16
ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 La Défense : la création d’un établissement public local unique confirmée L’Arche en L’Ile, loger autrement grâce à l’habitat participatif et groupé Marie Georges, présidente de Paris Pionnières « Nous défendons la mixité » CRÉATEURS P. 5 Le Saving Lab Gestion du carburant Timcod Terminaux mobiles Créactives Aide aux entrepreneures DÉBAT P. 6-7 Mireille Ferri, directrice générale de l’AIGP « Personne n’aura raison tout seul ! » MARCHÉS PUBLICS P. 8 La fin des marchés à bons de commande ? TERRITOIRES DOSSIER P. 10-11 Grand Paris express : les comités de pôle jouent la course contre la montre ACTUALITÉS P. 12 À 15 Le conseil du Stif, regard tourné vers l’est Congrès des maires : des élus inquiets mais combatifs 100 quartiers innovants : le Ceser demande des précisions « Les métropoles, de taille européenne, nous permettent d’attirer des entreprises encore davantage » LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE François Hollande, président de la République 17 %  de hausse des ventes (totales) de logements en Ile-de-France, en 2015, par rapport à 2014 (Capem) Courtoisie urbaine / Groupe Bolloré Initiative Ile-de-France / Ionis BPIfrance / Vinci construction Mobivia Groupe / Paris pionnières Plaine Commune développement Deliver.ee / Agence Philippon Kalt Vinci immobilier / Proto204 / Pysae EPA Paris-Saclay / Cisco / WeNow Lab RH / EPA Orsa / Certibruit Société du Grand Paris / RIVP Paris habitat / Hub-grade / Urbagri NUMÉRO 79 | DU 6 AU 12 JUIN 2016 | 20 € U ne commune de 3 500 habitants devant bâtir 400 logements sociaux si elle veut ne plus être pénalisée au titre de la loi SRU. Un maire ver- sant au fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (Fpic) le triple de ce qu’il touche au titre de la dotation de solidarité urbaine (DSU). Des maires stigmati- sés pour leur prétendue gestion défaillante alors qu’ils passent, bénévole- ment ou presque, leur jour- née à tenter de maintenir des services publics avec des bouts de ficelle… Comment ne pas com- prendre l’exaspération des maires, réunis la semaine dernière en congrès ? Pour atténuer cette colère, ce ne sont pas les pistes de réforme qui manquent. « Commençons par réviser les valeurs locatives, réformons ensuite la dotation globale de fonctionne- ment, puis attaquons-nous à la péré- quation », a résumé Philippe Dallier, sénateur-maire de Pavillons-sous- Bois (Seine-Saint-Denis) à la tri- bune du congrès des maires. « Mesurons l’impact des décisions prises avant leur application, et non après », a ajouté Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association... La réforme des finances locales devra constituer une des priorités de la prochaine législature. La sup- pression du cumul des mandats, en vigueur l’année prochaine, pourrait contribuer à assainir le dossier. Car les députés-maires, tout comme leurs collègues sénateurs maires, ont du mal – c’est humain – à prendre, à l’automne au Parlement, des mesures qui les pénaliseront, le printemps venu, pour ficeler leur budget communal ou inter- communal… Et assurément, le législateur devra conti- nuer à inclure, avec plus d’audace, le périmètre des services déconcentrés de l’Etat dans les réformes à venir. Pourquoi ne pas mettre en place, comme chez nos voisins britanniques, des indicateurs de per- formance, simples et lisibles, servant de base au débat politique local : quels choix, à quels coûts, avec quels moyens, quels résultats ? Fluidifier le statut de la fonction publique constitue également une piste, afin de libérer les maires des injonctions para- doxales. Et pourquoi ne pas distin- guer enfin, au sein des dépenses publiques, celles qui accroissent inutilement les déficits de celles qui créent les conditions de la crois- sance de demain, afin d’encourager ces dernières ? Distinguer et encourager les dépenses d’avenir ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef Pourquoi ne pas mettre en place, comme chez nos voisins britanniques, des indicateurs de performance, simples et lisibles Rabia Enckell Très chers voisins p. 16

ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

ISS

N : 0

73-3454

lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4La Défense : la création d’un établissement public local unique confirméeL’Arche en L’Ile, loger autrement grâce à l’habitat participatif et groupéMarie Georges, présidente de Paris Pionnières« Nous défendons la mixité »

CRÉATEURS P. 5Le Saving Lab Gestion du carburantTimcod Terminaux mobilesCréactives Aide aux entrepreneures

DÉBAT P. 6-7Mireille Ferri, directrice générale de l’AIGP« Personne n’aura raison tout seul ! »

MARCHÉS PUBLICS P. 8La fin des marchés à bons de commande ?

TERRITOIRES

DOSSIER P. 10-11Grand Paris express : les comités de pôle jouent la course contre la montre

ACTUALITÉS P. 12 À 15Le conseil du Stif, regard tourné vers l’estCongrès des maires : des élus inquiets mais combatifs100 quartiers innovants : le Ceser demande des précisions

« Les métropoles, de taille européenne, nous permettent d’attirer des entreprises encore davantage »

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

François Hollande, président de la République

17 % de hausse des ventes

(totales) de logements

en Ile-de-France, en

2015, par rapport à

2014 (Capem)

Courtoisie urbaine / Groupe Bolloré

Initiative Ile-de-France / Ionis

BPIfrance / Vinci construction

Mobivia Groupe / Paris pionnières

Plaine Commune développement

Deliver.ee / Agence Philippon Kalt

Vinci immobilier / Proto204 / Pysae

EPA Paris-Saclay / Cisco / WeNow

Lab RH / EPA Orsa / Certibruit

Société du Grand Paris / RIVP

Paris habitat / Hub-grade / Urbagri

NUMÉRO 79 | DU 6 AU 12 JUIN 2016 | 20 €

Une commune de 3 500 habitants devant bâtir 400 logements sociaux si elle veut ne plus être pénalisée au titre de la loi SRU. Un maire ver-sant au fonds de péréquation des

ressources intercommunales et communales (Fpic) le triple de ce qu’il touche au titre de la dotation de solidarité urbaine (DSU). Des maires stigmati-sés pour leur prétendue gestion défaillante alors qu’ils passent, bénévole-ment ou presque, leur jour-née à tenter de maintenir des services publics avec des bouts de ficelle… Comment ne pas com-prendre l’exaspération des maires, réunis la semaine dernière en congrès ?Pour atténuer cette colère, ce ne sont pas les

pistes de réforme qui manquent. « Commençons par réviser les valeurs locatives, réformons ensuite la dotation globale de fonctionne-ment, puis attaquons-nous à la péré-quation », a résumé Philippe Dallier, sénateur-maire de Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à la tri-bune du congrès des maires. « Mesurons l’impact des décisions prises avant leur application, et non après », a ajouté Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association...

La réforme des finances locales devra constituer une des priorités de la prochaine législature. La sup-pression du cumul des mandats, en vigueur l’année prochaine, pourrait contribuer à assainir le dossier. Car les députés-maires, tout comme leurs collègues sénateurs maires, ont du mal – c’est humain – à prendre, à l’automne au Parlement, des mesures qui les pénaliseront, le printemps venu, pour ficeler leur

budget communal ou inter-communal… Et assurément, le législateur devra conti-nuer à inclure, avec plus d’audace, le périmètre des services déconcentrés de

l’Etat dans les réformes à venir. Pourquoi ne pas mettre en place, comme chez

nos voisins britanniques, des indicateurs de per-formance, simples et lisibles, servant de base au

débat politique local : quels choix, à quels coûts, avec quels moyens, quels résultats ? Fluidifier le statut de la fonction publique constitue également une piste, afin de libérer les maires des injonctions para-doxales. Et pourquoi ne pas distin-guer enfin, au sein des dépenses publiques, celles qui accroissent inutilement les déficits de celles qui créent les conditions de la crois-sance de demain, afin d’encourager ces dernières ? ■

Distinguer et encourager les dépenses d’avenir

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

Pourquoi ne pas mettre en place, comme chez nos voisins britanniques, des indicateurs de performance, simples et lisibles

Rabia Enckell Très chers voisins p. 16

Page 2: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

2 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

AMÉNAGEMENT

Le Ceser réclame un plan de mobilisation. Jean-Louis Gi-rodot, président du conseil éco-nomique, social et environnemen-tal régional (Ceser) Ile-de-France, appelle, au nom du conseil, « à un

plan de mobilisation et à la re-

lance de projets urbains ambi-

tieux », considérant par ailleurs que la création d’un grand établis-sement public foncier compétent sur l’ensemble de la région ne suffit pas. « Il ne doit pas être le

seul acteur mobilisé, il y a urgence

à agir car la crise du logement est

là », fait-il valoir.

Euro 2016. Une aubaine éco-nomique. Alors que la compé-tition de football se rapproche à grands pas, le Centre de droit et d’économie du sport considère que l’évènement apportera un surcroît d’activité économique en France de 1,2 milliard d’euros. « Cette échéance majeure néces-

site la mobilisation de moyens

exceptionnels en  vue d’une or-

ganisation performante, exem-

plaire et durable », considère ainsi la préfecture de région, coor-dinatrice du volet transport de la compétition.

En brefActualités

© J

GP

Manuel Valls l’avait indiqué lors du dernier Comité inter-ministériel Grand Paris du

15 octobre 2015 : l’avenir du quartier d’affaires passait par une fusion de l’établissement public d’aménage-ment de La Défense Seine Arche

(Epadesa) et de Defacto, qui s’en partagent, aujourd’hui, la responsa-bilité, en tant qu’aménageur pour le premier et que gestionnaire des espaces publics pour le second.

Dans un communiqué en date du 28 mai, le Premier ministre annonce que,

sur la base d’un rapport du préfet de région et du préfet des Hauts-de-Seine, « une mission de préfiguration vient d’être confiée au conseil général de l’en-vironnement et du développement durable (CGEDD) et à l’inspection géné-rale des finances (IGF), afin d’organiser la création d’un établissement public local au 1er janvier 2017, dans lequel les collectivités locales assureront la responsabilité principale de pilotage et de financement du futur établisse-ment ». L’Etat sera néanmoins présent au conseil d’administration du nouvel établissement, précise Matignon.

Les usagers associés« Les acteurs économiques et les

usagers de La Défense seront égale-ment associés à la gouvernance du nouvel établissement, indique le gou-vernement. L’établissement exercera une compétence exclusive d’aména-gement et de gestion dans le périmètre historique de La Défense, et sa délimi-tation précise sera arrêtée en relation avec les collectivités territoriales rive-raines. Au-delà de ce périmètre, l’éta-blissement disposera d’une compé-tence non exclusive d’aménagement et de gestion, définie par voie de conventions, afin notamment de garantir la poursuite, par le nouvel établissement, des opérations déjà engagées par l’Epadesa. »

La mission de préfiguration devra notamment élaborer, avec l’ensemble des parties prenantes au nouvel éta-blissement, un pacte de gouvernance qui définira, d’une part, les modalités de la participation financière renfor-cée des collectivités, nécessaire pour accompagner un programme d’inves-tissement pluriannuel et, d’autre part, les orientations stratégiques du nou-vel établissement. Plusieurs centaines de millions d’euros (de 300 à 500 selon les estimations) seraient néces-saires pour remettre en état la dalle.

Le gouvernement prépare les textes juridiques pour la création du nouvel établissement à compter du 1er jan-vier 2017. « Avec la création de ce nouvel établissement public, la res-ponsabilité du développement et de l’entretien [de La Défense] est confiée aux collectivités territoriales concer-nées. La décentralisation de l’établis-sement, près de 60 ans après sa créa-tion, marque ainsi une nouvelle étape de l’aménagement du Grand Paris », indique Matignon. ■� J.P.

La création d’un établissement public local unique confirméeMatignon a annoncé, le 28 mai, la création d’une mission de préfiguration de l’établissement public local qui assu-rera une compétence exclusive d’aménagement et de gestion de La Défense.

LA DÉFENSE

Un pacte de gouvernance viendra préciser la participation des collectivités au nouvel établissement.

JGP : Comment réagissez-vous à l’annonce d’une mission de préfiguration d’un établissement public local unique à La Défense ? Patrick Devedjian : C’est une déci-sion bienvenue, à la fois sur le plan de la décentralisation et de la gestion de La Défense. C’est courageux de la part du Premier ministre. Et je ne fais pas une affaire du maintien d’une opération d’intérêt national, dans la mesure où l’opérateur sera décentra-

QUESTIONS À…

lisé. Dès lors que ce sont les élus qui sont aux commandes, le fait que l’opération d’intérêt national (OIN) soit maintenue n’est pas très grave.

JGP : Les collectivités locales vont sans doute être mises davantage à contribution, cela vous choque-t-il ? La contribution des collectivités sera amenée à augmenter, mais en même temps, ce n’est pas anormal dans la mesure où ce sont elles qui pren-

dront les décisions. En ce qui concerne la collectivité départemen-tale, je suis d’accord pour augmenter le montant de nos investissements. Alors que cela fait 25 ans que nous sommes dans cette situation de confusion, la décision de M. Valls est courageuse. Au sein du ministère des Finances, au contraire, M. Macron ne bougeait pas d’une oreille sur ce dossier. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER

« Une décision bienvenue pour La Défense »

Patrick Devedjian Président du conseil départemental des Hauts-de-Seine

Page 3: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016 | 3

AMÉNAGEMENT

© J

GP

HUBS DU GRAND PARIS

Satory-Saint-Quentin-Versailles se prépare pour la 2e édition

Desservi à l’horizon 2030 par la ligne 18 du futur métro automatique, ce secteur des Yve-lines mène de nombreux projets d’aménage-ment, mais peu d’entre eux sont suffisamment avancés pour concourir, dès cette année, à l’appel à projets des « Hubs internationaux du Grand Paris ». « Le territoire Satory-Saint- Quentin-Versailles Chantiers s’inscrit totalement dans la démarche globale des « Hubs du Grand Paris » et a toute sa légitimité pour intégrer l’appel à projets », prévient Antoine Prenant. « Mais, ajoute le directeur des projets des Yvelines au sein de la direction de l’aménagement de l’EPA Paris-Saclay (Epaps), les projets envisagés ne sont pas encore suffisamment opérationnels pour sélection-ner des fonciers. » ■� F.P.

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

1,3 %de croissance régionale pour l’année 2015, selon l’Insee Ile-de-France. L’institut a dressé le bilan de cette année et parle de « petite embellie », notamment du fait de la baisse du taux de chômage de 0,2 point en un an, pour s’élever à 8,8 % de la population active francilienne.

10,7milliards d’euros de retombées économiques. C’est ce que pourrait générer la tenue des Jeux olympiques de 2024 à Paris, annonce l’étude d’impact révélée le 1er juin.

250 000emplois pourraient, par ailleurs, être créés grâce à l’organisation de l’événement, annonce l’étude d’impact présentée au congrès des maires.

François Baroin, président de l’AMF

LA PHRASE

« L’investissement public, c’est l’Etat pour 5 milliards d’euros, les collectivités pour 46 milliards d’euros »

la permaculture, également collec-tif… Telles sont quelques-unes des particularités de l’immeuble de l’éco-quartier fluvial de L’Ile-Saint-Denis, dont les travaux débuteront au cours de l’été 2016.

« La démarche participative permet aux membres du groupe d’accepter des contraintes, de faire des conces-sions, aboutissant à des choix d’amé-nagement et des prestations qu’un

Un studio de passage com-mun, pour accueillir plus facilement ses amis et

parents ; une buanderie, un petit salon pour les enfants pouvant servir de bureau, une salle des possibles de 50 m2 avec cuisine attenante, par-tagés entre les 26 foyers qui vivront dans cet immeuble dès l’automne 2017 ; un toit terrasse de 380 m2, accueillant une serre de 80 m2 pour

promoteur seul n’aurait peut-être pas pris, considérant qu’ils représentaient des risques commerciaux », souligne Rabia Enckell (promoteur de Cour-toisie urbaine), qui accompagne le projet depuis 2014 et a permis la constitution du groupe de futurs habitants. Le montage du projet est hybride, il bénéficie des compé-tences opérationnelles et de l’appui d’un promoteur volontaire –  ici

Ardissa – tout en cédant la gouver-nance du projet et la prise de déci-sions au groupe des futurs voisins.

Conception collectiveAu fil des réunions coorganisées

avec Julien Beller, architecte manda-taire du projet, une conception collec-tive de l’immeuble émerge. Impen-sable, par exemple, de construire deux cages d’escalier, l’une pour les occupants des logements locatifs sociaux de PCH, l’autre pour les accé-dants à la propriété. Rabia Enckell explique que la

démarche participative permet éga-lement d’adapter le projet : ainsi il est apparu, chemin faisant, que certains des membres de ce collectif, consti-tué en association baptisée L’Arche en L’Ile, n’avaient pas de ressources suffisantes immédiates pour l’acces-sion à la propriété. « Nous avons donc modifié le programme, avec l’ap-pui de l’aménageur Plaine Commune développement, et invité la coopéra-tive d’accès à la propriété sociale (Caps) à nous rejoindre. 5 des 14 logements en accession le seraient en accession sociale, leurs futurs occu-pants pouvant ainsi bénéficier de l’aide de la Caps », souligne Rabia Enckell. « La démarche participative a notamment porté sur la façon d’ac-céder chez soi, sur la question de savoir s’il fallait privilégier les couloirs ou les coursives », souligne Julien Beller. ■ JACQUES PAQUIER

L’Arche en L’Ile, loger autrement grâce à l’habitat participatif et groupéLes travaux d’un immeuble de 26 logements situé dans l’écoquartier fluvial de L’Ile-Saint-Denis, conçu avec ses futurs habitants, commenceront cet été. Un nouvel exemple des vertus multiples de l’habitat participatif et groupé.

SEINE-SAINT-DENIS

Julien Beller, architecte mandataire, explique que la démarche participative a notamment porté sur la façon d’accéder chez soi.

Page 4: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

4 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

JGP : Quel est votre parcours ? Marie Georges : J’ai été l’une des premières entrepreneures accompa-gnées par Paris Pionnières il y a dix ans, alors que l’incubateur venait de se créer. Je sortais de Sciences-po et j’ai monté une société, TroisTemps, qui faisait du conseil en responsabi-lité sociale des entreprises (RSE).

JGP : L’entrepreneuriat féminin a-t-il évolué depuis la création de l’incubateur ?Quand Paris Pionnières a été consti-tué, il y avait 5 % de femmes entre-preneures à Paris. Elles sont mainte-nant 21 %. C’est un grand chemin parcouru. Notre objectif : créer de la croissance économique par l’entre-preneuriat, et en particulier par l’en-trepreneuriat des femmes. Environ 1 000 emplois ont été générés par les start-up incubées, depuis l’origine.

JGP : Paris Pionnières n’est toutefois pas réservé qu’aux femmes ?Nous défendons la mixité et avons

QUESTIONS À…

une politique qui va dans ce sens. Nous accompagnons les entreprises qui comptent une femme dans l’équipe de direction. Il y a donc qua-siment autant d’hommes que de femmes soutenus par l’incubateur. Nous avons une place à part dans l’écosystème car la tendance est à la thématisation. Nous sommes géné-ralistes, ce qui peut nous conduire à nous adosser à des spécialistes. Nous avons, par exemple, conclu un parte-nariat avec Le Tremplin, incubateur de Paris&Co spécialisé dans le sport, qui ne comptait que des hommes. Nous avons sourcé des projets portés par des femmes dans ce domaine que nous allons coincuber.

JGP : Que signifie ce déménagement au 35 rue du Sentier, au cœur de l’écosystème d’innovation parisien ?Cela fait 11 ans que Paris Pionnières existe et ces nouveaux locaux sont un tournant pour l’association. Nous disposons désormais de 600 m2 dans un lieu que l’on souhaite être un hub

très ouvert sur l’écosystème et au-delà. Le lieu est très important pour favoriser les échanges entre start-up. Nous avons un véritable espace de coworking qui marche déjà très bien, un mois après l’ouverture, et qui amène des rencontres avec des personnes qui ne sont pas incubées.

JGP : Cette évolution fait penser à celle de Numa, l’association va-t-elle également devenir une entreprise ?La question de notre modèle écono-

« Nous défendons la mixité »

Marie Georges Nouvelle présidente de Paris Pionnières

Avec Via ID, Mobivia groupe lance un incubateur mobilitéLe groupe, spécialisé dans l’entretien et l’équi-pement automobile, poursuit sa stratégie d’ac-compagnement de start-up dans le secteur de la mobilité en créant un incubateur qui doit accueillir ses premiers projets d’ici l’été. « L’ob-jectif est d’identifier des porteurs de projets très en amont, qui ont besoin de conseils pour se lancer et prototyper leur idée », signale Léa Degardin, la responsable. Sur deux sites à Paris et à Lille, envi-ron 40 personnes et une dizaine de projets seront hébergés et épaulés gratuitement, pour une durée de 3 à 12 mois. En échange, un investissement total est demandé ainsi qu’une priorité en cas de levée de fonds. « Nous cherchons avant tout des talents, des entrepreneurs ambitieux, des person-nalités », indique Léa Degardin. La sélection se déroulera en juin et l’incubation débutera dans la foulée. ■ R.R.

La Région lance un nouvel outil pour les TPE et PME Valérie Pécresse et Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d’investisse-ment, ont présenté, le 31 mai, un nouveau prêt en faveur des TPE et PME franciliennes. Convaincus que c’est dans ces petites structures que se crée l’emploi, les deux partenaires pensent avoir créé l’outil pour convaincre les banques les plus frileuses. Doté de six millions d’euros, le fonds confié à BPIfrance devrait permettre de conclure un millier de prêts en faveur d’entreprises de plus de trois ans et comprenant entre 3 et 50 salariés. Pour chaque prêt, la Région investit, par l’intermé-diaire de BPIfrance, la moitié de la somme accor-dée, d’une valeur moyenne de 25 000 euros. L’autre moitié est apportée par les banques, mais celles-ci ne portent que 15 % du risque total (30 % de leur apport). Le reste est garanti par la Région (à hau-teur d’environ 66 %) et par BPIfrance. ■ G.M.

Initiative Ile-de-France et les experts comptables partenaires

L’ordre des experts-comptables (OEC) Paris Ile-de-France et Initiative Ile-de-France ont signé un partenariat afin d’accélérer la réussite des entrepreneurs de la région, ont-ils annoncé le 19 mai. La convention confère à chacun des organismes de nouveaux moyens d’intervention. L’OEC disposera d’un accès aux outils d’Initiative Ile-de-France et d’une intégration systématique au comité consultatif de suivi du fonds de prêts d’hon-neur. En retour, l’ordre professionnel s’est engagé à informer ses adhérents de ce partenariat, en communiquant via son site et ses événements internes sur les prêts d’honneur, tandis que le réseau associatif aura la possibilité d’intervenir directement auprès des experts-comptables lors de réunions d’information. ■ V.H.

INNOVATION PRÊT ENTREPRENEURIAT

mique se pose. Historiquement, nos deux plus gros financeurs sont la Ville de Paris et la Région, avec une mission d’intérêt général très claire, et ils nous demandent aujourd’hui de trouver de nouveaux relais de crois-sance. Notre nouveau programme d’intrapreneurship, baptisé « 66 Miles », en est un. Il s’agit d’aider des femmes de grands groupes à monter leur société ou à insuffler de l’inno-vation au sein de leur entreprise. A court terme, cela pourrait nous ame-ner à travailler sur ce qui relève des activités lucratives ou non. Toutefois, la vocation de Paris Pionnières n’est pas de devenir une entreprise. Nous sommes porteurs d’une mission d’in-térêt général et nous garderons une partie d’activités non lucratives, grâce à nos partenaires publics et privés. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL RICHARD

© J

AM

ES W

ESTO

N

L’incubateur dispose désormais de 600 m2 dans le Sentier.

Page 5: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016 | 5

CRÉATEURS

PAGE RÉALISÉE PAR RAPHAËL RICHARD

La pépinière Promopole reprend de la graineAvec sa centaine de locaux et près de 70 entreprises hébergées, Promopole est la plus grande pépinière d’Ile-de-France. Détenue depuis 1987 par la communauté d’ag-glomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, cette structure

généraliste a fait l’objet d’une importante remise à plat depuis l’arrivée à sa présidence, en 2014, d’Othman Nas-rou, également conseiller régional. Après une période difficile, « la dynamique est de retour », estime ce dernier.

LE SAVING LABGestion du carburant

A partir d’une appli pour trouver la station-ser-vice la moins chère, la société a développé un ensemble de services pour les entreprises.Réduire les dépenses de carburant, mais pas seulement. Le Saving Lab a créé un outil de reporting pour suivre les flottes de véhicules et fournir du conseil à ce sujet. « Il y a un besoin manifeste d’accompagnement  », remarque Ludovic Milléquant, le président. Suivi de formation à l’écoconduite, informa-tions sur les émissions de CO2 (obligatoires dans la logistique), la start-up est aussi contac-tée afin de détecter les salariés qui font le plein de leur voiture personnelle avec leur carte professionnelle. Elle prépare désormais son développement commercial et une levée de fonds pour l’accompagner.

Date de création : 2016

Activité : Développement logiciel

Dirigeant : Ludovic Milléquant

Site web : www.lesavinglab.fr

Contact : [email protected]

TIMCOD Terminaux mobiles

Ce spécialiste des solutions informatiques pour personnel itinérant a ouvert un bureau en Ile-de-France en 2012.Techniciens de maintenance, commerciaux mobiles, magasiniers... autant de professions qui peuvent être équipées par les solutions de Tim-cod, qui compte plus de 2 000 clients dans l’in-dustrie, l’agro-alimentaire, les services, etc. « Nous nous démarquons par la qualité de nos services et notre maintenance préventive et cura-tive », explique Marco Ferreira Borges, directeur de l’agence francilienne. Avec 150 éditeurs par-tenaires, la société développe des logiciels sur mesure, vend ou loue les équipements et accom-pagne les utilisateurs. Ses enjeux : la croissance de la géolocalisation et le développement des puces RFID.

Date de création : 2002

Activité : Informatique

Dirigeant : Jacky Voisine

Site web : www.timcod.fr

Contact : [email protected]

BYPATHDate de création : 2013Activité : Big data pour les entreprises. Vient de lever 1,5 million d’eurosDirigeant : Patrick CoupierSite web : www.bypath.comContact : [email protected] : 1, place Paul Verlaine 92100 Boulogne-Billancourt

NESTORDate de création : 2015Activité : Livraison de repas en entreprises. Vient de lever 900 000 eurosDirigeant : Sixte Berlier de VauplaneSite web : www.nestorparis.comContact : [email protected] : 17, avenue du Colonel Bonnet75016 Paris

CAPTAIN CONTRAT Date de création : 2013Activité : Services de formalités juridiques pour les entreprises. Vient de lever un million d’eurosDirigeant : Philippe WagnerSite web : captaincontrat.comContact : [email protected] : 1, rue Bouchardon75010 Paris

CUBYNDate de création : 2014Activité : Gestion de la livraison pour les e-commerçants. Vient de lever 1,1 million d’eurosDirigeant : Adrien Fernandez BacaSite web : www.cubyn.comContact : [email protected] : 26, boulevard Saint-Denis75010 Paris

L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France

CRÉACTIVES Aide aux entrepreneures

Ce réseau d’accompagnement des femmes entrepreneures compte près de 90 membres. Créée en 2003, l’association qui opère sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines a pour but « d’aider les femmes à trouver les réponses à leurs questions, à les mettre en réseau et à les faire se sentir moins seules », affirme Emma-nuelle Putaux, la présidente. Plusieurs événe-ments mensuels en différents formats sont organisés afin de permettre les échanges ou d’approfondir les connaissances sur une thé-matique. Dans ce cadre, le 1er juin, des ateliers ont débuté lors desquels une adhérente partage son expertise sur un sujet. Une fois par an, les Rencontres créactives, forum ouvert au public, proposent conférences et ateliers.

Date de création : 2003

Activité : Soutien à l’entrepreneuriat

Dirigeant : Emmanuelle Putaux

Site web : www.creactives.org

Contact : [email protected]

Telex

Page 6: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

DÉBAT

INTERVIEW

6 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

« Personne n’aura raison tout seul ! »Mireille Ferri, directrice générale de l’Atelier international du Grand Paris (AIGP), rappelle la genèse,

l’histoire et l’utilité de la structure sise au Palais de Tokyo. Elle sou-ligne la pluralité et la richesse des

contributions successives des équipes qui composent son comité scientifique.

JGP : Comment est né l’Atelier international du Grand Paris ?Mireille Ferri : Il est question au départ d’une consultation, lancée par le gou-vernement. En 2008, elle fait dialoguer dix équipes d’architectes-urbanistes françaises et internationales. Un conseil scientifique évalue leur produc-tion. Ariella Masboungi, Dominique Perrault, Philippe Panerai, Michel Lus-sault, Paul Chemetov en sont les porte-parole. Les dix équipes ima-ginent, en totale liberté, ce que pour-rait ou devrait être un « Grand Paris ». Il n’y a pas de limite financière ou administrative aux propositions, ni de nécessité de négocier avec les élus ou les acteurs des territoires concernés.

JGP : Qui administre cette consultation à l’origine, et l’AIGP aujourd’hui ?En 2008, un comité de pilotage poli-tique était composé de représentants du cabinet du président de la Répu-blique, du ministre de la Culture, de la Région et de la ville de Paris. Après l’exposition au Palais Chaillot, en 2009, le mécontentement des archi-tectes-urbanistes devant la faible appropriation de leurs travaux aboutit à la création de l’Atelier international du Grand Paris en 2010, avec les dix équipes de départ. L’objectif est de permettre aux politiques de s’appro-prier les pistes proposées et de conti-

dont les mandataires sont obligatoi-rement des architectes-urbanistes. Le conseil d’administration passe, à ce conseil, des commandes sur de larges sujets ayant trait à la construction métropolitaine. En 2015, nous avons ainsi beaucoup produit sur le thème de la « rencontre » entre la métropole et le climat, en fonction d’un agenda qui a vu se succéder, à 15 jours d’in-tervalle, la clôture de la COP21 et la mise en place de la métropole.

JGP : Quelles ont été les propositions emblématiques à retenir récemment, notamment avec la COP21 ?Dans le cadre de notre manifestation Grand Paris#Climat, nous avons porté quatre grandes problématiques pour mieux faire comprendre ce que pour-rait représenter ce rendez-vous de la métropole et du climat : relier, mettre en lien les territoires et les groupes. C’est ainsi qu’ont émergé des propo-sitions comme « La marche pour la métropole et le climat » et « Les trottoirs du Grand Paris » de Paola Viganò. Cette dernière idée rejoint celle de Christian de Portzamparc et de ses « lignes agrégatives ». En effet, un ter-ritoire vit par des lignes, qui sont les lignes de la mobilité, de l’échange, de l’espace public et des réseaux. On a, dans les villes modernes, une pensée fordiste de l’aménagement, qui fait qu’on a segmenté la ville. Cette idée rejoint le slogan « Les rues qui ne sont pas des routes ». Une route est un espace dédié à une seule fonction : celle de se déplacer. Une rue, au contraire, est un endroit où les gens de la ville se croisent. Ces idées fortes ont été également portées par Antoine Grumbach, Philippe Gazeau qui pro-pose « d’habiter » le périphérique, Dominique Perrault et « l’Hôtel métro-pole ». On essaye d’aller vers des situations qui sont à la fois architec-turales, urbaines et sociales.Un autre thème était la volonté « d’oc-cuper mieux » : mieux tirer parti de tous les espaces urbains, par exemple

nuer d’en débattre avec les concep-teurs. En 2012, les collectivités locales font leur entrée au conseil d’adminis-tration de l’AIGP et Pierre Mansat est élu président. Bertrand Lemoine dirige la structure de 2010 à 2013. Je lui succède en octobre 2014.

JGP : Est-ce que l’on retrouve aujourd’hui cette même vocation, selon laquelle les maîtres d’œuvre conseillent au lieu d’exécuter les volontés de politiques ?Oui. Cela reste vraiment notre ADN malgré les obstacles rencontrés. Après l’enthousiasme de la première consultation, les équipes ont réalisé que leurs propos n’avaient pas vrai-ment été intégrés par les élus. Les choses s’améliorent. Mais il y a désormais une nécessité d’aller voir les territoires tels qu’ils sont, et d’ou-vrir les dialogues avec les acteurs au plus près des enjeux. Le résultat espéré, c’est la possibilité d’établir un dialogue, en amont des arbitrages politiques, pour les questions qui relèvent de l’organisation spatiale.

JGP : Comment se passent les commandes et de quel type d’appels d’offres s’agit-il ?Jusqu’à ce jour, l’AIGP existe grâce à son conseil scientifique, recruté en 2012 sur appel d’offres et composé de 14 groupements pluridisciplinaires,

Il y a désormais une nécessité d’aller voir les territoires tels qu’ils sont, et d’ouvrir les dialogues avec les acteurs au plus près des enjeux

STRATÉGIE

Les élus sont contraints par la temporalité de leur mandat. Les architectes voient de manière extraterritoriale, en dehors de toute contrainte administrative

Il nous faudra définir de nouveau notre utilité, à partir de nouvelles missions et d’un repositionnement face aux acteurs métropolitains

DIALOGUE

AVENIR

QU’EN PENSE-T-ELLE ?

© J

GP Le Palais de Tokyo abrite l’Atelier

international du Grand Paris.

Page 7: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

DÉBAT

Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016 | 7

« J’ai mis en place une succession de séminaires. Il faut d’une part organiser et hiérarchiser ce qui est produit afin de le rendre lisible. Et le croiser avec les agendas de la gouvernance de l’AIGP (Etat et collectivités), indique Mireille Ferri. Il nous faut aussi trouver les méthodes pour qu’une position ― la plus collective possible ― se dégage des débats du conseil scientifique. La formule des séminaires internes, et néanmoins ouverts à des expertises

extérieures, est la plus accessible : chaque équipe du conseil scientifique organise une demi-journée d’échanges à partir de l’une de ses propositions et le débat s’engage entre pairs et avec les membres présents de la gouvernance AIGP. Sont également invités des organismes partenaires avec lesquels nous essayons de croiser nos réflexions de plus en plus souvent : agences d’urbanisme, observatoires, acteurs opérationnels… »

Colloques et séminaires pour croiser les réflexions

REPÈRES

1992 : Conseillère régionale d’opposition dans les Pays de la Loire

1995 : Conseillère municipale de Nantes

2004 : Vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France

2008 : Membre du comité de pilotage de la consultation sur le Grand Paris « Le Grand Pari(s) de l’agglomération parisienne »

2014 : Directrice générale de l’Atelier international du Grand Paris

en explorant les ressources du sous-sol, ainsi que le propose Dominique Perrault. Mais occuper mieux, c’est tout autant mieux intégrer les muta-tions des modes de vie dans la com-position des futurs logements, dans la lignée des analyses de Monique Eleb. C’est penser différemment les organisations des espaces commer-ciaux et les évolutions : les proposi-tions de David Mangin, de François Leclerc, de l’équipe TVK ou de Jean-Robert Mazeaud permettent de bien visualiser cela. Cela renvoie éga-lement à la question de « produire autrement », qui intègre la question économique dans la nécessité de pen-ser le Grand Paris durable.Enfin, le « vivre bien partout » renvoyait à l’image du mobile de Calder, chère

à Paul Chemetov : tous les territoires sont en interaction, même éloignés, même considérés comme peu produc-tifs, tous dans leur hétérogénéité for-ment un tout, discontinu et sans limite, ce qu’on appelle une… métropole !

JGP : Les maîtres d’œuvre étaient supposés inspirer la commande publique. Pourtant, les travaux ne semblent pas intéresser les élus et avoir de portée...C’est le problème central. Il faut effec-tivement que les deux groupes par-viennent à s’apprivoiser. Les élus sont contraints par la temporalité de leur mandat. Les architectes voient de manière extraterritoriale, en dehors de toute contrainte adminis-trative. Nous essayons de trouver un

langage commun et un agenda, pour faire converger ces préoccupations respectives. La floraison de concours semble une excellente opportunité. Cette profusion reflète la dynamique et l’envie de faire. Pourtant, il serait utile qu’on puisse profiter à grande échelle des réflexions menées par l’Atelier. Nous cherchons la forme la plus adaptée pour cela. Dans cette apparente dispersion, cet élément pourrait participer à la nécessaire mise en cohérence.

JGP : Qui compose aujourd’hui votre conseil d’administration ?Notre conseil d’administration est paritaire entre l’Etat et les collectivi-tés territoriales. L’Etat est représenté par les  ministères de la Culture et du

Logement. Du côté des collectivités, la Région et la ville de Paris sont accompagnées de Paris métropole et de l’Association des maires d’Ile-de-France. Le conseil d’administration devait délibérer le 3 juin pour acter l’entrée de la MGP. Cette réunion inédite de l’ensemble de ces acteurs constitue une force de l’AIGP, et rend crédible l’objectif de jouer un rôle réel dans la recherche de convergences.

JGP : D’après Didier Bariani, l’AIGP ne trouve plus d’utilité. Comment interpréter ce propos et la baisse de vos subventions ?L’AIGP n’est pas épargné par la nou-velle rigueur et l’orthodoxie budgé-taire de la Région. Ces modifications font l’objet de négociations en cours. Le conseil scientifique étant en renouvellement, il n’a pas, cette année, le même niveau d’engage-ments par rapport à l’année précé-dente. Nous travaillons davantage sur la valorisation des travaux conduits depuis 2008, et cela ne pèse pas de la même façon sur notre budget.Au-delà de cette période intermédiaire, liée à la fois au renouvellement du conseil régional et à la « refondation » de l’AIGP, il nous faudra définir de nou-veau notre utilité et, à partir de nou-velles missions et d’un repositionne-ment face aux acteurs métropolitains, nous définirons de nouvelles méthodes de travail et de diffusion.

JGP : En plus de l’Apur, l’IAU, l’Observatoire régional du foncier, l’AIGP ne serait-il pas redondant ?Il est normal qu’existent des lieux de réflexion, diversifiés dans leurs mis-sions et leurs domaines d’investiga-tion. Dans un contexte de tension sur les ressources, le danger serait de vouloir faire la même chose que ses voisins pour gagner des « parts de marché » : il est bien plus fécond et sécurisant pour tous de se recentrer sur ce qui nous est spécifique, et d’éclairer les complémentarités, notamment en intervenant à plusieurs voix quand une question est posée par la puissance publique, ou par un acteur privé. Nous avons traduit cela par une formule pour Grand Paris#Cli-mat, et elle restera longtemps d’actua-lité : devant l’ampleur des adaptations qui sont devant nous « personne n’aura raison tout seul ! » ■�

� PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER

ET VICTORIA HAUTCŒUR

Mireille FerriDirectrice générale de l’Atelier international du Grand Paris

© J

GP

Page 8: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

8 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

UN « MARCHÉ » SUBSÉQUENT PEUT-IL ÊTRE À BONS DE COMMANDE ?La nouvelle définition des « bons de commande » figurant à l’article 80 du décret n° 2016-360 plaide en faveur d’une réponse négative : les bons de commande sont présentés comme étant des documents écrits devant être envoyés aux titulaires d’un accord-cadre. Mais l’article 79-I de ce décret ouvre une porte favorable, en précisant que « les marchés subséquents peuvent prendre la forme d’un accord-cadre fixant toutes les conditions d’exécution des prestations et exécuté au moyen de bons de commande dans les conditions fixées à l’article 80 ». Un marché subséquent pourrait donc être… un accord-cadre à bons de commande… découlant lui-même d’un accord-cadre ! ■

2 DEUX TYPOLOGIESDepuis le 1er avril dernier, il

existe deux types d’accords-cadres à bien distinguer :• ceux pour lesquels l’acheteur n’a pas tout déterminé dès le départ et qui nécessitent l’établissement de marchés subséquents (avec des com-pléments de cahier des charges) après remise en concurrence des titulaires de l’accord-cadre initial. Il s’agit des accords-cadres classiques ;• ceux pour lesquels l’acheteur a tout prévu, tout défini, au point qu’il n’est pas nécessaire d’établir un marché subséquent dans un second temps, et que des bons de commande peuvent être directement adressés aux titulaires de l’accord-cadre. Il s’agit des accords-cadres « à bons de commande », expression que l’on sug-gère à l’acheteur d’utiliser, afin de les distinguer de la première catégorie.

3RÈGLES COMMUNESDans les deux cas, les accords-

cadres ne doivent pas dépasser une durée de quatre ans. Ils doivent être conclus à l’issue de la mise en œuvre

Les marchés à bons de commande sont une invention française qui a sus-cité l’intérêt des autorités européennes au début des années 2000, au point d’avoir inspiré la création du nouveau concept des accords-cadres consacré par les directives européennes de 2004, confirmé par celles de 2014 désormais transposées en droit interne. Maintenus dans le Code des marchés publics de 2006, les marchés à bons de commande ne posaient pas de problème juridique majeur au regard du droit communautaire. Pour-tant, dans une orthodoxie juridique – fort respectable – les pouvoirs publics viennent de les faire disparaître.

1 ACCORDS-CADRES EUROPÉENS

Depuis 2006, année de l’entrée en vigueur des directives de 2004, les marchés à bons de commande fran-çais devaient être qualifiés d’ac-cords-cadres lorsqu’ils dépassaient les seuils européens. L’acheteur devait cocher la case « accord-cadre » dans son avis d’appel à la concur-rence, et qualifier ainsi de tels mar-chés. Une tentative de suppression avait été entreprise par le ministère de l’Economie de l’époque, mais les pra-ticiens - et tout particulièrement les organismes représentatifs des élus - avaient milité pour leur maintien. Le texte final adopté en 2006 avait donc maintenu l’usage de l’expression de « marché » à bons de commande, tout en faisant courir un risque à l’ache-teur d’oublier de les qualifier d’ac-cord-cadre au-delà des seuils euro-péens. Une nouvelle étape est désormais franchie : il convient d’em-ployer la terminologie européenne.

d’une procédure de consultation, déterminée en fonction du montant estimé dudit accord-cadre. Ils peuvent être mono ou multi-attributaire. Mais en pratique, il est évident que la pre-mière formule d’accord-cadre suppose une mult i -attr ibution de l ’ac-cord-cadre, compte tenu de la logique de remise en concurrence présuppo-sée par les marchés subséquents ; alors que la seconde formule peut être mono ou multi-attributaire. Il était en effet possible, antérieurement, de conclure des marchés à bons de com-mande avec plusieurs titulaires ou avec un seul. Il en est encore de même aujourd’hui, sous la logique d’un accord-cadre… à bons de commande.

4LINGUISTIQUELes nouvelles règles des mar-

chés publics actent donc, avant tout, un changement linguistique, au nom d’une interprétation stricte du droit européen. La Commission européenne, dès 2004, parlait déjà de « bons de com-mande » dans sa communication inter-prétative tendant à présenter le nou-veau système des accords-cadres. ■

MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR

La fin des marchés à bons de commande ?Les nouvelles règles des marchés publics, actuellement en vigueur, n’emploient plus la terminologie de marché à bons de commande. Mais ont-ils vraiment disparu ? Que sont-ils devenus ? Comment faut-il faire désormais ?

L’AUTEURJérôme Michon, consultant, enseignant, auteur de nombreux ouvrages, intervient à vos côtés pour tous vos besoins en marchés publics. Contact : [email protected]

RÉFÉRÉ PRÉCONTRACTUELEtendueIl n’appartient pas au juge du référé précontractuel d’apprécier la valeur d’une offre ou les mérites respectifs des différentes offres, mais seulement le respect des obligations de publicité et mise en concurrence, et de vérifier si l’acheteur n’a pas dénaturé le contenu d’une offre en méconnaissant les termes, violant ainsi le principe d’égalité de traitement des candidats. CE, 4 mai 2016, n° 396590

RÉSILIATION D’UN MARCHÉIndemnisationLe juge saisi par l’une des parties au contrat peut seulement rechercher si cette mesure est intervenue dans des conditions de nature à ouvrir droit à indemnité. Mais s’agissant d’un contrat administratif, l’une des parties a la possibilité de faire un recours de plein contentieux contestant la validité de la résiliation du contrat et exigeant la reprise des relations contractuelles. CAA Bordeaux, 4 mai 2016, n° 13BX02349

CONTRAT DE PARTENARIATCoût globalL’obligation, applicable avant le 1er avril 2016, d’assortir tout projet de délibération autorisant la signature d’un contrat de partenariat d’une information concernant le coût prévisionnel global du contrat, suppose la communication de l’ensemble des sommes payées par la personne publique au titulaire à raison du contrat, et des recettes procurées par le contrat au titulaire. CE, 11 mai 2016, n° 383768

En brefJurisprudence

Retrouvez toute l’actualité des marchés publics sur LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

Page 9: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

21 juin 2016 - ParisCOMMISSION LOCALE D’ÉVALUATION DES CHARGES TRANSFÉRÉES : ENJEUX FINANCIERS ET JURIDIQUES, POINTS-CLÉS, BONNES PRATIQUES

JOURNÉE D’ACTUALITÉ MÉTROPOLE

organisée en partenariat avec La Caisse d’Epargne

L’évaluation du montant des charges, équipements et services transférés de l’échelon communal à l’échelon intercommunal constitue, en petite comme en grande couronne, un exercice stratégique fondateur. De sa réussite dépendent la soutenabilité fi nancière et l’avenir du système intercommunal.

❏ Madame ❏ Monsieur ❏ Abonné(e) (299 € HT) ❏ Non abonné(e) (349 € HT)

Nom : Prénom :

Fonction

Tél. : E-mail (obligatoire) :

Entreprise / Collectivité :

Adresse :

Code postal : Ville :

FICHE D’INSCRIPTION ✂Retrouvez le programme détaillé sur www.lejournaldugrandparis.fr

JGPmedia – Capital 100 000 € Siret 80529678700015

(RCS Paris) – Code APE 5814Z

INTERVENANTS :

Christophe Michelet, directeur général de Partenaires fi nances locales

Solenne Daucé, avocate, Cabinet Seban

Claire Delpech, responsable fi nances et fi scalité à l’ADCF

Bruno Magguilli, DGA fi nances et ressources à la Communauté Paris-Saclay

Pierre Lacroix, DGS de l’établissement public territorial Boucle nord de Seine (T5)

INFORMATIONS PRATIQUESDate : 21 juin 2016 de 8h45 à 13h

Lieu : BPCE - Salle Dublin27, rue de la Tombe Issoire, 75014 Paris

L’inscription comprend un livret de formation

Renseignements et inscriptions :Dominique PillasE-mail : [email protected] Tél. : 01 75 77 87 25Adresse : JGP Formation27, rue du Chemin Vert 75011 Paris

Tarif formation : 349 € HTEntreprises ou collectivités abonnées au journal du Grand Paris : 299 € HTEligible au budget formation

A retourner à : Dominique Pillas - JGP Formation - 27 rue du Chemin vert - 75011 Paris

© A

nssi

Kos

kine

n

A4-FormationJGP-21-06-16.indd 1 02/06/2016 16:33

Page 10: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

10 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

DOSSIER

© J

GP

EN CHIFFRES

68gares vont être desservies par le futur réseau Grand Paris express.

4,3millions d’usagers sont attendus en 2022 sur le nouveau réseau.

L’intégration des bus au sein des gares du réseau du Grand Paris express constitue un des enjeux traités par les comités de pôle.

Les comités de pôle jouent la course contre la montre Pour chaque gare du futur métro automatique, un comité de pôle assure la cohérence des projets d’aménagement avec les enjeux de

l’intermodalité. Piloté selon les cas par l’aménageur, les collectivités locales ou leur groupement, il aboutit à un projet de pôle répar-

tissant les maîtrises d’ouvrage et le financement des aménage-ments, ainsi qu’un calendrier de réalisation.

En complément des comités de pilotage créés par la Société d u G ra n d Pa r i s (SGP) pour chaque

gare du Grand Paris express (GPE), le comité de suivi du Nouveau Grand Paris des transports a décidé en juin 2015 de créer, sur les sites des gares, des comités de pôle. La mission de ces derniers consiste à assurer la bonne intégration des futures gares dans l’existant et à prendre en compte leur dimension intermodale, alors que la SGP a vocation à se focaliser sur les gares elles-mêmes et les travaux de génie civil de chaque ligne. En effet, « les gares du GPE doivent assurer l’inter-modalité avec les modes actifs (pistes cyclables) et les autres types de transports (bus, RER, cars, autopar-tage…), mais aussi prévoir des par-kings de rabattement pour accueillir

les usagers du futur métro automa-tique », précise Olivier Baduel, direc-teur de projet du cluster Descartes à l’Eparmane et responsable du comité de pôle de la gare de Noisy-Champs.

Ces comités se présentent comme des lieux de concertation entre l’en-semble des acteurs concernés : la SGP, le Stif, la RATP, les collectivi-tés locales et leurs aménageurs et, selon les cas, les autres autorités organisatrices de transport. « Le pilote du comité de pôle joue un rôle de garant de la cohérence d’en-semble de l’aménagement, tant au niveau du pôle multimodal (accessi-bilité, enjeux de circulation) qu’à l’échelle du quartier, puisque le pôle s’intègre dans le projet urbain, ou qu’au niveau du territoire de l’OIN Orly-Rungis-Seine Amont », fait valoir Laurie Loison, chargée du comité de pôle de Pont de Rungis à

Plaine Commune, qui pilote six comi-tés de pôle : Saint-Denis Pleyel, la Plaine-Stade de France, Mairie de Saint-Ouen, Mairie d’Aubervil-liers, Fort d’Aubervilliers et la Cour-neuve-Six Routes.

Estimer les coûts et déterminer les financeursSi chaque lieu possède ses spé-

cificités, tous les comités adoptent une démarche similaire en trois temps : une phase de diagnostic de la situation existante avec ses points faibles et ses points forts ; une deuxième phase de proposi-tions en lien avec les opérations d’aménagement ; et une dernière phase d’approbation d’un projet conduisant à un protocole d’ac-cord. L’étude de pôle ou étude d’in-termodalité, financée par la SGP, définit les aménagements à réali-ser aux abords directs des gares

l’EPA Orsa. « Ce rôle d’articulation des échelles est très important, car il permet ensuite, lors des discus-sions très techniques sur l’aménage-ment du pôle multimodal, de tou-jours replacer les propositions d’aménagement dans la cohérence plus globale du territoire. »

«  Cela permet d’imaginer des espaces publics de grande qualité et, pour Plaine Commune, de faire valoir l’ensemble des politiques publiques (mobilité, espace, environnement) por-tées par l’agglomération », ajoute Pierre Hiault, chef de projet d’amé-nagement de la Plaine et de Pleyel à

GARES DU GRAND PARIS EXPRESS

Démarche en trois temps : diagnostic, propositions et approbation

Page 11: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016 | 11

DOSSIER

du futur métro, s’assure de leur adaptation avec le plan d’aména-gement du quartier et les autres modes de transport, puis estime les coûts, détermine les financeurs et établit un calendrier. Tout l’en-jeu é tant d ’avoir bouclé la démarche, de manière à pouvoir phaser les travaux au bon moment par rapport à ceux des gares et à leur mise en service.

Gérer 4,3 millions d’usagers à Noisy-Champs en 2022Si le comité de pôle de Pont de Run-

gis a pris de l’avance, puisqu’une première étude lancée dès 2014 avait déjà posé les premiers principes d’aménagement urbain (lire ci-des-sous), celui de la gare de Noisy-Champs mène une « course contre la montre » pour « produire un document finalisé en mars 2017 ». En effet, la ligne 15 sud du GPE

desservira, dès 2022, cette gare qui doit surmonter bien des écueils. Non seulement elle est implantée sur deux communes, Noisy-le-Grand et Champs-sur-Marne, situées dans deux départements différents (Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne), mais elle est « bicéphale » avec un bâtiment de voyageurs desservant le RER A situé de chaque côté (Noisy-le-Grand et Champs-sur-Marne) et « que la RATP ne souhaite pas sup-primer », indique Olivier Baduel. Mais la question essentielle

concerne la gestion de l’afflux mas-sif des futurs usagers du GPE, arri-vant en voiture via l’autoroute A4 ou en bus. La fréquentation est estimée

à 4,3 millions d’usagers en 2022 et à 11 millions en 2030 avec les arri-vées consécutives de la ligne 15 est, 16 et 11, sans compter les opérations d’aménagement qui tablent sur la construction de 5 000 logements d’ici à 2030. « Les besoins sont esti-més à 4 500 places alors que les sta-tionnements actuels, près de la gare, offrent 2 000 places en parking et 300 en stationnement libre, détaille Olivier Baduel, les discussions portent sur la création ou non de par-kings relais et d’une vraie gare rou-tière, et si oui, l’endroit où il faut les positionner. » Idem pour les parkings de rabattement, qu’il faut implanter en amont de la gare du GPE afin de réduire le flux de voitures aux abords de celle-ci.

Concevoir un pôle intermodal du XXIe siècleLes problématiques diffèrent tota-

lement en petite couronne, et notamment à Saint-Denis Pleyel où s’écrit une page blanche. « L’arrivée

de cette gare, créée ex nihilo, va com-plètement transformer le quartier, avec le franchissement au-dessus du faisceau ferré nord et les grands pro-jets urbains autour de la gare », assure Pierre Hiault. L’enjeu ici consiste « à prendre en compte ce panorama de développement et d’y

adjoindre toutes les qualités d’un pôle intermodal du XXIe siècle, afin d’assurer une mobilité optimale aux personnes qui arriveront en gare et sur le « tripôle », groupant la ligne 15 du GPE, le RER D et la ligne 13 au Carrefour Pleyel ». S’il n’est pas nécessaire de prévoir de solutions de rabattement des voitures, il faut en revanche organiser l’approche et les itinéraires des bus qui desservi-ront le pôle. « La contrainte de la gestion des

espaces publics complexifie cette question, souligne Pierre Hiault, la réalisation d’une gare routière n’est pas encore tranchée. » Pas davan-tage que l’atterrissage du franchis-sement des voies ferrées, qui pour-rait conduire à la réalisation d’un espace public de correspondance. Les diverses options d’aménage-

ment seront proposées à la rentrée, tout comme celles concernant la gare des Ardoines à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

S’intéresser aux interfaces avec les quartiers limitrophes Le comité de pôle a été confié à

l’EPA Orsa, aménageur de la ZAC gare Ardoines, et l’étude de pôle à l’urbaniste de la ZAC TGTFP. « Le périmètre du comité de pôle est intégré à celui de la ZAC et le rôle du pilote consiste, non seulement à veiller à ce que l’aménagement urbain intègre toutes les fonctions de mobilité, mais aussi à s’intéres-ser aux interfaces avec les quar-tiers limitrophes de Vitry-sur-Seine », explique Brice Drouin, responsable du comité de pôle de la gare Les Ardoines à l’EPA Orsa, l’enjeu de cette opération d’amé-nagement étant de réaliser « un quartier mixte, urbain et dense dans le prolongement des zones déjà habitées ». Cette zone, très contrainte en

terme d’espace, doit gérer l’arrivée simultanée de la ligne 15 du futur métro, du TZen 5-Vallée de la Seine, de cinq à six nouvelles lignes de bus et d’un bus à haut niveau de service. Mais aussi l’implantation d’un pôle d’échange multimodal et de zones de stationnement pour les voitures et les vélos. Un projet de parking de rabattement est à l’étude sous la rampe prolongeant le fran-chissement des voies ferrées. Trois scenarii sont à l’étude. Résultats en septembre. ■ FABIENNE PROUX

Recréer un tissu urbain autour de la gare Pont de RungisLancé au printemps, le comité de pôle concernant la gare Pont de Rungis à Thiais s’inscrit dans la continuité d’un travail engagé depuis 2014. En effet, un groupe, constitué du Stif, de la SNCF, de la RATP et de la SGP, travaille depuis deux ans à la coordination des projets de transport sur ce site (ligne 14, projet de bus en site propre Sénia-Orly). La première étude de faisabilité issue de ces travaux prévoit notamment de créer, aux abords de la gare, un grand mail piéton sur lequel s’inséreront la ligne de bus en site propre, le parvis de la gare de métro et la gare du RER. « Avec l’arrivée des transports, Pont de Rungis va devenir une nouvelle centralité des futurs quartiers aménagés par l’EPA Orsa », fait valoir Laurie Loison, chargée du comité de pôle de Pont de

Rungis à l’EPA Orsa. « L’enjeu au niveau de la gare est de reconnecter ce site et tout le plateau d’Orly avec la ville, en recréant une continuité urbaine par l’aménagement de nouveaux quartiers. » Le comité de pôle procède à un « travail plus fin » de définition du plan d’aménagement autour du pôle gare (nombre de quais de bus, de dépose-minute, etc.). « Ayant travaillé bien en amont avec les divers opérateurs de transport, nous avons systématiquement intégré des mesures conservatoires dans le projet urbain (réserve foncière, mesure technique) pour ne pas obérer l’avenir, en prévision du développement de nouvelles lignes de transport », souligne Laurie Loison, à l’instar de l’éventuel prolongement du T9 qui desservira Orly ville.  

L’enjeu de l’aménagement des Ardoines est de réaliser un quartier mixte, urbain et dense

« L’arrivée de la gare Saint-Denis Pleyel va transformer le quartier, avec le franchissement au-dessus du faisceau ferré nord et les grands projets urbains autour de la gare », estime Pierre Hiault, chef de projet aménagement à Plaine Commune.

© S

GP/

KEN

GO

KU

MA

& A

SSO

CIA

TES

Page 12: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

12 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

L’ILE-DE-FRANCE ACCÉLÈRE SUR LES SERVICES NUMÉRIQUES

Développer un service d’information de référence, mettre en place une plateforme sur les données de mobilité, dématérialiser l’achat et l’utilisation des titres de transport... tels sont quelques-uns des piliers du plan d’action pour les services numériques examiné au Stif, le 1er juin. Ce plan propose, tout d’abord, la création d’un service de référence d’information aux voyageurs à l’échelle de la région, disponible au sein de l’application Vianavigo et du site Vianavigo.com. Celui-ci doit intégrer un calculateur sur toutes les mobilités : le vélo, le covoiturage, l’autopartage, etc. Le rapport annonce la constitution d’une « plateforme des données de mobilité régionale qui mettrait à disposition les données de référence sur les modes complémentaires aux transports en commun (covoiturage, vélo, VTC, taxi, etc.), en lien avec la région Ile-de-France, les autres collectivités concernées ainsi que l’Etat ». Il préconise qu’elle soit sous gouvernance publique, organisée dans un mode collaboratif et dispose des jeux de données, publics et privés. De premières réalisations seraient envisageables pour 2018. ■

Le schéma directeur du réseau Paris-est, réclamé de longue date par certains

élus, fixe des améliorations de court, moyen et long termes, tant en exploi-tation qu’en investissement. L’en-semble de ces mesures, qui fait consensus, représenterait un inves-tissement de près de 2,1 milliards d’euros sur la période 2016-2030.

A moyen terme, c’est tout d’abord l’extension de Nexteo, système d’ex-ploitation innovant prévu sur le pro-longement du RER E – qui permet notamment d’augmenter la fréquence des trains –, qui pourrait offrir une amélioration du service. Une exten-sion de 3 km jusqu’à la gare de Pan-tin est évaluée à 13 millions d’euros dont environ 8 millions pour l’adap-tation des installations existantes. Le renforcement du réseau d’alimenta-tion électrique sur la ligne P (35 mil-lions d’euros) et la création d’un point de croisement à Mouroux (20 millions d’euros) font également partie des mesures avancées.

S’agissant de l’adaptation de l’offre aux besoins des voyageurs, rien n’est prévu sur la ligne E à court terme du fait de la prolongation à l’ouest. En revanche, à moyen terme, les trains

de la branche sud à destination de Villiers-sur-Marne seront prolongés jusqu’à Roissy-en-Brie. Des évolu-tions sont également programmées sur plusieurs tronçons de la P, notamment sur l’axe Paris-Provins qui va pouvoir accueillir des rames du Francilien à l’issue des travaux d’électrification qui doivent débuter dans les prochains mois.

Interconnexion des garesAu sujet des gares, outre le finance-

ment d’une rénovation de celle de Saint-Ouen (12 millions d’euros), le conseil a examiné le dossier de concertation de celle de Bry-Vil-liers-Champigny qui sera desservie par la ligne 15 sud du Grand Paris express, devant être mise en service à l’horizon 2022. Le point sensible concerne l’interconnexion avec les lignes E et P du RER, pourtant confirmée à plusieurs reprises : « La Société du Grand Paris [qui doit voter le financement de ce projet lors de son conseil de surveillance de juillet] doit réaliser une vraie interconnexion et les élus considèrent qu’ils n’ont pas d’assurance sur le financement et le planning des travaux », rapporte-t-on au Stif.

Dans le document adopté le 1er juin, le conseil « émet une réserve » sur les coûts du projet – 348 mil-lions d’euros aux conditions écono-miques de 2014 –, et sur le planning de réalisation tels que présentés dans le dossier de concertation. Les élus souhaitent ainsi maintenir la pression sur les deux maîtres d’ou-vrage, SNCF Réseau et la Société du Grand Paris. Dans la délibération adoptée, ils demandent ainsi de « réaliser une gare intégrée entre le RER E et la ligne 15, pour permettre une correspondance efficace et créer les conditions pour l’arrêt d’un maxi-mum de trains ».

L’objectif est que le financement de cette gare intègre celui du prolonge-ment à l’ouest d’Eole, qui doit être finalisé pour cet été. « La SNCF pré-voit la réalisation de la gare du RER pour 2025 et ce n’est pas accep-table », considère Jonathan Kienzlen, un des administrateurs (PS) du syn-

Le conseil du Stif, regard tourné vers l’est Outre différents financements (lignes 4 et 11 du métro, T9, T5, etc.), le conseil du Stif a examiné, le 1er juin, le très attendu schéma directeur du réseau Paris-est, qui programme les investissements à venir dans ce secteur. Une attention particulière a également été portée à l’in-terconnexion de la future gare Bry-Villiers-Champigny.

TRANSPORTS

dicat, qui attire également l’attention sur la gare du Vert de Maisons qui pourrait rencontrer le même type de problème.

Impact du CDG expressLe conseil a adopté, le même jour,

son avis sur le CDG express, dans lequel il fait valoir que le projet « est susceptible d’impacter sensiblement la desserte et la qualité de service sur le RER B », alors que d’importants investissements sont réalisés pour améliorer sa ponctualité, sou-ligne-t-il. Ce document rapporte que l’Etat estime la perte à moins d’un point de ponctualité du RER B, et renvoie aux études ultérieures pour y vérifier les gains associés aux aménagements évoqués. Or un point de ponctualité correspond à une perte de valeur actualisée nette de 1,5 milliard d’euros, signale l’ins-titution. « Si l’on tient compte de cette perte dans le bénéfice actualisé du projet CDG express, l’impact est très significatif sur la rentabilité du projet. »Le syndicat s’inquiète aussi des

effets sur les lignes K et H. Sur la première, les simulations réalisées pour le compte de la SNCF ont mon-tré une perte de ponctualité poten-tielle d’un à deux points. Sur la seconde, l’expertise du Stif montre des effets indirects du CDG express en gare du Nord, conduisant à des incompatibilités de circulation. Et pourtant, les élus réaffirment « leur soutien fort au projet » qui doit voir le jour d’ici à la fin 2023. ■ RAPHAËL RICHARD

Le schéma directeur du réseau Paris-est prévoit les investissements pour une amélioration du service jusqu’en 2030.

© J

GP

Retrouvez plus d’informations sur le conseil du Stif du 1er juin sur le site : LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

Page 13: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016 | 13

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

© S

AG

APH

OTO

Les élus de Seine-et-Marne s’inquiètent de la desserte, par les bus, des futures gares du Grand Paris express.

En brefTransports

TZen. Enquête publique. Alors que l’enquête publique a débuté le 17 mai pour le TZen 3 (Paris-Pavil-lons-sous-Bois), la procédure com-mence le 30 mai pour les TZen 4 (Viry-Châtillon-Corbeil-Essonne) et TZen 5 (Paris-Choisy-le-Roi). Le Stif signale, par ailleurs, le début d’une concertation sur le projet de réamé-nagement du pôle gare et de créa-tion de ligne de bus en site propre du Mantois (Yvelines).

Axe Seine. Le Val d’Oise re-joint les 4 départements déjà associés. Le conseil départemen-tal du Val d’Oise a voté, le 27 mai, en faveur de son adhésion à l’As-sociation des départements de l’Axe Seine, constituée en sep-tembre 2015 par les Hauts-de-Seine, les Yvelines, l’Eure et la Seine-Maritime.

Ligne 14. Nouveau design. Henri Poupart Lafarge (Alstom), Valérie Pécresse, Elisabeth Borne (RATP), Philippe Yvin (SGP) et Laurent Probst (Stif) se sont réunis, le 30 mai, au siège d’Alstom pour présenter le design du futur métro 14, qui sera mis en service en 2019 dans le cadre d’un contrat de deux milliards d’euros.

TRANSPORTS

La Seine-et-Marne pose la première pierre de son schéma de transportMalgré la perte de la compétence transport au 1er janvier 2017, le conseil départemen-tal souhaite conserver un rôle actif dans ce domaine, afin notamment de rester le « chef d’orchestre » du territoire.

Quelque 59 % des déplace-ments journaliers en Seine-et-Marne se font en voiture

privée, contre 38 % en Ile-de-France, et 12 % en transports en commun (20 % en Ile-de-France). Le départe-ment a un profil particulier au sein de la région. La séance publique du conseil départemental du 27 mai a été l’occasion de rappeler son atta-chement à ses particularités, parmi lesquelles l’existence du réseau Seine-et-Marne express. Or la perte de la clause de compétence générale des départements, décidée par la loi NOTRe de 2015, remet en cause l’aide apportée à ces lignes (750 000 euros par an) et aux réseaux de transports intercommunaux.

« Nous voulons rester autorité orga-nisatrice de transport sur notre terri-toire », affirme Jean-Jacques Bar-b a u x , l e p r é s i d e n t d e l a Seine-et-Marne. Des discussions sont en cours avec la Région qui verra, au 1er janvier prochain, ses compétences en matière de transport élargies, et avec le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) pour trouver des solutions, par exemple de délégation partielle. Des travaux sont également en cours avec les intercommunalités alors que la réforme territoriale conduit aussi à revoir les périmètres des syndicats compétents en la matière. La collec-tivité veut garder son rôle d’incitateur et de facilitateur de projets locaux, et souhaite encourager les expérimen-tations de mobilité durable.

Se battre pour les interconnexions« Nous sommes dans une phase

charnière pour que le Département reste le chef d’orchestre des transports sur le territoire, considère Jean-Jacques Barbaux, c’est une vraie révolution que nous allons vivre. » L’élu milite aussi auprès du conseil régional pour que le département bénéficie largement du prochain

plan bus, et auprès de la Société du Grand Paris pour que les futures gares du Grand Paris express puissent disposer de suffisamment de places de parking et de station-nement pour les bus.« Le futur métro n’a pas été conçu

pour les habitants de la grande cou-ronne, il va falloir se battre pour les interconnexions, par exemple, observe le président du conseil départemen-

tal. Ce n’est pas qu’un problème de financement, les gares n’ont, dès l’ori-gine, pas été pensées dans ce but. » Par ailleurs, « l’exécutif départemental a décidé d’accentuer son soutien au développement des services de trans-port à la demande (TAD), réponse adaptée à l’expression des besoins de mobilité exprimée dans les zones rurales et périurbaines », rapporte la collectivité. ■ R.R.

Le Val d’Oise formule ses exigences Lors de sa séance du 27 mai, le conseil départe-mental du Val d’Oise a adopté un avis positif sur le projet de ligne 17 nord du Grand Paris express, mais assorti de réserves. Ces dernières tiennent, en premier lieu, à la demande d’une interconnexion entre la ligne H du Transilien et la nouvelle ligne en gare de Saint-Denis Pleyel. Un souhait déjà formulé dans un avis émis lors de l’enquête publique sur le projet de ligne 17 sud et qui a été entendu mais qui n’est tou-jours pas financé. Le Département tient par ailleurs à « rappeler la nécessité de préserver la faisabilité de la liaison directe entre Roissy et Nanterre-La Défense ». Sa demande initiale consistait en une interconnexion entre la ligne 17 et la ligne 15 (qui dessert Nanterre-La Défense) à Saint-Denis Pleyel. Compte tenu des choix techniques opérés (longueur des quais), cette liaison n’est plus possible. ■ G.M.

La ligne 341, 100 % électrique à la fin de l’année Première à bénéficier du plan « Bus 2025 », la ligne 341, reliant Charles de Gaulle-Etoile à la porte de Clignancourt, a été inaugurée le 30 mai par Valérie Pécresse, Elisabeth Borne, PDG de la RATP, et Vincent Bolloré, PDG du groupe du même nom. Elle sera équipée, avant fin 2016, de 23 véhicules Bluebus 100 % électriques qui seront rechargés de nuit au centre bus de Belliard (Paris 18e). Elle constitue une « étape clé dans la transition énergétique de la RATP », d’après Elisabeth Borne. Le projet s’insère dans le plan « Bus 2025 » mis en place par le Syndicat des trans-ports d’Ile-de-France (Stif). L’objectif est simple : « dis-poser, d’ici à 2025, d’un parc bus 100 % vert constitué à 80 % de bus électriques et 20 % au biogaz ». La pré-sidente de la région Ile-de-France a rappelé à cette occasion le lancement, dans les semaines à venir, d’un plan « 1 000 bus » en Ile-de-France. ■ V.H.

LIGNE 17 NORD BUS

Page 14: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

14 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

CONGRÈS DES MAIRES

Des élus inquiets mais combatifsLe débat d’orientation générale a donné le ton de ce 99e Congrès des maires de France, le 31 mai à la porte de Versailles. Face à l’inquiétude des élus, François Hollande a annoncé une réduction de moitié de la baisse de la dotation globale de fonctionnement pour 2017.

Jamais la commune n’a été aussi menacée et pourtant, jamais la commune n’a été

aussi nécessaire », lance André Lai-gnel devant les maires réunis pour leur 99e congrès, exceptionnellement organisé du 31 mai au 2 juin à la suite de l’annulation du congrès de l’automne dernier, qui aurait dû se tenir quelques jours après les atten-tats du 13 novembre.

Comme à l’accoutumée, le plaidoyer d’André Laignel pour les maires et leurs finances fait un très bon score à l’applaudimètre d’une salle acquise, par définition, à la cause. Dans la bouche de François Baroin, le pré-sident de l’AMF, comme dans celle d’André Laignel, vice-président délé-gué aux finances, le combat concerne

en premier lieu les finances. Les maires se disent « étouffés » par la baisse des dotations. Et le vice-pré-sident de reprendre l’image du garrot. Les représentants de l’association consentent qu’un effort est néces-saire mais considèrent que celui qui leur est imposé est « injuste et inéga-lement réparti ».

« A la limite du supportable »« On nous demande tant d’efforts

alors que l’ensemble des collectivités locales ne pèse que 9 % du budget national, alors même que celles-ci sont à l’origine de 70 % des investisse-ments civils », plaide André Laignel. Ces baisses de dotations auraient conduit à une baisse de la capacité d’autofinancement de 30 % depuis

Bulletin d’abonnementJe souhaite m’abonner pour un an, je choisis ma formule :

�Abonnement webSolo

�Abonnement webMultiutilisateurs

�Abonnement web& édition papier

Tarif annuel780 € HT (796,38 € TTC)

soit 2,1 € par jour700 € HT (714,70 € TTC)

par utilisateursoit 1,90 € par jour

960 € HT (980,16 € TTC)soit 2,6 € par jour

• Accès au site Internet• Newsletter quotidienne• L’hebdo en PDF• Les archives en PDF + L’hebdo papier (48 numéros/an)

Adresse de livraison :

Nom : ……………………………………………………………………………………………………………Organisme : ………………………………………………………………………………………………… Adresse : ……………………………………………………………………………………………………… CP/Ville : ………………………………………………………………………………………………………Pays (si hors France) : …………………………………………………………………………………Téléphone : …………………………………………………………………………………………………Email de l’abonné ou de l’administrateur :..................................................................... @ ...............................................................

Mode de paiement :

Chèque bancaire à l’ordre de JGPmediaVirement bancaire au Crédit Mutuel Code IBAN : FR761 02780 6031 000205 8220209Carte bancaire

American Express Mastercard VisaN° : ……………………………………………………………………………………………………………………Code de sécurité (3 derniers chiffres au dos) :Date d’expiration : _ _ / _ _ _ _Signature Cachet

Abonnement en ligne : visitez la rubrique abonnement du site www.lejournaldugrandparis.fr

Retournez ce bulletin à : JGPmedia – 27 rue du Chemin vert, 75011 Paris // contact : [email protected]

2012. Ce même financement qui per-met l’investissement des communes. « Nous avons atteint la limite du sup-portable », peut-on entendre. Raison pour laquelle François Baroin, au nom de l’AMF, demandait la suppres-sion de la tranche 2017 des baisses de dotations. François Hollande, le 2 juin lors de son intervention au Congrès, a réduit de moitié cette tranche – qui s’élèvera donc à un mil-liard d’euros – pour le bloc local.

L’autre volet de la lutte pour la pré-servation de la commune tient à l’aménagement du territoire, selon le président de l’association. « L’His-toire nous dira si ces réformes allaient dans la bonne direction », considère François Baroin quant aux lois NOTRe et Maptam. ■ GRÉGOIRE MÉROT

Opievoy. Tractations. Les pré-sidents des conseils départemen-taux des Yvelines, de l’Essonne et du Val d’Oise craignent qu’une partie du patrimoine de l’office HLM, située dans d’autres départements, soit « bradée » à l’occasion de son démantèlement. Une réunion de travail était prévue le 31 mai avec le préfet de région.

Plan tourisme. Au premier tri-mestre 2016, le taux d’occupation des hôtels parisiens affiche une baisse de 7,7 % par rapport à l’année passée. Si Paris reste la première destination touristique mondiale, la ville lumière compte bien se refaire un nom à travers l’accueil de pres-cripteurs, tours opérateurs, journa-listes et blogueurs internationaux. Une e-réputation sur les réseaux sociaux notamment, ainsi qu’une promotion plus classique à travers de l’affichage publicitaire.

En brefCollectivités

Page 15: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016 | 15

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 15

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

ments dans des secteurs desservis en transports en commun. Cependant, ces notions ne sont pas suffisamment définies à ce jour », indique l’avis.

Connexion des dispositifsL’institution attend notamment des

précisions sur la condition de « contribution significative à l’effort régional de construction de logements sur la période 2016-2020 » nécessaire au bénéfice de l’aide. Il lui paraît éga-lement « essentiel » que soient fixées des exigences en matière de loge-ment social. Les critères de bonne desserte en transports en commun et d’amélioration des équilibres habi-tat-emploi au niveau local nécessitent également d’être mieux définis, estime le Ceser.

« L’ancienne aide régionale aux ter-ritoires bâtisseurs, votée en juin 2015, s’inscrivait dans une relative conver-gence des critères et de parité de financement avec l’aide de l’Etat, aux maires bâtisseurs, laissant espérer un effet levier sur les territoires concer-nés », rappelle l’institution qui préco-nise donc que le nouveau dispositif « ne soit pas totalement déconnecté de l’aide de l’Etat ». ■ RAPHAËL RICHARD

Cette nouvelle aide, qui vien-dra se substituer au dispo-sitif « accompagnement des

territoires bâtisseurs » voté en juin 2015 par l’ancienne majorité et qui n’avait pas encore été engagé, vise à soutenir l’aménagement de 100 quar-tiers selon trois objectifs : favoriser la création de logements autour des gares des réseaux de transport en commun ; favoriser la transition éco-logique et l’innovation urbaine ; aider les collectivités à financer les équi-pements publics. 235 millions d’eu-ros sur toute la durée du CPER 2015-2020 seront ainsi consacrés à la réalisation d’équipements néces-saires à l’accueil de nouveaux habi-tants et à l’aménagement des espaces publics.

En vue de la nouvelle délibération régionale – prévue pour juin afin de préciser les conditions d’application de cette aide pour une entrée en vigueur dès 2017 –, le Ceser formule un certain nombre de précisions attendues. « Le nouveau dispositif d’aide à l’aménagement des 100 quar-tiers conserve l’ambition essentielle de l’ancien dispositif dédié aux terri-toires bâtisseurs, à savoir : accompa-gner l’effort de construction de loge-

100 quartiers innovants : le Ceser demande des précisions Dans un avis adopté le 26 mai, le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) Ile-de-France dresse plusieurs recommandations pour que soit précisé le dispositif 100 quartiers innovants et écologiques, voté en mars par le conseil régional.

INSTITUTIONS ILE-DE-FRANCE

© J

GP

Le Ceser demande que le nouveau dispositif soit conditionné à des exigences en matière de logement social.

8 JUINConvention annuelle Systematic Paris-RegionLa 11e Convention annuelle du pôle de compétitivité Systematic Paris-Region est placée sous le thème « sharing Innovation, shaping our future ». Elle rassemblera plus de 600 acteurs : industriels, académiques et institutionnels.Systematic Paris Region « connecte les acteurs du logiciel, du numérique et de l’industrie, accélère les projets numériques par l’innovation collaborative, le développement des PME, la mise en relation et le sourcing business », dans des secteurs tels que l’énergie, les télécoms, la santé, les transports, etc.Maison de la Chimie – 28 rue Saint-Dominique, 75007 Paris

8 JUINBaromètre annuel sur l’entrepreneuriat en Ile-de-FranceL’OCED et le Crocis, deux observatoires de la CCI Paris Ile-de-France, présenteront, en partenariat avec Ellisphere, leur nouveau Baromètre annuel sur l’entrepreneuriat en Ile-de-France mercredi 8 juin de 8h à 10h30. Ce premier opus a pour thème : « Quel dynamisme et quelle résilience des entreprises en Ile-de-France ? » Tarif : 50 euros. Contact : [email protected]

DU 9 AU 19 JUINFutur en Seine 2016Organisé par Cap digital, le festival francilien de l’innovation revient en 2016 pour sa 7e édition ― sur le thème « Tous hackés ? Tous hackers ! » ― avec un nouveau lieu, le Carreau du Temple, qui s’ajoute à la Gaîté lyrique.Le 10 juin de 9h à 14h à la Gaîté lyrique, la Société du Grand Paris organise une conférence pour découvrir les terrains d’innovation autour du Grand Paris express et

des speed meetings thématiques pour approfondir les sujets avec ses experts.Paris & Ile-de-France

17 JUINLe Grand Paris, 8 ans plus tard

Ce débat public, temps de réflexion et d’échange, est proposé par l’Atelier international du Grand Paris. Huit ans se sont écoulés depuis la consultation internationale sur le Grand Paris et le contexte a résolument changé : un nouveau réseau de transport, des gares et quartiers de gare, une nouvelle gouvernance et un nouveau découpage institutionnel. L’Atelier tentera d’apporter des réponses aux interrogations suivantes : « qu’avons nous fait du

Grand Paris ? », « quels sont les regards des architectes sur les évolutions et enjeux ? », « quels enseignements doivent être tirés ? ».Maison de l’Architecture – 148 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris

29 SEPTEMBRESmart Manufacturing Paris Saclay 2016L’Estaca Campus Paris-Saclay accueille l’événement interpôles sur l’industrie du futur en Ile-de-France. Au programme : fabrication additive, sciences humaines et sociales et digitalisation de l’industrie avec des témoignages d’entreprises et d’écoles comme Centrale Nantes ou l’Institut Mines-Télécom.Estaca Campus Paris-Saclay (Yvelines)

4 JUILLETPremier Forum économique du Grand Paris

Une journée de conférences-débats et de décryptage des sujets opérationnels, avec La Tribune et Le journal du Grand Paris. Pour accompagner la mise en place de la métropole, faire le point sur les nombreux projets d’aménagement,en compagnie des grands acteurs politiques, économiques et financiers qui la construisent, et aborder des thématiques pratiques sur les enjeux suivants : qualité de vie-environnement, habitat-logementmobilité-transport, financement, aménagement-construction, économie-emploi.Au programme, des zooms sur les « Hubs du Grand Paris », le secteur de Créteil l’Echat, La Défense, Val d’Europe, Chapelle international et le financement des projets du Grand Paris.

Maison des travaux publics - Paris 8

Page 16: ISSN LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE … · ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS

XXXX / XXXXCOULISSES / PORTRAIT

16 | Le journal du Grand Paris | N° 79 | Du 6 au 12 juin 2016

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris Tél. 01 75 77 87 25 - Dépôt légal à parutionCPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Ont participé à ce numéro : V. Hautcœur, G. Mérot, J. Michon, F. Proux, M. Cataldi (correctrice)

Directrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis

Échapper à l’uniformité est une obsession pour Rabia Enckell. « Se singulariser est ce qui nous permet de

rester vivant », philosophe-t-elle à une table de « la lingerie ». La fondatrice de Promoteurs de courtoisie urbaine donne rendez-vous aux Grands voi-sins, un lieu singulier. Un lieu qui lui ressemble. A la fin de la conversation, Rabia Enckell s’improvise en guide dans l’hôpital Saint-Vincent de Paul investi par plusieurs associations. Solidaire, durable, innovant sont les maîtres mots des Grands voisins. Des mots qui font écho au parcours comme à l’activité de celle qui a fait de la promotion immobilière un métier social, collaboratif, participatif.« Je n’aurais pas pensé que l’on

puisse faire cela en France  » , explique-t-elle quant à son aventure. Mais elle l’a fait. Après avoir décou-vert le « beau métier » de la promo-tion immobilière, Rabia Enckell s’in-vente un métier pour « arrêter de faire les choses à l’envers ». Très prosaï-

bloqué pour favoriser un autre élève. « Depuis toute petite, je savais que j’avais rendez-vous avec la France, c’était la chance à saisir », se sou-vient-elle. Arrivée à Paris, elle découvre la France, mais aussi le monde. Elle se remémore avec un plaisir non dissimulé ses années à la Cité internationale. « J’adore découvrir d’autres cultures, ce qui est différent. » Diplômée, elle part six mois au Sénégal pour réaliser les espaces extérieurs de la première école de danse contemporaine afri-caine. Elle fait les plans le matin, consulte l’après-midi. « J’ai fait du participatif. » De retour à Paris, Nantes ou Lyon, Rabia Enckell découvre la promotion immobilière, la ruralité, le développement durable.

Faire le lienMais ce « besoin de lien, d’humain »,

qu’elle décrit la pousse à fonder son agence. Les immeubles sont conçus en commun avec les habitants. Tout son talent de diplomate est à l’œuvre dans ses projets. Le prochain à voir le jour sera celui de l’Arche en L’Ile et ses 26 foyers, à L’Ile-Saint-Denis (voir p. 3). « Un groupe très diversifié, j’en ai révé. J’ai besoin d’eux autant qu’ils ont besoin de moi », considère-t-elle à propos des habitants. Faire le lien, toujours. Connaître la ville et ceux qui y vivent, à la manière de

son père qui saluait les mendiants comme le maire. «  J’ai grandi comme ça », explique celle qui avait un peu honte que son père salue tout le monde mais qui a, depuis, réa-lisé l’importance de c e t te «   co u r to i s i e urbaine ». Rabia Enckell espère

qu’avec la métropole, vient le temps de déve-lopper des projets

comme les siens. Dans son opti-misme sans limites elle forme même le vœu de quotas de participatif dans la production de logements. Ce serait alors une véritable réussite collective. ■ G.M.

quement, elle explique la nécessité de consulter les habitants « afin de faire se rencontrer l’offre et la demande de logement ». Mais cela va bien au-delà, c’est toute sa conception de la société qui se retrouve dans Pro-moteurs de courtoisie urbaine. Jusqu’au nom.

Rabia Enckell est réso-lument optimiste, a le goût des autres jusqu’à idéaliser tout un cha-cun. « On me le reproche souvent », confesse-t-elle de sa voix douce. Mais son désir de « por-ter l’enchantement », chevillé au corps, lui fait tout traverser.A commencer par la

Méditerranée, à 23 ans. Brillante à l’école, elle fait partie de ces jeunes Tunisiens à qui l’on offre la possibilité d’intégrer l’Ecole nationale supérieure du pay-sage de Versailles (ENSP). Il faut se battre pour aller à l’école. Dans la Tunisie de Ben Ali, son dossier est

PORTRAIT

Rabia Enckell Très chers voisinsLa fondatrice de Promoteurs de courtoisie urbaine donne au nom de l’entreprise tout son sens. Connecter les personnes les plus diverses, porter l’enchantement, le commun…

Rabia Enckell, fondatrice de Promoteurs de courtoisie urbaine.

© J

GP

Paris métropole. Evénement à l’automne. Les dif férents groupes de travail de Paris métropole poursuivent leurs auditions. Celui relatif à l’effet frontière entre les zones denses et moins denses, de même que celui qui planche sur la vision stratégique, accompagné par Daniel Béhar, d’Acadie, rencontrent des élus des quatre coins de la Ré-gion. Un événement de restitution des travaux des différents groupes est annoncé pour l’automne.

Conseil de développement. Ti-rage au sort. La composition du conseil de développement de la mé-tropole du Grand Paris sera prochai-nement connue. Ses membres de-vraient être davantage choisis intuitu

personae qu’au nom de leurs institu-tions. 24 citoyens franciliens, tirés au sort sur une liste de volontaires, de-vraient également en faire partie.

Rénovation thermique : sub-ventions durables ? « Opération

exemplaire » de rénovation thermique, les travaux de la résidence Lan-çon-Rungis, dans le 13e arrondisse-ment, ont bénéficié d’un lancement en grande pompe le 30 mai. La copro-priété a notamment bénéficié en 2015 de l’appel à manifestation d’intérêt « Copro durable » de l’Ademe et du conseil régional, pour un montant de 324 840 euros. Un AMI qui pourrait de ne pas être reconduit à l’identique en 2016 faute de financements de l’Ademe... apprend-on à la Région.

Métropole ? Connais pas. Le Grand Paris n’a pas pénétré le Congrès des maires. Pas plus que les autres métropoles françaises. Les seules évocations des métropoles à la tribune furent pour craindre qu’elles empiètent sur les prérogatives com-munales. Côté salon, en revanche, les stands de la métropole du Grand Paris et de Paris métropole n’ont pas désempli, démontrant l’intérêt géné-ral pour le fait métropolitain.

En brefCoulisses

BIO EXPRESS

2002 Diplômée de l’ENSP de Versailles, départ pour le Sénégal

2004 Responsable développement dans le Groupe Brémond

2012 Crée Promoteurs de courtoisie urbaine