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POPULATION POPULATION POPULATION POPULATION POPULATION 273 - Août 2007 Insee Poitou-Charentes La région Poitou- Charentes devrait compter 1 870 000 habitants en 2030. L’essentiel de cette hausse proviendrait d’un excédent migratoire, car dès la fin de la décennie actuelle, le nombre de décès deviendrait supérieur au nombre de naissances. Plus d’un habitant sur trois aurait plus de 60 ans. Cependant, cet accrois- sement de population ne devrait concerner que les départements de la Vienne et de la Charente-Maritime. La population des Deux- Sèvres resterait stable et celle de la Charente diminuerait. En 2005, le Poitou-Charentes comptait 1 700 000 habitants. En 2030, il y en aurait 1 870 000 selon le scénario de projection dit «central». Ce scénario est établi à partir d’indicateurs de fécondité, de mortalité et de migrations prenant en compte les tendances observées entre 1990 et 2005 (illustration 3 et encadré méthodologie). Selon le scénario central, la population régionale progresserait de + 9,8 % entre 2005 et 2030, hausse légèrement inférieure à la moyenne métropolitaine de + 10,7 %. La région Poitou-Charentes se singulari- serait cependant sur la façade atlantique puisque l’Aquitaine, les Pays de la Loire et la Bretagne enregistreraient des gains de population beaucoup plus importants (illustration 1). Un apport migratoire essentiel L’évolution d’une population résulte de l’écart entre naissances et décès (solde naturel), et de l’écart entre entrées et sorties du territoire (solde migratoire). En Poitou- Charentes, le dynamisme démographique est principalement fondé sur l’attirance de nouvelles populations venues s’installer dans la région. Ainsi, en 2005, l’excédent des arrivées sur les départs a fait croître la population de Poitou-Charentes de près de 9 000 habi- tants. Selon le scénario central, cet excé- dent amènerait entre 9 200 (point maximum vers l’an 2015) et 8 600 (en fin de période en 2030) nouveaux arrivants en Poitou- Charentes chaque année. Ces nouveaux arrivants modifient la répartition par âge de la population de la région avec pour conséquences une influence sur la natalité, compte tenu de l’arrivée de femmes jeunes, susceptibles d’avoir des enfants, et sur la mortalité puisque ces nouveaux arrivants Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale) Évolution de population selon le scénario central entre 2005 et 2030 (illustration 1) Projections de population à l’horizon 2030 : la Charente-Maritime et la Vienne alimentent l’augmentation en Poitou-Charentes

Insee Poitou-Charentes...POPULATION N 273 - Août 2007 Insee Poitou-Charentes La région Poitou-Charentes devrait compter 1 870 000 habitants en 2030. L’essentiel de cette hausse

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Page 1: Insee Poitou-Charentes...POPULATION N 273 - Août 2007 Insee Poitou-Charentes La région Poitou-Charentes devrait compter 1 870 000 habitants en 2030. L’essentiel de cette hausse

POPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATION

N° 273 - Août 2007

Insee Poitou-Charentes

La région Poitou-Charentes devraitcompter 1 870 000habitants en 2030.L’essentiel de cettehausse proviendraitd’un excédentmigratoire, car dèsla fin de la décennieactuelle, le nombrede décès deviendraitsupérieur au nombre denaissances. Plus d’unhabitant sur troisaurait plus de 60 ans.Cependant, cet accrois-sement de populationne devrait concernerque les départementsde la Vienne et dela Charente-Maritime.La population des Deux-Sèvres resterait stableet celle de la Charentediminuerait.

En 2005, le Poitou-Charentes comptait1 700 000 habitants. En 2030, il y en aurait1 870 000 selon le scénario de projectiondit «central». Ce scénario est établi à partird’indicateurs de fécondité, de mortalité etde migrations prenant en compte lestendances observées entre 1990 et 2005(illustration 3 et encadré méthodologie).

Selon le scénario central, la populationrégionale progresserait de + 9,8 % entre2005 et 2030, hausse légèrement inférieureà la moyenne métropolitaine de + 10,7 %.La région Poitou-Charentes se singulari-serait cependant sur la façade atlantiquepuisque l’Aquitaine, les Pays de la Loireet la Bretagne enregistreraient des gainsde population beaucoup plus importants(illustration 1).

Un apport migratoire essentiel

L’évolution d’une population résulte del’écart entre naissances et décès (soldenaturel), et de l’écart entre entrées et sortiesdu territoire (solde migratoire). En Poitou-Charentes, le dynamisme démographiqueest principalement fondé sur l’attirance denouvelles populations venues s’installerdans la région.

Ainsi, en 2005, l’excédent des arrivées surles départs a fait croître la population dePoitou-Charentes de près de 9 000 habi-

tants. Selon le scénario central, cet excé-dent amènerait entre 9 200 (point maximumvers l’an 2015) et 8 600 (en fin de période en2030) nouveaux arrivants en Poitou-Charentes chaque année. Ces nouveauxarrivants modifient la répartition par âgede la population de la région avec pourconséquences une influence sur la natalité,compte tenu de l’arrivée de femmes jeunes,susceptibles d’avoir des enfants, et sur lamortalité puisque ces nouveaux arrivants

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Évolution de population selon le scénariocentral entre 2005 et 2030 (illustration 1)

Projections de population à l’horizon 2030 :la Charente-Maritime et la Vienne alimentent

l’augmentation en Poitou-Charentes

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2Insee Poitou-Charentesdécimal n° 273 - 2007

POPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATION

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Légère remontée des naissances dans les années 2020 (illustration 2)

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Pyramide des âges du Poitou-Charentesscénario central (illustration 3)

Projections de population à l’horizon 2030 : la Charente-Marit

vieilliraient pour la plupart dans la région.La population métropolitaine vieillis-sant, la population migrante devraitêtre plus âgée dans l’avenir. Ainsi, en2005, la région a attiré 2 200 migrantsde moins de 20 ans, 5 300 entre 20 et59 ans et 1 300 de plus de 60 ans. En2030, le nombre de migrants seraitpresque le même, mais on compteraitseulement 1 900 migrants de moins de20 ans, 4 700 entre 20 et 59 ans, et2 000 de plus de 60 ans.

Sans aucune arrivée ou aucun départde population, soit une hypothèse«sans migration», la population de larégion décroîtrait rapidement et lePoitou-Charentes compterait 1 665 000habitants en 2030, soit 37 000 habitantsde moins qu’en 2005 et plus de 200 000habitants de moins que l’estimationcentrale en 2030. Cette hypothèse esthautement improbable, le Poitou-Charentes figurant au contraire parmiles régions de France les plus attrac-tives. Elle permet cependant, par com-paraison avec le scénario central, demesurer l’impact des migrations.

Un solde naturel en déclin

En 2005, le seul effet de l’excédent desnaissances sur les décès a fait aug-menter la population régionale d’unpeu plus de 700 personnes. Selon lescénario central et du fait de la grandeproportion de personnes âgées, cesolde naturel deviendrait négatif (c’est-à-dire que la région enregistrerait plusde décès que de naissances) dès la finde la décennie, vers 2008-2009. Àl’horizon 2030, la région comptabi-liserait 3 800 décès de plus que denaissances. Le nombre de décès necesserait de croître sur la période tandis

que le nombre de naissances dimi-nuerait jusqu’à un point bas au milieudes années 2020 pour remonterlégèrement (illustration 2).

En effet, la progression du nombre desnaissances dépend non seulement dela fécondité, soit le nombre d’enfantspar femme, mais également du nombrede femmes en âge de procréer. Or,malgré les arrivées de populationmigrant en Poitou-Charentes, cenombre décroît inexorablement dansla région jusqu’au milieu des années2020, où il se stabilise aux environs de340 000 femmes entre 15 et 49 ans,contre 373 000 en 2005. Le taux defécondité a beau être supposé constantentre 2005 et 2030 (hypothèse duscénario central), si le nombre defemmes en âge d’avoir des enfantsdiminue, le nombre de naissancesdécroît nécessairement lui aussi. Lastabilité atteinte en fin de période dunombre de femmes en âge d’avoir desenfants est due aux effets migratoireset au renouveau de la natalité observéeau début des années 2000, moment oùle nombre de naissances dépassait800 000 par an contre 765 000 dansles années 90. Ce renouveau de lanatalité est plus perceptible dans lenord de la France, d’où sont issus lamajorité des migrants. Plus de nais-sances en 2000 implique un plus grandnombre de femmes en âge d’avoir desenfants 20 ans plus tard. Parmi elles,celles qui viendront s’installer enPoitou-Charentes participeront à l’aug-mentation du nombre de naissancesdans la région. Ce surcroît du nombrede femmes aux âges les plus fécondsexplique la légère remontée du nombrede naissances que l’on observerait àpartir du milieu des années 2020.

Près d’un habitant sur 10 aurait plus de 80 ans

Le vieillissement de la populationapparaît comme une caractéristiqueessentielle de l’évolution démogra-phique, que ce soit au niveau régionalou au niveau national. Il est la consé-quence directe de l’avancée en âgedes générations du baby-boom del’après-guerre.

En 2030, la région devrait compter658 000 habitants de plus de 60 ans,soit 35 % de la population, contre425 000 en 2005, soit 23 % de la popu-lation. En France, les plus de 60 ansreprésenteraient 31 % de la populationen 2030. En Poitou-Charentes, 9 %des habitants, soit près de un sur dix,auraient plus de 80 ans en 2030, contreseulement 6 % en 2005.

En revanche, le nombre d’habitantsentre 20 et 59 ans et de moins de20 ans diminuerait entre 2005 et 2030.Les personnes entre 20 et 59 ans,tranche d’âge qui apporte le plus deressources en main-d’œuvre, ne repré-senteraient plus que 44 % de lapopulation en 2030, contre 52 % en2005. En 2005, la région compte2,1 personnes entre 20 et 59 ans pour1 personne de plus de 60 ans ; en2030 elle ne compterait plus que1,3 personne entre 20 et 59 ans pour1 personne de plus de 60 ans.

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Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Entre 1 820 000 et 1 910 000 habitants en 2030 (illustration 5)

Le Poitou-Charentes resterait parmi les régions les plus âgées (illustration 4)

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Insee Poitou-Charentesdécimal n° 273 - 2007

POPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONtime et la Vienne alimentent l’augmentation en Poitou-Charentes

L’âge moyen atteindrait près de46 ans

L’âge moyen en Poitou-Charentespasserait de 41,6 ans en 2005 à 45,8ans en 2030, soit + 4,2 ans en 25 ans.Ce vieillissement sera commun à toutela France métropolitaine, dont l’âgemoyen passerait de 39,0 ans en 2005à 42,6 ans en 2030 selon le scénariocentral. L’écart entre la région et laFrance se creuserait donc, puisque ladifférence d’âge moyen passerait de2,6 ans en 2005 à 3,2 ans en 2030.Cependant, le Poitou-Charentestroquerait sa troisième place de régionla plus âgée de France en 2005,dépassée par les seules Auvergne etLimousin, pour une cinquième place,rattrapée puis devancée en 2030 par laBourgogne et la Corse (illustration 4).

La population des régions du Nord,bien que vieillissante elle aussi, seraittoujours plus jeune que celle du Sud.L’Île-de-France demeurerait la plusjeune région de France et la seule dontl’âge moyen n’atteindrait pas 40 ans.

L’espérance de vie régionale augmen-terait et l’écart entre hommes et femmesdiminuerait. Ainsi, en 2005, l’espérancede vie est de 76,9 ans pour les hommeset de 84,1 ans pour les femmes, soit unécart de 7,2 ans entre les deux sexes.En 2030, l’espérance de vie serait de81,2 ans pour les hommes et de 87,2pour les femmes, soit un écart de 6 ans.

Des variantes pour estimerl’évolution de la population

L’évolution de la mortalité, de la fécon-dité et des migrations est incertaine àlong terme. Il est donc intéressant dechiffrer l’effet d’un changement d’hypo-thèse sur les résultats projetés. Pourchaque composante du mouvement depopulation, deux variantes ont étéretenues par rapport au scénariocentral : une hypothèse haute et unehypothèse basse (illustration 5).

L’hypothèse de fécondité haute, quisuppose un indice de fécondité quiaugmenterait à 2,04 enfants par femme,est celle qui génère la plus forte haussede population. Elle entraînerait 45 000habitants supplémentaires par rapportau scénario central, et conduirait àplus de 1 910 000 habitants en Poitou-

Charentes en 2030, soit une augmen-tation de population de + 12,4 % parrapport à 2005.

Cette fécondité haute permettrait unmaintien durant quelques années d’unexcédent des naissances sur les décès.Celui-ci perdurerait jusque vers 2015 ;après, le nombre de décès deviendraitsupérieur à celui des naissances. Seloncette hypothèse, le déficit naturelatteindrait - 1 800 en fin de période,contre - 3 800 selon le scénario central.

Dans l’hypothèse d’une fécondité enbaisse et qui s’établirait à 1,64 enfantpar femme à partir de 2010, le nombrede naissances serait dès à présentinférieur au nombre de décès, et lesolde naturel plongerait pour atteindre- 5 900 en 2030. Les migrationsdemeureraient suffisantes pour garantirune hausse de la population, maiselles n’autoriseraient qu’une popu-lation de 1 820 000 habitants en 2030,soit 90 000 habitants de moins quel’hypothèse de fécondité haute.

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Évolution de la population départementale selon le scénario central (illustration 6)

2005 Poids dans 2030 Poids dans Évolutionla région (en %) la région 2030/2005 (en %)

Charente 343 000 20,2 333 000 17,8 - 3,0Charente-Maritime 591 000 34,8 697 000 37,3 18,0Deux-Sèvres 351 000 20,6 352 000 18,8 0,2Vienne 415 000 24,4 486 000 26,0 16,9Poitou-Charentes 1 700 000 100,0 1 868 000 100,0 9,8Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Pyramide des âges de la Charentescénario central (illustration 7)

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Pyramide des âges de la Charente-Maritime scénario central (illustration 8)

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Dans un scénario de mortalité basse(espérance de vie haute), la populationaugmenterait d’un peu moins de 11 %entre 2005 et 2030. Selon ce scénario,le solde naturel ne deviendrait négatifqu’à partir de 2010, soit un peu plustard que dans le scénario central. Et àl’horizon 2030, le nombre de décès nedépasserait le nombre de naissanceque de 2 900, contre 3 800 dans lescénario central.

Avec une hypothèse de mortalité haute(espérance de vie basse), la popu-lation régionale n’augmenterait qued’un peu plus de 8 %. Le solde natureldeviendrait très vite négatif, dès 2008,et la région enregistrerait un excédentdes décès sur les naissancesdépassant 5 300 à l’horizon 2030.

Le facteur explicatif essentiel de lacroissance de la population étant lesmigrations, avec des arrivées beaucoupplus nombreuses que les départs, iIest intéressant de faire varier les effetsmigratoires.

L’hypothèse de migrations hautes, quiimplique un renforcement des migra-tions durant la période, engendreraitune augmentation de population de+ 12,1 % par rapport à 2005, soit1 907 000 habitants en 2030. Seloncette hypothèse, ce sont environ 10 500nouveaux habitants qui viendraients’installer chaque année jusqu’en 2030en région Poitou-Charentes.

Inversement, il résulterait d’un affaiblis-sement des migrations, soit une hypo-thèse de migrations basses, une popu-lation ne dépassant guère les 1 830 000habitants en 2030. Le gain serait alorsde + 7,5 % par rapport à 2005. Et danscette hypothèse, jusqu’en 2030, entre7 000 et 7 500 nouveaux habitantsviendraient s’installer chaque annéedans la région.

Près de 20 % d’habitantsen plus en Charente-Maritimeet en Vienne à l’horizon 2030

Les quatre départements picto-charentais présentent des caractéris-tiques différentes tant du point de vuede la natalité que des mouvementsmigratoires. L’examen des projectionsselon le scénario central fait ressortirces divergences (illustration 6).

Entre 1999 et 2005, le département deCharente a connu une légère attrac-tivité migratoire, ce qui n’était pas lecas entre 1990 et 1999. Sa populationa donc progressé alors qu’elle diminuaitlégèrement auparavant. Selon lescénario central de projection, celle-cidevrait se poursuivre jusqu’en 2030 :entre 300 et 500 nouveaux habitantscontinueraient ainsi à venir s’installertous les ans en Charente. Ce soldemigratoire positif compensait jusqu’àprésent l’excédent des décès sur lesnaissances, permettant une augmen-tation du nombre d’habitants dans ledépartement. Or, à partir de 2009-2010, cet excédent migratoire ne suffiraplus à contrebalancer le déficit naturel,le vieillissement de la population entraî-nant une forte hausse des décès. Cedéficit naturel évoluerait ainsi de - 200en 2005 à - 1 200 en 2030, largementsupérieur à l’excédent migratoire. Et lapopulation de Charente déclineraitjusqu’à atteindre 333 000 habitants en2030, soit une baisse de - 3,0 % dunombre d’habitants. Ainsi, bien quedemeurant attractif, le département dela Charente se retrouverait en 2030 àun niveau équivalent à celui de 1968(illustration 7).

Le département de Charente-Maritimeest le département le plus dynamiquede Poitou-Charentes. Sa population aaugmenté en moyenne de + 6 000habitants par an depuis 1999. C’estessentiellement son attractivité migra-toire qui alimente cette augmentationpuisque le nombre de décès y dépassedéjà le nombre de naissances. Selonla projection centrale, ce déficit naturel,qui atteint déjà - 200 en 2005, devraits’aggraver tout au long de la périodeet, en 2030, le département devraitcompter 1 200 décès de plus que denaissances. En revanche, le dépar-tement continuerait à bénéficier d’unapport migratoire important. Entre5 700 et 5 900 habitants de plusviendraient s’installer chaque annéedans le département, soit l’essentieldes arrivées dans la région : deuxnouveaux arrivants en Poitou-Charentes sur trois s’installeraient enCharente-Maritime (illustration 8).

Selon le scénario central, la popu-lation de la Charente-Maritime devraitcontinuer à croître sous l’effet de ceflux migratoire, jusqu’à dépasser697 000 habitants à l’horizon 2030,soit plus de 100 000 habitants sup-

4Insee Poitou-Charentesdécimal n° 273 - 2007

POPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATION Projections de population à l’horizon 2030 : la Charente-Marit

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D e nouvelles projections

Le 1er janvier 1999 était le point dedépart des projections démogra-phiques régionales publiées en 2001.Cette date était liée au recensementde la population de 1999. Aujourd’huice point de référence apparaît lointain.Les enquêtes annuelles de recen-sement autorisent, grâce à desdonnées plus récentes, la réalisationde projections reposant sur unepopulation connue au 1er janvier 2005et incorporant les changements decomportements observés depuis 1999.

De plus, les résultats de 2001 étaientbasés sur des hypothèses ne corres-pondant plus à la réalité actuelle. Ainsi,l’ancien scénario central envisageaitun solde migratoire régional beaucoupplus faible que les évolutions consta-tées récemment : les personnes sont

Pyramide des âges des Deux-Sèvresscénario central (illustration 9)

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

Pyramide des âges de la Viennescénario central (illustration 10)

Source : Insee (Estimations localisées de population, modèle omphale)

devenues plus mobiles qu’aupa-ravant. De la même façon, le nombred’enfants par femme a nettementévolué sur la période. Selon le nouveauscénario central, basé sur la période1990-2005, le Poitou-Charentescompterait 180 000 habitants de plusà l’horizon 2030 que ce que présumaitl’ancien scénario. Les tendancesdépartementales évoluent diffé-remment. Les départements de laCharente-Maritime et de la Vienneconnaîtraient une hausse de popu-lation plus importante. Le départementde Charente verrait sa populationdécroître dans une moindre proportionet le département des Deux-Sèvresenregistrerait une légère hausse depopulation jusque vers 2015 alors quel’ancien scénario prévoyait une baisse.

5Insee Poitou-Charentes

décimal n° 273 - 2007

POPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONPOPULATIONtime et la Vienne alimentent l’augmentation en Poitou-Charentes

plémentaires par rapport à 2005. Lapopulation augmenterait ainsi de+ 18 % en 25 ans. Le poids dudépartement dans la populationrégionale devrait progresser de deuxpoints et passer à plus de 37 %.

En revanche, si toute migration devaitcesser en Charente-Maritime (scé-nario «sans migration»), la populationbaisserait et le département necompterait plus qu’un peu plus de560 000 habitants en 2030, soit undéficit de près de 140 000 habitantspar rapport au scénario central.

Entre 1999 et 2005, les Deux-Sèvresont connu à la fois un solde migratoireet un solde naturel positif. La populationdu département a donc augmenté alorsque lors de la période 1990-1999 elleavait légèrement diminué : le soldenaturel, positif, ne compensait pas ledéficit migratoire. Cependant, selon lescénario central de projection,l’excédent migratoire devrait s’étiolertout au long de la période et en 2030,on ne compterait plus que 200 à 250nouveaux arrivants annuels contre 500en 2005. Le solde naturel devrait luiaussi diminuer, le vieillissement de lapopulation amenant un nombre de plusen plus important de décès. Ceux-cideviendraient plus nombreux que lesnaissances vers 2010. Ensuite le soldenaturel continuerait à décroître et en2030, il atteindrait - 700. Le soldemigratoire ne suffirait plus à compenserle déficit naturel dès 2015. Jusqu’àcette date, la population devraitaugmenter, sous l’effet d’un soldemigratoire et d’un solde naturel positifsjusqu’en 2010, puis sous l’effet du seul

jeu des migrations jusqu’en 2015. Àcette date, la population devraitdépasser 356 000 habitants. Ensuite,la population des Deux-Sèvres devraitdécroître, le déficit naturel devenanttrop important. En 2030, selon lescénario central, la population deux-sévrienne devrait être légèrementinférieure à 352 000 habitants, soit unniveau équivalent à celui de 2005(illustration 9).

Le département de la Vienne, grâce àl’expansion de la capitale régionale,concilie une bonne attractivité et unsolde naturel largement positif. Selonles projections ce sont entre 2 300 et2 500 nouveaux arrivants qui viennents’installer chaque année dans laVienne. Notons néanmoins que dansun département tel que la Vienne, laprésence d’universités génère des fluximportants d’entrées et de sortiesd’étudiants. L’outil de projection peutavoir tendance à minimiser les sortieset ainsi à surestimer la populationrestant sur place après les études. Lenombre de naissances est largementsupérieur au nombre de décès, mêmesi cet excédent devrait s’amoindrir enfin de période. L’écart entre naissanceset décès est ainsi de 800 en 2005,

puis, la population vieillissant, il devraitdiminuer et s’établir à un peu plus de300 vers 2030. Sous l’effet conjoint deces soldes, migratoire et naturel,positifs, la population ne devrait cesserd’augmenter sur la période. À l’horizon2030, le scénario central prévoit 486 000habitants, soit une hausse de popu-lation de + 17 % par rapport à 2005(illustration 10).

Hubert Podevin

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6Insee Poitou-Charentes

décimal n° 273 - 2007

éthodologiemL’Insee a réalisé de nouvelles projections de population àl’aide du modèle OMPHALE incluant la connaissance de lapopulation en 2005. La population au 1er janvier 2005 estissue des Estimations Localisées de Population ainsi quedes Enquêtes Annuelles de Recensement, disponiblesmi-2006. Elles n’intègrent donc pas d’éventuelles révisionsultérieures. La méthode du modèle OMPHALE consiste àsimuler l’évolution des effectifs par sexe et âge de lapopulation d’une zone à partir de trois composantes : lanatalité, la mortalité et les migrations. Ainsi applique-t-on

«Projections régionales de population à l’horizon 2030 -Fortes croissances au Sud et à l’Ouest»,Insee Première, n° 1111, décembre 2006.

«Projections de population pour la France métropolitaineà l’horizon 2050 - la population continue de croître et levieillissement se poursuit»,Insee Première, n° 1089, juillet 2006.

ibliographieb

Les différents scénarii de projection

à la population des quotients de fécondité, de mortalité etde migration. Ces quotients par sexe et âge sont déterminésen prenant en compte les tendances observées entre 1990et 2005. Ils ne prennent donc pas en compte lesmodifications possibles de l’environnement de chaquezone (impact du foncier, impacts et effets correctifs despolitiques publiques territoriales, impact des modificationsdes comportements migratoires…). Ces projections, quiaident à éclairer l’avenir, ne peuvent donc être assimiléesà des prévisions.

Le scénario central repose sur trois hypothèses : - les taux de fécondité par âge sont maintenus à leurniveau de 2005, soit 1,84 enfant par femme en Poitou-Charentes ; - la mortalité baisse au même rythme que celui observé enFrance métropolitaine sur les quinze dernières années ;

- les quotients migratoires représentent, pour chaque âgeet par sexe, le rapport entre le solde migratoire et lapopulation d’une année donnée. Ils ont été calculés sur lapériode 1990-2005 et sont maintenus sur toute la périodede projection. Mécaniquement un solde naturel qui baisseintroduit donc un facteur à la baisse du solde migratoire.

Des variantes possibles :Des variantes ont été simulées pour chacune des troiscomposantes démographiques afin de mesurer l’impactd’évolutions différentes de celles retenues dans le scénariocentral.

Pour la fécondité :- Le scénario «fécondité haute» fait converger l’indiceconjoncturel de fécondité (ICF) vers une valeur cible en2010 qui correspond à l’ICF de la région en 2005 augmentéde 0,2, soit 2,04 enfants par femme en 2010. Cette valeurde 2,04 est ensuite maintenue jusqu’en 2030.- Le scénario «fécondité basse» fait converger l’indiceconjoncturel de fécondité vers une valeur cible en 2010 quicorrespond à l’ICF de la région diminué de 0,2, soit 1,64enfants par femme en 2010. Cette valeur de 1,64 estensuite maintenue jusqu’en 2030.

Pour la mortalité :- Le scénario «espérance de vie basse» fait évoluerl’espérance de vie de la région parallèlement à l’évolutionmétropolitaine du scénario correspondant. Ce dernier estétabli avec des gains progressifs d’espérance de vie à lanaissance pour atteindre 85,4 ans pour les femmes et 79,4ans pour les hommes en 2030.

- Pour le scénario «espérance de vie haute», élaboré selonle même principe, les valeurs nationales s’élèvent à88,2 ans pour les femmes et 82,1 ans pour les hommesen 2030.

Pour les migrations :- Le scénario «migration haute» consiste à augmenter lesquotients de solde migratoire du scenario central de 0,001,soit un migrant de plus pour 1 000 habitants, en se calantsur un solde migratoire national qui atteindrait 150 000habitants en 2010 et resterait stable par la suite.- Le scénario «migration basse» fait diminuer les quotientsde solde migratoire de 0,001, soit un migrant de moins pour1 000 habitants, en se calant sur un solde migratoirenational qui atteindrait 50 000 habitants en 2010 etdemeurerait stable par la suite.- Le scénario «sans migration» consiste à mettre à zérotous les quotients migratoires. On ne prend donc pas encompte les installations et les départs. Si cette hypothèseest hautement improbable, elle est intéressante car ellepermet d’appréhender l’impact des arrivées et des départsd’habitants sur l’évolution de la population.

Directeur de la publication : Francis VENNATRédactrice en chef : Dorothée AGUER

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