Upload
charline-sowa
View
216
Download
3
Embed Size (px)
DESCRIPTION
Intentions du travail réalisé avec Cristina Costea, dans le cadre de mon mémoire de Master2 en architecture
Citation preview
1
Cristina Costea, Charline Sowa 28 Mai 2011
DECLIN, DECLIC Réponse à Sulina, ville rétrécissante
L'approche actuelle de l'architecte est adaptée aux logiques de
développement des métropoles. Pourtant, un autre phénomène
urbain croissant est souvent ignoré : les villes rétrécissantes
("Shrinking cities") absorbées par ces grandes villes et écartées
des réseaux mondiaux.
Le projet est orienté plus particulièrement sur la région du delta
danubien et de sa centralité, Sulina, petite ville de 5 000
habitants. Aujourd'hui isolé, l'ensemble du delta est victime
d'un déclin provoqué par l'accès limité, la désindustrialisation
post-communiste et les réglementations strictes de l’exploitation
du territoire deltaïque, classé depuis 1992 à l’UNESCO.
Paradoxalement, ce sont des espaces à enjeux forts en
Roumanie comme en Europe par leur position géostratégique
(pointe de l'Union Européenne, à l'embouchure du Danube sur
la Mer Noire) et leur histoire européenne (Sulina, ancien siège
de la commission européenne du Danube).
La démarche vise à détourner les sources de déclin en
ressources d’impulsion socio-économique pour garder la
population locale et la culture du delta. La réflexion sera menée
à différentes échelles spatiales (Europe, delta, Sulina, homme)
et temporelles (jour/nuit, saisons, années etc.).
Le projet sur Sulina prévoit 3 interventions impulsées par
l'économie du poisson, un élément important du système
économique du delta. Pour les définir et les réaliser, les
interventions s'appuient sur les richesses du territoire à travers
un travail de recyclage des bâtiments en préfabriqués et des
friches, ainsi que des matériaux locaux :
-l’inondation de l'ancien polder agricole détournant la
renaturalisation en potentiel économique par le développement
de la pisciculture extensive, et la création d'un centre de gestion
de l'exploitation
- le renforcement des points d’accès (quai et aérodrome).
2
- la création d'un espace d’échange commercial et culturel sur
l'espace public de la ville, les quais. Ce point est approfondi
autour de deux composantes clés. La première est une place
de marché structurée par trois édifices (restaurant, espace de
stockage pour les commerçants, un espace de gestion et de
stockage pour l'administration de l'exploitation piscicole). Ceux-
ci ont une forte présence, construits en brique : un choix de
matériaux inspiré des bâtiments-repère de la ville. Le restaurant
organise la place en tant qu'élément de rotule entre des bassins
de stockage à poissons à ciel ouvert (issu de la déconstruction
d'un immeuble communiste) et d'une halle de marché (structure
métallique recouverte par des matériaux locaux : roseaux et
bouteilles en plastique). Le restaurant sert également à articuler
la place avec le deuxième élément de projet : une route
économique structurée à partir d'un traitement paysager
valorisant le patrimoine local. Ce dernier relie l'arrière de la ville
où se trouvent les bassins piscicoles aux quais.
Déconstruire la ville rétrécissante nous permettra de
reconstruire son économie à long terme : maintien des
activités traditionnelles, valorisation du cadre de vie et
développement du tourisme "slow". A grande échelle temporelle
et dans l’optique d’une société post-pétrole, le delta pourrait
devenir le noyau d’un système européen de récupération et de
recyclage des matières plastiques polluant le Danube. Son
efficacité serait d'autant plus perceptible par l'intermédiaire
d'une coopération européenne autour du Danube et de son
delta, coopération visant le développement d’un système de
dépollution des eaux continentales. En tant que région
rétrécissante, ce territoire aurait un fonctionnement
d’autodigestion permanent qui serait, paradoxalement, sa
manière de se conserver. Ainsi, le projet interroge le Delta
comme la Machine à dépolluer du Danube. Par ces systèmes,
Sulina reprendrait sa place de première ville à la porte la plus à
l'Est de l'UE, ouverte sur la Mer Noire et la Mer Caspienne, en
tant que repère innovant du rapport environnement / cadre de
vie humain.