JE NE SUIS PAS UN CLOWN - images-education.com · ne suis pas un clown» et si elle est libre de droit ou non. En sachant que le résultat de cet entretien conduira à la rédaction

JE NE SUIS PAS UN CLOWN

Campagne de le collectif VESEA, 2017Étude réalisée par Lisa Dulin, Hélène Lazar-Ovtchinnikov et Emma Temporal — Avril 2019

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne — Master 1 Direction de projets ou établissements culturels

Source : Collectif VESEA

2Je ne suis pas un clown — 2019 — Conception

ENTRETIEN CONCEPTION

Peut-être pourrions-nous commencer par vous présenter de nouveau le projet ?

N : Oui, avec plaisir.

Nous sommes donc trois étudiantes en Master 1 de gestion de la culture et dans le cadre d’un cours de sociosémiotique, nous devons réaliser un entretien avec un petit groupe de collégiens. Le principe est de leur présenter une image issue d’une campagne publi-citaire diffusant un message fort et les inviter à réagir et débattre autour de celle-ci.

N : Ok. Très bien.

Nous aimerions beaucoup présenter une image diffusée par votre association. Nous vou-drions donc savoir si nous aurions votre accord pour utiliser l’image de l’éléphant «je ne suis pas un clown» et si elle est libre de droit ou non. En sachant que le résultat de cet entretien conduira à la rédaction d’une analyse qui sera mise en ligne afin d’être uti-lisée comme outil par des professeurs de collège dans le cadre de cours d’éducation à l’image.

N : Nos visuels ont été créés en association avec l’agence de communication «Comkwatt» et appartiennent à l’association. Dans la mesure où les circassiens nous font la vie dure, ils ne sont pas libres de droit à proprement dit, on se réserve le droit de les attaquer si l’envie leur prenait de les détourner. Cependant, nous les donnons très souvent et gratuitement à qui sou-haite les utiliser pour la cause et qui s’engage à en maintenir le message. D’ailleurs nous les avons déjà fournies dans une école à Solliès Pont pour des enfants de 8/9 ans, comme support d’apprentissage à la lecture. Je ne vois donc pas d’inconvénients à ce que vous les utilisiez aussi. Je vous remercie de penser à nous pour votre projet !

Nous sommes ravies de pouvoir réaliser notre projet avec une de vos images, mer-ci infiniment ! Par ailleurs, il est important pour nous d’avoir une discussion avec les collégiens après avoir récolté leurs avis sur le visuel afin de les sensibiliser à la cause que vous soutenez et que nous soutenons par la même occasion. Nous voudrions avoir quelques informations supplémentaires sur la création des visuels : quand ont-ils été créés ? Comment avez-vous choisi ces visuels en particulier ? La décision de créer une telle campagne a-t-elle été collective ou était-ce une initiative individuelle d’un membre de l’association ? Nous allons également contacter Comkwatt afin de leur poser quelques questions plus techniques sur l’élaboration des visuels.

Naya (N), porte-parole et fondatrice du collectif Vivre Ensemble Sans Exploitation Animale (VESEA), interviewée en avril 2019.


N : Nous ne sommes plus en contact avec Comkwatt le graphiste n’étant plus là, je vous se-rais reconnaissante de ne pas les contacter à ce sujet. En effet le graphiste a travaillé hors comkwatt pour cela lorsqu’il faisait partie de l’équipe. Les visuels ont été créés en 2017, l’initia-tive a été la mienne. Pourquoi ? Je voulais redonner «la parole» aux animaux captifs. Je ne voulais pas que pendant les manifestations ou les stands de sensibilisation les animaux ne soient qu’un support à slogans. Les visuels ont été intégralement créés, c’est-à-dire que nous avons pris l’image libre de droit d’un éléphant et avons travaillé dessus et autour. L’élé-phant d’origine est en couleur et dans la savane, pour vous laisser imaginer le boulot.Je voulais qu’il soit seul et mis en valeur au maximum, qu’il soit percutant pour les enfants.«Je ne suis pas un clown» s’inscrit dans une série que l’on a appelée «Je ne suis pas un objet», composée de 12 visuels d’animaux…

D’accord, nous comprenons tout à fait et nous ne les contacterons donc pas.

N : ...représentant les principales atteintes qu’ils subissent : chasse, pêche, corrida, cirque, abattoir... Nous avons travaillé sur l’individualité de l’animal, comme sujet à part entière et non comme objet de militantisme ou de revendication.

Merci pour toutes ces informations, c’est extrêmement intéressant ! Nous avons vu les autres images, qui nous plaisent beaucoup aussi.

N : C’est ainsi que vous ne trouverez pas de slogan tapageur ou agressif. L’important étant l’animal en lui-même, comme être à part entière justifiant ainsi sa propre existence et revendi-quant ainsi sa propre liberté.

Nous comprenons tout à fait, nous pensons que cette façon d’aborder le sujet fonctionne bien. Concernant l’association en elle-même, combien de membres compte-t-elle ? Quel est votre rôle dans l’association ?

N : Je suis fondatrice de VESEA. En août 2017, après une manif contre les Muller à Fréjus j’ai décidé de créer l’association. Nous sommes quatre actives au turbin (rires) Comme un bureau, je suis porte-parole et fondatrice, puis Stéphanie chargée de mission, Véro secrétaire et Julie aux relations manifs. Pour les militantes terrain nous ne faisons pas les comptes car nous n’exi-geons pas que les personnes en manif portent nos couleurs, chacun fait comme il souhaite. C’est ainsi que vous retrouverez notre banderole ou nos visuels même à l’étranger sans que nous connaissions vraiment qui les utilisent. Du moment que le message est respecté. VESEA c’est aussi les Ani’mômes, des stands de jeux pour enfants et de sensibilisation aux animaux sauvages en association avec C’est Assez ! Provence. C’est aussi une conférence sur les pro-blématiques du cirque avec la journaliste scientifique de «Soigner son animal».

C’est génial, nous ne connaissions pas toutes les actions de VESEA et cela nous ravit encore plus de pouvoir inclure l’association dans notre projet !

N : Nous sommes actuellement sur une enquête particulière d’où le fait que nous ne sommes plus très présents dans les manifs à proprement parlé. C’est aussi évidemment un stand de


sensibilisation que nous posons dans les festivals, les marchés, les villages véganes, etc. lorsque nous sommes conviés. Nous laissons les écoles aux professeurs car il est toujours délicat d’y pénétrer avec un message antispéciste. Même si cela nous plairait beaucoup !

Oui c’est sûr que tout ce qui touche aux institutions publiques est difficile d’accès...

N : Tout à fait, et le but n’est pas de braquer qui que ce soit.

Ce projet pourra permettre de mettre un pied dans ces institutions puisqu’il sera mis en ligne sur un site destiné aux professeurs.

N : Quelle belle perspective ! C’est notre rêve caché (rires) de sensibiliser à la source, en toute bienveillance. Pensez-vous que vous pourriez nous filmer ou nous photographier des passages de votre projet ? Dans un premier temps pour voir la réaction des élèves, c’est intéressant pour nous pour évaluer et dans un second temps pour promouvoir votre travail en association avec le nôtre. Nous comptons beaucoup sur la mutualisation des compétences.

Nous ne pensons pas pouvoir filmer ou photographier les élèves car ils sont mineurs, cependant nous pourrons évidemment vous fournir la transcription de notre entretien ainsi que l’analyse qui en découlera ! Vous pourrez diffuser notre analyse également si vous le souhaitez !

N : La professeure de Solliès-Pont avait flouté les visages mais pas de problème, c’est très bien aussi !

Nous nous demandions également quelles étaient vos motivations pour lancer l’associa-tion, plutôt que de rejoindre une association déjà existante, comme L-214 par exemple ? Ou peut-être en faites-vous aussi partie ?

N : Dans notre secteur il y avait une femme qui était enquêtrice pour la fondation Brigitte Bardot qui était une spécialiste de l’anti-cirque et qui a dû quitter ce poste pour reprendre une asso-ciation de préservation des espèces in situ. Nous avons pensé qu’il était dommage que l’an-ti-cirque s’arrête alors elle nous a formé aux enquêtes, au cirque, aux institutions, aux manifs … Et nous avons repris le flambeau mais nous avons pris le pas de rendre l’action publique, ce qui n’était pas son cas. Elle oeuvrait beaucoup cachée via la FBB , nous avons voulu la rendre médiatique pour sensibiliser plus de monde.

C’est une très belle initiative !

N : De temps en temps, lorsqu’elle est en France, elle participe à nos manifs. C’est elle qui a fait un merveilleux discours devant le tribunal de Draguignan lors de l’action nationale #exi-geonsuneloi.

Est-il en ligne ?


N : Oui sur notre page !

Super !

N : C’est un très beau discours, très précis en termes de militantisme et très beau en terme de rassemblement.

Très bien, nous allons le regarder avec attention. Merci beaucoup pour toutes ces infor-mations et pour votre temps. Nous reviendrons bientôt vers vous au fur et à mesure de l’avancée de notre projet, et si jamais une nouvelle question se pose ! Encore un grand merci.

N : N’hésitez surtout pas, je suis souvent à Paris, je suis une prépa à l’IEJ Jean Dormat de la Sorbonne ! Je vous souhaite un bon travail et bravo pour votre initiative et surtout merci de nous y inclure ainsi !

6Je ne suis pas un clown — 2019 — Réception

Aujourd’hui, on est constamment entourés d’images tout le temps et il faut avoir une éducation à l’image pour savoir comment y réagir et avoir un esprit critique par rapport à celles-ci. Donc on va vous montrer une image tout de suite qui est une publicité et on va vous la montrer seulement pour quelques secondes. Il faut bien que vous l’observiez pendant quelques secondes et après on va vous poser quelques questions auxquelles vous allez devoir rapidement répondre sur une feuille de papier. Donc pour l’instant sur-tout regardez l’image.

Élèves chuchotent

Vous pouvez dire ce que vous voulez, il n’y a pas de souci.

Élèves chuchotent

Mais pas des bêtises non plus hein !

Rires

Projection

Vous arrivez à lire ce qui est écrit là ?

Élèves : Oui oui

Alors, on a les petites questions … D’abord on va vous demander de décrire l’image, de ce dont vous vous souvenez, décrivez rapidement ce que vous avez vu. Vous n’avez pas forcément besoin de faire des phrases puisqu’on a pas mal de questions à vous poser.Mettez des mots, des tirets, n’hésitez pas à ne pas écrire forcément des phrases en-tières. Donc décrivez ce dont vous vous souvenez de l’image que vous avez vue. Pas de triche !

RiresTemps

Vous avez tous fini ? Pour ceux qui ont déjà fini, dites-nous si vous aviez déjà vu l’image ou non. Vous pouvez juste mettre «oui » ou « non ». Si oui, dites-nous quand et où vous avez déjà vu l’image.

ENTRETIEN RÉCEPTION — FOCUS GROUPE

Élèves d’une classe de 6e du collège Pierre de Nolhac à Ver-sailles, interviewés en février 2019.


Il y en a qui écrivent encore ?

Élève 1 : Oui.

Temps

C’est bon vous avez tous fini ? Oui ? Alors quels sont les sentiments ou émotions que vous avez ressenti en regardant l’image ? C’est un peu difficile à exprimer les émotions mais si vous avez vu l’image et vous vous êtes dit « Olala c’est comme si ou comme ça » je ne peux pas vous donner de mots évidemment sinon je vais vous influencer mais peut-être que vous ressenti quelque chose en voyant l’image …Même des adjectifs, si vous étiez heureux, triste, en colère, ça vous a fait rire … Ce que vous voulez. Vraiment, même si c’est un seul sentiment c’est bon.

Temps

La dernière question qu’on va vous poser à l’écrit c’est : selon vous, que veut dire cette image ? Quel est le message qui a voulu être véhiculé et qu’est-ce que vous avez com-pris de cette image ? Et après, quand vous aurez fini de tous écrire, on pourra avoir une discussion sans les petits papiers.

Temps

Lisa et Hélène discutent

Temps

Il y en a qui ont fini ?

Élèves : Oui

Oui ? On va commencer à ramasser alors.

Élèves rendent leur feuille

Il en reste ou pas ?

Élève 2 : Oui ! (en aparté) T’es trop lente …

Ramassage des dernières copies.

Alors maintenant on va discuter et on va vous mettre l’image sous les yeux comme ça vous l’aurez bien en vue… En fait le but des premières questions c’était de savoir, en la voyant en quelques secondes, quelle réaction vous avez eue. Et maintenant, en vous la montrant plus longtemps, peut-être que vos idées sur l’image vont changer, vous allez


peut-être comprendre un message différent. Voilà, donc on va vous la laisser en continu comme ça vous l’avez il y a juste la petite phrase en dessous qu’on voit un peu moins bien. Mais maintenant que vous la voyez longuement, que vous pouvez bien l’observer, est-ce que votre impression sur cette photo a changé par rapport au moment où vous l’avez regardé il y a 10 minutes ? Qu’est-ce que vous ressentez ? Qu’est-ce que vous voyez quand vous regardez cette image ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui veut se lancer ?

Élève 3 : Bah l’éléphant il est dans l’ombre donc déjà ça rappelle un peu la tristesse …

Oui.

Élève 3 : Et euh « Je suis pas un clown » c’est pour dire que, que les animaux sont enfermés dans des cages et ils doivent retourner vivre dans leur habitat naturel

Tout à fait.

Élève 2 : J’aurais la même chose à dire.

Comment ?

Élève 2 : La même chose à dire.

La même chose ? D’accord. Oui ? Je t’écoute.

Élève 4 : Bah les animaux ils sont pas traités de la même façon que les hommes

Tout à fait.

Élève 5 : Quand on essaye de le regarder dans les yeux on a plus l’impression qu’il est mal-traité et…

Tu le ressens avec les yeux … comment il se sent à l’intérieur ?

Élève 5 : Oui.

D’accord, donc tu penses que l’image a été choisie peut-être par rapport à ça ?

Élève 5 : Oui.

D’accord.

Élève 6 : Bah moi j’ai l’impression que comme il y a une partie de l’éléphant qu’on ne voit pas, on a l’impression qu’il est en train de disparaitre, que la race disparaît et comme ses cornes ... Euh non on dit ses défenses, ont disparu peut-être. Ça veut dire que les éléphants sont encore


beaucoup braconnés peut-être.

Oui, tout à fait. Et est-ce que ce que vous nous décrivez là vous l’avez ressenti dès qu’on vous a montré l’image tout à l’heure, c’est quelque chose que vous avez vu directement ?

Élèves : Oui.

Je pense que vous à peu près tout compris de l’image, est-ce qu’il y a des détails que vous n’aviez pas remarqué au premier visionnage ? Ou est-ce que pour vous le message était clair directement ?

Élèves : Oui oui.

Est-ce que, quand vous avez regardé la photo la première fois, vous avez tout de suite pensé à lire ce qu’il y avait écrit en bas ?

Brouhaha affirmatif

Élève 7 : Ah moi j’avais pas vu ce qu’il y avait en bas.

Tu avais pas remarqué ?

Élève 7 : Non pas vraiment.

Est-ce que vous vous souvenez quand vous l’aviez regardé si vous avez plutôt d’abord regardé l’éléphant ou « je ne suis pas un clown » ?

Élève 7 : « Je ne suis pas un clown ».

Élèves discutent

Élève 8 : Moi plutôt l’éléphant.

D’accord.

Élève 9 : Bah en fait c’est logique parce que la phrase en-dessous elle est beaucoup plus sé-rieuse en fait que « je ne suis pas un clown » et « je ne suis pas un clown » c’est un peu une blague quoi donc ça pourrait encore inciter les personnes à aller au cirque d’animaux.

Oui, et puis la façon dont elle est écrite aussi c’est du blanc sur une photo en noir et blanc mais avec beaucoup de noir quand même, donc elle ressort et c’est ça elle a été écrite en plus gros … Oui ?

Élève 1 : Pour le cirque ça pourrait être une publicité d’un cirque pour voir autre chose que des


clowns, une nouveauté

Ça tu penses que c’est une publicité d’un cirque ?

Élève 1 : Euh non mais ça pourrait.

Tu penses ?

Élève 1 : Je sais pas … Élève 3 : Moi je pense que c’est pas ça, que c’est la publicité d’une association pour protéger les éléphants.

Brouhaha affirmatif

Élève 5 : Une pétition .. Une pétition « refusons les cirques ».Élève 3 : Enfin les animaux dans les cirques, oui.

Donc pour vous … Vous n’avez pas tous exactement le même avis mais du coup c’est assez facile de comprendre vraiment le message que la compagnie publicitaire essaye de montrer ? Parce que la phrase « Je ne suis pas un clown » associée à l’image, est-ce que pour vous, quand on voit l’image, on comprend tout de suite de quoi on veut parler ?

Élèves : Oui.

Oui ? C’est assez clair ? Et du coup, là on a un seul personnage qui est un éléphant et est-ce que c’est un personnage qui vous touche ? C’est pas un être humain mais c’est un être vivant, est-ce que l’éléphant vous touche ? Est-ce que la photographie de l’élé-phant vous touche quand vous la regardez ?

Élèves : Oui.

Pourquoi ça vous touche ?

Élève 10 : Parce que j’aime bien les animaux.Élève 9 : Bah la tristesse dans ses yeux …Élève 5 : C’est surtout parce qu’on sait qu’il y en a beaucoup comme lui qui sont dans les cirques ou par exemple il y a certaines personnes qui les font sauter dans des cerceaux, ça peut être dangereux.

Oui c’est vrai, oui.

Élève 1 : Surtout après les coups de feu.

Et comme vous avez compris assez rapidement le message, d’après vous il y a pas d’in-formations dans cette campagne qui sont un peu contradictoires ou qui pourraient vous


faire penser à autre chose ? Pour vous c’est vraiment clair, il y a pas de …

Élève 2 : Si moi en fait la phrase en dessous ça me ferait penser à d’autres animaux. Ça me ferait par exemple penser aux lions, aux tigres blancs tout ça , etc.Élève 3 : Bah moi j’arrive pas à lire la phrase.

Alors ça c’est vraiment par rapport à la projection. Tu veux qu’on te la relise ou pas ?

Élève 3 : Oui

Ça dit « 1200 animaux parcourent le territoire emprisonnés des cirques ».

Élève 6 : Que ça ? Professeure : C’est déjà beaucoup. Élève 3 : Moi je croyais 200 …Élève 7 : C’est énorme quand même ! Élève 9 : Il y a écrit des animaux juste en dessous. Élève 2 : Sinon la « je ne suis pas un clown » ça pouvait être dans autre chose par exemple quand on dit … contre le harcèlement par exemple … pour les personnes qui se font moquer

Oui oui tout à fait. Est-ce que vous trouvez du coup que cette phrase « je ne suis pas un clown » et cette image vont bien ensemble ou vous ne voyez pas le rapport ?

Élève 1 : « Je ne suis pas un clown » ça fait plus coloré enfin …

Brouhaha

Élève 3 : Plus en rapport avec le …

Alors, à votre avis, on a eu une moitié de réponse tout à l’heure, qui a fait cette publicité ?

Élève 3 : Une association contre les animaux enfin contre …

Contre l’exploitation animale, oui. Oui ? Brouhaha

T’es sûr ?

Élève 2 : C’était à peu près la même chose.

D’accord. Est-ce que quelqu’un a une autre idée peut-être ?

Élève 5 : La SPA ?La SPA ? Oui, tout à fait ça pourrait. Une autre idée ? Oui ?


Élève 1 : Une association créée par des gens qui ont vu le braconnage ?

Oui, oui tout à fait, ça peut être ça.

Élève 2 : Mmmh …

Tu sais pas encore ? On peut te laisser réfléchir un peu. À votre avis qui sont les desti-nataires de la publicité ?

Élève 6 : Les propriétaires de cirque.

Oui, d’accord.

Élève 1 : J’allais dire la même chose !

D’accord.

Élève 4 : Nous aussi en fait, c’est quelque chose pour faire réagir.Élève 3 : C’est ce que je voulais dire.Élève 5 : Les dresseurs d’animaux des cirques…

Que ceux qui travaillent dans les cirques ou … ?

Élève 5 : Non dans tout le monde …

En général ? Oui, les personnes qui utilisent les animaux dans leur métier, les animaux sauvages, c’est ça ?

Élève 5 : Oui. Élève 10 : Pour tout le monde ?

Pour tout le monde, oui. Une autre idée peut-être ? Non ?

Élève 3 : Les présidents ? Les présidents, les ministres parce que je pense que c’est eux qui peuvent quand même faire le plus de choses.

Oui oui c’est sûr. Est-ce que vous pensez qu’en faisant cette publicité là, les personnes qui l’ont faite attendaient une réaction de notre part ?

Élève 3 : Bah oui !

Quel genre de réaction ?

Élève 8 : Qu’ils agissent un peu, qu’ils se rendent compte de ce que peuvent subir les élé-


phants.Élève 3 : Et pas que les éléphants !

Oui.

Élève 7 : Qu’on manifeste.

Oui.

Élève 7 : Bah de la colère !Élève 4 : Non c’est une pétition je pense.

Oui.

Élève 8 : C’est ce que j’allais dire !

Rires

Tu te fais toujours piquer ton idée avant !

Élève 5: C’est pour qu’ils en parlent à leurs proches et qu’ils arrêtent d’aller au cirque.

D’accord, est-ce que vous ça vous donne envie de réagir ou de faire quelque chose ?

Élèves : Oui.

Oui ? Est-ce que vous voudriez en parler autour de vous ? Est-ce que ce soir vous allez en parler à vos parents ? Est-ce que ça va vous provoquer une réaction ou pas ?

Élève 5 : Bah moi comme d’habitude je raconte ma journée à mes parents, je vais approfondir.

Très bien, et du coup est-ce que tu parleras de cette publicité en disant qu’on te l’a mon-tré ou est-ce que tu mettras aussi ton opinion dedans ?

Élève 5 : Les deux.

Les deux, oui ? Et donc s’ils ont une opinion différente, tu penses qu’il pourrait y avoir une discussion ?

Élève 5 : Ah oui on pourrait faire un débat, oui.

Oui ?

RiresEt les autres vous pensez en parler peut-être ?


Brouhaha

Élève 9 : Oui je pense.Élève 10 : Ah oui je vais en parler moi aussi, quand même !

Est-ce que vous aviez déjà entendu parler de cette cause avant ?

Brouhaha affirmatif

Élève 9 : Moi non pas vraiment.

Oui ? Vous aviez vu des pubs ou on vous en a parlé ?

Élève 11 : Moi c’est ma grande soeur qui m’en parlé !

D’accord.

Élève 8 : J’ai lu un livre dessus.

Ah oui ? D’accord ! Dans le cadre d’un cours ou juste comme ça ?

Élève 10 : Oui juste comme ça.

D’accord ! Sur la cause animale en général ?

Élève 10 : Oui.

Oui ?

Élève 10 : Surtout dans les cirques.

D’accord ! Est-ce que vous pensez qu’une publicité comme ça ça peut changer les idées des gens ?

Élèves : Oui.

Est-ce que vous pensez que le message est fort ? Oui ?

Élève 2 : Je sais pas.

Non, tu penses pas ? Pourquoi ?

Élève 2 : Il faudrait une vidéo par exemple où on montre vraiment comment les animaux sont maltraités. Pour un message comme ça je pense que on n’est pas forcément touché, on en


rigole enfin, les gens qui sont contre ça s’en fichent un petit peu mais s’ils voient par exemple vraiment comment ils sont maltraités peut-être que ça pourra faire changer leurs idées.

D’accord ! Oui ?

Élève 1 : Et aussi euh, comme l’a dit Tom, il faut vraiment montrer à certains des vidéos et ça peut toucher les gens mais certaines personnes ça pourrait pas les toucher. Élève 4 : Bah pour moi je pense qu’il faudrait plus une caricature. Une caricature qui montre comment est-ce que les éleveurs maltraitent les animaux.

Oui, d’accord. Est-ce que vous pensez que peut-être l’image n’est pas assez forte ? Que la photo n’est pas assez forte ? Toi tu penses que c’est assez fort ?

Élève 9 : Oui, quand même !Élève 3 : Oui c’est assez fort !

Qui pense que c’est assez fort... l’image, pour faire passer un message ?

Brouhaha

Élève 11 : Moi je pense qu’il faudrait en mettre plusieurs des images … Élève 12 : Ça dépend des photos.

Brouhaha

Oui ? Qui pense que ce n’est vraiment pas assez fort ?

Brouhaha

Élève 2 : Pas vraiment ...

Mais vous ne pensez pas que si on montre une image beaucoup plus violente ça peut en choquer certains ?

Élèves : Ah si si.Élève 8: Mais si on mettait tous les animaux peut-être que ça généraliserait un peu.

C’est à dire ? Si on fait la même publicité avec d’autres animaux derrière ?

Élève 8 : Ou.iÉlève 5 : Oui par exemple ce qu’on pourrait faire c’est changer « Je ne suis pas un clown » pour « Nous ne sommes pas des clowns » avec plusieurs éléphants parce qu’ un éléphant ça pourrait parler eh bien d’un seul éléphant dans un cirque.

Oui. Après, nous utiliser le « nous » ça peut nous mettre nous-même, en tant qu’hu-


mains, dedans. Tu vois ? Si on lit, on peut se dire … Enfin moi si je lisais « Nous ne sommes pas des clowns » j’inclurais l’éléphant et moi aussi, tu vois ? Enfin je sais pas si c’est compréhensible.(en aparté) : Je sais pas si on peut parler des autres images …(en aparté) : On en parlera à la fin je pense …(à la classe) Parce que cette image fait en fait partie d’une campagne publicitaire donc on pourra vous montrer les autres après. Il y a d’autres images avec d’autres animaux mais du coup, est-ce que tu ne penses pas que si on met « nous » ça peut nous faire penser à nous-même aussi ?

Élève 4 : Je sais pas … Élève 2 : Je pense que ça ferait plus penser aux éléphants qui nous maltraitent.

Rires

Oui, peut-être ! Avec ses défenses peut-être …

Élève 2 : Si l’éléphant était noir et le fond blanc, ça pourrait faire penser à ça.

Et à votre avis, est-ce qu’on a une sensibilité différente à cette image, en fonction de notre âge ? À votre âge, à l’âge adulte .. Oui ?

Brouhaha affirmatif

Élève 10 : Je pense que ceux qui ont déjà vu oui ..Élève 9 : Je pense que ceux qui ont déjà sensibilisé oui, plus on a vu …Élève 10 : Oui plus on l’a vu, plus … Enfin ça dépend des personnes mais plus on y est sen-sibles

Oui, d’accord. Et est-ce que tu penses que toi par exemple en voyant cette image, à quel point tu penses que c’est différent ? Par exemple, d’un lycéen ou quelqu’un qui fait des études, un adulte ?

Élève 10 : Pour un adulte c’est un peu moins choquant je pense, enfin c’est pas qu’il s’en fiche mais un petit peu …

Tu penses ? D’accord. Tu penses qu’il sera moins …

Élève 10 : Moins intéressé oui que les lycéens ou … Élève 7 : Mais aussi enfin s’il y avait quelqu’un assez jeune qui le voyait il pourrait juste voir l’éléphant et voilà il sera triste alors que si on en parle à quelqu’un d’assez grand eh bien il dira « moi je serais pour ou contre … » enfin il pourrait dire son opinion.

Oui, mais dans ce que tu dis, tu dis que un enfant qui verrait cette image il verrait quand même que l’éléphant est triste. Selon toi, ça se voit.


Élève 7 : Oui, oui.Élève 12 : Et souvent les parents et les grands ils ont déjà vu plein de choses comme ça donc ça les choque moins.

Oui.

Élève 13 : Quand on est plus vieux on a déjà des idées en tête et donc quand il y a quelqu’un qui essaye de changer notre opinion ça marche pas toujours.Élève 5 : Bah moi je pense que quand on est vraiment vieux et qu’on essaye de changer les bases de notre éducation, les vieux peuvent même être violents … parce qu’on essaye de changer leurs idées, les idées primaires qui vont rester gravées dans leur cerveau.

Et tu penses qu’une image comme ça peut un peu les influencer ou pas ?

Élève 5 : C’est possible oui.

D’accord.

Élève 6 : Après les opinions aussi on peut en avoir quand on est enfant mais on est plus naïfs donc si nos parents essayent de changer notre opinion, ils peuvent y arriver plus facilement.

Oui, tout à fait. Si vous avez un débat avec vos parents et qu’ils sont foncièrement contre une de vos idées, ça peut être un peu difficile pour vous d’exposer la vôtre et de dire à quel point vous pensez que votre opinion est la bonne. Est-ce que ça change votre manière de percevoir l’image, maintenant qu’on l’a étudié d’un peu plus prêt, qu’on en a discuté … Est-ce que le fait de parler en groupe ça vous permet de comprendre un mieux le sujet, de percevoir l’image d’une autre façon ? D’iden-tifier plus de détails …

Élève 5 : En fait, souvent les élèves n’ont pas la même opinion du coup ça peut renforcer et changer les idées des autres.

Tu voulais dire quelque chose ?

Élève 7 : Ben oui un peu … On comprend un peu plus de choses.

Oui, du coup le fait d’en parler aide ?

Élève 9 : Ben moi personnellement je savais déjà pas mal de choses donc ça ne change pas grand-chose enfin je pense que certaines personnes ont plus vu déjà, connaissent plus ça.

Et donc, vous pensez que c’est intéressant d’en parler en groupe justement ? Pour avoir les avis des autres …Brouhaha affirmatif


Oui, est-ce que vous trouvez ça intéressant de réagir à des images en groupe et en cours ? Oui ?

Brouhaha affirmatif

À votre avis, est-ce que le fait qu’on ait une discussion comme ça en groupe sur une image va influencer votre relation aux images ? Peut-être comprendre autrement les images que vous voyez à la télé, dans la publicité, dans la rue, etc. ? Est-ce que quand vous allez voir une campagne de publicité, vous allez vous dire je la regarde déjà comme ça une première fois et après j’essaye d’aller un peu plus loin pour comprendre le mes-sage qu’il y a derrière ? Est-ce que le fait de débattre en groupe autour d’une campagne va vous influencer ?

Élèves : Ça dépend … Ça dépend des autres, de l’opinion des autres

Excuse moi, tu as dis quoi ?

Élève 6 : Non rien

Rires

Et justement par rapport au fait de discuter en groupe, est-ce que vous trouvez que c’est important d’avoir cette éducation à l’image avec l’école ? D’étudier quels différents mes-sages il peut y avoir dans une même image … Vous pensez que c’est important de faire ce genre de discussion, d’aborder justement l’impact des images à l’école ?

Élève 9 : Oui, mais je crois qu’on avait déjà fait un peu ça l’année dernière.

Sur des publicités aussi ?

Élève 9 : Oui Élève 8 : Moi je pense que c’est important parce que plus il y a d’enfants qui seront au courant de ce genre de choses, plus les enfants, qui sont très bavards, ils en parleront à leur parents. Et s’ils réussissent à les convaincre, il y aura plus de personnes pour être contre l’esclavagisme, en quelque sorte, des animaux. Élève 10 : On peut aussi dire que notre génération elle saura mieux … Enfin plus on racontera tout ça, plus on sera …Élève 6 : Sensibles ?Élève 10 : Oui, enfin …Élève 13: Quand nous plus tard on sera parents !

Le changement des mentalités de toute façon se fait par l’éducation. C’est avec ce qu’on apprend à l’école, ce dont on parle de nous autour de nous quand on est jeunes, que l’on peut changer les mentalités. C’est pour ça qu’on trouve ça intéressant de montrer


des images comme ça.

Élève 5 : Oui, mais est-ce que les braconniers ils mettent pas leurs enfants à l’école ? Ou ils continuent à essayer de les …

Ah, eh bien tu sais il y a des écoles dans les cirques. Dans les cirques itinérants il y a des écoles, les enfants normalement y vont au moins jusqu’au brevet. Mais même en général, si par exemple on n’est pas enfant de braconnier et enfant de circassien et qu’on voit des images comme ça, on n’emmènera pas notre famille au cirque, plus tard on n’emmènera pas nos enfants au cirque, et puis au fur et à mesure, avec le temps, les cirques peut-être, les cirques avec des animaux en tout cas, finiront par s’éteindre. On peut penser à des solutions, à des cirques sans animaux, ça existe déjà, il y en a beau-coup et c’est d’ailleurs très très beau donc c’est pas forcément quand on est complète-ment dans le monde du cirque qu’on peut avoir une influence, tu vois.

Et vous est-ce que vous pensez qu’aujourd’hui il y a des cirques qui commencent à parler de ça et à en prendre conscience et donc faire des cirques sans animaux avec seulement des humains qui font des numéros ou vous pensez qu’il y a toujours que des cirques avec des animaux ?

Élève 10 : Je pense qu’il y a certains cirques où le patron il est assez fermé sur ses opinions et il changera pas mais il y a sûrement des cirques où le patron est ouvert d’esprit et prendra en compte ça. Élève 4 : À mon avis une personne qui créerait un cirque après avoir vu cette publicité ne met-trait pas d’animaux mais une personne, un chef de cirque qui avait vu cette publicité mais qui avait déjà créé son cirque avec des animaux, il voudra pas changer. Ça c’est sûr et certains. Parce que c’est comme ça qu’il a appris à gagner de l’argent et peut-être qu’il pense que sans ça il va perdre tout son argent et il va tomber en ruine, ce qui est très possible d’ailleurs.

Après la pression des personnes autour peut avoir une influence sur cette personne qui dirige le cirque. Mais est-ce que vous seriez plutôt du côté de manifester contre le cirque et faire fermer le cirque avec des animaux quitte à ruiner quelqu’un ou bien ne pas ma-nifester mais laisser des animaux emprisonnés toute leur vie, des animaux qui devraient vivre dans des grands espaces ? Qu’est-ce que vous pensez de ça ?

Élève 2 : Manifester en tout cas.

Oui ?

Élève 6 : Moi je pense qu’en fait ils peuvent les laisser les éléphants c’est juste qu’il faut pas les maltraiter.

D’accord. Le fait qu’ils soient enfermés dans des petits espaces …

Élève 4 : Bah qu’ils les enferment pas et leur laisse un plus grand espace.


Oui ?

Élève 2 : Bah après ils peuvent, enfin l’État peut peut-être les rembourser, racheter les animaux et les remettre en liberté.

Oui. Oui ?

Élève 11 : Moi je manifesterai !Élèves : Moi aussi !Élève 7 : Moi en fait je pense que, avant de commencer à manifester, il faudrait peut-être es-sayer de convaincre le chef de cirque parce que manifester ce serait peut-être un peu trop. Parce que si lui il a compris et entre temps il trouve un moyen de ne pas tomber en ruine mais d’enlever les animaux, ça servirait à rien de manifester parce qu’on aurait réussi à la résonner.

Donc plutôt discuter vraiment, engager des …

Élève 8 : Oui, voilà et après si ça marche pas on peut manifester. Élève 1 : Mais s’ils tombent en ruine après il pourra plus s’occuper des animaux ni les nourrir donc forcément …

À ce moment-là, peut-être que l’État pourrait s’en occuper oui. Après, je ne sais pas si vous connaissez ou non la famille de circassiens Bouglione ?

Brouhaha affirmatif

Eh bien, un des descendant de la famille Bouglione, qui est quand même un gros cirque, une grosse structure donc c’est plus facile de s’adapter et transformer son modèle de cirque, ça fait plus ou moins 1 ou 2 ans qu’il s’est rendu compte parce que lui il est dans les cirques depuis tout petit, maintenant il a 50-60 ans il a vu justement comment les ani-maux sont traités, comment ils s’en occupaient et a adapté son cirque. Maintenant c’est un cirque où il n’y a plus que des numéros avec des êtres humains donc il n’y a plus d’animaux. Mais c’est un gros cirque donc ils ont des moyens et ils avaient la possibilité de rendre les animaux ce qui n’est pas toujours possible avec les plus petits cirques. C’est pour ça que je pense que si ça se fait, ça se fera très doucement parce que ce sont des questions d’argent qui sont compliquées mais il y a quand même des cirques qui commencent à voir la réalité des choses, donc c’est positif ! Il y a quand même un peu de positif là-dedans. Est-ce que ça vous choque plus un cirque avec dedans des animaux sauvages comme des éléphants, des lions et tout ça plutôt qu’un cirque où il y aurait des chevaux, des chèvres, des chiens .. ?

Élève 8 : Dans tous les cas c’est des animaux donc peu importe quels animaux en fait.

D’accord.


Élève 9 : Moi ça me choquerait un peu moins que ce soit des animaux qui viennent de proxi-mité et qui puissent être … enfin qui coûtent moins d’argent de les retirer que les éléphants par exemple, qui vivaient avant dans une famille ou une ferme.

Oui des animaux plutôt domestiques, ça te choquerait moins.

Élève 9 : Oui, ils sont habitués à des endroits pas forcément très grands.

D’accord.

Élève 7 : Moi je suis un peu d’accord avec les deux avis parce que c’est vrai que ça reste des animaux donc que ce soit un éléphant ou un chien, c’est pareil enfin … Mais c’est vrai que ça me choque moins parce qu’un éléphant ça vit dans la savane, ça vit la plupart du temps en Afrique alors qu’un chien c’est domestique. Élève 14 : Et aussi j’ai entendu parler d’un cirque où en fait les animaux c’était que des chats !

Ah oui ? ! Et ça du coup ça ne te choque pas, que ce soit des chats ?

Élève 14 : Pas du tout parce qu’il paraît que les chats ils aiment bien.

Oui ? Ça dépend comment on les traite évidemment.

Élève 14 : Ils sont bien traités !

D’accord !

Élève 6 : Je rejoins l’avis de Jules en disant que si les chats sont mis dedans et qu’ils ne sont pas maltraités, je ne vois pas pourquoi, et s’ils aiment ça, je vois pourquoi on devrait l’arrêter. Ce serait bête parce qu’on ruinerait quelqu’un pour rien.

Je pense que tu dis ça surtout parce que le chat c’est plus petit, ça peut avoir plus faci-lement de l’espace par rapport à un éléphant qui serait en cage.

Élève 7 : Oui et puis le chat il s’habitue, il s’habitue très vite à son environnement, comme les chiens.

Oui. Pour revenir à l’image, j’aimerais qu’on parle un peu de la publicité en général. En général, est-ce que vous pensez que c’est important d’avoir une éducation aux médias ? Sur internet, à la télévision, à la radio enfin tous les types de publicités. Est-ce que vous pensez que c’est important que vous ayez une éducation par rapport à ça pour mieux percevoir la publicité ? Pour comprendre mieux les messages qu’on essaye de faire pas-ser qui des fois vont prendre des chemins un peu tortueux … Est-ce que vous pensez que c’est important qu’on vous éduque à comprendre ce que vous voyez dans la rue, à la télé, ce que vous entendez à la radio ?


Brouhaha affirmatif

Oui ? Ça vous aide à comprendre un peu mieux et avoir un avis, comme vous le disiez, un peu moins naïf et regarder avec plus de recul la publicité que vous voyez. Vous pen-sez que c’est important d’avoir une éducation à l’image vraiment ?

Brouhaha affirmatif

Est-ce que vous pensez que vos avis vous les avez plus à l‘extérieur des cours, que vous les développez plus à l’extérieur des cours qu’à l’intérieur ?

Élève 7 : Alors moi en fait c’est un peu pareil des deux côtés, c’est à dire que j’en apprends à la maison mais j’en apprends aussi en cours du coup j’aime bien débattre avec mes amis, et avec mes parents et mes frères et soeurs, pour savoir, rejoindre leurs avis, débattre, etc. pour en fait avoir mon avis à moi.

Élève 9 : Moi je suis d’accord avec Corentin.

Oui ? D’accord. Et la cause des cirques vous en aviez déjà entendu parlé ?

Brouhaha affirmatif

Élève 9 Vaguement.

Vaguement ? Vous pensez qu’on en parle plus maintenant qu’avant ?

Brouhaha affirmatif

Est-ce qu’il y a des thèmes dont vous aimeriez débattre en cours ? Des choses dont se-lon vous on ne parle pas assez, dont vous aimeriez parler avec vos camarades ? Oui ?

Élève 11 : J’ai entendu dire que les panthères de l’amour, les panthères de Chine, il y en avait plus qu’une quarantaine qui étaient dans des réserves.

D’accord, c’est vraiment pas beaucoup oui …

Élève 1 : Ça rejoint aussi ça la maltraitance animale.

Élève 6 : Moi je pense que c’est bête d’enfermer des animaux dans des zoos pour les montrer aux personnes parce que, imaginez une personne, un braconnier, va acheter un animal par exemple un panda pour l’amener en zoo en Europe et si c’était le dernier de sa race et qu’il était pas au courant, même s’il était au courant ou pas, c’est de sa faute. Et du coup je pense pas que ce soit une très bonne idée de faire des zoos, de continuer à faire des zoos parce qu’il y a pas que les cirques qui maltraitent les animaux.


Élève 9 : Bah moi je suis pas trop d’accord avec Corentin parce qu’il y a quand même des races au zoo, il y a des naissances d’espèces en voie de disparition et s’il y avait pas ces nais-sances on aurait pas autant d’animaux de certaines espèces dans certains milieux naturels. Élève 11 : Oui, je d’accord avec Émilie. Élève 8 : Ce qu’on pourrait faire c’est par petit groupe, on irait observer les animaux à la place des zoos.

Pour les laisser tranquille, pour ne pas les déranger, oui.

Élève 13 : On devrait créer enfin on essaye de limiter les cirques et à côté de chaque cirque ils prennent les animaux dans des zoos ou dans des réserves.

Pour faire un cirque on prendrait les animaux qui viennent des zoos ?

Élève 5 : Enfin on créerait un zoo à coté sauf qu’ils seraient bien traités dans les deux.

Mais souvent les cirques ils sont itinérants. Tu sais, ils vont dans toute la France.

Élève 15 : Moi je pense qu’on devrait arrêter de faire ça.

D’accord. Donc des cirques sédentaires ?

Élève 11 : Ou alors ils s’arrêtent juste aux endroits où il y a des zoos à côté.

D’accord.

Élève 16 : Après les animaux je pense qu’ils sont pas tous entraînés à faire des tours.Élève 4 : Je pense que les zoos c’est pas très bien non plus parce qu’on les sépare de leur habitat naturel comme pour les cirques et ils sont souvent enfermés dans des petites cages et pas souvent aussi bien traités. Enfin mieux quand même que dans des cirques mais pas avec les conditions à leur état naturel.

D’accord.

Élève 8 : Moi je suis pas tout à fait d’accord avec Corentin et Anna parce qu’en fonction des cirques, il y a des cirques qui font tout pour que les animaux se sentent bien, ils essayent de reproduire leur habitat naturel.

Les zoos tu veux dire ?

Élève 9 : Oui.

Tu as dit cirque c’est pour ça.Élève 9 :Ah oui pardon ! Ils essayent de reproduire leur habitat, les personnes les traitent bien,


les nourrissent correctement donc en fonction je pense que tous les zoos ne maltraitent pas leur animaux.

D’accord !

Élève 3 : Aussi les cirques ils doivent, s’ils veulent pas arrêter l’esclavage des animaux, ils peuvent au moins faire leurs tours avec des animaux qui soient pas en voie de disparition quoi.

Oui ?

Élève 6 : J’ai lu dans un livre qu’il y avait un parc qui avait été créé où en fait ils recueillent les animaux de cirque abandonnés parce que par exemple ils ont trouvé un tigre où ils avaient re-tirés les griffes, c’est une opération où tu retires les griffes, ils l’avaient abandonné. Ils avaient donné les animaux parce qu’ils leur servaient plus à rien.

Et donc ils faisaient une réserve avec ces animaux qui avaient été abandonnés, c’est ça ?

Élève 12 : Je connais quelqu’un qui fait ça.

D’accord !

Élève 12 : Moi c’est par rapport au cirque parce que je pense pas que tous les cirques mal-traitent leurs animaux mais il y en a quand même certains qui essayent d’en prendre soin. Par exemple une fois j’étais allé à une ménagerie dans un cirque, j’avais réussi à voir des animaux, il y avait même des bébés et j’avais réussi à les voir.

C’était des animaux sauvages ? Ou des animaux domestiques ?

Élève 12 : Il y avait un zèbre et un lama donc …Élève 13 : Par rapport à ce qui a été dit tout à l’heure, si on avait laissé les animaux tranquilles ils se seraient reproduits tout seul et donc on aurait pas besoin des zoos aujourd’hui. Élève 14 : Mais ils devraient créer plus de zoos parce que bientôt les animaux ils auront plus beaucoup de place pour vivre et donc vaudrait mieux les mettre dans des zoos plutôt que les laisser mourir …Élève 8 : Par rapport à ce qu’a dit Camille, à la place de construire des zoos, on devrait construire des réserves naturelles dans leur habitat naturel.

Oui, dans les zones géographiques d’où ils viennent. C’est à dire que tu penses qu’on devrait adapter les zoos en fonction des zones géographiques. Est-ce que ça te gênerait si par exemple on faisait un zoo dans le centre de la France, en Auvergne, et que dedans on mettait des animaux mais qui viennent seulement de l’Auvergne ? Qui seraient du coup dans leur habitat naturel mais quand même enfermés.

Élève 8 : Ça me choquerait moins si les animaux étaient à l’extérieur ?


Oui, c’est à dire vraiment un zoo ouvert enfin une réserve naturelle.

Élève 8 : Oui, d’accord.

Élève 10 : Moi c’est par rapport à Tom, mais comment on veut que les animaux se reproduisent à l’état sauvage s’ils sont chassés ? C’est impossible, s’ils sont chassés ils ne peuvent pas se reproduire.

Mais c’est ce que tu disais non ? Qu’il faudrait du coup arrêter la chasse pour les laisser tranquille, c’est ça ?

Élève 7 : Oui dans des réserves. Élève 8 Il faut prendre des mesures alors parce que là pour l’instant …

Donc dans des réserves et …

Élève 8 : Dans des réserves protégées, dans des terrains qui appartiennent à des défenseurs …

Oui, des terrains protégés, d’accord. Oui ?

Élève 9 : Ils devraient créer des zoos qui peuvent pas être visité !

Des réserves …

Élève 9 : Juste pour s’occuper des animaux

Oui des réserves, je crois que ça existe déjà des réserves comme ça, qu’on ne peut pas vraiment visiter, qui sont protégées. Ça existe je pense, mais pas beaucoup, les animaux c’est vrai qu’en général on les fait se reproduire et on les montre au grand public quoi.

Élève 11 : Après on pourrait aussi laisser les animaux en liberté au lieu de les mettre au zoo ou au cirque.

Oui, mais là il y a le problème des chasseurs souvent. Dans les pays où il y a des ani-maux en danger c’est que les animaux sont chassés souvent.

Élève 12 : Par exemple, le cheval de Przewalski il est plus libre quoi, il vit tout le temps au zoo.

On va devoir arrêter là, par rapport à l’heure, je ne sais pas si vous avez d’autres re-marques … On peut vous montrer d’autres photos. Là il y a le loup « je ne suis pas un nuisible » vous arrivez à lire ?

Vous savez ce que ça veut dire les nuisibles ?


Élèves : Oui

Parce qu’il est vrai qu’il y a certains animaux qu’on considère comme nuisibles, comme le loup, nuisible à l’humain, nuisible aux troupeaux et on le tue. C’est comme l’ours qui est considéré comme un nuisible ou d’autres animaux, des petits rongeurs sont aussi considérés comme nuisibles, etc.

Élève 9 : Il y avait un loup qui avait été chassé justement …Élève 11 : On utilise les singes comme cobayes ?

Oui, j’allais vous montrer ça après ! Oui, oui, on les utilise comme cobayes.

Élève 2 : Et les souris, les lapins et les chiens aussi.

Les rats aussi !

Brouhaha

Élève 9 : Ça c’est de plus en plus rare hein, j’ai remarqué que …

Les tests sur les animaux ?

Élève 9 : Il y a beaucoup de marques qui font plus ça.

Mais surtout en Europe. En Europe pour le maquillage, les produits de beauté, c’est interdit. Par contre pour tout ce qui est laboratoires, recherches sur les maladies, pour les médicaments, ça en France il y en a toujours. Mais ce qui est cosmétiques donc le maquillage, les gels douches, etc. c’est interdit en Europe. On continue sur les maladies humaines pour lesquelles on n’a pas de traitement. C’est pour ça que les campagnes publicitaires à ce niveau-là, continuent aussi.

Élève 2 : Pour tout ce qui est les tests sur les chiens c’est parce qu’ils sont pas agressifs

Pour les tests pour quels produits ?

Élève 2 : Du coup pas en France mais pour les savons.Élève 6 : C’est un renard ?

Oui, et vous savez pourquoi ?

Élève 13 : Oui parce qu’on fait des manteaux de renard.

Oui ! Oui, par rapport à la fourrure. Élève 13 : Là juste à côté du renard « je ne suis pas un divertissement » c’est pour quoi ?


Ça c’est pour la corrida, il y en a beaucoup. Donc cette association c’est une association contre l’exploitation animale qui est française, qui est toute jeune, elle a été créée en août 2017, qui est celle qui a fait toutes ces publicités et elle s’appelle VESEA. C’est le collectif VESEA, c’est écrit juste là, pour que vous sachiez maintenant la réponse enfin !

Élève 15 : Ma soeur elle a des t-shirts pour les animaux parce qu’elle est beaucoup sur la dé-fense des animaux.

Elle est très engagée, oui ? On va peut-être terminer la discussion, c’est l’heure, on va vous laisser partir !

Professeure : Surtout avant je voudrais qu’on dise un grand merci !Élèves : Merci beaucoup !

Retranscription des réponses écrites du focus group

1. Même si vous l’avez vue rapidement, une seule fois, essayez de décrire cette image.2. Avez-vous déjà vu cette image ? Si oui, où et quand ?3. Quelles ont été vos premières impressions en voyant cette image ? Quels sont été vos ressentis et/ou sentiments ?4. Que veut dire cette image, selon vous ?

Élève 1 :1. Un éléphant, une phrase.2. Non.3. Triste4. Le message, pour moi, voulait dire que les animaux ne sont pas des jouets ou des choses.

Élève 2 :1. Je vois un éléphant, plutôt triste. 2. Je n’ai jamais vu l’image.3. En voyant l’image je me suis senti triste. Les phrases m’ont touché.4. Cette image veut montrer à quel point les animaux peuvent souffrir dans un cirque, trai-tés comme des clowns !

Élève 3 :1. Eléphant à moitié éclairé, texte «Je ne suis pas un clown» en gros, fond noir2. Non je ne l’ai jamais vue.3. J’étais triste pour le petit éléphant car oui ce n’est pas un clown, le pauvre.


4. Que les éléphants ne sont pas faits pour le cirque et qu’il faut les laisser vivre, ce n’est pas une attraction touristique.

Élève 4 :1. Il y a un éléphant un peu dans l’ombre avec marqué dessus «Je ne suis pas un clown».2. Non.3. De la tristesse.4. Que les animaux ne sont pas des clowns et qu’ils doivent être libres.

Élève 5 :1. Un éléphant, les phrases «Je ne suis pas un clown», ça me fait penser à la maltraitance dans les cirques.2. Non je n’ai jamais vu l’image.3. J’ai ressenti la tristesse et un peu de colère.4. Le message que j’ai ressenti c’est un peu de sauver les animaux de certains cirques car ils sont maltraités, frappés, battus, mal nourris, etc.

Élève 6 : 1. Un éléphant, l’inscription «Je ne suis pas un clown» et «1 200 animaux appartenant à un cirque parcourent le territoire français».2. Non.3. Aucun.4. Non aux animaux dans les cirques.

Élève 7 :1. Éléphant avec un texte «Je ne suis pas un clown».2. Je n’ai jamais vu cette image.3. Je me sens plutôt triste.4. Les animaux ne doivent pas être dans les cirques !

Élève 8 :1. Je me souviens d’un éléphant avec une phrase disant : «Je ne suis pas un clown» et «je sais plus».2. Non.3. Tristesse.4. Que les éléphants disparaissent progressivement.

Élève 9 : 1. Eléphant dans l’ombre, il est écrit «Je ne suis pas un clown», fond noir2. Non.3. Un peu peur et en colère4. Affiche de manifestation contre les animaux dans les cirques.

Élève 10 :1. Il y a une critique sur les personnes qui prennent des animaux dans des cirques. «Je ne


suis pas un clown» avec un éléphant. Plus de 200 animaux parcourent le territoire emprisonnés par le cirque.2. Non je n’ai jamais vu cette image.3. Je suis triste en voyant le nombre d’animaux.4. On a voulu dire qu’à première vue, les cirques sont drôles et amusants mais ils empri-sonnent des animaux.

Élève 11 :1. Ecriture violette illisible, éléphant gris, fond noir, écriture blanche «Ce n’est pas un clown».2. NON.3. Drôle, historique, style années 80.4. Les éléphants ne doivent pas être tués par les braconniers, ils ne sont pas là pour orner de leurs défenses les maisons.

Élève 12 :1. On voit un éléphant qui travaille dans un cirque, qui a l’air malheureux, avec écrit «Je ne suis pas un clown»2. NON3. De la tristesse, et la colère.4. Pour moi, cette image veut dire qu,il faut arrêter de maltraiter les animaux dans les cirques.

Élève 13 :1. On voit un éléphant en noir et blanc avec écrit en-dessous «Je ne suis pas un clown». C’est une pub contre les éléphants au cirque. Ils sont bêtes, les gens qui l’ont faite. Ps : la der-nière phrase rime.2. Non.3. C’est nul, les gens qui ont conçu cette pub. J’adore les numéros d’éléphants au cirque.4. C’est une pub contre les éléphants au cirque.

Élève 14 :1. Un éléphant dans l’ombre dit «Je ne suis pas un clown». En bas, il y a écrit «11 000 éléphants parcourent le monde du cirque».2. Non.3. Je n’ai jamais vu cette image.4. De la tristesse car l’éléphant semble apeuré. Pour moi, le message est «Il faut arrêter d’utiliser les éléphants dans les cirques».

Élève 15 :1. Éléphant, «Je ne suis pas un clown», «chaque année, des milliers d’animaux parcourent le territoire emprisonnés dans des cirques», fond noir.2. Non.3. De la tristesse pour ces animaux.4. Il faut réagir, les animaux ne peuvent pas rester en cage, ils doivent retourner vivre dans


leur habitat naturel.

Élève 16 :1. «Je ne suis pas un clown», un éléphant, «Plus de 200 animaux parcourent le territoire, prisonniers du cirque».2. Non.3. Pas très drôle.4. Il faut protéger les animaux des cirques.

31Je ne suis pas un clown — 2019 — Médiation

La campagne publicitaire «Je ne suis pas un objet» a été réalisée à l’initiative du collectif Vivre Ensemble Sans Exploitation Animale (VESEA) en partenariat avec l’agence de communi-cation Comkwatt. Elle est parue en décembre 2017 sur la page Facebook de VESEA, à l’occa-sion de la Journée Internationale du Droit des Animaux. Dans le cadre de notre enquête, nous avons sélectionné une seule image provenant de cette campagne publicitaire comprenant en tout douze images présentant toutes des animaux différents. Cette campagne antispéciste a pour but de sensibiliser à la cause animale en redonnant à ces animaux leur statut propre d’êtres vivants, qui peut souvent être oublié au profit d’un statut d’objet. Les animaux inclus dans cette campagne sont entre autres un singe, un renard, un taureau, un orque… Des ani-maux utilisés, exploités ou pourchassés, qui doivent s’adapter au mode de vie des humains et non pas l’inverse. Étant personnellement sensibilisées à la cause, en discuter avec une génération plus jeune nous semblait intéressant et pertinent. Notre attention a été retenue par l’image de l’éléphant «Je ne suis pas un clown», que nous trouvions particulièrement forte. Nous avons pensé qu’elle serait probablement celle qui provoquerait le plus de réactions auprès d’un public adolescent : notre focus group était réalisé avec une classe de seize élèves de sixième.

Suite à une discussion avec Naya, la porte-parole et fondatrice de VESEA, nous avons dégagé la problématique de la diffusion de messages antispécistes au sein du monde de l’édu-cation. Il est en effet difficile d’approcher des établissements scolaires ou des professeurs afin de sensibiliser les élèves à de telles causes : les réalités de l’exploitation animale sont parfois difficiles à admettre et à concevoir, en particulier pour un jeune public, plus sensible qu’un pu-blic adulte. C’est donc pour cela que Naya, représentante de VESEA, était tout à fait favorable à ce que l’on fasse réagir une classe de collégiens à une image extraite de cette campagne publicitaire. Naya est également à l’origine de l’idée même de la campagne : elle explique ainsi qu’elle souhaitait à travers cette série «donner la parole aux animaux», pour que les ani-maux «ne soient pas qu’un support à slogans». Il n’a pas été possible pour nous de contacter le graphiste ayant réalisé la série à la demande de VESEA : il ne travaille plus au sein de Comkwatt et le collectif a demandé à ce que nous ne contactions pas l’agence au sujet de cette campagne.

Notre entretien de focus group s’est extrêmement bien déroulé. Malgré la taille de notre public - seize jeunes adolescents -, la discussion a été calme et structurée, et les adoles-cents très coopératifs. Ils savaient attendre qu’on leur donne la parole et ont pu ainsi avoir des échanges clairs entre eux. Ils étaient tous très réactifs aux questions que l’on leur posait sur leurs points de vue personnels, ainsi que sur leur expérience de sensibilisation à la cause ani-male.

ANALYSE ET SYNTHÈSE DES MÉDIATEURS


Pour nous trois, enquêtrices, le message de l’image que nous avons choisie est très clair et frappant. Le monde du cirque est pour nous très ancré dans l’imaginaire que nous associons à un éléphant, et ce visuel nous rappelle des scènes de nos propres vies où nous avons assisté à des numéros mettant en scène ces animaux - qui sont presque considérés comme des «in-contournables» du cirque. Au cours de la séance de focus group, nous avons constaté que le message de l’image était tout aussi clair pour eux que pour nous. A la fois, nous nous en réjouissons puisque cela signifie que la campagne est accessible à un jeune public, mais nous ressentons tout de même une certaine tristesse que de si jeunes personnes aient été elles aussi témoins d’exploitation animale, démontrant ainsi que de telles pratiques sont encore en vigueur en France. Au cours de la discussion, qui était riche et captivante, nous avons pu voir émerger un consen-sus entre les membres du focus group : l’exploitation d’animaux sauvages à des fins de di-vertissement circassien n’a plus lieu d’être. Il est important de noter cependant que les élèves avaient tous des sensibilités différentes et une connaissance inégale de la cause animale : cer-tains pensaient qu’il fallait relâcher tous les animaux sauvages des cirques et les réinsérer dans leur habitat naturel, tandis que d’autres pensaient qu’il était possible de les garder en France mais dans des réserves naturelles protégées. D’autres encore ont souligné qu’ils n’étaient pas contre les animaux dans les cirques tant qu’ils n’étaient pas sauvages et qu’ils faisaient partie d’espèces apprivoisées telles que les chiens, les chats ou les chèvres.À travers cette campagne publicitaire, l’intention de VESEA de placer les animaux comme sujets sensibles et pensants a bien fonctionné puisque nous avons pu observer que la plupart des enquêtés ressentaient de la peine pour l’éléphant, et parfois même de la colère envers sa situation d’animal sauvage captif. La photographie d’origine - libre de droits - utilisée pour le visuel «Je ne suis pas un clown» présentait un éléphant dans la savane. L’image a été traitée de façon à ce que l’éléphant en soit le point central et qu’il ressorte à première vue : une tech-nique efficace, puisque tous les adolescents du focus group ont noté la présence de l’éléphant sur l’image lorsque nous leur avons demandé de la décrire après l’avoir observée quelques secondes. Cette image a été pour la plupart des élèves un marqueur efficace de la tristesse des éléphants en captivité : ils ont ressenti cette tristesse à travers la photographie. Cependant, il est intéressant de noter l’importance du texte dans cette campagne publicitaire : les images seules n’auraient pas le même effet et ne seraient pas aussi fortes de sens que le souhaite VESEA.Également, il est important de noter que les élèves avaient tous eu des sensibilisations diffé-rentes au sujet précédemment à notre entretien : certains n’avaient jamais été sensibilisés à la cause, d’autres en avaient entendu parler et l’un d’entre eux avait même lu un livre sur ce sujet. Partant de ce constat, il est intéressant d’observer qu’ils ont tous rapidement compris le message de l’affiche.

Cette série publicitaire a été créée par VESEA afin d’être diffusée par plusieurs moyens : les réseaux sociaux mais aussi les manifestations antispécistes auxquelles le collectif participe, ainsi que la diffusion au plus grand nombre en accordant les droits de diffusion comme dans le cadre de cette enquête. Même si VESEA a été créée suite à une manifestation contre les circassiens, l’aura du collectif a des visées plus larges et l’on peut ainsi en conclure que le public visé est la population entière. La réponse du focus group à cette question a été diver-gente : certains pensaient que l’affiche était destinée aux circassiens, d’autres aux présidents


des pays autorisant l’exploitation d’animaux sauvages dans les cirques, et d’autres pensaient que l’affiche s’adressait à tout le monde. Il est cependant intéressant de noter que, même s’ils ne s’accordaient pas tous à dire que l’affiche leur était destinée en particulier, ils ont en grande majorité été touchés par le message diffusé, sensibilisés au message défendu et se sont donc sentis donc concernés.

En conclusion, l’affiche de l’éléphant «Je ne suis pas un clown» faisant partie de la cam-pagne publicitaire «Je ne suis pas un objet» du collectif VESEA en partenariat avec l’agence de communication Comkwatt est une affiche efficace, claire et bien conçue. Les intentions du collectif ont pu s’observer à travers les paroles des enquêtés et notre sentiment en sortant de notre séance de focus group est le sentiment d’accomplissement que le message a été reçu de la bonne façon par les étudiants, tout en étant restés tout à fait neutres lors de l’échange en tant que médiateurs. Pouvoir animer un tel débat et échanger avec des défenseurs de la cause animale - ici, le collectif VESEA - nous a confortées dans l’idée que sensibiliser sur un tel sujet un public jeune, et donc a fortiori plus sensible, est possible. L’exploitation animale s’immisce au cœur des débats du XXIème siècle et les images choc ne sont pas forcément l’unique solu-tion à une sensibilisation efficace, cette campagne publicitaire en étant la preuve.

34Je ne suis pas un clown — 2019 — Synthèse et tableau comparatif

01L’item et son contexte

Campagne de prévention contre la présence, la domestication et l’esclavage des animaux dans les cirques, plus précisément des éléphants dans cette campagne, mais qui s’applique également au large panel d’animaux présents au sein des cirques actuellement. Item s’inscri-vant dans une série plus globale - «Je ne suis pas un objet», composée de 12 visuels d’ani-maux - «Je ne suis pas un clown» est l’oeuvre du collectif VESEA, qui milite contre l’exploita-tion animale sous toutes ses formes.

SYNTHÈSE ET TABLEAU COMPARATIF

02Communauté de diffusion

En décembre 2018, sur la page Facebook du collectif Vivre Ensemble Sans Exploitation Ani-male (VESEA) et à l’occasion de la Journée Internationale du Droit des Animaux, paraît la cam-pagne publicitaire «Je ne suis pas un objet». Série publicitaire réalisée en 2017 à l’initiative du collectif et en partenariat avec un graphiste de l’agence de communication Comkwatt, cette dernière a pour enjeu de redonner «la parole» aux animaux captifs. En représentant les prin-cipales atteintes que ces derniers subissent (chasse, pêche, corrida, cirque, abattoir, etc), l’objectif de cette série était de cibler l’individualité de l’animal, comme sujet à part entière et non comme objet de militantisme ou de revendication.

«Je ne suis pas un clown» s’inscrit dans cette logique et intervient dans un contexte où la place des animaux dans les cirques est de plus en plus sujette à controverse. Le collectif pro-pose un visuel épuré mais explicite : une photographie animale faisant consensus en termes d’émotion provoquées, un slogan clair, un texte d’information contenu en une phrase mais qui signale immédiatement la finalité de la publicité : «1200 animaux parcourent le territoire emprisonnés dans des cirques». Bien que les relations entre VESEA et les circassiens soient difficiles, les réseaux sociaux et les manifestations du collectif ont permis à ce dernier d’ob-tenir une certaine visibilité, tant sur Facebook que dans les journaux relayant leurs activités.

03Communauté de réception

Au sein de notre focus group, et ce malgré la largeur de ce dernier (16 jeunes adolescents au total), la réception de l’item s’est faite de manière très homogène. Le visuel étant épuré et


clair, le message voulu par VESEA est apparu très rapidement aux élèves - ce qui était un des objectifs du collectif, à savoir toucher un public jeune, constituant principal des audiences de cirques. Hormi un élève s’étant opposé par écrit à cette campagne (mais pas à l’oral), la tota-lité du focus group a fait preuve d’une juste compréhension du visuel, ainsi que d’une certaine maturité de réflexion quant à la cause animale.


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JE NE SUIS PAS UN CLOWN - images-education.com · ne suis pas un clown» et si elle est libre de droit ou non. En sachant que le résultat de cet entretien conduira à la rédaction