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Le taux de chômage représente 7,8 % de la population active. On observe d’importantes disparités selon les secteurs géographiques : 3 % à Prague contre 15 % dans certaines régions au Nord. Si les dépenses alimentaires représentent encore plus de 24 % de la consommation des ménages, soit dix points de plus qu’en France, les Tchèques éprouvent un vif intérêt pour les TIC. Fin mars, le taux d’équipement en télé- phone mobile était de 113 % et le pays compte environ 3,2 millions d’internautes, soit 32 % de la population. Presque toutes les entreprises pos- sède leur site Internet et l’usage professionnel est systématique. Comme dans les autres PECO, les hypermarchés se sont développés à vitesse grand V. Le pays connaît l’une des plus fortes densités d’Europe pour le nombre d’hypermarchés. Plus de la moitié des Tchèques affirment se rendre au moins une fois par semaine dans un centre com- mercial. La concurrence est rude parmi les acteurs du secteur. Même si le prix demeure déterminant, les critères d’achat évoluent. Les consommateurs étant de plus en plus exigeants et avertis. Depuis juin dernier, la République tchèque vit une crise politique avec la victoire in extremis aux législatives du parti démocratique civique (ODS) et du président Vaclav Klaus. Le nouveau gouvernement nommé le 4 septembre, soit plus de deux mois après les élections, aura certainement des difficultés à tenir le rythme des réformes entamées. Une situation qui pourrait mettre un frein à la croissance Armelle ROUSSEL La France n’est pourtant que le cinquième par- tenaire commercial du pays, très loin derrière l’Allemagne en tête, avec 36 % des exporta- tions de produits manufacturés et représentant 35 % de ses importations. La Slovaquie est en seconde position avec seulement 5 % des exportations et 8 % des importations. Comme tient à le souligner Renata Plumet, “Aborder le marché tchèque n’est pas si facile. Il n’est ni aisé d’y vendre, ni d’y acheter. Il faut bien en être conscients, les Tchèques sont extrêmement sollicités. Ils ne nous ont pas attendus. Mais le pouvoir d’achat augmente rapidement et si l’on est patient, que l’on se donne les moyens de persévérer, alors c’est possible. On remarque une forte demande pour les biens intermédiaires de consommation. 24 S ituée au cœur de l’Europe, la République tchèque est née le 1er janvier 1993 de la partition de la République fédérale tchéco- slovaque en deux Etats indépendants. Le second étant la Slovaquie. Elle a pour voisins la Pologne, la Slovaquie, l’Autriche et l’Allemagne. Ce pays de 10 millions d’habitants est membre de l’Union européenne depuis 2004. La croissance de la République tchèque s’est accélérée en 2004 et 2005 pour atteindre respectivement 4,7 et 4,9 %. Elle est tirée par les exportations, notamment de produits industriels. Une tradition industrielle forte La République tchèque se caractérise par une tradition industrielle née dès le 17ème siècle. En 1914, les régions de Bohème, Moravie et Silésie étaient d’ailleurs considérées comme le centre économique des Habsbourg. Et aujour- d’hui encore, la locomotive de la croissance de l’économie demeure l’industrie qui représente 33 % du PIB -contre 57 % pour les services- et 40 % de la main d’œuvre, soit la part la plus éle- vée de tous les pays de l’U.E. “Productrice d’acier pour l’ex-URSS et le Comecon, disposant d’un secteur automobile, ferroviaire, mais aussi textile ou pharmaceu- tique important, la République tchèque se dis- tingue par une industrie compétitive qui se tourne de plus en plus vers des activités à haute valeur ajoutée”, souligne Arnaud Lefort, Consul honoraire de la République tchèque. L’industrie automobile avec la marque Skoda constitue un pôle d’excellence. Avec 500 000 voitures produites en 2005, le pays se place en seconde position des PECO (Pays d’Europe centrale et orientale). Une nouvelle usine franco-japonaise (Peugeot-Citroën et Toyota) implantée près de Prague depuis l’an dernier contribue encore à renforcer la puissance de l’in- dustrie automobile tchèque. Comme le précise Renata Plumet, conseiller pour les PECO à la CCI de Douai : “Les constructeurs ne se conten- tent plus uniquement de produire en République tchèque, ils y créent également des bureaux d’études car le pays forme une main d’œuvre qualifiée.” Il faut savoir que l’université Charles de Prague fondée en 1348 figure parmi les plus anciennes d’Europe. Dans le sillage de cette industrie florissante, des industries régionales, équipementiers ou spécialistes du transport et de la logistique accompagnent leurs clients en République tchèque. Autre exemple d’échanges entre les deux pays : 5 étudiants de l’Université Charles à Prague poursuivent une formation au sein de DBS, Douai business school, Ecole de vente industrielle tournée vers l’international. La France, cinquième partenaire commercial Un programme d’incitation aux implantations industrielles lancé par le gouvernement en 1998 a contribué à attirer de nombreux inves- tisseurs étrangers, porteurs de transfert de tech- nologie. 52 % du chiffre d’affaires et 70 % des ventes à l’exportation de l’industrie tchèque sont le fait d’entreprises étrangères. Près de 300 filiales françaises emploient ainsi près de 60 000 personnes en République tchèque International 25 FACE - DÉCEMBRE 2006 / JANVIER 2007 - N° 187 FACE - DÉCEMBRE 2006 / JANVIER 2007 - N° 187 Parmi les champions européens de la croissance, destination privilégiée des investissements étrangers, disposant d’une main d’œuvre qualifiée et à un prix attractif, la République tchèque, située à 1000 km de Lille, offre de nombreuses oppor- tunités de marchés. LA RÉPUBLIQUE TCHÈQUE • Population : 10,24 M. d’habitants • Langue : le tchèque • Religion : catholiques romains (39,2 %) • Taux de croissance du PIB en 2005 : 4,9 % • Croissance annuelle de la production industrielle : 5,6 % • Croissance des exportations : 10,8 % en 2005 - 71 % des importa- tions proviennent de l’UE • Flux d’IDE : 9,1 milliards d’euros • Salaire mensuel moyen : 640 euros • Taux de chômage : 7,8 % • Taux d’inflation : 1,9 % • Président de la république : Vaclav Klaus • Premier Ministre : Mirek Topolanek Contacts utiles CCI international Renata Plumet CCI de Douai 100, rue P. Dubois BP 90659 - 59506 Douai Cedex Tél : 03 27 93 75 37 Fax : 03 27 93 74 75 Mail : [email protected] Ambassade de la République tchèque Service économique et commercial 17, rue Charles Floquet 75007 Paris Tél : 01 72 76 13 10 [email protected] Consulat honoraire de la République tchèque à Lille 7, rue des Vicaires 59000 Lille Tél : 03 20 21 82 22 Consul honoraire : M. Arnaud Lefort Mission économique : www.dree.org/reptcheque Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Tchèque : www.ccft-fcot.cz Salons et foires en République tchèque : www.bw.cz Infos sur la République tchèque en français : www.bw.cz Certains parviennent à s’introduire sur ce marché et même à contrecarrer la concurrence asiatique comme un fabricant de textiles tech- niques de la région. Certaine niches de marché ont le vent en poupe à l’exemple des les soupes en paquet dont la consommation a augmenté de 150 % en 2005. Au niveau des achats, il faut accepter de payer le prix des choses comme le font les allemands”. Les exportations françaises vers la République tchèque se sont accélérées en 2005, en progres- sions de 11,4 %. La révolution de velours en 1989, la naissance de la République tchèque en 1993 et l’adhésion à l’UE en mai 2004 ont favorisé le développement des échanges entre les deux pays. Même si le chemin à parcourir reste encore long pour rattraper l’Allemagne, l’Italie ou la Slovaquie, plus proches pour des raisons historiques et géographiques. Un consommateur averti Même si son niveau est encore bas (640 euros pour le salaire moyen), le pouvoir d’achat des consommateurs tchèques converge tout douce- ment vers la moyenne européenne. Il a progressé de 6 % entre 2004 et 2005. Par contre, on observe des écarts de salaires significatifs entre les secteurs d’activité. Les plus bas salaires sont observés dans la confection (361 euros) et l’hô- tellerie. Les plus élevés se trouvent dans les domaines bancaires et informatiques (1 460 euros). De fortes disparités persistent également entre les régions. En République tchèque, les exportations tirent la croissance Le tourisme, une source de revenus non négligeable Le nombre de touristes qui visitent la République tchèque est en hausse constante. On a dénombré 6,3 millions de touristes en 2005, soit une progression de 4,5 %. Une manne non négligeable pour l’économie du pays puisque les recettes procurées par le tou- risme s’élèvent à 3,7 Mds , soit 3,7 % du PIB. Prague, qui rassemble 1 000 ans d’histoire architec- turale, attire plus de la moitié d’entre-eux (59 %). Les touristes sont majoritairement européens. 25,4 % sont allemands. Mais ce sont les touristes japonais, russes et israéliens, peu nombreux, qui dépensent le plus : entre 130 et 150 euros par jour et par personne.

International En République tchèque, les exportations ...ws004.lerelaisinternet.com/face/biblio/pdf/187_international.pdf · Les plus bas salaires sont observés dans la confection

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Page 1: International En République tchèque, les exportations ...ws004.lerelaisinternet.com/face/biblio/pdf/187_international.pdf · Les plus bas salaires sont observés dans la confection

Le taux de chômage représente 7,8 % de lapopulation active. On observe d’importantesdisparités selon les secteurs géographiques : 3 %à Prague contre 15 % dans certaines régions auNord. Si les dépenses alimentaires représententencore plus de 24 % de la consommation desménages, soit dix points de plus qu’en France,les Tchèques éprouvent un vif intérêt pour lesTIC. Fin mars, le taux d’équipement en télé-phone mobile était de 113 % et le pays compteenviron 3,2 millions d’internautes, soit 32 % dela population. Presque toutes les entreprises pos-sède leur site Internet et l’usage professionnel estsystématique. Comme dans les autres PECO, leshypermarchés se sont développés à vitesse grandV. Le pays connaît l’une des plus fortes densitésd’Europe pour le nombre d’hypermarchés. Plusde la moitié des Tchèques affirment se rendre aumoins une fois par semaine dans un centre com-mercial. La concurrence est rude parmi lesacteurs du secteur. Même si le prix demeuredéterminant, les critères d’achat évoluent. Lesconsommateurs étant de plus en plus exigeants etavertis. Depuis juin dernier, la Républiquetchèque vit une crise politique avec la victoire inextremis aux législatives du parti démocratiquecivique (ODS) et du président Vaclav Klaus. Lenouveau gouvernement nommé le 4 septembre,soit plus de deux mois après les élections, auracertainement des difficultés à tenir le rythme desréformes entamées. Une situation qui pourraitmettre un frein à la croissance

Armelle ROUSSEL

La France n’est pourtant que le cinquième par-tenaire commercial du pays, très loin derrièrel’Allemagne en tête, avec 36 % des exporta-tions de produits manufacturés et représentant35 % de ses importations. La Slovaquie est enseconde position avec seulement 5 % desexportations et 8 % des importations.Comme tient à le souligner Renata Plumet,“Aborder le marché tchèque n’est pas si facile.Il n’est ni aisé d’y vendre, ni d’y acheter. Il fautbien en être conscients, les Tchèques sontextrêmement sollicités. Ils ne nous ont pasattendus. Mais le pouvoir d’achat augmenterapidement et si l’on est patient, que l’on sedonne les moyens de persévérer, alors c’estpossible. On remarque une forte demande pourles biens intermédiaires de consommation.

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Située au cœur de l’Europe, la Républiquetchèque est née le 1er janvier 1993 de lapartition de la République fédérale tchéco-

slovaque en deux Etats indépendants. Le secondétant la Slovaquie. Elle a pour voisins la Pologne,la Slovaquie, l’Autriche et l’Allemagne. Ce paysde 10 millions d’habitants est membre de l’Unioneuropéenne depuis 2004. La croissance de laRépublique tchèque s’est accélérée en 2004 et2005 pour atteindre respectivement 4,7 et 4,9 %.Elle est tirée par les exportations, notamment deproduits industriels.

Une tradition industrielle forte

La République tchèque se caractérise par unetradition industrielle née dès le 17ème siècle.En 1914, les régions de Bohème, Moravie etSilésie étaient d’ailleurs considérées comme lecentre économique des Habsbourg. Et aujour-d’hui encore, la locomotive de la croissance del’économie demeure l’industrie qui représente33 % du PIB -contre 57 % pour les services- et40 % de la main d’œuvre, soit la part la plus éle-vée de tous les pays de l’U.E. “Productrice d’acier pour l’ex-URSS et leComecon, disposant d’un secteur automobile,ferroviaire, mais aussi textile ou pharmaceu-tique important, la République tchèque se dis-tingue par une industrie compétitive qui setourne de plus en plus vers des activités à hautevaleur ajoutée”, souligne Arnaud Lefort,Consul honoraire de la République tchèque.L’industrie automobile avec la marque Skodaconstitue un pôle d’excellence. Avec 500 000voitures produites en 2005, le pays se place enseconde position des PECO (Pays d’Europecentrale et orientale). Une nouvelle usine

franco-japonaise (Peugeot-Citroën et Toyota)implantée près de Prague depuis l’an derniercontribue encore à renforcer la puissance de l’in-dustrie automobile tchèque. Comme le préciseRenata Plumet, conseiller pour les PECO à laCCI de Douai :“Les constructeurs ne se conten-tent plus uniquement de produire en Républiquetchèque, ils y créent également des bureauxd’études car le pays forme une main d’œuvrequalifiée.” Il faut savoir que l’université Charlesde Prague fondée en 1348 figure parmi les plusanciennes d’Europe. Dans le sillage de cetteindustrie florissante, des industries régionales,équipementiers ou spécialistes du transport et dela logistique accompagnent leurs clients enRépublique tchèque. Autre exemple d’échangesentre les deux pays : 5 étudiants de l’UniversitéCharles à Prague poursuivent une formation ausein de DBS, Douai business school, Ecole devente industrielle tournée vers l’international.

La France, cinquièmepartenaire commercial

Un programme d’incitation aux implantationsindustrielles lancé par le gouvernement en1998 a contribué à attirer de nombreux inves-tisseurs étrangers, porteurs de transfert de tech-nologie. 52 % du chiffre d’affaires et 70 % desventes à l’exportation de l’industrie tchèque sontle fait d’entreprises étrangères. Près de 300filiales françaises emploient ainsi près de 60 000personnes en République tchèque

International

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FACE - DÉCEMBRE 2006 / JANVIER 2007 - N° 187FACE - DÉCEMBRE 2006 / JANVIER 2007 - N° 187

Parmi les champions européens de la croissance, destinationprivilégiée des investissements étrangers, disposant d’unemain d’œuvre qualifiée et à un prix attractif, la Républiquetchèque, située à 1000 km de Lille, offre de nombreuses oppor-tunités de marchés.

LA RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

• Population : 10,24 M. d’habitants

• Langue : le tchèque

• Religion : catholiques romains (39,2 %)

• Taux de croissance du PIB en 2005 : 4,9 %

• Croissance annuelle de la productionindustrielle : 5,6 %

• Croissance des exportations : 10,8 % en 2005 - 71 % des importa-tions proviennent de l’UE

• Flux d’IDE : 9,1 milliards d’euros

• Salaire mensuel moyen : 640 euros

• Taux de chômage : 7,8 %

• Taux d’inflation : 1,9 %

• Président de la république : Vaclav Klaus

• Premier Ministre : Mirek Topolanek

Contacts utiles

➜ CCI internationalRenata Plumet CCI de Douai100, rue P. DuboisBP 90659 - 59506 Douai CedexTél : 03 27 93 75 37 Fax : 03 27 93 74 75Mail : [email protected]

➜ Ambassade de la RépubliquetchèqueService économique et commercial17, rue Charles Floquet 75007 ParisTél : 01 72 76 13 [email protected]

➜ Consulat honoraire de laRépublique tchèque à Lille7, rue des Vicaires 59000 LilleTél : 03 20 21 82 22Consul honoraire : M. Arnaud Lefort

● Mission économique :www.dree.org/reptcheque

● Chambre de Commerce etd’Industrie Franco-Tchèque :www.ccft-fcot.cz

● Salons et foires en Républiquetchèque : www.bw.cz

● Infos sur la République tchèqueen français : www.bw.cz

Certains parviennent à s’introduire sur cemarché et même à contrecarrer la concurrenceasiatique comme un fabricant de textiles tech-niques de la région. Certaine niches de marchéont le vent en poupe à l’exemple des les soupesen paquet dont la consommation a augmentéde 150 % en 2005. Au niveau des achats, il fautaccepter de payer le prix des choses comme lefont les allemands”. Les exportations françaises vers la Républiquetchèque se sont accélérées en 2005, en progres-sions de 11,4 %. La révolution de velours en1989, la naissance de la République tchèque en1993 et l’adhésion à l’UE en mai 2004 ontfavorisé le développement des échanges entreles deux pays. Même si le chemin à parcourirreste encore long pour rattraper l’Allemagne,l’Italie ou la Slovaquie, plus proches pour desraisons historiques et géographiques.

Un consommateur averti

Même si son niveau est encore bas (640 eurospour le salaire moyen), le pouvoir d’achat desconsommateurs tchèques converge tout douce-ment vers la moyenne européenne. Il a progresséde 6 % entre 2004 et 2005. Par contre, onobserve des écarts de salaires significatifs entreles secteurs d’activité. Les plus bas salaires sontobservés dans la confection (361 euros) et l’hô-tellerie. Les plus élevés se trouvent dans lesdomaines bancaires et informatiques (1460euros). De fortes disparités persistent égalemententre les régions.

En République tchèque,les exportations tirent lacroissance

Le tourisme, une source de revenus non négligeable

Le nombre de touristes qui visitent laRépublique tchèque est en hausse constante. Ona dénombré 6,3 millions de touristes en 2005,soit une progression de 4,5 %. Une manne non négligeable pour l’économie dupays puisque les recettes procurées par le tou-risme s’élèvent à 3,7 Mds €, soit 3,7 % du PIB.Prague, qui rassemble 1 000 ans d’histoire architec-turale, attire plus de la moitié d’entre-eux (59 %). Les touristes sont majoritairement européens.25,4 % sont allemands. Mais ce sont les touristesjaponais, russes et israéliens, peu nombreux, quidépensent le plus : entre 130 et 150 euros parjour et par personne.