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IRM FONCTIONNELLE CORPS ENTIER DE LA MOELLE OSSEUSE
B. Hainaux, L. Camoin, P. Zerbib, C. Lin, A. Luciani, R. Raymond, A. Rahmouni
CHU Henri MondorService d’imagerie médicalePr Alain Rahmouni
ObjectifsConcevoir un protocole IRM afin de visualiser la moelle osseuse en imagerie corps entier combinant séquences morphologiques et dynamiques après injection de produit de contrastedynamiques après injection de produit de contraste
Détecter et suivre sous traitement une infiltration médullaire diffuse et/ou la présence de lésions tumorales focales dans le cadre des atteintes hématologiques du myélome multiple
Protocole réalisé sur une IRM Siemens Avanto 1,5 T Syngo VB 13
Rappel anatomique
La moelle osseuse est constituée de :
La moelle jaune, presque uniquement graisseuse et qui augmente avec La moelle jaune, presque uniquement graisseuse et qui augmente avec l’âge
La moelle rouge (cellules souches hématopoïétiques)
Elle est présente dans tous les os, et notamment dans ceux du squelette axial
Le myélome multiple
Le myélome multiple est une prolifération plasmocytaire maligne infiltrant progressivement la moelle osseuse
*
la moelle osseuse
Il peut exister une atteinte diffuse (infiltration médullaire diffuse à l’échelle du corps entier) et celle-ci prédomine alors sur le squelette axial (rachis, côtes et bassin)
Infiltration diffuse du rachis en entier chez un Infiltration diffuse du rachis en entier chez un homme de 34 ans atteint d’un myélome multiple => Hyposignal dû au remplacement de la graisse médullaire Séquence écho de spin pondérée T1 (400/10) en sagittal
*Lin C., Luciani A., Belhadj K., et al. Patient with plasma cell disorders examined at whole-body dynamic contrast-enhanced MR imaging. Radiology 2009;250 : 905-915
Le myélome multiple
Il peut également exister des lésions focales, et celles-ci peuvent atteindre tous les segments osseux
Lésions focales du bassin et des racines des membres inférieurs chez une femme de 50 ans membres inférieurs chez une femme de 50 ans atteinte d’un myélome multiple.Séquence écho de spin pondérée T2 (4200/70) avec saturation de la graisse en coronal
Dynamique de la moelle osseuse
La moelle osseuse est un organe richement vascularisé
Dans le myélome multiple, il existe une augmentation de la Dans le myélome multiple, il existe une augmentation de la vascularisation de la moelle osseuse
Plusieurs équipes ont déjà montré qu’il était possible, en IRM, par l’étude du rehaussement dynamique de la moelle osseuse après injection de produit de contraste, de distinguer les sujets sains des sujets atteints d’un myélome multiple*
*Rahmouni A, Montazel JL, Divine M, et al. Bone marrow with diffuse tumor infiltration in patients with lymphoproliferative diseases : dynamic gadolinium-enhanced MR imaging. Radiology 2003;229:710-717
Dynamique de la moelle osseuse
A l’aide d’une séquence Turbo FLASH pondérée T1, le rehaussement maximal de la moelle est observé 40 à 60 secondes après l’injection de produit de contraste*après l’injection de produit de contraste*
Il est donc possible, sur un segment vertébral, de suivre le rehaussement de la moelle en IRM au cours du temps après injection de produit de contraste
Séquences Turbo FLASH pondérées T1 (7/3,
a b
Séquences Turbo FLASH pondérées T1 (7/3, angle de bascule de 10°) en sagittal chez une femme de 45 ans atteinte d’un myélome(a) avant injection de produit de contraste(b) 38 secondes après rehaussement de l’aorte avec l’injection de produit de contraste
*Rahmouni A, Montazel JL, Divine M, et al. Bone marrow with diffuse tumor infiltration in patients with lymphoproliferative diseases : dynamic gadolinium-enhanced MR imaging. Radiology 2003;229:710-717
Objectif du protocole IRM corps entier
On analyse le rehaussement de la
On analyse le rehaussement de la
Acquisition Acquisition
Le rehaussementmaximal est
observé 40 à 60 secondes après
injection de produitde contratse
Le rehaussementmaximal est
observé 40 à 60 secondes après
injection de produitde contratse
rehaussement de la moelle osseuse
rehaussement de la moelle osseuse
Le myélomemultiple atteinttoute la moelle
osseuse
Le myélomemultiple atteinttoute la moelle
osseuse
Acquisition dynamique surl’ensemble du squelette axial en moins de 60 secondes
Acquisition dynamique surl’ensemble du squelette axial en moins de 60 secondes
Séquences utilisées
Turbo spin-écho pondéré T2 en sagittal et en coronal +/- axial avec saturation de la graisse
Spin-écho pondéré T1 en sagittal et coronal
Echo de gradient ultra-rapide pondéré T1 en sagittal et coronal
Etude de la morphologie et des lésions du rachis en entier et du bassin Etude de la graisse médullaire
Etude complète des lésions du squelette axial et des organes extra-médullaires (poumons, foie, rate, reins)Détection des épidurites
Echo de gradient ultra-rapide pondéré T1 en sagittal et coronal (séquence VIBE chez Siemens : Volume Interpolated Breath Hold Examination) avec saturation de la graisse
Etude du rehaussement dynamique des lésions focales du squelette axialEtude du rehaussement dynamique de la moelle
Enchaînement des séquences
Séquences morphologiques1 Séquences Dynamiques2
Cranio-cervical
Dorso-lombaire/Thoracique
T2 TSE FSCoronal
T2 TSE FSSagittal
T1 SESagittal
3D- VIBEPalier ISagittal
T2 TSE FSSagittal
T1 SESagittal
3D- VIBEPalier IISagittal
3D- VIBEPalier IIICoronal
Séquences morphologiques1 Séquences Dynamiques2
horacique
Lombo-sacré/Bassin
T1 SECoronal
T2 TSE FSSagittal
T2 TSE FSCoronal
T1 SESagittal
3D- VIBEPalier IVSagittal
Sagittal
3D- VIBEPalier VCoronal
Coronal
Instrumentation
Solution TIM (Siemens) : Utilisation d’antennes de surface => augmentation du rapport signal/bruit Possibilité de connecter simultanément jusqu’à 76 éléments d’antennes => couverture du corps entier Réseau phasé : Utilisation de l’acquisition parallèle => réduction du temps d’examen
© Siemens
Méthode d’acquisition
Déplacement de la table
Le FOV de 50 cm2 permet d’acquérir un corps entier en 5
paliers (3 sagittals et 2 coronals)coronals)
Méthode de reconstruction
Grâce au logiciel de fusion des images, on regroupe les différents paliers acquis précédemment. Les différents paliers se superposent de 20 cm afin de palier à la perte de signal en bordure de champ
Exemples de reconstructions corps Exemples de reconstructions corps entier en sagittal et en coronal de la séquence VIBE avec saturation de la graisse en sagittal et coronal
T2 TSE sagittal avec saturation de graisse
Acquisition en 3 paliersCrânio-cervicalDorso-lombaire
Pourquoi une saturation de la graisse ?
Champ homogène même avec un FOV de 50 cm2
Gain de temps par rapport à une séquence STIR
1
Dorso-lombaireLombo-sacré
TR : 4200 msTE : 70 msEpaisseur de coupe : 4 mmFOV : 500x500 mmMatrice : 448x358Train d’échos : 21
Gain de temps par rapport à une séquence STIR
Diminution du rapport signal sur bruit avec une séquence STIR*
Pourquoi un plan de vue sagittal ?
Visualisation de l’ensemble du rachis
Détection des épidurites
Train d’échos : 21Nombre d’excitations : 2Nombre de coupes : 20Facteur d’accélération GRAPPA : 2Phase tête piedTemps d’acquisition : 93 s
*Delfaut EM, Beltran J, Johnson G, et al. Fat suppression in MR imaging : techniques and pitfalls. Radiographics 1999; 19:373-382
T2 TSE coronal avec saturation de graisse
Acquisition en 2 paliersThoraxBassin
Pourquoi un plan de vue coronal ?
Visualisation des côtes
1
Bassin
TR : 4200 msTE : 70 msEpaisseur de coupe : 4 mmFOV : 500x500 mmMatrice : 448x358Train d’échos : 21Nombre d’excitations : 2
Visualisation du bassin
Visualisation de la racine des membres
Visualisation des organes pleins (foie, rate, etc…)
Nombre d’excitations : 2Nombre de coupes : 50Facteur d’accélération GRAPPA : 3Phase tête piedTemps d’acquisition : 84 s Gating respiratoire sur le thorax
T1 SE Sagittal
Acquisition en 3 paliersCrânio-cervicalDorso-lombaire
Pourquoi pas de saturation de la graisse ?
Détection du remplacement de la graisse médullaire par une infiltration diffuse
1
Dorso-lombaireLombo-sacré
TR : 400 msTE : 10 msEpaisseur de coupe : 4 mmFOV : 500x500 mmMatrice : 448x358Train d’écho : 1
par une infiltration diffuse
Pourquoi un plan de vue sagittal
Détection de la chute de signal des vertèbres en cas d’infiltration diffuse
Train d’écho : 1Nombre d’excitation : 1Nombre de coupes : 20Facteur d’accélération GRAPPA : 2Phase tête piedTemps d’acquisition : 112 s
T1 SE coronal
Acquisition en 1 palierBassin
TR : 400 ms
Pourquoi un plan de vue coronal ?
Détection de la chute de signal en cas d’infiltration diffuse sur le bassin et la racine des membres inférieurs
1
TR : 400 msTE : 10 msEpaisseur de coupe : 4 mmFOV : 500x500 mmMatrice : 448x358Train d’écho : 1Nombre d’excitation : 1Nombre de coupes : 20
diffuse sur le bassin et la racine des membres inférieurs
Pourquoi pas de coronal sur le thorax ?
La graisse est peu présente dans les côtes donc on ne peut pas détecter d’infiltration diffuse
Nombre de coupes : 20Facteur d’accélération GRAPPA : 3Phase tête piedTemps d’acquisition : 186 s
T1 VIBE sagittal avec saturation de la graisse
Acquisition en 3 paliersCrânio-cervicalDorso-lombaire
Pourquoi cette séquence dynamique ?
Résolution temporelle optimisée
2
Dorso-lombaireLombo-sacré
TR : 3,6 msTE : 1,3 msEpaisseur de coupe : 3 mmAngle de bascule : 20°Bande passante : 490 Hz/pixelFOV : 500x500x72 mm
Pourquoi un plan de vue sagittal ?
Détection du rehaussement des lésions focales et de l’infiltration diffuse du rachis en entier
FOV : 500x500x72 mmMatrice : 256x192x24Taille du voxel d’acquisition : 2x2,6x3 mmFacteur d’accélération GRAPPA : 2Phase tête piedTemps d’acquisition : 7 s
T1 VIBE coronal avec saturation de la graisse
Acquisition en 2 paliersThorax (apnée)Bassin
Pourquoi un plan de vue coronal ?
Détection du rehaussement des lésions focales et de l’infiltration diffuse du bassin, de la racine des membres et
2
Bassin
TR : 3,3 msTE : 1,3 msEpaisseur de coupe : 5 mmAngle de bascule : 20°Bande passante : 490 Hz/pixelFOV : 500x500x200 mmMatrice : 256x192x40
l’infiltration diffuse du bassin, de la racine des membres et des lésions des organes extra-médullaires
Matrice : 256x192x40Taille du voxel d’acquisition : 2x2,6x5 mmFacteur d’accélération GRAPPA : 2Phase droite gaucheTemps d’acquisition : 9 sApnée sur le thorax
Chronologie des répétitions dynamiques
Une répétition comporte les 5 paliersCervico-dorsal en sagittalDorso-lombaire en sagittalThoracique en coronalLombo-sacré en sagittalBassin en coronal
Les 7 répétitions ont une durée de 7 minutes, afin de suivre la cinétique de la prise de contraste* Une répétition est réalisée avant l’injection pour vérifier le bon positionnement des piles de coupespositionnement des piles de coupes
1ère
répétition1ère
répétition
Injection du produit de contraste
Injection du produit de contraste
2ème
répétition2ème
répétition3ème
répétition3ème
répétition4ème
répétition4ème
répétition5ème
répétition5ème
répétition6ème
répétition6ème
répétition7ème
répétition7ème
répétition
*Lin C., Luciani A., Belhadj K., et al. Patient with plasma cell disorders examined at whole-body dynamic contrast-enhanced MR imaging. Radiology 2009;250 : 905-915
Protocole d’injection
L’injection est lancée entre le 4ème et 5ème palier pour obtenir un temps précoce au début de la 2ème répétition
On injecte un bolus de gadolinium
Volume : 0,2 ml/kg
Vitesse d’injection 2 ml/sec
On réalise une étude quantitative(pourcentage de rehaussement), doncle volume injecté est calculé en fonctiondu poids du patient
Injecteur automatique avec seringues double corps
Préparation du patient
Expliquer l’examen et rassurer le patient
Prévenir de la durée (1/2 heure)Prévenir de la durée (1/2 heure)
Informer que l’acquisition des images au niveau des poumons nécéssite des apnées ou un asservissement respiratoire
S’assurer d’une complète compréhension et coopération du patient.
Expliquer l’indispensable prend quelques minutes et diminue le taux d’échec
Préparation du patientMettre en place une perfusion
Installer le patient en décubitus dorsal
Placer l’asservissement respiratoire
Positionner les antennes de surfaces :Antenne crâne
Antenne cervicale
Antenne rachis
Antenne body
Cas clinique
Patiente de 66 ans
Suspicion de myélome multiple devant une élévation du taux de Suspicion de myélome multiple devant une élévation du taux de gammaglobulines avec pic de IgG (Immunoglobuline G) à 20 g/L
IRM corps entier de décembre 2006
Détection d’un myélome multiple
T1 SE T2 TSE FS T1 VIBEAtteinte en hyposignal T1 et hypersignal T2 sur le sacrum avec hypersignal T2 sur le sacrum avec rehaussement précoce, intense, dépassant 100% sur l’ensemble du rachis
Suivi après traitement
Même patiente
Suivi après traitement par chimiothérapie d’induction : 3 cures Suivi après traitement par chimiothérapie d’induction : 3 cures d’Adriamycin Dexamethasone
Baisse du pic des IgG à 8 g/L
IRM corps entier de mars 2007
Suivi après traitement
T1 SE T2 TSE FS
Persistance d’anomalies de signal
T1 VIBE
Persistance d’anomalies de signal T1 et T2 mais normalisation des courbes de rehaussement
Suivi après traitement : infiltration diffuse de la moelle
Rappel : On remarque l’infiltration diffuse de la moelle sur les séquences T1. Il y a moins de graisse donc la moelle est en hyposignalhyposignal
Il n’y a pas d’évolution significative entre les deux T1 (avant et après traitement)
Les séquences dynamiques permettent de constater une diminution significativedes courbes de rehaussement Décembre 2006des courbes de rehaussement
Bonne réponse au traitement
Les chiffres obtenus ne sont valables que pour la séquence utilisée (VIBE)
Décembre 2006
Mars 2007
*Mesuré avec une ROI en T9
Suivi après traitement : lésion focale sacrée
Sur les séquences morphologiques T1 et T2 (avant et après traitement), on ne remarque pas de différence significative de taille.
Les séquences dynamiques permettent de constater une diminution significative des courbes de rehaussement
Bonne réponse au traitement
Mars 2007
Les chiffres obtenus ne sont valables que pour la séquence utilisée (VIBE)
Décembre 2006
Mars 2007
Conclusion
Examen non-irradiant permettant pour les patients atteints d’un myélome multiple :
Le staging initial
Le suivi sous traitement
Validation clinique en cours : projet de recherche national multi centrique PHRC (Projet Hospitalier de Recherche Clinique) 2009*
*http://www.e-cancer.fr/v1/fichiers/public/web_phrc2009_2.pdf