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: 01 : 01 inform:action Bulletin aux adhérent(e)s. Edition : Fédération des Services CFDT Directeur de la publication : Olivier Guivarch CPPAP : 1009 S 07027 Conception et impression : Inckôo 75017 Paris Supplément du magazine fabriqué selon les normes environnementales de développement durable. janvier-février-mars 2019 Supplément à Inform’Action n° 304 cfdt-services.fr HÔTELLERIE - TOURISME - RESTAURATION A lors que l’actualité revendicative porte essentiellement sur les questions de pouvoir d’achat, actualité sociale oblige, il ne faut pas pour autant laisser de côté celle liée aux conditions de travail. C’est bien ce qui préoccupe les militants du secteur des casinos/jeux où la question du tabagisme passif est posée sur la table. En effet, les espaces fumeurs tendent à se multiplier dans les casinos, sans contrôle et sans respect de la loi évin. C’est un constat partagé par l’ensemble des représentants CFDT. Cela a pour conséquence de générer des problèmes de santé au travail sur plusieurs aspects : tabagisme passif et exposition aux basses et fortes températures. De plus, le développement des espaces fumeurs se réalise sans étude d’impact sur la consommation et le coût énergétique (notamment avec les chauffages extérieurs). Une délégation CFDT a été reçue au ministère de la Santé pour lui faire part de cette situation qui va à l’encontre du plan anti-tabac. Cette préoccupation dépasse largement le secteur des casinos/jeux, celui des cafés restaurants est également touché. Le nombre croissant de terrasses fermées et chauffées durant l’hiver représente un réel danger pour la santé des salariés qui y travaillent durant tout leur temps de travail. Puisque la loi interdit l’usage du tabac dans les entreprises, et puisque les terrasses - fermées ou pas - font partie de l’entreprise, la Fédération demande l’interdiction pure et simple de fumer dans les terrasses. De plus, les professionnels du secteur pourront y trouver un intérêt : capter une clientèle non-fumeur qui, aujourd’hui, déserte ces terrasses. Alors que le tabac est la première cause évitable de mortalité en France, la lutte contre le tabagisme et aussi le tabagisme passif est une priorité de santé publique. Il n’est pas admissible que certaines entreprises continuent à être des zones de non-droit. Il est temps que les employeurs fassent preuve de courage politique, en interdisant l’usage de la cigarette. Les clients sont prêts, alors pourquoi continuer à les inciter ? : Laurent Bigot ÉDITO : Des salariés terrassés par le tabagisme passif Laurent Bigot Secrétaire national en charge du pôle Oriane Le Boudic-Jamin Secrétaire fédérale Baudouin Bokongo Secrétaire fédéral Angela Alberteau Assistante Samuel Yim Secrétaire fédéral Doudou Konaté Secrétaire fédéral SOMMAIRE ÉDITO VIE DES BRANCHES VIE DES ENREPRISES

inform:action - syndicat-cfdt-services-aube.fr · projet d’accord majoritaire de plan de sauvegarde de l’emploi présenté par la direction de la SAS Flunch concernant la fer-meture

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: 01: 01

inform:action

Bulletin aux adhérent(e)s.

Edition : Fédération des Services CFDT

Directeur de la publication :

Olivier Guivarch

CPPAP : 1009 S 07027

Conception et impression :

Inckôo 75017 Paris

Supplément du magazine fabriqué

selon les normes environnementales

de développement durable.

janvier-février-mars 2019

Supplément à Inform’Action n° 304

cfdt-services.fr

Hôtellerie - tourisme - restauration

Alors que l’actualité revendicative porte essentiellement sur les questions de pouvoir d’achat, actualité sociale oblige, il ne faut pas pour autant laisser de côté celle liée aux conditions de travail.

C’est bien ce qui préoccupe les militants du secteur des casinos/jeux où la question du tabagisme passif est posée sur la table. En effet, les espaces fumeurs tendent à se multiplier dans les casinos, sans contrôle et sans respect de la loi évin. C’est un constat partagé par l’ensemble des représentants CFDT. Cela a pour conséquence de générer des problèmes de santé au travail sur plusieurs aspects : tabagisme passif et exposition aux basses et fortes températures. De plus, le développement des espaces fumeurs se réalise sans étude d’impact sur la consommation et le coût énergétique (notamment avec les chauffages extérieurs). Une délégation CFDT a été reçue au ministère de la Santé pour lui faire part de cette situation qui va à l’encontre du plan anti-tabac. Cette préoccupation dépasse largement le secteur des casinos/jeux, celui des cafés restaurants est également touché. Le nombre croissant de terrasses fermées et chauffées durant l’hiver représente un réel danger pour la santé des salariés qui y travaillent durant tout leur temps de travail.

Puisque la loi interdit l’usage du tabac dans les entreprises, et puisque les terrasses - fermées ou pas - font partie de l’entreprise, la Fédération demande l’interdiction pure et simple de fumer dans les terrasses. De plus, les professionnels du secteur pourront y trouver un intérêt : capter une clientèle non-fumeur qui, aujourd’hui, déserte ces terrasses.Alors que le tabac est la première cause évitable de mortalité en France, la lutte contre le tabagisme et aussi le tabagisme passif est une priorité de santé publique. Il n’est pas admissible que certaines entreprises continuent à être des zones de non-droit. Il est temps que les employeurs fassent preuve de courage politique, en interdisant l’usage de la cigarette. Les clients sont prêts, alors pourquoi continuer à les inciter ? :

laurent Bigot

édito

: des salariés terrassés par le tabagisme passif

laurent Bigot

Secrétaire national en charge du pôle

oriane le Boudic-Jamin

Secrétaire fédérale

Baudouin Bokongo

Secrétaire fédéral

angela alberteau

Assistante

samuel Yim

Secrétaire fédéral

doudou Konaté

Secrétaire fédéral

sommaire

• édito

• vie des branches• vie des enreprises

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: 02

Face au sujet lié au pou-voir d’achat qui alimente la grogne sociale depuis plu-

sieurs semaines, le ministère du Travail s’est empressé d’étendre de nombreux accords salariaux, négociés par les partenaires sociaux depuis plusieurs mois. Comme quoi, quand on veut, on peut.

Rappelons que pour qu’un accord s’applique à l’ensemble des entre-prises d’une branche profession-nelle, il faut un arrêté ministériel. Prenons l’exemple du secteur de la restauration collective, les partenaires sociaux ont négocié une nouvelle grille de salaires au mois de février 2018, l’accord a été étendu par le ministère

le 28 décembre 2018, soit dix mois après ! C’est inadmissible ! Surtout qu’entre temps, il y a eu une revalorisation du Smic (qui est aujourd’hui à 10,03 € brut de l’heure). On se retrouve donc avec des premiers niveaux de grilles de salaires en dessous du Smic !

C’est inadmissible car il est déjà difficile d’arracher des revalorisa-tions salariales aux organisations patronales, si en plus l’état met des mois pour rendre obliga-toires auprès des entreprises ces nouvelles grilles, cela ne fait pas avancer la question du pouvoir d’achat.

: voir tableaux 01, 02 et 03.

: Grilles des salaires

Fédération des services CFdt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 304 • janvier-février-mars 2019

vie des BranCHes

échelons niveau 1 niveau 2 niveau 3 niveau 4 niveau 5

1 9,98 € 10,18 € 10,77 € 11,30 € 13,36 €

2 10,03 € 10,31 € 10,83 € 11,47 € 15,59 €

3 10,10 € 10,66 € 11,13 € - 21,83 €

: Tableau 01 Minima conventionnels branche hcr (accord conclu en avril 2018, étendu le 27 décembre 2018)

niveaux échelons taux horaire minimum brut

IA 9,88 €

B 9,91 €

IIA 10,10 €

B 10,30 €

III

A 10,50 €

B 10,52 €

C 11,41 €

IV

A 12,07 €

B 12,35 €

C 12,92 €

D 14,03 €

rémunération minimale annuelle brute (tous éléments de salaire confondus)

VA 37 812 €

B 39 013 €

C 62 000 €

niveaux taux horaire minimum brut

I 9,88 €

II 9,98 €

III 10,13 €

IV 10,29 €

V 10,68 €

VI 11,14 €

VII 12,00 €

VIII 13,03 €

IX 16,86 €

: Tableau 02 Minima conventionnels branche restauration rapide (accord conclu en mars 2018, étendu le 28 décembre 2018)

: Tableau 03 Minima conventionnels branche restauration collective (accord conclu en février 2018, étendu le 28 décembre 2018)

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: 03Fédération des services CFdt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 304 • janvier-février-mars 2019

vie des entreprises

: Groupe accor

: Flunch : l’intersyndicale fait bloc et ne signe pas le pse

Suite aux nombreuses ces-sions poursuivant le déman-tèlement du groupe amorcé

fin 2013, AccorHotels structure le groupe autour de deux activités complémentaires :

• HotelServices, qui devient opéra-teur et franchiseur de marques, orienté vers le client (un métier de redevances) ;

• HotelInvest, qui devient pro-

priétaire des actifs en propriété et en location et investisseur hôtelier orienté gestion de patrimoine (un métier de rendements).

Le leader européen de l’industrie hôtelière devient aujourd’hui le leader mondial opérateur et franchiseur dans l’industrie de l’hospitalité en vendant tous ses bijoux de famille et en sacrifiant son personnel.

245 000 collaborateurs sont aujourd’hui regroupés sous l’en-seigne AccorHotels.

Mais Accor n’est plus employeur des talents qu’il a formés et qui ont fait de ce groupe le lea-der dans l’industrie hôtelière touristique.

La CFDT, première organisa-tion syndicale en France dans le groupe Accor, s’est battue

au moment des transferts des salariés afin de préserver tous leurs avantages individuels et collectifs.

En signant un pacte social (rémunération, ancienneté, temps de travail, accords d’en-treprise, accords de groupe…), la CFDT a su garantir à tous les salariés le maintien de leurs avantages et de leurs conditions d’emploi.

Le 30 octobre 2018, après seulement cinq séances de négociations, aucune orga-

nisation syndicale n’a signé le projet d’accord majoritaire de plan de sauvegarde de l’emploi présenté par la direction de la SAS Flunch concernant la fer-meture de quatre restaurants et la suppression de plus de 80 emplois.

Et, dans le prolongement, le comité central d’entreprise, lors de sa réunion du 13 novembre, n’a pas rendu d’avis sur le projet de PSE unilatéral.

Les raisons pour lesquelles les représentants du personnel n’ont pas signé ou rendu d’avis :

• la direction de Flunch s’appuie sur des difficultés économiques hypothétiques alors que les résultats de l’entreprise sont excellents et permettent à la direction la distribution de dividendes aux actionnaires de 4 millions d’euros en 2016, 8 millions d’euros en 2017 et enfin 18 millions d’euros en 2018, année où la société met en œuvre deux PSE, soit un total de 30 millions d’euros de dividendes en 3 ans distribués ;

• le périmètre retenu par la direction pour le reclassement n’est pas le bon, privant tous les salariés, dont le poste est supprimé, de possibilité de reclassement et donc de sauver leur emploi ;

• la direction a fait la sourde oreille face aux propositions des organisations syndicales de modifications de l’accord concernant :

- des mutations éloignées (plus de 100 km !), obligeant la plupart du temps ces salariés à se déraciner ;

- des solutions de reclassement externe avec prise en charge des frais de formation au plus bas ;

- l’absence d’indemnités com-plémentaires de licenciement économique, alors que des entreprises du groupe Mulliez, même déficitaires (ce qui n’est pas le cas de Flunch), proposent des indemnités supra-légales ;

- la réponse aux agents de maî-trise ou aux cadres souhaitant rentrer dans le processus de reclassement externe : « vous avez une clause de mobilité contractuelle ; dans le cas contraire, mutation dans un établissement Flunch (com-pagnie) du bassin d’emploi ».

On ne peut donc que déplorer cette parodie de négociation au cours de laquelle la direc-tion a traité avec mépris tous les salariés dont le poste a été

supprimé, alors que les années passées au sein de Flunch ont été le plus souvent synonymes de sacrifices et d’efforts de productivité.

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: 04 Fédération des services CFdt : Hôtellerie - Tourisme - Restauration n° 304 • janvier-février-mars 2019

vie des entreprises

: tui

: élections chez selectour : what else ?

: starbucks France

éleCtions Cse : la CFdt en Forme olYmpique !

Le premier tour des élections CSE s’est déroulé en fin d’année chez Tui, plaçant la CFDT seconde organisation syndicale au sein du « numéro un mondial » des agences de voyages.

citius : plus rapideEn à peine 2 ans, la CFDT est pas-sée d’une organisation minoritaire, importée de la cession de Transat France à Tui, à une organisation reconnue par les salariés (dans

une entreprise qui en compte plus de 1 000) pour son action efficace et son implication.

altius : plus hautLa CFDT a profité de la cession pour tirer les droits de tous les salariés vers le haut, en négo-ciant l’importation d’avantages obtenus à Transat, en partageant son savoir-faire sur les nouveaux dossiers et en défendant tous les salariés.

Fortius : plus fortLes élections ont été aussi l’op-portunité pour une équipe de se consolider, de convaincre de nouveaux adhérents, d’informer et de se donner des objectifs pour de meilleures conditions de travail au sein de l’entreprise. La nouvelle équipe CFDT sera de taille pour les prochains challenges à Tui.

La Fédération, qui a apporté tout son soutien à l’équipe, accompa-

gnée par leur capitaine exception-nelle, Stéphanie, la remercie de porter les valeurs et les couleurs de la CFDT.La Fédération remercie aussi le syndicat CFDT hôtellerie-tourisme-restauration d’île-de-France pour sa participation indispensable à ce résultat.

inFormation de dernière minute moins réJouissante

La démission du PDG de Tui, Pascal de Izaguirre, laisse l’entre-prise avec un déficit pire que les années antérieures, alors qu’il avait racheté une enseigne qui fonctionnait et avait des résultats positifs (Transat France).

Tui comptabilise un bon nombre de pratiques d’externalisation :• saisie produits à Casablanca

(Maroc) ;• réservations (Maroc) ;

• call center à Agadir ;• call center en Belgique.

En plus des systèmes d’optimisa-tion, de nombreuses mauvaises décisions ont amené ce déficit : • outil informatique inadapté

(pas de reprise de Travel box de Transat) ;

• les achats obligatoires Tui ventes ;

• les vols : 800 000 sièges obli-gés d’être achetés à Tui Fly (plus chers pour avoir plus de dividendes).

Avant de partir, Pascal de Izaguirre a tout de même reconnu que de mauvaises décisions stratégiques avaient été prises, allant jusqu’à faire son mea culpa auprès des élus du CSE…

L’équipe CFDT craint un nouveau plan de sauvegarde de l’emploi, qui prendra la forme de rupture conventionnelle collective.

L’équipe CFDT Selectour pourrait participer à une néo-émission « des élections

presque parfaites ». Elle a obtenu 100% de représentativité et 5 élus (sur 5 présentés) pour 8 sièges aux élections CSE.

Au-delà des chiffres, l’équipe, portée avec excellence par sa déléguée, Carole, a su avoir des positions pertinentes en négo-ciations pour conclure de bons accords (CSE, NAO) et accompa-gner les salariés de l’entreprise.

Nous souhaitons chaleureusement une mandature enrichissante aux nouveaux élus et à la section.

Nous espérons qu’ils obtiendront pour tous des avancées sociales à Selectour, qui se situe dans le

secteur rythmé des agences de voyages.Nous remercions à nouveau Carole pour toute son implication, le syndicat CFDT Services AGMT, Ariège-Gascogne-Midi-Toulousain, pour son accompagnement.

Cession de 100% des actions de Starbucks France au profit d’Alsea, un groupe

mexicain leader de la restauration en Amérique latine et en Espagne, avec des enseignes reconnues de restauration rapide, de cafés, de restaurants décontractés et fami-liaux : Domino’s Pizza, Italiannis,

Vips, Burger King, El porton, Chilis, California, Canas Y tapaas, PF Changs, Lavaca, Cheesecake Factory, Archie’s, soit un total de 3 521 restaurants.

Absent à ce jour sur le marché français, ce groupe suscite une certaine méfiance de la part des

élus CFDT et des autres organi-sations syndicales car le projet économique exposé ne présente pas les garanties nécessaires sur son management et le développe-ment de l’activité de l’ensemble du parc actuel de Starbucks.

La CFDT reste vigilante.

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