iSaveriani n. 99

Revue des Missionnaires Xavériens Édition française publiée par les confrères du Burundi,

du Cameroun-Tchad et de la RDC

(Mars 2017)

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SOMMAIRE

« Revenez au Seigneur, votre Dieu » (Joël 2,12-13) .............................................. 3

COMMUNICATIONS OFFICIELLES ................................................................................ 5

Lettre du P. Vicaire à la Congrégation ......................................................................... 5

Lettre à la Congrégation ................................................................................................... 7

Indiction du XVII Chapitre Général. ............................................................................. 9

XVII CG: Lettre du Vicaire Général après l’Indiction ........................................... 12

XVII CG: Liste de vote par Circonscription .............................................................. 15

VIème Rencontre des Recteurs des Théologats .................................................... 23

VISITES AUX REGIONS .................................................................................................... 28

Lette aux confrères des Philippines .......................................................................... 28

Lettres aux confrères du Tchad et du Nord Cameroun ..................................... 33

ECHANGES ............................................................... ¡Error! Marcador no definido.

La crise des Instituts Missionnaires : Est-il possible s’en sortir ? ................. 38

Un itinéraire dans le dialogue interreligieux : « Dieu entre les lignes » ..... 45

ACTIVITÉS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE ............................................................. 56

Informations de la Direction Générale ..................................................................... 57

CONFRÈRES DÉFUNTS .................................................................................................... 58

P. Humberto Vega Aviña ................................................................................................. 58

P. Lorenzo Crosara ............................................................................................................ 60

P. Luigi Menegazzo ............................................................................................................ 62

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« Revenez { moi de tout votre cœur (…). Déchirez votre cœur et non pas vos vêt ements, revenez au Seigneur, votre Dieu » (Joël 2,12-13) Ces paroles sont proclamées le premier jour de Carême et constituent l’incipit d’un itinéraire qui, parcouru de manière intense et fascinante, nous amène à la Pâques. Comme missionnaires nous faisons partie de ce parcours avec le peuple chrétien, ou plutôt, le Seigneur nous a mis souvent comme des animateurs et des guides de ce peuple. Si, comme nous dit le Pape François dans son message pour le Carême 2017, « le chrétien est appelé à revenir à Dieu « de tout son cœur » (Joël 2,12), pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais pour grandir dans l’amitié avec le Seigneur », à plus forte raison nous aussi nous le sommes, nous qui devons soutenir cette marche commune, parfois exténuante, parfois incertaine. Nous accueillons de nombreux appels de la part de Dieu, dans la Bible et dans la Liturgie, pour neutraliser, voire déraciner l’hypocrisie qui très souvent entrave et salit nos relations, avec Lui et avec les autres ! « Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements ! Je vous donnerez un cœur nouveau. Est-ce cela le jeûne que je préfère ? », etc. Le Carême est donc défini comme « temps favorable », temps de grâce, opportunité : pour que puisse avoir lieu la Résurrection de sa personne, il faut un travail de fond sur sa personne. Tous nos efforts sont finalisés { ce qu’il y ait entre le Seigneur et moi, entre les autres et moi il n’y ait pas d’entrave, des petits jeux, des ruses, des pauvres intérêts, des promesses gardées à moitié ou, simplement, superficialité et médiocrité. Ce travail sur sa personne, qui est propre à chaque chrétien, apparaît encore plus sollicité par les circonstances que notre Famille est en train de vivre. Nous nous préparons à un Chapitre Général : l’effort certainement sera centré dans l’analyse de notre situation et dans les réponses possibles, les plus efficaces, adéquates, opportunes. Mais, malgré cela, ou avant cet effort « charismatique et pratique », il faut souligner ce travail « personnel » que chacun doit fournir pour soi-même et dans la Congrégation.

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J’ai voulu reprendre le numéro 18 de la Règle Fondamentale (Constitutions de 1931). Aussitôt nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un texte du Fondateur ipsa verba :

« Mais ce que le Missionnaire doit prendre { cœur au-dessus de toute autre chose, c’est d’avoir soin de sa propre sanctification, pour mieux s’occuper ainsi de celle des autres. Et pour écarter l’éventualité qu’il s’adonne { la sanctification des autres au détriment de la sienne, qu’il ne néglige aucun des moyens qui sont ordonnés à maintenir et à alimenter en lui cette vie intérieure qui le conduira à penser, à juger, à aimer, à souffrir, à travailler avec Jésus-Christ, en Jésus-Christ et pour Jésus-Christ ».

Les circonstances extraordinaires qui ont porté à anticiper ce Chapitre ont aussi obligé à annuler un moment pré-capitulaire déjà prévu, le Congrès sur « le visage humain du Xavérien ». Je retiens que ce thème était utile et opportun pour atteindre les finalités fixées au XVII CG : nous tous nous sommes convaincus que ce qui est déterminant est à la fois le contenu et le contenant ! En quelque façon, cette attention portée à notre personne doit faire du travail préalable et de plateforme utile au prochain Chapitre, ainsi que les autres deux Congrès pré-capitulaires (sur la Spiritualité et sur la Mission) qui ont constitué la toile de fond très utile pour ce qui a été traité dans les Chapitres successifs. Bon carême, donc à tous : laissons-nous conduire par l’Esprit au désert pour pouvoir retrouver nous-mêmes et pour mettre au mieux à la disposition de la Mission.

P. Mario Carmelo Mula sx

Vicaire Général

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COMMUNICATIONS OFFICIELLES

Lettre du P. Vicaire à la Congrégation

Chers confrères, Recevez une cordiale salutation, avec les meilleurs souhaits pour cette nouvelle année qui commence. Je m’imagine combien il est difficile pour tous de reprendre la route après le « cataclysme » que nous avons vécu avec le départ tragique et douloureux de notre cher P. Luigi Menegazzo. La vie continue quand même… et { travers les événements, le Seigneur nous présente sa volonté qui, pour nous, dans ce cas, c’est aussi celle de continuer le service de l’autorité et de la coordination de notre Famille Xavérienne. Comme vous le savez, nos Constitutions prévoient l’absence définitive du Supérieur Général pendant son mandat au n. 100.1 du Règlement Général :

Au cas où le poste du Supérieur Général serait vacant durant les quatre premières années de son mandat, le Vicaire Général en assumera les fonctions et, avec l’accord du Conseil, convoquera dans le délai d’un an le Chapitre pour l’élection du successeur. Par contre, s’il vient à manquer au courant des deux dernières années, le Vicaire Général assume le gouvernement de la Congrégation jusqu’au terme des six ans du mandat. Il pourvoit, entre-temps, à l’élection d’un autre Conseiller.

En vue d’une base canonique certaine sur le passage de la responsabilité du Supérieur Général, décédé, au Vicaire, je me suis permis de consulter la Congrégation pour les Religieux, leur indiquant ce que stipule, dans ce cas, le numéro 100.1 précité, pensant qu’ils procéderaient { l’émission d’un Décret officiel de nomination. J’ai reçu la réponse me référant à notre RG comme suffisant : le Vicaire Général assume automatiquement les fonctions du Supérieur Général. Il m’a été, cependant, proposé comme processus juste et opportun, que le Vicaire écrive au Préfet de la même Congrégation pour les Religieux pour notifier le changement survenu et le devoir de

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convoquer, comme prévu par les normes, le Chapitre Général. Je l’ai fait depuis le 23 décembre 2016 et j’ai déposé la lettre le 28 décembre 2016. Par cette lettre, chers confrères, je viens ainsi vous notifier ce changement survenu dans la direction de la Congrégation, dont j’assume, comme Vicaire, les fonctions du Supérieur Général décédé. Je me suis mis { l’œuvre en faisant confiance au Seigneur et { l’intercession de notre Saint Fondateur et, pourquoi pas, { la prière de notre cher P. Luigi Menegazzo, avec qui j’ai partagé joies et douleurs, espérances et réalisations de ce mandat, dans la ligne et l’inspiration constante du XVI CG. Avec moi, continuent les Conseillers élus, les PP. Javier Peguero Pérez, Eugenio Pulcini et Antonio López V. Avec le oui prononcé quand les confrères nous ont choisis, nous avons accepté toutes les conséquences de ce “service” et donc nous prenons nos responsabilités. Nous sommes sereins, malgré les incertitudes du moment, et je suis sûr que, avec l’aide du Seigneur et de vous tous, nous pourrons donner une réponse digne et responsable. Comme il vous a été dit, la mort inattendue du P. Luigi, a trouvé les membres du Conseil Général un peu dispersés : Le P. Eugenio et moi à Rome, le P. Javier au Mexique et, en ce moment-ci, au Nord du Brésil, pendant que le P. Antonio se trouve au Tchad. Voilà une première difficulté. Nous comptons nous retrouver tous, si Dieu le veut, après la première moitié de janvier pour une rencontre du Conseil et ainsi pour répondre à quelques questions urgentes, comme, par exemple, la convocation du Chapitre Général, avec une probable révocation du COSUMA 2017 ; une probable annulation de la Visite Canonique { la Région de l’Italie ; etc. De tout cela, le moment venu, vous serez informés dans les détails. Suivront les rencontres « normales » du Conseil, prévues au mois de février et de mai, avec les arguments qui sont de notre compétence. Chers confrères, je voulais aussi vous remercier pour la manière avec laquelle nous avons vécu, comme Congrégation, ce moment douloureux de la perte de notre cher P. Luigi : au risque de me répéter, comme je l’avais déj{ écrit, Dieu merci que cette expérience douloureuse a laissé voir « une fraternité et xaverianité de grande envergure ! » Que cette fraternité puisse consolider et fortifier le charisme qui nous a tous

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convoqués, l’annonce du Seigneur et de son Règne parmi les non-chrétiens ! Au moment où j’assume cette nouvelle responsabilité, je remercie tous ceux qui m’assurent leur appui et leur prière. Nous demandons { l’Esprit du Seigneur de nous aider dans ce « service » à notre Famille et qu’il bénisse nos bonnes intentions et dispositions ! Fraternellement,

P. Mario Carmelo Mula sx

Vicaire Général

Lettre à la Congrégation

Rév. Pères Supérieurs des Circonscriptions Xavériennes dans vos sièges respectifs Objet : Informations autour de quelques décisions adoptées au Conseil Général pour ce temps de « transition » Chers confrères Supérieurs, Recevez une cordiale salutation de la part de la Direction générale. Au cours de la matinée du 12 janvier, nous nous sommes réunis en Conseil, nous les membres de la DG présents actuellement à Rome, à savoir les pères Mario C. Mula, Eugenio Pulcini et Antonio López Villaseñor (absent le père Javier Peguero Pérez, ayant pris des engagements il y a longtemps) avec le but de commencer et de gérer cette période de « transition » qui nous portera au XVII Chapitre Général et { l’élection de la nouvelle Direction Générale.

Nous avons demandé l’aide du Seigneur et l’intercession de notre Saint Fondateur et, en nous souvenant avec émotion de notre cher père Luigi Menegazzo, nous avons fait le point de la situation, en parcourant brièvement aussi la dernière étape de la Congrégation, vécue dans le souci et la douleur suite à la perte de notre Supérieur Général.

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Nous sommes passés à analyser les questions plus urgentes qui attendent des réponses concrètes et immédiates et, ayant comme point de référence le n. 106 de nos Constitutions, nous avons adopté les décisions suivantes. - Nous annulons la COSUMA 2017, convoquée par le Père Menegazzo, dans sa lettre du 8 novembre 2016 et définie, dans son lieu, date et Ordre du Jour, dans la lettre du père Vicaire le 10 novembre 2016. - Nous confirmons l’organisation de la Rencontre des Formateurs de l’Amérique Latine prévue au Sud du Brésil du 6 au 11 mars 2017, avec la présence de deux représentants de la DG. - Nous annulons la Visite Canonique à la Région Italienne, annoncée par le père Menegazzo le 5 novembre 2016. - Nous annulons la Visite Canonique à la Région du Nord du Brésil que la DG avait dans l’agenda pour les mois de mai-juin 2017. - Reste annulé, évidemment, le Congrès 2018, précapitulaire, annoncé dans la lettre du 21 octobre 2015, et qui aurait eu comme thème : « la personne du Missionnaire Xavérien, considérée du point de vue du visage humain ».

En revenant sur la COSUMA 2017, nous sommes au courant qu’en plusieurs Circonscriptions sont déj{ commencées ou programmées des rencontres de travail sur le thème proposé, en vue de la relation à présenter et d’éventuelles propositions { formuler. Sans vouloir anticiper des thèmes prévus dans l’Ordre du Jour du XVII CG, nous retenons utile le travail déjà fait ou programmé dans les différentes Circonscriptions sur le thème de la COSUMA : cela, en effet, avait été choisi surtout en fonction de la préparation du Chapitre Général et donc, très probablement, il sera repris.

Voil{ ce que nous avions { cœur de vous communiquer, afin que vous puissiez programmer et coordonner avec plus de sérénité la vie et les travaux de votre Circonscription. Nous pensons qu’{ court terme, nous vous ferons arriver les renseignements autour de l’événement plus important qui nous attend : l’indiction du XVII Chapitre Général.

Chers confrères, ces mois qui nous préparent au Chapitre Général, nous en sommes tous convaincus, sont un très important kairos dans le cheminement de la Famille : que l’Esprit Saint nous conduise ainsi que le souvenir inspirateur de notre Saint Fondateur, surtout dans notre volonté à « repartir de et pour la première annonce ».

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Une fois de plus, nous sommes reconnaissants envers Dieu pour nous avoir donné comme guide et Père, notre cher père Luigi Menegazzo (RIP). Accompagnons ce temps de « transition », vécu dans la communion avec tous les confrères, avec la prière et une cordiale vie de fraternité. Bon travail ! Fraternellement,

P. Mario Carmelo Mula sx – Vicaire et Conseillers de la DG Rome, 16 janvier 2017

Indiction du XVII Chapitre Général

A tous les confrères xavériens Objet : Indiction du XVII Chapitre Général Chers confrères, Une cordiale salutation à chacun de vous. Notre Famille Xavérienne, dans ses 122 ans d’existence, est allée de l’avant au milieu de vicissitudes et circonstances joyeuses et tristes, exaltantes et douloureuses. L’inspiration et les motivations charismatiques et spirituelles reçues de notre Père Fondateur ont soutenu, malgré tout, le chemin des xavériens qui, pas à pas, « ont donné leur nom à notre saint Institut » (LT 11). Le moment culminant et sublime a été, sans doute, celui du 23 octobre 2011, jour de la canonisation de notre Fondateur. Le XVI CG, faisant mémoire et voulant souligner ce moment, écrivait au n. 5 :

« Repartir : Ce jour-l{, bien plus qu’un point d’achèvement, est et doit être un point de départ : en ce moment de l’histoire de notre Famille Xavérienne, c’est surtout l’exemple du Fondateur qui nous encourage par ses innombrables ‘recommencements’. ‘L’audacieux projet’, une fois encore, est confié { nos mains et { nos cœurs ».

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C’est bien cette attitude, chers confrères, et cette capacité du Fondateur de toujours recommencer, dont nous avons besoin en ce moment, que je me permets de qualifier de « spécial » pour notre Famille. Dans sa mystérieuse et insondable Providence, Dieu a appelé chez lui notre cher Père Luigi Menegazzo, Supérieur Générale : ce fait douloureux, vouloir ou pas, nous a mis en état d’émergence et exige, { chacun de nous, une capacité du « repartir ». Par ailleurs, la perte douloureuse de notre Guide et Père, survient au cours de son mandat et de son Conseil qui s’était engagé dans ces dernières années { animer notre Famille au « repartir »… Nous devons, comme disciples de Jésus, savoir lire les signes des temps… et c’est claire que, dans l’aujourd’hui de l’histoire xavérienne, tous les signes nous ont été déjà donnés ! Ce moment est, et doit être, un temps de décisions significatives : pour « nous réapproprier » ce qui est nôtre, pour « revisiter » ce qui a toujours été nôtre, pour « opter » une fois de plus pour ce que nous avons choisi comme nôtre : l’Annonce de Jésus Christ aux non chrétiens, selon le charisme de notre Saint Fondateur ! Quelle que soit la position vers laquelle nous voulons nous diriger, ceci sera le point d’arrivée de notre « repartir » ! Un point qui sera pour nous toujours, avec l’aide de Dieu, un point pour « repartir » encore ! Le Chapitre Général est une opportunité providentielle pour discerner et pour comprendre encore mieux la volonté de Dieu sur notre famille. Il est « le principal signe et instrument de coresponsabilité et de participation de tous les confrères { la vie de l’Institut » (C 92). Sur ce, conformément au n. 100 .1 du RG, ayant reçu l’accord du Conseil, par le présente, je fais l’INDICTION du XVII Chapitre Général qui réunira, à partir du 1er Août 2017, à Tavernerio (Co) – Italie, tous les délégués élus par les Circonscriptions xavériennes, ainsi que les membres de la Direction Générale sortante. Selon le n. 8 du DCG, les noms des capitulaires de droit sont : P. Mario C. Mula – P. Javier Peguero Pérez – P. Eugenio Pulcini – P. Antonio López Villaseñor, pour un total de 4. Les différentes Circonscriptions seront respectivement représentées de la manière suivante : BD (2) – BN (2) – BS (2) – BU (2) – CH (1) – CO (2) – CT (2) – DC (2) – ES (1) – ID (2) – IT (4) – JP (2) – MO (1) – MX (3) – PH (1) – RDC (3) – SL (2) – UK (2) – USA (2), pour un total de 38 capitulaires élus. Le total de participants au XVII CG sera donc de 42.

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Pour les circonstances connues de tous, ce Chapitre Général s’il est d’une part, { considérer comme un Chapitre Général « normal » avec les finalités prévues d’élection du nouveau Supérieur Général et de son Conseil ainsi que l’élaboration des orientations pour les six années qui suivent ; d’autre part, il ne nous permettra peut-être pas la meilleure des préparations, puisqu’il tombe deux ans avant la fin du mandat de la Direction Générale. Voilà pourquoi, sans diminuer la souveraineté propre à chaque Chapitre Général, il nous semble opportun, en ce moment d’indiction, de donner une indication claire et suffisante pour que la préparation et les travaux capitulaires soient significatifs et d’un grand apport pour la vie de la Congrégation. Nous le faisons en proposant le thème suivant : Le thème : Ayant pour référence les deux phrases inspiratrices suivantes … « L’audacieux projet’, une fois encore, est confié à nos mains et à nos cœurs. » (XVI CG n. 5) « Selon la grâce de Dieu qui m’a été accordée, tel un sage architecte, j’ai posé le fondement. Un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il y bâtit » (1Co 3, 10) Le thème pour ce XVII CG est ainsi formulé : « En repartant »… de la « sage architecture » du Fondateur : quelle RÉPONSE, comme Xavériens, pour la Mission ad gentes ? Quel AVENIR pour son audacieux projet » ? Ce thème, annoncé pour la rencontre de la COSUMA 2017 (puis annulé), nous semble adéquat et opportun (il avait été choisi, en effet, en vue du Chapitre Général). Nous croyons que les travaux déjà envisagés ou programmés autour de ce thème ne doivent pas rester inaperçus, mais doivent être intégrés et complétés, même si c’est maintenant dans une perspective de Chapitre Général et non plus de Cosuma. Chers confrères, je vous invite à vivre cette période qui nous sépare du Chapitre, dans l’échange fraternel et surtout dans la prière. Pour ce qui est de l’échange, les rencontres communautaires sont des moments importants, au niveau local et au niveau Régional, en vue aussi de l’élaboration de la Relation que les délégués présenteront au Chapitre. Confions { l’intercession de notre Saint Fondateur ces mois qui nous séparent du XVII Chapitre Général pour que nous ayons « cette

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union d’esprit et de cœur que le Divin Maître a laissée comme dernier souvenir et comme héritage sans prix à ses apôtres » (LT 9). Fraternellement, dans le Seigneur

P. Mario Carmelo Mula sx Vicaire Général

Rome, 25 janvier 2017

XVII CHAPITRE GÉNÉRAL: Lettre du Vicaire Général après l’Indiction

Aux supérieurs des Circonscriptions Dans leurs sièges respectifs Très cher confrère,

je donne suite { la lettre d’Indiction du Chapitre général pour te donner quelques indications en vue d’un bon déroulement de la première phase de la préparation, i.e. celle des élections des Délégués de ta circonscription.

Tu trouveras dans les annexes (Annexe 1) les noms des confrères de ta circonscription ayant droits { la voix active et passive. Il s’agit des confrères, profès perpétuels, qui appartiennent à ta circonscription au moment de l’Indiction du Chapitre (cf. DCG, 10), sauf ce qui est prévu par le CIC 687.

Pour ce qui concerne l’élection des Délégués, je te renvoie au Directoire du Chapitre général (DCG, nn° 9--21: cf. Annexe 2).

Je voudrais te faire remarquer la modalité des élections des délégués (DCG, 16) et de l’éventuelle renonciation des délégués élus (DCG, 21.1). Je te prie de trouver la façon de notifier aux confrères ces normes pour éviter toute incompréhension.

J’attire ton attention aussi sur ce qui concerne des éventuels thèmes proposés par les délégués ou d’autres confrères. Chaque confrère a droit { proposer des sujets au Chapitre, mais, d’après la décision du XV Chapitre général (XV CG, 93), cela doit être fait au moins “deux mois avant le début du Chapitre. Chaque proposition doit être

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accompagnée par une description écrite du sujet à débattre ainsi que d’éventuelles propositions de solution” (DCG, 36.2).

Pour les élections des délégués la Direction générale a fixé les délais suivants: > D’ici le 20 mars 2017: élection des délégués (NB. Il faut prévoir que ce processus peut exiger deux scrutins). > D’ici le 10 avril 2017: élection des substituts. > D’ici le 3 avril 2017: des éventuelles réclamations ou renonciations. Il faut donc que tu prépares, avec ton Conseil, un calendrier et un processus qui puisse respecter les délais ici-établis, afin qu’il soit donné à tous de pouvoir voter. Tout en respectant ce qui est établi par le DCG, nn°9--21, l’internet nous donnera sans doute d’accélérer le processus des élections afin de pouvoir respecter ces délais. Chaque circonscription présentera une Relation sur le thème proposé (cf. Lettre d’Indiction du CG). Nous pensons que ce sera-là le moment d’indiquer de solutions, même très pratiques, qui puissent tracer un chemin pour le nouveau mandat de six ans qui s’ouvre. A partir du thème du CG, “Quelle réponse...? Quel avenir...?, la relation doit toucher les points suivants: 1. Quelles priorités ont été confiées par la Congrégation à ta circonscription? 2. Quelles activités xavériennes sont actuellement réalisées dans ta circonscription, et quelles (parmi elles) sont réellement nécessaires pour atteindre les priorités indiquées? 3. Dans quelles voies on devrait s’engager avec courage et détermination dans ta circonscription? Quelles sont les potentialités de notre charisme qui ne sont pas encore exploitées pleinement? En d’autres mots: comment pourrais-tu imaginer ta circonscription avec un visage différent, plus cohérent { l’aujourd’hui de la Mission, mais toujours dans la fidélité au charisme xavérien? 4. Quelles nouveautés (dans la congrégation, dans l’Eglise et dans la société) devons-nous considérer comme points de référence pour une réponse adéquate et actualisée, d’après notre charisme? 5. Quel ‘projet’ vois-tu possible pour l’avenir de notre congrégation? La Relation ne doit pas dépasser les 5 pages (A4, caractère 12, interligne 1,5). Elle doit être envoyée à la direction générale (P. Mario C. Mula:

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mula@saveriani.org) d’ici le 30 juin 2017, dans la langue officielle de ta circonscription, ou même en italien. Nous conseillons que pendant l’exposition de la Relation au Chapitre on utilise aussi des moyens modernes, comme le power point ou d’autres systèmes de projection. Au moment de la convocation du Chapitre, que nous prévoyons pour le début du mois de mai 2017, nous donnerons des indications plus précises sur la durée prévisible du Chapitre, ainsi que sur l’agenda provisoire et autres détails pratiques utiles. Dans le site WEB de la direction générale (http://dg.saveriani.org/it/) on ouvrira un espace sur le XVII Chapitre général où on puisse envoyer des échanges sur cet événement. En cet endroit la Direction générale va insérer aussi des informations concernant l’organisation même du Chapitre et des réflexions multiples qui peuvent aider dans les différents aspects de la préparation. Comme prière pour le Chapitre on suggère d’exploiter le moment de l’adoration du jeudi. Le livret “Preghiera Saveriana” propose plusieurs schémas d’adoration qui nous rappellent les différents aspects de notre charisme et spiritualité. Nous sommes toujours plus convaincus que “si le Seigneur ne construit pas la maison, en vain fatiguent les maçons” (Ps 127). Je te remercie pour ton attention et pour tout ce que tu feras, ensemble avec tes Conseilleurs et tous les confrères, pour une bonne préparation du Chapitre. Fraternellement,

P. Mario Carmelo Mula sx,

Vicaire Général Rome, 27 Janvier 2017

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XVII CHAPITRE GENERAL: Liste de vote par Circonscription

BD- REGION BANGLADESH [19] > 2 Boscato P. Attilio Cuevas Contreras P. Melecio Escobar Rodriguez P. Margarito Fagan P. John Gargano P. Giovanni Germano P. Antonio Gobbi P. Giacomo Gómez Salas P. Benjamin González Delgadillo P. Carlos Modonutti Claudio Nitti P. Gianvito Oprandi P. Gianalfonso Paggi P. Luigi Salvetti P. Livio Rinaldo Pietanza P. Domenico Spiga P. Gabriele Targa P. Sergio Tobanelli P. Riccardo Valoti P. Lorenzo BN- REGION BRESIL NORD [32] >2 Amadeu P. Luiz Andreolli P. Paolo Antonello P. Matteo Anzalone P. Luigi Atumissi Bekububo P. Pascal Bartoletti P. Raffaele Battistini P. Primo Borghesi P. Giuseppe Brunello P. Siro Camacho Covarrubias Fr. Raymundo Colombara P. Pietro Antonio De Vidi P. Arnaldo Elia P. Bartolomeo Mario La Nike P. Joanes

Lago P. Danilo Mainini P. Dante Mariuzzo Fr. Pietro Martínez Rodrigo P. Francisco Javier Martoccia P. Giovanni Mejía Mariscal P. José Martín Parise P. Valter Perdigão De Abreu Fr. Oswaldino Pereira Cordeiro P. João Evandro Pinto De Toledo P. Luiz Ruiz Alvarez P. Pedro Saul Sala P. Igino Angelo Taini P. Walter Torresan P. Celio Trapletti P. Ilario Vignato P. Ferdinando Zanoletti P. Ulisse Zucchi P. Lino BS- REGION BRESIL SUD [38] >2 Bicego P. Claudio Candido Bissolotti P. Luiz Borrotti P. Domenico Bortoloci P. Joao (Filho) Calderaro P. Giannino Castelli P. Fabio Ceresoli P. Alfiero Claudio Costella P. Domenico Delgado Cedillo P. Miguel Didonè P. Camillo Fornasier P. Natalio Franz P. Carlos Marcello García Suárez P. Felipe Giovanelli P. Igino Guarnieri P. Gabriele Hernández Hernández P. Santos Julião Ferreira P. Jair

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López Villaseñor P. Rafael Luhinzo Mugalihya P. Crispin Marandi P. Lucas Marinoni P. Claudio Mazeto P. Luiz Roberto Mezzadri P. Giovanni Mukamba Basubi P. Augustin Murazzo P. Giovanni Zenone Nasini P. Gino Occhio P. Leone Pelizzari P Diego Poletto P. Aristide Ramos Vieira P. Luis Augusto Raschietti P. Stefano Ribeiro Dos Santos P. José Maria Rodrigues P. Thiago Tessarolo P. Gianluigi Tirloni P. Antonio Mario Vera Armas P. Alejo Villagómez Reyes P. Jorge Zanchi P. Alessandro Giovanni BU- RÉGION BURUNDI [14] >2 Basuzwa Lusunwa P. Gabriel Carrara P. Giovanni Ghiotto P. Bruno Guttoriello P. Angelo Juárez Zapatero P. Oscar Guadalupe Macías Sapién P. Rubén Antonio Marchetto P. Sergio Nayuburundi P. Lèonidas Ndaboroheye P. Jean Dieudonne Nkoa P. Raphael Ntahimpera P. Philibert Pulcini P. Mario Todeschi P. Modesto Vitella P. Luigi CH- DÉLÉGATION sx CHINE [09] >1 Batairwa Kubuya Kasherembwa P. Paulin

Dharmawan Adharius P. Paulus Yohanes Foschiatto P. Edi Marchioron P. Luigino Perozzi P. Giuliano Rejino Santoso P. Amandus Roia P. Martino Rossetto P. Enrico Vignato P. Giuseppe CO- RÉGION COLOMBIE [11] >2 Baldin P. Emilio Bortolossi P. Claudio Cuéllar Muñoz P. Eulogio Feruglio Fr. Alessandro Garcia Mandillo P. Eduardo Kengne P. Romeo Larrea Múgica P. Ignacio Ndje Ndje P. Maurice Cesar Raffaini P. Leonardo Rivera Gonzalez P. Santiago Tamejon P. Zacharie CT- RÉGION CAMEROUN-TCHAD [35] >2 Abeni P. Giovanni Armati P. Adriano Bertoni P. Marco Calderaro P. Bruno Coletto P. Armando Cunha Lima P. Adriano De La Victoria Leon P. Angel Manuel Emalieu Pene P. Pierre Thierry Fernandes De Araujo P. Herondi Franceschetti P. Benigno Galimberti P. Sergio García Rodríguez P. Fernando Gomes Rocky P. David Hendra Kusuma IgnatiusWashington Iurigh P. Denis Juarez Hernandez P. Eugenio

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Katindi P. Ramazani Larcher P. Renzo Lovat P. Italo Maran P. Paolo Melis P. Antonino Nembouet P. Richard Nganiza Bulika P. Robert Oum Oum P. Simon-Pierre Pirani P. Diego Pulcini P. Giuseppe Rebollo Molina P. Felipe Romano I Vidal P. Salvador Sadono Agung Widodo P. Frans. Xav. Salvadori P. Carlo Maria Semeni P. André Serrano Insausti P. Antonio Tapa Sila P. Collins Tchatche Tagne P. Serge Arthur Zampese P. Francesco DC- DÉLÉGATION CENTRALE [42] >2 Arroyo Salcido P. Héctor Gabriel Ballabio P. Marco Bertazza P. Francesco Brai P. Alessandro Calarco P. Domenico Calero Perera P. Jesús Manuel Caretta P. Giuseppe Casillas Barba P. René Cima P. Palmiro Crippa P. Alessio Cumetti P. Giulio Dell'orto P. Alessandro Ferrari P. Gabriele Filippini P. Renato Frizzo Fr. Giovanni Fumagalli Fr. Angelo Iuliano P. Giuseppe Kengne P. Thierry Lo Stocco P. Luigi

Lupi P. Pietro Luigi Maggioni P. Angelino Serafino Giov. Marangoni P. Ezio Giovanni Marchesin P. Ivano Masi P. Nicola Adriano Matteazzi P. Giovanni Mckend P. Stephen Menin P. Mario Milia P. Marco Montanaro Fr. Dario Pinna Fr. Luigi Rante Taruk P. Marselinus Reynaldo Fulgentio P. Tardelly Rondi P. Filippo Stradiotto P. Corrado Attilio Torsani P. Luca Tovo P. Paolo Giocondo Ulian P. Angelo Verzeletti P. Enzo Oliviero Vignato Fr. Domenico Zenere Fr. Maurizio Zordanello P. Silvano Zucchinelli P. Luigi ES- DÉLÉGATION ESPAGNE [09] >1 Anzanello P. Giancarlo Collantes Díez P. Carlos Diez De La Calle P. Juan Carlos Jiménez García-Abadillo P. Domingo Morales Ferreiro P. Jesús Maria Ramirez Cardoza P. Paulino Ruiz Durán P. Rolando Sousa Quaresma P. Ivanildo (De) Taboada Tabuenca P. Miguel ID- RÉGION INDONÉSIE [39] >2 Abis P. Fernando Arias Mendoza P. Guillermo Bardon Sedano P. Rafael Cambielli P. Daniele Cappannini P. Angelo Casali P. Otello Agostino

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Ciroi P. Rodolfo Cruz Rojo P. Salvador Glossanto Fr. Kornelius Gorostiaga P. Sabino Hery Junianto P. Mardadus La Ruffa P. Aldo Mancini Fr. Roberto Manucci Fr. Antonio Pancani P. Otello Paolucci P. Guido Peccati P. Sandro Italico Emmanuele Pierantoni P. Giuseppe Qualizza P. Franco Rantetana P. Gerpasius Rebecchi P. Matteo Robledo Sanchez P. J. Guadalupe Rubianto Solichin P. Vitus Rumairi Marilalan P. Nasarius Sandra Mallisa' P. Yonas Satyo Nugroho P. Petrus Sánchez Gutierrez P. Manuel Sánchez Vázquez P. José Enrique Shukuru Bihaira P. Valentin Sitanggang Parluhutan P. Hotman Sriyatmoko P. Yakobus Suharno Yohanes P. Leonardus Suhud Budi Pranoto P. Antonius Sutiyo P. Andreas Tangke Bandaso P. Yulius Wahyudiyanto P. Antonius Walian Hebry P. Vicidius Widhiwiryawan P. Alfonsus Zaluchu P. Ignatius Adventus IT- RÉGION ITALIE [157] >4 Adili Mwassa P. Emmanuel Afri Gordianus Aguirre Abaitua P José Angel Allevi P. Emidio Asolan Fr. Vincenzo Atzori Fr. Renato Bacchin P. Flavio

Barchiesi P. Sandro Bardelli P. Giuseppe Bartoli P. Massimo Basili P. Evelino (Avellino) Berton P. Angelo Berton P. Stefano Bettati P. Piergiorgio Bettinsoli P. Marino Bicego P. Luciano Boesso P. Carmelo Boscardin P. Sergio Brotto P. Romeo Caglioni P. Gerardo Marino Cambiganu P. Sergio Camera P. Guglielmo Campagnolo P. Marco Caponi P. Gismondo Caria P. Luigi Casalucci P. Ennio Caselin P. Lorenzo Giuseppe Casonato P. Giovanni Cattani P. Loris Cavallo P. Francesco Cesani Fr. Rodolfo Luigi Mario Chiofi P. Antonio Cimarelli P. Gabriele Cisco P. Giuseppe Luigi Coni P. Alfio Coperchio Gildo Corinaldesi P. Savio Coronese P. Stefano Corradini P. Nazzareno Costalonga P. Angelo Cruder P. Mario Curione P. Vincenzo Mario D'erchie P. Michele Da Rold P. Sisto Dalla Valle P. Vittorio Della Valle P. Paolo Di Nicolò P. Enrico Didonè P. Romano Diotto P. Mario

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Domine P. Umberto Doneda P. Giacomo Felotti P. Pierluigi Ferrari P. Vittorio Ferro P. Ermanno Ferro P. Oliviero Festa P. Santo Mario Fornaciari P. Ferdinando Framarin P. Germano Frigo P. Tomaso Gabrielli P. Quartilio Gallia P. Mario Gamba P. Andrea Gatto P. Sante Giannattasio P. Rosario Grasso P. Francesco C. Ibba P. Giuseppe Iurman P. Emilio Lanaro P. Alberto Lazzarini P. Giancarlo Leoni P. Giuseppe Lizzit P. Franco Loda P. Mauro Lorenzato P. Giuseppe Luca P. Augusto Giovanni Maestrini P. Battista Manganello P. Franco Romano Mantovani P. Claudio Marano P. Claudio Marcelli P. Ercole Antonio Marchetti P. Bruno Giuseppe Marconi P. Dino Marongiu P. Salvatore Angelo Marzarotto P. Giuseppe Maso P. Dario Masseroni Fr. Luigi Isaia Mattiussi P. Lorenzo Mazzocchi P. Luciano Meloni P. Ezio Meneguzzi P. Domenico Nardo P. Giuseppe Giovanni Nardo P. Riccardo Silvestro

Noah Onguene P. François Olvera Gonzalez P. Jose Pedro Panichella P. Alberto Pansa P. Angelo Natale Amedeo Parmiggiani P. Alessandro Pennino P. Michelangelo Peruzzo P. Giacomo Pettenuzzo P. Giuseppe Pezzotti P. Mario Pierobon P. Pietro Piredda P. Gesuino Polimena P. Nicola Pozzobon P. Carlo Primosig P. Carlo Giuseppe Rabito P. Giuseppe Raffaini P. Fiorenzo Reynoso Tostado P. Carlos Eduardo Rigon P. Marino Rinaldi P. Giuseppe Luigi Rizzi P. Giuseppe Román García Alexander Rossi P. Arduino Rossini P. Pilade Giuseppe Rota Martir P. Filippo Ruaro P. Valeriano Saderi Fr. Guglielmo Sana P. Gianfranco Sanfelice P. Carmelo Scagliuso P. Vito Scintu Fr. Giuseppe Senno P. Antonio Sgarbossa P. Lino Giovanni Sgarbossa P. Roberto Signori P. Gianluigi Simoncelli P. Virginio Sommacal P. Raimondo Stevanin P. Luigi Storgato P. Marcello Supandri P. Ferdinandus Tam P. Gianandrea Targa P. Daniele Tassi P. Piermario

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Tavera P. Giuseppe Tognali P. Mario Tomé P. Ernesto Toninelli P. Giovanni Maria Tonini P. Enzo Torresani P. Osvaldo Tosatto Fr. Renato Tosolini P. Fabrizio Treppo P. Carlo Italo Trevisan P. Renato Trevisan P. Rolando Turazzi P. Roberto Silvio Turco P. Alfredo Uccelli P. Carlo Ugalde Barrón P. Antonio Veniero P. Giuseppe Villa P. Giovanni Viola P. Giovanni Viotti P. Giuseppe Volpini P. Dante Zampini P. Giovanni Battista Zocchetta P. Raffaele Zoni P. Pietro Zurlo P. Marcello JP- RÉGION JAPON [33] >2 Anzanello P. Valerio Flavio Audisio P. Mario Francesco Augusthinho Da Rocha P. Michel Luciano Bellini P. Lino Besco P. Flavio Bonazzi P. Andrea Carlesso P. Graziano Sante Ceruti P. Fedele Codenotti P. Claudio D'elia P. Giovanni Da Roit P. Silvano Denny Wahyudi P. Alexander Fornabaio P. Carmelo Galeani P. Alessandro López Orozco P. Felipe De Jesús

Manni P. Pier Giorgio Marchetto P. Danilo Marín P. Francisco (Paco) Mastrotto P. Severino Moioli P. Piergiorgio Mollaretti P. Mauro Pasini P. Pio Piacere P. Imerio Mario Piatti P. Giuseppe Alfredo Romualdus P. Juang Santamaria P. Giuseppe Sottocornola P. Antonio Sottocornola P. Franco Giuseppe Succu P. Giovanni Paolo Delio Tosolini P. Tiziano Turco P. Alessandro Nazzareno Vigolo P. Marco Viviano P. Rocco MO– DÉLÉGATION. MOZAMBIQUE [11] > 1 Alvarez Casillas P. Enrique Bonane Chokola P. Dieudonne Cishokany Bashizi P. Innocent D'agostina P. Fabio Facchetti P. Andrea Kabwana Minani P. Barthélemy Kowa Sado P. Robert Muchapa Tunguli P. Justin Nkinzingabo P. Epitace Reghellin P. Cesare Rodríguez Rojas P. Apolinar MX- RÉGION MEXIQUE [57] >3 Aboytes P. Angel Aguado Razo P. Alvaro Albor Ortiz P. Agustin Benigni P. Francesco Boschetto P. Danilo Campos Loeza P. Mario Candian P. Edoardo Castillo Aguirre P. José Luis

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Cerratos Ríos P. Ramón Ciriaco Toribio P. Juan José Conejo Orozco P. Manuel Francisco Cruz Ruiz P. Everardo Ramiro Custodio López P. Gerardo De La Torre Ruiz De Chavez P. Oscar Euán García P. Jesús Robigué Flores Osuna P. Juan Antonio Garduño Arias P. Marcos Godínez Uribe P. Samuel I Made Suardana P. Jakobus Ibañez Fernández Fr. Andrés Jiménez Estrella P. Jorge Juárez García P. Juan Kargbo P. Solomon Bobson Kuate Bougieka P. Felix Mares Rangel P. Rafael Marques Da Silva P. Roberto Carlos Martínez González P. José Ignacio Martínez Jurado P. Victor Nicolas Martínez Vega P. Guillermo Mauro P. Umberto Milan P. Angelo Milani P. Giacomo Mongardi P. Carluccio Moro P. Marco Olmos Quintanar P. Gpe. Gerardo Olvera Servín P. Juan Oros Cano P. David Pérez Padilla P. Horacio Peguero Perez P. David Perazzolo P. Lino Perusquia Feregrino P. Salvador Piras P. Raffaele Pisanu P. Angelo Santo Pulido Reynoso P. Osvaldo Ramos Beltrán P. José Rivera Payán P. Jesús Paulo Romero Vera P. Jose' De Jesus Rosales Rodriguez P. Juan Jorge Rosti P. Giuseppe Ruiz León P. Edgar

Spigarolo P. Alfredo Tinajera Esquivel P. J. Jesús Torres Frías P. Pablo Emmanuel Vega López P. José Luis Zamora López P. Carlos Abraham Zavala Soria P. Gabriel Zurlo P. Paolo PH- DELEGATION PHILIPPINES [14] >1 Beltrán Aceves Diac. Francisco Javier Borelli P. Emanuele Gomes P. Polash Henry Hardiyanto P. Simon Petrus Hibur P. Yustinus Kalehezo Tchiribuka P. Fabien Mexicano Ferrer P. Javier Mitengezo Muhoza P. Aimé Nava Perez Edgar Ndihokubwayo Elvis Piccolo P. Simone Purnomo P. Yohanes Rigali P. Giacomo Silva P. César (Da) RDC- RÉGION R.D.CONGO [43] >3 Agostinis P. Pierfrancesco Alejos Almanza P. Humberto Amato P. Sebastiano Babuya Rungunya P. Tresor Raymond Bacibone P. Deogratias Benedetti P. Silvano Benzoni P. Rino Bordignon P. Franco Brentegani P. Giovanni Busizori Bagwiza P. Janvier Cibambo Rubibi P. Bernard Ciza Makuza P. Donatien Codutti P. Gianpaolo Colasuonno P. Nicola

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Della Pietra P. Stefano Dovigo P. Giuseppino Galli Paolo González Zermeño P. Pastor Gregato Fr. Lucio Harum P. Hieronimus Jiménez Serrano P. Guillermo Lagunas Navarro P. Salvador Magnaguagno P. Giovanni Mazzocchin P. Pietro Mbula Niyitegeka P. Gilbert Mendoza Silva P. Roberto Carlos Morales Reyes P. Alberto Mugisho Balika P. Benjamin Musafiri Ruhandira P. Joseph Nkumbo Witha P. Willy Noris P. Italo Melchiorre Antonio Pedrotti P. Giovanni Battista Pretel Ortíz P. Gerardo Querzani P. Graziello Giovanni Raumer Fr. Gaetano Rinaldi P. Pietro Salvadori P. Roberto Sciamanna P. Mario Shadari Tutu P. Paulin Simoncelli P. Giulio Procolo Trettel P. Antonio Francesco Turco P. Faustino Vignato P. Giuseppe SL- RÉGION SIERRA LEONE [16] >2 Alikeke Ndemsou P. Martin Birabaluge Hakizimwami P. Louis Bongiovanni P. Vittorio Brioni P. Luigi Ferdinando Carlini P. Michele Di Sopra P. Carlo Guiotto P. Antonio Khasa Mvumbi P. Guy Ad0lphe Lazzarini P. Pietro Angelo Matugas Buhawe P. Vivinio Jr.

Menici Fr. Bruno Munari P. Vincenzo Pérez Hernández P. Luis Pistoni P. Girolamo Santiañez Salazar A. P. Patrick Sudarmanto P. Franciscus Xaverius UK- RÉGION ROYAUME UNI [11] >2 Bathgate P. Ian Bideri Mandevu P. Nyagasaza Côme Casey P. Archibald Clarke P. James Joseph Convery P. John Duffy P. Patrick Hattie P. William Montesi P. Eugenio Ryan P. Kevin Welsh P. Thomas Zampese P. Giovanni USA- REGION ETATS UNIS[13] >2 Caldognetto P. Domenico Chudy P. Carl Scott Davitti P. Michele Grappoli P. Francesco Bruno Lalli P. Anthony Blaise Maloney P. Robert Sarsfield Marangone P. Marco Andrea Matteucig P. Giuseppe Menéndez P. Adolph Puopolo P. Rocco Rodríguez Gómez P. Alejadro Salicone P. Aniello Signorelli P. Francesco = = = = = = = = = = ayant droit au vote 603 Repprésentants au XVII CG: - De droit 4 - Elus 38 - TOTAL 42

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RENCONTRES ET CONGRES

VIème Rencontre des Recteurs des Théologats

Impliqués dans le « rêve » de Conforti…, une communauté interculturelle vit sa vocation missionnaire. RÉFLEXIONS CONCLUSIVES ET RECOMMANDATIONS Chers confrères, Avec gratitude à Dieu et à notre Famille Missionnaire, nous vous faisons part de ce dont il a été question pendant la VIème rencontre des Recteurs des Théologats xavériens, les joies, les préoccupations et les espérances que nous avons partagées. Nous les mettons entre vos mains pour que, comme Famille nous collaborions tous pour la formation des Xavériens fidèles, enthousiastes et créatifs. 1. L’étape de « disciple » dans laquelle nous nous trouvons n’est pas encore un oui définitif. Nous avons réaffirmé l’importance de l’attitude de « docibilitas » en se laissant modeler et conduire vers l’observation de ce que la Congrégation propose au niveau de chaque instance formative. Pour cela, il est nécessaire une attitude de confiance réciproque de tous envers tous, en se reconnaissant membres de la même famille, chacun dans le rôle que la Congrégation lui a confié. Le P. Cucci, S.J. nous faisait voir comment, très souvent, un obstacle qui nous paralyse est celui de la « peur » - nom que nous donnons à nos incertitudes – laquelle grandit et s’alimente gr}ce { l’imagination. C’est alors nécessaire dépasser la peur qui nous bloque « en nous lançant » vers la réalité quotidienne et en décidant d’opter pour les valeurs qui définissent notre vie. 2. A la base de notre vocation missionnaire se trouve la conviction selon laquelle « nous avons été appelés et réunis en communautés pour nous donner totalement { l’évangélisation des non chrétiens. C’est l’élément

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qui spécifie notre identité (qui sommes-nous ?), donne forme aux caractéristiques de notre être (comment sommes-nous ?), et guide notre action (que faisons-nous ?) » (RMX 6). C’est avec une grande préoccupation que nous avons vu que la passion pour la mission s’affaiblit même dans nos communautés formatives. Notre charisme xavérien tend à se réduire à la vocation du sacerdoce diocésain. Un proverbe swahili dit : « il faut prendre de l’élan pour mieux sauter ». Ceci exige que dès le début du cheminement vocationnel : 1) soit claire la présentation du charisme xavérien et ses exigences ad gentes, ad extra et ad vitam qui le distinguent des autres vocations et 2) que se fasse conséquemment un sérieux discernement sur les motivations, sur la compréhension de notre identité de missionnaires et consacrés et sur la capacité – disponibilité de la mise en pratique des exigences du charisme. 3. Un des principes éducatifs fondamentaux de notre Ratio Formationis est celui de la gradualité (RFX 98-99). Par gradualité nous comprenons l’accueil progressif du charisme et de sa « règle de vie ». Ceci ne signifie pas commencer toujours à « zéro » dans chaque étape de formation, mais croître dans la sequela Christi à travers un chemin constant de conscience et discernement (RFX 292). Ceci nous demande, entre autre et toujours, une meilleure coordination entre les équipes formatrices des différentes étapes. Dans cet ordre d’idée, nous proposons que soit vérifié dans les assises appropriées notre curriculum formatif de base en vue des ajustements opportuns que nous suggère l’expérience de ces dernières années. Nous nous référons concrètement à la possibilité de permettre un temps d’expérience/première connaissance de notre charisme dans une des nos communautés apostoliques et de déplacer les études de Philosophie après le Noviciat. 4. Le Père Général dans sa salutation initiale nous faisait voir « l’émergence d’un monde souterrain qui, dans les communautés de Théologat, marchait en parallèle de celui qui apparait à la surface, laissant ainsi voir et de manière inopinée toute la boue, la saleté, la pourriture qu’il renferme (…), et qui a amené, dans certains cas, à des résultats indécents », signe clair que notre conscience et notre fidélité à Dieu est en train de s’affaiblir. Le manque d’un comportement digne, la répétition de graves épisodes d’infidélité – parfois peu après la profession – nous ouvre à la nécessité d’une formation de conscience morale, avec une particulière

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attention à la droite intention vocationnelle. Dans toutes les cultures, la fidélité à la parole donnée est une valeur clé de la vie humaine et détermine la maturité de la personne ainsi que sa dignité. Cela à plus forte raison pour nous qui faisons notre promesse devant Dieu et son peuple, l’Église. 5. Sur le chemin de notre Congrégation, l’interculturalité est « la » caractéristique la plus visible, surtout dans la réalité formative. La Famille xavérienne, composée de confrères de diverses nationalité était déjà un souhait du Fondateur, même si lui il n’a pas pu le réaliser. En ce sens, le XVI CG nous rappelle que cette caractéristique n’est pas un détail secondaire, mais « le développement de la semence charismatique que le Fondateur a souhaité et béni (cf. RMX 41) » (79) et une « …valeur à apprendre et à considérer comme vertu missionnaire indispensable » (97). Nous nous rendons compte alors que l’interculturalité est un fait qui nous engage tous. Dans notre regard tourné vers le Christ à travers le charisme de notre Fondateur nous est indiquée la direction vers laquelle grandir dans l’accueil réciproque comme porteurs de diverses cultures. Voilà pourquoi la fraternité xavérienne interculturelle pour nous n’est pas un « accident », mais un choix chrétien et charismatique (cf. RFX 92-96). Le « problème interculturel est, par ailleurs et d’une certaine manière, relativisé. Le nœud de notre consécration missionnaire est Jésus-Christ et l’annonce de son Évangile. L’autoréférentialité, l’intolérance, l’esprit d’indépendance, l’emploi des catégories culturelles pour justifier son individualisme, l’insuffisance d’amour pour l’autre trouvent leurs causes profondes dans la faiblesse identitaire. Il s’en suit qu’au fond ce n’est pas l’interculturalité le vrai problème de notre congrégation mais plutôt la découverte et l’identification avec notre charisme. Nous avons l’impression que nous n’avons pas tous une claire expérience de la beauté de notre identité xavérienne. La fidélité { l’inspiration confortienne est la clé pour une meilleure pédagogie interculturelle. C’est ce qui fait de notre vécu interculturel une vraie et authentique école de vie missionnaire et c’est aussi la condition première et absolue du futur et de la qualité de notre service (cf. C 54 et RFX 288). 6. La formation ne peut pas être un service confié aux soins à certains chargés mais un engagement de tout xavérien et de toute communauté. La

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RFX 107 reprend : « l’action éducative est œuvre de l’Institut tout entier, de chaque Circonscription et de tous ses membres » (cf. C 57). Comme nous disait le P. Général dans sa salutation finale, nous aimerions que ces paroles arrivent « aux oreilles et au cœur de tous les confrères, puisque le jeunes en formation constituent un patrimoine pour nous tous et tous devons le gérer avec conscience et responsabilité ». Chaque Circonscription doit sérieusement considérer ce domaine, dans la préparation des formateurs comme dans l’accompagnement des candidats à la vie xavérienne. 7. L’apôtre Paul écrit : « affermissez-vous, exhortez-vous… » (2Co 13,11). Chacun de nous est responsable du bien et de la vie-vocation de son frère. La correction fraternelle ne suffit pas, il faut aussi, dans certains cas, informer les supérieurs, autrement la correction fraternelle risque de se convertir en silence. L’appartenance { un groupe quelconque doit céder la place à la fidélité de tout individu envers la Famille commune. (cf. Mt 18,31) 8. Le P. Général nous disait aussi : « La fidélité à Dieu s’apprend ayant devant nous des exemples et des modèles ». Alimentons notre vocation par l’étude, la recherche et la réflexion sur ces modèles qui sont aussi abondamment présents dans notre famille xavérienne. Dédions du temps { la connaissance, { l’écoute et { l’imitation de celui que la Providence a appelé pour fonder la Famille xavérienne, Saint Guido M. Conforti (RFX 299). C’est lui qui disait { ses missionnaires quand ils partaient : « C’est le Christ de la croix qui nous enseigne à tout donner… La foi a pleinement triomphé en nous au point où par amour du Christ nous abandonnons famille, patrie,… ». C’est toujours lui qui demandait aux jeunes un bagage humain de vertus et de qualités humaines et tempéramentales « …un trait saintement joyeux, sans complexe, courtois, loyal et fort, ennemi de toute duplicité et artifice, toujours prêt à s’astreindre aux tâches pénibles et à faire face à toutes sortes de difficultés, du moment que cela est exigé par la gloire de Dieu et le profit des âmes » (RF 69). 9. Nous sommes entourés de tant de modèles positifs, mais aussi bombardés par tant d’autres négatifs, rendus plus agressifs par les technologies modernes, qui exercent sur nous une attraction à laquelle il est difficile de résister, au risque de devenir esclaves et dépendants. Nous

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devons les domestiquer sans céder à leur séduction. Devant le constat du fait que le bien semble « ennuyant », nous avons besoin de forts idéaux pour faire grandir en nous une spiritualité à partir du silence, la prière, l’écoute assidue de la Parole de Dieu, une vie ordonnée, en veillant sur l’éducation de notre imagination et de notre affectivité. 10. Comme formateurs, nous sommes conscients de combien est délicat le travail que la Congrégation nous a confié. Ce service n’est pas « œuvre de nos mains », nous ne sommes non plus appelés à modeler les jeunes « à notre image » (cf. RFX 14-16). Saint Guido M. Conforti décrit l’œuvre de la formation comme une « exhortation » (aux jeunes) à garder les yeux fixés sur Jésus-Christ… et { conformer { ce modèle divin leurs pensées, leurs sentiments, leurs œuvres, de telle sorte qu’en eux soit manifesté Jésus-Christ lui-même » (RF 67). Conscients de nos limites, nous portons ce trésor dans des vases d’argile en essayant de donner le meilleur de nous-mêmes et en comptant sur la contribution de chacun de vous. Dans ces jours nous avons beaucoup partagé, écouté et réfléchi. Une fois de plus, nous avons pris conscience que notre formation de base ne manque pas de priorité, orientations, méthodologies et lignes concrètes d’action. Nous avons tout pour la formation des missionnaires, consacrés avec Vœux, pour porter l’Évangile { ceux qui ne connaissent pas le Christ en tout lieu, toujours et avec tous les moyens. Nous confions notre décision de demeurer disciples missionnaires – fils de Saint Guido M. Conforti – à Marie, Reine des missions. Nous souhaitons que ces considérations, à notre avis importantes pour la croissance de nos communautés et de notre Famille, deviennent objet de réflexion et surtout occasion de prière. Participants à la rencontre : P. José de Jesús V. Romero P. Fabien Kalehezo T’Chiribuka P. Fabrizio Tosolini P. Ángel De La Victoria P. Mauro Loda P. Luigi Menegazzo P. Mario Mula

P. Javier Peguero P. Eugenio Pulcini P. Antonio López Rome, 15 octobre 2016 Sainte Thérèse d’Avila

VISITES AUX REGIONS

Lette aux confrères des Philippines après la visite du 14 novembre au 5 décembre 2016

Chers confrères, Après notre visite, nous vous envoyons cette lettre en portant en nous un profond sentiment de gratitude pour tout ce que nous avons vu, écouté et reçu en ces jours-ci. Nous avons pu rencontrer tous les confrères. Des rencontres ont pu être organisées également avec les communautés de formation au Philosophat et au Théologat. Grâce à votre disponibilité, nous avons eu le temps nécessaire pour dialoguer et réfléchir, même dans les détails, avec le Conseil de la Délégation, les Secrétariats de la Formation et de l’AMV sur le travail que vous êtes en train d’accomplir avec enthousiasme et générosité. Nous avons fait référence aussi aux deux derniers mémorandums de la DG (juin 2016) sur la Formation et sur l’AMV et nous avons partagé d’autre matériel que nous croyons utile pour les activités quotidiennes. Nous vous avons encouragé à rester centrés sur les priorités qui caractérisent la présence xavérienne aux Philippines : formation de nouveaux missionnaires, promotion vocationnelle et animation missionnaire de l’Église locale et la pastorale missionnaire. Et c’est bien ce que nous souhaitons reprendre ci-dessous. 1) La Formation. Aux Philippines, la communauté du Philosophat grandit progressivement en effectif, en contenus et dans la clarté charismatique du modèle formatif. Le Théologat international est la « prunelle de vos yeux », une grande responsabilité envers la Congrégation et son avenir, et il continue { donner des bons résultats. S’il plaît { Dieu, d’ici peu pourra commencer le nouveau Postulat et Noviciat. La formation est un procès, un itinéraire, une histoire vécue qui comprend « toute la durée de notre existence » (RFX 87). La formation xavérienne (initiale et continue) n’est pas exemptée de lignes ni de pistes concrètes d’action. Elle a pour but bien précis à atteindre le fait de former des missionnaires, consacrés par vœu, qui portent l’Évangile { ceux qui ne connaissent pas le Christ, partout, toujours, quelque soit le moyen,

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toujours fidèles aux trois caractéristiques : ad extra, ad gentes, ad vitam. Le but éducatif de l’étape des vœux temporaires étant le discepolato, être à disciple du Christ, les activités du formateur (éduquer, former, accompagner, discerner) se concrétisent en une relation qui est à la fois fraternelle (voir le typique kuya philippin) et paternel. En ce parcours, le caractère central du Christ et la beauté de notre charisme sont proposés et non pas imposés, par le formateur. En d’autres mots, personne ne peut imposer le désir de progresser humainement et spirituellement pour se rendre capables d’accueillir le don reçu (la vocation). Dans ce cas-là, toute la formation deviendrait un itinéraire forcé, superficiel et apparent. Il fait faire attention au danger de faire prévaloir chez nos jeunes une formation « passive », c’est-à-dire l’être formé : la forme active devrait prévaloir, à savoir le fait de « se former ». Ce qui permet { l’individu de reconstruire son monde intérieur, ses questions et ses points de repères, c’est la différence établie entre la simple transmission d’informations et le sens des expériences vécues. C’est un procès de maturation de son identité et de développement de la capacité d’apprendre { apprendre. En effet, ce n’est pas tout ce qui se passe dans l’existence de quelqu’un qui peut être automatiquement formatif. Mais il le devient s’il y a ouverture { l’apprentissage et au changement que la personne elle-même manifeste dans la restructuration de son horizon interprétatif de la réalité (désirs, valeurs, motivations, décisions…), en écoutant le Seigneur et les différentes médiations. En ce sens, la grande question serait : combien notre formation touche explicitement la conscience du jeune ? Combien l’engendre-t-elle ? Combien la fait-elle bouger et transformer ? En d’autres morts, combien notre proposition formative fait démarrer dans la personne le processus de prise de conscience de la dignité chrétienne et morale de notre état de vie ? Le sujet de cette transformation ne peut qu’être la personne elle-même, chacun de nous. Sans une forte spiritualité, nous risquons de confondre le vrai centre, Jésus Christ et son appel, avec nous-mêmes et nos projets. Nous comprenons ici l’importance d’une solide vocation et de la formation continue. La tiédeur dans le don de nous-mêmes au Seigneur fait problème, ainsi que la superficialité dont nous protégeons la vie de la Gr}ce en nous. Tenons devant nos yeux l’image de notre Saint Fondateur, aidons nos jeunes et aidons-nous à purifier, à cultiver et à manifester la dignité morale et chrétienne de notre vocation. C’est bien cela l’excellence

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que chacun doit chercher en lui-même. Excellence qui n’est pas compétitivité, ou qui ne signifie pas « faire mieux que les autres ». Excellence qui, par contre, se réfère aux qualités des processus d’assimilation et d’approfondissement de son identité, jusqu’{ savourer profondément les contenus de la vocation xavérienne. SI nous ne prêtons pas la juste attention { ce processus important, nous risquons d’avoir des Xavériens sans l’ADN xavérien… et sans dignité ! Xavériens sans père, sans mère et sans patrie. 2) L’Animation Missionnaire et Vocationnelle. Il est vraiment encourageant votre engagement, malgré le personnel peu nombreux dont vous disposez en ces dernières années. Dieu voulant, maintenant les choses sont en train de s’améliorer et cela vous offre la possibilité de vous lancer avec plus d’élan dans ce secteur de notre mission. Chaque communauté fera sa part. Demandez-vous souvent : sont-elles un espace adapté pour accueillir ces jeunes qui veulent connaître et faire l’expérience de notre vocation missionnaire ? À partir de la qualité d’une vie fraternelle en communauté capable de communiquer l’attrait de l’Évangile, dépend beaucoup le résultat de la pastorale vocationnelle, le fait de pouvoir dire « venez et voyez » (Jn 1,39) et la persévérance des frères jeunes et moins jeunes. Les articles 36 et 37 de nos Constitutions sont très éloquents à ce propos. Cultives la vie fraternelle et ses moments fondamentaux (prière, lectio, eucharistie, réconciliation, dialogue, correction fraternelle, partage…). AU contraire, quand nos communautés sont incapables d’alimenter des relations fraternelles et chrétiennes, elles mettent fortement à risque la capacité générative de notre apostolat et de nos œuvres. 3) La Pastorale missionnaire. Nous voulons rappeler ici que les paroisses gérées par les Xavériens, tout en appartenant aux diocèses respectives, sont une « œuvre xavérienne ». Nous sommes destinés à ce service par la Congrégation et nous agissons en son nom. Nous pourrions nous demander : après tant d’années de vie présence xavérienne, nos communautés chrétiennes sont-elles en train de se nourrir d’une « mémoire » missionnaire ? La vocation missionnaire est-elle dans leur ADN ? Sommes-nous en train de construire des « églises en sortie » ? Sans « mémoire » missionnaire, nous risquons d’avoir une pastorale qui multiplie des idées, des initiatives, des produits mais qui est malade de

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stérilité spirituelle (charismatique) et communautaire, toute donnée à « conserver ». Chaque confrère se sentira impliqué et collaborera dans le chemin de conversion missionnaire de nos paroisses. En communion avec l’Église locale, il est important que le style de leadership reflète les caractéristiques typiques de notre Congrégation, comme la spiritualité missionnaire, la gestion communautaire, la proposition vocationnelle qui doit être présente dans les plans de la pastorale paroissiale, la collaboration cordiale et étroite avec les Maisons de formation qui implique. D’accord avec les possibilités concrètes de chaque réalité, aussi une coopération de type économique. Ce ne sont pas les Maisons de formation qui déterminent les lignes pastorales des paroisses mais ces dernières offriront des espaces d’activité pastorale et missionnaire aux communautés formatives. 4) La vie de la Congrégation. Nous invitons tous, jeunes et adultes, à consulter régulièrement le site de la Congrégation, auquel tous devraient être inscrits. Avec d’autres sites xavériens et le CDSR (Centre Documentation Xavériens Rome), il contient tout le matériel nécessaire pour l’aggiornamento sur la vie xavérienne dans les différentes Circonscriptions. Même de cette manière, nous aidons les jeunes à cultiver l’intérêt pour nos missions. Faites circuler et employez les différents bulletins d’information : sx-Flash, iSaveriani, Les Lettres de la DG, Profiles des confrères défunts, la DG informe… C’est une forme d’implication qui permet d’être informés sur le monde xavérien et vous offre la possibilité de collaborer avec des nouvelles, apports et réflexions autour de votre activité aux Philippines. Dans la dernière réunion avec le Conseil de Délégation, nous avons remercié le père Javier Mexicano, supérieur de la Délégation, et les conseillers pour le travail abattu, en les invitant à continuer à assumer avec courage leur service de communion, d’animation et de leadership. Il est temps de mettre à jour les Statuts de la Délégation : un instrument qui sert de référence au chemin présent et futur de cette Délégation. Chers confrères, nous avons apprécié votre ardeur et votre générosité. Souvent les conditions de votre apostolat sont très exigeantes, surtout à cause de la vague d’extra-judicial killings qui est en train de frapper aussi vos milieux en causant un véritable climat de terreur parmi les gens. Pendant la visite, à plusieurs reprises, nous vous avons partagé notre encouragement pour la joie et la collaboration réciproque dans le service

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missionnaire que vous assumez. Vous êtes une Délégation multiculturelle, mais surtout vous êtes une communauté xavérienne. Et on le voit ! Émerge une ambiance fraternelle et positive qui aide beaucoup à poursuivre avec enthousiasme et courage les priorités de cette Délégation, au-delà des difficultés et des problèmes qui ne manquent jamais. En effet, quand nous « nous situons » à partir de la fidélité à notre charisme, nous nous considérons les personnes justes au moment opportun. Que l’amour fraternel reste ferme ! Confiants que cet esprit de Famille, fondé sur la commune vocation et sur un esprit de foi vivante, a été la force qui vous a permis d’affronter et de dépasser avec patience et courage des lourdes épreuves, comme la maladie et la mort du père Everaldo Dos Santos (12 décembre 2015). C’est bien cela que nous avons vécu comme Congrégation avec la mort du père Menegazzo. Ce sont des expériences qui nous montrent qu’être Famille souvent est la plus grande ressource dont nous disposons pour affronter convenablement les épreuves de la mission, y compris celles de la maladie et de la mort. Nous nous confions aussi à nos chers confrères qui nous ont précédés, en imitant l’amour pour notre Famille et leur dévouement { l’œuvre missionnaire que la Providence nous a confiée. Que Dieu vous bénisse.

P. Javier Peguero Pérez, sx P. Eugenio Pulcini, sx

Rome, le 31 décembre 2016

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Lettres aux confrères du Tchad et du Nord Cameroun

« Puis les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, suivant ce qui leur avait été annoncé » (Lc 2,20). Très chers confrères, La visite dans la partie nord du Cameroun et au Tchad a été marquée par la souffrance et la douleur au sein de notre famille à cause de la mort de notre cher père général, Luigi Menegazzo. Un homme généreux, un exemple dans le travail et le dévouement envers les autres. Nous sommes sûrs que Dieu lui a donné la récompense des justes. 1. La Parole de Dieu nous conduit. Nous avons célébré Noël ensemble. Dieu s’est fait homme, il a établi l’alliance nouvelle et dans son fis Jésus Christ nous a donné la nouvelle loi : la loi de son amour qui doit être écrite dans le cœur de tout homme par l’action de l’Esprit Saint1. Cette loi est pour tous. Babel a rendu les hommes incapables de se comprendre2, l’Esprit donne le pouvoir de se faire comprendre. Ceux qui sont appelés à la foi n’ont pas { renoncer { leur langue ou { leur culture. C’est par toutes les langues et toutes les cultures que Dieu veut être loué et béni. L’Esprit nous apprend à parler et comprendre le langage du service, de la charité et de la fraternité. La communauté apostolique laisse la peur, sort et annonce à tous la Bonne Nouvelle de Jésus Christ le Ressuscité3. Il lui donne la force pour dire la vérité, pour être témoin de la volonté de Dieu et pour mettre en pratique la Parole de Jésus Christ4. L’Esprit Saint appelle les hommes à la conversion et au Baptême5. Il renouvelle le visage de l’Église. Il ouvre les yeux des hommes pour voir et découvrir la volonté de Dieu. Il augmente la foi, l’amour et donne la paix. Il se donne { tous,

1 Cf. Jr. 31, 31–33 ; Ex. 37, 14. 2 Cf. Gn. 11, 1–9 3 Ac. 2, 4–14 4 Cf. Ac. 4, 31-35 ; 5, 29–32 5 Cf. Ac. 2, 37–41. 47 ; 11, 15–18

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sans distinction de races1. L’Esprit Saint est le moteur de l’Église, il est présent dans tous les moments de la vie de l’Église : il invite les disciples de Jésus { aller chez les païens, il choisit les missionnaires, il aide l’Église { interpréter les signes des temps2. L’Esprit Saint fait fonder la communauté sur quatre piliers qui la rendent vivante : A) L’enseignement des apôtres : l’Église que Jésus a fondée pour être témoin de la nouveauté du Royaume est une Église apostolique, elle repose sur les apôtres que Dieu a choisis et établis (Mc 3, 13), elle se nourrit de leur enseignement, c’est-à-dire de cette parole de Dieu que le Fils seul peut nous donner dans sa plénitude. B) La fraction du pain : c’est par ce mot que l’Église primitive désignait l’Eucharistie : le sacrement de la communion au Christ, parole et pain de vie (Jn 6, 34 et 51). Ainsi, l’Église célèbre dans le rite ce qu’elle vit dans la vie, dans le travail, dans les villages… C) La communion fraternelle : la communauté de l’église doit être le signe visible du rassemblement des hommes par Jésus Christ dans l’amour et le partage. La communauté fait présent le projet du Royaume de Dieu. Le royaume est là où les hommes se reconnaissent enfants du même Père : aimant leur Père et s’aimant entre eux comme des frères, respectant les droits de tous afin que tous puissent avoir la vie, le bonheur que Dieu veut pour chacun : la vie du corps (le travail, le nécessaire pour vivre…), la vie de l’esprit (instruction, éducation, culture…), la vie du cœur (être aimé et aimer), et surtout la vie pleine du bonheur éternel (Jn. 3, 16 ; 10, 10). D) La communauté grandit autour de son Seigneur. La communauté trouve la force de Dieu pour vivre la Bonne Nouvelle dans la prière. Comment ceux qui ont découvert en Jésus l’amour du Père pourraient-ils vivre autrement que dans la prière (Eph 6, 18 ; 1 T 5, 17) ? Dans la prière l’Esprit Saint envoie les apôtres en mission3. Et chaque jour le Seigneur ajoute ceux qui doivent être sauvés4. 2. Nos communautés Xavériennes parlent la même langue. Nos communautés Xavériennes comme les premiers chrétiens doivent se laisser conduire par l’Esprit. Ces piliers qui ont soutenu les communautés

1 Ac. 10, 44–48 2 Cf. Ac. 11,28 ; 13, 2 ; 10, 19. 21,11 3 Ac. 13, 2. 4 Ac. 2, 42–47

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primitives doivent guider la vie de nos communautés chrétiennes et Xavériennes. Chaque Xavérien et chaque communauté cultivent la vie spirituelle (la prière personnelle, communautaire, la pratique sacramentelle, etc.). De même, nous sommes tenus à soigner notre formation intellectuelle avec les moyens qui sont à notre disposition même s’ils ne sont pas nombreux. Il est toujours nécessaire de continuer à étudier la culture et les langues des peuples où vous travaillez ; puisque le travail apostolique est exigeant, il demande une bonne préparation et surtout qu’il se réalise ensemble, en communauté. Le partage est un autre aspect à ne pas négliger dans la vie de la communauté : les premiers chrétiens « avait tout en commun… ils partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun »1. La rencontre des économes des circonscriptions tenue à S. Pietro in Vincoli en octobre 2016 encourage toutes les circonscriptions à faire des pas vers la caisse commune totale et à la prise en charge économique. Il est nécessaire de continuer la marche dans cette direction dans votre région pour ne pas créer de différences entre les confrères et pour continuer { vivre dans la fidélité du vœu de pauvreté que nous tous avons professé. Vous avez déjà un Projet Missionnaire qui a été rédigé dans les IX Chapitre Régional. Il doit d’être appliqué avec conviction. Les contextes sont différents dans les deux pays et surtout dans les différentes zones pastorales mais il peut bien collaborer à consolider votre pastorale. a) Le contexte religieux dans lequel vous travaillez, est partagé entre les religions traditionnelles qui perdent de l’importance et l’avancée de l‘islam, parfois le fondamentaliste soutenu de l’extérieur. Les communautés chrétiennes grandissent, surtout parce que les jeunes sont en train de choisir de s’identifier avec l’Islam ou le christianisme ; cependant les communautés chrétiennes ne sont pas assez solides et souvent retournent aux pratiques de la religion traditionnelle, surtout à celles qui sont liées à la divination, dans la recherche de résoudre leurs problèmes de survivance. La pratique religieuse est faible, souvent elle est réduite aux célébrations dominicales et lors des grandes fêtes (Noël, P}ques, etc.). Le grand défi est celui d’aider les nouveaux baptisés { grandir dans leur foi. Comment faire pour que la foi soit vécue et pour que

1 Ac 2, 44b. 45b

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l’Évangile touche le tissu social ? Comment aider l’Église locale { être plus missionnaire, c’est-à-dire { être une Église qui annonce l’Évangile { tous ceux qui ne connaissent pas encore le Christ ? Quel type de dialogue faut-il faire avec le monde musulman et traditionnel ? Les catéchumènes sont nombreux et très jeunes. Quelle méthodologie employer pour bien les accompagner et les aider { comprendre qu’être baptisé exige un vrai changement de vie à la suite du Christ ? b) Le contexte sociopolitique et économique est marqué par l’inquiétude surtout au Tchad : élections présidentielles contestés, crise économique et financière liée à la chute du prix de pétrole et le manque du sens du bien commun. Les mesures d’austérité imposées par la classe dirigeante sont contestées. La mauvaise gestion du bien commun a des conséquences néfastes : les salaires ne sont pas versés, les enseignants sont en grève… tout cela accroit les conflits intercommunautaires. Le grand défi est : Comment former au sens du bien commun et civique ? Comment faire dans ces deux pays des lieux où la justice et la paix ne soient pas seulement une idée ? c) Le Contexte culturel. La jeunesse est attirée par la modernité. L’arrivée de moyens de communication (les mass media), surtout du téléphone et l’internet avec le social media ouvrent au monde. Comment faire pour aider les jeunes à ne pas perdre les vraies valeurs de leurs propres cultures traditionnelles ? Comment les aider à savoir discerner et saisir les aspects positifs que la modernité offre ? 3. Unis dans la marche. Depuis des années, vous êtes en train de former les leaders de communautés : les responsables, les catéchistes, les animateurs, etc. Vous êtes engagés aussi dans la promotion de la culture et l’éducation avec les Écoles, les Bibliothèques, le Centre culturel, le Musée etc. Tout cela montre qu’il y a une continuité entre le passé et l’aujourd’hui. Du même, cela dévoile votre capacité de valoriser les aspects positifs des peuples où vous vous trouvez. Il est vrai que parfois on voudrait voir le fruit du travail qu’on a fait, mais le rythme du peuple n’est pas le nôtre. Il est nécessaire toujours de faire des choix, programmer à long et à court terme, viser bien les priorités dans ce travail fait en commun selon les directives de nos documents. Il faut trouver l’équilibre : pousser mais aussi respecter le rythme du peuple

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dans ce regard positif, animé par la sagesse qui découle de l’Esprit Saint. La nouvelle présence en Ndjamena offre une grande opportunité pour vous restructurer et repartir de Jésus Christ en allant chaque fois plus vers la mission ad gentes (cf. XVICG 43). Les périphéries de la ville peuplées de différentes ethnies motivent { continuer dans l’annonce du kérygme et { s’impliquer dans le dialogue interculturel et interreligieux. Il est important d’animer l’Église Locale { prendre en main sérieusement sa responsabilité missionnaire envers les non-chrétiens. Ce kairos mérite d’être pris au sérieux. Comment tous les confrères de la région du Cameroun-Tchad se sentent-ils impliqués dans ce nouveau projet de restructuration ? Je vous dis merci pour votre travail, parce qu’au milieu de difficultés vous continuez { vivre et { annoncer la joie de l’Évangile. J’ai vu des confrères qui vivent leur consécration religieuse et missionnaire sérieusement. Vous êtes sereins, malgré les difficultés liées au climat et aux situations sociopolitiques, et bien engagés dans l’annonce de l’Évangile { ceux qui ne le connaissent pas encore. Merci { vous tous pour votre patience et votre accueil. Je vous accompagne dans la prière. L’Esprit Saint qui a guidé l’Église primitive continue { vous illuminer et { vous guider. Très fraternellement

P. Antonio LÓPEZ VILLASEÑOR Rome le 25.01.2017

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ÉCHANGES

La crise des Instituts Missionnaires : Est-il possible s’en sortir ?

En lisant l’article du père Kizito dans “Testimoni” (1/2017, pp 33-37) je n’ai pas pu ne pas faire une réflexion dont je ressens l’urgence. Une réflexion qui concerne non seulement moi mais aussi les Instituts missionnaires. Il s’agit du grand défi du renouvellement de la spiritualité missionnaire, la façon même d’être missionnaire.

C’est depuis 50 ans qu’on affronte cette question. Un discours souvent stimulant mais en même temps ennuyeux car jusque l{ il n’a accouché que d’une sourie. C’est depuis le temps de l’Evangelii Nuntiandi que les instituts missionnaires se demandent quel est leur rôle et plus radicalement encore, s’ils ont encore une mission. Nous dirions que ce sont des questions rhétoriques car elles ont une réponse escomptée: Non, ils n’ont pas encore perdu leur rôle dans l’Église. Est-ce suffisant comme ça? Aujourd’hui la crise des Instituts missionnaires, non de la mission, est sous le regard de tous: les Instituts missionnaires occidentaux souffrent d’une réduction forte du personnel. Une réduction non compensée par une entrée des candidats issus d’autres milieux culturels; l’animation missionnaire même ne réussit plus à convaincre les jeunes ni avec des propositions séculières (la paix, le désarmement, la non- violence, etc.) ni avec les propositions religieuses ou spirituelles. La sécularisation et la globalisation ont largement contribué { l’accélération de ce processus qui était déj{ inscrit dans l’histoire.

En réalité, les Instituts missionnaires modernes sont nés et se sont développés avec la renaissance de la mission “Ad gentes” dans la deuxième moitié du XIXè siècle, marquée par le phénomène historique de la colonisation. Le pilier sur lequel posait la mission ad gentes: l’aspect culturel et politique (exporter la civilisation occidentale aux populations sous développées) et la dimension théologique basée sur la nécessité du baptême pour être sauvé sont tombés en désuétude dans la moitié du XXème siècle avec le processus des indépendances politiques et les nouvelles acquisitions du Concile Vatican II. Aujourd’hui, la période

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coloniale est désormais conclue. Il y a déjà des nouvelles relations au niveau politique, un nouveau rapport aussi bien du point de vue politique que social; une nouvelle vision du salut amorcée par le Concile. Il en revient de soi que la praxis missionnaire même en devrait être modifiée. Curieusement, tout est resté comme avant. Evangelii Nuntiandi n’a pas été suffisant pour renouveler la mission, ni Redemptoris Missio venu confirmer “la permanente validité du mandat missionnaire” et restaurer l’image classique du missionnaire. Les derniers chapitres généraux, même après l’élection du Pape François avec sa nouvelle vision de l’Église ouverte au monde et au service des pauvres (cf. Evangelii Gaudium) n’ont perçu cette nouvelle vision que comme une pieuse exhortation et non comme des indications pour un changement à amorcer. Nous continuons à parler comme toujours de “nouvelle évangélisation”, de formation, d’inculturation et de dialogue, de paix et de justice, mais concrètement les préoccupations les plus importantes sont restées liées aux relations avec les évêques, la rédaction des documents, l’organisation des congrès sur chaque argument, le décalage des vocations et des offrandes, et en Europe, la gestion des propriétés immobilières. Nous ne nous sommes jamais interrogés si ce n’est pas le modèle de mission et du missionnaire qui serait désormais hors jeux.

Les nouveautés culturelles, sociopolitiques et théologiques acceptées et reconnues au niveau théorique, sont ignorées dans la pratique. Pour cela, nous nous trouvons encore en train de vivre la mission qu’on dénommerait une sorte de néo-colonialisme ecclésial en faisant des nos nouvelles missions des photocopies des églises occidentales au même moment où l’élan vers l’inculturation a été progressivement relégué à cause de la peur de compromettre la communion, confondue avec l’uniformisation. Au-delà des nouveautés théologiques de la mission (sa fondation trinitaire et donc son retour au cœur même de l’Église), la mission est toujours, comme dans le passé, aux marges de la vie de l’Église et reléguée { des circonstances occasionnelles. En plus on se rend compte que la mission poursuit un élargissement quantitatif de l’Église (cf. statistiques) que, néanmoins reste nécessairement injoignable. Cela produit une frustration qui fait perdre de vue le vrai objectif (l’annonce de l’Évangile) pour chercher des compensations en multipliant les activités (activisme), dans les projets et

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les œuvres sociales qui reproduisent le vieux model colonial de la mission.

Même au niveau hiérarchique, nonobstant le décret Ad Gentes et les documents successifs, la mission évangélisatrice Ad Gentes ne semble plus être la première préoccupation de la hiérarchie. La vieille Propaganda Fide, renouvelée seulement de nom, a aujourd’hui un devoir presque exclusivement administratif et n’a plus, non plus, le pouvoir sur les Instituts missionnaires qui y sont pourtant spécifiquement liés aussi par leur charisme. Les Instituts Missionnaires sont passés sous la juridiction de la Congrégation pour la Vie Consacrée et sont considérés comme des Instituts religieux comme tous les autres.

C’est avec raison que le Pape François, en citant Benoît XVI affirmait que “ l’église croit non pas par prosélytisme, mais bien par attraction”, non pas partant de nos multiples activités de propagande, mais par la force du témoignage chrétien que, dès le début, attirait les non-chrétiens par la beauté même d’une vie évangélique (Ac 2, 46-48). C’est symptomatique que cet appel du Pape François ait laissé indifférents d’innombrables missionnaires. L’Evangelii Gaudium en effet dit que la mission vaut pour tous, alors que les missionnaires voudraient quelque chose de spécifique au delà des habituels compliments pendant les occasions des journées missionnaires mondiales.

En concluant cette analyse, il en ressort qu’il est urgent de considérer que, si les missionnaires ne veulent pas être réduits à des forces génériquement pastorales, ils doivent urgemment élaborer des nouveaux choix en rapport avec la mission Ad gentes, cela pour ne pas tomber dans l’insignifiance d’une pastorale générique vouée { la disparition. En d’autres termes, nous devons savoir et avoir l’intuition de ce que nous suggère l’Esprit. Courir le risque d’innover les méthodes et les structures, en allant au delà de la tentation de répéter le passé. Que devons-nous changer? L’avenir des Instituts missionnaires et leurs services demandent une conversion audacieuse, un renoncement à certaines attitudes pour en assumer des nouvelles. Quelles sont les attitudes auxquelles renoncer? Tout complexe de supériorité et la présomption d’avoir quelque chose { enseigner. Le missionnaire est avant tout un disciple, { l’école de Jésus. Il est toujours à la recherche de la volonté de Dieu, au service des frères et

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sœurs non chrétiens avec lesquels il se met { la recherche de Dieu et de sa volonté. L’esprit de conquête: l’envie de baptiser et d’avoir des structures non indispensables. Ces structures exigent par ailleurs des gros moyens, et sont le début d’un pouvoir, inavoué mais réel. Ce ne sont pas ces choses qui font la mission ou qui évangélisent. Le missionnaire ne devrait pas être guidé par l’envie du salut des non-chretiens et non plus par le désir d’impressionner les autres avec ce qu’il sait faire. Un service pastorale générique: faire du n’importe quoi en laissant en dernière instance ce qui est vraiment spécifique, c’est { dire le fait de vivre avec les chrétiens et les non-chrétiens en leur proposant l’Évangile dans son authenticité. C’est évident que c’est plus gratifiant avoir une communauté des chrétiens qui répondent à nos besoins et à nos attentes et qui donne sens à notre choix de vie, mais cela nous éloigne de notre charisme spécifique. L’envie d’éterniser notre Institut missionnaire et de survivre au lieu de faire des choix clairs et purifiés (pas instrumentalisés), de réveiller les communautés locales et l’urgence de la mission en ses diverses formes (in primis la vocation et non seulement les vocations). Si nous ne sommes pas spécifiques et actualisés (en répondant aux urgences et aux attentes du monde d’aujourd’hui) dans notre offrande et en ce qui est des questions ou exigences, nous n’offrirons pas un service nécessaire { la communauté chrétienne, nous n’aurons non plus raison d’exister et logiquement plus de vocation. Les éléments à récupérer et à promouvoir

Il faut redécouvrir et relire le noyau vital du charisme spécifique de chaque Institut missionnaire: la première annonce de l’Évangile du Royaume de Dieu. C’est en cette mission que consiste la raison d’être du missionnaire et de l’Institut missionnaire. Faire connaître que Dieu est le Père de tous, qu’il est miséricorde, qu’il veut nous faire entrer tous dans sa communion et faire du monde une seule famille des frères et sœurs. Tout le reste n’est qu’une conséquence de ce qui précède. La première préoccupation du missionnaire come pour Jésus, n’est pas d’implanter une religion ou des structures, mais bien de faire rencontrer Jésus et le Royaume de Dieu. Proposer le salut à la personne, son bien être intégrale, c’est { dire, dans la foi et la fraternité. Avec le peu de forces actuelles, il nous faut un élan nouveau pour repartir et nous repositionner, il faut

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mettre en œuvre dans l’aujourd’hui de 2017 l’audacieux dessein qui a poussé notre fondateur { commencer l’aventure missionnaire en 1895.

Les conséquences de la finalité exclusive de la mission Il faut choisir ce qui est effectivement un service aux non-chrétiens partout où ils se trouvent. Ce n’est pas question de laisser ce que l’on est entrain de faire (ce qui est le plus souvent impossible), mais de rester ouverts aux différentes positions (à évaluer au fur et à mesure), aux nouveaux engagements en faveur des non-chrétiens que l’Esprit et l’histoire suggèrent aux confrères. Cela demande le courage de risquer le nouveau sans être bloqué dans le fameux “on a toujours fait comme ça”. Il faut retrouver les valeurs de la proximité, de l’altérité et de l’accueil évangélique en vue d’offrir l’évangile de la charité et la gratuité à tous. C’est le salut que Jésus offrait { ceux qui s’approchaient de lui. Ce style d’accueil (offert et reçu) typique de Jésus et de l’Évangile doit caractériser nos communautés missionnaires avec l’écoute, l’ouverture, le partage de vie et de la foi, le dialogue de la vie. Il faut se mouvoir et aller vers les périphéries existentielles d’aujourd’hui, les actuels aréopages, sans avoir trop peur du nouveau ou de partager, et peut-être même de perdre, notre argent. Les champs d’action comme ceux de la migration et des médias nous trouvent parfois hésitants et réticents (il suffit de penser au dossier MISNA et à la fermeture des revues causée par le dit-on “ elles nous coutent trop”. Ne serait-ce pas aussi dû à une insuffisante conviction de notre part?). Le missionnaire doit “montrer” l’Évangile par sa façon de vivre, il doit partager sa recherche de Dieu avec ceux-là qui le cherchent par d’autres voies religieuses de l’histoire, sans pour autant prétendre d’être le maitre de personne. Si nous n’avons pas d’estime envers les autres religions, et si nous y voyons seulement les aspects négatifs ou nous craignons leur concurrence, il sera alors mieux ne pas parler de dialogue, même si nous savons bien qu’aujourd’hui le dialogue interreligieux est une dimension essentielle de la mission. Il ne s’agit pas avant tout du dialogue des spécialistes, mais du dialogue de la vie, de la rencontre, dans le partage et la solidarité. Il faut reprendre à jeter de nouveau la semence du Royaume, et pas à transporter la plante. Plus le message est essentiel, plus il sera efficace et nous réussirons à nous acculturer et plus nous favoriserons un inculturation nécessaire. Il est donc indispensable reprendre le

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“kérygme”, annoncé par la vie et, si possible, par la parole, sans précipiter les conversions, lesquelles ne sont pas à notre pouvoir. Tenant compte de cela, il est clair que la mission doit être moins cléricale et plus possiblement laïque. L’engagement { montrer l’Évangile plonge le missionnaire et les communautés missionnaires dans une “vie évangélique”. Nous n’avons rien à démontrer ou à défendre; nous devons seulement montrer Jésus (Gn 12,21: “nous voulons voir Jésus”). Pour cela il faut (et c’est suffisant) se mettre physiquement et non seulement intentionnellement, à vivre parmi les “autres”, parmi les pauvres, les incroyants ou ceux qui appartiennent { d’autres religions, les marginalisés suivant l’exemple de Jésus, avec sa sensibilité, son style, en accueillant et en aimant. Cette façon de vivre en Christ est aussi bien efficace que simple. Si le style du missionnaire est pauvre et désarmé, il pourrait y avoir des non-chrétiens attirés qui demanderaient d’entrer dans notre communauté chrétienne et dans l’Église, mais cela ne doit pas être l’objectif primaire et exclusif de la mission. La finalité de la mission est plus étendue: être le sel de la terre et la lumière du monde; pas de la seule communauté chrétienne, mais bien du monde (Mt 5,13-14). Toute la vie humaine doit être transformée par l’Évangile et portée à sa plénitude. La mission produira même la religion, mais sans réduire la mission à cette dernière. Sans pour autant opposer le Royaume et l’Église, nous devons croire que les serviteurs du Royaume, même s’ils sont musulmans, bouddhistes ou athées, sont déjà dans le plan d’action de la souveraineté ou dans le Royaume de Dieu inauguré par Jésus. Le critère de réussite de la mission ne sera donc pas le nombre des baptisés ou des pratiquants, mais le nombre de ceux qui commencent à vivre une vie nouvelle selon l’Évangile, une “vie pleinement humaine” marquée par la recherche de la liberté, de la fraternité, de la paix et de la réconciliation, en un mot: une vie marquée par “ les valeurs du Royaume”. On ne devient pas chrétien pour se sauver mais pour sauver, pas pour être aimé mais pour aimer. Et en étant aimé, pouvoir aimer et servir. Mais le point pratiquement décisif en est que le missionnaire, s’il se veut authentique, il doit se présenter culturellement pauvre et désarmé, outillé de la Parole, de la charité, prêt { accueillir le bien qu’il trouve. Il n’y a pas de renouvellement dans la vie ecclésiale et moins encore dans la vie missionnaire si l’on n’assume pas la pauvreté évangélique, comme par ailleurs nous le démontrent les indications

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claires et constantes de Jésus à ses disciples envoyés. Le missionnaire doit être pauvre et serviteurs parmi les “lointains” aussi bien parmi les pauvres et les non-croyants et les marginalisés de la société. Tant que le missionnaire n’aura pas assumé cette identité de pauvreté et si sa seule force ne sera que dans l’argent et dans le pouvoir (peut être même spirituel), son action ne sera qu’un rafraichissement des vieux murs écroulés, comme nous le disait le regretté père Marini. Les documents, les projets et les Chapitres ne suffisent pas: ils ne seront que des efforts spirituels pathétiques qui n'aboutissent pas à la vraie solution. C’est seulement grâce à la pauvreté que nous serons en mesure de faire le saut de qualité qui fait passer de la profession au témoignage et donc à une annonce authentique et libératrice. C’est ce que demande le Pape François { l’Église d’aujourd’hui. C’est ce qui ressort même de sa vision et de ses incessantes propositions. Il demande incessamment de “sortir”, d’être mission et de remettre au centre de tout l’Évangile de la miséricorde. Il s’agit d’un appel reçu par les individus au moment où les institutions résistent à entrer dans cette logique libératrice de la mission. Les institutions, celles missionnaires inclues, tendent à défendre leur état statique, leur stabilité, ce maintien des traditions acquises avec une logique de contrôle et de pouvoir. C’est inconcevable qu’une institution ait du mal { accueillir la nouveauté et les risques et défis liés au changement. Mais cela n’empêche en rien de rendre effectives les inspirations qui viennent de l’Esprit souvent à travers les nouveaux venus, les nouveaux confrères. En cela consiste la grandeur même des fondateurs. Le Pape ne se lasse pas de demander que l’Église abandonne la commodité du “on a toujours fait ainsi” et qu’elle sorte vers les périphéries { la recherche de celui qui a besoin du salut et d’espérance. “Je rêve un choix missionnaire en mesure de transformer toutes choses” (EG 27) même avec le risque de “s’embourber” (id. 49). La mission, le fait de sortir est le souffle de l’Église, la vie même de la communauté chrétienne sans lequel elle irait en crise et tomberait malade. Le Pape veut une Église miséricordieuse, synodale et surtout “une Église pauvre et pour les pauvres” et une église qui rencontre les autres, une église pauvre pour rencontres les pauvres avec les pauvres. La différence entre cette conception de la mission et celle que véhicule la pratique actuelle de la mission est évidente. Le problème n’est pas si cette forme de

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mission correspond { l’inspiration initiale et historique de l’Institut, mais bien s’il répond { l’inspiration évangélique originaire. Le fondateur a voulu des missionnaires religieux, évangéliques. Certes il sera content si nous, aujourd’hui, réussissons { purifier un peu notre façon de faire la mission, de nous inspirer au modèle des disciples de l’évangile. Nous croyons qu’il sera en outre heureux si nous donnons { notre famille missionnaire ce visage qui attire les non-chrétiens, ce visage qui annonce le mystère de Jésus-Christ et qui inspire à ses alentours la joie et la confiance de l’Évangile. N’est-ce pas cela que voulait le Fondateur quand il a commencé sa famille missionnaire?

P. Gabriele Ferrari, sx Tavernerio, 13 janvier 2017

Un itinéraire dans le dialogue interreligieux : « Dieu entre les lignes »

INTRODUCTION « Dieu entre les lignes » est quelque chose que j’emprunte { l’étude de nos confrères du Centre d’Étude Asiatique1. Les articles publiés dans ce petit numéro sont des textes collectés dans quatre pays asiatiques où il y a essayé de comprendre comment dans la diversité culturelle, l’expérience de Dieu est vécue dans différents milieux2. Cette expérience rend bien compte de mon parcours avec le divin, le Seigneur Transcendant « entre les croyances et cultures » de trois continents et sur la scène américaine marquée par une extraordinaire diversité.

1 J’appartiens à la Congrégation de Missionnaires Xavériens. Nous travaillons dans 21

pays, pour la « première annonce ». Nous essayons de tisser les liens entre croyances

et cultures diverses, par le dialogue et la collaboration.

2 TOSOLINI TIZIANO (dir.), Dieu entre les lignes, Centre d’Étude Asiatique,

Missionnaires Xavériens, Japon, 2016.

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Mon année sabbatique est consacrée à la réflexion sur ce parcours à la recherche de Dieu « entre les lignes » et de voir en quoi consistera ma contribution pour l’avenir de la Congrégation. Pourquoi le dialogue et qu’elle est ma place comme missionnaire, et par conséquent quels sont les défis actuels auxquels notre Institut Missionnaire fait face dans le monde d’aujourd’hui ? Les propos de ces lignes portent sur ces questions, de façon schématique, à partir de mon expérience personnelle et quelques études faites. Je commence par trois expériences qui ont fortement marqué mon parcours actuel dans le dialogue. La première expérience significative, je l’ai eu pendant que je travaillais aux Philippines. La seconde est celle que je continue en approfondissant la tradition catholique sur le dialogue par les rencontres avec les autres. La troisième est celle entamée depuis au moins cinq ans en élargissant la dynamique du dialogue interreligieux au-del{ de traditions religieuses en incluant les athées, l’humanisme séculier et les gens sans aucune affiliation. LA NÉCESSITÉ DU DIALOGUE Ma première rencontre avec l’Islam a débuté quand j’étais étudiant en Théologie { l’Union Théologique Catholique de Chicago (Catholic Theological Union, CTU). Les possibilités œcuméniques et interreligieuses étaient abondantes là. Pendant mon expérience pastorale comme étudiant en Théologie, j’avais travaillé deux ans en Sierra Leone, un pays à majorité musulmane. Beaucoup de Sierra Léonais sont membres de l’Islam Sunnite-Malékite. Une bonne part des musulmans Sierra Léonais est Ahmadia, Shia et les autres sont sans dénomination. La plupart de mosquées sont sans affiliations1. C’est l{ que j’avais beaucoup appris à propos de notre amour commun pour Dieu, pour les prophètes, l’immense générosité, la simplicité et le respect qui touchent les peuples africains et leur profonde passion pour la justice et la paix qui proviennent de leur foi islamique. Par ailleurs, pendant mon service de 13 ans aux Philippines avec peu de contact avec l’islam, je commençais { saisir avec une surprise agréable, la centralité du dialogue interreligieux dans mon ministère à venir. Un des axes où nous travaillions était l’assistance aux fermiers sans terre qui

1 Wikipedia : https// in Wikipedia.org/wiki-Islam_in_Sierra_Leone.

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essayaient de dialoguer avec le gouvernement au sujet de petits lopins de terres qu’on leur avait promis 20 ans au paravent mais qu’on ne leur avait jamais concédé. Durant ce service, un group clandestin de paramilitaires, probablement en lien avec quelqu’un du gouvernement avait entamé une campagne systématique d’assassiner les leaders de ces fermiers regroupés en plusieurs associations avec le soutien d’une ONG fondée en Belgique. Vers les années 2000, plus de 200 leaders étaient assassinés au niveau national. Un de point visé par la campagne était un village situé sur une île dans le Negros où plusieurs hommes avaient été tués. Leurs épouses et leurs mères avaient réagi en voyageant à Metro-Mania, le Centre et le siège du Gouvernement, en organisant une grève de la faim en face du Département de l’Agriculture, non loin de notre Centre. Après quinze jours de grève de la faim, fatiguées et endormies sur les sacs ou sur les sacs en plastic autour de la grande avenue, un aumônier local musulman et moi, étions appelés à se joindre aux grévistes. On nous sollicita d’apporter un peu de consolation spirituelle { ce groupe religieux homogène de femmes qui ignorait ce que le futur leur réservait. Tous deux nous acceptâmes que la tâche serait simple. Car nous lirions à partir de nos textes sacrés et implorions Dieu (Allah), sa protection et après rendre visite à chaque femme dans son logis et converser avec elles. J’avais commencé avec la lettre de saint Paul aux Romains et mon collègue musulman à partir du Coran. Après nos prières respectives, nous rest}mes le reste de l’après-midi à parler individuellement avec chacune de faiblardes mais braves femmes qui avaient rasé leurs têtes en signe de protestation. J’avais constaté que dans la célébration interreligieuse, notre prière commune { Dieu pour qu’il fasse justice aux pauvres et apporte consolation touchait profondément notre foi et notre passion commune, chrétien et musulman. En plus, c’était le seul baume de guérison que nous pourrions apporter ensemble à cette vaillante communauté. Depuis lors, je me convainquais que dans le futur, mes efforts avec les autres consisteraient à mobiliser ce même genre d’initiatives en lien avec la guérison spirituelle et la revitalisation face aux défis et aux cancers qui affectent nos communautés et le monde entier au nom de la justice et la paix, au nom du Royaume de Dieu. « Le monde est devenu suffisamment petit, les problèmes que nous partageons sur le globe sont suffisamment larges et communs…Alors que

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pluriel dans divers chemins merveilleux, moralement, la famille humaine est une »1. Notre désir mutuel de se rencontrer est encourageant. Mais l’accès { ce souhait profond exige que nous tissions des liens pour dépasser nos divisions. Naturellement nous cherchons à dialoguer à partir de notre Créateur commun qui le veut ainsi. Le pape Paul VI, dans sa première lettre encyclique à la fin du Concile Vatican II, Ecclesiam Suam, quand l’Église catholique commença à examiner à frais nouveaux ses relations avec les autres religions (Nostra Aetate), et avec une culture toujours dynamique (Gaudium et Spes), écrivait ce qui suit : « Dieu lui-même a pris l’initiative du dialogue du salut. Il nous a aimés le premier. Dès lors, nous aussi devons être les premiers à nous engager dans le dialogue sans attendre qu’on nous sollicite…. » (n°72). Dans un passé récent, une importante découverte pour moi est la perspective de nos amis musulmans, en commençant avec mon partenaire au moment de la grève de la faim quelques années au paravent. « Le prophète n’a pas hésité { écouter les autres, fussent-ils idolâtres, gens du Livre ou ses coreligionnaires musulmans »2. J’ai eu la même impression dans mes activités avec la Société Islamique Nord-Américaine, le Groupe Réseau Islamique, Noyau Interreligieux des Jeunes et dans les Centres Musulmans de notre contrée. Nous travaillons avec Groundwell pour apporter les lettres de soutien aux centres musulmans locaux pendant ce temps inquiétant d’islamophobie, spécialement au moment des élections américaines. Dans ces visites, il sortait chez nos amis musulmans un sentiment de gratitude et la résolution d’œuvrer ensemble avec leurs voisins non-musulmans pour barrer la route à la haine religieuse qui était entrain de se rependre. Découvrir notre désir mutuel de tisser les liens entre nous de façon significative était une expérience stimulante. Entre chrétiens et musulmans, nous partageons beaucoup de notre espérance dans le

1 HADSHELL HEIDI, "Interfaith Dialogue in Christian Theological Education in

North America: Opportunities and Challenges", in Handbook of Theological

Education in World Christianity, D Werner, D. Esterlien, N. Kang, and J. Raja (ed.),

p. 213, 216. 2 SHAWAKAT M. TOORAWA, “Islam”. Chapter one of Islam: A Short Guide to the

Faith, Roger M.A. Allen and Shawkat M. Toorawa, eds, p.3.

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dialogue de la vie, des œuvres, des échanges théologiques et l’expérience religieuse1. LÀ OÙ LE DIALOGUE PEUT CONDUIRE L’effort de se rencontrer pour partager nos divers itinéraires spirituels, commencer à refaire les récits déformés que nous avons des uns des autres ou de nous-mêmes, la possibilité d’élargir et nourrir notre sens de fidélité grâce à la fidélité des autres, accepter les places où nous ne pouvons pas avoir de base commune, qui est une base sacrée, et apporter les fruits du dialogue aux sources de nos traditions religieuses est en effet mon plus grand itinéraire spirituel aujourd’hui. C’est une véritable communauté interreligieuse capable « d’identifier et exposer les forces sociales, économiques et politiques qui manipulent et abusent nos sentiments religieux »2. Je crois que l’effort extraordinaire de trouver un point de départ, une place où commencer le dialogue interreligieux avec nos voisins et autres est un de défis cruciaux de notre temps. En allant à la rencontre des gens dont nous ne partageons pas la foi, nous sommes inévitablement renvoyés aux sources de notre foi pour redéfinir notre identité religieuse dans cette nouvelle relation interreligieuse et nous sommes conduits à désigner, au sein de notre tradition, les signes d’ouverture et miséricorde. Cet itinéraire m’a transformé et a renouvelé ma compréhension, par exemple, de ce que signifie être chrétien catholique dans un monde divers et pluraliste3. C’est une véritable œuvre en pleine progression. Sur un échiquier plus vaste, les implications mondiales d’un réseau de communautés interreligieuses engagées les unes les autres dans leur contrée a d’énormes conséquences sur l’avenir de l’humanité. Ma congrégation religieuse est un corps international. On y trouve un sens global religieux et comment ce sens se manifeste dans les vies de plusieurs personnes. Le dialogue en Asie, en Afrique et dans les Amériques fait partie du rêve de plusieurs religieux ou non-religieux et ceci est continuellement expérimenté dans le monde entier. Nous sommes

1 IBID., p. 27-32. Ceci correspond littéralement catholique du dialogue interreligieux.

2ARIARAJAH WESLEY, Jamais sans mon Prochain, chapitre 2, p. 21, 24.

3 IBID., Chapitre 1, p. 7-8.

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une petite partie d’une réalité plus vaste et être conscient de cela est extrêmement important. Dans le monde actuel, ce fait est désigné dans une métaphore internationale de la mission chrétienne appelée « réconciliation »1. Le lien entre le dialogue interreligieux au niveau mondial et ses effets au niveau local ne peut pas être sous-estimé et influence beaucoup notre manière de dialoguer au niveau local. COMPRENDRE ET ÉVALUER LE PLURALISME RELIGIEUX Un jour pendant une pause après des recherches { la bibliothèque, j’avais pris le loisir de faire un tour au Musée Mark Twain situé { l’avenue Farmingdale. En fixant le mur en-dessous des escaliers, il y avait divers ditons d’un curieux auteur, collés sur le panneau du mur. Un attira particulièrement mon attention : « Voyager est fatal pour le préjugé, au fanatisme, { l’esprit borné et beaucoup de gens en ont grandement besoin pour leur compte. Une large, saine et charitable vision des gens et des choses ne peut pas être acquise en vivotant paisiblement dans son coin durant sa vie sur terre ». J’ai perçu la valeur du pluralisme religieux non pas dans la religion comme telle, mais lors de mes années de formation comme séminariste et même avant. Une analogie qui pourrait désigner cette période serait bien un itinéraire transculturel. En effet, comme séminariste, je travaillais dans la communauté Chinoise et Ouest-africaine. Comme prêtre religieux, je suis resté dans la communauté Afro-américaine pendant quelques années et après j’ai passé quinze ans aux Philippines. Je n’ai jamais œuvré dans ma culturelle et raciale. Mes études théologiques qui sont une spécialisation interculturelle m’ont permis d’approfondir sur cette expérience, et surtout { travers la Théologie, l’Anthropologie culturelle et la Missiologie qui mettent l’accent sur l’Inculturation et l’Enculturation. Laissant de côté mon projet, mon langage et ma manière symbolique de saisir, en vue d’observer et d’apprendre ce qui deviendra pour moi un nouveau projet, un langage et une nouvelle perception a toujours constitué une constante dans ma vie. En agissant ainsi, ma propre identité continue d’être modelée par l’expérience d’être un « inconnu

1 ROBERT J. SCHRETER, Réconciliation. Mission et ministère dans un monde en

mutation, NY, Orbis Books, 1998.

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et étranger »1. Mon cœur a eu la chance de s’élargir au-delà de frontières de mon monde culturel et son influence sur mon sens d’appartenir à un monde multi-religieux est inoubliable. Honorer la diversité religieuse requiert quelques attitudes fondamentales que j’ai découvertes. La première, c’est la confiance. La confiance se construit à travers une conversation libre de tout jugement ; mais pas libre de tout questionnement. Elle naît de la curiosité et d’une attitude qui se convainc que la foi des autres est importante, qu’il y a beaucoup { y apprendre et c’est la conviction qu’une base commune est possible. J’apprécie la manière dont Jonathan Sacks le dit : « le test de la foi est de savoir si je peux créer un espace pour la différence. Puis-je reconnaître l’image de Dieu dans quelqu’un qui n’est pas mon image, dont la langue, la foi et les idéaux sont différents de miens ? »2. Cette attitude convie à une habilité exigeante à vivre dans une certaine ambivalence. Dr. Avery, dans son cours appelle cela: « la suspension du jugement à travers la pratique ». Cette expérience d’ambivalence ne signifie pas avoir des sentiments hétérogènes ou mixtes, mais c’est créer un espace pour apprendre gr}ce { une relation où je n’arrive peut-être pas à tout comprendre, mais la volonté d’apprendre est toujours l{. Au final, c’est une question du temps. Laisse le temps au temps. Pour savourer les fruits du dialogue, il faut du temps nécessaire, comme dans toute relation, il faut une conversation soutenue. C’est mon expérience en quelque sorte avec les gens d’autres religions ou avec ceux qui n’ont pas de religion. Ceci a été significatif dans notre travail ces années passées dans un contexte où la haine religieuse et l’islamophobie gagnent du terrain partout aujourd’hui. J’ai eu cette expérience lorsqu’une opportunité m’était offerte de visiter l’Association Islamique du Grand Hartfort de Berlin, Connecticut. C’était ma première fois de prendre part { la Prière du Jour. J’étais assis au fond du lieu de la prière tout en regardant des hommes alignés en face de nous, côté à côté, remplissant lentement la salle. La solennité de la prière m’avait impressionné, le mouvement du corps, le recueillement, la récitation de prières et les hymnes m’avait encouragé { prier avec eux ;

1 GITTENS ANTHONY, Dons et Étrangers. Rencontre avec le défi de

l’Inculturation, NY, Paulist Press, Décembre, 1989.

2 SACKS JONATHAN, La Dignité de la Différence, Londres, Continuum, p. 20.

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même si c’était { ma manière. Ma première impression était une conviction profonde que notre base commune consiste dans notre dévotion au même Dieu et combien cela était réellement vrai. L’encouragement et l’hospitalité de gens l{ bas plus tard m’ont permis de murir ce sentiment. LA CONNAISSANCE INTERRELIGIEUSE Le dialogue interreligieux devrait normalement conduire à l’approfondissement des religions que nous fréquentons et avec lesquelles on souhaite dialoguer. À mon avis, il y a deux niveaux qui peuvent rendre possible cette connaissance. Le premier, ce sont les différentes opportunités d’étudier si quelqu’un veut s’y engager sérieusement. Nous convions à cette attitude de diverses manières dans les communautés catholiques avec lesquelles nous collaborons. L’étude de l’importance du dialogue dans les Écritures chrétiennes, islamiques et juives est nécessaire à ce stade. Un programme en ligne que nous suggérons est un très bon programme de l’Université de Harvard et autres, dénommé : Les Religions du Monde à travers leurs textes sacrés. De liens sont disponibles sur notre page web. Les fichiers (#interreligieux) de médias sociaux sont aussi de voies importantes pour acquérir une culture interreligieuse. Le séminaire de Hartford est un exemple extraordinaire des opportunités offertes pour une formation systématique dispensée à l’égard de tous ces gens de religions diverses qui sont convaincus que le dialogue interreligieux est urgent. Ici l’étude de l’Islam, son histoire et le dialogue entre les religions abrahamiques est nécessaire dans le temps où nous vivons présentement1. L’autre niveau où la connaissance interreligieuse est possible c’est le dialogue informel de la vie et d’expériences religieuses, tout comme l’action sociale ensemble valorisée par des non-professionnels, des gens ordinaires qui considèrent nos religions de manière imprécise. Ici la connaissance de la religion peut être bien limitée et influencée par de facteurs culturels. Certainement plusieurs chrétiens ont une connaissance

1 HADSHELL HEIDI, "Interfaith Dialogue in Christian Theological Education in

North America: Opportunities and Challenges", in Handbook of Theological

Education in World Christianity, D Werner, D. Esterlien, N. Kang, and J. Raja (ed.),

p. 217.

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approximative de leur foi, celle qui met l’accent sur ce qui est important pour eux, dans le monde où ils vivent. Comme nos communautés deviennent de plus en plus diverses culturellement et religieusement, ce genre de connaissance interreligieuse est crucial en vue de créer une culture d’accueil multi-religieux à partir de nos racines. Cette connaissance est acquise dans des « classes informelles » de piscines, de rencontre entre voisins, du comité de parents et enseignants, au lieu du travail comme lors et dans plusieurs autres. DIALOGUE AU-DELÀ DU RELIGIEUX Depuis 2012, ensemble à la Province xavérienne du Royaume Uni, nous avons créé un projet appelé « Base commune ». Son objectif est de tisser des liens entre les voix séculières et religieuses, particulièrement dans l’hémisphère Nord (Europe et USA), une sorte de forme nouvelle de la Missio Ad Gentes. Le dialogue avec les athées, les humanistes séculiers et de gens sans aucune affiliation religieuse prend place suivant les mêmes dynamiques du dialogue interreligieux et concerne un nombre croissant de population de non-religieux qui sont le tiers de la population mondiale après le christianisme et l’islam1. Si le dialogue interreligieux sert à créer un cadre divers d’échange global de rencontre et de collaboration, il doit aussi inclure les voix séculières. Ceci est particulièrement important à cause des effets des religions et de sécularisation qui n’épargnent personne. Au même moment, les personnes non-religieuses sont intéressées à collaborer avec les gens de religions, spécialement la génération millénaire2. À ce propos, nous avons organisé deux conférences, une à Coatbridge en Écosse (2013) et l’autre { l’Université Brutgers dans le New Brunswick, New Jersey (2015) intitulée : « Base commune : Conversations entre Athées, Humanistes et Croyants religieux ». Notre collaboration avec l’Association humaniste Britannique et l’Association Humaniste Écossaise

1 Pew Research Center, « L’avenir des Religions du Monde: Projections de la

croissance de la population 2010-250 », in

http://www.pewforum.org/2015/04/02/projections- religieuses-2010-2050

2 STEDMAN CHRIS, The Faitheist: How an Atheist Found Common ground with the

Religious, Boston, Massachusetts, Beacon Press, 2012.

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était nécessaire pour ces deux conférences. Nous disposons deux groupes dans le New Jersey et dans le Massachusetts où des croyants et non croyants se rencontrer mensuellement pour dialoguer. Aussi je fais membre d’un Blog Athéiste : patheos.org, dit le Spectre séculier. Récemment nous avons produit une petite vidéo qui est disponible sur You Tube. À première vue, cette initiative peut semble bizarre pour certains croyants religieux. Car beaucoup sont convaincus que les athées, les humanistes, les agnostiques, les Sceptiques et les gens sans aucune affiliation sont contre la religion ou anticléricaux. En effet, grâce au dialogue, on peut s’apercevoir que cette conviction tordue n’est pas vraie. Par ailleurs, il est vrai qu’il existe un petit groupe dit les « néo-athées » qui sont visiblement antireligieux et anticléricaux, comme Sam Harris, Richard Dawkins et autres. Mais la nouvelle génération d’humanistes séculiers et des athées sont ouverts à toute rencontre avec les croyants. Ce sont de gens comme Christ Stedman et Greg Epstein ou des alliés des sécularistes comme le dit Greg. Une de plus importantes associations nationales qui encourage ce dialogue est le Noyau Interreligieux des Jeunes. Notre Recherche de Base Commune porte sur les ethnies, la communauté, la justice, la paix et l’espérance. J’espère approfondir ces aspects dans mes études au Séminaire de Hartford. La “tradition catholique” de dialogue avec les non-croyants a commencé avec la création, par le pape Paul VI, du Secrétariat pour les non-croyants, en Avril 1965, un de trois Secrétariats chargés de dialoguer avec le monde non catholique ou non chrétien, y compris le Secrétariat pour l’Unité des Chrétiens et les autres religions1. En 1968, un document important, malheureusement souvent sous-estimé, intitulé : Dialogue avec les non-croyants2, avait été publié par le Cardinal Franziskus Konig, alors Président du Secrétariat pour les non-croyants. Ce document posait la théologie les lignes directrices pratiques pour le dialogue. Saint Jean Paul II a confié cet important service au Conseil Pontifical pour la Culture pour réexaminer l’évangélisation de la culture avec un intérêt renouvelé pour

1 Culture catholique: https://www.culturecatholique.org/ bibliothèque culturelle

/dictionnaire/index/article/ 36362.

2 Dialogue avec les non-Croyants :

https//www.ewtn.com/bibliothèque/Curie/PCIDNONB.HTM

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la sécularisation. C’est dans la même optique que le pape émérite Benoit XVI avait institué la Cour des gentils pour réunir les croyants et les non-croyants autour des conférences dans le monde en commençant par 2005 jusqu’{ nos jours1. Finalement, le Pape François, dans la Joie de l’Évangile, nous rappelle que le dialogue est la clé pour notre rencontre et notre collaboration avec le monde entier en vue de la paix et la réconciliation. Il dit :

« Comme croyants, nous nous sentons proches aussi de ceux qui, ne se reconnaissant d’aucune tradition religieuse, cherchent sincèrement la vérité, la bonté, la beauté, qui pour nous ont leur expression plénière et leur source en Dieu. Nous les voyons comme de précieux alliés dans l’engagement pour la défense de la dignité humaine, la construction d’une cohabitation pacifique entre les peuples et la protection de la création. Un espace particulier est celui des dénommés nouveaux Aréopages, comme “le parvis des gentils”, où ‘croyants et non croyants peuvent dialoguer sur les thèmes fondamentaux de l’éthique, de l’art, de la science, et sur la recherche de la transcendance’ Ceci aussi est un chemin de paix pour notre monde blessé »2.

Père Carl CHUDY, SX,

30 Décembre 2016.

1

Conseil Pontifical pour la Culture:

http://www.cultura.va/ content/cultura/en/dipartimenti/ateismo-e-non-credenza/che-

cos-e-il-cortile-dei-gentili-html. 2

La Joie de l’Évangile, n°257.

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ACTIVITÉS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE

VISITES Les confrères de la DG ont effectué les visites suivantes : P. Antonio López Villaseñor Du 9 décembre 2016 au 9 janvier 2017 au Cameroun – Tchad pour la visita aux communautés du Tchad et du Nord Cameroun P. Javier Peguero Pérez Du 8 au 30 décembre 2016 au Mexique pour le Chapitre Régional (13-17) et l’Assemblée de Noël (28-30) P. Eugenio Pulcini. Du 27 février au 4 mars 2017 au Brésil Sud (Curitiba) pour la rencontre du CEMLA P. Javier Peguero Pérez et P. Eugenio Pulcini. Du 5 au 14 mars 2017 au Brésil Sud (Curitiba) Congrès des Formateurs de l’Amérique Latine DESTINATIONS Le P. Vicaire Général, avec le consentement de son Conseil a délibéré les affectations suivantes :

- Framarin P. Germano (ID) pour l’Italie.

- Tognali P. Mario (BS) pour l’Italie. - Filippini P. Renato (DC) au Japon. - Mitengezo Muhoza P. Aimé (PH) à

la Délégation Centrale, pour les études à Paris.

- Pereira Cordeiro P. João Evandro (BN) au Mozambique.

- Storgato P. Marcello (IT) au Bangladesh.

- Jiménez Serrano P. Guillermo (RDC) au Mexique. DÉCRETS ET AUTORISATIONS Le P. Vicaire Général, avec son conseil : A FAIT L’INDICTION Du XVII Chapitre Général, avec la lettre du 25.01.2017. Le Chapitre Général aura lieu à Tavernerio à partir du 1er août 2017, A APPROUVÉ Les Documents Capitulaires du Mexique, du Brésil Sud et du Burundi. Il a de même approuvé un amendement au Chap. 16 du Statut Régional du Cameroun-Tchad.

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A APPROUVÉ L’élection du Supérieur Régional du Burundi et son équipe.

A APPROUVÉ Le partage du fond Longoni aux circonscriptions pour l’année 2017.

INFORMATIONS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE

SITUATION DES CONFRÈRES Dispense des vœux temporaires Ont demandé et obtenu la dispense : Carlos Santana Camarena (MX) le 17.02.2017, et Beltrán Aceves Martín (CT) le 20.02.2017 Incardination En la date du 05.09.2016, la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique a concédé à Ugalde Gomez P. José Dolores le départ de l’Institut pour une incardination ad experimentum

selon le c. 693 du CIC, dans le Diocèse de Guarapuava (BR). Dispense des obligations sacerdotales En date du 01.09.2016, le confrère Augustin Jaime Gonzalez Angulo a sollicité la dispense de toutes les obligations qui découlent de l’ordination sacerdotale et de la profession religieuse. En date du 23.02.2017, le Saint Père a concédé au P. Antonius Tri Mulyono la dispense de toutes les obligations dérivant de l’ordination sacerdotale et de la profession religieuse.

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CONFRÈRES DÉFUNTS

P. Humberto Vega Aviña

À l’aube du 13 novembre 2016, { Piracicaba (Brésil) est décédé { cause d’une insuffisance respiratoire le père Humberto Vega Aviña. Il avait 46 ans, étant donné qu’il est né { Zamora, Michoac|n (Mexique), le 10 janvier 1970. Dixième de 13 enfants, il a vécu chez ses parents jusqu’{ 19 ans. Il effectua son cycle d’études primaires et secondaires { Zamora et l’année préparatoire à Jacona. Il a reçu une excellente éducation de sa famille avec des beaux exemples de foi. Les parents étaient engagés dans les activités paroissiales. Sa maman visitait les malades et les personnes âgées. Son père faisait partie du groupe de la pastorale des prisons. Humberto faisait partie de l’Action Catholique et du Groupe missionnaire. C’est dans ce groupe qu’il a commencé son parcours vocationnel. Le 26.11.1989, il est entré chez les Xavériens à Salamanca, pour le postulat et le noviciat : « On l’accepte bien en communauté parce que, entre autre, il sait partager ses points de vues. Il est responsable dans le travail et précis jusqu’{ bien le terminer. Il est vraiment amoureux de l’idéal missionnaire » (Présentation à la Première Profession). Il fit la Première Profession le 04.08.1991 et il continua le curriculum formatif à Guadalajara (les trois ans de philosophie) et à San Juan del Rio (année de stage). En 1995, en vue des études au théologat de Yaoundé (Cameroun), il a été envoyé à Paris pour l’étude de la langue française. Mais, quelques mois après son arrivée en France, il a dû rentrer au Mexique à cause de la maladie de sa maman. Après une expérience pastorale à Huejutla, il se rendit disponible, selon la décision des Supérieurs, à continuer les études de théologie au Brésil mais il ne parvint pas { obtenir le visa d’entrée : ce fut toute une série de facteurs négatifs qui l’ont fort marqué. Il parvint. Avec l’aide de son Directeur Spirituel et d’une psychologue, { retrouver la confiance et la sérénité. Concernant cette période de son existence, il répétait souvent (comme par exemple dans la présentation au Presbytérat) : « j’ai eu ‘opportunité de purifier et de fortifier la foi et la vocation. Ce fut un signe de

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la bonté et de la miséricorde de Dieu pour que je fasse un parcours plus éprouvé dans la connaissance et la croissance de ma personne. Un parcours que, probablement, je n’aurai pas fait en d’autres situations ». Il fut ordonné prêtre à St Bernard de Guadalajara le 30 juillet 2000. Aussitôt après, le père Humberto fut affecté à la communauté de Torreon pour l’Animation Missionnaire et la Promotion Vocationnelle au Centre Missionnaire des Jeunes. Il fera la même activité au Théologat International de Mexico entre 2004 et 2005. Entre 2005 et 2006, il a travaillé au Centre Xavier de Guadalajara. Au début de l’année académique 2006-2007 il fut à nouveau affecté à Mexico comme formateur et vice-recteur au Théologat. « Au Mexique, affirme le père Régional, nous avons toujours apprécié sa grande bonté de cœur, sa créativité dans les groupes des jeunes et dans nos communautés. Il a toujours contribué à mettre de la joie dans le milieu, à dépasser les problèmes en confiant en Dieu, en la Providence et en sa Parole ». En 2011, il fut affecté au Sud du Brésil. Il a étudié la langue au Centre culturel missionnaire de Brasilia. Il a toujours travaillé à Piracicaba : ses deux premières années, il était Vicaire paroissial et puis Curé et Coordinateur de la zone. Il était très apprécié pour la manière sont il animait les jeunes, par sa simplicité et pour l’animation missionnaire. Conseiller régional depuis 2014, il a travaillé pour constituer un mouvement de la Jeunesse Missionnaire Xavérienne : pour cela, il organisa deux rencontres régionales. Père Humberto était vraiment « un homme de la fête, un missionnaire qui suscitait la joie de l’évangile et qui savait entrainer tout le monde avec son sourire » (Père Roberto Carlos Marques da Silva). Qu’il repose en paix.

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P. Lorenzo Crosara

Le 12 décembre 2016, à Franklin (USA) est décédé le père Lorenzo Crosara. Il avait 83 ans puisqu’il était né { Priabona de Monte de Malo le 31 mai 1933. L’histoire de la vocation du père Lorenzo remonte { l’école paroissiale de Priabona, pendant une leçon de géographie. L’enseignant, en présentant le continent africain, parla des missionnaires « de leur vie, des sacrifices et des aventures et enfin il suggéra de s’abonner { quelques revues missionnaires. Moi, je me suis abonné au Petit Missionnaire. Je le lisais toujours, du début à la fin. Et, au bout, parmi beaucoup d’incertitudes, tout seul, je me suis décidé de devenir missionnaire » (Examen de la vocation, 1950). Pour son curé, cette décision-là fut vraiment inattendue : « J’avais cultivé avec soin ce petit garçon, fidèle et généreux collaborateur. J’aurais souhaité qu’il entre au Séminaire Diocésain » (Présentation au Recteur de la Communauté Xavérienne de Vicenza). Le 03.09.1946, il entra chez les Xavériens à Vicenza. Après plusieurs jours, il alla à Grumone pour étudier la troisième année du cours moyen. Malheureusement, l’école paroissiale de Priabona ne lui avait pas offert une bonne formation, en ces années-là difficiles de la deuxième guerre mondiale où ne manquaient pas des embuscades, des affrontements entre partisans, républicains et troupes allemandes. Il reprit donc une année à Vicenza et il continua une année à Grumone et une autre à Zelarino. « Résolu de suivre la vocation coûte que coûte » (Examen de la vocation), en octobre 1950 il entra au Noviciat à San Pietro in Vincoli, avec une présentation du recteur de Zelarino et une lettre cordiale de don Alessandro Baccega, le curé qui aurait souhaité que Lorenzo devienne abbé : « J’aurai voulu avoir Lorenzo encore pour quelque temps, étant donné le bien qu’il a pu faire et l’aide qu’il m’a apportée. Rarement, nous les curés, nous pouvons compter sur des fils spirituels si convaincus de leur vocation et si bien appliqués dans leurs devoirs » (01.08.1950). Après avoir fait la première profession, le 12.10.1951, il passa dans la communauté de Desio pour le deuxième cycle des études secondaires. L’année suivante, en 1952, il fut envoyé avec d’autres étudiants, aux États-Unis. Il étudia la langue, puis il suivi les deux ans de Philosophie et les trois ans de Théologie à Holliston. Il termina les études théologiques à Franklin où, le 22.03.1958, il fut ordonné prêtre et où il resta deux autres années pour obtenir le Master of arts à la Marquette University de Milwaukee.

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De 1960 à 1966, il travailla à Holliston : enseignant au séminaire xavérien (1962-1966) et éditeur de Xaverian Missionaries newsletter (1962.1966). Il aimait beaucoup ce travail. Mais la situation économique de la maison lui demandait une attention particulière, voire une « attention exclusive » pour résoudre un certain nombre de problèmes. On lui demanda donc d’être économe. « Je ne sais pas, il écrivait au père général, ce que je ferai dans cette nouvelle tâche : il s’agit d’augmenter les entrées de la maison en développant notre image dans la société. (…) Je tenterai de mon mieux, mais je suis surpris que les supérieurs m’aient donnée une telle confiance » (26.07.1965). Ses initiatives n’aboutirent pas. Les urgences de la mission prirent le dessus et le confrère fut affecté en Sierra Léone. Il fut vicaire paroissial (1966-1968) et, par après, Directeur de l’école { Kabala (1968-1975). Rentré aux États-Unis, il fut affecté dans divers services : éditeur de Xaverian Missionaries Newsletter (1975-1982), responsable du Shrine de Holliston (1984.1986), animateur missionnaire (1986-1991), recteur du Centre d’animation (1993.1996). Depuis 1998, il résidait { Franklin, chargé du ministère. Les valeurs et les défis du père Lorenzo peuvent être aperçus dans la lettre qu’il a écrite en 2005 au père Luigi Menegazzo, Vicaire Général : « Je ne suis pas sûr d’avoir mérité, dans votre dernière visite { Franklin, votre remerciement pour avoir été courtois, sympathique et honnête à votre égard. Sans doute, l’idéal est grand et je le poursuis chaque jour, même quand il me semble d’être plutôt mal-en-point. (…) Que la volonté de Dieu soit faite, même quand elle ne me plaît pas. Ciao, Père, et mes remerciements { toute la Direction Générale. J’apprécie votre travail, même si parfois je suis critique (…). Je pense { vous dans la prière et, en réalité, je vous admire » (11.06.2005). Qu’il repose en paix.

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P. Luigi Menegazzo

Le 18 décembre 2016, { l’Hôpital Saint Esprit de Rome, { 4h30, est décédé { cause d’une crise cardiaque, le Supérieur Général, le père Luigi Menegazzo. Il avait 64 ans. Il était né à Cittadella (Padoue, Italie) le 16 juillet 1952. Au terme du cycle des Études Primaires, le 26.09.1963, il est entré chez les Xavériens { Vicenza et il a ainsi commencé le parcours qui l’a amené { réaliser sa vocation missionnaire. Un choix exprimé clairement dans sa demande pour la Promesse Apostolique, au terme de la première période du Cycle des Études Secondaires, à Zelarino. Il écrivait : « Je me sens tranquille en faisant la Promesse Apostolique parce que je ne porte d’autres désirs que celui de suivre Jésus dans la vocation qu’il m’a confiée. Je ne fais donc pas la Promesse { cause d’un élan hasardeux poussé par les sentiments, mais je la fais par conviction personnelle. J’ai mis toute ma confiance au Seigneur et je franchis cette étape avec toute sérénité, sûr de ne pas me tromper, de ne pas tromper les Supérieurs, de ne pas chercher à tromper le Seigneur » (24.03.1968). Le même esprit de foi, de sincérité et d’honnêteté, fut repris { l’occasion de la Profession Perpétuelle : « Je m’engage { accepter l’Institut tel qu’il est, avec ses Constitutions et { employer les moyens qu’il m’offre, et non pas d’autres, pour être en son sein un membre actif, constructif, efficace et disponible ». « Ces valeurs l’ont toujours guidé tout au long de sa vie xavérienne, dans le service missionnaire aussi bien dans la vie communautaire, si bien qu’elles sont devenues des points de référence pour l’aide, l’encouragement et le conseil envers les confrères, pendant les années passées à la Direction Générale » (P. Marco Milia, Introduction à la Messe des obsèques). Le père Luigi, après le Noviciat et la Première Profession à San Pietro in Vincoli (08.09.1969), il fut à Tavernerio pour la deuxième partie du cycle des Études Secondaires, à Zelarino pour l’année de stage et puis { Parme pour la Propédeutique et la Théologie. Il fut ordonné prêtre le 25.09.1977. Après l’ordination, il poursuivit les études { Rome auprès de l’Université Grégorienne. Obtenue la Licence en Missiologie en 1980, il alla à Londres pour l’étude de la langue en vue du Japon, sa terre de mission où, après avoir étudié la langue, il a été d’abord vicaire puis curé { la paroisse de Nichinan/Aburatsu. Rappelé en Italie en 1989 pour un service comme enseignant au Théologat de Parme, en 1994 il rentra au Japon où il assuma

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plusieurs services : curé à Tamana (1994-1998), Vice-Supérieur Régional et puis Supérieur Régional de 1998 à 2001. « Le père Luigi, c’est le témoignage des confrères du Japon, avant d’être élu Supérieur Général, il était pour nous un cher confrère avec qui nous avons partagé la passion commune pour l’annonce de l’Évangile. Nous avons vécu ensemble beaucoup de moments de joie et de difficulté, et nous remarquions toujours son ardeur missionnaire, fidèle, créative : c’était un exemple et un guide pour nous. En sont témoins nombreux fidèles qui, en ces jours, ont manifesté leur douleur et aussi beaucoup d’amis non chrétiens qui ont été toujours reconnaissants et proches de lui ». Au Chapitre Général de 2001, il fut élu Vicaire Général, un service qu’il continua dans le mandat suivant, jusqu’en 2013, quand il a été élu Supérieur Général. Son mandat à la guide de la Congrégation aurait dû terminer en 2019, mai Dieu à prévu autrement. Le XVI Chapitre avait invité la nouvelle Direction à « relancer la mission et à renouveler, en elle-même, l’engagement xavérien » (RMX 5). Le père Luigi nous a laissé son dernier « repositionnement » dans la présentation du Calendrier Xavérien 2017. « Ce calendrier nous conduit, silencieusement, vers la sainteté. C’est le guide liturgique de notre journée, en nous fournissant les indications précises sur la Parole de Dieu à lire, à méditer et à vivre. Les indications des Saintes Écritures, qui préparent { l’Eucharistie, sont accompagnées par la mémoire des Saints et des Fêtes et Solennités du Seigneur et de la Mère de Dieu. Non seulement les contenus de la foi y sont indiqués, mais aussi les modalités concrètes pour vivre selon la Volonté de Dieu. Le parcours vers la sainteté est nourri, pour nous les Xavériens, par les paroles du Fondateur, qui offrent au début de la journée un sens de sérénité et de confiance. Ce Calendrier, en plus, tient ensemble notre Famille à travers le souvenir des anniversaires de naissances et de décès des Confrères et des Sœurs. Nous y voyons l’histoire vivante de notre Congrégation { travers les dates et les noms qui rappellent des événements importants… il y a l{ toute notre Famille, avec les noms et les prénoms de tous, depuis les origines de la Congrégation. [Gardons toujours près de nous ce calendrier]… le voyage de la vie sera plus facile, parce que nous nous sentirons unis ». Qu’il repose en paix.

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Missionnaires Xavériens Direction Générale

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