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«Je souhaite engager notre agricultureagriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/ae-12cles-v4_150.pdf · de l'agro-écologie. ... QU'EST CE QU’UN GIEE? Les GIEE sont des collectifs

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«Je souhaite engager notre agriculture sur la voie de la performance à la foiséconomique, environnementale et sociale.Je suis persuadé que nous pouvons et quenous devons faire de l'environnement un atoutde notre compétitivité. C'est une dynamiquequi repose sur la force du collectif, surla richesse et la diversité de nos territoires,l'innovation et la diffusion des nouveauxsavoirs et savoir-faire. Nous allonspositionner la France comme le leaderde l'agro-écologie.»

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.

Photographies : photothèque du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Prises de vue : Xavier Remongin, Cheik Saïdou, Pascal Xicluna. © Délégation à l’information et à la communication, 2016.

Pourquoi un Projetagro-éCologique?

3 Pour produire autrement en repensant nossystèmes de production, en les basant sur uneutilisation optimale des ressources et des mé-canismes naturels ; 3 pour préserver les ressources sur lesquelless'appuie notre production agricole et dont nousdépendons ;3 pour répondre à la demande légitime de lasociété d’engager l’agriculture vers de nouveauxmodèles de croissance possibles.

L’agriculture, qui occupe près de deux tiers du ter-ritoire national, a une responsabilité majeure entermes de gestion des ressources naturelles et dupatrimoine vivant qui constitue sa ressource pre-mière.

Le projet agro-écologique entend se décliner àl’échelle de chaque exploitation, au niveau individuelmais également à l’échelle territoriale, au niveaucollectif (organisation des filières, accompagnementdes agriculteurs et dynamique des territoires).

Cette approche est d'autant plus nécessaire qu'iln'existe plus un modèle agricole unique. Nos ex-ploitations agricoles sont très diversifiées et demoins en moins semblables les unes aux autres. Ilexiste cependant des marges de progrès possiblesdans chaque système de production qui peuventêtre exploitées en s'appuyant sur des pratiquesagronomiques adaptées.

en quoi Consistele Projet agro-éCologique?

Le projet agro-écologique vise à faire progressersimultanément la performance économique, la per-formance environnementale et la qualité socialedes systèmes de production pour les agriculteurscomme pour la société.

Il vise ainsi à produire autrement en repensant nossystèmes de production. C'est un changement despratiques agricoles, mais c'est aussi une autre fa-çon de penser, pour réintroduire du savoir agrono-mique et utiliser au mieux les fonctionnalités et lesinteractions naturelles.

Pour développer des pratiques agro-écologiques, ilest essentiel de considérer non pas chaque parcelleindépendamment, mais bien l’ensemble de l’exploi-tation agricole dans une approche globale où lesdifférents éléments sont en synergie.

La mise en place de ce projet entraîne une évolutionde nos principales politiques agricoles afin de faciliterl’engagement vers l’agro-écologie et d’accompagnerles agriculteurs dans cette transition.

qui est imPliqué dans le Projet?

Tout le monde !

Les agriculteurs d'abord, car l’agro-écologie reposeen particulier sur des projets développés à l'échelonlocal. Mais également les opérateurs économiques,les instituts de recherche-développement, la for-mation professionnelle initiale et continue, tous lesacteurs du développement agricole, les collectivitéslocales, et bien sûr l’État, qui met en place plusieursactions fortes pour y contribuer.

PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTLE PROJET AGRO-ÉCOLOGIQUELe projet agro-écologique pour la France présenté en 2012 par Stéphane Le Follest un projet mobilisateur pour l'agriculture française. Ce projet vise à donnerune perspective ambitieuse à notre agriculture en engageant la transitionvers de nouveaux systèmes de production performants dans toutes leurs di-mensions : économique, environnementale, et sociale.

PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTFormer les agriculteurs

QU'EST-CE QUE LE PLAN D’ACTIONS «ENSEIGNER À PRODUIRE AUTREMENT»?

Dans la réussite à grande échelle de cette transition, l’enseignement agricole a unrôle primordial à jouer en tant que dispositif privilégié de formation des professionnelsde l'agriculture et de la forêt.

LES ENJEUX

Deuxième réseau éducatif français, l’enseignementagricole forme aux métiers de l’agriculture, de laforêt, de la nature et des territoires. Il accueille desélèves, étudiants, apprentis et stagiaires de la formationcontinue, de la classe de 4e jusqu’au doctorat. Productionagricole, services aux personnes, aménagement du paysage,soins aux animaux et agroalimentaire… sont autant de secteurs variés auxquelsprépare l’enseignement agricole. Partout en France, les établissements d’ensei-gnement agricole – que ce soit au niveau technique ou supérieur – font évoluerleurs outils pédagogiques pour former les élèves aux méthodes de production alter-natives, plus durables économiquement et écologiquement.

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1.ENSEIGNEMENT

L’un des volets essentiels du projet agro-écologique est de mettre aupoint et diffuser de nouvelles pratiques agronomiques et d’élevage.Avec le plan d’actions «Enseigner à produire autrement», l’ensei-gnement agricole se donne les moyens pour préparer les agricul-trices et les agriculteurs de demain à produire plusdurablement et plus efficacement.

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Qui est concerné?

Lancé en 2014 pour quatre ans, le plan d’actions«Enseigner à produire autrement » mobilise toutesles forces vives de l'enseignement agricole. Enparticulier le réseau des 190 exploitations agri-

coles et des 34 ateliers technologiques au seindes établissements de l’enseignement agricole

public est un formidable outil d’innovation,d’expérimentation et de diffusion de nouvelles

pratiques. 74% de ces exploitations ont déjàparmi leurs activités au moins un projet

concernant uneorientation agro-écologique.

Un plan d’actions en quatre axes

3 La rénovation des programmes et des diplômes :depuis la rentrée 2014, le BTSA «Analyse, conduiteet stratégie de l'entreprise agricole » a été rénovéet intègre la notion de performance économique,environnementale et sociale, notamment par desheures supplémentaires en agronomie et en écologie.

Le programme des CAPA a été rénové dans lamême direction depuis la rentrée 2015. De même,la rénovation du baccalauréat professionnel «Con-duite et gestion de l'exploitation agricole » inté-grera les principes de l'agro-écologie dans tousles enseignements techniques et professionnelsà partir de la rentrée 2016.

3 Un rôle renforcé de l’expérimentation des pratiquesagro-écologiques au sein des lycées et une meil-leure diffusion de celle-ci : réductions d’intrants etde l’utilisation d’antibiotiques, augmentation del’autonomie fourragère et protéique dans les élevages, développement de l’agroforesterie…

3 Une gouvernance régionale renforcée : c'estdans les territoires que se réaliseront les principalesavancées vers la transition agro-écologique desexploitations et ateliers technologiques de l’en-seignement agricole. Celle-ci devra être partagéeet portée par les acteurs institutionnels, associatifset économiques d’un territoire.

3 La formation des personnels des établissementsest repensée pour enrichir leur connaissance desprocessus biologiques à l’œuvre dans le fonction-nement des agrosystèmes et leur capacité àtransmettre la remise en question nécessaire despratiques pour une transition vers l'agro-écologie.

Enseignement2.0

Dans toutes les écoles d'ingénieurset vétérinaires, des modules en relation avec l'agro-écologie,l'agroforesterie, l'agriculturebiologique, l'antibiorésistanceou encore la santé animaleintégrée se développent.L'enseignement 2.0 del'agro-écologie est disponiblepour tous grâce à la formationvirtuelle «MOOC» de l'Institutagronomique vétérinaire et forestier de France sur la plateforme France-

Université numérique.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTDévelopper et animerdes projets collectifs

LES ENJEUX

Pour développer des pratiques agro-écologiques, il est essentiel deconsidérer non pas chaque parcelle indépendamment, mais bienl'ensemble de l'exploitation agricole dans une approche globaleoù les actions se complètent, où les déséquilibres secompensent. Repenser le fonctionnement global de l’exploitationet faire évoluer ses pratiques peut présenter des incertitudes. Ilest plus facile de modifier son système lorsqu’on est plusieursà réfléchir, à se renseigner et à tester. Il était important, parconséquent, de mettre à disposition des agriculteurs un outilpermettant la recherche d’une performance à la foiséconomique, environnementale et sociale. C'est désormaischose faite avec la création, par la Loi d’avenir pourl’agriculture, l’alimentation et la forêt du 14 octobre 2014, desgroupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE).

2.GIEE

Engager son exploitation dans une démarche agro-écologique, c’est plonger au cœur de l’agronomie pour reconstituer les régulationsnaturelles, c’est rechercher des complémentarités et des dynamiquesà l'échelle de son territoire. L’évolution des pratiques vers l’agro-écologie implique de penser autrement la façon de produire et comporteune part de difficulté. Pour y faire face, les échanges et réflexionsconduits au sein d'un collectif sont essentiels. C’est pourquoi la transition agro-écologique s’appuie sur les collectifs d’agriculteurs,la mise en commun de projets et le retour d’expérience des «pionniers».

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QU'EST CE QU’UN GIEE?

Les GIEE sont des collectifs d’agriculteurs reconnus par l’État, qui s’engagent dans unprojet de modification ou de consolidation de leurs pratiques à l’échelle d’un territoire.Ces actions doivent relever de l’agro-écologie et contribuer à améliorer la compétitivitédes exploitations agricoles de façon pérenne, tout en utilisant et préservant les écosystèmes.Un volet social doit également être intégré au projet, avec comme objectif d'améliorerles conditions de travail des membres du groupement et de ses salariés, de favoriserl’emploi, de lutter contre l’isolement rural. Pour les forêts, le même dispositif existeavec les GIEEF (groupements d’intérêt économique et environnemental forestier).

Qui est concerné?Tout groupe d’agriculteurs impliqué dans une dé-marche collective peut prétendre à la reconnais-sance de son projet. La démarche doit venir desagriculteurs eux-mêmes et associer plusieurs ex-ploitations sur un territoire cohérent pour favori-ser les synergies.

Les exploitants agricoles doivent s’appuyer surdes partenariats avec les acteurs des filières :coopératives, négociants, industries de transfor-mation, distributeurs, parcs naturels régionaux,collectivités locales… en vue d’inscrire leurs pro-jets dans la durée et de les adapter aux enjeux

des territoires.

Quels sont les principesdu dispositif ?Les projets portés par les GIEE sont riches et va-riés : systèmes économes et autonomes, conser-vation des sols, diversification des assolementset allongement des rotations, autonomie alimen-taire des élevages, conditions de travail, mutuali-sation des outils de production, agriculturebiologique, circuits de proximité, signes de qua-lité, agroforesterie et biodiversité naturelle, emploiet lutte contre l’isolement en milieu rural…Les actions prévues dans le projet peuvent béné-ficier de majoration dans l’attribution de plusieursaides publiques ou d’une attribution préférentiellede ces aides. Il s’agit notamment de financementseuropéens, de l’État et des collectivités territo-riales ou d’organismes publics. Les premières si-gnatures ont eu lieu au Salon international del’agriculture 2015. En un an, ce sont plus de 250projets qui ont été reconnus sur tout le territoire.

Liens au territoire

Des synergies au niveau territorial, en par-ticulier entre les agriculteurs, doivent être recherchées et développées. Les acteurséconomiques des filières ont un rôle impor-tant à jouer pour accompagner la transitiondes exploitations en visant une bonne articu-lation entre la production, la transformationet la distribution, en particulier dans le cas dela mise en place de nouvelles productions.

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LES ENJEUX

En complément ou en substitution de ces produits, des processus naturels doivent êtrerecherchés. Ces techniques sont fondées sur les mécanismes et interactions naturelspour gérer les équilibres des populations d’agresseurs. La diminution de l’utilisation desproduits phytosanitaires s’appuie sur leur meilleure utilisation, sur des modifications depratiques comme la rotation des cultures, sur la valorisation des interactions positivesavec l’environnement immédiat tels les auxiliaires naturels des cultures ou encore surdes produits dit de biocontrôle : la coccinelle pour lutter contre les invasions de pucerons.

QU'EST-CE QUE LE PLAN ÉCOPHYTO?

Le plan Écophyto, inscrit au cœur du plan agro-écologique, vise à aider les agriculteursà utiliser moins de produits phytosanitaires tout en maintenant des niveaux de productionagricole performants, permettant de répondre aux besoins des consommateurs qui attendent des produits de qualité et en quantité suffisante. Ces nouvelles pratiques éco-nomes en produits phytosanitaires permettent de favoriser la biodiversité et de mieuxrespecter les sols. Le plan a été lancé en 2008 et a été rénové en 2015. Il réaffirme l’ob-jectif de réduction de 50% du recours aux phytos en 10 ans. On sait qu’il est possible deréduire sa consommation, il faut maintenant que les techniques soient généralisées.

PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTRéduire l’utilisation des produits phytosanitaires

3.ÉCOPHYTO ET BIOCONTRÔLE

Les produits phytosanitaires, communément appelés pesticides, assurent la protection des productions agricoles contre les insectesnuisibles, les champignons et les herbes qui entravent le bon déve-loppement des plantes. La diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires est non seulement un enjeu majeur de santé publique,mais également un enjeu environnemental et économique. Diminuerles phytos, c’est mieux gérer les risques sanitaires de la productionvégétale, tout en protégeant ceux qui utilisent ces produits, maisaussi les riverains et les consommateurs.

En quoi consiste le plan écophyto? Le biocontrôleLe biocontrôle est un ensemble de méthodesde protection des végétaux par l’utilisation demécanismes naturels : par exemple la cocci-nelle, prédatrice des pucerons ou certainesbactéries et virus pouvant lutter contre cer-taines maladies. Les phéromones d’insectesagissent par confusion sexuelle auprès des in-sectes ravageurs permettant leur piégeage.Le principe du biocontrôle repose sur la ges-tion des équilibres des populations d’agres-seurs plutôt que sur leur éradicationchimique. Aujourd’hui les techniques de bio-contrôle sont particulièrement efficaces encultures légumières. C’est ainsi 75% des sur-faces de tomates et concombres sous abrisqui sont protégées par des insectes auxiliaireset 50% des surfaces de vergers de pommierset poiriers qui sont protégées.

L’objectif de réduction de 50% du recours aux pro-duits phytosanitaires en 10 ans est détaillé en deuxétapes : réduction à l’horizon 2020 de 25% grâce àla généralisation et l’optimisation des techniques etréduction de 25% supplémentaires à l’horizon 2025grâce à des mutations plus profondes.

Actions phares du plan :3 Faire évoluer les pratiques et les systèmes agri-

coles.3 Amplifier les efforts de recherche, développe-

ment et innovation.3 Réduire les risques et les impacts des produits

phytosanitaires sur la santé humaine et sur l’en-vironnement.

3 Renforcer l’appropriation du plan par les acteursdes territoires et des filières.

Les outils à disposition

3 Le Certiphyto pour former les agriculteursDes formations de 2 à 3 jours sont proposées àtous les acteurs de la filière (distributeurs, conseil-lers, applicateurs). Ce certificat valide ensuite leursconnaissances.

3 Des bulletins de santé du végétalpour surveiller et traiter au plus justeCes bulletins permettent aux agriculteurs de doserau plus juste les pesticides en fonction de l’état desanté des cultures.

3 Des fermes pilotes pour diffuser les pratiqueséconomes et performantesLes « fermes DEPHY » sont un réseau pilote degroupes volontaires d’agriculteurs qui ont engagéleurs exploitations dans une démarche de réductiondu recours aux produits phyto. Ils expérimententdes systèmes de culture économes et partagentleurs bonnes pratiques. Ce réseau va être étenduà 3 000 fermes qui s’engageront dans l’expéri-mentation d’alternatives à l’utilisation de produitsphyto. Les rotations optimales, la diversité descultures, le maintien des éléments de biodiversitédans le paysage, la taille des parcelles sont éga-lement testés du fait de leur action avérée pourlimiter l’utilisation des produits.

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LES ENJEUX

Afin d’accompagner les agriculteurs dans leurs réflexions demodification des systèmes d’exploitation ou d’intégrer des innovations techniques ou organisationnelles utiles à leur projet,les conseillers doivent être formés pour adapter leurs pratiquesde conseil. Par exemple en valorisant des dynamiques collec-tives, moteur de progrès et en développant une lecture globaledu fonctionnement de l’exploitation.

Les différents acteurs impliqués dans l'accompagnement desagriculteurs se sont engagés dans le projet agro-écologique, enpremier lieu, les chambres d’agriculture qui l’ont inscrit commeorientation prioritaire. Les autres réseaux (les organismes na-tionaux à vocation agricole et rurale, ONVAR) se sont égalementmanifestés. On peut citer ici la Fédération nationale des centresd’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (FNCI-VAM) et le réseau Coop de France, qui regroupe les coopéra-tives agricoles.

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Diagnostic de l’engagement d’une ex agro-écologique

PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTConseiller les agriculteurs4.

DÉVELOPPEMENT AGRICOLE

L’accompagnement des agriculteurs par les acteurs et réseaux dudéveloppement agricole a une importance décisive dans l’évolutionde l’agriculture française. Il s’agit d’un axe clé du projet agro-écologique. L’ensemble des acteurs doit s’engager dans le dévelop-pement de l’agro-écologie à travers un conseil rénové aux agriculteurspour les accompagner dans la transition.

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En quoi consiste l’engagementdes réseaux de conseil et dedéveloppement en agriculture?

Les chambres d’agriculture sont des structuresconsulaires au service des agriculteurs.Elles offrent des services de conseil à tousles agriculteurs mais proposent aussi duconseil plus individualisé.

Création d'un outil de diagnostic agro-écologiqueAfin de faire le point sur la situation des exploitations, le ministère de l'Agriculture, del'Agroalimentaire et de la Forêt et l'ACTA*, en collaboration avec les partenaires du projetagro-écologique, ont développé un outil de diagnostic agro-écologique pour faciliter la ré-flexion sur les évolutions possibles du système d’exploitation ainsi que l’exploration denouvelles pratiques.

L’outil de diagnostic agro-écologique des exploitations est un outil informatique accessiblelibrement et gratuitement par internet (diagagroeco.org). Il accompagne les agriculteursdans leur réflexion autour des performances de leur exploitation, de leurs pratiques et leursdémarches et apprécie leur degré d’engagement dans l’agro-écologie.

Il peut également faciliter l’animation d’un groupe autour du concept d’agro-écologie ounourrir la réflexion dans la construction d’un projet agro-écologique. La richesse de l'outilest d'autant plus grande qu'il sert de support à des échanges et des discussions avec sonconseiller et/ou avec d'autres agriculteurs.

Le réseau national des chambres d’agriculture aintégré l’agro-écologie dans son programme dedéveloppement, en renforçant son réseau deconseillers formés à ces principes d’approcheglobale du système d’exploitation.

Les agriculteurs peuvent bénéficier de conseils etd’aide à la transition par d’autres structurescomme par exemple les coopératives.

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L'agro-écologie

c'est quoi ?

xploitation dans une démarche

* Réseau des instituts techniques agricoles

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTAider la transition

LES ENJEUX

Dans le cadre de la nouvelle PAC, les agriculteurs peuvent bénéficier d’un certainnombre d’aides pour lancer ou accompagner leur système. Il s’agit de les utiliser pourles orienter prioritairement vers des projets agro-écologiques.

5.SOUTIENS FINANCIERS

Pour développer des pratiques agro-écologiques, les changementsà opérer peuvent être importants : acquisition de nouvelles compé-tences, de nouveaux matériels, difficultés lors de la mise en place denouvelles pratiques ou de nouveaux systèmes… Les soutiens publics peuvent être mobilisés pour accompagner la transition agro-écologique, notamment dans le cadre de la politique agricolecommune (PAC), dont la déclinaison en France a été conçue afin depoursuivre cet objectif.

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Quelles sont les aides mobilisables?

Lors de l’installation de nouveaux agriculteurs, uncoup de pouce est fourni par l’État et l’Union européenne sous forme de dotation et de prêtsbonifiés. Cette aide est maintenant gérée par lesconseils régionaux. Une majoration de l’aide pourles projets s’inscrivant dans une démarche agro-écologique est mise en œuvre.

Le nouveau cadre des mesures agroenvironne-mentales et climatiques (MAEC) pour la période2015-2020 a été profondément revu pour mettrel’accent sur des mesures couvrant l’ensemble del’exploitation en complément de mesures plus lo-calisées. Ces mesures permettent d’accompagnerfinancièrement les agriculteurs qui s’engagent àmettre en œuvre pendant cinq ans des pratiquesparticulièrement favorables à l’environnement, encouvrant les surcoûts et manques à gagner le caséchéant induits. Les crédits consacrés par le mi-nistère en charge de l’agriculture à ces mesurescomme à celles en faveur de l’agriculture biolo-gique ont été doublés sur la période 2015-2020.Environ 22000 demandes d’engagement en me-sures agroenvironnementales et climatiques ontété déposées en 2015.

Les investissements pour inscrire son exploitationdans une transition vers l’agro-écologie peuventêtre importants, c’est pourquoi l’État et lesconseils régionaux ont mis en place, pour la période 2015-2020, un plan ambitieux de soutienaux investissements dans les exploitations, le planpour la compétitivité et l’adaptation des exploita-tions agricoles (PCAE). Dans ce plan, il existe unepriorité transversale pour les projets d’investisse-ments agro-écologiques répondant à des enjeuxde performance à la fois économique, environne-mentale et sociale.

Dans le cadre des aides directes aux exploita-tions, versées annuellement, l’État a décidé demettre en place un soutien renforcé à la produc-tion de protéines végétales dans les exploitationsd’élevage ou de grandes cultures, afin de renfor-cer l’autonomie protéique des exploitations (pour

remplacer les importations de protéines utiliséesdans l’alimentation animale) et de développer lessynergies entre les systèmes d’exploitation d’éle-vage et de cultures. Ces cultures présentent desavantages pour la qualité des sols, pour réduireles besoins en engrais (fixation d’azote dans lesol) et en produits phytosanitaires (allongementdes rotations).Les dépenses d’animation et d’appui techniquepour le montage et le suivi d’un projet peuventaussi être aidés, par différentes voies. Danschaque région, la liste des aides mobilisables estmise en avant.

Le partenariat européen pour l’innovation (PEI)est un outil permettant la diffusion et le transfertde connaissances entre les acteurs de la re-cherche, du développement et les agriculteurstous réunis au sein de groupes opérationnels. LePEI permet de mettre en relation les innovationset expériences de terrain avec les connaissancesde la recherche, pour trouver les réponses adap-tées à la mise en œuvre d’un projet commun.

Enfin, le système de réseau rural est encouragéafin de diffuser et mettre en réseau les agricul-teurs et tous ceux qui les accompagnent pour ladiffusion de nouvelles pratiques et enrichir lespossibilités de conseil.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTEncourager l’agriculture biologique

LES ENJEUX

Au-delà de la préservation de la qualité des sols, de la bio-diversité, de l’air et de l’eau, les bénéfices que la société peut retirer de l’agriculturebiologique sont multiples : création d’activité et d’emplois, promotion de l’innovationen agriculture, aménagement des territoires ruraux et aussi renforcement des liensentre agriculteurs et consommateurs.

POURQUOI UN PROGRAMME AMBITION BIO 2017?

L’ambition du programme est de développer l’agriculture biologique en augmentantla production et en permettant aux produits d’être transformés, puis commercialiséset achetés. Avec près de 42 000 opérateurs bio dont plus de 28 000 producteurs,1,25 million d'hectares engagés dans le bio sur notre territoire et un marché françaisde plus de 5 milliards d'euros, l'agriculture biologique française représente près de6% des exploitations agricoles en France.

6.BIO

Mode de production respectueux de l'environnement et du bien-êtreanimal, l’agriculture biologique s’intègre pleinement dans le projetagro-écologique pour la France. Elle contribue notamment à la pré-servation de la qualité de l'eau, au maintien de la fertilité des solsou encore à la préservation de la biodiversité. Exemple de diversitéde l’agriculture française, l’agriculture biologique est un secteuréconomique dynamique et un véritable vivier d'em-plois. Elle participe à l’aménagement des terri-toires et au renforcement des liens sociaux entreles agriculteurs, les acteurs de l’agroalimen-taire, les citoyens et les consommateurs.

3 Renforcer la recherche et le développementEn confortant les projets de recherche et dedéveloppement dédiés à l'agriculture biologiquepour la période 2014-2020. Les résultats issus dela recherche et du développement en agriculturebiologique bénéficient également aux autresagriculteurs.

3 Former les acteurs agricoles et agroalimentairesEn renforçant le lien entre l'enseignement agricoleet les réseaux professionnels et en développantla formation continue pour les agriculteurs bio etnon bio.

3 Adapter la réglementationPour une amélioration de la réglementationspécifique à la bio et une meilleure prise encompte des spécificités de l'agriculture biolo-gique dans la réglementation générale.

Qui est concerné par leprogramme Ambition bio 2017?3 L'ensemble des acteurs du monde agricole :

les agriculteurs, bio et non-bio (producteurs defruits et légumes, céréaliers, éleveurs, viticul-teurs, producteurs de plantes aromatiques, àparfum et médicinales…), les fabricants et four-nisseurs de matériel et produits agricoles (machines, outils et techniques innovantes  ;désherbage mécanique, produits de biocon-trôle…), les conseillers agricoles.

3 Le monde de l'éducation, à travers la formationet la sensibilisation au bio des jeunes et ensei-gnants de l'enseignement agricole et au sein del'éducation nationale.

3 Le monde de la recherche et du développe-ment.

3 Tous les acteurs de la chaîne alimentaire : lestransformateurs, les distributeurs, les restaura-teurs (restauration collective et commerciale)et les consommateurs, en France et dans lemonde (stratégie à l'export).

3 Les pouvoirs publics et institutions.

En quoi consiste le programmenational Ambition bio 2017?

3 Développer la productionNotamment par des dispositifs incitatifs dédiés àla conversion et au maintien des surfaces en bio(160 millions d'euros par an en moyenne sur lapériode 2014-2020).

3 Structurer les filièresEn incitant au maintien et au développement desfilières avec un enjeu prioritaire pour les grandescultures et les oléoprotéagineux afin d’assurerl'indépendance protéique de la France pourl'alimentation animale et humaine à l'horizon 2017.

3 Développer la consommationConquérir des marchés  : atteindre 20 % deproduits bio dans la restauration collective d’Étatet sensibiliser l'ensemble des citoyens, avec unaccent sur les plus jeunes.

PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTEngager et mobiliser les filières et les territoires

LES ENJEUX

Dans une démarche agro-écologique, l’exploitation agricole est interdépendante de son territoire. La mise en place de projets collectifs entre agriculteurs et autrespartenaires dynamise les échanges et valorise le territoire : elle permet la rationalisationdes ressources énergétiques disponibles et l’invention de nouvelles formes de productions rentables au plan économique.

7.ACTEURS LOCAUX

Réussir la transition agro-écologique, c’est trouver des alliances et des synergies au sein d’un même territoire entre la collectivité, les citoyens, les agriculteurs, les filières, pour les articuler entreelles et développer des coopérations territoriales. C’est aussi réussir à construire à l’échelle de l’exploitation agricole des systèmes deproduction plus autonomes et résilients pour l’environnement.

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Les différents leviers

3 Des économies d’énergie pour accompagner la transition des exploitations en lien avec les acteurs des filièresFace aux coûts croissants de l’énergie et à lanécessité d’économiser les ressources naturelles,les exploitations agricoles ont compris l’intérêtd’adapter des plans de performance énergétiqueà leurs modes de production.

Les acteurs économiques des filières ont un rôleimportant à jouer pour accompagner la transitiondes exploitations  : fourniture de semencesperformantes et adaptées, mise au pointd’équipements et matériels moins polluants etplus ergonomiques, modification de l’organisationde la collecte et du stockage, recherche et miseen place de nouveaux débouchés. La rechercheappliquée en lien avec les acteurs industriels etles instituts techniques apportent des réponses àl’ensemble des systèmes de production.

Les prélèvements d’eau douce pour irriguer lessurfaces cultivées doivent être compatibles avecles autres utilisations des ressources. Or, celles-ci sont limitées et vulnérables. La satisfaction detous les besoins passe donc par une meilleureutilisation des eaux disponibles.

Autre exemple, les bioénergies visent l'utilisationde l'énergie stockée dans la biomasse. Lesbioénergies comprennent l'énergie qui vient de lacombustion de matière comme le bois. Lebiocarburant est une autre forme de bioénergieoù les matières végétales sont transformées encarburant pour alimenter les moteurs àcombustion. Le bioéthanol est ainsi fabriqué àpartir de céréales ou de betterave à sucre, et lebiodiesel avec des oléagineux comment le colza.

3 Des échanges au niveau territorial en particulier entre les agriculteursLe plan énergie-méthanisation-azote répond àcette attente : les méthaniseurs permettent devaloriser les déchets organiques ou les effluentsd’élevage afin de produire de l‘énergie (chaleur ougaz) et un digestat, engrais substituable auxengrais minéraux. De tels projets mobilisent des

groupes d’agriculteurs voire d’autres opérateursdans les territoires (industries agroalimentairesproductrices de déchets organiques, ou descollectivités locales cherchant un débouchééconomique pour leurs déchets verts).

D’autres formes de coopération sontenvisageables ; dans certaines régions parexemple se développent des échanges de pailleet de fumier  : de la paille produite dans uneexploitation de grandes cultures est donnée à uneexploitation d’élevage (pour servir de litière),laquelle en sens inverse transfère à l’exploitationde grandes quantités de fumier pouvant servir defertilisant.

3 Développement des passerelles au sein des filièresDes synergies peuvent voir le jour au sein desfilières, en visant une bonne articulation entre laproduction, la transformation et la distribution,notamment dans la mise en place de nouvellesproductions.Au niveau régional, la construction d’un projetalimentaire territorial (PAT), soutenu par desfinancements européens comme le FEADER etanimé par le réseau rural, permet de rapprocherla production agricole locale et les besoinsalimentaires exprimés.

Le soutien à l’économie de proximité estégalement une priorité. De vrais projets collectifsse multiplient  : des plateformes de mise enrelation simple, allant de l’Internet à l’assiettepermettent l'approvisionnement en un clic, desgestionnaires de la restauration collective auprèsdes producteurs locaux. En parallèle, le ministèreen charge de l'agriculture et le service des achatsde l’État élaborent une boîte à outils pouraccompagner les acheteurs publics dans leursdémarches.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTDiminuer le recoursaux antibiotiques vétérinaires

QU'EST CE QUE L'ANTIBIORÉSISTANCE?

L'antibiorésistance est le phénomène naturel de défense des bactéries en réponse àl’action exercée par un antibiotique administré à une personne ou un animal. Cer-taines bactéries auparavant sensibles à l’antibiotique ne sont plus détruites ou leurmultiplication n’est plus arrêtée. C’est la bactérie qui devient résistante et non pasl’homme ou l’animal.

LES ENJEUX

L’antibiorésistance est un phénomène qui apparaît depuis quelques années et limitel’arsenal thérapeutique disponible pour traiter certaines pathologies. Aujourd’hui, ilest de plus en plus difficile de découvrir de nouvelles molécules efficaces, il est doncessentiel de préserver les antibiotiques dont on dispose. Il faut notamment limiterl’usage des molécules très efficaces vis-à-vis de germes très dangereux que l’on appelle les « antibiotiques critiques», c’est-à-dire les utiliser uniquement en dernierrecours.

8.ÉLEVAGE

Les antibiotiques sont aujourd’hui largement utilisés pour traiter lesinfections bactériennes, aussi bien en médecine humaine qu’en médecine vétérinaire. Mais ils peuvent également avoir des effetsnégatifs sur la santé s’ils sont utilisés de façon excessive, et notam-ment par le développement du phénomène d'antibiorésistance, véritable menace pour la santé publique. La politique de lutte «uneseule santé» est mise en œuvre tant dans le domaine humain quevétérinaire.

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Les outils à disposition3 LA SURVEILLANCELes bactéries font l'objet d'un suivi étroit tantchez les animaux que dans les produits alimen-taires d’origine animale.

3 DES FORMATIONS SUR LE BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES ET LA BIOSÉCURITÉLa sensibilisation et la formation des éleveurs etdes techniciens intervenant en élevage sont in-dispensables pour changer les comportements.La bonne utilisation des antibiotiques et lesbonnes pratiques vont également être abordéesdès la formation initiale des professionnels del'élevage.

3 UN OUTIL DE SUIVI POUR MESURER L'ÉVOLUTIONDES PRATIQUESDes indicateurs de référence de la prescription etde l'utilisation des antibiotiques et des alimentsmédicamenteux dans les élevages vont être misà la disposition des vétérinaires et éleveurs. Cesoutils leur permettront plus facilement d'évaluerde manière volontaire leur propre utilisation,d'identifier les marges de progrès possibles et demodifier leurs habitudes.

3 DES OUTILS POUR PRÉVENIR L'UTILISATION NONRAISONNéE D'ANTIBIOTIQUESDes outils adaptés et pédagogiques sont mis à ladisposition des éleveurs souhaitant s'engagerdans le plan. Il s'agit de guides de bonnespratiques d'hygiène, d'articles explicatifs dans lapresse spécialisée agricole, de documentsd’information distribués par les organisations àvocation sanitaire et les chambres d'agriculture.

Une campagne de communication ciblant lesdétenteurs d’animaux de compagnie a égalementété menée en 2014.

Qui est concerné?Les bactéries peuvent se disséminer et s'échangerentre les hommes et les animaux. Nous sommestous concernés car la santé animale et la santéhumaine sont indissociables. C’est pourquoi ceplan mobilise les éleveurs des différentes filières,les vétérinaires, les pharmaciens, les scientifiqueset évaluateurs du risque, l’industrie pharmaceu-tique, les pouvoirs publics, mais aussi tous les propriétaires d'animaux.

En quoi consiste le plan écoantibio?

Le plan prévoit un usage prudent et raisonné d’an-tibiotiques : seules les quantités appropriées stric-tement nécessaires aux animaux doivent êtreprescrites et administrées. Il vise à réduire de25% de l’utilisation des antibiotiques en médecinevétérinaire en cinq ans. Outre l'aspect quantitatif,le plan prévoit un effort particulier de réductiondes antibiotiques d’importance critique en méde-cine vétérinaire afin de préserver leur efficacitéen santé humaine et animale.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTSélectionner des semences adaptées

QU'EST-CE QUE LE PLAN SEMENCES ET AGRICULTURE DURABLE?

Il fixe des objectifs pour le secteur des semences et plants. Les variétés végétales doivent permettre de mieux contribuer à la durabilité des modesde production et notamment à la réduction du recours aux intrants chimiques : fertilisants comme produits de protection des cultures. Une version

Depuis les débuts de la domestication des végétaux, la conduite dessystèmes agricoles nécessite des espèces et des variétés adaptéesaux contraintes des territoires et de la production. Positionnés en amontdes filières de production agricole et agroalimentaire, les semenceset les plants sont, comme le sol, un élément clé pour répondre auxenjeux économiques, sociaux et environnementaux. La diversité desressources génétiques végétales, leur caractérisation et leur conser-vation sont essentielles pour contribuer à l’adaptation des plantesau changement climatique, à la durabilité des modes de production,et au développement d'une grande diversité de plantes cultivées

9.SEMENCES

LES ENJEUX

Le secteur des semences et des plants constitue un levier essentiel dans la mise enœuvre du projet agro-écologique. L'amélioration continue de la génétique a permis,au cours du siècle passé, d'assurer d'abord l'autosuffisance alimentaire, d'améliorerla qualité des productions végétales en intégrant les attentes des filières et desconsommateurs. Aujourd’hui en France, l'amélioration génétique vise à réduire laconsommation d'intrants chimiques et de produits de traitement des plantes aumoyen des variétés résistantes et adaptées à la diversité des conditions pédo-climatiques. Les variétés utilisées sont à la fois le fruit d'une volonté politique etd'un encadrement réglementaire pour l'obtention et de la commer cia li sa tion des semences. C’est ce qui permet de garantir la sécurité alimentaire et sanitaire élevéedont bénéficie l'agriculture française.

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Qui est concerné?Premier producteur de semences au niveau euro-péen, ce secteur s’est positionné à l’internationalen étant le premier exportateur mondial. La France compte 73 entreprises de sélection,244 entreprises de semences et 19800 agri-culteurs multiplicateurs de semences.

Chiffres clés pour les semences :3Balance commerciale excédentaire

de 840 millions d’euros ;3 9000 variétés de 250 espèces agricoles

différentes.

Ce positionnement, gage de sécurité alimen-taire et de sécurité d'approvisionnementdes exploitations agricoles, garantit l'accèsà des semences et plants adaptés auxconditions agronomiques, pédologiques(sols) et climatiques de nos territoires et

aux demandes des consommateurs.

Quels sont les principesdu dispositif ?Le plan semences et agriculture durable se décompose en plusieurs objectifs, notamment lerenforcement des critères environnementauxdans l’évaluation des nouveaux plants ou semences mis à disposition des agriculteurs, en articulation avec le plan Écophyto.

Ce plan est composé de 7 axes qui se déclinenten actions spécifiques : 3 conservation et diffusion des ressources

génétiques ;3 information en termes de propriété intellectuelle

rattachée aux variétés ;3 évolution des conditions d’accès au Catalogue

officiel notamment pour les variétés adaptéesà l’agriculture biologique ;

3 mise en place de critères environnementauxd’évaluation des variétés ;

3 contribution du contrôle de la production et dela certification des semences et des plants auxobjectifs du plan Écophyto ;

3 élargissement de la gouvernance du dispositifd’orientation de la politique des semences ;

3 promotion des efforts nationaux dans le contextede la révision du cadre communautaire.

Lancement en décembre 2015de l’appel à projets CASDAR«Semences et sélection végétale»

Sur des thématiques centrales pour le secteurdes semences et plants :3 promouvoir une recherche appliquée de qua-

lité, conduite en partenariat entre la recherchepublique et les opérateurs privés, permettantde valoriser les acquis de la recherche fonda-mentale ;

3 mobiliser toute la diversité génétique et lesdonnées existantes sur les variétés, pours’adapter au changement climatique.

rénovée du plan est en cours de rédac-tion, sur la base d’une feuille de routepour 2016-2019. Cette nouvelle versions’attachera notamment à la gestion dura-ble des résistances, à identifier les inno-vations durables et nécessitera uneévolution de la réglementation pour pren-dre en compte la dimension socio-écono-mique et veiller à l’information apportéesur les variétés.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTEnrichir les sols avec l’initiative 4 pour 1000

QU'EST CE QUE L'INITIATIVE 4 POUR 1000?

L'initiative 4 pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat,portée au niveau international, vise à améliorer la teneur en matière organique et encourager la séquestration de carbone dans les sols. Cette

initiative fédère tous les partenaires qui mettent en place des actions concrètes surle stockage du carbone dans les sols et le type de pratiques pour y parvenir (agro-écologie, agroforesterie, agriculture de conservation, de gestion des paysages…).

LES ENJEUX

En 2050, l'agriculture mondiale va devoir produire suffisamment pour nourrir une planètecomposée de 9,5 milliards d'êtres humains dans un contexte de changement clima-tique. Face à ces défis, il faut garder nos sols vivants car la production agricole estfortement corrélée à la santé des sols. L'augmentation du carbone dans les sols estun des leviers majeurs pour relever le triple défi de la sécurité alimentaire, de l'adap-tation des systèmes alimentaires et des populations aux dérèglements climatiqueset de l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

10.SOLS

La matière organique des sols, majoritairement composée de carbone,participe à quatre grands services écosystémiques : la résistance dessols à l'érosion, leur rétention en eau, leur fertilité et leur biodiversité.Une augmentation minime du stock de carbone des sols a des effetsmajeurs, tant sur la productivité agricole que sur le cycle mondialdes gaz à effet de serre. Il est nécessaire d'engager les acteurs, grâceà la transition agro-écologique, vers une agriculture productive fondéesur une gestion adaptée des terres et des sols, créatrice d'emplois etde revenus et porteuse de développement durable.

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Quels sont les objectifs ?

3 Engager les acteurs nationaux et internationaux dans une transition vers une agriculture productive, hautement résiliente, fondée sur une gestionadaptée des terres et des sols, créatrice d’emplois et de revenus et ainsi porteuse de développement durable.

3 Contribuer à l’objectif de lutte contre le changement climatique et la sécurité alimentaire.

3 Inciter les acteurs à appliquer les pratiques permettant de maintenir ou d’améliorer la teneur en carbone pour un maximum de sols agricoles ou de préserver les sols riches en carbone.Chaque partenaire s’engagera sur un objectif, un ou des types d’actions(de la gestion du stock de carbone des sols à d'autres mesures d'accompagnement)

3 Envoyer un signal fort sur le potentiel du secteur agricole à participer à l’objectifde long terme de neutralité carbone des économies.

Les plans d'actions

L’initiative 4 pour 1000 a été lancée en décembre 2015 dans le cadrede la COP21 à Paris. Plus de 150 partenaires (États, organisations internationales, groupe d’agriculteurs, entreprises…) ont rejoint la démarche et proposent des projets concrets pour favoriser la gestion du carbone dans les sols (projets de restaurations, d’amélioration des stocks de carbone,mise en œuvre de politiques publiques adaptées, programme de formation et diffusion des connaissances…).

L’initiative comprend un volet recherche à l’échelle internationale destinées à mutualiser lesavancées de la recherche sur les mécanismes et l’estimation du potentiel de stockage dans lessols selon les régions et les systèmes, sur les pratiques performantes et leur conséquence surla séquestration du carbone.

Le terme «4 pour 1000 » correspond au taux de croissance annuel de 0,4% du stockde carbone dans les sols qui permettrait de stopper l'augmentation actuelle du CO2dans l'atmosphère. Cela illustre qu’une augmentation du stock de carbone dans lessols agricole et forestiers, même infime, est un levier majeur pour réduire la quantitéde gaz à effet de serre et donc limiter la hausse des températures induites par lechangement climatique.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTEncourager l'apiculture

LES ENJEUX

Les abeilles, acteurs clés de la biodiversité, sont des auxiliaires essentiels à l’agri-culture. En butinant de fleurs en fleurs, elles pollinisent des plantes qui produirontgraines et fruits pour notre alimentation quotidienne. Elles produisent égalementdu miel : chaque année les Français en consomment 40000 tonnes, alors que laFrance n’en a produit que15000 tonnes en 2014. Il faudrait ainsi 1 million de rucheset 3000 apiculteurs supplémentaires pour satisfaire la demande de consommationfrançaise. Mais la santé des abeilles décline dangereusement. Agressions chimiques, parasites, infections, insuffisance de ressources alimentaires, préda-teurs tels que le frelon asiatique… De multiples facteurs menacent aujourd'hui lasurvie des abeilles.

QU'EST-CE QUE LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L'APICULTURE?

Doté d'un budget de 40 millions d'euros, ce plan triennal propose une approcheglobale, qui prend en compte à la fois la santé des abeilles, l'environnement et labiodiversité, le soutien à la recherche en apiculture, le développement du chepteld’abeilles français, la formation et l'installation de nouveaux apiculteurs, l'orga-nisation de la filière apicole et du marché des produits issus des ruches françaises.

11.ABEILLES

L’apiculture est un maillon essentiel de l'agriculture, puisqu’un tiersde ce que nous mangeons n'existerait pas si les abeilles dispa-raissaient. Sans les abeilles, pas de miel, mais pas non plus defraises, d’aubergines, de poires ou d’amandes sur les étals desmarchés… La France a tous les atouts pour être un grand paysapicole, en agissant à la fois sur la santé de ces pollinisateurs,sur la biodiversité essentielle à leur environnement et sur la struc-turation de la filière apicole.

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Qui est impliqué dans le développement d'uneapiculture durable en France?Les apiculteurs, amateurs comme professionnels,mais aussi le monde agricole au sens large, leschercheurs, les pouvoirs publics et institutions,sans oublier les citoyens, qui peuvent agir au quo-tidien en tant que «consomm'acteurs » ou par desgestes simples en faveur de l'environnement.

3 Développement des cheptels d’abeilles enFrance : inciter les apiculteurs à développerl'élevage de reines et d'essaims, améliorer l'iden-tification et l'emplacement des ruches sur leterritoire, renforcer le contrôle des importationsd’abeilles, et affirmer le savoir-faire français enmatière d'apiculture sur la scène internationale,notamment en matière de recherche génétique.

3 Produits de la ruche : diversifier la productionapicole, encourager la production des miels decru et améliorer l’étiquetage du miel en France.

Quelles actions ?

3 Santé de l'abeille : mise en place d'uneépidémiosurveillance des intoxications

des colonies d’abeilles en France, guide debonnes pratiques api-agricoles, notamment en

matière de pesticides, lutte contre lesmaladies, parasites et prédateurs desabeilles… La santé des abeilles passeaussi par l’action de la France qui a permisla mise en place au niveau européen d’unmoratoire sur les néonicotinoïdes et qui a

engagé une action volontaire de diminutiongénérale de l’utilisation des produitsphytopharmaceutiques avec le plan Écophyto 2.

3 Recherche : lancement d'un appel à projetsde recherche avec l'Agence nationale de larecherche pour améliorer l'état des connaissancessur la biologie de l’abeille, les élevages, la produc-tion de miels, les pathologies, la sécurité sanitairedes produits…

3 Biodiversité : assurer le maintien du servicede pollinisation de l'abeille en aidant notammentà la pollinisation des zones sensibles et aumaillage du territoire par les agriculteurs,promouvoir et apprendre le rôle de sentinelle del'environnement de l'abeille.

3 Formation / installation des apiculteurs :aider à l’installation de nouveaux apiculteurs,développer des enseignements spécifiques auxproblématiques de l'abeille, de l'apiculture et dela biodiversité dans les établissements de l'ensei-gnement agricole.

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PRODUIRE AUTREMENT, C’ESTUtiliser l’arbrepour améliorer la production

LES ENJEUX

Les bénéfices de l’agroforesterie sont avérés et multiples : restau-ration de la fertilité des sols et de la qualité des eaux, lutte contrel’érosion, préservation de la biodiversité, atténuation des chocs cli-matiques et contribution au stockage du carbone, préservation despaysages et complément de revenu.

QU’EST-CE QUE L’AGROFORESTERIE?

L’agroforesterie désigne l’association d’arbres, de haies et de cul-tures ou d’animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ouen plein champ. En faisant cohabiter sur les terres agricoles desproductions habituelles et des arbres, l’agroforesterie s’appuie surla complémentarité agronomique entre l’arbre et les productionsau sol.

12.AGROFORESTERIE

L’agroforesterie utilise au mieux les ressources de la nature sans enabuser, améliore et diversifie la production agricole. Elle fait coha-biter sur les terres agricoles des productions habituelles : cultures,élevage, maraîchage, viticulture… avec les arbres et les haies. En utilisant tout l’espace et toutes les ressources disponibles, cet ensemble de techniques améliore le rendement des terres agricoleset donc la productivité des exploitations agricoles.

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Pourquoi faire ce choix?

La présence des arbres permet d’abriter unefaune qui lutte contre les maladies et les para-sites. L’agroforesterie permet l’enracinement enprofondeur et donc de réduire les risques d’éro-sion, notamment en hiver dans les périodes deprécipitations abondantes, sans pour autant en-trer en concurrence avec les cultures au sol. Lesarbres représentent également un abri pour lesanimaux et fournissent de nombreux autres avan-tages pour l’écosystème.

L’autre grand atout de l’agroforesterie réside dansl’amélioration des capacités de production : il aété prouvé par l’Institut national de rechercheagronomique (Inra) que l’on produisait plus en associant arbres et cultures qu’en séparant lesdeux. En plus de la culture agricole classique,l’agroforesterie permet de récolter du bois d’œu-vre, du bois énergie, du bois déchiqueté (alterna-tive pour la litière), ou des fruits à valoriser. Sur leplan agronomique, la présence d’arbres dans lesparcelles agricoles permet de renforcer la vie mi-crobienne du sol grâce notamment à la chute desfeuilles qui constitue un apport de matière orga-nique (donc de contribuer au stockage du car-bone), de constituer un élément modérateurvis-à-vis des aléas climatiques, de limiter le ruis-sellement qui provoque l’érosion des sols, etc.

L’agroforesterie développée aujourd’hui offre unediversité d’aménagements, de techniques et d’es-sences qui permettent de répondre aux objectifsfixés à l’échelle de l’exploitation agricole : planta-tions d’arbres sous toutes ses formes (aligne-ments, haies, bosquets…), régénération naturelleassistée, couverture végétale des sols et tech-niques de conservation des sols sont autant d’outilsqui permettent de proposer une grande diversitéde milieux particulièrement favorables à la pré-servation de la biodiversité et des paysages.

Qui est concerné?

Tout agriculteur peut planter desarbres dans et autour des parcellesqu’il travaille à certaines conditions,et ainsi pratiquer l’agroforesterie.Les parcelles agroforestières intraparcellaires quin’excèdent pas les 200 arbres à l’hectare sont éligibles aux aides du second pilier de la PAC (développement rural). Le premier pilier de la PACpermet également de favoriser l’arbre « agricole »sous différentes formes, au travers des mesurespour le verdissement en particulier.

Le plan de développementde l'agroforesterie

Officiellement lancé le 17 décembre 2015, ce plannational est composé de 5 axes et 23 actions :3 Mieux connaître la diversité des systèmes agro-

forestiers et leur fonctionnement.3 Améliorer le cadre réglementaire et juridique et

renforcer les appuis financiers.3 Développer le conseil, la formation et la promo-

tion de l’agroforesterie.3 Améliorer la valorisation économique des pro-

ductions de l’agroforesterie de manière durable.3 Promouvoir et diffuser l'agroforesterie à l'inter-

national.

Le plan vise également à développer des syner-gies avec les signes de la qualité et de l’origineexistants pour valoriser la présence d’arbres et dehaies. 

Son déploiement permettra véritablement d'engagerles agriculteurs dans l'agroforesterie tout en inté-grant le projet agro-écologique pour la France.

agriculture.gouv.fr

alimentation.gouv.fr

agripicture.frtwitter.com/Min_Agriculture facebook.com/Alimagri

minagri-infographies.tumblr.comminagriculture.tumblr.com

Pour le suivi complet de l'action du ministère

Former les agriculteurs

Développer et animer des projets collectifs

Réduire l’utilisation des produits phytosanitaires

Conseiller les agriculteurs

Aider la transition

Encourager l’agriculture biologique

Engager et mobiliser les filières et les territoires

Diminuer le recours aux antibiotiques vétérinaires

Sélectionner des semences adaptées

Enrichir les sols avec l’initiative 4 pour 1000

Encourager l'apiculture

Utiliser l’arbre pour améliorer la production