2
> A la Une >>> INFORMATIONS OUVRIÈRES N 0 258 SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2013 2 Le bureau national du Parti ouvrier indépendant a tenu, samedi 29 juin, sa première réunion depuis le IV e Congrès du POI. D’un côté, il est certain que la situation est marquée par des attaques extrêmement violentes contre les travailleurs (licenciements en cascade, précarisation du travail, menace contre les retraites…), par une offensive de type corporatiste visant à remettre en cause l’indépendance des organisations syndicales, et, sur un autre plan, à liquider les communes (notamment avec le développement des métropoles). De l’autre, l’exaspération monte dans toutes les couches de la population. Les débats dans les organisations ouvrières expriment une profonde volonté des militants et des tra- vailleurs de préserver l’indépendance de leurs organisations et de se préparer au com- bat pour bloquer la politique du gouvernement. Et, tandis que s’exprime sous de multiples formes la révolte des élus, la crise du régime et de tous ceux qui ont liés leur sort au respect du cadre de l’Union européenne connaît chaque jour de nouveaux développements. Dès lors, toute la politique du Parti ouvrier indépendant s’unifie dans la recherche de points d’appui pour aider au groupement pour la résistance. Cela est vrai sur le terrain de la lutte de classe directe, cela est vrai sur le terrain des municipales, cela est vrai dans le combat pour la défense de l’indépendance des organisations ou pour préserver les communes. Cela a amené le bureau national : — A adopter un communiqué sur le moment présent de la situation et nos propositions. Dans le prolongement du congrès ouvert, nous les soumettons à la discussion (avec l’adresse du IV e Congrès), pour construire par le dialogue les réponses à la question : comment bloquer les plans du gouvernement ? — A convoquer le meeting central du POI le samedi 28 septembre dans la région pari- sienne, ainsi que des meetings en province. — A prolonger la discussion sur les municipales, en soulignant la nécessité d’une position claire excluant tout soutien à la politique du gouvernement. Le comité fédéral national du mois de novembre sera largement consacré à notre action dans le cadre des élections municipales. — A apporter son soutien à la campagne des élus autour de la lettre à Hollande (avec l’objectif de 1 000 signatures) et à l’initiative de la conférence pour l’indépendance du mouvement ouvrier le 19 octobre prochain. — A décider de conclure la campagne des abonnements d’été à Informations ouvrières. Aider à la mobilisation unie qui bloquera la politique du gouvernement Hollande-Ayrault L e 27 juin, le journal Le Monde titre : « La Cour des comptes exige des coupes d’urgence dans les dé- penses sociales. » On y apprend que la Cour des comptes, présidée par le « socialiste » Didier Migaud, « exige des mesures d’urgence ». Il s’agit, pour respecter l’engagement pris auprès de l’Union européenne de ramener le déficit public à 3 % en 2015, de réaliser 28 mil- liards d’euros de coupes budgétaires entre 2014 et 2015. La Cour des comptes exige « un effort particulièrement vigoureux » : blocage du traitement des fonctionnaires pour deux ans, accélération des « réformes structu- relles », suppression de 10 000 postes de fonctionnaires, augmentation de deux heures de la durée de travail hebdoma- daire des agents publics, nouvelles coupes dans les remboursements de Sécurité sociale pour arrêt maladie, etc. Toutes ces mesures s’ajoutent aux précédentes : c’est un véritable plan « à la grecque » ou « à la portugaise » qui se profile. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, répond : la Cour des comptes a « mal- heureusement raison ». Au premier rang des « réformes structu- relles » : le droit à la retraite pour les géné- rations à venir. Après la conférence sociale convoquée par le gouvernement les 20 et 21 juin, et prolongée par des « concerta- tions » qui commencent le 4 juillet, le gou- vernement a publié une « feuille de route sociale ». Il a décidé de tout faire pour associer les organisations syndicales à une contre-réforme qui augmenterait le nombre de trimestres cotisés pour une retraite à taux plein. Et pendant ce temps, Michelin, Petro- plus, ArcelorMittal, PSA... les annonces de suppressions d’emplois ne cessent de tomber. C’est chaque fois avec l’assentiment du gouvernement et son aide — et en contradiction avec toutes les promesses — que les plans sont organi- sés. Alors que cette politique provoque stupéfaction, colère, et même rejet dans tout le pays, le gouvernement prétend donc poursuivre et aggraver sur la même voie, prévoyant même une réforme consti- tutionnelle pour intégrer les organisations syndicales aux institutions de l’Etat, jetant ainsi les bases d’un régime corporatiste antidémocratique ! Pour la troïka (FMI-Commission euro- péenne-Banque centrale européenne), pour la classe capitaliste, pour le gou- vernement Hollande-Ayrault, « l’ur- gence », c’est d’aller toujours plus loin dans la destruction des services publics, la réduction des salaires, la remise en cause de l’ensemble des régimes de protection sociale, la destruction des systèmes de retraite. Pour eux, l’urgence, c’est d’associer les organisations syn- dicales à ces plans, dans le prolonge- ment de la conférence sociale. Mais rien n’est joué. Tous savent que cette politique suscite dans la population la recherche des voies et des moyens de la riposte. Pour les travailleurs des villes et des campagnes, pour leurs familles, pour les jeunes particulièrement frappés, pour l’immense majorité de la population, s’il y a bien une urgence, c’est d’arrê- ter les licenciements, de bloquer les plans d’austérité, d’empêcher les contre-réformes et de bloquer l’ensemble des coups dictés par l’Union européenne, de bloquer immédiatement la « réforme » des retraites. Aucune « réforme » n’est acceptable. Non à la remise en cause du régime général et des régimes par- ticuliers ! Non à la baisse du niveau des pensions ! Non à l’allongement de la durée de cotisation ! Non à la remise en cause de l’âge légal de départ en retraite ! Non à toute taxation supplé- mentaire des retraités ! En un mot, l’urgence se concentre dans la réalisation des conditions de l’unité des travailleurs et des organisations pour contraindre le gouvernement à renoncer à sa « réforme », premier pas pour blo- quer la politique destructrice de l’Union européenne, rompre avec la logique des traités TSCG et Maastricht, logique d’austérité et de rigueur contre les tra- vailleurs. A cet effet, le POI propose de poursuivre la libre discussion entre travailleurs et mili- tants de toutes tendances engagée à son IV e Congrès pour aider à ouvrir cette voie à la mobilisation unie qui — préservant l’in- dépendance des organisations ouvrières — bloquera la politique du gouvernement Hollande-Ayrault et la spirale de destruc- tion dictée par l’Union européenne. C’est pourquoi le POI invite à participer aux assemblées publiques ouvertes qu’il organise dans tout le pays. Il appelle à s’abonner au journal Informations ouvrières qui organise cette libre discussion. Il convoque un meeting central pour aider à l’unité contre la politique de misère et de déchéance du gouverne- ment Hollande-Ayrault et de l’Union européenne, le 28 septembre à Paris. Il se propose d’organiser également des meetings dans les régions de pro- vince au cours des mois de septembre et octobre. Paris, le 29 juin 2013 Aucune “réforme” n’est acceptable. Non à la remise en cause du régime général et des régimes particuliers ! Non à la baisse du niveau des pensions ! Non à l’allongement de la durée de cotisation ! Non à la remise en cause de l’âge légal de départ en retraite ! Non à toute taxation supplémentaire des retraités ! Chaque semaine, lisez Soutenez Informations ouvrières abonnez-vous ! TRIBUNE LIBRE DE LA LUTTE DES CLASSES HEBDOMADAIRE DU PARTI OUVRIER INDÉPENDANT INFORMATIONS OUVRIÈRES Communiqué du bureau national

Io 258 page 2 3

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Io 258 page 2 3

> A la Une >>>INFORMATIONS OUVRIÈRES N0 258 SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 20132

Le bureau national du Parti ouvrier indépendant a tenu, samedi 29 juin, sa première réunion depuis le IVe Congrès du POI.

D’un côté, il est certain que la situation est marquée par des attaques extrêmement violentes contre les travailleurs (licenciements en cascade, précarisation du travail, menace contre les retraites…), par une offensive de typecorporatiste visant à remettre en causel’indépendance des organisations syndicales, et, sur un autre plan, à liquider les communes (notamment avec le développement des métropoles).De l’autre, l’exaspération monte dans toutes les couches de la population. Les débats dans les organisations ouvrières expriment une profonde volonté des militants et des tra-vailleurs de préserver l’indépendance de leurs organisations et de se préparer au com-bat pour bloquer la politique du gouvernement.Et, tandis que s’exprime sous de multiplesformes la révolte des élus, la crise du régime et de tous ceux qui ont liés leur sort au respect du cadre de l’Union européenneconnaît chaque jour de nouveaux développements.Dès lors, toute la politique du Parti ouvrier indépendant s’unifie dans la recherchede points d’appui pour aider au groupementpour la résistance.Cela est vrai sur le terrain de la lutte de classe directe, cela est vrai sur le terrain des municipales, cela est vrai dans le combatpour la défense de l’indépendance des organisations ou pour préserver les communes. Cela a amené le bureau national :— A adopter un communiqué sur le moment présent de la situation et nos propositions. Dans le prolongement du congrès ouvert, nous les soumettons à la discussion (avec l’adresse du IVe Congrès),pour construire par le dialogue les réponses à la question : comment bloquerles plans du gouvernement ?— A convoquer le meeting central du POI le samedi 28 septembre dans la région pari-sienne, ainsi que des meetings en province.— A prolonger la discussion sur les municipales,en soulignant la nécessité d’une position claireexcluant tout soutien à la politique du gouvernement. Le comité fédéral national du mois de novembre sera largementconsacré à notre action dans le cadre des élections municipales.— A apporter son soutien à la campagne des élus autour de la lettre à Hollande (avec l’objectif de 1 000 signatures) et à l’initiative de la conférence pour l’indépendance du mouvement ouvrier le 19 octobre prochain.— A décider de conclure la campagne des abonnements d’été à Informations ouvrières.

Aider à la mobilisation unie qui bloquera la politique du gouvernementHollande-AyraultL e 27 juin, le journal Le Monde titre :

« La Cour des comptes exige descoupes d’urgence dans les dé -

penses sociales. » On y apprend que laCour des comptes, présidée par le« socialiste » Didier Migaud, « exige desmesures d’urgence ». Il s’agit, pourrespecter l’engagement pris auprès del’Union européenne de ramener le déficitpublic à 3 % en 2015, de réaliser 28 mil -liards d’euros de coupes budgétaires entre2014 et 2015.La Cour des comptes exige « un effortparticulièrement vigoureux » : blocagedu traitement des fonctionnaires pour deuxans, accélération des « réformes structu-relles », suppression de 10 000 postesde fonctionnaires, augmentation de deuxheures de la durée de travail hebdoma-daire des agents publics, nouvelles coupesdans les remboursements de Sécuritésociale pour arrêt maladie, etc. Toutes cesmesures s’ajoutent aux précédentes : c’estun véritable plan « à la grecque » ou« à la portugaise » qui se profile.Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault,répond : la Cour des comptes a « mal-heureusement raison ».Au premier rang des « réformes structu-relles » : le droit à la retraite pour les géné-rations à venir. Après la conférence socialeconvoquée par le gouvernement les 20 et21 juin, et prolongée par des « concerta-tions » qui commencent le 4 juillet, le gou-vernement a publié une « feuille de routesociale ». Il a décidé de tout faire pourassocier les organisations syndicales àune contre-réforme qui augmenterait lenombre de trimestres cotisés pour uneretraite à taux plein.Et pendant ce temps, Michelin, Petro-plus, ArcelorMittal, PSA... les annoncesde suppressions d’emplois ne cessentde tomber. C’est chaque fois avecl’assentiment du gouvernement et sonaide — et en contradiction avec toutes lespromesses — que les plans sont organi-sés. Alors que cette politique provoquestupéfaction, colère, et même rejet danstout le pays, le gouvernement prétenddonc poursuivre et aggraver sur la mêmevoie, prévoyant même une réforme consti-tutionnelle pour intégrer les organisationssyndicales aux institutions de l’Etat, jetantainsi les bases d’un régime corporatisteantidémocratique !Pour la troïka (FMI-Commission euro-péenne-Banque centrale européenne),pour la classe capitaliste, pour le gou-

vernement Hollande-Ayrault, « l’ur-gence », c’est d’aller toujours plus loindans la destruction des services publics,la réduction des salaires, la remise encause de l’ensemble des régimes deprotection sociale, la destruction dessystèmes de retraite. Pour eux, l’urgence,c’est d’associer les organisations syn-dicales à ces plans, dans le prolonge-ment de la conférence sociale.Mais rien n’est joué. Tous savent quecette politique suscite dans la populationla recherche des voies et des moyens dela riposte. Pour les travailleurs des villeset des campagnes, pour leurs familles,pour les jeunes particulièrement frappés,pour l’immense majorité de la population,s’il y a bien une urgence, c’est d’arrê-ter les licenciements, de bloquer lesplans d’austérité, d’empêcher lescontre-réformes et de bloquer l’ensembledes coups dictés par l’Union européenne,de bloquer immédiatement la « réforme »des retraites. Aucune « réforme » n’estacceptable. Non à la remise en causedu régime général et des régimes par-ticuliers ! Non à la baisse du niveau

des pensions ! Non à l’allongement dela durée de cotisation ! Non à la remiseen cause de l’âge légal de départ enretraite ! Non à toute taxation supplé-mentaire des retraités !En un mot, l’urgence se concentre dansla réalisation des conditions de l’unité destravailleurs et des organisations pourcontraindre le gouvernement à renoncerà sa « réforme », premier pas pour blo-quer la politique destructrice de l’Unioneuropéenne, rompre avec la logiquedes traités TSCG et Maastricht, logiqued’austérité et de rigueur contre les tra-vailleurs.A cet effet, le POI propose de poursuivrela libre discussion entre travailleurs et mili-tants de toutes tendances engagée à sonIVe Congrès pour aider à ouvrir cette voieà la mobilisation unie qui — préservant l’in-dépendance des organisations ouvrières —bloquera la politique du gouvernementHollande-Ayrault et la spirale de destruc-tion dictée par l’Union européenne.C’est pourquoi le POI invite à participeraux assemblées publiques ouvertes qu’ilorganise dans tout le pays. Il appelle às’abonner au journal Informations ouvrièresqui organise cette libre discussion.Il convoque un meeting central pouraider à l’unité contre la politique demisère et de déchéance du gouverne-ment Hollande-Ayrault et de l’Unioneuropéenne, le 28 septembre à Paris.Il se propose d’organiser égalementdes meetings dans les régions de pro-vince au cours des mois de septembreet octobre.

Paris, le 29 juin 2013

Aucune “réforme” n’est acceptable. Non à la remise en causedu régime général et des régimesparticuliers ! Non à la baisse du niveau des pensions !Non à l’allongement de la durée de cotisation !Non à la remise en cause de l’âge légal de départ en retraite !Non à toute taxationsupplémentaire des retraités !

Chaque semaine, lisez

Soutenez Informations ouvrières

abonnez-vous !

TRIBUNE LIBRE DE LA LUTTE DES CLASSES

H E BDOMADA I R E DU PART I OUVR I E R I N D ÉP ENDANT

INFORMATIONSOUVRIÈRES

Communiqué du bureau national

Page 2: Io 258 page 2 3

é28 juin, Bruxelles : Hollande annonce fiè-

rement avoir conclu un accord avec la Com-mission européenne, qui ne recommanderapas à la France de « relever l’âge légal dedépart en retraite », mais « seulement » « l’âgeeffectif », cela, bien sûr, en pratiquant « ledialogue social ».

C’est dans ce cadre — marqué aussi parl’annonce des 14 milliards d’euros de coupessupplémentaires dans le budget — ques’ouvre ce 4 juillet, la « concertation » sur lesretraites. Comment ce régime en crise, donttoutes les institutions sont frappées dedécomposition et d’un rejet grandissant,peut-il espérer aboutir à un consensus avecles syndicats, alors que CGT et CGT-Forceouvrière s’opposent à l’allongement de ladurée de cotisation ?

La réponse à cette question réside peut-être dans le mouvement contradictoire quise développe depuis la conférence sociale.D’un côté, des organisations syndicales, àdifférents niveaux, adoptent des prises deposition communes exigeant le maintien desgaranties existantes. D’un autre côté, sur-gissent des initiatives politico-syndicales,mélangeant critique et accompagnement dela réforme.

Du côté de ces critico-accompagnateurs,l’appel du collectif « La retraite, une affairede jeunes ». Lancé par quatorze organisa-tions (1) opposées à l’allongement de la duréede cotisation, il revendique « une réforme(…) parce que le statu quo n’assurera pas lapérennité du système de retraite par répar-tition », et… une place dans l’opération : « Ledébat sur les retraites est trop important pours’effectuer en catimini et au pas de coursependant l’été. Il ne peut y avoir de réformeau nom des jeunes sans les jeunes. »

Revendiquer d’être partie prenante de lacontre-réforme, s’inscrire dans le dispositifconjoint du gouvernement, de l’Union euro-péenne et de la classe capitaliste : logiquepour des organisations qui appartiennent àla coalition gouvernementale. Mais com-ment comprendre la présence, au bas de cetappel, de sigles d’organisations, notammentsyndicales, qui se disent en désaccord avecles projets du gouvernement ?

Le gouvernement et ses soutiens es-pèrent-ils ainsi aboutir à un consensus légi-timant, sinon les mesures, du moins le« débat » sur la réforme, et donc, de fait, sonaccompagnement par les organisations ?

Ne leur en déplaise, ce que certainsdénoncent comme un « statu quo » auquelune réforme devrait tordre le cou, ce sont,pour les travailleurs les acquis durementarrachés par la lutte de classe : le régimegénéral, les régimes spéciaux et particuliers,le Code des pensions civiles et militaires, ladurée de cotisation, l’âge légal de départ enretraite, et le niveau des pensions. Des acquisdont rien ne justifie qu’un seul soit remis encause, et qui peuvent et doivent être préser-vés par l’action des travailleurs et de leursorganisations, unis sur cet axe : ne touchezpas à nos retraites !

C’est tout l’enjeu de la préservation del’indépendance du mouvement ouvrier, d’oùdépend finalement la question de savoir sion accompagne les reculs de la civilisationet de la démocratie, ou si, au contraire, onaide à faire surgir la lutte de classe pour lesbloquer.

C’est pour y contribuer que le Partiouvrier indépendant, sur le terrain qui estle sien, invite à poursuivre le débat engagédans ses assemblées ouvertes du mois dejuillet, et dans le meeting central du 28 sep-tembre à Paris.

(1) Parmi lesquelles : Jeunes socialistes et Jeunes éco-logistes (tous deux soutiens directs du gouvernement),Jeunesse communiste, Jeunesse ouvrière chrétienne,Parti de gauche, et aussi CGT et FSU, UNEF, etc.

ÉDITORIAL

Du côté des critico-accompagnateurs…

Daniel GlucksteinSecrétaire national du POI

INFORMATIONS OUVRIÈRES N0 258 SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 20133

Jean Grillet

En 2010, après de vifs dé-bats, Sarkozy avait dûabandonner la « taxe car-

bone ». En septembre 2012,Hollande et Ayrault ont convo-qué une conférence environne-mentale qui a notamment prévu« l’instauration avant la fin del’année 2012 d’un dispositif per-manent de concertation sur lafiscalité écologique ».Un « comité pour la fiscalité éco-logique » (CFE) a été installé dèsdécembre 2012 par les ministresBatho (ministère de l’Ecologie) etMoscovici (ministère des Finances). Ce comité rassemble les syndicatsde salariés, des employeurs, desONG, des consommateurs, des éluslocaux, des parlementaires pour« construire ensemble un consen-sus durable autour de la fiscalité

écologique » (lettre du ministre del’Ecologie, Delphine Batho). C’est un copié-collé du Conseild’orientation des retraites (COR)pour tenter de faire passer lescontre-réformes.

Entre-temps, en novembre, le pactenational pour la croissance, la com-pétitivité et l’emploi prévoit que,outre une augmentation de la TVAà compter du 1er janvier prochain,trois milliards d’euros de fiscalitéécologique doivent être dégagéspour financer en partie les 20 mil-liards de dégrèvements fiscauxaccordés chaque année aux entre-prises par le gouvernement Ayrault.Ce comité pour la fiscalité écolo-gique se met au travail et vient dedécliner ses propositions le 13 juin2013. Il n’a pas formellement voté ; lesdifférents avis exprimés vont êtreconsignés dans un rapport et remisà l’arbitrage du gouvernement dansle cadre de l’élaboration du bud-get de 2014.Quelles sont ces mesures propo-sées pour payer dès 2014 lescadeaux fiscaux faits aux entre-

prises dans le cadre du plan decompétitivité ?Le président de ce comité proposedeux mesures qui doivent « rap-porter » plus de 5 milliards d’eu-ros, prélevés sur les ménages :� augmentation du prix du dieselen « rattrapage » du prix de l’es-sence (sur neuf ans) de 18 centimes(et plus si le prix de l’essence aug-mente) ;� des taxes pesant sur les énergies(carburants, gaz, fioul, etc.) payéespar les consommateurs.Ce dispositif impulsé par le pactede compétitivité et proposé par cecomité pour la fiscalité écologiqueest tout bénéfice pour les entre-prises et tous frais pour les salariéset les ménages. Aux entreprises, unchèque de 20 milliards du Trésorpublic, aux salariés et aux ménages,la facture !

La taxe carbone de Sarkozy est de retour pour financer les 20 milliards d’euros accordés chaqueannée aux entreprises. Pour cela, le gouvernement Hollande a créé un comité pour établir un« consensus durable » !

Et revoilà la taxe carbone de Sarkozy !

“Aux entreprises, un chèque de 20 milliards du Trésor public, aux salariés et aux ménages, la facture !”

9 milliards de coupessupplémentairesdans le budget de l’Etat

Le Journal du dimanche(30 juin) souligne que, selonle projet gouvernemental,

« le budget de l’Etat doit baisser envaleur absolue ». C’est, ajoute cejournal, « du jamais vu depuis lesannées 1930 ».Car, à mesures inchangées et sansembaucher aucun fonctionnaire, lebudget augmente spontanément deplus de 7 milliards d’euros par an.Maintenir d’une année sur l’autreun budget constant suppose doncdes coupes du même montant, maisle gouvernement veut aller encoreplus loin : il programme 1,5 milliardde coupes supplémentaires, pourun montant global de 9 milliardsd’euros.Le gouvernement entend donc taperplus fort que son prédécesseur dedroite, comme le relève le JDD : « Jus-qu’ici, les gouvernements Fillon, puisAyrault ont stabilisé l’évolution desdépenses… Le budget pour 2014grimpe donc d’un cran dans larigueur. »Des ministères entiers voient leurscrédits (dépenses de personnelscomprises) s’effondrer : - 6,6 % auministère de l’Economie, - 5,4 % auministère de l’Agriculture…

14 400 postessupprimés

L’an prochain, le gouver-nement compte supprimer14 400 postes, dont 1 242 chez

les « opérateurs publics » (établisse-ments publics comme le CNRS ouMétéo France par exemple) : 7 940 àla Défense, 2 634 à l’Economie etaux Finances, 1 093 à l’Ecologie etau Développement durable, 681 àl’Egalité des territoires (ex-ministèrede l’Equipement), 426 aux Affairessociales et à la Santé, 319 à l’Agri -culture, 296 à l’Intérieur…Ce sont, dans les ministères et dansles départements, des services publicsqui vont ainsi être remis en cause. Le gouvernement annonce parailleurs la création de 12 949 postesdans les ministères et les opérateurspublics (dont 8 772 à l’Educationnationale, 1 839 au Travail, 1 000 àl’Enseignement supérieur), mais ilne s’agira pas, pour l’essentiel, depostes de fonctionnaires.Les fonctionnaires en poste verront,pour la quatrième année consécu-tive, leur point d’indice gelé, lesprimes catégorielles seront une nou-velle fois réduites.

5 milliards de coupessupplémentairesdans les régimessociaux

“Il restera à trouver 5 mil-liards d’ici à septembresur les régimes sociaux

pour parvenir aux 14 milliardsd’économies promises en 2014 parla France », indique le quotidienpatronal Les Echos (1er juillet).Pour l’essentiel, il s’agit des soinsde santé remboursés par la Sécu-rité sociale et des retraites, qui nerelèvent pas de la loi de financesde l’Etat. Le 27 juin, la Cour descomptes a fourni une « boîte àoutils » pour y parvenir : revalori-sation inférieure à l’inflation desretraites et des prestations so-ciales, augmentation de la CSGpour les retraités, diminution del’enveloppe financière annuelle(Objectif national des dépenses del’assurance maladie, ONDAM) dessoins de santé pris en charge par laSécurité sociale, comprenant unediminution générale du rembour-sements des médicaments… Le ministère de l’Economie a affirmédans un communiqué « partager lesgrandes lignes des analyses » de laCour des comptes, tandis que, deBruxelles, François Hollande jugeait« pertinentes » certaines pistes avan-cées par elle. Y. L. �

Une rigueur “jamais vuedepuis les années 1930”Alors qu’il vient de lancer la concertation sur sa réforme des retraites, le gouvernement présentecette semaine au Parlement ses orientations budgétaires pour l’an prochain. Le gouvernement prépare un budget d’une rigueur inégalée. Mardi 2 et jeudi 4 juillet, il présente à l’Assemblée nationale puis au Sénat les orientations de sonprojet de loi de finances pour 2014.

“C’est la premièrefois qu’un budget

de l’Etat est construit surune telle baisse.

Le calendrierbudgétaire a

aussi été avancé”

(Le Monde, 30 juin 2013)