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Journal de la Corse Invitée : Josiane Chevalier, Préfète de Corse Doyen de la presse européenne L’hebdomadaire de défense des intérêts de l’île depuis 1817 Journal de la Corse Contact Sport Football : Objectif la montée en N1 pour le SCB « Parole Vive » Numérique et démocratie Semaine du 11 au 18 juillet 2019 | www.journaldelacorse.corsica R 27997 - N° 11167 - F.2,20 e 3 782799 702200 2200

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Journal de la CorseInvitée : Josiane Chevalier, Préfète de Corse

Doyen de la presse européenneL’hebdomadaire de défense des intérêts de l’île depuis 1817

Journal de la Corse

Contact SportFootball : Objectif la montée en N1 pour le SCB

« Parole Vive »Numérique etdémocratie

Semaine du 11 au 18 juillet 2019 | www.journaldelacorse.corsica

R 27997 - N° 11167 - F.2,20 e

3 782799 702200 2200

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Agenda/Brèves 4

Invitée 6Josiane Chevalier, Préfète deCorse

Politique 8Avant et après EdouardPhilippe : Corsica Culunia ?

Société 10Ascenseur social en panne

Événement 12Century 21 Actif Immobilier :la rue Daguerre fête ses 10ans !

Contact 24« Parole Vive »Numérique et démocratie

Humeur 27

Sport 29Football : Objectif la montéeen N1 pour le SCB

SOMMAIRESociété d’édition :Journal de la Corse2 rue Sebastiani - 20000 Ajaccio

Rédaction :[email protected]

Rédaction Ajaccio : 2 rue Sebastiani - 20000 AjaccioTél : 04 95 28 79 41Fax : 09 70 10 18 63

Rédaction Bastia :7, rue César Campinchi Tél : 06 75 02 03 34Fax : 04 95 31 13 69

Annonces légales :[email protected]

Directrice de la publication et rédactrice en chef :Caroline Siciliano

Directeur Général :Jean Michel Emmanuelli

Directeur de la rédaction Bastia :Aimé Pietri

Publicité :Tél : 04 95 28 79 41Fax : 09 70 10 18 63

Imression :Imprimerie Olivesi AjaccioISSN : 0996-1364CPPAP : 0921 C 80690

Soucieux de la protection de l’environnement, le Journal de la Corse est imprimé sur papier recyclé.

L’édito d’Aimé Pietri

C’est le corse qu’on assassine

La langue corse, une fois de plus, (une fois de trop ?) fait résonner les médias.Ce sont les hebdos parisiens, d’abord, qui l’étalent dans leurs pages alors qu’enmême temps les nationalistes manifestent, leur colère de la voir tailler en piècespar l’Etat, hurlant à l’assassinat et demandant à voix forte qu’on la rétablisse danssa souveraineté. Sans oublier de souligner, au passage, que l’Etat avait failli à samission. La nôtre n’a jamais été de le défendre si tant est qu’il n’ait jamais pu sedéfendre tout seul. Mais il est quand même difficile de lui jeter la pierre aprèstout ce qu’il a fait pour l’illustration du corse, lui ayant d’abord reconnu un droitd’existence et d’expansion. Son enseignement est assuré dans les écoles primaires,les lycées et les collèges et pour qu’il soit efficace, des centaines de professeursont été formés et dotés d’un CAPES qui les confirme dans leur fonction. L’Universitéest toute bruissante de phonèmes identitaires. Les périodiques font une largeplace au corse : il fleurit aussi dans les pages du JDC alors que le quotidien uniquelui consacre une importante pagination hebdomadaire. Sans parler de la radio etde la télé, dont les ondes le véhiculent à longueur de journée, et des commerçantsqui pour protéger leurs commerces (on ne sait jamais) les « corsisent » aumaximum, sans se soucier de la syntaxe qu’inconsciemment ils massacrent.Faut-il croire que l’Etat s’acharne à sa perte comme certains ne cessent de le clamer ?Pourquoi consacrerait-il alors des milliards à sa sauvegarde ? On aimeraitcependant, et ce serait plus logique, que les bruyants défenseurs de cette langueaient au moins la décence de l’utiliser pour exprimer leurs doléances et leursrevendications. Or c’est en français qu’ils hurlent les slogans et scandent les exigences,en français qu’ils interpellent l’Etat aux tribunes de l’intolérance le sommant d’instituerune coofficialité dont l’application s’avère, hélas, impossible, en français aussiqu’ils donnent aux autres des leçons de corsophonie. C’est ainsi à n’en point douter,qu’on assassine le corse.

N°11167 | semaine du 12 au 18 juillet 2019 | www.journaldelacorse.corsica

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EN BREF

MaximeLagarde remporte lesixième opend’échecs dePorticcioPrès de deux cents joueurs venusdes quatre coins du globe ontparticipé durant toute la semainedernière, au sixième openinternational de Porticcio enplein cœur du somptueux site deMarina Viva. Plusieurscompétitions figuraient auprogramme selon le niveau etl’âge des joueurs. Le plus huppéfut, bien sûr, le tournoi A (plusde 1900 elo) avec de nombreux

grands maîtres et maîtresinternationaux. On notera, troisnormes internationales obtenuespar de jeunes GM : l’IndienRaunak Sadhwani (14 ans), soncompatriote Gupta Prithu (15ans) et le jeune espoir nîmoisMahel Boyer (14 ans et demi). Lepremier a même raflé le blitz(parties rapides) du mardi soirdisputé sur la plage par 133joueurs. Mais l’open, tournoi leplus prisé, a été remporté par leNiçois Maxime Lagarde quidevance l’Indien Sadhwani…

Tourisme en Corse :le collectif du 13avril dénonceNé en avril dernier dans le sillaged’une manifestation qui s’estdéroulée à Bastia, le collectif quiréunit le STC, Core in Fronte,Ghjuventù Paulina, Aiutu patriotticu,l’associu « Patriotti » et la CGCdonnait une conférence de pressela semaine dernière devant leslocaux de l’ATC à Ajaccio. À la tribune, Serge Vandepoorte(A Manca), Laurent Torre (déléguéSTC La Poste), Anthony Bartoli(STC Capa), Marie-Hélène Versini(présidente du collectif « aiutu

patriotticu »), Pierre Confaix,membre du collectif. Il anotamment été question dudéveloppement économique etnotamment des offres touristiquesproposées. Le collectif anotamment pointé du doigt l’Etatmais aussi l’inégale répartitiondes richesses en Corse.

Visite du 1erMinistre : Guerrefroide ou dégel ?Ah ! Si Tintin Pasqualini avait étélà… À Ponte Leccia on ne pouvaitpas dire : « un sapin-un crs, unchâtaignier-un gendarme…» Ici,pas de sapins et pas dechâtaigniers c’est la RN Bastia-Ajaccio, un peu les périphériquesparisiens ou une voie rapide ducontinent. Edouard Philippe étaitdonc à Ponte Leccia en compagniede « Mme Corse » JacquelineGourault et c’est le maire VincentCognetti qui les a reçus chaleu-reusement. Le chef du gouvernement a rappeléqu’il venait en Corse apporter desréponses claires et précises,

notamment en matière d’urba-nisme ici à Ponte Leccia, d’oùl’invitation en ces lieux à tous lesmaires de l’île. De fait, la sallepolyvalente accueillait un nombreimpressionnant de maires et dedéputés venus de toute la Corse.Le débat étant à huis clos, lesjournalistes n’étaient pas admis.Le jour suivant, le 1er Ministreavait rendez-vous dans le sud àPropriano et ensuite à Ajaccio oùil a remis les clefs de la Citadelleà Laurent Marcangeli qu’il connaîtbien de part ses fonctions politiques

et qu’il apprécie. Le séjour deEdouard Philippe a été court maisstudieux malgré la canicule.Souhaitons qu’il porte ses fruitset ouvre la voix à la raison de partet d’autre. (Photo D.C.)

Rues fermées etmarché écourtéLa visite d’Edouard Philippe dansla cité impériale n’a pas faitl’unanimité loin s’en faut lasemaine dernière. Compte tenu del’heure d’arrivée du PremierMinistre à Ajaccio le jeudi 5 juillet(aux alentours de 13h), il avaitété demandé aux commerces dumarché, un lieu où le Chef duGouvernement devait passer pourse rendre à la mairie, de fermerprès de deux heures avant. Cequi a eu pour conséquence deprovoquer la colère de certains.

Hommage à tous les porte drapeaux d’AjaccioPar tous les temps, en tous lieux, ils sont là et répondent présentspour porter nos trois couleurs. La ville d’Ajaccio, le maire et sonresponsable aux anciens combattants Christian Bacci ont tenu àleur rendre un vif hommage pour leur engagement et leurdévouement. Ils étaient 19 parmi eux des jeunes porte- drapeauxet ce sont des étudiants qui leur ont remis une médaille à chacun.L’orchestre ARIA d’Ajaccio et le 2ème régiment de chasseurs à piedsde la Garde Impériale ont animé la cérémonie. M. Jean-JacquesFerrara a félicité ces gardiens des couleurs françaises. Le directeurde l’ONAC Jacques Vergellati a remercié les porte-drapeaux ainsique Christian Bacci pour tous ses efforts, une médaille lui a étéofferte en remerciement. Un public nombreux était venu assisterà cette manifestation conviviale suivie d’un buffet offert par lamunicipalité. (Photo D.C.)

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EN BREF

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différents parcs zoologiquesfrançais ou européens. Un espacejeux pour les enfants a été prévuet une petite restauration rapidemais oh ! Combien pratique aprèsune visite pareille pour les ventresaffamés et pour ceux qui ont soif,surtout par ces temps de canicule.Le parc est ouvert tous les joursde 9 h à 19 h, et pour ceux quin’auraient pas eu le courage desillonner les 12 ha et qui voudraientrevenir le lendemain. On ne peutque féliciter Pascal et pour ceuxqui espèrent des « grosses pièces»,soyez patients, tout vient à pointà qui sait attendre. Le parc vientd’ouvrir, l’année prochaine il yaura du nouveau… Une pensée àl’ancien magistrat de Olmeta diTuda, M. Louis Sabini qui est partisans avoir vu cette ouverture alorsqu’il s’était beaucoup investi pource futur zoo. Encore bravo Pascalet merci pour le voyage !(Photos D.C.)

Le marché a dû fermer avant 13heures, une heure où le chiffred’affaires est conséquent. Enoutre, toutes les rues qui bordentla Préfecture ont été fermées à lacirculation durant une partie del’après-midi.

Mais compte tenu des forteschaleurs et du peu de véhiculesprésents à cette heure, cela a eupeu d’incidences sur le traficroutier…

Corsica ZooCa y est, le Nebbiu a aussi sonespace animalier. Rencontre avecPascal qui a ouvert ce magnifiqueparc animalier et botanique il y aun mois, dans la plaine d’Olmetadi Tuda. Soigneur-animalier deprofession, Pascal a travailléauparavant dans différents zoode France. Son objectif était decréer sur ses 12 ha de terrain unzoo pour faire rêver petits etgrands aux îles du monde et il y estarrivé. On ne peut dire qu’unechose, c’est gagné. Lorsqu’onaccède au parc c’est terre battueet herbes sèches, un peul’Australie, d’ailleurs les locatairess’y sentent très à l’aise. Il estvivement conseillé de se couvrird’un chapeau ou casquette. On a

l’impression d’être transportédans une autre dimension, unvéritable plongeon culturel. 1 h 30de bonheur avec des animaux ensemi-liberté, ici un grand bassinavec des canards, un lieu où lepublic se retrouve au milieu deskangourous et des wallaby trèsdoux, plus loin, grues du Japon,émeus d’Australie, dromadaires,chameaux, lamas, alpagas, paonset j’en passe. J’en oublie, il y ena tant et tant, plus de 200 animauxde 50 espèces races et variétésdomestiques. Ils proviennent de

Succès du concours de boulesdu concours de boulesCe dernier 30 mai, jour de l’ascension, Hervé Pacini et l’association« La boule de l’omu di cagna » présidée par Don Jacques Culioli,en hommage à Lucien Canarelli, ont organisé à FIGARI, le chalengeannuel « du beau Lulu ». Ce grand concours de boules, réservéaux licenciés de la Région Corse a remporté un formidablesuccès. 50 triplettes, venues de tous les coins de l’île, se sont opposéessur les terrains aménagés sur la place de la mairie et sur laroute du groupe scolaire. Toute la journée, les compétiteurs et leurssupporters ont envahi les terrasses des bars et des restaurantsdu village dans une ambiance conviviale. En toute fin d’aprèsmidi, Hervé PACINI à remis à la triplette Silvani, Santiago, Peraldide la Pétanque Impériale, qui était venue à bout de la triplette Nicolai,Beamont, Santucci, la coupe de ce beau challenge. Un apéritif àconclu cette magnifique journée. Rendez-vous a été pris pour le concours qui sera organisé le 17Août prochain à l’occasion de la fête patronale, compétition qui seraétendue à tous les amateurs de la commune. Un dernier motpour remercier les commerçants du village qui s’étaient tousassociés a cette belle journée. (Photo D.C.)

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Comment se présente la campagne 2019 en ce qui concerneles feux de forêt ?Nous sommes extrêmement vigilants compte tenu des conditionsclimatiques. Il faut souligner les moyens importants mis en œuvre parl’Etat au niveau aérien et terrestre. À cet effet, nous allons disposerde six avions : trois canadairs, deux trackers et un dash qui sera enexpérimentation, trois hélicoptères dont deux de type lourd (Puma)et un plus léger (Gazelle). Les moyens terrestres sont aussi conséquents :ils se composent de 800 sapeurs-pompiers, 85 personnels de l’unitéde sécurité civile de Corte, renforcés par trois sections USC venuesde Nogent le rotrou et Brignoles, le 2e REP de Calvi dans le cadred’un protocole, au total une mobilisation de 1200 personnes. Cedispositif a été présenté la semaine dernière à l’occasion d’unecérémonie qui s’est déroulée sur la base de Sari Solenzara.

On sait que vous attachez une grande importance au voletpréventif. Comment se décline-t-il ?De nombreuses associations sont mobilisées, notamment les sentinellesde la Gravona, les comités communaux des feux de forêt, les réservesde sécurité civile communale auxquelles nous avons choisi, cette année,d’intégrer les deux fédérations de chasseurs de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Pour le reste, le volet préventif concerne surtout la responsabilitéde chacun. Il y a malheureusement des écobuages en dépit des arrêtéspréfectoraux, on note déjà une douzaine de verbalisations. Lacampagne des feux de forêt est l’affaire de tous pour que l’on puisseéviter les incendies. Chaque fois qu’un sapeur-pompier intervient surun feu, c’est un risque humain qui est pris.

Comment inciter les habitants à plus de responsabilité ?Nous mettons en place des campagnes de sensibilisation. La semainedernière, un séminaire a été organisé avec l’ensemble des maires deCorse-du-Sud pour évoquer les obligations légales de débrous-

saillement et, d’une manière générale, tout ce qui peut être fait en termesde prévention. On repère également à travers des patrouilles, lesmauvais comportements comme il peut, malheureusement y en avoir.Quels sont les risques encourus cette année au niveau de la météo ?Nous sommes, actuellement, dans un environnement très sec avecdes températures très élevées et cela va perdurer encore quelques jours.Nous avons fait le point avec les services de Météo France, lesSapeurs-Pompiers, les services de la Direction des Territoires et dela Mer et de la Collectivité de Corse, l’ONF. Cela nous permetd’adapter notre dispositif. Cette semaine, le comité sécheresse se réuniraà San Giulianu avec le président de l’Office Hydraulique afin de voirs’il y a matière ou non à prendre des mesures de restriction au niveaude l’usage de l’eau. Depuis le début de l’année, nous avons comptabilisé119 départs de feux en Corse-du-Sud et déjà 179 hectares sont partisen fumée.

Le réchauffement de la planète semble inquiétant. Faudra-t-il s’adapter dans le temps ?Très certainement. On l’a malheureusement vérifié avec les épisodesclimatiques de cet hiver. On est entré dans une phase de dérèglementimportant au niveau du climat. On constate en hiver, des feux, destempêtes, des tornades, il faudra effectivement que chacun adapte sescomportements en termes d’usages de l’eau mais également auniveau de l’urbanisme en veillant à ce qu’il y ait sans doute plus d’arbresdans les villes. Il faudra également veiller à la prise en charge des personnesles plus vulnérables avec les risques de canicules qui vont se multiplierdans le temps.

On évoque des tensions avec les responsables le SIS2A. Qu’enest-il au juste ?C’est un non-événement ! Comme l’an dernier, la cérémonie deprésentation de la campagne a été effectuée par les militaires de la

La campagne des feux de forêt a été présentée il y a une dizaine de jours sur la base de SariSolenzara. Comme chaque année, les risques sont importants. D’où un travail en amontpour sensibiliser au mieux la population. La campagne, c’est aussi la mise en œuvre demoyens conséquents. Josiane Chevalier, Préfète de Corse, évoque ces perspectives. Ellerevient, également sur la visite d’Edouard Philippe en Corse et aborde le thème sensible del’urbanisme…

Josiane Chevalier, Préfète de Corse

« La campagne des feux de forêtest l’affaire de tous »

INVITÉE

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base de Sari Solenzara. Le dispositif était en place une heure avantnotre arrivée avec des personnels en plein soleil sur une base où ilfait extrêmement chaud. Le colonel a donc suggéré une adaptationde ce dispositif avec, dans un premier temps, la revue des troupes demanière classique et, dans un second temps, la suite du protocole sousle hangar où les deux présidents des SIS ont pu saluer les Sapeurs-Pompiers. J’ai rencontré le président du SIS de Corse-du-Sud en finde semaine dernière à l’occasion d’une inauguration qui avait lieu sursa commune. Il n’y a aucune tension et je déplore vraiment, aumoment où l’on présente tous les moyens mis en œuvre pour protégerla population de Corse, que l’on fasse de telles mises en cause.

Abordons la visite du Premier Ministre dans l’île. Quepeut-on en retirer ?Lors de sa visite en Corse, en février dernier, le Président de laRépublique a donné une feuille de route des perspectives dans tousles domaines. Le Premier Ministre est venu décliner cette feuille deroute et annoncer, lui-même, de nouveaux chantiers comme lenouveau Plan de Transformation et d’Investissement pour la Corse.Edouard Philippe a abordé plusieurs séquences et/ou projets aboutis,

je pense à l’ORT de Propriano, au chantier sur la formation signé àBastia, à la contractualisation sur la pauvreté, à la cession de citadelled’Ajaccio et, pour finir, la séquence concernant l’énergie, où lePremier Ministre a mis en perspective ce chantier en fixant, commeéchéance, l’autonomie énergétique d’ici 2050. Il y a bien sûr dans cedomaine, des échéances plus proches comme la centrale du Ricanto,la poursuite de l’étude du gazoduc et, en parallèle, d’autres solutionstechniques dont la meilleure et la plus adaptée sera choisiepar leGouvernement en accord avec la Collectivité de Corse.

Comment se décline ce nouveau plan ?La logique consiste à l’inscrire sur une durée plus courte. Le PEI auraduré 24 ans ce qui est énorme pour rattraper les retards structurels dela Corse. Le nouveau plan va s’étaler sur six ans avec un financementde 80% et une contractualisation sur des projets qui seront choisis avecune large concertation, en premier le Conseil Exécutif de Corsemais aussi d’autres collectivités. J’ai, moi-même, reçu une lettre demission et je vais rencontrer, à cet effet, le Président du Conseil Exécutifde Corse pour l’évoquer avec lui. Nous travaillerons de concert avecl’ensemble des acteurs de la Corse et notamment les acteurs de la sociétécivile.

« Il n’y a pas de raison qu’il y ait des gens, enCorse, qui respectent la loi et d’autres qui ne la

respectent pas. »

Peut-on parler de dialogue renoué entre Paris et la Corse ?Le dialogue n’a jamais été rompu. Il y a eu des rendez-vous manqués,l’ entretien entre le Président de la République et le Président du ConseilExécutif de Corse qui n’a pas été honoré, le boycott de Cozzano…Laporte reste ouverte, il est temps de tourner une page, c’est ce que lesCorses attendent et ce qu’a voulu exprimer le Premier Ministre enréaffirmant la place de l’Etat. Chacun doit être dans son rôle mais quandon se respecte, on peut avancer.

La question de l’urbanisme et des AOT est, aujourd’hui, aucœur du débat, elle entraîne aussi certaines tensions.Comment rétablir l’équilibre ?Nous avons comptabilisé 94 déférés en Corse-du-Sud depuis le débutde l’année dont 66 concernent les ESA, c’est un record national ! Quandj’étais en poste dans l’Essonne où l’on dénombre 1,300 milliond’habitants, on constatait au plus, dix déférés dans l’année. On ne peutpas dire que les services de l’Etat n’exercent pas leur contrôle de légalitéen Corse en matière d’urbanisme. Je pense exercer mon rôle régalien hors de toute pression et jecontinuerai à le faire. J’ai été mandatée pour faire respecter l’Etat dedroit en Corse dans tous les domaines, l’agriculture, l’occupation dudomaine public maritime, l’urbanisme, c’est un enjeu d’équité sociale.Il n’y a pas de raison qu’il y ait des gens, en Corse, qui respectent laloi et d’autres qui ne la respecte pas. Je veille à l’application du Padducet je le fais en responsabilité.

• Interview réalisée par Philippe Peraut

INVITÉE

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POLITIQUE

Il y a un an, ayant été reçu à Matignon parÉdouard Philippe, Gilles Simeoni avait obtenula promesse que soit ouvert le chantier d’unstatut fiscal adapté aux spécificités de laCorse. Pourtant, probablement pour tenircompte de l’impatience de la base militantenationaliste et plus particulièrement de celledes indépendantistes, le président du Conseilexécutif avait opté pour dénoncer le blocageinstitutionnel, plutôt que saluer une premièreraison d’espérer. Cet épisode et les climatsconflictuels ayant caractérisé les deux visitesprésidentielles ayant conduit à une « guerrefroide » entre la majorité nationaliste et l’Etat,la récente venue d’Édouard Philippe en Corse

était considérée comme un test. Le dialogueserait-il renoué ? Certains responsablespolitiques insulaires estimaient que pour ycontribuer, il appartenait à Gilles Simeoni delâcher du lest. Ainsi lors de la session del’Assemblée de Corse ayant précédé la visitedu Premier ministre, Jean-Charles Orsucci,le principal élu macronien de Corse, a appeléGilles Simeoni à changer de cap. A l’occasiond’une question orale, il a dénoncé « unestratégie visant à minimiser les victoires pourperdurer dans la victimisation et la tension vis-à-vis de l’Etat » et martelé : « Il est grand tempsque le dialogue redevienne fécond entre lamajorité territoriale et l’Etat (…) car il en va

de l’intérêt général de la Corse et des Corses. »Gilles Simeoni a répondu être « prêt à cedialogue » avant de s’interroger : « Le Premierministre est-il prêt à annoncer un acte 2 desrelations entre l’Etat et la Corse ? » et depréciser : « Dans ce cas, sa visite ouvriraune nouvelle séquence politique. Dans lecas contraire, elle sera une nouvelle occasionmanquée. »

Dialogue de sourdsA l’issue de la visite du Premier ministre,certains ont cru avoir décelé « une reprise dudialogue » . Les discussions ont certes étécourtoises. Des questions importantes ont

Nous vivons un retour à une situation de type colonial où le Peuple corse, non reconnu etmenacé de dilution par une colonisation de peuplement sans précédent, ne se voit queconcédé le droit de dire : « Oui Paris » ou « Merci Paris ».

Avant et après Edouard Philippe :Corsica Culunia ?

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certes été traitées. Mais le dialogue n’a pasété renoué. Les parties ont parlé et écouté maisrien n’a laissé apparaître qu’elles s’étaiententendues. Le Premier ministre a égrené lesvolontés et les décisions gouvernementalessans prendre en compte les revendicationsexprimées par le Président du Conseil exécutif.Pour l’heure si la différenciation est un jourmise en place, elle se fera dans le droitcommun. Edouard Philippe a en ce sens tenule discours suivant : « Dans chaque région,un dialogue s’engagera. Il concernera larépartition des compétences entre l’État et lescollectivités, mais aussi leurs répartitions etleurs modalités d’exercice entre les différentsniveaux de collectivité. » Quant à GillesSimeoni, il a répété les revendications de lamajorité nationaliste dont certaines avaientd’ailleurs été adoptées par l’Assemblée de Corsedurant la mandature Paul Giacobbi (coofficialitéde la langue corse, création d’un statut derésident, rapprochement des prisonniers). Sidébut de dialogue il y a eu, il a donc été desourds. Le Premier ministre avait deux optionsqui toutes deux ont quarante ans d’âge. Lapremière était de se référer à Libert Bou(Président de la Mission interministériellepour l’aménagement et l’équipement de la Corseet Délégué général du développementéconomique de la région Corse de 1975 à 1976)qui considérait que même le suffrage universelne saurait donner aux élus corses la légitimitéleur permettant d’exiger et obtenir desévolutions institutionnelles. « Même 200000 Corses autonomistes ne feraient paschanger la Constitution. » avait-il affirmé. Laseconde était celle esquissée par le présidentValéry Giscard d’Estaing qui, tout en ayantusé de la répression, avait ouvert la porte àune solution démocratique en affirmant qu’ilrespecterait le suffrage universel s’il étaitfavorable aux nationalistes : « Lorsque lesuffrage s'exprime démocratiquement, auterme d'une consultation libre et intense (descitoyens), il est la seule expression légitimede leur aspiration. Sur ce point, à mes yeux,les choses sont claires. On ne récuse par lesuffrage universel, on ne joue pas à cache-cacheavec la libre expression de la volonté descitoyens. »

N’en jetez plus, la cour est pleine… En n’offrant pas à la majorité nationaliste lapossibilité de voir aboutir ses revendications,le Premier ministre a implicitement adoptél’option Libert Bou. Il a ainsi confirmé ce que

les visites du président Macron avaient laisséapparaître : l’approche macronienne de laquestion Corse est celle de l’Etat avant lesévénements d’Aleria. Nous vivons un retourà une situation de type colonial où le Peuplecorse, non reconnu et menacé de dilution parune colonisation de peuplement sans précédent,ne se voit que concédé le droit de dire : « OuiParis » ou « Merci Paris ». D’ailleurs denombreux éléments d’appréciation confortentce constat. Le Premier ministre ne s’est pasrendu à l’Assemblée de Corse. En affirmantvouloir s’en tenir à « faire avancer desdossiers concrets et travailler sur de grandespolitiques publiques qui touchent à la viequotidienne des habitants », Edouard Philippeest revenu à la politique du « Il n’y a pas deproblème corse, il y a des problèmes enCorse ». En annonçant que le PEI (Planexceptionnel d'investissement) serait prolongépar un Plan de transformation et d'inves-tissement pour la Corse sur cinq ans quisera drivé par l’Etat, Edouard Philippe a

POLITIQUE

renoué avec la gouvernance coloniale «cadeaux de l’Etat ». En cédant à un prixmodique la citadelle d’Ajaccio (2,6 ha et6000 m2 de bâti pour 1, 38 million €, alorsque la Ville de Bastia a dû débourser 1,24million € pour acquérir 591 m2 de bâti) eten confirmant que la cité impériale bénéficieraitde 2 millions € en 2019 pour financer sesprojets après avoir perçu le même somme en2018, Edouard Philippe a indiqué que l’Etatentendait désormais inciter à « bien voter »aux municipales, c’est-à-dire à ne pas voternationaliste. Enfin concernant le marché dela fibre, bien que le juge des référés duTribunal administratif de Bastia ait réponduque rien n’était de nature à justifier l’annulationou la suspension, la préfète de Corse s’estdésistée en laissant planer la menace d’uneprocédure pénale. N’en jetez plus, la cour estpleine de casques coloniaux.

• Pierre Corsi

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SOCIÉTÉ

Fabriques à éliteLes grandes écoles sont des établissementsd’enseignement supérieur qui délivrent desformations de haut niveau. Mais elles sontaccusées de favoriser la reproduction socialedes élites en accentuant encore davantageles inégalités sociales de réussite scolaire,notamment par rapport aux troisièmes cyclesuniversitaires dont les conditions d'accèssont théoriquement moins strictes. Selon uneétude de l’Insee, portant sur l'origine socialedes élèves de ces grandes écoles des années1940 aux années 1980, les fils de cadres etd'enseignants ont toujours beaucoup plus dechances d'intégrer une grande école que lesenfants issus des milieux populaires. Cetteaccentuation des inégalités d'accès aux grandes

écoles s’explique en partie dans le renforcementdu mode de recrutement ultra sélectif desgrandes écoles, qui reproduit les dysfonc-tionnements du système scolaire. La plusgrande ouverture des troisièmes cycles univer-sitaires qui proposent de plus en plus deformations professionnalisantes compensecet élitisme. À l’image de l’Université Pasquale

Paoli qui offre des formations à fort contenuprofessionnalisant, en accord avec les grandesproblématiques de développement de sonterritoire. En Corse, la sélection est aussigéographique et donc financière, aucunegrande école n'ayant élu domicile sur l’île. Pourcontrebalancer ces handicaps, la Collectivitéde Corse a mis en place un dispositif desoutien pour les talents insulaires, pour passerles oraux des concours des grandes écoles.

École des inégalitésPar essence, les grandes écoles sont inégales.Elles recrutent leurs élèves sur des critèresimpliquant une très forte sélectivité.L'enseignement supérieur compte 38 % deboursiers, mais ils sont seulement 19 % àl'École normale supérieure ou encore 11 % àPolytechnique, qui ne réunissait que 2 %d'enfants d'ouvriers et d'employés dans sadernière promotion. La Conférence des grandesécoles (CGE) rappelle que les grandes écolesaccueillent en moyenne 30 % de boursierssociaux, la moitié d'entre elles ont plus de 30 %de boursiers et parmi ces 30 %, il y a 30 % deboursiers aux échelons les plus élevés (5, 6 et7). Le mouvement des « gilets jaunes » apoussé Emmanuel Macron à annoncer lasuppression de l'ENA et l’accès à la hautefonction publique. Une autre des suites de cemouvement est la création d’une missionpour quelques directeurs d'école. Ils doiventréfléchir à de nouvelles voies d’entrée dansles grandes écoles, pour renforcer la diversitésociale et géographique. Un rapport d'étape estattendu mi-juillet avant le rapport final enseptembre pour déployer les premières mesures.Les grandes écoles partagent l'objectifd'ouverture sociale, mais redoutent les mesuresautoritaires, comme la discrimination positive

mise en place à Sciences Po avec les conventionsd’éducation prioritaire. Reste que le diplômene fait pas tout, la qualité de l’emploi dépendaussi du réseau. Et c’est souvent lié au milieusocial. La permanence d'une sélection socialeet culturelle est très marquée.

À la sortie aussiL’étude annuelle de la CGE a établi que lesinégalités entre les genres persistent endéfaveur des femmes sur le marché de l'emploi,pourtant porteur dans les secteurs des écolesd'ingénieur ou de management. Le salairede sortie d'école est de 6,1 % inférieur pourles jeunes femmes, moins souvent embauchéessous le statut de cadres et en CDI. Six moisaprès leur sortie de l'école, 89,5 % desdiplômés en 2018 avaient un emploi contre89,4 % l'an dernier. Et d'autres analysesmontrent que cet écart ne cesse de se creuserau long de la carrière (20 % de différence desalaire chez les cadres du privé en 2015,selon une enquête Insee). Une étude de l’Apecrévèle qu’avec un Bac +5 ou au-delà, lesfemmes diplômées auront plus de difficultésque les hommes à trouver du travail. Ledifférentiel de conditions d'emploi au détrimentdes femmes demeure, n’en déplaise aux lois.

• Maria Mariana

Les grandes écoles, institutions spécifiquement françaises, sont souvent présentéescomme le creuset de la formation des élites dirigeantes de la nation. Leur chemin a beauêtre pavé des meilleures intentions en matière d’égalité des chances à l’entrée parconcours, donc par méritocratie, à la sortie, les entreprises n’ont pas encore changé leurpolitique de recrutement, et de rémunération. Pour autant, la conjoncture économique estfavorable pour ce type de profil et les grandes écoles font toujours recette.

Ascenseur social en panne

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CHRONIQUE CORSE

Pragmatisme contre idéologismePour les services de l'état, l'important estl'action. Le président de la République l'adit et répétée lors de son passage à Cozzano,visite boudée par les représentants nationalistes.Pour ces derniers l'esprit vaut plus que lalettre. Ils disent et répètent que la question corseest avant tout politique et que rien ne se feratant que cette dimension ne sera pas prise encompte par l'État français. Passons sur l'enfiladed'impairs qui n'ont rien apporté à leur causeet qui répondaient à ceux de l'état tout aussimaladroits et blessants. Mais, faut-il lerappeler, à défaut d'un esprit de justice, l'étatpossède la force. Les nationalistes ont démontrédurant l'espace d'une génération que l'utilisationde la clandestinité avait mené à un échec etque seul la disparition du FLNC avait permisune victoire électorale. Alors que fairedésormais ? C'est la question lancinante qu'on

peut se poser. L'état a déposé au pied del'autel insulaire des cadeaux financiers qu'ilserait stupide de mépriser. En matière dedéveloppement, de formation, de dépensesd'infrastructures la dépense est loin d'êtrenégligeable et pourrait rendre jalouses pas mald'autres régions. Mais la majorité nationalisten'en démord pas : elle veut qu'on lui accordele statut d'interlocuteurs politiques. Pragmatismecontre idéologisme, l'avenir risque fort dedevenir difficile pour une majorité qui amontré qu'elle ne pouvait guère mobiliserles foules dans la rue et qui risque de manquercruellement de résultats concrets si toutefoiselle continue de sauter sur place en répétantqu'elle désire ce qu'elle ne peut obtenir.

Un état bloqué dans son centralismepolitiqueÀ force de sur place on finit par oublier le sens

d'une situation. La revendication d'autonomiemartelée par la majorité est légitime. C'est surce programme qu'elle a été élue et on voit malpourquoi elle l'abandonnerait au prétexte quela majorité présidentielle a trahi ses idéauxgirondins au profit d'un centralisme déguisémais exacerbé. Encore faut-il être réaliste.Malgré des chiffres annoncés mirobolants,les mobilisations nationalistes sans être deséchecs, n'ont jamais été des succès. Elles ontrassemblé les plus convaincus et encore. Quece soit sur la question des prisonniers, celuide l'autonomie il n'y a pas eu de tsunamipopulaire. Face à la revendication nationaliste,on trouve un pouvoir qui a su résister à des moisde révolte des Gilets Jaunes. Peut-on croire uninstant que le pouvoir macroniste en recherched'une majorité solide va risquer de mettre endanger le sacro-saint dogme jacobin poursatisfaire un courant d'idées qui a pour luiquelques dizaines de milliers d'électeurs ?Allons donc.

Trouver les voies de la sagesseL'intelligence est toujours du côté dupragmatisme jamais de celui de l'immobilisme.Le peuple corse a élu les nationalistes pourobtenir des résultats en matière de conditionsde vie. L'idéologie est toujours secondaire. Avecl'argent de l'État français, il est possibled'obtenir de véritables résultats économiquesqui assureront un avenir politique à la majoritéactuelle. Sans eux, les divisions vont prendrele dessus sur les alliances de circonstances avecau bout de l'impasse un échec cuisant. Maisencore faudrait-il que les représentants del'état cessent de se conduire en gardienshargneux des tables de la loi. Laisser un peude champ à la majorité permettrait d'accoderaux autonomiste un second souffleindispensable à sa survie. Sans cela, l'Étatfrançais risque fort de perdre des interlocuteursnécessaires qu'il tente aujourd'hui de remplacerpar les maires. Mais l'expérience a démontré que ce typede petits manèges finissaient toujours par ledésordre et la montée en puissance despouvoirs occultes. Des gestes symboliques sontnécessaires et le premier d'entre eux pourraitêtre un rapprochement des prisonniers. Sanscela, le dialogue de sourds continuera enapparence avec la constitution de foyersexplosifs en arrière-plan.

• GXC

Il est venu, il a vu et il est reparti. « Je suis venu vous parlerde la Corse de demain, dans un esprit d’écoute et de dia-logue, a déclaré le premier ministre Édouard Philippe. Noussommes pleinement conscients que les spécificités de l’îleappellent des réponses et une méthode spécifique. Depuisdeux ans, ce dialogue existe. » Il a pourtant aussitôt étécontredit par Gilles Simeoni le président de l'exécutif etJean Guy Talamoni, président de l'Assemblée.

Dialogue de sourds

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ÉVÉNEMENT

Une success story qui ne cesse deprogresserDe la Corse à Paris, Century 21 ActifImmobilier a su se faire une place privilégiéedans le milieu de la gestion immobilière. L’agence dirigée par Jean-Michel Emmanuelliest une institution à Ajaccio. Plus tard, elleouvre ses portes à Porticcio. Ces cabinetsdeviennent des références. Vient alorsl’ambition de raconter cette histoire en dehorsde l’île, vers un avenir national.Il y a dix ans, le groupe s’agrandit et s’exporteà Paris, 79 rue Daguerre, dans le 14èmearrondissement. Un pari sur l’avenir qui porteses fruits, grâce à une équipe parisienneconstituée de 9 agents au professionnalismesans faille, supervisée par Dalalle Rim,responsable d’agence.

L’humain comme coeur de métierCe qui fait la différence dans ce cabinet de

conseils, d’achat, de vente et de location, c’estque les services rendus sont menés par deréelles personnes, humaines, bien loin desclichés d’une profession parfois perçuecomme uniquement commerciale. Ainsi, cequi compte pour toute cette équipe c’est depouvoir partager des moments conviviaux pourallier l’utile à l’agréable. Dans un univers souvent stressant, auxemplois du temps hyper chargés, se retrouverautour d’un verre est un bon moyen pour lescollaborateurs de respirer, de resserrer les liensmais aussi de faire vivre un quartier jeune etultra dynamique.

Place à la fête !Alors, lorsque l’idée de préparer cetanniversaire a germé, tous les collaborateursont pris à coeur d’organiser un événementd’envergure. Et évidemment, la Corse étaità l’honneur ! Après des semaines depréparation, la soirée a pu commencer sous

10 ans, ça se fête ! L’agence Century 21 Actif Immobilier située rue Daguerre à Paris a célé-bré son anniversaire lors d’une soirée d’exception. L’équipe de l’agence a mis les petitsplats dans les grands pour recevoir clients, amis et riverains ce jeudi 4 juillet. De quoi don-ner des couleurs corses au centre de Paris !

Century 21 Actif Immobilier : larue Daguerre fête ses 10 ans !

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les meilleurs auspices, ce jeudi 4 juillet, dès17h30. Dans la rue Daguerre, un espacedevant le cabinet était mis en place. Al’intérieur, charcuterie, fromages, petitsfours, bières et dégustation de vins nustraleétaient pré-sents, grâce à la venue de Pietra,pour une sélection originale de cépages dequalité, très appréciés par les clients etsympathisants du lieu. Jusqu’à 20h30, plus de 150 convives ontpartagé une soirée aussi festive que chaleureuse.Et ce type de soirée n’est pas rare chezCentury 21 : trois à quatre fois par an, leséquipes invitent les proches de l’agence lorsd’apéros toujours très bien reçus par unentourage multigénérationnel.

Un futur prometteurCet événement a été l’occasion de découvrirou redécouvrir le savoir-faire des équipesCentury 21 dans un contexte hors du commun.Rendez-vous pris pour les prochaines réceptionde l’agence mais aussi pour revenir en touteconfiance confier ses projets immobiliers àune équipe de choc. Dans les mois à venir, de nouveaux horizonss’ouvriront à Paris, pour une aventured’excellence qui viendra s’ajouter auxservices de l’entreprise, pour les dix annéesà venir, et au-delà.

• Julie Sansonetti

Century 21 Actif Immobilier :à Ajaccio, 28 Cours Napoléon (04 95 21 18 00),à Porticcio, Les Marines II (04 95 73 21 15),

à Paris, 79 Rue Daguerre, 75014 Paris (01 56 54 38 50).

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CHRONIQUE D’UN CONTINENT

ACTUALITÉ DE LA LIBYEUne guerre intestine affecte le Nord de la Libye.Elle accroit la souffrance du pays. Elle ne peutavoir que des effets négatifs sur les espacesvoisins de l’Afrique sahélienne et de l’Afriqueméditerranéenne. Elle ne peut qu’inquiéterl’Europe du Sud.

L’offensive du Maréchal HaftarLe 4 avril 2019, le Maréchal Haftar, Chefmilitaire du Nord-Est libyen, a lancé sestroupes en direction du Nord-Ouest avecl’intention de prendre Tripoli. Il tente ainside s’installer dans la capitale, en en chassantle gouvernement de M. Fayez El-Saraj,pourtant reconnu par la Communautéinternationale. Les groupes armés qui défendentle gouvernement résistent.Les appels au cessez le feu lancés dès ledébut de l’offensive par le Secrétaire généraldes Nations-Unies n’ont pas dissuadé leMaréchal Haftar de poursuivre. Il a au contrairedéclaré à plusieurs reprises, y compris lors desa visite à Paris, que « les conditions d’un cessezle feu ne sont pas réunies ».

Les soutiens du Maréchal HaftarLe Maréchal Haftar peut compter, depuisson installation dans l’Ouest libyen, surl’Égypte et sur les monarchies arabes duGolfe. Cela signifie que son action n’est pascondamnée par les États-Unis, où il a d’ailleursvécu en exil du temps du Colonel Kadhafi.Aux dernières rumeurs et pour ajouter à laconfusion, on dit que la Russie ne lui seraitpas hostile.

Les soutiens du gouvernement de TripoliLe gouvernement de Tripoli, conduit par M.Fayez El-Saraj, est reconnu par la communautéinternationale comme le gouvernement de laLibye toute entière. Le Secrétaire Général desNations-Unies l’a rappelé encore toutrécemment. C’est aussi la position officielle de l’Unioneuropéenne en tant que telle. Au sein de cetteunion, le gouvernement italien est probablementle plus engagé sur cette ligne, en même tempsqu’il ne cache pas son agacement devant lesambiguïtés de ses partenaires européens etdevant la multiplication des tentatives demédiation, à commencer par celles qui viennentde Paris. On estime en effet à Rome, que legouvernement italien a vocation naturelle àconduire la médiation et à traiter en premierles débordements politiques de la criselibyenne sur la méditerranée.

À ParisÀ Paris, la position officielle est celle desNations-Unies en faveur du gouvernement deTripoli. Mais celui-ci et nombre d’observateursont tendance à considérer que Paris penchedu côté du Maréchal Haftar. Les contactsréguliers entretenus avec celui-ci et la présence

dans l’Ouest libyen de quelques élémentsdes forces spéciales françaises, alimentent cetteimpression. Le Ministre français des AffairesÉtrangères, M. Jean-Yves Le Drian, interrogéà ce sujet, tient la ligne officielle en ajoutantque le Maréchal Haftar « fait partie de lasolution ».

Lettre d’Afrique

Cette page est réalisée en partenariat avec la lettre de l’Afrique « dont le fondateur est Louis Dominici »

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CHRONIQUE INTERNATIONALE

Un juif éthiopien tué par un policierDe véritables scènes d’émeutes urbaines sesont déroulées dans la soirée du 2 juillet à Tel-Aviv, en Israël, après la mort d’un Israéliend’origine éthiopienne abattu par un policierdans des circonstances qui restent troubles.Le 30 juin au soir, Solomon Tekah, âgé de 18ou 19 ans, a été tué par un gardien de la paixqui n’était pas en service, entraînant unemobilisation parmi les Israéliens d’origineéthiopienne, qui seraient plus de 135. 000 enIsraël selon un recensement de 2014 réalisé

par le Bureau Central des Statistiques del’État hébreu. Les manifestations ont débutédès le 1er juillet dans la ville de Kiryat Haïm,près de Haïfa, dans le nord du pays, où le jeunehomme a été abattu et se sont donc poursuiviesle lendemain, jour de son enterrement. Le cousin

de la victime, Amir Tekah, a qualifié cette mortde « meurtre » sur les ondes israéliennes,ravivant dans la communauté éthiopienne lesaccusations de racisme policier à son encontre.Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées.Dans un premier temps, la police a affirmé quele policier s'était défendu contre une agressionavant de faire marche arrière.

Des autorités sur la défensiveLa situation désastreuse des Falashas meten exergue la grave crise que traverse Israëlqui dépense 56 % de son budget dans ledomaine militaire. Le Premier ministreBenjamin Netanyahou a appelé au calmeaffirmant « pleurer la mort tragique du jeuneSolomon Tekah » et demandant auxmanifestants de ne plus bloquer les routes. Lechef de la police Micky Rosenfeld a indiqué« dialoguer avec les chefs de la communautééthiopienne pour apaiser la situation ». Mieux,le ministre de la Sécurité intérieure, GiladErdan, a estimé le 3 juillet sur les ondes dela radio militaire que les manifestationsétaient « légitimes », bien qu'ayant atteint « uneampleur et un niveau de violence sansprécédent ».

Une communauté mal traitéeSi le décès du jeune Solomon Tekah aprovoqué une telle colère dans la communautédes Juifs d’origine éthiopienne, c'est qu'ils viventdans la crainte permanente des violencespolicières exercées à leur encontre à cause de

la couleur de leur peau. Lors des obsèques dujeune homme, un des proches de sa famillea pris la parole pour déclarer : « Nous nesommes pas venus en Israël pour que nosenfants soient tués. Nous n'avons pas payé leprix fort pour immigrer dans ce pays tantaimé pour que nos enfants soient assassinésdevant leurs frères. » En janvier dernier,plusieurs milliers de juifs éthiopiens étaientdéjà descendus dans les rues à Tel-Avivaprès la mort d’un jeune tué par un policier.En 2011, 45 % des immigrants d'Éthiopieétaient sans emploi alors que le taux dechômage en Israël était de 5,6 %. 65 % desplus de 45 ans étaient au chômage en 2013.Le revenu moyen par personne des Israéliensoriginaires d'Éthiopie est aujourd'hui inférieurde 40 % à la moyenne, selon l'Associationisraélienne pour les juifs éthiopiens. Certainsenfants ne sont pas scolarisés à cause de lacouleur de leur peau et l'accès au logementest rendu très difficile à cause d'un racismeendémique. Le président israélien ReuvenRivlin, vient de publiquement admettre, leserreurs de l'État israélien : « Les manifestantsde Jérusalem et de Tel-Aviv ont révélé uneplaie ouverte et vive au cœur de la sociétéisraélienne, a-t-il regretté (...) Nous n'avonspas assez ouvert les yeux et nous n'avonspas assez tendu l'oreille ». Reste à savoir sila situation des juifs éthiopiens changeraréellement.

• GXC

Ah il est bien mort le rêve des premiers pionniers sionistes et socialistes qui rêvaient deconstruire un pays sans barrière raciale. En Israël il existe des Arabes et des Juifs venus dumonde entier. À cause des mélanges, les Juifs ont souvent l'apparence physique des peu-ples dont ils sont issus. Les Falashas, ces Juifs éthiopiens, longtemps discriminés par lerabbinat, ont la peau noire. De ce fait, ça n'est qu'entre 1980 et la fin des années 1990 quedes dizaines de milliers de juifs éthiopiens ont été accueillis par l'État hébreu (opérationSalomon). Néanmoins, à cause de la couleur de leur peau, ils se retrouvent en bas de lasociété israélienne, en butte au racisme affirmé de certains de leurs concitoyens et notam-ment de policiers.

En Israël aussi, on tue pour la couleur dela peau

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ON EN PARLERA DEMAIN

L’expression de l’exaspération que suscite letourisme de masse et incontrôlé dépasse enfinle coin de comptoir ou le repas familial. J’aiconstaté avec ravissement que devant lesbureaux de l’Agence de Tourisme de laCorse, une conférence de presse avaitdernièrement réuni pour crier casse-cou desorganisations syndicales, deux partis politiqueset l’association Patriotti (Coordination du13 avril 2019). Les intervenants ont misl’accent sur les incidences destructrices dutourisme de masse sur notre société etl’existence même de notre peuple. En prenantconnaissance de leurs propos et en les analysant,je me suis d’ailleurs dit que le nom de marubrique ne convenait malheureusement plusau traitement du sujet Tourisme, et qu’ilfaudrait en l’espèce remplacer la dénomination« On en parlera demain » par « Il n’estpresque plus temps ». La liste des incidences destructrices devienten effet affolante. La hausse de la fréquentationfavorise la colonisation de peuplement car,chaque année, de nouveaux saisonniersarrivent et beaucoup ne repartent plus : bref,nous sommes submergés ! L’augmentation dela demande d’hébergement incite à la

multiplication de constructions de résidencessecondaires très souvent à des fins de locationestivale : bref nous sommes bétonnés ! Larichesse produite est loin d’être équitablementredistribuée : bref les inégalités socialess’accentuent ! Les constructions nouvellesdévorent des milliers d’hectares de terre quiauraient pu être consacrées à des activitésagricoles : bref l’agriculture et ses producteurssont marginalisés ! L’accroissement deslocations touristiques provoque une chertéinsupportable de l’accès au logement enconstante hausse : bref les catégories socialesles plus modestes peinent à se loger et danscertaines localités du littoral, ça leur estimpossible.

Même « vert »…Je pourrais ajouter que notre vie quotidienneest en permanence rendue plus difficile. Parexemple, l’été venu, stationner ou circuler, n’estplus galère mais infernal. J’ai aussi envie dedire que notre culture est frappée de plein fouetpar des comportements et des modes depensée qui souvent nous choquent et tendentà s’imposer par le biais de la consommationet de l’image de modernité. Le tourisme de

masse est aussi une calamité majeure pour lafaune et la flore, même quand il se targue d’être« vert ». Reporterre consultable sur le Net(https://reporterre.net/) a dressé un constatalarmant concernant quelques joyaux de nosespaces naturels les plus connus et les plusremarquables. Ce média consacré à la criseenvironnementale et sociale rapporte que lafréquentation touristique en forte haussereprésente une pression humaine qui nuitgravement à la réserve de Scandola, aux îlesLavezzi et à des sites fragiles du GR20. Et ille fait exemples à l’appui ! Ainsi, selon uneétude du CNRS (Centre national de la recherchescientifique), la reproduction du balbuzard àScandola a chuté vertigineusement et il est établique les quelques 400 bateaux, plaisancierset groupes de touristes passant chaque joursous les nids en haute saison en sontresponsables. Ainsi dans la réserve naturelledes Bouches de Bonifacio qui englobe les IlesLavezzi, les bateaux de plaisance qui naviguententre Corse et Sardaigne font des ravages, lorsdes ancrages, sur l’herbier de posidonie.Ainsi sur l’îlot de Lavezzu, dont les 69hectares de rochers et de maquis reçoiventchaque année plus de 250 000 visiteurs, lespieds de limonium (plante endémique) et lespuffins cendrés (dont la plus grande coloniede Méditerranée occidentale niche sur lesLavezzi) sont menacés. Enfin certains sitescomme les pozzine du lac de Nino (les vastespelouses humides parsemées de trous d’eau)pâtissent du piétinement des tongs, tennis,baskets et chaussures de marche tandis qu’aulac de Melo on peut relever une surpopulationaviaire carles oiseaux sont nourris par lestouristes. De quoi donner envie de sortir lesgriffes quand certains socioprofessionnelset décideurs politiques disent vouloir accentuerl’attractivité touristiques et évoquent unemultiplication des infrastructures consacréesà ce secteur d’activité.

• Alexandra Sereni

La liste des incidences destructrices du tourisme de masse devient affolante. Cette forme detourisme menace notre société, l’existence même de notre peuple, notre flore, notre faune.

Tourisme de masse : la calamité !

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REPORTAGE

Les voyages nous dit l’adage, forment lajeunesse. Ils ont permis à Ghjuvanu et Michael,deux cousins, d’unir leurs efforts et de profiterd’une expérience à l’étranger (une trentainede pays visités à eux deux en une dizained’années) pour créer l’an dernier, le BurgerBar, au centre commercial « Les échoppes »à Porticcio. Un lieu convivial et chaleureuxoù l’on peut déguster de savoureux burgersà toutes les sauces, mais pas que…« Nous avons décoré à notre façon, expliqueMichael, de manière à ce que l’établissementnous ressemble. A insi, l’ensemble est assezdesign avec des tableaux évoquant plusieursde nos destinations… »

Une invitation au voyage qui se décline auniveau culinaire. Le produit phare reste, biensûr, le burger, à base de produits frais : viandedu boucher pains spéciaux du boulanger,fruits et légumes des primeurs locaux… Letout accommodé à toutes les sauces par Félix,un jeune chef déjà très talentueux et inspiré.

Burgers et salades fraîcheur« On s’est efforcé, rappelle Ghjuvanu, de

travailler l’ensemble autour du voyage ens’inspirant de nos propres destinations. Félixa su, lui, apporter sa touche personnelle encuisine. » Ainsi, outre les « classiques » quesont le BB (bacon, oignons confits), l’eggy(avec œuf), le veggie (avec omelette auxlégumes croquants) ou le luxy (fourré à lamozzarella), l’établissement propose desburgers aux saveurs du monde : italien(mozzarella, jambon cru, tomates séchées, sauceau pesto), spicy espagnol (chorizo, oignons,tomates, sauce au piment d’espelette), corsebien sûr (tome, confit d’oignons, saucemoutarde à l’ancienne avec figues et miel maisaussi le burger du moment (poivrons etchampignons grillés façon mexicain ou pouletpané sauce soja façon japonais…). L’ensembleest complété par des pokebowl (salades très« tendance » à base de quinoa et légumes desaisons), la suggestion de la semaine (saladeou burger) ou diverses salades fraîcheur(ratatouille, salades taï ou carottes rôties,yaourts épicés et beignets de pois chiches),le tout toujours très colorées.En guise de dessert, ce sera selon la saisonsalade de fruits frais, tiramisù ou panna cotta(fruits rouges ou mangue et pêche), moussesau chocolat revisitée…Sur place, livrés ou àemporter, les burgers ont plutôt la côte mêmesi en cette période de forte chaleur, les saladessont très appréciées. Le tout dans l’ambiancechaleureuse que s’efforcent de développer lesdeux cousins. Et pour les accrocs de lamusique, il y aura toujours outre diversessoirées thématiques, deux guitares accrochéesau mur, pour agrémenter l’instant « dopucena ». « Nous avons un an d’existence,rappelle Michael, le temps de nous faireconnaître et de façonner le lieu à notre façon,de peaufiner certains détails. A insi, nous

avons changé le mobilier et couvert la terrasse(une vingtaine de couverts). Le retour est, pourl’heure, plutôt bon. » Un lieu dont l’idéal, pourle connaître, serait d’y faire le détour…

• F.P.

Située à l’entrée de Porticcio, au centre commercial « Les échoppes », cette enseigne pro-pose une cuisine élaborée à base de burgers ou de salades fraîcheur à déguster dans unedéco design et une ambiance conviviale autour du thème du voyage. Une idée de Michael etGhjuvanu, les deux responsables, aidés dans leur tâche par Félix…

Burger bar, à Porticcio : voyage culinaireautour du burger

Burger barCentre commercial « Les échoppes »,

20166 PorticcioLivraisons gratuites

Réservations ou commandes : 07-82-80-68-73Site internet :

leburgerbar-porticcio.com

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LINGUA CORSA

Lisandru Casamarta, u capifila di l’associu« Corsica Morra » avia fattu a scumessa, inu 2012, di rilancià, à pocu à pocu, u ghjocudi a morra, un usu praticatu quì è quallandima pocu strutturatu. Setti anni dopu, un’altrascumessa, quella d’urganizà un campiunatu

di u mondu in Corsica, hè stata, ci vole à dilla,una riesciuta maiò. Centu participanti ghjuntida quindeci paesi è trè ghjorni intornu à a Morra,di sicuru, ma micca solu…Cusì, s’hè principiatu u vennari cù una ghjustradedicata à i zitelli (da ottu à dodeci anni à pocupressu). Quì, ghjè Carlu Dumè, di Basterga,chì vinse. Subbitu dopu, un bellu cuncertu dia Scola di Cantu. Ma, à dilla franca, sighjucava dighjà à a Morra, forse per accunciàsi. U sabbatu, è malgratu un caldu tamantu(guasgi 40 gradii), i primi scambii di ucampiunatu di u mondu anu principiatu. Difattu, eranu centu cinquanta (spiccati in gruppidi dece squadre) cù i trè primi qualificatiper ghjucà in ottesime di finale. L’ultimusceltu frà tutti i quarti ch’avianu persu. A prima

fasa s’hè compia cù un cuncertu di Diana dil’Alba. « Tutti i gruppi chì sò ghjunti quì, spiegaLisandru Casamarta, sò ghjunti di rigali è livogliu ringrazià per u so impegnu… »

I Corsi battuti in quartu di finaleFrà tempu, e delegazione anu scambiatuintornu à u cantu, a musica, a cultura o esituazione pulitiche d’ognunu. Quì è quallà,si sintia una mandulina, un urganettu, launeddas(caramusa sarda), riverbula…A musica hà accumpagnatu tuttu a ghjurnata

di a dumenica. Induve si sò ghjucate,ind’un’ambianza d’amicizia, l’ottesimi, iquarti, è mezi è a finale. I Corsi (dece squadrein tuttu) ùn anu pussutu francà i quarti.

« Chè u nivellu eraabbastanza altu… »

D’atronde, si pò dì chè l’Aragunesi è i Catalanianu pigliatu a suprana nantu à l’altri cù trèsquadre in quarti di finale, e dui altre Nizza

è Savoia. E in finale, avemu ritruvatu duighjucadori catalani : Angel Filla-EdgarGasparin di fronte à Loïc Bariglione è PatrickMary (Nizza). In duie partite di dodeci punti,sò i primi ch’anu vintu ind’una ambianzatamanta (s’hè cantatu l’innu catalanu). Èdopu à un pranzu in cumunu (tianu d’agnellu),tuttu u mondu hà ripigliatu à cantà è sunà :Sardi, Corsi, Cruati, Sloveni, Nizzarti,Catalani…À mezu, qualchì mostra di balliantichi corsi (saltarellu, muresca…) da asquadra di i musicanti corsi purtata da CristianuAndreani… « Una manifestazione maiò, unariesciuta aldilà di ciò chè pudiamu pinsà.Tengu à ringrazià à tuttu u mondu. Lià a

morra à e tradizione musicale d’ogni paesehè una bona… » Una manifestazione chì sighjucherà l’annu chì vene in Savoia. Fràtempu, ci serà l’occasione, per i Corsi,d’intrenà si…

• F.P.

Centu cinquanta ghjucadori anu participatu, a dumenicata scorsa, nantu à a cumuna diSarrula, à i primi campiunati di u mondu di u ghjocu di Morra. Ghjunti da quindeci paesi di uTarraniu ma ancu aldilà (Slovenia), i participanti anu fattu onore à a disciplina. Ghjè unasquadra catalana (Filla-Gasparin) chì vince questu annu. Una dumenicata chì s’hè compia cùcanti è balli tradiziunali di Corsica è d’altrò…

A catalogna vince u primu Morramondu in Sarrula

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JDC | semaine du 12 au 18 juillet 2019 | 23

CULTURE

Il y en aura pour tous les goûts. Et pour tousles publics. Comme chaque année depuis2003, l’usine à liège de Porto-Vecchio accueille« Un été au théâtre », le festival organisé parI Chjachjaroni. Une fois encore, la compagniethéâtrale présidée par Jean-François Perronea concocté un programme estival sur-mesurepour les quelque milliers de spectateursattendus jusqu’au 29 août.Les trois coups de la saison 2019 ont étédonnés le mardi 2 juillet. Ce soir-là, à 19h30,on y jouait « Les malheurs de Sophie »,

l’œuvre écrite par la comtesse de Ségur.Mise en scène par Corinne Capanaccia, on yretrouve « la curieuse et aventureuse Sophiequi commet bêtise sur bêtise et n’en fait qu’àsa tête ».

Une pièce tout en drôlerie qui fera rire les grandsmais aussi les petits. Une belle mise en bouche avant de retrouver« Macbett » à 21h15. Ici, c’est ToinouMassiani qui est à la baguette pour actionnerdes pantins mécaniques et revisiter la pièced’Eugène Ionesco écrite en 1972. Unprogramme là aussi tout public.

Scène ouverte le jeudiLe mercredi, l’usine à liège se transforme enchâteau pour accueillir la cour du roi Arthuravec « Camelot », une création collectiveinspirée de « La femme laide » de LoïcJordan. Face à la fée Morgane, le roi Arthuret ses chevaliers seront amenés à résoudrel’énigme suivante : « Quelle est la chose queles femmes désirent le plus au monde ? »En seconde partie de soirée, I Chjachjaroniadaptent deux œuvres de Georges Feydeau :« Feu la mère de Madame » et « On purgebébé ». Deux pièces qui ne font qu’une pourdonner naissance à « Feydeau ci... Feydeaula... », où se mêlent « tourbillons de quiproquoset affrontement des unions en déconfiture ». Dernier jour des représentations, le jeudi estconsacré à une autre création collective àdestination des plus jeunes. Intitulée « Vite !V ite ! Une histoire », il sera question demonstres, de roi et de princesse. Un savantmélange, plein de surprises, où deuxcomédiennes de la troupe s’en donneront àcœur joie avant de laisser la place à divers

artistes de l’île. Car tous les jeudis, c’est « scèneouverte aux artistes insulaires ». L’occasionde retrouver la troupe Locu teatrale, lescompagnies le 1er Acte, Spirale, La tarteaux truffes, et le saxophoniste Paul Mancini,dont le concert clôturera la saison, le jeudi 29août.

• A.S.

Pour la dix-septième année consécutive, la célèbre troupe de Porto-Vecchio organise « Unété au théâtre ». La saison 2019 a démarré le 2 juillet et se clôturera le 29 août. Focus surune programmation - étalée sur trois soirs de la semaine - qui ravira les grands et les petits.

I Chjachjaroni, acte 17

Programme Du 2 juillet au 29 août

Les mardis : 19h30 : Les malheurs de Sophie - 21h15 : MacbettLes mercredis : 19h30 : Camelot - 21h15 : Feydeau ci… Feydeau la…

Les jeudis : 19h30 : Vite ! Vite ! Une histoire - 21h15 : Scène ouvert aux artistes insulairesEntrée : 10 euros (tarif unique)

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CONTACT

S’il n’y avait eu que les révélations de Wikileaks,lancé par Julian Assange, sur de gigantesquesscandales de corruption, d’espionnage, deviolation des droits de l’Homme un peu partoutdans le monde… S’il n’y avait eu que lesdivulgations de Snowden sur la surveillancede masse orchestrée par la NSA, la CIA et autresservices dits secrets… S’il n’y avait eu que cesénormités portées à la connaissance du public…Mais il peut y avoir encore plus orweillien c’estsur quoi alerte le professeur Gori en évoquantle cas de la Chine avec son exploitation dunumérique. Technologie reposant sur desmillions de caméras qui épient les gens, sur unefoultitude d’algorithmes établissant les scorescomportementaux valables ou punissablesdes individus. Là, on est confronté à un usagedu numérique, par un pouvoir, si quotidien qu’ilen est banalisé, si global qu’il est quasimentimpossible d’y échapper. Ce système est si« raffiné » qu’outre le fichage massif il stimulela délation la plus réflexe d’une société. Bon,

la Chine c’est pas nous ! Sauf que notre vieilleEurope n’est pas à l’abri de telles dérivesainsi que l’a montré l’Angleterre de MargaretThatcher où les algorithmes se sont substituésen partie aux services sociaux pour enlever desenfants à leurs parents identifiés, sans preuvesmatérielles, comme éventuels maltraitants.Qui nous dit aussi ce que font les big datas destraces qu’immanquablement on laisse surinternet si l’on n’est pas de super géniauxgeeks. Autre question : est-ce que lesgouvernements gouvernent vraiment ou nesont-ils pas devenus des gestionnaires, descomptables soucieux uniquement d’additionset de soustractions ainsi que de valeurs qualifiéesd’ « ajoutées » alors qu’elles minent oupulvérisent – c’est selon – les acquis del’humanisme. En France, l’Education nationale,aux yeux de Roland Gori, met à la main à lapâte à décerveler. En effet le ministre, JeanMichel Blanquer, n’en est-il pas à insister surla nécessité pour l’élève de lire et de compterau détriment du goût du savoir et du potentielde réflexion à cultiver sans lesquels la libertéde choix, de décision, n’est qu’un leurre ?Certes le numérique comporte des aspectspositifs tout dépend de la manière dont onl’utilise, si l’on vise l’asthénie de la société àgrosses doses d’anesthésiques, ou si l’on veutapporter une bulle d’air moins pénible à tousdans l’ordinaire des jours, et en se rappelantque la technique ne peut résoudre tous lesproblèmes que petits et grands rencontrent surleur chemin de vie. On ne devrait pas nonplus oublier combien les écrans en excèsfavorisent l’isolement des individus et lessouffrances qui vont avec, si ces instrumentsne sont pas maîtrisés.

• Michèle Acquaviva-Pache

Lors de la dernière session de « Parole Vive », organisée par Raoul Locatelli et VirginieCervoni, le psychanalyste, psychopathologue Roland Gori est venu débattre à Bastia d’unthème préoccupant : « La démocratie est-elle compatible avec la révolution numérique ? »Un point d’interrogation suscitant d’emblée des doutes…

« Parole Vive »

Numérique et démocratie

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CONTACT

Vous parlez dans vos écrits et vos conférences de révolutionnumérique. Ce mot, révolution, est-il adéquate ?Il s’agit d’une révolution symbolique au sens où l’entendait Bourdieu.C’est-à-dire d’un changement dans la façon de voir le monde, d’entreren rapport avec soi et avec les autres. Les nouvelles technologies nesont pas seulement des outils, elles impliquent des procédures qui nesont pas neutres. Aujourd’hui on est dans une logique du chiffre, d’unmonothéisme du marché, et cette logique s’étend à l’ensemble dessecteurs sociaux.

Qu’entendez-vous par post-démocratie ?Actuellement face à la crise du politique on peut être tenté par unepure gestion des populations. Le flux migratoire devient ainsi unehistoire de quotas. On entre là dans un processus de déshumanisation.Les nouvelles technologies invitent à des solutions de facilité car onse satisfait de gérer comptablement de l’humain. La pensée quantitativeprime alors et discrédite le pouvoir de la parole. Or, la démocratie reposesur la vertu pacifiante de la parole pour traiter les problèmes sociaux.

Avec le numérique où réside la menace suprême pour ladémocratie ?Il s’inscrit dans une forme de rationalité qui confond raison du droitet raison des affaires. Cette hégémonie présente du numériquedévalorise les autres formes de rationalités. Elle aboutit à ce qu’onn’ait plus besoin des idéologies et à ce que le seul calcul suffise à tout.L’utilisation du numérique dans la crise politique actuelle tend à caricaturer

les mythes, les fictions, les idées, et à une négation de la parole quiest le propre de l’humain.

En quoi le numérique peut-il remettre en cause travailsocial, éducation, justice ?L’exemple des enfants volés en Angleterre illustre bien ce danger. Ons’est servi d’un algorithme pour soustraire certains d’entre eux àleurs parents au prétexte fallacieux qu’ils auraient pu être maltraitants.Simultanément on exigeait des services sociaux qu’ils fassent duchiffre alors qu’on réduisait leurs moyens. On s’achemine ainsi parle biais des big datas à déterminer qui va être criminel… sans qu’ily ait crime ! Et l’individu n’est plus qu’un élément statistique.

Quid de la fracture numérique ?Elle mène à une ghettoïsation des populations jugées inaptes aunumérique, à une archipélisation des gens. En ne se prévalant quede l’économie et de l’efficience on désincarne la société.

Quel est le danger de l’otakisme qui a sévit à l’origine auJapon ?Le repli sur soi. Le fait pour de jeunes adultes de ne pas sortir de leurlogique numérique, de décrocher complètement de leur famille, deleur société. Il peut y avoir chez eux indifférence émotionnelle,absence d’énergie, impossibilité d’implication affective. L’otakismeest un symptôme d’une maladie de société.

« Aujourd’hui on est dans une logique du chiffre,dans un monothéisme du marché et cette logiques’étend à l’ensemble des secteurs sociaux. »

Roland Gori

Que révèle l’hyper connexion ?L’extrême solitude de ceux et celles qu’elle touche, qui peut conduireà la détresse psychique alors que ces individus sont dans l’incapacitéd’en appeler à l’autre pour se soigner. Les cyberdépendants peuventdevenir la proie de tous les intégrismes.

Est-ce inévitable d’être considéré comme des rats manipuléspar une oligarchie algorithmique ?Parfaitement évitable… Quand le désir de démocratie pousse les gensà redevenir citoyens en échangeant par la parole, en partageant leurfragilité pour la transformer en fraternité… Cette fraternité quiréconcilie ces deux sœurs ennemies que sont la liberté et l’égalité.

Peut-on échapper à la dictature du numérique en sepolarisant sur ce qu’il a de bon ?Toute technologie est ambivalente. Elle est porteuse du poison et duremède. Il ne faut pas reconnaitre le dieu du numérique commeunique, mais être polythéiste. On doit réhabiliter d’autres formes depratiques : l’art, la parole, la beauté. Mettre de la culture partout, dela parole partout. Avoir une biodiversité des savoirs qui développed’autres points de vue que le numérique.

• Propos recueillis par M.A-P

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CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE

On se souvient que le maure, cet archétype,a soulevé son bandeau des yeux vers le fronten signe d’affranchissement. Oui !Véritablement le corse est devenu libre ens’affranchissant de l’esclavage dans lequel letenaient ses maîtres du passé. La jeuneRépublique de 1755 pouvait ainsi interpellerle futur. La liberté, nous le savons est autantun sentiment qu’une réalité, et pouvoir ladire incombe au moins autant que la vivre. Oùen sommes-nous aujourd’hui sur ce vertigineuxchapitre où ne pas parler équivaut à ménagerses arrières. Le philosophe du droit nous a apprisque la liberté avait une petite sœur nomméela procédure. C’est en respectant scrupu-leusement les codes qu’organisent les façons,les coutumes pour préciser, que l’on permetl’organisation de la pensée que nul principe,hormis la logique déductive, ne peut contraindre.En un mot, penser en liberté c’est dire en liberté.Toute oppression sur l’expression orale ou écritene sert que la dictature de la toise, donc la

jalousie du nombre sur l’homme seul. Etre librec’est penser et penser c’est dire. Où en est laCorse sur ce chapitre ? Malgré la visite duPremier Ministre et les commentaires endemi teinte de la presse officielle, ça n’a pasl’air fameux. J’ai lu avec une joie profondel’article du professeur Vergé Franceschi dansla presse régionale quand il fait état del’excellence des élèves corses. Il n’y a pasd’autre chemin pour être libre. C’est par là quela Corse doit s’affirmer, plus que par lesjeux de ballon et les invectives reprocheuses.Tous nos grands hommes, de Sampiero àPascal Paoli jusqu’à Napoléon ont été debons élèves ou fils de bons élèves. Cessonsde faire l’apologie du cancre, les vertus qui

font le Corse s’habillent de l’intelligenceplus que de la brutalité. Il s’agit bien là de lanoblesse de nos racines qui depuis l’originedu monde organisé nous distingue du commun.Ce n’est pas rien que d’être corse, celasuppose une charge et un devoir, celui d’égalerpour le moins la file de ceux qui nous ont permisd’en être. Alors la liberté, c’est un peu plusque le droit d’aller jouer au loto. J’ai ditpenser est dire, mais c’est aussi faire. Auchapitre du faire il est important de savoirdistinguer également l’œuvre du Grand-Oeuvre, les affaires, des disciplines littéraireset artistiques. Accepter la hiérarchie desnormes et des choses, c’est faire ! Savoirlire et écrire, c’est faire ! Enfin vivre ensociété et construire l’harmonie, c’est faire !Si la société corse a besoin de tous lesconcours, il lui faut cependant préférer leshommes d’action raisonnables et sensés auxbutors qui seraient la marque inéluctable denotre échec. Vous m’aurez compris, savoir voterc’est aussi faire ! Les temps s’approchentqui vont proposer plus d’un choix. La premièremandature fut un galop d’essai permettant àtout un chacun de prendre ses marques. C’estmaintenant qu’il faut y être, où va-t-on, queveut-on et avec qui ? A mesure ques’amenuisent les distances s’augmentent lesappétits. De cela aussi il faudra tenir comptepour éviter le piège fatidique de devoirnaviguer entre Charybde et Scylla. Il ne fautsurtout pas intérioriser les questions, il fauten parler. La liberté de la parole guideraainsi la liberté du peuple. Aucun citoyenlibre ne peut être tenu par la loi du silence. De ergastulo clamavi , chantait le poète (jecriais depuis mon cachot). Il faut laisser à lalittérature d’aussi fatidiques paroles et revenirà l’effort que nécessite la construction detout avenir meilleur. Nous sentons bien ça et là venir desinterrogations qui nous inquiètent : était-cebien cela que nous voulions ? Oui, bien sûrnous voulons d’un avenir meilleur et bienaffermi, mais pas avec tout le monde. La liberté, c’est savoir choisir.

• Jean-François Marchi

A une époque où le piétinement sourd des gilets jaunes enmarche exprime avant tout la rage égalitaire, qui est ledémon coutumier de notre tuteur, où en sommes-nous,nous mêmes avec le sentiment de la liberté qui devrait êtrenotre marque de fabrique.

Le sentiment de liberté

[email protected]

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HUMEUR

LES FÉMINISATIONS DU MINISTREJean-Michel Blanquer n’est pas seulementministre de l’Education Nationale. Il est aussidéfenseur de la femme et pas seulementlorsqu’elle est au foyer. Sa féminisation àoutrance lui ouvre la porte de certainesbourdes dont ne voudrait même pas unrecalé à la dernière session du Bac. Ainsi,

évoquant les problèmes qu’il eut à résoudre« sauf quelques unes » laissa-t-il échapperoubliant même l’indispensable correction.On espère que Marlène Schiappa (prononcezChiappa) ne sera pas avare de compliments .

LA CITADELLE EST TOMBÉELa venue du premier ministre à Ajaccio a étél’occasion d’annoncer la cession à la communede l’antique citadelle, aujourd’hui en ruines.Le maire, Marcangeli, a saisi l’importancepolitique de l’événement sans imaginer, unseul instant, ce que pourrait coûter la restaurationdu monument. Qu’importe puisqu’elle seraau frais de l’Etat. Ce que le Premier ministrea oublié de dire. Mais chacun a compris qu’ils’agissait de quelques millions d’euros.Presque rien en quelque sorte. Mais de natureà modifier sensiblement la sortie des urnesmunicipales et donner un coup de pouce à lalongévité de l’élu dont, Louis Sabini, lechampion en titre, vient de tirer sa révérence.

UN « FORA » INDÉRACINABLE ?Les responsables et animateurs de l’Agencedu Tourisme décidés à faire les yeux doux auxtouristes potentiels italiens pour qu’ilsviennent en Corse et qui pourraient doncajouter un inestimable plus à son économieencore déclinante. On ne sait pas encore dequoi les yeux doux seront faits mais dèsl’instant où la volonté de l’Exécutif est bienréelle…Encore faudrait-il qu’il emploie aussicette volonté à faire disparaître ce « fora» rageurécrit en lettres d’affiche sur la jetée du portde Bastia, côté mer pour qu’avant même leurarrivée dans l’île cette annonce « I Luchesifora ! » faite en corse pour que les italienscomprennent mieux, ne traduise pas d’antiqueset belliqueuses menaces étendues à tous lesitaliens. Espérons que les yeux doux qu’on

Carl’Antò

I puttachji

TOP• LE PREMIER MINISTRE. Alors que les présidentsde la Collectivité et de l’Assemblée lui parlaientpolitique, il leur a déplié une liste de projets de natureà séduire les Corses.

• LA MAIRIE DE BASTIA. Afin de soulager lecentre ville en période touristique, la mairie adécidé que 60% des livraisons se feront la nuit.

• DAVIDE SASSOLI. L’ancien journaliste italiende 63 ans a été élu président du Parlement européen.

FLOP• LA VILLE DE BONIFACIO. Elle oublie de sepréoccuper de l’état de l’escalier du Roi d’Aragon.

• POMPIERS REFROIDIS. La présentation àSolenzara du dispositif feu de forêt a refroidi lesrelations entre la préfète de Corse et les pompiers.

• PAUL GIACOBBI. Le tribunal administratif aannulé la « la protection » dont il pouvait bénéficierdans l’affaire des gîtes ruraux..

leur fait aujourd’hui pour piquer l’argent desvacances, restent dans le domaine des bonnesintentions. Sinon on finirait par croire que le« fora ! » est indéracinable.

SUPERLATIFS A LA VOLÉELe leader cortenais de l’opposition municipale(Inseme per Corti) a déclaré quelque part :« Corte doit être le phare de la Corse » que« Corte n’est pas une ville universitairec’est une ville qui accueille l’université » etque « Il n’y a pas de levier parce qu'il n'y aaucun maillage ni aucune transversalité dansles dossiers financés par le Feder pour les zonesrurales de Corse ». Corte phare de la Corse ?Pourquoi pas ? Puisque son université seproclame « Phare de la Méditerranée » avantde se découvrir « Lumière du monde ». Cen’est d’ailleurs pas la première fois que ladémesure s’étale dans les colonnes du ditquotidien. Où l’on ne se prend vraiment paspour n’importe qui. Et où le superlatif esttoujours de mise. Histoire de flatter le lecteurqui, lui aussi, a presque toujours une trèshaute idée de lui-même.

S’ILS LA VEULENT QU’ILS LA PRENNENT !C’est une révélation, de celles que saitconcocter le Canard Enchaîné qui fait savoirdans son avant dernière édition que RaymondBarre, apôtre de la rigueur, avait planqué àBâle 11 millions de francs suisses, rien queçà, et qui aujourd’hui posent des problèmesaux héritiers. Excédé par les revendicationsinsulaires Barre s’était exclamé « S’ils veulentla Corse qu’ils la prennent ! » Il pensaitqu’en perdant la Corse la France allait fairedes économies ce qui aurait permis à l’ancienpremier ministre d’augmenter son dépôt demillions dans la banque bâloise. Rien n’estperdu quand on sait y faire.

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Pas de langue de bois du côté des dirigeantset du staff bastiais à l’orée de cette saison2019/2020 de National 2, c’est bien l’accessionen N1 qui est visée. Le club s’est renforcé ence sens. « Tout d’abord je souhaitais conservermon effectif de l’an passé car il était doté d’unexcellent état d’esprit et c’est très important »déclare le coach Stéphane Rossi. « Nous ysommes parvenus à quelques exceptionsprès. Je dois remercier les dirigeants quim’ont donné les moyens de recruter desjoueurs ». Et ces joueurs, Stéphane les a

choisis non seulement en fonction de leursqualités footballistiques mais aussi de leurmentalité. « Il nous fallait des joueurs quicorrespondent aux valeurs du Sporting. L’anpassé ça a payé et on doit rester dans cettecontinuité. L’attente est grande d’où de l’exigence,de la discipline, de la rigueur et ceci aussibien en matchs qu’à l’entraînement ».

Un milieu de terrain étofféSi les dirigeants ont recruté un gardiend’expérience, Sébastien Lombard (ex CABet Furiani) qui correspond à 100% à cesvaleurs et un attaquant, d’expérience aussi,le congolais Patrick Etshimi, 30 ans, (Laval,Paris FC, Chambly, Luxembourg), c’est

A l’occasion de la reprise des entraînements, les objectifsont été clairement exposés par les dirigeants du SportingClub Bastiais.

Football N2

Objectif la montée en N1 pour le SCB

Comme elle l’avait annoncé voici quelquesmois, la CAB (Communauté d’Agglo-mération de Bastia) vient de livrer denouvelles installations au stade de Volpajoà Furiani. Ces nouvelles infrastructuressont dédiées au rugby et plus particu-lièrement à Bastia XV qui peu à peu renaîtde ses cendres. «La CAB tient ainsi sesengagements pris concernant le soutienau développement du sport sous toutes sesformes sur son territoire, confirmant sonattachement à la pratique du rugby»explique F.Tatti, le président de la CAB.«On est très fiers de livrer ces outils à nosamis du rugby, une fierté qui est quandmême minorée par un sentiment de devoirenfin accompli car attendu depuis 40 anspar le monde de l’ovalie à Bastia» ajouteLouis Pozzo di Borgo, vice-président dela CAB, en charge de la politique sportive.Ces réalisations? Une tribune tout d’abord.D’une capacité d’accueil de 150 places, elledisposera aussi d’un espace pouvantaccueillir des personnes à mobilité réduite.Des sanitaires et un club-house ensuited’une superficie de 100 m². Ces réalisationspermettront de recevoir le public dansdes conditions satisfaisantes de confortet de sécurité et d’assurer aussi un accueilconvivial aux partenaires de Bastia XV etaux dirigeants des équipes visiteuses.Coût total des travaux: 312 523 € (financésà 50% par la CdC). Des travaux réaliséspar six entreprises locales. Par la suite desvestiaires devraient être édifiés d’ici la finde l’année. Soulignons que le 16 aoûtprochain, le rugby sera à la fête au stadeArmand Cesari avec une rencontre amicaleopposant deux belles équipes du TOP 14 : leMontpellier HR et le RC Toulounais.

RugbyDe nouvelles installationspour Bastia XV

surtout au milieu de terrain que les efforts ontporté. « La saison sera longue, le championnatcontraignant et il faudra compter avec lesblessures, les suspensions » argue St.Rossi quiprécise que le club n’a d’ailleurs peut-être pasfini son recrutement. Les arrivées donc :Francescu Massoni, 23 ans, attaquant, (ACA,Tours, CAB, FCBB, Fleury Mérogis), MaguetteDiongue, 27 ans, milieu de terrain, (Avranches,CAB, Athlético Marseille, Drancy), Julien LeCardinal, 22 ans, (Stade Briochin), StephenQuemper, 26 ans, milieu offensif (Concarneau,St Brieuc) et Sébastien Salles-Lamonge, 23ans, milieu de terrain, (Stade Rennais, LeHavre, Deportivo La Corogne). Dans songroupe actuel de 22 joueurs, également 3jeunes U 19 du club : Yoann Kherbache,Lisandru Piercecchi et Sofiane Belle. « D’autres jeunes du club ont été sollicités pourrester avec nous mais ils ont préféré voler sousd’autres cieux » précise St.Rossi.

Un budget de 2,6 millions d’€De son côté le président Claude Ferrandiannonce un budget de l'ordre de 2,6 millionsd'euros avec 2,3 millions pour la SCIC et 300000 pour l'association. La masse salarialetournera autour de 650 000 euros brut. Apropos de la SCIC (Société Coopératived'Intérêt Collectif), une grande première dansle football français, la mairie de Bastia vientd’entrer dans le capital de celle-ci, d'autrescollectivités, d'autres mairies pourraient luiemboîter le pas avec un achat de parts de capital.L’argent injecté n’étant en rien une subventionmais bien l’achat de parts, l’actionnaire étantlibre à tout moment de revendre ses parts.Retour coté terrain, le SCB entame ce week-end un stage de 8 jours à Propriano avec à laclé le 19 un match amical contre le GFCA àMezzavia.

• Ph.J.

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SPORT

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30 | JDC | semaine du 12 au 18 juillet 2019

SPORT

Ils l’avaient promis d’un commun accordavec François Ciccolini, leur nouvel entraîneur.Ils l’on fait. En matière de recrutement, il a étéquestion, pour les dirigeants ajacciens deretourner aux fondamentaux avec un étatd’esprit qui devra constituer la clé de voûte dugroupe version 2019-2020. À cet effet, l’effectifdéjà très fourni entre les essais et les jeunesréunissaient sept joueurs de l’an dernier : lesinsulaires, tout d’abord, JB Pierazzi, Thibault

Campanini, Dumè Guidi, Cyril Fogacci, OlivierAnziani, Mayoro Ndoye et Lamine Ndaocomplétant pour ce qui est du groupe de la saisondernière. Un grand lifting donc.

Une ossature « nustrale »Côté arrivées, le staff et les dirigeants n’ontguère chômé avant la reprise il y a un peu plusde dix jours. Ainsi, onze nouveaux joueursviennent grossir les rangs. Huit la premièresemaine et trois autres dans la foulée. Deuxd’entre eux sont particulièrement bien connusdans la cité impériale : « Rodé » Filippi, 30

ans, de retour dans le club qui l’a révélé enL2 et L1 (il a évolué au GFCA de 2010 à 2016avant de partir à Tours). Il devrait être une piècemaîtresse du groupe, cette saison. Bienqu’ancien ajaccien bien connu, Antò Lippini,

le deuxième, a évolué cinq ans à l’ACAdont deux en L1 (2010-2013 et 2015-2017).Une autre valeur sûre qui retrouve, du reste,avec JB Pierazzi, son ancien capitaine àl’ACA. Moins connues, les autres recruesn’en sont pas moins sont des joueurs endevenir. Le GFCA a misé, comme par lepassé, sur la jeunesse avec deux attaquants formésen L1 : Scott Kyei (19 ans) à Reims et MaximePélican (21 ans) à l’OGC Nice. Toujours auniveau des jeunes, Ibrahim Usman (20 ans),une défenseur nigérian international U20 quiévoluait à Seattle (D2 USA) et Ahmed Guettaf(19 ans, qui vient de Saint-Priest en N2).Grégoire Pineau, (20 ans), défenseur centralformé à Lens (20 ans) constitue, lui aussi, unjoueur d’avenir. Steeve Beusnard (27 ans) est,pour sa part, un joueur déjà confirmé maiqsaui aura à cœur de démontrer toute l’étendue

de ses qualités. Milieu offensif ou attaquant,il a connu, après la R1 (2012 à 2016) la L2avec l’AS Béziers (29 matchs l’an dernier).Quelques jours plus tard, trois autres élémentssont venus grossir le groupe et le porter à unevingtaine en attendant d’autres arrivées (dontun gardien de but aguerri) : Zié Diabaté (30ans), un défenseur central expérimenté (150matchs en pro à Dijon, Nîmes, Niortet…l’ACA), Virgile Piechocki (22 ans), issucomme Kyei de la réserve rémoise et StanleySegarel, un attaquant de 25 ans passé par

Amiens… Après un nul contre Bastelicacciala semaine dernière (1-1), le GFCA vapoursuivre sa préparation avec les réceptionsde Bastia-Borgu (ce jeudi), Furiani-Agliani(le 16) et le SCB (le 19). La reprise duchampionnat est, quant à elle, prévue le 2 août.À moins que d’ici là…

• Ph.P.

Crédit Photos GFCA

Dans l’attente de la confirmation ou non de en championnat national, le club ajaccien n’a paschômé en matière de recrutement. Comme ils l’avaient promis, les dirigeants « rouge etbleu » ont souhaité rajeunir l’effectif et le doter d’un état d’esprit qui constituera son ADNcette saison. À cet effet, le retour de « Rodé » Filippi, un ancien de la maison, et l’arrivéed’Antò Lippini, lui donnent une coloration très « nustrale ». Au total, onze joueurs ont déjàrejoint le club ajaccien. Reste à voir ce que cela donnera sur le terrain…

Football

Le nouveau visage du GFCA

Page 27: Invitée : Josiane Chevalier, Préfète de Corse Journal de ...€¦ · Son objectif était de créer sur ses 12 ha de terrain un zoo pour faire rêver petits et grands aux îles
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