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7/28/2019 12 - chronique de Jean-Luc n 12
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Les frres Lumire
Alors je levai un un les voiles. Arthur Rimbaud,Aube
(Les illuminations)
L, je lavoue, je mattaque un gros morceau. Le
premier roman de lamricain Jonathan Safran Foer :
Tout est illumin. Deux romans mme (au minimum)
pour le prix dun. Deux romans que nous voyons
sdifier au fil des pages. Jusqu lpilogue, lauteur
impose deux protagonistes. A commencer par son
double, Jonathan. Un jeune amricain dbarqu enUkraine pour retrouver la trace dune certaine
Augustine qui aurait sauv son grand-pre des balles nazies en 1942. Le rcit quil
ramnera de cette enqute prendra la forme dune chronique, sur six gnrations
confondues, celle du village de ses origines familiales, le shtetl de Trachimbrod. Autre
protagoniste, Alexandre, le jeune Ukrainien qui lui sert de guide et qui, dans son
anglais approximatif, se rserve la relation tragi-comique de la qute proprement
parler : comment le hros Jon-Fen (transcription phontique et approximative de
Jonathan) saccommode de la rusticit de son guide et de celle de son chauffeur, le
propre grand-pre dAlexandre ; et quels tmoignages ils finissent par recueillir.
Dit comme a, Tout est illumin peut paratre simpliste.
Et pourtant, il est dune complexit telle que trois lectures
(je lavais lu sa sortie en France, en 2003, et deux autres
fois pour cette chronique) ne suffisent pas en puiser la
rsonance. Je reste bahi par linvention et la matrise
dont fait preuve Jonathan Safran Foer. Comment cet
crivain de 25 ans arrive conjuguer le rire et lmotion, latruculence et la fantaisie, jusqu ce point de russite.
Le rire et la truculence ? Des
gags dignes de Borat, ce personnage de cinma invent
par lacteur Sacha Baron Cohen : le grand-pre tient le
volant, bien quil soit dclar aveugle. Il est flanqu dun
chien (une chienne en fait) compltement fou/folle
baptis Sammy Davis Junior, Junior (deux fois Junior,
forcment). Quand Jon-Fen rvle que Sammy Davis sest
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converti au judasme en 1955, le grand-pre, ragissant sans doute en bon antismite
comme le sont tant dUkrainiens, rebaptise aussitt lanimal en Dean Martin
Junior ; de son ct, le petit-fils (qui prtend avoir fait deux ans danglais
luniversit !) sessaie parler et crire la langue de son client amricain, et
multiplie les approximations et les incongruits, avec un humour absurde la Woody
Allen :
Je demandai ( ma mre) dacqurir une Ferrari
Testarossa pour ma part. Ne dsirant pas attirer le
rire de mauvaise faon, je rvisai mon offre pour
des enjoliveurs. (p.126)
Autre exemple, la manire dont le jeune Alexandre
relate ses prtendus exploits de tombeur de filles :
Jai prcept Mini-Igor (il sagit de son petit frre) pour lui apprendre tre un
homme qui connat les usages de notre monde. Par exemple je lui ai exhib un
magazine cochon voil trois jours jadis, pour
quil soit prvenu des nombreuses
configurations dans lesquelles je suis charnel.
Cest le soixante-neuf , lui dis-je. Pourquoi
on le surnomme soixante-neuf ? On la
invent en 1969, mon ami Grgory connat un
neveu de linventeur .(p.12)
Ou encore les efforts de Jon-Fen pour expliquer et faire admettre son vgtarisme
dans un pays o la saucisse est reine :
Juste une chose , dit le hros. Quoi ? Il faut que vous sachiez que... Oui ?
Je suis... comment dire...? Quoi ? Je suis... Vous tes trs affam, non ?
Je suis vgtarien. Je ne comprends pas. Je ne mange pas de viande.
Pourquoi ? Je n'en mange pas, c'est tout. Il ne mange pas de viande.
j'informe grand-pre. Bien sr qu'il en mange. grand-pre dit. Bien sr que vousmangez. j'informe le hros. Non. Je n'en
mange pas. Pourquoi non ? je
demande encore une fois. Je n'en mange
pas. C'est comme ca. Pas de viande. Du
porc ? Non. De la viande ? Pas de
viande. Un steack ? Non. Du poulet ?
Non. Vous mangez du mouton ?
Grand dieux, non ! Absolument pas de
viande de mouton. Et des saucisses ? Pas de saucisse non plus. J'ai dit a grand-pre et il m'a regard nerv. C'est quoi son problme ? il demande. Il
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mange de la saucisse ? Non. Pas de saucisse ! Non. Il a dit qu'il ne mange
pas de saucisse. Vraiment ? C'est ce qu'il dit. Mais la saucisse, c'est... Je
sais. Vous ne mangez vraiment pas de saucisse ? Pas de saucisse. Pas de
saucisse je dis grand-pre.(p.84)
Lmotion ? Elle est omniprsente. Je pense notamment ces pages qui racontent
les amours des aeux (et aeules) de Jon-Fen :
(Pour Brod, Yankel) fit un lit de papier
journal froiss au creux dun panier pain
profond Quand il la prenait pour la
nourrir, son corps tait tatou par lencre
du journal. (Alors,) la lisant de gauche
droite, il apprenait tout ce quil avait besoin
de savoir sur le monde. Ce qui ntait pas
crit sur elle navait pas dimportance pour
lui. (p.58)
Elle recueillait ses larmes dans un d coudre pour les lui faire boire le lendemain
matin (la seule faon de surmonter la tristesse est de la consommer, disait-il) (p.151)
Mon grand-pre aimait lodeur des femmes. Il
lemportait partout avec lui ses doigts
comme autant danneaux, au bout de sa
langue comme des mots combinaisons
inconnues dodeurs familires. (p.211)
ces pages aussi, poignantes celles-l, o nous
finissons par apprendre quil ne reste rien du
village de Trachimbrod dont quasi tous les
habitants ont t excuts en 1942 :
Je suis de Trachimbrod, dit-elle. Je suis la
seule qui reste. Ils ont tous t tus, sauf unou deux qui ont pu schapper. Ce sont
ceux qui ont eu de la chance , lui dis-je.
Non, nous sommes ceux qui nont pas eu de
chance , dit-elle. (p.188)
Dtail dun tableau de Marc Chagall.
J.S. Foer sest inspir du sort tragique
du shtetl de Trochenbrod dont il ne
reste que cette stle en Ukraine
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Quant la fantaisie, croire que lauteur a suivi les leons de Gabriel Garcia
Marquez, le matre du ralisme magique en littrature. Quatre exemples pour en
tmoigner :
(La folie de Sofiowka, habitant du shtetl) On lavait un jour retrouv ligot de ficellesblanches, expliquant quil stait enroul une ficelle autour de lindex pour se
rappeler quelque chose de terriblement important puis, craignant doublier son
index, il stait ligot le petit doigt, puis de la taille au cou, et craignant doubli er
cette ficelle-l, il sen tait tortill une de loreille la dent, de la dent au scrotum, du
scrotum au talon, utilisant son corps pour se rappeler son corps, mais ne stant
rappel pour finir que la ficelle.(p.26)
(La puanteur) scoula de larche (o dort laeule de Jon-Fen, nouvellement ne et
dont personne na chang le lange depuis huit jours) , balaya toute la synagogue,
parcourut toutes les rues, toutes les ruelles du shtetl, sinsinua sous tous les oreillers
dans toutes les chambres coucher entrant dans les narines des dormeurs assez
longtemps pour dtourner leurs rves avant den
ressortir avec le ronflement suivant et se dversa,
pour finir, dans la Brod. (p.34)
Le rve des oiseaux dsincarns. Un oiseau est entr
en brisant un carreau et est tomb par terre. Vous
vous rappellerez quil a laiss une tache de sang sur le
sol aprs quon la enlev. Mais lequel dentre vousfut le premier remarquer le ngatif doiseau quil
avait laiss dans le carreau ? Qui fut le premier voir
lombre que loiseau avait laiss derrire lui, lombre
qui faisait saigner le doigt dont on osait en suivre le
contour, lombre qui tait une meilleure preuve de
lexistence de loiseau que loiseau lui-mme ne lavait
jamais t ? (p.52)
Redoutant les dficiences frquentes de sa mmoire, il
se mit crire des fragments de lhistoire de sa vie au plafond de sa chambre avec un
des btons de rouge lvres de Brod. De cette manire, sa vie serait la premire
chose quil verrait en sveillant chaque matin et la dernire avant de sendormir,
chaque soir. Tu tais mari, mais elle ta quitt, au-dessus de son bureau. Tu dtestes
les lgumes verts, tout au bout du
plafond. Tu ne crois pas en une vie aprs
la mort, autour de la lampe suspendue.
Et juste au-dessus de sa tte : Tu es
Yankel. Tu aimes Brod. (p.107)
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On ne peut pas passer sous silence le travail des traducteurs : Jacqueline Huet et
Jean-Pierre Carasso. Ce dernier sest dailleurs fait une spcialit de la traduction des
romans amricains crits en totalit ou en partie (comme ici) en broken english,
cest--dire en anglais volontairement approximatif. Excusez du peu : on lui doit les
traductions (et adaptations) de Quand javais cinq ans je mai tudHoward Buten, La
Conjuration des imbciles de J.K. Toole, Comment faire l'enfant (17 leons pour ne pas
grandir) de Delia Ephron,Precious de Sapphire, L'Oiseau canadche de Jim Dodge
romans tous aussi djants les uns que les autres. Jai du mal trouver dans la
littrature franaise des auteurs qui aient su manier le broken french pour aboutir
de telles russites : Emile Ajar (Romain Gary) peut-tre, quand il crit Gros-Clin et
La Vie devant soi.
Venons-en au titre : Tout est illumin. Comment faut-il le comprendre ? Sans doute
renvoie-t-il dabord la trame irradiante et amoureuse qui traverse ce livre :
Certaines nuits, certains lieux sont plus brillants. Il est difficile de regarder fixement
New York le jour de la Saint-Valentin, ou Dublin le jour de la Saint-Patrick. La vieille
ville de Jrusalem derrire ses murailles sallume comme une bougie chacune des
huit nuits de Hannukah. Le jour de Trachim est le seul moment de toute lanne o
le minuscule village de Trachimbrod peut tre aperu de lespace, quand il produit
assez de voltage copulatoire pour lectrifier sexuellement les cieux polono-
http://www.livrenpoche.com/ecrivain/Ephron-Delia/9704.htmlhttp://www.librairiedialogues.fr/personne/jim-dodge/1427955/http://www.librairiedialogues.fr/personne/jim-dodge/1427955/http://www.livrenpoche.com/ecrivain/Ephron-Delia/9704.html7/28/2019 12 - chronique de Jean-Luc n 12
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ukrainiens. Nous sommes l, dira la lueur de 1804 dans un sicle et demi. Nous
sommes l, et nous sommes vivants." (p.120)
Par un jeu de paronymie, il est aussi
possible dentendre derrire cette
phrase : Tout est enlumin ,
tellement le roman dborde de motifs
pittoresques et fantasques qui
viennent lorner comme les pages
dun grimoire de vieil alchimiste.
Dailleurs, dans ldition amricaine, le premier chapitre voquant le shtetl souvre
sur lenluminure ici reproduite.
Enfin, plusieurs reprises, le mot illuminer revient sous
la plume dAlexandre avec le sens de rendre clair :
Je nai aucune remarque additionnelle lumineuse, parce
que je dois possder plus du roman de faon luminer.
(p.37)
Et si le grand-pre se dit aveugle, cest quil est renvoy
des choses quil ne pouvait ou ne voulait pas voir. Jusqu
ce que tout soit illumin, jusqu ce que tout sexplique.
Jonathan Safran Foer nous a crit un magnifique roman sur
la mmoire, en dpassant ce quon appelle communment le
devoir de mmoire ct duquel il suggre le droit
lornementation, lenlumination, pourrait-on dire. Sur le
registre de ce que dit cet autre grand crivain amricain
Shalom Auslander : Il y a des gens qui rcrivent le pass en
l'embellissant, d'autres en le noircissant[...], mais d'une faon
ou d'une autre, je vous le promets, la fiction reviendra. Pour la
simple raison que ce qui n'est pas de la fiction est trop dur
supporter. (L'Espoir, cette tragdie, Belfond - 2013). Dans ce
roman , Solomon Kugel est en butte aux tracas de la vie
domestique, avec notamment une vieille mre, jamais vraiment remise d'tre ne
trop tard pour avoir vcu la Shoah. Alert par des bruits sous les combles de sa
nouvelle maison, "Sol" va dcouvrir une vieille femme moiti dcatie qui se rvlera
n'tre autre que... Anne Frank, rescape des camps et rduite depuis survivre dans
les greniers de la Nouvelle-Angleterre ! (rsum trouv sur lexpress.fr)
http://www.telerama.fr/livres/l-espoir-cette-tragedie,92279.phphttp://www.telerama.fr/livres/l-espoir-cette-tragedie,92279.phphttp://www.telerama.fr/livres/l-espoir-cette-tragedie,92279.phphttp://www.lexpress.fr/infos/pers/solomon-kugel.htmlhttp://fiches.lexpress.fr/personnalite/anne-frank_27729http://fiches.lexpress.fr/personnalite/anne-frank_27729http://www.lexpress.fr/infos/pers/solomon-kugel.htmlhttp://www.telerama.fr/livres/l-espoir-cette-tragedie,92279.php7/28/2019 12 - chronique de Jean-Luc n 12
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Les frres Lumire, dans Tout est illumin, sont Jon-Fen et Alexandre (alias Sacha).
Nont-ils pas le mme ge (20 ans lt 1997 o ils sont censs se rencontrer) ? 40 ans
eux deux, et toujours puceaux, en dpit de leurs respectives affabulations.
(Avec notre criture, nous nous rappelons lun lautre des choses. Nous faisons une
histoire, oui?) Je dois tinformer de quelque chose maintenant. Je nai jamais t
charnel avec une fille. (p.177)
Sacha, Jon-Fen et grand-pre au cinma (2005, film amricain de Liev Schreiber)
Et tous deux vont illuminer leurs destines, chacun sa manire. Jonathan en se
faisant le continuateur de ce que revendiquait le rabbin de la synagogue des Avachis,
frquente par Yankel, celui qui adopta Brod, son arrire-arrire-arrire-arrire-
arrire-grand-mre :
- Ce qui compte cest que nous devrions nous rappeler. Cest lacte de se rappeler, le
processus de la mmoire, la reconnaissance de notre pass [] Il faut retourner en
arrire pour pouvoir aller de lavant.(p.50)
Quant Sacha, mesurant la ncessit de se construire sa mmoire, il va devenir en
quelque sorte le pre de ses pres, expression quil a gard du rcit dun rveur du
shtetl. Se dcouvrant tel, il renforce sa gmellit avec Jon-Fen, son frre en lumire :
Avec lcriture, nous avons des deuximes chances. Tu me mentionnas ce premier soir
de notre voyage que tu pensais que tu tais peut-tre n pour tre un crivain. Cest
vrai, jen suis sr que tu criras beaucoup beaucoup plus de livres que moi mais cest
moi, pas toi, qui est n pour tre lcrivain. (p.178)
Lcrivain envisag comme un passeur. Jai dcouvert que brod est le mot
ukrainien pour dsigner un passage gu. Sans compter les thmes rcurrents du
trou et du fil tendu, lien et passage, qui accompagnent le rcit. On pourrait dire que
Tout est illumin est un roman fellinien. Jai personnellement pens au filmAmarcord(et la vision du paquebot illumin dont tout un village attend la venue.
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Pour voir cette squence :http://www.vodkaster.com/Films/Amarcord/9426(135 - on
remarquera que laccordoniste lve ses lunettes noires ! Un autre faux aveugle ?)
Jarrive au terme de ma chronique. Quici soient remercis ceux
qui entretiennent et enluminent la mmoire de Mosset : Jean
Pars et son blog admirable Histoire de mosset ; Miquel
Perpinya, infatigable conteur et mmorialiste ; Jean Llaury qui, surce site, remontant la Castellane, nous parle de flore et de faune ;
et toute lquipe du regrett Journal des Mosstans.
Grce eux, la lumire de Mosset reste vivace et perceptible :
Nous sommes l, dira la lueur dans un sicle et demi. Nous sommes l, et nous
sommes vivants."
A emprunter la bibliothque de Mosset : Tout est illumin de Jonathan Safran
Foer (ditions de lOlivier 2003, 332 pages)
A Mosset, le 22 avril 2013
http://www.vodkaster.com/Films/Amarcord/9426http://www.vodkaster.com/Films/Amarcord/9426http://www.vodkaster.com/Films/Amarcord/9426http://www.vodkaster.com/Films/Amarcord/94267/28/2019 12 - chronique de Jean-Luc n 12
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Un post-scriptum
Egalement disponible dans les bacs de la
mdiathque de Mosset ce CD,
sorti le 9 avril de ce mois davril.
Le soliste : Romain Leleu, brillant
trompettiste, clbr par la critique, lu
rvlation soliste instrumental par les
Victoires de la Musique Classique en
2009.
Pour laccompagner, un quintette
Cordes (lEnsemble Convergences)
Au programme de cet album :
- Les Danses roumaines de Bartok
- la suite Lamour sorcier de Manuel de Falla
- trois pices de Piazzolla
- over the rainbow
- la Danse du sabre de Khatchatourian
- Tchakovsky, Poulenc, Bellini
- Chaplin, Michel Legrand, Nino Rota
Une prcision : tous les arrangements et orchestrations de
ces uvres ont t faits par Manuel Doutrelant, fils de
lauteur de cette chronique
Et pour aller plus loin sur la route (bien sr), ces trois liens :
http://www.romainleleu.com/fr/sur-la-route/
http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Romain-Leleu-trompette-Ensemble-
Convergences-Sur-la-route-fr/
http://www.sallegaveau.com/la-saison/599/gaveauintime-20-r-leleu
Un livre entre les mains, un bel album de musique dans les oreilles : que
du bonheur ! Comme ils disent
http://www.romainleleu.com/fr/sur-la-route/http://www.romainleleu.com/fr/sur-la-route/http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Romain-Leleu-trompette-Ensemble-Convergences-Sur-la-route-fr/http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Romain-Leleu-trompette-Ensemble-Convergences-Sur-la-route-fr/http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Romain-Leleu-trompette-Ensemble-Convergences-Sur-la-route-fr/http://www.sallegaveau.com/la-saison/599/gaveauintime-20-r-leleuhttp://www.sallegaveau.com/la-saison/599/gaveauintime-20-r-leleuhttp://www.sallegaveau.com/la-saison/599/gaveauintime-20-r-leleuhttp://www.tutti-magazine.fr/news/page/Romain-Leleu-trompette-Ensemble-Convergences-Sur-la-route-fr/http://www.tutti-magazine.fr/news/page/Romain-Leleu-trompette-Ensemble-Convergences-Sur-la-route-fr/http://www.romainleleu.com/fr/sur-la-route/