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Communications orales du vendredi 22 juin 2012 H33 Session plénière commune aux trois Groupes 17h30—18h30 Communications libres PLC-06-CO01 Intérêt de la toxine botulique dans la maladie de Hailey-Hailey : six cas L. Dousset , O. Cogrel , E. Imbert , A. Pham-Ledard , M. Beylot-Barry , M.-S. Doutre Service de dermatologie, hôpital Haut-Levêque, CHU de Pessac, France Auteur correspondant. Mots clés : Maladie de Hailey-Hailey ; Toxine botulique ; Traitement Introduction.— La maladie de Hailey-Hailey (MHH) ou pemphigus bénin familial est une génodermatose acantholytique héréditaire à transmission autosomique dominante touchant dans sa forme typique les grands plis. Elle se traduit par des placards érosifs, fissuraires (rhagades) et suintants localisés principalement au niveau mammaire, axillaire et inguinal (Fig. 1). Elle pose des problèmes de surinfection et retentit de fac ¸on importante sur la qualité de vie. Au cours de cette affection, la sudation est un facteur aggravant. Son inhibition permet la prévention des rechutes. Figure 1. Matériel et méthodes.— Nous rapportons six cas atteints d’une maladie de Hailey-hailey résistants à plusieurs lignes thérapeu- tiques et traités par injection de toxine botulique A au niveau des plis. Les doses administrées correspondaient à 5 UI/cm 2 de surface traitée (DYSPORT ® ). Il s’agit d’une étude rétrospective monocen- trique. Résultats.— Une rémission complète au niveau des sites traités a été notée chez cinq des six patients (Fig. 2) et une rémission partielle pour une patiente présentant une forme extrêmement profuse (Tableau 1). Chez cinq des six patients, une nette amé- lioration de la qualité de vie a été retrouvée. Les patients ont été suivis avec un recul allant d’un mois à deux ans. Aucun effet secondaire n’a été rapporté. Figure 2. Tableau 1 Zones traitées Nombre d’unités injectées UI Rémission Poursuite des dermocorticoïdes Patient 1 Axillaire 250 Complète (1 séance) Non Patient 2 Inguinale 500 Complète (1 séance) Non Patient 3 Axillaire Sous-mammaire 500 Complète (1 séance) Non Patient 4 Axillaire Inguinale 500 Complète (2 séances axillaire/ 4 inguinales) Oui Patient 5 Axillaire et inguinale 250 Complète (2 séances) Non Patient 6 Sous-mammaire 500 Partielle (1 séance) Oui Discussion.— De nombreux traitements ont été proposés pour trai- ter les lésions de MHH. La corticothérapie est souvent efficace mais il existe fréquemment une corticodépendance. La chirurgie est rarement possible en raison des séquelles esthétiques. Le laser CO 2 ultrapulsé donne des résultats intéressants mais est limité par les délais parfois importants de cicatrisation. La toxine botulique inhibe la production de sueur en induisant une dénervation chi- mique sélective des glandes sudorales. Elle a été utilisée dans la MHH et prévient les complications liées à la macération favorisant les poussées. La revue de la littérature rapporte une douzaine de cas traités par toxine botulique A avec de bons résultats : dans une série de six patients suivis pendant 20 mois, une rémission complète a été obtenu pour quatre d’entre eux et une rémision partielle pour les deux autres (500 UI/zone traitée). Une rémission complète a été obtenue au bout de trois semaines sur une aisselle traitée par 50 UI de BOTOX ® , persistante à 4 mois [2]. Conclusion.— L’utilisation de la toxine botulique A dans le trai- tement de la maladie de Hailey-Hailey apparaît comme une

Intérêt de la toxine botulique dans la maladie de Hailey-Hailey : six cas

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Page 1: Intérêt de la toxine botulique dans la maladie de Hailey-Hailey : six cas

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Communications orales du vendredi 22 juin 2012

Session plénière commune aux trois Groupes17h30—18h30Communications libres

PLC-06-CO01Intérêt de la toxine botulique dans la maladie deHailey-Hailey : six casL. Dousset ∗, O. Cogrel , E. Imbert , A. Pham-Ledard ,M. Beylot-Barry , M.-S. DoutreService de dermatologie, hôpital Haut-Levêque, CHU de Pessac,France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Maladie de Hailey-Hailey ; Toxine botulique ;TraitementIntroduction.— La maladie de Hailey-Hailey (MHH) ou pemphigusbénin familial est une génodermatose acantholytique héréditaireà transmission autosomique dominante touchant dans sa formetypique les grands plis. Elle se traduit par des placards érosifs,fissuraires (rhagades) et suintants localisés principalement auniveau mammaire, axillaire et inguinal (Fig. 1). Elle pose desproblèmes de surinfection et retentit de facon importante surla qualité de vie. Au cours de cette affection, la sudation estun facteur aggravant. Son inhibition permet la prévention desrechutes.

Figure 1.

Matériel et méthodes.— Nous rapportons six cas atteints d’unemaladie de Hailey-hailey résistants à plusieurs lignes thérapeu-tiques et traités par injection de toxine botulique A au niveau desplis. Les doses administrées correspondaient à 5 UI/cm2 de surfacetraitée (DYSPORT®). Il s’agit d’une étude rétrospective monocen-trique.Résultats.— Une rémission complète au niveau des sites traitésa été notée chez cinq des six patients (Fig. 2) et une rémissionpartielle pour une patiente présentant une forme extrêmementprofuse (Tableau 1). Chez cinq des six patients, une nette amé-lioration de la qualité de vie a été retrouvée. Les patients ontété suivis avec un recul allant d’un mois à deux ans. Aucun effetsecondaire n’a été rapporté.

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Zones traitées Nombred’unitésinjectées UI

Rémission Poursuite desdermocorticoïdes

Patient 1 Axillaire 250 Complète(1 séance)

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Patient 2 Inguinale 500 Complète(1 séance)

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Patient 3 AxillaireSous-mammaire

500 Complète(1 séance)

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500 Complète(2 séancesaxillaire/4 inguinales)

Oui

Patient 5 Axillaire etinguinale

250 Complète(2 séances)

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Patient 6 Sous-mammaire 500 Partielle(1 séance)

Oui

iscussion.— De nombreux traitements ont été proposés pour trai-er les lésions de MHH. La corticothérapie est souvent efficaceais il existe fréquemment une corticodépendance. La chirurgie

st rarement possible en raison des séquelles esthétiques. Le laserO2 ultrapulsé donne des résultats intéressants mais est limité par

es délais parfois importants de cicatrisation. La toxine botuliquenhibe la production de sueur en induisant une dénervation chi-ique sélective des glandes sudorales. Elle a été utilisée dans laHH et prévient les complications liées à la macération favorisant

es poussées. La revue de la littérature rapporte une douzaine deas traités par toxine botulique A avec de bons résultats : dans uneérie de six patients suivis pendant 20 mois, une rémission complèteété obtenu pour quatre d’entre eux et une rémision partielle pour

es deux autres (500 UI/zone traitée). Une rémission complète a étébtenue au bout de trois semaines sur une aisselle traitée par 50 UI

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e BOTOX , persistante à 4 mois [2].onclusion.— L’utilisation de la toxine botulique A dans le trai-ement de la maladie de Hailey-Hailey apparaît comme une
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lternative thérapeutique intéressante à des traitements plus radi-aux et délabrants tels que la chirurgie, le laser ou la dermabrasion.éclaration d’intérêts.—Aucun.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.04.058

LC-06-CO02orrélation anatomoclinique des carcinomesasocellulaires de la pointe et de l’aile du nez :tude prospective de 143 cas. Cante a,∗, P. Guillot a, J.-M. Amici b, P. Boudard c, J.-Y. Bailly d,.-S. Doutre a, M. Beylot-Barry a, O. Cogrel a

Service de dermatologie, hôpital Haut-Lévêque, Pessac, FranceService de dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, FranceCabinet d’ORL, Bordeaux, FranceCabinet de dermatologie, Toulouse, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Anatomoclinique ; Carcinome basocellulaire ; Nezntroduction.— Le carcinome basocellulaire (CBC) représente envi-on 80 % des cancers cutanés. Trois types cliniques et quatreistologiques sont individualisés par les recommandations de’ANAES 2004. Le but de notre étude était de déterminer si les CBCe la pointe et/ou de l’aile du nez avaient une clinique ou uneistologie particulière et de rechercher une corrélation anatomo-linique.atériel et méthodes.— Cette étude prospective, déclarative, mul-

icentrique ville-hôpital a été réalisée de juillet 2008 à avril 2011.es patients inclus présentaient un CBC de la pointe ou de l’ailearinaire comme défini par Burget.ésultats.— On note que 143 CBC ont été inclus : 42,7 % se pré-entaient comme un nodule bien limité alors que 26,2 % dees CBC nodulaires avaient une histologie infiltrante trabéculo-icronodulaire (TM) ; 32,9 % des CBC se présentaient comme unelaque papuleuse ; 70,1 % de ces plaques papuleuses étaient clas-ées comme cliniquement nodulaire alors que leur histologie étaitnfiltrante TM pour 76,6 % d’entre elles. Enfin, 24,5 % des CBC qui serésentaient comme une plaque scléreuse et rétractée, aux limitesoues dans 85,7 %, n’étaient histologiquement sclérodermiformeue seulement dans 51,4 % des cas et infiltrant TM dans 42,9 %.iscussion.— Les CBC du nez, qui est la localisation la plus fréquenteu visage, sont très souvent agressifs comme le montre notre sérieuisque dans 62,3 % infiltrants TM ou sclérodermiformes confortanta chirurgie en première intention. Il existe une bonne corrélationnatomoclinique pour les plaques papuleuses (Fig. 1) qui sontortement liées à une histologie infiltrante TM et pour les nodulesui sont associés à une histologie nodulaire. Les plaques scléreusest rétractées (Fig. 2) sont quant à elles sclérodermiformes dans unas sur deux. Cette étude permet d’individualiser un sous-groupelinique de plaques papuleuses qui doit être dissocié des nodules.nfin, la biopsie diagnostique sous-estime l’agressivité histologiquee la tumeur.

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onclusion.— Les plaques papuleuses et les plaques scléreuses etétractées de la pointe et de l’aile du nez doivent être considéréesomme des CBC agressifs et avoir une pris en charge adaptée.éclaration d’intérêts.— Aucun.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.04.059

LC-06-CO03ntolérance au butanedial diglycidylether : àropos de deux observations.-C. Larrouy a,∗, D. Thioly-Ben Soussan b

Association Vigipil@, Nice, FranceAssociation Vigipil@, Paris, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Butanédial diglycidylether ; Acide hyaluroniquentroduction.— En 2008, nous avons eu deux observations Vigipil@propos d’un acide hyaluronique (ISOGEL) dont les réactions après

njection semblaient superposables. Le Laboratoire après enquêteous révéla des problèmes de réticulation au niveau de certains lots.es effets secondaires sérieux nous ont amené à nous intéresser delus prêt à l’agent réticulant : le butanediol diglycidylether (BDDE).atériel et méthodes.— Les deux observations : 1 : femme de6 ans. Consulte le 12/04/2008. Injection d’acide hyaluroniquefévrier 2007) : 48 heures après la séance une réaction inflam-atoire apparaît aux endroits d’injection. Lèvres, Pattes d’oie

Fig. 1), sillon nasogéniens. Pendant 30 mois, la patiente estenue tous les trimestres pour soit une séance de laser vasculairessociée à des injections in situ de corticoïde soit une séance deaser CO2 fractionnel. Actuellement considérée comme guérie ; 2 :