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Intégrer la question commerciale dans les projets d’aménagement
Présentation méthodologique au travers des modalités d’intervention d’Epareca
Groupe de travail « Le citoyen et l’entrepreneur, moteurs de l’EcoQuartier »_15/06/2010
Comment développer, à l’échelle d’un quartier, une offre commerciale de proximité adaptée aux besoins de ses
habitants ?
Présentation méthodologique du process d’intervention d’Epareca du diagnostic commercial jusqu’à
l’exploitation de l’équipement
1. Epareca, « promoteur public » : un opérateur public pour restructurer et pérenniser les espaces commerciaux et artisanaux dégradés
2. La dégradation du commerce de proximité : une priorité pour les collectivités
3. Des prémices du projet à la mise en exploitation de l’espace commercial :
un processus bien établi
4. Etude de cas : opération commerciale du quartier de Bois du Quesnoy à Hautmont (59)
• Un opérateur commercial spécifique
• Des prérogatives publiques
• Un enjeu qui dépasse la simple fonction commerciale
• Un objectif de retour au droit commun à court terme
• Des objectifs arrêtés en terme de développement durable
1. Epareca, « promoteur public » : Un opérateur public pour restructurer et pérenniser les espaces commerciaux et artisanaux dégradés
Un opérateur commercial spécifique
Un rôle de promoteur, d’investisseur et de gestionnaire
Une action déclenchée par la collectivité, quand l’initiative privée fait défaut
pour des raisons juridiques (maîtrise des droits immobiliers)
pour des raisons économiques (déficit d’opération)
pour des raisons temporelles (reconstitution d’attractivitédifférée)
Objectif :
Mener à bien le projet commercial et garantir sa réussite dans la durée
Des prérogatives publiques
Un statut d’EPIC, créé en 1996, par la Loi du Pacte de Relance pour la Ville
Des moyens coercitifs (Déclaration d’Utilité Publique, expropriation)
Une dotation annuelle d’Etat définie dans le cadre d’un Contrat d’Objectifs et de Moyens
Objectif :
Maintenir un service de proximité pour les habitants, souvent captifs, des quartiers les plus en difficulté
Un enjeu qui dépasse la simple fonction commerciale
Une intervention dans les quartiers prioritaires de la Politique de la Ville (ZUS, ZRU, ZFU…)
Un partenariat privilégié avec l’ANRU et la CDC
Objectifs :
Accompagner les Projets de Renouvellement Urbain
Favoriser la mixité sociale et urbaine
Créer des lieux de vie et d’échange
Contribuer à la politique de l’emploi
Un objectif de retour au droit commun
Un retour aux règles du « marché »dès la remise en exploitation de l’équipement restructuré
Objectifs :
Rendre pérenne la poursuite de l’objectif social
Permettre une reconfiguration économiquement viable qui puisse intéresser les investisseurs privés
à court terme
• Respecter de nouvelles normes en termes de performance énergétique
• Recourir aux énergies renouvelables
• Encourager l’expérimentation d’opérations à énergie passive
• Mettre en place une gestion raisonnée des chantiers de rénovation ou de construction
• Maîtriser les consommations dans la phase d’exploitation des centres pour limiter les charges d’exploitation
• Sensibiliser les commerçants pour une consommation raisonnée (énergie, eau, déchets)
Des objectifs arrêtés en terme de développement durable
Objectifs inscrits dans le Contrat d’Objectifs et de Moyens 2009-2011
2. La dégradation du commerce de proximité : une priorité pour les collectivités
• Des conditions d’exploitation hétérogènes
• Des équipements commerciaux en perte de vitesse
• Des besoins d’intervention de différente nature
Des conditions d’exploitation hétérogènes
Conception spatiale et perception du bâti
Structure introvertie
Polarité sur dalle
Accessibilité réduite (emmarchement, surélévation)
Vétusté des commerces
Manque d’entretien
Offre commerciale
Vacance élevée
Activités en doublons
Absence de locomotive alimentaire
Environnement urbain
Enclavement du site
Environnement concurrentiel dense
Ambiance et image négatives
Principaux facteurs de commercialité
La tendance est à un manque d’attractivité au sein des quartiers faisant l’objet d’un projet de rénovation urbaine :
• localisation peu favorable qui se traduit par une faible lisibilité et accessibilité
• appauvrissement de l’offre dû à une vacance élevée, àl’absence de locomotive alimentaire ou à la présence de doublons, par exemple.
• problèmes morphologiques liés à une conception datée et peu fonctionnelle ou à un bâti vétuste et mal entretenu
• image négative qui s’explique notamment par un sentiment fort d’insécurité et par un défaut de mise en valeur des boutiques et des espaces publics environnants
Ce constat est renforcé par la présence presque systématique d’équipements plus qualitatifs dans un environnement proche.
Des équipements commerciaux en perte de vitesse
Des équipements commerciaux en perte de vitesse
30%
80%
27%
27%
50%
46%
31,50%
52%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Problèmes de conceptionspatiale
Problèmes de structure etd'entretien
Offre peu diversif iée
Absence de locomotivealimentaire
Vacance > à 15%
Localisation défavorable
Environnement concurrentieldense
Sentiment d'insécurité
Exploitation de l’état des lieux des activités commerciales diligenté par Epareca dans 196 quartiers issus de la géographie prioritaire de l’ANRU
Des besoins d’intervention de nature différente
• Des réponses diversifiées au besoin d’intervention identifiésur des équipements existants :
Exploitation de l’état des lieux des activités commerciales diligenté par Epareca dans 196 quartiers issus de la géographie prioritaire de l’ANRU
Offre
Immobilier
Restructuration lourde nécessitant une mobilisation
publique (type Epareca)
- 0 +
+
-
Pas de besoin d’intervention
Restructuration lourde nécessitant une mobilisation
publique (type Epareca)
Besoin d’analyses complémentaires (potentiel,
positionnement)
Accompagnement des commerçants (CUCS,
FISAC…)Remise à niveau partielle
du bâti (type FISAC)
3. Du projet de restructuration à la revente de l’espace commercial : un processus bien établi
• Le schéma d’intervention
• La phase d’études et de projet
• La phase de réalisation
• La phase de gestion
• La phase de revente
Le Schéma d’intervention
Décision du Conseil d’Administration
Décision du Conseil d’Administration
Décision du Conseil d’Administration
Phase d’études et de projet
Saisine par la collectivité
Phase de gestion
Phase de réalisation
Revente
• Un process identique pour une opération de restructuration ou de démolition-reconstruction
La phase d’études et de projet
Projet commercial
Potentiel
Étude de marché
Faisabilité de l’opération
Etat des lieux
Étude juridique et foncière
Étude de projet
Étude financière
La phase d’études et de projet
Etude de marché :
travail d’enquêtes qualitatives (commerçants, clients, ménages)
analyse de l’environnement concurrentiel
détermination de la zone de chalandise et évaluation du marché potentiel
Déterminer la viabilité économique et commerciale du projet
CENTRE COMMERCIAL V2
ZONE COMMERCIALE CORA FLERS
800 m
1 400 m
UNIVERSITE CHARLES DE GAULLE LILLE 3
POLE COMMERCIALPONT DE BOIS
400 m
POLES COMMERCIAUX
IRIS INSEE PONT DE BOIS
ZONE A 400 METRES
La phase d’études et de projet
Etude juridique et foncière : analyse de la copropriété estimation des murs et des fonds évaluation des transferts et des évictions autres indemnisations (évaluation des troubles
commerciaux pendant les travaux…)
Déterminer la viabilité économique et commerciale du projet
Exemple de programmation, Centre commercial Perseigne, Alençon (61)
La phase d’études et de projet
Etude de projet :
définition du programme commercial et de son insertion urbaine
approche locative
estimation des coûts
Etude financière :
plan de financement
montage
recherche de subventions
Saint-Etienne « Montreynaud »
La phase de réalisation
Maîtrise d’ouvrage complètede l’opération commerciale
Alençon « Perseigne »
• Acquisition du foncier (par voie amiable ou expropriation)
• Démolition éventuelle de l’ancien centre
• Construction ou restructuration de l’équipement
La phase de réalisation
Rôle d’investisseur
• Acquisition des rez-de-chaussée commerciaux en état futur d’achèvement ou en construction achevée
Rennes « Kennedy »
La phase de gestion
• Commercialiser les surfaces disponibles :- prospection de terrain- publicités dans des parutions locales
• Impliquer les associations de commerçants dans l’animation des sites :- sensibilisation des commerçants à adhérer ou
créer une association de commerçants - distribution d’un « guide des bonnes pratiques » à
l’attention des commerçants (en cours d’élaboration)
• Une saisine de la Ville d’Hautmont datant de septembre 2006
• Ville de 16 000 habitants dont 3 600 dans le quartier de Bois du Quesnoy
• Un projet de rénovation urbaine initié par la Ville et poursuivi par un projet ANRU dans lequel s’inscrit l’opération commerciale
• Un taux de chômage de 32 % à l’échelle du quartier
• 1/3 des ménages non motorisé dans le quartier
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Reims « L’Hippodrome »Objectifs et enjeux de l’opération :
• Recentrer et mettre en valeur une offre commerciale diffuse et peu visible àl’échelle du quartier
• Créer un point de centralité dans le quartier
• Insérer le nouveau bâtiment dans un environnement urbain contraint : chapelle Saint-Eloi classée faisant face à l’emplacement du futur équipement
• Concilier les spécificités d’un équipement commercial (vitrines, visibiliténécessaire, obligations réglementaires en terme d’hygiène) avec les cibles suivantes :
- Performance énergétique améliorée- Respect des principes bioclimatiques- Gestion maîtrisée des consommations- Sensibilisation des commerçants
• Créer un outil facile d’usage et de fréquentation
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Reims « L’Hippodrome »Pôle commercial d’origine :
• 11 activités commerciales et de services dont
- 3 sur la place Delattre de Tassigny, aux pieds d’un immeuble à démolir
- 8 en bordure de l’avenue du Maréchal Leclerc
• Des activités en doublon : supérette, auto-école, boulangerie
• Des logiques de fonctionnement différenciées en fonction des secteurs :
- Les commerces de la place Delattre de Tassigny drainent une clientèle d’hyperproximité. Ils souffrent d’un environnement peu
qualitatif dont l’image fait fuir une partie des clients.
- Les activités implantées le long de l’avenue du Maréchal Leclerc ont une clientèle de quartier mais capte également une clientèle de passage.
• Un site de projet devant s’intégrer au mieux au sein du quartier tout en répondant aux besoins de la population (offre, emplacement…)
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Reims « L’Hippodrome »Pôle commercial d’origine :
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Commerces d’origine Emplacement du site de projet
Axe structurant du quartier
Reims « L’Hippodrome »
Commerces de la place De Lattre de TassignyCommerces diffusSite du projet
Une zone de chalandise estimée à 3 800 habitants (1 500 ménages) constituée
d’une zone de proximité(1 400 habitants),
d’une zone primaire (900 habitants),
d’une zone secondaire (1 500 habitants)
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Etude commerciale:
• Une faible densité de population couplée à une zone de chalandise restreinte à l’échelle du quartier
• Un environnement concurrentiel dense mais excentré• un regroupement à opérer de 4 à 5 activités (supérette, auto-école,
boulangerie ou point chaud, cours des halles, pharmacie, coiffeur…) sur le site du projet, soit un programme d’environ 600 m².
Reims « L’Hippodrome »
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Etude juridique et foncière :
• Une analyse au cas par cas de la situation des commerces (état patrimonial, conditions locatives, évaluation des murs)
• Des loyers d’objectifs compris entre 50 et 70 €/m²/an• Des estimations du coût de transfert par commerce
Etude de projet : • Une programmation commerciale arrêtée comme suit :
Programmation en Surface Utile :
Surface alimentaire : 290 m²
Primeur : 100 m²Point chaud : 120 m²Boucherie : 90 m²
Total : 600 m²
Reims « L’Hippodrome »
Opération d’Hautmont (59), Bois du Quesnoy
Etude financière : • Prix de revient global de 2 054 931 € HT financé par :
- Epareca : 540 000 € HT (360 000 € HT de valorisation de la revente + 180 000 € HT de charge nette) ancien modèle économique d’Epareca
- Ville d’Hautmont : 776 921 € HT- ANRU (Plan de relance) : 395 248 € HT- Autres (recettes locatives, cofinancement d’étude…) : 342 762 € HT
Phase de réalisation :• Des caractéristiques arrêtées en terme de développement durable :
- Une toiture végétalisée- Une sur-isolation et une ventilation double-flux (atteignant la RT 2005 –
40%)- Une protection solaire permettant de limiter les surchauffes des vitrines- Une maîtrise de la consommation d’énergie (mousseurs, enseignes
dotées de LED…) • Un chantier commencé fin 2009 (démolitions de l’existant)• Une livraison prévue fin 2010
Reims « L’Hippodrome »
Conclusion
• Une étude de cas présentant un parti pris d’aménagement d’un équipement commercial :
- Démolition de l’ancien et construction ex-nihilo- Quartier prioritaire de la politique de la ville- Présentation du point de vue du promoteur-investisseur-gestionnaire ET
maître d’ouvrage
• Des postulats d’aménagement identiques pour tous types d’opération (création, réhabilitation, extension urbaine…) :
- Un potentiel commercial à définir très en amont dans le cadre d’un projet urbain global
- Une bonne intégration de l’équipement commercial à un environnement urbain indispensable pour répondre aux critères d’une bonne commercialité
- Une attente forte des habitants sur l’offre commerciale de proximité- Une évolution du regard et des pratiques en termes de développement
durable sur l’appareil commercial
Quelles intégration de la question commerciale dans les projets d’EcoQuartiers?