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INSTITUT URD DE PARIS Bulletin de liaison et d'information I N"4 I JANVIER-FÉVRIER 1984

INSTITUT URD · - 1 - L'Institut Kurde s'agrandit: une section allemande vient de se créer à BONN. La communauté kurde vient de subir une grande perte, en la per-sonne de Tawfiq

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INSTITUT

URDDE PARIS

Bulletin de liaison et d'informationI N"4 I

JANVIER-FÉVRIER 1984

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Ce bulletin paraît en français, allemand, anglais, kurde, italien, espagnol et turc.

Prix au numéro: France: 25 FF - Etranger: 30 FFAbonnement annuel (6 numéros) France: 120 F - Etranger: 150 FF

Périodique bimestrielDirecteur de la publication: Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire: 659 15 A.S.ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARISTél. : 01- 48 24 64 64 - Fax: 01- 48 24 64 66

www.fikp.orgE-mail: [email protected]

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L'Institut Kurde s'agrandit: une section allemande vient dese créer à BONN.

La communauté kurde vient de subir une grande perte, en la per-sonne de Tawfiq Wahby, qui est décédé à Londres, le 5 janvier, àl'âge de 93 ans. C'était l'un des membres fondateurs de l'InstitutKurde.

Sean Mac Bride, prix Nobel de la Paix en 1974, nous a fait l'hon-neur de visiter l'Institut, manifestant ainsi son intérêt et sonsoutien à la cause kurde.

Enfin, dans quelques semaines, commencera la célébration du NouvelAn kurde. L'Institut organisera une fête, le 18 mars prochain, à Paris.

SOMMAIRE - LA SECTION ALLEMANDE DE L'INSTITUT KURDE- LA DISPARITION D'UN GRAND ECRIVAIN ETLINGUIST::: KURDE- SEAN MAC BRIDE REND VISITE A L'INSTITUTKURDE- NEWROZ- EXPOLANGUES- PROGRAMME DES ACTIVITES ET ANIMATION- LES DERNIERS LIVRES PARUS - LES ETUDESUNIVERSITAIRES- COLONIE DE VACANCES- LA REVUE DE LA PRESSE

SECTIONALLEMANDEDEL'INSTITUT KURDE

Lors de la fondation à Paris de l'Institut Kurde, en février1983, il avait été prévu de créer, dès que les circonstancess'y prêteraient, des sections de l'Institut dans les diverspays européens où résident des Kurdes.

C'est désormais chose faite en Allemagne Fédérale. Depuis plusd'un mois, les locaux de la section allemande de l'Institutsont en cours d'aménagement. 'L'inauguration officielle auralieu à la fin du mois de mars.

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LA DISPARITIONDE TAWFIQ WAHBY

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La section allemande de l'Institut Kurde a été créée avecl'accord et l'aide du gouvernement d'Allemagne Fédérale etde la Croix Rouge allemande, soucieux de donner aux réfugiéspolitiques (actuellement 2 300) et aux demandeurs d'asile(30 OOO) kurdes en Allemagne les mêmes avantages qu'auxréfugiés d'autres nationalités.

Le premier objectif de l'Institut à Bonn sera d'apporter toutel'aide possible dans les domaines juridique, social et culturelà cette population qui connait de graves problèmes d'adaptationet d'intégration dans un pays dont peu connaissent la langue.

La publication de MIZGIN, revue bilingue, en collaboration avecla Croix Rouge allemande, va dans ce sens. Doivent para~tre égale-ment dans les prochains jours des brochures d'informationpratique, en langue kurde, destinées aux Kurdes qui s'adressentaux centres régionaux de la Croix Rouge ou qui se rendent dans desdispensaires et autres centres de soin. La première à êtrepubliée traitera des premiers secours, ou secours d'urgence,et pourra servir de support pour les cours de secourisme destinésaux immigrés, auxquels participeront des Kurdes. La secondebrochure aura pour thème le système d'éducation en R.F.A. Uneautre, en préparation, abordera le problème de la grossesse.

A l'Institut même se tiendra une permanence juridique et socialequi fournira conseils et informations aux Kurdes sur tous lesproblèmes qui se posent à eux quotidiennement. Enfin, dès quele nombre d'inscrits sera suffisant, des cours d'allemand débu-teront à l'Institut.

La section allemande se consacrera d'autre part au maintien, àl'enrichissement et à la diffusion de la culture kurde dans lesmilieux immigrés. A cette fin, elle envisage d'organiser régu-lièrement des manifestations culturelles et artistiques dansdiverses villes d'Allemagne, et mettra en place des activitéspermanentes d'animation et de formation. Au siège même del'Institut, une grande salle permet dès maintenant l'organisat&ond'expositions de photos ou d'objets d'artisanat.

Le rôle de la section allemande est également d'assurer à traversla très forte communauté kurde immigrée en Allemagne (300 000personnes environ) la diffusion des publications en langue kurdede l'Institut.

Tawfiq Wahby, écrivain et linguiste, l'un des membres fondateursde l'Institut Kurde, est décédé, le 5 janvier 1984, à Londres,à l'âge de 93 ans.

Né en 1891 à Suleymaniyé, il fut officier dans l'armée ottomane, puisdans l'armée irakienne, avant de devenir gouverneur de Suleymaniyé,en 1930, et, de 1944 à 1958, ministre, sénateur, puis membre dela Chambre Haute du Gouvernement.

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SEAN MAC BRIDEUN VISITEURDE MARQUE

NEWROZLE NOUVEL AN KURDE

EXPOLANGUES

PROGRAMMEDES ACTIVITESET ANIMATION

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Il quitta l'Irak en 1958 pour s'installer à Londres, où il demeurajusqu'à sa mort, poursuivant en exil son intense activité intellec-tuelle. Après une cérémonie intime d'adieux, réunissant à son domi-cile londonien sa famille et'-ses amis, où l'Institut était représentépar son président, le corps de l'écrivain disparu a été envoyé auKurdistan irakien où, suivant son désir, il a été inhumé à P~re Megr~n.

Tawfiq Wahby parlait le kurde (dont il connaissait les différentsdialectes), le turc, l'arabe, le persan, l'anglais, le français,l'allemand. Spécialiste des langues iraniennes anciennes, il a publiéde nombreux ouvrages sur la langue kurde, dont une grarrunaire,undictionnaire arabe/kurde, un dictionnaire kurde/anglais, une étudesur les dialectes kurdes, premier essai d'analyse scientifique desdialectes et de leurs inter-relations. Il est également l'auteurd'ouvrages sur les anciennes religions des Kurdes, sur l'étymologie,la philologie, etc. Son dernier article, écrit quelques semaines avantsa mort, est une étude linguistique publiée dans notre revue Hêv~.Avec Tawfiq Wahby, c'est un grand savant, l'un des plus fins lettréskurdes qui dispara~t.

Sean Mac Bride, prix Nobel de la Paix en 1974, Prix Lénine dela Paix en 1977, a été l'un des champions de l'indépendance irlan-daise, pour laquelle il a combattu des années durant. Il n'a cesséde militer, au sein des organismes internationaux et dans son proprepays, pour les droits de l'homme, pour la liberté des peuples oppri-més, pour les droits des nations minoritaires.

Lors de sa visite amicale à l'Institut Kurde, il a tenu à manifesterson soutien et sa sympathie pour la nation kurde dans son ensembleet a souligné l'importance du combat culturel pour la survie d'unenation.

Le Nouvel An, la fête du Printemps est traditionnellement célébréeau Kurdistan. L'Institut Kurde fêtera Newroz le 18 mars, dans lasalle du Cirque d'Hiver, à Paris. Au programme, musique, chants etdanses, ainsi qu'un buffet kurde.

L'In8titut Kurde a participé à Expolangues, deuxième "SemaineInternationale des Langue8 et Cultures'~ qui s'est tenue au GrandPalais, à Paris, du 26 au 30 janvier, et a regroupé organismesofficiels, univer8ités, éditeurs, associations, ayant pour vocationl'étude, le développement, la diffusion des langues.

Le 19 février, à l'In8titut, l'atelier de femmes organbse une fêtedes enfants. Une exposition de dessins d'enfants est prévue, uneprojection de des8ins animés, ainsi qu'une chorale d'enfants,une distribution de cadeaux et un buffet.

Des musiciens viendront animer la fête. Parents et enfants sontinvités à venir nombreux.

Le 26 février, dans le cadre de.nos activités "Connaissance du Tiers-Monde'~ la journée sera consacrée à la Guadeloupe, avec la projec-tion d'un film sur les Antilles et une représentation du groupemusical de Guy Konket, compositeur de '~ro'ka'~ musique desesclaves antillais, et symbole de leur résistance à l'oppression.

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UNE EQUIPEDE FOOT-BALL

COLONIEDE VACANCES

LES LIVRESET PUBLICATIONSRECENTES

MEDIAS

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Dimanche 4 mars, journée de commémoration, à la mémoire deTawfiq Wahhy, avec projection d'un fUm documentaire et un débat.

Depuis janvier, une équipe de football "Kurdistan Spor" s'entrai:ne,afin de défendre les couleurs kurdes dès l'année prochaine auxchampionnats de France de foot-ball. L'équipe a disputé son premiermatch le 4 février.

Pour les enfants de 6 à 12 ans, l'Institut organisera au moisd'août une colonie de vacances, dans le Vercors. Les personnesintéressées peuvent, dès maintenant, prendre contact, soit pourinscrire leurs enfants, soit pour apporter leur aide.

"Brève Histoire des Kurdes et du Kurdistan", de Mohamed D. AminZaki. Réédition, en arabe, Cet ouvrage, qui retrace l'histoiredes Kurdes, de l'Antiquité à nos jours, a été publiée pour lapremière fois, en kurde (caractères arabes), à Bagdad, 1931.

"Dim-Dim". Réédition du célèbre roman, paru en 1966, de l'écrivainkurde d'U.R.S.S. Ereb $emo. Roja Nù~ Stockholm.

Enfin, quelques livres pour enfants :

"Belê Lotta kare bajo", traduction du livre d'Astrid Lindgren.Çapxana Kurd, Stockhoûm.

"Kino digot "Alikari: bikim". Inger û Losse Sandberg. Traduit dusuédois. Çapxana çanda Kurd. Stockholm.

Une série d'études universitaires, traitant de la question kurde,viennent de parai:tre :

- Thèse de 3e cycle, Paris IV. "La confrérie des Naqsbendis auKurdistan au XIXe siècle", de Halkawt Hakim.

- Mémoire de D.E.A. "Aperçu documentaire sur les positions desorganisations politiques iraniennes vis à vis de la questionkurde 19?9-1982." Nasrine Zamani:. Paris IV.

- Mémoire de mai:trise, Paris X. "Naissance du mouvement nationalkurde en Iran". Mohseni-Sadjadi Chirine.

- "Contribution à l'étude des Partis politiques kurdes et leurimplantation à l'étranger". Christiane More.Mémoire présenté à Paris IV.

A signaler: La revue ENCUENTRO ISLAMO-CRISTIANO, Madrid, Espagnë,a publié un numéro spécial, consacré à la question kurde :"Los Kurdos , esos olvidados".

Télé-Luxembourg a diffusé le 8 janvier dernier un film documentairesur l'Institut Kurde de Paris.

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PUBLICATIONS EN VENTE

L'Institut Kurde diffuse des Uvres, des disques et des cassettes.Vous en trouverez la liste ci-dessous. Pour vous les procurer, envoyezle bon de commande ci-dessous, avec votre règlement, par chèque, CCPou mandat.

LIVRES LES KURDES, de Basile NikitineLES KURDES ET LE KURDISTAN, ouvrage collectif, MaspéroPEOPLE WITHOUT A COUNTRY, ouvrage collectif (en anglais)LE KURDISTAN IRAKIEN, ENTITE NATIONALE, de I.C. VanlyLE MOUVEMENT NATIONAL KURDE, de Chris KutscheraLETTRE A L'UNESCO, de Be~ikçi (en turc)MA VIE DE KURDE, de Noureddine ZazaLES CHAMPS DE YUREGHIR, de Y. GüneyGRA~IRE KURDE, de C. Bedir Khan et R. LescotMANUEL DE KURDE SOHANI, de Joyce BlauANTHOLOGIE DE LA POESIE POPULAIRE KURDE

DISQUES KURDISH MUSIC I (UNESCO)TEMO, BARDE DU KURDISTANCHANTS ET MUSIQUES DU KURDISTAN, groupe KOMA ZOZANYOL, MUsique originale du filmLE MUR, MUsique originale du film

CASSETTES $IVANZILFI$IRINCWANFEQIYE TEYRABERTI WARGERBIRINDARGULISTAN

CARTES - AFFICHES Cartes postales couleurCartes postales noir et blancAffiches de l'Exposition

BROCHURES - REVUE Mizgin (nO 1)Dossier de l'InstitutBulletin de l'Institut (numéros précédents)

105 F35 F65 F90 F

145 F20 F70 FB5 F

125 FBO F35 F

BO F70 F55 F55 F55 F35 F35 F35 F35 F35 F35 F35 F35 F2 F1 F

30 F

15 F10 F15 F

Une série de publications et revues en langue kurde sont disponibles.La liste vous en sera communiquée sur demande.Les prix des livres importés sont soumis aux fluctuations des changes.

----------------------.-----------------.-------------BON DE COMMANDEJe désire recevoir les publications suivantes:

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Je joins un chèque de F, représentant le montant de ma commande.

NOM:

ADRESSE:

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LIVRES ET PERIODIQUES EN LANGUE KURDE

Poésie

- Cigerxw-în, "Ronak" (D-îwan 4)" "Zend-Avista" (D-îwan5)" "$efak" (D-îwan 6)" "Hév-î" (D-îwan ?)

- Firat Cewer-î, "Dé $êr-îne"

Livres d'enfants

- M.E. Bozarslan "Meyro"" "M-îr Zoro"" "Curé Bilurvan"" "Alfabe"

- M. Baks-î, "Keça kurd Zozan"" "Zarokén Ihsan"

- A. Lindgren, I. Wikland, "Belé Lotta kare bajo"- C. Berqstrom "Ma tu tirsonek -î Alfons Oberg"- L. Ferick, J. Carlbrdnd "Ma gakûv-î kûçikan dixwin"

" ""Kino digot "Alikar-î bikim"" ""Alfonsé ~-ît"

Périodiques

35 FF35 FF35 FF35 FF25 FF

35 FF35 FF35 FF50 FF35 FF35 FF35 FF35 FF35 FF35 FF35 FF

Hél-în (Revue pour enfants) - N° 1 à 8 10 FFHêv-î " " - N° 1 à 11 10 FFKul-îlk " " - N° 1 à 11 10 FFRoja Nû (Revue artistique et culturelle) N° 1 à 3 20 FFT-îréj " " N° 2 à 4 20 FF

Roman

- Ereb $emo "Dim-Dim" 25 FF

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BULLETIN DE SOUSCRIPTION

Je souhaite con tribuer à l'action culturelle de I'Institu t Kurde.Je vous envoie un chèque de F.

Je souhaite recevoir régulièremen t le bulletin de l'Institu t.Je vous envoie un chèque de 50 F, représentant l'abonnement annuel.

NOMADRESSE

-----------------------~BON DE COMMANDE I1~"Î (revue culturelle en langue kurde)

DD

Je souhaite recevoir •••• exen~laires de HEVI, au prixunitaire de 40 FF (pour la France) ou 6$ (pour l'étranger).

Je souhaite souscrire •••• abonnements à H£Vt (2numérospar an), pour le prix unitaire de 80 FF (pour la France)ou 12 $ (pour l'étranger).

Je vous adresse mon règlement de ••••••• par t=j chèque bancaire,c:J CCP, c:J mandat-lettre, c=Jmandat international, à l'ordre deL'INSTITUT KURDE DE PARIS.

NOM :ADRESSE :

-----------------------~BON DE COMMANDE Etudes Kurdes (revue bilingue arabo-persane)

DD

Je souhaite recevoir •••• exewplaires de ETUDES KURDES, au prixunitaire de 40 FF (pour la France) ou 6 $ (pour l'étranger).

Je souhaite souscrire •••• abonnements à ETUDES KURDES (2 numérospar an). pour le prix unitaire de 80 FF (pour la France) ou 12 $(pour l'étranger).

Je vous adresse mon réglement deCl CCP,D mandat-lettre, c=JL'INSTITUT KURDE DE PARIS.

NOM :ADRESSE

••••••• par c:J chéque bancaire.mandat international, à l'ordre de

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SYDNEY MORNINGHERALD

~FINANCIAL TIMES

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'CROISSANCE DES JEUNES NATIONSI DECEMBRE 1983

• La nation kurde toujours à naÎtreDepuis des millénaires, les Kurdes luttent pour affirmer

leur existence. Aujourd'hui répartis sur cinq pays,ils doivent se battre séparément face à des adversaires très différents.,

En Turquie:de nombreux groupuscules

Au long des décennies et au gré descirconstances, des foyers de révolte sesont allumés ou se sont éteints en Turquie,en Irak, en Iran, au nom d'unEtidentité qui,dans le sacret de ses montagnes, se re-fuse à mourir. la condition des Kurdes va-riant d'un temps à un autre, d'un pays àl'autre, il est malaisé d'en faire le tour. Bienadoptés en Syrie, où ils sont relativementpeu nombreux, regroupés dans la régiond'Alep; habitants d'une cc région auto-nome" en Irak depuis 1974, les Kurdes,protagonistes de guerres oubliées parmiles guerres oubliées, se battent sur desfronts multiples.

Un peuple sans Etat au Proche-Orient. On pense, bien sOr, immé-diatement aux Palestiniens. C'est

oublier un peu vite les Kurdes. Ce peuplede combattants des montagnes entre Mé-diterranée et golfe Persique qui, bien quene faisant pas la cc Une" de l'actualité,poursuit un combat incessant pour la re-connaissance de son identité. Durementréprimés par le pouvoir militairé de Tur-quie, assaillis par les troupes de l'imamKhomeiny, les Kurdes, écartelés entrecinq pays, ne déposent jamais les armes.Dans le conflit qui oppose l'Iran et l'Irak etqui entre dans sa quatrième année, ilsconstituent le troisième front. Partout, ilsluttent pour leur"autonomie, convaincus deleurs droits nationaux. Car, un jour, lesAlliés leur avaient promis un pays... QI

Dix aoOt 1920: signature du traité de ~Sèvres entre la Turouie et les Alliés. Les ~diplomates pansent 'les plaies du monde ~après la terrible Grande Guerre. Sur les "2-décombres de l'Empire ottoman vaincu, ~ .Français et Anglais ébauchent une nou- CI)

velle géographie proche-orientale. Fugiti- Un groupe de peshmergas kurdes en Irakvement, apparaît un Etat: le Kurdistan. Fu- cadré) - les Kurdes (qui sont aujourd'huigitivement, car les Kurdes ne verront ja- 20 millions) poursuivent leurs luttes au seinmais naitre leur pays. La renaissance de la des nations en tant que minorité ethniqueTurquie sous la bannière ultra-nationaliste aspirant à un Etat. Toujours dans la totalede l'AtatOrk mettra un terme au rêve du indifférence et toujours - frontières obli-peuple des montagnes. En 1923, pourtant, gent - dans la division des moyens et deslors du traité de lausanne, la Turquie, qui objectifs.conservait une grande partie du Kurdistan,s'était engagée à respecter les libertésculturelles, religieuses et politiques desKurdes. Mais, dès l'année suivante, elleinterdisait aux Kurdes l'usage de leur lan-gue, pourchassant et déportant leurschefs. Une année encore et le soulève-ment kurde en vue d'un Etat autonomeétait durement réprimé. Moins de cinq ansaprès le traité de Sèvres, la réalité d'unEtat kurde s'effaçait. Les montagnards re-toumaient à leur histoire millénaire faite derésistance à tous les pouvoirs, de répres-sions, de luttes intemes et d'indifférence.

Soixante années après, rien n'a changé.Répartis entre la mer Méditerranée et legolfe Persique sur quelque 530 000 km2 ,

citoyens de cinq pays - Turquie, Syrie,U.R.S.S., Irak et Iran (voir carte et en-

En Turquie, le mot .. kurde.. a, à nou-veau, disparu du vocabulaire depuis 1980avac l'arrivée des militaires au pouvoir. Et,pourtant, 10 millions d'habitants de ce paysy ont là leurs origines, Le pouvoir d'Ankara,reprenant les expressions déjà employéespar l'AtatOrk en 1925, préfère parler de.. séparatistes », les Kurdes n'étant quedes cc Turcs montagnards ayant oublié leurlangue maternelle ».

Il est vrai que, pour les y aider, les milI-taires n'ont pas hésité à débaptiser lesnoms de villages et de villes de ces cc Ana-toliens de l'Est» et à faire régner dans cesrégions la loi d'Ankara par la terreur. Finmai, au terme d'un gigantesque procèslong de deux ans intenté à 572 membresprésumés du Parti des travailleurs kurdes,la principale organisation séparatiste clan-destine en Turquie, un verdict sans pitiétombait: 35 condamnations à mort, 28 dé-tentions à perpétuité et 331 autrescondamnations. Le mois demier, le mêmescénario tragique se répétait: le 9 no-vembre, 26 Kurdes de ce même partiétaient condamnés à mort, déclarés cou-

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CROISSANCE DES JEUNES NATIONS

En Iran:illusions et désillusions

Illusions, désillusions: les Kurdes d'Iran,tout comme leurs frères de Turquie ou d'I-rak, ont vécu alternativement dans cesdeux sentiments depuis que, au lendemainde la première guerre mondiale, le généralReza Khan, fondateur de la dynastie desPahlavi, a assis son pouvoir persan. Lesméthodes brutales du premier shah d'Iran,qui voulait bâtir un pays modeme, brisèrentcene antique alliance. La.nouvel empereurconfisque les terres, déporte par villagesentiers et encourage ainsi, contre son gré,les premières manifestations d'un senti-ment nationaliste kurde iranien. Sentimentqui aboutira, en 1946, alors que l'Iran est, ,

En Irak:une région autonome

Dans le pays voisin, l'Irak, les Kurdes,évalués à trois millions ont, eux aussi,connu des décennies difficiles alimentéespar les rivalités Intemes, au gré des ac-cords et désaccords de Bagdad et de Té-héran. Menés par le général Barzani, lesKurdes luttent, après la seconde guerremondiale, tour à tour contre et aux côtésdu pouvoir. irakien. Exilé en 1947 enU.R.S.S.• après avoir lutté contre la monar-chie, le général kurde regagne l'Irak en1958. après que le général Kassem eutinstauré la République.

Les Kurdes d'Irak jouissent alors de tousleurs droits reconnus mais, dès 1961, leParti dtNnocrstique kurde. lâché par Mos-cou. doit rentrer dans la clandestinité.Basés sur la frontière avec l'Iran, lesKurdes connaitront alors une très longue etmeurtrière guerre d'usure contre le pouvoirbaasiste de Bagdad.

En 1970, au tenne de nombreuses flam-bées de violence et après un accord, l'Irak

(suite)

pables de "meurtres, vols à main ar-mée. attentats visant à établir un régimemSf)(isteen Turquie. " Si l'on ajoute à celale quadrillage de sinistre mémoire des ré-gions kurdes réalisé entre 1975 et 1980dans le cadre de la lutte anti-terroriste, à1 000 km à l'est d'Ankara, et le "droit depoursuite .. effectué par l'année turque enterritoire irakien, avec l'accord de Bagdad,pendant deux semaines en juin dernier, onréalise les conditions précaires queconnaissent les Kurdes en Turquie.

Le coup d'Etat militaire du 12 septembre1980 a mis fin brutalement aux activités ~des politiques d'opposition. Au premier ,î,rang de celles-ci, la lutte des autonomistes ~kurdes qui, dans les années 70, avaient lJ) ,

pou à peu structuré leurs organisations sur ~un même objectif; l'indépendance du Kur- Cl: • I

distan turc, tout en offrant un large éventail t;n ~9?9, dans le. Kurdista~ iranien, les .habitants de Ma~lvan se regroupent àidéologique, de la droite à l'extrême- I exterzeur de la Ville occupee par les gardzens de la révolutIOn.gauche. reconnaît l'autonomie relative des Kurdes. frontière vers l'Iran pour échapper au ré-

Cependant, peu avant le coup d'Etat, Mais l'accalmie n'est que de courte durée. gime de Bagdad. Dès lors, les mouve"'ces multiples groupes et groupuscules bu- Les combats reprennent, l'Iran du shah ments kurdes autonomistes ou sépara-t~ient. sur d'indéniables difficultés. Les na- soutenant les peshmergas kurdes irakiens tistes du Kurdistan irakien éclatent entionahstes, en particulier ceux d'obédience contre les armées de Bagdad, soutenues branches multiples. Ce foisonnement estsocialiste et marxiste. se voyaient de plus par Moscou. volontiers exploité et soutenu par la Syrie,

~ en plus coupés de leur base, en l'absence L'accord d'Alger, signé en 1975 entre 1'1- le pays-frère ennemi de l'Irak. Des pesh-de réelle classe ouvrière au Kurdistan. ran et l'Irak, viendra bousculer ce précaire mergas kurdes irakiens, soutenus par Da-Av~nt tout. rural, le monde kurde de Tur- équilibre. Le shah promet alors de ne plus mas, luttent contre le pouvoir de Bagdad àqUle n'offra.t que peu de prise aux discours soutenir les Kurdes d'Irak et, par centaines partir du sanctuaire kurde d'Iran. Sanc-révolutionnaires enflammés de ces \ea- de Illilliers, les Kurdes irakiens passent la tuaire lui-même menacé par les armées duders, le plus souvent intellectuels. Loin de shah. En découle un imbroglio politico-l'autonomie, les vrais problèmes de la ethnique difficilement cemable, où lesgrande masse kurde de l'Est anatolien luttes fratricides succèdent aux querelless'appelaient - et s'appellent encore - mi- Deux langues intestines, tandis qu'en Irak même la ré-sère, malnutrition, mortalité infantile et et trois alphabets gion autonome créée en 1974 est en per-analphabétisme. manence sous la pression de l'armée.

Deuxlangueset troisalph~bets,Ladiver- La révolution iranienne, puis la guerresilé du territoire kurde, son étendue, sa entre l'Irak et l'Iran vont encore compliquerconfigurationgéographiqueet physiqueex- l'évolution de la situation des Kurdes depliquent aisément de grandes différences part et d'autre de la frontière, certaines fac~enlre un Kurdedes montagnesdu Taurus tions kurdes irakiennes recevant de l'aidede Turquieet un Kurdedu liltoraliraniendu de Téhéran, tandis que Bagdad assurait degolfe Persique. son soutien discret le Parti démocratique

Ces singularités concement principale-mentie parlerkurde.En simplifiant,celui-ci kurde iranien.comprenddeuxprincipauxdialectes: le kur-mancl au nord, dans l'anciennezone d'in-fluence de l'empireottoman: le soranlausud, sur les territoiresaulrefoissousdomi-nationpersane.Le premierdialecteest do-minantchez les Kurdesde Turquie,de Sy-rie, du nordde l'Irak; le second ~t la lan-gue véhiculairedesKurdesde l'EsLdel'Iraket de l'Iran.

A ces deux parlersse superpoSéntunemultitudede dialecteslocauxselon les ré-gions. voire les massife montagneux.Cultureparlée, le kurdea donné égàtementnaissance,dès le XVI' siècl" à une abon-dantelittérature.Mals.toutcomme"oral,l'é-crit est lui aussipolymorphe: les Kurdesdusud utilisaientlescaractèresarabo-porsans,ceuxdu norddescaractèreslatinstranscritsphonétiquementet ceuxd'U.R.S,S.,"alpha-bet cyrillique.

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CROISSANCE DES JEUNES NATIONS (suite)

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dans l'est du pays; 6 millions vivent en Irak,principalement dans les provinces du nord-est; 3 millions au nord-ouest de l'Iran et700000 en SYrie. Une infime minorité vit surle territoire soviétique.

sulmane sunnite, alors que le pouvoir estaux mains des chiites, guerre d'idéologiecontre un peuple qui prône la laïcité dansun pays ultra-religieux, guerre du centra-lisme contre l'autonomie.

Car, ici plus encore qu'en Irak ou enTurquie, le maître-mot des peshmergas estcc autonomie ... En 1979, les chiffres desélections législatives au Kurdistan avaientété plus qu'éloquents: les candidats duP.O.K.I. recueillaient entre 80 et 85 % dessuffrages. Aujourd'hui, une nouvelle foishors-la-loi, les Kurdes ne peuvent que serenforcer dans leurs convictions. Plus: ilsreprésentent une des forces d'oppositionles mieux organisées et parmi les plusnombreuses au régime des mollah.

Turquie, Irak, Iran. Sur trois fronts. lesKurdes se sont battus ou se battent surdes registres différents. Ils doivent faireface, souvent, à leurs propres divisions,avant d'affronter les velléités centralisa-trices des Etats dans les frontières des-quels s'étendent leurs territoires. Laconquête difficile de leur autonomie dansdes Etats bien peu homogènes et stabi-lisés recule toujours plus le grand rêve dutraité de Sèvres. Deux générations de ber-gers et chasseurs des montagnes mués encombattants sont passées depuis. Beau-coup d'autres passeront sans doute avantque l'on passe des mouvements régionauxkurdes au mouvement national kurde.

Christian TROUBÉ •

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NKARA

Un Institut kurde à Paris

530 000 km'. pratiquement la superficie dela France, c'est. en grisé sur notre carte, lasuperficie du Kurdistan. en arc de cercle dela Turquie à l'Iran. Pour la maillé (10 mil-lions), les Kurdes sont établis en Turquie,

Depuis le mois de février demier, s'estouvert à Paris le premier Institut kurde dumonde. Son but: promouvoir et laireconnaître la culture du Kurdistan par le biaisde toutes sources documentaires dlsPQ-niblas : textes, photos, films, expressions ar-tistiques.

Une da ses premières act~ a été demettre en el1an1ier un grand dictionnairekurde-français, qui servira de base pourd'autres usuels. Un geste hautement sym-bolique, mais cependant bien concret, puis-que les responsables de l'entreprise en sontà la lettre D.

D'autre part, deux revues ont vu te jour:£tuf/es kurdes et Hevi ( .. Espoir ..) et uneexposition rétrospective de peintres kurdess'est tenue du 3 au 26 novembre dernier.Des cours de langue et des rencontres heb-domadaires lonctlonnent également depuisla rentrée.(Institut kurde de Paris, 106 rue Lafayette.75010 Paris; tél. (1) 824-64-64.)

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tion iranienne, espérant du changement depouvoir une amélioration de leur condition.Les nouveaux maîtres de l'Iran promet-taient l'autonomie. Mais, aujourd'hui,200 000 soldats dépêchés par Téhéran en-cerclent le réduit kurde, occupant les villes,menant, dans le cadre de la guerre entrel'Irak et l'Iran, une guerre dans la guerre.Guerre de religion contre une minorité mu-

20 millions de Kurdesdans le monde

On estime aujourd'hui à environ 20 mil-lions le nombre des KUfdes vivant dans lemonde, presque tous au Proche-Orient: tomilliOnSsont établis en Turquie, 6 millionsen Iran, 3 millions en Irak, 700 000 en Syrie.Près d'un demi-million de Kurdes sont fixésen Europe, dont, communauté importante,30 000 en France où - quelle ironie! - ilssont pris la plupart du temps pour desTurcs.

la majorité des Kurdes sont de religionmusulmane (sunnite).

les origines du peuple kurde sont malconnues. Pour les uns, ce sont des lndo-Européens, comme les Persans. Pour lesautres, ce sont des Asiatiques autochtonescomme les Géorgiens ou les Arméniens. Cequi est sOr.en revanche, c'est que le peuplekurde s'est installé en Méditerranée et golfePersique de nombreux siècles avant l'èrechrétienne et que son environnement (rudesmontagnes et vallées isolées) au croisementde trois grands courants culturels (arabe,turc et persan) a permis la persistance deson perticularisme.

Cependant, de 612 avant J..c. (chute deNinive) à 1514, date à laquelle empire turcet empire persan se partagent le Moyen-Orient, les Kurdes ont connu toutes les inva-sions et toutes les dOminations.Parthes, Ar-méniens, Romains. Byzantins. Arabes, Mon-gols ont régné sur le Kurdistan au gré de"extension des empires. •

Ce furent ensuite les Ottomans pendantquatre siècles. Province de l'empire de laSublime Porte, le Kurdistan connut tout au-tant les rivalités intestines que les révoltesdurement réprimées par le poUVOirturc.C'est dans ce climat que devaient se lorger,au début du XIX' siècle, les mouvementsd'autonomie et de nationalisme qui animentencore aujourd'hui le peuple kurde.

encore sous contrôle des troupes soviéti-ques, à la création d'une éphémère Répu-blique kurde iranienne à Mehabab sousl'égide du Parti démocratique kurde ira-nien (P.O.KI.).

Trente-huit ans plus tard, le souvenir decette trop courte victoire sur le centralismeet la mémoire de ses instigateurs, lesfrères Qazi Mohammed, sont toujours fidè-lement célébrés dans l'ensemble du Kur-distan iranien. Quant au P.O.K.I., il est au-jourd'hui le parti dans lequel se reconnaîtla majorité des six millions de Kurdes ira-niens. Abderhamane Ghassemlou en est lesecrétaire général depuis quatre ans et di-rige le parti et la résistance kurde depuis leKurdistan encerclé, sur un territoire gri-gnoté par l'armée iranienne et les cc gar-diens de la révolution .. du régime de l'i-mam Khomeiny. Au pouvoir de Téhéran, leparti kurde oppose trois mots d'ordre:cc Démocratie, laïcité, autonomie pour lesminorités nationales. »

Illusions, désillusions. En 1978, lesKurdes luttaient contre le régime du shah ;l'année suivante, ils favorisaient la révolu-

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rIJIEHOfKPE"UZ-- -fi--ZEITuNG Nr. 1 • Januar 1984

MIZGIN - eine Zeitschriftfür Kurden und Deutsche •Donn lm R ...hmen SI:II1U I IllIen

fur Hudllhnge hdl dd' I)RK G<ne-rdl ...ekret.UIJI In ZU~.JmrnenJ.rht:1lmil c1.:m Lurdl'lchcn 11I~lllul. deut-~che ~ckllon. clUe ZCII'l.hnlt lur III

der UUlldc\rc:puhllk lJ",ul'Lhl,IIHJIchende kurdl"'l.hc HUlhlhllgc herdu ...gegehen Nehen IClbdu altenlur Khmer, LJolen. Algh.men uilliAthlOpler I~t dlC'~e...elll wellerer Hel-lrdg, den dd' ()RK-uenerdbe~reld.rid! 1m Rahmen !\ClJlcr Hud\tllllg!).11i1fe, lit dle'elll I dli< fur l\Iehr dbI~ 000 F-Iudllhnge lurd"eher ~prd-che, erbrlngl

Ange~lchh groUt"r Probleme derIller lebenden FludllllJ1gc In m.ln-chcrlei BereIchen de; Leben;, Woh-ne", und ArbelIens Will dIe Zell-M...hnrt cm Sprdchrohr lur Vernllu-luog von Lehen,- und AlIldg,llIlfense III GleIchLeIlIg Will MII.(.INellle Itruckenfunktlon ubcrneillnenIn dem SlOne, ,il~Mt lurn gcgcn~el-lI~cn b\'s~eren VerstdndfllS lYo I-schen der Bevolkerung des G~'\ll ...n.de, und F-Iuchthngen kurdl,cherlIerkunl! und Spr_che bellrdgenWIll_ 1>o.h_lb er«heml MIZGINduch mil ~,"em deulM.hen Tell, e!thandelt "ch Iller um Vberselzungendl.' t .Ir IIllerc:..!tleI1e deutsche Le~erwIehlIgen Art.kel

MIZtil N bedeulel .. hohe lilli-~(.,hdft" oder. elßf dcher, ..lJuteNdChflChC', nltJgc dle~c Zcu'lhrllteone solche ;eon, fur fludllhngeund DeUl,ehe, welche am SellICk'dlder III ulI'terem L.inde lebendenMen;chen kurd"cher Sprdche An-le.1 nehmen.

So wurden "Ir uns freuen, wennes durch MIZGIN gelange, neueFreunde LU gewannen.

MIL(iIN hl LU beZIehen uberKurdi.ch~s In;lilul,Colmant.lraUe S, S3tKl Bonn l,uder dd~ 1)ItK-(Jcner.Jbekretdrldt,Releral - 24 -

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12. 1. 1984

Musique traditionnelle kurde<.. 'C~Idan~ Ie cadle de~ R(n

l.onlrc\ de.., samedis apre)-nlldlfJu con..,er~alOlfe que nou)sommes lous convll~"'. mUlesou non, a venu entendr( UlICmU\1411C el un m~numcnl hm)du llllllIHUIi

le.- Kurdl\ldn c~1 Ulle v.t~IC:regIOn pMldgCC t'lIl(e Id 1UI-lltllt. l'lrdll, l'Ild~ CI 1.1 \YflCel h.tIJlICl' pdr l'lu~ lk JI); fllll110m de l\.urJc\ Lc\ modes\UI Il"\lIlu:l\ \'ddhor~ o:.cfle mu~14UI.. \0111 Ires (.hffCfCllh dc~m(lde~ ollld<nlau\ ne~ durl.JIIl dldlll grego! 1(11

~1 Aboulkdu" r..k"an1I0U) donnera la dé pour nOIl~permeille d'alceder a cetlemU~IQue le" lanbur ou I s,udont II JaUl"' d e~l un Imtru-mC1I1 a long mam.he la cal~~e\0l'\0r( en e ...1 rollde el bruubel' le maudie C\I lIIunl de 11gdlul<\ l "Ihll ..llIllll csl ahllll corode~ 9roUpfc~ Pd((ku\.

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~TURRIJE BRANTI] NAJAAR 1983

IN PARIJS

koerdies kultureel centrum

Buiten Koerdistan is het 'InstitutKurde' het enige kuIturele centrum vankoerden in de wereId. De enige pIekwaar de kultuur en de geschiedenis (zon-der censors) kan worden bestudeerd, ge-toond en in stand gehouden.Het instituut in Parijs is bedoeld als eenbolwerk buiten Koerdistan tegen de ver-nietiging van de koerdiese kultuur inKoerdistan. Zo is de koerdiese geschie-denis niet alleen sIecht bekend in Euro-

landse zaken, liter Türkmen, Frankrijkkapittelde over zijn steun aan dit koer-dies initiatief. WeI vierden zo'n 2000koerden uit heel Europa de opening meteen feesteHjke kultureIe manifestatie.

Een nationale bibliotheek

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Op 24 februari 1983 werd het instituutofficieel geopend. Pikant detail daarbijwas de afwezigheid van Frankrijks mi-nister van kultuur, M. Jack Lang en Me-vrouw Mitterand . Beiden lieten op hetlaatste nippertje vers tek gaan en Hetenzich vertegenwoordigen door lagere go-den nadat Turkijes minister van buiten-

y Ilmaz Güney, nam sarnen met koer-diese intellektuelen het initiatief tot deoprichting van het instituut, daarbij ge-steund door de huidige (sociaal-demo-kratiese) regering Mitterand: Het 'Insti-tut Kurde' wordt gesteund door alleorganisaties in Koerdistan. Leider vanhet instituut is de koerdiese historicusM. Kendal Nazen, die sinds 1970 inFrankrijk in ballingschap leeft.

Het 'Institut Kurde'

In Parijs hebben koerden in balling-schap begin dit jaar een koerdies cen-trum het 'Institut Kurde' opgericht.Wanneer je de grote massa's koerdenmet een turks paspoort, die als gastar-beider in de BRD werken, niet meetelt,dan is Parijs hét centrum voor de koer-den. In Parijs met een tot op zekerehoogte liberaal klimaat voor de poIitie-ke aktiviteiten van breed uiteenlopendeoppositiegroepen uit het Midden-Oos-ten, hebben ook de grote koerdiese or-ganisaties (vooral uit Iran en Irak) eenkantoor. Over het algemeen richten dezepartijkantoren zich naast poIitiek lobby-werk (voor steun bij hun streven naarautonomie) vooral op het informerenvan de publieke opinie over de repressieen strijd in de verschiIlende delen vanKoerdistan én op hun eigen achterban.Daarnaast was er een duidelijke behoef-te om buiten deze partij-organisaties omeen kultureel centrum buiten Koerdi-stan te hebben, wat zich hard kanmaken voor de erkenning van de kultu-reIe identiteit van de koerden.Een komitee van 12 'beroemde' koer-den, waaronder de koerdiese cineast

Het aantal koerden in het midden-oos-ten wordt geschat op zo'n 20 miIjoen.Na de val van het Ottomaanse Rijk (nade eerste wereldoorlog) en het machts-speI tussen de grootmachten werd hetkoerdiese volk ijskoud opgedeeld over 5staten. In Turkije woont het grootsteaantal koerden (zo'n 10 miljoen), verderin Iran (6 miljoen), in Irak (3,5 mil-joen), in Syrie (6 à 700000) en in het'Nationaal Koerdies Distrikt' in de Kau-kasus in de Sovjet-Unie (325.000).AIleen de Sovjet-Unie erkent bepaaldekuIturele rechten van haar koerdiese be-volking. ln aIle andere landen worden dekoerden regelrecht onderdrukt enelke vorm van kuIturele identiteit zwaarbestraft.Op dit moment wonen in West-Europazo'n 400000 koerden. Het overgrotedeel wordt aangezien voor turk, omdatze als gastarbeider naar Europa kwamenen/of omdat ze een turks paspoort heb-ben. AIleen al in de BRD wonen en wer-ken ruim 300.000 koerden, in Frank-rijk 20 000 en de rest leeft verdeeld overNederland, België en de skandinavieselanden.

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(suite)

pa maar oak onder de koerden zelL AIminstens zestig jaar (na het uiteenvallenvan het OUomaanse rijk) wordt de ge-schiedenis van Kocrdistan niet meer sy~-tematies bestudeerd. Veel materiaal isverloren gegaan of moedwillig vernie-tigd. Het inistituut wil wat is overgeble-ven verzamelen en proberen de gaten inde kennis van de eigen geschiedenis opte vullen, en zo een aanzet geven tot l'ennationale koerdiese bibliotheek. Bij deopening van het instituut telde de bi-bliotheek 1400 titels. Het betreft vooralde geschonken kollekties van twee ex-perts in de koerdiese taal, KamuranBedir Khan en Roger Lescot. DaarnaastwiI men een dokumentatie-centrum op-bouwen met films, foto's en dia's en debelangrijke werken uit de koerdiese lite-ratuur gaan uitgeven zowel in het koer-dies als vertaald.

De koerdiese taal

koerden in het Kurmanci, Sorani enZaza bedoeld om het werk van koerdie-se schrijvers direkt toegankelijker te ma-ken voor grate groepen Koerden. Heteerste nummer verschijnt dit najaar.Etudes Kurdes is een wetenschappelijktijdschrift in het perzies en arabies.Naast op koerden richt dit tijdschriftzieh oak nadrukkelijk op het iraansevolk en op de arabiese wereid. Het tijd-schrift verschijnt voorlopig twee maalper jaar en het eerste nummer dit najaar.

Bulletin de liaison et d'information, eenmededelingen- en aktiviteitenblad nalt'keuze in het frans, duits of engels waer.in een uitgebreide knipselkrant is oP......nomen. Tot nu versehenen de ms. 1 en2 (resp. juli en september 1983).

Voor abonnementen en informatie:Institut Kurde,106, Rue Lafayette(vlakbij Gare du Nord)75010 PARIS (tel. 8246464).

Volgens het 'Institut Kurde' kan 98%van de volwassen koerden in West-Euro-pa zich niet of nauwelijks uitdrukken inde koerdiese taal. Oak leven in West.Europa zo'n 80.000 koerdiese kinderendie allemaal onderwijs krijgen in de taalvan het gastland. Het instituut ziet hiereen van zijn belangrijkste taken. In eer-ste instantie wil het aan koerdiese mi.granten een servicefunktie verlenen. Erzijn lessen in de koerdiese taal, zang- endansiessen en lessen in het bespeien vaneen koerdies instrument. Daarnaast zijner franse taallessen, is er een koerdiesevrouwengroep aktief en is er l'en weke.Iijks spreekuur voor juridiese proble.men.Maar naast deze service.funktie wil hetinstituut meer. Onlangs werd l'en eerstesymposium over de koerdiese taal gear.ganiseerd (mei 1983). Het koerdies iseen aparte (indo-europese) taal, die ver.want is aan het perzies_ ln de verschiI.lende delen van Koerdistan spreken dekoerden drie dialekten: het Kurmancihet Sorani en het Zaza. Specialisten i~die dialekten maakten tijdens het sym-posium afspraken over de immense taakvan stattdaardisering van de spelling enhet gebruik van een alfabet. Het meren.deel van de koerden (in Turkije, Syrie,Libanon en de Sovjet.Unie) gebruikt opdit moment het latijnse alfabet. Dekoerden in Iran gebruiken het perzies;die in Irak het arabiese leUerschrift.Tevens starUe dit symposium de werk.zaamheden voor een koerdies.franswoordenboek. Later volgen engelse enduitse versies.

Periodieken

Het 'Institut Kurde' nam het initiatieftot drie tijdschriften.nEVI ('Hoop') is een tijdschrift voor

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LEMONDEdiplomatique

D~CEMBRE 1983

Le Kurdistan,après trois ansde dictature

Par HUSSEIN YILDERIM -----------------------,

Hussein YiJderlm, a,ocat kurde, aplaidé dans ua prods de masseIntenté. à Diyarbakir. à claq mille deses compatriotes. doat trois milleétale8t lies adhérents à Parti destra,alllears du Kardlstaa. Aprèsa,olr ,.-otesl6 à .... tes reprisescontre I..... tyMê~ de latorture et cOntre ~ d6rouIementarbitraire de ce procès, U tut arrêté àSOlI toaf. ell octobre 1981. et torturé.Des protestatioa 1llaS8iYes. ,enant

aussi bien de Turquie (Chambre desa,ocats turcs) qUè de I.étranger. ontcontraint la junte milltalre à le Ubé-rer en juDlet 1982. Mals on I.aempêché de reprendre ses acti,itésdans la défease de ses dlents et.après que différentes tentati,esd.attentats contre sa personaeearellt échoué. D s.est réfugié eDSuède. oil D a obtenu I.aslle poUtI-.ue. U est aujourd'hui le ~moiDpriDc:lpaI dté par I.Etat suédois dus

(Dessin de Rasim)

ia plainte COIItre Ja Turqule dêPOS&'par cinq £tats européens devant lac:omlllission des droits de I........du CoueD de l'Europe.

DaDs I.artide ci-dessous. HusseinYiJderim témolpe de la répression.lIIlIis aussi du sort nsené au KlIrdls-taD daDs cette Turqllle des militairesalINe "l'OTAN. Et U lé fait l'Inter- .'pNte de ee.x .... __ SOlI propre "~ _ rit.dI""elllellt .. )r.Ité _doll.... '

DEPUIS le coup d'etat militaire.du 12 septembre 1980, plus dedeux cent mille progressistes,

démocrates et patriotes kurdes et turcsont été soumis à la tortUI'le.Plus de centcinquante en sont mortS, dont vingt-trois militants et cadres du Parti des'travailleurs du KUrdistan (P.K.K.);organisation se situant à l'avant-gardedu mouvement de libération nationale.En, outre, sur cent soixante-treizecondamnations à mort déjà prononcées,cinqIJante-cinq l'ont été contre desmembres du P.K.K. Les militaires sontencore en tiain de «juger.. pras de sixmille c terroristes .., à l'encontre des-quels la peine de mort est d'ores et déjàrequise. Rappelons que cinq centquatre-vingt-treize personnes ont étépassées par les armes, et encore nes'agit-il que de victimes officiellementavouées et identifiées, car JI est impos-sible de connaître le nombre d'hommeset de femmes massacrés dans les vil-lages et les hameaux du Kurdistan.

Car c'est particulièrement auKurdistan que la junte s'acharne àappliquer sa politique consistant à réta-blir l'ordre en faisant le vide. Depuis-des générations, le colonisateur tur<:s'est emparé des terres kurdes soit parla force des armes, soit en les a~hetantà des prix d6risoires et selon descontrats léonins. Il en était de memedes récoltes ou du bétail. De telles pra-tiques ont atteint aujourd'hui un niveauinsupportable, puisq~'elles réduisent lepeuple à la famine.

En raison du rôle dévolu à la Turquiedans la stratégie américaine, la juntedoit se donner les moyens d'assumer àl'extérieur, vers la région du Proche-Orient, la mission qui lui est impartiepar ses. bailleurs d'armes et de fonds.Et voici à nouveau le Kurdistan trans-formé en vaste quartier général pourles fameuses «forces d'interventionrapide ..... Dans le Sud-Kurdistan, devastes opérations ont ét6 lanc~, et,tout particulièrement dans la région deHakkari. Le double objectif de la junteétait, d'une part, l'écrasement du mou-vement de libération nationale et,

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LE MONDE DIPLOMATIQUE (suite)

d'autre part, un soutien ouvert auxforces défaillantes du régime irakien deM. Saddam Hussein (i).

L'une des raisons de la prise du pou-voir par les généraux, c'était le déve-loppement de la lutte de li~rationnationale au Kurdistan qui, largementignorée dans les médias occidentaux,mettait en danger l'existence même del'£ta~ turc. Il ne s'agit pas seulementde briser la résistance de quelquesmouvements révolutionnaires oud'avant-garde, mais de gommer, selonune vieille coutume, le peuple kurdetout entier. A une telle fin, une pre-mière opération a permis l'occupationmilitaire du Kurdistan dès le mois deseptembre 1980. La majeure partie del'armé~ turque, forte de sept cent millehommes, s'y est transportée, avec sesmoyens les plus modernes; ses tanks etses camions blindés ont èommencé àparcourir tout le pays, jusqu'aux coinsles plus reculés, et aucun village n'a étéépargné. Dans ces larges opérations deratissage, on put voir manœuvrer deconcert les soldats turcs, la police et lesservices spéciaux du MIT (organisa-tion nàtionale du renseignement). Oncommence par rassembler les gens surles places publiques ou dan's les ruesprincipales des villages, sans distinc-tion d'âge ni de sexe, et on inflige à cer-tains d'entre eux, la plupart du tempspris au hassard, diverses formes de tor-tures physiques ou morales.

La ..pacification,. consiste à frap-per au hasard les villageois ainsi ras-semblés, à coups de barres de fer et debâtons, à faire courir 1enufles et vieil-lards après les avoir déshabillés devanttout le monde, à leur faire subir desdécharges électriques en diversendroits du corps, à violer jeunes filleset femmes mariées devant pères etmaris, casser les bras et les jambes,remplir les bouches de ~eJ et parfois,quand la sêance est allée trop loin,fusiller sur place.

Il y a, d'autre part, les tortures infli-gées en prison aux détenus. Il enrésulte un nombre encore inconnu demorts èt d'êtres handicapés à vie. Sitôtleur prise de pouvoir, les généraux ontordonné l'arrestation de milliers deKurdes. Tous sans exception sontsoumis à la torture - pour leur faireavouer des crimes 'invraisemblables etleur faire signer ensuite, les yeuxbandés, leurs .. aveux spontanés,.. Leshommes les plus suspects de patrio-tisme kurde sont triés sur dénonciationsanonymes et parqués dans des campsmilitaire, où les sévices les plus ilthu-mains sont exercés sur eux. Les plussinistres sont les camps de Diyarbakir,d'Elazig et d'ErZUrum.

Des pratiques n'ayant rien à envier àceltes du régime hitlérien ont entraînéla mort de nombreux opposants aurégime et de simples sympathisants duParti des travailleurs du Kurdistan.Des membres du comité central de ceparti, tels Nazhim Dogan et FerhatKartoy, ou de simples militantsouvriers, comme Esref Anyak, ont étéétranglés et brillés en mars 198~.Deuxautres membres de ce comité central,Hayri Durmus et Kemal Pir, ainsi queAkjf'Yilmaz, entamèrent alors, dans laprU.m «Je.Diyarbakir, une ßrève de la

faim illimitée dont ils moururent. Desdizaines d'autres militants ou patrioteskurdes, dont nous ne pouvons donnertous les noms ici, périrent égalementsous la torture ou à la suite de grèvesde la faim.

Cependant, face à cette «pacifica-tion ,. qui s'apparente plutôt à une ten-tative de génocide, l'ensemble du peu-ple kurde affirme sa détermination àrésister sou Il les formes les plusdiverses, dans tous les domaines de lavie, dans la montagne, dans les villageset jusque (fans les prisons. En cristalli-sant l'ensemble de ses luttes, passivesou actives, autour du mot d'ordre«Existence, Indépendance,., notrepeuple est en train de payer un lourdtribut pour assurer sa survie dans laliberté et la dignité.

Les £tats-Unis ont apporté un sou-tien déterminant à la junte turque aumoment de son pronunciamiento, donton sait qu'il avait été annoncé parmégarde à Washington avec quelquesheures d'avance. La prise du pouvoirpar les généraux d'Ankara est uneconséquence directe de la stratégieaméricaine- au Proche-Orient. Pourcontrer les revers essuyés en Afghanis-tan et en Iran, les £tats-Unis ont d~imaginer d'autres moyens pour aména-ger leur présence dans la région, etpour protéger l'accès aux zones richesen gisements de pétrole. Le gendarmeturc était tout in~iqué, on s'en est servi.

La priorité des priorités était alorsl'installation de la fameuse «Force dedéploiement rapide", Pour la doterd'un point d'appui en terfltdire kurde,on a construit de nouveaùllllEroports etd~ déPôts de matériels rhilitaires pat-tout dans les montagnes, Van ét Bat-man constituant les bases principalesd'un 'tel dispositif.

Persuadée que la persistance dunationalisme kurde entraverait ces pro-jets, la junte prit l'offensive au Sud-Kurdistan le 25 mai 1983. Après desbombardements intensifs de leur artil-lerie et un mitraillage des villag.es ethameaux par leurs avions de combat,les officiers turcs ont envoyé plus dequarante mille hommes occuper le ter-rain. Le but de, cette opération n'étaitpas seulement l'écrasement des résis-tants armés, mais surtout l'anéantisse-inent ou, au mieux, la déportation mas-sive des populations montagnardes.Au-delà de ces considérations immé-diates, on peut voir dans cet assaut unpremier pas vers la réalisation d'une'vieille arrière-pensée des dictatures.d'Ankara: l'annexion des zPnCl8 ira.;,~nnell de. Kirkouk et Mossoul pout'l'accès au pétrole.

Cette agression n'a', pas connu lesuccès espéré. Les armées de la juntese sont heurtées à une forte résistancepopulaire. De su~rott. çette opérationa largement contribu6 à renforcer lesentiment national chez les Kurdes desdeux côtés de la frontière, et memeplus loinl chez ceux de l'Iran. Pourtous, la q1lestion primordiale estaujourd'hui celle de l'unité nationale.

De la lutte fratricideà l'unité nation aie

L'HISTOIRE du peuple duKurdistan est celle d'une succes-

sion d'invasions et d'occupations étran-gères et d'une résistance opiniâtre pours'en débarrasser. Les époques au coursdesquelles les Kurdes se sont soumis àl'étranßer, choisissant la voie de lacapitulation, ont toujours été sy!'o-nymes de stagnation et de recul social.Les hégémonies étrangères se trou-vaient renforcées par cette déperditionde l'identité kurde. Un tel phénomèneest clairement perceptible sous lesPerses, les Arabes, les Ottomans et,plus récemment, sous le chah. Parcontre, chaque époque qui v~it la mon-tée d'une résistance populaire contrel'occupant permet, avec l'ardente réaf-firmation de l'identité nationale, l.eplein épanouissement. des valeurs tradi-tionnelles et des aptitudes au pr.ogrèssocial et politique.

C'est, par exemple, en. combattantdiverses forces d'occupation que lesKurdes ont pu s'affranchir de l'esc!a-vage antique:, puis ~e sa f~rme médl~-vale, puisqu'ds devaient rejeter à la fOISles conquéraats étrangers et les féo-daux autochtones collaborant avec eux.Et si jusqu'à ce jour, les nombreuxmouv~ments d'émancipation nationalen'ont pas encore été menés à terme,c'est que les forces dirigeantes kurdesn'ont pas réussi à s'unifier, ou q~~ cer-tains « chefs de guerre,. ont chOISItropsouvent la voie de la capitulation. Cettepolitique de collaboration et de désu-nion a co(lté cher au peuple kurde toutau long de son histoire.

La désunion et le morcellement duKurdistan ont des raisons historiques,sociales et politiques insuffisammentconnues. Séparée en quatre fragmentllpar le fait de colonisations échelonnéesdans le temps, la nation kurde a subiune évolution socio-économique dispa-rate. Par exemple, malgré la persis-tance générale d'une structure fonciè-rement tribale et féodale, le fra$mentkurde dominé par la Turquie a é~épénétré plus que les autres par la mon-tée du capitalisme industtiel. Dans ceKurdistan «turc,.. III s«iété tribaletraditionnelle a été profondémenttransformée par l'apparition de nou-veaux clivages dus à la formation de« classes,. et.e catégories sociales ~àl'occidentale 6. U, la lutté de libér~-tion nationale se développe, dépassantle cadre strictement tribal et défensif,dans une dynamique autonome orien-tée vera des objectifs que l'on peutchoisir de qualifier de «'démocrati-ques ,., de « progressistes ,. ou tout sim-plement de « modernes,..

It n'e1\ va pas encore de même dansles autres parties du Kurdistan : enIrak et en Iran, le féodalisme est restépuiümat. et)a transf~rmation des ~li-vages so<tia"x sous I effet du capita-lisme n'ést ,qu'à pein~ amorcée. Lesdirigeants croient devoir s'appuyer surdes puissances' étrangères, ~nnestutrices, pleines d'excellentes inten-tions à leur égard, tolites pretes à leurfournir à profusion argent, armes etmunitions.

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LE MONDE DIPLOMA TIQUE (sui te)

Cela les réduit à un statutd'assistés, à mener des combatsd'arrière-garde pour le compte~'autrui, à :..ccepter des compromisImposés par des intérêts qui ne sont pasceux du Kurdistan.

Ces derniers temps se sont produitsdes affrontements fratricides extrême-ment préjudiciables à la cause natio-nale. En Irak, particulièrement, où descentaines de combattants kurdes sesont entretués, et des dizaines de vil-lages ont été dévastés. Peut-être est-cele prix que doit payer toute nation pours'arracher à ses routines et à sonpassé? Mais les principaux ennemis del'unification des Kurdes ont mis à pr<>-fit chacune de ces sanglantes zizanies.Ainsi, l'été dernier, malgré leurs diver-gences fondamentales, les régimes turcet irakien ont conclu un accord don-nant aux Turcs le « droit de poursuite ,.des rebelles kurdes en territoireirakien.

Une autre difficulté de la lutte tientaux prises de position assez souventéquivoques des milieux progressistesturcs qui ont tendance à nier qu'ilexiste une question kurde, quand ils netentent pas d'y trouver une forced'appoint. Il existe au Kurdistan tantde tensions utilisables.

Contre tant de pesanteurs héritéesdu passé, tant de malentendus active-ment entretenus par les £tats dont lesfrontières disloquent notre nation etpar les grandes puissances qui armentet patronnent ces £tats, de sourdes'c0!lvergences s'organisent. Quelle queSOit la forme du futur «compromis,.national que prendra la réunificationdes Kurdes, celle-èi paraît inévitable.Mais dérangeante, certes, JX?.ur toutessortes d'£tats aux frontières issues dediverses colonisations, et pour certainesgrandioses stratégies planétaires dontnous n'avons que faire en tant queKurdes.

Bien des gens ont compris, cheznous, que, depuis l'écrasement de larésistance palestinienne - qui avait letort de représenter, dans cette régiondu Proche-Orient, une des rares forcesprogressistes et antiféodales s\fùctu-rées, - le champ de bataille !¥l\ sedéplacer vers le nord, en plein tert'hoirekurde. La bataille a déjà QOIl1~.Dans l'indifférence universel~' ,

Notre seule réponse sera ce fameùx«congrès national,. auquel œuvrentdéjà les patriotes kurdes d'Iran, d'Iraket de Turquie. Des t~iôns ont lieu,en ce mOplent-même, ''elÎtre des frac-tions rivales qui, hier encore, s'entre-combattaient. Si quelques «chefs deguerre,. sont encore rétifs à une telleentente nationale, la grande majoritédes autres Kurdes ont déjà comprisqu'il s'agit de la survie générale dela nation, et que cela mérite bien quel'on consente quelques sacrifices deprestige.

HUSSEIN YILDERIM.

(1) Officiellement contestée, la participa-tion de conseillers militaires américains à cesopérations de « nettoyage» est attestée par denombreux témoignages populaires,

r---' Les prisonniersde Diyarbakir_Mise en c~ndition idéologique, dans le quotidieu turc TercUllUUldu 2 août 1983, La première page est consacrée aux conditions dedétention dans la prison de Diyarbakir:

• En. couleurs, une grande photo montre des prisonniers en train de manger.Un gros titre en blanc sur fond bleu. «Nous regagnons ce que nous avionsperdu. ", • Sous la I?h~to~en cara~tères gras, c~tte légende: « Ici règnent le respect,

I amo~r et la dlsclplme ". SUit un texte"dlsant que, dans ce camp militaire dedétention spéciale de la ville de Diyarbakir, il règne un respect un amour et unediscipline réciproques... '

• Un autre titre: « Tous étaient auparavant des séparatistes et des commu-nistes ", suivi d'une ligne en gros caractères: «Ils vivent la joie d'avoir étéarrachés à leurs opinions aberrantes. ,.

• U,ne photo, plus petite, de prisonniers à l'exercice, avec pour légende:« £ducatlon'et sport" en caractères gras. Un court texte explique qu'« il y a pourles détenu~ beaucoup de possibilités d'exercice physique ,et spirituel. Ils utilisentqu~/ques Jours par semaine les ppssibi/ités que leur offre la direction de lapT/son. Les détenus de cette prison savent chanter déjà cinquante marches mili-taires ...

• Autre photo montrant des corridors aux murs décorés d'affiches et de ban-deroles. Nouvelle légende en caractères gras: «La Turquie aux Turcs!» Untexte: ~.Des couloirs jusqu'aux dortoirs, les, murs sont couverts de drapeauxturcs, d ImaKes de héros turcs et de paroles d Ataturk. Le plus édifiant de tout:les prisonniers crient: « La Turquie aux Turcs! »

• Enfin, l'article du journaliste Tokay Gozutok :« Dans le camp militaire de détention spéciale de Diyarbakir se trouvent plus

de deux mille prisonniers de dix-huit organisations différentes. Partout, commeornements, des drapeaux turcs et des portraits d'Ataturk, qui ~Dt été Installés làpar les prisonniers.

Des pensks traitresses trafersent IJJOIJ corps de desœlJdlUlt de héros{courageux,

La douleur et le dégolif oppressent mon cœur,Tes eDlJemls lie sont pas des brafes,Seul le Turc est un ami pour le Tute; Hn'en existe pas d'autre.,. Ces mots,' entend\ls au camp de Diyarbakir, résonnent dans DOS oreilles.

Nous avions cru des soldats à l'entrainement chantant des marches. Nous noussommes trompés. Au pas comme des soldats, chantant comme d'une seule voix,nous rencontrâmes ces gens qui purgent ici leur peine. Avant, Us amcbaient desidéologies marxistes, léninllltes et séparatistes et voulaient diviser notre pays etnotre peuple. Nous avons avancé pas à pas dans les couloirs de la prison en rete-nant notre émotion. Nous revivions l'histoire sur le chemin du réfectoire au dor-toir. Au plafond, sont accrochés des drapeaux turcs et des banderoles qui décri-vent le rôle et la grandeur des Turcs. Aucune surface de mur n'est vide. Avec ceque nous voyons, nous .revivons l'histoire et, avec ce que nous lisons, nousapprenons l connaitre la grandeul' turque. Nous lisons des slogans: « Un Turcest aussi lort que le monde JO - «Comme Je me seIlS heureux de poufoir dire queje suis turc 1» - « (J'Jeune Turc, quelle lorce coule en tes feines 1..

» Nous lie pouvons pas lire tous ces slogans et citations jusqu'l la fin. Nousdemandons l la direction de la prison qui a fait les Images et les banderoles. Laréponse que nous recevons alors nous a émerveillés: «Qui pourrait les afoirlaits '! Les prlsOlJlJiers 1.. La direction a tout préparé et lis ont confectionné lesImages, les drapeaux et les banderoles.

.. Me reviennent en tête les images du 1- mal 1978 l Takslm ; c'était avantle 12 septembre. Les portraits de Marx, Engels, Lénine, Staline et tous les autrescommunistes. Li\ se trouvaient des milliers de manifestants, et aussi des élus, quicriaient: «Uberté pour le parti communiste turc 1.. Aussitôt je chasse cesmauvais souvenirs. «La Turquie aux Turcs 1.. Je continue à lire les slogans surles murs. Le combat de libération tient UQe haute place dans l'histoire de notreRépublique turque. Les paroles et les slogans d'Ataturk décorent les murs. Je listout haut: « La Turquie aux Turcs 1..

(Sous-titre: « Dix-huit organisations communistes séparatistes ... ),. Dans le pénitencier militaire spécial de Diyarbakir sont détenues

aujourd'hui deux mille personnes de dix-huit organisations différentes. La majo-rité appartenait au P.K.~. d'obédience marxiste-léniniste qui, dans l'Est et leSud-Est, voulait ériger un ttat. Les prisonniers sont répartis en trois groupesoccupant des dortoirs différents, et cela d'après les âges et non d'après les orga-aisations. U y a des salles pour les vieux, les jeunes, les enfants et les femmes.

.. Pour résumer: à cause des erreur passées, nous avons perdu trois généra-tions, qui sont à présent réunies sous le même toit dans les cellules de la prison deDiyarbakir. Depuis la création des forces turques de sécurité, celles-ci s'effor-cent de défendre le pays à l'extérieur et de raire l'unité à l'intérieur. Les intérêtsde l'ttat et l'unité de la nation sont leur souci principal. Les forces turques desécurité essaient de toutes leurs forces de regagner ces trois générations à notrecause, ce que les prisonniers avaient auparavant toujours empêcbé. ,.

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Mensile illustrato di Storia fondato da Cino dei Duca

Direttrice Simone Cino del DucaANNO XXVII - N. 310 - MILANO - DICEMBRE 1983

(it?in Turc ia, i miliziani in Irak non pel metlonodi addenlrarsi nel cuore di un territorio in aper-ta 0 latente rivolta, in cui le violazioni dei dirittiumani da parte dei governi centrali sono palesit' gravissime.

Ma i responsabili della resistenza kurda ri-e~cono, molto raramente e secondo l'andamen-ta delle operazioni militari, ad organizzare viag-gi c1andestini per medici e giornalisti. Scortati,si arriva in fuoristrada ad un punta della fron-liera controllato dai partigiani e si è consegnatiad un altro piccolo drappello di armati pel' rag-giungere il quartier generale dell'Unione Pa-triottica del Kurdistan.

Fondata nel '75, all'indomani della tragica fi-Ill' (it?ll'ultima grande rivoluzione dei KurdistandelJ'Irak guidata da Barzani, questa è la più im-portante organi77?zione di resistel17a del Kur-di<;tan irachl'no. E il braccio armato dei duell1ilggiori partiti d'opposilione che riuniscano idemocratici (socialisti e marxisti) e che sono,come tutti i partiti, c1andestini in Irak in cui èd'obbligo l'iscrizione al partita unico Baas, na-lionalista araba.

Si sale tra colline verdissime, foreste e prate-rie. Ma ben presto, arrivati ad un primo accam-pamento vigilato - e poi sarà sempre cosi- da duc sentinelle ehe scendono in avansco-perta, bisognerebbe proseguire a piedi. All'ospi-te viene fornito un mulo. Si procede quindi sul-la montagna, tra dirupi aridi e scoscesi so\catida torrenti ehe precipitano in caseate.

I partigiani - i famosi Pesh Merga, «quelliche guardano in faccia la morte - si arrampi-cano con disinvoltura. Indossano, come divisa,l'abito papal are kurda; gli am pi pantaloni dalca\ allo lungo sono l'indumento più razionaleper chi vive sulle montagne.

Ci fermiamo in alto, su di un grande spiazzoin cui <;iaprono a\cune grotte che ospitano unLon<;j<.lente nuek'o di partigiani S(lno arredatecome puo L'~"l'rlo una tl~ndi1 mdlla! e, coperte,LInhll lIcllo.;\I 1111 e Il1Unii'IOI1l,pronto <'()cc(Jr~u

DI notte ~I ...entono sl]fri ed e~plm.loni luntani.All'aiba una patluglia fitorna da un'upe/Liliane:h3 attaLLatu un convoglio militare I partigl~lI1l,~tanchi, hanna tra~portatu su pel la montagna icarpi di duc Lompagni caduti; uno i..' ;n,volto inuna coperta, l'altro adagiato in una barella im-provvisata. ln silenzio, vengono subito seppelliti.poco lantana, Ira gli alben.

Si nparle, scendendo verso un villaggio chedall'alto sembra la propaggine naturale dellamontagna. Vicino ,,<;corre un torrente in cuidonne e bambine lavano panni c stoviglie.

1\ territorio dei Kurdistan irachcna è in partesotta il controlla dei partigiani kurdi, cosi comeaccade ancora in Iran, anche dopa la grandeoffensiva khomeinista del marzo '83. Nelle(,aree liberate» ~ono i partigiani ad occuparsi diaml1lini~tra1.ione, giustizia. sanità, istru/ione ~dei problemi sociali, Cuntadini e p<J<;turicon ...i-deranu i P\:'sh Merga i 101'0 erui, ~d è illol 0 autu-re\ ule illten enta ch~ consente, Ilellc piccul~cOlllunità.la graduak' penelral.lonc di idee pru-gre""istl" dalla legiltimllà della ridistribulionedell\:' tL'1lL' cld gnmde btitondo ai cuntadini. allaliber.! ~lclta dei gim'ani ill un matrimonio COll-Ira ...tatu.

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l~rnJIDl (suite)

Poco per \ olta. insomma. una d,'olu/ionc cul-lUIale. più diflicile di'quella armata,!'i ta stradaln que~ti \ iJlaggi tagliati fuori Jal m()nJo.la~cia-1 i ,olulamcnte dal governo cClllraJe in condi-lioni Ji arn:trale1.7a e di miseriél, che vivono inulù:collomia chiu~a di auloso ...tcntamento

Gli "cambi con l'e<;terno a\'\ cngollo a dor ...o Jimulo.lungo senticri impervi e dirFiciimente pra-licabiJi in inn:rno e si hmitano ai mcJicinali(nun e~i~luno farmaciel, al petrolio pel le lal11-pade (niente lucc elcttrica. né acqua .,e nunquella dl Fiumi e pOlli). al té. Il n:"to L' rroJottol' consumato sul posto.

Slama ospiti di una delle famiglie del villag-glO, .,eduti sui tappeti di fdtrl), intorno al foco-Ian: che é al centro (e il centra) della ca~a. e suCUI é sempre pranta l'acqua per il té. con unvia\ ai di altre persane che vengono a salutare.

Salta agil occhi quella che ~ecundo me L' unaJdlc caratlerhtiche del popolo kUI do, la ra7iu-nalitù. Architettura c aITL'darm:nto. Ildutli al-l'e'''~cn/lale, sfruttano al ma~~imo le ri!'or~c 10-cali. c ri.,ultano igiclllci c confortcvoli, adatti aduna taCllc malluten7ione. Tullo é ~crupoIŒa-mentc pulito. Le fine!.tre. piccole. in alto, ~crll:amll ......i a!.~icurano una costante acra7ione; Ie co-perte .,uno imbottite, sfoderabili; le scarpe, in<..otont' impunturato con suole di feltro, como-Jb ...illle c rubu~te,

L'c1bito Icmminilc, una lunga tunica su panta-loni ampi, unisct' grazia e comoJllù. NonŒtantela domma7ione islamica chl..'é ~tata impo~ta sul-la plTe"istente religionc di Zarathu~tra, le dun-ne kurde nun han no mai usato infagottar.,i cna"condt'l'c il \ olto con il chador (che i kUi-ditraduulI1o. ridendo con "tcnda»). Lc donnl..' pal-tecipano alla conversazionc in~iellle ton gliuomilll, cosi come partetlpano al 1,1\ur () nei-:ampi calle Ie.,te ddla comunità.

Ouro il pran/o. buonissimo, si improvvi~anumu.,ica, canti, dan le. in cui le donne sono as~o-lutamente alla pari. Ci sono anche donne parti-giane. mi dico~lO;e akune vivono con j mariti inmontagna. moltissimc svolgono attività politicaclandestina nelle città.

Nelle recenti manife'.itazioni a Sulaimaniva.Hawler, Kanakin erano Ie donne a marciare- intesta al corteo, e aleune sono state fakiate dalleraffiche della polizia, Ndla storia antica 0 rc-l'cnte del Kurdistan le donne hanna semprecombattuto a tianco degli uomini. e a!cune so-no famose per il lara valore, per esempio Ka-dam Kher che nel !923 guidù una rivolta contra10 sdà di Persia. E dal 1923 infatti, quando iltrattato dl Sèvres smembrù il Kurdistan traTurchia. Iran, Irak e Siria, per dividere tra lepotenze mondiali i prafitti del petrolia che sgor-ga nel Kurdistan, che questa papal a è ininter-rottamente in latta contra l'assimilazione e ilgenocidio, per affermare la propria identità na-zionale e l'indomabile speranza dell'indipen-denza.

C'è un cer~o orgoglio, negli ua mini, per que-sta conversazione «femminista», Secoli di do-mmazione islamica avrebbero dovuto sandre ilruolo subordinato della donna, ma questa con-cetto urta, evidentemente, contra la razionalitàkurda, che non riesce a concepire l'inferioritàfemminile. Anzi, la madre è un po' la personifi-cazione della propria terra: la si capisce dallaletteratura, dai canti deI folklore e dalle canzoninate dalle Iiriche contemporanee,

È colei che nutre, alleva, rende uomini l', casaimportantissitna, insegna la lingua. «Le ninna-nanne di mia madre, le canzoni di mia madre sitrasformano in armi nella mani dei combatten-ti» ha scritto un giovanissimo pacta di Kirkukche si fa chiamare «Khabat», cioè «Lotta». Tra-smettere ai figli la lingua madre - e cio avviene

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~ (suite)

anchc ndle 1I11à, 111 CUI .a. cbbc obbhgaloflopar Id. ~ arabo, turco 0 pcr~lé\no - slgmflcapl epoirarh ad ulla \llId dUrll)Mma. ln CUI la co.

~Clt"nla dl c~scrt" kurdo puo cqul\ alert:' ad unacondanua a morte Inr..1lll m luttl gli ~Iall In CUI.1 KUI d"tall è dl\ "a la parola Kurd"lan c prol-bild, cd (' plOlbllO dire _lu 50110 "urdo_,

~I 'Iprende Il cammmo, lungo un ~cntlero chl'~all' ,rasvcndlmcnlc la munlagna e pul Jldl-~\.cnde \'CI ~o Il Ver!;loanle iramano Procedldffio aI1lt:'Zld c..{)~'d, ancola proietti dalla vCRda71une cd.tiit JloIIl..'U JI rvU ..I') L>..tll.dlo, I Pl.m..lll dlgla-J.HItI III lulhnc dC)\IChbclo l ....~CII.. Ilcopcrii dl

hll ...\.h, 0 l.ult'\..tll. m.1 ..., \ l,dl..' ~()h.lI1lu It.''''''' h, u-l ....ll.l t.' OUl' \ III.lggl ,,-vlIlplcl.lnlllIlC JI~lrUllJ. n.df)lll .tU 1lI1 .1Jl1lItd\')U JI l.. dl, IIhtLCI ..tnnclllI

M..t lion pU~J t,. l.'fl .....Idl .. la )!ULII., d LomplL'rc

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Il..ha - ch~ g1l aer .. dl Iran e Irak, allllornodallc mlSslOlli belhche, sganc, .. vano le bombenm .. sle SUI ,,1I..gg' del 1''''1'"'' lernlono kurdoInl.uu Ë ~(ald la Lalllpagnd dl ~dlahIZlallfJnc",111111.11.. da ~addalTl HusseIn 'ub'lo doro I..'lUIlIlIla kUi Jd dd ,Co, IIllcn'h'lIllo.l tl a Il '76 C Il'7K, l"oJr.IIJll1o.1/IUnl.' \..' lullold III .1I1u

Ohrl." dll'o.I11onto..l.namc-ntu dl" klll dl d".lIc 0..1.111\'1la ddl'lIldu!lolna. ,oprallullu pCllullfc:rd C 0..1.110..1.c c,,"onc dl ICIrc c c .'c kUl dc agh dl dbl (dei suddcll'lr"k ° clllIrr." da rac' .. \lClIlI), l'aralJl//a-llunc LUrnpOrlolla I,.ICa/IO(l(' dl un ..1~Clnlura (h...Il UIClld- plol'JIIU.1 1~/20 km lungo II1.olllll1clun.u lIam.l'IU E 'I.Ha allu.U.l .111'80111

(llloJ 7')OOOn 1-..I1rOl, I.hIU ...I nl."1 l..III1IOn f..OIn\..'

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III~l ~'I1.lIIh: .Jll'unI\ CI!'tll..l ,II SIcRlulma "ipl,-'ga1'1l.'1dell..tgh r.)rgdlHll..:I/lunl.' nllhldl,- LldI'UPt\.,l'alldamcnlo Jclla gucrra Il d It ak c Irall edellaguclllgh<.l,la tatlK"'l." I n~ultall delle Opl'r.l710nipdrllgl.mc, I much 1I11.U1rUPK ~l plucun, Il' ar-m,

P..tII.1 dell ... IL.pr" ....~lllIlC c..Iun~!'tlma del reglnte

cumru Ie l.1mlghc del palllgldnl C {onlro I p.utl-

gWnt ...tl'''I, della ~lIuallune pulatlca delle IUflCd'opPo\lllunc ...rdbc c- kurde contru Il govc,nob4'!loI\la unltc, IIlSll'ml' ull'UPK, in un FI unie..' na-tIOnale ucmolr.lIlLu Il plogrdnlma dei Frunle'I rla~~u01C lIellu ,log ..1II ..Dt..'mocrd/l..l. pCI l'Irak.duluriUmlo..l. pl.'r Il l\.urt.II~I.tI1)O

M.J Ollhtr "i!le..'lkIlIlJU' .'111Ille U\..' c..Il .J\lCIl.", lU

Ille lulll I kWlh. Id 'Pl.'ldll/.1 IllncllUOrl''' Ul unKU! dISlall unlto C 1Il<.llpclldcnlc NOll c un '0-gllO, un'ulopla' Oucll'lIldlrclldcnza chc vlencpaublarncntc LOnl.e~!lod anLhc .11plU mlOu!locoh

QUEL FlORE

Quel flore cul strapparono I petali ma è VIVOquel cuore che nella sClagura non ha dubltaloquelld stella fIIanle "'golaIA dalla foresta4uamJo .1 sa Illorhe con un 6(",150quando Il yentQ della plallul'1I spal ..nca III ellsono ospltl dei mlo pettoperché 8ono_llmlJ1oglnedei non arrlllldet1lr

lM/l' . ~/. ~""'~/rurctl- (Tra80arr:o t.--Ttadurre po8al" - MOtI~adOIl ,0000J l~-

I~olulll ncl mar dl.'l Car.llbi pCI Il K.U! dl~(an .«malcdc-Ilu. dOli pL'lrullo. 'l.'mbra m'pusMblll.'.Ma nOI ~iaJ1lo un pupulo, C abhlUmu :-.rcrun/~'.abblamo volunlà-, miel VICne dppa!lo...IOl1dtamcn.Ic un altro glO\ ane leadcr, Iaurcdto a Pangl In

fllologia kUl daInfalt., plUllu~to che Impclag.1r"'llU fldllcall/L'w

~OUo cundlllUllc, I kurdl plc-fcn~lunu l.Onl ...ll."

~ullc propllC fOII.c-. C non SI 'CUI agglallO th fiOII.

Ie allOl pro~petUva dl una guerra trIlermmdbllcMa SI ~cntono I!loOldll ncl munou. pnl'I non !loul-tanlo dl alUtI (.unLrt:1I Ol.1 anLhl.' dl untd.na ~oli.danctà Ahn pupoll per fal!lol ~cnllrc nlUl' unoad aUI dl lCI rO'l~rno IOtCI IldLIOnalL' _Noi nflu-lIamo Il Icrrun~ll1u, - rI!lopulldt.' Shclkmou!lo ...quc~"ull1ma u!lo~er\'aZlUnc - Comb..tlll.lI1lUl unlro la vlul ...llunc UC.'I nll~111 0111111 um"'01 ,,'IId.Jlunuh, C pCI I.. 'per31l/d (II l'I\l'Ie:' lU IMLl..'

.ull .. no.trd lell d COIlIIU Il gClloudlU,l .. lulld d,reS'slcnLa .ul tcrnlorio è un dlnllo, Illerro.1smo invccc è IIldcgllo dl quci P'IIl( IP' d, umalllla che: arfl'I I1l1anlU cun 10 no~ll'" lolld- •

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I ..

.lsTAMPASEßA1II punto più «caldo» del Medio OrienteI 4lÎe"fldlo 19!14 M<lILnledl

I DALL'IRAN L'APOCALISSE?E ' NEMICO ESTERNO, L'IRAK, E OPPOSII10NE

INTERNA, I KURDI, NE FANNO UNA POLVERIERAlim~ule fa Id nl)tl~:aU~~l~~:::lt; ~~1:~~.en~:~'~~I~~~fr~~~~(ll~1111:~\C~~~lll~~~oh~:l~~~~I~~~II~~I~: Venti nlll,ulII (htclt'vhlva .,t.aLul1tlelise ABC. C'unlro il nellliro trllcheno. ..111oneIr d.1l1d.naal regime dei persolle che 110111.\ .,tl'h:.a. dt .• 11 giorllo dOI><)., qu.mto 0. ùomal'c l'opposl?lo- mull,\ll In KlIrdbtan la sltua-...t.t IUcl)dlando Uno IJcencg-. ne Inlf'fna, al"roccaLa nel Kur- tlonc politko-mllitare è con. htlllllU rutil~lt,l'l(~(rHIJlrr~II?La,)lIdaaCv:'ralßuolam"lc"al dl~tan lIoll.\ta da duc orgallizzatio. accettalv III

... ~... • Il POIJOlokurdo. In totale cJr- ni, Il pal lito democratlcD kur-lIollllel) su dl un conflillo dl- ca ~o000000. non ha mal ac- do d'II an (pdkl), dl lendenz" sl)arl iz /()ne deilfoLlo U~i\.Ur::.s t)t>cl)ndo 811 ceLlato la spartlzlone del pro. ll'nlrb,taeU Knmala, .Uniolle J'.,ulorl.la 'l'clLa Ouern< Mon- pria lcmtorlo l,a Turchla, lIl.lrx-lenlnlstadelle mas.e la- loru lernlunu Iradlale, 111cul::.1evlla IJer lin 50(- Irall, Jrak e Sirla avvenula vor.\trlcl dei Kurdl::.Lan. 11Ho la (al.U)f1ote nudcale e nlla ,-aduta dellimpero otlo- pdkt ~l è unlto con I .Ilbel.dl. 'rUre/Utl, /,. ..111,~l~~~~::~o~rCp~e~~O~~f~~~t~ :!~~:~il~~~~dicalldoda allora~~il.~~'::~~d~~j:v:(~~~~~II~~~~::~Irak e S,fUI t.!PI'"lco lIasee In Irdn In Iran Il conlrlbulo delle ,.1110a Pari HImenlre Ghas- nvenlhcanu

Puo ~elllbrare strana quc4 forze km'de ~\lla ('.\duta df'1I0 <;f'1Il1u,Il leade. dei pkdl. è In.,t.llpulc:,l, dlllmomellLorhc l' Khomelnl seh\. t'fn :,tnto l.ollslderevole e KUldl'1lan) hl un COl1slKlto /'{IIl/O/IOlllla. l'HIl'a plu cu.lda dei Medio 11\ nuova lù'pulJhllca (Lveva 1H\7ltlllale drUa tf'~lht("nza IOllcnle bemblll cssere ilLlba.- comunkundo dal1'~\lrOlla con prllm,,~,'jQ l'UKOM'lIuta autonu- f.~lthHJI ()~IJitl", t.:tt. uh.l..r c « I ra(l,tlU!Il/0}) C I

~~e~I~1~~~~~~~:s~IU~~In~~~~l~~~~~;tf:~~~~l~r:I~:~\~~~~:~~I;,~l~~~~:~lrS~~~~~~~~O~~~~~~::;I~I~~~~:I:~~I~~~~~~~~:;\:, Kholtlell'; e lefronte Iran-Irak ci glungono le lrasmlsslonlln \lngua pero, nalo conlro vlllaggi e cltl~ Unlone dei mll1lanll comllnl- lJlliJuilluseIJer 10IJiu le noUzle della pro- ~Iana dl flag'r Telnmrlan alla kurde I carrl armaU e l'avili.- ~tI IranlanJ e con I Feddayin S CIpuganda. Ira tic dalle radio dl Ohe Ua queste fonll emcrge ,Iolle Da allO/a, 1I0lluslanie \I dei (lopolo fco,lddelli .dl ml- repressiuntrcgtme 0 dal comunlcatl uftl- un faLto Le grandi often:dve 11l~~lcclo hnpll'Ko dl uomJlll e IIOI1UllU_, movlmcnto dell'l'laUdell'uno e dell'altro stato Iranlane, quella dell'estate mez?l e 11pesantlsstmo blocco t'~tl ema slnl~tra dlstrutlo damaKKlore sc-or\a nella l'eHlone dl Haj CCOIIUllilco, la reslstenza kur. K homelnl), a tondare tJ 2 set-

Ben diverse bono le nnUlle Omran e dl quest'aulUJIno da ha contlnuato a tener testa tembre scorso I) partlto eomu-che ::d ottengollo per esemplo nella l.oua dl Marlvar-Sar. 0. KhomcluJ nl~trl.l.J'lran

«QUEST'INYERNO SCACCEREMO GLIINYASORI»Sulle montagne dei Kurdistan i partigiani si preparano alla battaglia finale

E C'E' GIA' CHI TEME UNA SECONDA REPUBBLICA DI MAHABAD •••

I:I

III

I

~La rlvolullone lslumlcalion ë ~tala, In realta, una ri-volu.llol1e - el ha dellû ln un'Illt('f\lstd YUUl:J,sU Ardalau,'portavOte dei Komala -, ope-rai e LOlllddmi hallllO 10Ve-~clato ln sdn, ma non eranonrK.ullllaU In modo da lJren-dere 11 (>otere, ehe qulndl hapotuln Cl:J,sereconfbcato dagllayalollah. Infalll 1\ partllo('{JllHJntbta Iratano Tudeh, ti-lo')ovh.tico, avcva un spgult.o1II0ito ho( anu.) 01 TUdph ha tra-dito per 40 auul, dlLOIHJ Inhan) 4' 3.I'Poggl6 Il rCKlme dlKllOlllelnl flnoal maKgloseor-'oU quando l'imam se ne IIber6(on l,J.cLusa dl ~1JionaK"lo afavOi c dell'Ur!l~

S('('undo Ardaldll Oaurf>atoIn IIltltt'U1altc" Jlol1tlco mlll-t41\tC ddl tl3 che ha lrascorsod1vcl'ollUmlllelle cal u~r' dello"'lltH JI\ eostlluzloue del nuovo)H U hlLlI .(lI1rd un ef/eUo (It'Ll-~wo per le masse lavoratnrtImlllUlle, de('retando U fatH-UU'lItO dl'l pD/HJ.lIsnW ',lamicodol'O la g'4 avvenrda dlsiru-.:lOt.I~ det pc"tfn rel'hionlsU'l'uc1eh e J(aTlllu,ran (flludne-~I') Ut dlttullfYIl IS/omka cll~.\I fI>(HJt' \lllleflOre lion ë l'erlola flvu/uzjoTlf' lIolula dal IJOJJO-II) haHlmw 'J'ale rivolua'ione e110'1 ~ ~ulta1do una uueniglia,I. HI cor~oora net KurdJstarl Ilregfme blamtco. attanagltatodalla crbi economtca, dat Con-Illttt all1nt~rno della .'J1J.a ,t,,-su leader.ship. dallo scanl,ntopopolar6, ~ Cu~lrflttJ a cùnU-'Ware la gllerrn contro l'JrakUlla J'ace nelle attuaH condi-G"lont segnerebbe la HW fanelIIf!lltre fi perdurare della statodl yuerra gll consente dl cmU'-nuare a combattere anche laI1voluzfonp fnlerna_

In effrttllr Ollerallonl mill-tdll dl Khomehll, 'itllndo alIl)(Jllt-ltlni e alle radio dei pdkle(1(>\ KOllldln (unlti nella IOlta'It Pliure (Iivl,,1 nell'ldcoloKIIl)• tH' dlfrh ihnl nlt" P0'i<,OllCd'"ll\.Kt 1.1.11'ln qU,~lllo "Il rlvulKono•l~lI ~lc,>:-:.tabltanU df'lIe ZonE'dl Opt'rallont" ~ono tult'altro,Ilt' Mil t'I'l:J,sl I I-'a"daran e lel. Ullin' dl Khnlllcilll ..imuovo-110 <t mt.'rt hattalo(lIonl, ('011« 0-ItUIiIC 1I10loll/J',Hf' (! prllll,~ all-t IlI,l (II Incolltl ~Ue )'C'icrcltoIl ,u III 1111 tadtHIO ,>emlll e plu~pt ,")tl II('KII aKI!I:U,ltl tf'sl dalle1IIIIH.ll.ltUII kUld,' Ilanlancl.d\llllJ. dppn~KId.tc d,I,r,H ag-to:llt'llltl kUI dl il allu ni dE'lI'1Jlllonel'atrlotllca del Kw di-<,l.\11(llpk) fo~l'on Iluverno, dl-l.lJllU Ilell.dt'r dl que ..tl" fOlllla-J'lolli I~ 1ll0nhLKl1C del Kurdl-...t.m cJlvellteranno per le t.rul'"pc 1l:J,lamlche una t.rappolamortale

Sopra guerrlgllerl kurdl. lOUa glovanl armall

La sltuallone eLouol1llca lntran è crltlca, selopprl e mani-festazlonl In Kurdl5tan rac.Lulgono un'adeslone dl masML,le atrocll~ khomellll.te nontanno che aumentare l'osU-Ill/>.della popolazlolle e de-nunclano la debolezza dei re-Kline. Je unlver~ltà &ono chlu-M' (mentre ln Irak funl.lona-no) salvo la tacoltè. dl Medlclna a cui peraltro 51 accede.come Rd altre seuole. prevloCMl.lne Ideolo~tco

~,'}',. mIlUCU7r1Clltf. le II UPJJ6dl Kllomebtf POUUfIO aver ol-('-nuto qualche ~Uc(.'e.sso -(1Iee allcora Ardalan - 'nKurdistan la~confttta potatlcaclel regfme ~ totale Non esbteIHlsolo angolo dei Kurdistanhl cu, il uoverno centrale nonvenua conshlerato come 'riva.~ore Nonostante la u'uante,u:aolfens'va del marzo scur~omoite uree 'ono (ltH oru sotto Il('cm'rollo completa de. Pe~hMerga (I Ilarllglaul kurdl,n d r) Nelle zone "noli libera-te" "appougio senza rfservedella popolazlone consente a'"f'sh Merga la ]JIu (Unpla pos-~jblUt4 dl IIwvlmento.

10; fOi se qUI'.:tto SI cllarlo dClo.lvt>r 1"11)11u.to lly-II ll.utorl IIt.JI'Abc l'iputcsi dl un heUl dlvho,tlcll'85, tra due Stall Lontral)-po~U ln modo da atttrare 10.dl-rcHa Jnterterenza delle su~perpotenze, CI bal ebbe ancheun precedent(. NeJ '46 I kurdlrlu~clrono a londare lu. Re-pubbHca IndlJlcndt.nte dl Ma-h..ba<l.dlslrutla dopo 1\ mesldaB Intervelllo amertcano

E per completare U quadlo,CCLorre tener present! Il pe-trolia ele alLre rl~orse mlnera-rie dei Kurdistan e Il falto ch.nel Kurdlslan dl Turchla(lonsmliitarizzata In cul ~onople~cntll du~ t€'rzl dt'Il'esen'I-to lureo) la Nato ha una lIeöe~ue basi stratew:lche, con J'ac.IOIJOrLu milltare lieU area dlV.m

CUille lulle lè IIlKlu .lt/.letlt'l1<.\~torlu., andlC la ~lJdlli •Iione dei KUrdll:J,tall e la uega.JIUlle dei dirllli limant e Il.1-.lIon ail dpl b\lO lIopolu è Ulla11thI iu. 1IllU'M.\l.l III Ellrolla"".lIbltl lI.LUHI!l:cl:'t'Ilt! ,oll.uHo1;\ fo'ral1da eilt' opera ll. favl1ll.del Illlpnlo kUldo lu'l St!ttUll1IllhUllt<.\rlo, Lult\nalc e d('11IlIlmlllallone £llpure potft-'bkw es~t're proprio l'I!:uropa "pi {'ndere in ~t'rh\ I..ollblden ..Llone Il problema, Lhe è dn\lu-maUco anche hl Irak t' Tur(hla, Impcgnandosl almenol:J,ul terreno della :-:.oltdarlL'tè.uJUana. edella comprenslonepollllca.

Laura Schrader

IiI

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LE MATIN 12.12.1983J) E l' A RIS

IRAK : LES KURDES ONTENLEVE TROIS FRANÇAIS

Les opposants derizandent la libération de prisonnierspolitiques et le retour de familles kurdes déplacées

TROIS techniciens fran-çais ont été enlevés le2 décembre en Irak par

des opposants kurdes aurégime irakien. C'est ce qu'aannoncé samedi le bureauparisien de l'« ermée révolu-tionnaire» du PDK (Partidémocratique du Kurdistand'Irak). Le Quai-d'Orsay aconfirmé la « disparition »destrois Français et précisé qu'ilavait déjà effectué des démar-ches en leur faveur.

Dans un communiqué, lePDK affirme que ses trois ota-ges ont été enlevés « dans lazone d'opér;ltions militaires àDohok» et qu'ils se trouventactuellement - en bonne santé- « dans une base d'une zonelibérée par le parti dans lesmontagnes du Kurdistan.irakien ».

Considérant que le régimeirakien est « responsable de lBjsécurité de leur vie », il indi-lque que leur libération ne sefera qu'aux deux conditionssuivantes:

« - La libération decinquante-sept Kurdes, memo'bres du PDK, qui attendent'leur condamnation à mortdans les prisons du régimeirakien;

touest ....rance~

)) - Le retour de huit milléfamilles kurdes déportées palle régime irakien des village:surveillés du Kurdistan irakienvers le sud de l'Irak. ))

Au micro de Radio-Franceinternationale, le porte-paroledu PDK a affirmé que l'enlè-vement des techniciens n'avait« aucun rapport)) avec leurnationalité. Il a ajouté que lestrois experts avaient été faitsprisonniers uniquement parcequ'ils « se trouvaient dans unezone d'opérations militaires,au nord de l'Irak, près de lafrontière turque )).

Les trois techniciens travail-laient à Balad, près de Bagdad,sur un chantier d'antenneradio d'ATM international,société de sous-traitance deThomson, a indiqué JosetteLaurent, mère d'un des otages.Interrogée par téléphone, elle aexpliqué qüe son .fiIs Robert,âgé de vingt-deux ans, étaittechnicien sur ce chantierdepuis un an et dev~treren France le • .• 'bre.Selon les informations ..di sapossession, son fils et .~ deses camarades avaiènt,' qqittéleur chantier, le 1er dêcembre .au soir, à bord d'une voiturede leur société équipée d'uneradio en direction de Mossoul,

19. 12.1983

où ils comptaient passer quel-ques jours. Ils étaient en pos-session d'appareils photo.

Le Partj démocratique. d,1JKurdistan d'Irak est un t>äitld'opposition kurde dirigé parIdriss et Massoud Barzani, filsde Mustapha Barzani, un des'chefs historiques de la rébel-lion kurde. Fondé en 1946, cemouvement autonomiste amené la guérilla en Irak sous la.monarchie et pendant les dixpremières années de. la Répu-blique, s'est associé briève-ment au gouvernement centralaprès l'accord sur l'autonomiedu Kurdistan, le II mars 1970,s'est effondré après la perte dusoutien iranien et la signatured'un accord Iran-Irak, en1975, sur le tracé des frontiè-res, puis s'est réorganisé pro-gressivement. Depuis ledéclenchement de la guerre'Iran-Irak, en 1980, il a rejointle Front national démocrati-que d'Irak, créé à Damas etqui regroupe une ,dizaine departis d'opposition, dont plu-sieurs mouvements kurdes, et'le Parti communiste iranien.Ce parti avait déjà revendiquél'enlèvement, en 1981,de troisAutriéhiens••

LE MATIN"DE PARIS .

Irak 13,12,1983

LES IW8DES QU! ONT ENLEVÉTROIS FRANÇAIS POSENTLEURS CONDITIONS ABAGDADTrois experts français_travaillant

en Irak pour la société Thomson ontété enlevés, le 2 décembre, par lespeshmergas, combattants de 1'«ar-mée révolutionnaire" du P.D.K.(Parti démocratique du Kurdistand'Irak), a annoncé samedi 10 dé-cembre le bureau du parti à Paris.ees trois experts, qui travaillaientau nord de Bagdad, indique leP.D.K. dans un communiqué, ontété enlevés «dans la zone d'opéra-tion militaire de Dohouk" et "setrouvent actuellement dans unebase d'une zone libérée par le partidans les montagnes du Kurdistanirakien ". Le P.D.K. assure qu'ilssont en très bonne santé et garantitleur sécurité.

Le P.D.K., «considérant que lerégime irakien est responsable de lasécurité et de la vie" des trois Fran-çais, indique que leur libération nesc fera qu'aux deux conditions sui-vantes: "La libération decinquante-sept Kurdes, membres duP.D.K., qui attendent leur condam-Mtion à mort dans les prisons durégime irakien, et le retour de huitmille familles kurdes déportées parle régime irakien' des villages sur-veillés du Kurdistan irakien vers lesud de l'Irak. »

Interrogé sur cette affaire, leQuai d'Orsay a confirmé la " dispa-rition » des trois ressortissants fran-çais et précisé qu'il a déjà effectuédes démarches en leur fa-veur. - (A.F.P.)

(FontIê en 1946, le P.D.K. revendi-que l'autonomie pour les Kurdes lra-Ideas. U est dlrlgê par les fils deleu Mustapha BarzanI, principal ehelhistorique du mouvement kurde. J

20.1. 1984

Les Kurdes irakiens accusent« Les helicoptères français tuentbeaucoup d'entre nous». le Parti démocratique du Kurdistan (P.O.K.) d'Irak aannoncé .qu'il .avait accepté d'assouplir ses conditionspour la libération des trois techniciens français de lasociété Thomson enlevés le 2 décembre en Irak. le P.D.K.n'exige plus en effet la libération de cinquante-sept de sesmilitants condamnés à mort par le gouvernement deBagdad, mais il maintient sa volonté de voir les familleskurdes autorisées à rejoindre les huit mille Kurdes dépor-tés en août dernier par l'armée irakienne. Selon le P.O.K.les familles (quarante à cinquante mille personnes en tout)sont restées sans aucur,e nouvelle des leurs.

Toujours selon le porte-parole kurde - qui se trouvaità Téhéran - les militants du P.O.K. ne sont pas lesennemis du peuple français: cc la nation française com-prend mieux que quiconque la liberté. Malheureusement,le gouvernement français, en ce moment, est l'un desplus Importants soutiens du régime de Saddam (le prési-dent Irakien Sadd am Hussein) au point de vue politique,économique et militaire. les hélicoptères français tuentbeaucoup d'entre nous, et les armes françaises sont trèsefficaces aux mains des Irakiens contre les Kurdes Il. leporte-parole. a a,ffrimé que cc des milliers de villageskurdes Il avalent eté rasés par les Irakiens, que des milli-ers de Kurdes avaient été exécutés sans jugement.

IRAK:les troisFraaçals détenuspeut-êtrebientôt Ubérés

Les trois ingénieurs françaisprisonniers depuis le 2 décem-bre dernier du Parti démocra-tique du Kurdistan (PDK) ira-kien pourraient être relâchés« très prochainement )).

En échange de la libérationdes trois Français, rappelle-t-on, le PDK, principal mou-vement de la résistance arméekurde en Irak, réclame que laFrance fasse pression surl'Irak pour obtenir la libéra-tion de cinquante-sept Kurdescondamnés à mort par lerégime de Bagdad ainsi que leretour au I<'..!.lf~istande huitmille Kurdes déportés en aoûtdernier dans le sud de l'Irak.

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LE MATIN

« LA FRANCE DOITFAIRE PRESSION

SUB L'IRAK »ldriss Barzanz~ dirigeant du Parti démocrateau Kurdistan (PDK) explique au «Matin»pourquoi son organisation a pris trois techniciensfrançais en otages

LE MATIN. - Pourquoiavez-vous capturé ces troistechniciens français ?

IDRISS' BARZANI. -Après l'offensive iranienne surHaj Omran, les Irakiens ontpris 8 000 membres de la tribuBarzani - tous les mâles deplus de dix ans, les enfants, lesadultes, les vieillards - quiétaient enfermés avec leursfamilles dans des camps àErbil et autour d'Erbil. Ils lesont mis dans des autobus, etles ont emmenés vers le sud del'Irak. Aux gens qui lesvoyaient passer, ils ont ditqu'il s'agissait de Kurdes quiavaient combattu avec les Ira-niens et avaient été capturés àHaj Omran.

Entretien avecChris Kutscbet"ll

Avez-vou~ un message pourleurs familles?

Oui, vous pouvez leur direque les trois techniciens sonten bonne santé, ils sont dansun endroit confortable; ilspeuvent ~e promener, lire,Nous les respectons, nous lesconsidérons comme... noshôtes" Leurs familles peuventleur envoyer lettres etpaquets ...

Non, nous nous intéressomuniquement au sort des 8 000disparus, et des 57 condamnésà mort. Encore une fois, legouvernement français peuttout faire.Donc les trois technicienspourraient rester longtemps auKurdistan?

J'espère que non ...Vraiment, nous regrettons

de faire ce genre de choses, etje m'en excuse personnelle-ment auprès du peuple fran-çais - mais nous sommes for-cés de le faire. Soyez assurésque nou~ n'avons pas d'autremoyen de connaître le sort denos disparus.

BaA.~r S,pa press

Idriss Barzani : " Nous sommes sûrs que /e gouvernementfrançais peut faire quelque chose s 'i//e veU! Il

Encore une fois, s'il rcfu~e ?que ferez-vous ?

.Je ne sais pas, ce seradiffidle ...

Nous .n'avons pas pris dedécision au bureau politiquedu PDK mais je suis sûr que cesera une décision dure ...

Le gouvernement françaisne nous aide pas du tout: aucontraire, il soutient des grou-pes qui sont contre nou~,comme le PDK de Ghassemlou(en Iran) et l'UPK de JalalTaJabani (en Irak) - dont desreprésentants ont été invités aucongrès du PS - avec desreprésentants du Baas irakien.Le gouvernement français créeun préjugé dans l'opinionfrançaise contre nous, contrenotre peuple. Pourquoi?

J'espère que le gouverne-ment français ne va pas refuserd'intervenir, sinon, ce seradifficile ...

Accepteriez-vous autre chosedu gouvernement français. s'ilne peut rien faire pour les8 000 disparus?

sR

.Dans quelle mesure la caplUredes trois techniciens françaisva-t-elle permettre de résoudrele sort de vos disparus ?

Le gouvernement françaisfait partie de ces gouverne-ments qui soutiennent lerégime de Bagdad, qui l'aidentà rester au pouvoir. Le gouver-nement français a beaucoupd'influence en Irak; il peutuser de cette influence pournous aider.

Les Kurdes n'ont commisaucun crime, ils sont inno-cents, comme ces trois techni-ciens français.

Nous voulons que le gouvet-nement français fasse pressionsur ('Irak pour l'obliger à libé-rer nos disparus, pour qu'ilspuissent revenir dans leurs vil-lages. Nous avons aussi57 Kurdes qui sont condamnésà mort, nous voulons que ces57 prisonniers soient libérés ;contrairement à certainesinformations, nous mainte-nons nos exigences sur cepoint.

Et, si le gouverrement françaisrefuse de discuter?

Non, il est prêt à discuter, etnous espérons avoir uneréponse dans les proch"ainsjours.

Mais si le gouvernement fran-çais refuse d'intervenir, Oll s'ilne peut rien faire, que va-toil sepasser?

Nous sommes sûrs que legouvernement français peutfaire quelque chose s'il le veut.Nous connaissons le rôle dugouvernement français enIrak, nous savons beaucoup dechoses ...

Al'

6.1.1984

E()

Depuis le 2 décembretrois techniciens français- Maurice Moy, Jean-Christophe' Lefas etRobert Laurent - tra-vaillant pour la sociétéThomson dans le nord del'Irak, près de Dohok,sont les otages du PDK(parti démocrate du Kur-distan), l'une des deuxorganisations nationalis-tes kurdes irakiennes.L'un des principaux diri-geants du PDK, IdrissBarzani. l'un des fils dugénéral Barzani, expli-que pourquoi ses II pesh-mergas}} (maquisards)ont capturé ces troistechniciens français - età quelles conditions ilsseront relâchés.

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LEMATINIl E l' A -H . -

7. 1.1984

r==-- .---- -111i'lTEItN,\TIUN -\l,

IŒKALU THIUUNE

4. 1.1984

LES KURDES IRAKIENS RENOUENTAVEC SADDAM BUSSElN

L'Irak fait la paixavec« ses» Kurdes

D.puu 1. 10 dkembr., 1. c .... a.l •• f.u r.lJn. aulurdulan .nlr. l'ann .. Irald.nn •• 11.. peùun.rlJGad. l11l'K (Union patriotlqu. du Kurdulan), d. JalalTalabanl, l'une d .. d.ux prfncfpal .. orlJanUalioDSkurdn qui pounuf.~nl la lull. contr. 1. lJou ... me-m.nl de Bagdad d.pub 1976, Pour 1. r4lJIrne d. Sad.dam H_ID. ce c_a-1e-f.u Ineep4r4 penn.ll'ach.mID.m.nl d'Importanta r.nlarta mlUlalr .......1.. fronla de P.nlouID •• 1 Hal Omran - .n pr4.ulond. l'oUeDSl •• que 1.. fore .. Iranl.nn ... _llancerdans ce Md.ur du lurcll8lan opr" lo.lonl. d .. n.l.g ... Pour 1_ lurd_ de 1111'1. ce c_a-1e-l.n mar-que la r.prlM dn dlloclatlona 8\U l'autonoml.opr. huit ans de lull ••

..

""''''rnUAOIlOAll - President Sod.

dam IIWKln of Iraq ho SI&n«lIUaJ!I<CßICntWllh a KurdtsIt rebelleader, JaIaI TllebaOJ, Cora cease.ClfeIR Iraq. KurdlSlan and broaderaulOnOßlYCorlbe 2 Soulbon Kurd.lß .... uu. diplomats wd Tues-

dah,.y SOld .... qrcement, "&ned1.. 1 month, envisa&ed "Crce anddemocrauc elccllons" Cor 1qp.11-live and execullve counab Corlheautonomous reaaon IR nunhemIraq.

h also proposed lhe Cormallon01• 4O,ooo-memberKurdISh army 10"proleel KurdlSlan "I8'n.1 CorelJlflcDenues," mcuuna Ilan,lraq'lcnc--my IR .... wee-year Gult wu.

Quouna Kurdish SOWœl, thed,plomlu said Ihe IraqI IOvem.ment had prooused ln allocale JOpercenl 01 ....• lale budaet ln reha-b.ulale areas destroyed by ....... u,n Kurdistal1 and 10 bwld new de-velopment prOjects lß the repon

There u no ofhaal conf,rma-Uon by Jov.mmen~ bul ....diplo","u wd PRsadenl HuiSCIII..... expecled 10 announce ....agreemenI in an addRII lO lhenillon na Army Day, Jan. 6.

Nearly 1...0 decades of revoh byIraq, Kurch ended wilen Iran andIraq .. anal a lrealy IR 1915 andaaroed 10 lIwe the Shatt aI.Arab...aterwayal .... bead 01 .... Gull.

In exchanae; the lale Shah 01Ir.n Wllhdrew support Cor ....Kurdish rebcl lcoder al the lInIC:,Mullah MusWa Buulll. In 1977,.... aulonomous rqina in northernIraq ...u cruled.

The Kurdish lOUr"'" NId thaIunder lhe laiesi Isrcemenl lhe au.lonomoo. fClion, lakJna 'n lhe Su-IlnnaOJYl, Dohuk and Erbd Ireu,would be expanded 10.nclude paru01 Kirkuk I.d KhanaqUl, neu IheIranIan I«der.

Iraq, Kurdst\reSaid toSignT~ceAccord cranli &bebIru:retJIBd AutofUImy

Chrla Ka ........

4. 1.1984

que l... TurqUIe ne peutqu'aspirer' une annexIOn quilUi permetlralt de r~soudre leSprobltmn tconomlques -grlce au ptlrqle de Klfkouk.

Evoquant un tventuel tlor.Ilnemeni de~ n~&()ÇI.honsaCluelles aWl lulrCl (orcuPollllQuel Irakiennes, ondtlcl.re, dan. ICI mlheux pro-che. des cbri&eants de l'U PK :fi Nous avons deman~ .ulouvcrnemenr ITat.len d'or,a-m .. r d•• j/cctrons I,bres, 1ßdi-pendMßIIstes et s«r~lcs », etd'ouvnr des fi n~oc .. tionJavec fOUit, les (OfctJ politi-ques irakIennes» Mal, ond~ment que le Parti commu.nble Irakien sail assocÎ~ 'uxn~&ociationJ' actuelles. Eatl-mant que le PC a une pohliquef( Ires .lIenuste », le. re.pon-,able. de l'UPK 50nt convam-eus que les commun Ilia ira-kiens allenden' de voir com-ment vont haluer les néjocla-lions: If Si nous r~ussjssons,er ., l'URSS leur donne k feuverf. ,Is vont Veß1T •• »

L'absence des communistes_ et celle de la Crocuon dumouvement nationaliste kurdeanlmt par Idrlss et MassoodBarzam (POK) - rtdunartcon .. dtrablemenl la porlte dela formation d'un louvcrne.ment d'4( union nationale ~ ..Baadad.

KURDISTAN

L'Irak aurait accordéune plus grandeautonomie aux Kurdes

Il.~d,,d. ) (A rS/ll.eulcr) - te prhld.nl Sad.dam Il ... ,,,,ln a .i"M .. .., le chof d. la rebell/on"urde, M. Jala. ".I.banl, UR a«<>rd pr~'oyanllin «,<><z.le-teu da ... le Kurdilllan inlklfls et ... ' .pl lVaode auloDUtllIe pour Its 2.5 mlllÏ<Hllide <'1I.nl des soure ... Lurde •. IL.".lIplol1\al ... I"e.k _ de I. rélioa. CI.~lIt que le gouvcrm.'mcnt de R..agddd .Y promi!.

. . d alloucr 30"1. du budgct d. l' l;WI à I. ,,'\.on •.Aux termes de I at."Cor~. signe en d\.."C'Cmbrc. ~ruclton des secteurs du Kurd.)lüo détruit,., pur

dc~ tcclc...t1ons hhr~ et dcmocrallyucs~' de con- I.. guerre et à d ...~ nOUYCUUI proj\:ts de develop-.."Is Icg"I.llf ci cxécutlr .onl prevues d.ll> la pcmcnl dans la régIon.rég,on aulonome du nord de I1rak, de même Cel accord n'a pHS élé conlirmé par le gou.que I. Cormatlon d'une armec kurde C~rte de vernemcnt de B.gd~d, ma" louJours de WU""40 lJOO homme> en vue d~ «"roleger le Kurd.s- dIplomatique on prcc''''' que le pn:.. ,dent llu.-t.1O contre les ennCInl:o. clr.mgen.» - en clair ~m dOit le rendre public d.lnlt un diSCOUrs à lal'Iran. contre lequcll1rak ... 1 en guerre depu.s ~atlon le Il Janv.cr • l'ocxaslOn du «JOur detrOl!. an~ Iarmée».

I Ijournal de gené\'e

Kurdes sc ballenl depuIs hUllam. dans les ntonldgnes duKurdIStan « pour I. dtmocrs-tIC n, les sympathiSants del'UPK aJoutent: If Si nOU$devons flure un cho,x, cnfreS.dd.un Huuein cl Khomcmi,ilU moms on peut d,!cuter MVC&.:

SaJdam.. MaIs Khomclll' ncTa:onnalt même pu l'ulSlencedes n,"ona111és, d. peuplosd,[[üenlS. Nous ne pouvonspas vOIr dans St:S soldau unearmée de .'hblraleurs". Pournous, ils repr~~ntenl lout ccQUI cst COlJtre le pro,Tès. con-tre I. civIlls.itlon. "

La menace turque a aussIJOu~ un rOle Important dani lad~clslon de l'UPK d'ouvrir desnélouauons avec le réalme deBagdad. Le. responsables k~r-des redoutent en dfet que I.TurqUie n'entreprenne ded~mcmbrcr l'trak. doni IeSud. en maJor lié chihe. icr8J1annexé par l'Iran, el le Nord.en m-.Jonté kurde, avec Kir.kouk el Mossoul, par la Tur-qUie. Pour cu,,", J'mcurslonlurque lU Kurdistan Irakien aupnntcmps dernier n'a éléqu'une r~pilillon &~n~r.le;sur le plan mihtaire, elle 8 per-mis lUX (orees turques dereconnaître le terrain; elle aégaJement permis de sonder le~henluelles réactions de l'Irlncl del arandes pUllislncn.Pour lei Kurde., Il e.t tVldent

4. 1.1984

diplomates précIsent que le gou-vernement de Bagdad a promisd'allouel 30'l> du budRet del'Etal 1\ la reconstructIOn d..» lee-l~u" du Kurd,sla" dttnlll. purla guerre et A de. nouveaux .pro-J~ls de développement dana larégIOn.

Ct.l accord n'a pas élé l-ont.rmépar le gouvernement de ßdgdad,mau touJours de source daploma-llque on précIse que le présldenlHu •• ein dOlI le rendre publicdans un discours à la na lion le8 Janvier, i l'occ&alon du 0 Jourde l'année •.

Tou/ours de sourees kurdes, laréglOn autonome du Kurd.slanqUI comprend les seeleurs d~Soulaymamya, Dohouk el ErbIl,sera élendue aux rég.ons deTa'ameen (K1rkouk) el de Kha-naklll.

de l'UPK de proclamer unccssez.lc-feu el de nl'aocierav..-Ie rt"me de Saddam Hu•.Kin • it~ accucllllc avec stu-peur dans certam5 uuheu,," del'oppoaluon irakienne, qUIen-uquent Itv~remcnl ce qu'UIappcUenl le dermer «reYlre-ment H de Jalal Talabani qui,dtji. en 1964-1970 avail prislcs armes contre le a~n~raJ Bar-zani aprn en avoir ~I~ l'un desplus prochC:$ conseillers.

Dan. les m.heux kurde.C.vorable. i l'UPK on .mrmeque fi I. menace Iranienne surle fronl du KurdlStBß esl plus,rave que I. men.et "a-kienne ... C'est poUTqUOI nosdm/J-.nrs anI dkidj de I.,s""rpasser 'l'.nnh i,.IcIenne pourqu 'die pui... dUendre le.froß/~r .. H. Rappelanl que Ie.

Le pri!.ident Saddam Husseina Ilgné avec le chpf de la rébel-lion kurde, M Jalal Talabanl, unaccord prévoJllnt un Cf:tlSèl-le-feu ddnl I. Kurdillan IrakIen elune plUMgrDnd~ autonom1e pourle. 2,~ mIlitons de Kurd .. de larégIon, apprend-on, mardI, delOuree d.plomallque, l Bagaad.

Aux lermes de l'accord, .rgnten décembre, d .. 0 tlections li-bres pt démocratiques. de con-se.ls léglslallf el ~xtcullf sonlprévues dans la ~gion autonomedu nord de l'Jrak, de même que laformallon d'une armée kurdeforte de 40 000 hommes en vue deo protéger le KurdIstan conlre leaennemlS étrangers. - en clairrlran, conlre lequel l'Irak eat enguerre depul. lroll ans.

Cllanl de. sources kurdes, les '

LE SOIR

DIRIGEE par le secrt.taue atntral de l'UPK,Jalal Talabanl, une

dlll'.auon kurde a ren(ontr~ •lla&4ad dtbul dtcembre lesprincipaux dlri,tan •• irakiens,el nntan,menlle prbldenl S.d-dam HUlsein. Dans les milieuxkurde. proches de l'UPK on,rn,me qu'il n'y. pas eu den~&Oci.llon. proprementduci. i( Le. Kurde! onlCJl.posé leur con~llon de"auronomJt. les ditl,ranll deBqd.d en anI pm noIe. H

Dans l'ensemble. lea revendl.catiOns k.urdes reprennent leprojet d'autonollUc qui aVallttt i la base de l'accord deman 1970 entre Saddam Hu••seID. alan vice.prtsident, el leatntral Banani.

La dtci .. on de la dlr..-llon

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9 - 10. 12. 1983

La troisième épreuve des Kurdes de Turquie•

De notre envoyé spécial JEAN-PIERRE CLERC

I. Ankara contre X..•

Ruéevers la rturcitbLes gouvernements turcs ont tous

essayé, chacun à sa façon, d'extirperles racines du «mah. L'Empireottoman, aux fondements religIeuxplus que nationaux, a eu, semble-t-i1,moins de soucis avec ces musul-mans, sunnites comme lui, qu'avecd'autres populations allogènes.«L'homme malade de l'Europe»devint pourtant, vers sa fin, nette-ment plus nerveux. Le sultan AbdulAmid, à la fin du dix-neuvième siè-cle, entreprit de mater cette régionturbulente en envoyant, sur les pasde ses soldats, des colons tures s'ins-taller dans des villages des Kurdes -et aussi des Arméniens! - Ce fut lapremière épreuve de l'Est anatolien.

La République, née d'un sursautnational turc, se montra beaucoupplus âpre encore. Atatur~ fut impI-toyable envers le soulèvement, en1925, de seikh Sait. Des villagesentiers furent déportés en Anatoliecentrale. PC!urtant, curieusement,malgré la nouvelle épreuve qu'il leuravait infligée, le «père des Turcs »n'a pas laissé dans la mémoire des

pour cette société paysanne isoléedans ses montagnes, et constammentsoumise à la tutelle de l'un ou l'autredes empires qui se sont disputés' cesmarches incertaines entre la Méso-potamie au sud, le plateau iranien àl'est, et l'Anatolie à l'ouest. Pour-tant, ils rappellent la tradition poéti-que très vivace de leur langue -également support de chants toutcompte fait plus -enracinés» dansce coin de la terre que -l'arabes-que .. - cette musiRue composite as-sez sucrée que I on entend au-jourd'hui dans tout leProche-Orient, d'Istanbul auCaire (2).

(1) Il est fréquemment admis que lesKurdes sont au moins cinq et peut-êtrehuit millions en Turquie - sur unepopulation totale de quarante-huit mil-lions. En comptant leurs - fr~res"d'Iran, d'Irak, de Syrie, d'U.R.S.S. etdu Liban, ils seraient de d\X à di~-huitmillions au Proche-Orient. . .'

(2) Il existe à Paris, depuis le24 février, un • Institut kurde.. dirigépar l'historien Kendal Nazen, 106, rueLa Fayette, 75010 Paqs. Tél. : 824-64-64). Il comporte u~ bibliothèque.organise des cours de langue et de musi-que kurdes, et s'est doté d'un servicejuridique et social PQur aidcr les quel-Quetrente mille Kurdes de France.

Unehistoire, un territoireune langue

Ainsi se dégage une image de ceque peut-être la - kurdité» - aumoins dans cette couche assez édu-')uée pour connaître une langueetrangère. Il y faut, cependant, unminimum de précautions. Ainsi, lemot - kurde .. lui-même sera-t-il sys-tématiquement remplacé par leterme - X... , afin de ne pas éveillerl'attention du passant ou du voisinde bistrot. Les termes en - isme .. se-ront bannis (- socialisme .., - corn.munisme .. , mai:> aussi... - ma.chisme ..). Certains noms propres(Ecevit, Khomeiny, Union soviéti-que) ne seront évoqués que par péri-phrases. «II est possible que nouscédions trop à la crainte ..mais il y apartout des hommes perfides,., sejustifie cet intellectuel dans sonfrançais délicieusement désuet. Ilajoute ce conseil: «Là où vous irez,soyez.laconique I,.

La - kurdité,., c'est, d'abord, laconscience aigu!! d'une spécificitéculturelle. «Nous sommes les des-cendants des Mèdes, ces Indo-Européens qui, au septième siècleavant J.-c.. ont abattu l'Empirenéo-syrien », explique fièrement cemédecin d'Ourfa - une des plusvieilles cités du monde, aux confinsde la Mésopotamie. Un autre inter-.locuteur, à Adiyaman, modeste citéétalée au pied du Taurus, rappelleune autre époque glorieuse de la8cste,des Kurdes, celle de Saladin,dcivi:~u sultan d'Egypte et de Syrie àla fin du douzième siècle, et qui re-prit Jéruslliem aux Croisés. Ilajoute : «Nous avons toujours étédans ces montagnes. Je ne sachepas, en revanche, qu'il y ait jamaiseu de Turcs par ici avant les mouve-ments forcés de population sur-venus vers la fin de l'Empire otto-man et au début de la République. ,.

Uné histoire, un territoire; etaussi, bien sûr, une langue. Nos in-terlocuteurs enragent de savoir quebien des Turcs en contestent la réa-lité. Cette langue, apparentée aupersan et au pashtou des Afghans,n'a, il est vrai, pratiquement jamais I

été écrite en Turquie. Les Kurdes in-criminent une histoire peu tendre

Voici, par exemple, l'analyse d'unf gue turque bénéficie d'un préjugéprOC?hecolla~rateur. ~e M, Ec~vit, ~ très favorable! Et il suffira d'ajou-ancIen premIer mlDlstre soclal- ter:« Parlez-vous a"Ussi ledémocrate: «II ny a pas de pro-I kurde? », pour que le contact seblème kurde. Il y a simplement, à noue aisé et chaleureux.l'est, une situation économique plus •difficile, en raison de l'absence, là-bas, d'industries. En outre, les men-talités y sont encore imprégnées deféodalisme. La scolarisation y a étéinsuffisante, de sorte que les kurdo-phones les plus pauvres n'ont pasencore pris conscience de l'exploita-tion dont ils sont victimes. Or celle-ci est le fait de riches seigneurslocaux, non du gouvernement cen-trai. " Ce discours des milieux pro-gressistes turcs est à peine plus éla-boré que celui des officiels, pour qui« le problème kurde n'a pas d'exis-tence à la base. Il n'est qu'un levierpolitique utilisé par les partis ». Cefonctionnaire des affaires étrangèresconclut, cependant: « En eaux trou-bles, on peut toujours pécher. »

Diyerbakir! C'est la plus grandeville de l'est anatolien, avec ses250 000 habitants. On ne croiraitpas possible, en Turquie, d'imaginer'un heu où la présence militaire soitplus obsédante qu'ailleurs: le moin-dre édifice public, à Ankara, commedans la plus modeste localité, estgardé par des - gendarrna.. ou dessoldats de la police militaire, sansoublier les patrouilles incessantesdans les rues. A Diyerbakir, pour-tant, cette martiale ostentationconfine à l'occupation!

Venu de la capitale, à un millierde kilomètres à l'ouest, l'avion quoti-dien gagne son parking entre des di-zaines de chasseurs et de bombar-diers impeccablement alignés. Surle chemin de la ville, le taxi roule en-tre les casernes, les parcs à véhiculesmilitaires, les terrains de - parcoursdu combattant». Le premier édificeimposant qu'aperçoit le voyageuravant de s'engouffrer dans les anti-ques remparts de basalte noir de lacité des bords du Tigre, c'est le.messdes officiers. Au faîte de la tour dela Montagne (ex-« tour d'Armé-mie! ..) qui garde l'une des quatreentrées de la ville, une banderoleviolette porte une citation d'Ata-turk, proclamant en substance: «DeDiyerbakir à Istamboul, de laThrace à Van, il n'y a que desTurcs. »

Pour rencontrer des interlocu-teurs, les adresses de naguère nepeuvent guère servir : les militantssont en prison, ou surveillés. Maisvoici qu'un obstacle terrible devientun atout: qui ne parle pas ici ]a lan-

Après trois JID.1_et.~ ....de régime militaire, la Tlltquleest omcieUement revenue lemardi 6 décembre à un gouver-nement civU,avec la nominationde M. Turgut Ozal comme pre-mier ministre. L'armée cepen-dant « veille» : le général Evrenest président de la République,les anciens cbefs d'état-majordes trois armes siègent à sescôtés dans un «conseU de la,présidence» et la loi martialereste en vigueur dans tout lepays. Elle s'applique avec unesévérité particulière chez lesKurdes de Turquie.

La - question kurde .. est officiel.lement niée. Les plus véhémentsdans cette attitude sont sans douteles interlocuteurs se réclamant de lagauche démocratique, dont le jaco-'binisme (baptisé ici «kémalisme »,en mémoire de Kemal Ataturk, pèrede la République) est un constantsujet d'étonnement.

Cette affirmation têtue de la dif-férence, tis!fée à la conviction que lephénomène n'est pas prêt de se voirreconnu, voilà ce que le voyageurétranger recueille un peu partoutdans ce fin fond de la Turquie. Maisil y a aussi ce geste de la main survotre avant-bras, et la voix qui sou-dain s'assourdit : «Mais n'oubliezpas. Monsieur : «Kurdistan» estun mot que vous ne devez jamaisprononcer. A mo./ns que vousn'oyiez du goût pou, les prisons tu'"ques ... "

Tel est le terrible non-dit du paysd'Ataturk - ce que l'on pourrait,par un cruel jeu de mots, dénommer«la nouvelle question d'Orient" IPlus de 10 %, e.t vraisemblablementprès de 20 % des hommes et desfemmes vivant à l'est d'une lignecourant d'Erzurum au nord àGaziantep au sud (1) se voientdénier un droit fondamental : celuide jouir de leur véritable identité, ~en particulier, de parler leur langule kurde, sous peine de graves reprsailles. "

Diyerbakir. - «Cette ville seraun jour la capitale de notre Kurdis-tan.» Comme nous marchons aulong des rues populeuses et très- orientales », de Diyerbakir, lejeune homme marque une pause,puis ajoute : «Mais ce sera peut-être dans mille ans. »

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(suite)

reI? M. Ecevit, à la fois, avait uneconscience aigu! de l'existence d'unfi problème à l'Est,. et le souci dene DaS laisser aux conservateurs lemoiiopole des suffrages de cetterégion. Il toléra que l'on fit, ici et là,usage du kurde dans l'administra-tion. Il permit aussi à la pressed'évoquer ouvertement le problème:alors qu'il n'y avait jusque-là quedes «Turcs des montagnes ». onadmit qu'il y avait tout simplementdes Kurdes.

En revanche, M. Ecevit parllissaitcraindre d'être taxé de tiédeur natio-naliste, notamment par les mili-taires, sourcilleux gardiens del'orthodoxie «kémaliste». Ce fut ce

souci, sans doute, qui lui fit écarter t

de ses listes, aux législatives de1977, des candidats kurdes.

M. Ecevit crut résoudre ces ambi-guïtés en favorisant une politique dedéveloppement économique accéléréà l'Est. 11 «poussa,. les créditsd'équipement pour la région. Ilvisita, geste inédit, la provinced'Hakkari - la plus déshéritée dupays, âux confins des trois «Kurdis- "tan- : le turc, l'iranien et l'irakien.Mais, embarqué aussi dans la spiralede violence qui emportait le pays, ildut déclarer l'état de siège, à la lïrt "de 1978, sur une notable partie duterritoire - dont la totalité des zoneskurdophones.

Kurdes un souvenir maudit: « Mpère me disait: « Il a été terrible;» mais j/ avait reCOMUen nous UII~adversaire estimahie », d6clare ceJeune professeur d'Adiyaman.

En } 924! la langue turque futdéclarce uruque langue officielle surtout le terrItoire de la nouvelleR~publique .. Elle fut, ainsi, obliga-tOlTe en particulier dans les écoles,les casernes et les administrations.Les jeunes générations kurdesdécouvrirent, en même temps, versles années ~O,"'instru~tion publique,la conscnptlon uDlverselle, les« buro,. et le turc. De l'avis généralelles considèrent cela comme un prO:grès; il y eut ruée vers tous cessignes de la « turcité,..

L'alliance marxisteAvec l'installation, en 1946 du

pluripartisme, le panorama cha~gcasubtilement. Le médecin d'Ourfaexplique : «Ataturk n'hésitait pas,au nom du réformisme et de la lai"-cité cité. à pendre, si nécessaire, lesa~a et les cheikh - les seigneursfeodau.x et les chefs religieux, lea-ders Immémoriaux des commu-nautés kurdes. A partir de 1950, lesgouvernements conservateurs sesont mis, au contraire, à négocieravec cespuissants personnages, afind'obtenir par leur intermédiaire lessuffrages des paysans de leurs vi/-lages. »

La situation a commencé à sedégrader pour les Kurdes à partir dumilieu des ann6cs 70. Un de nosinterlocuteurs, homme de loi àDiyerbakir, explique: « La décennie1970-1980 a été celle de la plusgrande radicalisation qu'ait connuela Turquie. Nous avons évidemmentCOMUle mime bouillonnement dans'notre r;gion. Au début, la revendi-cation notionale kurde n'entraitpour rien dans la constitution desgroupes de lycéens et d'étudiantsradicalisés. Ils s'en sont pris auxriches propriétaires terriens parcequ'i/s les considéraient comme desexploiteurs. Il faut ;econnoÎtre que.les premières années, jusque vers1979, leurs actions rencontraient lasyntpathie des couches modestes dela population et de l'intelligentsialocale. »

Il poursuit : « Puis i/ y a eu une« kurdisation » du mouvement. Cer-'tains groupes, la plupart peut-être,se sont pris à pe'lSer que les pro-blèmes économiques et sociaux denos régions trouveraient des solu-tions plus efficaces dans le cadred'une nouvelle entité politique: unEtat kurde. Deux phénomènes ontjoué, dans cette prise de conscience.D'abord, la connaissance du passé,et cela en grande partie à traversdes ouvrages étranger;,r.En secondlieu, l'extrême gauche turque aconsciemment joué la carte dunationalisme kurde. ,.

Désireux de renverser l'état deschoses en Turquie, les jeunes révolu-tionnaires marxistes ont estimépourvoir trouver un allié de ooidsdans un mouvement nationalistedont l'objectü serait également debannir l'ordre turc. Les deux forcesse sont donc mutuellement prêtéappui. L'extrême gauche turque a« popularisé» la cause kurde. Et lesséparatistes ont pris plus que leurJ!lI:çt. aux actions violentes surJ'e~emble du territoire - jusquedans les grandes villes de l'Ouest, oùavaient afflué, depuis les années S0,des dizaines de milliers de Kurdesen quête d'opportunités meilleures.Le parti ouvrier turc, procommu-niste, et le P.C. lui-même ont étéparmi les premiers à voler ausecours de la « cause ,..

Dans la deuxième moitié desannées 70, le mouvement séparatistea pris une ampleur telle, continuecet avocat, que les agas se sontémus. Certains, pour préserver tousles avenirs possibles, ont fourrti dessubsides aux nationalistes - « tant ilest vrai que, dans un système féo'dol, rien ne saurait Se développe;.hors de la tutelle du seigneur! ».

D'autres ont lancé leurs propresbandes armées contre les sépara-tistes. «Les morts qui se sontensuivis se so.nt ajoutés aux mortsprovoquées par les affrontementsentre groupes rivaux. J'ai la tris-tesse de dire que tous les Kurdesassassinés durant ces années l'ontété par d'autres Kurdes, non par desTurcs. »

Dans ce contexte, que pouvaitfaire M. EC'~vit, leader du P.R.P.,social-dém, JClate, qui alternait aupouvoir a' .ec ~ consllrvateur Demi-

Konya

MER NOIRE

'~V RIE 0,

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"'"300 .1;.I Ô

Il. - Un peuple ccsous la botte"

Le coup d'Etat militaire du11 septembre 1980 a, en grandepartie, été UD coop contre lesKurdes. L'est de la Turquieftait, ell effet, le tbéltre d'uneagitatioll séparatiste très vive(le Monde du 9 décembre),

Diycrbakir. - Lorsque les forcesarmées renve~rent M. Demirel, lei2 septembre 1980, elles avaientdéjà beaucoup «travaillé» la ques-tion kurde. Leur service de rensei-pements, le MIT, avait accumuléles informations sur les différentsgroupes séparatistes. Dans les se-maines qui suivirent le coup d'Etatdu général Evren, ce furent de gi-gantesques coups de filet dans les

grandes villes, comme à Diyerbakir,et dans toutes les localités où l'acti-visme avait sévi. De nombreux vil-lages kurdes, notamment ceux bor-

. dant les frontières syrienne,irakienne et iranienne, furent systé-matiquement perquisitionnés. par-fois avec d'odieuses brutalités. C'estl'un de ces épisodes qui est évoquédans l'une des scènes du film Yol deY.Guney.

L'objectif des militaires était derécupérer les armes, effectivementtrès abondantes dans toute la région.Le fusil est, en pays kurde, à la foisun symbole viril et un instrumentutile non seulement pour la chasse,mais aussi pour régler les affairesd'honneur, voire pour intimider

ceux, commerçants ou voyageurs,que l'on ran&onne. En outre, la sitUa-tion politique en Iran et en Irakavait induit un trafic très importantà destination des zones kurdophonesde ces deux pays; or les autoritésturques ont toujours ~té très atten-tives aux risques de contagion del'agitation entre leur propre «mino-rité» et celles de lc;urs voisins. En-rm, l'est du pays touche à l'Union ~ 'viétique, et les forces armées deTurquie - un des piliers de l'OTAN- sont naturellement vigilantes surces marches très «sensibles» du ter-ritoire.

A Diyerbakir, ville-symbole, à dé-faut d'être cette «capitale» que les.Kurdes appellent de leurs vœux, les

autorités militàires se sont montréesparticulièrement rigoureuses. Dansla prison moderne construite à unedizaiae • kilomètrCl au sud de laville, on entasse les suspects et lescondamnés (Il. Ils y sont, au-jourd'hui, plus de deux mille cinqcents', vivant là, selon tous les témoi-gnages recueillis, dans des condi-tions inßmes. Une grève de la faimde prèS d'un mois y a eu lieu en sep-tembre. Scion des témoignages re-cueillis à Diyerbakir, ce mouvementa eu pour conséquence une légèreamélioration des conditions d'exis-tence des détenus.

(I) Plus de mille condamnations àmort ont 6t6 requises.

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...-----------1J!~mon~tl(suite)

Diyerbakir est «sous la botte ".« Porter sur sa carte d'identité men-tion d'origine de cette ville est au-jourd'hui un signe d'infamie enTurquie.. en tout cas, la sourced'absurdes tracasseries ", déclareun hôtelier. La langue kurde est,dans toute la région, davantagepourchassée qu'elle ne le fut jamaispar le passé. Un enseignant racontel'histoire de ces trois jeunes gensqui, après avoir bu un peu trop deraki (anisette) avaient demandé,dans un restaurant, à entendre unecassette de musique kurde. Pris àpartie par un consommateur turc, ilsavaient, le lendemain, été arrêtés.L'épisode leur a valu un mois de pri-son. (L'état de siège permet jusqu'àquarante-cinq jours de détention ad-ministrative. )

Pas de slogans IUn jeune enseignant rapporte un

autre moment pénible pour certainsKurdes: le service militaire. L'écoleprimaire est normalement, pour tousles enfants, le lieu d'apprentissagede la langue turque. Pourtant, dansde vastes zones rurales de l'Est,l'obligation scolaire n'est guère res-pectée par les parents. Aussi la ca-serne est-elle, pour beaucoup dejeunes Kurdes, le premier lieu decontact, fort rude, avec le turc.

Dans cette troisième grandeépreuve des Kurdes - après les per-sécutions d'Abdul Amid et la répres-sion menée par Atatürk - chacun,ici, s'interroge sur l'avenir. Si l'idéed'un Kurdistan indépendant a puêtre à III mode vers la fin des an-nées 70, elle paraît à présent totale-ment absurde: « Onnepeut pas agi-ter des slogans comme ça, déclarece médecin. Nous sommes écraséspar la force militaire turque. Cer-tains de nos meilleurs jeunes genssont en prison pour des dizainesd'années. Pour le mouvement sépa-ratiste, c'est le retour au pointzéro... "

Les pays intéressés se prêtentd'ailleurs main-forte. On a. vu, auprintemps dernier, Anlçara lancer,avec l'approbation explicite de Bag-dad, une opération en Irak en vue defrapper les maquis kurdes de la zonemontagneuse au nord de Zevka.

Pour la plupart de nos interlocu-teurs l'important est d'obtenir d'An-kara 'une reconnaissance d'identitéculturelle: le droit à parler sa lan-gue, à écouler sa musique, ,à ~ê~erses fêtes - telle nowrouz, d ongmeévidemment zoroastrienne, où lespaysans allument de grands feux sur

Des bergers antiquesEn cette fin de 1983, les Kurdes

font le gros dos sous le plus graveorage qu'ils aient connu depuis undemi-siècle. Doit-<ln vraiment direles Kurdes? Certainement pas!Pour la plupart d'entre eux, l'irrup-tion des forces armées turques n'a

~

ère bouleversé une situation im-émoriale, davantage marquée par

a domination des puissances localesue par celle d'un pouvoir central,uel qu'il soit.Tel est le cas, tout d'abord, pour

les femmes, en principe moins sou-mises au patriarcat qu'ailleurs auProche-Orient, mais cependant as-sez isolées pour n'être jamais pla-cées au contact direct du systèmeétatique. Tel est aussi le cas, pourl'essentiel de leur vie, de la plupartdes hommes habitant la campagne- autant dire l'immense majoritéd'entre eux. Pour ceux-ci l'aga de-meure le truchement obligatoirepour accéder aux fonctionnaires,aux services, aux bureaux: c'estmême de là que le seigneur tire unepartie de sa puissance.

L'aga adopte, spontanément, uncomportement plus paternalistequ'agressivement dominateur,comme nous l'avons constaté dans larégion d'Adiyaman. Un médecin ex-plique : « /1y a unefierté de la racequi fait que le seigneur ne peut pashumilier celui qui dépend de lui: ilrisque sa vie à ce jeu I Alors, il usede rouerie. Il sait, aussi, rendre lesmenus services qui attachent: l'aideen argent au moment du mariaged'une fille ou de la maladie d'unnouveau-né .. les petits dons en na-ture, trois fois rien, mais qui appa-raissent comme un bienfait d'Allahlorsqu'ils sont dispensés à un mo-ment crucial. "

Nous avons visité des villageskurdes dans la région du NemrudDagi, cette montagne au sommet delaquelle Antiochos, roi de Comma-gène, a fait construire, il y a deuxmillénaires, un prodigieux sanc-tuaire dominé par des statues d'ins-piration gréco-perse. Il y a là, entrele Taurus et l'Euphrate, un piémontde collines herbues presque dépour-vues d'arbres. Des pierres ocres par-sèment les champs de terre grise.les collines pour célébrer le NouvelAn, ce qui leur vaut à présent destracasseries sans fin.

De rares interlocuteurs vont spon-tanément plus loin. Ils réclamentune autonomie pour leurs affaireséconomiques: « Nous avons ici toutI~ pétrole du pays .. nous avons le

chrome, qui est une des principalessources de devises pour la Turquie ..nous avons, avec l'Euphrate, dequoi alimenter tout le Proche-Orient en électricité. Et regardez cecloaque l ", déclare ce jeune ingé-nieur d'une ville-frontière de l'Iraken désignant les fondrières servantde rues à sa petite localité. «N'est-ce pas là du colonialisme? »,conclut-il.

Mais par quel biais politique faireprogresser la cause? Ce médecind'Istanbul, originaire de Diyerbakir,assure: «L'époque de la lutte ar-mée a été une tragique erreur, peut-être inévitable. 1/ importe au-jourd'hui de créer un mouvement àbase populaire très large, dont lesrevendications doivent d'abord por-ter sur ce qui sensibilise les gens: lareconnaissance de /'identité cultu-relle. "

Des bergers à la silhouette antique,vêtus d'étranges «duffle coat" enfeutre, paissent les troupeaux dechêvres et de moutons parmi leséteules de blé et d'orge.

Les villages sont des assemblagesde masures construites en pierresnon jointoyées, au toit plat, parfoiscrépies de blanc. L'hiver, hommes etbêtes s'y réchauffent mutuellementdans un maigre espace. Des lessivesécarlates sèchent sur les toits : lesvêtements rouges sont, en effet, trèsprisés des femmes de toute la régIon.Mais il ne saurait être question des'aventurer dans ces ruelles de terresans l'assentiment de l'aga.

Un aga cartésienLe ccYntact avec l'aga lui-même

est fascinant. Car celui-ci, pour« féodal" qu'il soit demeuré dansses relations aves «ses" paysans,n'en est pas moins fréquemment unhomme du vingtième siècle. Voicidonc Mustafa, propriétaire de q'!a-tre villages près de la frontière ira-kienne. Sa lignée remonte, explique-t-i1, à un chef de clan dont une tribunomade de la principauté d'Hakkarifit, jadis, un éponyme. Il a fait de sé-rieuses études d'agronomie à An-kara et a plusieurs fois voyagé enEurope. Il parle très convenable-ment l'anglais. Il a révolutionné lesméthodes culturales de la région enintroduisant l'irrigation par asper-sion de ses champs de coton et delentilles. Il a entrepris d'installer uncapteur: d'énergie solaire pour son

, usage domestique.

, C'est une puissance, Mustafa.Dans un vi/ayet (département)comptant environ cent cinquantemille électeurs, il en contrôle,assure-t-i1, cinq mille - un peu plusde 3 %! «Mes villageois ne sontque cinq cents. Mais il y a les pa-rents, les amis, et, surtout, les en-nemis des ennemis!" Lors des der-nières législatives, il n'y a eu, dansles quatre vilages, que onze voix surcinq cents contre l'Anavatan, leparti conservateur de M. Ozal, qui atriomphé le 6 novembre. Bon prince,Mustafa ajoute: «Je pourrais par-faitement savoir qui sont les onze.Mais, naturellement, je ne cherche-rai pas! JO Naturellement!

Il dit encore: « Dans le départe-ment, naus sommes environ qua-rante grands électeurs. J'imagineque ce système vous surprend. Maisil faut voir que nos villageois en ti-rent leur profit eux aussi. Nos élusauront à cœur de favoriser leur ré-gion, en accélérant la constructionde routes, de dispensaires,d'écoles. "

Reste une dernière question.Cette situation peut-elle se prolon-ger longtemps? Il nous a paru, lorsd'un bref séjour en région kurde,que l'exaspération était à son com-ble. Faure d'une décompression ra-pide - favorisée, s'il est possible,par l'installation à Ankara d'un gou-vernement civil, - de violentes réac-tions sont à craindre. Nul n'imagine,d'ailleurs, qu'elles puissent conduireà des bouleversements politiques enfaveur des Kurdes. Mais elles pour-raient donner lieu à des phénomènesde répression sanglante d'une am-pleur telle que la Turquie se trouve-rait à nouveau, comme après 1876,comme après 1915, comme après1928, mise au banc des nations.

Quoi qu'il arrive prochainementdans l'est, de bons esprits sont bienconvaincus, en Turquie, que le pro-blème kurde empoisonnera long-temps la vie politique du pays toutentier. On ne saurait, en effet, tenirsous le joug tout une fraction de lapopulation d'un pays sans que deseffets pervers se manifestent àl'échelon national. L'armée turqueest une lourde machine qui, en 1980,s'est mise en branle en notable par-tie pour contenir les ferments d'ef-fervescence dans les zones kurdes.Elle a déjà lourdement piétiné, aupassage, le système démocratiquedu pays.

Conclusion d'un journaliste turc àAnkara: «Le problème kurde estun cancer.Avec métastases. "

FIN

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l K amnestyCff internationalINTERNA f10NAL SECRETAHIA TI Easton Street London WC 1X 8DJUnited Kingdom

fXTlRNI'.L (lorgen~ral ùlslribulioll)

Al Inch.'x:Ili s tr:

Elm 44/IlJ/'rl4LIA/SC

UA 08/1l4 'lortulc/lIlJllgcl-::.Lllkl.' 17 Jdlluary 1~1l4

TIiRKEY: Prisoners in Diyarb ...kir Military Prison

Amnesty Illtcrn.Jl lonal hat» bl't.>t1 inlormcd lh.Jl ..I new hunger-strikelJy poLitical prisoners ln Uly.lrbJ~ir HilltJ.ry Prison began on JOlllUecembt'f IY83 ln protest agJ.lll<;t lhe wllhdrd\Jal of Lonce~sionsgranted during a prt.:villus hungt.>c-strikc in S~ptembcr 1983, anù ag ..linstthe resumption of torture. No visits by relatives or lawyers have beenallowed since parly January 19114.

Amnesty lnternd t 10llal is conee roed thd l many of these pr isollcrsmay have been tortured as they alLege, anô thal they mHYbe ill-ln'ull'd durin~ Liu' hUIl~l'l-tilrikc. 'Ihl~ d.IIl)o~l'r is lucrclIbctJ by thl'fact'ttbey arc currenl Ly b~ln~ I...dd iuculmllulIlcddu.

Background informationBoth befure and after the mllllary coup of September 1980,

Amnesty [Ilternatlondl Ilas stdled thal lt belleves lorture to be aroutine practice in pollce stations and some prlsons ln Turkey. InMay 1982 Amnesty InternatlOnal wrote to the Turklsh authoritiesexpressing concern about the deteriorating state of health of manyprisoners in Diyarbakir Mllitary PriSOIl, alleged to be due Lo torture,bad pri.on condiuons and inadequate medical atLentlon. AmnestyInternational a.ked the Turkish government to allow a delegationto visit the prison. but no response has been received. AmnestyInternational continues to receive reports that prisoners in DiyarbakirMil itary Prison arl' torlured and that tTk1ny are in bad heallh.

Amnesty Internationalls a.lso com.crned thdt thc right ofdefendants to a falr tri...l may be affected by restricted access tolawyers and the dlfficulties encountered by lawyers both in preparingthe defence and subsequently.

Two lawyers, Serafettin Kaya and HuseYl" Yildirim, werethemselves detained and tortured in Uiyarbakir Military Prison,apparently for no other reason than thel[ defence of politicalprisoners in Diyarbakir. Amnesty International hdS been informedthat because of lhe risks very few lawyers are willing to defendpolltical prisoners in Diyarbakir, wilh the result that only a fewlawyers are responsible for the defence of thousands of prisoners.

RECOMMENDED ACTION:Telegrams/express letters/airmail letters:

expressing concern about reports that political prisoners inDiyarbakir MiLitc.lry Prison have been tortured. and tl1at they hav£> beguna hunger-strike in protest

_ urging an immediate end to all ill-treatment of prisoners; adequatemedical attentlon for all prisoners; dnd that all prisoners beallowed access la relatlves clod lawyprs .

•P£e.IUle. OJUjLlJli.Ze. 6Ume. afJpea.t~ 6lWm MEVICAL l'~O.[SSIONALS and LAWYERS.

APPEALS TO:

Korgeneral Kaya Yazl'.anMar üal Law COnlllldnderDiyarbakirTurkeyTI!£C9Jtttml> te: ~ILVltUle. LawlUlllm,Ulde.'t Kaya Yazg'Ul, Vi.YalLbar.A..'t,T.u/lkcy

The C"nu" Inderlliy.trL...kir Mll itary l'ri~,,nIJiY.lru"kirTurk('yrcfI'911am~ to: ConmandVt VlyaJl(,allilt Mi.tita~',PILOU", lu..'lhey

Copies of appeals sholild be bent lo Turklbh uiplom ...ti., represenlativ('sin your rountry.l'LL\SE SEt>;O Al'l'l:ALS A~ SUON AS POS~ IilLE. (Ï,ed. w 11 h Ihl' [nle rna tiona ISecrct:lriat if senulI'l; ..pp •.als aflel 17 Fehrll.ny 19114.

(Fo.'l i\UIl-tlICJl..i.n6ollma.twll Ml .the plteV.Wll~ hUllqVt - ~ tAike. .itl Scp.trJlIbVt 1983,pteMe He. UA 202/83 tfUI1 44/29/83 9 Scptl'Jllurlt, [UR 44/31163 ~ Oc..t.obvd

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FÉDÉRATION ~,,: 'I

INTERNA 110NALF. ~ ~DES DROITS ~--: ß

DE L'HOMME

,. • - J'udi 26 O.. ob.. '983.-------,Communlque-------

TURQUIE Les grèvistes de lu faim Ï)rulé~ vifs à III prisonde D/YARUAI';IH

Dlln" lu nUit du 31111u:11 Ill"l'I'IUI,,'I', 11\1IIlIlIllelltoù un \.:l'oll(lelie pl'lbonniel'" élull IIl11e/léd" l'lll'ce ven. le" "\llIl'b de llll't Ill'" •plusieurb centuines ù'uUt"(!b pl'I"onlliers ont pl'otesté et .,ebOlit mil. en grùve de la l'ulll1,

Le 3 Janvier, un gl'oupe de prl!:>ollnlel'!:>Il profltl: de la visitehebdomadaire des famille!> pOUl' CI'ICI' devant les parloirs

Il Toute la prison est en [rêve de la faim illimitée,Il Nous ne voulons plus mourir un a un sous la (Orlure,Il On nous tue, on nous massacre.Il Qu'ils nous fusillent, qu'ils nous pendent tous s'ils le veulent.Il mais on n'acceptera plus jamUl!; la torture,

LII troupe est immédiatement Intel'venue pour disperser lesvisiteurs; ble!>sant gl'ièvement plubleurs femmes et enfants.

Les prisonniel's ont été reconduIt:. vers leUiscellule>et dortoirsù coups de crosses pl de matr'aque",

Dans la nuit du 5 au 6 Jun Vie", ùeux dorloll'S de la prisonmilitaire ont été incendiés par des gordiens.

B dé""nw. qui .'efu('l\i~r.t (le ~c :'"nt'rl: (&::I1S bs balles dl'tortli.'~ "pt 6t1 hrul2c vifs,!', tl'cnt!'" cux 0'''' \'U étre Identifiés:

- Necmettin EUYUKI';AYA- Yilmaz DEMIR- Halil CAKAT- PaM.a Uzur;- r :"hr-cl !,Oelll<,

Dans le mén'" lemp",on ""1 ~"Il" nl)\lI,,,lle,, cie 200 l'révblcs de ln flli""

La F I D H accuse le !!ouvernemcnl TUUQUE de crime contre l'humanité.

L~ F I D H exi~~ l.'envOi immédiat d'un,e commission d'enquéte~composéedONG et sous I eglde des plus hautes IIlstances européennes.

Le PRESIDENT

~4-d-I N 1

Pour toutes précisions, veuillez con tacter Christian ROSTOKER 549 06 60

FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES DROITS DE L"HOMME0 ""0 .. "0" .O"' N TAL.IACC_IDI'il "U~.l' or "0 "' (. ""'u'.

IT AU~." Ou CO .... " ... DC L l.u .. O .

a7 RuE .JEAN-DOLENT, 75014 PARIS

TELEPH,: 331-94,95

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T~~q~ie:grève de la faim

de KurdesCinq détenus de la prison de Diyarbakir,

en grève de la faim,seraierl:tmorts des suites de la torture,selon des Kurdes résidant en France.

ÎII

Les détenus de la prison militaire deDiyarbakir, en majorité des Kur-des, ont entamé au début du mois

de janvier une grhe de la faim pourprotester contre leurs conditions dedétention et la torture. Les' autorités tur-ques imposent un black-out total sur lesinformations en provenance de cetteprison considérée comme la plus durede Thrquie et les femilles des grévistesde la faim n'ont pu faire parvenir desnouvelles à la presse occidentale quejeudi. Hier, une délégation de Kurdesde Thrquie résidant en France estvenue manifester en silence dans leslocaux de libératiOfJ pour attirer l'at-tention sur leurs compagnons eng~ve de la faim depuis 19 jours.

Selon ces Kurdes, un gréviste, IsmetKarak, militant du PICK (parti desTravailleurs Kurdes, principalmouvement pour l'indépendance duKurdistan) est mort sous les torturesainsi que quatre autres dont il n'ontpu obtenir les noms. Dix prisonniersen outre sont hospitalisés dans un étatgrave à l'hôpital militaire de Diyar-bakir, toujours à la suite des tortures.Le feu a été mis' à une cellule de laprison de Diyarbakir, la 33, qui estuniquement occupée par des militantsdu PICK, ont ajouté les Kurdes. Enfin,toutes les visites ont été interditesdans la prison.

En septembre dernier, les détenusde cette prison réputée comme étantla plus sinistre de Thrquie, avaientdéjà effectué un je1lne de 2' jourspour protester contre les mauvaistraitements dont ils sontsystématiquement victimes.

00 indiquait alors de bonne sourceque deux détenus avaient trouvé lamort durant la ~ve et que 200avaient été hOllpitalisés dans des étatsquasi-c:omateux. :

Les prisonniers avaient mis fin àleur action a~s avoir obtenu desautorités militaires des assurancesd'amélioration de leurs conditions dedétention. Toutefois, selon des infor-mations concordantes obtenues dediverses sources, la torture esttoujours pratiqœe régulièrement dansla prison de Diyarbakir.

Dix militants de Dev-Yol(organisation clandestine d'extreJne.gauche) se sont présentés jeudi ensous-v!tements devant le tribunal dela loi martiale d'Istambul, pourprotester contre l'obligation qui leur

est faite de porter la tenue ~niten-tiaire. Le tribunal les a expulsés de lasalle, précisant qu'ils ne seraient pasadmis à la prochaine audience s'ils s'yprésentaient vetus de la sorte.

Les ID militants de Dev-Y01, quicomparaissaient pour « insultes auxforces armées de l'Etat)) contenuesdans un tract qu'ils avaient distribuélors d'un autre proœs en novembre82, risquent de 1 à 6 ans de prison.Lors de cet autre proœs, ils com-paraissaient pour « tentative de ren-versement de l'ordre existant et pouractivités terroristes)) et risquent lapeine de mort.

Plusieurs détenus politiquess'étaient présentés mardi en sous-vetements devant leurs juges, pourprotester eux aussi contre le port d'ununiforme unique pour les détenuspolitiques et les prisonniers de droitcommun. Cette obligation a déjàsuscité des ~ves de la faim dansplusieurs prisons militaires turques.

LE MATINDE PARIS_

21 12 1983

1080ME61 ...... 81 risquentla pelDe de Dlort

Un procureur militaire a requishier la peine de mort contresoixante et un membres présumésde la principale organisation kurdede Turquie - le PKK, parti destravailleurs turcs - dont le procèss'est ouvert lundi à Diyarbakir, ausud-est du pays. Ils sont accusésde« vouloirplacer une partie du ter-ritoire ture sous la dominationd'une pui~ance étrangère ».Depuis le coup d'Etat militaire deseptembre 1980, quelque troismille membres .présumés du PKKont été pours,uivis, et six centsd'entre eux encourent la peinecapitale.

..

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.'

VENDREDI 27 JANVIER 1984.

Turq~;;U~ortde 6 détenus kurdes

Les conditions de détention et la torture sont àl'origine de la grève de la faim, entamée il y a une

vingtaine de jours dans la prison de l!iyarbakir,où les détenus ont trouvé la mort.

Samedi 28 janvier 1984

SIX DÉTENUS KURDES SERAIENT MORTSA LA MI-JANVIER DANS LA PRISON DE DIYARBAKIR

Ankara (de notre correspondante)

Prison militaire de Diyarbakir, le30 décembre, c'est jour de visitecomme tous les vendredis. Au

parloir, les détenus ont dix minutespour communiquer avec leurs famil-les, à trois mètres de distance et àtravers une vitre. Une mère interpelleson fils en kurde. Dans cette régionreculée à majorité kurde, le turc estcomme dans le reste du pays, langueobligatoire. Du cireur de chaussuresau paysan en chalvar, nul n'est censél'ignorer même s'il n'a pas eu la« chance» de ('apprendre à l'écoleou au service militaire. Entendantparler kurde, les gardiens se mettentà frapper mère et fils avec violence.D'autres détenus, qui protestent, sontbattus à leur tour.

Selon tous les témoignages, c'estcet incident qui a une nouvelle foisenflammé la prison de Diyarbakir, oùquelque 2.000 détenus en attente dejugement - en majorité des sépara-tistes kurdes - tentent de survivredans des conditions épouvantables.Depuis le début du mois, les détenusprotestent par tous les moyens à leurdisposition. Ils ont entamé une grèvede la faim qui, selon plusieurs sour-ces, se poursuit depuis une vingtainede jours, même si on ignore le nom-bre de ceux qui y participent.

Certaines rumeurs ont fait étatd'un décès, dO au jeOne et aux bri-mades, mais aucune confinnation n'apu être obtenue auprès des familles.En revanche, six détenus sont morts,il y a une semaine, à la suite d'unincendie._II semble que les détenusaient allumé eux-memes des feuxdans cinq dortoirs, une nuit, en signede protestation. tes victimes sont desmilitants du PKK, parti des travaiIe-leurs kurdes, la principale organisa-tion séparatiste. Le corps de l'und'entre eux, Necmettin Buyukkaya aété rendu bier à sa famille. Les déte-nus ont en effet ~, paraJlèlementà leur grève de la faim, un boycottdes visites et ne voient plus ni parentsni avocats. Et ils refusent enf'm dé serendre au tribunal pour les audiences.

Toutefois, le procès d'une centainede membres de l'organisation cultu-relle révolutionnaire de l'Est (DDKD)s'est poursuivi hier en présence desaccusés. Ce qui ne signifie pas pourautant une fm _du mouvement: lesorganisations séparatistes kurdes sonthyper-divisées et les rivalités trèslU'andes même à l'intérieur de la pri-son (ce dont s'empressent d'ailleurs

de profiter les autorités). Il est doncpossible que la DDKD, puissante as-sociation qui a forgé l'idéologie desséparatistes, ne participe pas au mou-vement.

Quelle est l'ampleur de la grève dela faim 1Difficile à dire. La situationdans les prisons turques fait l'objetd'u,o black-out total. Quant on saiten plus que « kurde» est un mottabou en Turquie, on comprend quechercher à s'infonner sur la prison deDiyarbakir (à 700 km d'Ankara) re-vient quasiment à s'attaquer à unsecret d'Etat. Les avocats refusentpurement et simplement d'évoquer lesconditions de détention. Un journalis-te local écarte toute question d'un« Je ne veux rkn dire, je suis soumisd de fortes pressions ».

MaI~ tout, la seule certitude c'estque « tout a recommend commeavant I), sèlon le cri d'alarme qu'aosé lancer le 15 janvier en plein tri-bunal, un prisonnier, Serdar Can.Cette témérité Ïu'i a vîllu d'avoir lesdeux jambes cassées à son retour encellule. « Avant », c'est-à-dire avantla dernière grève de la faim en sep-tembre dernier. A l'issue de 22 joursde jeOne suivi par la quasi-totalité dela prison (à l'exception des adoles-cents, des vieux et des mouchards),les prisonniers avaient obtenu d'im-portantes concessions. Mutation de lacompagnie chargée de la surveillancedes prisonniers et du directeur del'établissement, le capitaine Esat OktayYildisan, de sinistre réputation.Augmentation du temps de visite, dedeux à dix minutes. Autorisation derecevoir courrier, livres et vêtements.Enfin, les prisonniers avaient été gra-tifiés d'un bain tous les quinze jours,soit de l'eau chaude pour la premièrefois depuis deux ans.

Selon le témoignage d'un détenulibéré il y a un mois, ces améliora-tions n'ont pas duré. La torture arepris en novembre après l'arrestationde 60 militants du Parti socialistekurde (KUK). Plusieurs groupes d'ac-cusés ont de nouveau été interrogésau quartier général de la police. Ilsen sont revenus dans « un élat ef-froyable » et plusieurs avec les jam-bes brisées. Les détenus passibles dela peine de mort ou de lourdes con-damnations ont été isolées dans deuxdortoirs spéciaux. Comme à Istanbulet Ankara, les autorités pénitentiairesont tenté un nouveau forcing pourfaire porter l'uniforme de « ba-gnard» réservé aux droits communs

à des hommes qui demandent à atréconsidérés comme des prisonniers p0-litiques.

Comme si cela n'était pas assezclair, poursuit cet homme qui vientd'être libéré, le nouveau directeur, lecapitaine Birol, a signifié solennelle-ment aux détenus que « les anciensrèglements étaient de nouveau en vi-gueur ». Alors, après l'incident duparloir, les prisonniers se sont rebel-lés.

Cet ordre militaire d'avant la grèvede la faim, Mahmut Guven l'a endu-ré trois ans. En septembre dernier, ila réussi à faire « sortir» un plai-doyer de 55 pages, adres~ l ses juges .en ces tennes : « Comme vo"" POII-ve: vous en rendre compte. nousn'avons plus de dents, no"" enten-dons mal, nous n 'y voyons pas QU-

deld de deux mètres, nos membres nenous portent plus. Mlme marcherjusqu'au micro dans la salle du tribu-nal nous essotifj1e. » Plus loin, il racon-

Ankara (AFP). - Six personnesseraient.rdortes, il y a une dizaine dejours, lors de graves incidents sur-venus dans la prison militaire deDiyabakir (sud-est de la Turquie),où les détenus, en majorité des sépa-ratistes kurdes, ont entrepris débutjanvier une nouvelle grève de lafaim, a-toOnappris, jeudi 26 janvier,de bonne source à Ankara.

A la mi-janvier, au cours d'unemanifestation de protestation ê:ontreleurs conditions de détention, les dé-tenus de cinq cellules ont mis le feuà leur dortoir, et six d'entre eux, ap-partenant tous au Parti des travail-leurs du Kurdistan (PKK), la prin-cipale organisation séparatiste avantle coup d'Etat de 1980) sont morts

te comment pendant la premi~re grèvede la faim en janvier 1981, les déte-nus ont été battus et nourris de for-ce. Comment, après la seconde enfévrier 1982, quatre prisonniers sesorit immolés par le feu ; comment laprison est remplie de « centaines deparalysis et de malades»

Trois autres témoignages ont égale-ment pu etre connus grllce à l'excep-tionnelle magnanimité de la cour quia accepté de les consigner dans lecompte-rendu d'une audience le 7septembre dernier. L'un des trois pri-sonniers, Adnan GulIu, y d~clareavoir « vu de ses propres yeux cinqcamaradesse faire eflfoncer une ma-traque dans l'anus I). Lui, on lui« casse les dents pour l'empkher deparler devant le tribunal It. Et le mé-decin qui l'a examiné en a concludans son rapport officiel que le déte-nu était «( tombé de son lit ».

Corine TAOR

asphyxiés, a-toOn précisé de sourceproche des parents des prisonniers.

Le corps d'une des victimes, Nec-mettin Buyukkaya, a été remis à sesparents. Lés autorités militaires in-terdisent toute infonnation sur cetteprison où les conditions de détentionsont des plus strictes.

Alors que les grévistes refusenttoute visite et comparution à l'au-dience, les différents groupes incar-cérés à Diyarbakir seraient très di-visés face à ce mouvement.

Plusieurs centaines de membresde l'Association culturelle démocra-tique et révolutionnaire (DDKD)ont comparu normalement mercredi25 janvier devant le tribunal mili-taire de cette même ville.