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contact Emma GARZARO 06 88 60 36 16 33 rue Ratisbonne 59000 Lille
www.interlude-to.fr [email protected] 9001Z - Siret 340 660 315 00078 - Licence 2-14 0103
L'Interlude T/O, compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture - DRAC Nord-Pas de Calais et le Conseil Régional Nord-Pas de Calais, soutenue par le Conseil Général du Nord.
RISKtexte John Retallack conception Eva Vallejo / Bruno Soulier
MISE EN SCÈNE Eva Vallejo MUSIQUE Bruno Soulier LUMIÈRES Philippe Catalano ASSISTANTS À LA MISE EN SCÈNE Anne Lepla et Guick Yansen INTERPRÈTES Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d’Awans, Gérald Izing, Gwenaël Przydatek, Bruno Soulier (claviers)RÉGIE GÉNÉRALE Éric Blondeau SONORISATEUR Olivier Lautem SURTITRAGE VIDÉO Fanny DerrierDIFFUSION Séverine André Liébaut PRESSE Nicole Czarniak ADMINISTRATION Emma Garzaro
RISK est traduit de l’anglais par Isabelle Famchon. Ed. Les Solitaires Intempestifs. John Retallack est représenté par l’Agence DRAMA en France.
Production L’Interlude T/O coProduction Le Grand Bleu – Établissement National de Production et de Diffusion Artistique – Lille En PartEnariat avEc Théâtre du Nord, Théâtre National Lille Tourcoing Région Nord Pas-de-Calais et la MJC de Rodez SoutiEn à la Production La Méridienne, scène conventionnée de Lunéville SoutiEn Spedidam
RISK - création 2013Liste d’articles
Le Monde juillet 2013
COUP DE THEATRE – JUDITH SIBONY
Don Quichotte et deux tueurs en balade
(Avignon off)
Au printemps dernier, la compagnie L’interlude Théâtre/Oratorio a créé un bien beau spectacle tiré du livre de Carlos Eugenio Lopez : La balade des Noyés (Editions Le Passeur, 2001). Ce dialogue aux airs de road movie réunit deux tueurs à gage spécialisés dans le meurtre raciste, qui traversent l’Espagne pour jeter leur nouvelle victime à la mer. Dans la mise en scène d’Eva Vallejo et Bruno Soulier, leur échange incongru devient un pur moment de grâce, actuellement repris au festival d'Avignon (off) jusqu'au 27 juillet. Sur scène, donc, un jeune homme et son complice qui pourrait être son père parcourent à bord d’une voiture postiche une "Manche" imaginaire, territoire d’habitude associé au célèbre don Quichotte « de la Mancha », cet éminent fabricant de fiction romanesque. Dans le coffre, les deux hommes trimballent le vingt-neuvième cadavre de leur carrière commune. Et tout au long de leur traversée, ils parlent d’Alexandre le Grand, de sexe, de mort, et d’imaginaire ; ils parlent de don Quichotte aussi, justement. « Personne n’a lu le Quichotte », dit l’aîné à son jeune coéquipier, tandis que ce dernier évoque sa mère, qui aurait tant voulu dévorer ce livre, si seulement elle avait su lire. Or au gré de la route, des péages et des aires de repos, le duo prolonge sans le savoir le geste du héros de Cervantès : évoquant leur histoire, leurs fantasmes, leurs conquêtes de fortune et leurs familles chaotiques, c’est finalement une méditation sur la place de la fiction dans la vie « réelle » qu’ils offrent le plus généreusement du monde. Les deux hommes se demandent par exemple s’ils ont déjà été trompés par une femme. On ne peut jamais savoir, dit l’un. A moins de « les » surprendre dans le même lit, mais ça n’arrive que dans les films. « Si ça arrive dans les films, c’est que ça se passe aussi dans la réalité », conclut le plus jeune, plein d’une sagesse qui laisse songeur. Ce tandem improbable étonne, émeut et, finalement, séduit. Avec une évidence absolument convaincante, Sébastien Amblard joue le rôle du jeune homme musclé et fragile, et Pascal Martin Granel incarne le vieux plein d’expérience et de désillusions. Au fil de leur conversation, le compositeur et pianiste Bruno Soulier, co-auteur du spectacle, accompagne la « balade » de sa voix douce et mélancolique. Installé au bord du plateau avec son clavier, il murmure des choses qu’on ne peut pas comprendre, et qui pourtant nous parlent d'emblée. La rencontre des trois voix est artistement élaborée, mais elle semble toute naturelle, comme dans une improvisation de jazz où chacun s’associerait dans un mouvement spontané. Cette harmonie étrange fait finalement l’effet d’un doux hymne à la fraternité. Et c’est ainsi que la finesse de l’art triomphe des meurtres, de la société, et de toute la trivialité du monde. La Balade des noyés, par L'Interlude Théâtre / Oratorio, à la Manufacture (Avignon), tous les jours à 15h30 jusqu'au 27 juillet (relâche le 17).
Froggy’s delight juillet 2013
Sapho chante Léo FerréRISKLA MANUFACTURE (AVIGNON) JUILLET 2013
Pièce chorale de John Retallack, mise en scène par Eva Vallejo, avec Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing, Gwenael Przydatek et Bruno Soulier.
Mêlant tout à la fois témoignages, tableaux chantés, déclamés et chorégraphiés, "RISK" aborde le thème sensible de l'adolescence et s'attache à retranscrire le plus fidèlement possible l'univers chaotique, sombre, écorché, en constante évolution de cinq jeunes adultes en devenir.
Sur un plateau nu et avec fort peu d'accessoires ils sont cinq comédiens, Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing et Gwenaël Przydatek, à se donner sans compter et sans temps mort dans un enchainement incessant de musiques, d'effets visuels et sonores extrêmement travaillés au service d'un texte affûté.
John Retallack, auteur et metteur en scène anglais dont la compagnie développe depuis des années un travail original et expérimental en direction du public adolescent, livre ici un texte noir mais vraisemblablement réaliste sur la jeunesse originaire de Glasgow, par le biais de cinq trajectoires individuelles.
Perte de repères, d'identité, d'intégrité, difficultés à s'approprier son corps et à s'insérer dans une société aux codes perçus comme absurdes, John Retallack décrit à la perfection ce monde adolescent entre chutes et rebonds grâce à son écriture incisive et poétique qui mêle le mouvement à la parole pour exprimer par le corps ce que les mots peinent parfois à transcrire.
La mise en scène d'Eva Vallejo va très loin dans l'aspect chorégraphique présent originellement dans le texte de John Retallack. Elle envisage chaque histoire comme une des voix d'une partition sonore et visuelle complexe.
La musique omniprésente, rock, sombre et déchirée de Bruno Soulier, additionnée aux jeux de lumières extrêmement léchés de Philippe Catalano, imposent un univers apocalyptique, oppressant, d'une noire beauté.
Les comédiens, complètement habités par leurs rôles, passent du jeu à la danse puis à la chanson avec une troublante facilité.
Œuvre chorale et chorégraphique avant-gardiste, "RISK" est un petit bijou singulier qui s'expérimente plus qu'il ne s'explique et exerce une fascination diffuse qui imprègne le spectateur longtemps après le tombé du rideau.
Cécile B.B. www.froggydelight.com
L’Humanité 16 juillet 2013
Première juillet 2013
Télérama 19 juillet 2013
WebThea 10 juillet 2013
www.webthea.com
LE MAGAZINE DU SPECTACLE VIVANT
RISK de John Retallack
Le nouveau spectacle du duo Eva Vallejo et Bruno Soulier à ne rater sous
aucun prétexte !
Dans la multitude des spectacles qui nous sont proposés, le problème du choix devient crucial,
c’est pour cela que le suivi d’une compagnie est une démarche, non seulement de fidélité mais
d’apprentissage, sur leur travail.
Le travail de Bruno Soulier et Eva Vallejo est de ceux que l’on suit pas à pas. A chaque spectacle
qu’ils présentent leur rapport au monde se défini, se peaufine avec ce regard qu’ils portent sur le
monde comme un miroir sur notre société, plus parlant que les millions d’images dont nous
abreuvent tous les média. Nous nous demandions à quel voyage la compagnie Interlude TO allait
nous convier après La ballade des noyés.
Eva Vallejo est toujours en quête de nouveau texte, Risk de l’auteur anglais John Retallack la
passionne. John Retallack a réalisé des entretiens avec des jeunes. Puis avec sa compagnie,
Compagny of Angels, il passe à la scène. Le plateau est dans l’obscurité, trois garçons et deux
filles se jettent avec frénésie sur des vêtements. Ces nippes, chiffons, survêtements, blousons,
seront comme des armures dérisoires pour affronter le monde, comme les uniformes
d’appartenance à un groupe. Le spectacle commence par « les instructions aux Baby-sitters en
temps de paix ». Ils forment un chœur pour énoncer les risques et les dangers. Au début, on rit,
puis on est glacé par l’absurdité de certaines recommandations. Chaque choriste, en une
pirouette, rejoint son nouveau rôle. Les corps se mêlent, se frôlent, attirés comme des aimants ou
ne se supportent plus. Des personnages émergent, il y a ce garçon qui ne peut pas sortir de chez
lui. Son téléphone mobile et sa boîte mail sont comme les cordons ombilicaux qui le relient au
monde. Il y a cette jeune fille d’un milieu bourgeois, prête à endurer les pires humiliations pour
appartenir à ce groupe de jeunes révoltés qui sont des voyous. Puis il y a ceux qui ne savent pas
où diriger leur pas, ils ne savent pas quoi faire de leur jeunesse qui est un fardeau à leur sens.
Le texte de John Retallack présente des portraits taillés à la serpe ou au cutter, mettant an avant
la gravité de ces enfants, qui ne sont plus des enfants mais qui ne sont pas encore totalement des
adultes. Ils sont mal à l’aise dans leur corps en mutation, dans ce no man’s corporel en friche, de
cette passation de l’état d’enfant à l’adolescence qui est parfois douloureuse. Les repères
changent, où les carcans socioculturels deviennent insupportables. Ils sont 5 jeunes en quête
identitaire. Le désir d’appartenir à un groupe est plus fort, même si pour y parvenir il faut subir
l’imbécillité d’un bizutage. Refuser de quitter son appartement exprime une angoisse indicible.
Dans un environnement où la notion de risque devient tabou, où tout est sécurisé, banalisé,
parfois aseptisé, comment aborder, affronter le risque.
Dans ce nouvel opus du travail passionnant de la compagnie, la musique de Bruno Soulier est
naturellement présente. La musique n’a jamais eu la place d’accompagnement mais de
personnage à part entière, de pierre angulaire de la mise en scène d’Eva Vallejo, car c’est un
travail à deux têtes et quatre mains. La mise en scène s’apparente à une chorégraphie hypnotique
de ces corps, de ces esprits en révolte totale avec les autres et surtout avec eux mêmes. La
musique de Bruno Soulier est envoûtante, alternant une ballade triste et mélancolique avec des
moments forts et entêtants. Mélancolie et fulgurance voilà comment on pourrait qualifier cette
nouvelle partition qui accompagne longtemps après les saluts. La mise en scène correspond
parfaitement bien au credo de la compagnie qui est l’étroite relation entre la musique et le
théâtre. RISK est un oratorio, la poésie de ce chœur alterne avec la crudité d’une violence étrange.
Les cinq comédiens sont formidables, étonnants dans leur capacité à danser, bouger, chanter avec
Imprimer : RISK de John Retallack http://www.webthea.com/spip.php?page=imprimir_articulo&...
1 sur 2 14/10/13 12:44
Le dauphiné 27 juillet 2013
Politis 05/032015
La terrasse 24/02/2015
Le monde.fr 13/03/2015
Artistic Rezo 15/03/2015
Télérama.fr 17/03/2015
Toute la culture 19/03/2015
Reg’Arts 20/03/2015
Théâtrorama 07/04/2015
RISK - création 201311/07/2013
LA VIE EST UN « RISK », ET C’EST DIABLEMENT BEAU Dans le Nord de la France oeuvre une compagnie qu’on voit hélas fort peu à Paris ou en région parisienne, mais qui enchante le festival d’Avignon pour la deuxième année consécutive. Orchestrée par une metteur en scène : Eva Vallejo, et un compositeur : Bruno Soulier, elle s’appelle « l’interlude T/O » – pour théâtre/oratorio. Les deux artistes se sont donné pour mission de susciter une écoute toute particulière du spectateur; ou plutôt de le solliciter en tout sens, par un travail qui repose aussi bien sur les mots, les corps, les gestes et la musique. C’est dans cet esprit de performance « totale » qu’ils se sont emparés de Risk, pièce de l’écrivain anglais John Retallack, composée à partir des témoignages vertigineux d’adolescents de Glasgow. Chacun décrit la chute qui a marqué son passage au seuil de l’âge adulte. « Une fois que j’ai commencé à boire, j’ai arrêté de danser », raconte une jeune fille qui s’est mise à picoler en boîte de nuit sur l’injonction de ses copines. Une autre décrit comment elle a « pris goût au sang » après avoir tenu tête à « Lorraine », la terreur de son lycée. Et comment elle s’est mise à tabasser faibles et enfants, juste pour se maintenir du côté des bourreaux. Simple affaire de jeu de rôle. « J'étais acceptée et je voulais continuer à l'être. J'en avais marre de faire le punching-ball »… Un gothique au cœur tendre décrit quant à lui toutes ses tristes années passées chez ses parents sans jamais se sentir chez lui. Les coups de ses frères, puis de son père ; jusqu’au jour de sa fugue sans retour… Chaque aventure est inscrite sous le signe du « risque », comme s’il fallait en finir une bonne fois pour toutes avec les précautions obsessionnelles qui caractérisent la petite enfance. « Garder les portes et les fenêtres fermées en permanence. Ne jamais ouvrir la porte à des inconnus. Ne pas faire bouillir d'eau. Mettre tous les médicaments, désinfectants et produits ménagers en lieu sûr »… Cette litanie sert de prologue à la pièce, sorte de préhistoire ironique des « teenagers » qui vont ensuite prendre la parole. Rien d’extraordinaire, au fond, dans ces histoires de vie, de violence et de peine. A partir de ces échantillons d’horreur banale, l’écrivain John Retallack et la compagnie Interlude T/O font pourtant du grand art. Une sorte de poème brutal dont les acteurs, tous prodigieux, s’emparent de tout leur corps et de toute leur voix. Un spectacle d’une force magnétique, entre le ballet noir et l’opéra gore, traversé par une lucidité éclatante qui finir par tenir lieu de lumière.
Judith Sibony
« RISK », de John Retallack. Conception Eva Vallejo et Bruno Soulier (Compagnie L’interlude T/O). A la Manufacture (Avignon) tous les jours à 14h35 jusqu’au 27 juillet.
11 juillet 2013
RISK - création 201307/2013
Sapho chante Léo FerréRISKLA MANUFACTURE (AVIGNON) JUILLET 2013
Pièce chorale de John Retallack, mise en scène par Eva Vallejo, avec Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing, Gwenael Przydatek et Bruno Soulier.
Mêlant tout à la fois témoignages, tableaux chantés, déclamés et chorégraphiés, "RISK" aborde le thème sensible de l'adolescence et s'attache à retranscrire le plus fidèlement possible l'univers chaotique, sombre, écorché, en constante évolution de cinq jeunes adultes en devenir.
Sur un plateau nu et avec fort peu d'accessoires ils sont cinq comédiens, Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing et Gwenaël Przydatek, à se donner sans compter et sans temps mort dans un enchainement incessant de musiques, d'effets visuels et sonores extrêmement travaillés au service d'un texte affûté.
John Retallack, auteur et metteur en scène anglais dont la compagnie développe depuis des années un travail original et expérimental en direction du public adolescent, livre ici un texte noir mais vraisemblablement réaliste sur la jeunesse originaire de Glasgow, par le biais de cinq trajectoires individuelles.
Perte de repères, d'identité, d'intégrité, difficultés à s'approprier son corps et à s'insérer dans une société aux codes perçus comme absurdes, John Retallack décrit à la perfection ce monde adolescent entre chutes et rebonds grâce à son écriture incisive et poétique qui mêle le mouvement à la parole pour exprimer par le corps ce que les mots peinent parfois à transcrire.
La mise en scène d'Eva Vallejo va très loin dans l'aspect chorégraphique présent originellement dans le texte de John Retallack. Elle envisage chaque histoire comme une des voix d'une partition sonore et visuelle complexe.
La musique omniprésente, rock, sombre et déchirée de Bruno Soulier, additionnée aux jeux de lumières extrêmement léchés de Philippe Catalano, imposent un univers apocalyptique, oppressant, d'une noire beauté.
Les comédiens, complètement habités par leurs rôles, passent du jeu à la danse puis à la chanson avec une troublante facilité.
Œuvre chorale et chorégraphique avant-gardiste, "RISK" est un petit bijou singulier qui s'expérimente plus qu'il ne s'explique et exerce une fascination diffuse qui imprègne le spectateur longtemps après le tombé du rideau.
Cécile B.B. www.froggydelight.com
Sapho chante Léo FerréRISKLA MANUFACTURE (AVIGNON) JUILLET 2013
Pièce chorale de John Retallack, mise en scène par Eva Vallejo, avec Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing, Gwenael Przydatek et Bruno Soulier.
Mêlant tout à la fois témoignages, tableaux chantés, déclamés et chorégraphiés, "RISK" aborde le thème sensible de l'adolescence et s'attache à retranscrire le plus fidèlement possible l'univers chaotique, sombre, écorché, en constante évolution de cinq jeunes adultes en devenir.
Sur un plateau nu et avec fort peu d'accessoires ils sont cinq comédiens, Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing et Gwenaël Przydatek, à se donner sans compter et sans temps mort dans un enchainement incessant de musiques, d'effets visuels et sonores extrêmement travaillés au service d'un texte affûté.
John Retallack, auteur et metteur en scène anglais dont la compagnie développe depuis des années un travail original et expérimental en direction du public adolescent, livre ici un texte noir mais vraisemblablement réaliste sur la jeunesse originaire de Glasgow, par le biais de cinq trajectoires individuelles.
Perte de repères, d'identité, d'intégrité, difficultés à s'approprier son corps et à s'insérer dans une société aux codes perçus comme absurdes, John Retallack décrit à la perfection ce monde adolescent entre chutes et rebonds grâce à son écriture incisive et poétique qui mêle le mouvement à la parole pour exprimer par le corps ce que les mots peinent parfois à transcrire.
La mise en scène d'Eva Vallejo va très loin dans l'aspect chorégraphique présent originellement dans le texte de John Retallack. Elle envisage chaque histoire comme une des voix d'une partition sonore et visuelle complexe.
La musique omniprésente, rock, sombre et déchirée de Bruno Soulier, additionnée aux jeux de lumières extrêmement léchés de Philippe Catalano, imposent un univers apocalyptique, oppressant, d'une noire beauté.
Les comédiens, complètement habités par leurs rôles, passent du jeu à la danse puis à la chanson avec une troublante facilité.
Œuvre chorale et chorégraphique avant-gardiste, "RISK" est un petit bijou singulier qui s'expérimente plus qu'il ne s'explique et exerce une fascination diffuse qui imprègne le spectateur longtemps après le tombé du rideau.
Cécile B.B. www.froggydelight.com
Sapho chante Léo FerréRISKLA MANUFACTURE (AVIGNON) JUILLET 2013
Pièce chorale de John Retallack, mise en scène par Eva Vallejo, avec Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing, Gwenael Przydatek et Bruno Soulier.
Mêlant tout à la fois témoignages, tableaux chantés, déclamés et chorégraphiés, "RISK" aborde le thème sensible de l'adolescence et s'attache à retranscrire le plus fidèlement possible l'univers chaotique, sombre, écorché, en constante évolution de cinq jeunes adultes en devenir.
Sur un plateau nu et avec fort peu d'accessoires ils sont cinq comédiens, Henri Botte, Lyly Chartiez, Marie-Aurore d'Awans, Gérald Izing et Gwenaël Przydatek, à se donner sans compter et sans temps mort dans un enchainement incessant de musiques, d'effets visuels et sonores extrêmement travaillés au service d'un texte affûté.
John Retallack, auteur et metteur en scène anglais dont la compagnie développe depuis des années un travail original et expérimental en direction du public adolescent, livre ici un texte noir mais vraisemblablement réaliste sur la jeunesse originaire de Glasgow, par le biais de cinq trajectoires individuelles.
Perte de repères, d'identité, d'intégrité, difficultés à s'approprier son corps et à s'insérer dans une société aux codes perçus comme absurdes, John Retallack décrit à la perfection ce monde adolescent entre chutes et rebonds grâce à son écriture incisive et poétique qui mêle le mouvement à la parole pour exprimer par le corps ce que les mots peinent parfois à transcrire.
La mise en scène d'Eva Vallejo va très loin dans l'aspect chorégraphique présent originellement dans le texte de John Retallack. Elle envisage chaque histoire comme une des voix d'une partition sonore et visuelle complexe.
La musique omniprésente, rock, sombre et déchirée de Bruno Soulier, additionnée aux jeux de lumières extrêmement léchés de Philippe Catalano, imposent un univers apocalyptique, oppressant, d'une noire beauté.
Les comédiens, complètement habités par leurs rôles, passent du jeu à la danse puis à la chanson avec une troublante facilité.
Œuvre chorale et chorégraphique avant-gardiste, "RISK" est un petit bijou singulier qui s'expérimente plus qu'il ne s'explique et exerce une fascination diffuse qui imprègne le spectateur longtemps après le tombé du rideau.
Cécile B.B. www.froggydelight.com
RISK - création 201316/07/2013
Publié sur Humanite (http://www.humanite.fr)
Accueil > Printer-friendly
Ados, conduite à hauts Risk
Humanité Quotidien16 Juillet, 2013
Festival d'Avignon 2013La compagnie lʼInterlude évoque sans fard le monde de lʼadolescence, cela grâce àEva Vallejo et Bruno Soulier. Risk est le texte dʼun auteur anglais, John Retallack.
Envoyée spéciale. Eva Vallejo et Bruno Soulier sont des habitués du FestivaldʼAvignon côté off. Installés à Lille, cʼest à la Manufacture quʼils viennent régulièrementprésenter leurs spectacles. Risk est le texte dʼun auteur anglais, John Retallack, quipratique un théâtre documentaire à partir de paroles collectées et réécrites. Ici, il arecueilli les mots de très jeunes adolescents écossais, originaires plus précisément deGlasgow. Des très jeunes gens, filles et garçons, qui, au hasard dʼune rencontre, dʼuncoup de sang, dʼune déception, dʼun sentiment dʼabandon, dʼun défi stupide adoptentdes conduites dites à risque. Les adultes sont désemparés devant un tel phénomène.Ils se sentent impuissants face à cette mise en danger volontaire, cette descente auxenfers, ces scarifications qui dessinent sur les corps une souffrance intérieure sansnom. Devant ces cris muets qui se heurtent le plus souvent à lʼindifférence, on entend,égrenées en voix off, brouillées et lointaines, des consignes de sécurité qui balisent lavie de chaque citoyen, depuis le berceau et les jardins dʼenfants, sur les quais dumétro, dans les halls dʼaéroport et qui nous poursuivent jusque dans la mort.
Ici, cinq acteurs, Henri Botte au jeu toujours aussi impressionnant, Lyly Chartiez,Marie-Aurore dʼAwans, Gérald Izing et Gwenaël Przydatek, alternant monologues etinstants choraux, ne se ménagent pas. Chacun de leurs gestes, de leurs déplacementsest maîtrisé, au cordeau. Eva Vallejo a chorégraphié ce bouillonnement intérieur, cespulsions-impulsions des corps et du cœur avec le talent et la rigueur quʼon lui connaît,et la complicité de Bruno Soulier qui signe la partition musicale et donne unedimension rock, sombre et mélancolique à cet oratorio pour ces anges déchus de notreplanète.
À La Manufacture jusquʼau 27 juillet, à 14 h 35. Réservations : 04 90 85 12 71.
M.-J. S.
Ados, conduite à hauts Risk http://www.humanite.fr/print/culture/ados-conduite-hauts-risk...
1 sur 2 18/07/13 07:02
RISK - création 201307/2013
RISK - création 201319/07/2013
Avignon : nos quatre coups de cœur du Off
FESTIVALS D'ÉTÉ 2013 | “Risk”, “Orphelins”, “Le jardin secret”, et “End/Igné”, quatre pièces qui empoignent le réel et le désordre du monde, jouées dans les deux salles les plus pertinentes du Off, la Manufacture et Présence Pasteur.
Sans doute, n'est ce pas un hasard : c'est dans deux lieux de diffusion seulement (La
Manufacture et Présence Pasteur) que nous avons déniché nos quatre coups de cœur
du festival Off d'Avignon cette année. Quatre coups de cœur parmi les 1200
spectacles programmés chaque jour jusqu'à la fin juillet. De petites aiguilles brillantes dans une botte de paille bien trop touffue pour que chacun puisse s'y repérer
vraiment... Avouons-le, notre choix n'est pas franchement gai ni plus léger que la
programmation du In, même si l'humour travaille ces écritures contemporaines. Le Off lui aussi, accueille le théâtre qui parle des désordres du monde.
Risk
Honneur aux British, toujours prompts à dégainer pour parler du réel ! Deux compagnies françaises se sont emparés de textes d'auteurs d'outre-Manche décrivant le malaise de leur classe moyenne. Pour Risk, John Retallack, spécialisé dans le théâtre pour adolescents, a recueilli la parole de jeunes de Glasgow qui ont pris l'habitude de se mettre en danger (défonce à l'alcool, concours de vitesse, corrida entre les voitures, bagarres violentes). La compagnie de l'Interlude T/O (Eva Vallejo et Bruno Soulier) s'appuie sur des acteurs-chanteurs percutants pour conjuguer toutes ces voix intimes de manière musicale, et composer ainsi l'oratorio d'une certaine souffrance adolescente actuelle. Incisif...
Emmanuelle Bouchez
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RISK - création 2013
www.webthea.com
LE MAGAZINE DU SPECTACLE VIVANT
RISK de John Retallack
Le nouveau spectacle du duo Eva Vallejo et Bruno Soulier à ne rater sous
aucun prétexte !
Dans la multitude des spectacles qui nous sont proposés, le problème du choix devient crucial,
c’est pour cela que le suivi d’une compagnie est une démarche, non seulement de fidélité mais
d’apprentissage, sur leur travail.
Le travail de Bruno Soulier et Eva Vallejo est de ceux que l’on suit pas à pas. A chaque spectacle
qu’ils présentent leur rapport au monde se défini, se peaufine avec ce regard qu’ils portent sur le
monde comme un miroir sur notre société, plus parlant que les millions d’images dont nous
abreuvent tous les média. Nous nous demandions à quel voyage la compagnie Interlude TO allait
nous convier après La ballade des noyés.
Eva Vallejo est toujours en quête de nouveau texte, Risk de l’auteur anglais John Retallack la
passionne. John Retallack a réalisé des entretiens avec des jeunes. Puis avec sa compagnie,
Compagny of Angels, il passe à la scène. Le plateau est dans l’obscurité, trois garçons et deux
filles se jettent avec frénésie sur des vêtements. Ces nippes, chiffons, survêtements, blousons,
seront comme des armures dérisoires pour affronter le monde, comme les uniformes
d’appartenance à un groupe. Le spectacle commence par « les instructions aux Baby-sitters en
temps de paix ». Ils forment un chœur pour énoncer les risques et les dangers. Au début, on rit,
puis on est glacé par l’absurdité de certaines recommandations. Chaque choriste, en une
pirouette, rejoint son nouveau rôle. Les corps se mêlent, se frôlent, attirés comme des aimants ou
ne se supportent plus. Des personnages émergent, il y a ce garçon qui ne peut pas sortir de chez
lui. Son téléphone mobile et sa boîte mail sont comme les cordons ombilicaux qui le relient au
monde. Il y a cette jeune fille d’un milieu bourgeois, prête à endurer les pires humiliations pour
appartenir à ce groupe de jeunes révoltés qui sont des voyous. Puis il y a ceux qui ne savent pas
où diriger leur pas, ils ne savent pas quoi faire de leur jeunesse qui est un fardeau à leur sens.
Le texte de John Retallack présente des portraits taillés à la serpe ou au cutter, mettant an avant
la gravité de ces enfants, qui ne sont plus des enfants mais qui ne sont pas encore totalement des
adultes. Ils sont mal à l’aise dans leur corps en mutation, dans ce no man’s corporel en friche, de
cette passation de l’état d’enfant à l’adolescence qui est parfois douloureuse. Les repères
changent, où les carcans socioculturels deviennent insupportables. Ils sont 5 jeunes en quête
identitaire. Le désir d’appartenir à un groupe est plus fort, même si pour y parvenir il faut subir
l’imbécillité d’un bizutage. Refuser de quitter son appartement exprime une angoisse indicible.
Dans un environnement où la notion de risque devient tabou, où tout est sécurisé, banalisé,
parfois aseptisé, comment aborder, affronter le risque.
Dans ce nouvel opus du travail passionnant de la compagnie, la musique de Bruno Soulier est
naturellement présente. La musique n’a jamais eu la place d’accompagnement mais de
personnage à part entière, de pierre angulaire de la mise en scène d’Eva Vallejo, car c’est un
travail à deux têtes et quatre mains. La mise en scène s’apparente à une chorégraphie hypnotique
de ces corps, de ces esprits en révolte totale avec les autres et surtout avec eux mêmes. La
musique de Bruno Soulier est envoûtante, alternant une ballade triste et mélancolique avec des
moments forts et entêtants. Mélancolie et fulgurance voilà comment on pourrait qualifier cette
nouvelle partition qui accompagne longtemps après les saluts. La mise en scène correspond
parfaitement bien au credo de la compagnie qui est l’étroite relation entre la musique et le
théâtre. RISK est un oratorio, la poésie de ce chœur alterne avec la crudité d’une violence étrange.
Les cinq comédiens sont formidables, étonnants dans leur capacité à danser, bouger, chanter avec
Imprimer : RISK de John Retallack http://www.webthea.com/spip.php?page=imprimir_articulo&...
1 sur 2 14/10/13 12:44
10/07/2013
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LE MAGAZINE DU SPECTACLE VIVANT
RISK de John Retallack
Le nouveau spectacle du duo Eva Vallejo et Bruno Soulier à ne rater sous
aucun prétexte !
Dans la multitude des spectacles qui nous sont proposés, le problème du choix devient crucial,
c’est pour cela que le suivi d’une compagnie est une démarche, non seulement de fidélité mais
d’apprentissage, sur leur travail.
Le travail de Bruno Soulier et Eva Vallejo est de ceux que l’on suit pas à pas. A chaque spectacle
qu’ils présentent leur rapport au monde se défini, se peaufine avec ce regard qu’ils portent sur le
monde comme un miroir sur notre société, plus parlant que les millions d’images dont nous
abreuvent tous les média. Nous nous demandions à quel voyage la compagnie Interlude TO allait
nous convier après La ballade des noyés.
Eva Vallejo est toujours en quête de nouveau texte, Risk de l’auteur anglais John Retallack la
passionne. John Retallack a réalisé des entretiens avec des jeunes. Puis avec sa compagnie,
Compagny of Angels, il passe à la scène. Le plateau est dans l’obscurité, trois garçons et deux
filles se jettent avec frénésie sur des vêtements. Ces nippes, chiffons, survêtements, blousons,
seront comme des armures dérisoires pour affronter le monde, comme les uniformes
d’appartenance à un groupe. Le spectacle commence par « les instructions aux Baby-sitters en
temps de paix ». Ils forment un chœur pour énoncer les risques et les dangers. Au début, on rit,
puis on est glacé par l’absurdité de certaines recommandations. Chaque choriste, en une
pirouette, rejoint son nouveau rôle. Les corps se mêlent, se frôlent, attirés comme des aimants ou
ne se supportent plus. Des personnages émergent, il y a ce garçon qui ne peut pas sortir de chez
lui. Son téléphone mobile et sa boîte mail sont comme les cordons ombilicaux qui le relient au
monde. Il y a cette jeune fille d’un milieu bourgeois, prête à endurer les pires humiliations pour
appartenir à ce groupe de jeunes révoltés qui sont des voyous. Puis il y a ceux qui ne savent pas
où diriger leur pas, ils ne savent pas quoi faire de leur jeunesse qui est un fardeau à leur sens.
Le texte de John Retallack présente des portraits taillés à la serpe ou au cutter, mettant an avant
la gravité de ces enfants, qui ne sont plus des enfants mais qui ne sont pas encore totalement des
adultes. Ils sont mal à l’aise dans leur corps en mutation, dans ce no man’s corporel en friche, de
cette passation de l’état d’enfant à l’adolescence qui est parfois douloureuse. Les repères
changent, où les carcans socioculturels deviennent insupportables. Ils sont 5 jeunes en quête
identitaire. Le désir d’appartenir à un groupe est plus fort, même si pour y parvenir il faut subir
l’imbécillité d’un bizutage. Refuser de quitter son appartement exprime une angoisse indicible.
Dans un environnement où la notion de risque devient tabou, où tout est sécurisé, banalisé,
parfois aseptisé, comment aborder, affronter le risque.
Dans ce nouvel opus du travail passionnant de la compagnie, la musique de Bruno Soulier est
naturellement présente. La musique n’a jamais eu la place d’accompagnement mais de
personnage à part entière, de pierre angulaire de la mise en scène d’Eva Vallejo, car c’est un
travail à deux têtes et quatre mains. La mise en scène s’apparente à une chorégraphie hypnotique
de ces corps, de ces esprits en révolte totale avec les autres et surtout avec eux mêmes. La
musique de Bruno Soulier est envoûtante, alternant une ballade triste et mélancolique avec des
moments forts et entêtants. Mélancolie et fulgurance voilà comment on pourrait qualifier cette
nouvelle partition qui accompagne longtemps après les saluts. La mise en scène correspond
parfaitement bien au credo de la compagnie qui est l’étroite relation entre la musique et le
théâtre. RISK est un oratorio, la poésie de ce chœur alterne avec la crudité d’une violence étrange.
Les cinq comédiens sont formidables, étonnants dans leur capacité à danser, bouger, chanter avec
Imprimer : RISK de John Retallack http://www.webthea.com/spip.php?page=imprimir_articulo&...
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Publié le 10 juillet 2013 sur le site : Webtheahttp://www.webthea.com/RISK-de-John-Retallack-3801
la frénésie du désespoir, avec la force et parfois la légèreté d’un ange égaré.
RISK de John Retallack
Conception Eva Vallejo et Bruno Soulier
Mise en scène Eva Vallejo
Musique Bruno Soulier
Créateur des lumières Philippe Catalano
Avec Lyly Chartiez, Marie-Aurore D’Awans, Gwenaél Przydatek, Henri Botte, Gérald Izins
Festival OFF Avignon La manufacture (la patinoire) du 8 juillet au 27 juillet 2013 à
14h35 réservation 04 90 85 12 71
www.interlude-to.fr
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RISK - création 201327/07/2013
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CONTEMPORAIN - A LA MANUFACTURE THÉÂTRE MUSICAL
“Risk”
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Voilà un spectacle total, sonore,
chorégraphique, à l’écriture explosive du
britannique, John Retallack. Tout se
passe dans la pénombre. Au fond de la
scène, Bruno Soulier, qui est aussi le
compositeur, donne le tempo, derrière
son clavier et son ordinateur. La musique
rock est un acteur à part entière, de cette
création de la Cie Interlude T/O. Elle
nous fait vibrer, au rythme des émotions
des personnages.
Aux micros, 5 comédiens, qui dansent,
crient leur histoire en chœur ou en solo.
On est dans le monde de l’adolescence,
dans le milieu urbain de Glasgow. Sont évoquées des problématiques liées à cet âge, où l’on
n’hésite pas à prendre des risques, à jouer avec la mort pour se prouver qu’on est vivant :
l’alcool, la violence, les réseaux sociaux, la relation avec des parents souvent absents… Une
narration dense et intense, une mise en scène et une chorégraphie enlevées, signées Eva
Vallejo et des comédiens qui jouent au plus juste.
Jusqu’à aujourd’hui samedi à 14 h 35. Durée : 1 h 45 (trajet en navette compris). Résa. 04 90 85 12 71.
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par Marie-Felicia ALIBERT le 27/07/2013 à 06:00 Vu 1 fois
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“Risk”, un spectacle dynamique sur l’adolescence, qui mêle danse,chant, récits, musique.
VAUCLUSE /AVIGNON
La cité papale endehors des
TRANSPORTSouvenirs: en
photos, les grandsdéparts en
VAUCLUSE /AVIGNON
Le Palais despapes, un
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Avignon | “Risk” http://www.ledauphine.com/vaucluse/2013/07/27/risk
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RISK - création 201324/02/2015
RISK - création 201305/032015
Le retour des « jeunes publics »Longtemps déconsidéré, le théâtre jeunesse gagne en audace et en créativité. Même lorsqu’il traite d’éducation.
Pour Matthieu Roy et sa Compagnie du veilleur, le théâtre peut tout dire aux jeunes. Surtout ce qui trouble. Ouvert en 2013
avec sa mise en scène de Même les chevaliers tombent dans l’oubli de Gustave Akakpo, programmé dans le In du dernier festival d’Avignon, son cycle « Visage(s) de notre jeu-nesse » interroge le système scolaire. Sa faculté – ou non – à éduquer ensemble des enfants d’origines différentes. Sa responsabilité en cas de signes de fanatisme reli-gieux chez un élève – thème traité dans Martyr (2012), de l’Allemand Marius von Mayenburg, monté en 2014. Et enfin sa manière de prendre en charge l’éducation artistique et culturelle. Days of nothing, de Fabrice Melquiot, la dernière création de Matthieu Roy, pose cette question avec humour et sans pincettes.Il n’est pas le seul à faire de la salle de classe le décor de son théâtre. Et parmi ceux qui s’y risquent figurent quelques grands noms du théâtre français. David Lescot, par exemple, artiste asso-cié au Théâtre de la Ville, où il a créé les Jeunes en 2012, pièce en forme de concert de rock dédiée à l’adolescence. En réponse à une commande du théâtre parisien, cet auteur et metteur en scène a créé en janvier 2015 J’ai trop peur, destiné à tourner jusqu’à la fin de l’année scolaire. Grâce au dispositif scé-nique conçu par François Gautier-Lafaye, le plateau se transforme en quelques manipulations simples effectuées par les trois comé-diennes : de salle de classe, il se
fait plage bretonne, puis chambre ou encore grenier.Parmi les pièces consacrées à la jeunesse qui tournent en ce début d’année, nous avons aussi remar-qué RISK, de l’Interlude T/O. Pensé comme un clip théâtral et musical d’une heure et demie à partir d’un texte de John Rettalack, ce spec-tacle joué sur une scène nue n’est pas aussi directement ancré dans un contexte scolaire que ceux de Matthieu Roy et de David Lescot.
Mais, à travers le désir de rupture exprimé par les cinq comédiens, se dessine un discours implicite sur le système éducatif et la structure familiale. Bien que, selon le com-positeur et directeur artistique de la compagnie, Bruno Soulier, « alcool, drogue, dépression et délinquance expriment le goût du risque propre à l’adolescence et non une critique du système scolaire », RISK décrit en effet des figures d’autorité en faillite.
Chacune à sa manière, ces trois pièces illustrent l’intérêt du milieu théâtral pour l’éducation. La riche programmation de la Belle Saison avec l’enfance et la jeunesse, mise en place par le ministère de la Culture et de la Communication en juin 2014 jusqu’à fin 2015, en témoigne en même temps qu’elle officialise cette tendance et la vitalité du théâtre jeune public en général. Son audace à abor-der tous types de sujets, y com-pris ceux qui peuvent choquer ou peiner des élèves de primaire, de collège ou de lycée. La maladie, comme dans Oh boy !, d’Olivier Letellier, grand succès du théâtre jeune public. La guerre en Afrique et ses enfants soldats chez Suzanne Lebeau, dont Le bruit des os qui craquent (Théâtrales Jeunesse, 2008) est mis en scène par la com-pagnie Tourneboulé (1)…Longtemps cantonnée à l’adapta-tion de classiques et au didactisme, la scène jeune public française a suivi la voie de son homologue québécoise, connue pour son dynamisme et son exploration de sujets sociaux et tabous. Le traitement volontiers critique de l’éducation chez Matthieu Roy, l’Interlude T/O et chez David Lescot avec les Jeunes est à situer dans ce contexte. Leurs créations interrogent aussi la nature et le rôle du théâtre jeune public : à qui s’adresse-t-on dès lors que l’on tient un discours sur l’enfance ou l’adolescence à travers une esthé-tique exigeante ? Pas seulement aux tranches d’âge représentées sur scène, c’est sûr.« Je n’ai jamais souhaité faire du théâtre pour un public en parti-culier. Je qualifierais plutôt mes pièces de “tout public”, car, même si les jeunes sont les pre-miers concernés par mon cycle “Visage(s) de notre jeunesse”, j’ai fait en sorte que tout le monde puisse s’y retrouver. J’ai fait exac-tement le même travail que pour mes autres spectacles », affirme Matthieu Roy.Bruno Soulier évoque RISK en des termes similaires. « Avec la
Philippe Canales et Hélène Chevallier dans Days of nothing, la dernière création de Matthieu Roy.
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culture théâtrePar christophe kantcheffà flux détendu
Détruire pour reconquérirQue peut-on éprouver devant le saccage des œuvres antiques du musée de Mossoul et du
site de Ninive, en Irak, opéré par l’État islamique ? De l’effroi, du dégoût, et ce sentiment de perte définitive – car il semble qu’il ne figurait qu’une seule copie parmi les statues exposées, contrairement à ce que certains commentateurs plus optimistes ont affirmé. Ces hommes que l’on voit sur la vidéo mise en ligne par les jihadistes le 26 février, armés de masses, de perceuses ou de marteaux-piqueurs, commettent des meurtres symboliques. Ils suppriment une seconde fois des civilisations disparues, l’Assyrienne (IX-VIIe siècle avant J.-C.) pour le taureau ailé à tête humaine sur le site de Ninive, celle d’un royaume arabe de l’Empire parthe du début de notre ère pour les statues du musée. Ils nous coupent plus profondément encore de ceux qui nous ont précédés dans l’immense chaîne humaine qui se déploie par-delà les âges et qui, en Mésopotamie, ont fécondé tant de cultures. Mais un autre sentiment vient, à la lecture d’une interview d’un historien de l’islam médiéval, Gabriel Martinez-Gros, dans le Monde des 1er et 2 mars : le vertige. Rien de nihiliste chez les jihadistes, prévient-il. Mais une « agressivité particulière à l’égard d’un passé qui n’est pas ressenti comme le leur ». Et l’historien d’expliquer. Ils ont en haine ces témoignages d’un passé pré-islamique sur ces terres parce que ce sont les Anglais qui les ont exhumés au XIXe siècle. Si bien que ce qui apparaît « pour nous » comme une destruction barbare « est pour eux une réaffirmation de l’islam sur son territoire et une forme de revanche sur deux siècles d’histoire du monde telle que l’Europe l’a construite ». Une « revanche » plus radicale et plus minoritaire que celle des nazis, dit-il, et au goût de reconquête : « Il s’agit de reconquérir un passé, des références, une langue. » Terribles actes de « reconstruction ».
metteuse en scène Eva Vallejo, nous développons depuis vingt ans un théâtre musical et gestuel très en phase avec l’énergie de l’adoles-cence. Mais ce n’est pas parce que RISK traite de cette période de la vie qu’il est davantage destiné aux jeunes que nos autres spectacles : nous défendons l’idée d’un théâtre pour tous, sans élitisme ni nivelle-ment par le bas. »De même, si, avec J’ai trop peur, David Lescot a clairement mis son écriture au service de collé-giens, les Jeunes ne s’adressait pas qu’aux ados, dont il disait les tour-ments sous forme de fable initia-tique musicale.Délivrés de l’obsession d’acces-sibilité qui pèse encore sur bien des compagnies se revendiquant « jeune public », ces spectacles déploient des esthétiques sin-gulières. Avec un jeu (Philippe Canales et Hélène Chevallier, excel-lents) à la précision clinique et une oscillation constante entre réalisme et onirisme, Days of nothing, de la Compagnie du veilleur, raconte la résidence d’un écrivain dans un collège de banlieue parisienne.RISK repose au contraire sur une sollicitation de tous les sens. Accompagnés par Bruno Soulier, qui mixe sa musique sur scène, les comédiens alternent chorégraphies collectives et numéros individuels joués ou chantés. Un karaoké bon enfant qui glisse vers une forme plus inquiétante à mesure que les personnages se laissent gagner par leur goût du danger. J’ai trop peur est plus classique. Monologue d’un garçon terrifié par son entrée en sixième, très bien interprété par trois comédiennes (Suzanne Aubert, Élise Marie et Lyn Thibault), ce spectacle est loin de présenter la complexité des deux autres. Il touche néanmoins la cible visée par l’équipe : les enfants de 8 à 11 ans qui y assistent dans le cadre de la réforme des rythmes sco-laires, dans leur classe ou au Café des œillets, près du Théâtre de la Ville. Une réforme que Matthieu Roy met en cause dans sa pièce, « car rien n’est fait pour que les équipes enseignantes et artistiques entrent intelligemment en contact. Cela arrive bien sûr quand tout le monde y met du sien, mais ce n’est pas toujours le cas ». Théâtre et éducation ont encore bien des choses à se dire.
≥anaïs Heluin(1) www.tourneboule.com
days of nothing, de Fabrice Melquiot, au théâtre de Thouars (79) les 16 et 17 mars, à L’Onde (Vélizy-Villacoublay) les 23 et 24 mars, tournée sur www.compagnie duveilleur.net.
risk, de John Rettalack, au Théâtre Paris-Villette du 13 au 21 mars, tournée sur www.inter-lude-to.com.
J’ai trop peur, de David Lescot, du 6 mars au 27 avril au Café des œillets (Paris), et du 12 au 16 juin au Monfort Théâtre.
Doublé DurasCélie Pauthe met en scène la Bête dans la jungle et la Maladie de la mort. Beau mais inégal.
F ort inventive, Célie Pauthe a rapidement fait partie des metteurs en scène qui comptent. Mais n’est-ce
pas une idée discutable, un projet contradictoire que de monter dans la même soirée la Bête dans la jungle, adapté par Marguerite Duras du récit d’Henry James, et la Maladie de la mort, de Duras elle-même ? N’est-il pas un peu facile d’imaginer que l’un des per-sonnages de la première pièce se met à rêver à la deuxième, et que tout cela s’emboîte bien ?en fait, le spectacle est très beau dans sa première partie. La Bête dans la jungle est un texte assez mystérieux, où un homme et une femme du meilleur monde bri-tannique se rencontrent réguliè-rement dans un château, avec le sentiment qu’une « bête » va surgir dans la vie de l’homme et changer sa vie. Qu’est-ce que cette bête ? L’amour, la sexualité, la haine ? Quelque chose surgira là où on ne l’attend pas.Le spectacle, dans un très beau décor de Marie La Rocca, et la mise en scène sont d’un raffine-ment absolu. Tous les tempos sont savants, les attitudes variées, à l’image des sentiments qui changent et du temps qui passe. John Arnold incarne le visiteur fidèle dans un dandysme lézardé par la souffrance intérieure et
toujours secouru par le sens des apparences. Valérie Dréville se transforme en aristocrate douce et joyeuse, dont la bienveillance est progressivement dévastée. Ils sont admirables, et l’on se dit que la pièce est là mille fois mieux représentée que lorsque Gérard Depardieu (oreillette au tympan) et Fanny Ardant s’en emparèrent il y a quelques années. La façon dont est montée ensuite la Maladie de la mort gâche un peu le plaisir. Dans ce récit, qui n’a pas été écrit pour le théâtre, une femme s’adresse à un homme qui ne parvient pas à aimer le corps de la fille dont il a loué les ser-vices. C’est un texte brûlant, qu’on peut lire de différentes manières, et sur lequel des gens de théâtre se sont parfois cassé les dents avec des spectacles manqués (Peter Handke, Robert Wilson).Ici, Célie Pauthe change de manière, passe au prosaïsme (une fille dévê-tue sur la scène) et au démonstra-tif. Les mêmes acteurs, à qui on a réparti les morceaux, semblent raidis par ce nouveau style. Arnold crispe ses muscles, Dréville surélève la voix, Mélodie Richard (la prosti-tuée) prend un ton godiche. Après la splendeur, la malfaçon.
≥gilles Costaz
la bête dans la jungle, théâtre de la Colline, Paris XXe. Tél. : 01 44 62 52 52. Jusqu’au 22 mars.
Le décor de Marie
La Rocca et la mise en scène
sont d’un raffinement
absolu.E. CaRECCHIo
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grècePolitisPoli
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n° 1343 ≥ du 5 au 11 mars 2015
Non, Alexis Tsipras n’a pas « capitulé »
idées Christine delphy, le portrait d’une femme en colère
La concurrence des antiracismes
3’:HIKNOG=VUXXUW:?b@d@o@d@k";M 03461 - 1343 - F: 3,30 E
théâtre Le retour des « jeunes publics »
haLte au feu !
RISK - création 201313/03/2015
RISK - création 201316/03/2015
RISK - création 201317/03/2015
RISK - création 201319/03/2015
RISK - création 201320/03/2015
RISK - création 201307/04/2015
de Carlos Eugenio Lopez
Conception :
Eva Vallejo / Bruno Soulier
CRÉATION 2012
DISTRIBUTIONmise en scène Eva Vallejomusique Bruno Soulierinterprètes Pascal Martin Granel, Sébastien Amblardclavier, mao Bruno Souliercréation lumière Philippe Catalanoscénographie Hervé Lesieursonorisateur Olivier Lautemrégie générale Eric Blondeauadministration Emma Garzaro
production L’Interlude T/O L'Interlude T/O, compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture - DRAC Nord-Pas de Calais et le Conseil régional Nord-Pas de Calais, soutenue par le Conseil Général du Nord et la Ville de Lille.soutien Spedidam et Adamicompagnie-compagnon du Théâtre du Nord – Théâtre National Lille-Tourcoing Nord-Pas-de-Calais
traduit de l’espagnol par Chrystelle Frutozo édition Le Passeur
La balade des noyés Liste d’articles
Le Monde juillet 2012
JDD 10 juillet 2012
Kourandart 28 mai 2012
La revue du spectacle 25 mai 2012
La Vie 29 mars au 4 avril 2012
Rue du Théâtre 26 mai 2012
La terrasse juillet 2012
LA GAZETTE 6 juillet 2012
PREMIERE.FR 18 juillet 2012
COUP DE THEATRE – JUDITH SIBONY
Don Quichotte et deux tueurs en balade
(Avignon off)
Au printemps dernier, la compagnie L’interlude Théâtre/Oratorio a créé un bien beau spectacle tiré du livre de Carlos Eugenio Lopez : La balade des Noyés (Editions Le Passeur, 2001). Ce dialogue aux airs de road movie réunit deux tueurs à gage spécialisés dans le meurtre raciste, qui traversent l’Espagne pour jeter leur nouvelle victime à la mer. Dans la mise en scène d’Eva Vallejo et Bruno Soulier, leur échange incongru devient un pur moment de grâce, actuellement repris au festival d'Avignon (off) jusqu'au 27 juillet. Sur scène, donc, un jeune homme et son complice qui pourrait être son père parcourent à bord d’une voiture postiche une "Manche" imaginaire, territoire d’habitude associé au célèbre don Quichotte « de la Mancha », cet éminent fabricant de fiction romanesque. Dans le coffre, les deux hommes trimballent le vingt-neuvième cadavre de leur carrière commune. Et tout au long de leur traversée, ils parlent d’Alexandre le Grand, de sexe, de mort, et d’imaginaire ; ils parlent de don Quichotte aussi, justement. « Personne n’a lu le Quichotte », dit l’aîné à son jeune coéquipier, tandis que ce dernier évoque sa mère, qui aurait tant voulu dévorer ce livre, si seulement elle avait su lire. Or au gré de la route, des péages et des aires de repos, le duo prolonge sans le savoir le geste du héros de Cervantès : évoquant leur histoire, leurs fantasmes, leurs conquêtes de fortune et leurs familles chaotiques, c’est finalement une méditation sur la place de la fiction dans la vie « réelle » qu’ils offrent le plus généreusement du monde. Les deux hommes se demandent par exemple s’ils ont déjà été trompés par une femme. On ne peut jamais savoir, dit l’un. A moins de « les » surprendre dans le même lit, mais ça n’arrive que dans les films. « Si ça arrive dans les films, c’est que ça se passe aussi dans la réalité », conclut le plus jeune, plein d’une sagesse qui laisse songeur. Ce tandem improbable étonne, émeut et, finalement, séduit. Avec une évidence absolument convaincante, Sébastien Amblard joue le rôle du jeune homme musclé et fragile, et Pascal Martin Granel incarne le vieux plein d’expérience et de désillusions. Au fil de leur conversation, le compositeur et pianiste Bruno Soulier, co-auteur du spectacle, accompagne la « balade » de sa voix douce et mélancolique. Installé au bord du plateau avec son clavier, il murmure des choses qu’on ne peut pas comprendre, et qui pourtant nous parlent d'emblée. La rencontre des trois voix est artistement élaborée, mais elle semble toute naturelle, comme dans une improvisation de jazz où chacun s’associerait dans un mouvement spontané. Cette harmonie étrange fait finalement l’effet d’un doux hymne à la fraternité. Et c’est ainsi que la finesse de l’art triomphe des meurtres, de la société, et de toute la trivialité du monde. La Balade des noyés, par L'Interlude Théâtre / Oratorio, à la Manufacture (Avignon), tous les jours à 15h30 jusqu'au 27 juillet (relâche le 17).
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La Balade des noyés ***
A travers un road-movie en huis clos dans une voiture, deux tueurs à gages se livrent involontai-rement au dialogue philosophique. Un voyage à tra-vers la confusion du monde et des idées irrésistible d’humour noir.
(Guyom)
Les tueurs aussi peuvent être philo-sophes. Ces deux-
là en sont à leur vingt-neuvième mort. Ils l’ont consciencieusement noyé dans une eau salée et iodée et projettent de balancer son cadavre, comme les précédents, dans le Détroit de Gibrabraltar. Il faut faire croire à une mort ac-cidentelle au cours d’une traversée clandestine. La victime, comme les autres, est arabe. Les deux com-plices ne se revendiquent pas plus racistes que la moyenne. Ils se veulent avant tout professionnels. Ils n’ont tué que pour de l’argent, comme des «fonc-tionnaires» dit l’un, puisqu’il n’est pas impossible qu’ils aient été payés par l’Etat comme les propos du second peuvent le laisser croire. Mais cette Ba-lade des noyés signée Carlos Eugenio Lopez n’a rien d’une satire politique. L’auteur cible plutôt avec une noirceur malicieuse la perte de sens d’un monde, son surréalisme total.
Ses héros ne sont pas les derniers à en souffrir. Au cours de la longue traversée de la la péninsule ibé-rique pour aller immerger le corps, ils déballent leurs états d’âme respectifs. Dans le huis clos de la voiture qui les conduit vers le sud, ils opposent leurs anecdotes personnelles, leurs références his-toriques sommaires, leurs considérations morales voire leur repentir. Ils parlent femmes, famille, tra-vail, racisme, surpopulation…
Un humour noir aussi percutant que réjouissant
Dans ce dialogue ping pong à la sauce socratique, les évidences se retournent, s’échangent avec des facilités réthoriques et logiques spontanées qui bousculent les a priori et les certitudes. C’est drôle, corrosif et fait perdre définitivement le nord à la boussole de la vérité. Un peu à l’image de leur voi-ture, seul objet de décor sur la scène, qui tourne sur elle-même comme l’aiguille d’une horloge au fur et à mesure de ce road-movie immobile. Pascal Martin Granel et Sébastien Amblard interprètent avec beaucoup de présence ces deux personnages sortis d’un univers beckettien survolté que le com-positeur Bruno Soulier met superbement en sons et musique en «live».
Cette Balade des noyés énergiquement mise en scène par Eva Vallejo nous conduit droit à une dimension de l’absurdité pas si factice qu’elle le paraît tant on a le sentiment de la côtoyer quotidiennement. Mais elle se décline ici à travers un humour noir aussi percutant que réjouissant. La balade des noyés, 2, rue des écoles, Avignon. A 15h30 (durée 1h10). Jusqu’au 27 juillet. Relâche le 17.
mardi 10 juillet 2012
http://www.lejdd.fr/Culture/Theatre/Actualite/Festival-d-Avignon-527965
Page 1
Culture
Jean-Luc Bertet - Le Journal du Dimanche
28 mai 2012
Le tandem Vallejo-Soulier dans un voyage au bout de lanuit, passionnant !
Eva Vallejo et Bruno Soulier ont déniché leroman de Carlos Eugenio Lopez. Tout desuite ils ont aimé le dialogue de ces deuxtueurs. Ils ont adapté pour la scène et nousoffre un spectacle palpitant. Chacun de leursspectacles est une nouvelle aventure esthé-tique.
Sur scène, il y a deux comédiens, Bruno Soulierqui joue sa musique envoûtante qui n’est pas uncontre point mais un personnage à part entièrede cette balade de mort au travers de la pénin-sule ibérique et une grosse voiture, deuxhommes et un cadavre. Le corps est enveloppédans une toile plastique puis rangé dans le cof-fre de la voiture. Une routine. Ils ont l’habitude
de faire cela. Pas de questions inutiles, le processus est bien rodé. Ils font leur boulot. Un point c’est tout. Maispas totalement. Il y a des certitudes, Alexandre Le Grand était macédonien. Il avait les yeux bleus, Alexandre.Les immigrés clandestins qu’ils tuent n’ont pas les yeux bleus. Si justement, il doit bien en avoir au moins un, quiavait les yeux bleus.
Mais au juste, ça fait combien de voyage au travers de la péninsule ibérique pour balancer les corps dans la mer? Les tueurs parlent de tout et de rien, de leurs petites amies, d’Hitler et de ses talents de peintres contrariés, deSaint Paul et de Don Quichotte. De cette conversation anodine, les caractères semblent se dessiner, lesconsciences et des questions dangereuses affleurer. Pourquoi tuer ces arabes ? Pourquoi ces clandestins doi-vent finir balancer dans le détroit ? Mais parce que c’est leur job. Attention ce ne sont pas des hommes de mainssans foi, ni loi. Ils ont des petites manies comme le pique nique sur la route. Ils ont des délicatesses l’un pourl’autre, comme le choix de la musique pour plaire à l’autre. Ils ont un sens moral :-Si je dormais, ce serait comme lui manquer de respect.-C’était plus grave de le tuer.La voiture file dans la nuit.
La respiration, l’ambiance, la mélopée nous enveloppe comme la nuit enveloppe la voiture dans sa course. Leroman écrit en 2000 décrit ce racisme ordinaire, il est d’une actualité, hélas palpable. La création lumière dePhilippe Catalano nous plonge dans un monde entre réalisme et onirisme. La mise en scène d’Eva Vallejo estcomme à son habitude un savant dosage entre le cornement du texte et ses chemins de traverse, elle dirige lesspectateurs là où elle veut et les égare pour mieux qu’ils transcendent le texte. La voiture ne reste pas statique etelle est comme une coupe subliminale de cet espace confiné propre à des confidences métaphysique. Les tueurssont des philosophes, un étrange compromis entre les personnages des Blues Brothers et Pulp fiction quiauraient croisés ce bon vieux Pedro Almodovar.
Pascal Martin Granel dans le rôle du vieux sage a cette évidence confondante, qu’il est le personnage, nous fai-sant croire qu’il ne joue pas mais qu’il est ce tueur féru d’histoire qui tue conscieusement, alors que nous savonsl’exigence d’Eva Vallejo. Sébastien Amblard, est un jeune comédien étonnant, il met le doute, il questionne unesociété égoïste et déniche les failles d’un système. Lorsque nos deux tueurs usés par une nuit de veille se bat-tent, puis dansent un tango Apache d’une beauté sidérante, la salle est subjuguée. Le style nerveux du texte,l’humour décalé et ce tandem de tueurs forment un road-movie qui fascine.
Marie Laure Atinault
La ballade des noyés © Guyom
gabarit Kourandart_Mise en page 1 06/06/12 10:20 Page1
25 mai 2012
Une balade mortuaire, contemporaine et décapante... au goût amer du sarcasme
"La Balade des noyés", Théâtre de l'Idéal, Tourcoing, Nord
Aride Mancha, légendaire province espagnole, célèbre pour son don quichottisme... Sa traversée de nuitvia l’autoroute par deux minables au volant d’un coupé Mercedes blanc convoyant le cadavre dumaghrébin qu’ils ont assassiné donne l’occasion d’observer une tranche de vie contemporaine plus quedécapante.
L’adaptation de la balade des noyés (roman de CarlosEugenio Lopez) par Eva Vallejo et Bruno Soulier envoie lespectateur dans la situation glauque d’un film noir. À l’hu-
mour plus que caustique. Tout voyage au bout de la nuit portesa part d’effroi et de pittoresque partagée. Un mort dans le cof-fre.
Situation classique de tout road movie, l’espace de jeu est l’ha-bitacle du véhicule derrière le pare brise. Hors du temps. Àl’abri. Les deux tueurs réduits à leur rôle de conducteur oud’équipier voient défiler les réverbères et les virages où se croi-sent les faisceaux de phares.
Le bitume, pauvre en événements, défile au gré des besoins de musiques, des quiz culturels, des grossièretés,platitudes et poncifs. Toutes choses banales par ailleurs. Sur les femmes, les putains... Et d’autres considéra-tions sur la liberté, le sens de la vie. Le racisme et le néant. Au fur et à mesure s’évanouit le lyrisme de l’aven-ture, se tend la fatigue et se relâchent les compor-tements.
À coup sûr provocateur, le propos enclenche desrires nerveux car, par son ironie brandie, se trou-vent concentrées toutes les ambiguïtés d’un mondesurpris dans son cynisme au clin de son miroir.C’est ainsi que le rire prend le goût amer du sar-casme.
Les parties musicales de Bruno Soulier enchâssentcomme une respiration les séquences de jeu.Celles-ci sont denses et brèves. Le spectacle, par-faitement calé, roule vers l’intimité, l’intensité etconduit les protagonistes à ce point de déchirurequ’est l’aveuglement du petit jour.
E viva la muerte ? La muerte no es màs alegre.
Jean Grapin
Photos : © GuYom.
Gabarit La Revue du spectacle_Mise en page 1 29/05/12 17:20 Page1
Du 29 mars au 4 avril 2012
gabarit La vie_Mise en page 1 03/04/12 13:38 Page1
26 mai 2012
La balade des noyésImmigration et abattage clandestins
Un duo de tueurs est chargé d'éliminer desimmigrés. Le transport d'un cadavre sur700km permet aux deux hommes de discuter,d'exposer leurs conceptions du monde et de lavie. Cynique, drôle, grinçant.
Deux individus presque banalement ordi-naires. Un jeune et un plus âgé. Un qui sepose des tas de questions et l'autre qui a sonexpérience. Beaucoup de choses les oppo-sent, à part qu'ils accomplissent le même bou-lot en inséparable duo.
Complices certes. Antagonistes aussi. Ils sontdes fonctionnaires de l'ombre, payés par onne sait qui. Le hasard les a réunis. Ils conti-nuent donc à bosser. Après tout, n'importequoi vaut mieux que le chômage.
La route est longue, surtout de nuit quand on transporte un cadavre dans le coffre d’une bagnole. Alors ils par-lent. Ils se laissent plus ou moins aller à des confidences. De celles qui amènent chacun à connaître un peumieux l'autre. Beaucoup pour l'aîné ; bien moins pour le jeunot pas très disposé à étaler sa vie devant quelqu'un.
On les imagine brutes un peu primaires, vaguement robots programmés en vue d'actions simples, répétitives, neréclamant qu'une exécution (le mot prend ici son sens le plus plénier) quasi automatique. Mais petit à petit, ondécouvre que ces êtres-là sont comme tout le monde. Comme nous, quoi !
L'ancien se pique de littérature, surtout historique. Il en connaît un bout sur son idole : Alexandre le Grand. Il luiarrive même, sans blague, d'écrire de la poésie. Il s'avère aussi un accroc du sexe, collectionneur de nanas. Iltrouve que tuer est naturel, alors que vivre est un apprentissage compliqué. Le nouveau s’interroge, doute, a lanausée, croit en Dieu.
Ensemble, ils parlent du racisme, de la violence, des dictateurs, d’amour, des cauchemars de la nuit, d’euthana-sie, de culpabilité. Ils se posent les questions existentielles : qui sont-ils ? à quoi servent-ils ? à qui manqueront-ilsle jour où ils seront décédés ? qu’est-ce que la vie ? pourquoi la mort ? c’est quoi le réel ? Il y a là un pêle-mêlede souvenirs, de connaissances qui débouche sur des raisonnements apparemment logiques mais entachés dedysfonctionnements ou de contradictions qui les ramènent à la drôlerie des célèbres « brèves de comptoir ».
De la parole à l’image
Texte essentiellement bavard puisqu’il ne se passe quasi rien, mais dynamisé grâce à l’énergie permanenteapportée par Amblard et Granel afin de lui donner consistance vocale. Il est accompagné par une prestation musi-cale de Soulier et de son ordinateur qui rappelle une bande son cinématographique ou parfois, paradoxalement,la présence d’un pianiste lors de projections de films muets. Les dialogues font d'ailleurs fréquemment référenceau 7e art.
Les éclairages évoquent aussi le cinéma, recréant un climat nocturne sur autoroutes, suggérant les phares d’au-tres véhicules, simulant le mouvement sur les traits blancs peints à même le bitume. Quant à la pièce principaledu décor, la voiture, elle s’impose, blanche dans le noir, changeant d’angle de vue selon les séquences, commemise en image par une caméra.
Michel VOITURIER, Lille
Photo : © Guyom
gabarit rue du théâtre_Mise en page 1 29/05/12 17:26 Page1
La balade des noyés 07/2012
COUP DE THEATRE – JUDITH SIBONY
Don Quichotte et deux tueurs en balade
(Avignon off)
Au printemps dernier, la compagnie L’interlude Théâtre/Oratorio a créé un bien beau spectacle tiré du livre de Carlos Eugenio Lopez : La balade des Noyés (Editions Le Passeur, 2001). Ce dialogue aux airs de road movie réunit deux tueurs à gage spécialisés dans le meurtre raciste, qui traversent l’Espagne pour jeter leur nouvelle victime à la mer. Dans la mise en scène d’Eva Vallejo et Bruno Soulier, leur échange incongru devient un pur moment de grâce, actuellement repris au festival d'Avignon (off) jusqu'au 27 juillet. Sur scène, donc, un jeune homme et son complice qui pourrait être son père parcourent à bord d’une voiture postiche une "Manche" imaginaire, territoire d’habitude associé au célèbre don Quichotte « de la Mancha », cet éminent fabricant de fiction romanesque. Dans le coffre, les deux hommes trimballent le vingt-neuvième cadavre de leur carrière commune. Et tout au long de leur traversée, ils parlent d’Alexandre le Grand, de sexe, de mort, et d’imaginaire ; ils parlent de don Quichotte aussi, justement. « Personne n’a lu le Quichotte », dit l’aîné à son jeune coéquipier, tandis que ce dernier évoque sa mère, qui aurait tant voulu dévorer ce livre, si seulement elle avait su lire. Or au gré de la route, des péages et des aires de repos, le duo prolonge sans le savoir le geste du héros de Cervantès : évoquant leur histoire, leurs fantasmes, leurs conquêtes de fortune et leurs familles chaotiques, c’est finalement une méditation sur la place de la fiction dans la vie « réelle » qu’ils offrent le plus généreusement du monde. Les deux hommes se demandent par exemple s’ils ont déjà été trompés par une femme. On ne peut jamais savoir, dit l’un. A moins de « les » surprendre dans le même lit, mais ça n’arrive que dans les films. « Si ça arrive dans les films, c’est que ça se passe aussi dans la réalité », conclut le plus jeune, plein d’une sagesse qui laisse songeur. Ce tandem improbable étonne, émeut et, finalement, séduit. Avec une évidence absolument convaincante, Sébastien Amblard joue le rôle du jeune homme musclé et fragile, et Pascal Martin Granel incarne le vieux plein d’expérience et de désillusions. Au fil de leur conversation, le compositeur et pianiste Bruno Soulier, co-auteur du spectacle, accompagne la « balade » de sa voix douce et mélancolique. Installé au bord du plateau avec son clavier, il murmure des choses qu’on ne peut pas comprendre, et qui pourtant nous parlent d'emblée. La rencontre des trois voix est artistement élaborée, mais elle semble toute naturelle, comme dans une improvisation de jazz où chacun s’associerait dans un mouvement spontané. Cette harmonie étrange fait finalement l’effet d’un doux hymne à la fraternité. Et c’est ainsi que la finesse de l’art triomphe des meurtres, de la société, et de toute la trivialité du monde. La Balade des noyés, par L'Interlude Théâtre / Oratorio, à la Manufacture (Avignon), tous les jours à 15h30 jusqu'au 27 juillet (relâche le 17).
COUP DE THEATRE – JUDITH SIBONY
Don Quichotte et deux tueurs en balade
(Avignon off)
Au printemps dernier, la compagnie L’interlude Théâtre/Oratorio a créé un bien beau spectacle tiré du livre de Carlos Eugenio Lopez : La balade des Noyés (Editions Le Passeur, 2001). Ce dialogue aux airs de road movie réunit deux tueurs à gage spécialisés dans le meurtre raciste, qui traversent l’Espagne pour jeter leur nouvelle victime à la mer. Dans la mise en scène d’Eva Vallejo et Bruno Soulier, leur échange incongru devient un pur moment de grâce, actuellement repris au festival d'Avignon (off) jusqu'au 27 juillet. Sur scène, donc, un jeune homme et son complice qui pourrait être son père parcourent à bord d’une voiture postiche une "Manche" imaginaire, territoire d’habitude associé au célèbre don Quichotte « de la Mancha », cet éminent fabricant de fiction romanesque. Dans le coffre, les deux hommes trimballent le vingt-neuvième cadavre de leur carrière commune. Et tout au long de leur traversée, ils parlent d’Alexandre le Grand, de sexe, de mort, et d’imaginaire ; ils parlent de don Quichotte aussi, justement. « Personne n’a lu le Quichotte », dit l’aîné à son jeune coéquipier, tandis que ce dernier évoque sa mère, qui aurait tant voulu dévorer ce livre, si seulement elle avait su lire. Or au gré de la route, des péages et des aires de repos, le duo prolonge sans le savoir le geste du héros de Cervantès : évoquant leur histoire, leurs fantasmes, leurs conquêtes de fortune et leurs familles chaotiques, c’est finalement une méditation sur la place de la fiction dans la vie « réelle » qu’ils offrent le plus généreusement du monde. Les deux hommes se demandent par exemple s’ils ont déjà été trompés par une femme. On ne peut jamais savoir, dit l’un. A moins de « les » surprendre dans le même lit, mais ça n’arrive que dans les films. « Si ça arrive dans les films, c’est que ça se passe aussi dans la réalité », conclut le plus jeune, plein d’une sagesse qui laisse songeur. Ce tandem improbable étonne, émeut et, finalement, séduit. Avec une évidence absolument convaincante, Sébastien Amblard joue le rôle du jeune homme musclé et fragile, et Pascal Martin Granel incarne le vieux plein d’expérience et de désillusions. Au fil de leur conversation, le compositeur et pianiste Bruno Soulier, co-auteur du spectacle, accompagne la « balade » de sa voix douce et mélancolique. Installé au bord du plateau avec son clavier, il murmure des choses qu’on ne peut pas comprendre, et qui pourtant nous parlent d'emblée. La rencontre des trois voix est artistement élaborée, mais elle semble toute naturelle, comme dans une improvisation de jazz où chacun s’associerait dans un mouvement spontané. Cette harmonie étrange fait finalement l’effet d’un doux hymne à la fraternité. Et c’est ainsi que la finesse de l’art triomphe des meurtres, de la société, et de toute la trivialité du monde. La Balade des noyés, par L'Interlude Théâtre / Oratorio, à la Manufacture (Avignon), tous les jours à 15h30 jusqu'au 27 juillet (relâche le 17).
La balade des noyés 10/07/2012
Impr
imé
avec
jolip
rint
La Balade des noyés ***
A travers un road-movie en huis clos dans une voiture, deux tueurs à gages se livrent involontai-rement au dialogue philosophique. Un voyage à tra-vers la confusion du monde et des idées irrésistible d’humour noir.
(Guyom)
Les tueurs aussi peuvent être philo-sophes. Ces deux-
là en sont à leur vingt-neuvième mort. Ils l’ont consciencieusement noyé dans une eau salée et iodée et projettent de balancer son cadavre, comme les précédents, dans le Détroit de Gibrabraltar. Il faut faire croire à une mort ac-cidentelle au cours d’une traversée clandestine. La victime, comme les autres, est arabe. Les deux com-plices ne se revendiquent pas plus racistes que la moyenne. Ils se veulent avant tout professionnels. Ils n’ont tué que pour de l’argent, comme des «fonc-tionnaires» dit l’un, puisqu’il n’est pas impossible qu’ils aient été payés par l’Etat comme les propos du second peuvent le laisser croire. Mais cette Ba-lade des noyés signée Carlos Eugenio Lopez n’a rien d’une satire politique. L’auteur cible plutôt avec une noirceur malicieuse la perte de sens d’un monde, son surréalisme total.
Ses héros ne sont pas les derniers à en souffrir. Au cours de la longue traversée de la la péninsule ibé-rique pour aller immerger le corps, ils déballent leurs états d’âme respectifs. Dans le huis clos de la voiture qui les conduit vers le sud, ils opposent leurs anecdotes personnelles, leurs références his-toriques sommaires, leurs considérations morales voire leur repentir. Ils parlent femmes, famille, tra-vail, racisme, surpopulation…
Un humour noir aussi percutant que réjouissant
Dans ce dialogue ping pong à la sauce socratique, les évidences se retournent, s’échangent avec des facilités réthoriques et logiques spontanées qui bousculent les a priori et les certitudes. C’est drôle, corrosif et fait perdre définitivement le nord à la boussole de la vérité. Un peu à l’image de leur voi-ture, seul objet de décor sur la scène, qui tourne sur elle-même comme l’aiguille d’une horloge au fur et à mesure de ce road-movie immobile. Pascal Martin Granel et Sébastien Amblard interprètent avec beaucoup de présence ces deux personnages sortis d’un univers beckettien survolté que le com-positeur Bruno Soulier met superbement en sons et musique en «live».
Cette Balade des noyés énergiquement mise en scène par Eva Vallejo nous conduit droit à une dimension de l’absurdité pas si factice qu’elle le paraît tant on a le sentiment de la côtoyer quotidiennement. Mais elle se décline ici à travers un humour noir aussi percutant que réjouissant. La balade des noyés, 2, rue des écoles, Avignon. A 15h30 (durée 1h10). Jusqu’au 27 juillet. Relâche le 17.
mardi 10 juillet 2012
http://www.lejdd.fr/Culture/Theatre/Actualite/Festival-d-Avignon-527965
Page 1
Culture
Jean-Luc Bertet - Le Journal du Dimanche
Impr
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avec
jolip
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La Balade des noyés ***
A travers un road-movie en huis clos dans une voiture, deux tueurs à gages se livrent involontai-rement au dialogue philosophique. Un voyage à tra-vers la confusion du monde et des idées irrésistible d’humour noir.
(Guyom)
Les tueurs aussi peuvent être philo-sophes. Ces deux-
là en sont à leur vingt-neuvième mort. Ils l’ont consciencieusement noyé dans une eau salée et iodée et projettent de balancer son cadavre, comme les précédents, dans le Détroit de Gibrabraltar. Il faut faire croire à une mort ac-cidentelle au cours d’une traversée clandestine. La victime, comme les autres, est arabe. Les deux com-plices ne se revendiquent pas plus racistes que la moyenne. Ils se veulent avant tout professionnels. Ils n’ont tué que pour de l’argent, comme des «fonc-tionnaires» dit l’un, puisqu’il n’est pas impossible qu’ils aient été payés par l’Etat comme les propos du second peuvent le laisser croire. Mais cette Ba-lade des noyés signée Carlos Eugenio Lopez n’a rien d’une satire politique. L’auteur cible plutôt avec une noirceur malicieuse la perte de sens d’un monde, son surréalisme total.
Ses héros ne sont pas les derniers à en souffrir. Au cours de la longue traversée de la la péninsule ibé-rique pour aller immerger le corps, ils déballent leurs états d’âme respectifs. Dans le huis clos de la voiture qui les conduit vers le sud, ils opposent leurs anecdotes personnelles, leurs références his-toriques sommaires, leurs considérations morales voire leur repentir. Ils parlent femmes, famille, tra-vail, racisme, surpopulation…
Un humour noir aussi percutant que réjouissant
Dans ce dialogue ping pong à la sauce socratique, les évidences se retournent, s’échangent avec des facilités réthoriques et logiques spontanées qui bousculent les a priori et les certitudes. C’est drôle, corrosif et fait perdre définitivement le nord à la boussole de la vérité. Un peu à l’image de leur voi-ture, seul objet de décor sur la scène, qui tourne sur elle-même comme l’aiguille d’une horloge au fur et à mesure de ce road-movie immobile. Pascal Martin Granel et Sébastien Amblard interprètent avec beaucoup de présence ces deux personnages sortis d’un univers beckettien survolté que le com-positeur Bruno Soulier met superbement en sons et musique en «live».
Cette Balade des noyés énergiquement mise en scène par Eva Vallejo nous conduit droit à une dimension de l’absurdité pas si factice qu’elle le paraît tant on a le sentiment de la côtoyer quotidiennement. Mais elle se décline ici à travers un humour noir aussi percutant que réjouissant. La balade des noyés, 2, rue des écoles, Avignon. A 15h30 (durée 1h10). Jusqu’au 27 juillet. Relâche le 17.
mardi 10 juillet 2012
http://www.lejdd.fr/Culture/Theatre/Actualite/Festival-d-Avignon-527965
Page 1
Culture
Jean-Luc Bertet - Le Journal du Dimanche
La balade des noyés 28/05/2012
28 mai 2012
Le tandem Vallejo-Soulier dans un voyage au bout de lanuit, passionnant !
Eva Vallejo et Bruno Soulier ont déniché leroman de Carlos Eugenio Lopez. Tout desuite ils ont aimé le dialogue de ces deuxtueurs. Ils ont adapté pour la scène et nousoffre un spectacle palpitant. Chacun de leursspectacles est une nouvelle aventure esthé-tique.
Sur scène, il y a deux comédiens, Bruno Soulierqui joue sa musique envoûtante qui n’est pas uncontre point mais un personnage à part entièrede cette balade de mort au travers de la pénin-sule ibérique et une grosse voiture, deuxhommes et un cadavre. Le corps est enveloppédans une toile plastique puis rangé dans le cof-fre de la voiture. Une routine. Ils ont l’habitude
de faire cela. Pas de questions inutiles, le processus est bien rodé. Ils font leur boulot. Un point c’est tout. Maispas totalement. Il y a des certitudes, Alexandre Le Grand était macédonien. Il avait les yeux bleus, Alexandre.Les immigrés clandestins qu’ils tuent n’ont pas les yeux bleus. Si justement, il doit bien en avoir au moins un, quiavait les yeux bleus.
Mais au juste, ça fait combien de voyage au travers de la péninsule ibérique pour balancer les corps dans la mer? Les tueurs parlent de tout et de rien, de leurs petites amies, d’Hitler et de ses talents de peintres contrariés, deSaint Paul et de Don Quichotte. De cette conversation anodine, les caractères semblent se dessiner, lesconsciences et des questions dangereuses affleurer. Pourquoi tuer ces arabes ? Pourquoi ces clandestins doi-vent finir balancer dans le détroit ? Mais parce que c’est leur job. Attention ce ne sont pas des hommes de mainssans foi, ni loi. Ils ont des petites manies comme le pique nique sur la route. Ils ont des délicatesses l’un pourl’autre, comme le choix de la musique pour plaire à l’autre. Ils ont un sens moral :-Si je dormais, ce serait comme lui manquer de respect.-C’était plus grave de le tuer.La voiture file dans la nuit.
La respiration, l’ambiance, la mélopée nous enveloppe comme la nuit enveloppe la voiture dans sa course. Leroman écrit en 2000 décrit ce racisme ordinaire, il est d’une actualité, hélas palpable. La création lumière dePhilippe Catalano nous plonge dans un monde entre réalisme et onirisme. La mise en scène d’Eva Vallejo estcomme à son habitude un savant dosage entre le cornement du texte et ses chemins de traverse, elle dirige lesspectateurs là où elle veut et les égare pour mieux qu’ils transcendent le texte. La voiture ne reste pas statique etelle est comme une coupe subliminale de cet espace confiné propre à des confidences métaphysique. Les tueurssont des philosophes, un étrange compromis entre les personnages des Blues Brothers et Pulp fiction quiauraient croisés ce bon vieux Pedro Almodovar.
Pascal Martin Granel dans le rôle du vieux sage a cette évidence confondante, qu’il est le personnage, nous fai-sant croire qu’il ne joue pas mais qu’il est ce tueur féru d’histoire qui tue conscieusement, alors que nous savonsl’exigence d’Eva Vallejo. Sébastien Amblard, est un jeune comédien étonnant, il met le doute, il questionne unesociété égoïste et déniche les failles d’un système. Lorsque nos deux tueurs usés par une nuit de veille se bat-tent, puis dansent un tango Apache d’une beauté sidérante, la salle est subjuguée. Le style nerveux du texte,l’humour décalé et ce tandem de tueurs forment un road-movie qui fascine.
Marie Laure Atinault
La ballade des noyés © Guyom
gabarit Kourandart_Mise en page 1 06/06/12 10:20 Page1
28 mai 2012
Le tandem Vallejo-Soulier dans un voyage au bout de lanuit, passionnant !
Eva Vallejo et Bruno Soulier ont déniché leroman de Carlos Eugenio Lopez. Tout desuite ils ont aimé le dialogue de ces deuxtueurs. Ils ont adapté pour la scène et nousoffre un spectacle palpitant. Chacun de leursspectacles est une nouvelle aventure esthé-tique.
Sur scène, il y a deux comédiens, Bruno Soulierqui joue sa musique envoûtante qui n’est pas uncontre point mais un personnage à part entièrede cette balade de mort au travers de la pénin-sule ibérique et une grosse voiture, deuxhommes et un cadavre. Le corps est enveloppédans une toile plastique puis rangé dans le cof-fre de la voiture. Une routine. Ils ont l’habitude
de faire cela. Pas de questions inutiles, le processus est bien rodé. Ils font leur boulot. Un point c’est tout. Maispas totalement. Il y a des certitudes, Alexandre Le Grand était macédonien. Il avait les yeux bleus, Alexandre.Les immigrés clandestins qu’ils tuent n’ont pas les yeux bleus. Si justement, il doit bien en avoir au moins un, quiavait les yeux bleus.
Mais au juste, ça fait combien de voyage au travers de la péninsule ibérique pour balancer les corps dans la mer? Les tueurs parlent de tout et de rien, de leurs petites amies, d’Hitler et de ses talents de peintres contrariés, deSaint Paul et de Don Quichotte. De cette conversation anodine, les caractères semblent se dessiner, lesconsciences et des questions dangereuses affleurer. Pourquoi tuer ces arabes ? Pourquoi ces clandestins doi-vent finir balancer dans le détroit ? Mais parce que c’est leur job. Attention ce ne sont pas des hommes de mainssans foi, ni loi. Ils ont des petites manies comme le pique nique sur la route. Ils ont des délicatesses l’un pourl’autre, comme le choix de la musique pour plaire à l’autre. Ils ont un sens moral :-Si je dormais, ce serait comme lui manquer de respect.-C’était plus grave de le tuer.La voiture file dans la nuit.
La respiration, l’ambiance, la mélopée nous enveloppe comme la nuit enveloppe la voiture dans sa course. Leroman écrit en 2000 décrit ce racisme ordinaire, il est d’une actualité, hélas palpable. La création lumière dePhilippe Catalano nous plonge dans un monde entre réalisme et onirisme. La mise en scène d’Eva Vallejo estcomme à son habitude un savant dosage entre le cornement du texte et ses chemins de traverse, elle dirige lesspectateurs là où elle veut et les égare pour mieux qu’ils transcendent le texte. La voiture ne reste pas statique etelle est comme une coupe subliminale de cet espace confiné propre à des confidences métaphysique. Les tueurssont des philosophes, un étrange compromis entre les personnages des Blues Brothers et Pulp fiction quiauraient croisés ce bon vieux Pedro Almodovar.
Pascal Martin Granel dans le rôle du vieux sage a cette évidence confondante, qu’il est le personnage, nous fai-sant croire qu’il ne joue pas mais qu’il est ce tueur féru d’histoire qui tue conscieusement, alors que nous savonsl’exigence d’Eva Vallejo. Sébastien Amblard, est un jeune comédien étonnant, il met le doute, il questionne unesociété égoïste et déniche les failles d’un système. Lorsque nos deux tueurs usés par une nuit de veille se bat-tent, puis dansent un tango Apache d’une beauté sidérante, la salle est subjuguée. Le style nerveux du texte,l’humour décalé et ce tandem de tueurs forment un road-movie qui fascine.
Marie Laure Atinault
La ballade des noyés © Guyom
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La balade des noyés 06/07/2012
376 juillet 2012 • www.gazettenpdc.fr • La Gazette Nord‑Pas de Calais
Théâtre
Adaptation du roman éponyme de l’auteur espagnol Carlos Eugenio Lopez, La Balade des noyés est un road‑movie absurde et hiératique où deux tueurs trimballent un mort dans le coffre de leur décapotable. Une traversée déjantée entre Manche et Andalousie durant laquelle ces paumés à la logorrhée inépuisable déclenchent l’hilarité ou nous glacent le sang.
Patrick BEAUMONT
LA BALAdE dEs NOyés, nouveLLe création de L’interLude t/o
dialogues d’outre‑tombe
© p
hoto
Guy
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Assoupis sur les sièges d’une voiture inondée par une lumière bla-farde, un jeune homme et un comparse plus âgé
se reposent avant de reprendre la route. A moins qu’ils ne soient morts... comme le cadavre de cet immigré clandestin gisant dans le coffre, dernier numéro d’une sordide liste de 29 sacri-fiés sur l’autel du crime organisé et raciste maquillé en noyade accidentelle (ils plongent leur victime dans une baignoire d’eau salée avant de jeter le corps dans la mer). Une besogne ordinaire pour eux - “faut faire le boulot, un point c’est tout” - qui les oblige à faire des allers-retours entre Madrid et Gibraltar et durant lesquels ils ergotent, pérorent ou ratiocinent sur tout et rien. Des vertus guerrières d’Alexandre le Grand aux atours des “pétasses” (le machisme est le moindre de leurs défauts...) en passant par le foot, la soupe ou la folie.
Un périple absurde et infernalPragmatiques, périphériques ou philosophiques, leurs conver-sations collent au bitume ou empruntent des chemins de traverse mais dévoilent d’abord
deux personnages déconnectés de toute morale où le cynisme du plus vieux heurte les inter-rogations de son partenaire. Deux tueurs à sang froid où le premier, nihiliste sans tabou ni état d’âme, dissimule ses vel-léités d’écriture poétique tandis que le second n’a de cesse de vouloir trouver des réponses à ses questions, qu’elles soient futiles ou métaphysiques. Cou-sins ibères des ploucs croisés dans les films des frères Coen ou duo hilarant dont les dialo-gues frayent sur des chemins
arpentés par Quentin Tarantino ou Michel Audiard (notamment lors de leur conversation sur les cons), ces acolytes agissent aussi comme les poils à gratter de la bonne conscience occi-dentale, n’hésitant pas à l’oc-casion de forer dans les plaies purulentes de nos sociétés volontiers aveugles lorsqu’elles se révèlent incapables de déchiffrer un problème...Baignée par la musique ciné-matique de Bruno Soulier qui oscille entre impressionnisme, onirisme et tumultes selon le
climat de la séquence, la mise en scène d’Eva Vallejo épouse les contours d’un périple absurde et infernal où les protagonistes (magnifiquement interprétés par Pascal Martin Granel et Sébas-tien Amblard) roulent à tombeau ouvert vers le néant ou dérivent lentement vers les abîmes tandis que l’humour noir métamorphose le rire en effroi...
Représentations du 7 au 27 juillet à
15h30 à La Manufacture, 2 rue des
Ecoles à Avignon. Réservations au
04 90 85 12 71.
La balade des noyés 25/05/2012
25 mai 2012
Une balade mortuaire, contemporaine et décapante... au goût amer du sarcasme
"La Balade des noyés", Théâtre de l'Idéal, Tourcoing, Nord
Aride Mancha, légendaire province espagnole, célèbre pour son don quichottisme... Sa traversée de nuitvia l’autoroute par deux minables au volant d’un coupé Mercedes blanc convoyant le cadavre dumaghrébin qu’ils ont assassiné donne l’occasion d’observer une tranche de vie contemporaine plus quedécapante.
L’adaptation de la balade des noyés (roman de CarlosEugenio Lopez) par Eva Vallejo et Bruno Soulier envoie lespectateur dans la situation glauque d’un film noir. À l’hu-
mour plus que caustique. Tout voyage au bout de la nuit portesa part d’effroi et de pittoresque partagée. Un mort dans le cof-fre.
Situation classique de tout road movie, l’espace de jeu est l’ha-bitacle du véhicule derrière le pare brise. Hors du temps. Àl’abri. Les deux tueurs réduits à leur rôle de conducteur oud’équipier voient défiler les réverbères et les virages où se croi-sent les faisceaux de phares.
Le bitume, pauvre en événements, défile au gré des besoins de musiques, des quiz culturels, des grossièretés,platitudes et poncifs. Toutes choses banales par ailleurs. Sur les femmes, les putains... Et d’autres considéra-tions sur la liberté, le sens de la vie. Le racisme et le néant. Au fur et à mesure s’évanouit le lyrisme de l’aven-ture, se tend la fatigue et se relâchent les compor-tements.
À coup sûr provocateur, le propos enclenche desrires nerveux car, par son ironie brandie, se trou-vent concentrées toutes les ambiguïtés d’un mondesurpris dans son cynisme au clin de son miroir.C’est ainsi que le rire prend le goût amer du sar-casme.
Les parties musicales de Bruno Soulier enchâssentcomme une respiration les séquences de jeu.Celles-ci sont denses et brèves. Le spectacle, par-faitement calé, roule vers l’intimité, l’intensité etconduit les protagonistes à ce point de déchirurequ’est l’aveuglement du petit jour.
E viva la muerte ? La muerte no es màs alegre.
Jean Grapin
Photos : © GuYom.
Gabarit La Revue du spectacle_Mise en page 1 29/05/12 17:20 Page1
25 mai 2012
Une balade mortuaire, contemporaine et décapante... au goût amer du sarcasme
"La Balade des noyés", Théâtre de l'Idéal, Tourcoing, Nord
Aride Mancha, légendaire province espagnole, célèbre pour son don quichottisme... Sa traversée de nuitvia l’autoroute par deux minables au volant d’un coupé Mercedes blanc convoyant le cadavre dumaghrébin qu’ils ont assassiné donne l’occasion d’observer une tranche de vie contemporaine plus quedécapante.
L’adaptation de la balade des noyés (roman de CarlosEugenio Lopez) par Eva Vallejo et Bruno Soulier envoie lespectateur dans la situation glauque d’un film noir. À l’hu-
mour plus que caustique. Tout voyage au bout de la nuit portesa part d’effroi et de pittoresque partagée. Un mort dans le cof-fre.
Situation classique de tout road movie, l’espace de jeu est l’ha-bitacle du véhicule derrière le pare brise. Hors du temps. Àl’abri. Les deux tueurs réduits à leur rôle de conducteur oud’équipier voient défiler les réverbères et les virages où se croi-sent les faisceaux de phares.
Le bitume, pauvre en événements, défile au gré des besoins de musiques, des quiz culturels, des grossièretés,platitudes et poncifs. Toutes choses banales par ailleurs. Sur les femmes, les putains... Et d’autres considéra-tions sur la liberté, le sens de la vie. Le racisme et le néant. Au fur et à mesure s’évanouit le lyrisme de l’aven-ture, se tend la fatigue et se relâchent les compor-tements.
À coup sûr provocateur, le propos enclenche desrires nerveux car, par son ironie brandie, se trou-vent concentrées toutes les ambiguïtés d’un mondesurpris dans son cynisme au clin de son miroir.C’est ainsi que le rire prend le goût amer du sar-casme.
Les parties musicales de Bruno Soulier enchâssentcomme une respiration les séquences de jeu.Celles-ci sont denses et brèves. Le spectacle, par-faitement calé, roule vers l’intimité, l’intensité etconduit les protagonistes à ce point de déchirurequ’est l’aveuglement du petit jour.
E viva la muerte ? La muerte no es màs alegre.
Jean Grapin
Photos : © GuYom.
Gabarit La Revue du spectacle_Mise en page 1 29/05/12 17:20 Page1
La balade des noyés 03/2012
Du 29 mars au 4 avril 2012
gabarit La vie_Mise en page 1 03/04/12 13:38 Page1 Du 29 mars au 4 avril 2012
gabarit La vie_Mise en page 1 03/04/12 13:38 Page1
La balade des noyés 26/05/2012
26 mai 2012
La balade des noyésImmigration et abattage clandestins
Un duo de tueurs est chargé d'éliminer desimmigrés. Le transport d'un cadavre sur700km permet aux deux hommes de discuter,d'exposer leurs conceptions du monde et de lavie. Cynique, drôle, grinçant.
Deux individus presque banalement ordi-naires. Un jeune et un plus âgé. Un qui sepose des tas de questions et l'autre qui a sonexpérience. Beaucoup de choses les oppo-sent, à part qu'ils accomplissent le même bou-lot en inséparable duo.
Complices certes. Antagonistes aussi. Ils sontdes fonctionnaires de l'ombre, payés par onne sait qui. Le hasard les a réunis. Ils conti-nuent donc à bosser. Après tout, n'importequoi vaut mieux que le chômage.
La route est longue, surtout de nuit quand on transporte un cadavre dans le coffre d’une bagnole. Alors ils par-lent. Ils se laissent plus ou moins aller à des confidences. De celles qui amènent chacun à connaître un peumieux l'autre. Beaucoup pour l'aîné ; bien moins pour le jeunot pas très disposé à étaler sa vie devant quelqu'un.
On les imagine brutes un peu primaires, vaguement robots programmés en vue d'actions simples, répétitives, neréclamant qu'une exécution (le mot prend ici son sens le plus plénier) quasi automatique. Mais petit à petit, ondécouvre que ces êtres-là sont comme tout le monde. Comme nous, quoi !
L'ancien se pique de littérature, surtout historique. Il en connaît un bout sur son idole : Alexandre le Grand. Il luiarrive même, sans blague, d'écrire de la poésie. Il s'avère aussi un accroc du sexe, collectionneur de nanas. Iltrouve que tuer est naturel, alors que vivre est un apprentissage compliqué. Le nouveau s’interroge, doute, a lanausée, croit en Dieu.
Ensemble, ils parlent du racisme, de la violence, des dictateurs, d’amour, des cauchemars de la nuit, d’euthana-sie, de culpabilité. Ils se posent les questions existentielles : qui sont-ils ? à quoi servent-ils ? à qui manqueront-ilsle jour où ils seront décédés ? qu’est-ce que la vie ? pourquoi la mort ? c’est quoi le réel ? Il y a là un pêle-mêlede souvenirs, de connaissances qui débouche sur des raisonnements apparemment logiques mais entachés dedysfonctionnements ou de contradictions qui les ramènent à la drôlerie des célèbres « brèves de comptoir ».
De la parole à l’image
Texte essentiellement bavard puisqu’il ne se passe quasi rien, mais dynamisé grâce à l’énergie permanenteapportée par Amblard et Granel afin de lui donner consistance vocale. Il est accompagné par une prestation musi-cale de Soulier et de son ordinateur qui rappelle une bande son cinématographique ou parfois, paradoxalement,la présence d’un pianiste lors de projections de films muets. Les dialogues font d'ailleurs fréquemment référenceau 7e art.
Les éclairages évoquent aussi le cinéma, recréant un climat nocturne sur autoroutes, suggérant les phares d’au-tres véhicules, simulant le mouvement sur les traits blancs peints à même le bitume. Quant à la pièce principaledu décor, la voiture, elle s’impose, blanche dans le noir, changeant d’angle de vue selon les séquences, commemise en image par une caméra.
Michel VOITURIER, Lille
Photo : © Guyom
gabarit rue du théâtre_Mise en page 1 29/05/12 17:26 Page1
26 mai 2012
La balade des noyésImmigration et abattage clandestins
Un duo de tueurs est chargé d'éliminer desimmigrés. Le transport d'un cadavre sur700km permet aux deux hommes de discuter,d'exposer leurs conceptions du monde et de lavie. Cynique, drôle, grinçant.
Deux individus presque banalement ordi-naires. Un jeune et un plus âgé. Un qui sepose des tas de questions et l'autre qui a sonexpérience. Beaucoup de choses les oppo-sent, à part qu'ils accomplissent le même bou-lot en inséparable duo.
Complices certes. Antagonistes aussi. Ils sontdes fonctionnaires de l'ombre, payés par onne sait qui. Le hasard les a réunis. Ils conti-nuent donc à bosser. Après tout, n'importequoi vaut mieux que le chômage.
La route est longue, surtout de nuit quand on transporte un cadavre dans le coffre d’une bagnole. Alors ils par-lent. Ils se laissent plus ou moins aller à des confidences. De celles qui amènent chacun à connaître un peumieux l'autre. Beaucoup pour l'aîné ; bien moins pour le jeunot pas très disposé à étaler sa vie devant quelqu'un.
On les imagine brutes un peu primaires, vaguement robots programmés en vue d'actions simples, répétitives, neréclamant qu'une exécution (le mot prend ici son sens le plus plénier) quasi automatique. Mais petit à petit, ondécouvre que ces êtres-là sont comme tout le monde. Comme nous, quoi !
L'ancien se pique de littérature, surtout historique. Il en connaît un bout sur son idole : Alexandre le Grand. Il luiarrive même, sans blague, d'écrire de la poésie. Il s'avère aussi un accroc du sexe, collectionneur de nanas. Iltrouve que tuer est naturel, alors que vivre est un apprentissage compliqué. Le nouveau s’interroge, doute, a lanausée, croit en Dieu.
Ensemble, ils parlent du racisme, de la violence, des dictateurs, d’amour, des cauchemars de la nuit, d’euthana-sie, de culpabilité. Ils se posent les questions existentielles : qui sont-ils ? à quoi servent-ils ? à qui manqueront-ilsle jour où ils seront décédés ? qu’est-ce que la vie ? pourquoi la mort ? c’est quoi le réel ? Il y a là un pêle-mêlede souvenirs, de connaissances qui débouche sur des raisonnements apparemment logiques mais entachés dedysfonctionnements ou de contradictions qui les ramènent à la drôlerie des célèbres « brèves de comptoir ».
De la parole à l’image
Texte essentiellement bavard puisqu’il ne se passe quasi rien, mais dynamisé grâce à l’énergie permanenteapportée par Amblard et Granel afin de lui donner consistance vocale. Il est accompagné par une prestation musi-cale de Soulier et de son ordinateur qui rappelle une bande son cinématographique ou parfois, paradoxalement,la présence d’un pianiste lors de projections de films muets. Les dialogues font d'ailleurs fréquemment référenceau 7e art.
Les éclairages évoquent aussi le cinéma, recréant un climat nocturne sur autoroutes, suggérant les phares d’au-tres véhicules, simulant le mouvement sur les traits blancs peints à même le bitume. Quant à la pièce principaledu décor, la voiture, elle s’impose, blanche dans le noir, changeant d’angle de vue selon les séquences, commemise en image par une caméra.
Michel VOITURIER, Lille
Photo : © Guyom
gabarit rue du théâtre_Mise en page 1 29/05/12 17:26 Page1
La balade des noyés 07/2012
Juillet2012
Voyageauboutdel’horreur
Eva Vallejo met en scène et Bruno Soulier met en musique un road movie
métaphysiqueenformedevoyageauboutdelanuitàl’humourdécapantetàlacruautéimplacableetterrifiante.
«Unhumanismesulfureuxetprovocateur, faitdeprofondeuretde trivialité,
d’humournoiretdemétaphysique.»
CommentavezvousdécouvertcetextedeCarlosEugenioLopez?
EvaVallejo: Audétourdenoshabituelles explorations chez les libraires, avecBrunoSoulier, nous sommes tombés sur cet auteur et sur ce texte. La forme originale de ce
roman, uniquement dialogué, nous a permis d’aborder le dialogue, que nous n’avions
jamaistravaillé.Sonstyle,quirappelleceluideRodrigoGarcia,dontnousavionsmonté
Jardinagehumain,estmarquéparcemêmehumanismesulfureuxetprovocateur,faitde
profondeuretdetrivialité,d’humournoiretdemétaphysique,trèsrentre‐dedans.
Queracontelespectacle?
E.V.:C’estunroadmovie,unvoyageauboutdelanuitfaitpardeuxassassinsqui,tous
lesweek‐ends, transportent, deMadrid au détroit de Gibraltar, le cadavre d’un arabe
qu’ilsonttuédansunebaignoired’eausalée,etqu’ilsjettentàlamerpourfairecroire
qu’ils’estnoyé.C’estleurvingt‐neuvièmevoyage.Maispendantcevoyage,lamachinese
grippe et ils commencent à philosopher, entre platitudes et clichés, mensonges et
vérités. Ils évoquent l’amour, le sexe, la guerre, la mort, le rapport à la maladie,
l’euthanasie,lepolitique.C’estàlafoishorribleetdrôle.
Queltraitementdramaturgiqueetscéniqueenproposezvous?E. V.: L’auteur a une formation de lettres classiques, et il a beaucoup travaillé sur le
dialogue socratique. Le texte avance essentiellement par questions, comme si toute
réponsen’étaitquemensonge.Letexteaétéadaptéetréduitàuntiersdesalongueur
initiale. Nous avons apporté un changement très important. Dans le roman, c’est
l’hommeleplusâgéquiouvrelequestionnement.Nousavonsvouluinversercerapport
car nous trouvions plus intéressant que les questions viennent du plus jeune. Nous
avonstraitéletextecommeunlivretd’opéra.Ilyaunerégiesonoretrèsdéveloppée,et
BrunoSoulieraccompagnelejeuendirectauplateau,sursesclaviersnumériques.Nous
avons voulu que adopter la forme d’un road movie cinématographique. L’espace
scénique est celui d’une voiture non réaliste, traitée en objet sculpté et amputée de
diverséléments.Lavoituretourne,commesilacamératournaitautourdelavoiture.Ily
adespauses,commelorsd’unlongvoyageenvoiture,etlesdeuxhommesréalisentun
parcoursquiestl’occasion,pourlespectateur,defairesonproprechemin,sansmorale
nileçon.
Propos recueillis par Catherine Robert
La balade des noyés 18/07/2012
Spectacle
SPECTACLE DISTRIBUTION DATES DE TOURNÉE
LA CRITIQUE DE PARISCOPE ( Hélène Kuttner )
Deux hommes dans une Mercedes, la nuit. Le premier, buriné par les années et les
soucis, surveille son compère, un jeune conducteur beau garçon. Le voyage semble
long et les deux hommes discutent. On apprend vite, par les relents d’angoisse du
jeune conducteur insomniaque, que dans le coffre, enveloppé dans un sac poubelle,
est caché un cadavre. Un émigré arabe qu’ils ont été chargés de noyer dans de l’eau
soigneusement salée et de balancer dans le détroit de Gibraltar, là ou des dizaines
de réfugiés, sur de petites embarcations, trouvent souvent la mort. Ils n’en sont pas à
leur première mission : c’est le 29° cadavre qu’ils transportent à travers la Mancha,
région d’Espagne de Don Quichotte. Justement, Don Quichotte, Cervantes,
Alexandre le Grand sont quelques uns de leurs sujets de conversation. Mais aussi le
sexe, les femmes, la surpopulation, la famine en Afrique, Mein Kampf et la
ségrégation raciale. C’est surtout le vieux qui parle, posant les questions et pressant
nerveusement le jeune de répondre. Une conversation ordinaire, donc, quand on
trimballe sur mille kilomètres un cadavre ordinaire. Les lieux communs, les évidences
le disputent aux absurdités, aux aberrations et le racisme devient, comme l’amour, la
chose au monde la mieux partagée. Car ces deux-là, qui se disent « fonctionnaires »
rémunérés par l’Etat, obéissant à une nécessité vitale pour l’ordre public, sont aussi
des « philosophes » qui refont le monde à leur manière : radicale, simpliste et surtout
efficace. Pourquoi d’ailleurs s’embarrasser de subtilités intellectuelles quand on est
paumé, que personne ne vous attend à la maison et qu’on se sent rejeté ? C’est toute
la saveur cruelle de ce dialogue sur le fil du rasoir, insupportable, oppressant et drôle,
incarné de manière magistrale par Pascal Martin Granel, plus vrai que nature, et
Sébastien Amblard, qui trouve dans son grand frère des raisons de vivre. Pendant
que la Mercedes chavire et tournoie (scénographie réussie d’Hervé Lesieur) dans des
lumières rasantes (Philippe Catalano), Bruno Soulier, au piano et à l’ordinateur,
accompagne ce voyage de ses musiques envoûtantes et répétitives. La douceur
suave du piano jazzy soutient la causticité amère du propos. Une création formidable,
conçue et mise en scène par Eva Vallejo et le compositeur Bruno Soulier qui
démontrent une nouvelle fois, avec leur compagnie l’Interlude, un art abouti pour
mêler textes contemporains et musique.
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Critique du spectacle La Balade des noyés http://spectacles.premiere.fr/Salle-de-Spectacle/Spectacle/La-...
1 of 3 19/07/12 11:31
PREMIERE.FR18/07/2012
dehors peste le chiffre noir
(drauBen tobt die dunkel-ziffer)Traduction Hélène Mauler et René ZahndPresses Universitaires du MirailL’Arche est agent théâtral du texte représenté
de Kathrin Röggla Musique Bruno SoulierMise en scène Eva Vallejo
Production : L’Interlude T/O - Coproduction : La Comédie de Béthune / CDN Région Nord-Pas de Calais, Le Théâtre du Nord / Théâtre National Lille Tourcoing / Région NPdC, EPCC-Le Quai / Angers - Coréalisation : Le Théâtre du Rond Point / ParisAvec l’aide de l’Adami et de la Spedidam
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Création 2009/2010
Texte Kathrin RÖGGLAMusique Bruno SOULIERMise en scène Eva VALLEJO assistée de Amandine du RivauConception Eva VALLEJO et Bruno SOULIERScénographie Hervé LESIEURLumières Xavier BOYAUDCostumes Dominique LOUIS assistée de Sohrab KASHANIAN Son Olivier LAUTEMRégisseur général Eric BLONDEAU
Avec : Catherine BAUGUÉ, Lucie BOISSONNEAU, Ivann CRUZ (guitare électrique), Léa CLAESSENS (violon), Alexandre LECROC, Pascal MARTIN-GRANEL, Bruno SOULIER (piano), Eva VALLEJO.
dehors peste le chiffre noir liste des articles
Télérama 10 mars 2010
unfauteuilpourlorchestre.com janvier 2010
Libération Jeudi 21 janvier 2010
JDD Jeudi 16 janvier 2010
culturenord.fr Janvier 2010
Allegro Théâtre Dimanche 14 février 2010
evene.fr Mardi 26 janvier 2010
LA GAZETTE Janvier 2010
Les Trois Coups 09 Janvier 2010
PREMIERE.FR Janvier 2010
Théâtre du blog 2 Février 2010
webthea.com 10 Février 2010
Samedi 9 Janvier 2010
Un « monstre moussu »
Nouvelle création de la Cie L’interlude T/O, « Dehors peste le chiffre noir », texte de la jeune auteure autrichienne Kathrin Röggla, sonne singulièrement juste en cette période de crise mondialisée. Sous la forme d’une tragédie chorale sur le surendettement, Eva Vallejo et Bruno
Soulier mêlent paroles et musique, social et poétique.
Les précédents spectacles d’Interlude T/O – T/O pour « Théâtre-Oratorio » –, Inventaire et la
Mastication des morts, se sont distingués par le caractère symphonique de leur forme. Pour Eva
Vallejo et Bruno Soulier, la mise en jeu d’un texte se fait à la fois de manière spatiale et sonore : la
musique, toujours composée pour l’occasion et interprétée en direct, est un élément fort de la
scénographie globale, et se voit doublée d’une sonorisation contemporaine plutôt pointue – Bruno
Soulier cite Steve Reich et Pierre Schaeffer dans la liste de ses inspirateurs. Dehors peste le chiffre
noir ne déroge pas à la règle et va même encore plus loin dans la fusion du mot et de la note.
Il faut dire que le texte de Kathrin Röggla est idéal pour ce genre d’expérience. Composé comme un
micro-trottoir glané dans les rues de Linz et de Berlin, il regroupe soixante-dix scènes sans
personnages, identifiables uniquement grâce à un numéro. La liberté laissée ainsi par l’auteure
permet aux deux metteurs en scène d’en faire à loisir des monologues, des dialogues, des psalmodies
ou des chœurs. En l’occurrence, ils ont choisi cinq comédiens pour incarner ces mille et une voix
possibles, ces actualisations différentes d’un même chœur, ces assemblages et désassemblages
permanents de témoignages.
L’espace scénique, dégagé – si l’on excepte la présence des musiciens au fond de cour et jardin – et
anonyme permet à ces rencontres d’advenir. En fond de scène, comme dans un couloir
d’administration froid et impersonnel, se dresse un mur de portes semi-opaques en Plexiglas
déformant, derrière lesquelles se réfugieront et se distordront parfois les comédiens.
La mise en scène est alerte, rythmée, physique. L’éclatement du jeu et des comédiens qui passent
d’une scène à l’autre dans une urgence des corps procure à l’ensemble une tension qui sied bien au
propos. Dans le texte, les ruptures de ton sont également fréquentes et bien amenées. L’œuvre,
remarquablement écrite, poétique, imagée et violente, ne porte pas de jugement, mais éclaire une
situation souvent honteuse, un « monstre moussu » abstrait qui se tapit dans le noir et grignote
lentement l’existence.
Les cinq comédiens, qui différent les uns des autres par l’âge, le physique, la voix et la technique de
jeu, représentent le spectre social et générationnel de tous ceux qui peuvent être concernés par ce
drame. Pas une unité, mais une choralité, souligne Eva Vallejo, qui fait partie de la distribution. Avec
une énergie et une conviction communicatives, les acteurs empoignent, même si ce n’est que pour
quelques secondes, ces identités à bras-le-corps pour être tour à tour le contrôleur des comptes, le
représentant de la société d’électricité, la femme accro à la vente par correspondance ou l’employé de
banque. Tous les drames ordinaires de gens seuls et réunis par leur solitude dans le grand marché
monétaire.
Sarah Elghazi
La voix du Nord 8 Janvier 2010
La voix du Nord.fr 19 Janvier 2010
Sortir Lille Eurorégion 6 Janvier 2010
8 PLACE DU GENERAL DE GAULLE59023 LILLE CEDEX - 03 20 78 40 40
09 JANV 10Quotidien Prov. avec dim.
OJD : 281893
Surface approx. (cm²) : 133
Page 1/1
FC73D57B5E60AB05728F47D4F607B5A50610BD8CB1A700B8BC475CFROND-POINT9606452200503/GMA/FJT/2
Eléments de recherche : THEATRE DU ROND-POINT : à Paris 8ème, toutes citations
« Dehors peste le chiffre noir » à l'Idéal : le surendettement menaçantl'humanité
La patte d'Eva Valejo et Bruno Souiller s'estposée sur la scene du theâtre de l'Idéal aTourcoing Avec Dehors peste le chiffre noir, c'est bien l'esprit de la compagnieL'Interlude T/O qui souffle Metteurs enscene et metteur en son de la compagnie lesavent, le texte propose était du domaine dupan nsque On n'est pas ici dans le principede la narration classique, pas de personnagesdétermines, d'histoire simple Au détour desoixante-dix saynètes, le texte de KathrinRoggla passe au scalpel des mots la questiondu surendettement Lorsqu'elle est tombée surle texte - qui n'a jamais ete monte en France- il y a plus de deux ans, la crise n'avait pasencore fait ses ravages Le surendettement,ça interesse qui? Aujourd'hui, le texte estd'une actualite desarmante L'auteure essayede ne pas juger, elle se contente de constater,de se placer du côte des surendettes maîsaussi de ceux qui gèrent, de ces organismes
de credit ou travaillent des gens Pousser a laconsommation des autres, seul moyenapparent de garder son propre travail Maîsavec bonne conscience quand même «Onn'est pas un monstre», martelé un despersonnages en séanced'autodeculpabilisation Pour mettre enespace cette espèce de «rubik's cubedébride», comme l'appellent ses concepteurs,il faut tout le talent de l'équipe et duscénographe Herve Lesieur On assiste a uneveritable chorégraphie des mots et des corpsUne danse comme le font les chiffres quandil s'agit de gerer nos comptes, nous débiter,nous créditer, nous embrouiller L'auteure nenous donne pas de reponses, elle nous aidejuste a nous poser de (justes''') questions Est-ee qu'on est seulement parce qu'on a? Et l'onressort de la piece en se demandant s'il y aun moyen de faire autrement Au fil de lapiece, il est parfois difficile de rester
concentre, maîs cela revient vite et l'on estrattrape par des moments de poesie, desimages fortes et quèlques trouvailles liées autravail d'éclairage de Xavier Boyaud, dignedes oeuvres de James Turrell Commetoujours, Bruno Soulier signe la musique endirect avec le guitariste Ivann Cruz et lavioloniste Lea ClaessenstCHRISTIAN VINCENT A l'Idéal deTourcoing jusqu'au 16 janvier puis un moisau theâtre du Rond-Point a Pans De 7 a 23E Réservations au 03 20 14 24 24
Culture Nord.fr
dehors peste le chiffre noir 10/03/2010
dehors peste le chiffre noir 01/2010
Dehors peste le chiffre noir
Une oeuvre de charité !
Soixante-dix saynètes, portant chacune un numéro, fusionnent comme les comptes des entreprises frauduleuses qui participent à la survie de ceux, qu’elles endettent sereinement.« Pas le droit de craquer » lorsque Atac casse les prix ou quand Lidl fait ses offres spéciales ! Le rendez-vous bi-mensuel pris chez le coiffeur pour 11 euros, se réduit à une entrevue rapide et conviviale chez une amie qui sait utiliser ses ciseaux, et gra-tuitement ! Pas de prothèse dentaire ni de lunettes, un luxe qu’il n’est pas nécessaire de posséder ! Pas de vêtements d’apparat, la simplicité est de mise et plus convenable en société ! Pas de quoi encore ? On finit par ne plus savoir et alors dans un élan, qu’encourage la privation, on franchit, candide, les portes semi-opaques d’un établissement de crédit. Les marchands du Temple y sont accueillants, aimables et complaisants ! Ils comprennent la situation pour laquelle ils proposent des solutions sur 10, 20, ou 30 ans ! Dès lors, pris dans la spirale infernale de la consom-mation virtuelle, les cartes de crédit flambent comme les prix, les taux d’intérêts ne pratiquent plus la pitié et la publicité abusive encourage le consommateur à croire qu’il peut accéder à un Eldo-rado jusque là infranchissable ! Acheteuse compulsive, utilisateur de téléphone portable, joueur de casino et bien d’autres encore, se font happer par la dette qu’ils accumulent sournoisement. La lente descente aux enfers s’opèrent comme prévu et le scénario du surendettement offre le champ lexical de la complainte du progrès !Une mise en voix de l’infortune !Kathrin Röggla mène une série d’enquêtes à Berlin, Vienne et Linz auprès de personnes endettées de différents milieux sociaux ainsi qu’auprès d’établissements bancaires et conseillers en ra-chat de crédit. Toutes ces données lui ont permis de cerner et représenter, la réalité économique et sociale moderne du suren-dettement. Un foisonnement de point de vue se croise, pour faire résonner la fabuleuse aliénation de la consommation à outrance, qu’encourage l’aventure grisante et malheureuse du crédit. Don-nant voix et corps à l’infinie variété des comportements humains face à l’argent, elle restitue avec empathie et dans une langue singulière, la cruelle réalité des laissés-pour-compte de la so-ciété de consommation. Soixante-dix saynètes, caractérisées par un humour acerbe, sont mises en voix par l’Interlude T/O qui, fidèle à ses engagements, restitue un « théâtre/oratorio » qu’il ne cesse d’inventer au fil de ses créations.Une partition chorale pour cinq comédiens sans personnages, construisant un parcours tout au long d’une mise en scène qui, allant d’une parole individuelle à une parole collective, fait jaillir les stances d’une poésie de la modernité, entre espace intime et univers de bureaux aseptisés. Des silhouettes s’animent derrière un mur de portes semi-opaques, d’un établissement bancaire. Intérieur/extérieur, la peine est la même, de l’intime au sordide, les corps se courbent, s’amoindrissent, tentent de se redresser et d’affronter la douloureuse réalité de leur quotidien. Un jeu de fauteuils en simili cuir, permet d’asseoir la confession ou de
convertir les propos de « ces gens là » qui n’ont pas échappé au rêve américain de la consommation indexée au coût de la vie. Les paroles se croisent, se choquent, se répondent puis s’éva-nouissent dans le tumulte bruyant du chiffre noir qui peste ! Une écriture polyphonique pour un opéra rock dont les résonances métalliques de la guitare d’Ivann Cruz éprouvent l’oreille, tout comme ces verticalités lumineuses agressives et éblouissantes, aveuglant le spectateur qui finit par voir ou ne plus voir ce qu’il accepte d’affronter. Une parole saine et salvatrice pour dire et ra-conter la vie de ces surendettés devenus les parias d’une société qui en a pourtant consacré l’émergence ! Eva Vallejo et Bruno Soulier fabriquent une partition aussi étonnante que dérangeante avec un sens du rythme déconcertant pour parler avec force de notre monde. Ils mêlent le texte et le son dans une harmonie du désespoir dont surgit, en demi-teinte, une réalité déconcertante portée par la cruauté des mots, que Kathrin Röggla restitue dans ses saynètes. Le violon de Léa Classens, compose la mélodie du bonheur achetée à prix coutant pendant que Bruno Soulier, au piano et clavier, parcourt les notes d’un univers musical alié-nant. Les cinq comédiens, soumettent leur corps et leur voix à la dictature elliptique de l’argent facile, obtenu par la philanthropie déguisée des escrocs qui le prête avec compassion.L’Interlude T/O réalise une composition remarquable, fine et poi-gnante, proposant, avec un engagement sans concessions, un travail rythmique étonnant dans lequel se mêlent voix, instru-ments, textes et sons dans une forme réaliste époustouflante.
Bruno Deslot
www.unfauteuilpourlorchestre.com/
dehors peste le chiffre noir 21/01/2010
11 RUE BERANGER75154 PARIS 3 - 01 42 76 17 89
25 JANV 10Quotidien Paris
OJD : 123352
Surface approx. (cm²) : 875N° de page : 28-29
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Eléments de recherche : THEATRE DU ROND-POINT : à Paris 8ème, toutes citations
L'Interlude en portéessar la scène
CRÉATION
Fondée à Lille,la compagniede Bruno Soulieretd'EvaVallejomêle étroitementmusique etthéâtre dansses spectacles.Par GRÉGOIRE BISEAUPhoto AIMÉE THIRION
Lui s'appelle Bruno Soulier. Elle,Eva Vallejo. Il est musicien,elle, actrice. Ils se sont croisésil y a quinze ans pour créer, à
Lille, la compagnie de l'Interlude, théâ-tre oratorio. Ils disent admirer Fellini,Ferré, le metteur en scène polonaisTadeusz Kanter et la chorégraphe alle-mande Fina Bausch. Pour le reste, onn'en saura pas beaucoup plus. Mêmel'insignifiant d'une fiche d'état civil.Leur âge ? «Je ne veux pas en entendreparler», répond Eva, avec sa voix à la
fois grave et douce. On comprend viteque c'est peine perdue d'insister. Quele duo a fait le choix de mettre sa vie àl'abri. On arrachera juste qu'elle est fillede résistant espagnol, débarquée enFrance à l'âge de 8 ans, elle découvre lethéâtre en classe de cinquieme et décided'entrer au conservatoire de Roubaix,contre l'avis de ses parents, après avoirplaqué son emploi d'assistante de di-rection. Lui, né dans le Nord, passe parl'Ircam après des études de piano clas-sique et se consacre à la composition,influence par la musique répétitive, Da-vid Bowie et Clash. «J'étais parti pourn'être que musicien», dit-il. Jusqu'à leurrencontre.
VIRULENCE. Depuis, ils élaborent en-semble une forme unique de spectacle.Quelque chose entre concert et pièce dethéâtre. Où musique et texte ne fontqu'un. Où les acteurs parlent face aupublic. Sans dialogue ou presque. L'unaprès l'autre, rarement ensemble. Lesyeux dans les yeux avec le spectateur.Ce n'est jamais chanté, et évidemmentpas déclamé. «Comme si on prenait lesapartés d'un chanteur pendant sonconcert, et qu'on y insufflait du théâtre»,dit Bruno Soulier. Aujourd'hui, ils fonttourner leur dernière création, Dehorspeste le chiffre noir (lire page suivante),opportune évocation du surendettement par temps de digestion de crisedes subprimes. Les deux pensent avoir
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Fondée à Lille,la compagniede Bruno Soulieretd'EvaVallejomêle étroitementmusique etthéâtre dansses spectacles.Par GRÉGOIRE BISEAUPhoto AIMÉE THIRION
Lui s'appelle Bruno Soulier. Elle,Eva Vallejo. Il est musicien,elle, actrice. Ils se sont croisésil y a quinze ans pour créer, à
Lille, la compagnie de l'Interlude, théâ-tre oratorio. Ils disent admirer Fellini,Ferré, le metteur en scène polonaisTadeusz Kanter et la chorégraphe alle-mande Fina Bausch. Pour le reste, onn'en saura pas beaucoup plus. Mêmel'insignifiant d'une fiche d'état civil.Leur âge ? «Je ne veux pas en entendreparler», répond Eva, avec sa voix à la
fois grave et douce. On comprend viteque c'est peine perdue d'insister. Quele duo a fait le choix de mettre sa vie àl'abri. On arrachera juste qu'elle est fillede résistant espagnol, débarquée enFrance à l'âge de 8 ans, elle découvre lethéâtre en classe de cinquieme et décided'entrer au conservatoire de Roubaix,contre l'avis de ses parents, après avoirplaqué son emploi d'assistante de di-rection. Lui, né dans le Nord, passe parl'Ircam après des études de piano clas-sique et se consacre à la composition,influence par la musique répétitive, Da-vid Bowie et Clash. «J'étais parti pourn'être que musicien», dit-il. Jusqu'à leurrencontre.
VIRULENCE. Depuis, ils élaborent en-semble une forme unique de spectacle.Quelque chose entre concert et pièce dethéâtre. Où musique et texte ne fontqu'un. Où les acteurs parlent face aupublic. Sans dialogue ou presque. L'unaprès l'autre, rarement ensemble. Lesyeux dans les yeux avec le spectateur.Ce n'est jamais chanté, et évidemmentpas déclamé. «Comme si on prenait lesapartés d'un chanteur pendant sonconcert, et qu'on y insufflait du théâtre»,dit Bruno Soulier. Aujourd'hui, ils fonttourner leur dernière création, Dehorspeste le chiffre noir (lire page suivante),opportune évocation du surendettement par temps de digestion de crisedes subprimes. Les deux pensent avoir
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trouvé un «premier aboutissement»en 2005, en montant un texte de Ro-drigo Garcia, Jardinage humain.Sur scène, un piano, une batterie, unviolon et deux micros. Deux acteurs(Eva Vallejo et Pascal Martin Granel)viennent, à tour de rôle, cracher leur
Les deux compères, qui se sontrencontres ily a quinze ans, nes'interdisent aucun texte a priori :littérature, essais, théâtre-
rage d'un monde puéril et dérisoire. Çaclaque, comme des gifles. Ça parle dufootball, des chiens, et d'une pitoyablesociété de consommation. Avec la viru-lence du tract et la dérision d'une farce.Une petite merveille de mécanique,à la fois millimétrée et débordée par
l'énergie rock qu'elle produit. Ici, laforme s'impose d'elle même. Pas pource qu'elle est, mais pour la radicalitéqu'elle porte. «Pour le besoin vital des'adresser à celui oui est en/ace», dit EvaVallejo. Ce spectacle tourne encoreaujourd'hui, avec le même succès dans
toute la France. Sauf à Paris.«C'est le problème quand vousêtes dans l'entre-deux. Le milieuparisien du théâtre vous dit quec'est trop musica! et, celui de lamusique, que e 'est trap théâtral»,explique-t-elle. Eux rêvent en-
core de pouvoir monter leur Jardinagehumain dans une vraie salle de concertparisienne.En 2007, c'est dans un théâtre de la ca-pitale, celui du Rond Point, qu'ils présentent la Mastication des morts (textede Patrick Kermann). Nouvelle réussite,
drôle et glaçante, où les morts d'un vil -lage français sortent de leur tombe pourse raconter. Et déballer, au micro, leurennui, leurs secrets et autres mesquineries enfouies.
CHORALITÉ. Les deux compères nes'interdisent aucun texte a priori : litté-rature, essais, théâtre... tout est possi-ble . « On a la chance de pouvoir se passerdu dialogue. » Bruno écoute d'abord lamusicalité du texte. « Je travaille à l'ins-tinct. Je me mets au piano et j'improvise. »Ensuite, Eva y colle le texte, à voixhaute sur la musique. «Et là, on sait toutcle suite si ça marche ou pas. » Souvent,cela ne fonctionne pas. Comme sur cerécit d'un reporter de guerre ramenéd'Irak. Ou ce projet d'adaptation deMédée de Sénèque. «C'était trop évident,trop beau. Tout allait dans le même sens :
Bruno Soulierest musicien,Eva Vallejo estcomédienne.
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la musique et le texte», explique Eva. Ilfaut que ça joue, que ça frotte.Pour Dehors peste le chiffre noir, ils s'en-thousiasment pour la choralité du texte,écrit par Kathrin Roggla, une auteurecontemporaine autrichienne. «On nes'est pas mis en situation de vouloir parlerà tout prix de la crise économique. C'estd'abord l'écriture qui nous inspire. »Sur le plateau, musiciens et acteurs ré-pètent ensemble, à l'unisson. On se de-mande alors si l'acteur, coincé entretexte et musique, a encore un peu d'es-pace pour respirer. «Très vite, une foisqu'il a mémorisé la musique, l'acteur voitbien toute la liberté que cela peut lui ap-porter, répond Eva. La grande jouissanceest justement de pouvoir détourner tousnos interdits. » Prochaine étape : l'adap-tation, en 2011, de l'opéra jazz Quichottede Jean-Luc Lagarce. •»•
«Dehors peste lechiffre noir», ou laparole des victimesdu surendettement.
Témoignagecapitalsurla criseDEHORS PiSTELE CHIFFREde KATHRIN ROGGLAms Bruno Soulier et Eva Vallejo Théâtre duRond-Point, 2 bis, av Franklm-Roosevelt,75OO8 Mar-sam 21 heures, dim 15)130.Jusquau 21 février Rens Ol 4495 98 21
ou wwwtheatredurondpomtfr
Sur le plateau, ils sont trois musi-ciens (piano, guitare, violon), cinqcomédiens et autant de chaises.
Pour combien de rôles? Beaucoup.D'abord les victimes : des fétichistes duportable, des pauvres, des obsédés dela vente par correspondance, des ma-niaques de la dépense... Puis des ban-quiers, huissiers, coupeurs de courantou simples employés payés pour couriraprès cet argent parti en fumée. Et enfinles autres : les proches et la famille quise désespèrent. L'Autrichienne KathrinRoggla a écrit Dehors peste k chiffre noirà partir de témoignages qu'elle a récol-tés en plusieurs enquêtes de terrain. Misen scène par Eva Vallejo et en musiquepar Bruno Soulier, ce ballet du suren-dettement, en une quarantaine de ta-bleaux, n'a pas vocation à mettre en si-tuation une réalité sociale, mais à faireentendre des mots, sinon un langage.Révolte et douloureux, mais aussi drôlecar désespéré.Il faut peu de temps au spectateur pourcomprendre qu'il ne doit pas chercherà courir derrière les répliques. On estvite dérouté, car rien n'est clairementdessine : ni les situations ni les person-nages. Alors, ce qui peut faire confusionau début devient la grande excitation etla réussite du spectacle. Le texte et lamise en espace laissent en effet presquetoujours planer le doute sur l'identité decelui qui parle : le surendetté ou soncréancier. Chaque situation devientalors étonnamment réversible.Comme si l'important n'était pas de sa-voir de quel camp on parle, mais defaire entendre cette chorale de coeurséconomiques. Et ce qui nous relie lesuns aux autres. A l'aune de cette ambi-tion, Dehors... est d'une remarquablecohérence artistique. Et politique.
G.Bs.
dehors peste le chiffre noir 16/01/2010
Dehors peste le chiffre noir * * *Théâtre du Rond-Point, 2 bis, av. Franklin D. Roosevelt, Paris 8e. Tél. 01 44 95 98 21. Du 20 janvier au 21 février. www.theatredurondpoint.fr
Journaliste de formation, l’Autrichienne Kathrin Röggla (installée à Berlin) a longtemps mené des enquêtes avant d’écrire pour le théâtre. Ici, dans un décor impersonnel _chaises de salle d’attente de pôle emploi, de conseiller bancaire, couloir d’entreprise _ , elle dit, en soixante-dix saynètes, la mauvaise vie de tous ceux qui ne s’en sortent pas, des accidentés de la vie, des pauvres tentés par les jeux de hasard, le surendettement, et puis le couperet des statistiques, et «le chiffre noir, cette masse opaque, qui peste autour de nous». Comment se saisir de cette écriture en forme d’énumérations et d’accumulations, de ces voix qui portent des numéros? La dernière création d’Eva Vallejo et Bruno Soulier, musicien, rythme et scande la parole chorale à la manière d’un oratorio. La partition qu’ils ont composée répercute et fait résonner les terribles interrogations posées par l’ac-tualité économique et sociale. Les interprètes, musiciens et comédiens, passent de la parole individuelle à la parole collective et interpellent les spectateurs sur leur rapport à l’argent et à la consommation. Une polyphonie d’aujourd’hui précise et implacable.
Annie Chenieux - leJDD.fr
http://www.lejdd.fr/Culture/Theatre/Actualite/Guillaume-Gallienne-comedien-a-facettes-multiples-165248/
dehors peste le chiffre noir 01/2010
Interlude (T/O) : le noir leur va si bienBienvenue dans le monde moderne ! Celui du fric et de la société de consommation. Inspiré par le texte de la jeune auteure autrichienne Kathrin Röggla, Dehors peste le chiffre noir, l’Interlude T/O (théâtre oratorio) offre un spectacle visuel et lyrique percutant. L’argent sur un plateau -Eva Vallejo à la partition scénique et Bruno Soulier à la partition musicale-, désordre scénographique et sonore de toute beauté : dans le flou de notre so-ciété contemporaine, à travers la voix de ceux qui trinquent, et les proches si proches, la dimension humaine du propos prend tout son sens. Endettement, surendettement, accident de la vie, tirelire, risque des affaires, société de recouvrement, société de vente à distance, banque, créancier, crédit, craquer, plonger, calcul mental, marché mondial, faire comme si… On en a le tournis ! Ça zappe, ça bouscule, ça transporte, ça fait rire, ironise et mord, ça démolit, ça slame ! Les mots fusent. Les notes aussi. Dans sa nouvelle création, l’Interlude T/O visite, de manière assez explosive, l’univers réaliste et choral de la journaliste-écrivain Kathrin Röggla. Dehors peste le chiffre noir : si le mot argent est quasi absent de cet exercice de style virtuose, il en est pourtant le moteur : c’est nous tous face à la consom-mation, compulsion, convulsion, maladie du monde. « On » n’est pas un monstre, et si… On rit, on frémit.C’est peut-être la rencontre de deux pertinences, en un temps où le mot s’évanouit. Un texte brut, soixante-dix saynètes sans personnages identifiés mais à la parole polyphonique, celle des soumis (à l’argent), celle des me-neurs (du profit), sorte de « rubik’s cube débridé » selon l’auteure, matériau dense dont s’emparent Eva Vallejo et Bruno Soulier avec une justesse de ton électrique et une verve humaniste, esthétique, toujours aussi sensible. Où l’émotion, le ressenti, le vécu, s’accordent au lyrisme et à la poésie. Ici dans la fulgurance et le compulsif, dans une modernité théâtrale aussi sobre qu’expressive. C’est une pièce du vivant, et du contemporain, montée par une compagnie qui revendique de parler de l’homme d’aujourd’hui, par le mot, par le son. Face à l’argent, elle nous plonge tour à tour dans le quotidien et dans le démesuré, dans l’irrationnel et dans le terre-à-terre, le cache-misère. Alors c’est une chorégraphie, dans un décor à la fois opaque et lumineux, où le geste et le mouvement orchestrent cette marche du monde délirante et folle. Alors c’est un ballet, un jeu de positions, de situations, un entre-sort aux allures d’ombres chinoises, où cinq comédiens aux tempéraments disparates nous renvoient à une réalité crue, à nos nimbes de contradictions. Alors c’est un chœur, de musique et voix mêlées. Une partition où la bande son épouse la composition, ou vice-versa, bruits de la vie, mélodies de l’âme, trois musiciens sur le plateau (clavier, guitare, violon) comme un écho lancinant et percutant à la tragédie qui se noue. Ombre d’apocalypse, cordes saturées, on se tape la tête contre les murs. Et l’on meurt de cet argent, ce besoin d’argent qui nous bouffe ; le flou du flouze nous enserre et les rêves de vie en rose s’évaporent. Sans jamais juger, mais c’est aussi le texte qui veut ça, sans esbroufe, mais avec une imagination scénique toujours affirmée, l’Interlude T/O appuie du doigt là où ça fait mal. Bienvenue dans le monde moderne ! Et si tout cela n’était que le fruit d’une société télécommandée ? Coupez !
Cécile Rognon
Dehors peste le chiffre noir : jusqu’au 16 janvier à 20h30 à l’Idéal, rue des Champs à Tourcoing (sauf le dimanche 16h, relâche le lundi). Réserv. Théâtre du Nord 03.20.14.24.24 – www.theatredunord.fr
www.culturenord.fr
CultureNord.fr
dehors peste le chiffre noir 09/01/2010
8 PLACE DU GENERAL DE GAULLE59023 LILLE CEDEX - 03 20 78 40 40
09 JANV 10Quotidien Prov. avec dim.
OJD : 281893
Surface approx. (cm²) : 133
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FC73D57B5E60AB05728F47D4F607B5A50610BD8CB1A700B8BC475CFROND-POINT9606452200503/GMA/FJT/2
Eléments de recherche : THEATRE DU ROND-POINT : à Paris 8ème, toutes citations
« Dehors peste le chiffre noir » à l'Idéal : le surendettement menaçantl'humanité
La patte d'Eva Valejo et Bruno Souiller s'estposée sur la scene du theâtre de l'Idéal aTourcoing Avec Dehors peste le chiffre noir, c'est bien l'esprit de la compagnieL'Interlude T/O qui souffle Metteurs enscene et metteur en son de la compagnie lesavent, le texte propose était du domaine dupan nsque On n'est pas ici dans le principede la narration classique, pas de personnagesdétermines, d'histoire simple Au détour desoixante-dix saynètes, le texte de KathrinRoggla passe au scalpel des mots la questiondu surendettement Lorsqu'elle est tombée surle texte - qui n'a jamais ete monte en France- il y a plus de deux ans, la crise n'avait pasencore fait ses ravages Le surendettement,ça interesse qui? Aujourd'hui, le texte estd'une actualite desarmante L'auteure essayede ne pas juger, elle se contente de constater,de se placer du côte des surendettes maîsaussi de ceux qui gèrent, de ces organismes
de credit ou travaillent des gens Pousser a laconsommation des autres, seul moyenapparent de garder son propre travail Maîsavec bonne conscience quand même «Onn'est pas un monstre», martelé un despersonnages en séanced'autodeculpabilisation Pour mettre enespace cette espèce de «rubik's cubedébride», comme l'appellent ses concepteurs,il faut tout le talent de l'équipe et duscénographe Herve Lesieur On assiste a uneveritable chorégraphie des mots et des corpsUne danse comme le font les chiffres quandil s'agit de gerer nos comptes, nous débiter,nous créditer, nous embrouiller L'auteure nenous donne pas de reponses, elle nous aidejuste a nous poser de (justes''') questions Est-ee qu'on est seulement parce qu'on a? Et l'onressort de la piece en se demandant s'il y aun moyen de faire autrement Au fil de lapiece, il est parfois difficile de rester
concentre, maîs cela revient vite et l'on estrattrape par des moments de poesie, desimages fortes et quèlques trouvailles liées autravail d'éclairage de Xavier Boyaud, dignedes oeuvres de James Turrell Commetoujours, Bruno Soulier signe la musique endirect avec le guitariste Ivann Cruz et lavioloniste Lea ClaessenstCHRISTIAN VINCENT A l'Idéal deTourcoing jusqu'au 16 janvier puis un moisau theâtre du Rond-Point a Pans De 7 a 23E Réservations au 03 20 14 24 24
8 PLACE DU GENERAL DE GAULLE59023 LILLE CEDEX - 03 20 78 40 40
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OJD : 281893
Surface approx. (cm²) : 133
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« Dehors peste le chiffre noir » à l'Idéal : le surendettement menaçantl'humanité
La patte d'Eva Valejo et Bruno Souiller s'estposée sur la scene du theâtre de l'Idéal aTourcoing Avec Dehors peste le chiffre noir, c'est bien l'esprit de la compagnieL'Interlude T/O qui souffle Metteurs enscene et metteur en son de la compagnie lesavent, le texte propose était du domaine dupan nsque On n'est pas ici dans le principede la narration classique, pas de personnagesdétermines, d'histoire simple Au détour desoixante-dix saynètes, le texte de KathrinRoggla passe au scalpel des mots la questiondu surendettement Lorsqu'elle est tombée surle texte - qui n'a jamais ete monte en France- il y a plus de deux ans, la crise n'avait pasencore fait ses ravages Le surendettement,ça interesse qui? Aujourd'hui, le texte estd'une actualite desarmante L'auteure essayede ne pas juger, elle se contente de constater,de se placer du côte des surendettes maîsaussi de ceux qui gèrent, de ces organismes
de credit ou travaillent des gens Pousser a laconsommation des autres, seul moyenapparent de garder son propre travail Maîsavec bonne conscience quand même «Onn'est pas un monstre», martelé un despersonnages en séanced'autodeculpabilisation Pour mettre enespace cette espèce de «rubik's cubedébride», comme l'appellent ses concepteurs,il faut tout le talent de l'équipe et duscénographe Herve Lesieur On assiste a uneveritable chorégraphie des mots et des corpsUne danse comme le font les chiffres quandil s'agit de gerer nos comptes, nous débiter,nous créditer, nous embrouiller L'auteure nenous donne pas de reponses, elle nous aidejuste a nous poser de (justes''') questions Est-ee qu'on est seulement parce qu'on a? Et l'onressort de la piece en se demandant s'il y aun moyen de faire autrement Au fil de lapiece, il est parfois difficile de rester
concentre, maîs cela revient vite et l'on estrattrape par des moments de poesie, desimages fortes et quèlques trouvailles liées autravail d'éclairage de Xavier Boyaud, dignedes oeuvres de James Turrell Commetoujours, Bruno Soulier signe la musique endirect avec le guitariste Ivann Cruz et lavioloniste Lea ClaessenstCHRISTIAN VINCENT A l'Idéal deTourcoing jusqu'au 16 janvier puis un moisau theâtre du Rond-Point a Pans De 7 a 23E Réservations au 03 20 14 24 24
dehors peste le chiffre noir 15/01/2010
« Dehors peste le chiffre noir », prise de risque pour Bruno Soulier et Eva VallejoEva Vallejo et Bruno Soulier, responsables de la création à l’Idéal de «Dehors peste le chiffre noir». Eva Vallejo et Bruno Soulier, responsables de la création à l’Idéal de «Dehors peste le chiffre noir».| THÉÂTRE DE L’IDÉAL |
« Nous savons que nous avons une prise de risques en présentant ce texte. » ...
Bruno Soulier et Eva Vallejo, de l’Interlude T/O, sont res-ponsable de la création à l’Idéal, encore jusque demain soir, de « Dehors peste le chiffre noir ». L’auteur, Kath-rin Roggla, une Autrichienne de 35 ans a travaillé sur le thème du surendettement. Un thème qui n’était pas d’ac-tualité quand la compagnie a décidé de le monter. « Ici, pas question de se placer sur un plan de la victimisation. » Tous les acteurs du surendettement y passent, qu’ils soient dans les organismes de crédit ou dans les entre-prises de vente par correspondance mais aussi ceux qui se retrouvent assistés. « Cela montre comment notre identité n’existe plus qu’au travers des rapports d’argent. » « Pour elle, tout a débuté dans les années 50, avec l’invention de la carte de crédit, ce n’est pas seulement la crise qui nous met dans la situation où nous sommes. » « On a découvert le texte un peu par hasard, dans une librairie. Il était bilingue et n’avait jamais été monté en France. On ne sait jamais qui parle, car l’auteur a poussé le zapping à l’extrême. C’est une espèce de Rubik’s cube déglingué. Il y a un très beau travail sur la langue et ça dépasse le théâtre contemporain. » Eva Vallejo et Bruno Soulier privilégient une forme chorale dans le jeu des acteurs, un collectif qui s’agite sous la musique de Bruno Souliez et des chorégraphies tant physiques que verbales.
Ici, il n’y a pas de morale, pas de conclusion bétonnée. « Le but est d’amener le spectateur à l’émotion et au questionnement. » Fort d’une équipe soudée « un peu comme du compagnonnage », la compagnie apporte sa richesse dans le jeu. « On a joué à Béthune, Auxerre, et on a reçu un bon accueil, même avec un public qui ne nous connaissait pas du tout. » Fidèles à l’Idéal où ils ont présenté « La Mastication des morts » ou à Chotteau avec « Jardinage humain », la compagnie lilloise aime Tourcoing qui le lui rend bien, aujourd’hui encore et, de-puis quinze ans, ils ont acquis une vraie liberté de créer. �
CH. VINCENT
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Tourcoing/actualite/Secteur_Tourcoing/2010/01/15/article_dehors-peste-le-chiffre-noir-prise-de-r.shtml
dehors peste le chiffre noir 06/01/2010
SORTIR LILLE EUROREGION130 RUE NATIONALE59015 LILLE CEDEX - 03 28 38 18 88
06 JAN 10Hebdomadaire Province
Surface approx. (cm²) : 349
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Eléments de recherche : THEATRE DU ROND-POINT : à Paris 8ème, toutes citations
THEATREDehors peste le chiffre noir, ou la vie à crédit
Dénonciation de l'horreur économique, du surendettement et del'aliénation sociale qui en découle, ce plaidoyer anti-capitaliste de KathrinRôggla est magistralement monté par l'Interlude T/O
Au bal du surendettement, nous sommes tous invités à constater que la « substance de l'argent » qui a envahi nosvies ne lui a pas donné un supplément d'âme, que c'est même tout le contraire. On savait depuis Proudhon que « lapropriété, c'est le vol », mais que dire d'une société qui a institutionnalisé la possession au point de renvoyer à sesmarges tous ceux qui ne répondent pas aux critères de profits maximums qu'elle s'est fixé ? «Chômeurs, gens dubâtiment, accidents de la vie, congés maladie, assistés sociaux, femmes d'indépendant, victimes du cautionnement,farfadets de la finance, rombières accros à la vpc (rombières compulsives) (...) Top salaires, leaders du marchémondial, le génie de la vente, monsieur super analyste, madame pouvoir médiatique (...) Coupeurs de courant,contrôleurs sociaux, les marnes à cartes... » ils sont tous là, convoqués par Kathrin Rôggla et sa langue subversive,décapante, poétique, humoristique et musicale.
Quand on a des dettes...
Pour écrire sa pièce la plus documentaire, l'auteur et ancienne journaliste autrichienne Kathrin Rôggla a mené untravail d'enquête à Berlin et Linz auprès de personnes endettées, d'organismes bancaires, de conseillers en rachat decrédit et de spécialistes en conseil juridique. L'originalité de ce texte polyphonique réside à la fois dans son sujet,prémonitoire à la date de création de la pièce en 2005, mais aussi dans une écriture qui confine à l'envoûtement.Répétitions, leitmotiv, phrases courtes, rythme hoquetant, épuisant, car langage de gens épuisés par une overdosedestructrice de consommation absurde et galopante. Pas étonnant qu'Eva Vallejo (metteur en scène) et BrunoSoulier (compositeur) aient été touchés par ce texte qui se prête merveilleusement au travail qui est le leur depuis lacréation en 1994 de L'Interlude T/O et du concept de Théâtre/Oratorio, incarner avec le corps et la voix des acteursune vision tragique du monde contemporain porte par le son articulé ou chanté des mots. Pour questionner la formethéâtrale au-delà des rapports théâtre/musique, ils repoussent les frontières de la voix parlée et de la voix chantée ettissent un lien à travers l'écoute, entre le corps et la voix. Voix de l'acteur, corps de l'acteur, mais aussi du spectateurqui est comme happé par les cinq comédiens dont on peut saluer la performance d'acteur, et qui évoluent tels desdanseurs dans un décor de verre et d'acier - bureau, hall de banque ou magasin - et dialoguent avec trois musicienssur une musique hypnotique composée par Bruno Soulier et que n'aurait pas renié la musique répétitive américaine.
Françoise Objois
Du 6 au 16 janvier 2010. Théâtre du Nord, L'Idéal, 19, rue des Champs, Tourcoing.Tél.os.20.14.24.24.
http://w\vw.theatredunord.fr/Public/spectacles.php?ID=2483
A voir ensuite au Théâtre du Rond Point à Paris puis à Ris-Orangis et Angers.
dehors peste le chiffre noir 14/02/2010
Dehors peste le chiffre noir de Kathrin RögglaLa metteuse en scène Eva Vallejo et le musicien Bruno Soulier qui travaillent en duo sont loin d’être des inconnus. On n’est pas prêt d’oublier «La mastication des morts» de Patrick Kermann qu’ils ont montés en 2006 où les défunts enterrés dans le cimetière d’un village racontaient des épisodes pas toujours reluisants de leur existence. Ils ont, cette fois, choisi un texte d’une actualité brûlante écrit par l’auteure autrichienne établie à Berlin, Kathrin Röggla qui, après quantité d’enquêtes, se penche sur le surendettement des classes moyennes.
Comme dans toutes leurs créations, celle-ci réunit une multiplicité de personnages (jouées par cinq acteurs qu’accompagnent trois musiciens). Une mise en scène chorale donne la parole à des victimes de l’idéologie de la consommation qui mêlent paroles individuelles et paroles collectives.. Ce qui nous vaut quantité de scènes au climat dynamique où des hommes et femmes qui achètent à tout va voient la vie en rose. Jusqu’au jour où ils découvrent que leurs moyens se trouvent de plus en plus rabotés et leurs créanciers de moins en moins accommodants. Peu peu se créent de vertigineux gouffres sociaux.Ce qui n’empêchent pas les 15 -24 ans d’être en proie à une faim dévorante de marques.
Ce qui frappe le plus dans ce spectacles hors norme est outre la performance physique des interprè-tes, le fait que les deux concepteurs se gardent bien de donner des leçons et d’engager ceux que leur confiance enthousiaste a parfois jeter sur le trottoir, à adopter un mode de vie plus strict. Ils savent pertinemment que l’humour qui est leur cheval de bataille, frappe davantage les esprits que les mises en garde. En donnant ainsi corps et voix aux laissés-pour-compte de la société de consommation, Eva Vallejo et Bruno Soulier inventent une nouvelle forme de théâtre politique à côté duquel les revendica-tions militantes semblent d’un autre âge.
Il faut ajouter que pour ce qui est des éclairages leur talent est si considérable que c’est dans une lumière soudain rouge comme les flammes de l’enfer que les malheureux, saisissant enfin qu’ils ont été dupés, perdent spectaculairement la tête.
Joshka Schidlow
http://allegrotheatre.blogspot.com/
dehors peste le chiffre noir 26/01/2010
Dehors peste le chiffre noirpar Maud Denarié
Présentation
La face cachée – qui l’est de moins en moins désormais – de la consommation à outrance, c’est le surendette-ment. A haute dose, la consommation devient une drogue dure. Tant que le patient est solvable tout va bien. Au-delà, gare à la chute ! Kathrin Röggla a enquêté à Berlin, Vienne et Linz auprès de personnes endettées issues de différents milieux sociaux, ainsi qu’auprès de nombreux organismes bancaires et autres conseillers en rachat de crédit. Elle en a tiré un réquisitoire mordant, du répétitif à l’absurde, de la farce au drame. Entre ironie et poésie, elle questionne l’impact dans la vie de chacun d’un phénomène qui touche une société tout entière.
Critique
Ambiance électrique pour un sujet épineux, la nouvelle création d’Eva Vallejo fait l’effet d’un véritable coup de poing théâtral. Voyage dans l’enfer de l’Empire de la consommation, du matérialisme et du profit, ‘Dehors peste le chiffre noir’ plonge dans les tréfonds de la bassesse humaine, y recueillant ce qu’il y a de plus nauséabond. Lumière flash et sons stridents se confondent pour donner vie à une atmosphère agressive, à la limite du suppor-table. Une sensation déroutante et puissamment amenée, dans un souci de transparence du malaise suscité par le texte de Kathrin Röggla. Un texte cru, dur, désordonné, empreint de désespoir ou de perversité dont le metteur en scène, Eva Vallejo, réactive toute la densité dramatique. S’inspirant des enquêtes menées sur le terrain par l’auteur elle-même, elle révèle sur scène et sans tabou les comportements humains face à l’argent. L’Argent. Un mot, comme un refrain incessant qui a su conquérir tous les esprits et qui jaillit ici de toutes les bouches. Au coeur de cette société avilissante où tout le monde est aveuglé, il y a ceux qui tirent les ficelles et ceux qui restent pris à la gorge. Les profiteurs et les endettés. Les créanciers qui s’enrichissent sur le dos des opprimés et ceux-ci qui s’enlisent dans leur pauvreté. Retentissent alors d’interminables logorrhées, au rythme d’une musique lancinante, pour donner lieu à une mise en scène polyphonique, laissant la parole à tous les acteurs victimes du capitalisme et de ses dérives. Tour à tour se chevauchent les discours et les plaintes, inlassablement. Des flots de paroles coulant de corps robotisés, de cerveaux lobotomisés. Dans un lieu où l’âme, depuis longtemps, semble s’être évaporée.
www.evene.fr/culture/agenda/dehors-peste-le-chiffre-noir-28027.php
dehors peste le chiffre noir 01/2010
7 RUE JACQUEMARS-GIELEE59800 LILLE - 03 28 38 45 22
09/15 JAN 10biHebdomadaire Province
Surface approx. (cm²) : 367
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Patrick BEAUMONT
DEHORS PESTE LE CHIFFRE NOIR A TOURCOING
Contes de la sujétion ordinaireLa nouvelle création de L'Interlude Théâtre/Oratorio est l'adaptation d'une pièce de l'auteur autrichienKathrin Rôggla écrite à l'issue d'une série d'enquêtes sur les ravages du surendettement. Un textefragmenté, au plus près des absurdités des sociétés contemporaines, qui épouse le chaos de viesravagées par les pulsions consuméristes et l'ultra-libéralisme qui les incitent et les entretiennent. Unspectacle musical qui résonne admirablement et réveille les consciences assoupies.
es pulsations musicales envahissent
doucement le plateau tandis que, der-
rière des vitres translucides comme
en stand-by, se profilent les ombres
des prochaines victimes anonymes
du Moloch affame dont les crochets et les
crocs' broient, avalent, digèrent puis régur-
gitent ces damnes de la fièvre consumenste
Surgissant de cette antichambre de I horreur
economique, ces personnages sans identitéentament alors un ballet compulsif et desor
donne comme si chacun avait perdu le sens
et devenait le 'témoin direct de son propre
crash"Soit le prologue saisissant d'une piece ou se
succèdent soixante-dix saynètes esquissant
nos comportements, compulsions et depen-
dances ordinaires avec l'argent immatériel,
celui que l'on a pas, ou que I on n aura jamais,
maîs auxquels on se soumet avec culpabilité,délectation ou inconséquence Car ici chacun
victime consentante ou expiatoire, dévale a
tombeau ouvert une pente redoutable, sans
mise en garde préalable, jusqu'au fatal 'vous
n avez pas d'argent et vous ne pouvez paspayer' répète sans émotion par quèlques for-
çats du call center, laquais sans etats d'âme
des societes de credit et autres organismes
bancaires chassant en meute l'infortune et le
mauvais payeur
Rythme par les compositions de Bruno Sou
her, pianiste et DJ dont les mélodies et sono
rites donnent le tempo de ce ballet meca-
nique affolant ou les protagonistes seraient
les marionnettes d'un castelet financier
impénétrable (maîs qui tire les ficelles '), le
spectacle devient le miroir dramatique d'un
monde inféode a des entités inaccessibles
ayant le droit de vie et de mort economique
sur des sujets apeurés ou révoltes maîs fina-lement pris au piège Dans une polyphoniecalquant la cacophonie de nos societes
cyniques, des voix s inquiètent, enflent, s em-
portent se repondent puis se taisent reflets
de nos sourdes inquiétudes ou de nos peursouvertes cris et chuchotements vains avant
le la pidaire "je ne peux rien faire pour vous'
prononce par les porte voix des ' requins du
credit 'Le desarroi, la gêne le malaise, l'angoisse ou
la honte finissent par jeter a terre ces proies
prostrées et tétanisées par les injonctions
d'un mécanisme en pilotage automatique
avant que chacun ne se métamorphose en
silhouette fantomatique tournant sur elle
même projetée puis égarée dans le grand
trou noir de la pauvrete Lepilogue d une
fable economique ou se dévoilent les rouages
effrayants d'un systeme asservi aux chiffres,
"masse opaque" transformant I individu enune statistique Une "folie financiere' mise ànu sans morale ni dogmatisme, par I écriture
acérée de Kathrm Rôggla et mise en scene
avec finesse et intelligence par Eva Vallejo
dont les partis pris épousent parfaitement lamagnifique partition musicale de Bruno Sou-
lier qui s éloigne des sentiers balises pour
nous faire entendre les voix et les confessions
de ces laisses-pour-compte Sl
Représentations jusquau ie janvier au théâtre
de I Idéal 19 rue des Champs a Tourcoing
Rense gnements et réservations au 03 20 14 24 24
ou sur www theatredunord fr
Puis du 20 janvier au 21 février au theatre du Rond
Point 2 bis avenue Franklin Roosevelt a Paris Ren-
seignements et réservât ens au OI 44 95 98 21 ou sur
www theatredurondpoint fr
dehors peste le chiffre noir 09/01/2010
Samedi 9 Janvier 2010
Un « monstre moussu »
Nouvelle création de la Cie L’interlude T/O, « Dehors peste le chiffre noir », texte de la jeune auteure autrichienne Kathrin Röggla, sonne singulièrement juste en cette période de crise mondialisée. Sous la forme d’une tragédie chorale sur le surendettement, Eva Vallejo et Bruno
Soulier mêlent paroles et musique, social et poétique.
Les précédents spectacles d’Interlude T/O – T/O pour « Théâtre-Oratorio » –, Inventaire et la
Mastication des morts, se sont distingués par le caractère symphonique de leur forme. Pour Eva
Vallejo et Bruno Soulier, la mise en jeu d’un texte se fait à la fois de manière spatiale et sonore : la
musique, toujours composée pour l’occasion et interprétée en direct, est un élément fort de la
scénographie globale, et se voit doublée d’une sonorisation contemporaine plutôt pointue – Bruno
Soulier cite Steve Reich et Pierre Schaeffer dans la liste de ses inspirateurs. Dehors peste le chiffre
noir ne déroge pas à la règle et va même encore plus loin dans la fusion du mot et de la note.
Il faut dire que le texte de Kathrin Röggla est idéal pour ce genre d’expérience. Composé comme un
micro-trottoir glané dans les rues de Linz et de Berlin, il regroupe soixante-dix scènes sans
personnages, identifiables uniquement grâce à un numéro. La liberté laissée ainsi par l’auteure
permet aux deux metteurs en scène d’en faire à loisir des monologues, des dialogues, des psalmodies
ou des chœurs. En l’occurrence, ils ont choisi cinq comédiens pour incarner ces mille et une voix
possibles, ces actualisations différentes d’un même chœur, ces assemblages et désassemblages
permanents de témoignages.
L’espace scénique, dégagé – si l’on excepte la présence des musiciens au fond de cour et jardin – et
anonyme permet à ces rencontres d’advenir. En fond de scène, comme dans un couloir
d’administration froid et impersonnel, se dresse un mur de portes semi-opaques en Plexiglas
déformant, derrière lesquelles se réfugieront et se distordront parfois les comédiens.
La mise en scène est alerte, rythmée, physique. L’éclatement du jeu et des comédiens qui passent
d’une scène à l’autre dans une urgence des corps procure à l’ensemble une tension qui sied bien au
propos. Dans le texte, les ruptures de ton sont également fréquentes et bien amenées. L’œuvre,
remarquablement écrite, poétique, imagée et violente, ne porte pas de jugement, mais éclaire une
situation souvent honteuse, un « monstre moussu » abstrait qui se tapit dans le noir et grignote
lentement l’existence.
Les cinq comédiens, qui différent les uns des autres par l’âge, le physique, la voix et la technique de
jeu, représentent le spectre social et générationnel de tous ceux qui peuvent être concernés par ce
drame. Pas une unité, mais une choralité, souligne Eva Vallejo, qui fait partie de la distribution. Avec
une énergie et une conviction communicatives, les acteurs empoignent, même si ce n’est que pour
quelques secondes, ces identités à bras-le-corps pour être tour à tour le contrôleur des comptes, le
représentant de la société d’électricité, la femme accro à la vente par correspondance ou l’employé de
banque. Tous les drames ordinaires de gens seuls et réunis par leur solitude dans le grand marché
monétaire.
Sarah Elghazi
« Dehors peste le chiffre noir », de Kathrin Röggla Théâtre du Nord à Tourcoing
Un « monstre moussu »Nouvelle création de la Cie L’interlude T/O, « Dehors peste le chiffre noir », texte de la jeune auteure autrichienne Kathrin Röggla, sonne sin-gulièrement juste en cette période de crise mondialisée. Sous la forme d’une tragédie chorale sur le surendettement, Eva Vallejo et Bruno Sou-lier mêlent paroles et musique, social et poétique.
Les précédents spectacles d’Interlude T/O – T/O pour « Théâtre-Orato-rio » –, Inventaire et la Mastication des morts, se sont distingués par le caractère symphonique de leur forme. Pour Eva Vallejo et Bruno Soulier, la mise en jeu d’un texte se fait à la fois de manière spatiale et sonore : la musique, toujours composée pour l’occasion et interprétée en direct, est un élément fort de la scénographie globale, et se voit doublée d’une sonorisation contemporaine plutôt pointue – Bruno Soulier cite Steve Reich et Pierre Schaeffer dans la liste de ses inspirateurs. Dehors peste le chiffre noir ne déroge pas à la règle et va même encore plus loin dans la fusion du mot et de la note.
Il faut dire que le texte de Kathrin Röggla est idéal pour ce genre d’ex-périence. Composé comme un micro-trottoir glané dans les rues de Linz et de Berlin, il regroupe soixante-dix scènes sans personnages, identifiables uniquement grâce à un numéro. La liberté laissée ainsi par l’auteure permet aux deux metteurs en scène d’en faire à loisir des monologues, des dialogues, des psalmodies ou des chœurs. En l’occurrence, ils ont choisi cinq comédiens pour incarner ces mille et une voix possibles, ces actualisations différentes d’un même chœur, ces assemblages et désassemblages permanents de témoignages.
L’espace scénique, dégagé – si l’on excepte la présence des musiciens au fond de cour et jardin – et anonyme permet à ces rencontres d’advenir. En fond de scène, comme dans un couloir d’administration froid et imper-sonnel, se dresse un mur de portes semi-opaques en Plexiglas déformant, derrière lesquelles se réfugieront et se distordront parfois les comédiens.
La mise en scène est alerte, rythmée, physique. L’éclatement du jeu et des comédiens qui passent d’une scène à l’autre dans une urgence des corps procure à l’ensemble une tension qui sied bien au propos. Dans le texte, les ruptures de ton sont également fréquentes et bien amenées. L’œuvre, remarquablement écrite, poétique, ima-gée et violente, ne porte pas de jugement, mais éclaire une situation souvent honteuse, un « monstre moussu » abstrait qui se tapit dans le noir et grignote lentement l’existence.
Les cinq comédiens, qui différent les uns des autres par l’âge, le physique, la voix et la technique de jeu, repré-sentent le spectre social et générationnel de tous ceux qui peuvent être concernés par ce drame. Pas une unité, mais une choralité, souligne Eva Vallejo, qui fait partie de la distribution. Avec une énergie et une conviction communicatives, les acteurs empoignent, même si ce n’est que pour quelques secondes, ces identités à bras-le-corps pour être tour à tour le contrôleur des comptes, le représentant de la société d’électricité, la femme accro à la vente par correspondance ou l’employé de banque. Tous les drames ordinaires de gens seuls et réunis par leur solitude dans le grand marché monétaire.
Sarah Elghazi www.lestroiscoups.com
dehors peste le chiffre noir 01/2010
Dehors Peste Le Chiffre NoirThéâtre critiquesdu 20/01/2010 au 21/02/2010
La critique de la rédaction
Voici un spectacle en forme de coup de poing qui percute notre réalité de plein fouet. Il faut dire que le texte de départ, de l’Autrichienne Kathrin Röggla, est constitué comme un kaléidoscope de dizaines de situations de la vie courante, autour du thème du surendettement. Aucune trame narrative, mais des éclats de personnages et de voix, shootés à l’adrénaline du stress, anéantis par l’angoisse des fins de mois ou surexcités par le shopping compulsif ! On y croise des princesses du portable, des chômeurs en fin de droits, des ménagères de la classe moyenne totalement déclassées, des cadres de banques ou d’assurance qui profitent du système pour flinguer le chaland, bref tout ce qui constitue le petit monde de nos charmantes sociétés surdéveloppées. Deux compères talentueux, Eva Vallejo, comédienne et metteur en scène, et Bruno Soulier, musicien et co-metteur en scène, se sont emparés de cette petite bombe très acide pour la monter de leur façon : comme un oratorio, rythmé par les mots, les images, les clichés, et orchestré en musique par un piano-synthé, un violon et une guitare acoustique. Sur le plateau strié de néons, ils sont donc huit personnages à jouer tous les rôles, pendant une heure et trente minutes d’une transe sidérante, chaotique et capitaliste, à l’image de notre réel. Une gageure.
Hélène Kuttner
http://spectacles.premiere.fr/pariscope/Theatre/Salle-de-Spectacle/Spectacle/Dehors-Peste-Le-Chif-fre-Noir/(affichage)/press
dehors peste le chiffre noir 02/02/2010
DEHORS PESTE LE CHIFFRE NOIR de Kathrin Röggla, conception Eva Vallejo et Bruno Soulier.C’est du théâtre musical, du beau, du vrai, du grand qui donne la parole aux laissés pour compte, aux pauvres gens empêtrés dans les mirages de la société de consommation, acheteurs compulsifs piégés par le crédit facile, surendettés, coincés, anéantis, au bord de l’expulsion. Dehors peste le chiffre noir est un bel oratorio, où ac-teurs et musiciens sont en complicité totale pour interpréter une soixantaine de séquences avec une rage pleine d’humour, désespérée et triomphante malgré tout. Aux antipodes de la désespérance, c’est un spectacle majeur qui n’est pas sans rappeler Phil Glass pour la musique et Attention au travail pour le texte qu’avait créé autrefois le Théâtre de la Salamandre. L’Interlude avait déjà donné au Rond-Point La mastication des morts en 2007.
Edith Rappoport www. theatredublog.unblog.fr
dehors peste le chiffre noir 10/02/2010
Dehors peste le chiffre noir de Kathrin Röggla
A voir absolumentParis, Au Théâtre du Rond-Point jusqu’au 21 février
La peste, c’est l’argent ; celui qui ravage la vie quand on n’en a pas. Le chiffre noir, celui des mensualités qui nous mangent la tête jusqu’à l’obsession. Le spectacle est une plongée dans l’enfer du surendettement, une virée en montagnes russes dans les méandres de nos comportements face à l’argent. Le texte de l’autrichienne Kathrin Röggla, qui a quitté le journalisme pour la dramaturgie, est inspiré d’une enquête à partir de laquelle, encre vive et traits drus, elle brosse à cru, un portrait de notre actuelle société de consommation. Constitué en fragments, il est la partition à partir de laquelle, Eva Vallejo et Bruno Soulier signent un spectacle cinglant, que l’humour chauffe à blanc et la musique électrise. Dans un espace scénique qui peut tout aussi bien être une pièce à vivre que la salle d’attente d’une quelconque administration, trois musiciens, cinq comédiens mettent en branle et en vrac toute une foule de naufragés et de naufrageurs de la finance. Ceux qui craquent chez Lidl ou devant le catalogue des Trois Suisses, ceux qui écoutent les sirènes des conditions spéciales qui n’en sont pas, ceux qui croulent sous le poids des agios et ceux qui en profitent. Les comédiens, tous épatants, glissent d’un personnage à l’autre, de l’individuel au collectif, de la parole personnelle à la polyphonie. Ils sont autant d’éclats d’un spectacle kaléidoscopique dont la combinaison des formes et des couleurs se modifient selon des variations scéniques qui imbriquent la parole, la musique, le mouvement. Bruno Soulier, musicien, compositeur et pianiste, Eva Vallejo comédienne et metteur en scène se sont rencontrés autour de l’envie commune de créer un « théâtre-oratorio » où, à travers l’étroite association de musiques originales et de textes contemporains, se fait entendre le bruit et la fureur du monde d’aujourd’hui. Avec Dehors peste le chiffre noir, et en dépit de ce qui peut parfois apparaître comme systématique dans le balancement du singulier au pluriel, ils nous servent là un goûteux mille feuilles pétri de rêves absurdes et de réalités dévastatrices, un spectacle choral qui nous en dit bien plus long que les médias sur notre société, que la consommation et l’argent mettent cul par dessus tête. Par Dominique Darzacq
http://www.webthea.com/actualites/spip.php?page=article_envoyer&id_article=2197&recommander=1
dehors peste le chiffre noir
Un retour au pays, une visite au cimetière, des morts qui se mettent à se raconter, à râler, à invectiver le passant... jetant peu à peu une lumière singulière
sur la vie d’un village tout au long d’un siècle. La Mastication des morts est une formidable tentative de réconciliation entre morts et vivants, en même temps qu’un « oratorio in progress » sur le nombre et la
mémoire. Comédiens et musiciens s’associent ici encore pour bâtir une polyphonie de l’au-
delà mêlant voix, mots, bruits et sons de la Cité « endormie ».
Musique Bruno Soulier Adaptation Eva Vallejo et Bruno SoulierMise en scène Eva VallejoScénographie Hervé LesieurLumières Xavier BoyaudCostumes Dominique Louis assistée de Sohrab KashanianSonorisateur Olivier LautemRégisseur général Eric BlondeauAssistante à la mise en scène Marie-Aurore D’Awans Construction Alexandre Herman
Avec Corinne Bastat, Léa Claessens (violon), Ivann Cruz (guitare électrique), Pascal Martin-Granel, Michel Quidu, Bruno Soulier (piano), Eva Vallejo
La Mastication des mortstexte de Patrick Kermannmusique de Bruno Soulier
mise en scène de Eva Vallejo
Oratorio in progress p
hoto
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lale
trav
ail.c
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Création 2006
la mastication des morts liste des articles
La Terrasse Novembre 2006
La Voix du Nord 19 Octobre 2006
Sortir 11 Octobre 2006
L’indépendant 14 Novembre 2008
Télérama 20 Octobre 2007
Le Monde 29 Septembre 2007
ARTE
France 2
France Inter
IRCAM
8 PLACE DU GENERAL DE GAULLE59023 LILLE CEDEX - 03 20 78 40 40
09 JANV 10Quotidien Prov. avec dim.
OJD : 281893
Surface approx. (cm²) : 133
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Eléments de recherche : THEATRE DU ROND-POINT : à Paris 8ème, toutes citations
« Dehors peste le chiffre noir » à l'Idéal : le surendettement menaçantl'humanité
La patte d'Eva Valejo et Bruno Souiller s'estposée sur la scene du theâtre de l'Idéal aTourcoing Avec Dehors peste le chiffre noir, c'est bien l'esprit de la compagnieL'Interlude T/O qui souffle Metteurs enscene et metteur en son de la compagnie lesavent, le texte propose était du domaine dupan nsque On n'est pas ici dans le principede la narration classique, pas de personnagesdétermines, d'histoire simple Au détour desoixante-dix saynètes, le texte de KathrinRoggla passe au scalpel des mots la questiondu surendettement Lorsqu'elle est tombée surle texte - qui n'a jamais ete monte en France- il y a plus de deux ans, la crise n'avait pasencore fait ses ravages Le surendettement,ça interesse qui? Aujourd'hui, le texte estd'une actualite desarmante L'auteure essayede ne pas juger, elle se contente de constater,de se placer du côte des surendettes maîsaussi de ceux qui gèrent, de ces organismes
de credit ou travaillent des gens Pousser a laconsommation des autres, seul moyenapparent de garder son propre travail Maîsavec bonne conscience quand même «Onn'est pas un monstre», martelé un despersonnages en séanced'autodeculpabilisation Pour mettre enespace cette espèce de «rubik's cubedébride», comme l'appellent ses concepteurs,il faut tout le talent de l'équipe et duscénographe Herve Lesieur On assiste a uneveritable chorégraphie des mots et des corpsUne danse comme le font les chiffres quandil s'agit de gerer nos comptes, nous débiter,nous créditer, nous embrouiller L'auteure nenous donne pas de reponses, elle nous aidejuste a nous poser de (justes''') questions Est-ee qu'on est seulement parce qu'on a? Et l'onressort de la piece en se demandant s'il y aun moyen de faire autrement Au fil de lapiece, il est parfois difficile de rester
concentre, maîs cela revient vite et l'on estrattrape par des moments de poesie, desimages fortes et quèlques trouvailles liées autravail d'éclairage de Xavier Boyaud, dignedes oeuvres de James Turrell Commetoujours, Bruno Soulier signe la musique endirect avec le guitariste Ivann Cruz et lavioloniste Lea ClaessenstCHRISTIAN VINCENT A l'Idéal deTourcoing jusqu'au 16 janvier puis un moisau theâtre du Rond-Point a Pans De 7 a 23E Réservations au 03 20 14 24 24
la mastication des morts 2006
Plateau de l’émission de Philippe Lefait : « Des mots de minuit »
Lettre d’information
« Patrick Kermann donne la parole à des hommes et des femmes qui, enterrés dans le même cimetière, conti-nuent de ressasser ce que fût leur vie, évoquant notamment les guerres du siècle dernier. un texte saisissant, non dépourvu d’ironie, dont Éva Vallejo et Bruno Soulier donnent une version vibrante sous la forme d’un oratorio théâtral. Les mots « mastiqués » ne sont pas chantés mais scandés, produisant un effet hypnotique fascinant, nous entraînant, avec eux, dans ce que l’on pourrait définir comme une polyphonie de l’au-delà. »
« Esprit critique « - Vincent Josse
« Le journal de la culture » - Coup de coeur
2006
2006
2006
la mastication des morts 29/10/2007
la mastication des morts 20/11/2007
la mastication des morts 14/11/2008
la mastication des morts 11/10/2006
la mastication des morts 19/10/2006
8 PLACE DU GENERAL DE GAULLE59023 LILLE CEDEX - 03 20 78 40 40
09 JANV 10Quotidien Prov. avec dim.
OJD : 281893
Surface approx. (cm²) : 133
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Eléments de recherche : THEATRE DU ROND-POINT : à Paris 8ème, toutes citations
« Dehors peste le chiffre noir » à l'Idéal : le surendettement menaçantl'humanité
La patte d'Eva Valejo et Bruno Souiller s'estposée sur la scene du theâtre de l'Idéal aTourcoing Avec Dehors peste le chiffre noir, c'est bien l'esprit de la compagnieL'Interlude T/O qui souffle Metteurs enscene et metteur en son de la compagnie lesavent, le texte propose était du domaine dupan nsque On n'est pas ici dans le principede la narration classique, pas de personnagesdétermines, d'histoire simple Au détour desoixante-dix saynètes, le texte de KathrinRoggla passe au scalpel des mots la questiondu surendettement Lorsqu'elle est tombée surle texte - qui n'a jamais ete monte en France- il y a plus de deux ans, la crise n'avait pasencore fait ses ravages Le surendettement,ça interesse qui? Aujourd'hui, le texte estd'une actualite desarmante L'auteure essayede ne pas juger, elle se contente de constater,de se placer du côte des surendettes maîsaussi de ceux qui gèrent, de ces organismes
de credit ou travaillent des gens Pousser a laconsommation des autres, seul moyenapparent de garder son propre travail Maîsavec bonne conscience quand même «Onn'est pas un monstre», martelé un despersonnages en séanced'autodeculpabilisation Pour mettre enespace cette espèce de «rubik's cubedébride», comme l'appellent ses concepteurs,il faut tout le talent de l'équipe et duscénographe Herve Lesieur On assiste a uneveritable chorégraphie des mots et des corpsUne danse comme le font les chiffres quandil s'agit de gerer nos comptes, nous débiter,nous créditer, nous embrouiller L'auteure nenous donne pas de reponses, elle nous aidejuste a nous poser de (justes''') questions Est-ee qu'on est seulement parce qu'on a? Et l'onressort de la piece en se demandant s'il y aun moyen de faire autrement Au fil de lapiece, il est parfois difficile de rester
concentre, maîs cela revient vite et l'on estrattrape par des moments de poesie, desimages fortes et quèlques trouvailles liées autravail d'éclairage de Xavier Boyaud, dignedes oeuvres de James Turrell Commetoujours, Bruno Soulier signe la musique endirect avec le guitariste Ivann Cruz et lavioloniste Lea ClaessenstCHRISTIAN VINCENT A l'Idéal deTourcoing jusqu'au 16 janvier puis un moisau theâtre du Rond-Point a Pans De 7 a 23E Réservations au 03 20 14 24 24
la mastication des morts 11/2006
Musique Bruno SoulierMise en scène Eva VallejoTexte Rodrigo GarciaLumières Xavier BoyaudCostumes Dominique Louis assistée de Sohrab KashanianRégie générale Eric BlondeauDiffusion Sarah Valin
InterprètesLea Claessens (violon)Jean-Benoît Nison (percussions)Pascal Martin-Granel (comédien)Bruno Soulier (piano)Eva Vallejo (comédienne)
Editions Les Solitaires IntempestifsTraduction Christilla Vasserot
musique Bruno Souliermise en scène Eva Vallejotexte Rodrigo Garcia
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Une suite de pensées qui se juxtaposent, entrent en collision : les enfants, les chiens, l’économie, le football, les téléphones portables… comme on passe une journée, d’un sujet à un autre, d’une occupation à une autre. Poétique, démesurée, imagée, subversive, la parole dans Jardinage Humain est fragmentée, éclatée.Eva Vallejo et Bruno Soulier se sont emparés de la langue de Rodrigo Garcia pour aller vers la forme d’un théâtre rock pour comédienne, comédien, percussions, violon et piano.
Création 2004
Jardinage Humain liste des articles
France Inter Dimanche 17 juillet 2005
France Info 18/07/2005
France 2 25/01/2006
France 3 26/01/2006
L’Indépendant Jeudi 8 Mars 2007
L’Humanité Mardi 26 Juillet 2005
La Provence Mardi 26 juillet 2005
La Marseillaise Mercredi 13 juillet 2005
Jardinage Humain 17/07/2005
Chronique ThéâtreJean-Marc Stricker
« L’oeuvre de Rodrigo Garcia est celle d’un poète vrai, animé d’une vraie révolte. C’est un concert de sonneries d’alarme, de cris d’alerte et d’insoumission, de litanies décapantes. On ne mets pas des enfants au monde - clit—il — on y met des esclaves. Esclaves de la surconsommation, de la communication compulsive. La logique de Rodrigo Garcia est aussi implacable que sa poésie est envoûtante. Une poésie lancinante, dans la lignée d’un François Villon, dans les parages d’un Thomas Bernhard, Ils sont cinq interprètes : une comédienne, un comédien, plus piano, violon et percussions. Eva Vallejo et Bruno Soulier ont mis en scène et en musique une oasis de poésie de résistance dans un monde prosaïque ou les technologies et les lois du marché détruisent jusqu’à l’humanité des chiens. »
18/07/2005
25/01/2006
26/01/2006
Sortir Écouter VoirHélène Molière
Sur scène, trois musiciens et deux comédiens qui égrènent leur texte comme une partition. Ça pulse, ça balance, ça va vite, Jardinage Humain de Rodrigo Garcia raconte nos chiens, nos femmes, nos maris. Je, tu, nous, flashés, épinglés, pris sur le vif, en flagrant délit de petites bassesses quotidiennes. C'est mordant et dynamisant Éva Vallejo joue et met en scène. Sur scène, piano, batterie et violon s’excitent mutuellement, La composition origi-nale de Bruno Soulier théâtralise remarquablement le texte. Jardinage Humain de Rodrigo Garcia par l’interlude Théâtre/Oratorio à la Manufacture, rue des écoles à Avignon, jusqu'au 27 juillet
Des mots de minuit« Coup de cœur » de Philippe Lefait
Diffusion dans les éditions régionales des 12/14 et 19/20 Reportage réalisé par Aurélia Chopin
Jardinage Humain 13/07/2005
Jardinage Humain 26/07/2005
Jardinage Humain 26/07/2005
Jardinage Humain 08/03/2007
texte Philippe Minyanamusique Bruno Soulier
mise en scène Eva Vallejo
Scénographie Hervé LesieurLumières Xavier BoyaudCostumes Dominique Louis assistée de Sohrab KashanianRégisseur général Christophe DurieuxAssistant mise en scène Xavier Gracin Construction Alexandre Herman
InterprètesMurielle ColvezPatricia Pekmezian, Eva VallejoJean-Luc Legrand (contrebasse)Bruno Soulier (piano)
Production : l’Interlude t/o - Coproduction Théâtre du Nord – Théâtre National Lille- Tourcoing, Culture Commune – Scène Nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais associée à la ville d’AVION. Avec l’aide de l’Adami et de la Spedidam
Création 2003
Inventaires
Inventaires Inventaires27/03/2003
ORATORIOPOUR UN JOUEUR DE TANGO
texte Humberto Costantinitraduction Jean-Jacques Fleury
musique Bruno Souliermise en scène Eva Vallejo
Pour 2 musiciens et 5 comédiens
Scénographie Hervé LesieurLumières Xavier BoyaudCostumes Dominique Louis assistée de Sohrab KashanianRégisseur général Christophe DurieuxAssistant mise en scène Xavier Gracin Construction Christophe Lesieur
InterprètesYannick Deroo (bandonéon/percussions)Alain DuclosJean-Luc Legrand (contrebasse)Pascal Martin-GranelJulien IonFidel ParraPatricia PekmezianBruno Soulier (piano)
Production : L’ Interlude t/o - Co-production : le Théâtre Missionné d’Arras, le Channel-Scène Nationale de Calais, le Centre Arc-en-Ciel de Liévin, la Comédie de l’Aa-Centre Culturel de Saint-Omer et Culture Commune-Scène Nationale du Bassin Minier du Pas-de-CalaisAvec le soutien du Théâtre du Nord et l’aide de la SPEDIDAM.
Création 2001
Oratorio pour un joueur de tango 20/07/2002
Oratorio pour un joueur de tango 26/07/2002
Oratorio pour un joueur de tango 20/07/2002
Oratorio pour un joueur de tango 07/2002
Orphée argentin Oratorio pour un joueur de tango Présence Pasteur
On dit que lorsque Funes arriva, venu de nulle part, et commença à faire pleurer son violon, l’atmosphére de Buenos Aires se chargea d’électrique passion. Trop doué, trop beau et trop magistral ce musicien étrange et génial finit déchiré par les bacchantes argentines qu’il avait tant émues. La Compagnie L’Interlude T/O fait le récit à plusieurs voix de ce meurtre et interprète un spectacle d’une rare intensité. Un des moments les plus forts du Festival Off 2002.
En un drame lyrique ou le texte et la musique ne font qu’un, les acteurs de l’Interlude nous racontent le meurtre de Funes, violoniste d’exception venu redonner vie à un orchestre de tango moribond. Le grand, sec et téné-breux Funes déchaine les passions: admiré par les uns, jalouse par les autres, détesté des hommes et adoré des femmes, son talent l’installe bientôt au firmament sanglant du tango. idole fascinante. il brûle ses ailes au sommet d‘une gloire d’exception. Ne demeure bientôt plus que sa mémoire qui résonne pour longtemps en de longs accents déchirés dans le discours de ceux qui l’ont connu. Eva Vallejo et Bruno Soulier ont adapté la nou-velle de l’écrivain argentin Humberto Costantini. Eva Vallejo signe la mise en scène et Bruno Soulier a composé la musique de cet oratorio magistral qui restitue si bien l‘or et le sang d’une culture tragique qui mêle le goût âpre de la mort à la suave odeur des jasmins. Cinq comédiens interprètent les anciens compagnons de Funes qui tachent de se souvenir du grand homme et de sa vie. lls entremêlent leurs voix et leurs discours, chantent, murmurent, hurlent et chuchotent, créant ainsi une sorte de chœur que vient soutenir l’orchestre. Celui—ci est composé d’un piano. d’une contrebasse et de percussions. Manque le violon comme manque Funes. Autour de cette présence fantomatique que tout rappelle et dont personne ne se souvient sans que son cœur ne s’emballe aussitôt, naît un tourbillon de violence et de poésie. Les corps se cambrent, les nuques se crispent, les bras os-cillent entre les souvenirs des caresses et l’effroi des anciennes brutalités. Le souffle tenu de la mémoire devient enflure de colère ou murmure d’amour et d’amitié Cette danse macabre est une partition complète pour voix, corps et instruments. La chorégraphie des membres et des paroles parvient a ressusciter l’ambiance pudique et passionnée d’un pays d’un peuple et d‘une danse aux paradoxales et mélancoliques pulsations. Ce spectacle exigeant et palpitant, magistralement interprété, est une pure merveille d’émotion et d’intelligence. A ne rater sous aucun prétexte !
Catherine Robert
Créations 1994-1999
Créations 1994-1999
FRIC IS MONEY 1999Texte de Patrick Kermann
LES VILLES IMPATIENTES 1998Textes de François Chaffin, entretiens, paroles de ville...pour deux comédiens, chœur, piano, clarinette, saxophone alto et contrebasse
L’HOMME SANS VOIX 1997Textes de Samuel Beckett, Italo Calvino, William Shakespearepour deux comédiens, deux pianos, orgue positif, saxophone, hautbois et grosse caisse
LE SOURIRE 1995Textes d’Henry Millerpour deux comédiens, deux pianos, orgue positif, saxophone, hautbois et grosse caisse
ORATORIO POUR UNE VILLE EN MORCEAUX 1995Textes d’Italo Calvino, Eugène Dabit, Georges Navel, Paul Nizonpour trois comédiens, piano, violoncelle, saxophones et clarinettes
CITRÖEN SOLITUDE 1994Textes de Georges Navel (Parrainage France Culture, Avignon Off)pour deux comédiens, piano, cor de basset, accordéon et violoncelle
Créations 1994-1999 01/07/1999
Créations 1994-1999 15/01/1997
Créations 1994-1999 15/10/1996
Créations 1994-1999 04/1997