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Etude de Jean 2 Page 1/16
Jean 2.1-12
Cette semaine de découverte se termine par les noces à Cana. C’est le début de
son activité publique. Il réalise l’attente de plus grandes choses annoncées en
1.50.
Beaucoup de nos contemporains parlent de ce miracle de Jésus, l’eau changé en
vin ça ne laisse pas indiffèrent. Cela jure avec le coté béat que l’on veut donner
à Jésus. Jésus va à la noce avec ses disciples dans ce lieu de réjouissance où il y
a de la joie, de la musique, des danses et du vin.
Il faut noter la façon dont Jean présente la venue de Jésus à la noce, il faudrait
vraiment être tordu pour dire que la fête de mariage n’était pas une vraie fête. Si
ce n’était pas une vraie fête, Jean aurait pris le temps de préciser que dans ce
mariage on était chez des personnes crispés.
Cela en dit beaucoup sur le fait que Jésus aime la vie.
Cette participation de Jésus montre que la sainteté ne dépend pas du cadre dans
lequel on est, mais vient de notre cœur.
On peut voir deux inclusions qu’on ne trouve que dans cette partie et que l’on
ne retrouve qu’à la fin du récit (19.25-27). C’est l’évocation de Marie et le fait
que l’heure de Jésus n’est pas encore venue. Ceci est une invitation à voir
l’ensemble de cette scène et comprendre le ministère de Jésus comme trouvant
son contenu en lien avec l’œuvre accomplit par Jésus à la croix.
Jésus jusqu’à présent s’était révélé dans une relation intime avec ses disciples. Il
va maintenant déployer à leurs yeux sa gloire dans un premier acte de toute-
puissance.
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Les symboles des noces et du vin
Dans la tradition de l’AT, les motifs de la noce et du vin en surabondance
évoquent l’irruption du temps du salut et la fin des temps avec la venue du
Messie.
Les noces : Es54.4-8 et 62.4-5 parle de la venue du salut. Cf. Jn3.29 fiancé
Le vin en surabondance : Es25.6 ; Am9.13 ; Os2.24 ; Jr31.5 annoncent la
venue du Messie et l’accomplissement eschatologique. Cf. Jn15 la vigne
Ces idées sont reprises dans la littérature juive ancienne.
LA STRUCTURE
1) L’exposition v.1-2
2) La préparation du miracle v.3-5
3) La description indirecte de l’évènement v.6-8
4) La confirmation du miracle en tant que conclusion v.9-10
5) Le commentaire du narrateur v.11
6) Le changement de lieu des protagonistes v.12
LECTURE SUIVIE
v.1 : Cana se trouve à l’ouest du lac de Galilée. Nathanaël en était originaire
(21.2). Donc il est possible que Jésus y soit resté après l’appel de Nathanaël.
Cana est cité 4 fois dans l’Evangile 2.1, 11 ; 4.46 ; 21.2.
On est introduit dans l’endroit où se passe la scène.
Le troisième jour peut-être aussi une allusion à la révélation de Dieu au
troisième jour sur le mont du Sinaï. Ex19.10-11, 16. Ce serait alors un grand
évènement de la révélation. Jean 2.11 va dans ce sens. Aussi lié au troisième
jour de la résurrection, là aussi révélation par excellence.
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Le mot noce a biensûre son sens immédiat où des gens se réunisse pour se
réjouir, mais aussi le sens eschatologique, dans l’AT l’irruption à la fin des
temps.
v.3 : Voilà l’intrigue, plus de vin.
La famille des mariés avait la responsabilité de pourvoir au bien des convives.
Les noces duraient plusieurs jours, parfois même une semaine entière (Gn29.27 ;
Jg14.15 ; Tob 9.12 et 10.1).
Le miracle arrive quand les possibilités humaines sont épuisées. C’est quand nos
ressources viennent à manquer que l’on peut s’attendre à le voir manifester sa
gloire. Notre pauvreté est l’occasion pour lui de déployer ses richesses.
Dans la remarque de Marie, il y a une invitation à ce que Jésus fasse qqch. Cela
veut dire quand même que Marie s’attend à ce que Jésus puisse fasse qqch. Elle
a une confiance absolue en son Fils. Elle se sait incompétente pour répondre.
Comment Marie pouvait demander à Jésus de faire qqch ? S’attendait-elle à un
miracle ? Il est possible qu’il y ait eu un moment d’exaltation lorsque les
disciples ont raconté autour d’eux ce qui c’était passer au bord du Jourdain. Les
déclarations solennelles de Jean, la scène miraculeuse du baptême, la révélation
sur Nathanaël. Puis Jésus qui proclame que de plus grande chose arriveront, les
anges qui montent et descendent maintenant. Marie s’attendait depuis longtemps
à ce que qqch arrive. Bref, les éléments devaient montrer que qqch allait se
passer.
S’il n’y a plus de vin, alors la fête est gâchée, peut-être finie.
v.4 : Jésus prend ses distances par rapport à sa mère et a son autorité : c’est son
Père céleste seul qui décide du moment. Par sa réponse Jésus montre qu’il
n’était pas prêt à obéir à des directives données par sa mère. C’est un mauvais
coup à l’intercession que certains veulent trouver par Marie. Jésus n’agit pas
sous la pression des circonstances.
Jésus fait sentir à Marie son incompétence dans le domaine où elle s’ingère. Le
chemin sur lequel il se lance ne dépend plus que de son Père. Marie doit
reconnaitre en son fils le serviteur de l’Eternel, de l’Eternel seul.
Il est possible que Jésus ait vu dans la demande de sa mère l’équivalent de la
troisième tentation dans le désert, celle d’exhiber son pouvoir. D’où sa sévère
réprimande.
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Femme serait une formule de politesse (cf.8.10 ; 19.26 ; 20.13, 15) comme
« Madame ». Jésus l’emploi même dans un grand moment d’émotion en parlant
sa mère sur la croix.
Les commentaires catholiques disent que « le ton employé pourrait paraitre un
reproche à un étranger, mais destiné à sa mère souligne plutôt la familiarité, une
compréhension réciproque qui dépasse les paroles. Apparemment Jésus ne
pensait pas commencer de cette manière, ni à ce moment-là, mais son esprit
reconnait l’Esprit s’exprimant par sa mère, et il lui accorde ce premier signe
miraculeux. » (Il faut dire que la traduction de la Bible que je prends « Bible des
peuples » rend « Femme, vas-tu te mettre dans mes affaires ? Mon heure n’est
pas encore venue. ») Personnellement, j’ai un peu du mal avec cette façon de
penser, Fabrice, est-ce que tu peux dire à ta mère : « Femme, qui a-t ‘il entre toi
et moi ? »
On a plusieurs fois dans la Bible la formule « Qui a-t ‘il entre toi et moi ? ». La
réponse attendue est rien. Jg9.12 ; 2Sam16.10 ; 1R17.18 ; 2R3.13. On trouve
aussi cette expression dans le grec profane. Cela montre que les sentiments
d’une personne sont niés par l’autre. David avec ses cousins les fils de Tseruja
qui n’avait rien en commun sur le plan spirituel. Elisée en 2R3.13 contre Joram.
A trois reprises les démons l’utilisent pour révéler que Jésus n’a rien de commun
avec le diable. Voir aussi 1R17.18 et Mc 1.24.
Enfin, ici où Jésus montre qu’Il n’a d’autre autorité que celle de son Père.
De quelle heure s’agit-il ? Sans doute celle de se manifester au monde comme
Messie, mais ce n’est pas encore l’heure de sa mort qui doit avoir lieu à
Jérusalem. Chez Jean l’heure est toujours comprise comme le moment
solennelle de la croix (7.30 ; 8.20 ; 13.1 ; 12.23 ; 17.1). Mon heure n’est pas
encore venue montre que le récit de Cana va avoir pour fin et doit être compris
au regard de l’évènement de la croix.
C’est pour cela que Jésus ne répondra pas à Marie par un miracle frappant le
regard. Ainsi, il remet Marie à sa juste place.
Et le miracle qu’il fait est fait de façon discrète.
Toujours pareil, comme avec Jean, Jésus ne se laisse pas ravir le projecteur qui
est orienté sur Lui.
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v.5 : Contre la thèse catholique, on se rend compte qu’elle ne vaut pas mieux
que JB. Sa dernière intervention dans Jean est « Faites tout ce qu’il vous dira ».
Pas de place pour elle non plus, comme JB elle doit disparaitre pour laisser place
à Jésus.
Par sa réponse, Marie montre qu’elle a une certaine conscience des capacités de
Jésus. Cette fois, Marie dit que les serviteurs doivent faire tout ce qu’Il dirait.
Elle est remise à sa place et laisse toute la place à Jésus. Par l’expression
« quoique il vous dise », Marie réserve la pleine liberté d’action de son fils et
rentre ainsi dans les limites qu’elle avait essayé de franchir.
Le ton avec lequel a répondu Jésus montre à Marie que Jésus agira de façon plus
modeste.
v.6 : Jésus s’est servi de l’eau que les juifs utilisaient pour se purifier (Mt15.2 ;
Lc11.38 ; Mc7.1-4). Ils étaient obsédés par le désir de ne pas se souiller. Peut-
être que les jarres de pierre représente la loi rituelle juive. Elles doivent être
remplies ce qui suppose un manque. Ils faisaient des rites d’ablutions avant,
pendant et après le repas. Vous imaginez la tête des juifs qui ne pouvaient plus
les faire une fois l’eau changé en vin ?
Alors qu’est-ce que cela peut symboliser que Jésus transforme cette eau en vin ?
La vraie religion ne doit pas se confondre avec la peur de péché. Le meilleur est
de recevoir l’ES qui lui peut réellement sanctifier. Il détruit les règles et nous
donne de vivre loin du carcan de la loi. C’est l’ouverture à la véritable vie. Ce
vin est bon, il faut le gouter. La réaction de l’ordonnateur du repas montre qu’il
faut être fou pour ne pas y gouter plus tôt.
Le volume représente 80 à 120 litres d’eau changée en vin. L’eau des ablutions
de l’ancienne loi sera remplacée par le vin de la nouvelle alliance.
J’ai rien trouvé de pertinent sur l’emploi du chiffre 6 pour le nombre de jarre.
v.7 : Il laisse une part de responsabilité aux hommes en allant remplir les vases.
Le « jusqu’en haut » montre l’entrain avec lequel se fit se travail.
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En plus, le fait que ce n’est pas lui qui a rempli les vases, Il ne peut être accusé
de tricherie. De même, les vases sont remplis jusqu’au bord donc on ne peut dire
qu’Il a ajouté du vin par-dessus. De même, ça montre la plénitude du miracle.
v.8 : Le « Puisez maintenant » montre le moment de l’agir divin.
v.9 : La confirmation du miracle :
- 9a : L’eau est bien devenu vin donc c’est bien une transformation miraculeuse.
Verbe au passé. Joie et fête sont attendues de cette transformation.
- 9b : Le maitre du repas confirme le miracle sans l’identifié comme tel. Il
ignore l’origine de ce vin. Cela montre qu’il n’était pas présent au moment du
miracle. Cela montre la discrétion avec laquelle Jésus accomplit se miracle.
Pour donner vie à ce que vivent les disciples, imaginer vous, vous avez par
exemple Nathanaël qui est versé dans les livres, qui est convaincu en voyant
Jésus, qui n’a pas encore vécut de miracle, et il est là à ce mariage, et là, premier
miracle. Ouah oh !!! Vous imaginez ce qui se passe dans la tête des disciples.
v.10 : Déjà le bon car après on est bourré, donc on ne sent pas le raffinement du
vin. Pour le monde c’est pareil, il offre le meilleur au début et après on paie.
Mais avec l’Evangile, le meilleur reste à venir.
v.11 : Le récit se termine par un commentaire du narrateur.
C’est ainsi que Jésus manifeste sa gloire à ceux qui le suive. On termine la
première semaine de l’Evangile de Jean et Jésus se manifeste publiquement.
Le premier miracle de Moise fut de transformer l’eau en sang et pour détruire.
Jésus change l’eau en vin et apporte l’apaisement, la consolation.
Le premier miracle : Qui aurait pensé à un tel miracle ? Jésus nous surprend, on
n’aurait pas attendu le Messie dans une fête. Le but était d’égayer une fête de
mariage. Cela a bien sûre un coté hautement symbolique. Jésus ne change-t ‘il
toujours pas l’eau en vin ? Donné de la vie à ce qui n’a pas de savoir ? Permettre
de changer nos larmes en cri de joie ? Heureux sommes-nous si nous l’invitons à
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notre table. Si on l’invite à notre table, il nous invitera aussi à ses noces royales
(Ap19.9).
Cela va contre les pseudo-évangile où on attribue à Jésus des miracles pendant
son enfance (évangile de Pierre).
Mais aussi, ça nous invité à attendre d’autre.
Le terme « manifester », phaneroun en grec, montre la révélation.
Cette révélation c’est celle de la « gloire », la présence de Dieu rendu possible
en Jésus.
Jean parle de signe alors que les autres Evangile parlent de miracle. Cela veut
dire que le miracle est là pour révéler qqch. Quoi ? Un signe est un acte
surnaturel porteur d’un sens spirituel. Le miracle ne peut se suffire à lui-même,
il renvoi à une autre réalité. Si Jean parle de signe, alors quelle est la
signification de ce que Jésus à fait ?
Il manifeste la gloire de Jésus (2,11). Mais dans quel but ? Quelle gloire ?
Le signe révèle la gloire de Jésus, la présence de Dieu en lui, et suscite ainsi la
foi des disciples. Jean montre aussi que le miracle est un signe qui a pour but de
manifester la gloire de Jésus. C’est un emblème de ce qu’il est de ce qu’il vient
faire. Cela montre maintenant que les cieux sont ouverts comme dit par JB : « je
voyais les cieux ouvert… »
Ses disciples crurent en lui. Leur foi en fut fortifiée. La foi des disciples s’en
trouve affermit. Donc les disciples passent du témoignage, au contact personnel
a l’expérience. « Et ses disciples crurent en lui ».
C’est bien le premier miracle de Jésus.
Vous vous souvenez du but de l’Evangile de Jean ? Ce miracle suscite la foi.
Quel est le but de l’Evangile de Jean ? Jean 20.31 Afin que vous croyiez.
Le résultat, les disciples crurent en lui, et plus profondément, en comprenant
mieux, en cheminant plus dans la compréhension de qui était Jésus. Est-ce qu’il
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avait tout compris au récit de Cana ? Non, bien sûre. Et nous, avons-nous tout
compris ? Non, alors on est aussi invité à cheminer pour mieux le comprendre.
v.12 : Les frères de Jésus ? C’est bien des frères et pas des cousins. Ça veut dire
que Joseph et Marie après avoir eu Jésus se sont connus. D’ailleurs, Jacques, le
frère du Seigneur s’occupera de l’Eglise de Jérusalem. De plus, on connait
aussi Jude comme son frère. Voir Mtt13.55 et Mc6.3 liste frère de Jésus
(Jacques, Jose, Simon et Jude).
Conclusion : L’Evangile de Jean utilise énormément la symbolique du chiffre 7.
Dans son Evangile, Jean ne présente que 7 miracles de Jésus. Et il les appelle
œuvres ou signes.
Quel est le but du signe ? Donner la vie, la véritable vie.
Est-ce que dans ces noces on peut y voir la préparation d’autres noces ? En fait,
on peut penser que ça renvoi à un signe spirituel. Cela aboutira au festin
messianique, « festin de vin vieux et de mets succulent » (Es25.6).
Cela annonce la nouveauté qui vient. La présence de l’Esprit remplacera les rites
religieux.
Les noces de Cana offrent un signe programmatique qui dévoile le sens de la
mission de Jésus. Ça veut dire que le Seigneur peut changer des vies nuls en des
vies géniales. Des vies sans sens en leur donnant un sens. Est-ce que vous le
croyiez ? Est-ce que vous le vivez ?
Ainsi ce texte nous ouvre à la vie en plénitude, qui demeure caché aux yeux du
monde (l’ordonnateur du repas), et est orienté vers la croix où elle prend sa
forme ultime.
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Jean 2.12-25
Les noces de Cana terminent la première semaine de l’Evangile de Jean. Une
autre section débute maintenant où Jésus se définit par rapport au monde juif et
aux espérances juives.
Cela se présentera par 4 scènes :
- Jésus dans le Temple (2.12-22)
- Jésus et Nicodème
- La samaritaine
- Jésus guérit le fils d’un fonctionnaire.
Si le texte de la semaine dernière offrait un signe positif comme signe
programmatique de la mission de Jésus, voici maintenant un signe polémique,
l’incident du Temple qui a lui aussi pour mission de mettre en perspective
l’entier de son destin.
Contrairement au texte de la noce de Cana qui se faisait de façon privé et
discrète, ce signe que Jésus offre est un signe public.
Loin des idées que l’on peut se faire sur Jésus, ici, il n’est pas le Jésus béat. En
plus, Jean en profite de le présenter publiquement lors de cette scène.
La scène a lieu dans l’enceinte même du Temple, le lieu le plus sacré du
judaïsme. C’est la première fois que Jésus nous est présenté à Jérusalem
dans l’Evangile de Jean.
STRUCTURE
v. 13 : Introduction
v.14-17 : Exposition de la tradition vétérotestamentaire, le signe prophétique
accomplit par Jésus (14-15), suivi d’une parole lui donnant le sens (16).
Anamnèse postpascale (17).
v.18-22 : Dialogue entre Jésus et les « juifs » qui a le caractère de comparution.
v.19 : A la demande de signe, Jésus répond de façon énigmatique.
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v.20 : Cette demande d’éclanche un malentendu typiquement johannique qui est
dissipé non par Jésus lui-même, mais par le narrateur (v.21-22) permettant de
comprendre l’interprétation johannique de l’incident du Temple.
Chacune des deux sections se termine par l’anamnèse postpascale (17, 22).
v.13 : La proximité de la fête de paque provoque la montée de Jésus à
Jérusalem. Comme tout juif pieux, Jésus accomplit cette montée.
La paque : C’est la fête juive la plus importante, il y a du monde dans le
Temple. Le signe que va offrir Jésus n’est pas un signe discret.
Jésus n’a pas encore prêché. Il va au Temple qui est comme le cœur de la nation
juive. Jésus va d’ailleurs utiliser ce temple comme une métaphore pour parler de
lui.
C’est à Jérusalem et dans le Temple que devait s’ouvrir le ministère du
Messie. Mal 3.1-3. Il ne devait pas se faire remarquer par sa puissance mais
par sa sainteté. C’est le 1er
acte public. Tout le peuple était présent à Pâques.
La scène se passe dans la première des trois parties du Temple. Le parvis des
païens.
v.14 : Certains veulent voir une seule purification du Temple. Les autres
Evangiles la présente à la fin du ministère de Jésus (Mtt21.12 ; Mc11.15-19 ;
Lc19.45-48). Mais il semble plutôt qu’il y en est eu deux. Jean semble suivre
la chronologie des évènements (Jan 1.29, 35 : 2.1, 12 ; 3.22 ; 4.3, 43, 54).
De plus d’autres particularités sont propres à Jean :
- Jean est chronologique
- Seul Jean évoque les gros animaux (Bœufs et brebis)
- Jésus fait lui-même son fouet.
- Il répand la monnaie des changeurs par terre
- Il s’adresse aux vendeurs de colombes
- Il chasse non pas les vendeurs, mais les bétails et les colombes.
- Enfin, les synoptique cite le texte d’Es56.7 alors que Jean l’appui sur le
Ps69.10.
- Enfin, dans les synoptiques, c’est à la fin du ministère de Jésus, alors que
chez Jean c’est au début.
- Puis, dans les synoptiques ca fait réagir les pharisiens qui veulent sa mort
alors qu’ici, pas de réaction avant la résurrection de Lazare (11.53). Détail
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qui a toute son importance chez Jean. En effet, Jean est polémique vis-à-
vis des autorités religieuses juives, donc il n’aurait pas manqué de parler
de lare action des pharisiens s’il y en avait eu une.
- Encore dans les détails, ici Jean réunit la demande de signe avec cet
incident ainsi que la mention de la destruction du temple, alors que les
synoptiques dissémine ces informations.
La présence des marchands d’animaux se comprend car il était difficile de
voyager avec des animaux. Alors ceux des provinces apportaient avec eux de
l’argent pour acheter des animaux pour leur sacrifice.
La présence des changeurs s’explique aussi car les pèlerins ne pouvaient régler
leurs achats avec la monnaie qui avait cours dans la Judée sous autorité romaine,
mais ils devaient se servir d’une ancienne monnaie phénicienne en argent. Les
monnaies romaines ou syriennes étaient interdite par la loi, car elles portaient
des effigies romaines (en particulier celle de l’empereur cf. Mc 12.15-16) ;
l’ancienne monnaie de Tyr était autorisée car elle n’avait d’autre indication
qu’Esa valeur en shekel. Cette devise étaient également utilisés pour payer
l’impôt du Temple (un demi sicle pour chaque israélite adulte cf. Ex30.11-16, ce
qui équivaut a une didrachme a l’époque de Jésus cf. Mt17.24).
v.15 : Jésus entreprend l’action de chasser hors de l’enceinte du Temple les
animaux en se faisant un fouet, alors que les armes sont totalement interdite dans
le Temple d’après le talmud (Michna (Bachot 9.5) : Personne n’a le droit de
fouler le mont du Temple avec un bâton, des chaussures, une bourse ou des
pieds poussiéreux).
Il répand la monnaie des changeurs à terre, intime l’ordre aux marchands de
colombe de s’en aller.
Puis après il s’explique sur ce qui le motive à agir ainsi.
Contrairement aux synoptique et à la dernière purification du Temple, Jésus ne
motive pas son comportement en citant Esaïe, mais il le fait de sa propre autorité
en mettant en opposition « Maison de commerce » et « Maison de mon Père ».
C’est une façon de reprocher aux vendeurs d’instrumentaliser le nom du Père
pour légitimer leur commerce. Cela révèle combien Jésus par son attitude rend
témoignage au Père.
Le Temple est ce qui représente le plus sacré du judaïsme. Mais en se rend
compte dans la réponse de Jésus que ce n’est pas le Temple spécifiquement qui
Etude de Jean 2 Page 12/16
est visé mais lui-même. Le vrai Temple c’est son corps. Alors ca veut dire quoi
pour nous ? Tout corps d’homme doit servir de temple pour l’Esprit. On a le
devoir d’être violent vis-à-vis de nous-même.
Le fouet est signe d’autorité et de jugement.
V.16 : La parole de Jésus est une parole d’autorité. C’est une parole forte. Il peut
parler en ayant autorité car il sait que ce lieu lui appartient. Et si la terre entière
lui appartient, a bien plus forte raison le Temple. En fait, Jésus n’est pas en train
de faire une crise de nerf, mais il sait que son statut lui donne le droit d’agir
ainsi. Le fait qu’il ne renverse pas les cages à pigeon montre qu’il est mettre de
lui. Et qu’il ne veut pas faire de mal.
Cette Parole d’autorité provoque deux types de réactions :
- Pour ses disciples : elle est marquante, ils s’en souviendront plusieurs
années après (v.21-22) et ils y lisent l’accomplissement de l’Ecriture.
- Les autres remarque que c’est une prise d’autorité mais se pose la
question d’où vient cette autorité. Jésus leur répond par une parole
énigmatique qu’ils ne comprennent pas (v.18-20).
Les outrages faits au Temple atteindront celui en qui Dieu réside. Alors que les
juifs revendiquent garder le Temple, c’est eux qui le détruisent. Et la mise a
mort de Jésus manifeste cela. C’est le même état d’esprit qui détruit le Temple et
qui mettra a mort à Jésus. Mais Jésus leur répond aussi « Détruisez… », Il sait
qu’Il ressuscitera.
Jésus ne s’élevé pas contre les acheteurs mais contre les vendeurs. Ceux-ci
vendaient des animaux pour le sacrifice ou changeaient de l’argent pour les
achats ou pour payer l’impôt du Temple.
Déjà dans l’AT les prophètes avaient stigmatisés ces abus, et Zacharie Avit
annoncé cette purification que Jésus accomplit (Za14.21).
C’est bien un vol que de transformer la maison de Dieu, le sanctuaire de l’âme,
en un lieu de trafic, de laisser envahir le cœur de toute espèce de préoccupations
lorsque Dieu voudrait y faire entendre sa voix, sa souveraineté, sa pureté.
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Fils de Dieu : C’est plus qu’une reforme que Jésus veut faire, sinon un prophète
aurait pu le faire, mais c’est en qualité de Fils de Dieu (v.16) qu’il agit. Donc ca
a vraiment pour but de montrer ce que Dieu veut.
On peut imaginer, si on devait commencer un ministère, on ne le ferait pas de
cette façon.
v.17 : Citation du Ps69.10
Ce Psaume était compris dans le premier siècle pour interpréter le destin du
Christ souffrant.
Le Psaume ajoute : « Les insultent de ceux qui t’insultent tombent sur moi ».
Souvent le NT ne donne qu’une partie du texte de l’AT mais la conscience des
gens connaissent la suite du passage. C’est bien la haine des autorités religieuse
qui mènera Jésus à sa mort.
Fait état de l’anamnèse post pascal du geste par les disciples. Cela révèle le zèle
de Jésus, et qui va le dévorer, c’est-à-dire le conduire à la mort.
Son action sois attire, sois repusse.
On sait que Jésus a bien dit ca car :
- Les faux témoins le rappel (Mtt26.61 ; Mc14.57-58).
- Act6.14 les accusateurs d’Etienne.
- Par l’originalité et la concision de la parole.
Le mot s’adresse bien sur au sujet de Jésus... Aucun pharisien n’aurait voulus
détruire le Temple de pierre.
Une fois le Messie retranché, s’en est fait d’Israël, et donc aussi du Temple .la
sanction de Dieu viendra. Donc il parle bien du Temple de pierre, mais il sait
que c’est rejetant sa personne que cela arrivera.
Donc si Jésus est celui qui peut donner la destruction par lui, c’est bien en lui
que peut être reconstruit le Temple. D’où les trois jours après, résurrection.
Ainsi, il montre que toute religion qui s’arrête à ce formalisme sera détruit, mais
tout ce qui conduit à Jésus subsistera.
v .18 : L’explication sur le zèle qui dévore et qui se comprend par la croix
trouve son sens ici.
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Les juifs s’interrogent sur la légitimité de Jésus. La demande de signe à multiple
reprise dans cet Evangile exprime l’incrédulité. Enna répondant as, Jésus montre
que ce ne sont pas les critères du monde qui légitime ce qui est de Dieu ou non.
Pour se permettre d’agir ainsi, Jésus doit le montrer par un signe miraculeux. A
leurs yeux, il fallait un miracle pour légitimer une telle action. Mais ils auraient
dû voir que leur propre tiédeur devait être reprise par un tel zèle. Là encore,
c’est un état d’esprit. Lorsque l’on aime Dieu de tout son corps, on peut avoir un
moment où l’on s’attiédit, mais lorsque l’on voit quelqu’un de bouillant, on se
réchauffe a son contact, alors que celui qui n’aime pas Dieu préfère critiquer et
trouver des excuses pour ne pas se reformer.
v.19 : 19-21 c’est un appel à la conscience d’Israël. Qui ne sera pas suivi par les
chefs du peuple.
A la place de faire un miracle, Jésus répond par une courte parabole. Cette
parole à un double sens et elle n’est pas comprise.
Les outrages faits au Temple atteindront celui en qui Dieu réside. Alors que les
juifs revendiquent garder le Temple, c’est eux qui le détruisent. Et la mise a
mort de Jésus manifeste cela. C’est le même état d’esprit qui détruit le Temple et
qui mettra a mort à Jésus. Mais Jésus leur répond aussi « Détruisez… », Il sait
qu’Il ressuscitera.
« Je démolirai… » Constituera un chef d’accusation contre Jésus lors de son
procès et un sujet de moquerie à la croix.
En condamnant Jésus, les autorités religieuses accompliront sa parole sans en
avoir conscience. Ils détruiront le Fils-Temple.
En mettant à mort Jésus, ils mettront en même temps à mort les symboles de
l’AT qui devait conduire à regarder à Christ. Mettre à mort Jésus, c’est se
condamner à détruire le Temple. Mais par la résurrection, Jésus se révèlera de
façon incontestable le véritable Temple que personne ne pas détruire, alors que
le Temple lui pourra rester en ruine.
En plus, par cette parole, Jésus retourne la situation, ce n’est pas lui qui détruit le
Temple, mais bien ceux qui viennent lui poser la question.
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v.20 : La construction du Temple avait commencé en 20-19 av. JC. L’épisode se
situe probablement autour de l’an 28. Les travaux du Temple ne cesseront
vraiment qu’en 63, 7 ans avant sa destruction.
Bref, ma parole de Jésus n’est pas comprise.
Le malentendu fait rebondir la réflexion.
v.21 : La parole du verset précédant demande une explication, l’auteur nous la
livre. Ceci permet de comprendre la portée théologique de la parole de Jésus.
Le Temple était dans l’intention divine le lieu de la présence de Dieu au milieu
de son peuple. Jésus a conscience de remplir cet office puisque l’auteur dit « le
sanctuaire de son corps ».
Clarification sur l’intention de Jésus.
v.22 : Pour l’heure, la foi qui s’exprime autour de Jésus est hésitante, souvent
superficielle. Mais en contemplant le Christ ressuscité (v.22) c’est là qu’on ne
peut douter de la parole de Christ. L’Evangile prend son sens dans la mort et la
résurrection du Christ. La résurrection révèle de façon indélébile que le Christ
est la vérité dans sa vie et dans son message. Même la mort ne peut rien contre
Lui.
Nouvelle anamnèse post pascal par les disciples.
Les cœurs dociles finissent par comprendre ce que dit Jésus.
Conclusion : l’incident du Temple n’est pas la par hasard, il a un rôle
programmatique. En faisant la purification du Temple, Jésus opère un acte de
portée eschatologique, il libère l’espace pour l’édification du nouveau Temple.
Ce n’est plus dans un Temple de pierre que l’on rencontre Dieu mais par Jésus.
Ensuite, il y a une critique du système sacrificiel, les animaux sont mis dehors.
Enfin, cela montre le coté polémique qui ira crescendo jusqu’à la croix.
Les versets 23-25 révèlent l’activité thaumaturgique de Jésus à Jérusalem et
l’effet qu’elle produit. Elle comprend deux parties relié par le verbe croire.
D’abord la réaction des pèlerins à la vue des signes opérés par Jésus (v.23) ; puis
l’évaluation de cette réaction par Jésus (24-25). Cela termine à la fois notre
Etude de Jean 2 Page 16/16
section et prépare la section qui vient sur Nicodème. Le thème de la foi
s’impose.
C’est la transition entre l’incident du Temple et la rencontre avec Nicodème.
Cela oppose lacon naissance que les humains ont d’eux-mêmes et la
connaissance que Jésus a des humains. Sommes nous trop sur de nous même ?
Dans le contexte, les nombreux pèlerins croient en Jésus a cause de ses miracles
plutôt qu’a cause de sa révélation de la gloire du Père. Ce n’est pas l’expression
d’une fois authentique. Cela prépare l’entretien avec Nicodème qui va ouvrir le
chemin qui conduit à une véritable connaissance de Jésus, plus précisément, à
une authentique foi en Lui.
A la différence des humains, Jésus « connait » la personne humaine, et il va
percer le mystère de son intériorité. Jésus donc identifie le caractère ambigu et
incomplet du prétendu foi de ses admirateurs. Le dialogue qui va suivre, à
travers la personne de Nicodème, dévoile la perdition humaine et exposer de
façon fondamentale la question du salut.
Donc le miracle ne suffit pas, il faut rencontrer Jésus.
v.23 : Beaucoup croient en lui. C’est les miracles qui les attirent. Le résultat,
Jésus n’a pas confiance en eux.
v.24 : Il les connaissait mieux qu’ils ne se connaissaient eux-mêmes.
Est-ce qu’on ne peut pas tirer comme conclusion que le signe positif de Jésus se
fait auprès de ses élus et le signe polémique auprès du plus grand nombre qui ne
reçoit pas Jésus ?