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Je vous le dis aujourd’hui, mes amis, bien que nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, les jeunes font néanmoins des rêves! I ls font le rêve qu’un jour, ils deviendront champions de breakdance, millionnaires ou stars du football. D’autres, très réalistes, rêvent de devenir pompiers ou soudeurs (p 10). Ils font le rêve qu’un jour, le monde soit un lieu où l’on vit mieux ensemble. «Un monde idéal où le jeune est intégré dans la société, où on le considère et où il se considère comme un acteur responsable qui peut faire ses propres choix» (p 15). «Un monde où chaque personne aurait sa place avec ses différences et son potentiel.» Un monde où, enfin, «la moitié de la planète ne crèverait plus pour qu’un quart de celle-ci s‘en mette plein les poches»(p 25). Ils font ce rêve aujourd’hui! 1 Déjà, certains s’engagent. Ils construisent un monde où les jeunes ont la parole (p22). Ils organisent, rassemblent, bougent, avancent... Ils assument leurs différences et s’engagent dans tous les domaines qu’ils soient politiques, spirituels, philosophiques, écologiques...Que ce soit dans leur commune, leur pays, l’Europe où même au niveau mondial, les jeunes élèvent leur voix pour parler de leurs rêves, leur avenir, leurs projets pour notre société. Il s’agirait de «réussir sa vie». Guy Bajoit affirme que «pour éviter que des individus ne se perdent dans une fausse idée de réussite, il faut être plutôt que paraître ou avoir (p19).» Pour réussir sa vie, il faudrait donc se sentir exister? Ne plus se définir par ce que l’on a mais par ce que l’on est. Faites que le rêve dévore votre vie afin que votre vie ne dévore pas votre rêve. Antoine de Saint Exupery disait aussi: «Fais de ta vie un rêve,et d’un rêve ,une réalité». Autrement dit, vis la vie que tu as choisi et le bonheur frappera à ta porte. Parce que finalement «réaliser ses rêves», ce serait «atteindre le bonheur». D’un tout autre avis, Jean d’Ormesson, membre de l’Académie française affirme que «Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu». Alors, finalement, faut-il chercher le bonheur ou le laisser nous trouver? Souvent, on le voit comme un «après» meilleur que ce que l’on vit dans le présent. Selon André Comte-Sponville, il faut vivre pour de bon, avec les plaisirs et les joies du présent, en ne désirant que ce que l’on a au moment présent. C’est ce qu’il appelle le bonheur en acte, un bonheur qui n’espère rien. Peut-être que chercher le bonheur, c’est le reconnaitre lorsqu’il est là? Etre heureux aujourd’hui semble s’inscrire dans un épanouissement personnel, dans un amour profond de la vie quelle qu’elle soit. Car c’est dans la mesure où nous aimons la vie que nous la jugeons bonne. Et vous, quels sont vos rêves? Quelle est votre définition du bonheur? Delphine Gantois 1. Inspiré du discours «I Have a Dream» (J’ai un rêve) de Martin Luther King J’ai fait un rêve...

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Je vous le dis aujourd’hui, mes amis, bien que nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, les jeunes font néanmoins des rêves!

Ils font le rêve qu’un jour, ils deviendront champions de breakdance, millionnaires ou stars du football. D’autres, très réalistes, rêvent de

devenir pompiers ou soudeurs (p 10).

Ils font le rêve qu’un jour, le monde soit un lieu où l’on vit mieux ensemble. «Un monde idéal où le jeune est intégré dans la société, où on le considère et où il se considère comme un acteur responsable qui peut faire ses propres choix» (p 15). «Un monde où chaque personne aurait sa place avec ses différences et son potentiel.» Un monde où, enfin, «la moitié de la planète ne crèverait plus pour qu’un quart de celle-ci s‘en mette plein les poches»(p 25). Ils font ce rêve aujourd’hui!1

Déjà, certains s’engagent. Ils construisent un monde où les jeunes ont la parole (p22). Ils organisent, rassemblent, bougent, avancent... Ils assument leurs différences et s’engagent dans tous les domaines qu’ils soient politiques, spirituels, philosophiques, écologiques...Que ce soit dans leur commune, leur pays, l’Europe où même au niveau mondial, les jeunes élèvent leur voix pour parler de leurs rêves, leur avenir, leurs projets pour notre société.

Il s’agirait de «réussir sa vie». Guy Bajoit affirme que «pour éviter que des individus ne se perdent dans une fausse idée de réussite, il faut être plutôt que paraître ou avoir (p19).» Pour réussir sa vie, il faudrait donc se sentir exister? Ne plus se définir par ce que l’on a mais par ce que l’on est.

Faites que le rêve dévore votre vie afin que votre vie ne dévore pas votre rêve.Antoine de Saint Exupery disait aussi: «Fais de ta vie un rêve,et d’un rêve ,une réalité». Autrement dit, vis la vie que tu as choisi et le bonheur frappera à ta porte. Parce que finalement «réaliser ses rêves», ce serait «atteindre le bonheur». D’un tout autre avis, Jean d’Ormesson, membre de l’Académie française affirme que «Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu». Alors, finalement, faut-il chercher le bonheur ou le laisser nous trouver?

Souvent, on le voit comme un «après» meilleur que ce que l’on vit dans le présent. Selon André Comte-Sponville, il faut vivre pour de bon, avec les plaisirs et les joies du présent, en ne désirant que ce que l’on a au moment présent. C’est ce qu’il appelle le bonheur en acte, un bonheur qui n’espère rien. Peut-être que chercher le bonheur, c’est le reconnaitre lorsqu’il est là?

Etre heureux aujourd’hui semble s’inscrire dans un épanouissement personnel, dans un amour profond de la vie quelle qu’elle soit. Car c’est dans la mesure où nous aimons la vie que nous la jugeons bonne.

Et vous, quels sont vos rêves? Quelle est votre définition du bonheur?

Delphine Gantois

1. Inspiré du discours «I Have a Dream» (J’ai un rêve) de Martin Luther King

J’ai fait un rêve...

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Photos: Matthieu Cornélis

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Quels rêves pour les jeunes ?

Je m’appelle Bryan, j’ai 18 ans, j’habite Sainte Marguerite.Mon rêve ?

Mon plus grand rêve : devenir champion de break dance !J’aimerais devenir millionnaire ! Ou alors être champion de break dance, être

champion de ma passion c’est ça que je voudrais faire !…Une femme, des enfants… ?

Ouais ! Avoir une femme des enfants et tout ! Vivre dans un endroit calme !C’est un beau rêve aussi ça !

Comme Sainte Marguerite ?… (Rire)…Non, non, non ! Si je reste avec ma famille je n’irai pas à Sainte

Marguerite. Ce n’est pas pour construire une famille Sainte Marguerite !Je ne sais pas ! Dans un endroit pas trop loin de Liège, mais genre à la campagne !

Tu vois, tranquille quoi !Et dans quel monde voudrais tu vivre ?

Heu…Déjà moins de pollution et tout, la crasse et tout ! Qu’on construise des nouveaux trucs pour les jeunes, en tout cas à Sainte Marguerite, il n’y pas beaucoup

de choses à faire !Et comment ferais tu pour aboutir à tes rêves ?

Ce ne sont que des rêves, je sais bien que je ne serai jamais champion du monde de break dance. Mais ce qui est possible, c’est construire la famille, ça c’est

possible ! Voila en travaillant et tout, t’y arriveras ! Tout d’abord avoir de l’argent, t’acheter une voiture, tu trouveras la femme qui te donnera tes enfants, avec l’argent

tu te construiras ta maison tranquille…

Je m’appelle Fiorentina, j’ai 16 ans.Mon rêve ?Moi, c’est avoir une belle vie...enfin…que tout ce passe bien dans ma vie, que je vais trouver un beau métier, qu’avec ma famille ça se passe bien, et tout le reste !Ça veut dire quoi pour toi que ça se passe bien avec ta famille ?Pour moi, ce n’est pas l’argent qui fait la vie !J’aimerais bien m’entendre avec mon mari, avoir des enfants…Quel métier voudrais-tu faire ?Garder les trisomiques, faire éducatrice pour les handicapés !De quel monde rêves-tu ?Que personne de ma famille ne meure... enfin pour l’instant je ne saurai pas dire grand chose, on verra avec le temps comment ça va se passer !Pour le quartier, je trouve qu’il est mort, enfin il faut que ça change, y a tout le monde qui bouge en plus, ça craint !Y a pas de respect, je trouve que beaucoup de jeunes suivent le mauvais chemin ; ils commencent à fumer, il n’y plus de filles bien. J’aimerai que ça change !Qu’ils ne fassent pas les grands en disant par exemple : « Ouais j’ai 15 ans, je fume, vas te faire f***** !»Faudrait que tout le monde change et que ça redevienne comme avant ; Il y a 5-6 ans d’ici c’était mieux !

Parole aux plus grands:

Micro-trottoir des jeunes du centre de jeunesse « la Baraka » (membre de la FCJMP) à Sainte Marguerite (Liège-quartier ouest).

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11DossierDossier

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Je m’appelle Arbios, j’ai 15 ans.Moi mon rêve, c’est de devenir un footballeur, une star.Dans mon quartier, j’aimerai que ça se passe mieux, qu’il y ait une bonne ambiance.J’aimerais vivre avec ma femme et avoir trois enfants.De quoi rêves-tu pour le monde ?Ben…. Que ça se passe bien !...Qu’il n’y ait plus de pauvres ou de riches, que les riches donnent l’argent aux pauvres…Par rapport au quartier, je trouve que les plus petits suivent les plus grands, ils les imitent alors on doit montrer l’exemple.Pour les jeunes de mon pays (Kosovo), je rêve qu’il n’y ait plus de pauvres, que tout le monde ait une maison et qu’il n’y ait plus la guerre !

Je m’appelle OzcanMon rêve à moi, c’est devenir soudeur !

Vivre normalement ; pas trop d’argent ni peu d’argent.Je rêve de vivre en Belgique ! Et pourquoi pas en Turquie ?

…Comme ça j’irai là en vacances !... (Rire)

Pour ma famille, je souhaite le bonheur, je souhaite pour mes enfants un avenir, qu’ils fassent des études pour entretenir une famille…

Je trouve que dans le quartier, ils y trop de tox. le soir..,. J’aimerais que ça soit plus calme !

Pour la jeunesse turque, je dirai qu’ils doivent être fiers de leurs origines …!

Bonjour, je m’appelle Besmir, j’ai 12 ans.Je rêve de finir mes études et de devenir comptable.Pour mes frères et sœurs je rêve d’une bonne carrière.J’aimerais bien éduquer mes enfants comme mon père !Cela veut dire quoi comme ton père ?…ben des fois je me bagarre et tout… mais au fond, j’ai de la peine pour les gens, j’ai une bonne éducation, je ne suis pas un méchant.Et pour les jeunes ?Pour les jeunes du quartier, je souhaite qu’ils réussissent leurs vies, qu’ils ne deviennent pas des clochards…

Je m’appelle Arbessa, j’ai 13 ans et demi, je joue au foot, je suis à l’école en deuxième année du secondaire.

Quel est ton rêve ?Mon rêve c’est de finir l’école et avoir un bon travail. J’aimerais faire pompier.

Pour les autres ?Pour les autres jeunes, j’aimerai qu’ils finissent tous bien dans la vie, qu’ils ne ratent

pas leurs années, leurs études…Pour ta famille ?

J’aimerai que ma famille soit bien, qu’il n’y ait pas toujours de disputes…Pour le quartier j’aimerais qu’il y ait un terrain, une place où l’on peut se réunir, jouer

sans se battre.

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Dossier

Je m’appelle Patrick Ally Dugumbi, j’ai 30 ans et je travaille au R.N.C. en tant qu’animateur chargé de conception de projet et

d’encadrement de jeunes en collaboration avec le centre de jeunesse quartier ouest « la Baraka » (membre de la FCJMP) à Sainte Marguerite (Liège).Je voudrais appuyer sur ce thème, la responsabilité que nous avons par rapport aux jeunes. Je pose ainsi la question, quelle part de rêve laissons-nous aux jeunes? Leur laissons-nous la possibilité de rêver?En tout cas, le rêve est une e x c e l l e n t e m a n i è r e d’exprimer ses attentes et ses souhaits. Il peut être imaginatif ou très terre à terre. Il reflète souvent la manière dont nous percevons le futur. Et dans ce monde actuel je trouve que le futur parait assez flou pour ne pas dire « triste ». Que ce soit du point de vue économique, écologique, politique, et même culturel, le futur que la société nous présente n’a pas de quoi faire rêver ! Quand nous voyons la crise économique que nous traversons le taux de chômage que celle-ci engendre. Quand nous observons les conséquences écologiques dues à notre mode de vie, et les conséquences qui se répercutent sur l’être humain en général. Quand chaque soir nous voyons les « rêves » que la télé propose à toute une jeunesse en lui faisant croire qu’elle peut devenir star du jour au lendemain ou gagner des millions

en passant dans une de ces télés-réalité ! Quand nous réalisons que nous vivons dans un monde qui crie haut et fort les droits de l’Homme alors que la dignité humaine est bafouée à chaque seconde sur notre planète, je me demande quel futur laissons-nous aux plus jeunes ?Et je crois que c’est à cela que nous devons penser et réfléchir. En tant qu’éducateur, en tant qu’animateur, en tant que travailleur social, en tant que parent et surtout en tant que citoyen de la terre ! C’est de notre devoir de stimuler chez les jeunes le rêve qui est

lié à l’espoir, à l’ambition, à la confiance en soi, à la confiance en l’autre aussi ! Que l’autre rêve et œuvre pour un futur m e i l l e u r commun à tous ! Et cet autre, c’est moi !

Donc, je pense que notre travail à nous, qui sommes sur le terrain avec les jeunes, est de donner aux jeunes cette possibilité de rêver. Leur donner des pistes alternatives à ce que leur offre la société. Leur donner accès à la culture, leur donner l’opportunité d’élargir leurs visions, leur montrer qu’ils sont utiles, indispensables et qu’ils sont acteurs dans ce monde. Leur donner leur place et les considérer comme citoyens à part entière. On doit montrer au jeune que le rêve est réalisable. Si l’espoir fait vivre, alors entretenons-la afin que la vie continue et que le rêve se perpétue.J’ai fait un rêve…

Patrick Ally Dugumbi

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Je m’appelle Joe, je vais à l’école à Saint Joseph.Quel est ton rêve Joe ?Moi dans la vie, je rêve d’être footballeur. Où aimerais-tu jouer ?J’aimerais jouer dans l’équipe de France.Pour l’instant je ne joue pas encore au football mais bientôt je vais m’inscrire dans un club.Et où aimerais-tu vivre ?J’aimerais vivre à Paris !J’aimerais me marier à 24 ans et avoir …10 enfants... (Rire).

Je m’appelle Philippe, j’ai 8 ans.Tu fais quoi dans la vie ?Je fais du sport, je fais du skate board tout près d’une école qui s’appelle Sainte Thérèse.Quel est ton rêve ?Mon rêve… c’est…de conduire une voiture, et aussi d’être policier. J’arrêterai tout le monde comme un fou … (rire) et je passerai même dans le sens interdit.J’aimerais vivre en Afrique, hoooo, j’ai envie de voir ! Je n’ai jamais été, jamais de la vie, j’ai envie d’y aller.Aussi ma maman, elle est italienne et mon père il est africain !Moi j’aimerais avoir 72 enfants avec un Grooooos lit comme ça !Il faut qu’il y ait 72 femmes pour accoucher de 72 bébés !

Propos recueillis par Patrick Ally Dugumbi

Parole aux plus petits:

Qu’en dit l’animateur?

La Barakarue Sainte Marguerite, 51B-4000 LiègeFax/tel: 04/[email protected] www.labaraka.be

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En quelques mots, qu’est ce que l’agence bruxelloise pour l’entreprise ?

L’ABE permet à tous ceux qui entreprennent en Région de Bruxelles-Capitale, qu’ils soient porteurs de projet, créateurs d’entreprise, entreprises, PME, indépendants ou investisseurs étrangers de trouver en un seul endroit, toute l’information relative à la création ou à l’exercice d’une activité économique ou innovante en Région de Bruxelles-Capitale.

Quelles activités mettez-vous en place pour que les jeunes trouvent où retrouvent le goût d’entreprendre ?

Depuis maintenant un an, l’ABE a été chargée de coordonner un projet de sensibilisation à l’esprit d’entreprendre. Le projet s’adresse en particulier aux jeunes (de 10 à 23 ans) de quartiers situés dans la « zone du canal », sur les communes d’Anderlecht, Bruxelles-ville, Forest, Molenbeek, Saint-Gilles, Saint-Josse-Ten-Noode et Schaerbeek. Le projet est le fruit d’une collaboration avec

4 structures de formation (ICHEC PME, Groupe One, Les jeunes Entreprises et UNIZO) qui donnent les outils nécessaires pour que les élèves ou les enseignants puissent réaliser leur projet. Il est également prévu d’organiser des événements « entrepreneuriat » pour les jeunes et leur entourage. Le projet vise également les structures extrascolaires travaillant avec les jeunes des quartiers repris ci-dessus. Les partenaires seront amenés à proposer des activités ponctuelles de sensibilisation à l’esprit d’entreprendre aux jeunes faisant partie de structures locales d’accompagnement extrascolaire.

Ichec Pme propose Cap’TenLaurence Lievens chef de projet à Ichec PME Cap’Ten travaille les comportements de l’esprit d’entreprendre tels que la créativité, la curiosité, la persévérance, la communica t ion , l’autonomie… et propose aux élèves de réaliser un projet dans un domaine qui

les passionne. La passion aide à trouver le goût d’entreprendre… A travers cela, le jeune apprend à se connaître, gagne de la confiance en lui et peut valoriser ses talents, quels qu’ils soient…

Groupe One propose un jeu pédagogique et interactif « j’entreprends@school ».Il s’agit d’un grand jeu de rôle organisé sous forme de mises en situation et de simulations. On y apprend à utiliser une simulation d’affaires afin de sensibiliser les jeunes à l’esprit d’entreprendre dans les principes du développement durable: gestion financière, prise de risque, technique de l’œuf (teambuilding - leadership - communication)...

Les Jeunes Entreprises proposent pour les élèves du primaire Notre Commune.

Cela concerne une production à la chaîne/unité et recherche d’un magasin (analyse

des plus et des moins, esprit critique, vote à majorité), pour ceux du secondaire les Mini-entreprises. La Mini-Entreprise veut donner aux élèves une idée concrète du fonctionnement de l’entreprise en leur proposant de mettre sur pied une entreprise de taille réduite et de la gérer à la manière de véritables entrepreneurs. Les Jeunes Entreprises proposent encore d’autres activités plus ponctuelles comme la technique de l’œuf qui permet de se familiariser au teambuilding et de mettre en évidence des les personnalités des jeunes qui y participent.

Dossier

Aller au bout de son rêveRencontre de Laurence Lievens, chef de projet à Ichec PME et de Fabienne Baise, Chargée de Communication de l’asbl Les Jeunes Entreprises

Les jeunes ont peur de l’avenir

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d’aller au bout de leur rêve.Laurence Lievens: Je suppose que certains, oui. Ce serait intéressant qu’ils se manifestent et qu’ils donnent envie aux autres.

Article réalisé par la FCJMP

Comment les jeunes voient-ils leur avenir à court, moyen et long terme ?Fabienne Baise Chargée de Communication de l’asbl Les Jeunes EntreprisesIls ne le voient pas et éprouvent beaucoup de difficultés à se projeter dans leur environnement social et professionnel. C’est en cela que des programmes les mettant concrètement sur le terrain, en découverte d’eux-mêmes, de leurs rêves, de leurs envies sont nécessaires pour qu’ils se découvrent des talents, des passions.La société est composées de jeunes qui passent aisément d’une activité à l’autre, voire même, les réalisent en même temps. Ils sont flexibles. Notre système éducatif n’y est pas adapté. Des programmes extra/para scolaires peuvent les aider à mieux rencontrer les attentes du monde professionnel.

Percevez vous une évolution dans la manière dont les jeunes perçoivent de façon positive ou négative leur avenir ? Laurence Lievens: Difficile de répondre car c’est hétérogène. Mais globalement, je pense que certains jeunes pensent que leur avenir est bouché. Ils sont sensibles à tout ce qui est dit sur la crise dans les médias et ils ont peur de l’avenir.

Pouvoir leur donner des outils permettant d’appréhender l’avenir de façon réaliste, mais néanmoins positive, leur laisser le droit à l’erreur, en apprenant à en tirer profit pour rebondir, c’est le défi que nous avons envie de relever avec nos programmes Jeunes chez ICHEC-PME

Pensez vous que les jeunes ont encore une part de rêve dans leurs projets ? Avez-vous des exemples ?

Fabienne Baise: Bien sûr ! Il faut simplement les laisser parler et les écouter. Et s’ils n’ont pas encore de rêves en cours d’adolescence, nous pouvons les aider à en faire, en leur proposant des palettes d’outils créatifs, d’outils qui peuvent leur faire prendre de l’assurance dans l’un ou l’autre domaine. En participant à un projet de création de plan d’affaires, un jeune se dit « dans le fond, aujourd’hui je sais que me lancer en indépendant comme mécanicien, c’est possible ». D’autant que l’objectif de ces programmes est aussi de mettre en contact les jeunes et le monde de l’entreprise. S’ils font bien fonctionner leur réseau de contact (employeur de job étudiants, maître de stage…) ils se donnent la chance

Dossier

Agence Bruxelloise pour l’Entreprise (ABE)Tour & TaxisAv. du Port 86C, b2111000 BruxellesTel. + 32 2 422 00 20Fax + 32 2 422 00 [email protected]

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Dossier15

Les rêves des jeunes engagés

Les Organisations de Jeunesse (OJ) à caractère spirituel, philosophique et politique sont des lieux ouverts à tous et où des échanges peuvent se créer dans le respect des convictions de chacun. Le Réseau des Non Confédérés rassemble plusieurs d’entre elles : l’Union des Étudiants Juifs de Belgique (UEJB), le Service Protestant de la Jeunesse (SPJ), Empreintes, Quinoa, Asmaé, les jeunes FDF, écolo j et les jeunes cdH. Les jeunes veulent s’accorder une réflexion

pour dépasser les aspects strictement matériels de l’existence, atteindre un monde où ils sont heureux. Etienne Cléda de l’asbl Empreintes définit ainsi le bonheur: « S’il y a une chose en laquelle j’ai confiance, c’est que le véritable bonheur se construit avec les autres, dans la durée, en créant du lien. »Aujourd’hui, les jeunes ont un souhait réel de spiritualité ou de philosophie de vie. « Croire», peu importe en quoi ou en qui, comment et pourquoi, c’est marcher vers soi-même. «J’aime être en groupe avec les jeunes», témoigne un jeune participant à l’année diaconale du Service Protestant de la Jeunesse, «organiser des choses avec eux, partager mes valeurs.»Carinne Lenoir, des jeunes FDF, nous affirme que les jeunes n’ont qu’un souhait: pouvoir agir, être responsables, ajouter leur pierre à l’édifice de la société actuelle pour amener un « mieux vivre ensemble»

Un monde idéal: un monde de jeunes CRACS!

Rencontre de Carinne Lenoir, chargée de l’événementiel chez les jeunes FDF

Quels sont tes engagements politiques?

Au sein de l’équipe des jeunes FDF, j’exerce actuellement la fonction de chargée de l’événementiel. L’organisation des Jeunes FDF étant membre du RNC, j’ai également eu l’opportunité d’accéder au poste de trésorière au sein du CA du Réseau.Cette double implication me permet de participer à la mise sur pied de projets communs entre les JFDF et le RNC tel que le très beau projet de devoir de mémoire nommé « Nous nous souvenons... ». Je suis également présidente de la Fédération des Associations de Parents en milieu Officiel (FAPEO) pour la régionale de Bruxelles. Jeune maman, je m’investis également en tant que membre de l’association de parents de l’école de ma fille Chloé. Enfin, très attachée et impliquée dans ma commune d’Auderghem, j’y occupe actuellement le mandat de conseillère communale et je suis membre du CA du Centre Culturel. Je m’occupe également de la maison de quartier « Le Pavillon » située à Auderghem.

Pourquoi tous ces engagements?

En tant que jeune, j’ai très vite souhaité organiser des évènements. L’engagement est pour moi une forme d’énergie. Au plus je m’engage, au mieux je me sens! Dans un premier temps, j’ai participé et apporté mon soutien aux campagnes

électorales du FDF, parti au sein duquel ma famille milite depuis plusieurs générations. Je fus d’autant plus vite plongé dans le « bain » que mes parents ont exercé différentes fonctions au sein de cabinets ministériels. Ensuite, petit à petit, j’ai rencontré l’équipe lors de ma participation aux

différentes activités organisées par les Jeunes FDF et j’ai choisi de m’y investir activement. Une fois familiarisée avec le milieu politique et ses arcanes, j’ai décidé de m’y engager et de me présenter aux élections communales. Ces différents engagements, au fil du

temps, m’ont permis de compléter mon apprentissage et de mieux organiser mon temps et mon travail.En résumé, j’ai choisi ces engagements car ils sont pour moi un cheminement pour devenir responsable et se rapprocher de la notion de CRACS (Citoyen Responsable, Actif, Critique et Solidaire). Est-ce que tes engagements ont pour but d’améliorer le monde?

En tant qu’individu, on a tous la possibilité de faire bouger les choses. Il ne faut pas nécessairement de l’argent pour réaliser

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16Dossier

des choses. La simple volonté de créer un réseau de personnes motivées suffit souvent pour arriver à un « mieux vivre ensemble ». Je suis quelqu’un de très concret, idéaliste mais consciente qu’il faut garder les pieds sur terre.Il faut rester réaliste. Bien que nous n’ayons pas une baguette magique pour rendre tout le monde heureux, nous avons, nous les jeunes, le moyen d’aider les gens à améliorer leur quotidien. Les gens n’ont pas la vie facile, ils ont besoin d’un peu de soleil dans leur vie et mon but est de leur donner le sourire en les impliquant dans des actions communes. Il est certain que ce n’est pas en deux jours qu’on peut changer le monde mais si chaque jour, chacun met sa pierre à l’édifice nous pourrons l’améliorer.

Il y a une raison spirituelle dans le fait de participer à l’année diaconale ?

Oui. J’avais le choix entre l’année diaconale et un service de volontariat normal et j’ai préféré l’année diaconale car lorsqu’il y a des chrétiens, il y a une motivation chrétienne, une certaine confiance. Ce n’est pas une motivation commerciale. Tout le monde est dans la même foi. Avoir des activités à caractère religieux permet de trouver des repères tels que l’amour du prochain, le respect mutuel…

Pourquoi une telle motivation à partager tes valeurs ?

Lorsque j’ai eu terminé la catéchèse, mon groupe a voulu continuer à se rencontrer. Donc, on a fondé un groupe de 15 jeunes dans une des paroisses de Mayence (il y a 22 paroisses à Mayence). Comme j’avais fait une formation à l’animation, j’avais la motivation aussi de mettre en pratique ce que j’avais appris. J’aime être en groupe avec les jeunes, o r g a n i s e r des choses avec eux,

partager mes valeurs. Pour moi, j’allie tout ce qui me tient à cœur: les valeurs chrétiennes, le travail avec les jeunes, l’animation,…Lorsque je jouais au foot, l’objectif n’était pas de prendre du plaisir à jouer mais il était uniquement de gagner. Or moi, j’apprécie aussi de pouvoir rencontrer les gens juste pour le plaisir, pour moi chaque personne est importante. Notre

groupe est ouvert à tout le monde et participe

aux rassemblements régionaux et nationaux. Parfois, des jeunes qui ne sont pas

croyants rejoignent notre groupe et cela

amène des discussions sur la foi, les valeurs. C’est

Les jeunes s’intéressent-ils à la politique? La politique est-elle pour eux un vecteur permettant d’atteindre leur vision du monde idéal?

La plupart des jeunes ne s’intéresse pas à la politique car la vision qu’ils en ont par la télévision ne reflète pas la réalité. Le politicien a son mot à dire mais il n’a pas, comme on pourrait le croire, tous les pouvoirs. En réalité, être dans la politique, c’est davantage avoir un rôle de « moteur », c’est amener les gens à avancer. La politique est-elle un ensemble de valeurs qui te permettent d’avoir une conduite de vie? Pour moi, je vois la politique comme un outil permettant d’avancer, permettant d’améliorer le cadre de vie, d’aller vers un “mieux vivre”. J’adhère complètement aux objectifs des JFDF et notamment aux préoccupations sociales et communautaires qui fondent notre action. A cela viennent s’ajouter des valeurs plus personnelles comme la cohésion, l’entraide et le partage qui s’opposent à l’individualisme que je rejette avec véhémence. La mise en commun des capacités, du caractère et de la différence

de chacun est source d’enrichissement, d’entraide et de partage. Enfin, rester soi-même est un impératif dans mon action politique auquel je ne dérogerai jamais.

A ton avis, quel monde idéal souhaitent les jeunes?

On est dans une société où les jeunes comptent sur l’adulte pour faire bouger les choses, sans faire leurs propres choix. Ils ont rarement conscience du rôle qu’ils ont à jouer s’ils s’investissent à l’école, à l’unif, dans des associations… Je pense que le monde idéal pour les jeunes d’aujourd’hui est une société où on les considère et où ils se considèrent comme des acteurs responsables qui peuvent faire leurs propres choix.

Propos recueillis par Delphine GantoisPhotos: Matthieu Cornélis

Un monde de respect et d’amour du prochainRencontre de Julius, un jeune allemand, participant à l’année diaconale du Service Protestant de la Jeunesse.

Les Jeunes FDFChaussée de Charleroi, 127

1060 BruxellesTél. : 02/538.02.71Fax : 02/538.02.71

[email protected]

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très intéressant et enrichissant. Notre ouverture est importante car on ne peut pas se refermer sur soi-même. Accepter les autres, c’est vivre la foi.

Que t’apporte l’année diaconale ?

Vivre la vie paroissiale protestante dans un pays différent, avec différentes cultures et langues. Cela ressemble à la vie protestante que je connais chez moi. Ce qui diffère, c’est que chez nous, il y a 4.000 membres dans la paroisse et ici, il y a 50 personnes. Mais les 50 personnes vivent plus intensément leur foi, de manière plus engagée car elles sont en minorité. Elles vont toutes au culte. Tandis que chez nous, sur les 4.000 croyants, il y en a 80 au culte. Parfois certains disent qu’ils croient en Dieu mais ils ne pratiquent pas.

Je travaille aussi dans le cadre de l’année diaconale, dans une ferme, « la Clarine », avec des handicapés mentaux, à Fayt-lez-Manage, à côté

«La pensée sans action est stérile, l’action sans pensée est aveugle», c’est la pierre angulaire de votre philosophie?

« Selon moi, mieux vaut agir sur ce sur quoi j’ai prise que de parler de ce sur quoi je n’en ai pas ». Cette maxime que j’emprunte à la pensée stoïcienne « Le Manuel d’Epictete » rappelle que si on veut changer le monde, il ne suffit pas

de le commenter, il faut s’engager dans l’action. Cela commence par soi et ses habitudes de vie et de consommation, s’étend à notre cadre de vie immédiat puis à nos groupes d’appartenance (école, amis, MJ, travail) et aux institutions qui organisent la vie collective (de la Commune à l’Europe). A chaque niveau son mode d’action. Je pense que la culture dans laquelle nous baignons tend à nous faire croire que le bonheur vient de l’accumulation de biens et de loisirs. Pour ceux qui défendent cette idée du bonheur, adeptes ou victime de la société de consommation et de la croissance, l’augmentation du pouvoir d’achat est naturellement l’enjeu fondamental. Imaginer d’autres manières d’être heureux, d’autres critères d’évaluation, d’autres valeurs (la gratuité, le partage, la satiété, la lenteur) est une méthode pour se libérer de la dépendance à la consommation. Notre travail d’Organisation de Jeunesse est d’amener des volontaires à découvrir ces autres possibles voire à les inventer eux-mêmes. Un des

chemins envisageable est l’action collective, celle qui crée et renforce les liens entre les gens ».

Quelle mode d’action privilégiez-vous pour sensibiliser à votre philosophie?

«Je pars de la question du bonheur. En défendant l’idée qu’il est possible d’inventer des manières d’être heureux plus respectueuses des hommes et de l’environnement, Empreintes propose un regard particulier sur le monde et la société, une philosophie. Deusio, en choisissant d’inscrire la participation comme principe fondateur de sa pédagogie et de son fonctionnement, notre association considère que chacun a le droit et doit avoir la possibilité de choisir pour lui-même et de contribuer

de La Louvière. C’est un centre de jour. J’y apprends l’élevage, le jardin, la production de fromage, d’alcool,… la vie d’une ferme et aussi le travail avec les handicapés.

Te sens-tu marginalisé par vos croyances ?

Pas tellement mais il y a des personnes qui ne comprennent pas qu’on puisse aller à l’église. Beaucoup de mes amis sont athées. Parfois, on reçoit des regards bizarres parce qu’on est croyant. Mais je suis collectionneur de timbres. Et je me sens plus marginalisé par rapport à ça que par rapport à mes croyances car on me jette des regards encore plus bizarres. (Rires)

Penses-tu avoir reçu tes croyances en héritage de tes parents ?

Cela a commencé avec mes parents. Mais, je pense que sans la catéchèse et le groupe de jeunes, sans la formation

C’est quoi le bonheur?Rencontre d’Etienne Cléda, directeur de Empreintes asbl

Service Protestant de la Jeunesserue Brogniez, 441070 BruxellesTél. : 02/510.61.61Fax : 02/[email protected]

à l’animation à laquelle j’ai eu accès au Conseil de la Jeunesse Protestante de Mayence, je pense que j’aurais vécu autre chose. Cela a fortifié la foi donnée par les parents.

Les jeunes marginalisent parfois l’Eglise. Que l’on croit en Dieu ou pas, il faut rester ouvert aux autres. Ne pas se fermer, s’intéresser aux minorités car bien souvent on marginalise parce qu’on ne connaît pas

Propos recueillis par Delphine Gantois

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18Dossier

à la construction de la société dans laquelle il vit. Je crois, en troisième lieu, que la liberté et la citoyenneté se traduisent au quotidien dans l’engagement collectif. A nouveau, en cela, l’écologie s’oppose à l’égoïsme et à l’individualisme promus par la société de consommation. Je ne peux être heureux seul».

N’est-il pas difficile de mener vos actions dans un monde parfois sourd à vos préoccupations?

« D’après moi, pour que notre action soit efficace, il est important d’inscrire celle-ci dans le système et non hors de celui-ci. Si nous ne sommes pas toujours en accord avec sa logique, cela ne nous empêche nullement d’agir sur le monde, avec les gens qui y vivent et de proposer des alternatives. Dès lors qu’il est question de compromis, on pense avoir retourné sa veste mais c’est faux! On ne peut pas vivre nos actions hors de la réalité. Voici un exemple: il nous arrive de promouvoir nos activités dans la presse gratuite quasi entièrement consacrée à la publicité, on ne vend pas notre âme pour autant. Si Empreintes dénonce la publicité qui pousse à la consommation, notre association doit néanmoins travailler avec les moyens existants et les utiliser tout en étant respectueux de nos valeurs ».

Les jeunes sont-ils nombreux à se sentir concernés par vos actions?

« L’objectif premier d’Empreintes asbl n’est pas de faire des membres mais bien de rassembler des bonnes volontés autour de l’engagement. L’association tente de motiver et encadrer des jeunes motivés en vue d’amener ceux-ci à développer d’autres actions de sensibilisation et, dans le meilleur des cas, nous faire rencontrer plus de volontaires prêts à s’engager dans des projets qui réalisent notre philosophie. Nous partageons le rêve d’un monde où les gens sont davantage autonomes c’est à dire qu’ils assument

leurs choix et s’autorisent à agir sur leur environnement, qu’ils se rendent compte de leur impact sur celui-ci... ».

Vous qui êtes des spécialistes en la matière... la philosophie d’ Empreintes est-elle durable dans l’esprit des jeunes?

« Je crois que dans notre monde même les idées sont devenues des biens de consommation soumis aux modes, à la tyrannie du plaisir immédiat et de la vitesse ; du prêt-à-penser jetable. S’il y a une chose en laquelle j’ai confiance, c’est que le véritable bonheur se construit avec les autres, dans la durée, en créant du lien. Créer ce lien et diminuer l’impact sur l’environnement demande du temps et un engagement important. Il me serait difficile d’adhérer voire même de comprendre une philosophie sans la vivre en profondeur, en picorant, en la consommant … »

Propos recueillis et photos réalisées parMatthieu Cornélis

EmpreintesRue Godefroid, 565000 NamurTél. : 081/[email protected]

Pour en savoir plus sur les rêves des jeunes,

commandez la publication du RNC : «Du sens à ma vie».

[email protected]/513.54.94

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19Dossier

P e n s e z -vous que la société dans laquelle se construisent les jeunes aujourd’hui leur propose encore de rêver?

Les attentes de réalisation des jeunes

ne sont plus les mêmes qu’il y a une trentaine d’années. En ce laps de temps le monde a beaucoup changé ainsi que les attentes des jeunes. Revenons en arrière... il y a un demi siècle, chaque individu attendait de la vie ce que la société lui proposait. Il y

avait une certaine harmonie entre ce que la société proposait au jeune et les attentes de celui-ci. L’individu était social et le bonheur c’était faire ce que la société voulait qu’on fasse. Il y a 100 ans, l’individu suivait la voix de Dieu. Il y a 50 ans, celle de la modernité et du progrès. Aujourd’hui la société impose aux individus les 4 commandements suivants: « sois toi-même », « choisis ta vie », « jouis de la vie », « fais attention, le monde est plein de dangers ». Ces messages sont répétés et soulignés par tous les canaux de socialisation (école, télévision, parents, amis...) et deviennent alors de facto les attentes de réalisation des jeunes. Mais attention, ces 4 injonctions culturelles, même si l’individu les adopte, ne sont pas les garantes de l’accès au bonheur.

Cela veut dire que tous les jeunes prennent ces injonctions pour vérité? N’ont-ils pas des attentes différentes?

Bien sûr, il y a autant d’attentes que de jeunesses. Mais il faut souligner que, peu importe leur milieu social, les jeunes sont soumis à ces injonctions culturelles dans tous les lieux de socialisation. Il est vrai aussi que les jeunes ne sont pas égaux face à ces commandements. Même si les attentes de la liberté, du bonheur, de

Valoriser d’autres indicateurs de réussite sociale Rencontre de Guy Bajoit

Professeur émérite de l’ Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Guy Bajoit a collaboré à l’écriture d’ouvrages de référence sur les jeunes en société, plus particulièrement sur la question de l’insertion des jeunes dans la famille, l’école, le

monde du travail et la culture, bref, des lieux d’apprentissage culturels en pleine évolution.

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20la jouissance et de la sécurité sont les mêmes pour tous, la conscience des limites auxquelles devront faire face les individus en construction varient selon leur milieu socio-économique. On pourrait en douter mais naitre dans une famille aisée ne résout pas automatiquement la question du bonheur.

Ne pas être capable de suivre ces injonctions c’est vivre en marge de la société?

Les choses ne sont pas si évidentes... Face à ces décalages, différentes réactions sont possibles de la part d’un individu. J’en distingue quatre.

La première d’entre elles est la loyauté c’est à dire faire ce que l’idéologie dominante veut que l’on fasse : la « société CCC » (compétition, consommation, communication). Trois types de loyauté peuvent être identifiés. Le premier est la compétitivité : comment être un « loup » et s’inscrire dans le système

compétitif ? Deuxième possibilité, le consumérisme. Il s’agit là de satisfaire ses désirs de consommation, quitte à pratiquer l’achat compulsif pour s’auto-réaliser personnellement. La troisième et dernière expression de la loyauté c’est le « connectionnisme »: surfer, se mettre en réseau et prendre sa place en communiquant avec le monde.

La protestation est une seconde possibilité de réaction lorsque les jeunes doivent faire face à ces limites, c’est à dire entre ce que la société ordonne et ce à quoi les jeunes peuvent effectivement prétendre. Elle peut, elle aussi, se décliner sous trois formes. La contre-culture en est une illustration: le hip-hop, les gangs, le tag,... ont pour objet de refuser et de dénoncer le monde auquel on ne peut pas participer. Seconde et troisième forme de protestation, la mouvance anarchiste et l’altermondialisme. Si les anars font usage de la violence

pour dénoncer un monde politique qu’ils considèrent comme pourri, sans possibilité de dialogue et un système qui dysfonctionne, les alter, eux, prônent un ensemble de valeurs sociales et économiques soucieuses de l’environnement et du développement de l’individu comme moteur de la mondialisation, au contraire de la logique néolibérale qui régule notre société. Ils acceptent tout le monde dans leur mouvement pour peu qu’ils en adoptent les codes (vest imentaires, c u l t u r e l s , . . . ) . C’est d’ailleurs dommage que l’accent soit mis

davantage sur la forme que sur le fond de leur idéologie car l’altermondialisme, s’il était moins divisé, pourrait constituer la relève du mouvement ouvrier en assimilant des individus

qui ne partagent pas les mêmes conceptions d’ « un autre monde est possible ».

Encore pour faire face aux décalages, l’individu peut également adopter une des trois formes de pragmatisme. L’apathie, qui est caractéristique de ceux qui ne croient plus en rien, qui ne s’engagent plus nulle part. L’opportunisme, qui peut se traduire par une instrumentalisation du système social: profiter du chômage,... alors que ces manières d’agir impliquent plus ou moins une mauvaise conscience ou, troisième et dernière attitude pragmatique, la délinquance: « pourquoi ne pas voler puisque je ne peux pas m’offrir ce que la société m’ordonne? ». Il est très fréquent que la délinquance soit justifiée par les décalages vécus.

Une quatrième et dernière réaction possible face aux décalages est l’exit ou comment quitter le monde de différentes manières. L’usage de drogues, les maladies mentales, la dépression,... sont des exemples de fuite. L’hédonisme narcissique est une seconde forme de fuite et consiste en un repli sur son identité personnelle et en une jouissance de tout ce que la vie peut offrir. C’est cultiver son identité personnelle. La dernière forme de fuite que l’on peut identifier, ce sont les nouvelles certitudes diffusées par les communautés. Nombreux sont celles et ceux qui trouvent réponse à leur « décalage », au sein de groupes proposant d’anciennes « vérités »: fuite vers un monde d’hier, vers des valeurs ethniques et nationales (extrême droite,...), vers les sectes…

Etre plutôt que paraître ou avoir.

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« Jeunesse et société. La socialisation des jeunes dans un monde en mutation»

L’insertion des jeunes dans la famille, l’école, le monde du travail, la justice et la culture... comment ça se passe aujourd’hui? Ces thèmes sont abordés dans cet ouvrage retraçant les résultats des recherches menées actuellement sur la socialisation des jeunes, en mettant l’accent sur les différentes manières d’appréhender la question des rapports entre le sujet et le monde social.

Ces textes proposent aux enseignants, aux travailleurs sociaux, aux hommes politiques et aux chercheurs, des clefs de lecture théoriques et des analyses issues de nombreuses recherches.

Jean-Marie Jaspard, Quentin Nollet De Brauwere, Françoise Digneffe, Guy BajoitDe Boeck, 2000.

« Les jeunes dans la compétition culturelle »

Dans un premier temps, ce livre a été écrit pour les jeunes: pour inciter à les écouter, pour les aider à se comprendre et à se donner du sens dans un contexte culturel qui les pointe du doigt, pour ne pas les mettre dans le même sac, pour apprécier leurs manières de rester sujets dans le monde où ils vivent.

Pour atteindre ce but, les auteurs en ont poursuivi deux autres, situés dans le cadre d’une sociologie du changement culturel. D’une part, il ont tenté de comprendre comment les nouvelles références culturelles se diffusent, comment les gens en viennent à les approuver et donc à abandonner les anciennes, dans une période de crise, génératrice de compétition, d’incertitude existentielle et

d’instabilité normative. Une théorie du sujet a été élaborée pour répondre à ces questions.

Dans un second temps, il s’agissait aussi de donner un sens au changement culturel en cours : Où en sommes-nous et où allons-nous ? Une théorie de la mutation des modèles culturels est proposée dans cette publication pour répondre à ces questions.

Abraham franssen, Guy BajoitPUF, 1995

Pourrait-on éviter de telles réactions? Comment?

La loyauté, la protestation, le pragmatisme et la fuite peuvent, vous l’avez vu, prendre des formes différentes. Ces quatre réactions possibles sont des réponses aux limites que les injonctions culturelles imposent aux individus. Il s’agit dès lors de déconstruire ces ordres, de les expliquer et de remettre en question la notion du bonheur qui nous est proposée et qui en a déçu plus d’un. Pour éviter que des individus se perdent dans cette fausse idée de réussite, il faut valoriser d’autres indicateurs de réussite sociale, économique et culturelle : être plutôt que paraître ou avoir.

Propos recueillis par Matthieu Cornélis

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Redonner confiance aux jeunes Rencontre de Anne-Caroline Burnet, présidente du Conseil de la jeunesse

An n e - C a r o l i n e Burnet incarne, depuis le début du mois de novembre,

la Présidence du nouveau Conseil de la jeunesse. Elue à une grande majorité par la nouvelle Assemblée Générale, elle dirigera

désormais, avec l’aide du Conseil d’ Administration, les travaux de l’organe d’avis officiel et de représentation des jeunes en Communauté française. Elle est devenue, en quelque sorte, le visage de la jeunesse en Communauté française. Elle est également un exemple d’engagement des jeunes en société.

Qu’est-ce qui te caractérise?

J’ai 21 ans et je suis originaire de Philippeville. J’étudie l’économie du développement à Namur. Je me suis engagée il y a déjà pas mal de temps dans les processus de décision qui concernent les jeunes en commençant par le Conseil communal des enfants, puis j’ai été déléguée de classe et Présidente des classes du degré supérieur des humanités de mon école. J’ai aussi été active dans le secteur sportif, suivi une formation d’animatrice et j’ai fait partie d’un club d’étudiants entrepreneurs. Ma volonté de bouger pour le citoyen et me mettre au service de la population m’ont poussé à m’investir au sein des Jeunes cdH. Dans ce cadre, j’ai participé à l’organisation d’événements tels que des conférences sur la coopération au développement, sur l’ Europe...

Trois expériences du secteur de la jeunesse qui t’ont donné l’envie de t’investir au sein du Conseil de la jeunesse?

Je pense que la plus forte, celle qui m’a probablement le plus interpellé, ce doit être mon voyage au Bénin avec le Forum Universitaire de la Coopération au Développement. C’était une expérience forte mais, avec un peu de recul, j’ai réalisé qu’il n’était pas nécessaire de courir le monde pour se montrer utile. Il y a beaucoup de choses à améliorer chez nous et notamment pour les jeunes. C’est peut-être plus efficace de comprendre les problèmes sociétaux qui nous concernent et d’agir sur ce sur quoi nous avons prise.

Mon expérience de l’animation était aussi très intéressante: travail en équipe, aide, soutien aux autres, le contact, l’écoute... Ce sont des valeurs très importantes à mes yeux.

En troisième choix je citerais les étudiants entrepreneurs. J’ai eu l’occasion d’assister à divers événements qui visaient à susciter l’engagement des jeunes.

Qu’est-ce que c’est le Conseil et qu’est-ce qui t’a donné l’envie de t’y investir?

Le Conseil est une formidable opportunité de donner de la voix et de souligner la volonté de participation des jeunes en société. Je pense que le problème aujourd’hui, et je le déplore, c’est le désintérêt des jeunes pour la chose politique, ils n’y font pas confiance. Mon ambition est de montrer autour de moi qu’il est possible de relayer la parole des jeunes à travers les travaux du Conseil. Dans mon entourage, ceux qui connaissaient mes ambitions m’ont beaucoup soutenue.

Je veux montrer aux jeunes de la Communauté française qu’il est possible de faire bouger les choses. Chacun des membres du Conseil étant porteur d’une expérience intéressante, chacun ayant fait face à des difficultés, il nous sera plus facile de mettre un doigt sur

les dysfonctionnements et les lacunes du système. Munis de tels outils, je suis confiante en le fait que les jeunes verront moins de barrières sur leur route.

Penses-tu vraiment que les avis du Conseil seront capables d’influer sur les politiques qui concernent les jeunes?

C’est une question qui m’a été fréquemment posée lorsque je faisais campagne auprès de mon entourage: « Qu’est-ce que fait le Conseil concrètement? ». Le mot « consultatif » amuse beaucoup, ils s’imaginent que l’on donne des avis et que notre travail se limite à cela. Je pense que c’est à nous de donner une impulsion à notre structure. Nous donnerons, bien sûr, des avis lorsque les politiques nous le demandent mais nous allons également assurer la réactivité du Conseil en mettant sur pied des commissions de travail et en construisant des avis sur ces mêmes thématiques. Nous n’attendrons certainement pas que l’on nous donne la parole pour intervenir sur des sujets qui nous concernent! C’est clairement dans l’intérêt de nos politiciens de prendre en compte les avis du Conseil parce que nous représentons tout de même 800.000 jeunes, ils sont tenus de prendre cela en compte.

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Redonner confiance aux jeunes Rencontre de Anne-Caroline Burnet, présidente du Conseil de la jeunesse

Tu souhaites donc voir installé un Conseil réactif qui compte sur la participation des jeunes et pas seulement sur la consultation des politiques?

Il faut qu’on soit sur le terrain, il faut interpeller et pas seulement attendre qu’on vienne à nous. L’impulsion doit être donnée au sein du Conseil et je pense qu’au vu de la qualité de l’ Assemblée Générale et du Conseil d’ Administration, tous sont motivés et ont des idées plein la tête. Un des grands défis de ces deux prochaines années c’est, bien sûr, de renforcer la visibilité du Conseil.

Plus globalement, les jeunes vivent-ils la grande désillusion dans le contexte économique, social et écologique que nous connaissons?

Je pense que la démarche qui vise à se reposer sur un système existant -et qui montre aujourd’hui ses limites- est une facilité. C’est vrai qu’on est dans une période pas facile: la crise va jouer sur l’emploi et plein de domaines qui touchent directement les jeunes. Comme les conséquences de la crise n’ont pas encore toutes émergé, on ne sait pas dire de quoi demain sera fait. Mais encore une fois, c’est à nous de

bouger, de proposer des alternatives, de nous montrer innovants.

« Bouger, bouger... ». Cela traduit-il ta volonté de déconstruire certains éléments du système pour proposer d’ambitieux changements?

Bien-sûr! Nous sommes la génération « test ». Aujourd’hui on nous donne la possibilité de dire ce qu’on pense. Il nous faut maintenant analyser le système, poser un oeil critique et objectif quant à l’évolution de notre société afin d’envisager d’autres alternatives pour la jeunesse et la société dans son ensemble. Je sens l’ambition de tous les membres du Conseil à aller dans ce sens, ça ne peut être que constructif!

Génération « test », ça veut-dire qu’on serait la dernière génération qui puisse changer le cours des choses? Ne serait-il pas temps de déconstruire certains mythes et de prendre les choses en main?

Nous nous retrouvons en plein boum technologique, on est dépassés par les événements. Ce n’est pas l’ancienne génération qui va mettre un nouveau cadre en place car ça prend du temps et ça se construit sur du très long terme. Pour les jeunes, la politique est pourrie dans le trognon, ils ne pensent pas avoir la possibilité d’y influer de quelque façon que ce soit. Il faut que le Conseil puisse, par ses missions, remettre la participation au coeur du débat. Il est temps pour le Conseil de susciter l’engagement en vue de construire un avenir durable pour les générations à venir.

En tant que Présidente, quelles seraient tes priorités pour redonner confiance aux jeunes?

Tout d’abord montrer qu’on a un certain poids et affirmer notre ambition d’agir concrètement. Je pense que c’est cela que les jeunes attendent de nous. Ils se représentent le Conseil de la

jeunesse comme une nébuleuse dans laquelle 50 personnes discutent des heures et refont le monde dans leur coin. Il est temps de leur montrer ce qu’on fait, comment on le fait et avec quelles c o n s é q u e n c e s .

Encore une fois, la proximité est le pilier central de mon engagement au sein du Conseil de la jeunesse.

Dans un second temps, la question de l’emploi doit être étudiée. Cette question touche tous les jeunes: jobs étudiants, choix de la formation, mise à l’emploi, conditions de travail, revenu décent... C’est une grande problématique, on ne peut pas passer à côté de ça!

Pour terminer, la mise en commun des priorités de chacun nous permettrait de structurer nos travaux car chacun a des désirs différents. J’envisage de proposer un brainstorming auprès du Conseil d’ Administration afin de constater la direction que prendra nos travaux. N’oublions pas que les commissions de travail existantes lors du précédent Conseil sont de réels piliers de travail: Développement Durable, Education, Emploi,... on ne va s’en séparer radicalement.

Nous n’attendrons certainement pas que

l’on nous donne la parole pour intervenir

sur des sujets qui nous concernent!

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24Dossier

Est-ce que tu partages l’importance d’ouvrir les commissions de travail aux experts extérieurs et à tous ceux qui souhaitent s’y investir?

Je pense que c’est comme cela qu’on aura la confiance des jeunes, en ouvrant les débats à tous les jeunes et aux personnes qui maîtrisent ces questions. Pour éviter de tomber dans la dérive, dans la critique, il est important pour le Conseil de s’ouvrir à des experts de terrain. Comme je le disais précédemment, nous devons approcher les jeunes de toutes tendances, de tous milieux et mettre l’accent sur la participation des jeunes qui n’ont pas l’habitude de prendre part aux processus de décision qui les concernent.

Et les institutions actives sur le terrain?

Je suis déjà très heureuse de constater que certains membres du Conseil y sont pour relayer la parole des jeunes qui sont les plus éloignés des possibilités d’interpellation. Centre de jeunes, AMO, associatif jeunesse... Il y a une large représentation des jeunes, c’est important de le souligner! L’ancien Conseil a pu beaucoup compter sur la participation des structures de terrain, rien ne nous empêche de demander leur participation selon l’orientation de nos travaux.

La présidence du Conseil, c’était prémédité?

Un peu comme à un examen, je me disais que ça n’allait pas aller, que seulement mes amis proches voteraient pour moi. Lorsque j’ai eu les résultats des votes je me suis dit « waoow, on me fait confiance! ». A partir de là je me suis dit pourquoi pas... Je visais la Présidence ou une participation active au sein du Conseil d’ Administration car c’est ce pour quoi mes électeurs m’ont accordé leur vote.

Un petit mot sur le déroulement des élections?

Voter par internet était plus facile que je ne le pensais. Par contre, 0,3 % des jeunes en Communauté française ont voté, c’est clairement pas assez! C’est un de nos objectifs majeurs aujourd’hui, faire connaître le Conseil auprès de TOUS les jeunes pour être sûr qu’une participation plus importante soit visible dans deux ans, aux prochaines élections.

Propos recueillis par Matthieu Cornélis

Le 07 novembre, première

Assemblée Générale du Conseil de la Jeunesse

Compte-rendu

Après une courte présentation du fonctionnement du Conseil de la Jeunesse, les 50 membres de l’AG se sont séparés en sous-groupes thématiques pour plancher sur différentes priorités à mettre en oeuvre durant les deux années à venir. C’est ainsi que par groupe de 10, ils ont

débattu sur l’emploi, le développement durable, l’éducation-enseignement, la participation des jeunes et l’égalité des chances et l’interculturalité. Une matinée déjà riche en contenu qui a permis de dégager certaines pistes de travail.Un temps de midi d’une heure a ensuite permis aux nouveaux élus de se découvrir davantage. Dès 13h30, la première pleinière du Conseil de la Jeunesse, nouvelle mouture, a débuté. Au menu : élection d’un conseil d’administration de 17 membres et d’un-e Président-e, qui incarnera désormais le visage de la jeunesse francophone. 29 candidats se sont ainsi présentés... Après un long moment d’attente, les résultats sont tombés : Burnet Anne-Caroline, Cornélis Matthieu, Danis Olivia, Derrider Charlotte, Dujardin Saras, El Boubsi Hussain, Gaudron Romain, Hussaini Amine, Lux Pierre-Yves, Mahieu Cédric, Maleka Irène-Bénie, Martin Géraldine, Michiels Sylvain, Patelli Nico, Philippart Justine, Pirlot Alice et Vander Sande Céline sont élus au Conseil d’ Administration. 9 filles pour 8 garçons... voilà une parité plus que bien respectée.Pas le temps de respirer que l’élection de la présidence commence. Il ne reste plus en piste qu’Anne-Caroline Burnet et Houssain El Boubsi. La parité une nouvelle fois respectée à la lettre ! Après une séance de questions-réponses aux deux prétendants, l’ultime étape des votes...C’est finalement Anne-Caroline Burnet qui est élue par ses collègues. Une valse d’applaudissements clôture alors cette première journée remplie d’émotions et de découvertes.La traditionnelle conférence de presse a ensuite rassemblé près de 100 personnes, dont la Ministre de la Jeunesse, Evelyne Huytebroeck ; le président de la commission jeunesse au Parlement de la CF, Yves Reinkin et le directeur du service jeunesse, Charles-Yvon Gérard.Le nouveau Conseil de la Jeunesse est désormais sur les rails pour débuter son travail. Copenhague, Présidence belge de l’UE, l’emploi des jeunes, l’image des jeunes, la participation citoyenne, le droit de vote à 16 ans, etc. seront les premières échéances... Il y a du pain sur la planche !!!