Jean Bellec - La mécanographie

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    La mcanographie

    2006-2007 Jean Bellec

    Paralllement au dveloppement des machines comptables, les besoins statistiques des agences gouvernementales,puis la comptabilit des grandes entreprises et des administrations ont donn le jour une technologie ne la fin du19me sicle et morte dans les annes 1970: c'est la mcanographie. Le support d'informations gnralement associ la mcanographie a t celui de la carte perfore.

    Histoire industrielle

    L'industrie mondiale de la mcanographie a t domine par un constructeur amricain International BusinessMachines, essentiellement issu de la compagnie TMC (Tabulating Machine Company) fonde par HermannHollerith. La cration de socits nouvelles a pu intervenir grce une non-universalit des brevets de IBM. Cela at la source de Egli-Bull et donc de la Compagnie des Machines Bull ou des spcificits locales comme celle de lamonnaie anglaise avant sa dcimalisation ( l'origine de l'autonomie de BTM et de Acc & Tab, auxquelles ont succdles compagnies ICT et enfin ICL). Aux USA, la seule autre grande compagnie sur le march a t Powers AccountingMachines, fonde par un ingnieur du Bureau of Census mcontent du monopole de Hollerith; cette compagnie se fitplus tard acqurir par Remington-Rand (plus tard Sperry Univac).

    Hermann Hollerithingnieur crateur de la

    Tabulating Machine Company(plus tard IBM)

    James Powersingnieur au Census Bureau

    Fredrik Rosing Bullingnieur norvgien l'origine dela Compagnie des Machines Bull

    L'histoire de l'industrie est marque par deux facteurs importants tendant y faire natre des situations de presquemonopoles:

    tout d'abord la stratgie de Hollerith poursuivie trs longtemps par IBM de conserver la proprit des machinesutilises par ses clients et donc d'en contrler l'obsolescence et d'lever les contraintes du financement pour sescomptiteurs. C'est d'ailleurs un conflit sur ce sujet de la location avec le US Census Bureau qui amnera JamesPowers dvelopper ses propres machines.La recherche d'un monopole sur les marchs ne s'appuyait pas seulement sur la location des machines, maisaussi sur la conqute d'un march de fournitures des cartes dont les spcifications trs pointues rendait l'usaged'un fourniture tiers alatoire, comme l'ont montr les problmes de BTM face aux difficultsd'approvisionnement pendant la premire guerre mondiale.

    c'est ensuite la lutte autour desbrevets, les procs intents par IBM ses "contrefacteurs", les contournements

    entrepris par ses comptiteurs soit gographiquement (la date de dpt et d'expiration des brevets n'tant pas lamme dans tous les pays surtout dans les annes 1930), soit techniquement. Les pisodes les plus notables ontt le automatic group sequence controldes annes 1920 et surtout le passage du format de la carte de 45colonnes trous ronds la carte 80 colonnes trous rectangulaires survenu en 1928.Bull se trouva longtemps sous la menace de procs sur son adoption de la carte 80 colonnes et ragit enintroduisant un codage alphanumrique diffrent et par des inventions originales comme celle de l'imprimante roues de K.A. Knutsen. Le rglement du litige ncessitera une quinzaine d'annes.Powers (puis Remington Rand en 1927) n'osa pas introduire de machines lectromcaniques et resta longtemps exploiter un procd purement mcanique;. Remington Rand n'osa pas non plus passer un format de cartes 80 colonnes (jusqu' la fin des annes 1950) et inventa un format de carte spcifique 90 (2x45) colonnes .

    Les entreprises s'investissant dans la mcanographie furent l'origine TMC Tabulating Machine Company fonde parHollerith (devenant CTR puis IBM par la suite) et Powers fonde par James Powers. Ces deux compagnies

    s'implantrent en Europe plutt travers des socits autonomes qu' travers de simples filiales de vente. Ces socitsutilisrent des licences amricaines, mais dvelopprent -au Royaume-Uni- des produits distincts (entre autre pourcause de non-dcimalisation de la monnaie locale), plus ou moins drivs des produits amricains. British TabulatingMachines (BTM) resta licenci de IBM jusque 1949, tandis que les rapports entre Remington (ayant acquis Powers auxUSA en 1927) et les licencis de Powers (Acc & Tab Londres, SAMAS fonde en 1922 en France) furent pluschaotiques. Enfin, naquit la fin des annes 1930 la Compagnie des Machines Bull en France partir des brevets de

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    Fredrick Rosen Bull et qui s'appuya ds les annes 1930 sur les Papeteries Aussedat.

    Processus mcanographiques

    Le processus type des traitements mcanographiques comprenait

    d'une part les oprations de saisie qui pouvaient tre dcentralises. La saisie d'informations devait tre assurede manire rigoureuse, les ateliers mcanographiques ne disposant que rarement de contrles de vraisemblancedes informations en cours de traitement. Un soin particulier tait exig des personnes rdigeant le bordereau desaisie (criture en majuscules dans une grille correspondant aux colonnes de la carte). Ce bordereau faisait

    ensuite l'objet d'une double lecture par successivement l'oprateur (tr ice) de perforation et celui (celle) devrification , afin d'viter les consquences de fautes d'inattention ou de frappe.On a cherch amliorer la productivit de saisie par des machines de lecture directe des informations (marquesoptiques ou magntiques), mais la saisie traditionnelle est reste la rgle jusqu' la fin du traitement en batchprocessing.

    d'autre part le traitement central dans l'atelier mcanographique. Le traitement des cartes perfores est faitpar une machine centrale appele tabulatrice et qui effectue les fonctions synchronises de lecture de cartes, decalcul (addition, comptage...) et d'impression de listings. Il est possible d'en complter les fonctions en yconnectant des calculatrices (mcaniques puis lectroniques) et de perforation de cartes (perforatriceconnecte). En outre, la fonction de tri des cartes exige une seconde machine trieuse de cartes fonctionnantindpendamment de la tabulatrice. Des machines complmentaires sont prsentes dans l'atelier: lareproductrice qui permet la duplication des fichiers de cartes de manire plus simple et plus conomique que

    l'ensemble tabulatrice + perforatrice connecte, la traductrice permettant d'imprimer sur les cartes leur contenualphanumrique. La fonction de tri est indissociable de la fonction interclassement de fichiers, le plus souventeffectue par une machine spcialise (interclasseuse).

    suivi de la distribution des tats sous forme de listings imprims. C'est ce niveau que pouvait se faire la plupartdes contrles sur la vraisemblance des donnes du bordereau de saisie par des vrifications humaines de lecturedes listings. La correction des erreurs ce stade exige l'introduction de chaines de traitement spcifiques.

    Les fichiers centraliss au niveau de l'atelier se divisent en "fichiers matre" -l'anctre de nos bases de donnes- et"fichiers mouvements" issus des ateliers de saisie.Le fichier matre comprend les constantes (exemple: nom et adresse d'un client") et des donnes cumules (ex: soldedu compte). Il est index par une "cl" que l'on retrouvera sur le fichier mouvement, cl qui se prsente en gnralpour des raisons d'encombrement sur la carte sous forme d'un numro de compte de longueur fixe. Contrairement auxfichiers que l'on trouvera plus tard sur disques magntiques, l'index n'est dfini que par sa position sur un champrserv sur la carte. Il peut tre plus efficace mais non ncessaire de le placer dans les premires positions.Le travail de l'atelier consiste rapprocher les cartes "mouvement" du fichier "matre", faire, ventuellement, descalculs sur le groupe de cartes (carte matre + cartes "mouvements" ou "dtail" correspondantes), puis extraire decet ensemble les champs destins l'impression du listing (sur une ou plusieurs lignes).

    La fonction de rapprochement peut dans certains cas tre effectue par une trieuse, mais il est plus efficace s'il esteffectu dans une interclasseuse qui fusionne les fichiers sur une cl index commune aux fichiers rapprochs. Le fichierfusionn est ensuite lu par la tabulatrice qui effectue l'opration d'impression et (optionnellement) de mise jour dufichier maitre par l'intermdiaire d'une perforatrice connecte.

    En fait, les traitements mcanographiques demands diffrent aussi bien entre les entreprises qu'entre les

    administrations. Chaque atelier mcanographique avait ses besoins propres ncessitant une analyse nouvelle chaqueapplication supplmentaire. Beaucoup de ces spcificits pouvaient se satisfaire des matriels offerts par lesconstructeurs, au prix de la "reprogrammation" des tableaux de connexion et de la cration de nouveaux tableaux.Mais souvent aussi, les contraintes de performances ncessitaient l'assistance des spcialistes des constructeurs quifinissaient parfois par admettre le dveloppement de dispositifs complmentaires pour augmenter la capacit, lesfonctions des tabulatrices existantes.

    Applications de la mcanographie

    Les besoins initiaux qui ont lanc cette industrie ont t ceux des recensements de la population aux Etats-Unisd'abord, puis dans l'Empire Russe et dans les pays Ouest-Europens. Le recensement consistait l'tablissement d'unefiche perfore par article (l'individu pour l'application du Census) puis le comptage du contenu de ces fiches parcritre (rubriques contenues dans la fiche) et gnralement le trides fiches par index (rubrique d'indexation). Les

    fiches (cartes perfores) taient archives dans des meubles spcifiques (semble-t-il hrits des meubles declassement des billets de banque -tiroirs au format des anciens billets de 1$-). Cette application a t initialementmise au point par l'ingnieur amricain Hermann Hollerith dont la socit a donn plus tard le jour IBM. Latechnologie utilise dans ses machines tait lectromcanique:

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    tabulatrice Hollerith de 1890. l'introduction des cartes est manuellephoto IBM d'aprs le site de Columbia University

    trieuse Hollerith 1890

    figure extraite du Brevet Hollerith de 1889

    A partir de cette application de comptage, la technologie des cartes perfores s'est tendue dans la premire moiti du

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    20me sicle la comptabilit. La premire utilisation qui en a t faite par Hollerith tait la facturation du fretferroviaire du New York Central Railroad, ds 1896.

    Les fiches de mouvements comptables taient elles aussi converties en cartes perfores et de nouvelles fonctions ontdues tre traites par les machines mcanographiques. Ce sont d'abord la capacit d' oprations arithmtiques(addition puis soustraction des valeurs numriques contenues dans un champ de la carte) puis plus tard la capacitd'imprimer le contenu des fiches. Une extension lie aux capacits d'impression, initialement introduite par Powers, apermis de coder des informations alphabtiques sur le carte.

    Cartes Perfores

    Les types d'informations traites par les quipements mcanographiques ont volu partir des besoins et desfonctionnalits des matriels: Il s'agit d'abord d'informations qualitatives destines la slection d'un attribut pour lerecensement matrialiss par des perforations rparties arbitrairement sur la carte (recensement Hollerith 1890).Puis la priorit a t donnes au stockage de nombres, susceptibles d'tre additionns. La technologie utilise, celledes roues compteurs des totalisateurs, conduisit inscrire ces nombres sous la forme d'une perforation par chiffre surune colonne de la carte. Les cartes taient lues ligne par ligne et il n'y avait pas besoin d'avoir de circuits logiquescomplexes pour transcrire la valeur d'un champ (un groupe de colonnes) dans les positions des roues du totalisateur.Puis le besoin s'est fait sentir de pouvoir inscrire sur la carte des nombres ngatifs. La technologie de la lectureparallle ncessitait la slection du signe via une perforation situe devant la premire perforation de chiffre, ce quifut adopt par IBM (et ses concurrents) de prfrence un codage spar du signe et l'utilisation de deuxaccumulateurs.Les tabulatrices ne possdaient pas au dbut de fonction d'impression et l'oprateur devait lire l'affichage des nombresaccumuls dans les totalisateurs et les reporter en manuscrit sur des feuilles de papier. Dans les annes 1920, lestabulatrices furent dotes de dispositifs d'impression permettant d'viter cette opration manuelle. Avec le souci dene pas introduire de rupture technologique, cette impression fut faite sous forme parallle avec un dispositif (roue oubarre) par position d'impression. Le positionnement de la roue reproduisait la valeur numrique contenue dans letotalisateur et un marteau venait appuyer le papier (avec ruban encreur) sur cette roue.

    Les cartes taient lues par paquets introduits la main par l'oprateur. Une amlioration importante de l'oprabilitfut l'invention par IBM d'un code "fin de groupe" la fin d'un sous-fichier permettant la constitution (etventuellement l'impression) de sous-totaux.

    Il tait souhaitable de pouvoir imprimer d'autres caractres que des nombres et il tait possible d'tendre latechnologie d'impression quarante positions ou plus. Encore fallait-il pouvoir enregistrer sur la carte des champsalphabtiques (ou plus exactement alphanumriques). Les solutions retenues furent de coder les caractresalphabtiques en se servant d'une douzime ligne sur la carte et en l'associant la ligne "signe". Pour des raisons debrevetabilit, le codage Hollerith de IBM ne fut pas retenue par Bull fragmentant le march entre "clients IBM" et"clients Bull", les cartes de l'un n'tant pas lisibles par l'autre au moins jusqu'aux annes 1960.

    Les cartes perfores sont longtemps restes au format de 82,55 x 187,35 mm

    carte Hollerith recensement 1890 carte 45 colonnes 1920s

    Remington-Rand carte 90 colonnes 1930sIBM System 3 carte 96 colonnes 1970

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    carte perfore 80 colonnes code Bull T (1961) fabrication Aussedat

    On notera que les cartes du recensement de 1890 rpartissaient les donnes sur toute la surface de la carte et ce n'estque vers 1900 que Hollerith standardisera la carte 12 lignes sur 45 colonnes ( trous ronds). IBM passera la carte80 colonnes en 1928.

    En 1932, Power-Samas au Royaume Uni proposa de nouveaux formats de carte rectangulaire, toujours trous ronds,un plus petit (21 colonnes) que le format standard 45 colonnes, un autre avec un format allong (avec 64 colonnes).Cependant cet essai qui segmentait le march (Powers One, Powers Four...) et qui rejetait les anciens utilisateurs nefut pas couronn de succs.On peut noter aussi que Hollerith/IBM a propos sans succs une carte demi-format 38 colonnes.

    carte 21 colonnes de Powers-Samashttp://web.onetel.net.uk/~rodritab/index.htm

    Bull, aprs avoir fait ses dbuts sur le format 45 colonnes, tudia entre 1961 et 1942 un format trous carrs 60colonnes (qui fut commercialis sans trop de succs) et une carte 80 colonnes ou les perforations rectangulaires IBMtaient remplaces par deux trous carrs. Ce dernier modle ne fut pas commercialis et en 1947, Bull s'aligna sur leformat IBM (toutefois avec une codification diffrente)

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    Bien plus tard, IBM s'essaiera introduire un nouveau format de cartes presque carr et plus petit (96 caractrescods en 6 bits), diminuant sensiblement l'encombrement des machines. Ce format utilis d'abord sur le System/3 en1969. Son succs fut plus que limit.

    L'utilisation des cartes perfores dans les ordinateurs a fait retrouver une forme d'utilisation prsente dans lesmtiers de Jacquard et les orgues de Barbarie: l'utilisation de toutes les positions perforables de la carte, la cartebinaire qui pouvait contenir (pour la carte la plus frquemment rpandue) jusqu' 960 bits. La capacit d'une ouquelques cartes suffisait contenir le programme d'ordre initiaux (bootstrap) des machines avant l'invention desmmoires permanentes inaltrables (ROM).

    carte binaire

    Les cartes perfores traites dans les machines mcanographiques posent des contraintes particulires pour leurfabrication. Elles doivent respecter des normes de prcision pour viter les bourrages dans divers types de machineset supporter parfois de nombreuses manipulations.

    usine IBM Endicott usine Aussedat la Plaine-St-Denis

    Hollerith avait l'orgine un fournisseur exclusif de papier Hollingworth & Withney. Cependant Racquette River Paper Co avait t

    slectionn comme seconde source par le gouvernement amricain. Par contre, Hollerith (puis IBM) avaient dcid de raliser eux-mmes l'impression et le faonnage des cartes perfores, industrialises sur des machines inventes par Fred M. Carroll (1921).Lorsque Bull s'implanta sur le march franais en 1931, ce fut avec l'assistance des Papeteries Aussedat qui investirent dans lafabrication des cartes Cran-Gevrier (Savoie), sous licence Racquette, ainsi que dans le faonnage des cartes dans une usine de laPlaine Saint-Denis. Aussedat parvint devenir fournisseur de IBM France dans les annes 1950.

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    Machines mcanographiques

    L'organe principal au centre des ateliers de traitement mcanographique tait la tabulatrice (tabulator en anglais,IBM utilisera aux USA en 1949 l'appellationAccountingMachine) capable de la lecture des cartes, de calculs simpleset un peu plus tard d'une impression (slective) du contenu des cartes.

    tabulatrice Hollerith (1902) avec alimentation automatique des cartesd'aprs http://www.columbia.edu/acis/history/af-tabulator.html

    tabulatrice Icette machine a t stigmatise pour son usa

    tabulatrice Bull BS120 (1948-1965) tabulatrice IB

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    Premire tabulatrice imprimantePowers (1921)

    Cette photo et celle de gauche montren

    tabula trice-imprimante Powers-Samas fonctionne

    Computer Science dep artment at York Uni

    La seconde machine, peu prs indispensable dans tous les ateliers, a t la trieuse de cartes (card sorteren anglais).Aprs quelques versions aux cases de rception ranges verticalement, la solution horizontale a t majoritairementretenue:

    trieuse Bull E12 l'atelier FEB de Massyphoto @Jean Bellec 2005

    trieuse IBM 082 (1949) 650 cpmphoto IBM

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    Les trieuses les plus conomiques (Bull E12, IBM080) sont dotes d'une brosse de lecture rduite un balai souslequel dfilent les cartes en parallle (ligne des 9 d'abord). Le champ de tri est rduit une colonne par passage. Lacarte lue sur une colonne est dirige vers une case de rception en fonction de la valeur contenue sur la colonne. Le trialphabtique demandait 2 passages.D'autres trieuses, plus rapides, ont des brosses comportant plusieurs doigts de lecture.

    Une machine complmentaire a t l'interclasseuse (collatoren anglais). Celle-ci remplace avantageusementplusieurs oprations de tri pour fusionner deux fichiers.

    interclasseuse IBM 077schma interclasseuse Bull

    i

    Les fonctions de tri et bien entendu celles de saisie ( perforation) sont restes spares de la tabulatrice. Par contrecelle-ci s'est adjoint des dispositifs de perforation des cartes et de calcul (multiplication/ division).

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    tabulatrice Bull BS120 avec dispositif de perforation connect ( droite)(en cours de sa restauration par la FEB)

    perforatrice connecte IBM 523 gang summary pu

    Technologie des machines cartes perfores:

    La "programmation" des traitements mcanographiques d'avant l'ordinateur exigeait une connaissance descontraintes de temps poses par le fonctionnement mcanique des machines: plus que les relais, l'essentiel de latechnologie relevait de roues et de cames et les oprations devaient tre synchronise avec ce qu'on appelait le cycledes machines. La fabrication et la rparation des machines mcanographiques exigeaient des comptences du mtierd'horlogerie ainsi que celles lies aux automatismes relais. Il est utile de se rappeler que l'horlogerie a pris uneforme numrique, par opposition avec les formes analogiques drives du clepsydre, avec les premiers mcanismes dupendule, utilis dans les horloges, invent au XVIIme sicle.

    photo et schma du totalisateur Bulld'aprs notice Bull 1962

    L'essentiel de la technologie des tabulatrices tait constitue de roues et de cames et d'embrayages. Cette technologierangea les fabricants dans la catgorie machines de prcision. Outre les phnomnes d'usure strictement mcanique,l'utilisation d'un courant relativement fort posa des problmes de parasitage dus aux rupteurs de fabricationd'impulsions. Les cames originelles durent tre remplaces par des cames accompagnantes diminuant l'intensit ducourant de rupture.

    Elle tait complte par des relais (drivs de l'industrie du tlgraphe). Ces relais appels alternatifs chez Bullservaient rorienter les signaux en fonction des conditions logiques. A titre d'exemple, les totalisateurs recevaienttrois types de signaux (addition, soustraction et remise zro). Initialement les relais commandaient simultanmentplusieurs aiguillages, mais ces relais "tlphoniques" ncessitaient des rglages frquents et n'taient pas enfichables.Au cours des annes 1950, l'invention de petits relais grande vitesse de commutation, la consommation lectriquediminue et la fiabilit amliore a permis la construction de dispositifs plus labors bass sur la prise en comptede l'algbre de Boole. Ces "petits relais" avaient l'avantage d'tre tanches et facilement interchangeables.A la mme poque, une partie de ces relais pouvaient se voir substituer des diodes semi-conducteurs laconsommation et au volume encore plus rduits.

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    relais "tlphoniques" (Bull)

    relais fil (IBM)http://ed-thelen.org/1401Project/IBM-

    MiniRelay.html

    petits relais (B

    A partir de la fin des annes 1940, des tubes lectroniques firent leur entre sur des matriels de mcanographie sousla forme d'amplificateurs destins reformater les signaux de lecture dans les machines rapides. Triodes et thyratronsfurent utiliss cette fin sur les trieuses et les calculateurs.

    Chemins de cartes

    Les machines mcanographiques cartes perfores font circuler mcaniquement les cartes sur une ou plusieurs pistes une vitesse de 2 20 cartes par seconde. L'entrainement se fait des galets presseurs. La partie la plus dlicate est lagestion de la case d'alimentation (hopper en anglais). Les cartes sont pousses une une par un "couteau" vers lapiste. Ce couteau comme la lucarne d'entre de la piste doit respecter des tolrances rigoureuse appropries l'paisseur de la carte, afin d'viter un "bourrage". Le case de rception (stacker en anglais) est plus facile raliser,encore faut-il minimiser les problmes d'lectricit statique gnre par le passage sur les galets.

    Les chemins de cartes sont de complexit variable: certaines machines disposent d'une capacit d'interclassementdonc de deux cases d'alimentation. La plupart des machines disposent d'au moins deux cases de rception (une casenormale et une case "rebut") mais souvent davantage (treize pour les trieuses). Le nombre de postes de lecture ou deperforation est variable selon les machines; la distance entre deux postes permettant de faire des calculs plus longssans arrter le droulement des cartes sur la piste. Les aiguillages sur le chemin de cartes sont commands par deslectro-aimants en fonction du "programme" d'application.Pour le chemin de cartes des trieuses, jusqu'aux annes 1920, deux solutions taient adoptes par les constructeurs : latrieuse verticale o les cases de rception taient superposes, moins encombrante, mais d'opration moins commodeet la trieuse horizontale qui finalement s'imposera.

    Mcanismes de Lecture

    Le mcanisme initial utilis par Hollerith sur sa tabulatrice tait manuel et, on dirait aujourd'hui, en bloc (9 x 45 tigesqui formaient contact sur des points de mercure lorsque l'oprateur abaissait le levier aprs avoir introduit la carte

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    Plus tard, coexisteront deux modes de lecture des cartes perfores

    la lecture parallle l igne par ligne

    la lecture colonne par colonne

    La premire mthode "ligne par ligne" fait dfiler les cartes devant l'organe de lecture qui reoit chaque "point"(chaque ligne de la carte) des impulsions (en cas de perforation) sur les 80 ttes de lecture. La carte passe sousl'organe de lecture en douze "points" utiles. Ces impulsions sont ensuite transmises aux organes logiques (slections,totalisateurs, mmoires etc...).

    mcanisme de lecture Bull poste de lecture de la reproductrice Bull

    La seconde mthode de dfilement en srie est comparable la lecture sur bande magntique: les colonnes (lescaractres) sont explores successivement par les 10 ou le plus souvent les douze ttes de lecture. Cette mthode estutilise dans les vrificatrices (qui comparant le caractre frapp au clavier avec les perforations de la carte) et lestraductrices (qui impriment colonne par colonne au sommet de carte). Plus coteuse en "logique" pour destabulatrices, cette lecture srie sera plus rpandue dans les priphriques d'ordinateur.

    Hollerith a d'abord utilis une lecture simultane du contenu de la carte au moyen de tiges (aiguilles) descendant travers les perforations de la carte vers un rcipient de mercure. Ce mcanisme de lecture util isait une introductionmanuelle des cartes.Les technologies de lecture utilises depuis 1900 jusqu'aux annes 1960 ont t des variantes de labrosse delecture. Cette brosse a permis l'alimentation automatique des cartes dans les machines. Le passage des trousrectangulaires avec la carte 80 colonnes a exig une augmentation de la sensibilit de la mmoire de lecturesL'option photo-lectrique est survenue beaucoup plus tardivement.

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    Mcanismes de Perforation

    reproductrice 519 IBMphoto extraite de Wikipedia

    poinonneuse (perforatrice) Pasod BullFEB Massyphoto Jean Bellec

    Trois types de systmes de perforation ont t dvelopps et leurs avantages respectifs ont impos leur coexistence:

    la perforation colonne par colonnes (srie)ce type de perforation est celui utilis par la plupart des perforatrices de saisie.

    la perforation ligne par ligne (dite parallle) disposant de 80 poinons de perforationcette mthode tait utilise par exemple sur les reproductrices IBM 513 ou 519

    la perforation en bloc (gang-punch en anglais)cette mthode qui consistait slectionner jusqu' 960 poinons tait utilise dans les machines de duplication(PRD chez Bull) et dans des versions de perforatrices de saisie, permettant des contrles avant perforation.

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    tabulatrice Powers avec perforatrice bloc connecte (~1940)

    Mcanismes d'impression

    Alors que le rsultat des premires tabulatrices devait tre relev manuellement par l'oprateur, le besoin se fitrapidement sentir de les transcrire automatiquement sur un dispositif d'impression. C'est Powers qui introduisit lepremire imprimante numrique en 1911. L'impression alphanumrique n'arrivera qu'en 1921 chez British Powers etaprs 1931 chez IBM; elle ne se gnralisera qu'aprs la seconde guerre mondiale.

    Le papier des imprims mcanographiques tait le plus souvent pr-pli, ce qui permettait d'imprimer de nombreuxtats conscutifs, mais ncessitait souvent un poste de massicot (guillotine en anglais) derrire l'imprimante.

    Une caractristique gnrale des imprims mcanographiques est la prsence d'un entranement au moyen deperforations. Celles perfores droite et gauche du papier appels trous Carroll du nom de leur inventeur chez IBMintroduit en 1933 des rames de papier de taille variable suivant les tats et de commander la synchronisation del'avancement (advance en anglais) du papier avec l'imprimante. Bull sur ses tabulatrices disposait d'un mcanisme

    moins souple avec une perforation sur le pli.

    papier perfor liasse de papier listing

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    Ce sont les mcanismes d'impression qui ont constitu la diffrence essentielle entre les diffrents modles detabulatrices.

    imprimante barresles glyphes (caractres) sont gravs sur une barre verticale qui se dplace verticalement pendant l'avancement dupapier qui est immobilis pendant la frappe des marteaux. Ce type permet une bonne qualit d'impression, maisl'inertie de son mcanisme est une contrainte srieuse sur les performances.

    mcanisme d'impression de la tabulatrice IBM 402 (1948)

    imprimante rouesUn des modles les plus clbre des imprimantes roues est le modle AN7 conu la Compagnie desMachines Bull par K.A.Knutsen. Il a t utilis pendant plusieurs dcennies sur les tabulatrices Bull de la srie150 et a t introduit par IBM sur la tabulatrice 407 (max: 150 lpm) partir de 1949. Une version quelque peuvoisine de l'imprimante roues a t l'imprimante tambour grav et frapp par des marteaux.

    mcanisme de l'imprimante roues Bull AN7

    photo AN7

    imprimante chaneDans ce modle une chane horizontale porte-caractres dfile devant l'ensemble des positions d'impressionapportant une grande qualit et une haute vitesse d'impression. Le modle le plus clbre a t le modle IBM1403 utilis sur les ordinateurs des annes 1960. Les imprimantes chane, comme le modle bande (beltenanglais) dveloppe par Bull Belfort dans les annes 1970 offraient de plus la possibil it d'interchangeabilit dela chane d'impression et l'adaptation diffrents types de caractres.

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    imprimante IBM 1403 chane (1964)

    Les problmes techniques rsoudre taient:

    celui de l'impression des liasses permettant d'imprimer des copies totales ou partielles de l 'original en un seulpassage,

    celui de la qualit d'impression (viter les lignes en "vague" des imprimantes rotation continue (roues outambour).

    Les dispositifs d'imprimantes diffrent selon que la frappe des caractres se fait "papier arrt" ou bien "au vol" (onthe fly en anglais). Lorsque la vitesse d'impression tait privilgie, la seconde mthode est le plus souvent choisie,malgr la difficult faire une bonne impression.

    De nombreuses variantes furent introduites sur les imprimantes. Elles pouvaient par exemple imprimer descaractres alphanumriques seulement sur certaines colonnes en diminuant le prix et pouvant acclrer la vitesse

    d'impression sur certains types d'tats. Deux mcanismes plus ou moins indpendants (selon le type de mcanismed'avancement du papier) permettaient d'imprimer deux tats diffrents simultanment, tirant parti de la largeurmaximum de l'imprimante.

    La solution rigoureusement parallle dote d'un mcanisme par position d'imprimante (jusqu' 160 par ligne) taitsimple mais augmentait notablement le prix. Les constructeurs ont dvelopp des solutions, moins onreuses maisplus lentes et plus compliques, en partageant un seul mcanisme entre deux ou quatre positions d'impression et endplaant horizontalement l'ensemble des mcanismes (mcanisme navette) .

    D'autres variantes de mcanismes d'impression furent tudies en particulier chez IBM, mais ne trouvrent de succsque dans des machines priphriques: l'imprimante boule (qui s'illustra sur les machines crire IBM Selectric),

    l'imprimante matricielle aiguilles qui trouvera son march dans les micro-ordinateurs des annes 1970 (et d'abordsur les marchs asiatiques).

    Il faut aussi noter les imprimantes strictement srie (caractre par caractre) drives des machines crire etutiliss jusqu'aux annes 1960 dans des facturires. Elles ont fait leur apparition dans la mcanographie au moment osont apparus les premiers ordinateurs de gestion qui n'avaient plus besoin du synchronisme des tabulatrices.

    Calcul

    Les tabulatrices incorporrent ds les annes 1910 (pour l'application de facturation dans les chemins de fer) lafonction d'addition, drive de la fonction comptage. Un premier perfectionnement fut apport par IBM avec la remise zro automatique des valeurs contenues dans les totalisateurs [les premires machines disposaient d'une manivellequi devait tre tourne par l'oprateur cette fin].

    Ce n'est que dans les annes 1920 que le mcanisme de soustraction fut introduit au moyen d'une addition par lecomplment 9...9 de la valeur soustraire et la mobilisation d'un accumulateur supplmentaire pour les quantits complmenter.

    Par contre, la multiplication ncessita l'ajout d'une unit calculatrice (calculator en anglais) supplmentaire ayantgalement la fonction de perforatrice. L'addition se faisait par additions successives. Cette unit tait le plus souvent

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    off-line par rapport la tabulatrice (elle disposait de son propre lecteur et de son perforateur de cartes.La calculatrice pouvait aussi tre connecte la tabulatrice. Les premires utilisations furent destines au calculscientifique (IBM 601), mais ds 1934, IBM Endicott (Stephen Dunwell) livrait en "spcial" ( la demande dulaboratoire de Wallace Eckert de la Columbia University) un control switch interconnectant le multiplying punch avecla tabulatrice.

    La technologie de calcul uniquement base sur des relais, utilise dans les premiers ordinateurs des Bell Laboratories,ne fut utilise dans les calculatrices des machines mcanographiques que pour des applications militaires pendant laseconde guerre mondiale.

    IBM 601 Multiplying Punch (1931)

    calculatrice lectro-mcanique Bull C3 (vers 1950)

    au second plan calculateur relais IBM( livr Aberdeen Proving Ground en 1944) machine intgre Samastronics (1949-1955)

    Calculateurs lctroniques

    La disponibilit de la technologie tubes lectroniques au cours des annes 1950 changea considrablement lasituation: IBM introduisit la 604 unit contenant de nombreux tubes lectroniques utiliss la fois pour lesaccumulateurs et les 4 oprateurs arithmtiques. La 604 introduisit le concept de modules interchangeables compossd'une double-triode et des rsistances et condensateurs associs reprsentant une position binaire. Un autre module base d'une pentode compltait les circuits logiques.

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    partie lectronique du calculateur IBM 603

    IBM 604 En 1953, un archtype de machines calculer lectroniqutre l'IBM 604 (de Tintin Objectif Lune ditions Ca

    Bull Gamma 3FEB Angers photo J-L Gud Bull Gamma3 (ouvert)

    ACONIT photo Jean Bellec

    La Compagnie des Machines Bull (Bruno Leclerc, Henri Feissel, Pierre Chenus) conut une unit calculatrice, leGamma 3, beaucoup moins coteuse que l'IBM 604 en recourant la technologie de diodes au germanium encomplment d'un nombre beaucoup plus faible de tubes.A l'instar des tabulatrices, le Gamma 3 recevra des options de mmoires complmentaires, introduisant ainsi la

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    technologie des lignes magntostriction dans la mcanographie.

    Programmation

    Les premires tabulatrices, comme le furent plus tard les premiers ordinateurs, taient cbles pour un traitementparticulier.

    tabulatrice Hollerith type IIIphoto MNRAS d'aprs le site de Columbia University

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    exemple de schma de tableau de connexions IBM (d'aprs Ren Rind 2007)

    Les tableaux de connexion amovibles furent l'occasion de rendre asynchrone le travail des personnes concevant et/ouralisant le cblage (les programmeurs) et des oprateurs oprationnels et furent l 'origine du mtier deprogrammeurs.

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    bote de connexions interchangeables Powers

    tableau de connexion utilis l'atelier de restauration FEB Massyphoto @Jean Bellec 2005

    Le programme par cartes est un concept hrit du mtier de Joseph Marie Jacquard a permit des oprations beaucoupplus complexes que la squence de quelques oprations lmentaires tablies par le tableau de connexion.

    Jacquard commandait son mtier tisser l'aide d'un automate pilot par une squence de cartes perfores attaches entre elles.

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    vue du mtier de Jacquardmuse Science & Industrie Manchester

    dtail du mtier de Jacquardmuse des Arts et Mtiers Paris

    Pour utiliser de machines cartes perfores pour des travaux statistiques scientifiques, Northrop ralisa le prototypedu CPC (Card Programmed Electronic Calculator) partir d'un calculateur IBM 603 et d'une tabulatrice IBM 403.IBM commercialisa ce systme sur la base du calculateur IBM 604.

    IBM CPCd'aprs Columbia University

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    d'aprs Ren Rind

    En partant du Gamma 3, Bull adoptera aussi le concept de la programmation par cartes (PPC).

    Ensuite Bull dveloppera une "Extension Tambour" contenant la fois des donnes de fichiers permanents ainsi quedes programmes, ralisant ainsi son premier systme d'architecture Von Neumann. Les contraintes de laprogrammation par cartes (maintien absolu de la squence d'un paquet de cartes, vitesse d'alimentation... taientdomines et le stockage des fichiers de donnes sur tambour offrait une grande souplesse d'utilisation.Ce type d'architecture est aussi celui de l'ordinateur moyen de gestion l 'IBM 650.Au del de ce Gamma 3 ET dont le travail restait rythm par les cycles de rotation de la tabulatrice, Bull en tirera unvritable ordinateur o la tabulatrice (et sa perforatrice connecte) se limitera aux fonctions priphriques d'entres-

    sorties.

    Saisie des informations

    Saisie sur cartes perfores

    Le premier modle de perforation de cartes perfores a t dvelopp par Hollerith pour le Census Bureau en 1890. Ils'agit d'un "modle pantographe" o l'opratrice positionne la perforation devant un modle et appuie ensuite pourperforer la carte. Cette mthode convenait au recensement o les champs taient disperss sur l'tendue de la carte.

    photo US Census Bureau du poste de "saisie pantographe"

    L'importance des postes de saisie a t considrable durant toute la dure de la mcanographie. Rapidement, les

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    machines individuelles utilises ont t lectromcaniques. Certaines restaient limites des entres numriques,d'autres un peu plus onreuses pouvaient coder des champs alphanumriques sur les cartes et taient dotes pour celad'un clavier du type machine crire.Des postes de travail complmentaires ont t crs: le plus important a t celui des vrificatrices parce que latranscription des fiches manuscrites en cartes (la perforation) tait l'origine de la plupart des erreurs.On notera aussi la persistance de machines purement mcaniques produites ds les annes 1900 par IBM puis parBull. Ces perforatrices capables de perforer tous les types de caractres, condition d'en connaitre le code, restrentutilises jusqu' la fin des annes 1970.

    extrait du brevet Hollerith 1901 (type 001)

    perforatrice main mcanique (IBM)

    perforatrice alphanumrique Bull 1940s vrificatrice purement numri

    On notera que les machines perforatrices ont t appelespoinonneuses en franais chez Bull.

    La saisie s'effectua longtemps par des opratrices, divises en perforatrices et en vrificatrices, partir de bordereauxd'entre, contenant des informations gnralement manuscrites. Afin d'augmenter la productivit de l'atelier deperforation, ces bordereaux taient pr-formats sur des feuilles de papier o chaque colonne tait perforer etdevaient tre remplis par les services producteurs de manire lisible en caractres majuscules tels qu'inscrits sur leclavier de la perforatrice.Plus tard, certaines applications utilisrent des cartes imprimes et partiellement perfores et o les perforations decertaines colonnes taient remplir par le service producteur au moyen du noircissement par un crayon laissant unemarque de graphite conductrice du courant. Ces cartes devaient tre lues par des lecteurs spcialement quipscomme des photo-lecteurs appropris.L'inscription en clair du contenu de la carte peut tre faite dans l'atelier de traitement (par une machine spcialiseappele traductrice) ou dans l'atelier de saisie o la perforatrice est dote d'un diapositif spcial d'impression sur lesommet de la carte. IBM a introduit ds 1949 un tel dispositif d'impression, tandis que Bull attendu prs de 20 anspour disposer d'une tel le imprimante.

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    IBM 026 Key Punch (1949)

    perforatrice de cartes Bull P112 (1969)

    Les perforatrices les plus rcentes taient dotes d'un mcanisme de programmation commandant automatiquement

    les instructions de tabulation et de saut. Le mcanisme utilis tait chez IBM (029) et chez Bull (P112) celui d'unecarte spcifique pr-perfore tournant dans un tambour synchronis avec l'avancement de la carte perforer.

    tambour de programmation de l'IBM 029

    Saisie sur bandes perfores

    La saisie sur bandes perfores fut ralises sur des Teletypes, des facturires ou sur des machines drives desmachines crire (Friden Flexowriter, Facit, Olivetti)

    Teletype 33 ASR

    Friden Flexowriter

    IBM ralisa en 1941 un convertisseur bande/carte pour les besoins de l'US Army. La conversion de code tait faite par

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    des circuits relais.

    IBM 040 Tape controlled card punch (1941)

    Saisie sur media magntiques

    Avec l'arrive de l'ordinateur, les constructeurs cherchrent trouver les solutions pour contourner les contraintesposes par les "decks" de cartes perfores.Une premire approche introduite par Univac fut de raliser un poste de saisie crivant directement sur des bandesUnityper utiliss par l 'ordinateur. Le cot d'une telle approche remit rapidement en vogue la carte perfore. A partirde 1964, l'ide d'un media intermdiaire (cartouches magntiques, keytape, cassette type audio Philips, puis diskettes8 pouces puis 5"1/4 ) se rpandit. Des constructeurs non lies l'industrie de la carte (Mohawk Data Systems,Honeywell) introduisirent ce type de concurrent la carte perfore et d'autres les suivirent dans les annes 1970. Lesfondateurs de MDS Mohawk taient des transfuges de Univac qui s'efforcrent de percer le march avec le DataRecorder.

    Univac Unityperd'aprs notice Univac II

    systme Mohawk 2400 de saisied'aprs notice Mohawk

    encodeur CII-HB KDS7255 sur d(1981)

    d'aprs photo FEB Bel

    Machines annexes

    Des machines annexes, frquemment utilises, mais non indispensables la logique des traitementsmcanographiques, compltent l'ensemble de machines dcrites ci-dessus:

    Reproductrice

    La reproductrice (reproducer en anglais) est un lecteur/perforateur de cartes permettant de copier (dupliquer) unfichier de cartes ( l'identique ou de manire slective) La slection se fait l'aide d'un panneau de connexion.

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    reproductrice IBM 519 (1949)

    Bull PRD

    Interprteuse

    Cette machine permet d'imprimer sur la carte son contenu. Elle est indispensable lorsque les cartes (perfores par unemachine dpourvue de ce dispositif sont destines une utilisation ultrieure par des tres humains et elle reste utilepour permettre un interclassement manuel de petites portions de fichiers (en cas de chute d'un paquet de cartes, parexemple). Dans les annes 1960 se gnralisrent des dispositifs d'impression srie faisant directement partie dumatriel de saisie (ex: Bull P112)

    IBM 557 interpreter

    traductrice Bullphoto @2005 Jean Bellec

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    Mcanographie et Ordinateurs

    L'extension de la technologie des cartes perfores des applications de calcul pur ncessitant de nombreuses donnes(statistiques, astronomie, balistique) a entran l'adoption des machines mcanographiques IBM commepriphriques des grosses calculatrices scientifiques comme des premiers ordinateurs lectroniques.

    ordinateur IBM 650photo IBM archive

    Si la symbiose de la mcanographie avec ce qui s'appellera plus tard l'informatique s'est d'abord ralise vial'utilisation des cartes perfores dans les calculateurs lectroniques (ASCC, ENIAC...), le calculateurs lectronique seprsentait au dbut des annes 1950 comme un candidat au remplacement des calculatrices lectromcaniques, detechnologie analogue aux tabulatrices et qui ralentissaient les ateliers ds que le calcul exigeait des multiplications(ex: calcul des taxes sur une carte mouvement).

    Aux embryons de programmes cbls au moyen des tableaux de connexion, se substitua, d'abord pour des applicationsscientifiques, la programmation par cartes (PPC) ou par bandes perfores. Enfin vers la fin des annes 1950, le modlede Von Neumann (mmoire centrale contenant donnes de travail et mmoire des programmes) d'un ordinateurpilotant la totalit de la gestion de l'application s'imposa aussi dans la mcanographie.

    Une volution technologique importante, contemporaine de l'introduction de l'ordinateur la fin des annes 1950, at l'utilisation de supports magntiques pour ma constitution des fichiers la place des bacs de cartes perfores.

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    UNIVAC Mk I 1951

    Outre le fait que changement de support amliorait largement les performances, le volume des fichiers devenait moinscontraignant et i l devenait possible de consolider les donnes entre plusieurs ateliers de la mme entreprise ou d'uneentreprise une administration ou une banque. Les processus de traitement par lots (batch processing) sont assezlongtemps t inchangs, reposant toujours sur la saisie sur un support lisible par l'ordinateur qui est reste

    majoritairement la carte perfore (accessoirement la bande perfore ou diffrents types de supports magntiquesamovibles) par des oprateurs (le plus souvent des opratrices) de saisie partir de documents manuscrits pr-formats. Les fichiers permanents et les journaux d'oprations furent alors stocks sur bande (ou disque) magntique.

    Une des caractristiques des ateliers mcanographiques tait la possibilit de crotre par simple addition de machinessupplmentaires. Cette croissance par addition ne pouvait qu'tre favorable aux constructeurs car elle prennisait ladure de location des machines en parc et allongeait leurs sries de fabrication. Par contre pour l'utilisateur, cettecroissance horizontale par addition se traduisait par des cots de main d'uvre proportionnels et des problmes dem. Aussi, il tait invitable qu'une pression s'exerait sur les fournisseurs pour fournir des machines plus rapides.

    Cependant, la vitesses de celles-ci tait reste en 1950 du mme ordre de grandeur que pendant les annes 1930 (de100 150 cartes par minutes). Les constructeurs, et notamment la Compagnie des Machines Bull, annoncrent la findes annes 1950 des machines cartes plus rapides (300 cpm) qui devaient avoir presque obligatoirement comme

    consquence le risque de "ferraillage" d'une partie consquente du parc.Par ailleurs, les inventeurs de systmes mcanographiques s'ingnirent perfectionner leurs machines dans le sensd'une centralisation sur un mme systme intgr. Deux approches furent lances simultanment la Compagnie desMachines Bull:

    l'une pour les grandes entreprises, dfinies par leur capacit d'investissement, en dveloppant un grand"ensemble lectronique de gestion", le Gamma 60 dont l'unit centrale programme enregistr orchestrait lesfonctions de tri, de traduction de codes, d'impression et de stockage sur bandes magntiques;

    l'autre pour les entreprises moyennes en dveloppant la srie 300 qui associait des units cartes perfores etdes imprimantes plus rapides, et optionnellement des bandes magntiques.

    Il semble que la direction de la compagnie n'ait pas pes toutes les consquences conomiques de cette stratgie

    technique.

    Bull srie 300 IBM 1401 cartes

    Les diffrents laboratoires de IBM s'efforcrent aussi de trouver une solution. Le laboratoire allemand de Boeblingenchercha dvelopper une srie 3000 base sur une machine multifonctions cartes plus petites, donc unencombrement et un cot plus rduit. Celui de Endicott reprit une spcification franaise (projet WWAM) qui

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    s'inquitait de la popularit des systmes Bull Gamma 3 et Gamma ET. Ce projet qui fut couronn de succs, et IBMdveloppa un ordinateur moyen, le IBM 1401 dont la partie cartes/imprimante n'tait que progressivement amlioreet dont le prix le rendait accessible de nombreux clients. La 1401 n'imposait pas de passer immdiatement auxbandes magntiques et ne ncessitait pas l'intgration (ni donc une nouvelle analyse) des applications.

    La rponse de Bull la 1401 fut tardive. Le RCA 301 bandes introduit en 1961 sous le nom de Gamma 30 ne couvraitque le haut de gamme de la 1401. Le GE-115 d'origine Olivetti ne fut introduit qu'en 1964, et eut concurrencer lesmachines d'entre de la srie 360 de IBM.Cependant, Bull, qui avait russi vendre ses appareils cartes en OEM aux Etats-Unis, mit aussi au point un systmeintgr moins ambitieux que la srie 300: ce fut le Gamma 10 vendu plus de 1000 exemplaires entre 1963 et 1968.

    Cette machine tait un ordinateur contrlant grce un programme enregistr un lecteur/perforateur de cartes et uneimprimante, le tout travaillant 300 cpm.

    unit centrale et lecteur/perforateur du Bull-GE Gamma 10 Univac 1004 (aussi vendue par ICT)

    IBM Deutschland poursuivit le dveloppement de solutions cartes perfores pour les petites entreprises avec leS/360 mod 20 avec une MultiFunction Card Machine, tandis que le laboratoire de Rochester inventait le System 3avec la petite carte 96 colonnes.

    IBM 360/20 et la MFCM 80 colonnes droite IBM System 3 et sa MFCU 96 colonnesd'aprs photo Bolo Museum

    Machines comptables

    Une autre branche des machines traiter l'information est ne aussi la fin du 19me sicle: celle des machinescomptables drives des "machines calculer" qui ont elles taient inventes bien avant avec, entre autres, laPascaline.

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    Blaise Pascal (1650)photographie exemplaire Arts et Mtiers Paris

    Cette branche diffre de la mcanographie de part le traitement presque immdiat de l'information. L'oprateur(trice) effectue lui-mme tout le travail au moment o le client termine sa transaction. L'opration est essentiellementle calcul du montant de la transaction portant sur un groupe d'objets. Ce calcul est essentiellement une addition maispeut-tre rendu plus complexe par la prsence de remises ou de taxes plus ou moins proportionnelles aux montants.

    machine Burroughs class1 mod9

    Les premires machines comptables fabriques en srie ont t amricaines: (Burroughs, National Cash Register,Monroe, Smith-Corona Marchant, Singer ). De nombreux constructeurs europens sont entrs sur ce march (Hermes,Olivetti, Facit..). Une partie de ces constructeurs disparut dans des groupes plus gnralistes incluant le march desmachines crire (qui ne disparatra qu' la fin des annes 1980 dans celui du micro-ordinateur). D'autres volurentvers l'informatique soit comme constructeur (Burroughs) soit comme fabricant de priphriques.

    Les machines comptables ne possdaient en gnral que d'un ou au maximum de deux accumulateurs. Elles ontrapidement t dotes d'une impression pour fabrication du "ticket de caisse". La consolidation des rsultats pouvaitse faire manuellement d'aprs le bordereau contenant le double des tickets (ou d'aprs une impression spcialise).Avec la disponibilit de la technologie de la bande perfore, invente pour le besoin du tlgraphe, il tait possible deperforer ce bordereau sur une bande qui tait exploite sparment. Afin d'harmoniser les traitements par lots de lamcanographie, des machines de conversion entre bandes et cartes perfores sont apparues sur le march. Avecl'introduction de l'ordinateur dans les annes 1950, d'autres constructeurs ont dvelopp des machines traitantspcifiquement les bandes perfores.

    Les machines comptables se sont perfectionnes en remplaant la bande perfore par des cassettes magntiques, enpermettant une connexion un service central de consolidation -leur donnant le rle de terminaux- et surtout en leurconnectant des dispositifs de lecture automatiques d'tiquettes (code barre ou tiquette magntique) de plus en plusperfectionns. Elles sont maintenant en train d'incorporer des dispositifs de lecture sans vue directe (RFID)

    Mais les machines ont elles aussi volu. Le Gamma 5 introduit par Bull-General Electric en 1965 est l'une des formesles plus avances de cette volution en permettant d'intgrer la totalit des fonctions d'une machine de traitement del'information dans le poste de travail. Les fichiers permanents se trouvant sur un tambour sont mis jour partir d'un

    clavier alphanumrique. La consolidation entre plusieurs machines se fera travers la fonction de perforation decartes.Cette approche qui se gnralisera avec l'utilisation du micro-ordinateur personnel des fins comptables tait peut-tre un peu prmature pour des raisons de cots (la machine comportait le matriel d'une perforatrice de cartes, d'untambour magntique et d'une imprimante srie par caractres). Aussi la ligne des GE-55, GE-58, Level 61 de Bull avolu vers des petits ordinateurs plus classiques.

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    mini-ordinateur de gestion GE-55 (1965)d'aprs FEB Belgique

    Aspects Sociaux du travail mcanographique

    La mcanographie tait un travail en srie des frquences rgulires (de la dcennie -cas des recensements- lajourne -cas de la mise jour des comptes bancaires). Son adoption dans les entreprises a contribu la rigueur descomptabilits, la rgularit des approvisionnements et la taylorisation des mtiers de "cols blancs", encore que les

    personnes travaillant dans les ateliers portaient plus souvent des blouses grises ou bleues. Les annes 1950 ont vu laplupart des entreprises l 'exception des plus petites adopter la mcanographie pour leur comptabilit, la gestion deleur stocks, la paye du personnel.

    atelier de perforationd'aprs Alain Lesseur

    atelier de perforation Bullphoto Bull

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    atelier srie 150 Bull Belfort

    Les mtiers de la mcanographie se sont codifis au cours des annes 1960 un moment o planait sur eux unemutation importante. Les grands ateliers de perforation allaient devenir des "call centers" directement connects l'ordinateur. Les utilisateurs finaux, relis l'informatique mcanographique par la rdaction des bordereaux de saisieet par la lecture de certains tats imprims, effectueront ce travail en continu (en temps rel).

    call center 2000

    La philosophie de la programmation tait en train de passer du piquage des tableaux de connections l'criture deprogrammes pour l'ordinateur.Les analystes persistrent pendant une dcennie dvelopper des organigrammes directement inspirs de lamcanographie, mais progressivement la ncessit d'une description plus formelle des donnes traiter etl'augmentation de la complexit des traitements laissrent la place une conception plus intgre des programmes,tout en structurant plus rigoureusement les programmes. On notera que la mcanographie aura inspir les langagesde programmation du type Report Program Generator qui lui survivront de plusieurs dcennies.

    Les oprateurs conservrent le mme type de travail que dans les ateliers mcanographiques, tant que des cartesperfores restaient manipuler (typiquement jusque 1980), d'autres oprateurs (ou les mmes) eurent grer lessupports magntiques interchangeables (bandes et disc packs) jusqu' ce que les informations restent essentiellement

  • 8/2/2019 Jean Bellec - La mcanographie

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    02/03/12 La mcanographie

    en ligne de manire permanente.

    Fin de la mcanographie et passage au traitement de l'information en temps rel

    Ce n'est qu'avec l'avnement des disques magntiques et d'un logiciel de gestion transactionnelle et de bases dedonnes qu' partir de 1965, que s'imposera progressivement le passage d'une entreprise taylorise autour d'unprocessus batch de gestion une entreprise fonctionnant en temps rel autour de ses processus naturels. L'amorce dece passage s'est d'abord manifeste dans les trs gros systmes de gestion de stocks fugitifs (rservation arienne). Ds

    1962, tait mis en service le systme SABRE chez American Airlines. Les machines de l'poque (IBM 7090) n'taientque moyennement adaptes ce traitement, les postes d'oprateur base de machines crire pas trs conomiques,mais l'exprience portera ses fruits et la fin des annes 1980, la mutation tait dfinitivement faite.

    On notera enfin pour la petite histoire que les cartes perfores traditionnelles taient encore utilises dans les machines voter en 2000 et la lecturede leurs perforations (chad) a t source de polmiques en Floride.

    Les machines comptables autonomes ont progressivement laiss la place des systmes informatiques centralis etd'un poste de travail bas sur un ordinateur personnel assist de dispositifs spcifiques :

    clavier de saisie d'information (code confidentiel PIM)

    organes de saisie (code barres, RFID)

    ouverture des tiroirs caisse

    imprimantes (tickets de caisse, post-marquage des chques ...)

    dispositifs d'appel automatique du systme informatique

    Rfrences:

    IBM Early Computers MIT PressICL a business and technical history by Martin Campbell-Kelly Clarendon Press 1955http://en.wikipedia.org/wiki/Tabulating_machinePour machines Bull mcanographiques, se rfrer http://www.feb-patrimoine.com/projet/index.htm

    Pour la chronologie de IBM voir http://www-03.ibm.com/ibm/history/history/decade_1900.html

    2006-2007 Jean Bellec