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jeudi 3 mai 2018

jeudi 3 mai 2018 - ac-strasbourg.fr · Il faut faire rentrer la musique classique dans nos écoles Slate.Fr - 02/05/2018 ... dans un collège modèle dévolu au jazz. PAR ÉMILIE

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  • jeudi 3 mai 2018

  • Sommaire

    MINISTRENon, l'internat n'est plus une punition !Le Point - 03/05/2018Muriel Pnicaud, plbiscite, devance Jean-Michel BlanquerChallenges - 03/05/2018

    ENSEIGNEMENTS PRIMAIRE ET SECONDAIREEn Alsace, le cours de "dialogue interreligieux" peine s'imposerAgence France Presse Fil Gen - 02/05/2018L'islam va-t-il bientt figurer au programme du cours de religion alsacien ?Le Figaro - 03/05/2018Il faut faire rentrer la musique classique dans nos colesSlate.Fr - 02/05/2018"Le bac pro... fort"Journal de 20h - Date : 02/05/2018Australie: des lycens franais accompagnent Emmanuel MacronJournal de 20h - Date : 02/05/2018

    ENSEIGNANTSReconversion. Enseigner, une leon de vie inattendueHD Humanit Dimanche - 03/05/2018

    SOCIALLa situation au lyce Utrillo de StainsJournal - Date : 02/05/2018Zro de conduite !Causette - 01/05/2018A Toulouse, la justice ordonne le dblocage de l'universit du MirailAgence France Presse Fil Gen - 02/05/2018Les occupations d'universit sur le dclinLes Echos - 03/05/2018

    PLAN ETUDIANTSFaut-il craindre la rforme universitaire ?Le Monde - 03/05/2018 Nous, professeurs, demandons le retrait de la loi orientation Le Monde - 03/05/2018

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  • MINISTRE

  • Non, l' internatn' estEducation . Jean-Michel Blanquer le remetau got du jour . Reportage Marciac ,dans un collge modle dvolu au jazz.

    PAR MILIE ' MEURT

    Enguise de sonnerie , quelques

    notes joyeuses de saxophone.C' est la fin de l ' tude . Sur un

    air de Joe Henderson , les lvesrangent sereinement trousses etcahiers .Ruben,chemise carreauxet bonnet sur la tte ,se tient djsur le pas de la porte .Son frrejumeau,Bilas,mme petitbrunbouclset la frimousse d ' enfant sage,lui embote le pas. Tu vaschercherlescls? lui lance Ruben sans

    attendre de rponse . C' estunevidence!La scne serpte tous lesmercredis aprs-midi . Eliastraverselacour lavitesse de l ' clair ,direction le bureau du conseillerprincipal d

    ' ducation (CPE). Le

    premier qui dtiendra le prcieuxssame pourra pntrer dans lasalle demusique .Et,pour cesfrresde 13 ans, l

    '

    enjeu est quasi vital.Pendant une heure , ils vontpouvoirrpter avec leur combo , unpetit orchestre ,comme onditdansle milieu du jazz.

    GammesLontine(ci-dessus,gauche),10ans,estlabenjaminedel ' tablissementEncinquimecetteanne,elleestdevenuepensionnaireMarciacl ' de ans.

    LeslvesdesiximeAnatole,Louiset(ci-dessus,droite),lorsducoursdecuivresdeRobertZacharie.

    Nous ne sommes pas dans uncollge comme les autres . Ici ,

    bourgade de quelquemes, on vit au rythme de

    la musique jazz depuis quaranteans. Une passion qui fait vibrerce village du Gers, pourtantenclav, durant trois semaines del ' anne grce son clbrefestival. Le jazz a sauv le village , il aaussi sauv son collge . Alorsqu' en 1993 on annonait la mortprogramme de l

    ' tablissementpublic , faute d

    ' effectifs , lean-LouisGuilhaumon , le principal del ' poque et guitariste amateur , aalors eu l ' ide folle de crer desateliers d' initiation aujazz en s'appuyantsur le succs du festivalJazzin Marciac.

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    3 mai 2018 - N2983

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  • plusunepunitionDepuis la premire rentre ,qui

    s' tait droule dans unprfabriqu, avec pour seuls instrumentsdes fltes bec, l ' effectif ducollgea plus que doubl .Attirs parcette option indite en France,desenfants deTarbes,de Pau,deToulouse, et mme des recoins del ' Arige , ont dbarqu dans cevillageaux deux clochers . C' est ainsique internat a vu le jour . Nousavions l ' intuition quelejazz pouvaitapporterbeaucoupauxlves,notam-ment par l

    '

    improvisation, expliquel ' actuelmairedean-LouisGuilhau

    mon , qui a dirig le collgependantvingt-quatre ans . a leurapprendl

    ' humilit,lerespect,l' coute. .

    Quoiqu' ilsdeviennentaprsleurpassageaucollge(musicien, chirurgienouchercheur), cetteexpriencelaisseune trace indlbile dans leursparcours: aleur donne tousuneassuranceincroyable. C' est ce qui ad' ailleurs impressionn leministrede l ' Education nationale , Jean-Michel Blanquer lors de sarencontreavec d ' anciens lves Marciac , en aot . Depuis , ila dcid de relancer la politique

    Marclacen chiffres

    Effectif:225lves,parmi lesquels

    suiventl ' optionjazzet 63sontpensionnaires.

    Slection:un candidatdeuxestadmis.Lesateliersjazzreprsentententrequatreet cinqheuresdecours,enplus delascolaritobligatoire.

    Vousvoyez " Leschoristes"? Ehbien, ici,c' est l ' inverse! Natanunlvede troisime

    desinternats en Franceen s'inspirantdel ' exemple gersois .Loin desclichs sur la pension prison ,Blanquera toujoursconsidrainternatcommeunespace delibert un lieu oonpeut chapperauxdterminismessociauxenchangeantdecadre devie .Selon lui , l ' internataaccompagn l

    ' essorde l ' cole dela Rpublique , avant de voir son

    image sedgrader aprsMai 68.Ici , une soixantaine d ' lves

    (sur la centaine qui suit l'

    optionjazz)ont choisi dedevenirinternes.Dsl ' gede ans,ils ont dcidde quitter le cocon familial: unappartement cossu de Toulousepour cette fille dechirurgien , uneyourte arigoise pour cefils d

    '

    agriculteurs. Laslection - un nu

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  • Voix.Swann,MilanetJoycechantentArmstrong,deClaudeNougaro,quiestsouventvenuaufestivalJazzinMarciac.

    Leon. Jean-PierrePeyrebellemontre helycommentplacersesmainssurleclavier.

    . dossier sur deux estaccept-decepublic htrognen' arien d' litiste. Leprincipal ,BrunoNurisso,ex-guitaristerocklacravateornedeclsdesol,nerecrutepasselonleniveau scolaireoumusical, maisdavantagesur lamotivation, car devenir pensionnaireMarciac, pour cesjeunesadolescents, reprsentequelquessacrifices:selever 4h lundi pourceux qui viennent du Lot ou del Arige, fairedesheuresdecarscolaire, rpter le soir, donner desreprsentations le week-end, lesjours friset l

    ' t, pendant le offdu festival ... Pourtant, la plupart

    ont suppli leurs parentsdevenirs' exiler ici .Rvent-ilsdesuivre lestracesdusaxophonisteEmileParisienou dela chanteuseetimprovisatriceLelaMartial ,deuxjeunesespoirsdujazzfranaisqui sortentdu collge? Pasncessairement.S' ils sont l et s' ils ont acceptcescontraintes , c' est parce qu' il y aquelquechosed

    ' autre Marciac. Vousvoyez" Leschoristes" ?Eh

    bien, ici, c' estl' inverse nousprvientNatan, un grand blond detroisime . Faon de dire quel ' internat ressemble plutt uncampdevacances,maisun camppour gamins responsables. On le

    Le grandplan Internat de Blanquer

    Sur200 000 placesexistant danslesinternatsfranais,

    sontvacantes.

    Jean-MichelBlanquerveutcrerde2

    placesdslarentreprochaine.Pourrendre lesinternats attractifs,lesprojetscommecelui du collgedesCorbiresmaritimesSigean(Aude),quiproposeunesectionkitesurf etdesclassesorchestre,ou celuidu collgeJules-RenardLaval(Mayenne),qui mleescaladeet classebilingueanglaisallemand,vontsemultiplier.

    retrouve ,hyperconcentr,derrireson piano dans un petitamphithtrebaptisL

    ' lot musique .A sescts, lesjumeaux Ruben, la basse, et Elias, la batterie . Enface,deux garonsetune fille-ausaxo, la trompette et la fltetraversire . Ils ont dj desmimiquesde grands: une maniredebattre le rythme avecle pied,un rictus au coin de la bouchequand ils entament un solo...Rubenessaied' asseoirson autorit :H! lesgars,faut savoirvarier unpeu, onnepeutpastoutjouerensol Pendantune heure, au lieu detaperla balle dans la cour, ils vontrpterlestandardCaravan,deDuke Ellington . De temps entemps,un adulte passeunetteetrepart. C' estautour del

    ' infirmire ,Batrice Palou, qui assure unepermanencepour lessiximes lemercredi aprs-midi , au casol ' un d ' eux aurait un petit coup deblues. Ils sontenautonomie,personnenelesmanage:il faut qu' ils semettent d' accord entre eux ,commente-telle,admirative,avantdeconduire un lvechezlekin.

    lmpros . Lamusiquen' estpasunefinalitensoi, c' estunvecteur,prcisele ptillant CPE, JrmeDelesalle,lui-mmepianistesesheuresperdues. alesaide seconstruireet treplusperformants. Travaillerengroupe, dansun combo ou, l

    '

    inverse, dansun big band, selancerdans desirnpros en public , sentirle rythme dansson corps... Toutecettepdagogiedveloppeparlesdeuxprofesseursdemusique,Jean-Pierre Peyrebelle et RobertZacharie, leur apporte confiance en soiet respectdel

    ' autre.Avachi sur un strapontin de

    l ' amphi , levant le doigt toutes lescinq minutes, Charlybouillonne.Ce blondinet , un brin prcoce, aune tendance hyperactive. Seulson piano parvient le canaliser.Lamusique aeulemmeeffet surlepetit Bastien , dyslexiqueetdysgraphique, qui souffrait dephobiescolaire. lia retrouvlechemindel ' colegrceausaxophone.Unancien lverebelledu collgeestmmedevenumilitaire: tambourdans lagarderpublicaine. BRIAN

    REYNAUD/

    RA

    POUR

    LEPOINT

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  • Bonnenuit... Nicolas, etSwannchahutentdansledortoirdesgaronsavantl' extinctiondesfeux.

    Sousdes allures dejoyeuse colonie devacances,la discipline est bien prsente. Les lvespeuventcourir , crier , voire jurer , en dehors des heures decours, mais ils selvent l ' arrive du professeur etdisent pardon quandils nous passentdevant .Avecson charisme et son accent rocailleux deToulouse,Jean-PierrePeyrebelleveille au grain : On lessur lecomportement!On estaussi pour contribuerforger uneducationcivique.

    Le mercredi aprs-midi , c' estquartier libre.Pendantquelesuns rptent ,d' autresont cours d' checsou desophrologie . Pourcertains, lesommeilestdifficile, explique , compatissant , le CPE,qui n' arien duMerlusse de Pagnol. JrmeDelesalle estplutt ungrand frre,un confident pour cesadosqu' il nequittejamais puisqu' il assureles gardes(tour derle avecle principal) dans un logement de fonction accol l ' internat . L' anned' uninterne estfaite dehautset debas. Aprsla Toussaint, aveclesjours qui diminuent, ilsontbesoind' unpetit coupdeftuet.Alors ,on lesdorlotecomme la maison.Lessoirsd' hiver ,lesfilles ont droit une bouillotte prpare par la surveillante ,Marie-Laure.Avant l' extinction desfeux,ceuxqui lesouhaitentrepassentau rfectoire prendre une tisane.

    Dconnects . Est-cel ' air de la campagne ou lamusique qui occupe leur esprit ?Sousle prau, desdizaines detlphones dorment dans desvalisettes.Personne ne sebouscule pour rcuprer cesenginsintercepts le lundi - comme le veut le rglement -par leCPE. Leportable, cen' estpasmonmeilleurami ,lche Marilou ,dont les parents, agriculteur ettrapziste,vivent enArige.Cette brune volubile ,en jeanmoulant et grosseslunettes rondes,prfre jouer dela contrebasse ou improviser un duo vocal avec sacopine Lilou plutt que seconnecter sur lesrseauxsociaux. Ici ,quand onsesertdutlphone , c' estpourappeler sesproches ou pour couter de la musique.Et les activits sont si nombreuses qu' elles laissentpeu deplace l

    ' oisivet.Vousavez" cesoir? interpelle Christina , la

    cuisinire , l' autre bout de la cour. Comprendre

    soirepyjama .Direction l' internat .Tout lemonde

    serange devant le portail du collge.Zo, une

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  • Pdagogie. Lamusiquefavorisel' couteet confianceensoi. Ici, Swann, latrompette, etNicolas,ausaxophone.

    Soirepyjama.LesadolescentscoutentavecattentionleshistoiresdeJean-MichelEspinasse,conteuroccitan.

    troisime , blondeperoxydeenpull rouge, prend soussonaile Giulio , un cinquime l

    ' airlas, emmitoufl dans sa parka.Cette ancienne timide , qui tait trsdpendantede sesparents,sait les alasdela vie depensionnaire. Elle tente de remotiver lepetit Giulio , qui vient lui aussid' Arige.Enfait , il a justeveill unpeu tard avec ses camarades dechambre, nous avouera-t-il...

    L' internatestunfacteurd'

    mancipationformidable condition depouvoirl ' utiliserpositivement,assurele pdopsychiatre PhilippeJeammet. Cet environnementouvre unnouvelhorizon et offreunegranderichessed' changes. L' ado, qui n' estplus sousleregarddesesparents, vavivre desexpriencesqui luiappartiennentet qui vont venir renforcersonsentimentd ' indpendanceetdveloppersacapacitd

    '

    adaptation.

    ' internatestunfacteurd' mancipationformidable. LepdopsychiatrePhilippeJeammet

    Pourrejoindre lebtiment quiabritelesdortoirs, unanciencentredevacances,il faut emprunter unchemin et marcher dix minutes.Qu' il vente , qu' il pleuve , qu' ilneige,les 63internes passentquotidiennementdevant unpoulaillero le coq chante l

    ' aube. Ungrand terrain leur sert de jardin ,ils y ont install une cabane, unpotager et un composto ilsrecyclentlesdchetsdelacantine(l'tablissementest aussi labellisco-collge).A l

    ' intrieur delapartie moderne , un patioramnaget btonn par leurs soinsavec l ' aide de parents d' lvesarchitectesetmaons. Lesresponsabiliser, toujours.

    Doudous . On enjambe descinquimesqui discutent par terredans le couloir . Chacun vaque sesoccupations : Ruben fait de latrottinette dansla cour,Lilianparticipeau club presse avec ladocumentaliste , Marilou sereposedanssachambre,qu' ellepartageavectrois autres internes .Al ' tagedesfilles ,on entendrsonnerun violon . Dans la chambreElla Fitzgerald, archet la main ,Zojoue consciencieusement duseul instrument qui n' estpasenseignMarciac .Celle qui entreau conservatoire deToulousel ' anprochain s' entrane parfois troisheures par soir enplus desonemploidu temps charg.

    Dans les dortoirs des garons,c' estausondu funk quel

    ' on court la douche. En pyjama, couettesur le dos, les voil qui dvalentl ' escalierpour aller ensalle dedtente, o l ' on termine devisionnerun film l ' eau de rose pourados. Ce soir, ils vont couter unconteur occitan,galementjoueurde cornemuse, leur narrer desrcitsmythologiques .Accoutresdegrenouillres capucheenformedelicorne ,dechat oudepingouin ,les filles s' installent sur le tatamigant avec leurs doudous. Bercspar la mlodie des contes, ils seblottissent lesunscontrelesautres,comme des frres et soeurs .Certainstombent mmedanslesbrasde Morphe. Une vraie petitefamille,nousavaitprvenu leCPE

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  • En couverture

    Bruno

    Levy

    pour

    Challenges

    Cestdanslaculture Macron,qui a lui-mmeprocd des entretiens dvalua-tion avec ses ministres.

    Le classementtabli parnotre jurycorrespond lide quon se faitde la qualit des ministres, mais ilrvle les forces et les failles de cegouvernement. Trois ministres sedtachent,dont deuxfemmes,tousissus de la socitcivile. Trois seu-lement. Le gouvernement manquecruellementde poids lourds. Et surles quatorzeministres deplein exer-

    cices tests,trois sont en grande

    le cas pour Franoise Nyssen, cenest pasleur qualitquiestmise encause,mais lecasting lui-mme.On

    remarquer: Dsormaisle minis-tre de la Culture, cest 75%desquestions qui concernent laudio-visuel. Elle ne connat pas! Enrevanche, le jury est trs svreavec JacquesMzard,un vieux dela vieille. Pourquoi a-t-il acceptsil na pasde vision ? Cestlui qui

    devrait compenserlimage de pr-sident desvilles.

    diximedanslordreprotocolaire) afait lunanimit.Ellea mmercolt!\#!\ souvenirdunaussibonministre duTravail, qui connat ses dossiers,bosse,coute. Ellena paspeur ,$%&' (

    Elleest impermableaux lobbies%* (

    Elle a uneautorit naturelle&%phie de Menthon. Et gros

    Muriel Pnicaud,plbiscite,devanceJean-MichelBlanquer

    Challenges a valu les diffrents ministres. Deux font lunanimit.Pour le reste beaucoup de dceptions.

    Runi le 18 avrildans les locauxde Challenges,le jury estcomposdditorialistesdu journal (dontDenis Kessler,conomisteet dirigeantdentreprise,absent dela photo) etde la directionde Challenges.

    UN JURY TRS VARI

    DenisJeambar,crivain-journaliste

    Vincent Beaufils,directeur de la rdaction

    Pierre-Henride Menthon,directeurdlgu

    Sophiede Menthon,prsidentedEthic

    AndrComte -Sponville,philosophe

    GhislaineOttenheimer,rdactrice en chef

    PatrickArtus,conomiste

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  • 1Muriel PnicaudTravail 9 8,5 8,2 8,5

    2Jean-Michel BlanquerEducation nationale 9 8 8,2 8,4

    3Agns BuzynSolidarits et Sant 8 6,3 7,5 7,2

    4Jean-Yves Le DrianEurope, Affaires trangres 6,8 6,2 6 6,3

    5Grard CollombIntrieur

    7 6 4,7 5,9

    6Grald DarmaninAction et Comptes publics

    6,1 4,9 6,5 5,8

    7Bruno Le MaireEconomie et Finances 6,9 5,7 4,6 5,7

    8Nicole BelloubetJustice 7,3 5,7 3,7 5,6

    9Frdrique VidalEnseignement suprieur,recherche et innovation

    6,7 5 4,7 5,4

    10Nicolas HulotTransition cologique et solidaire 5,8 4,1 5,7 5,2

    11Florence ParlyArmes

    5,1 4,3 3,6 4,3

    12Franoise NyssenCulture

    5 3,3 2,7 3

    13Stphane TravertAgriculture et Alimentation

    3,9 3,1 1,8 2,9

    14Jacques MzardCohsion des territoires 3,4 1,8 2 2,7

    NOMMINISTRE

    COMPTENCERANG

    PERFORMANCELEADERSHIPMOYENNEGNRALE

    MTHODOLOGIE Seuls les ministres de plein exercice ont t nots, sauf deux : celles des Sports et des Outre-mer.Le jury leur a attribu trois notes sur 10, selon trois critres : leur comptence (connaissance des dossiers), leur performance(capacit faire aboutir leur dossier) et leur leadership (force de conviction).

    Photos

    :Ministres

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  • avantagede calendrier,elle at lune despremires engagerdesrformes,elle a pu dlivrer .CommeJean-MichelBlanquer,quilui aussia t plbiscit.

    , serjouitDenis Jeambar,tout en soulignantquil faudradu tempspour mesurerlimpact. Comme lui, Pierre-Henride Menthon se demande tout demmesi ce nestpastrop

    , riposte Vincent Beaufils.

    Andr Comte-Sponvillefait remar-quer :

    !

    DenisKesslerapplaudit: #

    Le duo de Bercy a la moyenneDeuxcadors,donc,maisensuite?SiAgns Buzyn arrive en troisimeposition,cest surtout en raisondesesqualitspersonnelles: connais-sance desdossiers, autorit natu-relle.&' , rsumeAndrComte-Sponville. Mais les pro-blmesde lhpital et de la dpen-dancesont loin dtre rgls.Troptt pour juger. ! , noteVincent

    historiques. Le fidle Grard Col-lomb, qui aun grosavantage,aux yeuxdu jury,

    # Jean-YvesLe Drian d-oit un peu. Trop effac. AndrComte-Sponville note que cest

    la lumire. rebonditDenis Jeambar,%

    )*Quantau duo de Bercy, il est justeau-dessusde la moyenne, quasi-ment ex quo.Bruno LeMaire ap-parat plus comptent,plus perfor-mant,mais le premier declasseperd la batailledu leadership.!\+\ commentePatrickArtus,* ,- Certainstrouventquildonnelesentimentdejouer perso.Le jury estplus cl-

    ment avec Grald Darmanin, maiscomme le dit Denis Kessler: &.

    #La dception HulotNicole Belloubet, la Garde desSceaux,provoqueuncertainembar-ras. Personne ou presque ne laconnat vraiment. Denis Jeambarconstate: &$ /)

    1 21 Sans doute nest-elle paslibre de lexprimer FrdriqueVidalest jugecomptenteet coura-geuse,maiselle non plus napaseules moyens ncessaires pour ac-compagnersarforme.Tout lemondeestduparNicolasHulot. Leministre le plus populairede Franceestclass10e sur14! Soli-daire du gouvernement, parfait,maisqua-t-ilfait ?Il napas

    . DenisJeambarre-grette quonne lait pasplus enten-du sur la SNCF : '

    Pasgrandmondeautour dela tablepour prendreladfensedeFlorenceParly. Andr Comte-Sponvilletra-duit bien lavis gnral : $%

    3 -

    Quantauministre delAgriculture, personne ne sait cequil a fait. G. O.

    Muriel Pnicaud,ministre du Travail

    NOTE 8,5/10

    Elle a fait lunanimit et mmercolt de nombreux 10/10. Au seindu jury,personne na de souvenirdun aussi bon ministre du Travail.

    Agns Buzyn,ministre de la Sant

    NOTE 7,2/10

    En troisime position grce ses qualits personnelles, carles problmes de lhpital et de ladpendance sont loin dtre rgls.

    Jean-Michel Blanquer,ministre de lEducation nationale

    NOTE 8,4/10

    Trsbon ministre, ilose sattaquer des tabous ,ses rformes vontdans le sens , les loges fusentpour celui qui arform le bac et a dlivr!

    Joel

    Saget/AFP

    Eric

    Dessons/JDD/SIPA

    Joel

    Saget/AFP

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  • ENSEIGNEMENTS PRIMAIRE ET SECONDAIRE

  • En Alsace, le cours de "dialogue interreligieux" peine s'imposer

    Strasbourg, 2 mai 2018 (AFP) -

    Devant la dsaffection l'gard des cours de religion dans les coles publiques alsaciennes, protestants etcatholiques proposent une "ducation au dialogue interreligieux" laquelle s'associeraient les cultes isralite,musulman et bouddhiste, mais sans obtenir la bndiction de tous.Quand la loi de 1905 spara en France les glises de l'tat, l'Alsace et la Moselle taient allemandes. Plus d'unsicle a pass et le droit local s'applique toujours. Les coles publiques, de l'lmentaire au lyce, intgrent uneheure hebdomadaire d'enseignement religieux leurs programmes.Les reprsentants des cultes reconnus par le Concordat de 1801 (catholique, protestant et isralite) choisissent lesintervenants, pays par l'ducation nationale, et dfinissent le contenu des cours.Mais les dispenses sont dsormais frquentes. En lmentaire public, environ 49.000 lves, soit 47%, sontinscrits en cours de religion en Alsace. Au collge et au lyce, ils ne sont plus que 14.470 lves, 13% seulement.Pour Mgr Christian Kratz, vque auxiliaire de Strasbourg, cette situation ncessitait une raction: "essayer de semettre l'coute des besoins de la socit d'aujourd'hui".Les attentats de 2015 ont galement renforc "la conviction qu'il fallait contribuer en tant que cultes la fraternitau coeur de la Rpublique", explique le pasteur Christian Krieger, vice-prsident de l'Union des glisesprotestantes d'Alsace Lorraine (UEPAL).- Etude "compare et critique" -D'o le projet d'un cours d'ducation au dialogue interreligieux et interculturel (EDII), port par l'UEPAL et lediocse de Strasbourg. Au programme: "relever les convergences et divergences de quelques pratiques religieuses"en 5e, "s'intresser la distinction entre +savoir+ et +croire+" en 3e, ou "analyser le sens de quelques ftesreligieuses" en terminale."On apprhende la religion de manire compare et critique", expose Christian Krieger. Les cultes isralite,musulman et bouddhiste seraient associs l'laboration des programmes et au pilotage du projet.Mais une exprimentation sur un an dans douze lyces et collges d'Alsace doit encore obtenir le feu vert del'ducation nationale.Las d'attendre une rponse, l'UEPAL et le diocse viennent d'adresser au ministre Jean-Michel Blanquer une lettredemandant "de pouvoir exprimenter" ces nouvelles orientations qui rpondent " un rel besoin au regard de lapluralit religieuse que connat notre socit".Les grands rabbins du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, le prsident du conseil rgional du culte musulman d'Alsace(CRCM), celui de l'association des bouddhistes d'Alsace, ainsi que vingt-cinq lus rgionaux ont cosign cecourrier.Prsident de la commission des Affaires culturelles et de l'Education, le dput du Bas-Rhin Bruno Studer(LREM) y voit l'opportunit "de proposer un enseignement qui ne poursuive pas un objectif confessionnel et quipeut ds lors s'adresser tous les lves", favorisant "l'ouverture d'esprit, la rflexion et le dialogue".Mais le projet "ne se fera qu'avec l'autorisation du Ministre", prcise-t-il l'AFP."En tat, les choses ne sont pas abouties. Le ministre y travaille, avec les services de l'acadmie", indiqueseulement le ministre.- Risque de "syncrtisme" -Mme autorise, l'exprimentation se limitera l'Alsace. En Moselle, l'vque de Metz, Mgr Jean-ChristopheLagleize, conteste le projet. "Pas oppos l'intgration d'autres religions" aux cts des cultes catholique,protestant et isralite, il refuse "que les enseignements actuels soient sortis du cadre confessionnel", y voyant "lerisque de dvelopper le syncrtisme religieux"."Si l'enjeu d'offrir une connaissance des diffrentes traditions religieuses tous les lves est tout faitsouhaitable, cela relve de la mission de l'ducation nationale", affirme l'vque.

    TX-PAR-QIG72

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    2 mai 2018 - Edition Fil Gen

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  • Un avis partag par les partisans de la suppression des cours de religion l'cole. "Il y a cette tentation d'essayerde faire oublier le ct religieux" pour avoir plus d'lves, conteste Claude Holl, secrtaire gnral de "Lacitd'accord", association coordinatrice d'un collectif d'organisations laques."Mais ce n'est pas possible de faire un enseignement religieux et d'tre neutre ou alors ce n'est plus del'enseignement religieux et donc ce n'est plus eux (les reprsentants des cultes) de le faire, mais l'Etat",argumente-t-il.maj/ha/shu

    Afp le 02 mai 18 10 36.

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  • SOCIT% ++,- .

    CAROLINEBEYER @BeyerCaroline

    DUCATION Et si le cours de religion,encadr en Alsace-Moselle par les cultescatholique, protestant et isralite, cdaitla place une ducation au dialogue in-terreligieux , qui intgrerait lislam ? Leprojet, port depuis plus de deux ansparlarchevch de Strasbourg et lUniondes glises protestantes dAlsace et deLorraine (Uepal), fait grincer des dentsdans le camp lac, mais aussi dans lesrangs des reprsentants religieux. Car ilsoulve desquestions rcurrentes. Le r-gime concordataire, exception, en Fran-ce, la sparation desglises et de ltat,doit-il tre consolid ? Le dialogue in-terreligieux peut-il tre plac sous lacoupe descultes ?

    Enrayer la baissede frquentation ducours de religion (47 % dlves concer-nsauprimaire, 13% aucollge et au ly-

    ce), et, en toile de fond, prvenir la ra-dicalisation des jeunes. Voici lesarguments mis en avant par les dfen-seurs du projet qui, dans une lettreouverte date du 18avril, invitent le mi-nistre de lducation donner le feu vert une exprimentation qui pourraitconcerner une douzaine dtablisse-ments volontaires en Alsace ds la ren-tre prochaine. Ce cours d ducationau dialogue interreligieux et intercultu-rel , traiterait, de la 6e la terminale,descroyances, despratiques, desvaleursouencore descommunauts respectives.

    Un rel besoin Ceprojet rpond un rel besoin au re-gard de la pluralit religieuse que connatnotre socit, explique le texte signparlesreprsentants dediffrents cultesainsique 25 lus rgionaux. Parmi eux, le d-put LaREM Bruno Studer, par ailleursprsident de la commission ducation

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  • lAssemble, que le projet a visiblementconquis. Il y voit lopportunit depro-poser un enseignement qui ne poursuivepas un objectif confessionnelet qui peut,ds lors, sadresser tous leslves.

    Pourquoi, alors, laisser cet enseigne-ment aux mains des religions ? interrogeChristian Moser, lUnsa-Education,rappelant que les contenus du cours dereligion sont labors par les cultes, quinomment galement les intervenants.Les programmes de lducation nationaleprvoient un enseignement du fait reli-gieux. Pourquoi ne pas les appliquer ? ,sindigne-t-il. Un avis que partage lv-que de Metz, qui ne sest pas ralli auprojet. Il refuse devoir les enseignementsreligieux sortir du cadre confessionnel,pointant le risque dedvelopper le syn-crtisme religieux . Lexprimentationne concernera donc pas la Moselle.

    Du ct du conseil rgional du cultemusulman dAlsace (CRCM), on explique

    avoir sign le courrier dans la prcipi-tation . Nous sommesvidemment fa-vorables tout dispositif qui permettraitdintgrer lislam la Rpublique et deprendre davantage en compte les enfantsmusulmans , indique Murat Ercan, vi-ce-prsident du CRCM.Mais encore fau-drait-il laisser une place aux interve-nants de confession musulmane,explique-t-il en substance.

    Des imams pourront-ils intervenirdans le cadre de ce cours ? Lislam nestpas inscrit dans le rgime concordataireet il ne saurait ltre. Dans un jugementde 2013, le Conseil constitutionnel a in-diqu que le rgime local ne pouvaitstendre de nouveaux cultes. Si leprojet va dans le sensdune extension dudroit local et tend rendre obligatoire cetenseignementconfessionnel,nous envisa-gerons dedposerune question prioritairede constitutionnalit , conclut le repr-sentant de lUnsa en Alsace

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  • Il faut faire rentrer la musique classique dansnos colesTemps de lecture: 3 min

    Notre smillant ministre de lducation a beau s'employer dans tous les sens et empiler mesuresur mesure, il n'chappera pas cette triste ralit: l'cole est une fabrique crtins j'en suis lapreuve clatante qui, au lieu d'lever la sensibilit de l'enfant et lui permettre de jouir de tous lesaspects de la vie, prfre l'engloutir sous une masse d'enseignements aussi ineptes les uns lesautres dont il ne retiendra pas grand-chose si ne n'est quelques vagues connaissances tout justebonnes assurer le train-train de la socit.

    Certes, je ne nie pas l'extrme intrt savoir le chiffre du commerce extrieur de la Mongolieintrieure comme pratiquer les yeux ferms le calcul didentits remarquables mais qu'il me soitpermis de me demander en quoi ces donnes et autres thormes peuvent bien nous tre utilesquand il s'agit de nous interroger sur le sens de la vie ou d'apprcier sa juste valeur ces petitsmoments d'ternit que sont les uvres d'art en gnral.

    LIRE AUSSI On peut trs bien tre surdiplm et con comme un balai

    S'il est bien une activit de l'esprit humain qui jamais ne pntre l'intrieur de nos coles ou denos collges, c'est l'apprentissage et la dcouverte de la musique classique et dans cette mise l'cart singulire, je ne peux m'empcher de voir la mainmise d'une certaine bourgeoisie qui aussiimbcile qu'ignorante, a dcrt une bonne fois pour toutes que ce genre d'expression musicale nesaurait tre partag par le plus grand nombre et demeurer ainsi une activit confidentielle rserve une soi-disant lite peu encline voir des hordes de gueux dbarquer au beau milieu de leursprestigieuses et rutilantes salles de concert.

    Comme si par essence, la musique classique ne saurait tre apprcie par la masse besogneuselaquelle, par dfinition, serait incapable de saisir sa beaut ou son mystre et avait vocation tregote d'une seule race d'individus, j'ai nomm, les ventripotents du portefeuille, les petitsmarquis de la russite sociale, l'immense cohorte des parvenus de tout poil qui n'aiment rien tantque de se retrouver entre-soi l'Opra, dans cette consanguinit dintrts qui n'est rien d'autreque la communion d'esprits aussi rassis qu'gotistes.

    Thtre, muse, mais jamais un concerto

    Ce qui expliquerait qu'on puisse passer toute sa scolarit sans avoir la chance ou l'occasiond'couter ne serait-ce qu'une seule fois une symphonie, un opra ou tout autre morceau demusique jou par des musiciens professionnels. Je me souviens bien avoir assist, tant collgien, des reprsentations thtrales, m'tre rendu dans des muses accompagn de mes professeurs,avoir mme eu la chance d'entreprendre un voyage linguistique mais jamais d'avoir eul'opportunit de masseoir dans une salle de concert couter un concerto de Beethoven. Jamais.

    En guise d'ducation musicale, on se bornait siffloter btement dans des fltes bec une fois parsemaine avant de vite passer autre chose.

    Si bien que mes parents ayant peu de got pour la musique classique, je suis arriv l'ge adultetotalement ignare en la matire, si ignare que j'ai d attendre mes cinquante ans pour enfin avoirl'audace de pntrer dans un auditorium.

    Quel gchis, quelle perte de temps qui aurait pu tre vite si seulement j'avais eu dans mesjeunes annes la possibilit d'entendre un orchestre au complet jouer une de ces symphonies quicolorent l'existence et la rendent plus joyeuse, plus intense, plus intressante vivre.

    LIRE AUSSI Scandale, ma pianiste joue du Rachmaninov en jupe sexy (et alors?)

    La musique classique s'adresse tous et toutes

    Il faut l'assner avec toute la force dont on est capable: la musique classique s'adresse tous, elle

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    http://www.slate.fr/story/161170/rentrer-musique-classique-ecoles

  • ne requiert aucune comptence, aucune connaissance, aucune richesse matrielle, aucun costumede soire pay prix d'or, aucune robe de grand couturier; elle ne connat qu'un seul langage,celui du cur et il me semble que chacun d'entre nous, pauvre ou riche, savant ou ignorant, enpossde un qui attend exactement la mme chose: tre transport, quitter cette pesanteur terrestreet connatre l'extase de voyager hors du temps, dans cette palpitation de l'motion qui finit parmonter la tte et provoquer des ivresses ineffables.

    Il faut faire rentrer la musique classique l'cole, de la manire la plus divertissante et ludiquequ'il soit, non pas par snobisme ou ostentation, mais pour la simple et bonne raison qu'ellepermettra tout un chacun de se frotter un univers si infini qu'une vie ne suffira pas en puisertoutes les merveilles. Et d'apporter dans nos socits et dans nos vies en gnral cette douceur etcette harmonie si souvent absentes.

    Au boulot.

    Les gnrations futures ne nous diront jamais assez merci!Pour suivre l'actualit du blog, c'est par ici: Facebook-Un Juif en cavale

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  • Date : 02/05/2018Pays : FranceEmission : Journal de 20hDiffusion : 00:00Dure : 00:02:15

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    "Le bac pro... fort"

    20:18:07 "Le bac pro... fort". Les preuves du baccalaurat dmarrent en France le 18 juin prochain. Parmi les800000 candidats, 200000 passent un bac professionnel. Il existe prs de 80 spcialits (perruquier, conducteurde pniche). 20:18:29 Reportage de Quentin Fichet sur le bac pro Fort. 20:18:56 Micro-trottoir. 20:19:05Dclaration de Olivier Bleuven, professeur de techniques forestires lyce professionnel agricole et forestierRoger-Duroure Sabres (Landes). 20:19:34 Dclaration de Alexandre Payet, lve de terminale. 20:20:14 42lyces proposent cette formation en France avec un taux d'insertion professionnelle de 85% pour un emploi dansles 3 ans. 20:20:22

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  • Date : 02/05/2018Pays : FranceEmission : Journal de 20hDiffusion : 19:58Dure : 00:02:13

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    Australie: des lycens franais accompagnent Emmanuel Macron

    20:15:53 "Des lycens franais accompagnent Emmanuel Macron". Emmanuel Macron termine sa visite enAustralie, il dcollera demain pour la Nouvelle-Caldonie. Il a remis la Lgion d'honneur des vtransaustraliens qui ont combattu sur le sol franais pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y avait avec lui desadolescents venus d'Amiens. 20:16:13 Reportage d'Amandine Atalaya Sydney sur les 10 lves slectionnspour accompagner le prsident de la Rpublique en Australie. 20:17:03 Micro-trottoir de lycens. Ils ont voulupasser une nuit dans une tranche prs d'Amiens. 20:17:51 Dclaration d' Emmanuel Macron, prsident franais.20:18:06

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  • ENSEIGNANTS

  • Reconversion. Enseigner,une leon devie inattendueSalarisdanslesecteurprivpendantdesannes,ils ontpasslesconcoursde lenseignement.Ilsexercentaujourdhuienmaternelle,primaire,collgeoulyce.Silstravaillent autrement,ils travaillentaussibeaucoup,voirebienplus quavant.

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  • SOCIAL

  • Date : 02/05/2018Pays : FranceEmission : JournalDiffusion : 07:00Dure : 00:01:36

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    La situation au lyce Utrillo de Stains

    07:11:29 Le lyce Maurice Utrillo de Stains, en Seine-Saint-Denis, a connu plusieurs pisodes de violencesdepuis le dbut du mois de mars. 07:11:50 Reportage de Tiphaine Cicron. 07:12:00 Micro-trottoir. 07:12:23Interview de Sylvre Coulain (ph), enseignant de philosophie. 07:12:48 Interview de Delphine Yachchan (ph),documentaliste. 07:13:05

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  • Protection des donnes personnelles des lves

    DE CONDUITE!L'Assemble nationale vient d'adopter une mesure qui va obliger les tablissements scolaires tenir

    un registre de t r a i t e ment des donnes personnelles des lves. Registre qui sera mis disposition

    des parents. Certains t o mberont sans doute des nues en dcouvrant que, jusqu'ici, ni les chefs

    d'tablissement ni les profs ne se sont proccups de protger les centaines de millions de donnes

    que laissent derrire eux leurs prognitures, chaque fois qu'ils entrent en classe.

    PAR VIRGINIE ROELS ILLUSTRATIONS NICOLAS GALKOWSKI

    Le 10 avril, La question de la protection des donnes personnelles

    est au cur de l'actualit. De l'autre ct de l'Atlantique, leCongrs amricain s'apprte auditionner Mark Zuckerberg,le prsident fondateur de Facebook. Celui-ci doit s'expliquersur l'affaire Cambridge Analytica, du nom de cette socit quia littralement siphonn des millions de donnes personnellesd'utilisateurs dans le but de les profiler et d'influencer leur opi-nion politique. Au mme moment, les parlementaires franaissont justement en train de plancher surla transposition, dans notre pays, duRglement gnral sur la protection des

    donnes personnelles (RGPD) europen.Alors bien entendu, lorsque le ministrede l'ducation nationale, Jean-MichelBlanquer, se pointe ce mardi 10 avrilau Snat pour rpondre aux questionsd'actualit poses au gouvernement,il est mis sur le gril : Nous sommesnombreux au Snat nous proccuperde la permabilit de l'ducation nationale l'influence des gantsamricains du numrique , l'interpelle vertement la snatriceCatherine Morin-Desailly (Union centriste) avant de pour-suivre : Une srie de contrats conclus avec Google et Microsoftsans mme d'appels d'offres du temps de votre prdcesseur faitcraindre une mainmise progressive de ces acteurs sur la vie demillions d'enfants et d'enseignants. L'attaque est violente,frontale, et Jean-Michel Blanquer va rpliquer par un aveu :

    un enfant a t rebellependant son adolescence,cela doit-il handicapersa carrire future ?Ou doit-on considrer qu'ila un droit l'oubli

    Chercheur, spcialiste du numrique

    Concernant les Gafa - Google, Apple, Facebook et Amazon -, vousavez soulev un vritable problme. Nous le savons bien, les donnessont aujourd'hui considres comme le nouvel or, un nouveau trsor.Oui, vous avez raison, bien videmment, l'cole, le collge et le lycene sauraient tre considrs comme des lieux d'entre et de sortieen la matire, avec la possibilit de puiser dans les donnes ;je seraiextrmement vigilant sur cepoint. Il est possible que des situationsde fragilit aient t causesdans le pass...

    Au moment o il prononce ces phrases,le ministre sait pertinemment que cette situation defragilit qu'il voque n'ap-partient pas au pass , mais bel etbien au prsent. Voil des mois qu'il asur son bureau un rapport sign par lesinspecteurs de l'ducation nationale.Un rapport qui traite, justement, de la

    protection des donnes personnelles deslves. Pendant plusieurs semaines, lesinspecteurs ont questionn des profes-

    seurs, des chefs d'tablissement, des spcialistes du numrique,ainsi que des prestataires privs. Ils ont fait le tour de toutesles personnes qui utilisent, grent ou contrlent ces donnespdagogiques et scolaires. Si le rapport n'est pas encore sorti,et malgr les promesses rptes du ministre de le rendrepublic au plus vite - croire que c'est secret-dfense ! -, nouspouvons dj nous faire une ide des problmes qu'il soulve.Car les personnels, tout comme les cadres de l'Education

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  • EDUCATION

    l'iittkWiwW'.

    tri avril, un reportage de France 2 montrait

    comment des lves de CM2 d'une cole franci-

    lienne participaient une sortie scolaire dans

    une enseigne de la marque. . Apple. Une initia-

    tive que le ministre de l'ducation nationale,

    Jean-Michel Blanquer, a depuis condamne. Mais

    n'est-il pas trop tard pour empcher les gants

    du Net, Google, Apple, Facebook, Amazon,

    Microsoft (les Gafam), d'entrer dans la place 7

    Leur stratgie est claire, c'est au premier qui

    parviendra piquouser les enfants afin qu'ils

    prennent l'habitude d'utiliser leurs outils, leurs

    logiciels, leurs plateformes. Et le moins que l'on

    puisse dire, c'est que, pour l'instant, l'tat les y a

    plutt aids. En novembre 2015, Najat Vallaud-

    Belkacem, alors ministre de l'ducation natio-

    nale, signait avec Microsoft un partenariat de

    dix-huit mois prvoyant de mettre gratuitement

    disposition des tablissements logiciels, plate-

    formes et rseau social interne.

    En mai 2017, Mathieu Jeandron, directeur du

    numrique au ministre, encourageait mme

    les cadres de l'ducation nationale utiliser

    les services des Gafam, partager avec eux

    des donnes personnelles et scolaires ! Cette

    extrme gnrosit vis--vis des Gafam a fait

    grincer des dents. Syndicats des profs, des

    parents, comits scientifiques ont appelt una-

    nimement l'tat protger les donnes person-

    nelles des lves.

    Depuis, Mathieu Jeandron a rejoint le priv chez...

    Amazon. Un pantouflage bien encombrant auquel

    le ministere a ragi. Un arrt du 12 avril annonce

    la cration d'un collge de dontologie au sein

    du ministre, charg de se coller aux problmes

    de conflit d'intrts. On attend la copie !

    > nationale que nous avons rencontrs, ne s'en sontpas cachs : ils ne savent pas comment contrler leflux de ces informations qui leur chappent. Ils n'ontni les comptences, ni les moyens, ni parfois mmel'envie, de s'en soucier.

    Une question d'\thique\Alors de quoi parle-t-on exactement ? Qu'est-ceque recouvre cette notion finalement assezfloue dedonnes personnelles dans le milieu scolaire ? Typi-quement, les devoirs en ligne,les notes, les apprciations, laparticipation d'un lve uneactivit, son inscription lacantine, son adresse, son nomde famille, les sanctions disci-plinaires dont il a fait l'objet.En octobre 2017, un chercheuren informatique faisait partiedes spcialistes auditionnspar les inspecteurs de l'du-cation nationale. Pour lui, la question du traitementde ces donnesest une question thique, car elle concernedesmillions de mineurs en construction. Par exemple,siun enfant a t rebelle pendant sonadolescence, cela doit-il handicaper sa carrire future ? Ou doit-on considrerqu'il a un droit l'oubli ? Il estessentiel que le ministrede l'ducation nationale soit en position de contrler cesdonneset que ce soit lui qui les stocke. Pourquoi ? Carlorsque des entreprises investissent le march, enproposant, par exemple, des applications gratuites,parfois conseilles par les profs eux-mmes, de soutienscolaire, des cours en ligne pour bachoter, la faondont elles vont se rmunrer peut poser problme.

    7/ est essentiel que leministre de l'ducationnationale soit en positionde contrler les donnes[des lves] et que ce soitlui qui les

    Chercheur, spcialiste du numrique

    Au dbut des annes 2010, aux tats-Unis, en Cali-fornie, des anciens de Stanford avaient mis en placedes formations en ligne, ouvertes tous, y comprisaux tudiants trangers. Le modle conomiquereposait sur la slection des meilleurs lves et lacommunication de leurs notes des chasseurs dettes, qui achetaient leurs coordonnes et les contac-taient directement. On s'imagine trs bien le risqueque ce type de modle pourrait engendrer grandechelle. Un lve s'inscrit pour suivre un cours et se

    perfectionner. Pour une rai-son ou une autre, il choueet, par consquent, il n'a plusla possibilit de trouver unjob, car les postes sont rser-vs ceux slectionns parla bote.

    En France, l'hbergementdes donnes scolaires estdj, en partie, confi aupriv. Certes, l'tat, via un

    logiciel national, garde la main sur des donnessensibles et purement administratives, comme lespassages en infirmerie d'une lve, l'inscription la cantine d'un mme qui ne mange pas de porc, ouencore le numro de compte bancaire des parents. Desinformations qui, quoi qu'il en soit, seront dtruitesune fois la scolarit de l'enfant termine.

    En revanche, les notes, les absences, les va-luations, les emplois du temps sont, la plupart dutemps, hbergs par des entreprises prives quiont pass un contrat en direct avec le chef d'ta-blissement. Et il peut y avoir autant de contratsque d'tablissements ! Le chef d'tablissement est

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  • gfrjx.

    alors responsable du traitement de ces donnes etil est cens pouvoir apporter des garanties de suivi.Mais si demain, des parents demandent l'un d'euxdans quel data center ont atterri la mauvaise noteen maths de leur enfant ou l'apprciation svre deson prof, et si ces infos peuvent tre revendues, leschefs d'tablissement auront du mal leur rpondre. Ils ne se posent pas la question, rsume VincentPhilippe, du syndicat national des personnels dedirection de l'ducation nationale. La conservationet la diffusion de ces donnes sont aujourd'hui hors duchamp de leurs proccupations. Il faut dire qu'on n'apas de consignes. Moi-mme, je n'ai pas le souvenird'une runion dpartementale ou acadmique o cessujets-l ont t abords.

    Nous avons contact le leader en France de logicielsde vie scolaire, Pronote, pour lui poser les mmes

    questions. Les rponses n'ont pas tard, et prcisesavec a : Sept mille tablissements utilisent notre envi-ronnement Pronote, parmi eux quatre mille ont choisil'hbergement sur notre data center qui se trouve enFrance. [...] Notre contrat interdit tout accs et toutecommunication sous quelqueforme que ce soit un tiersdes donnes que nous hbergeons. Les donnes saisiespar les tablissements sont conserves conformment la lgislation en vigueur, le temps que l'lve est dansl'tablissement l'exception de tout ce qui concerne lesabsenceset les vnements de la vie scolaire qui ne sontplus accessiblesau-del de l'anne courante.

    Tout porte croire que cette socit est dans lesclous, le souci, c'est que les chefs d'tablissementn'en savent rien : Leschefs d'tablissement ne sont pas

    forms pour faire les bons choix !, s'inquite MahaliaGali-Blanz, juriste la Commission nationale de

    Quand on prend connaissance du Rglement gn-

    ral sur la protection des donnes personnelles

    (RGPO) concoct par l'Europe et qui entre en vigueur

    le 25 mai, on pousse un cri de soulagement. A priori,

    on n'a plus de souci se faire pour les enfants qui

    seront particulirement scuriss. Fini le temps o

    les plateformes, les rseaux sociaux, les applica-

    tions pouvaient se servir ni vu ni connu dans leurs

    infos et les stocker ad vitam eeternam. A cette date,

    pour collecter des donnees personnelles (toute

    information se rapportant une personne physique

    aller jusqu' 4 % de leur chiffre d'affaires mondial !

    Soit entre 3 et S milliards d'euros pour des entre-

    prises comme Google, Amazon... Le hic, et il y en a

    un, c'est que cette nouvelle rglementation ne s'est

    pas particulirement penche sur les donnes

    pdagogiques et scolaires. Elles ne sont donc pas

    considres comme sensibles, au mme titre que

    la sant, l'orientation sexuelle, l'opinion politique

    ou religieuse. Bilan, elles ne bnficieront pas d'une

    scurit ultra renforce, ni ultra contrle.

    * Ou du dpositaire de l'autorit parentale.

    identifie ou identifiable), les socits devront

    recueillir le consentement de l'utilisateur.

    Pour les moins de 15 ans, il leur faudra celui d'un

    des parents*, pour les moins de 13 ans, toute

    collecte de donnes personnelles sera carrment

    interdite ! Que l'entreprise soit europenne ou non

    ne change rien. A partir du moment o ses services

    sont utiliss dans l'Union europenne, elle est

    passible de poursuites ds qu'elle franchit la ligne

    rouge. Et si des petits malins s'amusaient ignorer

    ces rgles, ils risqueraient une amende pouvant

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    DIFFUSION : 67208JOURNALISTE : Virginie Roels Nicol

    1 mai 2018 - N89

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  • > l'informatique et des liberts (Cnil). Il leurfaudrait plucher lesco?itrats, comprendrecomment fonctionnent les logiciels, savoirprcisment cequi est lgal et ce qui ne l'estpas. Cependant, la commission se veutrassurante sur un point : en principe, lesdonnes personnelles collectes dans lecadre d'une mission de service public nepeuvent tre revendues. Et en pratique ?La Cnil est-elle en mesure de contrlertout ce petit monde ? Nous n'avons paslesressourcesncessairespour examiner unpar un tous les servicesnumriques pdago-giquesetpour dire il est

    ne l'est , concde MahaliaGali-Blanz.

    Former lves et enseignantsLes parlementaires qui travaillent sur lanouvelle loi informatique et liberts pro-mettent qu'ils vont augmenter les budgetsde la Cnil. C'estprvu , nous dit-on duct de la majorit. Au sujet des forma-tions, les dputs viennent d'adopter unamendement qui prconise la formationdes lves et du corps enseignant auxproblmatiques lies la protection de cesdonnes . Mieux vaut tard que jamais.Car voil belle lurette que les profs crentdes groupes Facebook avec leurs lves,s'changent desdocuments sur Dropbox,surfent sur Google, sans s'inquiter quel'intgralit de ces donnes peut, toutmoment, tre aspire par les gants duWeb. Et l, aucun contrat ne les lie auxtablissements. Une fois ces donnespersonnelles sorties d'Europe, bien malincelui ou celle qui parviendra fourrer sonnez dans leur data center pour savoir s'ilsont ou non gard, par mgarde, des infor-mations ayant trait aux lves.

    En 2017,l'ducation nationale accueil-lait plus de douze millions d'lves. Seproccuper du traitement de leurs don-nes personnelles est un enjeu de taille.Il s'agit de protger leur avenir, ainsi queleur pass,dj regard la loupe : On faitdes remontescompltesdefichiers scolairesversParcoursup [plateforme d'inscription l'enseignement suprieur, ndlr] , confieVincent Philippe, du syndicat national despersonnels de direction de l'ducationnationale. Lesdonnessont-ellesprotgesoupas ? J'en sais rien. Reste croiser lesdoigts pour que ce soit le cas.

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  • A Toulouse, la justice ordonne le dblocage del'universit du Mirail

    Toulouse, 2 mai 2018 (AFP) -

    A Toulouse, le tribunal administratif a ordonn mercredi le dblocage de l'universit Jean-Jaurs (ex-Le Mirail),arguant de "troubles l'ordre public", pendant qu' Nanterre, une des deux autres universits encore occupes, leblocage a t reconduit la majorit.Saisie par le syndicat UNI et quatre tudiants, la juridiction administrative de Toulouse a ordonn l'administrateur provisoire de l'universit "de faire usage de son pouvoir de police administrative" afin de "fairelibrer l'accs l'ensemble des locaux universitaires sur le site du Mirail et de faire procder l'vacuation dedeux btiments occups illgalement".Richard Laganier, l'administrateur provisoire nomm la mi-mars par la ministre de l'Enseignement suprieurFrdrique Vidal en raison du blocage, avait estim l'audience du 26 avril que "l'urgence n'tait pas tablie".Ce n'est pas l'avis du tribunal administratif qui, dans son ordonnance, considre au contraire que "la mesuresollicite par les requrants prsente un caractre d'urgence et d'utilit". "La situation de blocage et d'occupation",en vigueur depuis le 6 mars, "est constitutive de troubles l'ordre public et porte atteinte au droit l'ducation, audroit d'accs au service public de l'enseignement suprieur et la libert d'aller et venir", crit la juridiction danssa dcision.Dans un communiqu, le tribunal a prcis que l'occupation "avait engendr des dgts et des dtriorations dumobilier et des infrastructures et que l'accs au site de toute personne non grviste tait impossible".Entre tags et dgradations, les dgts l'universit sont estims quelque 300.000 euros, selon les requrants.La juridiction ne fixe pas de dlai mais demande ce que le site soit dbloqu " compter de la notification de laprsente ordonnance"."En filigrane de cette dcision, il y a la possibilit de recourir au forces de l'ordre pour faire librer l'universit", adclar l'AFP l'avocat de l'UNI, Me Guillaume Brouquires. "Il est indiqu que des mesures doivent tre prisesdans un dlai raisonnable. De notre point de vue, d'ici la fin de semaine serait trs bien", a-t-il ajout. Cependant,"si l'administrateur provisoire ne s'excute pas dans quelques jours, nous transmettrons l'ordonnance au prfet et la ministre", a-t-il dit.- Appel la mobilisation au Mirail -De son ct, SUD ducation 31 a condamn, dans un communiqu, "le recours aux forces de l'ordre pour fairevacuer les universits en lutte, pour intimider, tabasser et arrter lycen-e-s et personnels du Mirail dans leurcombat pour une universit accessible toutes et tous".Le mouvement Solidaires tudiants Toulouse a appel la mobilisation jeudi soir "pour montrer que le Mirailn'est pas seul", " l'heure o le gouvernement envoie les flics vider les universits et rprimer les manifestant-e-s".Il n'a pas t possible de joindre immdiatement l'administrateur provisoire.La juridiction a galement condamn l'universit verser la somme de 800 euros aux requrants, pour la prise encharge de leurs frais de justice.Cette dcision intervient la veille d'une nouvelle assemble gnrale l'universit Jean-Jaurs (lettres et scienceshumaines) prvue jeudi 10H00.Parmi les premires se mobiliser contre la rforme de l'accs l'universit, la facult est en grve depuismi-dcembre. Sur onze btiments, deux sont occups depuis le 6 mars. Tables et chaises bloquent les accs auxsalles et amphithtres.

    TX-PAR-QIR50

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    2 mai 2018 - Edition Fil Gen

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  • Il reste ce jour trois universits bloques, sur 73 en France, par des tudiants qui accusent la loi Orientation etrussite des tudiants (ORE) d'introduire une forme de slection dguise l'entre des universits: Toulouse-2 etRennes-2, qui ont reconduit le blocage lundi, et Nanterre, dont le blocage a t revot mercredi aprs dix jours devacances.A Nanterre, un total de 1.444 personnes prsentes l'AG se sont prononces en faveur du blocage de l'universitentirement paralyse depuis plus de deux semaines, tandis que 351 personnes ont vot contre.Selon le ministre de l'Enseignement suprieur, d'autres sites sont bloqus Limoges, Nantes, Marseille, Lyon-2,Paris-8, l'EHESS ( Paris).bur-chv/ct

    Afp le 02 mai 18 18 20.

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    2 mai 2018 - Edition Fil Gen

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  • LES OCCUPATIONSD ' UNIVERSIT DCLINENTSeules deux d ' entre elles restenttotalementbloques et six autrespartiellement. Plu sieurs syndicatsappellent une mobilisation cejeudi dansl ' ducation et le suprieur fi . 4

    Lesoccupationsd ' universit sur le dclinENSEIGNEMENTSUPRIEUR

    Seules deux universitsrestent bloques et sixautres partiellement.

    Plusieurs syndicatsappellent une journede mobilisation , cejeudi , dans l

    ' ducationet l ' enseignementsuprieur.

    Marie-Christine Corbierier

    Victoire ! a ragi l' UNI dans un

    tweet . Le tribunal administratif deToulouse , qui avait t saisi en

    par syndicat universitaire ,ordonn ce mercredi dblocage

    de ' universit de Toulouse Jean-Jaurs , occupe depuis le 6 mars.

    Seules deux universits restent

    bloques : Rennes-II et Nanterre.Six autres le sont encorepartiellement, selon le ministre de lEnseignementsuprieur Limoges ,Nantes, Marseille , Lyon-II , Paris-VIII etl Ecole des hautes tudes ensciencessociales ( EHESS) . Avant lesvacances universitaires , unequinzainede sites taient bloqus ,

    L ' impasse des examensCertains ont dbloqus durantles vacances . Aprs site parisien

    Tolbiac 20 avril , des btimentsavaient t vacus MontpellierGrenoble , Nancy , Metz ou Stras-

    Le tribunal administratif de Toulouse a ordonn mercredi ledblocagede l ' universit Toulouse Jean-Jaurs . Pascal AFP

    bourg . dans uneimpasse ,

    '

    impasse des examens ,avait justifi la semaine dernire leprsident de l

    ' universit deLorraine, Pierre Mutzenhardt , enparlantde la dilocalisationimpossible des 600 preuvesprogrammes partir de cejeudi

    Chaque que des espacesUniversitaires seront confisqus par des

    troupes radicaux , foisque

    '

    orpnisation des examens seracible , nous rpondrons avecfermet,avait affirm la semainedernireEdouard Philippe . Tous lesexamens auront lieu , avait ren

    chri la ministre de l ' Enseignementsuprieur Frdrique Vidal.

    Les vacances , les ponts de niai etla pri ode desexamens font quemouvement s' est , constateFranois Germinet , vice-prsidentformation la Confrence desprsidentsd ' universit (CPU) Mais ilest, selon lui , trop tt pour sic' est lafin d

    ' un mouvement ou s' il va

    reprendre dans une semaine .Pour la prsidente de LilBas , hostile la rforme de l '

    universit, les situations occupationde enplus compliques car

    de nombreux sites ont soit ferms

    administrativement , soit vacuspar les forces de l

    ' ordre . L ' Unef a jauni& de

    mobilisationce 3 mai , avec d' autres (FSU,

    CGT FO, SGL Solidaires , UNL)dans l ' Education nationale etl ' enseignement suprieur Lestudiants vont commuer sefaireentendre , prdit Lil Le Bas , enregrettant que la seule rponse

    revendications des tudiantsmobiliss [ait] t

    ' desforcesde l ' ordre pour les dloger

    Enseignements distanceCertaines universits tententnanmoinsd ' organiser les examens sansrecourir aux forces de l ' ordre.Comme Nantes , o l

    ' universit afinalement prfr laisser lestudiantsbloqueurs occuper unepartied ' un campus . Lesenseignementssc poursuivent distance , l ' aidede plates-formes n umriq Lies,

    le personnel administratif s' estinstall dans d

    ' autres btiments . ARennes-IL o blocagereconcluitjusqu' mai , les examens ontt dcals au 17 mai avec desmesures d ' amnagement pour lestudiants empchs , selon leprsidentde l ' universit Olivier David.

    A Lyon-II , son homologueNathalieDompnier envisage diffrentespossibilits pour que les examens

    lieu dates prvues ,durant la deuxime quinzaine demai . L ' essentiel du semestre s' esttenu normalenient , avec dixsemaineset demie cours sur douze,indique-t-elle. C' est certesproblmatique, mais le semestre n' est pascompromis .

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    RUBRIQUE : FranceDIFFUSION : 123636JOURNALISTE : Marie-Christine Co

    3 mai 2018 - N22689

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  • PLAN ETUDIANTS

  • DBATS& ANALYSESLa loi relative lorientation et la russite des tudiants a provoquun mouvement de blocage des facults. Lesprotestataires sinsurgentcontre la mise en place dun tri des candidats lentre des universits

    Faut-ilcraindrelarformeuniversitaire?Laslection par lchec existedj en premire anne Lepolitiste Alain Garrigousoutient que labsencede filtre lentre desuniversitssetraduit par un tri de faitds ledbut destudes

    ParALAINGARRIGOU

    Le mouvement tudiant du printemps atrouv son mot dordre dans ladnonciation de la slection lentre de

    luniversit. La loi sur lorientation et la rus-site des tudiants (ORE) qui prvoit une orien-tation ou une slection, tout est question demots interdirait aux tudiants de rentrer li-brement dans la filire de leur choix, quel quesoit le baccalaurat. Mais la slection existedj. Les tudiants mobiliss ne sen seraient-ils pas aperus ?Simplement, elle na pas lieu lentre mais en premire anne dtudes. Etelle est, dans une large mesure, une autoslec-tion par chec anticip ou sanctionn.

    Lescours magistraux depremire anne com-mencent bien, comme on la souvent entendu,avec des amphithtres bonds. Mais cela nedure pas. En quelques semaines, ils sont le lieudune dbandade quasiment programme : lesrangs sclaircissent jusqu ne plus compter que

    quelques tudiants qui font figure d irrducti-bles. Les travaux dirigs sont moins affectsparce quils sont obligatoires et donnent lieu un contrle de prsence. Au terme dun proces-sus rapide de dcrochage, o les tudiantslchent laffaire parce que les cours magistrauxles ennuient fortement, parce que leurs premi-res notes sont catastrophiques, parce quils sefont rappeler lordre, parcequils sont dissipscomme, on peut le dire, dans les coles primai-res, ils renoncent.

    UN SOUTIEN HYPOCRITEIls ont tellement debonnes raisons de lefaire, neserait-ce que ltranget des mots et deschosesdont un lointain orateur leur parle doctement etsouvent tristement, derrire un micro dans unesalle immense et froide. Certes, ils vont passerles examens parce quils y sont obligs pour gar-der leur bourse. Ils rvent devant une copie blan-che, en attendant quune heure passe pour sor-tir de lamphithtre. Cette slection par lchecest la pire car elle laisse souvent un got amer :celui du ressentiment ou de la msestime desoi.

    Lesenseignants desuniversits le savent et senplaignent. Laccs non slectif luniversitamne un grand nombre de bacheliers sans lesqualifications minimales pour russir des tu-des universitaires. Ils le disent entre eux.Notamment dans la priode o ils doivent corri-ger les examens. Il faut avoir vu les milliers decopies que chacun a pu corriger dans une car-rire pour tre accablpar leniveau debeaucoup

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    RUBRIQUE : Dbats et analysesDIFFUSION : 275310JOURNALISTE : Alain Garrigou

    3 mai 2018 - N22800

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  • dentre elles. Je dis bien accabl, car contraire-ment aux blagues de cancres, il est rare que lonpuisse se rjouir des bourdes commises. Dansma carrire, jen ai t alternativement en colreet dmoralis. Car les enseignants ne font pasleur mtier pour punir. Il faut savoir combien ilest agrable de lire une bonne copie. Lapire cor-vedu mtier en devient lgre. Et nous faisonscemtier pour aider des jeunes.

    On va me dire que quelques enseignants sesont montrs solidaires des tudiants mobili-ss. Un soutien fort hypocrite, car ils se plai-gnent aussi du niveau gnral trop faible leurgr. Ils ont dautres raisons de se joindre aumouvement qui concernent leur carrire. Lesuniversitaires nont jamais accompagn desmobilisations sociales quen se cachant der-rire les rangs tudiants. Et si,dans lensemble,ils tiennent bon malgr tout, cest surtoutquils ont adopt des stratgies de sauvetageindividuel. On leur bourre les amphithtrespar des mutualisations (un cours magistralrunissant plusieurs formations). Ce nest passi grave de parler 100 ou plus de 500 tu-diants. Rappelons que les grands amphith-tres peuvent contenir jusqu 800 tudiants etque le professeur ne peut pasvoir clairement lepublic desderniers rangs. Evidemment, cela nefait pas le mme nombre de copies corriger.Qu cela ne tienne, ladministration a offertles QCM (questionnaires choix multiples) :aucune copie corriger, lordinateur sencharge. La pertinence de lexercice pour raison-ner en droit, en science conomique ou en his-toire ? On nen parlera pas.

    Et puis, plus anciens et grads, les enseignantssen sortent encore en concentrant leurs ensei-gnements sur les formations faible effectif, enfin de cursus, surtout dans les masters 2 o laslection est institue. Ils laissent deplus en plusles nouvelles recrues, et mme des thsards,assurer les travaux dirigs, voire aujourdhui descours magistraux. Par dfinition, ces jeunesnont pas la formation pour faire cetravail. Or, ilssont souvent laissssans contrle des universi-taires expriments mais aussi sanssoutien. Ilsse proccupent dailleurs surtout de finir leurthse, qui na gure de chances de leur offrir unposte. Chezeux, le malaise est profond mais cestle leur celui des conditions de travail, du blo-cage des carrires, des revenus misrables etnon celui de la slection laquelle, comme tousles universitaires, ils ont intrt.

    Comment alors une conscience aussi faussedune situation peut-elle prvaloir ? Cest une

    grande leon des auteurs classiques, qui neprennent pasau pied de la lettre les raisons quese donnent les humains dans leurs actions. Ci-tons une nouvelle fois Emile Durkheim : Cestaux causes les plus apparentes que nous attri-buons la puissance la plus grande, bien quelleslareoivent dautres causes (Montesquieu et Rous-seau, prcurseurs de la sociologie, 1966). Lescausesaffiches ne sont gnralement que pr-texte. Lorsquelles apparaissent irrationnelles, ilfaut donc leur chercher dautres raisons.

    Il ny a rien objecter en effet si les initiateursou activistes du mouvement universitaire agis-sent par anticapitalisme, pour un changementde rgime politique ou pour nimporte quelleraison partisane. Et sils agissent sous lin-fluence dun souvenir mythique commeMai 68, la mobilisation actuelle est dj unexemple mmorable de la puissance des sym-boles. Sils sont sincres en slevant contre laslection, ils sont alors dupes deux-mmespuisquils continueront lexercer dans leurmtier et la subir dans leurs tudes. p

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    RUBRIQUE : Dbats et analysesDIFFUSION : 275310JOURNALISTE : Alain Garrigou

    3 mai 2018 - N22800

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  • DBATS& ANALYSESNous, professeurs, demandonsle retrait de la loi orientation Oppossla rforme,quatre enseignants appellent lorganisation dtatsgnrauxsur lavenir de luniversitCollectif

    Lopposition des tudiants la loi surlorientation et la russite destudiants(ORE) et les formes quelle prend (blo-

    cage de certaines universits, contestationbruyante) sont beaucoup critiques. Elles neseraient le fait que d une poigne dagitateursprofessionnels ou d une toute petite mino-rit . Si dsormais les mobilisations ne sontpasmassives, cela ne retire pourtant rien leurlgitimit, et nous voudrions dire pourquoinous, enseignants-chercheurs des universitsconcernes par les blocages, soutenons la plu-part de leurs revendications et refusons denous reconnatre dans la pense de ces 63 pr-sidents duniversit (dans LeMonde du 20 avril)qui ont dclar leur accord avec la loi.

    Cette loi aggrave les ingalits daccs lensei-gnement suprieur. Elle mprise lautonomiedeslvesquelle prtend par ailleurs responsa-biliser en ne leur permettant plus de hirarchi-ser leurs vux. Elle permet aux tablissementsdeclasser(chacun leur guise) les dossiers des ly-cens.Lesformations les plus rputes (tort ou raison) attireront donc les meilleurs lves, etles moins recherches se retrouveront mcani-quement aveclespublics lesplus fragiles. Lemar-chuniversitaire ainsi cr produira bientt unehirarchie des tablissements, une valeur diff-rentielle des diplmes et, moyen terme, riennempchera les universits de facturer libre-ment les diplmes quelles dlivrent.

    Ceprincipe declassement est ledernier produiten date dune logique semepar les lois Pcresse

    et Fioraso et incarne demanire emblmatiquepar le Programme dinvestissements davenir(PIA), qui, depuis dix ans, a mobilis prs de20milliards deuros pour les nouveaux regrou-pements dtablissements destins faire ren-trer les universits franaises dans la compti-tion mondiale (classement de Shangha).

    Indpendamment mme de la question dusens dun tel objectif, il faut souligner que leslogiques de distribution de cet argent chappentdepuis le dbut tout contrle dmocratiquepuisque le comit du programme qui dsigne lesjurys valuant les projets duniversits na decomptes rendre devant aucune instance lue,lessommes mobilises provenant dun empruntet non du budget de lEtat. Cest la philosophieassume du PIA,dont le comit se flicite, dansson rapport dtape de2016,davoir pu viter lesbatailles lgislatives, les mobilisations dans lesrues et lespostures desuns et desautres.

    Cette stratgie de contournement dmocrati-que doit servir un objectif quaucune dlibra-tion du Parlement na jamais valid : celui defaire merger quelques universits de recherchede rang mondial .Cesjurys abondent rgulire-ment le budget des Initiatives dexcellence dta-blissements slectifs, notamment de regroupe-ments de grandes coles sattribuant le nomduniversit mme sils necomptent aucune uni-versit dans leurs rangs. Grce Parcoursup, lesmeilleurs lycens iront dans ces universits dexcellence et les grandes universits dmocra-tiques continueront tre asphyxies, man-quant demoyens pour la recherche comme pourles formations et ayant pour tche supplmen-taire de procder elles aussi un classement.

    UNE NIME RFORMELesdisciplines desscienceshumaines et socialessont les plus touches : rgulirement mises lcart des financements du PIA,cesont pourtant

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    3 mai 2018 - N22800

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  • les domaines o les places manquent, et ceuxdans lesquels luniversit franaise a produit destraditions de pense remarquables et des cher-cheurs de renom international qui sont systma-tiquement dclasss dans la restructurationmise en uvre depuis dix ans. Cest l que lesvaleurs de circulation des ides et despersonnessont pourtant les plus fortes. Cest l que lavarit des domaines permet un apprentissageventuellement ttonnant qui rend absurde uneorientation trop prcoce des lycens: beaucoupdesdisciplines de scienceshumaines et socialesenseignesdans lesuprieur nexistent pasdansle secondaire, et les lvesnont jamais pu testerleurs capacits dans cesdomaines. Cestl encorequest offert en Franceun accueil dcent aux tu-diants trangers dont lesprovenances multipleset les rencontres enrichissent ces lieux, lesouvrent vers le monde et vers lavenir.

    Ceschoix stratgiques ont t imposs sansd-bat politique. Lesrvoltes actuelles destudiants,rejoints par les enseignants et chercheurs quipayent le prix des rformes destines dtruireluniversit auprofit dune petite minorit de pri-vilgis, seront, esprons-le, loccasionde revenirsur une politique dcide comme dautres contre ceux et celles quelle concerne. Elles sontencore renforces par limprparation qui carac-trise cette nime rforme, le manque de trans-parence dans les objectifs (la slection quondemande aux universits dorganiser ntantjamais assume par les discours gouvernemen-

    taux) comme la prcipitation du calendrier (laplate-forme en ligne tait oprationnelle avantque la loi ne soit adopte), traduisant, dans uncontexte de rduction historique et continue despostes denseignants-chercheurs, le mpris fon-damental pour les acteurs de luniversit.

    Ce sont ces enjeux dmocratiques qui nousconduisent demander le retrait de la loi ORE,ladmission des jurys du PIA, et, au-del, propo-ser quon aborde enfin les questions qui ont tescamotes dans la multiplication de structureset niveaux de responsabilits universitaires etdissipes dans lnergie perdue en montage deprojets. Quelle place voulons-nous pour larecherche en sciences humaines et sociales?Quelles innovations pdagogiques proposons-nous ? Comment varier les parcours, commentmieux circuler luniversit ? Quels rapportsvoulons-nous tisser entre luniversit et lasocit civile ?Nous appelons la mobilisationpour la tenue dtats gnraux de luniversit otoutes cesquestions pourront tre discutes. p

    Bertrand Guillarme est professeurde sciencespolitiques luniversit Paris-VIII-Vincennes-Saint-DenisStphanie Hennette-Vauchez est professeurededroitpublic luniversitParis-NanterreSandra Laugier est professeureet directriceduCentredephilosophiecontemporainede la SorbonneTiphaine Samoyault estprofesseureen littraturecompare luniversitParis-Sorbonnenouvelle

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    CouvertureSommaireMINISTRENon, l'internat n'est plus une punition !Muriel Pnicaud, plbiscite, devance Jean-Michel Blanquer

    ENSEIGNEMENTS PRIMAIRE ET SECONDAIREEn Alsace, le cours de "dialogue interreligieux" peine s'imposerL'islam va-t-il bientt figurer au programme du cours de religion alsacien ?Il faut faire rentrer la musique classique dans nos coles"Le bac pro... fort"Australie: des lycens franais accompagnent Emmanuel Macron

    ENSEIGNANTSReconversion. Enseigner, une leon de vie inattendue

    SOCIALLa situation au lyce Utrillo de StainsZro de conduite !A Toulouse, la justice ordonne le dblocage de l'universit du MirailLes occupations d'universit sur le dclin

    PLAN ETUDIANTSFaut-il craindre la rforme universitaire ? Nous, professeurs, demandons le retrait de la loi orientation