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« Un journal c’est la conscience d’une nation ». Albert Camus GRATUIT Ne peut être vendu Journal du Mali www.journaldumali.com L’hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015 RELIGION Alors que l’influence du religieux dans la société ne cesse de s’affirmer, la question de la laïcité interpelle plus que jamais jusque dans la gestion de l’État. LAÏCITÉ EN DANGER ? IBK À SÉGOU RETOUR AU MALI PROFOND TOTAL MALI “POUR UNE ÉNERGIE MEILLEURE” DÉPIGMENTATION MALGRÉ LES RISQUES

Journal GRATUIT Ne peut être vendu Journal « Un journal c’est la conscience d’une nation ».du Mali Albert Camus ’ do N 35 du 10 au 16 décembre 2015 RELIGION Alors que l’influence

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GRATUITNe peut être vendu

« Un journal c’est la conscience d’une nation ». Albert Camus

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Journal du Maliwww.journaldumali.com

L’hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

RELIGION

Alors que l’influence du religieux dans la société ne cesse de s’affirmer, la question de la laïcité interpelle plus que jamais jusque dans la gestion

de l’État.

LAÏCITÉ EN DANGER ?

IBK À SÉGOURETOUR AU MALI PROFOND

TOTAL MALI“POUR UNE ÉNERGIE MEILLEURE”

DÉPIGMENTATIONMALGRÉ LES RISQUES

Focus l’Événement Politique Économie Société Afrique & Monde Sports Culture

Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 20152 3Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

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Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 20152 3Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

ÉDITOLe mal du siècle

Les élections régionales fran-çaises du dimanche 6 dé-cembre semblent être passées

inaperçues sous nos cieux. Elles ont pourtant confirmé l’incrustation dans le paysage politique du Front national, un parti d’extrême droite réputé xénophobe et non républi-cain. Emmené par Marine Le Pen, il est arrivé en tête au niveau national, devant les partis traditionnels, avec une large avance dans quelques régions qu’il menace de remporter lors du second tour qui se tiendra le 13 décembre.Depuis des décennies, ce parti prospère grâce à la crise écono-mique qui perdure, le chômage de masse, et le sentiment d’insécurité. Ces élections, dans un pays démo-cratique comme la France, paraî-traient banales si elles ne révélaient la montée du racisme et surtout de l’islamophobie, renforcé par les at-tentats de Paris et de Saint-Denis. Dans une autre grande démocratie, les États-Unis, on surfe aussi sur les peurs et les ignorances pour prospérer électoralement. C’est le cas d’un certain Donald Trump, un milliardaire qui fait la course en tête dans la campagne pour l’investiture républicaine. Il vient de déclarer qu’une fois élu, il pourrait interdire le territoire américain aux musulmans. Rien de moins ! Ce genre de déra-pages incontrôlés, ou pas, a pour conséquence de jeter, partout dans le monde, des millions de citoyens dans les bras de l’extrémisme. Au Mali, son visage est celui des Koufa, Keïta, et autres terroristes, qui n’apportent aucune réponse structurée aux maux dont souffre la société, et qui au contraire, accen-tuent les divisions, les clivages, et les risques d’affrontements entre communautés. Au final, les extré-mistes nourrissent l’extrémisme, le mal du siècle, dont aucun remède ne semble pour le moment avoir été trouvé.

MahaMadou [email protected]

ILS ONT DIT...

• « Aimons-nous et aimons notre pays, faisons tout pour le défendre, aimer sa patrie fait aussi partie des devoirs du croyant ». Chérif Ousmane Madani Haïdara à la conférence de presse en prélude au Maouloud 2015.

• «Oui, elle est authentique. Il n’y a pas débat. Moi, je ne discute pas sur ces questions-là. Il ne faut pas douter de l’intelligence du peuple burkinabè. Tous ceux qui ont écouté ça l’authenti-fient, à moins d’être de mauvaise foi». Yacouba Isaac Zida, à propos de l’enregistrement de Guillaume Soro et de Djibrill Bassolé, évoquant le coup d’État mené par le général Diendéré.

RENDEZ-VOUS

UN JOUR, UNE DATE

11 décembre 1982 : Inauguration du barrage hydroélectrique de Sélingué.

L’Hôtel Radisson Blu Bamako, qui rouvrira ses portes le mardi 15 décembre 2015, après l’attaque terroriste qu’il a subit le vendredi 20 novembre 2015.U

P

Le général Gilbert Diendéré, inculpé d’assassinat et de re-cel de cadavre dans l’affaire du meurtre de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987.D

OWN

des Maliens considèrent avoir un mauvais cadre de vie selon les 6èmes enquêtes Afro baromètre.

94%

LA PHOTO DE LA SEMAINE

La Tanzanie : un modèle démocratique en Afrique. Jakaya Mrisho Kikwete et John Magafuli, deux Prési-dents assis sur une natte en train de parler à une citoyenne.

Concert Beby Phillip et Kiff No Beat au Stade Omnisport Modibo Keita.

4 26 décembre 2015 :

Espace d’interpellation démocratique (EID).

1 10 décembre 2015 :

« Café RH », organisé par l’Associa-tion malienne des gestionnaires de ressources humaines à l’hôtel Salam de Bamako.

3 12 décembre 2015 :

Première édition de « Bamako Jazz Festival ».

2 10 au 13 décembre 2015 :

Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 20154 5Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

Focus l’Événement Politique Économie Société Afrique & Monde Sports Culture

La sortie controversée du procu-reur général Daniel Tessougué, le 30 novembre dernier, suggérant de « raser les longues barbes » et de « réduire l’impact du reli-gieux dans la gestion des affaires publiques », répondait aux propos tout aussi controversés de l’imam Mahmoud Dicko, qui assimilait l’at-tentat du Radisson à une «punition divine». Ces deux déclarations ont choqué et ont aussi ravivé le débat sur l’influence grandissante de l’islam dans la société.

Au Mali, république laïque, où 92 % de la population est musul-mane, l’islam a pris depuis

quelques années une place domi-nante. Dans cet environnement par-ticulier, les relations entre État et reli-gion sont souvent entremêlées, et la laïcité malienne n’est plus un repère fixe. «Les leaders religieux maliens, sur la laïcité, font tout de suite un comparatif avec la laïcité française, et ont donc une réaction plutôt négative », explique le Professeur Massa Cou-libaly, directeur exécutif du Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT), qui a mené en 2014, une large série d’enquêtes sur les relations entre le religieux et le poli-tique au Mali. « La loi sur la liberté d’association promulguée après l’indépendance, l’activité de missionnaires wahabites, et autres, l’implication de certains pays étrangers dans le financement de construction de mosquées, dans la formation des jeunes ou l’entraide, ont permis d’attirer plus de gens et d’accroître l’importance de la reli-gion», précise le professeur Coulibaly. Aujourd’hui, près de deux Maliens sur trois (65%), pensent que la religion est plus importante qu’elle ne l’était il y a 10 ans. Pourtant, les Maliens n’ont pas une pratique orthodoxe de la religion. Des études ont montré que la majorité ne connaît pas les 5 piliers de l’islam et ne lit pas le Coran. « Mais au cours des 10 dernières années, ils ont commen-cé à s’identifier à des groupes musul-mans spécifiques, qui les intégraient

plus facilement, qui les prenaient plus en charge, ou encore qui leur semblaient mieux organisés », poursuit le professeur Coulibaly. Dans le but de fédérer et repré-senter les différentes tendances de cette société civile musulmane, le Haut conseil islamique (HCI) a été créé en 2002. À cette période, le pays comptait 150 associations islamiques, qui commencèrent à exercer une influence substantielle sur la société. Deux leaders très écoutés sont devenus les porte-voix des musulmans : Mahmoud Dicko, président du HCI, d’obédience wahabite, et Chérif Ousmane Madani Haïdara, vice-président, qui représente l’islam malikite, largement majoritaire au Mali. Une réponse à l’échec des politiquesÀ l’origine de leur influence grandissante, le discrédit des politiques. La pauvreté, le sentiment d’injustice face à la corrup-tion, ou encore la perte de certaines va-leurs dans la société malienne, choses que n’a pu changer la classe politique, ont semble-t-il jeté les populations dans les bras des religieux, qui eux, « inter-viennent dans tous les échelons de la vie quotidienne et répondent de façon concrète aux attentes de la population ». Résultat, selon une étude du GREAT, 63 % des Maliens ont une opinion favorable des leaders religieux, contre 22 % pour

les leaders politiques, fortement décriés. L’exemple de l’adoption par l’Assem-blée nationale, le 3 août 2009, d’un nou-veau Code de la famille jugé progressiste est frappant. Opposé à ce texte, le HCI, mobilisa une foule de 50 000 fidèles dans un stade de la capitale, une démonstra-tion de force accompagnée de fatwas dans certaines mosquées et sur certaines radios, qui fit reculer le président Ama-

dou Toumani Touré (ATT). Cet épisode semble avoir consacré l’avènement du pouvoir des leaders reli-gieux. Conscients de cette force, ils ont poussé leur avantage jusqu’à obte-nir, pendant la transition

de 2012, la création d’un ministère des Affaires religieuses et du Culte, une pre-mière au Mali. Le portefeuille échoira au Dr Yacouba Traoré, membre du HCI.L’étape suivante dans la montée de l’in-fluence religieuse a été l’élection prési-dentielle de 2013. Le mouvement «Saba-ti», une plate-forme politique créée par le HCI pour, selon ses initiateurs, « influen-cer certaines décisions » dans la gouver-nance du pays, a auditionné plusieurs candidats avant de choisir Ibrahim Bou-bacar Keïta (IBK), « le mieux disposé à dé-fendre la cause de l’islam ». Une décision qui a divisé et aiguisé des tensions au sein de l’organisation musulmane. « On a eu beaucoup de problèmes, lors de la der-

Séparer la religion et la gestion de l’État, un challenge que le Mali a relevé au fil des décénies. Et pourtant...

Trois Maliens sur cinq (58%) pensent que l’is-lam devrait être établi religion d’État.

ÉTAT ET RELIGION, LA LAÏCITÉ EN DANGER ?

Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 20154 5Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

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2002 : Création du Haut conseil islamique du Mali.Août 2009 : Le Code de la famille est rejeté en seconde lecture à l’Assemblée nationale après la mo-bilisation impressionnante des reli-gieux au Stade du 26 mars.Août 2012 : Création du ministère des Affaires religieuses et du Culte.

REPÈRES

Séparer la religion et la gestion de l’État, un challenge que le Mali a relevé au fil des décénies. Et pourtant...

ÉTAT ET RELIGION, LA LAÏCITÉ EN DANGER ? FOCUS

nière campagne présidentielle. Cer-tains au sein du HCI voulaient obte-nir des postes de pouvoir. Ça n’allait pas dans notre sens, ce n’était pas notre volonté. Nous avons défendu le fait que le HCI ne devait pas utili-ser les fidèles pour faire élire un poli-ticien. Il faut rester au-dessus de la mêlée», explique Adam Traoré, imam de la mosquée Cheikh Hamad dans la commune VI de Bamako. Pour ce dernier, cette immixtion de la religion dans la sphère politique pourrait être évitée, en créant par exemple des bu-reaux d’écoute au sein de l’adminis-tration. En attendant, certains leaders religieux disposent de moyens colos-saux pour renforcer leur influence, et même de médias, de nombreuses radios, et depuis peu des télévisions créées en toute illégalité, notamment Cherifla TV et Sunna TV.

Vers une radicalisation ?Plus préoccupant, l’étude du GREAT montre que 3 Maliens sur 5 (58%) pensent que l’islam devrait être établi comme reli-gion d’État, et 54% des personnes inter-rogées seraient favorables à l’application de la charia. Pour le Pr Coulibaly, il faut nuancer ce dernier résultat, car « cette application de la charia ne concerne pas le Code pénal, mais plutôt les questions de mariage, de succession, de droit des femmes », comme l’a montré le vote d’un Code de la famille plus conservateur en 2011. Plus récemment, les députés ont approuvé, après plus d’un an de report, une loi instaurant des quotas pour la repré-sentation des femmes dans les instances dirigeantes. Mais ils ne l’ont pas assumé publiquement, à travers un vote à bulletin secret, chose rare à l’Assemblée nationale malienne. Cela fait penser à bon nombre d’observateurs étrangers que la société malienne est en voie de radicalisation, au moment où des groupes terroristes, qui se revendiquent de l’islam, font planer la me-nace de l’enrôlement d’une jeunesse sans repères. La multiplication des mosquées, dont certaines permettent des prêches radicaux, renforce cette inquiétude. Des pays voisins, tels que le Sénégal, ont en-trepris de fermer les mosquées radicales, alors que d’autres ont interdit des sectes musulmanes, comme la Dawa. Pour une laïcité plus ouverteAu Mali, malgré le maintien d’un ministère chargé des Affaires religieuses et du Culte, dont la tâche est de réguler les affaires religieuses, on ne voit toujours rien venir. «La séparation entre la religion et l’État est un défi majeur, car le religieux a déjà pris trop de place, il a pris trop d’ascendant », explique le professeur Moussa Cou-libaly. « En l’état actuel de nos connais-sances de l’opinion publique, je pense que les inquiétudes concernant un «État islamique» au Mali ne sont pas fondées. Mais nous pensons qu’il faut mener une réflexion sur les relations État-religions et sur le concept de laïcité dans son héritage colonial. Une laïcité, dans l’avenir, peut-être plus ouverte, qui garantirait un État sans base religieuse, mais aussi la liberté et l’expression de la religion », conclut Coulibaly.

ousMane deMBÉLÉ

LA RELIGION ET L’ÉTAT AU MALI

La laïcité au Mali est inscrite à l’ar-ticle 4 de la Constitution de 1992. La loi fondamentale définit ainsi le pays comme un État laïque et autorise les pratiques religieuses qui ne consti-tuent pas des menaces pour la sta-bilité sociale et la paix. Au Mali, la religion n’est pas mentionnée sur les passeports ni les documents natio-naux d’identité, comme c’est le cas par exemple aux États-Unis. La loi requiert cependant que les photo-graphies destinées aux documents nationaux d’identité montrent claire-ment la totalité du visage, y compris les cheveux et les deux oreilles.La discrimination religieuse est considérée comme une atteinte à la liberté et aux droits d’autrui et donc comme un crime. Le Code pénal précise également que toute per-sécution d’un groupe de personnes pour des motifs d’ordre religieux constitue un crime contre l’huma-nité.En ce qui concerne les liens entre l’exécutif et le religieux, il faut noter qu’il existe des structures faitières qui servent d’interfaces entre le gouvernement et les groupes reli-gieux. Ainsi, avant de prendre des décisions importantes concernant des questions nationales pouvant prêter à controverse, le gouver-nement consulte un «Comité de sages» parmi lequel figurent l’arche-vêque catholique et les dirigeants protestants et musulmans. Bien que la laïcité soit un acquis garanti par la loi dans la société malienne, l’État tente depuis quelques années de réaffirmer le contrôle de la pra-tique religieuse, par crainte de sa « prise en main » par des groupes extrémistes. Plusieurs initiatives politiques ont donc été dévelop-pées en réponse directe au nombre desquelles la création du ministère des Affaires religieuses en 2012, les considérations politiques sur l’or-ganisation des écoles religieuses, et l’éducation d’imams maliens au Maroc entre autres.

CÉLia d’ALMEIDA

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LE DÉBAT

La laïcité est-elle une réalité au Mali ?CONTRE

POUR BRÉHIMA TOURÉJOURNALISTE À L’ESSORL’extrémisme religieux devient un vrai danger pour la cohésion de notre socié-té. Une forme intolérante de l’islam est en train de gagner du terrain. Elle tente de s’imposer à la fois par les armes et par les financements des œuvres cari-

tatives, des lieux de culte et des formations. Son ambi-tion affichée est d’imposer la charia dans ce pays. Si ses tenants y arrivaient, il va sans dire que le caractère mul-ticonfessionnel de notre société serait mis en danger. Il appartient à l’État d’exercer ses prérogatives de régula-tion pour freiner les ardeurs des extrémistes. Pour cela, les autorités doivent surveiller les sources de financement des lieux de culte et sévir contre les dérapages verbaux, si nombreux, sur les radios confessionnelles.

COORDINATEUR À STUDIO TAMANIL’impartialité de l’État à l’égard des confessions religieuses est un principe, historiquement sacro-saint, du Mali. Elle reste un des fondements de notre liberté depuis le temps des grands empires, une réalité comprise et faisant partie de

notre culture de base et de notre éducation à tel point que certains comportements religieux de part ou d’autres se sont confondus avec la culture de vie des gens. Il est important, voire essentiel, de protéger la laïcité pour ne pas perdre ces repères qui constituent un fondement sans égal dans notre société. Protégeons la laïcité pour nous protéger nous-mêmes.

ProPos reCueiLLis Par

MaMe diarra dioP

OUSMANE DIADIÉ TOURÉ

FLORAISON DE MOSQUÉES ET DE PRÊCHES RADICAUX À BAMAKO

Bamako compte de nombreuses mosquées, sans compter celles qui sont en chantier. Selon, Fodé

Cissé, président de la Ligue des imams du Mali (LIMAMA), elles sont construites de façon anarchique et sans réglemen-tation : « nous n’arrivons pas à compta-biliser toutes les mosquées du Mali, mais dans la seule capitale, il y en a environ 1 100 », précise-t-il. Cela dit, le problème n’est pas tant le nombre, mais ce qui s’y dit. Les dirigeants de ces mosquées influencent les fidèles par leurs prêches, dont certains sont de moins en moins modérés, fustigeant les autres religions et toutes pratiques sociales qui seraient influencées par l’Occident. Fidèle au principe du malikisme, hérité du Maroc, Ousmane Madani Haïdara, leader spiri-tuel du mouvement Ansar Eddine, qui revendique un islam intégré à la culture, a récemment dénoncé les dérives de certains prêches, en appelant le gou-vernement à mieux les « canaliser et les réglementer». Cette situation avait déjà

provoqué l’ire de Daniel Tessougué, pro-cureur général près de la Cour d’appel de Bamako. Dans son réquisitoire du 30 novembre 2015 à l’ouverture de la 3ème session de la Cour d’assises, il a condamné l’immixtion de la religion dans le champ politique. Selon lui, « 104 mos-quées existent en commune V du dis-trict de Bamako, mais combien ont été légalement créées ? », s’est-il insurgé. Au niveau du ministère de l’Urbanisme, on atteste pourtant que la place de la mos-quée est toujours prise en compte dans le lotissement d’un quartier. « Nous réser-vons toujours une place pour la maison de Dieu entre 15 et 20m2 », souligne Moussa Tamba Diakité, chef de la division urba-nisme dudit ministère. Il explique que la

Pour construire une mosquée à Bamako, il faut en principe une autorisation du Gouvernorat.

Dans un pays où le poids de la reli-gion et de la tradition sont très forts, on assiste depuis quelques années à une floraison des mosquées dans la capitale, dans un contexte où les prêches se radicalisent progressi-vement.

mosquée n’est pas construite en fonction du nombre d’habitants, mais selon une prévision de l’espace à caractère public.En outre, une part grandissante de ces lieux de culte est construite grâce à des financements qui viennent de l’extérieur, et notamment des pays du Golfe, dont l’islam est d’influence wahabite, une ten-dance conservatrice, voire rigoriste. Cela dit, de riches commerçants mettent aussi la main à la poche, comme Ba Seydou Sylla, à l’origine de l’imposant ouvrage de Djélibougou en Commune I. Iront-ils jusqu’à contrôler ce qui se dit dans leur mosquée ?

ModiBo FoFana

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l’Événement PolitiqueFocus Économie Société Afrique & Monde Sports Culture

IBK RENOUE AVEC LE MALI PROFOND

15 décembre. C’est la date qu’a évoqué le Chef de la mission onusienne pour

débuter le cantonnement des groupes armés au nord du Mali et selon les dispositions prévues dans l’Accord pour la paix et la réconciliation signé à Bamako les 15 mai et 20 juin 2015. Depuis lors, rien n’avait été fait, montrant le manque

de volonté des signataires de l’accord à se plier au texte. À Tombouctou, où il était en visite ce 8 décembre, Mongi Hamdi a, semble-t-il, mani-festé une certaine impatience, informe le site Sahélien.com, et déclaré qu’il fallait au plus vite entamer ce cantonnement et cela en dépit du fait qu’au-cun site n’ait été formellement

Alors qu’on lui reprochait de trop voyager à l’exté-rieur, le président IBK a entamé une 3ème tour-née d’envergure, cette fois dans la région de Ségou. Objectifs : prendre la tem-pérature locale, lancer et inaugurer des projets, mais sans doute aussi, montrer qu’il reste proche de son peuple.

identifié pour l’opération. De leur côté, les groupes armés de la Coordination des mou-vements de l’Azawad et ceux du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GA-TIA) restent impassibles mal-gré les nombreuses consul-tations portant sur les sites de Gao et Tombouctou. « On va commencer par trois sites.

On attend les mouvements armés pour donner la liste finale des sites, mais on ne peut pas attendre indéfini-ment. S’ils n’arrivent pas à identifier les sites, il nous appartient d’en suggérer et de travailler », aura déclaré Hamdi.

Mdd

Cantonnement : la Minusma prend les choses en main

EN BREFANSONGO VOTERA LE 10 JANVIER

OPPOSITION-MAJO-RITÉ : RENCONTREDE L’ESPOIR

Les bains de foule, un exercice plutôt agréable pour le Chef de l’État.

Le premier tour de l’élec-tion partielle pour pour-voir le siège de député de la capitale du poisson, Ansongo (région de Gao), a été fixé au dimanche 10 janvier prochain. Le dépôt des candidatures a été clôturé le 25 novembre et cinq partis y ont présenté des candidatures. Ce sont l’ADEMA, l’APR, l’ASMA, l’URD et le RPM. Le se-cond tour départagera les deux mieux placés le 31 janvier. La proclamation des résultats est prévue en début de février 2016. Cette élection partielle fait suite au décès de l’hono-rable Halidou Bonzeye.

Après un report le 2 dé-cembre, la rencontre ma-jorité et opposition aura finalement lieu le 12 dé-cembre 2015 et permettra aux deux bords d’échan-ger sur les questions de sécurité. Les partis poli-tiques veulent sortir cer-tainement de leur clivage et se concentrer sur ce qui importe : le Mali. L’oppo-sition a annoncé être dans de très bonnes disposi-tions et attend les partis de la majorité pour des échanges constructifs.

Après Mopti en 2014 et Sikasso en août 2015, c’est la région de Sé-

gou qui accueille Ibrahim Bou-bacar Keïta (IBK) depuis lundi 7 décembre, pour une tournée de cinq jours. Si l’on devait comparer ces visites avec les voyages effectués par le Pré-sident de la République hors du pays, comparaison ne se-rait plus raison. Mais de l’avis d’un observateur politique, ces visites à l’intérieur du Mali, ont toujours un goût de pré-campagne électorale, ou du moins, rappellent-elles la pré-cédente, tant la gestuelle est éloquente, les bains de foule nombreux, et le discours huilé. S’ajoute à cela une puissante machine Rassemblement pour le Mali (RPM), portée par les femmes, les jeunes et les dé-légations des départements ministériels, qui en profitent pour donner une plus grande visibilité à leurs actions. Cela dit, parler de 2018, serait pré-maturé. En allant à Ségou et alentours, il s’agit d’abord

pour IBK de renouer avec le peuple, ces 77% de Maliens qui l’ont plébiscité en août 2013, convaincus qu’il restau-rerait, d’une part, l’autorité de l’État dans un pays en pleine crise, et certains d’autre part, qu’il relancerait la machine économique, surtout dans des régions éloignées qui pos-sèdent trop peu d’infrastruc-tures de développement pour rivaliser avec la capitale.Pour la 4ème région adminis-trative du Mali, au carrefour du Macina et du pays bamanan, vaste zone aussi peuplée de Peuls, Bozos et Malinkés, l’en-jeu est de taille : « il est temps que Ségou prenne le rythme de son évolution », déclarait le Président à son arrivée, avant de lancer les travaux de l’échangeur du carrefour de Markala, qui mène à Niono, Mbéwani et vers le Macina. Hormis la liesse populaire, et les espérances de ce jeune Ségovien, préoccupé par les perspectives d’emploi mais

ravi de cette visite, la tournée de Ségou est l’occasion de prendre la température de ces Maliens que l’on disait déçus par deux ans de gouvernance mitigée et par la gestion de la crise du nord. S’il reste encore trois ans à IBK pour convaincre, des chantiers sont lancés en attendant cette échéance qui se rapproche à grande vitesse: inaugurations de centrales électriques à Bla, et Tominian, et pose de la première pierre de l’extension du site industriel de Moulin Moderne du Mali (3M-Groupe Keïta) à Ségou.En attendant, les communales devraient éclairer le RPM, parti présidentiel, sur son ancrage local, tout comme d’autres tournées dans les régions de Gao, Kayes, Koulikoro, Tom-bouctou et peut-être Kidal, où IBK avait devancé ses rivaux pendant la campagne de 2013. Son retour y est plus qu’atten-du.

MaMe diarra dioP

Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 20158 9Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

l’ÉvénementPolitique FocusÉconomieSociétéAfrique & MondeSportsCulture

N’DOULA THIAM,

Natif de Bamako, N’Doula Thiam est âgé de 49 ans. Il a été élu

en 2013, au nom du mou-vement associatif religieux Sabati, aux côtés de Madou Diarra, qui représente le Ras-semblement pour le Mali (RPM), face à la liste du parti ADEMA. Bien qu’il s’agisse de son premier mandat, son entrée en politique a débuté en 2012 après la prise de Tes-salit, une localité stratégique du nord du Mali, par la rébel-lion à dominante touarègue alliée aux islamistes. Avec ses collègues, Thiam décida alors de lancer son mouve-ment, pour dénoncer l’inertie de l’État. « C’est pour dire non aux islamistes de tous bords que nous avons lancé Sabati 2012. Il s’agissait surtout de galvaniser la fibre nationa-liste des Maliens pour sau-ver le bateau en dérive après le coup d‘État du 22 mars 2012», raconte-t-il.Issu d’une grande famille ma-raboutique, N’Doula Thiam est le jeune frère du célèbre éditorialiste du quotidien le Républicain, Adam Thiam, et de Thierno Hamed Thiam, ex-vedette de la télévision ma-lienne, disparu aujourd’hui. Si ses frères ont opté pour le journalisme, lui se veut plus

pratique. Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences au lycée Askia Mohamed de Bamako en 1988, il sort diplômé de l’École nationale d’ingénieurs (ENI) en électro-mécanique en 1995, puis dé-croche un Master en business administration (MBA) en ges-tion d’entreprise à Technolab Ista. Ndoula Thiam, travaillera entre autres à Shell Mali, avant de créer sa propre société d’énergie et de production industrielles, SETI Mali. Piqué par le virus de la politique, il se présentera aux législatives de novembre 2013, encouragé par la vision d’Ibrahim Bou-bacar Keïta (IBK), élu à la tête du Mali quelques mois plus tôt. « Notre élection n’a pas du tout été facile », concède-t-il, car outre l‘Adema, sa liste faisait face à celle conduite par Assétou Sangaré du parti Yéléma, dont le président Moussa Mara, a été le maire de la Commune IV.En bon manager, le député a bâti sa popularité et son image sur des actions huma-nitaires et religieuses. Étu-diant, il était membre de la Ligue Islamique des élèves et étudiants du Mali (LIEEMA). Aujourd’hui, il est également membre fondateur du Cercle de réflexion et de formation islamique (CERFIM), et milite aussi à l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMA), présidée par Macky Ba. Pour cet élu, politique et religion ne sont pas contradictoires: «Le prophète Mohamed (PSL) était un représentant poli-tique et religieux à la fois ». Apprécié dans son quartier pour son sens de l’écoute, Thiam, qui est père de 5 en-fants, n’oublie pas qu’en tant qu’élu, il est redevable à sa base : « l’entraide est primor-diale, même si on n’est pas en mesure de résoudre tous les problèmes».

ModiBo FoFana

Huitième secrétaire par-lementaire et membre de la Commission énergie, mines, industrie, et tou-risme de l’Assemblée na-tionale, N’Doula Thiam est député élu en commune IV du District de la capitale.

Entre politique et religion

Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 201510 11Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

Politique Économiel’ÉvénementFocus Société Afrique & Monde Sports Culture

TOTAL MALI SA : « ENGAGÉ POUR UNE ÉNERGIE MEILLEURE » !Jean-François Shoepp est l’Administrateur général de Total Mali SA, filiale du groupe international. Après les JMP 2015, il nous parle du positionnement et des initiatives de Total Mali SA. Entretien.

Journal du Mali L’Hebdo: Total est aujourd’hui une entreprise bien

implantée au Mali. Qu’est-ce qui explique cela face à ses concurrents ?Jean-François Schoepp : Le groupe international Total est la plus africaine des majors et notre présence en Afrique repose sur une très bonne connaissance du terrain. Ce qui vient à l’esprit avec Total, c’est surtout la sécurité et la qualité au cœur de nos opé-rations. Mais aussi la capacité à innover. Vous pouvez le voir sur la nouvelle image de nos stations-service, les offres de paiement mobile, les cartes pétrolières, etc... De plus, notre signature « Committed to Better Energy » atteste de notre engagement pour une énergie meilleure, dans le sens durable, économique et plus accessible.

Quels sont les produits et services ?J.F.S : Notre credo, c’est la satisfaction du client. Nous avons développé des offres différenciées pour les parti-culiers, les PME, les indus-triels dans différents secteurs d’activités. Par exemple, la carte pétrolière qui peut être paramétrée en fonction des besoins, payer du carburant ou être liée à une voiture. Pour les miniers, Total Mining Solu-tions, va de la construction du dépôt à la fourniture de carbu-rants. Il faut aussi mentionner le programme « Cost efficien-cy » ou efficacité énergétique.

Il y a également les boutiques Total, avec une large gamme de produits d’alimentation. Ainsi nos stations-service de-viennent des lieux de vie avec des services de lavage, de vi-dange, ajoutés à une expertise reconnue.

Total Mali en chiffres, c’est quoi ? Et vos normes de qualité ?J.F.S : 2015, a été une année caractérisée par la baisse du cours de l’or, ce qui a eu un impact sur les activités de nos clients miniers. Cela dit, nous avons continué à investir avec l’ouverture de 9 nouvelles sta-tions-service sur tout le pays. Total c’est 80 employés, près de 150 emplois indirects et plusieurs milliards de francs CFA d’investissements. Pour l’approvisionnement qui vient de Dakar et d’Abidjan, Total Mali couvre l’ensemble de la chaîne logistique d’importa-tion jusqu’au dépôt de Bama-ko. Nos stations sont équi-pées de thermo-lance-mètre pour mesurer la qualité du carburant avant de la déchar-ger dans les cuves.

Parlons d’environnement, COP 21 oblige. Quelle est la politique de Total en matière d’énergie renouvelable ?J.F.S : Notre politique se

traduit à travers les solu-tions d’efficacité énergétique proposées aux industriels. L’autre exemple, c’est l’éner-gie solaire, avec des produits innovants comme les lampes solaires qui permettent à des foyers de consommer de l’énergie durable garantie entre 8 000 francs CFA et 95 000 francs CFA s’il s’agit de kits avec plusieurs lampes. Il existe également des solu-tions pour recharger les télé-phones portables jusque dans les endroits les plus reculés et offrir l’énergie à tous !

Parlons du Challenge Start’uper, de quoi s’agit-il ?J.F.S : Le challenge Start’uper est un concours en ligne pour encourager la création d’entreprise dans 34 pays du continent. Il est ouvert à des candidats de moins de 35 ans, ou à de nouvelles entreprises qui existent depuis moins de deux ans. L’objectif est de primer les meilleurs projets d’entreprise, avec à la clé un prix, du coaching et une poli-tique de communication et de visibilité. Le jury est formé de chefs d’entreprises maliens qui retiendront dix projets pour en primer les meilleurs.

ProPos reCueiLLis Par

MaMe diarra dioP

EN BREF

Le MasterCard African Ci-ties Growth Index / ACGI vient de faire paraître son classement 2015 des villes africaines ayant le plus gros potentiel en matière de croissance. 74 villes sont classées en trois catégories selon leur nombre d’habitants: grandes (plus d’un million d’habitants), moyennes (entre 500 000 et un mil-lion) et petites (moins de 500 000). Les scores de croissance inclusive se subdivisent, quant à eux, en quatre tranches : haute (plus de 50 points), moyenne-haute (40-49,99), moyenne-basse (30 à 39,99) et basse (0 à 29,99). Bamako se classe à la 61ème place loin der-rière Maputo, numéro 1, Lagos en troisième posi-tion ou encore Kinshasa à la 15ème place. Le classement se base sur un modèle d’évaluation prenant en compte, entre autres, le PIB par habi-tant, l’accès à l’électricité et à l’eau pour la popu-lation urbaine, la santé, l’éducation, la bancari-sation des citoyens, la participation des inves-tissements directs étran-gers (IDE) dans le PIB ou encore la croissance des dépenses des ménages.

BAS DE TABLEAU POUR BAMAKO

La filiale de la société française a densifié son réseau ces derniers mois.

Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 201510 11Journal du Mali - l’Hebdo N° 35 du 10 au 16 décembre 2015

PolitiqueÉconomie l’Événement FocusSociétéAfrique & MondeSportsCulture

À32 ans, Wahel Soulei-man, ingénieur aéronau-tique d’origine libanaise,

a laissé tomber sa carrière pour se consacrer à sa passion, la pâtisserie. C’est en début d’année qu’à la demande de son père, il débarque à Bama-ko, « une semaine avant l’at-tentat de la Terrasse ! ». Pas de très bon augure, mais l’envie de s’investir dans un nouveau projet est plus forte et c’est début octobre que voit le jour N’ice Cream Bamako, sixième enseigne de la marque en Afrique après Dakar, Abidjan, Kinshasa, Douala et Ouaga-

dougou. Des équipements ul-tramodernes et une belle salle située sur l’une des artères les plus fréquentées, la « rue Prin-cesse » dans le quartier Hippo-drome, pour un investissement financier d’environ 150 millions de francs CFA.Pas moins d’une trentaine de parfums de glace sont propo-sés aux clients, de la tradition-nelle vanille au «cheesecake», en passant par le fameux «chewing-gum», dont raffolent les enfants, et la pastèque, fruit de saison oblige. S’y ajoutent des pâtisseries « à la parisienne », qui font découvrir aux Bamakois des saveurs raf-finées. Ceux qui doivent faire attention à leur taux de sucre ne sont pas oubliés, des glaces au sucralose, spécial diabé-tique type 1 et 2 sont aussi proposées. Avec 24 personnes employées, dont celles venant de prestataires externes, la

jeune entreprise ambitionne de vite grandir, en s’appuyant sur son leitmotiv : la qualité des produits et des processus de fabrication. « Le pâtissier c’est mon frère, et avec lui, nous es-sayons de créer des produits qui satisfont au mieux le client. Et c’est grâce aux clients que nous avons pu tenir et que nous sommes de plus en plus connus », explique Wahel. «C’est le bouche à oreille qui fonctionne et en moyenne une

centaine de clients nous visite chaque jour », se réjouit-il. Des projets ? L’ingénieur devenu entrepreneur en a beaucoup. « Nous allons commencer une formule petit déjeuner. Puis, il y aura des évènements pour les fêtes et notre offre de glaces qui devrait atteindre 80 par-fums, avec des saveurs iné-dites », assure-t-il.

CÉLia d’ALMEIDA

N’Ice Cream, nice place !Les gourmands de Bamako ont désormais leur adresse! Sur la « rue Princesse », le dernier né des glaciers de la capitale fait déjà parler de lui. Découverte d’une jeune entreprise bien déci-dée à miser sur la qualité.

Une vitrine bien garnie et un accueil chaleureux, le secret de N’Ice Cream !

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Économie SociétéPolitiquel’ÉvénementFocus Afrique & Monde Sports Culture

S’éclaircir la peau, un fait devenu banal et qui prend de l’ampleur. La dépigmen-tation se « décomplexe » et les femmes comme les hommes, jeunes comme plus âgés s’y adonnent de plus en plus malgré la sen-sibilisation sur les graves dangers encourus.

LA DÉPIGMENTATION, MALGRÉ TOUT

«Une femme claire a plus de chances de réussir qu’une autre de teint noir».

Ces propos ont été prêtés à la chanteuse Oumou Sangaré, il y a quelques semaines. Tollé sur les réseaux sociaux, appel au boycott de la diva qui a commis le pire des crimes : se dépigmenter. De l’avis général, s’éclaircir la peau est syno-nyme de complexe, du « vou-loir ressembler aux Blancs ». Faux, répond Mariam Kanou-té, coach en développement personnel. « Je pense que le problème est posé souvent de la mauvaise manière » affirme-t-elle. Pour Mme Kanouté, s’il y a deux décennies on pouvait parler de complexe, ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Si vous demandez à une femme malienne, elle vous dira que ce n’est pas pour ressembler aux Occidentales mais pour être, ou en tout cas se sentir belle » explique le coach. Le témoignage de A. Maïga va

également dans ce sens, elle qui n’a « aucun problème avec le regard des gens. Je le fais parce que cela me fait plaisir d’avoir une peau éclatante ». « Pas d’accord avec tout cet argumentaire », soutient au contraire Alfousseiny Sidibé, communicateur. « Les gens qui font cela, hommes comme femmes, n’ont pas compris la valeur de leur peau, et ne s’ac-ceptent pas comme Dieu les a fait ».C’est donc aujourd’hui plus une quête d’amélioration es-thétique. « On peut dire que c’est vrai, quand on voit les Blanches qui se font faire des UV pour bronzer» réagit Ou-mou Ba, jeune trentenaire, teint noir. « Pourtant, on ne va jamais dire qu’elles sont complexées

ÉCHOS DES RÉGIONS

Une première au Mali, les jeunes de la diaspora se sont réunis à Ségou pendant deux jours pour la 1ère édition des Assises nationales de la jeunesse de la diaspora organisé par le Conseil national de la jeunesse (CNJ Mali) et ses partenaires sur le thème « La jeunesse malienne de la diaspora, une opportunité pour le développement socio-économique du Mali ». Venus de 16 pays, les délégués, auxquels se sont joints les membres du CNJ des sections de tout le Mali, ont planché deux jours durant par le biais de plusieurs ateliers qui ont permis aux participants de discuter des thématiques comme les opportunités d’investissement, l’accès au financement, la réconciliation nationale, ou l’emploi entre autres. Placée sous le parainage du Président de la République qui a fait une pause dans sa tournée en 4ème région pour ouvrir les travaux, l’évènement a regroupé plus de 3 000 participants. Les conclusions de cette rencontre devront servir de cadre de réflexion pour une meilleure intégration des jeunes de la diaspora dans le tissu socio-économique malien dont ils constituent une richesse.

par la peau des Africaines, elles veulent elles aussi être plus belles. C’est une ques-tion de se sentir mieux. C’est pareil aujourd’hui que le défri-sage, la chirurgie esthétique, ou même les simples mèches qui changent notre nature », conclut la coach Kanouté qui suggère de poser la question avec les arguments santé. En effet, les « anti-tchatcho », au-delà de la question de «l’iden-tité noire», justifient leur com-bat par les conséquences de la dépigmentation sur la santé. Depuis les années 80, les pou-voirs publics et les autorités sanitaires tentent en vain de freiner l’utilisation de ces pro-duits dangereux. Car, même après la quasi disparition de l’hydroquinone du marché, les produits proposés aujourd’hui, corticoïdes ou autre glutha-tione, sont tout autant à risque. Les comprimés et autres pi-qures ne font pas moins de ravages que les crèmes de tous acabits. Il y a quelques mois, des cas de décès suite à des injections de ce dernier produit avaient été signalés au Sénégal. Se dépigmenter, que ce soit par complexe ou par « coquetterie », reste donc une entreprise dans laquelle il semble toujours aussi périlleux de se lancer…

CÉLia d’aLMeida

À SÉGOU, LA JEUNESSE MALIENNE RASSEMBLÉE

EN BREF

Le syndicat national de l’éducation de base me-nace de grèver du mardi 15 au jeudi 17 décembre. Motif du débrayage : l’échec des négociations en cours depuis 2012 pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants. Le syndicat réclame la relecture de l’arrêté 3282 du 11 août 2011 qui autorise les en-seignants fonctionnaires des collectivités à effec-tuer des études supé-rieures et leur mobilité. Il s’agit également de la finalisation du processus d’intégration des ensei-gnants en cours depuis 2010, de la signature des projets d’arrêtés pour l’intégration des écoles communautaires et du paiement de tous les ar-riérés de salaires.

MENACE DE GRÈVE

Elles sont les premières victimes des effets né-gatifs des changements climatiques. Les femmes ont élevé leurs voix ce 8 décembre dans les cou-loirs du Bourget avec un message : « Nous allons sacrifier nos enfants ». Elles ont, à travers plu-sieurs prises de parole, attiré l’attention des négociateurs mais sur-tout des ministres qui discutent les premières conclusions, sur l’ur-gence de l’action. Une dizaine de représen-tantes de communautés indigènes des cinq conti-nents ont conclu les unes après les autres que la COP de Paris manquait de la spiritualité néces-saire pour parvenir à «changer le système plu-tôt que le climat ».

COP21 : LES FEMMES SE FONT ENTENDRE

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ÉconomieSociété Politique l’Événement FocusAfrique & MondeSportsCulture

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Société Afrique & MondeÉconomiePolitiquel’ÉvénementFocus Sports Culture

Le 28 février 2016, les Béninois iront aux urnes pour désigner le suc-cesseur de Yayi Boni au palais de

la Marina. La précampagne a démarré, mais à Cotonou, le sujet qui tient le haut du pavé est la désignation de Lionel Zin-sou, tout droit venu de Paris et bombardé Premier ministre en avril 2015, comme candidat des Forces Cauris pour un Bé-nin émergent (FCBE). Pour certains, il est un cheveu sur la soupe du parti au pou-voir, car il ne remplirait pas les critères qui sont, entre autres, l’appartenance au FCBE, la possession d’un mandat élec-tif ou un électorat confirmé. Une autre analyse, minoritaire, le présente comme l’arbre qui cache la volonté de Yayi Boni

de faire barrage à l’homme d’affaires Patrice Talon, son ami intime d’hier, son ennemi n°1 d’aujourd’hui, le temps que « petit chouchou » du président, Komi Kountché, atteigne l’âge requis. Alors Zinsou, un candidat par défaut ? Il reste évident que la bataille sera rude pour cet outsider. Face à lui, outre Patrice Talon, d’autres poids lourds ont déjà déclaré leur candidature, comme l’ancien Pre-mier ministre Pascal Irenée Koukpaki, et un autre homme d’affaires, Sébastien Adjavon. À trois mois du premier tour, d’autres candidatures sont encore atten-dues, et le suspense reste entier.

B.S.

Bénin : l’après Boni en question

En Libye, depuis l’écroulement de l’État de Kadhafi en 2011, c’est le chaos. L’arrangement auquel sont parvenus les deux parlements ri-vaux à Tunis, le 6 décembre, fait espérer une sortie de crise pour ce pays. Reste à gérer l’autre versant du problème : l’expansion de Daesh.

LIBYE : APRÈS L’ACCORD, QUELLE OPTION FACE À DAESH ?

Fin de suspense en Libye. Le 6 dé-cembre 2015, les deux parlements antagonistes réunis en négociation

en Tunisie, ont annoncé « un accord pour la formation d’un gouvernement d’union nationale ». D’un côté, le Congrès gé-néral national (CGN), basé à Tripoli, et de l’autre, la Chambre des représen-tants (CDR) à Tobrouk, reconnue par la communauté internationale et née des législatives de juin 2014. Selon le site d’information libyen, Libya Herald, « les termes de l’accord de Tunis prévoient la formation d’un comité de dix personnes,

cinq issues du CGN et cinq de la CDR. Ce comité est chargé de désigner un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres, l’un issu du CGN et l’autre du CDR ». Un arrangement qui, s’il est validé par les protagonistes libyens, mettra fin à la division. Depuis octobre 2011, la Libye est devenue une pétaudière, et peine à remonter la pente du désordre créé par la chute de Kadhafi, intervenue après huit mois de guerre civile qui a provoqué des milliers de morts, renforcé la culture de l’affrontement, et fait de ce pays un État de non droit, ou prolifèrent les groupes terroristes.

Cet accord intervient dans un contexte marqué par l’avancée de Daesh, depuis

l’été 2014, notamment à Syrte, dont l’or-ganisation islamiste convoite le pétrole. De plus, un récent rapport des Nations unies indique que Daesh, attaqué en Sy-rie et en Irak, convoite la Libye comme point de repli. Pour éviter ce scenario, le ministre italien des Affaires étran-gères, Paolo Gentiloni, a annoncé une conférence sur la Libye, prévue le 13 décembre prochain à Rome. Elle verra la participation de décideurs internationaux et des pays voisins.

BouBaCar sanGarÉ

Le groupe État islamique veut contrôler la Lybie, un scénario catastrophe selon l’Europe.

UNE SEMAINE DANS LE MONDE

C’est un désastre électoral pour le Parti socialiste uni du Vénézuela (PSUV) dirigé par le président Nicolas Maduro depuis la mort de Hugo Cha-vez en 2012. Le parti a été défait aux législatives du dimanche 6 décembre par la Table de l’unité démocratique (MUD), une coalition d’opposition qui a remporté 103 des 167 sièges du Parlement, contre 46 seulement pour le PSUV, la formation officielle. C’est la première fois que l’opposition remporte la majorité parlementaire depuis seize ans. Au sein de cette coalition, un parti émerge : Primero Justicia de Henrique Capriles, 43 ans, celui-là même qui avait donné du fil à retordre à Hugo Chavez à la présidentielle de 2012 ainsi qu’à Ni-colas Maduro en 2013. Pour nombre d’observateurs, cette victoire de la droite aux législatives est consécu-tive à la déception du peuple par les « révolutionnaires », due notamment à leur train de vie et à la corruption. Temps sombre pour le chavisme…

B.s

VÉNÉZUELA : AU CRÉPUSCULE DU CHAVISME ?

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S P O N S O R I S É PA R

CARTONS DE LA SEMAINE

Les équipes hommes et dames d’Hamdallaye ont respectivement été battues (43-58) et (49-68) par l’équipe de Faladié et l’équipe de Mis-sira lors des finales de la 3ème édition du Streetball le samedi 5 décembre au Palais de la culture Amadou Hampaté Bah.

L’AS Black Star de Badala-bougou a rejoint, le dimanche 6 décembre, le COB en finale du tournoi de la Solidarité en s’imposant (4-3) aux tirs au but devant la JA. La finale se joue-ra le 13 décembre au com-plexe sportif de Heremakono.

ISSA KOLON COULIBALY : « LE MALI A CERTES PLIÉ LEGENOU MAIS IL N’EST PAS À TERRE »

Journal Du Mali L’hebdo : Com-ment expliquez-vous l’élimina-tion du Mali ?

Issa Kolon Coulibaly : Il faut dire que c’est un coup dur pour les jeunes et pour nous-mêmes les entraîneurs, car nous ne nous attendions pas à quitter la com-pétition dès le premier tour. Nous ne sau-rions dire exactement les raisons de cet échec, mais il est important après une telle débâcle, d’analyser la situation afin d’en tirer des leçons pour l’avenir. Le Mali a peut-être plié le genou mais nous ne sommes pas à terre. Comme d’habitude, les joueurs avaient eu plusieurs séances d’entrainement à Kabala avant la com-pétition pour affronter les matches. Nous sommes évidemment déçus par ce ré-sultat mais nous ne sommes pas décou-

ragés. Nous espérons que cette défaite servira d’expérience pour les compéti-tions à venir notamment le Chan qui aura lieu du 16 janvier au 7 février au Rwanda.

Justement quels sont vos objectifs pour le Chan 2016 et comment comp-tez-vous les atteindre ?I.K.C : Aller plus loin que la CAN et pour-quoi pas remporter le trophée. Une fois à Bamako, nous allons nous remettre au travail. Nous ferons les présélections car le Chan ne prend en compte que les lo-

Le coach adjoint des U23 du Mali reste confiant en le potentiel de ses poulains.

Après son élimination dès le premier tour de la CAN des moins de 23 ans, la sélection nationale a quitté Dakar le 8 décembre pour Bamako. Issa Kolon Coulibaly, entraîneur adjoint, revient sur les raisons de cet échec.

caux. Nous restons confiants afin que la situation s’améliore pour ne pas réitérer l’échec de Mbour.

Un mot sur la crise de la Femafoot et son incidence sur le football malien ?I.K.C : Il est temps que tous les acteurs adoptent une attitude responsable afin de mettre l’intérêt national au dessus. Chacun doit être conscient que seul l’avenir du football malien compte et rien d’autre.

Moussa MaGassa

Plus de cinq hectares de terrain nu, en plein cœur de Bamako, de quoi susciter bien des convoitises.

Le champ hippique de la capitale, qui a d’ailleurs donné son nom au quartier qui le jouxte, va bientôt quitter cet espace qu’il occupe depuis des décennies. Plu-sieurs acquéreurs se seraient manifestés notamment Jean Amadou Tigana, ancien footballeur, qui selon nos informations, est prêt à débloquer près de 4 milliards de francs CFA. De source officielle, il s’agit

plutôt d’une « délocalisation ». Selon Aliou Maïga, directeur général adjoint de la Direction nationale des sports (DNS), cette décision permettrait de mieux gé-rer les attroupements lors des grandes activités. À l’heure actuelle, la Fédéra-tion malienne de sports équestres est en train d’examiner la proposition afin d’en dégager les inconvénients et les avantages.

Moussa MaGassa

Le champ hippique quittera-t-il l’Hippodrome ?

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Directeur de publication : Mahamadou CAMARA - Directrice déléguée : Aurélie DUPIN - Rédactrice en chef : Mame Diarra DIOP Rédactrice en chef adjointe : Célia D’ALMEIDA - Rédaction : Ousmane DEMBELE - Olivier DUBOIS - Modibo FOFANA - Moussa MAGASSA - Boubacar SANGARÉ - Abou SIDIBÉ - Photographie : Boub’s SIDIBÉ - Infographiste : Marc DEMBÉLÉ

JOURNAL DU MALI L’HEBDO, édité par IMPACT MÉDIA PRESSE, imprimé à Bamako par Imprim Services.Hamdallaye ACI 2000 - Rue 457 - Porte 44 - Bamako - Tél : + 223 44 90 26 40 - www.journaldumali.com - [email protected]

CONINOCONOS, DE LA POÉSIE À LA PROPHÉTIE…

Coninoconos, autant le dire tout de suite, est « un homme de la nature », un individu en marge. Il pense

le contraire des autres, cherche des réponses à des questions qui semblent vides d’intérêt pour le commun des mor-tels, et, encore plus étrange, ses interlo-cuteurs sont les animaux. À l’homme de la société qui souhaite troquer sa raison contre l’instinct animal, ce dernier ré-pond : « Dans votre société, vous faites le mal par plaisir et par méchanceté, alors que dans la nature, nous le faisons par besoin. Notre raison nous permet de nous adapter, et la vôtre de changer ». Née en 1994, Aïcha Diarra est parmi les plus jeunes auteurs maliens, pour avoir publié son premier ouvrage à 17 ans. En 2012, elle va intégrer le mouvement

En 2012, la Malienne Aïcha Diarra publiait « Les larmes de la tombe », son premier recueil de poésies. Elle revient cette année avec « Conino-conos, de la poésie à la prophétie ». Tout aussi percutant.

«Malivaleurs», et s’imposer comme une figure du leadership jeune. Étudiante en marketing et en anglais, elle donne, dans

ses écrits, libre cours à sa révolte contre la mort, la mélancolie, la souffrance, la misère, avec des textes qui en disent long sur sa maturité littéraire. D’ailleurs, l’un des poèmes de Coninoconos, rap-pelle l’œuvre « Ainsi parlait Zarathoustra» de Friedrich Nietzsche, tant le person-nage a les attitudes d’un surhomme qui se propose de « résoudre l’énigme mon-diale comme jamais personne ne l’avait fait, l’énigme étant la poésie, la poé-sie allant vers la prophétie ». L’auteure aborde également la mythologie biblique sur l’origine de l’Homme (dans laquelle se retrouvent musulmans et juifs), avec un style qui oscille entre vers et prose. En refermant ce livre, vient à l’esprit cette vue de Jean-Paul Sartre, pour qui la lit-térature est « l’appel libre d’un homme à d’autres hommes. »

Coninoconos, de la poésie à la pro-phétie, Aïcha Diarra, La Sahélienne, 2015.

BouBaCar sanGarÉ

INFO PEOPLE DÉTENTE

BOOBA ET SIDIKI DIABATÉENSEMBLE POUR « VALIDÉ »La vidéo publiée ce week-end sur Youtube aura eu le mérite de mettre définitivement un terme à la controverse : non, Booba n’a pas plagié Sidiki ! Et pour le prouver, les deux artistes sont montés ensemble sur scène ce 5 décembre

dernier à Bercy. Accompagné de sa kora, Sidiki Diabaté a interprété son morceau Ignanafi Debena. Une chanson dont la musique fut reprise par Booba pour son sin-gle « Validée ». Sidiki a été clair : la reprise de Booba est pour lui une fierté.

AKON À BAMAKO EN JANVIER !La star américaine d’origine sénégalaise, Akon, est attendue à Bamako le 16 janvier pour un concert géant, au Stade omnisport Modibo Kéïta. Celui qui s’est désormais investi dans un immense projet d’électrification rurale « Akon Lighting Africa », est invité par la société évène-mentielle Africa Scène de Abou Guitteye. Pour rappel, le jeune quadra est chanteur et producteur de RnB (Konvict Muzik). Son premier single Locked Up et son premier album Trouble sont sortis en 2004. Il est le premier artiste solo à avoir été classé simultanément numéro 1 et 2 du Billboard Hot 100.

Trouvez les mots cachés !

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