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Chapitre 1 La jeunesse de deux filles Détendu sur un quai désert d'un petit port dans les alentours de ma maison, je lance quelques cailloux dans l'eau, avec le regard qui vague entre le ciel nuageux d'été fin et la mer calme, sous de moi, et avec mon imagination j'imagine que les rides qui se forment dans l'eau à mon jet de pierre soient en réalité nuages qu'ils se remuent dans le ciel en m'envoyant des messages subliminaux. Je suis déçu comme d'habitude et peiné

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Chapitre 1

La jeunesse de deux filles

Détendu sur un quai désert d'un petit port dans les alentoursde ma maison, je lance quelques cailloux dans l'eau, avec leregard qui vague entre le ciel nuageux d'été fin et la mer calme,sous de moi, et avec mon imagination j'imagine que les ridesqui se forment dans l'eau à mon jet de pierre soient en réaliténuages qu'ils se remuent dans le ciel en m'envoyant desmessages subliminaux. Je suis déçu comme d'habitude et peiné

de ma journée et je m'interroge sur ce qui arrivera demain et surquelle chose pourrait succéder ou se réaliser capable de mechanger la vie, et en ne trouvant pas clairement répondu par lesflots ou nuages qu'ils soient, et en n'ayant aucune autre sourced'inspiration auquel s'accrocher, malheureusement, j'interrompsmon jet de pierres et je prends de mon sac un roman que j'aiacheté il y a deux jours et que j'ai lu tout d'un souffle. C'est unroman qu'il parle de l'histoire de deux filles, deux filles commenombreuses, que, pour la vérité d'abord semblait trivial etmême puéril, mais que dans la fin m'a fait réfléchir sur combiend’erreurs commet-on dans la jeunesse, par ignorance ousimplement par malchance. Erreurs qui peuvent souvent gâchertoute une vie, ou au mieux, faire perdre de précieuses annéesd’existence. Mais c’est la vie : lorsque l’on est plus âgé, si d’uncoté, l’on accumule une richesse culturelle et de l’expérience,de façon à discerner le bien du mal, à savoir quoi faire ou nepas faire dans la vie quotidienne, on accumule surtoutbeaucoup, tant de patience ; d’autre part, l’on perd, ou presque,l’enthousiasme à s’essayer à de nouvelles sensations, denouvelles émotions et de nouvelles aventures, et, plus grave ettriste, est perdue pour toujours l'énergie et la force que seul unjeune corps possède …

Anna et Lucia sont nées à Bornéo, il y a 50 ans, et onttoujours été les meilleures amies du monde. Dès leur plus jeuneâge, elles jouaient ensemble avec leurs poupées et avec lespetits animaux sauvages qui se trouvaient dans les environs desfermes de leurs parents. Anna était la fille de Paolo et Giuliaalors que Lucia n’avait que son père Antonio, sa mère étantdécédée en la mettant au monde. Les fermes des deux jeunes

filles étaient adjacentes et au bord d’une belle et luxurianteforêt tropicale. Chaque matin, elles se réveillaient avec le chantmélodieux des oiseaux, et après un petit déjeuner copieux, ellesse retrouvaient pour jouer libres et heureuses. Antonio avaitconstruit une balançoire rudimentaire avec laquelle les deuxfilles jouaient joyeusement. Elles avaient aussi reçu en cadeaude leurs parents deux petits singes domestiqués avec lesquelselles s’amusaient beaucoup. Elles avaient appris à grimper auxarbres dans une recherche continue d’émulation avec leurs amissinges.

Le village de Burugo distant d’environ 5 km, était un petit

port de pêche, et pourvu du nécessaire pour assurer une viepaisible à ses habitants. Les natifs, soit hommes que femmes,étaient couvertes seulement d'un string étriqué pour cacherleurs parties intimes et survivait la polygamie, même parmi lesproches parents. Le roi était Buana, un homme sage et juste, quiétait surnommé Sor Chai, littéralement fou, pour le fait qu'ilpréférait comme compagnons de lit les femmes avec la poitrineplus graisse et balançant du village. La plupart des maisonsétaient des cabanes en bois sur pilotis plantées sur les rives dudétroit de Makasar, bras de mer entre Bornéo et l’Indonésie quiy baigne ses côtes. L’église étaient un petit bâtiment en boisentouré d’un jardin sobre. Chaque dimanche, les habitantsassistaient à la cérémonie religieuse dirigée par un missionnairechrétien d’un âge moyen. Père Paul, qui était le nom du prêtre,avait une préférence pour les deux filles à qui il enseignait lespréceptes chrétiens, il les aimait comme un second père, etquelques fois, il se faisait assister d’elles, durant la messe, lestransformant en petits enfants de chœur.

Paolo était charpentier et passait pratiquement tout sontemps à travailler pour la communauté, tandis que Giulia restaità la ferme pour s’occuper de la maison et cuisiner des platssomptueux pour sa chère famille. Antonio était un pêcheur, qui,dans la matinée, s’occupait de l’entretien de la ferme et desrepas, et dans l’après-midi, allait pêcher avec son petit bateaujusque tard dans la nuit.

Les parents des deux filles étaient d’origine italienne etavaient fait un choix courageux de vie en s’expatriant à Bornéo,terre pauvre et très éloignée des côtes italiennes. Je dis

courageux, car ils étaient partis avec peu d’argent, les deuxfemmes étaient enceintes, et surtout qu’ils seraient obligés detrouver, de suite, un nouveau métier pour pouvoir vivre etassurer une enfance sereine aux futurs nouveaux nés.

Arrivés dans la ville de Balikpapan, ils avaient passé devéritables jours d’angoisse, en trouvant sur place une extrêmepauvreté, d’énormes difficultés à communiquer avec leshabitants, un climat chaud et très humide, et une préoccupation,croissante d’heure en heure et jours après jours, pour leursurvie et celle des enfants à naître. Et, alors qu’ils regrettaientamèrement leur choix courageux de s’être expatriés à Bornéo,ils ont la chance de rencontrer le père Paul. Le prêtre,quadragénaire, lui aussi fraichement arrivé à Balikpapan,apprêtait une carriole tirée par deux mules avec ses bagages,contenant le strict minimum pour transformer une simplecabane en église. Il avait été mandaté, par sa congrégation, pours’installer dans le petit village de Burugo, situé à environ 250km sur la côte Est. Et, c’est donc comme cela que Paolo,Giulia, Antonio, Anna et Lucia et m prirent leurs valises dans lamasure où ils séjournaient durant ces jours d’angoisse, etsuivirent le prêtre. Ainsi ils avaient retrouvé l’espoir, un guidespirituel et même un ami.

Le voyage avait été long et fatigant, d’une durée de 2 jourset 2 nuits, la route et le climat avait entravé leur cheminement ;de jour, le temps avait été chaud et humide, et la nuit, une pluieforte et incessante, comme il est coutume dans ces régions.

Arrivés finalement à Burugo, Paolo et Antonio

construisirent leurs maisons en moins de temps qu’il n’en fautpour le dire, aussi parce qu’ils reçurent l’aide généreuse de lapopulation locale qui, pour l’arrivée du père Paul, les avaientaccueillis de manière festueuse et hospitalière. Le prêtredistribuait des sourires, serrait des mains, offrait des bonbonsaux enfants. Les indigènes voyaient en lui un porteur desagesse, une source de bons conseils. Mais pour eux, c’étaitaussi un modernisateur, du fait qu’il vienne d’un mondeoccidental civilisé et avancé, où, selon eux, tout avait étédécouvert, et où les gens vivaient riches et heureux. Dans levillage, père Paul, en plus de l’église, avait établi une écolepour enseigner aux enfants autochtones toutes les notions debases enseignées généralement dans les écoles italiennes. Sansdéfiance, et même avec beaucoup d’enthousiasme, les parentsenvoyaient leurs enfants à l’école ; Père Paul était aidé par unereligieuse australienne du nom de Rose, mandaté elle aussi àBurugo pour aidé le prêtre. L’enseignement de l’alphabet, deschiffres, des verbes et de tout ce qu’apprennent les enfants enclasse élémentaire y étaient prodigués. Chaque année quipassait voyait de plus en plus d’enfants scolarisés, et parconséquent de plus en plus de salles de classe, situées, bien sûr,toujours à l’extérieur. Deux ans après, arriva un professeur delycée nommé Sir Arthur, qui permit aux habitants du village dedonner une instruction complète à leurs enfants.

Durant l’année 1975, Anna et Lucia venaient d’avoir 7 ans.Comme tous les autres enfants, elles allaient à la messe ledimanche, et avaient également commencé à fréquenter l’école.Evidemment, les deux enfants avaient une instruction de basesupérieure aux autres enfants. Elles avaient des parents

instruits, qui étaient en mesure de leur inculquer une certaineculture de base en plus d’une saine éducation. Leur enfance sepassa donc entre les jeux, l’école et la splendide nature quientourait Burugo.

A 16 ans, elles commencèrent à étudier la physique, lesmathématiques, la biologie, la chimie, la philosophie et mêmel’art, matières très bien enseignées par Sir Arthur. Les deuxamies se passionnèrent tellement à leurs études, que dans leurtemps libre, au lieu de jouer avec des poupées, elless’essayaient aux œuvres de Léonard de Vinci, Botticelli,Masaccio, à discuter sur Kant et Marx, à parler d’Einstein et desa théorie de la relativité, à parler d’ADN, de virus ou dutableau périodique des éléments, également appelé table deMendeleïev, représente tous les éléments chimiques, ordonnéspar numéro atomique croissant et organisés en fonction de leurconfiguration électronique, laquelle sous-tend leurs propriétéschimiques.

Un soir, réunis à la maison d'Antonio pour le dîner, ils ontdiscuté les raisons qui ont conduit à la décision de quitterl'Italie pour toujours. Ils en ont parlé pour la première fois enprésence d'Anna Lucia et alors seulement, car ils croyaient queles deux filles maintenant seize ans, avaient parfaitement ledroit et le devoir de savoir la raison, apparemment fou, qui apoussé leurs parents à cette décision si dangereux. Antonio,s'adressant aux deux filles a dit: "En Italie, les années 60 ont étédes années de profonds changements. Il y avait un booméconomique avec son agrandissement de l'édifice et lapropagation de paiement différé, la traite, ce qui a permis unevente énorme des marchandises, des maisons, des voitures et

des appareils. Les structures de l'école publique conçu parGentile et de l'université ont éclaté en raison du poids d'unehumanité débordante à la recherche de l'éducation et de laculture contre l'autoritarisme et le dogmatisme. C'était l'époqueoù Mary Quant a inventé la mini-jupe et les jeunes découvre laliberté sexuelle, ils sont devenus des hippies, ils aimaient lerock, et en particulier la transgression. En Italie, l'intérêt accrude la situation internationale, alors que les gens se sont battusavec toutes les contradictions d'un pays à la croissanceéconomique et sociale qui heurtaient contre les institutions, lesidéologies, et surtout avec la mentalité est restée la provincial etrétrograde, du période fasciste et pré-fasciste. Pendant cetemps, le monde des jeunes regarda autour de la recherche demythes et de modèles de qui s'inspirer, et a progressivementdiminué toute la vision du monde des pères et les adultes engénéral, et le déclenchement d'un conflit de générationslibératrice et bénéfique qui a provoqué une vague de vérité surles relations et les liens incrustés de l'hypocrisie et de larhétorique vide. Il ya eu un rude bataille idéologique qui aconduit à un nouveau contrat de travail et un nouveau statut destravailleurs qui ont vu les étudiants prennent le champ à côté duprolétariat. On a réussi à avoir le référendum sur le divorce etl'avortement. La révolution des étudiants a fortement soutenu lerude chemin de l'émancipation des femmes, gagnant un certainmérite aussi dans les nombreux controverses constructives etutiles avec le mouvement féministe et s'est propagé unsentiment de révolte contre l'impérialisme, le racisme et lefascisme. Mais malheureusement, en particulier lors demanifestations étudiantes sur la place, il y avait une durerépression par les forces de sécurité qui à son tour conduit à de

véritables attaques terroristes. Moi, ma femme Clara, Paolo etGiulia, dans le même temps nous avons travaillé dans une usinealimentaire à Vercelli et nous étions passionnés par la musiquedes Beatles, de partager les rêves et les idéaux de jeunes hippiesparce que nous sommes des gens pacifiques et nous nepouvions pas se mêler avec, soit ces revendications exagérées,ni à la répression impitoyable qui a suivi. Pendant encore uneautre occupation de l'usine où nous avons travaillé, de la partdes manifestants, il y avait une vague de répression par lapolice; plusieurs personnes ont été blessées des deux côtés,même nos collègues qui n'avaient rien à voir avec cesmouvements de protestation. C'est pour cette raison que nousquatre, même si les femmes enceintes, nous avons décidé desortir de ce désordre, et aller à un endroit sauvage à l'autre boutdu monde. " - " Nous étions toujours des gens actifs etcapables, et il n'a jamais manqué confiance en nous-mêmes, eten fait dans un temps très court, nous avons pu reconstruire unevie ici, malheureusement sans Clara ... " - Dit Julia. " Quelgenre de femme était ma mère? "- Lucia demandé -« Ta mèreétait une femme très douce et aimante et sa mort a laissé ungrand vide dans mon cœur, ma chère fille, "- a déclaré Antonioen s'éloignant pour aller chercher quelque chose à boire, et,pour ne pas parler de son épouse bien-aimée, perdu lors del'accouchement. A partir de ce soir sur ce sujet, ils ne parlaientpas encore, et n'en ont jamais parlé plus Anna et Luciaensemble.

William, leur camarade de classe, le visage marqué par uneforme aigüe d’acné juvénile, les aidait souvent à comprendreles formules absconses de mathématiques, les concepts

philosophiques profonds, les combinaisons d’élémentschimiques ainsi que les dures lois de la physique. Il était sidésagréable et antipathique avec les autres enfants en préférantla compagnie de la musique grave qui tapotait avec une longueflûte qu'il portait toujours avec soi dans le sac. Sir Arthur aussi,tout en reconnaissant son intelligence et son investissement,n’était pas très heureux de l’avoir dans sa classe. Mais avecAnna et Lucia, il se transformait, ses yeux brillaient, ses jouesrougissaient et son cœur battait très fort dès qu’elles luiadressaient la parole. Elles se rapprochaient de lui, peut-êtreinfluencées par la façon dont les autres enfants jugeaientWilliam, pour lui demander quelque chose, lorsqu’elles necomprenaient pas les explications de Sir Arthur, ou lorsqu’ellesavaient besoin d’aide pour un devoir en classe. Mais, dès que lacloche sonnait la fin de l’école, elles faisaient tout sauf serapprocher de William. Avec le passer du temps, Williamsembla se résigner à l'indifférence des deux filles etspécialement à celle d'Anna qui plutôt que lui remercier chaquefois il l'aidait dans les études, elle s'amusait avec les autresgarçons à se moquer de lui. Orphelin australien depuis qu'il aété un enfant de ses parents naturels, avait été confiée par letribunal à une paire de parents adoptifs, mais, en raison deconflits violents entre eux, ils ont été rapidement privé du petitWilliam, par les autorités la surveillance des adoptions, et il aété confié à un institut religieux que peu de temps aprèsl'envoya à Burugo avec Sœur Rose. Toutefois, il a continué àêtre en correspondance avec la mère adoptive, qui, peut-être leconvaincre de se joindre à elle, atteint l'âge de la majorité, etdonc libre de décider de sa vie, le tenait au courant de toutes lesinventions merveilleuses et confort dont la société civilisée

bénéficié. Peut-être que ce fut aussi la raison de sa mauvaisehumeur, il vivant dans ce village sauvage ...

En Mars 1986, arrive, malheureusement, un évènementtragique : Paolo, malade depuis plusieurs mois de paludisme,meurt dans les bras de sa femme Giulia, et grande fût la douleuret l’angoisse d’Anna pour la perte de son père bien-aimé. Luciaessayait de la réconforter de toutes les manières, mais le visagerayonnant d’Anna avait perdu de sa splendeur, elle avait perduson enthousiasme, sa joie, l’amour, la stabilité et la sécurité quereprésentait pour elle son père bien-aimé. Elle venait d’avoir 18ans, et éprouva sa première grande douleur de sa vie. La mèreGiulia, en plus du chagrin de la perte de son mari, se retrouvadans une situation économique désastreuse, incapable desubvenir à ses besoins et à ceux d’Anna. Ce fût ainsiqu’Antonio, ami fidèle et généreux, se proposa de subvenir àleurs besoins, en les accueillant dans sa maison avec Lucia, etelles mirent en vente leur maison.

Les filles désormais âgées de 18 ans avaient terminé leursétudes secondaires, et étaient à un âge où l’on ressent le besoinde tomber amoureux voire de trouver un mari ; elles sortaientsouvent pour aller aux fêtes du village, ou simplement pourretrouver des amis et des ex-camarades de classe. De chef defamille sage, Antonio pensa, pour l’atteinte grand âge des deuxfilles, que le moment était arrivé qui eussent les documents enrègle, mais pour faire celui-ci il devait se rendre dans uneambassade italienne, et le plus voisine il était au Kuala Lumpuren Malesia. Il affronta donc un long voyage de trois jours ettrois nuits, premier en autobus, puis en train et puis en bateau,

et il se rendit dans la capitale malaise avec les deux filles. Ils,venu enfin au Kuala Lumpur, ils se rendirent à l'ambassade, ilsremplirent les formalités demandé et ils se retinrent dans unpetit hôtel dans l'attente du relâchement, de la part del'ambassadeur ou de qui pour lui, des documents de citoyennetéitalienne, pour le motif qui n'existait pas au Burugo non plus,un service postal qui pût les lui remettre au domicile. Dans lesdeux jours d'attente, Anna et Lucia ils en profitèrent pourvisiter cette métropole énorme en expansion de bâtimentcontinue. Mais ce que les enthousiasma le plus, ce fut la visiteau parc des oiseaux, où dans une volière énorme, centaines etcentaines d'oiseaux bariolés et de dimensions différentes ilsvoletaient. Ils purent faire retour à la maison, seulement aprèshuit jours, mais ils avaient réussi leur but: Anna et Luciaavaient leurs passeports italiens!

Près de leur maison venait d’emménager, avec ses parents,une belle fille, du même âge qu’elles, d’origine brésilienne.Marta, les yeux noirs et le teint mulâtre, d’un corps aux formesparfaites et d’un caractère sans scrupule, devint vite le centred’attention de tous les garçons de Burugo. Dans les fêtes, ellese lançait dans de sinueuses danses provocantes, comme c’estla prérogative de beaucoup de filles brésiliennes, et distribuaitdes sourires lumineux à tous les garçons qui ne pouvaient quel’admirer en extasie. Ils luttaient entre eux, juste pour se faireremarquer et attirer les faveurs de Marta. Au contraire, Anna etLucia, timide et maladroite ou plutôt pas sans scrupule commeelle, passaient au second plan dans les préférences des jeunesdu village. Assez vite, elles commencèrent à envier la jeunefille, qui ressemblait à une déesse lorsqu’elle dansait, tellement

ses mouvements étaient sinueux et parfaits. « Regardez cettesalope, comment elle montre son cul, elle n’a pas de dignité ! »disait Anna, et Lucia ajoutait « tu verras que cette fille fera unemauvaise fin, Dieu la punira de son insolence ! ».

Rentrant chez elles plus tôt que prévu un soir, sombre etpluvieux, de Septembre, elles trouvèrent leurs parents enlacés.Anna et Lucia eurent un mouvement de colère, ressentirentcomme un coup de poignard dans le dos ! Le charisme de leurparent avait disparu comme par magie ! Ils partirentimmédiatement couru vers la porte d'entrée et violemmentrefermée derrière eux. Ils ont passé toute la nuit caché dans laforêt, sans se soucier de la pluie qui continuait à tomber sanscesse. Et tandis qu'ils pleuraient amèrement et trempé de la têteaux pieds, fuyant quand ils entendirent la voix de Giulia etAntonio approchent de leur cachette. Leurs parents en effet,avoir été vêtus à la hâte à cause du bruit causé par la portefermée de la maison avec violence, et après avoir réalisé qu'ilsont été découverts, ils sont allés immédiatement à la recherchedes deux jeunes filles. Recherche, qui a duré toute la nuit et setourna en vain, malgré l'aide de quelques voisins, réveillés parles cris des deux parents, avait rejoint la recherche. Ils sontrentrés chez eux que le lendemain au lever du soleil, trempés etfiévreux, et ne disent pas un mot à personne, ils se sontenfermés dans leur chambre, et ils se bouchant les oreilles avecdes boules de coton, afin de ne pas écouter leurs parentsessayant en vain d'ouvrir leur porte pour leur parler, et aumoins savoir si elles étaient bonnes. Seulement l'après-midi, ilsont décidé de mettre fin à leur isolement, et la seule chose qu'ilsont dit à Giulia et Antonio était qu'ils étaient clairement laissé

secoué par ce qu'ils avaient vu, malheureusement, etmaintenant seulement prétendaient qu'ils été laissés en paix.Après les premiers jours de larmes, elles pensèrent que lameilleure chose à faire était d’abandonner pour toujours leurfamille. Elles décidèrent donc de partir le plus vite possibleavec l’intention, dans les prochains jours, de mettre un peud’argent de côté, soit en épargnant sur le peu d’argent qu’ellesrecevaient chaque semaine, soit en faisant des petits travauxpour l’église.

En Novembre de cette même année, Anna et Lucia purentembarquer. Elles décidèrent de faire le trajet inverse à celui, faiten son temps par leurs parents ! Elles se dirigeraient versl’Italie ! Elles prirent le premier bateau pour la Malaisie, et enposant leurs pieds là-bas, ressentirent un sentiment de libérationdu dégoût qui les faisait souffrir depuis des jours. Le dégoût deleurs propres parents !

Elles passèrent toute la traversée à regarder la mer, parchance calme, en se rappelant les années d’insouciance de leurenfance passée. Anna, par exemple, pensait aux fleurs quipoussaient dans le jardin luxuriant de sa maison et à sa mèrequi lui disait : « tu sais ce que sont ces pétales, mon amour ?Chaque pétale est un baiser que ta maman t’envoie tous lesjours et qu’elle t’enverra toujours à chaque instant de ta vie,mon enfant. », et Lucia pensait au moment où, dans une nuitétoilée en apercevant une étoile filante, son père lui dit : « faisun vœu et il se réalisera, ma douce ! » et elle en enlaçant sonpère lui répondit : « mon plus grand souhait est de toujourst’embrasser mon cher papa ! ». De demoiselles éduquées, elles

s’étaient gentiment pris congé de leurs parents, sans aucunescène, mais en soutenant qu’elles devaient absolument trouverun travail adapté à leurs aspirations et qu’à Burugo ellesn’auraient pas pu le trouver. Avec froideur, avec même du geldans leur cœur, elles avaient planifiées la meilleure manière etla moins traumatisante pour se congédier.

Le soir, elles sortaient de leur cabine et admiraient lespectacle du clair de lune sur une mer calme, imaginaient que làoù elles arriveraient, loin de leurs terres, elles trouveraient unprince charmant qui les rendraient enfin heureuses. Anna a dit:"En fin de compte, en plus de l'italien, on parle courammentl'anglais et le malais, et cela nous aide sans aucun doute detrouver un emploi dès que nous arrivons en Italie" - "Dans lamesure où l'anglais est possible que intérêt à quelqu'un, mais àqui vous voulez intérêts le malais? "- répondit Lucia. Ont étéinterrompus par les cris d'un couple qui s'était installé pourregarder la mer, non loin de là où ils étaient. Ils ont réaliséqu'ils n'étaient pas les seuls à avoir des problèmes existentiels,car ils ne pouvaient pas empêcher d'écouter ce que les deuxdisaient. Attiré leur attention, une phrase de l'homme quand il adit: "J'ai les boules que je rampe sur le sol, je suis déçu par toutet tout le monde!" Et la femme répondit: «C'est parce que tun'as jamais eu assez de poils dans l'estomac! Tu es lié àsouffrir! " - Et lui - " A cause de toi je souffre chienne lubrique!Maudit soit le jour où je t'ai épousé ! " Anna et Lucia ont refuséd'écouter autre et sont repartis vers la proue du navire.

Le capitaine du navire, qui les avait remarquées pour leurbeauté mais surtout pour le fait qu’il les avait vu souvent avec

des larmes aux yeux, s’approcha d’elles et chercha, avec la plusgrande diplomatie et gentillesse possible, à se faire expliquer età comprendre la raison de leur tristesse. Elles, en essayant de secalmer pour préserver leur vie privée, répondirent, de manièreévasive, qu’elles étaient en deuil d’un ami très cher. Mais lecapitaine, vieux loup de mer et connaisseur du genre humain,leur dit : « les filles, si vous voulez et si vous en avez envie, jevous conseille, à peine débarquées, d’aller voir un très bon amià moi qui a un cabinet d’hypnose à côté du port, il est très bienconnu en Malaisie pour sa réussite avec une excellentetechnique d’hypnose, pour rendre joyeuses même les personnesles plus tristes. Vous ne pouvez même pas imaginer combien defemmes s’adressent à lui, en particulier pour trouver le couraged’affronter une chirurgie esthétique. Eh bien ...vous savez ... lafemme voilée veut toujours être en mesure d’offrir à son marile jardin d’Eden ... Allez le voir en mon nom et il vous aideragratuitement ». Anna et Lucia, à ce moment précis, prirent à lalégère le conseil de cette personne si gentille et attentionnée, etse limitèrent à le remercier en répondant si elles avaient letemps, elles seraient sûrement allez chez ce docteur. Arrivéesen Malaysie, elles trouvèrent un bateau qui partait le lendemainpour le Sri Lanka ; prirent leurs billets et trouvèrent unhébergement dans une masure près du port de Kuching, nom duport malaysien où elles ont débarquées. Dans l’après-midi, ellesdécidèrent de faire une promenade pour connaitre les coutumeset les traditions de ces personnes de religion musulmane. Ellesfurent choquées en voyant une femme vêtue du niqab qui est unvoile présent dans la tradition arabe et islamique, qui couvretout le corps de la femme, y compris le visage, ne laissant queles yeux apparaitre.

Elles imaginèrent immédiatement la tristesse que devaientressentir ces femmes prisonnières de leurs propres vêtements.Lucia dit : « il fait encore jour et ici nous n’avons vraiment rienà faire, pourquoi n’irions-nous pas voir l’ami sorcier ducapitaine ? Peut-être que les femmes d’ici ainsi habillées ne sesuicident pas grâce à des séances d’hypnose ... ». Anna hochala tête et elles se rendirent à l’adresse indiquée par le capitaine.En frappant à la porte du cabinet, un homme bien habillé, dansla quarantaine avec une barbe épaisse, ouvrit la porte, seprésenta comme le docteur Chung et leur demanda comment ilpouvait leur être utile. Anna donna le nom du capitaine et

exprima son conseil de faire une séance d’hypnose. Elles furentaccueillies dans un petit salon et le docteur Chung leur expliquaqu’il pouvait faire une unique séance avec toutes les deux enmême temps. Il exigeait d’elles attention et confiance en cequ’il leur dirait. Elles passèrent donc dans une autre pièce ets’étendirent sur deux petits lits préparés à cet effet : leslumières furent éteintes et seules deux bougies restèrentallumées. Le docteur, après les premières explicationsnécessaires pour satisfaire la curiosité des deux filles, leursoutient que chaque chose ou être vivant au niveau sub-moléculaire est composé de photons et rien d’autre, et qu’avecla force de sa pensée, il est capable de canaliser ces photonsdans la direction voulue ; il commença donc la séance en disantd’une voix persuasive : « Fermez les yeux et ne pensez à rien,vous n’avez rien à quoi penser, votre cerveau veut être clair,vous voulez de la tranquillité et moi je vous donne latranquillité, vous savez que votre corps a besoin d’énergie etmoi je vous donne de l’énergie, vous voulez de la joie et jevous donne la joie, ne donnez jamais d’importance aux regardsdes autres, mais seulement à celui de votre ego, le bien est envous parce que je vous le donne. » Avec ces quelques phrases,et d’autres plus ou moins similaires, répétées pendant unebonne demi-heure, le docteur Chung réussit à les endormir, etelles ne se réveilleront qu’après deux heures avec un bon malde tête. Le docteur leur assura que tout s’était bien passé et quebientôt elles seraient très bien pour longtemps. Elles leremercièrent et partirent, plus confuses que convaincues, versleur hébergement en attendant avec impatience l’heure dudépart.

La traversée pour Colombo, capitale de l’ancien Ceylan,s’est passé dans la plus grande tranquillité. Les deux amisparlaient de tout, sauf de leurs parents. Même la traverséesuivante de Colombo à Djibouti fût assez simple, sécurisée etsans problème. Après leur arrivée dans cette ville de la corne del’Afrique, elles durent patienter au moins quatre jours avant depouvoir embarquer pour la mer rouge. Elles eurent doncl’occasion de pouvoir visiter le magnifique lac Assal, situé à155 mètres en dessous du niveau de la mer et reclus dans unbassin surmonté par des montagnes arides. Les températures,dans cet endroit le plus bas du continent africain, dépassent les50 degrés et l’eau a une concentration de sel qui est dix foissupérieure à celle des océans. Le lac est étincelant sous le soleilet ses rives, pleines de sel, sont incisées par des motifsfantaisistes dû à l’érosion des siècles, créant des miragesétranges et de violents éclairs de lumière. L’eau est bleuturquoise avec des reflets vert émeraude ou jaune, et ici et làémergent des atolls de sel, d’une blancheur immaculée. Le solest recouvert d’une myriade de cristaux et de craies de couleurmiel. Le lac Assal est le plus grand gisement de sel de la terre.Lucia, fascinée par un tel paysage suggestif mais éblouie par lalumière du soleil, ferma les yeux, et après quelques minutes deréflexion, se tourna vers Anna en lui confiant : «Nous sommesparties de Bornéo qui est considéré par tout le monde commeun des endroits, sinon l’endroit, le plus sauvage de la terre,maintenant nous sommes ici, qui est l’endroit le bas del’Afrique ; Que va-t-on découvrir en Italie maintenant ? » Annaréfléchit un instant, et, en embrassant son amie, répond : « quoique nous trouverons ou ferons, nous devons absolument réussirà le réaliser, à devenir quelqu’un dans la vie et se faire

respecter de tous. Et après, nous ne devrons pas avoir peurd’affronter des situations comme celles que nous avons fuit... !» « Oui ma chère Anna tu as raison, nous devons avoirconfiance et être sûr de nous-mêmes ! Il ne pourra surement pasnous arriver de vivre dans un autre Sodome et Gomorrhe ! »conclut Lucia, en s’apprêtant à remonter sur le dromadaire quiles ramenera vers la jeep qu’elles avaient loué pour cetteexcursion.

Parties de Djibouti, elles rejoignirent Sharm El Sheikh enEgypte, où elles décidèrent de passer quelques jours devacances sur les magnifiques plages avant d’affronter la

dernière étape de leur voyage, qui après la traversée du Canalde Suez les auraient amenées à Catane en Italie.