Journal d'un

archéologue

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Les rédacteurs

Le 1er juillet : Yuna Dietrich et Lylia Sahili

Le 04 juillet : Lola Collet et Charlotte Ertz

Le 12 juillet : Clément Lucereau et Gaspard Wehry

Le 15 juillet : Clara Diagana et Said-Amin Goulieve

Le 16 juillet : Maxime Neff et Emmanuel Tsanga-Tabi

Le 22 juillet : Eléonore Eber et Louisa Hraiba

Le 25 juillet : Yanis Chayer et Julien Geffroy

Le 1er août : Raphaël Bueb et Antonin Delage

Les 5 et 6 août : Romain Golay et Nello Reuter

Le 7 août : Olivier Catella et Adonis Simonin

Le 12 août : Jeanne Simonnin et Adèle Voltz

Le 20 août : Capucine Desombre, Emma Hoeffler et Alisa Laukkarinen

Le 22 août : Stan Kratzeisen et An Le Ngoc

Le 31 août : Antonin Fourment et Benoît Lanotte

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Le 1er juillet

Nous nous sommes levés très tôt car l’avion décollait à 8h35, de l’aéroportRoissy Charles de Gaulle. Après avoir mis nos affaires dans la voiture, nous sommes allés déposer Carla et Oscar chez leurs grands-parents. Puis nous sommes partis pour l’aéroport. Une fois arrivés là-bas, nous avons retrouvé nos collègues, mais Ella Scaux manquait à l’appel. Laure a essayé de l'appeler mais elle n'a pas répondu. Quelques instants plus tard, le haut-parleur a annoncé le départ du vol pour Cancún. Le vol a été un peu long mais s’est très bien passé, malgré quelques turbulences. Arrivés à Cancún, nous sommes directement allés chercher la voiture louée au préalable chez Sixt. Le véhicule adapté à notre mission est une Jeep Wrangler. Nous sommes ensuite partis pour nous installer à proximité du site de Chichen Itza, dans le Yucatan. Une fois arrivés sur le site, Carlos, le chef du campement, nous a montré où nous allions dormir. J’étais un peu déçu de découvrir qu’il s’agissait de simples tentes, mais heureux de voir qu’un « algeco » avait été installé pour y entreposer nos futures découvertes.

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Ensuite, Carlos nous a proposé de la bière locale, la Tepache (délicieuse ) avec du guacamole, lui aussi excellent. L’apéritif terminé, nous avons déballé notre matériel. Laure a essayé de rappeler Ella qui, cette fois, a répondu. Elle nous a rassurés et s’est excusée en nous expliquant qu’elle était arrivée en retard parce qu’elle avait dû emmener sa mère à la maison de retraite. Elle nous rejoindra par le prochain vol Paris – Cancún... dans quatre jours. Cette nouvelle a fait râler notre chef de fouilles, Edouard Khéo...

Le 4 juillet

Laure est allée chercher notre céramologue à l’aéroport. Une fois Ella

arrivée, nous avons pu lui montrer les tessons1 trouvés peu après notre

arrivée dans le secteur A4 du carroyage2. Elle a tout de suite remarqué

qu'ils permettaient de reconstituer un pot orné d'un « serpent vision ».

Celui-ci est une créature indispensable de la mythologie maya : il avait

pour rôle de relier le monde des esprits au monde humain. Les Mayas

croyaient que l’invocation du serpent vision permettait par un sacrifice

d’entrer en contact avec les esprits des ancêtres...

Cette après-midi, nous avons trouvé deux statuettes représentant chacune

un dieu Maya : Le monstre Witz (dieu des montagnes) et le dieu Ah Puch,

(celui de la mort, également nommé Ah Cimmi ou encore Ah Cizin.) Ah

Puch est également le roi de Metnal, le neuvième niveau du monde

souterrain. Il est souvent représenté comme un squelette ou comme un

cadavre orné de cloches avec parfois une tête de hibou.

Ce soir, au coin du feu, Pedro, le chef de l'équipe d'archéologues

mexicains, nous a raconté que c'est cette vision du dieu de la mort qui a

1 Tessons : Débris d'un objet en verre ou en céramique.2 Carroyage : Réseau composé de quadrilatères rectilignes permettant d’établir en archéologie la cartographie d’un objet trouvé.

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donné lieu à une croyance encore partagée aujourd’hui par certains peuples

de Méso-Amérique : le cri du hibou annonce un décès imminent ! C’est de

là que vient un dicton local « Cuando el tecolote canta el indio muere »,

qui signifie « Quand le hibou chante, l’indien meurt. »

Mardi 12 juillet

Depuis la dernière fois, nous avons trouvé beaucoup de poteries à la grandejoie de notre céramologue, mais pas grand-chose d'autre... Mais on ne s'ennuie pas pour autant : hier, nous avons été réveillés par desgrands cris. Comme ils venaient de la tente d'Alex, nous y sommes allés, avec Édouard. En y allant j’ai trébuché sur une « sardine » et j’ai pesté sur ces vieilles tentes : « Oh que ça m’énerve. Je voulais pourtant dormirdans un hôtel ou dans des tentes Quechua, mais pas ces tentes démodées. On est pas des Scouts, quand même ».Nous avons trouvé Alex au bord de l’évanouissement, avec une pelle dans la main, et sur la pelle, un scorpion jaune de 5 cm de long. Il a dit :

« En mettant ma chaussure, j’ai ressenti une douleur fulgurante... regardez qui m' a piqué !»

C’est bien notre veine, entre les mygales, les serpents, les moustiques et les blattes, c’est un scorpion ! Et dire que des gens partent en vacances au Mexique ! Nous avons appelé un médecin qui

est arrivé 15 minutes après. Il nous à demandé de lui montrer le cadavre du scorpion, l’a examiné et a soupiré :

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« Vous avez à la fois de la chance et de la malchance. Votre chance est que ce n’est pas un scorpion Centruroides de la famille des Butidés, la famille la plus dangereuse du Mexique et votre malchance, c’est que vous avez une piqûre de grade 2.Il y a quatre grades :-Grade 0 : piqûre blanche-Grade 1 : Manifestations simples et isolées à l’endroit de la piqûre. Cela peut empirer-Grade 2 : celui de votre ami : sueurs frissons, troubles digestifs, vertiges-Grade 3 : Le plus dangereux et mortel, coma, paralysie.)Aussi, je lui recommande une journée de repos à l’hôpital »

Je me suis dit : « ça, c’est le bouquet ! Une journée de repos ! A l’hôpital ! Mais, bon, on pourra se passer de lui pour une journée. »

Sept heures après, Alex Pédition est revenu des urgences (il faut dire qu’il y a 15 hôpitaux à côté de Chichen Itza). Il faut avouer que moi aussij’ai eu peur, car depuis des vacances au Maroc où je suis tombé nez à nezavec un Androctonus amoreuxi (scorpion à queue grasse) de 8 cm de long, j’ai toujours une dent contre ces sales bêtes.

Nous avons fait un Skype avec Oscar et Carla, mais j’ai fait une gaffe enleur parlant du scorpion (ils ont crié comme des fous) ce qui m’a valu un sermon énergique de la part de leur mère...

Vendredi 15 juillet Hier,14 juillet était un grand jour : nous ne pouvions pas ignorer notre fête nationale ! Cela se dit ‘‘el dia nacional ’’ en espagnol. Au Mexique cette fête commence le 15 septembre au soir : tout le monde célèbre l’indépendance ! A 23h, le président de la République, depuis la fenêtre centrale de son palais, crie trois fois: « Viva México ! ». C’est ce que l’on

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appelle el Grito (« le cri »), en souvenir de l’appel du curé Miguel Hidalgoqui, en 1810, déclencha la guerre d’indépendance contre l’Espagne. Le 16 septembre, à Mexico, a lieu un défilé militaire. Ce jour est férié. Ce serait rigolo que notre président aussi crie par sa fenêtre « Vive la France ». Laure et moi avons décidé d’écrire un email à nos enfants adorés, Oscar et Carla pour leurs souhaiter une bonne fête et leur donner de nos nouvelles. Une fois notre texte achevé, Edouard nous a accordé une journée de repos et nous a proposé une petite excursion. Nous nous sommes préparés et avons rejoint toute l’équipe pour nous rendre ensemble à notre point de rendez-vous à l’hôtel Riviera Maya à Cancun. Un guide prénommé Guillaume, nous a fait la visite des cénotes. J’ai pu apprécier les eaux et les cristal- lines offrant près de 112 mètres de visibilité, il y avait d’énormes stalactites et stalagmites. Guillaume, que nous avons illico surnommé Guid'aume nous aa fait savoir que cénote, mot d'origine espagnole, signifiait ‘‘ puits sacré ’’. Il s’agit de gouffres ou d’ avens ou encore des collines d’effondrement, en milieu karstique. Ils sont totalement ou partiellement remplis d’eau douce (et d’une couche inférieure d’eau de mer, s’ils communiquent avec l’océan).C’était vraiment une visite fabuleuse et magnifique, ( j’ai d’ailleurs envoyé un mms aux enfants). Je me souviens aussi que les cénotes dans leYucatan sont pour la plupart reliés entre eux par un système de grottes aquatiques, qui auraient été crées lors de l’impact d’une météorite. Les mayas considéraient ces puits comme un moyen de communication avec les dieux de l’infra-monde, le gouffre représentant une bouche. Ils les utilisaient comme réserve d’eau douce mais aussi comme lieux de culte dans lesquels étaient jetées des offrandes ou des victimes sacrificielles. L’un des rituels les plus connus était le dénommé ‘‘Chen Ku’’, qui consistait à jeter des victimes dans ses eaux, comme le cas bien connu du cenote sacré de ‘‘Chichén Itza’’... ça par contre, ça m’a fait carrément flipper, vaut mieux pas que je raconte ça aux enfants à notre retour.

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Entre 13h et 14h30, nous sommes allés sur les donas (roues) du cénote afin de nous détendre et de profiter d’une collation. Il était temps car lorsque tu t’exposes au soleil sous 31degrès c’est vrai que c’est dur ! Vers15h ma femme, mon équipe et moi même sommes partis en minibus jusqu’à la baie d’ Alakumal pour y faire de la plongée sous marine. J’ai été le premier à recevoir mon équipement (masque, tuba, combinaison, pompe d’air...) et à explorer la barrière de corail où j’ai pu apercevoir raies, mérous, tortues... Après ces 1h30 riches en émotion, nous avons pris le taxi pour rejoindre Cancun. Dans un premier temps, je me suis baladé avec Laure, nous avons trouvé des petits souvenirs pour Oscar et Carla, comme des attrape-rêves et des amulettes de protection mayas en forme de squelettes. Plus tard, dans la soirée, nous avons retrouvé Alex, Ella et Edouard au restaurant Los De Pescado pour y manger des chilaquiles avec une sorte de Guacamole pour le plat des tortillas farcies avec des lamelles de viandes et des légumes. En dessert le top du top, nousavons tous choisi des quesadillas garnis avec du chocolat et de la cannelle. Nous avons poursuivi la soirée à Manala Cancun, dans une petite discothèque où nous avons dansé jusqu'à pas d'heure ! Dur, ce matin !

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16 juillet

Aujourd’hui, nous avons (encore) trouvé des tessons en céramique de couleur brun-orangé. J’en ai donné quelques uns à Ella pour qu’elle puisseles analyser. Elle pense que les tessons réunis peuvent éventuellement former des statuettes Mayas en argile.

Tout à coup, cette après-midi, tout un tas de touristes a envahi notre chantier de fouilles. Ils souhaitaient tous nous prendre en photo ! L'un d’eux a tout piétiné et a abîmé plusieurs outils d’Édouard. Nous avons dû les faire sortir de force. Le carroyage a dû être refait et Édouard a emprunté la truelle d’Ella. Pour éviter ce genre d’incident à l’avenir, on ferait bien d’acheter des bandes d’interdiction. Tout cela m’a rappelé le chantier de mon ami Jean Prunte (qui est archéobotaniste) à Rome. Des vacanciers y avaient aussi tout saccagé ! Ce soir, j’étais vraiment en colère ! Les gens ne respectent donc plus rien ??? Bref.

Ella a pu faire une reconstitution d'une statuette anthropomorphe3. Elle m’a dit que le sculpteur avait sûrement utilisé une armature et que vu la qualité des tessons (en bon état de conservation), cette personne a utilisé de l’argile particulier car les tessons n’ont pas eu de fissure et n'ont pas souffert de l’humidité.

J’étais satisfait de notre découverte mais là, il faut absolument que je dorme.

3 anthropomorphe : ayant une forme humaine.

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Vendredi 22 juillet.

Ce matin je me suis réveillé en sursaut car Laure qui s'était levée plus tôt que moi est arrivée très intriguée dans la tente pour me dire que la magnifique statuette Maya, trouvée hier, avait changé de place toute seule pendant la nuit. Ensemble, nous sommes allés voir ça de plus près dans l'algéco. Laure avait raison : la statuette était sur le sol, alors qu'hiersoir je l'avais déposée sur l'étagère près des tessons d'Ella.Soudain, nous avons été surpris par un bruit très étrange qui provenait de la jungle.

Nous sommes sortis afin de découvrir qui faisait ce bruit bizarre tout en nous disant que c'était peut-être la même chose qui avait déplacé notre statuette. Mais avant de quitter le site, il fallait demander l'autorisation à Edouard de nous absenter. Il s'est demandé pourquoi nous voulions aller dans la jungle. Alors nous lui avons expliqué toute l'affaire et après avoir réfléchi quelques instants, il a accepté de nous laisser partir.Il fallait nous dépêcher car il ne nous avait laissé qu'un laps de temps de trois heures afin de mener à bien nos recherches.Ma femme et moi sommes partis en suivant la direction des bruits. Alors je me suis rappelé que dans cette jungle, se trouvait le site de Lagunita, un site Maya dont les entrées étaient faites de bouches béantes de monstres. Malheureusement, ses traces avaient été perdues par les archéologues. Nous avons entendu encore quelques cris, puis, plus rien...

Au bout d'un moment, nous nous sommes décidés à faire demi-tour pour rentrer en temps et en heure au site comme nous en étions convenus avec Edouard. Heureusement que j'avais tout prévu et que j'avais pris une boussole car nous avons rapidement retrouvé notre chemin de retour. Noussommes rentrés bredouilles, déçus et exténués.

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LE 25 JUILLET

La nuit dernière, j'ai rêvé que l’équipe et moi nous avions trouvé untemple Maya pendant une promenade en dehors du chantier de fouilles,Nous n’avions aucune autorisation pour y faire des fouilles, mais moi j’aicommencé à monter les marches, j’ai mis au moins une demi-heure pourarriver en haut. J’ai marché et remarché jusqu’à tomber sur une pièce oùse trouvait un calendrier Maya un petit peu abîmé sur les côtés, jen’arrivais pas à le déchiffrer, il y avait plusieurs dessins et je ne savaispas dans quel sens les regarder, je me suis approché jusqu’à que jetrébuche sur un fil qui était tendu à ras du sol et tout d’un coup unehorde de flèches sortit de bouches de statuettes positionnées sur les murset me blessa, c’était sûrement des flèches anesthésiantes. Toute l’équipem’appelait, Laure connaissant bien mon caractère décida d’appeler uneéquipe de secours pour me retrouver dans le temple. Peu après ils ont finipar me trouver moi et le calendrier et ils m’ont emmené en urgence dansun hôpital...

Dans la vraie vie, il ne s'est pas passé grand-chose aujourd'hui, à part que nous avons fait griller des marshmallows sur un feu de camp comme des vrais gamins.

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Le 1er août

Aujourd’hui était une journée longue, très longue...Entre les recherches à la truelle toute la journée et la dispute que j’ai eue avec Laure à cause de cette fichue truelle, on ne peut dire que c’est ma meilleure journée ! Mais les excuses de Laure dix minutes après notrescène de ménage rentraient dans mon oreille droite et ressortaient par l’autre. A ce moment-là, je pensais juste à mon Mars qui m'attendait dans mon lit. Lorsque la discussion fut terminée, je fonçai alors dans ma chambre et je pris mon Mars. J’étais tellement excité à l’idée de le manger que ma main alors écrasait mon Saint Graal. Mais ce n’était pas grave, je me suis quand même régalé.Il était 19h30 lorsqu’Ella m’a appelé pour le dîner. Alors qu’on était entrain de manger, on a soudain entendu des cris perçants, très forts et trèspuissants. Tout le monde s’interrogeait ; que se passait-il ? Quelle était laraison de ces bruits ? Pour en avoir le cœur net, Alex partit en expéditionen direction de l’Algeco. Moi, personnellement j’avais trop peur d’y aller,et puis j’étais vraiment trop fatigué ! Comme les cris s'étaient calmés,tout le monde rentra dans sa tente.Il était 8h30 lorsque je me réveillai. J’enfilai très vite ma tenue avantd’aller manger.J’allai voir Alex dans l’algeco pour lui demander s’il avait trouvé quelquechose la veille. Mais lorsque je franchis la porte, il se contenta dem'accueillir en me disant que des objets avaient, encore, changé de placependant la nuit... Tout le monde se demandait ce qui s’était passé. Ellapensait qu’il pourrait s’agir d'un coup de vent mais Alex a rappelé quetoutes les fenêtres étaient fermées... Au moment du dessert, les hurlements recommencèrent, mais ils étaientencore beaucoup plus forts que l'autre fois. Ils étaient sûrement plusproches. Pedro qui est arrivé a éclaté de rire en nous disant que c'était lessinges hurleurs qui poussaient ces cris terribles. Mais je ne voulais pas y

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croire : je m’armai de ma lampe torche et m’aventurai dehors. Les crisétaient plus forts que jamais. Une fois dans l’algeco , la peur m’envahit.J’avais l’impression de jouer dans un film d’horreur. Mais la curiositédominait la peur, alors, je restai parfaitement immobile... et ce fut lasurprise totale ! Deux singes hurleurs arrivèrent, se glissant par unefenêtre qu'ils avaient réussi à ouvrir depuis l'extérieur ! Voilà qui s'amusait de temps en temps à mettre du désordre dans nosaffaires ! Drôles de bêtes, vraiment...

Vendredi 5 août : Ce matin, nous avons découvert des pièces en or à l’effigie de Quetzalcóatl. Je me suis demandé si les Mayas faisaient déjà des échanges commerciaux, car le Yucatan n’est pas connu pour ses mines d’or. A 13 heures j’ai eu envie d'appeler les enfants, mais je me suis souvenu du décalage horaire : il était 6 heures du matin à Paris ! Inutile de les tirer du lit si tôt !

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Vers 15 heures Alex a sorti de terre une petite statuette en opale.

Quand Edouard a fini de l'examiner, il nous a annoncé qu’elle représentait

le serpent à plumes. Je me dis que la fin de journée sera consacrée au

serpent, quand soudain, comme pour me donner raison, Laure a découvert

un collier avec gravé sur la pièce d’argent le même serpent que celui de la

statuette. Tout s’accélère, une vingtaine de minutes plus tard, j’ai à mon

tour déterré une statuette cette fois en aragonite brune représentant

encore une fois le même dieu. Puis Ella a trouvé des bracelets en

aragonite blanche et bleue. Pour une fois dans cette journée... le serpent

n’était pas gravé dessus !

Samedi 6 août

Après la fructueuse journée d’hier, Edouard nous a donné quartier libre.

Nous avons décidé d’aller visiter l’ancien site maya de Teotihuacan. Après

deux heure de route nous sommes arrivés à destination et avons eu la

chance de rencontrer un sympathique guide local qui nous a proposé une

visite de la cité. Il nous a fait grimper les marches de la pyramide du

soleil. Au sommet nous avons pu nous rendre compte de l’immensité du

site et que nous n’arriverions pas à tout visiter. En suivant l’allée des

Morts nous avons débouché sur la place de la lune et pu admirer sa

pyramide. Nous l’avons trouvée en moins bon état que celle du soleil.

Après avoir admiré la place des Colonnes, nous sommes repartis vers le

temple de Quetzalcóatl. Nous avons été subjugués quand nous sommes

arrivés devant l’escalier monumental orné des gueules menaçantes du

Serpent à Plumes. Le guide nous a appris que les parents du serpent

étaient Mixcoatl (serpent des nuages) et Chiuacoatl (Femme serpent).

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Le Serpent à Plume incarne le feu céleste, la nature, le soleil, la pluie, la

force physique. D'après les récit de la création, Quetzalcoatl a créé la

terre et le ciel avec l'aide de Tezcatlipoca...

Le 7 août : Ce matin, étant tombé du lit à l'aube, j’ai décidé d’aller

prendre mon petit déjeuner au bistrot Itza. J’y ai mangé des haricots

rouges et des œufs brouillés. Puis j’ai rejoint les autres, mais ils étaient

tous encore en train de dormir. Il faut dire qu’on était tous fatigués, alors

j’ai décidé d’aller avancer les fouilles. J’ai pris ma truelle, ma brosse,

mon sceau et mon tamis, mon pinceau, mon carnet et mon appareil photo.

Je suis parti au carroyage, j’ai creusé jusqu'à voir quelque chose de rond,

j’ai vu que c’était... des œufs ! Plus d'une vingtaine... Je les ai pris en

photo et puis j’ai été réveiller Laure pour qu’elle m’informe sur cette

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espèce. Elle a reconnu sans hésiter que c'étaient les oeufs d'une tortue

alligator4.

Avec des outils et des planches de bois j’ai regroupé les oeufs et j’ai

construit un petit abri pour les protéger du raton laveur qui rôdait dans le

coin... Je suis parti prévenir mes coéquipiers qu’il y avait des œufs de

tortue dans le carroyage et ils n’en revenaient pas, ils voulaient à tout

prix voir leur éclosion et d’ailleurs moi aussi, mais si Laure nous a appris

qu'ils mettent entre 70 et 90 jours pour éclore, on ne sait absolument

pas depuis quand ils sont là...

Le 12 août

La journée est terminée, nous sommes allés manger. Alex a enfin décidé de goûter au Tabasco. Il en a rajouté dans sa soupe et le résultat a été immédiat. Nous avons bien rigolé car il est devenu tout rouge. Pendant le dessert, nous avons soudain entendu un gros bruit, comme un coup de tonnerre. On s’est donc demandé ce qui se passait. Edouard et moi sommes allés voir d’où venait le bruit, mais la nuit était claire et le calme était revenu...

4 La tortue-alligator, Macrochelys temminckii, est la plus grosse tortue d’eau douce, son poidspouvant dépasser 100 kilogrammes. Cette espèce est caractérisée par une tête large et lourde, et uneépaisse carapace aux larges écailles en pointe.

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Nous avons appelé l’équipe pour jeter un œil sur le chantier de fouilles, par précaution. C'est là que nous avons remarqué un gros amas de terre etde cailloux à proximité du site, un éboulement avait dégagé une ouverture, on pouvait deviner une sorte de galerie qui s'enfonçait dans la terre. Nous avons couru chercher nos lampes frontales, nos pelles, des pioches, de la corde puis ensuite sommes reveus jusqu’à l’éboulement. Nous étions excités par l’aventure. J’ai eu une petite pensée pour mes enfants, eux aussi auraient été excités. Nous nous sommes approchés de l’amas de terre et de cailloux. C’était vraiment très impressionnant! Nous nous sommes glissés, l'un derrière l'autre, par l'ouverture. La roche était humide. Le tunnel sombre avait une odeur agréable. Après avoir marché pendant une bonne trentainede minutes, nous avons aperçu plusieurs petits cailloux dorées coincés dans les parois ! De l’or ! Incroyable !

Nous sommes retournés aux tentes pour nous reposer de cette fin de soirée riche en émotion. Dans mon lit, j’ai pensé qu'il faudrait dire à Edouard de prévenir les DNA. Si des alsaciens ont trouvé la première mined'or du Yucatan, ce sera un sacré gros scoop pour notre journal local...

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20 août : reçu par mail ce matin :

Hé hé hé...

quand je parlais du scoop dans les DNA...

je n'avais pas tort !

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L’archéologue n’utilise pas seulement la truelle. Il utilise aussi tous les outils qui sont sur l’image.

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Une mine d’or ! Incroyable ! Une équipe d’archéologues alsaciens a découvert une ancienne mine d’or auMexique. Les membres de l’équipe sont : Edouard Khéo (chef des fouilles, que nous avonsjoint par téléphone), Alex Pédition, Argento Rate, Laure Massif et Ella Scaux.

Comment avez-vous découvert cette mine d’or ? Il y a eu un éboulement sur le site archéologique et nous avons eu la chance de découvrir untunnel...

Quelle a été la réaction de l’équipe ? Cette découverte est surprenante car dans le Yucatan il n’ya actuellement pas beaucoup de mines d’or mais plus de mines d’argent. D’ailleurs les plusgrandes mines d’or aujourd’hui, se situent au Pérou. Bien sûr on a toujours apprécié l’or partoutdans le monde et on a déjà trouvé des objets en or au Mexique.

Qu’avez-vous trouvé dans la mine ? Nous avons trouvé quelques chariots avec des objets ancienset mystérieux que notre équipe est en train de restaurer et analyser.

Que voulez-vous dire par mystérieux ? Je parle d’objets anciens, inconnus à notre époque.Comme des outils anciens, on ne sait pas à quoi ils servaient.

Pouvez-vous nous décrire plus précisément la mine d’or ? Imaginez-vous de longs couloirs oùl’or se trouve en petite quantité, sous forme de pépites, insérées dans la roche.

Dossier Junior sur l’archéologieLe travail de l’archéologue consiste à creuser sous terre pour reconstituer la vie du passé.Un archéologue utilise des objets très fins pourcreuser (truelle…). Quand il trouve un objet, l’archéologue prend le relevé de ses positions selon le carroyage (quadrillage dans un champde fouilles délimitée par des ficelles), le photographie puis le manipule avec précautionpour ne pas le casser. Nous allons vous présenter les différents métiers de l’archéologie :L’anthropologue étudie l’être humainLe physicien est spécialisé dans les datesL’archéobotaniste étudie les vestiges d’originevégétaleL’archéozoologue étudie les animauxLe palynologue étudie les pollens fossilesLe carpologue étudie les graines fossilesL’ostologue étudie les osLe nummisnatologue étudie les monnaiesLe géologue étudie les roches, la pierre…L’épigraphe étudie les écrituresLe céramologue étudie les tessonsLe géoarchéologue étudie les charbons de boisEt le conservateur-restaurateur s’occupe de restaurer et conserver les objets.

22/08

Ce matin, Ella nous a réveillés en criant : je ne retrouve plus les tessonset les poteries !

J’ai pensé que les singes avaient encore frappé, mais heureusement, nousavons tout retrouvé sous la table grâce au flair archéologique d’Edouard.

J’ai décidé d’envoyer un message à Carla et Oscar sur Facebook pourprendre des nouvelles.

J’en ai profité pour envoyer un mail à mon amie scientifique qui est unespécialiste des empreintes sur les poteries.

Nous sommes allés manger dehors par ce beau temps mais il faisaitmalheureusement très chaud, cela me fait penser au 21 août car c’étaitaussi la canicule à midi. Nous sommes allés continuer les fouilles mais toutd’abord j’ai regardé si mon amie m’avait répondu afin qu’elle me parle deses trouvailles intéressantes. J’ai bien été étonné par son message envoyant que ce n’était pas des traces de singes hurleurs mais des traceshumaines.

J’ai tout de suite appelé l'équipe pour dire que c'était l'un d'entre nousqui avait mis tous les tessons et toutes les poteries sous la table.

L’empreinte d’Alex correspondait parfaitement à l’empreinte en question,en plus ses mains étaient toutes sales alors que nous n’avions même pasencore travaillé. Alex a bafouillé qu'il avait probablement oublié deprendre son médicament pour ne pas être somnambule. C'était donc lui quichangeait les objets de place pendant la nuit ! Dire qu'on avait accusé lessinges hurleurs !

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Ce soir nous sommes allés nous coucher tôt en prévision de la dure journéequi nous attend demain... c'est presque la fin du chantier !

Mercredi 31 aoûtLe chantier est fini. Hier, je me suis levé de bon matin lorsque j’aientendu une voix qui bougonnait, c'était Laure. Elle avait oublié de rangersa truelle hier qui était toute mouillée à cause de la forte pluie qui venaitde tomber cette nuit là. Après avoir pris un petit déjeuner français, jesuis parti à la recherche de mon chef de chantier. En chemin j'airencontré Alex qui faisait des blagues au reste de l'équipe qui étaitencore attablée. Je renonçais alors à lui parler car il s'occupait à disputerLaure pour son manque de respect pour le matériel. Pendant la matinée jecommençais à ranger les outils dans les malles, les pinceaux avec lesbrosses à dents. Mais soudain Edouard arriva et se plaignit car nous avionsoublié de ranger les mires, ce qui nous a valu de nettoyer la vaisselle àmidi. Après avoir mangé j’ai dû faire la vaisselle ce qui n'était pas untravail très passionnant. Ensuite j’ai mis dans la jeep toute les caissesavec Alex. La nuit commençait à tomber alors que nous allions manger.Ella me proposa poliment de faire à manger, nous étions tous d’accordsurtout moi car c'était à mon tour de cuisiner quelque chose. On se régala

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des plats d'Ella quand je lui ai fait un compliment Laure m'a jeté unregard noir si ce n'était pas plus sombre et je fis comme si de rienn'était. Ce délicieux repas comportait des tacos, des fajitas, des tortillas,un plat à base de haricots rouges et plein d'autres plats typiques duMexique, bref, des choses que nous ne mangerions plus tellement dans lesprochains temps.... Edouard toujours un peu dans le travail nous avaitproposé de lever un toast à nos découvertes magnifiques et à la mine d’or.Après de longues heures de discussion nous sommes ensuite allés nouscoucher à 22h30 car une dure journée nous attendait le lendemain. Lematin arriva, dehors j'entendais des voix qui m’appelaient. Quand je suissorti enfin de la tente j’ai entendu Laure et Ella me dire :« -Regarde ça Argento,c'est magnifique !Soudain une voix nous appela :- Il faut venir prendre un petit déjeuner et finir de remorquer le restedes outils. nous cria Edouard ».Une heure après j'étais de nouveau avec Alex pour charger le 4x4 maissoudain Alex trébucha ce qui renversa une caisse et nous fit perdre dutemps.Quelques temps après nous étions tous à l’arrière de la grosse voiture avectous les équipements même si Laure avait encore oublié son sac à main cequi lui avait valu encore des remontrances d' Edouard.Arrivée à l'aéroport Laure avait enfin fini de faire la tête.Toutes lescaisses déchargées j’ai dû rendre le 4x4 à l'agence de location et jerepartis après avoir payé.Je me joignis à l'équipe qui se faisait fouiller par la douane et je leurdemandai si les bagages étaient dans l'avion. Laure me répondit qu'unbagagiste avait tout chargé.L'avion décollait à 13h06, nous sommes montés à bord. Après avoirattaché nos ceintures l'avion décollait de l'aéroport de Cancun, j'étaistellement fatigué que je m'endormis pour une toute petite sieste... C'està ce moment qu'une main me secoua l'épaule pour me dire que nous étions

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arrivés, c'était Alex. Il était 6 heures du soir, heure locale.

Récupération de bagages, embrassades... une heure plus tard, debout sur letrottoir, Laure et moi nous attendions un taxi pour nous ramener dansnotre appartement en plein centre de Paris.

Demain, nous chercherons enfin Oscar et Carla chez mes parents.

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