation sur les prix

Il semble courant de supposer qu’une dépréciation de la monnaie entraînera un taux

d’inflation supérieur rendant les produits d’importation plus chers. Toutefois, ce n’est pas

nécessairement le cas. D’abord, cela dépend beaucoup de la proportion des biens négociés par

rapport au PIB, de l’élasticité des prix de la demande des importations et des exportations et de la

disponibilité des solutions de substitution aux importations. Dans la plupart des pays européens,

par exemple, la demande en pétrole d’importation n’offre pas cette élasticité des prix à court

terme et il n’existe que peu de solutions de substitution à court terme. Une augmentation du prix

du pétrole, que cela soit le résultat de changements du prix de fourniture ou d’une dépréciation

de la monnaie par rapport au dollar trouve une répercussion immédiate au niveau du prix du

pétrole. Dans son étude de l’économie de l’UE de 1999, la Commission déclarait de façon

explicite que “les évolutions du taux de change contribuaient à une hausse des prix au cours de

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35

l’année 1999 pour la zone euro”. En outre, une augmentation du prix des importations ne peut

pas à elle seule provoquait une hausse du taux d’inflation. Pour que cela se produise, les

augmentations de prix doivent être compensées par une croissance des agrégats monétaires.

“Une augmentation du niveau des prix, induite par le taux de change, pour un objectif monétaire

donné, entraînera une réduction des balances monétaires, une hausse des taux d’intérêt et un

ralentissement de la demande intérieure, exerçant ainsi une pression à la baisse sur les prix.”

En d’autres mots, si la politique monétaire est stable, une augmentation des prix à l’importation

sera compensée par une diminution correspondante des autres prix.

B- Effets directs et effets indirects

La propre analyse de la BCE concernant la façon dont les augmentations des prix à

l’importation se répercutent sur les prix à la consommation est publiée dans ses Bulletins de juin

et Août 2000. Elle distingue dans le mécanisme:

Les effets directs– une hausse des prix de l’essence à la pompe par exemple à la suite de

l’augmentation mondiale des prix du pétrole (qui sont naturellement libellés en dollars).

Les effets indirects, au fur et à mesure que l’augmentation des prix à l’importation sont

répercutés sur la chaîne de production et sont reflétés dans l’Indice des Prix à la

Production (PPI).

C- Conditions monétaires

Une dépréciation de la monnaie causée par la fluctuation du taux de change, augmente non

seulement les prix des importations, mais elle réduit également les prix des exportations, ce qui

dynamise la demande. Cela peut aussi renforcer les pressions inflationnistes, l’importance

dépend de la capacité d’épargne de l’économie. Pour l’autorité monétaire, l’évaluation de la

réponse correcte à apporter à une fluctuation de la parité n’est donc pas un problème simple. En

principe, une diminution de la valeur extérieure d’une monnaie entraîne un assouplissement de la

position monétaire, et, si la position demeure neutre, il doit y avoir des mesures de compensation

sur le marché intérieur. Les effets combinés peuvent être rassemblés dans un Indice des

Conditions Monétaires (MCI). Ces indices donnent cependant une fausse impression de

précision. Différents modèles économiques donneront des compromis différents entre les

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conditions extérieures et intérieures. De plus, il y a un problème de décalages: une fluctuation du

taux de change et une modification compensatoire du taux d’intérêt, par exemple, peuvent ne pas

avoir de répercussions sur les conditions monétaires au même moment.

§3-Incertitude sur le taux d’intérêt et du chômage

Comme nous avons déjà précisé auparavant, le taux de change joue un rôle décisif dans la

stratégie de Banque Centrale d’une Nation, et son affaiblissement continu remettrait en question

l’objectif de maintien de la stabilité des prix, et reste à savoir si le taux de change peut avoir une

relation sur le taux d’intérêt et sur le niveau d’emploi. Donc maintenant, nous allons voir s’il

l’envergure de la fluctuation du taux de change se répercute à travers le taux d’intérêt pratiqué

par les banques et ainsi que sur le niveau d’emploi.

A- L'importance des taux d'intérêt sur le forex

On définit l’intérêt comme le revenu que l’on tire d’un capital placé auprès d’autrui ou

exploité directement. Il se calcule en pourcentage de la valeur nominale de ce capital et

s’exprime généralement en un taux annuel qui indique alors le prix à payer pour le prêt pour un

an d’une valeur correspondant à 100 unités monétaires. Le taux d’intérêt désigne, dans ce cas, le

loyer de l’argent. Longtemps condamné par la morale et les religions, puis d’abord confondu

avec le profit par l’école classique et présenté comme une partie de la plus-value réalisée dans la

sphère de production par Marx, l’intérêt est l’objet d’analyse spécifique avec les écoles

néoclassiques, l’école suédoise, la théorie keynésienne.44

Le taux de l'intérêt à chaque instant, étant la récompense de la renonciation à la liquidité,

mesure la répugnance des détenteurs de monnaie à aliéner leur droit d'en disposer à tout moment.

Le taux de l'intérêt n'est pas le « prix » qui amène à équilibrer la demande de ressources à

investir et la propension à s'abstenir de consommations immédiates. Ceci signifie que, si le taux

de l'intérêt était moins élevé, si en d'autres termes la récompense de la renonciation à la liquidité

était moindre, le montant global de monnaie que le public désirerait conserver serait supérieur à

44

CAMPUS LMD DALLOZ, LEXIQUE D’ECONOMIQUE, 12 e édition 2012. (Economie

générale/Monnaie/Finance) p 484.

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37

la quantité offerte et que, si le taux de l'intérêt était plus élevé, il y aurait un excédent de monnaie

que personne ne voudrait conserver.45

Dans cette optique, les banques centrales sont des acteurs extrêmement influents du forex par le

rôle qu’elles jouent dans la fixation des taux d’intérêt. La banque centrale procède à l’ajustement

de ses taux d’intérêt en vue d’assurer la stabilité des prix tout en encourageant les échanges. Si

une banque centrale augmente ses taux d’intérêts, le rendement offert pour les placements dans

cette monnaie s’en trouve amélioré avec pour effet généralement d’attirer les investisseurs.

Ainsi, il en résultera une hausse de la demande pour cette devise, ce qui entrainera à un terme

plus ou moins rapide, une augmentation de la valeur de la monnaie. Lorsqu’inversement, elle

abaisse ses taux d’intérêt, le rendement offert aux actifs placés dans cette monnaie est

désormais moins attractif, ce qui rend les investisseurs moins enclins à être acheteur de cette

devise, une partie des flux de capitaux risque alors de quitter cette devise.

B-Le lien entre taux d’intérêt et taux de change

Les fluctuations des taux de change de deux monnaies refléteront les modifications de l’écart des

taux d’intérêt à court terme qui les séparent.46

Le lien entre taux de change et taux d'intérêt est un sujet de discussion récurrent au sein de la

communauté des économistes et des analystes des marchés financiers : en particulier la question

de savoir quel est l’impact sur le taux de change d’un changement de politique monétaire. Le

principe est simple : lorsque des écarts importants apparaissent durablement entre les taux

d’intérêt relatifs à deux monnaies, des mouvements de taux de change vont se produire afin

qu’un placement sans risque dans l’une des devises soit équivalent au placement sans risque de

même échéance dans l’autre devise, sinon il deviendrait alors possible de réaliser des gains

illimités sans aucun risque. La théorie économique a formalisé ce lien sous le nom de «parité des

taux d'intérêt». Lorsque le taux de change garanti par les marchés monétaires aujourd’hui à un

horizon donné, le taux de change observé ajusté du différentiel de taux d’intérêt - correspond au

taux de change anticipé à cet horizon, cette parité de taux d’intérêt est dite «non couverte». La

45

John Maynard KEYNES (1936) : « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » Traduit de

l’Anglais par Jean- de Largentaye (1942). Livres IV à VI) p28 46

/ REPUBLIQUE FRANCAISE, LETTRE, TRESOR-ECO, Liberté-Egalité-Fraternité N°15 « Les taux d’intérêt

aident-ils à prévoir les taux de change? », Juin 2007. Page 2.

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parité dite «couverte» relie le taux de change à terme au taux de change observé. Sur des

marchés efficients, lorsque les anticipations des agents sont rationnelles, la parité non couverte

des taux d’intérêt implique que la meilleure anticipation possible sur l'évolution d'un taux de

change dérive du différentiel de rendement entre les deux monnaies : celle profitant du

rendement le plus élevé devrait se déprécier à terme, de manière à annuler les gains liés à des

taux d'intérêts plus élevés.

C- L’impact de la volatilité du taux de change sur les marchés du travail

Le lien entre variabilité du taux de change et marché du travail n’est pas évident ni direct.

On sait que les appréciations ou dépréciations du taux de change en réponse à des chocs

économiques, chocs de préférence ou de technologie, améliorent généralement le bien-être par

rapport à des taux de change moins flexibles et adoucissent les effets de changements brusques

de flux commerciaux. En revanche, les fluctuations non causées par des chocs économiques

réduisent l’efficacité des marchés financiers. Lorsqu’elles sont engendrées par l’incapacité de

servir la dette externe ou par la fragilité des institutions publiques, elles entraînent des coûts

considérables en termes de bien-être. L’impact économique de la volatilité du taux de change sur

l’emploi peut être faible mais non négligeable. 47

47

Ansgar Belke, Ralph Setzer , « Incertitude sur le taux de change et chômage dans les pays candidats : un argument

pour l.euroïsation ? » Economie et prévision Février 2004. Page 3

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39

Section 2 : Effet du commerce extérieur sur la croissance économique

La politique économique de libéralisation du commerce extérieur a généralement pour

objectif de promouvoir l'expansion et la diversification des exportations. Il est généralement

avancé qu’un élargissement de la base d’exportation par le biais d’une diversification du

portefeuille commercial national peut aider à préserver la stabilité des recettes d’exportation,

stimulant ainsi la croissance économique à long terme.

§1-Orientation d’ouverture et promotion des exportations

Depuis la fin des années 1980, de nombreux pays ont rééquilibré leur politique

commerciale aux dépens du remplacement des importations, pour s’orienter vers une action

commerciale plus ouverte, dans laquelle les entreprises se font concurrence sur les marchés

mondiaux. Cette stratégie porte de nombreux noms, dont l’orientation extérieure, l’ouverture,

l’orientation vers l’exportation et la promotion des exportations. L’idée est de mettre en vigueur

des politiques qui encouragent les entreprises à fabriquer des produits concurrentiels sur les

marchés mondiaux, et en particulier des exportations industrielles et des produits agricoles à fort

coefficient de travail, pour remplacer les importations. Cette stratégie se distingue

principalement du remplacement des importations par le fait qu’elle fait de la concurrence

mondiale plutôt que de la protection de la force majeure de soutien à la croissance, pour

encourager l’investissement, les gains de productivité, l’apprentissage et les nouvelles

techniques.

§2-Les exportations de produit de base en tant que moteur de la

croissance économique

« Avant les années 1950, on considérait que les exportations de produits de base jouaient

un rôle central dans le processus de développement et qu’elles constituaient le moteur

fondamental de la croissance économique. Pour la majorité des pays en développement, le

respect de l’avantage comparatif revenait à exporter des produits alimentaires et des matières

premières, à importer des machines et des biens d’équipement et à permettre, en conséquence, la

réalisation d’évolutions structurelles et l’essor des revenus. Plus récemment, de nombreux pays

en développement ont tenté d’autres stratégies commerciales, tel que : la substitution aux

importations et l’exportation de produits manufacturés à fort coefficient de main-d’œuvre. Il

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40

reste que les exportations de produits de base sont restées centrales dans les stratégies de

développement d’un large éventail de pays en développement. La croissance économique fondée

sur l’exportation de produit de base apporte trois grandes catégories d’avantages aux pays en

développement, en améliorant l’emploi des facteurs de production existants, en étendant les

dotations de facteurs et en assurant des effets des liaison.

§3-Commerce extérieur et croissance: éléments de preuve concrets

Les avantages théoriques que présente une plus grande ouverture commerciale ne sont

pas absolus. Nous avons déjà exposé que, dans certaines circonstances, une stratégie fondée sur

l’industrie naissante encourageait également l’augmentation des investissements et les gains de

productivité. En outre, tandis que la théorie suggère que le libre-échange présente des avantages,

elle ne dit pas grand-chose sur les types de politiques à mettre en œuvre pour un pays désireux

d’aller dans cette direction. La première catégorie d’éléments de preuve est anecdotique, lorsque

l’on considère les expériences vécues par divers pays. La majorité des pays dont l’économie a

connu la croissance la plus rapide au cours des décennies ont été les plus déterminés à mettre en

œuvre une stratégie d’ouverture. Le Chili, la Chine, la Corée du Sud, Hong Kong, l’Indonésie, la

Malaisie, Maurice, Singapour, Taïwan et la Thaïlande font partie des pays qui, enregistrant la

croissance la plus rapide, ont donné la plus forte priorité à la stimulation des exportations. La

Chine et l’Inde sont les pays les plus fermés aux échanges dans les années 1960 et 1970. Ces

deux pays qui ont initié l’ouverture dans les années 1980, pour le premier, et dans les années

1990, pour le second, ont vu leurs taux de croissance connaître une forte accélération..»48

48

Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David L. Lindauer Economie du développement / traduction de la 6è édition

américaine par Bruno Baron-Renault, 3è édition, OUVERTURE ECONOMIQUES/NOUVEAU HORIZONS de

boeck 2008. Page 762

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Section 3 : Modèles théoriques

On a pu constater que, beaucoup de chercheurs ont déjà fait l`étude sur l`impact de la

variation du taux de change et du politique commerciale sur la croissance économique. Certes,

essayaient de modéliser la relation causale entre les variables. Nous voulons aussi nous référer à

des modèles théoriques pour mieux comprendre le lien entre le désajustement du taux de change

et la productivité et ainsi que le lien entre croissance-exportation et exportation-croissance.

§1-Un modèle économétrique du lien entre le

désajustement du taux de change et la productivité

Afin d`affirmer qu`une forte dépréciation ralentit la croissance de la productivité, il est

nécessaire de disposer d’un modèle de croissance de la productivité largement accepté. Le

modèle de convergence conditionnelle de la productivité a été utilisé dans de nombreuses études

comparatives.

A- Le modèle de convergence conditionnelle

Il serait utile de se pencher sur la situation d’autres pays pour établir si des forces

analogues y sont également à l’œuvre. Un examen des économies néo-zélandaise et

australienne pourrait être instructif à cet égard, surtout si elles étaient comparées à celles d’autres

pays exportateurs de ressources qui ont maintenu des taux de change fixes ou dont les taux de

change réels ont eu tendance à augmenter à long terme (par exemple la Norvège ou la Finlande).

L’étude appel à des données se rapportant à la fois à divers pays et divers secteurs pour tenter de

vérifier l’hypothèse selon laquelle une forte dépréciation ralentit la croissance de la productivité.

Pour ce faire, il est nécessaire de disposer d’un modèle de croissance de la productivité. Le

modèle de convergence conditionnelle de la productivité a été utilisé dans de nombreuses études

comparatives portant sur plusieurs pays ou plusieurs industries, notamment par Bernard et Jones

(1996), Bernard et Jensen (1999), Cameron, Proudman et Redding (1998), Carree, Klomp et

Thurik (2000) ainsi que Harris et Kherfi (2000). Ce type de modèle a servi à examiner un grand

nombre de questions, comme le rythme de convergence, le degré de spécialisation des échanges

extérieurs, les effets sur le capital humain et sur l’investissement direct étranger, et la

concentration des exportations.

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42

B-L’ équation de base

L’équation de base relative à la croissance de la productivité dans l’industrie i du pays c

est la suivante :

.

La variable dépendante est la variation de la productivité dans l’industrie i du pays c à la période

t. Elle dépend de certains effets fixes (propres à l’industrie ou au pays considéré) et de certains

effets généraux (mesurés par l’ensemble de variables X). Le dernier terme du côté droit de

l’équation représente l’écart de productivité et rend compte de l’effet de convergence. Le

coefficient (positif) de la convergence conditionnelle, β, reflète la mesure dans laquelle le

rattrapage sur le plan de la productivité contribue à la croissance de celle-ci dans l’industrie en

question. Ce rattrapage est effectué par rapport à la productivité moyenne dans cette industrie

pour tous les pays, désignée par A*i. La forme de cette équation s’inspire dans ses grandes lignes

d’un certain nombre des modèles théoriques relatifs à la croissance endogène de la productivité.

Les variables explicatives censées influer sur la croissance de la productivité (les variables qui

composent X) comprennent notamment les dépenses de recherche-développement,

l’investissement ainsi que le degré d’ouverture de l’économie, d’intensité du capital humain et de

spécialisation des échanges extérieurs. Les variables retenues dans notre modèle de référence

sont l’investissement et le degré d’ouverture.

C-Résultats

Les résultats obtenus indiquent que les taux de change réels influent sur la croissance de

la productivité à court terme et à long terme. Ils cadrent avec l’approche de la compétitivité,

selon laquelle une baisse du taux de change favorise la croissance de la productivité à court

terme. Ils indiquent aussi qu’une diminution persistante du taux de change réel peut avoir des

effets négatifs sur la croissance de la productivité à long terme49

49

Richard G. Harris* « Le taux de change peut-il influer sur la productivité? », Année 2000. P31 (331)

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43

§2-Appreciation du taux de change, commerce extérieur et la

compétitivité

Les effets d’une appréciation du change sur l’économie sont complexes. L’effet le plus

immédiat, mais pas si simple à mesurer, concerne les prix et les volumes d’importations et

d’exportations ; il nécessite de définir précisément la nature de la concurrence à laquelle sont

confrontés les producteurs d`une nation et de prendre en compte les comportements de marge des

exportateurs nationaux et étrangers.

A-La complexité des effets de l`appréciation du taux de change

Une appréciation du change met en jeu, à partir de la réaction du commerce extérieur, de

multiples effets indirects (effets de « bouclage macroéconomique ») : certains de ces effets

indirects transitent par les prix, et notamment les prix à la consommation, les salaires, etc.;

d’autres effets indirects passent par l’activité, l’emploi, la demande intérieure, etc. Une

appréciation du change entraîne notamment un transfert de valeur du patrimoine des pays dont la

monnaie s’apprécie vers ceux dont la monnaie se déprécie. Ce transfert n’est pas neutre sur les

comportements de dépense des ménages et des entreprises, même si son impact sur l’économie

réelle est plus lent à se manifester. Enfin, la banque centrale, confrontée à une inflation plus

basse et une activité plus faible, doit adapter ses taux d'intérêt. Une appréciation de l’euro a pour

effet direct de dégrader la compétitivité-prix des producteurs français, à la fois face aux

concurrents sur les marchés étrangers et face aux concurrents qui exportent sur le marché

français, et donc de faire baisser les exportations et monter les importations.

B- L’appréciation de l’euro fait baisser la compétitivité-prix des exportations françaises

A titre d`exemple, l’appréciation de l’euro face aux monnaies des pays concurrents a en

général pour conséquence d’augmenter pour les clients le prix des produits importés de France

par rapport à ceux importés d’autres pays en dehors de la zone euro. En effet, si les prix pratiqués

sont fixes en euro, alors l’appréciation du change se traduit par une hausse équivalente du prix

payé par le client final. Les exportateurs français ont certes la possibilité d’ajuster leurs prix pour

s’aligner sur ceux de la concurrence en rognant d’autant sur leurs marges. Mais en pratique, si les

exportateurs font effectivement un effort de marge pour amortir l’effet de l’appréciation du

change, la compensation est loin d’être complète. Cet effort de marge se situerait entre 20 % et

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44

40 %, selon les estimations des différents modèles. Ainsi, une hausse de 1 % des prix de

production se répercuterait sur les prix d’exportations à hauteur de 60 % à 80 %.50

C-Effets d’une appréciation du taux de change effectif nominal sur le commerce extérieur

Lors d`une appréciation du taux de change effectif nominal, deux tentatives peuvent

exister : d`une part une hausse du prix des exportations (en devise) et d`autre part une baisse du

prix des importations (en monnaie domestiques). Et les répercussions peuvent se présenter

comme suit :

Figure 1: Effets d’une appréciation du taux de change effectif nominal sur le commerce extérieur

Source : Franck Cachia, Division, Synthèse conjoncturelle, France Juin 2008

Finalement, ce phénomène c`est-à-dire l`effet d’une appréciation du taux de change effectif

nominal sur le commerce extérieur se traduit par la baisse des exportations d`un côté et la hausse

des importations d`un autre côté.

50

Franck Cachia « Les effets de l’appréciation de l’euro sur l’économie française » Division, Synthèse conjoncturelle, Juin 2008.page 33

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45

§3-Lien croissance-exportation et exportation-croissance

Parfois il faudrait accorder une attention particulière pour déterminer lesquels des deux

variables croissance du PIB et exportation est endogène, car il se peut que, l`expansion des

exportations conduit à une croissance économique et la croissance économique conduit à une

expansion des exportations. C`est ce que nous allons voir dans cette sous-section.

A-Croissance tirée par les exportations

La politique économique de libéralisation du commerce extérieur a généralement pour

objectif de promouvoir l'expansion et la diversification des exportations. L'impact positif d'une

telle politique d'ouverture commerciale sur la croissance découle des effets directs et indirects

induits. S'agissant des effets directs, Goldstein et Khan (1982) révèlent que la production et la

demande sont deux principaux canaux par lesquels les exportations conduisent à la croissance et

au développement. En effet, il peut y avoir accroissement de la production suite à celui des

exportations dans la mesure où le développement des exportations permet d'une part une

concentration des investissements dans ce secteur où il est révélé un avantage comparatif et

d'autre part une extension des infrastructures et des systèmes de transport et de communication

qui en retour facilitent la production d'autres biens et services. En outre, le processus de

production se trouverait amélioré suite à l'accroissement des exportations puisque le secteur des

exportations constitue un canal de transmission des transferts de technologie, de la connaissance

et du capital humain et des économies d'échelle.

B-Exportation tirée par la croissance

Pour des auteurs comme Kaldor (1964), Lancaster (1980), Krugman (1984), Stavrinos

(1987), c'est la croissance économique qui crée un cadre favorable à l'expansion des exportations

dans un pays et non l'inverse. Pour ces derniers, la croissance économique conduit à une

amélioration des talents, des compétences et des techniques, éléments qui contribuent à

l'expansion des exportations. Dans le même ordre d'idée, Michaely (1977) et Helleiner (1986)

arguent de la nécessité d'un niveau minimum de développement avant l'observation des effets

bénéfiques de l'expansion des exportations. Ainsi, si le développement est défini comme une

croissance économique soutenue sur une longue période de temps et accompagnée d'une

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transformation heureuse des structures, alors, on dirait que c'est la croissance économique qui

induit l'expansion des exportations.

C- Exportations et Croissance: une relation réciproque

Certains chercheurs parmi lesquels on peut citer Helpman et Krugman (1985), Bhagwati

(1988), Grossman et Helpman (1991), ont soutenu que l`expansion des exportations résultant des

gains de productivité et des économies d`échelle va conduire à une réduction des coûts de

production et par conséquent entrainer une amélioration substantielle de la productivité. Cette

amélioration de la productivité va conduire à son tour à une augmentation des exportations et

ainsi de suite. Ainsi, l`expansion des exportations conduit à une croissance économique et la

croissance économique conduit à une expansion des exportations.

D-Modèle théorique

En recourant à la théorie néo-classique de la croissance économique, le produit (Y) est

fonction du travail (L) et du capital (K). Les relations de production sont représentées par une

fonction de production de la forme :

Y = F (K, L) (1)

Une formulation complète de la fonction de production qui prend en compte d`autres variables

pertinentes peut être : Y = F (K, L, X, E, G) (2)

Ou X représente les exportations, E les termes de l`échange et G les dépenses publiques.

Dans son étude (Daniel Johnson, 2006) ces variables additionnelles à savoir L, K, E et G ont été

introduites dans le modèle pour une meilleure spécification du modèle, mais elles n`interviennent

pas dans l`analyse de la détection de la causalité.51 Donc, de là, nous pouvons également

concevoir un modèle macroéconomique de la production en fonction d’autre variables à part K,

L, E et G, mais, il suffit de tenir compte du lien significatif entre les variables choisi et de

l’objectif général du modélisateur.

51

Daniel Johnson « Exportations et croissance économique: une analyse empirique sur le Togo », Université de

Kara, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), Kara –Togo. Année 2006. P5 (271)

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47

En somme, on peut dire que le taux de change constitue effectivement un instrument

important dans la politique économique globale. Et que la défaillance de la politique adoptée

dans un système ou régime de change va entraîner une forte fluctuation. En effet, la fluctuation

du taux de change, a une influence sur la croissance économique. Le taux de change joue aussi

un rôle décisif dans la stratégie de Banque Centrale d’une Nation, et son affaiblissement continu

remettrait en question l’objectif de maintien de la stabilité des prix.

La forte dépréciation de la monnaie nationale par rapport à l’autre monnaie étrangères,

quelques soit les facteurs techniques qu’elle provoque, peut en conséquent, stimuler d’autres

facteurs conjoncturels et elle va renforcer et aggraver la situation macroéconomique du pays,

engendrant un renchérissement des produits importés, qui s’est traduit par la suite par une

inflation. Donc le désajustement du change affecte tout d’abord la compétitivité à l’exportation et

à l’importation et finit par ralentir la croissance de la productivité.

Finalement, nous pouvons affirmer que, selon les concepts théoriques, le taux de change

est l’un des canaux principaux qui déterminent la relation entre l’échange extérieur et la

croissance d’une économie. En effet, la mauvaise gestion du taux de change dans une économie

ouverte peut avoir des répercussions négatives sur la croissance de cette économie. Donc nous

pouvons considérer que, théoriquement, le taux change et le commerce extérieur notamment

l`exportation constituent les facteurs déterminants de la croissance économique. Maintenant nous

allons analyser empiriquement, l’impact de la variation du taux de change et la tendance du

commerce extérieur sur la croissance économique malagasy.

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48

PARTIE II : LES IMPACTS DE LA VARIATION DU TAUX DE

CHANGE EFFECTIF REEL ET DE L`EXPORTATION SUR LA

CROISSANCE ECONOMIQUE MALAGASY

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49

Nous avons fait appel à des approches théoriques pour la première partie de notre travail

afin de mieux comprendre les impacts du taux de change et du commerce extérieur sur la

croissance économique.

En somme, le taux de change étant un élément prépondérant à la décision politique d’un

pays, car il peut influencer certain nombre de variables économiques notamment sur la

croissance économique, inflation, sur les mécanismes de la balance commerciale et aussi il peut

être un déterminant de la compétitivité extérieure. Par conséquent, la mauvaise gestion peut

entraîner une forte fluctuation du taux de change. Quant à la politique commerciale, la politique

adoptée dans le cadre du commerce extérieur se traduit par une libéralisation des échanges, le

contingentement, l’abaissement des droits de douane, des subventions à l’exportation, le

développement des postes des conseillers commerciaux auprès des ambassades, le

développement de l’assurance-crédit à l’exportation, etc. Et aussi nous avons pu constater à

partir des modèles théoriques qu`il existe une relations causales entre les variables produit

intérieur brut, le taux de change et l`exportation. Les résultats indiquent qu’une diminution

persistante du taux de change réel peut avoir des effets négatifs sur le commerce extérieur et se

répercute sur la croissance de la productivité à long terme.

Maintenant, nous voulons tenter de confirmer ces concepts théoriques par le biais de

l`observation de la réalité qui existe à Madagascar. Est-ce que, effectivement, la variation du

taux de change effectif réel et du commerce extérieur (en tenant compte l`exportation) à

Madagascar a une influence sur la croissance économique ? Nous avons comme objectif dans

cette seconde partie de détecter laquelle de ces deux variables est le principale facteur

déterminant de la croissance économique. Pour atteindre notre objectif, nous allons étudier

empiriquement les impacts de la variation du taux de change (TCER et TCEN) et de la politique

commerciale sur la croissance économique malagasy en premier lieu, et puis nous procédons à

la modélisation économétrique afin de pouvoir donner des recommandations dans l’analyse

perspective.

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50

Chapitre III : Analyse empirique des effets de la variation du

taux de change et de la politique commerciale sur la

croissance économique à Madagascar

Soulignons que : l’étude empirique se fonde uniquement sur l’expérience, sur

l’observation des faits et non sur une théorie52

. Nous voulons fonder notre analyse sur

l’observation des impacts de la variation du taux de change et du commerce extérieur à l’aide

des données statistiques de Madagascar depuis 1980 jusqu’en 2009. Nous voulons figurer dans

cette étude empirique, d’abord les politiques monétaires et les politiques de change que

Madagascar a adoptées, ensuite les structures des politiques commerciales, et enfin les aspects

globaux de la croissance économique malagasy.

Section 1 : Politique monétaire et politique de change à Madagascar

D’une certaine manière, le garant du bon fonctionnement du système économique,

consiste à coordonner la politique monétaire et la politique de change par l’intermédiaire d’un

rôle joué par la banque centrale. Discutons d’abord, l’évolution de la politique monétaire à

Madagascar, puis en quoi consiste l’intervention de la banque centrale afin de maintenir la

politique de change et la mise en place du MID Madagascar.

§1-L’évolution de la politique monétaire à Madagascar

La politique monétaire à Madagascar consiste à mettre en place des systèmes de contrôle

de l`expansion de liquidité, par les interventions indirectes de la BCM pour maîtriser la création

monétaire excessive. Les refinancements bancaires et les ponctions de liquidité sont faites

exclusivement par l’ open market où la BCM a procédé à des achats et des ventes de bons du

Trésor de maturité inférieure ou égale à un an.

,

52

LIBRAIRIE LAROUSSE, Pluri dictionnaire Larousse, Dictionnaire encyclopédique de l’enseignement, Paris

1977. Page 474.

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51

A-Contrôle de l’expansion de liquidité

Afin de maîtriser la croissance de la masse monétaire, la BCM définit un objectif

intermédiaire qui est l’ensemble de ses avoirs extérieurs et de ses crédits intérieurs, ensemble qui

est appelé base monétaire. La réalisation de cet objectif permet de limiter la création monétaire

de la BCM et la liquidité bancaire. Le contrôle de l’expansion de la liquidité bancaire (Encaisses

des banques et dépôts des banques auprès de la BCM), considérée comme la source d’expansion

des crédits intérieurs des banques primaires, joue un rôle important dans la limitation de leur

capacité de création monétaire (Monnaie scripturale). Dans la mise en œuvre de sa politique, la

BCM dispose d’instruments d’intervention qui ont évolué en fonction des différentes étapes

réalisées en matière de libéralisation de l’économie. Ainsi, l’année 1994 a été une année

charnière pour la BCM, car elle marque le début de l’abandon des instruments d’intervention

directe et l’usage accru des instruments d’intervention indirecte de politique monétaire.

B-Les interventions indirectes de la BCM pour maîtriser la création monétaire

excessive

L’encadrement du crédit qui consiste à plafonner certaines catégories de crédits et le

plafond global de crédits ont été suspendus respectivement en 1994 et 1995. Depuis 1996, la

BCM a axé ses mesures sur des interventions indirectes, à savoir le système des réserves

obligatoires et le maniement du taux directeur. Le système des réserves obligatoires oblige les

banques à constituer un montant minimum de réserves sous forme de dépôts non rémunérés

auprès de la BCM. De ce fait, le système a pour effet de geler une quantité déterminée de

liquidité bancaire qui, autrement, pourra occasionner une création excessive de monnaie. Le taux

directeur de la BCM est un taux de référence pour la formation du taux de base des banques de

second rang. Sa modification constitue un signal de resserrement ou d’assouplissement dans la

conduite de la politique monétaire.

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52

C-Refinancement bancaire et ponctions de liquidité

De 1999 à juin 2006, le refinancement des banques auprès de la BCM et les ponctions de

liquidités se faisaient exclusivement par l’ open market où la BCM a procédé à des achats et des

ventes de bons du Trésor de maturité inférieure ou égale à un an. Les achats de bons du Trésor

des banques par la BCM sur le marché secondaire ont pour effet d’injecter de la liquidité, tandis

que ses ventes se traduisent par la réduction de cette liquidité. Il convient de souligner que la

BCM acquiert les bons du Trésor seulement sur le marché secondaire, étant donné que l’Etat

s’endette directement auprès de la BCM uniquement par des avances de trésorerie. Le

fonctionnement des marchés de bons du Trésor est consigné dans un manuel de procédures des

bons du Trésor par adjudication. Ces marchés, marché primaire uniquement depuis Mai 1997 et

marchés primaire et secondaire depuis Novembre 1997, contribuent également à une meilleure

maîtrise de la liquidité des banques et, en conséquence, de la masse monétaire. En effet, étant

donné que la centralisation des opérations sur bons du Trésor est assurée par la BCM, les

souscriptions par les banques et les achats des opérateurs économiques sur le marché primaire se

traduisent par une diminution de la liquidité bancaire. En juin 2005, la Banque Centrale a

reconsidéré ses interventions sur le marché monétaire, en vue d’une meilleure régularisation de

la monnaie centrale. Les actions de la Banque Centrale sur ce marché comprennent

essentiellement les opérations de refinancement et les reprises de liquidités.

§2-Les rôles joués par la Banque Centrale Malagasy

Depuis sa création en 1973, et en fonction des organisations qu`elle a mis en œuvre,

d`une part la Banque Centrale Malagasy assure la gestion de la réserve nationale de change, et

d`autre part elle garantit le bon fonctionnement du système bancaire et financier.

A-Création

Après la sortie de Madagascar de la zone franc, la Banque Centrale de Madagascar

(BCM) fut créée le 12 Juin 1973 par l’ordonnance N°73-025 définissant ses statuts. Elle a pris la

succession de l’Institut d'Emission Malagasy. Cette ordonnance a été abrogée et remplacée par

la Loi modifiée N° 94-004 du 10 Juin 1994, laquelle définit les statuts de la BCM et consacre son

indépendance en matière de politique monétaire.

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Suivant l’article 6 de son statut, la BCM a pour mission générale de veiller à la stabilité

interne et externe de la monnaie. A ce titre, elle élabore et met en œuvre la politique monétaire.

B-Fonction

La banque centrale malagasy en tant que la banque de l’Etat et banque des banques

assume plusieurs fonctions. Elle exerce le privilège d’émission de billets de banque et de pièces

de monnaie ayant cours légal sur le territoire de Madagascar. Non seulement, elle assure la

gestion de la réserve nationale de change, mais également, elle est garante du bon

fonctionnement du système bancaire et financier. En conséquence, elle veille au bon

fonctionnement du système des paiements et assure le Secrétariat Général de la Commission de

Supervision Bancaire et Financière.

C-Organisation

La BCM possède deux organes de décision : le Gouverneur assisté d'un Directeur

Général et le Conseil d’ Administration ; et un organe de surveillance : les Censeurs. Elle est

structurée des Directions centrales chargées, chacune en ce qui la concerne, des opérations

financières dans le territoire et avec l’étranger, de la conception et de l’exécution de la politique

monétaire, de l’exécution du budget et de la gestion des ressources humaines, du traitement et de

la fiabilisation des informations. Composer de quatorze (14) Agences réparties dans toute l’île et

dont la fonction principale est l’approvisionnement des régions en signes monétaires et la

collecte des informations économiques et financières nécessaires à la conduite de la politique

monétaire ; et en particulier le Secrétariat Général de la Commission de Supervision Bancaire et

Financière (SG-CSBF).53

53

Banque Centrale de Madagascar, ©2001-2014 /

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54

§3-Politique de change et la mise en place du MID

La politique de change ou régime de change, fait partie intégrante de la politique

monétaire malagasy. Auparavant, le régime de taux de change appliqué a été celui du taux de

change fixe jusqu’en 1982, puis ajusté de manière discrétionnaire par la BCM jusqu’en Mai

1994. Mais, après la mise en place du Marché Interbancaire de Devise, l’instauration du

flottement vise par conséquent la libre détermination du cours par les forces du marché.

A- Politique de change à Madagascar

La Politique de change considère que la défense de la parité des pouvoirs d’achat passe

avant tout par la stabilité des prix intérieurs. Le taux de change nominal de l’Ariary en est un des

principaux facteurs. Ainsi, à partir de 1994, Madagascar a entrepris la réforme en profondeur de

son système de change. Cette réforme, à savoir l’instauration d’un système de flottement libre du

cours de la monnaie nationale a fait partie intégrante de celles entreprises dans le cadre de la

libéralisation des changes. Auparavant, le régime de taux de change appliqué a été celui du taux

de change fixe jusqu’en 1982, puis ajusté de manière discrétionnaire par la BCM jusqu’en Mai

1994. L’instauration du flottement vise par conséquent la libre détermination du cours par les

forces du marché, le rapatriement rapide des recettes d’exportations et l’accroissement des flux

de devises passant par le marché.

B-La mise en place du MID

La mise en place du Marché Interbancaire de Devises ou MID le 09 Mai 1994 s’inscrit

dans le processus de la réforme. Instauré par le Décret n° 2004-731 du 27 /07/2004, le MID en

continu a remplacé le MID à la criée. Le MID en continu est un réseau des intermédiaires agréés

reliés entre eux par un système électronique. Il est régi par la Convention de Place conclue entre

les intermédiaires agrées participants, qui définit les règles, l’organisation et le fonctionnement

du MID. Les transactions sur le MID se font au comptant. La BCM peut intervenir sur le MID, et

ses interventions sont effectuées afin de favoriser un fonctionnement ordonné du marché. Au

niveau de la réglementation des changes, les grandes orientations vers une économie de marché,

suite à l’acceptation par Madagascar des obligations de l’Article VIII des statuts du FMI ont

impliqué une réforme du cadre légal et réglementaire dont les dispositions sont définies par la loi

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55

n° 2006-008 du 02/08/2006 portant Code des Changes. Les principales dispositions du Code des

changes concernent la possibilité d’ouverture de transactions en capital et des opérations à terme.

Le MID en continu se veut être un moyen de parvenir à un résultat pour contourner les

limites de l’ancien MID en apportant une nouvelle organisation et un nouveau fonctionnement.

En effet, la cotation à la criée est remplacée par un réseau électronique qui fonctionne de manière

permanente, et est destinée à l’achat et à la vente de devise dont les transactions s’effectueront

par le canal du Service Reuters Dealing 3 000 Internationale. Ce réseau offre en temps réel et 24

heures sur 24 heures aux intervenants sur le marché l’ensemble des données boursières,

monétaires et financières sur toutes les places du monde, ainsi que les facteurs exogènes

susceptibles d’avoir des répercussions directes ou indirectes sur ces données. Il les aides aussi à

mieux cibler leurs interventions sur ces places et de faire un arbitrage professionnel mais non pas

un arbitrage de circonstance en fonction des ordres des clients qui est souvent le cas lors de

l’ancien MID.54

C-L’évolution du TCER et du TCEN malagasy

Pour mieux comprendre comment a évolué la politique de change malagasy, nous nous

présentons ci-après sous forme graphique, les séries des données statistiques du taux de change

effectif réel et le taux de change effectif nominal, extrait de la banque centrale malagasy et de la

banque mondiale, année 2012.

Figure 2:Evolution du TCER et TCEN Madagascar, par rapport à l’USD année 1980-2009

54

CREAM, « Les effets de la depreciation de la monnaie malagasy et le taux de change apres la mise en place du

mid en continu” Cahier de recherche en Analyse économique N°06, Octobre 2015. Page 13

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56

Source : notre conception Novembre 2015

Le TCER représente le rapport entre l’indice des prix intérieurs de la Nation et celui de

leurs principaux partenaires commerciaux. D`après ce que nous voyons sur la représentation

graphique, son évolution est en dent de scie. On peut dire que c`est une forte fluctuation. Par

exemple en 1982, la valeur du TCER est de 120.9, puis brusquement on constate une

appréciation de 58.96 en 1987 jusqu’à ce qu`il atteigne 45.22 en 1991et ça va se déprécier aussi

brusquement en 1996 et ainsi de suite.

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Quant au Taux de Change Effectif Nominal, comme nous avons déjà défini, c’est un indice de

taux de change d’une monnaie nationale vis-à-vis d’une devise synthétique, tenant lieu de devise

commune des principaux partenaires. En 1980, un dollar Américain coûte 42.26 Ariary

Malagasy (ou vice versa un Ariary vaut 0,0236 Dollar), jusqu` à ce que ce taux deviennent, de

façon monotone, 853.13 Ariary Malagasy en 1995. Et ça va continuer aussi jusqu`aux années

2006 et c`est le point optimal pour notre série, le taux de change d`un dollar coûte 2.142.30

Ariary. D`un point de vue globale, à la différence du taux de change effectif réel, le taux de

change effectif nominal à Madagascar n`a jamais cesser d`augmenter depuis le début c`est à dire

depuis 1980 jusqu`au 2009. Cela veut dire que la valeur de l`Ariary malagasy se déprécie de plus

en plus en fonction du temps.

Ci-après, la variation de l’Ariary Malagasy, selon la Banque Centrale Malagasy en Février 2016

Tableau I: Variation de l’Ariary Malagasy, selon BCM 2016

Devise Description Taux en

cours(MGA)

Taux à la date précédente

(MGA)

Variation par rapport à la

date précédente (MGA)

1 EUR Euro : Monnaie de l'Union

Européenne. Symbole : € 3 480,00 2 886,98 593,02

1 USD Dollar des Etats-Unis.

Symbole $ 3 165,00 2 226,87 938,13

Source : BCM Février 2016

Etant donné les efforts fournis par l’Etat Malagasy pour remédier à la politique de change, il est

toutefois, constaté des lacunes dans les stratégies adoptées. Il en résulte que: l’Ariary Malagasy

continue sa chute libre, les paramètres techniques actuels laissent même présager une poursuite

de la dépréciation de l’Ariary face aux devises étrangères.

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Section 2 : Politique commerciale malagasy

Jusqu’à nos jours, la politique commerciale malagasy semble inefficace, car depuis

toujours même s`il existe des réglementations sur les procédures d’importation et d’exportation à

la douane malagasy, notre balance commerciale est souvent caractérisée par un déficit chronique

et une baisse de la compétitivité.

§1-L’évolution du commerce extérieur de Madagascar

L`évolution du commerce extérieur de Madagascar est marquée par des déficits excessifs

et une baisse de la compétitivité.

A-Déficit chronique

Généralement, le commerce extérieur de Madagascar est marqué par un déficit chronique

de sa balance commerciale. Ce déséquilibre commercial est un fait ancien. Depuis la colonisation

jusqu’à nos jours, soit pendant plus d’un siècle, on n’a enregistré que quelques années pendant

lesquelles le commerce extérieur malagasy présentait un solde positif. Il s’agit de celles

précédant ou suivant les grands conflits mondiaux, c’est-à-dire les deux grandes guerres

mondiales (intense activité dans les secteurs de l’ approvisionnement à la veille de ces crises

internationales, obligeant de la part des nations européennes et/ou américaines de gros achats

afin de constituer d’importants stocks et la reconstitution de ceux-ci au lendemain des guerres).

Le retour à une situation économique internationale normale a toujours fait réapparaître le

déficit. Ce dernier vient du fait que les produits de la vente des biens et services échangeables de

Madagascar sur le marché international ne couvrent qu’une partie de ses besoins d’importations.

B-Baisse de la compétitivité

La gamme des produits vendus par Madagascar à l’étranger est très caractéristique d’un

pays faiblement industrialisé qui n’exporte que des produits bruts issus de son sol ou de son

sous-sol, tandis que le pays doit acheter sur le marché international, non seulement les matières

premières (surtout les combustibles) et les biens d’équipements nécessaires au développement

industriel, mais aussi certains produits alimentaires et de consommation pour les besoins de la

population. Depuis 1975, l’évolution de l`exportation de Madagascar a été irrégulière et a connu

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de fortes amplitudes. Ainsi, de 1975 à 1985, Madagascar a enregistré globalement une baisse

continuelle de ses exportations. Cette décélération a été considérée comme le résultat de

l’application des politiques macroéconomiques incohérentes qui a engendré une baisse de la

compétitivité sans précédent de l’économie nationale. Toutefois, l’amplitude de la variation

durant cette période a été moyennement faible.

C-Solde de la balance commerciale malagasy

Comme nous avons déjà souligné, la politique commerciale malagasy semble inefficace,

car notre balance commerciale est toutefois caractérisée par un déficit chronique et une baisse de

compétitivité. En voici comment se manifeste l`évolution du solde de la balance commerciale

Malagasy.

Figure 3: Solde de la balance commerciale Malagasy en % du PIB 1980-2009

Source : Notre conception Novembre 2015

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Cette graphe nous montre, les soldes de la balance commerciale Malagasy en % du PIB

depuis1980 jusqu`en 2009, c`est à dire la différence entre les valeurs de l`exportation et les

valeurs des importations. A première vue, on constate que, depuis l`année 1980 jusqu`à l’année

2009, la balance commerciale de Madagascar n`a jamais atteint au moins, l`équilibre. On peut en

tirer directement la conclusion que le commerce extérieur de Madagascar est marqué par un

déficit chronique de sa balance commerciale. Autrement dit l`importation excède sans cesse

l`exportation.

§2-Les relations commerciales de Madagascar à l`extérieure

Les relations commerciales de Madagascar vis-à-vis de l`extérieure ne concernent que

des concertations, des traitées et des relations avec des organisations internationales et les

partenaires commerciaux.

A- Concertation en vue de sa validation

Le secteur privé et des techniciens de divers départements ministériels se sont réunis ce

15 avril 2015 pour finaliser et valider le rapport du gouvernement dans le cadre de l’examen de

la Politique Commerciale de Madagascar. Après sa validation, ce document passera par la suite

en conseil du gouvernement pour approbation avant sa communication au secrétariat de

l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à Genève en Suisse. Une délégation conduite par

le ministre du Commerce présentera le dossier Malagasy devant les membres de l’OMC à

l’occasion du 3ème

examen de la Politique Commerciale de Madagascar à Genève, les 14 et 16

Juillet 2015. Cette évaluation se fait normalement tous les six ans pour les pays en

développement. La dernière pour Madagascar a été effectuée en 2008.

B-Coopération avec la SADC

Etant convaincu de l’impact du commerce sur l’économie nationale et sur le pouvoir

d’achat des ménages touchés par cette activité, les relations avec la région SADC n’ont pas été

exploitées comme il se doit et c’est l’une des principales priorités du ministre du commerce et de

la consommation à l’époque, Narson Rafidimanana. Le chef du bureau de liaison de la SADC à

Madagascar, Ngakare Keeja, dont la mission se termine avec le retour à l'ordre constitutionnel du

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pays, est venu effectuer une visite d'adieu au ministère, le 30 avril 2014, et c’est à cette occasion

que Narson Rafidimanana a abordé les questions relatives au développement, telles que les

échanges commerciaux dans la région. La SADC, numéro un du commerce et de la

consommation, est convaincu que Madagascar possède un avantage très intéressant dans la zone

de libre-échange. « Madagascar doit agir vite, pour la relance de son économie. Notre

développement économique se fera notamment à travers l'organisation de la SADC » souligne le

communiqué du ministère du commerce et de la consommation. Madagascar n'a pas pu

participer pleinement aux activités de la SADC mais compte y travailler activement au niveau du

commerce. « Il nous faut, plus que jamais, renforcer nos relations bilatérales. L'union faisant la

force, travaillons de concert pour améliorer la coopération Sud-Sud pour le bénéfice de tous »

souligne le communiqué.

C-Coopération avec OMC

L'Organisation Mondiale du Commerce est prête à aider Madagascar. « Madagascar

souhaite que des financements plus conséquents soient alloués aux processus d’aide au

commerce et au cadre intégré renforcé. Les moyens devraient être accordés en priorité au

renforcement de l’assistance technique, à l’appui institutionnel, au transfert de technologie et à la

capacité productive dans les pays les moins avancés (PMA) en vue de leur insertion efficace

dans le commerce mondial.

Madagascar a repris les négociations avec l’OMC pour que l’organisme appuie la Grande

île dans la mise en place d’une structure nationale et d’un cadre réglementaire pour

l’amélioration des exportations, pour la mise en place d’une stratégie de développement des

exportations, l’amélioration des infrastructures et des capacités de production. Le plaidoyer du

ministre était axé sur l’accès des produits en provenance des PMA en franchise de droits,

l’assouplissement des règles d’origine, un traitement différencié en faveur des PMA et préserver

les intérêts des pays les plus vulnérables. Durant les séances plénières, le ministre a réitéré

l’attachement du pays pour l’effectivité d’un système commercial multilatéral permettant

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d’instaurer un régime commercial international juste et équitable. Suite à l’évolution positive de

la situation politique dans la grande île, l’OMC est prête à épauler le commerce malagasy. 55

§3- Réglementations et procédures d’importation et d’exportation à la

douane Malagasy

Les réglementations et les procédures liés à l’importation et à l`’exportation à la douane

Malagasy consiste à mettre en vigueur les taxes douanières et suivi par la libéralisation des

échanges avec les non-résidents.

A-Les taxes douanières

Le Service de la Législation et de Règlementation au niveau du bureau des douanes reçoit

les demandes pour alléger ou exempter les taxes douanières. En conséquence, c’est le service qui

donne son autorisation pour procéder à ces requêtes. Ce service délivre également l’agrément

aux transitaires et aux entreprises faisant de l’entreposage. Nous utilisons deux Codes de Lois

pour remplir les responsabilités qui nous ont été confiées : le Code des Douanes et le Tarif des

Douanes, affirme Rakotoarimalala Haja, chef du Service de la Législation et de la

Règlementation à l’époque. Ces deux codes de lois peuvent être modifiés, à la demande des

opérateurs ou suivant les changements d’ordre national et international, à chaque étude de la loi

de finance. Par ailleurs, les décrets permettent d’appliquer le code des douanes.

B-Libéralisation des échanges

Du fait de la libéralisation des échanges, il n’y a pas beaucoup de restrictions au niveau

des importations à Madagascar. En ce qui concerne les tarifs douaniers, ils sont de l’ordre de

20% de la valeur de la marchandise pour les produits finis importés, 10% pour les produits

intermédiaires et 5% pour les intrants et matières premières. Ces taxes douanières sont prélevées

à partir de la déclaration en douanes faite par l’importateur, les agents de la douane effectuent

une vérification. Après le règlement de ces taxes, l’importateur obtient le bon à enlever.56

55

Julia, « L'Organisation Mondiale du Commerce est prête à aider Madagascar » Article publié le 27 décembre 2011. 56

http://tvmada.com/lcvmada/procedures-douanes/

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63

Section 3 : Aperçus de la croissance économique malagasy

Nous allons observer dans cette dernier section, à partir de la segmentation du secteur

d`activité économique, l`évolution du produit intérieur brut de Madagascar face à la dépréciation

de la monnaie locale et la défaillance de la politique d`ouverture.

§1-Les principales activités économiques de Madagascar

Les activités économiques de Madagascar sont constituées par les secteurs primaire

(agriculture), secteur secondaire (activité industriel) et les autres secteurs ou secteurs tertiaire tel

que : tourisme, l`hôtellerie,…etc.

A- Secteur primaire

L’économie de Madagascar est basée principalement sur l’Agriculture : culture

d’exportation telle que café, vanille, girofle, poivre, et culture industrielle telle que coton, tabac,

canne à sucre.

B-Secteur secondaire

Quant à l’industrie il existe : industrie de transformation : textile, sucre, bière,… ;

industrie extractive : or, pierres précieuses, chrome, cobalt, ilménite, graphite, mica,… et

particulier la pêche industrielle : pêche thonière et pêche crevettière. Ces 2 secteurs ont des

retombées économiques et sociales importantes, mais le dernier est l’activité la plus

rémunératrice en devises.

C-Autre secteur

Si Madagascar est riche de sa diversité dans tous les domaines, il lui est difficile d'en tirer

les bases d'un développement solide et dynamique. Les ressources naturelles sont nombreuses,

mais quantitativement insuffisantes. L'équilibre écologique, généralement fragile, est compromis

par la déforestation. Le sous-sol contient une grande variété de minerais, du graphite à l'or, en

passant par les pierres semi-précieuses, mais les gisements, de faible importance, ne sont que

rarement exploitables. Le tourisme fait partie du premier secteur pourvoyeur de devises du pays.

Le tourisme, sur lequel de grands espoirs sont fondés, tant pour un tourisme de masse que pour

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des séjours de découverte de ce sanctuaire de la nature, nécessite pour son développement

d'importants investissements hôteliers et la mise en place d'un réseau de charters.

D-La contribution moyenne de chaque secteur dans la formation du P.I.B

Le poids des secteurs d`activités dans le PIB de 2000 à 2004, selon le Rapport Pays du

FMI portant n°05/321, sorti en SEPTEMBRE 200557

, évolue comme suit :

Tableau II:Part de chaque secteur d`activité économique Malagasy dans le PIB

Année SECTEUR D`ACTIVITE

primaire secondaire tertiaire

2000 26.5 12.9 52.1

2001 25.7 13.5 53.8

2002 29.8 13.6 51.3

2003 26.8 14.1 51.6

2004 26.2 14.5 50.9

Source : Rapport Pays du FMI, septembre 2005

On note une relative tendance à la hausse du secteur secondaire au détriment du secteur

tertiaire. Cet état de chose s’explique par l’attirance des entrepreneurs, notamment étrangers, sur

les différentes activités industrielles sous le régime franche. Le poids du secteur primaire reste

globalement stable.

§2-Chute de l’ariary et faille de la politique d’ouverture

Voici l`aperçu de la dépréciation de la monnaie Malagasy et la faille de la politique

d`ouverture extérieure.

A-La dépréciation de l’Ariary malagasy

Selon les derniers chiffres, le taux d’inflation en janvier 2014 était de 6,4% alors qu’elle

avoisinait le 1% en Europe. Ce qui montre le chemin à parcourir si Madagascar espère stabiliser

son taux de change. Mais ce qui donne également une idée sur le « rattrapage » à effectuer pour

rétablir l’équilibre. Les analyses évoquent même la possibilité pour la monnaie nationale

d’arriver à 4000 Ariary pour un euro. D’une manière générale, l’envolée du cours de change

57

Rapport National Sur Madagascar, Cours A1-01271 Centre International De Formation De L’Organisation

Internationale de Travail, Formation syndicale sur la Sécurité et la Protection Sociale (11 AU 29 MAI 2009). Page 7

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65

correspondait à la période où la perspective d’une reprise des discussions avec le Fonds

monétaire international (FMI) se précisait avec la tenue des élections et la sortie de crise. Durant

la transition, ce taux a miraculeusement pu se maintenir au-dessous de la barre psychologique

des 3000 Ariary pour un euro durant des mois, voire des années. Même si les autorités

monétaires ont toujours nié l’existence d’une politique interventionniste de l’État pour maintenir

ce niveau, il est logique que la Banque centrale ait joué un rôle majeur pour maintenir ce

niveau.58

Figure 4: Représentation graphique de l’évolution du TCEN par rapport au Dollar Américain

1980-2009, Madagascar

0

400

800

1,200

1,600

2,000

2,400

80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08

TCEN

Source: Notre conception Novembre 2015, EVIEWS

Nous avons ici une représentation graphique de l’évolution du TCEN par rapport au Dollar

Américain depuis l’année 1980 jusqu’à l’année 2009, Madagascar. D’après cette figure, depuis

l’année 80 jusqu’à l’année 2009, le TCEN à Madagascar n’a jamais cessé d’augmenter. On peut

considérer que l’évolution de la variation du taux de change malagasy a connu deux phases : on

constate une évolution un peu plus ou moins faible à partir des années 80 jusqu’aux années 93,

c’est-à-dire la première phase. Quant à la deuxième phase (année 94 jusqu’aux années 2006), par

rapport à la première phase, on constate une forte fluctuation du TCEN : la valeur de l’ariary se

58

Express de Madagascar « L’ariary continue sa chute libre » Actualité, Economie, Fevrier 2014.pag2

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66

déprécie de façon galopante jusqu’aux années 2006. Donc le taux de change d’un ariary par

rapport au dollar n’a jamais cessé d’affaiblir jusqu’à ce que ce taux devienne 1USD = 2 142.30

Ar en 2006.

B- Les exportations à Madagascar

Depuis les années 1980 jusqu’aux années 2009, voici la situation de l’évolution du

commerce extérieur de Madagascar en exportations.

Figure 5: Exportation de biens et services en USD constant 2000, Madagascar (1980-2009)

Source: Notre conception Novembre 2015, EVIEWS

Ce graphe nous montre la représentation graphique de l’exportation de bien et service en USD

constant 2000 de Madagascar. À partir de ce graphe on peut en déduire que l’exportation à

Madagascar traverse un cycle de trois phases: première phase depuis l’année 80 jusqu’aux

années 89, deuxième phase années 90 jusqu’aux années 2001 et la dernière phase depuis l’année

2002 jusqu’aux années 2009. A première vue, tous les 10 ans à peu près, l’exportation à

Madagascar a connu une chute. Les plus étonnant c’est qu’en 2001 la valeur de l’exportation de

bien et service vaut 1 684 858 866 en USD constant et puis, cette valeur va chuter jusqu’à

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67

911 613 897 en 2002. On peut considérer que cette diminution est dû à des entraves sur la

politique commerciale.

C-Défaillance de la politique d’ouverture

Après l’adoption par Madagascar de la politique d’ouverture économique dans le milieu

des années 80, l’exportation a retrouvé sa vigueur, mais son évolution en dents de scie continue

et l’amplitude de sa variation s’agrandit. Ainsi, l’exportation a commencé à se développer dans

les années 91. Cependant, c’est surtout à partir de l’année 2000 qu’un signe d’intensification des

échanges de Madagascar avec l’extérieur est observé. Parallèlement à cette évolution, le déficit

commercial du pays se creuse.

Figure 6: Graphique exportation et importation Madagascar 1980-2009

Source : Notre conception Novembre 2015, EVIEWS 8

Ce déséquilibre s’est notamment accentué depuis 2004, suite, entre autres, à la hausse des

prix de l’énergie, à la hausse des prix alimentaires sur le marché international (crise alimentaire),

aux effets consécutifs de la détaxation de certains biens d’équipements, à la mise en place des

grands projets miniers et à la crise sociopolitique depuis 2009.

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68

§3-Produit intérieur brut de Madagascar

Nous avons déjà conclu que le fort désajustement que ce soit au niveau du taux de change

effectif réel ou au niveau du taux de change effectif nominal aux autres monnaies de référence,

correspond à une faille de la politique de change. Et que, le commerce extérieur de Madagascar

est souvent marqué par un déficit chronique donc non compétitif. Observons maintenant,

comment évoluer la croissance économique malagasy, en fonction du produit intérieur brut, face

à l`instabilité du taux de change et de la défaillance de la politique du commerce extérieur.

A-Evolution du PIB depuis 1980-2009

Nous avons fait un extrait de la Production Intérieur Brut de Madagascar en USD

constant 2000 depuis l’année 1980 jusqu’à l’année 2009 auprès de la banque centrale Malagasy.

Pour mieux comprendre son évolution avec du temps, nous présentons ci-dessous la

représentation graphique.

Figure 7: Croissance du PIB (% annuel) à Madagascar 1980-2009

Source: Notre conception Novembre 2015, EVIEWS

Comme nous voyons sur cette figure l’évolution de la croissance du Produit Intérieur Brut de

Madagascar suit environ le même rythme que l’évolution de l’exportation.

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69

Tous les dix ans à peu près, on observe un taux de croissance économique négatif. Par exemple

en 1981, 1991 puis en 2002, le taux de croissance annuelle de Madagascar vaut respectivement

d`ordre de -9,7%, -6,31% et -12,67%. Et par coïncidence, pour chaque années précédent, on

constate aussi une baisse très remarquable de l`exportation, c`est à dire une solde de la balance

commerciale négatif : -16, 4 en 1980, -11,43 en 1990 et par exception -3,21 en 2001.

B-Influence du TCER et de l’exportation sur le PIB

Pour une vision d`ensemble, voici la tendance générale de l`évolution du variable produit

intérieur brute de Madagascar influencer par l`instabilité du taux de change effectif réel et le

commerce extérieur notamment l`exportation.

Figure 8: Evolution du TCER, Exportation et du PIB, Madagascar depuis 1980-2009

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Source : Notre conception Novembre 2015

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71

A première vue, on remarque un même niveau de démarrage pour les deux variables exportation

et le produit intérieur brut. C`est à dire au début de l`année 80, la valeur de l`exportation et la

valeur du produit intérieur brut baissent et suivent le même rythme jusqu’aux années 82, 83.

Peut-être l`implication du taux de change effectif réel, joue aussi sur la tendance générale du

produit intérieur brut. Car en 2002, le taux de change effectif réel a chuté jusqu’à 118.9, et en

même temps la valeur du produit intérieur vaut 4 169 003 874 (chute de -12.67%).

D-Taux de croissance économique malagasy après 2013

2013 s’est soldée par un ralentissement de la croissance (2,4% contre 3% en 2012), le

pays se trouvant en situation de sous-performance par rapport à la moyenne de 5% observée

avant la crise (2004-2008). La croissance en 2013 a été principalement soutenue par les activités

orientées vers l'exportation dans le secteur de l'exploitation minière et des zones franches. Le

secteur agricole a connu une contraction en raison des aléas naturels (criquets et cyclones), et les

performances du secteur touristique ont été décevantes. L’Etat malagasy prévoit une croissance

économique de 3 % cette année, d’après la loi de finances 2014. Avec le climat politique actuel

et le retard qu’on doit rattraper pour rétablir ce chantier économique en ruines, d’aucuns se

demandent si la projection n’est pas un peu trop ambitieuse pour une économie au point mort. A

part la réduction du taux de chômage et de la pauvreté, le courage de tous les acteurs sera mis à

l’épreuve pour atteindre les 3 % de croissance. La bonne performance du secteur secondaire sera

la charpente qui soutiendra celle des deux autres. Même si le secteur secondaire maintient une

position phare avec une hausse de 7,9 % de sa production en 2013 contre 5,1 % en 2012, les

indicateurs économiques et financiers de Madagascar ont été en léger recul l’année dernière. Une

accélération de la croissance est nécessaire pour réduire le taux élevé d’extrême pauvreté, estimé

à 82% de la population (seuil de 1,25 US $ PPA).59

59

BANQUE MONDIALE/Dernière mise à jour: 02 oct. 2014.

http://www.banquemondiale.org/fr/country/madagascar/overview#4

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72

D’après tous ce que nous avons vus, Madagascar a entrepris la réforme en profondeur de

son système de change à partir de 1994. Cette réforme, c’est, l’instauration d’un système de

flottement libre du cours de la monnaie nationale afin de libérer les marchés des changes.

Comme nous avons constaté aussi après l’adoption de Madagascar la politique d’ouverture

économique dans le milieu des années 80, l’exportation a retrouvé sa vigueur, mais son évolution

en dent de scie continue et l’amplitude de sa variation s’agrandit. Parallèlement à cette évolution,

le déficit commercial du pays se creuse.

En résumé, étant donné la politique de change et la politique commerciale adoptée par

l’Etat malagasy, on constate toujours une faille pour chaque stratégie. Et par conséquent le taux

de croissance économique de Madagascar a du mal à rétablir sa performance. Donc,

empiriquement on peut dire que la variation du taux de change, et le désajustement du commerce

extérieur a une influence sur la croissance économique. Mais le plus significatif c’est l’influence

de la politique d’ouverture extérieur.

Maintenant nous allons essayer de modéliser cette affirmation empirique afin de détecter

les variables qui a plus d’influence sur la croissance économique. Car, jusqu’à maintenant, on ne

peut pas estimer la corrélation entre les variables taux de change, exportation et le Produit

Intérieur Brut. Nous procédons à la modélisation économétrique, puis à l’interprétation du

résultat afin de pouvoir donner des suggestions.

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73

Chapitre IV : Modélisation et analyse perspective

Nous avons vu dans l’analyse empirique, à l’aide des observations des faits, la politique

monétaire et politique de change ; les politiques d’ouvertures extérieures et en particulier les

aspects globaux de la croissance économique malagasy. Nous voulons maintenant, confronter un

modèle que nous avons-nous même conçu, avec les données statistiques de Madagascar depuis

1980 jusqu’en 2009, dans le but d’obtenir une estimation à l’aide d’un outil économétrique.

Procédons d’abord, à la formulation du modèle par l’intermédiaire des tests et puis estimations,

et en fin à l’analyse perspective.

Section 1 : Modélisation économétrique

Nous avons déjà parlé des modèles théoriques pour mieux orienter notre réflexion sur le

lien entre le désajustement du taux de change et la productivité et ainsi que lien entre croissance-

exportation. Maintenant c`est à notre tour d`en concevoir une pour pouvoir approfondir notre

analyse pour le cas Malagasy. Nous devrions nous même présenter un modèle afin de

comprendre les enjeux de la recherche avec la réalité qui existe ici à Madagascar. Pour ce faire,

nous procédons comme suit : premièrement la détermination des objectifs et présentation des

variables ; deuxièmement, la réalisation des tests et détection de relations de cointegration et en

fin les estimations en VECM suivi de MCO.

§1- Objectif et présentations des variables

Apres avoir déterminé l`objet de recherche, et d`exposer les bases de données, nous

présentons notre raison de choix des variables.

A-Objectif

D`après les revues de la littérature, plusieurs variables peuvent être influencé par la

fluctuation du taux de change, tel que : l`Indice de Prix à la Consommation (IPC), PIB,…Il se

peut aussi que la politique commerciale orientée vers « les exportations de produits de base

jouaient un rôle central dans le processus de développement et qu’elles constituaient le moteur

fondamental de la croissance économique ». Dans ce travail nous voulons tous simplement,

vérifier s’il existe une corrélation entre le produit intérieur brut (indicateur de la croissance) ; le

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taux de change (taux de change effectif réel) et les exportations. Comme il se peut que

l’ambiguïté se présente, lesquels de ces deux variables constitue le facteur déterminant de la

variation du PIB, cette étude a pour objectif de détecter celui qui l’affecte le plus. La

modélisation économétrique en Vectoriel Auto Regressif (VAR) et Mécanisme du Vecteur à

Correction d`Erreur (VECM) sont des outils que nous voulions mettre en œuvre. A l’aide de ces

deux méthodes avancées nous pouvons analyser les systèmes de séries temporelles et

comprendre les résultats et les enjeux de de nos recherches.

B-Base des données

Les résultats de l’observation sont obtenus à partir des séries de données statistiques de

l’indicateur économique de Madagascar. Ces séries sont toutes annuelles extraites de la base de

données de la Banque Centrale Malagasy et couvrent la période du 1980 à 2009. Les séries de

données statistiques que nous avons ici sont traité à partir d’un logiciel nommé : EViews 8.

EViews offre aux chercheurs universitaires, entreprises, agences gouvernementales et aux

étudiants l’accès à de puissants outils statistiques, de prévision et des outils de modélisation à

travers une interface orientée-objet, innovante. EViews allie le meilleur de la technologie

logicielle moderne avec des fonctionnalités de pointe. Le résultat est un programme performant

qui offre une puissance sans précédent au sein d'une interface flexible, facile à utiliser.

C-Choix des variables à étudier

Un modèle macroéconomique peut être défini comme un ensemble cohérent de relations

entre variables macroéconomiques non contradictoires capable de représenter le fonctionnement

d’ensemble d’un système économique. Il y a différentes façons de représenter un système

économique. Cela dépend d’abord des objectifs que le modélisateur se donne. Cela dépend

également des hypothèses que fait le modélisateur en matière de comportement économiques

ainsi que du fonctionnement du système.60

Nous voulons régresser une variables dépendante Produit Intérieur Brute réel (PIBt) sur une série

des variables explicatives Taux de Change Effectif Réel (TCERt) et Exportations (EXt)

60

Kemp Hubert Macro-économie. CAMPUS DALLOZ, Paris, programme P.L.U.S. 2001 /page 24

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auxquelles nous ajoutons une constante (C), qui peut saisir les facteurs non observables, et une

variable temps (T), censée prendre en compte les répercussions des chocs. Nous pouvons

spécifier l’équation à estimer, où ut est un terme d’erreur, comme suit :

Variables Variables

Endogènes Exogènes

PIBt = f (TCERt, Ext)

ut représente l’erreur de spécification du modèle, c’est-à-dire l’ensemble des phénomènes

explicatifs de la production intérieur brut non liés au taux de change effectif réel et à

l’exportation. D’après ce que nous avons déjà précisé précédent, cette étude économétrique a

pour objectif de détecter les variables qui stimulent la variation de la production nationale.

§2-Tests et détection de relation de cointégration

Les tests que nous voulons effectuer ici, c`est un test préliminaire afin de détecter les

relations de cointegration. Et pour détecter ces dernières il faut que toutes les séries utilisées

soient stationnaires. Pour ce faire, il faut détecter l`existence d`une racine unitaire.

A-Unit root test

On doit supposer jusqu’à présent que les séries examinées présentaient au maximum une

racine unitaire, c’est à dire que le polynôme A(L) avait toutes ses racines en dehors du cercle

unité, sauf une qui était sur le cercle. Sous l’hypothèse alternative, la série est stationnaire, ou

stationnaire autour d’un trend. Dans le cas de la présence de deux racines unitaires, on aura non-

stationnarité à la fois sous l’hypothèse nulle, mais également sous l’hypothèse alternative, ce qui

fait que le test précédent ne fonctionne plus. L’intérêt du test est de savoir si la séries est

stationnaire ou pas. Si les séries ne sont pas stationnaires, il faut procéder à la stationnarisation.

Pour procéder au test de co-intégration il faut que les variables n’aient pas de racine unitaire,

c'est-à-dire stationnaire.

L’élaboration du test stationnarité doit procéder par deux tests :

de Dickey-Fuller (DF) ou Dickey - Fuller Augmenté (ADF)

ou par corrélogramme.

Model

PIBt = C+ αTCERt + βEXt + ut

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Le test DF standard est un test de stationnarité qui ne concerne que les processus autorégressifs

d’ordre un ou processus AR(1). Le test de Dickey-Fuller a donc été prolongé par le test de

Dickey et Fuller augmenté (ou test ADF) afin de détecter la présence d’une racine unitaire pour

les processus de type AR(p). Le test ADF consiste à comparer la valeur critique au seuil de 5% et

de la valeur donné par ADF. Tandis que la corrélogramme consiste à voir à travers le p-value si

la série non stationnaire (p-value < 0.05) ; si oui, on procède à une différenciation jusqu’à ce que

la série soit stationnaire, pour voir l’ordre d’intégration de la série.

Hypothèse

Ho: si, ADF > Valeur critique, il existe racine unitaire Série non stationnaire

H1: si, ADF < valeur critique, non existence de la racine unitaire. Série stationnaire

Tableau III: Résumé du test de stationnarité

Séries ADF Valeur critique Ordre d’intégration

PIB -5.783595 -2.971853 d(1)

TCER -3.930939 -3.012363 d(1)

EX -6.135173 -2.971853 d(1)

Source : notre conception Octobre 2015

Donc, toutes les séries sont stationnaires en différence premier.

B-Détermination du nombre de retard

Pour déterminer le nombre de retards d’un modèle à retard échelonné, nous avons

présenté les critères de Akaike (AIC) et de Schwarz (SC). Dans le cas de la représentation VAR,

ces critères peuvent être utilisés pour déterminer l’ordre p du modèle.

Le modèle VAR à k variables et p retards noté VAR(p) peut s’écrit :

Yt=A0+A1Yt-1+A2Yt-2+…+ApYt-p+vt

y1,t, y2,t,…,yk,t sont des variables stationnaires, les perturbations v1,t, v2,t,…vk,t sont des bruits

blancs de variances constantes et non auto corrélées.61

61

Hélène HAMISULTANE, « Modèle a correction d’erreur et applications » Année 2006, page 10

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77

Tableau IV: Détermination du nombre de retard

VAR Lag Order Selection Criteria

Endogenous variables: PIB TCER EX

Exogenous variables: C

Date: 10/27/15 Time: 12:57

Sample: 1980 2009

Included observations: 28 Lag LogL LR FPE AIC SC HQ 0 -1306.489 NA 8.40e+36 93.53491 93.67765 93.57855

1 -1236.502 119.9777 1.08e+35 89.17870 89.74964* 89.35324

2 -1222.808 20.54050* 7.96e+34* 88.84344* 89.84259 89.14889* * indicates lag order selected by the criterion

LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)

FPE: Final prediction error

AIC: Akaike information criterion

SC: Schwarz information criterion HQ: Hannan-Quinn information criterion

Source : Notre conception Octobre 2015, EVIEWS 8

La procédure de sélection de l’ordre de la représentation consiste à estimer tous les modèles

VAR pour un ordre allant de 0 à h (h étant le retard maximum admissible par la théorie

économique ou par les données disponibles).

C-Relation de cointégration

L’idée de la co-intégration est qu’à court terme plusieurs variables peuvent avoir une

évolution divergente, mais vont évoluer dans le même sens à long terme. Il existe donc une

relation stable entre ces variables à long terme. En d’autres termes ces variables évoluent

ensemble avec les mêmes taux et les mêmes trends stochastiques. Une série est dite intégrée

d’ordre 1, I(1), lorsqu’elle possède une racine unitaire. Quand la série possède (d) racines

unitaires elle est intégrée d’ordre d, I(d). Des séries d’ordre d sont co-intégrées, s’il existe une

combinaison linéaire non nulle de ces séries qui est intégrée d’ordre strictement inférieure à d.

Cette combinaison linéaire est appelée l’équation de co-intégration.62

Le teste consiste à

comparer la trace statistique et la valeur critique ou p-value.

Hypothèse

Ho: si, Trace statistique est inférieur à la Valeur critique, il n’y a pas de co-intégration

H1: si, Trace statistique supérieure à valeur critique, il existe au moins une co-intégration

62

Bourbonnais REGIS. (2007), Econométrie / Manuel et exercice corrigés, 6è édition DUNOD. Page 280

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78

§3-Estimation VECM

Cette étape consiste à définir l`intérêt de l`utilisation du modèle VECM, puis faire des

estimations des paramètres, et enfin la détection des relations causales entre les variables au sens

de Graner.

A-A quoi sert le VECM ?

La popularité des modèles vectoriels autorégressifs (VAR) est liée à leur souplesse

d’utilisation et à leur capacité à tester des hypothèses économiques. Lorsque les séries ne sont

pas stationnaires mais intégrées, les modèles vectoriels à correction d’erreur (VECM) permettent

de spécifier des relations stables à long terme tout en analysant dans le même temps la

dynamique de court terme des variables considérées. L’intérêt principal de la modélisation

VECM par rapport à la modélisation VAR réside dans la possibilité permise par le VECM de

distinguer sur le plan économétrique les deux types de dynamique (court et long terme). Dans

notre travail, cette propriété s’avère très intéressante car elle peut nous permettre de voir

comment réagit le PIB face à des fluctuations conjoncturelles du taux de change et du

désajustement du commerce extérieur à Madagascar et quelles sont les variables qui affectent la

dynamique de sa variation sur le long terme. Si l’impact de certaines variables ne peut exister

que dans le long terme, cela signifie que les effets de ces variables sur la dynamique du PIB ne

peuvent apparaitre que dans l’espace de co-intégration. Pour l’estimation VECM, il faut que

toutes les séries soient intégrées de même ordre, car on ne peut procéder au VECM qu’à partir de

série intégrée de même ordre c’est-à-dire cointégrées.

B-Significativité des coefficients

Afin de valider notre étude, la modélisation économétrique, exige la significativité des

coefficients. Le processus de la mise évidence du test de significativité se résume comme suit :

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79

Tableau V: Résultats des estimations des équations en MCO

Dependent Variable: PIB

Method: Least Squares

Date: 11/13/15 Time: 18:46

Sample: 1980 2009

Included observations: 30 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 1.64E+09 2.74E+08 5.974346 0.0000

TCER 686688.2 2590558. 0.265073 0.7930

EX 1.962483 0.165047 11.89046 0.0000 R-squared 0.846024 Mean dependent var 4.09E+09

Adjusted R-squared 0.834619 S.D. dependent var 8.13E+08

S.E. of regression 3.31E+08 Akaike info criterion 42.16609

Sum squared resid 2.95E+18 Schwarz criterion 42.30621

Log likelihood -629.4913 Hannan-Quinn criter. 42.21091

F-statistic 74.17628 Durbin-Watson stat 0.978710

Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Notre conception avec EVIEWS, Novembre 2015

Nous avons comme hypothèse pour t-stat (les p-values du test de significativité des coefficients

P(|tâi|>tobs|H0)63

:

H0 : coeff=0

H1 : coeff ≠ 0

Si prob < 0.05, on rejet H0 coefficient significatif

Si prob > 0.05, on accep H0 coeff non significatif

Pour le F-stat (test de signification d’ensemble de régression en calculant le rapport F entre la

variance expliquer et la variance non expliqué : F= R2

(n-k-1)/ K.(1-R2) )

64 nous avons comme,

hypothèse :

H0 : les coeff=0

H1 : les coeff ≠ 0

Si prob < 0.05, on rejet H0 donc bon modèle

Si prob > 0.05, on accepte H0 donc le modèle n’est pas significatif.

63

Tutoriel, LOGICIEL EVIEWS Régis Bourbonnais Université de Paris–Dauphine, (Mise à jour Janvier 2006) 64

Marco R « Cours Universitaire Econométrie », 4è année ECONOMIE, Université de Toamasina année 2010.

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80

C-Détection de relations de causalité au sens de Granger

Au niveau théorique, la mise en évidence de relations causales entre les variables

économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension des

phénomènes économiques. De manière pratique, « the causal knowledge » est nécessaire à une

formulation correcte de la politique économique. En effet, connaître le sens de causalité est aussi

important que de mettre en évidence une liaison entre des variables économiques.

Granger (1969) a proposé les concepts de causalité et érogénéité : la variable y2t est la cause de

y1t, si la prédictibilité de y1t est améliorée lorsque l’information relative à y2t est incorporé dans

l’analyse.65

Nous pouvons formuler l’hypothèse suivant :

H0 : valeur critique est supérieur à 0.05 la relation de causalité n’existe pas

H1 : valeur critique est inférieur à 0.05 existence d’une relation de causalité

Tableau VI: Résultat du test de causalité au sens de Granger

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 10/29/15 Time: 23:59

Sample: 1980 2009

Lags: 2 Null Hypothesis: Obs F-Statistic Prob. TCER does not Granger Cause PIB 28 0.54425 0.5876

PIB does not Granger Cause TCER 1.11371 0.3454 EX does not Granger Cause PIB 28 5.27625 0.0130

PIB does not Granger Cause EX 5.82477 0.0090 EX does not Granger Cause TCER 28 2.24583 0.1285

TCER does not Granger Cause EX 0.47921 0.6253

Source : notre conception sur EVIEWS, Octobre 2015

Il s’agit ici de comparer la valeur critique avec la valeur 0.5% afin de savoir s’il existe une

relation de causalité entre les variables Taux de Change Effectif Réel, exportation et le Produit

Intérieur Brut. Sous l’hypothèse H0 c’est-à-dire « Prob. » supérieur à 0.05 : les variables

considéré ne cause pas l’autre. Et sous l’hypothèse H1 c’est-à-dire « Prob. » inférieur à la valeur

0.05 : il existe une relation de causalité entre les variables considéré.

65

Bourbonnais REGIS, Économétrie, Manuel et exercice corrigés, 4è édition. DUNOD, 2002/p 273

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81

Section 2 : Résultat et interprétation

Nous présentons ici dans cette section les résultats et les interprétations du test de

stationnarité et de la détection de la relation de cointergation, ensuite les significativités des

paramètres en méthode du Moindre Carrée Ordinaire, et enfin la détection de la relation de

causalité au sens de Granger.

§1-La stationnarité et relation de cointégration

Il se peut que des séries statistiques qu`on a collectées ne soient pas stationnaire en

niveau mais en différence premier ou différence seconde. Mais il faut que toute les séries soient

du même ordre d`intégration (c`est-à-dire soit ils sont tous stationnaire en niveau ou en

différence premier ou en seconde différence) afin de pouvoir procéder à l’estimation VECM.

Pour la recherche de la relation de cointegration il faut déterminer avant tout le nombre de retard.

A-Stationnarité

Comme nous avons déjà précisé précédemment, l’intérêt du test est de savoir si la série

est stationnaire ou pas. Si les séries ne sont pas stationnaires, il faut procéder à la

stationnarisation. Nous disposons ici comme séries : produit intérieur brut, taux de change

effectif réel et exportation. Pour tester si ces trois séries sont stationnaires ou non, nous avons

procéder au test de Dickey-Fuller prolongé par le test de Dickey et Fuller augmenté (ou test

ADF) afin de détecter la présence d’une racine unitaire. En faisant la comparaison de l’ADF à la

valeur critique, pour chaque série de variables, nous pouvons en tirer conclusion qu’ils ne sont

pas tous stationnaires en niveau mais, stationnaires en différence premier. Cela veut dire que la

variable produit intérieur brute, le taux de change effectif réel et en particulier l’exportation ont

un même ordre d’intégration d(1). Donc de ce fait, on peut procéder au test de cointégration.

B-Détermination du nombre de retard

Pour déterminer le nombre de retards, nous avons présenté les critères de Akaike (AIC) et

de Schwarz (SC). Notre procédure de sélection de l’ordre de la représentation consiste à estimer

tous les modèles VAR dans EVIEWS pour un ordre allant de 0 à 2 par défaut. En suivant Lag

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82

Structure, passant par Lag Length criteria nous avons retenu le nombre de retard 2. Car le retard

2 minimise les critères AIC (88.84344*).ou SC.

C-Relation de cointégration

Nous avons déjà définit que l’idée de la co-intégration est qu’à court terme plusieurs

variables peuvent avoir une évolution divergente, mais vont évoluer dans le même sens à long

terme. Comme le résultat du test (Annexe 9) nous montre en faisant la comparaison entre trace

statistique et la valeur critique, qu’il existe au moins une relation de cointégration, donc à court

terme les variables produit intérieur brut, taux de change effectif réel et l’exportation peuvent

avoir une évolutions dans des sens différents, mais ils vont évoluer dans le même sens à long

terme. Il existe donc une relation stable entre ces trois variables à long terme. En d’autres termes

les variables PIB, TCER et Exportation évoluent ensemble avec les mêmes taux et les mêmes

trends stochastiques. Elles sont dites intégrées d’ordre 1, I(1), parce qu’elles possèdent une

racine unitaire.

§2-Significativité des paramètres (Méthode de moindre carrée

ordinaire)

Pour mettre en évidence la significativité des paramètres, nous présentons d’abord le

modèle de la croissance du PIB en fonction du TCER et de l’exportation, ensuite, la valeur du

coefficient de détermination multiple, et enfin le résultat du test de significativité d’ensemble

afin de savoir s’il s’agit d’un bon modèle ou pas.

A-Le modèle

A partir de la méthode de moindre carrée ordinaire, le modèle standard peut s’écrit comme suit :

PIB = 1639115994.46 + 686688.249968*TCER + 1.96248291467*EX

R2

= 0.846024

N = 30

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83

B-Coefficient de détermination multiple

Nous avons obtenu comme résultat du calcul du coefficient de détermination multiple R

2

= 0.846024. Comme il est proche de 1, alors l’effet du terme résiduel est négligeable et donc

l’apport des variables explicatives est important. R2

= 0.846024 signifie, 84.6% du PIB sont

expliquées par les variables exogènes taux de change effectif réel et exportation, et les reste se

trouve dans le terme d’erreurs ou encore une erreur de spécification, c’est-à-dire le fait que les

variables explicative ne sont pas suffisantes.

Les résultats du test les paramètres nous montre 0,000 (<0,05 on rejet H0, coefficient

significative) pour le coefficient de l`exportation, et 0.7930 (>0,05, on accepte H0 coefficient non

significatif) pour le coefficient Taux de effectif réel. La cause de ce non significativité est due :

Soit une observation de corrélation avec le variable à expliquer

Soit à une colinéarité trop élevé avec les variables explicatives

C-Test de significativité d’ensemble

A partir du test de F-stat (significativité d’ensemble) comparé avec F théorique, on peut

en tirer conclusion qu`il s`agissait du bon modèle. Comme nous avons déjà présenté, l`hypothèse

se formule comme suit :

Hypothèse :

H0 : les coeff=0

H1 : les coeff ≠ 0

Si prob < 0.05, on accepte H1 donc le modèle est significatif

Si prob > 0.05, on accepte H0 donc le modèle n’est pas significatif.66

Nous avons ici comme Prob (F-statistic) 0,0000 inferieur a 0,05, donc on rejet H0 on accept H1,

conclusion le modèle est significatif, même si on devra supprimer le coefficient de la variable

taux de change effectif réel. On accepte H1 veut dire qu’il existe une relation linéaire

significative entre les variables explicatives et la variable à expliquer67

.

66

Tutoriel, LOGICIEL EVIEWS, Régis Bourbonnais Université de Paris–Dauphine, (Mise à jour Janvier 2006 67

Marco R « Cours universitaire Econométrie », 4è année ECONOMIE, Université de Toamasina année 2010.

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84

§3-Détection de la relation de causalité

La mise en évidence de relations causales entre les variables économiques produit

intérieur brut, taux de change effectif réel et exportation fournit des éléments de réflexion

propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques pour le cas de

Madagascar. De manière pratique, la connaissance de la relation causale est nécessaire à une

formulation correcte de la politique économique adoptée. A partir des résultats que nous avons

obtenus précédemment, nous allons voir pour chaque variable les relations causales susceptibles.

Tableau VII: Résumé du test de détection de la relation de causalité

SERIES TEST Hypothèses Interprétation

PIB et TCER Valeur critique > 0,5% On rejette H1 Il n’existe aucune

relation de causalité

TCER et EXP Valeur critique > 0,5% On rejette H1 Il n’existe aucune

relation de causalité

PIB et EXP Valeur critique < 0,5% On accepte H1 Existence d’une

relation de causalité

Source : Auteur, Février 2016

Le résultat du test de causalité au sens de Granger montre qu’il n’existe aucune relation de

causalité entre le TCER- Exportation et entre TCER - PIB. Par contre, entre PIB - Exportation, il

existe une relation de causalité.

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A-Relations causales entre le PIB et le TCER

Le résultat du test de causalité au sens de Granger que nous avons effectué nous montre

que la valeur critique est supérieure à 0.5%. On est donc dans l’hypothèse nulle et on rejette

l’hypothèse alternative, car 0.5876 et 0.3454 est supérieur à 0.05. Cela veut dire que la variable

taux de change effectif réel ne cause pas le produit intérieur brut et le produit intérieur brut ne

cause pas le taux de change effectif réel.

B-Relations causale entre le TCER et l’exportation

De même pour la relation entre la variable taux de change effectif réel et l’exportation,

nous avons comme résultat : la valeur critique est supérieure à 0.5%. Nous somme dans

l’hypothèse nulle et on rejette l’hypothèse alternative, car 0.5876 et 0.3454 est supérieur à 0.05.

Cela veut dire que la variable taux de change effectif réel ne cause pas l’exportation et vice

versa.

C-Relations causale entre le PIB et l’exportation

Par contre, pour le cas des variables produit intérieur brut et l’exportation, il existe une

relation de causalité entre ces deux variables. D’après le résultat du test de causalité au sens de

Granger nous avons vu que la valeur critique est inférieure à 0.5%, c’est à dire 0.0130 et 0.0090

est inférieure à 0.05. Donc, nous acceptons l’hypothèse alternative, on rejette l’hypothèse nulle.

Alors, cela veut dire que la variable produit intérieur brut peut causer la variation du variable

exportation et la variable exportation peut causer aussi la variation du variable produit intérieur

brut.

Alors, nous aboutissons à la conclusion que le TCER ne cause pas du tout la variation

du PIB et le PIB ne cause pas non plus la variation du TCER. Par contre, la variation de la

croissance du PIB est déterminée par le degré d’ouverture extérieure notamment l’exportation.

Cela nous amène à dire que l’hypothèse H2 est vérifiée.

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86

Section 3 : Analyses perspectives

Dans cette analyse perspective, nous voulons d’abord nous référer à partir du résultat de

modélisation économétrique que nous avons effectuée précédemment, puis nous proposons des

solutions qui nous semblent adéquates pour Madagascar avec des mesures d’accompagnement.

§1-Suggestion d’après le résultat de la modélisation

A titre de suggestion, l’Etat malagasy devrait d’abord stabilisé le taux de change en

orientant la politique commerciale vers l’exportation des produits dans lesquels il est doté, dans

le but de favoriser la production à l’intérieur du pays.

A-Stabilité du taux de change

D’après les résultats du test et de l’estimation que nous avons effectuée, nous pouvons

dire que le taux de change effectif réel ne cause pas du tout le produit intérieur brut et le produit

intérieur brut ne cause pas le taux de change effectif réel. Donc quel que soit le régime de change

choisi par Madagascar, l’impact sur la croissance économique serait moins considérable à court

terme. Mais certains concepts théoriques disent que, directement ou indirectement, la dynamique

du prix d'une monnaie par rapport à une autre, c'est-à-dire du taux de change, affecte un certain

nombre de variables économiques sur des différents aspects, tel que : le commerce extérieur,

l’inflation et ils peuvent jouer un rôle dans le taux d'intérêt. De ce point de vue il vaut mieux

stabiliser la variation du taux change, parce que il pourra influencer d’autres variables

susceptibles d’affecter la performance économique à Madagascar.

B- Orientation de la politique commerciale vers l’exportation des produits de base

Par contre, les résultats du test et de l’estimation que nous avons effectuée, indique que la

variable exportation cause le produit intérieur brute, et la réciproque est vraie. Donc la variation

de la performance économique c’est-à-dire de la croissance de la production intérieure du pays

Malagasy est en quel que sort déterminée par la tendance de la politique commerciale. Alors si

pour la politique générale de l’Etat Malagasy on veut stimuler la croissance économique, elle

doit adopter la politique commerciale basée sur le concept de substitution aux importations.

Dans ce cadre, l’Etat malagasy doit essayer de favoriser l’essor de leur industrie en limitant les

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87

importations de produits manufacturés pour conférer aux entreprises nationales un avantage sur

leur propre marché, afin de pouvoir stimuler l’exportation. Pour améliorer la performance

économique il faut diversifier la base des produits d’exportation en favorisant surtout les

exportations de produit semi-fini pour garder le maximum de valeur ajoutée dans le pays. De ce

point de vue, Madagascar a intérêt à exploiter toutes les opportunités offerts par les accords de

partenariats internationaux et ainsi que régionaux.

C-Favoriser la production intérieur brut

Vu les débats qui tournent autour de cet indicateur du fait que beaucoup de biens et

services non marchands, comme les activités domestiques et les services fournis gratuitement,

sont systématiquement négligés, il reste toujours l’instrument de mesure de l’activité

économique le plus largement utilisé. Son calcul est régi par des normes internationales et un

important travail de réflexion s’est attaché à en définir les bases statistiques et conceptuelles. Les

responsables politiques ont clairement besoin d’un indicateur de performance économique pour

pouvoir prendre des décisions à court terme. Comme la politique macroéconomique fonctionne

généralement avec un horizon temporel d’un à deux ans, en tant qu’indicateur de la valeur

ajoutée actuelle, le PIB est sans doute l’outil de mesure le plus informatif sur la performance

économique. Donc afin de pouvoir favoriser la performance de l’économie Malagasy, il faut

tenir compte des éléments qui pourront influencer le PIB, tel que : l’exportation et en particulier

le taux change, car théoriquement la dépréciation du taux de change peut avoir un impact négatif

sur la production national.

§2-Recours au taux de change fixe

Vue la faiblesse du marché interbancaire de devise Madagascar, pour recourir vers un

régime de taux de change fixe, il faut avant tout, briser la position oligopolistique des banques

commerciales sur le MID, pour en faire bénéficier d`autre intervenants jugés solvables et

remplissant les conditions exigées par le marché.

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88

A-Le Marché Interbancaire de Devise

Le marché interbancaire est le système financier d’échange de devises pour les banques

et institutions financières. Il exclut donc les investisseurs particuliers et les petits acteurs du

marché. Quelques transactions interbancaires sont faites par les banques pour le compte de leurs

gros clients, mais la plupart sont effectuées sur les propres comptes de la banque. C’est un

marché de gré à gré, cela signifie que les banques traitent et négocient librement entre elles. Elles

échangent des actifs financiers de court terme, c’est-à-dire dont l’échéance est inférieure ou égale

à un an. Le marché interbancaire fournit les banques en devises, à des fins commerciales ou

de spéculation.68

Pour le cas de Madagascar sur proposition du Ministre de l’Economie, des Finances et

du Budget, en conseil du gouvernement, l`autorité Malagasy décrète selon quelques articles la

création du Marché Interbancaire de Devises en continu en 27 Juillet 2004. Le fonctionnement

du marché de change est régi par la Convention de Place conclue entre les intermédiaires agréés

participants et par le Code de Déontologie du Marché Interbancaire de Devises (MID). La

Banque Centrale de Madagascar est l’autorité chargée de la surveillance et du bon

fonctionnement du Marché Interbancaire de Devises. La Banque Centrale de Madagascar est la

seule habilitée à autoriser l’admission de nouveaux participants, et à prononcer des sanctions

pour les manquements aux règles de la Convention de place, sanctions pouvant aller jusqu’à

l’exclusion du marché. Les dispositions de la Convention de Place du 04 Mai 1994 et de ses

annexes, des textes réglementaires d’application, et non contraires à celles du présent Décret

demeurent en vigueur jusqu’à la mise en place d’une nouvelle réglementation.69

B-Faiblesse du MID Madagascar

Malgré les possibilités offertes par le système marché interbancaire de devise, les besoins

en devises sur le marché arrivent difficilement à être satisfaits à cause de l’existence d’un déficit

structurel de l’offre de devises à Madagascar, faisant ainsi pression sur le marché de devises, et

occasionnant des mouvements irréguliers du cours de change. Sans un matelas de devises

suffisant et répondant aux besoins réels du marché, MID en continu ne constitue pas une solution

68

https://www.cafedelabourse.com/lexique/definition/marche-interbancaire 69

BCM Octobre 2015

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89

adéquate, car il n’est pas l`abri de toute fluctuation, et ne peut faire face à la volatilité du taux de

change flottant. L’influence du MID sur le niveau de vie de la population malagasy est pourtant

considérable : diminution du pouvoir d’achat, faible compétitivité, faille sur la capacité de

production, persistance de la pauvreté (Madagascar se situe au 5è rang parmi les pays le plus

pauvre au monde70

).

C- Le système de taux de change fixe

Comme nous avons déjà défini, le taux de change fixe est souvent caractérisé par

l’intervention fréquente de la banque centrale sur les marchés des changes pour maintenir

l’équilibre macroéconomie. Mais la question qui se pose est : Comment la banque centrale fixe-t-

elle le taux change ?

Afin de maintenir le taux de change constant, la BC doit pouvoir intervenir à tout moment sur le

marché des changes. Pour fixer, par exemple, le taux du dollar contre Ariary à 1500Ar par

dollar, la banque de Madagascar doit utiliser ses réserves en dollars afin d’acheter des Ariary au

taux 1500 Ar par dollar quel que soit le montant souhaité par le marché. Elle doit aussi acheter à

ce taux de change les actifs en dollars que le marché souhaite échanger contre des Ariary. Si la

banque de Madagascar n’élimine pas ces offres et ces demandes excédentaires d’Ariary en

intervenant sur le marché, le taux de change devra s’adapter pour restaurer l’équilibre. En plus

d’intervenir sur le marché des changes, la banque centrale doit également intervenir pour

équilibrer le marché des taux d’intérêt, si elle souhaite maintenir son taux de change fixe.

Madagascar doit aussi mettre en place les politiques de stabilisation en changes fixes. Les

politiques macroéconomiques de stabilisation ont des effets différents selon que la banque

centrale fixe ou non le taux de change. En fixant le taux de change, la banque centrale malagasy

abandonne la possibilité de recourir à la politique monétaire pour réguler l’économie. La

politique budgétaire gagne cependant en efficacité. En fait, contrairement à la politique

monétaire, la politique budgétaire peut donc être utilisée pour atteindre le plein emploi en change

fixe et son effet est même plus important qu’en changes flottants.71

70

Radio France Internationale (RFI) Journal, 13 Octobre 2015. 71

Paul Krugman (Prix Nobel d’économie), Maurice Obstfeld, Marc Melitz. Gunther Capelle-Blancard, Matthieu

Crozet. Economie internationale, 9è édition, NOUVEAUX HORIZONS/ Copyright 2012. P 528

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90

§3-Les mesures d’accompagnements

Le changement radical d’un système politique doit être suivi par des mesures

d’accompagnement. Nous avons comme mesures d’accompagnent tels que : la stimulation de la

productivité et amélioration du niveau de vie ; et l’amélioration d’autre secteurs pourvoyeurs de

devises.

A-Stimulation de la productivité et amélioration du niveau de vie

Dans le but de vouloir remédier tous ces failles sur la politique de change, c’est-à-dire la

dépréciation du taux change, Madagascar a intérêt à stimuler et à augmenter sa performance

économique. Madagascar devrait exploiter toutes les potentialités dont il dispose en s’orientant

vers les produits et les services dans lesquels le pays est le plus performant, pour pouvoir

s’affirmer et acquérir une place importante sur le marché, en vue d’apporter de nouvelles

liquidités en devises pour maintenir l’équilibre. En même temps, le gouvernement doit agir sur

les actions sociales. L’Etat malagasy doit impliquer la politique de croissance économique

inclusive. La croissance inclusive est une économie à fort taux d’emploi favorisant la cohésion

économique, sociale et territoriale. 72

Madagascar doit mettre en œuvre toutes les opportunités

qu’il dispose et lever des défis pour une croissance inclusive et résiliente. Il ne fait aucun doute

que Madagascar est capable d’avoir de la croissance, mais ce qu’il n’a pas pu faire

historiquement est de la soutenir sans interruption.

B-Amélioration du secteur pourvoyeur de devises

Pour qu’il y ait une contrepartie pour l’appréciation du taux de change malagasy, il faut

promouvoir les autres secteurs qui favorisent la rentrée des devises, tel que :

le tourisme ;

l’hôtellerie ;

les secteurs miniers

etc.

72

Jean RAZAFINDRAVONA, « Pauvreté et Inégalité » Cours Universitaire, Université d’Antananarivo Novembre

2014

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91

Le tourisme, fait partie du premier secteur pourvoyeur de devises du pays. Le tourisme,

sur lequel de grands espoirs sont fondés, tant pour un tourisme de masse que pour des séjours de

découverte de ce sanctuaire de la nature, nécessite pour son développement d'importants

investissements hôteliers et la mise en place d'un réseau de charters. Nous avons déjà souligné

que les ressources naturelles sont nombreuses à Madagascar mais il reste inexploité. Donc

Madagascar doit mobiliser des fonds pour investir dans des secteurs miniers avec sincérité.

C-Amélioration de la balance de paiement

La balance des paiements retrace l’ensemble des flux entre résidents et non-résidents

durant une période donnée. Les flux économique et financière sont répartis dans la balance des

paiements en distinguant le compte courant, le compte de capital et le compte financier. L’Etat

Malagasy doit accorder une attention particulière aux chiffres de la balance des paiements pour

que celle-ci soit excédentaire. Car, le surplus résultant d’un développement de la politique

d’ouverture et des capacités d’exportation peuvent favoriser une réévaluation.

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92

CONCLUSION

D’après tout ce que nous avons vu, on peut en conclure que, le taux de change est l’un

des canaux principaux qui déterminent la relation entre l’échange extérieur et la croissance d’une

économie. En effet, la mauvaise gestion du taux de change dans une économie peut avoir des

répercussions négatives sur la croissance de cette économie.

D’abord, certaines études empiriques soulignent que, indépendamment des cas d’augmentation

ou de réduction de la valeur du taux de change, sa stabilité est importante pour améliorer la

performance économique et ainsi accélérer la croissance. Le résultat de l’étude indique que

l’instabilité des taux de change réels était nuisible à la croissance des exportations dans certains

pays, tandis qu’une stabilité des taux de change réels était importante pour promouvoir la

croissance économique dans d’autre pays. Ces résultats renforcent l’idée de l’existence d’une

relation négative entre la croissance économique et l’instabilité du taux de change réel.

L’instabilité dans le taux de change tend à déstabiliser la croissance73

. En effets, plus la structure

économique et industrielle est développée, plus la causalité entre le taux de change et croissance

se renforce.

Ensuite, dans notre cas, étude des impacts de la variation du taux de change et du commerce

extérieur sur la croissance économique Malagasy, nous arrivons à conclure que le taux de

change effectif réel ne cause pas du tout le produit intérieur brut et le produit intérieur brut ne

cause pas le taux de change effectif réel. Donc quel que soit le régime de change choisi par

Madagascar, l’impact sur la croissance économique ne serait pas considérable. Mais la théorie de

la croissance et la littérature sur les régimes de change suggèrent que la nature du régime de

change adopté par un pays donné peut avoir des conséquences sur sa croissance à moyen terme

et ce, de deux manières: soit directement à travers ses effets sur les ajustements aux chocs, soit

indirectement via son impact sur d’autres déterminants importants de la croissance économique

tels que l’investissement, le commerce extérieur et le développement du secteur financier.74

De

ce point de vue il vaut mieux stabiliser le taux change, parce que il pourra influencer à long

terme d’autres variables susceptibles d’affecter la performance économique à Madagascar.

73

KHALIL FADI, « Causalité entre le taux de change réel et la croissance économique : application à un panel de

pays en développement », Université Orléans. CNRS.UMR 7322, LEO, F45067, Orléans. Page4 74

Chaker Aloui & Haïthem Sassi, « Régime de change et croissance économique: une investigation empirique ».

Date de réception de l’article : 21 janvier 2005.Date d’acceptation pour publication : 18 novembre 2005.

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93

Par ailleurs, le résultat de notre test et estimations nous montre aussi que, la variable exportation

cause la variable produit intérieur brut. De ce point de vue, la variation de la performance

économique donc de la croissance de la production intérieure du pays Malagasy est en quelque

sorte déterminée par la tendance de la politique d’ouverture extérieure. Dans ce cas, Madagascar

doit adopter une politique commerciale basée sur le concept de substitution aux importations,

afin de favoriser la croissance économique. Dans ce sens, l’Etat malagasy doit favoriser l’essor

de leur industrie en limitant les importations de produits manufacturés pour conférer aux

entreprises nationales un avantage sur leur propre marché, afin de pouvoir stimuler l’exportation.

Alors, pour améliorer la performance économique il faut diversifier la base des produits

d’exportation en favorisant surtout les exportations de produits semi-finis pour garder le

maximum de valeur ajoutée dans le pays. Car, la balance commerciale peut de ce fait être

«excédentaire» avec une entrée nette de devises.

En d’autres circonstances, le recours à l’instauration du système de change fixe serait nécessaire,

ce qui met en question de l’influence du Marché Interbancaire de Devise à Madagascar. Car,

malgré les possibilités offertes par leur système, les besoins en devises sur le marché arrivent

difficilement à être satisfaits à cause de l’existence d’un déficit structurel de l’offre de devises à

Madagascar, faisant ainsi pression sur le marché de devises, et occasionnant des mouvements

irréguliers du cours de change. L’influence du MID sur le niveau de vie de la

population malagasy est parfois significative : diminution du pouvoir d’achat, faible

compétitivité, faille sur la capacité de production, persistance de la pauvreté. Pour maintenir le

système de taux de change fixe, il faut avant tout, briser la position oligopolistique des banques

commerciales sur le MID, pour en faire bénéficier d`autre intervenants jugés solvables et

remplissant les conditions exigées par le marché, en vue d`apporter de nouvelles liquidités en

devises sur ce marché. Comme nous avons déjà défini, le taux de change fixe est souvent

caractérisé par l’intervention fréquente de la banque centrale sur les marchés des changes pour

maintenir l’équilibre macroéconomie. Afin de pouvoir maintenir le taux de change constant, la

BC doit pouvoir intervenir à tout moment sur le marché des changes. En plus d’intervenir sur le

marché des changes, la banque centrale doit également intervenir pour équilibrer le marché des

taux d’intérêt, si elle souhaite maintenir son taux de change fixe. Mais, la mise en place de ce

système de change fixe doit être suivie par des mesures d’accompagnement. Dans le but de

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94

vouloir remédier toutes les défaillances sur la politique de change, Madagascar a intérêt à

restructurer son système de taux de change et à augmenter sa performance économique. Dans ce

sens, pour apprécier le niveau du taux de change malagasy, il faut promouvoir les secteurs qui

favorisent la rentrée des devises, tel que : le secteur touristique, l’hôtellerie,…Et aussi

l’économie de Madagascar sera relativement plus efficace dans la production des biens et

services en utilisant intensivement les facteurs dont elle est relativement bien dotée.

Donc finalement, pour garantir le bon fonctionnement du système économique, Madagascar doit

d’une certaine manière, coordonner la politique de change par l’intermédiaire d’un rôle joué par

la banque centrale et restructurer sa politique commerciale, afin de maintenir l’équilibre

macroéconomique.

A titre de réflexion, les paramètres techniques actuels laissent présager une poursuite de la dépré-

ciation de l’Ariary face au dollar et à l’euro. Et le pays devra encore s’attendre à une poursuite de

la dépréciation de l’Ariary dans les mois à venir sur le marché interbancaire de devises.

Si effectivement l’instabilité du taux de change n’a aucune influence significative sur la

croissance du PIB, la question qui devrait être posée c’est : quel est le lien qui existe entre la

fluctuation du taux de change et la pauvreté ?

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ANNEXES

Annexes 1:Taux de Change Effectif Nominal de Madagascar depuis 1980-2009 ..................... 100

Annexes 2:Importations de biens et services en USD, Madagascar 1980-2009 ......................... 101

Annexes 3: Evolution du PIB, TCEN et exportation .................................................................. 102

Annexes 4: Exportations en % du PIB, Madagascar 1980-2009 ................................................ 103

Annexes 5: Résultat des tests de stationnarité pour le PIB en différence premier ..................... 104

Annexes 6: Résultat des tests de stationnarité pour le TCER en différence premier ................. 105

Annexes 7: Résultat des tests de stationnarité pour l’exportation en différence premier ........... 106

Annexes 8: Test de cointegration ................................................................................................ 107

Annexes 9: Résultat de l’estimation VECM ............................................................................... 109

Annexes 10: Résultat du test de significativité des coefficients (VECM) .................................. 111

Annexes 11: Test de residue ....................................................................................................... 112

Annexes 12: Effet du désajustement du taux de change sur la croissance économique…… 114

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100

Annexes 1:Taux de Change Effectif Nominal de Madagascar depuis 1980-2009

Année TCEN

1980 42.26

1981 54.35

1982 69.95

1983 86.09

1984 115.33

1985 132.5

1986 135.27

1987 213.84

1988 281.42

1989 320.69

1990 298.83

1991 367.07

1992 372.79

1993 382.76

1994 613.47

1995 853.13

1996 812.25

1997 1 018.18

1998 1 088.28

1999 1 256.76

2000 1 353.50

2001 1 317.70

2002 1 366.39

2003 1 238.33

2004 1 868.86

2005 2 003.03

2006 2 142.30

2007 1 873.88

2008 1 708.37

2009 1 956.21

Source : La Banque Mondiale /Perspective Monde, Université de Sherbrooke, 2015

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Annexes 2:Importations de biens et services en USD, Madagascar 1980-2009

Année Importations

1980 2 278 748 705

1981 1 482 291 878

1982 1 423 296 308

1983 1 213 117 891

1984 1 121 863 774

1985 1 254 773 881

1986 1 092 591 849

1987 1 015 527 831

1988 991 828 042

1989 885 693 975

1990 1 281 606 099

1991 1 024 657 411

1992 1 031 108 070

1993 1 174 920 406

1994 1 173 670 353

1995 1 209 088 680

1996 1 256 455 380

1997 1 354 063 318

1998 1 421 102 697

1999 1 507 901 818

2000 1 756 960 138

2001 1 963 661 330

2002 1 474 578 804

2003 2 312 744 236

2004 2 517 696 958

2005 2 295 538 541

2006 2 407 499 356

2007 3 088 448 021

2008 3 895 290 237

2009 3 423 000 016

Source :http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=7&co

deStat=NE.IMP.GNFS.KD&codePays=MDG&codeTheme2=1&codeStat2=x&codePays2=MD

G&langue=fr

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102

Annexes 3: Evolution du PIB, TCEN et exportation

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre 2015

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103

Annexes 4: Exportations en % du PIB, Madagascar 1980-2009

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre 2015

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104

Annexes 5: Résultat des tests de stationnarité pour le PIB en différence premier

Null Hypothesis: D(PIB) has a unit root

Exogenous: Constant

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.783595 0.0001

Test critical values: 1% level -3.689194

5% level -2.971853

10% level -2.625121

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(PIB,2)

Method: Least Squares

Date: 10/26/15 Time: 00:00

Sample (adjusted): 1982 2009

Included observations: 28 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(PIB(-1)) -1.090438 0.188540 -5.783595 0.0000

C 98268586 42581292 2.307788 0.0292

R-squared 0.562657 Mean dependent var 3829920.

Adjusted R-squared 0.545837 S.D. dependent var 3.09E+08

S.E. of regression 2.08E+08 Akaike info criterion 41.21363

Sum squared resid 1.13E+18 Schwarz criterion 41.30878

Log likelihood -574.9908 Hannan-Quinn criter. 41.24272

F-statistic 33.44997 Durbin-Watson stat 2.033861

Prob(F-statistic) 0.000004

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre

2015

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105

Annexes 6: Résultat des tests de stationnarité pour le TCER en différence premier

Null Hypothesis: D(TCER) has a unit root

Exogenous: Constant

Lag Length: 7 (Automatic - based on SIC, maxlag=7) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.930939 0.0073

Test critical values: 1% level -3.788030

5% level -3.012363

10% level -2.646119 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(TCER,2)

Method: Least Squares

Date: 10/25/15 Time: 23:11

Sample (adjusted): 1989 2009

Included observations: 21 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(TCER(-1)) -1.361393 0.346328 -3.930939 0.0020

D(TCER(-1),2) 0.622254 0.324518 1.917468 0.0793

D(TCER(-2),2) 0.345476 0.300551 1.149477 0.2728

D(TCER(-3),2) 0.465920 0.287456 1.620840 0.1310

D(TCER(-4),2) 0.121467 0.255049 0.476249 0.6425

D(TCER(-5),2) 0.491435 0.241823 2.032210 0.0649

D(TCER(-6),2) 0.302509 0.189249 1.598472 0.1359

D(TCER(-7),2) 0.766816 0.159859 4.796834 0.0004

C 2.602293 1.980127 1.314205 0.2133 R-squared 0.838796 Mean dependent var 0.315714

Adjusted R-squared 0.731327 S.D. dependent var 17.13355

S.E. of regression 8.880951 Akaike info criterion 7.503221

Sum squared resid 946.4555 Schwarz criterion 7.950874

Log likelihood -69.78383 Hannan-Quinn criter. 7.600374

F-statistic 7.804981 Durbin-Watson stat 1.897518

Prob(F-statistic) 0.000945

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre 2015

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106

Annexes 7: Résultat des tests de stationnarité pour l’exportation en différence premier

Null Hypothesis: D(EX) has a unit root

Exogenous: Constant

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7) t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.135173 0.0000

Test critical values: 1% level -3.689194

5% level -2.971853

10% level -2.625121 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(EX,2)

Method: Least Squares

Date: 10/25/15 Time: 23:14

Sample (adjusted): 1982 2009

Included observations: 28 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(EX(-1)) -1.160027 0.189078 -6.135173 0.0000

C 35885736 43378173 0.827276 0.4156 R-squared 0.591454 Mean dependent var 3709001.

Adjusted R-squared 0.575741 S.D. dependent var 3.50E+08

S.E. of regression 2.28E+08 Akaike info criterion 41.39504

Sum squared resid 1.35E+18 Schwarz criterion 41.49020

Log likelihood -577.5305 Hannan-Quinn criter. 41.42413

F-statistic 37.64035 Durbin-Watson stat 2.076104

Prob(F-statistic) 0.000002

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre 2015

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Annexes 8: Test de cointegration

Date: 10/28/15 Time: 19:56

Sample (adjusted): 1983 2009

Included observations: 27 after adjustments

Trend assumption: Linear deterministic trend

Series: PIB TCER EX

Lags interval (in first differences): 1 to 2

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace) Hypothesized Trace 0.05

No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.** None * 0.636707 41.97194 29.79707 0.0013

At most 1 0.323472 14.63320 15.49471 0.0671

At most 2 * 0.140315 4.082114 3.841466 0.0433 Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level

* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level

**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue) Hypothesized Max-Eigen 0.05

No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.** None * 0.636707 27.33874 21.13162 0.0059

At most 1 0.323472 10.55109 14.26460 0.1782

At most 2 * 0.140315 4.082114 3.841466 0.0433 Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level

* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level

**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

Unrestricted Cointegrating Coefficients (normalized by b'*S11*b=I): PIB TCER EX

-5.81E-09 0.013747 1.68E-08

4.01E-09 0.050956 -9.55E-09

-2.42E-09 0.023727 8.47E-10

Unrestricted Adjustment Coefficients (alpha): D(PIB) 1718019. 53316775 -56228590

D(TCER) 4.296097 -4.253441 -1.573754

D(EX) -71394084 2035028. -62847576

1 Cointegrating Equation(s): Log likelihood -1179.465 Normalized cointegrating coefficients (standard error in parentheses)

PIB TCER EX

1.000000 -2364804. -2.884486

(1704018) (0.16904)

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108

Adjustment coefficients (standard error in parentheses)

D(PIB) -0.009987

(0.23602)

D(TCER) -2.50E-08

(1.2E-08)

D(EX) 0.415017

(0.23507)

2 Cointegrating Equation(s): Log likelihood -1174.189 Normalized cointegrating coefficients (standard error in parentheses)

PIB TCER EX

1.000000 0.000000 -2.805170

(0.15665)

0.000000 1.000000 3.35E-08

(3.2E-08)

Adjustment coefficients (standard error in parentheses)

D(PIB) 0.203932 2740402.

(0.27346) (2043321)

D(TCER) -4.20E-08 -0.157679

(1.3E-08) (0.09838)

D(EX) 0.423182 -877738.5

(0.28561) (2134110) Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre 2015

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109

Annexes 9: Résultat de l’estimation VECM

Vector Error Correction Estimates

Date: 10/28/15 Time: 19:55

Sample (adjusted): 1983 2009

Included observations: 27 after adjustments

Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ] Cointegrating Eq: CointEq1 PIB(-1) 1.000000

TCER(-1) -2364804.

(1704018)

[-1.38778]

EX(-1) -2.884486

(0.16904)

[-17.0637]

C -4.08E+08 Error Correction: D(PIB) D(TCER) D(EX) CointEq1 -0.009987 -2.50E-08 0.415017

(0.23602) (1.2E-08) (0.23507)

[-0.04231] [-2.04184] [ 1.76548]

D(PIB(-1)) -0.280786 -3.67E-08 0.008522

(0.33995) (1.8E-08) (0.33858)

[-0.82596] [-2.08258] [ 0.02517]

D(PIB(-2)) 0.615587 -2.69E-09 0.655760

(0.42411) (2.2E-08) (0.42241)

[ 1.45147] [-0.12220] [ 1.55244]

D(TCER(-1)) 887990.4 -0.151507 6943670.

(4540265) (0.23528) (4522000)

[ 0.19558] [-0.64394] [ 1.53553]

D(TCER(-2)) -2747779. -0.425402 72424.08

(4593072) (0.23802) (4574595)

[-0.59824] [-1.78728] [ 0.01583]

D(EX(-1)) 0.153257 7.02E-09 0.319306

(0.48240) (2.5E-08) (0.48046)

[ 0.31769] [ 0.28063] [ 0.66458]

D(EX(-2)) -0.649491 1.48E-08 -0.450262

(0.44146) (2.3E-08) (0.43968)

[-1.47124] [ 0.64701] [-1.02406]

C 94326801 2.283746 -10173145

(5.8E+07) (3.01734) (5.8E+07)

[ 1.61999] [ 0.75687] [-0.17542] R-squared 0.239985 0.542791 0.390567

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110

Adj. R-squared -0.040021 0.374345 0.166039

Sum sq. resids 8.46E+17 2271.020 8.39E+17

S.E. equation 2.11E+08 10.93286 2.10E+08

F-statistic 0.857070 3.222351 1.739502

Log likelihood -551.0833 -98.14533 -550.9744

Akaike AIC 41.41357 7.862617 41.40551

Schwarz SC 41.79753 8.246569 41.78946

Mean dependent 95964212 -0.733333 35169368

S.D. dependent 2.07E+08 13.82185 2.30E+08 Determinant resid covariance (dof adj.) 5.06E+34

Determinant resid covariance 1.76E+34

Log likelihood -1179.465

Akaike information criterion 89.36776

Schwarz criterion 90.66359

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Octobre 2015

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111

Annexes 10: Résultat du test de significativité des coefficients (VECM)

Dependent Variable: D(PIB)

Method: Least Squares

Date: 11/10/15 Time: 06:51

Sample (adjusted): 1983 2009

Included observations: 27 after adjustments

D(PIB) = C(1)*( PIB(-1) - 2364804.11704*TCER(-1) - 2.88448574734*EX(

-1) - 407796596.949 ) + C(2)*D(PIB(-1)) + C(3)*D(PIB(-2)) + C(4)

*D(TCER(-1)) + C(5)*D(TCER(-2)) + C(6)*D(EX(-1)) + C(7)*D(EX(-2)) +

C(8) Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C(1) -0.009987 0.236023 -0.042313 0.9667

C(2) -0.280786 0.339952 -0.825957 0.4191

C(3) 0.615587 0.424112 1.451473 0.1630

C(4) 887990.4 4540265. 0.195581 0.8470

C(5) -2747779. 4593072. -0.598244 0.5567

C(6) 0.153257 0.482405 0.317694 0.7542

C(7) -0.649491 0.441460 -1.471235 0.1576

C(8) 94326801 58226601 1.619995 0.1217 R-squared 0.239985 Mean dependent var 95964212

Adjusted R-squared -0.040021 S.D. dependent var 2.07E+08

S.E. of regression 2.11E+08 Akaike info criterion 41.41357

Sum squared resid 8.46E+17 Schwarz criterion 41.79753

Log likelihood -551.0833 Hannan-Quinn criter. 41.52774

F-statistic 0.857070 Durbin-Watson stat 2.238338

Prob(F-statistic) 0.556158

Source : Notre conception avec EVIEWS8, Novembre 2015

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112

Annexes 11: Test de residue

Non corrélé

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 3.835341 Prob. F(2,25) 0.0353

Obs*R-squared 7.043638 Prob. Chi-Square(2) 0.0295

Test Equation:

Dependent Variable: RESID

Method: Least Squares

Date: 11/22/15 Time: 11:55

Sample: 1980 2009

Included observations: 30

Presample missing value lagged residuals set to zero. Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C -24677421 2.50E+08 -0.098859 0.9220

TCER 3320133. 2807548. 1.182574 0.2481

EX -0.200939 0.179516 -1.119337 0.2736

RESID(-1) 0.505881 0.205177 2.465591 0.0209

RESID(-2) 0.185500 0.239918 0.773182 0.4467 R-squared 0.234788 Mean dependent var -9.14E-08

Adjusted R-squared 0.112354 S.D. dependent var 3.19E+08

S.E. of regression 3.01E+08 Akaike info criterion 42.03182

Sum squared resid 2.26E+18 Schwarz criterion 42.26535

Log likelihood -625.4773 Hannan-Quinn criter. 42.10653

F-statistic 1.917670 Durbin-Watson stat 1.650163

Prob(F-statistic) 0.138740

Homoscedasticité

VIEW/Heteroskedasti city test

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey F-statistic 2.358301 Prob. F(2,27) 0.1138

Obs*R-squared 4.461324 Prob. Chi-Square(2) 0.1075

Scaled explained SS 2.390608 Prob. Chi-Square(2) 0.3026

Test Equation:

Dependent Variable: RESID^2

Method: Least Squares

Date: 11/22/15 Time: 12:01

Sample: 1980 2009

Included observations: 30 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C -9.51E+16 9.14E+16 -1.040460 0.3074

TCER 1.30E+15 8.63E+14 1.504410 0.1441

EX 68260673 54957068 1.242073 0.2249

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113

R-squared 0.148711 Mean dependent var 9.84E+16

Adjusted R-squared 0.085652 S.D. dependent var 1.15E+17

S.E. of regression 1.10E+17 Akaike info criterion 81.41327

Sum squared resid 3.27E+35 Schwarz criterion 81.55339

Log likelihood -1218.199 Hannan-Quinn criter. 81.45809

F-statistic 2.358301 Durbin-Watson stat 1.556504

Prob(F-statistic) 0.113774

Test de normalité

0

1

2

3

4

5

6

-4.0e+08 1000.00 4.0e+08

Series: ResidualsSample 1980 2009Observations 30

Mean -9.14e-08Median -47375207Maximum 6.59e+08Minimum -6.25e+08Std. Dev. 3.19e+08Skewness 0.253494Kurtosis 2.323090

Jarque-Bera 0.894055Probability 0.639526

Source : Notre conception sur EVIEWS8, Novembre 2015

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Annexes 12: Effet du désajustement du taux de change sur la croissance économique

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115

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................... i

GLOSSAIRE..................................................................................................................................................... ii

LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................................. iii

LISTE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................................................ iv

SOMMAIRE .................................................................................................................................................... v

INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 1

PARTIE I: ANALYSE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE DU TAUX DE CHANGE ET DE LA POLITIQUE

COMMERCIALE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE ................................................................................... 5

Chapitre I : Concept théorique du taux de change, du commerce extérieur et quelques traits sur la

croissance économique ............................................................................................................................ 7

Section 1 : Concept et définition du taux de change ............................................................................ 7

§1-Taux de change et marché de change ......................................................................................... 7

A-Taux de change .......................................................................................................................... 7

a)Définition ............................................................................................................................... 7

b) Taux de Change Effectif Réel (TCER) ..................................................................................... 8

c)Taux de Change Effectif Nominal (TCEN) .............................................................................. 8

B-Taux de change et transaction internationales ......................................................................... 9

C- Le marché des changes ........................................................................................................... 10

a- Les acteurs du marché des changes.................................................................................... 10

b- Les caractéristiques du marché des changes ...................................................................... 10

c-Taux de change au comptant et taux de change à terme .................................................... 11

§2-Politique ou régime de taux de change ..................................................................................... 11

A- Le mécanisme d’un régime d’étalon-or.................................................................................. 11

B-Taux de change fixe ................................................................................................................. 12

C-Taux de change flottant ........................................................................................................... 13

§3- Les facteurs techniques et fondamentaux qui provoquent les désajustements du taux de

change ............................................................................................................................................. 13

A-L'offre et de la demande par rapport à deux monnaies ......................................................... 13

a- L’offre de devise .................................................................................................................. 14

b-Demande de devises ............................................................................................................ 14

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116

c- L’instabilité du taux de change ........................................................................................... 15

B-La performance économique et des différentiels de taux d’intérêt ....................................... 15

a-Fluctuation et croissance économique ................................................................................ 15

b- L’excédent de la balance commerciale comme facteur d’influence .................................. 16

c- Des différentiels de taux d’intérêt ...................................................................................... 16

C-Des flux de capitaux ................................................................................................................. 17

a- L’investissement direct ....................................................................................................... 17

b-Autre forme des flux des capitaux étrangers ...................................................................... 18

c-Influence des flux des capitaux ............................................................................................ 19

Section 2 : Politique commerciale et commerce extérieur ................................................................ 20

§1-Les politique commerciales ....................................................................................................... 20

A-Droit de douane et quotas d’importation ............................................................................... 20

B-Les autres instruments de politique commerciale .................................................................. 21

C-La politique commerciale dans les pays en développement ................................................... 21

§2-Commerce extérieur .................................................................................................................. 22

A-Exportations ............................................................................................................................ 22

B-Importations ............................................................................................................................ 22

C-Balance commerciale excédentaire et déficitaire ................................................................... 23

§3-Solde de la balance commerciale .............................................................................................. 23

A-La balance commerciale excédentaire .................................................................................... 23

B-La balance commerciale déficitaire ......................................................................................... 24

C-La réalisation de l'équilibre du commerce "import-export" ................................................... 24

Section 3 : Quelques concepts sur la croissance économique ........................................................... 25

§1-Croissance économique ............................................................................................................. 25

A- Définition ................................................................................................................................ 25

B- Distinction, interdépendance entre croissance et développement ....................................... 26

C- Mesures de la croissance économique ................................................................................... 27

§2-Faire du PIB un meilleur indicateur de la performance économique ........................................ 28

A-Outil de mesure le plus informatif sur la performance économique ...................................... 28

B-Les services .............................................................................................................................. 28

C-Le PIB en tant qu’indicateur fiable .......................................................................................... 29

§3-Les débats liés sur les mesures de la performance économique .............................................. 29

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117

A-Difficultés liées à la mesure ..................................................................................................... 29

B-De la production au bien-être matériel ................................................................................... 30

C-Remise en question sur le PIB ................................................................................................. 30

Chapitre II : Influence de la variation du taux de change et de la politique commerciale sur la

croissance économique .......................................................................................................................... 32

Section 1 : L’envergure de la fluctuation du taux de change .............................................................. 32

§1- Influence sur la croissance économique et sur le commerce extérieur ................................... 32

A- Les incidences de la fluctuation du taux de change sur la croissance économique .............. 33

B- Effet de la fluctuation du taux de change sur la balance commerciale .................................. 33

§2-L’instabilité des prix ................................................................................................................... 34

A- Effet de la dépréciation sur les prix ........................................................................................ 34

B- Effets directs et effets indirects .............................................................................................. 35

C- Conditions monétaires............................................................................................................ 35

§3-Incertitude sur le taux d’intérêt et du chômage ........................................................................ 36

A- L'importance des taux d'intérêt sur le forex .......................................................................... 36

B-Le lien entre taux d’intérêt et taux de change ........................................................................ 37

C- L’impact de la volatilité du taux de change sur les marchés du travail .................................. 38

Section 2 : Effet du commerce extérieur sur la croissance économique ............................................ 39

§1-Orientation d’ouverture et promotion des exportations .......................................................... 39

§2-Les exportations de produit de base en tant que moteur de la croissance économique ......... 39

§3-Commerce extérieur et croissance: éléments de preuve concrets ........................................... 40

Section 3 : Modèles théoriques .......................................................................................................... 41

§1-Un modèle économétrique du lien entre le désajustement du taux de change et la

productivité ..................................................................................................................................... 41

A- Le modèle de convergence conditionnelle ............................................................................. 41

B-L’ équation de base .................................................................................................................. 42

C-Résultats .................................................................................................................................. 42

§2-Appreciation du taux de change, commerce extérieur et la compétitivité ............................... 43

A-La complexité des effets de l`appréciation du taux de change ............................................... 43

B- L’appréciation de l’euro fait baisser la compétitivité-prix des exportations françaises ........ 43

C-Effets d’une appréciation du taux de change effectif nominal sur le commerce extérieur .... 44

§3-Lien croissance-exportation et exportation-croissance ............................................................ 45

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118

A-Croissance tirée par les exportations ...................................................................................... 45

B-Exportation tirée par la croissance .......................................................................................... 45

C- Exportations et Croissance: une relation réciproque ............................................................. 46

D-Modèle théorique ................................................................................................................... 46

PARTIE II : LES IMPACTS DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL ET DE L`EXPORTATION

SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE MALAGASY ........................................................................................ 48

Chapitre III : Analyse empirique des effets de la variation du taux de change et de la politique

commerciale sur la croissance économique à Madagascar .................................................................... 50

Section 1 : Politique monétaire et politique de change à Madagascar .............................................. 50

§1-L’évolution de la politique monétaire à Madagascar ............................................................... 50

A-Contrôle de l’expansion de liquidité........................................................................................ 51

B-Les interventions indirectes de la BCM pour maîtriser la création monétaire excessive ....... 51

C-Refinancement bancaire et ponctions de liquidité ................................................................. 52

§2-Les rôles joués par la Banque Centrale Malagasy...................................................................... 52

A-Création ................................................................................................................................... 52

B-Fonction ................................................................................................................................... 53

C-Organisation ............................................................................................................................ 53

§3-Politique de change et la mise en place du MID........................................................................ 54

A- Politique de change à Madagascar ..................................................................................... 54

B-La mise en place du MID .......................................................................................................... 54

C-L’évolution du TCER et du TCEN malagasy .............................................................................. 55

Section 2 : Politique commerciale malagasy....................................................................................... 58

§1-L’évolution du commerce extérieur de Madagascar ................................................................. 58

A-Déficit chronique ..................................................................................................................... 58

B-Baisse de la compétitivité ........................................................................................................ 58

C-Solde de la balance commerciale malagasy ............................................................................ 59

§2-Les relations commerciales de Madagascar à l`extérieure ....................................................... 60

A- Concertation en vue de sa validation ..................................................................................... 60

B-Coopération avec la SADC ....................................................................................................... 60

C-Coopération avec OMC ........................................................................................................... 61

§3- Réglementations et procédures d’importation et d’exportation à la douane Malagasy ......... 62

A-Les taxes douanières ............................................................................................................... 62

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119

B-Libéralisation des échanges ..................................................................................................... 62

Section 3 : Aperçus de la croissance économique malagasy .............................................................. 63

§1-Les principales activités économiques de Madagascar ............................................................. 63

A- Secteur primaire ..................................................................................................................... 63

B-Secteur secondaire .................................................................................................................. 63

C-Autre secteur ........................................................................................................................... 63

D-La contribution moyenne de chaque secteur dans la formation du P.I.B ............................... 64

§2-Chute de l’ariary et faille de la politique d’ouverture ............................................................... 64

A-La dépréciation de l’Ariary malagasy ...................................................................................... 64

B- Les exportations à Madagascar .............................................................................................. 66

C-Défaillance de la politique d’ouverture ................................................................................... 67

§3-Produit intérieur brut de Madagascar ....................................................................................... 68

A-Evolution du PIB depuis 1980-2009 ........................................................................................ 68

B-Influence du TCER et de l’exportation sur le PIB ..................................................................... 69

D-Taux de croissance économique malagasy après 2013 .......................................................... 71

Chapitre IV : Modélisation et analyse perspective ................................................................................. 73

Section 1 : Modélisation économétrique ............................................................................................ 73

§1- Objectif et présentations des variables .................................................................................... 73

A-Objectif .................................................................................................................................... 73

B-Base des données .................................................................................................................... 74

C-Choix des variables à étudier ................................................................................................... 74

§2-Tests et détection de relation de cointégration ........................................................................ 75

A-Unit root test ........................................................................................................................... 75

B-Détermination du nombre de retard ....................................................................................... 76

C-Relation de cointégration ........................................................................................................ 77

§3-Estimation VECM ....................................................................................................................... 78

A-A quoi sert le VECM ? .............................................................................................................. 78

B-Significativité des coefficients ................................................................................................. 78

C-Détection de relations de causalité au sens de Granger ......................................................... 80

Section 2 : Résultat et interprétation ................................................................................................. 81

§1-La stationnarité et relation de cointégration ............................................................................ 81

A-Stationnarité ............................................................................................................................ 81

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B-Détermination du nombre de retard ....................................................................................... 81

C-Relation de cointégration ........................................................................................................ 82

§2-Significativité des paramètres (Méthode de moindre carrée ordinaire)................................... 82

A-Le modèle ................................................................................................................................ 82

B-Coefficient de détermination multiple .................................................................................... 83

C-Test de significativité d’ensemble ........................................................................................... 83

§3-Détection de la relation de causalité ......................................................................................... 84

A-Relations causales entre le PIB et le TCER ............................................................................... 85

B-Relations causale entre le TCER et l’exportation ..................................................................... 85

C-Relations causale entre le PIB et l’exportation ........................................................................ 85

Section 3 : Analyses perspectives ....................................................................................................... 86

§1-Suggestion d’après le résultat de la modélisation ..................................................................... 86

A-Stabilité du taux de change ..................................................................................................... 86

B- Orientation de la politique commerciale vers l’exportation des produits de base ................ 86

C-Favoriser la production intérieur brut ..................................................................................... 87

§2-Recours au taux de change fixe ................................................................................................. 87

A-Le Marché Interbancaire de Devise ......................................................................................... 88

B-Faiblesse du MID Madagascar ................................................................................................. 88

C- Le système de taux de change fixe ......................................................................................... 89

§3-Les mesures d’accompagnements ............................................................................................. 90

A-Stimulation de la productivité et amélioration du niveau de vie ............................................ 90

B-Amélioration du secteur pourvoyeur de devises .................................................................... 90

C-Amélioration de la balance de paiement ................................................................................ 91

CONCLUSION ............................................................................................................................................... 92

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................................... 95

ANNEXES ..................................................................................................................................................... 99

TABLE DES MATIERES ................................................................................................................................ 115

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Titre : « INFLUENCE DU TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL ET DE

L’EXPORTATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE, Cas de Madagascar »

Rapporteur: Docteur LAZAMANANA Pierre André

Nombre de page : 120

Tableaux : 07

Graphiques : 07

RESUME

Ce présent mémoire a pour objectif de vérifier ou de détecter l`existence d`une corrélation

entre les variables taux de change effectif réel et exportation que nous supposons ici exogènes, et la

variable Produit Intérieur Brut supposé endogènes. La modélisation économétrique Vectoriel Auto

Régressif et le Mécanisme du Vecteur à Correction d’Erreur sont utilisés, pour décrire et analyser

les systèmes de séries temporelles des données statistiques de l’indicateur économique de

Madagascar allant de 1980 à 2009, afin de mieux comprendre les résultats et les enjeux de notre

recherche. Finalement, les résultats montrent que, le désajustement du taux de change réels est

nuisible à la croissance des exportations, tandis que son stabilité est très important pour promouvoir

la croissance économique d`un pays à long terme. Et comme il existe un lien significatif entre le

PIB et l’exportation à partir de l`analyse de relation de co-intégration, donc, effectivement les

exportations constituent l’un des moteurs fondamentaux qui stimule la croissance économique à

Madagascar.

Mots clés : Taux de change effectif réel, exportation, PIB, co-intégration, significatif, Madagascar.

ABSTRACT

It herein is intended to verify or detect the existence of a correlation between the real

effective exchange rate and export variables we assume here to be exogenous, and the gross

domestic product (GDP) variable assumed to be endogenous. Econometric modeling Vector Auto

Regressive and Vector Error Correction Mechanism are used to describe and analyze time series

systems statistics of Madagascar economic indicator from 1980 to 2009, for a better understanding

of the results and issues of our research. Finally, the results show that the misalignment of real

exchange rates is harmful to the growth of exports, while its stability is very important for

promoting economic growth of a country in the long term. And as there is a significant link

between GDP and export from relationship co-integrating analysis, therefore, actually, exports are

one of the fundamental engines that drives economic growth in Madagascar.

Keywords: real effective exchange rates, exports, GDP, co- integration, significant, Madagascar

Name and surnames of the author: RAZAKA Henri Bien-Aimé

E-mail: [email protected]

Address: CU Ambohipo Bloc 14, Antananarivo 101