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Jeunes et mdias
Amnagement de la protection des enfants et des jeunes face aux mdias en Suisse
13 mai 2015
Rapport du Conseil fdral en rponse la motion 10.3466 Bischofberger Internet.
Renforcer la protection des jeunes et la lutte contre la cybercriminalit
III
ABSTRACT
Le prsent rapport du Conseil fdral dresse un tat des lieux de la protection des enfants et
des jeunes face aux mdias en Suisse. Il souligne les dfis relever, analyse dans quelle
mesure le systme actuel de protection des enfants et des jeunes face aux mdias est mme
dy faire face et dtermine la forme que devraient prendre la rglementation et lducation en la
matire. Le rapport a t labor en collaboration avec des reprsentants des offices fdraux
comptents, des cantons, de la branche des mdias et de la recherche scientifique. Il est le
fruit de plusieurs mandats de recherche portant sur les tendances dans lvolution et lutilisation
des mdias numriques, sur lactivit rglementaire des cantons, sur la mise en uvre et
limpact du programme Jeunes et mdias et des mesures dautorgulation prises par la
branche des mdias, et sur la formulation de recommandations pour la Suisse partir
dexpriences prometteuses faites dans dautres pays.
Lanalyse a montr que lventail des dangers sest considrablement largi ces dernires
annes dans le domaine des mdias numriques en raison de la vitesse laquelle ils voluent.
Il faut en particulier protger les enfants et les jeunes contre les contenus inappropris, contre
les messages prjudiciables dans le cadre de la communication en ligne et contre lutilisation
opaque de leurs donnes personnelles. A cette fin, il sagit de prvoir des interventions tant
rglementaires quducatives et de veiller les revoir et les adapter rgulirement. A lheure
actuelle, la protection des enfants et des jeunes face aux mdias est lacunaire et trs
fragmente. Il est donc ncessaire de dvelopper et complter ce qui est dj en place. Le
Conseil fdral entend jouer un rle de coordinateur et renforcer la collaboration avec
lconomie et les cantons.
Selon les experts, harmoniser au niveau suisse la classification et la signalisation par ge ainsi
que les restrictions daccs et de distribution pour les films et les jeux vido constitue une
priorit. Ce sont au premier chef les cantons et le secteur priv qui sont responsables en la
matire. Ils ont dj pris des mesures en crant la Commission nationale du film et de la
protection des mineurs et en adoptant des mesures dautorgulation pour le domaine des jeux
vido. Mais comme il reste de graves lacunes dans lapplication de ces mesures, il importe de
donner celles-ci une assise juridique dans une loi fdrale. Lart. 95, al. 1, Cst. offre la base
constitutionnelle ncessaire. Lon examine actuellement si une rglementation lgale fonde
sur lart. 95, al. 1, Cst. permettrait datteindre lobjectif vis et quelle forme elle pourrait prendre.
Dans le cadre des comptences fdrales actuelles, le Conseil fdral a dj initi la cration
dune base lgale obligeant les fournisseurs de services de tlcommunication informer leurs
clients sur les logiciels de filtrage. Il a en outre donn le mandat dlaborer un avant-projet de
rvision de la loi fdrale sur la protection des donnes, ainsi que dexaminer la ncessit de
lgifrer dans le domaine de la responsabilit civile des exploitants de plateformes Internet et
des fournisseurs de services techniques en ce qui concerne les atteintes la personnalit via
les mdias numriques. Enfin, il prvoit de poursuivre les mesures pertinentes de la
Confdration visant soutenir les cantons et les acteurs privs dans le domaine des mesures
dordre ducatif. Paralllement, le DFI (OFAS) doit assumer une fonction de coordination, sur
une base volontaire, pour la protection des enfants et des jeunes face aux mdias. A cette fin, il
doit poursuivre et, si ncessaire, dvelopper les structures de collaboration mises en place
dans le cadre du programme Jeunes et mdias, loccasion de llaboration du prsent
rapport, entre les services fdraux concerns, les cantons et les associations
professionnelles. Il faut aussi poursuivre le monitoring des tendances en matire dvolution et
dutilisation des mdias, ainsi que le suivi des problmes et enjeux actuels.
Le Conseil fdral a rdig le prsent rapport en rponse aux demandes matrielles de la
motion 10.3466 Bischofberger (Internet. Renforcer la protection des jeunes et la lutte contre la
cybercriminalit).
V
RSUM
Il est difficile aujourdhui de concevoir un quotidien sans mdias numriques. Les enfants et les
jeunes en font usage pendant leurs loisirs, lcole et au travail. En participant activement
notre socit mdiatique, ils apprennent non seulement lire, crire et calculer, mais
acquirent galement des techniques aujourdhui indispensables pour grer de nombreuses
situations de la vie quotidienne ou professionnelle. Lutilisation des mdias numriques
comporte cependant aussi des risques qui peuvent tre lourds de consquences sur la sant
physique et psychique des enfants et des jeunes. Lobjectif doit donc tre de permettre aux
enfants, aux jeunes et aux personnes charges de leur ducation dacqurir les bons rflexes
face aux opportunits et aux risques des mdias numriques en dveloppant leurs
comptences mdiatiques (aspect ducatif de la protection) et de les protger des risques par
des mesures rglementaires (aspect rglementaire de la protection).
Les risques auxquels les mineurs sexposent en utilisant Internet et les mdias numriques de
divertissement suscitent une trs grande proccupation dans les milieux politiques et au sein
de la population. Le Parlement a enregistr ces dix dernires annes plus de 70 interventions
mettant laccent sur des facettes diffrentes de la problmatique, mais qui demandent toutes
peu ou prou un renforcement des mesures de protection dordre ducatif ou rglementaire.
Certaines de ces interventions ont t transmises et dautres ont t suspendues jusqu ce
que les rsultats de lvaluation du programme national Jeunes et mdias et de lexamen du
besoin de rgulation sur le plan fdral soient disponibles.
Le Conseil fdral sest saisi de loccasion pour tirer un bilan complet de la protection des
enfants et des jeunes face aux mdias en Suisse. Il entend ainsi mettre en lumire les
enjeux, la capacit de raction du systme actuel de protection des enfants et des jeunes face
aux mdias et la manire dont il faut amnager le systme, tant sous langle ducatif que
rglementaire.
Problmatiques prioritaires et enjeux gnraux
Fond sur une analyse scientifique de lvolution technologique dans le domaine des mdias
numriques et de leur utilisation par les enfants et les jeunes, le prsent rapport commence par
identifier les situations problmatiques qui doivent tre traites en priorit dans le cadre de la
protection des enfants et des jeunes face aux mdias, en particulier par le levier de la
rglementation :
1. contenus mdiatiques faisant lobjet dune interdiction gnrale (par ex.
pdopornographie, actes de cruaut, racisme) ;
2. contenus mdiatiques inappropris pour certains groupes dge (par ex.
pornographie douce, violence relativement lgre, scnes effrayantes) ;
3. messages prjudiciables dans le cadre de la communication individuelle via un
mdia numrique (par ex. cyberharclement, grooming, sexting) ;
4. manque de transparence dans le traitement de donnes personnelles, avec des
consquences difficiles valuer (acquisition, utilisation et transmission non
transparentes de donnes de tiers, difficult garder le contrle sur les donnes
personnelles communiques).
Le prsent rapport montre galement que la protection des enfants et des jeunes face aux
mdias est aujourdhui confronte des enjeux complexes : en raison du dveloppement
fulgurant de loffre mdiatique et de son utilisation, la protection des enfants et des jeunes face
aux mdias est sans cesse confronte des situations problmatiques changeantes
auxquelles elle doit pouvoir ragir avec rapidit et de manire approprie. Les priorits des
mesures en matire dducation et de rglementation doivent donc tre rgulirement revues,
ce qui exige un processus dchanges permanent entre les acteurs responsables. Par ailleurs,
Rsum
VI
avec la numrisation et la distribution de contenus par le biais des rseaux lectroniques, le
nombre de fournisseurs de contenus et de services mdiatiques a explos. Avec Internet,
des contenus et des services sont mis disposition dans le monde entier, en majorit par des
prestataires trangers. Les enfants et les jeunes eux-mmes produisent aujourdhui des
contenus mdiatiques et communiquent avec des tiers par lintermdiaire des mdias
numriques. Cette volution complique lintroduction et la mise en uvre de mesures
rglementaires, et les mesures cantonales ou nationales se heurtent forcment leurs
limites. Cest pourquoi il importe dintensifier les changes internationaux et dinstaurer une
collaboration troite avec lconomie. Les acteurs privs disposent gnralement de la
souplesse et des connaissances leur permettant de ragir de manire approprie aux
volutions en cours par le biais de mesures dautorgulation. De son ct, lEtat doit assurer la
coordination, la surveillance des mesures dautorgulation et lencadrement de celles-ci par la
lgislation, ainsi que le monitoring des volutions en cours.
Systme suisse de protection des enfants et des jeunes face aux mdias
Le systme suisse de protection des enfants et des jeunes face aux mdias est extrmement
complexe et fragment.
Au niveau fdral, diffrentes dispositions lgales gnrales sappliquent indpendamment
du type de mdia. Ainsi, le code pnal (CP) prcise quels contenus font lobjet dune
interdiction gnrale, y compris pour les adultes (pdopornographie, reprsentations de la
violence mettant en scne des actes de cruaut, racisme, etc.). Le CP comprend aussi une
disposition qui protge les moins de 16 ans de la pornographie douce. Il sapplique galement
aux actes relevant du harclement sexuel, des menaces ou des injures (notamment le
grooming et le cyberharclement) qui peuvent tre commis lors dune communication passant
par un mdia numrique. Le code civil (CC) et la loi sur la protection des donnes (LPD)
contiennent diverses normes relatives la protection de la personnalit et aux droits
fondamentaux des personnes dont les donnes sont traites.
Lexcution de ces dispositions relve, en partie, de la comptence des cantons. Ces
derniers ont par ailleurs la charge des recherches et investigations secrtes prventives
destines la lutte contre la criminalit sur Internet (pdopornographie, autre pornographie
dure, reprsentations de la violence mettant en scne des actes de cruaut). La base lgale
ncessaire cette fin existe dj dans 17 cantons, et elle est en examen dans cinq autres.
Seuls trois cantons mnent rellement des recherches ou investigations secrtes prventives.
Au plan national, le Service national de coordination de la lutte contre la criminalit sur Internet
(SCOCI) a pour mission de traquer les contenus illicites sur Internet. Il le fait sur mandat des
cantons et, pour ce qui est des recherches et investigations secrtes prventives,
conformment la lgislation du canton de Schwytz.
Les dispositions lgales gnrales sont compltes par diverses normes de protection de la
jeunesse spcifiques pour certains mdias, pour lesquelles, en ltat actuel du droit, la
comptence rglementaire incombe la Confdration ou aux cantons, selon le type de mdia.
Les mesures dautorgulation de lconomie sont galement trs importantes.
Projections publiques de films, films sur support physique et logiciels de divertissement
interactifs
La responsabilit de rglementer le domaine des films et des jeux vido appartient au premier
chef aux cantons, mais lusage que ceux-ci font de cette comptence varie beaucoup de lun
lautre. Ils ont pour la plupart adopt une approche librale et se fient aux mesures
dautorgulation mises en place par la branche des mdias. Le 18 septembre 2012, la
Confrence des directrices et directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP), la Confrence
des directeurs cantonaux de linstruction publique (CDIP), ProCinema et lAssociation suisse du
vidogramme (ASV) ont pass une convention juridique sur une commission nationale du film
Rsum
VII
et de la protection des mineurs. Cette commission met lintention des cantons et de la
branche des recommandations relatives lge daccs aux projections publiques de films et
aux films sur support physique, en se rfrant pour cela aux indications de lassociation
allemande FSK. Conformment la convention, la branche doit suivre ces recommandations
dans toute la Suisse. Les cantons qui rglementent eux-mmes les ges dadmission aux
projections doivent reprendre explicitement ou implicitement les recommandations de la
commission.
Le relev des rglementations dictes par les cantons indique que douze cantons imposent
aux organisateurs de projections publiques de films lobligation dindiquer une limite dge pour
les films projets. La reprise de lge indiqu par la Commission nationale du film et de la
protection des mineurs est toutefois impose par un seul canton. Le respect des dispositions
lgales de protection de la jeunesse par les exploitants de salles fait lobjet de contrles dans
six cantons. Dans le domaine des films sur support physique et des logiciels de divertissement
interactifs, seuls trois cantons imposent aux commerces de vente et de location dindiquer des
limites dge sur les films et les jeux vido proposs, avec des contrles la cl.
Sagissant de la branche, en signant le movie-guide Code of Conduct de lASV, les
dtaillants, intermdiaires, importateurs et fabricants et fournisseurs suisses sengagent faire
figurer une indication dge sur les supports physiques (DVD, Blu-ray, vidos) et procder
des contrles lors de la vente de films classs 16 ans et plus. Lindication dge se rfre au
classement de la FSK ou celui de la Commission nationale du film et de la protection des
mineurs. Pour ce qui est des projections publiques de films, lassociation fatire de la branche,
ProCinema, ne connat pas de mesures dautorgulation. Concernant les logiciels de
divertissement interactifs, le Code de conduite SIEA/PEGI pour la protection des jeunes
labor par la Swiss Interactive Entertainment Association (SIEA) engage les signataires
fabricants, importateurs, distributeurs et dtaillants faire figurer une indication dge sur les
jeux vido et soumettre des contrles la vente de jeux classs 16 ans et plus. Les
recommandations dge obissent au systme PEGI (Pan European Game Information), utilis
dans toute lEurope. Les mesures dautorgulation de lASV et de la SIEA sappliquent
galement la vente en ligne.
Radio et tlvision / services la demande (VOD)
La loi fdrale sur la radio et la tlvision (LRTV) exige que les diffuseurs veillent ce que les
mineurs ne soient pas exposs des missions susceptibles de porter prjudice leur
panouissement physique, psychique, moral ou social, en fixant lhoraire de diffusion de
manire adquate ou en prenant dautres mesures. Elle prvoit en outre une procdure de
rclamation et une procdure de plainte. En vertu de lordonnance sur la radio et la tlvision
(ORTV), les diffuseurs de programmes tlviss libre accs sont tenus de signaler les
missions susceptibles de porter prjudice aux mineurs au moyen dun signal acoustique ou
dun symbole optique visible pendant toute la dure des missions en question. Les diffuseurs
de tlvision par abonnement doivent donner leurs abonns la possibilit, par des mesures
techniques adquates, dempcher les mineurs daccder des missions susceptibles de leur
porter prjudice. La Suisse na pas de lgislation sur les services la demande.
Secteurs des services valeur ajoute, des tlcommunications et dInternet
La loi sur les tlcommunications (LTC) charge le Conseil fdral de rglementer les services
valeur ajoute afin dempcher les abus. Lordonnance sur les tlcommunications prcise que
les fournisseurs de services de tlcommunication mobiles doivent bloquer laccs aux
services valeur ajoute caractre rotique ou pornographique aussi longtemps que le client
ou lutilisateur principal est g de moins de 16 ans.
Des initiatives dautorgulation ont t mises en place dans les secteurs des services valeur
ajoute, des tlcommunications et dInternet. Par exemple, le code de dontologie de
lAssociation suisse des prestataires de services valeur ajoute (SAVASS) impose chacun
de ses membres de relever lge de protection de 16 ans, en vertu de la loi 18 ans pour
Rsum
VIII
les offres de divertissement pour adultes (pornographie douce), dans la mesure o les
possibilits techniques le permettent. LAssociation suisse des tlcommunications (Asut) a
fix les mesures dautorgulation dans lInitiative sectorielle de lAsut pour une meilleure
protection de la jeunesse dans les nouveaux mdias et pour la promotion de la comptence en
matire de mdias dans la socit. Ce document engage les entreprises de
tlcommunications signataires bloquer laccs de leurs clients aux sites internationaux de
pdopornographie figurant sur la liste tablie par le SCOCI. Linitiative sectorielle prvoit aussi
que les entreprises signataires informent leurs clients sur la protection des jeunes face aux
mdias (en particulier lors de la conclusion dun contrat daccs Internet) et leur proposent
des filtres Internet (notamment des logiciels de contrle parental) tlcharger ou se
procurer dune autre manire approprie. Le Code de conduite Hbergement (CCH) de la
Swiss Internet Industry Association (Simsa) prsente une procdure de notification et de retrait
de contenus illicites. Si un contenu potentiellement illicite est signal sur le site dun client de
lhbergeur, lhbergeur peut bloquer partiellement ou entirement laccs au site Internet
concern jusqu ce que laffaire ait t rgle entre les personnes concernes ou par des
tribunaux ou autorits.
Des mesures ducatives de protection de lenfance et de la jeunesse face aux mdias
compltent les mesures de rglementation. Ce type dintervention a pour objectif de sensibiliser
les enfants, les jeunes et leurs personnes de rfrence aux risques lis lutilisation des
mdias. Le but est galement de favoriser la capacit de sen protger efficacement et de
ragir de faon adquate en situation de danger. Enfin, le volet ducatif de la protection des
jeunes face aux mdias vise favoriser une utilisation des mdias adapte lge et mettre
en vidence le rle stimulant que les mdias peuvent avoir sur le dveloppement de leurs
utilisateurs. La famille, lcole et les structures daccueil extrafamilial ou extrascolaire jouent un
rle prpondrant dans la socialisation mdiatique des enfants et de jeunes. Paralllement, si
lon considre la socialisation dans les groupes de jeunes du mme ge, le cercle damis revt
une grande importance dans lacquisition des comptences mdiatiques.
En Suisse, la rpartition des comptences propre au fdralisme marque fortement le volet
ducatif de la protection des enfants et des jeunes face aux mdias. Cest aux cantons que
revient principalement la responsabilit de sensibiliser le public par rapport aux risques des
mdias et de dvelopper les comptences mdiatiques, non seulement des enfants et des
jeunes, mais aussi de ceux qui les duquent : parents, ducateurs ou enseignants. Les
dpartements de la formation, de la scurit, de la sant et des affaires sociales sont les
premiers concerns. Outre lducation aux mdias dispense lcole, les cantons mettent en
uvre des mesures (campagnes, projets ou formations) principalement dans le cadre de la
promotion de la sant, de la prvention de la criminalit ou de lanimation jeunesse. Certains
cantons ont dvelopp de vritables stratgies dotes de structures de coordination
particulires. Des acteurs privs fondations, organisations ddies la protection de
lenfance et de la jeunesse ou entreprises de lconomie prive contribuent de manire
importante la sensibilisation, la formation et au conseil. Ils compltent ainsi les mesures
prises par les cantons ou excutent les stratgies dfinies par ceux-ci en tant que partenaires
de la mise en uvre.
Quant elle, la Confdration propose depuis 2011 diffrentes prestations de soutien aux
acteurs de la protection des enfants et des jeunes face aux mdias, dans le cadre du
programme Jeunes et mdias. Conformment lordonnance sur des mesures de protection
des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de lenfant (RS 311.039.1), elle
rassemble des informations, tablit une vue densemble des offres et des mesures existantes,
donne des impulsions dordre technique en faveur du dveloppement et de la qualit des
offres, et encourage les diffrents acteurs collaborer, se mettre en rseau et changer
leurs expriences.
Rsum
IX
Ncessit dagir et mesures proposes par les experts
Le prsent rapport analyse le systme actuel de protection des enfants et des jeunes face aux
mdias, met en vidence les faiblesses de la rglementation et les dficits apparaissant lors de
la mise en uvre du droit, nonce les points sur lesquels il semble ncessaire dagir et
propose des mesures. Les problmatiques et les enjeux prioritaires mentionns prcdemment
en constituent le fil conducteur. Les mesures proposes visent amliorer la rglementation en
vigueur, combler ses lacunes, ainsi qu garantir lharmonisation, la coordination et le
contrle des mesures rglementaires. Une collaboration troite entre la Confdration, les
cantons et lconomie est ncessaire cette fin. Les mesures dautorgulation doivent faire
lobjet dun meilleur contrle lavenir, et trouver si ncessaire un ancrage dans la loi. La
coopration internationale doit galement tre renforce. Il est par ailleurs ncessaire de
poursuivre le dveloppement du pendant ducatif de la protection des enfants et des jeunes
face aux mdias, et de continuer mettre en uvre les mesures qui ont fait leurs preuves.
Dans ce contexte, il y a lieu de garder lesprit que les mesures rglementaires sont certes
utiles, mais que leur effet est de plus en plus limit par le caractre mondial dInternet, et par le
fait quil est possible dy accder en tout temps et en tous lieux. Les mesures ducatives
revtent ainsi une importance grandissante.
1) Amlioration de la rglementation et des outils de protection dans le cadre des
diffrentes problmatiques et pour les diffrents mdias
En matire de rglementation visant protger les enfants et les jeunes face aux mdias, les
experts estiment que certaines mesures simposent en ce qui concerne plusieurs outils de
protection gnraux ou spcifiques certains mdias.
Classification et signalisation par ge obligatoires, et restrictions correspondantes en
matire daccs et de distribution pour les films et les jeux vido : les cantons font des
usages trs diffrents de leur comptence rglementaire en matire de films et de jeux vido.
Ils ont pour la plupart adopt une approche librale et se fient aux mesures dautorgulation
mises en place par la branche des mdias. Les mesures dautorgulation mises en place par
lASV et la SIEA doivent tre salues, mais leur mise en uvre pose toutefois des problmes.
Les fabricants et les commerants nont par exemple pas tous adhr au systme
dautorgulation, et les limites dge ne sont pas appliques de faon systmatique dans le
commerce. Dans le domaine du cinma, il nexiste pas de mesures dautorgulation. Il sensuit
que la protection des enfants et des jeunes nest pas suffisamment assure. A loccasion des
achats-tests effectus, les jeunes ont pu, dans 47 % des cas, acqurir des films ou des jeux
vido inappropris pour leur ge, contenant des scnes de violence ou de pornographie.
On recommande en consquence la cration dune base lgale prvoyant des catgories et
des indications de limite dge nationales, ainsi que des restrictions en matire daccs et de
distribution pour les films et les jeux vido. Pour aller dans le sens dune corgulation, la loi
devrait renvoyer aux systmes ou organes de classification dj fonctionnels et
institutionnaliss (Commission nationale du film et de la protection des mineurs, FSK, code de
conduite de lASV ; PEGI, code de conduite de la SIEA) et leur donner force obligatoire.
Renforcement de la protection des enfants et des jeunes dans le domaine des
programmes de tlvision et des services la demande (VOD) : les dispositions lgales de
protection de la jeunesse en matire de programmes de tlvision nexigent pas dindications
gnrales de limite dge, mais visent uniquement le choix de lheure de diffusion ainsi que la
signalisation sonore et visuelle des missions dangereuses pour la jeunesse. Il nexiste pas en
Suisse de dispositions de protection de la jeunesse applicables aux services la demande.
Lopportunit de reprendre pour la Suisse la directive SMA de lUE, qui comprend des
dispositions dans ce sens, devrait tre examine ici. Dans le domaine de la tlvision, les
dispositions de protection de la jeunesse prvues par lORTV pourraient tre prcises sur le
modle des catgories et des indications de limite dge en matire de cinma.
Rsum
X
Inscription dans la loi dune obligation, pour les fournisseurs de services de
tlcommunication, de conseiller sur les mesures techniques de protection de la
jeunesse, et notamment les logiciels de filtrage : le sondage reprsentatif effectu auprs
de parents de mineurs a rvl que 23 % seulement des parents interrogs ont install un filtre
de protection de la jeunesse sur les tlphones mobiles utiliss par les enfants. Une majorit
de parents suisses estime que sa connaissance des logiciels de filtrage est (plutt) mauvaise.
En outre, 71 % des parents nont reu aucun conseil sur les possibilits de protection de la
jeunesse au moment de lachat dun tlphone mobile pour leur enfant, et 8 % nont t
informs que de faon superficielle. Pour finir, le logiciel de protection de la jeunesse propos
la vente par les principales entreprises suisses de tlcommunications nest que partiellement
efficace en comparaison internationale. Le secteur des tlcommunications et dInternet
napplique ainsi pas avec suffisamment de rigueur les mesures dautorgulation prvues. Il est
donc ncessaire que la loi prvoie une obligation pour les fournisseurs de services de
tlcommunication de fournir des conseils en matire de mesures techniques de protection de
la jeunesse, et notamment de logiciels de filtrage.
Clarification de la responsabilit civile des exploitants de plateformes Internet et des
fournisseurs de services techniques : la question de savoir sil y a lieu de complter le droit
civil en matire de responsabilit des exploitants de plateformes et des fournisseurs de
services techniques (fournisseurs daccs et hbergeurs) doit tre approfondie. Le DFJP a dj
commenc examiner cette question et soumettra dici fin 2015 au Conseil fdral un projet
mettre en consultation sil conclut que la ncessit de lgifrer est avre.
Renforcement de la protection des donnes : lvaluation de la LPD mene en 2010 et 2011
a montr que les menaces pesant sur la protection des donnes se sont accentues depuis
quelques annes en raison de la rapidit des dveloppements technologiques et socitaux.
Aussi le Conseil fdral a-t-il charg le DFJP de lui soumettre pour la fin aot 2016 au plus
tard, fin de consultation, un projet de rvision de la LPD qui tienne compte des rformes de la
protection des donnes en cours dans lUE et au Conseil de lEurope. Par cette rvision de la
LPD, le Conseil fdral entend notamment accrotre la transparence dans le traitement des
donnes, amliorer le contrle et la matrise des donnes, et tenir compte de la ncessit de
protger les mineurs.
Adoption par tous les cantons de bases lgales permettant les recherches et
investigations secrtes prventives : il est recommand aux cantons nayant pas encore de
base lgale prvoyant la possibilit de mener des recherches ou investigations secrtes
prventives den crer une.
Renforcement des mesures dautorgulation de la branche des mdias et des grandes
entreprises : on attend notamment des associations des secteurs concerns et des grandes
entreprises quelles soutiennent le dveloppement et la mise en uvre de systmes de
vrification de lge et de logiciels de filtrage efficaces, quelles intensifient leurs efforts de
protection des donnes et quelles contrlent efficacement lapplication de leurs mesures
dautorgulation et sanctionnent les contrevenants.
2) Mesures de promotion des comptences mdiatiques
Les mesures prises dans le cadre du programme national Jeunes et mdias ont fait leurs
preuves. Lvaluation du programme montre que les prestations de soutien sont trs prises
par les professionnels au sein des cantons et des communes ainsi que par les acteurs privs,
et quil en est fait grand usage. De nombreuses personnes ont consult le portail national de
rfrence jeunesetmedias.ch et les documents dinformation publis. Les changes et la
collaboration entre les diffrents acteurs ont t renforcs, tandis que des impulsions
importantes ont t donnes pour les activits des cantons et des acteurs privs. Le besoin de
soutien reste cependant important.
Prestations de soutien de la Confdration : les prestations de soutien de la Confdration
(regroupement dinformations, impulsions professionnelles, changes et mise en rseau)
Rsum
XI
devraient tre poursuivies sans interruption au terme du programme le 31 dcembre 2015.
Paralllement, la Confdration a la possibilit de contribuer, par le biais daides financires
alloues aux cantons, la constitution et au dveloppement de bases thoriques en matire de
protection des enfants et des jeunes face aux mdias (sur la base de lart. 26 de la loi sur
lencouragement de lenfance et de la jeunesse, RS 446.1). Elle peut aussi fournir un soutien
financier aux associations fatires afin de les aider jouer un rle actif dans ce domaine.
Recommandations aux cantons : lanalyse des activits menes par les cantons pour la
protection des enfants et des jeunes face aux mdias met en vidence des disparits en
matire de dveloppement de stratgies, de structures et de mesures. Pour ce qui est de
lcole obligatoire, la stratgie nationale de la CDIP en matire de TIC et les plans dtudes des
diffrentes rgions linguistiques marquent le dbut dun processus dharmonisation de
lducation aux mdias dans le cadre scolaire. Mais il faudra du temps pour que ce processus
aboutisse, car la mise en uvre des plans dtudes et les diffrences dans la manire de
concevoir lducation aux mdias ncessitent des ressources pour llaboration de matriel
didactique et pour la formation initiale et continue des enseignants. Dans le domaine de
laccueil extrafamilial, parascolaire et extrascolaire (structures daccueil collectif de jour,
garderies, activits extrascolaires, foyers, tablissements dexcution des peines et des
mesures pour les jeunes dlinquants), le retard rattraper est plus important. Il est par
consquent recommand dtablir des stratgies et des programmes pour les diffrentes
structures daccueil, et de mettre des ressources disposition pour la mise en uvre de
mesures. En outre, il semble judicieux de clarifier les rles et les tches des diffrents acteurs
au niveau cantonal, de garantir la coordination des mesures et dencourager la collaboration.
Enfin, il faut veiller garantir la qualit et la mise jour rgulire des offres dinformation, de
formation et de conseil. Cette dernire recommandation sadresse aussi aux acteurs privs.
3) Organe national de coordination des mesures de rglementation en matire de
protection des enfants et des jeunes face aux mdias
Afin de garantir une protection efficace et efficiente des enfants et des jeunes face aux mdias
en Suisse, les experts considrent quil est indispensable de coordonner et dharmoniser les
mesures de rglementation. Un organe national de coordination aura pour tche dencourager
les changes et la collaboration entre les acteurs au niveau fdral, les cantons et lconomie,
afin dharmoniser, pour les diffrentes politiques et les diffrents mdias, des activits de
rglementation actuellement trs fragmentes.
4) Monitoring rgulier et rexamen priodique de la protection des enfants et des jeunes
face aux mdias
Pour assurer une protection efficace des enfants et des jeunes face aux mdias, il faut non
seulement assurer la coordination, mais aussi observer les volutions techniques et les
tendances dans lutilisation des mdias, ainsi que revoir priodiquement les mesures prises.
Bases lgales pour la mise en uvre des mesures proposes
A lheure actuelle, la Confdration est dj comptente pour les mesures qui relvent du CP,
du CC et de la LPD et qui sappliquent tous les mdias. La rglementation dans le domaine
de la radio, de la tlvision et des services de tlcommunication relve aussi de sa
comptence. Le Conseil fdral a confi au DFJP (OFJ) le mandat dexaminer la ncessit de
lgifrer en matire de droit civil et celui dlaborer un avant-projet de rvision de la LPD. Il a
en outre charg le DETEC (OFCOM) de prsenter, dici fin 2015, un projet de rvision de la
LTC et dy prvoir, pour les fournisseurs de services de tlcommunication, une obligation
lgale de conseil sur les mesures techniques de protection de la jeunesse, notamment sur les
logiciels de filtrage.
Par ailleurs, la Confdration assume depuis 2011 une fonction de coordination informelle
(changes, collaboration, monitoring) dans le domaine des mesures de protection axes sur la
Rsum
XII
rglementation, en lien avec llaboration du prsent rapport. Dans le domaine des mesures de
protection dordre ducatif, elle assure, dans le cadre du programme Jeunes et mdias, une
fonction subsidiaire daide et de soutien aux cantons et aux acteurs privs, sur la base de
lordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement
des droits de lenfant (RS 311.039.1). Les ressources humaines et financires correspondantes
sont limites fin 2015, mais les bases lgales ncessaires la poursuite de ces activits
existent.
Linscription dans le droit fdral dun systme de classification (par ex. PEGI dans le domaine
des jeux vido) ou dun organe de classification (par ex. la Commission nationale du film et de
la protection des mineurs), ainsi que de rgles contraignantes en matire daccs, de
distribution et dindication de limite dge pour les films et les jeux vido, serait possible sur la
base de lart. 95, al. 1, Cst. et ncessiterait la cration dune loi fdrale ad hoc.
Le rapport prsente plusieurs variantes pour la mise en uvre des mesures proposes (avec
ou sans modification de la Constitution).
Conclusion
Le Conseil fdral attache une grande importance la protection des enfants et des jeunes
face aux risques lis lutilisation des mdias numriques. Les principaux problmes soulevs
dans le prsent rapport touchent aux aspects rglementaires. Les mesures prises sur le plan
ducatif doivent pour leur part tre poursuivies. Il nexiste pas en Suisse de rgles uniformes
lgalement contraignantes prvoyant des catgories et des indications de limite dge, non plus
que des restrictions en matire daccs et de distribution pour les films et les jeux vido. Ce
sont les cantons et le secteur priv qui sont responsables au premier chef en la matire. La
Commission nationale du film et de la protection des mineurs et les mesures dautorgulation
prises par la branche des jeux vido constituent dj une bonne base pour la mise en place
dun systme uniforme de protection des enfants et des jeunes face aux mdias. Il convient
dexaminer si une rglementation dans le domaine des films et des jeux vido inscrite dans une
loi fdrale fonde sur lart. 95, al. 1, Cst. permettrait datteindre lobjectif vis, et quelle forme
elle pourrait prendre.
Se fondant sur les bases lgales existantes, le Conseil fdral souhaite que la Confdration
joue un rle actif de coordination et de soutien et quelle entretienne une troite collaboration
avec les cantons et lconomie. Par ailleurs, il faut privilgier ladoption de solutions
internationales pour la rglementation des services et des contenus mdiatiques, en particulier
en ligne. Une dmarche concerte est ici ncessaire pour faire valoir les intrts de la Suisse.
Le Conseil fdral a dj mis en route les mesures damlioration des instruments de
protection qui relvent de la comptence de la Confdration (rvision de la LTC, rvision de la
LPD et examen de la ncessit de lgifrer au niveau du CC).
A lavenir, les mesures rglementaires devront continuer dtre combines aux mesures
ducatives visant dvelopper les comptences mdiatiques. Les mesures de soutien prises
par la Confdration dans le domaine ducatif ont fait leurs preuves et devront tre poursuivies
sans interruption au terme du programme Jeunes et mdias. De mme, les structures de
collaboration tablies sur une base volontaire dans le cadre de ce programme entre les
services fdraux concerns, les cantons et les associations professionnelles dans le domaine
rglementaire doivent tre maintenues. Il faut aussi poursuivre le monitoring des tendances en
matire dvolution et dutilisation des mdias, ainsi que le suivi des problmes et enjeux
actuels. En adoptant le prsent rapport, le Conseil fdral confie un mandat en ce sens au
Dpartement fdral de lintrieur (OFAS).
Le Conseil fdral propose de classer la motion 10.3466 Bischofberger (Internet. Renforcer la
protection des jeunes et la lutte contre la cybercriminalit), qui trouve rponse dans le prsent
rapport et les mesures introduites.
XIII
TABLE DES MATIRES
ABSTRACT III
RSUM V
TABLE DES MATIRES XIII
LISTE DES ABRVIATIONS XVII
INTRODUCTION : CONTENU ET STRUCTURE DU RAPPORT 1
PARTIE I BASES 3
1 Cadre gnral 3
1.1 Contexte du rapport .................................................................................................... 3
1.1.1 Rapports du Conseil fdral dj publis sur ce thme ............................................. 3
1.1.2 Programmes nationaux de protection de la jeunesse ................................................ 4
1.1.3 Interventions parlementaires sur le sujet .................................................................... 5
1.2 Mandat et questions de dpart ................................................................................... 8
1.3 Mthode ................................................................................................................... 10
2 Protection des enfants et des jeunes face aux mdias 13
2.1 Volet rglementaire .................................................................................................. 13
2.2 Volet ducatif ............................................................................................................ 14
3 Evolution technique et utilisation des mdias numriques : quels enjeux pour la protection des enfants et des jeunes face aux mdias 17
3.1 Evolution technique : tendances actuelles ............................................................... 17
3.2 Evolution de lutilisation des mdias par les enfants et les jeunes ........................... 17
3.3 Opportunits et risques pour les enfants et les jeunes ............................................ 19
3.4 Problmatiques prioritaires ....................................................................................... 21
3.4.1 Problmatiques prioritaires traiter par des mesures dordre rglementaire .......... 22 3.4.1.1 Contenus faisant lobjet dune interdiction gnrale ou tant inappropris pour
certains groupes dge ............................................................................................. 23 3.4.1.2 Messages prjudiciables dans le cadre de la communication individuelle ............... 23 3.4.1.3 Manque de transparence dans le traitement des donnes personnelles, avec des
consquences difficiles valuer ............................................................................. 24
3.4.2 Problmatiques traiter par des mesures dordre ducatif ...................................... 24
3.5 Enjeux pour la protection des enfants et des jeunes face aux mdias .................... 24
PARTIE II VOLET RGLEMENTAIRE DE LA PROTECTION DES ENFANTS ET DES JEUNES FACE AUX MDIAS 29
4 Rglementation de la problmatique des contenus faisant lobjet dune interdiction gnrale 29
4.1 Situation actuelle en Suisse ..................................................................................... 29
Cadre gnral
XIV
4.2 Analyse de la rglementation en vigueur ................................................................. 33
4.3 Evaluation globale de la ncessit dagir ................................................................. 34
4.4 Mesure propose par les experts ............................................................................. 35
5 Rglementation de la problmatique des contenus inappropris pour certains groupes dge 37
5.1 Situation actuelle en Suisse ..................................................................................... 37
5.1.1 Dispositions du droit pnal en vigueur sappliquant tous les mdias .................... 37
5.1.2 Rglementation en matire de projections publiques de films et de films sur support physique ...................................................................................................... 37
5.1.2.1 Rglementations cantonales en matire de projections publiques de films et de films sur support physique ........................................................................................ 38
5.1.2.2 Mesures dautorgulation en matire de films sur support physique ....................... 41
5.1.3 Rglementation en matire de logiciels de divertissement interactifs ...................... 42 5.1.3.1 Rglementation cantonale en matire de logiciels de divertissement interactifs ..... 42 5.1.3.2 Mesures dautorgulation en matire de logiciels de divertissement interactifs ....... 43
5.1.4 Rglementation en matire de programmes de radio et de tlvision et de services la demande (VOD) .................................................................................. 45
5.1.4.1 Programmes de radio et de tlvision ...................................................................... 45 5.1.4.2 Services la demande (VOD) .................................................................................. 47
5.1.5 Rglementation dans le domaine des tlcommunications et des services valeur ajoute...................................................................................................................... 47
5.1.5.1 Lois fdrales en matire de tlcommunications et de services valeur ajoute . 47 5.1.5.2 Mesures dautorgulation en matire de tlcommunications et de services
valeur ajoute ........................................................................................................... 48
5.1.6 Rglementation dans le domaine dInternet ............................................................. 51
5.1.7 Rsum de la rglementation en vigueur en matire de contenus inappropris pour certains groupes dge ..................................................................................... 52
5.2 Analyse de la rglementation en vigueur ................................................................. 54
5.3 Evaluation globale de la ncessit dagir ................................................................. 61
5.4 Recommandations du point de vue scientifique et au niveau international .............. 62
5.5 Mesures proposes par les experts ......................................................................... 64
6 Rglementation de la problmatique des communications individuelles prjudiciables 67
6.1 Situation actuelle en Suisse ..................................................................................... 67
6.2 Analyse de la rglementation en vigueur ................................................................. 69
6.3 Evaluation globale de la ncessit dagir ................................................................. 70
6.4 Recommandations du point de vue scientifique et au niveau international .............. 70
6.5 Mesures proposes par les experts ......................................................................... 71
7 Rglementation de la problmatique du manque de transparence dans le traitement des donnes 73
7.1 Situation actuelle en Suisse ..................................................................................... 73
7.2 Analyse de la rglementation en vigueur ................................................................. 74
7.3 Evaluation globale de la ncessit dagir ................................................................. 75
7.4 Recommandations du point de vue scientifique et dveloppements au niveau international .............................................................................................................. 75
7.5 Mesures proposes par les experts ......................................................................... 76
XV
PARTIE III VOLET DUCATIF DE LA PROTECTION DES ENFANTS ET DES JEUNES FACE AUX MDIAS 79
8 Amnagement actuel du volet ducatif de la protection des enfants et des jeunes face aux mdias en Suisse 79
8.1 Rle et activits de la Confdration ........................................................................ 80
8.1.1 Situation actuelle et mesures ................................................................................... 80
8.1.2 Perception du rle et des activits des acteurs ........................................................ 83 8.1.2.1 Analyse de la situation et lacunes ............................................................................ 83 8.1.2.2 Ncessit dagir ........................................................................................................ 84
8.2 Rle et activits des cantons .................................................................................... 84
8.2.1 Situation actuelle et mesures ................................................................................... 84 8.2.1.1 Activits des cantons dans le domaine de linstruction publique .............................. 85 8.2.1.2 Activits des cantons dans les domaines de la sant, de la scurit et des affaires
sociales .................................................................................................................... 88 8.2.1.3 Stratgies et coordination interdpartementales ...................................................... 90
8.2.2 Perception du rle et des activits des acteurs ........................................................ 92 8.2.2.1 Analyse de la situation dans les cantons ................................................................. 92 8.2.2.2 Ncessit dagir lchelon des cantons ................................................................. 93
8.3 Rle et activits des organisations professionnelles, des organismes de formation et de lconomie ....................................................................................................... 95
8.3.1 Situation actuelle et mesures ................................................................................... 95
8.3.2 Perception du rle et des activits des acteurs (analyse et ncessit dagir) .......... 98
8.4 Prestations de soutien du programme national Jeunes et mdias ........................... 99
8.4.1 Description des prestations de soutien .................................................................. 100
8.4.2 Evaluation des prestations de soutien .................................................................... 101
9 Ncessit dagir dans le domaine ducatif de lavis des experts 105
9.1 Rpartition des rles entre Confdration, cantons et acteurs privs .................... 105
9.2 Ncessit dagir selon les contextes ...................................................................... 106
9.2.1 Ecole et formation professionnelle ......................................................................... 106
9.2.2 Famille .................................................................................................................... 107
9.2.3 Contextes daccueil extrafamilial et extrascolaire ................................................... 107
9.2.4 Approches lies aux groupes de jeunes du mme ge ......................................... 107
9.2.5 Apprciation gnrale de la ncessit dagir .......................................................... 108
9.3 Recommandations des experts .............................................................................. 108
9.3.1 Recommandations ladresse des cantons ........................................................... 108
9.3.2 Recommandations ladresse des acteurs privs ................................................. 109
9.4 Mesures de la Confdration ................................................................................. 110
PARTIE IV CONCLUSIONS 113
10 Rsum de la ncessit dagir et des mesures proposes par les experts 113
10.1 Amlioration de la rglementation et des instruments de protection ...................... 114
10.1.1 Classification et signalisation par ge obligatoires, et restrictions en matire daccs et de distribution pour les films et les jeux vido ....................................... 114
Cadre gnral
XVI
10.1.2 Renforcement de la protection des enfants et des jeunes dans le domaine des programmes de tlvision et des services la demande (VOD) ........................... 117
10.1.3 Inscription dans la loi dune obligation, pour les fournisseurs de services de tlcommunication, de conseiller sur les mesures techniques de protection de la
jeunesse, et notamment les logiciels de filtrage ..................................................... 117
10.1.4 Clarification de la responsabilit civile des exploitants de plateformes Internet et des fournisseurs de services techniques ............................................................... 118
10.1.5 Renforcement de la protection des donnes .......................................................... 118
10.1.6 Adoption par tous les cantons de bases lgales permettant les recherches secrtes prventives .............................................................................................. 118
10.1.7 Renforcement des mesures dautorgulation de la branche des mdias et des grandes entreprises ................................................................................................ 119
10.2 Poursuite et dveloppement des mesures de promotion des comptences mdiatiques ............................................................................................................ 120
10.2.1 Maintien des prestations de soutien de la Confdration ...................................... 120
10.2.2 Promotion des comptences mdiatiques par les cantons .................................... 122
10.2.3 Mesures complmentaires prises par les acteurs privs ....................................... 122
10.3 Cration dun organe national de coordination des mesures de rglementation en matire de protection des enfants et des jeunes face aux mdias ................... 123
10.4 Monitoring rgulier et rexamen priodique de la protection des enfants et des jeunes face aux mdias .......................................................................................... 125
11 Bases lgales pour la mise en uvre des mesures proposes 127
11.1 Possibilits daction de la Confdration partir des bases lgales existantes .... 127
11.2 Possibilits daction pour la Confdration en vue de crer les bases lgales dune corgulation dans le domaine des films et des jeux vido ........................... 128
11.3 Avantages dune base lgale fdrale pour la corgulation dans le domaine des films et des jeux vido de lavis des experts .......................................................... 129
11.4 Variantes de mise en uvre .................................................................................. 131
11.4.1 Variantes envisageables ........................................................................................ 131
11.4.2 Rponse aux interventions parlementaires avec les diffrentes variantes ............ 133
12 Avis des cantons 137
13 Conclusions du Conseil fdral 139
BIBLIOGRAPHIE 141
ANNEXE 145
Annexe 1 : Interventions parlementaires sur le thme de la protection des jeunes face aux mdias .................................................................................................... 145
Annexe 2 : Texte de la motion 10.3466 Bischofberger .................................................... 155
Annexe 3 : Instances et personnes impliques dans llaboration du rapport ................ 158
Annexe 4 : Mandats de recherche attribus .................................................................... 161
Annexe 5 : Avis de la CCDJP et de la CDIP du 18 mars 2015 ....................................... 162
XVII
LISTE DES ABRVIATIONS
AIEP Autorit indpendante dexamen des plaintes en matire de radio-tlvision
Asut Association suisse des tlcommunications
ASV Association suisse du vidogramme
CC Code civil
CCDJP Confrence des directrices et directeurs des dpartements cantonaux de
justice et police
CDAS Confrence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales
CDIP Confrence suisse des directeurs cantonaux de linstruction publique
CE Conseil des Etats
CF Conseil fdral
CIIP Confrence intercantonale de linstruction publique de la Suisse romande et du
Tessin
CN Conseil national
CO Code des obligations
CP Code pnal
CPP Code de procdure pnale
Cst. Constitution fdrale
CTIE Centre suisse des technologies de linformation dans lenseignement
DDPS Dpartement fdral de la dfense, de la protection de la population et des
sports
D-EDK Confrence suisse almanique des directeurs de linstruction publique
DEFR Dpartement fdral de lconomie, de la formation et de la recherche
DETEC Dpartement fdral de lenvironnement, des transports, de lnergie et de la
communication
DFAE Dpartement fdral des affaires trangres
DFI Dpartement fdral de lintrieur
DFJP Dpartement fdral de justice et police
fedpol Office fdral de la police
FSK Freiwillige Selbstkontrolle der Filmwirtschaft (systme allemand
dautorgulation de lindustrie du film)
IPMZ Institut des sciences de la communication et des mdias
LEEJ Loi sur lencouragement de lenfance et de la jeunesse
LMSI Loi fdrale instituant des mesures visant au maintien de la sret intrieure
LPD Loi fdrale sur la protection des donnes
LRTV Loi fdrale sur la radio et la tlvision
LTC Loi sur les tlcommunications
MELANI Centrale denregistrement et danalyse pour la sret de linformation
Cadre gnral
XVIII
MITIC Mdias, images et technologies de linformation
OFAS Office fdral des assurances sociales
OFCOM Office fdral de la communication
OFJ Office fdral de la justice
OFSP Office fdral de la sant publique
ORAT Ordonnance sur les ressources dadressage dans le domaine des
tlcommunications
ORTV Ordonnance sur la radio et la tlvision
OST Ordonnance sur les services de tlcommunication
PEGI Pan European Game Information
PFPDT Prpos fdral la protection des donnes et la transparence
ProCinema Association suisse des exploitants et distributeurs de films
PSC Prvention suisse de la criminalit
SAVASS Association suisse des prestataires de services valeur ajoute
SCOCI Service national de coordination de la lutte contre la criminalit sur Internet
SECO Secrtariat dEtat lconomie
SEFRI Secrtariat dEtat la formation, la recherche et linnovation
SIEA Swiss Interactive Entertainment Association
Simsa Swiss Internet Industry Association
SRC Service de renseignement de la Confdration
SRG SSR Socit suisse de radiodiffusion et tlvision
SVA Services valeur ajoute
TIC Technologies de linformation et de la communication
UE Union europenne
UPIC Unit de pilotage informatique de la Confdration
USK Unterhaltungssoftware Selbstkontrolle (systme allemand dauto-contrle des
jeux vido)
VOD Vido la demande
ZHAW Haute cole zurichoise de sciences appliques
1
INTRODUCTION : CONTENU ET STRUCTURE DU RAPPORT
Le Conseil fdral expose dans le prsent rapport les rsultats de lanalyse approfondie de la
situation suisse en matire de protection des enfants et des jeunes face aux mdias. Il y relve
les points sur lesquels il est ncessaire dagir en raison des volutions technologiques et
sociales actuelles. Il prsente ensuite les mesures quil entend prendre au niveau fdral et
celles qui devraient selon lui tre prises par les cantons et par lconomie.
Le rapport compte quatre grandes parties, chacune divise en plusieurs chapitres.
La premire partie pose les bases du rapport. Le chapitre 1 prcise le contexte o il sinscrit
et synthtise les conclusions tires par le Conseil fdral dans les diffrents rapports dj
publis sur le thme de la protection des enfants et des jeunes face aux mdias. Il prsente
aussi le programme national Jeunes et mdias et fournit une vue densemble des interventions
parlementaires dposes sur le sujet. Il prcise ensuite les questions de recherche et dcrit la
mthode adopte pour llaboration du rapport. Le chapitre 2 dfinit et commente le concept de
protection des enfants et des jeunes face aux mdias. Enfin, le chapitre 3 prsente lvolution
des mdias numriques au cours des dernires annes et lutilisation quen font les enfants et
les jeunes en Suisse, avec les opportunits et les risques qui en dcoulent. La premire partie
se conclut par lidentification des problmatiques prioritaires et par un expos des dfis
spcifiques que la protection des enfants et des jeunes face aux mdias doit affronter en raison
des dveloppements actuels.
La deuxime partie du rapport est consacre au volet rglementaire de la protection des
enfants et des jeunes face aux mdias. Les diffrents chapitres traitent chacun dune
problmatique prioritaire identifie dans la premire partie : contenus faisant lobjet dune
interdiction gnrale (chap. 4), contenus inappropris pour certains groupes dge (chap. 5),
communications individuelles prjudiciables (chap. 6) et manque de transparence dans le
traitement des donnes (chap. 7). Chaque chapitre commence par prsenter les
rglementations en vigueur et les mesures dautorgulation prises par la branche. Les
diffrents chapitres fournissent ensuite une analyse de la rglementation, puis valuent la
ncessit dagir dans chaque domaine. Pour conclure, ils proposent, sur la base des
expriences prometteuses faites ltranger et des recommandations scientifiques retenues,
les mesures qui pourraient tre prises en Suisse.
La troisime partie du rapport est consacre au volet ducatif de la protection des enfants
et des jeunes face aux mdias. Le chapitre 8 dcrit les mesures dordre ducatif existantes et
prsente les rles et les tches assums par la Confdration, les cantons, les organisations
professionnelles, les tablissements de formation et lconomie. Le chapitre 9 value ensuite la
manire dont ces rles et ces tches sont perus, relve les points sur lesquels il est
ncessaire dagir et dcrit les amliorations qui pourraient tre apportes.
La quatrime partie contient les conclusions du rapport. Elle fait le bilan de la ncessit dagir
et synthtise les recommandations faites aux autres acteurs de la protection des enfants et des
jeunes face aux mdias et les mesures proposes (chap. 10). Elle distingue les mesures qui
peuvent tre mises en uvre sur la base de la lgislation actuelle et celles qui ncessitent de
nouvelles dispositions lgales (chap. 11). Elle propose ensuite diffrentes variantes de mise en
uvre et les objectifs politiques quelles permettraient datteindre. Le chapitre 12 rsume les
avis de la CCDJP, de la CDIP et de la CDAS, et le rapport sachve sur les conclusions du
Conseil fdral (chap. 13).
3
PARTIE I BASES
1 Cadre gnral
1.1 Contexte du rapport
Dans le domaine des mdias numriques, la technologie a volu trs rapidement en quelques
annes. Il en rsulte un changement dans lutilisation que les enfants et les jeunes en font et
dans les opportunits et les risques qui y sont lis. Ces volutions et les risques quelles
engendrent ont fait ces dernires annes lobjet de nombreuses interventions parlementaires
portant sur divers aspects du phnomne (nouveaux mdias et violence, cyberharclement,
utilisation excessive dInternet ou rseaux sociaux, entre autres), en rponse auxquelles le
Conseil fdral a dj publi plusieurs rapports. Le programme national Jeunes et mdias est
par ailleurs mis en uvre depuis 2011 sur mandat du Conseil fdral. Voici un rsum des
interventions et travaux les plus marquants dans ce domaine.
1.1.1 Rapports du Conseil fdral dj publis sur ce thme
Le 20 mai 2009, le Conseil fdral a publi le rapport Les jeunes et la violence Pour une
prvention efficace dans la famille, lcole, lespace social et les mdias 1, en rponse
aux postulats Leuthard du 17 juin 2003 (03.3298 Violence des jeunes ), Amherd du 6
dcembre 2006 (06.3646 Violence des jeunes. Pour que la prvention ait davantage dimpact
et defficacit ) et Gallad du 4 octobre 2007 (07.3665 Mdias de divertissement. Protger
les enfants et les adolescents de la violence ). Il y analyse minutieusement la situation dans le
domaine de la protection des jeunes face aux mdias et souligne la rpartition des
comptences en vigueur entre la Confdration et les cantons, quil juge fondamentalement
adquate. Il prcise quil faut veiller la mise en uvre systmatique, par la branche des
mdias, des mesures dautorgulation et leur accompagnement lgal au niveau cantonal. Le
Conseil fdral rejette dans ce rapport la cration dune lgislation nationale sur la protection
des enfants et des jeunes face aux mdias telle quexige par le postulat Gallad. Il annonce
toutefois quil mettra en place au niveau fdral les mesures de rglementation qui simposent
si les cantons et les associations de la branche ne remplissent pas suffisamment leurs tches
ou nappliquent pas les dispositions quils ont dictes. A cet effet, il a men plusieurs travaux
dvaluation dont les rsultats sont prsents dans le prsent rapport.
Le Conseil fdral a par ailleurs rdig plusieurs rapports sur diffrents aspects de la protection
des enfants et des jeunes face aux mdias. Il a notamment publi le rapport Protection
contre la cyberintimidation 2 en rponse au postulat ponyme Schmid-Federer du 11 mars
2008 (08.3050), dans lequel il explique quil ny a pas, en droit suisse, dlments constitutifs
dinfraction incluant explicitement la cyberintimidation. Il conclut toutefois que les actes de
harclement, dintimidation ou de dnigrement la base du phnomne peuvent nanmoins
faire lobjet de poursuites efficaces et de sanctions appropries3 en application des instruments
pnaux existants, de sorte quil ny a pas lieu de lgifrer.
1 Conseil fdral 2009 2 Conseil fdral 2010a 3 Par exemple via lart. 156 CP (extorsion et chantage), lart. 173 CP (diffamation), lart. 174 CP (calomnie),
lart. 177 CP (injure), lart. 180 CP (menaces) ou lart. 181 CP (contrainte) ; voir aussi le ch. 6.1.
Cadre gnral
4
En rponse aux postulats Forster-Vannini du 9 juin 2009 et Schmid-Federer du 10 juin 20094,
le Conseil fdral a publi le 30 mars 2012 le rapport Dangers potentiels dInternet et des
jeux en ligne 5. Ce rapport constate quen Suisse, 2,3 % des adolescents et des jeunes
adultes font une utilisation excessive, et donc problmatique, dInternet. Dans dautres pays
europens et aux Etats-Unis, la prvalence varie entre 1 et 6 %. En rgle gnrale, la
prvalence chez les jeunes est suprieure celle des adultes et celle des hommes celle des
femmes. Le Conseil fdral estime quil convient dintensifier les efforts dans le domaine du
reprage et de lintervention prcoces lenseigne du troisime programme de mesures de la
Confdration en vue de rduire les problmes de drogue (ProMeDro III, 2012-2016). Il sagit
en outre damliorer les bases scientifiques permettant de mesurer les excs en matire
dutilisation dInternet et de documenter lvolution dans ce domaine. Des questions lies
lutilisation dInternet ont ainsi t intgres au Monitorage national des dpendances de
lOffice fdral de la sant publique (OFSP).
Enfin, le 9 octobre 2013, le Conseil fdral a publi le rapport Cadre lgal pour les mdias
sociaux 6 en rponse au postulat Amherd du 29 septembre 20117. Dans ce document, il
parvient la conclusion que compte tenu des expriences enregistres jusquici au chapitre
des rseaux sociaux tels que Twitter, Facebook ou les blogs, le droit suisse ne prsente pas de
grosses lacunes. Les rseaux sociaux appliquent les rgles gnrales poses par les lois
existantes (par exemple celles de la loi sur la protection des donnes ou du code pnal).
Appliques bon escient, ces dispositions apportent une rponse adquate la plupart des
problmes que posent ou que pourraient poser les plateformes sociales aux particuliers et la
collectivit. Le Conseil fdral prcise toutefois que dans certains domaines, il nest pas exclu
que certaines modifications de lois puissent apporter une amlioration. Cette remarque vaut en
particulier pour certains aspects du droit des tlcommunications et pour les dispositions du
code civil concernant la responsabilit des exploitants de plateformes et des fournisseurs de
services, ainsi que pour la protection de la jeunesse face aux mdias. Il a charg les
dpartements comptents (DFJP, DETEC et DFI) de clarifier les questions en suspens et
dlaborer les propositions dadaptation correspondantes. Au chapitre de la protection des
donnes, il avait dj confi un mandat ad hoc via son rapport sur lvaluation de la loi sur la
protection des donnes8. Les rsultats de ces travaux qui taient dj disponibles ont t
intgrs dans le prsent rapport.
1.1.2 Programmes nationaux de protection de la jeunesse
Dans son rapport de 2009 consacr aux jeunes et la violence, le Conseil fdral souligne
limportance des offres dans le domaine de la promotion des comptences mdiatiques et de la
prvention de la violence. Par dcision du 11 juin 2010, il a confi lOffice fdral des
assurances sociales (OFAS) la conduite et la mise en uvre oprationnelle de deux
programmes nationaux de protection de la jeunesse, dune dure de cinq ans, intituls Jeunes
et mdias et Jeunes et violence.
Programme national Jeunes et mdias
Le programme national de protection de la jeunesse face aux mdias et de promotion des
comptences mdiatiques est mis en uvre depuis 2011 en collaboration avec la branche, les
cantons et les offices fdraux concerns9. Lobjectif principal du programme Jeunes et mdias
est dencourager les enfants et les jeunes utiliser les mdias numriques dune manire sre,
4 Postulats Forster-Vannini 09.3521 et Schmid-Federer 09.3579 Dangers potentiels dInternet et des jeux en
ligne 5 Conseil fdral 2012b 6 Conseil fdral 2013 7 11.3912 Donnons un cadre juridique aux mdias sociaux 8 Conseil fdral 2011 9 Cf. OFAS 2010
Cadre gnral
5
responsable et adapte leur ge. Il offre aux parents, aux enseignants et aux spcialistes des
informations cibles, un soutien et des conseils pour un accompagnement appropri des
enfants et des jeunes. En dirigeant ce programme, la Confdration assure une mission de
coordination et encourage la mise en rseau des diffrents acteurs du domaine de la jeunesse
et des mdias. Les expriences faites dans le cadre de ce programme sont intgres aux
travaux dvaluation susmentionns relatifs au besoin de rglementation lchelle fdrale.
Programme national de prvention Jeunes et violence
Dans le cadre du programme national de prvention Jeunes et violence, la Confdration, les
cantons, les villes et les communes ont collabor troitement, depuis 2011, pour dvelopper et
mettre en place des stratgies et des mesures efficaces visant lutter contre les
comportements violents des jeunes. Le programme favorise les changes et la mise en rseau,
soutient des projets pilotes et propose une aide pour llaboration, la mise en uvre et
lvaluation de mesures de prvention. La Confdration finance les offres de soutien au
niveau national tandis que les cantons, les villes et les communes mettent leurs connaissances
au service des activits communes du programme et assurent la conduite de projets, dactions
et de manifestations de prvention de la violence. La collaboration est assure par un groupe
de pilotage commun, par le rseau des instances cantonales et communales de prvention de
la violence et par des groupes dexperts. Les rsultats du programme et les mesures prendre
dans le domaine de la prvention de la violence feront lobjet dun rapport distinct.
1.1.3 Interventions parlementaires sur le sujet
Ces dernires annes, de nombreuses interventions parlementaires sur le thme de la
protection de la jeunesse face aux mdias ont t transmises au Conseil fdral10. Les
principales sont rsumes ci-aprs et classes par sujet.
Efficacit et coordination dans le domaine de la protection de la jeunesse face aux
mdias
La motion Bischofberger du 16 juin 2010 (10.3466 Internet. Renforcer la protection des
jeunes et la lutte contre la cybercriminalit ) charge le Conseil fdral de crer des bases
lgales visant assurer une collaboration plus efficace et donc moins coteuse entre les
organes fdraux et cantonaux actifs dans les domaines de la protection des jeunes face aux
mdias et de la lutte contre la cybercriminalit. Dans sa rponse du 8 septembre 2010, le
Conseil fdral renvoie au programme national Jeunes et mdias, qui vise justement, pendant
toute la dure de sa mise en uvre (2011-2015), mieux coordonner les diverses initiatives
dj prises dans ce domaine et les complter de manire cible. Cette motion a t
transmise au Conseil fdral le 3 mars 2011.
Le postulat Amherd du 20 mars 2014 (14.3184 Cration dun centre de comptences
consacr lutilisation des nouveaux mdias ) charge le Conseil fdral dtudier la possibilit
de crer un centre de comptences qui tiendrait compte du dveloppement technologique
fulgurant des mdias numriques, afin de donner suite au programme Jeunes et mdias, qui
prendra fin en 2015. Le Conseil fdral ayant dj prvu dexaminer cette question dans le
cadre du prsent rapport, il a propos daccepter ce postulat.
Renforcement de la lgislation pnale et rglementation
La motion Hochreutener du 21 dcembre 2007 (07.3870 Interdiction des jeux lectroniques
violents ) charge le Conseil fdral dlaborer un projet de loi visant interdire ou limiter la
vente aux enfants et aux adolescents de jeux vido violents (jeux de tir en vue subjective,
considrs adapts aux 16 ans et plus ou aux 18 ans et plus daprs le systme de
10 Pour la liste exhaustive des interventions parlementaires dposes, voir lannexe 1.
Cadre gnral
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classification Pan European Game Information). La motion Allemann du 30 avril 2009 (09.3422
Interdiction des jeux violents ) demande linterdiction absolue des jeux violents et la rvision
de lart. 135 du code pnal (CP)11. Les deux motions ont t transmises au Conseil fdral le
18 mars 2010. Lart. 135 CP prvoit dj linterdiction absolue des reprsentations illustrant
avec insistance des actes de cruaut envers des tres humains ou des animaux, sans
prsenter aucune valeur dordre culturel ou scientifique digne de protection. Il sapplique donc
en principe aussi aux jeux de tir en vue subjective. Dans sa rponse la motion 09.3422, le
Conseil fdral affirme sa conviction que les jeunes doivent tre mieux protgs face aux
reprsentations de la violence. Il indique galement quil serait ses yeux envisageable
ddicter en dehors du code pnal une interdiction portant sur la vente et la diffusion de
reprsentations de la violence qui ne relvent pas de lart. 135 CP, mais qui sont nanmoins
inappropries certaines tranches dge12. Une telle dmarche ne serait toutefois possible
qu la condition de sappuyer sur des systmes de classification reconnus et de crer un
service national de rgulation13. Le Conseil fdral pensait lpoque quune modification de la
Constitution serait ncessaire cette fin.
Ces dernires annes, diverses initiatives cantonales ont par ailleurs t dposes pour
demander linterdiction des jeux vido violents lchelle nationale14 et luniformisation de la
classification par ge des mdias numriques et audiovisuels15. Ces initiatives cantonales ont
t soit suspendues, soit rejetes, en raison des travaux dvaluation en cours dans le cadre
du programme Jeunes et mdias16.
La motion Amherd du 8 mai 2014 (14.3367 Combattre la textopornographie ) charge le
Conseil fdral de prsenter au Parlement un projet de modification du code pnal faisant de la
textopornographie (ou sexting) un fait constitutif dinfraction et rendant punissable la diffusion
de photos ou de vidos intimes de tiers. Le 13 aot 2014, le Conseil fdral a propos de
rejeter la motion. Il estime que les dispositions du code civil (CC)17 et du code pnal en vigueur
offrent une protection suffisante, et quil sagit plutt de dvelopper les comptences
mdiatiques, afin de sensibiliser les mineurs, leurs parents et les adultes qui les encadrent aux
risques inhrents la textopornographie.
Le 14 aot 2014, la Commission des affaires juridiques du Conseil national a dpos une
motion18 demandant que les actes dordre sexuel avec les enfants (art. 187 CP) figurent dans
la liste des infractions punissables en vertu de larticle 260bis CP (Actes prparatoires
dlictueux). Dans une autre motion19, elle demande que le harclement sexuel denfants de
moins de 16 ans soit poursuivi doffice. Ces motions ont t adoptes par le Conseil national et
transmises au Conseil des Etats.
11 RS 311.0 12 A ce sujet, voir aussi en particulier les rponses du Conseil fdral linterpellation Flckiger-Bni (09.3394
Jeux violents. Mesures du Conseil fdral ) et la motion Amherd (09.3807 Reprsentations de la violence. Protger efficacement les jeunes ).
13 Voir les rponses du Conseil fdral linterpellation Flckiger-Bni (09.3394 Jeux violents. Mesures du Conseil fdral ) et la motion Amherd (09.3807 Reprsentations de la violence. Protger efficacement les jeunes ).
14 Les initiatives cantonales 08.316 Berne, 09.332 Fribourg, 11.301 Lucerne, 09.313 Saint-Gall et 09.314 Tessin rclament linterdiction des jeux vido violents au niveau national.
15 Les initiatives cantonales 11.301 Lucerne, 09.313 Saint-Gall et 10.302 Zoug rclament lintroduction de mesures uniformes de protection des enfants et des jeunes face aux mdias. Linitiative 10.302 Zoug demande comme mesure spcifique minimale quun systme uniforme soit introduit pour ce qui concerne les limites dge applicables aux mdias numriques et audiovisuels, et que soit interdite la vente aux enfants et aux adolescents de jeux vido et de logiciels de loisirs inadapts.
16 Il na pas t donn suite linitiative cantonale 11.301 Lucerne, qui demande, outre linterdiction des jeux vido violents, linterdiction des arts martiaux violents comme l ultimate fighting , au motif que des mesures taient dj en cours dans le cadre du programme Jeunes et mdias. Les autres initiatives cantonales ont t suspendues jusqu ladoption du prsent rapport.
17 RS 210 18 14.3665 Complter larticle 260bis CP (art. 187 CP, Actes dordre sexuel avec des enfants ) 19 14.3666 Article 198 CP. Infraction poursuivie doffice dans certains cas
Cadre gnral
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Le 15 aot 2013, cette mme commission a dpos une initiative parlementaire (13.442) qui
demande que le code pnal soit modifi ou complt afin de rendre punissable le
grooming avec des mineurs. Le Conseil national a donn suite cette initiative, contrairement
au Conseil des Etats, qui estime que les dispositions pnales en vigueur suffisent.
La motion Riklin du 21 mars 2013 (13.3215 Rgler la responsabilit des fournisseurs de
prestations Internet ) demandait au Conseil fdral dlaborer un projet de loi rglant la
responsabilit juridique des fournisseurs dInternet (contenu, hbergement et accs) et
facilitant la poursuite civile et pnale des infractions commises laide dInternet. Dans sa
rponse du 15 mai 2013, le Conseil fdral explique que larsenal rpressif existant est
suffisant et propose de rejeter la motion. La motion a t classe depuis lors. Le Conseil
fdral a charg en 2013 le DFJP de dterminer si la responsabilit civile des exploitants de
plateformes et des fournisseurs de services Internet tait suffisamment rgle dans la loi dans
le domaine des comportements portant atteinte la personnalit par le biais de mdias
numriques.
De son ct, la motion Savary du 18 mars 2011 (11.3314 Pornographie sur Internet. Agir en
amont ) charge le Conseil fdral dobliger les fournisseurs de services Internet utiliser les
technologies les plus rcentes pour filtrer la violence et la pornographie. Dans sa rponse du
11 mai 2011, le Conseil fdral propose daccepter la motion et se dclare prt examiner si
les fournisseurs daccs Internet devraient tre contraints de remettre gratuitement des
programmes de filtrage leurs abonns. Il ajoute quil y a du reste dj t invit par deux
autres motions, la motion Schweiger du 24 mars 2006 (06.3170 Cybercriminalit. Protection
des enfants ) et la motion Hochreutener du 5 octobre 2006 (06.3554 Extension de la motion
Schweiger la reprsentation de la violence ). Il sagit galement dtudier quelles autres
mesures techniques des fournisseurs de services Internet peuvent tre judicieusement
envisages. Dans son rapport sur les tlcommunications20 du 19 novembre 2014, le Conseil
fdral a notamment dcid de renforcer la protection des jeunes en imposant aux fournisseurs
de services de tlcommunication une obligation lgale de conseil sur les mesures techniques
de protection de la jeunesse, notamment sur les logiciels de filtrage. La rglementation
correspondante devra tre dfinie dans le cadre de la prochaine rvision de la loi sur les
tlcommunications (LTC)21. Le DETEC a t charg de rdiger un projet dans ce sens dici
fin 2015. Il sagira en outre de continuer observer le march du point de vue de lutilisation
des offres de protection de la jeunesse, en vue de ladoption ultrieure, si ncessaire, de
dispositions complmentaires.
Le domaine de la protection des donnes a lui aussi fait lobjet dinterventions parlementaires
transmises au Conseil fdral. Ce dernier est notamment pri par le postulat Schwaab du
14 mars 2012 (12.3152) dexaminer un droit loubli numrique . Il doit galement tudier
comment en faciliter lusage par les consommateurs. Le postulat Recordon du 27 septembre
2013 (13.3989 Violations de la personnalit dues au progrs des techniques de linformation
et de la communication ) invite le Conseil fdral fournir un rapport sur les risques que les
progrs des techniques de linformation et de la communication font courir aux droits de la
personnalit et sur les solutions envisageables pour y remdier. Aux termes du postulat Derder
du 20 juin 2014 (14.3655 Dfinir notre identit numrique et identifier les solutions pour la
protger ), le Conseil fdral doit soumettre au Parlement un rapport permettant de dfinir
lidentit numrique des citoyens et de lintgrer dans leur personnalit juridique actuelle. Ce
rapport doit en outre sintresser lempreinte des donnes personnelles potentiellement
publiques ainsi quaux menaces pesant sur la sphre prive, et recenser les moyens de la
protger dentreprises ou de services de renseignement suisses ou trangers. Enfin, les
postulats Comte du 12 dcembre 2014 et Groupe libral-radical du 10 dcembre 2014
(14.4284 et 14.4137 Enregistrements vido par des privs. Mieux protger la sphre
prive ) chargent le Conseil fdral dtablir, dans le cadre de la prochaine rvision de la LPD,
20 Conseil fdral 2014 21 RS 784.10
Cadre gnral
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un rapport mettant laccent sur les risques relatifs lutilisation des camras prives, en
particulier les smartphones, les camras embarques, les drones et les lunettes connectes.
Le Conseil fdral traitera de ces questions notamment dans le cadre des travaux en cours sur
la rvision de la loi fdrale sur la protection des donnes. Mentionnons encore pour terminer
la motion Rechsteiner du 26 septembre 2013 (13.3841 Commission dexperts pour lavenir du
traitement et de la scurit des donnes ). Cette motion demande au Conseil fdral
dinstituer une commission dexperts interdisciplinaire charge dexaminer (dans un dlai de
trois ans au maximum) les volutions technologiques et politiques dans le domaine du
traitement des donnes et de leur scurit, ainsi que leur importance pour lconomie suisse, la
socit et lEtat, puis dlaborer des recommandations pour la Suisse.
Information, sensibilisation et promotion des comptences mdiatiques
Plusieurs interventions parlementaires ont galement t transmises dans le domaine de la
promotion des comptences mdiatiques. La motion Tornare du 14 mars 2013 (13.3087
Cybercriminalit ) demande au Conseil fdral de prsenter une stratgie en vue
dharmoniser et de rendre obligatoire, en Suisse, la sensibilisation adquate des enfants et des
jeunes pour ce qui est des dangers lis Internet. Dans sa rponse du 8 mai 2013, le Conseil
fdral renvoie aux travaux dvaluation mens dans le cadre du programme Jeunes et
mdias. Il souhaite attendre les rsultats de cette valuation qui permettront de dfinir si
dautres mesures simposent aprs lachvement du programme. Cest pourquoi il a propos
de rejeter la motion, proposition qui a t suivie par le Conseil national le 17 juin 2014.
La motion Schmid-Federer (12.4161 Pour une stratgie nationale contre le
cyberharclement ) charge quant elle le Conseil fdral de soumettre au Parlement un
projet de stratgie contre le cyberharclement. Cette stratgie doit au moins prvoir la mise en
place dune coordination nationale de la lutte contre les diffrentes formes de
cyberharclement, dun service central daide aux victimes et leurs parents (ou aux
personnes exerant lautorit parentale) et dune campagne nationale dinformation sur les
dangers du cyberharclement. Dans sa rponse du 27 fvrier 2013, le Conseil fdral rappelle
que le harclement et le cyberharclement sont des thmes rgulirement traits dans le cadre
des programmes nationaux Jeunes et mdias et Jeunes et violence. Ce nest quau terme de
lvaluation de ces deux programmes quil sera possible de dfinir si dautres mesures
simposent. La motion a t adopte par le Conseil national le 5 mars 2014 et transmise au
second conseil, qui a suspendu les dbats jusqu ladoption du rapport du Conseil fdral.
Autres thmes
La motion Amherd du 12 mars 2012 (12.3122 Label de qualit pour les sites destins aux
enfants et aux adolescents ) charge le Conseil fdral de crer un label de qualit destin
garantir par une certification volontaire que les fournisseurs de services assument la
responsabilit des contenus des sites destins aux enfants et aux adolescents. Ce label devra
tre en mesure de simposer lchelle internationale. La motion a t adopte par le Conseil
national le 26 septembre 2013, mais le Conseil des Etats a dcid, le 20 mars 2014, de
suspendre la motion en attendant les rsultats des travaux dvaluation relatifs au programme
Jeunes et mdias.
1.2 Mandat et questions de dpart
Par le prsent rapport, le Conseil fdral expose les rsultats des travaux dvaluation initis
en 2009 avec la publication du rapport Les jeunes et la violence pour une prvention
efficace dans la famille, lcole, lespace social et les mdias 22 et avec ladoption du
programme national Protection de la jeunesse face aux mdias et comptences
22 Conseil fdral 2009
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mdiatiques (ch. 1.1.1). A lpoque, il avait rejet la cration dune lgislation nationale dans