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LE TRAIT D’UNION N° 104 JUILLET 2017 Association des Retraités de Technip [email protected] www.artechnip.org

JUILLET 2017 - artechnip · 2017. 7. 7. · JUILLET 2017 N°104 SOMMAIRE ÉDITORIAL – page 1 de l’ARTP NOUVELLES DE LA FNAR-UFR – page 2 Lettre de la CFR au Président de la

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  • LE TRAIT D’UNION

    N° 104

    JUILLET 2017

    Association des Retraités de Technip

    [email protected]

    www.artechnip.org

  • JUILLET 2017

    N°104

    SOMMAIRE

    ÉDITORIAL – page 1

    de l’ARTP

    NOUVELLES DE LA FNAR-UFR – page 2

    Lettre de la CFR au Président de la République Au Fil des Jours

    REVUE DE PRESSE – page 7

    « Intérêts privés » du mois de mars 2017

    CHRONIQUES du CHAOS AMBIANT – page 9

    de Corindon

    Communiqués ARTP – page 10

    Senior expérience Site www.artp.org

    ARTS & CULTURE – page 11

    Le Coin des Artistes. Homographes – Homophones La naissance du marbre automobile Les 40 ans du RER Le MS61 est entré dans l’histoire

    ACTIVITÉS DE TECHNIP – page 26

    La flotte - Livraison du Skandi Búzios Nouveaux contrats

    LOISIRS – page 29

    Expositions

    NÉCROLOGIE – page 31

    Hommage à ceux qui nous ont quittés

    NOUVEAUX ADHÉRENTS

    0~0~0~0~0

    La réalisation de ce numéro a été effectuée avec la participation de :

    Daniel Bailly - Joseph Caer - Bernard Chavand - Jean-Pierre Cohen

    Natalia Diaith - Jean-Michel Gay - Jean-Louis Gérard - Huguette Livernault

    Jacques Massol - Michel Pinaz - Philippe Robin - Jean Roy - Jean Marie Ternisien

    Qu’ils soient tous chaleureusement remerciés ainsi que les ateliers de reprographie de

    TECHNIP

  • Le Trait d’Union – mars 2017 1

    ÉDITORIAL

    Les retraités ont fait l’objet d’une attention particulière lors des récentes élections. Dans cette période de « promesses » on aurait pu s’attendre à un projet de revalorisation des pensions - gelées depuis des années - ou à d’autres mesures en leur faveur. Et bien non il est envisagé principalement d’augmenter la CSG applicable aux pensions. La Confédération Française des Retraités, à laquelle nous sommes affiliés, a immédiatement réagi. Voir lettre page 2. A suivre… On lira également l’actualité sociale des retraités et de la protection / santé. Des contacts de Jean-Michel et Philippe avec de la Direction devraient permettre de relancer le projet de transfert d’expérience lancé il y a 3 ans dans le cadre du développement durable. Nous savons que cette initiative répond à l’attente de nombreux retraités qui avaient manifesté leur intérêt pour ce projet. Une bonne nouvelle de notre webmaster Philippe : notre site internet artechnip.org est de plus en plus visité. Il faut désormais le faire vivre et le rendre plus interactif en le « nourrissant » et donc en mettant en ligne vos souvenirs, récits, photos… et vos commentaires. On lira quelques chroniques automobile ou ferroviaire avant de découvrir l’actualité du groupe TechnipFMC avec notamment la mise en vigueur du projet FLNG Coral. Nous reviendrons à la rentrée sur la fusion TechnipFMC qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de susciter des réactions diverses parmi le personnel et tous ceux qui sont attachés à l’avenir de l’ancienne société Technip. Enfin nous vous présentons quelques propositions d’activité culturelle à Paris et la rubrique Nécrologie où nous rendons hommage à nos collègues qui nous ont quitté. L’Assemblée Générale pourrait se tenir le jeudi 12 octobre 2017 sous réserve de disponibilité de l’Auditorium. D’ici là nous vous souhaitons un excellent été sans canicule et avec beaucoup de détente Pour le Bureau Daniel Bailly

  • 2 Le Trait d’Union – juillet 2017

    Monsieur le Président de la République

    Palais de l'Élysée

    55 rue du Faubourg-Saint-Honoré

    75008 Paris

    Paris, le 15 Juin 2017 Nos réf : PE/CB/062017 LETTRE RECOMMANDÉE AVEC A.R

    Monsieur le Président,

    Dans le cadre de la campagne électorale qui a conduit à votre élection, vous avez bien voulu nous faire part de quelques orientations que vous souhaitiez mettre en œuvre concernant les populations que nous représentons. Nous vous remercions de cette marque de considération et nous en avons largement fait part à notre million et demi d’adhérents.

    Parmi ces orientations, deux ont rencontré notre adhésion.

    Il s’agit tout d’abord de votre projet concernant un régime de retraite unique dans lequel un Euro de cotisation donnerait droit à un même montant de pension, indépendamment de la profession dans laquelle la personne aurait exercé son activité. Il s’agit d’une revendication que nous soutenons depuis dix ans et nous sommes très heureux que vous la preniez à votre compte.

    Il s’agit également de l’augmentation de l’Allocation de Solidarité pour les Personnes Âgées que vous prévoyez de porter de 800 à plus de 900 Euros par mois. Nous nous réjouissons de cette mesure de justice en faveur des personnes – principalement des femmes - que les hasards de la vie ont empêchées de constituer un niveau satisfaisant de ressources.

    En revanche il y a un sujet qui nous a valu un abondant courrier de retraités inquiets

    de voir se profiler une nouvelle attaque de leur pouvoir d’achat. Il s’agit de l’augmentation envisagée de la CSG. Nous avons bien noté que cette

    mesure générale ne concerne pas seulement les retraités puisque toutes les autres catégories seraient également concernées. Mais nous avons compris qu’outre les salariés du privé, les fonctionnaires et les travailleurs indépendants bénéficieraient de mesures compensatoires.

    Dans ce contexte et pour éviter que les retraités n’aient un sentiment d’injustice, nous vous suggérons deux mesures, dont nous savons qu’elles seraient appréciées par eux

    Il s’agit tout d’abord de la cotisation maladie de 1% qui est prélevée sur les pensions complémentaires du secteur privé. L’inexistence de toute cotisation d’assurance maladie pour les fonctionnaires et la suppression de toute cotisation maladie planifiée pour les salariés, justifie que cette cotisation soit supprimée.

    Il s’agit également de la cotisation des complémentaires Santé des retraités qui de l’avis d’Etienne Caniard, ancien Président de la Mutualité Française, leur coûte, tous éléments pris en compte (loi Evin, absence de participation patronale, absence de déductibilité fiscale, progression avec l’âge ), trois fois plus que celle des salariés. Nous vous

  • 3 Le Trait d’Union – juillet 2017

    demandons donc de permettre aux retraités de déduire de leur revenu imposable tout ou partie de leur cotisation, comme cela se fait pour les salariés du secteur privé.

    Enfin, nous souhaitons qu’une attention particulière soit portée à la détermination du montant des revenus à partir desquels le nouveau taux de la CSG s’appliquerait. Il est difficile de considérer qu’un montant de 1 200 € fasse sortir son bénéficiaire de la catégorie des retraités modestes.

    Monsieur le Président, il y a beaucoup d’autres sujets que vous évoquez dans votre courrier. Nombre de ceux-ci, qu’il s’agisse du maintien à domicile, de l’amélioration de la prise en charge des dépenses de santé ou de la reconnaissance du rôle des retraités dans la société, rejoignent les préoccupations de nos adhérents et nous sommes disposés à rencontrer les personnes qui en sont chargées, pour leur présenter nos propositions.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

    Le Président Pierre ERBS

    La Confédération Française des Retraités est constituée des 5 principales organisations de retraités : Confédération Nationale des Retraités des Professions Libérales – Fédération Nationale des Associations de Retraités - Générations Mouvement Fédération Nationale - Groupement CNR-UFRB - Union Française des Retraités

    83/87 avenue d’Italie 75013 PARIS - Tél : 01 40 58 15 00

    Courriel : [email protected]

    mailto:[email protected]

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 4

    AU FIL DES JOURS

    du 1er avril au 30 juin 2017

    RETRAITE

    Aider les retraités à comprendre les enjeux

    La campagne électorale encore en cours aurait dû être l'occasion d'un débat sur les retraites, utile et expliquant notamment l'impact qu'auront inévitablement sur elles les évolutions de la croissance, du déficit public, de la dette, de l’inflation et de l'espérance de vie. Largement occulté par les joutes politiques accaparant l'essentiel de l'espace médiatique ce débat n'a malheureusement pas eu lieu, pas encore du moins. De récentes publications chiffrées et à vocation péda-gogique pourraient faciliter la compréhension des enjeux si les hypothèses sur lesquelles elles reposent étaient clairement rappelées et comparées aux estimations d'instituts de conjoncture, d'économistes reconnus ou encore du FMI. Les complémentaires Agirc/Arrco par exemple expliquent que grâce à un important ajustement de la contribution d'équilibre AGFF*, le résultat technique négatif 2016 (ressources moins charges) a pu être réduit de 9,7 M€ (milliards) à 4,3 M€. Le document explique ensuite que des produits financiers générés par la gestion des réserves l'ont encore diminué de 2,1 à 2,2 M€ supplémentaires. Très bien. Mais l'ampleur exceptionnelle de ces deux éléments ne garantit nullement que cette situation se reproduira fréquemment, d'autant plus que le niveau des réserves baisse inexorablement et que l'avenir même de l'AGFF est en discussion. Agirc/Arrco laissent d'ailleurs leurs prévisions de déficit 2017 et 2030 inchangées, à respectivement 5 et 4 M€. Cette perspective de constante dégradation des comptes mériterait d'être davantage mise en exergue afin que chacun prenne conscience de l'urgence des réformes capables d'éviter qu'un épuisement des réserves vers 2025 impose une amputation concomitante des prestations. Et ceci d'autant plus que les estimations Agirc/Arrco supposent une remontée de la croissance à 1,5 % que peu d'économistes jugent atteignable sans un prompt recul de l'âge de départ suivi d'une transition rapide vers un régime universel. Pour l'ensemble des régimes français, un graphique du COR représentant le solde financier en fonction de la productivité du travail (facteur déterminant de la croissance) entre 1% et 2%, ne privilégie aucun de ces taux. Il montre tout de même qu'il faut atteindre 1,5% pour

    équilibrer les comptes et attendre 2040… Ce graphique montre également qu'avec 1,3% l'équilibre n'est jamais atteint. Tant qu'un lecteur (s'il est chanceux de trouver ce genre de graphique ailleurs que dans la presse économi-que) n'a pas d'argument convaincant pour penser que la croissance aura du mal à dépasser 1,5%, il a peu de chances de se laisser persuader du caractère urgent de la nécessité de réformes.

    * AGFF : Association pour la Gestion du Fonds de Finan-cement des retraites garantissant le paiement des pensions à partir de 62 ans sans abattement, sous réserve d'avoir atteint la durée d'assurance régime général requise. L'accord Agirc/Arrco correspondant a déjà été prorogé plusieurs fois et a été reconduit fin 2011 jusqu'au 31/12/2018.

    ♦ La position constante de la CFR a toujours été qu'il était admissible que l'écart de taux de CSG entre actifs et retraités - 0,9% - soit supprimé un jour, à deux conditions : la première, que la transition correspondante soit progressive et la deuxième, que cette modification serve à améliorer la condition des personnes en perte d'autonomie. Maintenant, la proposition d'une hausse CSG de 1,7 point se traduirait par une perte de pouvoir d'achat du même pourcentage pour les actifs et pour les 60 % de retraités qui n'en seraient pas exonérés. Dans ces conditions, il faudrait que la transition soit progressive, sur plusieurs années, et que le différentiel actifs/retraités demeure à son niveau actuel malgré ses fréquentes remises en cause par la Cour des Comptes. Ceci étant, la baisse de pouvoir d'achat des actifs serait compensée, et au-delà, par une baisse de leurs cotisations maladie/chômage - 3,15 % - ce qui reste à vérifier. Leur pouvoir d'achat serait donc augmenté de 3,15% - 1,7% = 1,45 %. En revanche, la baisse de 1,7% du pouvoir d'achat des retraités non exonérés n'étant pas compensée, leur écart de pouvoir d'achat par rapport à celui des actifs augmenterait de 1,45 % + 1,7 % = 3,15 %. Cet accroissement de l'écart, substantiel, portera à environ 32, 8% l’écart entre la progression des salaires (18,7 %) et la baisse des retraites (13,7 % : moyenne arithmétique CNAV/Agirc/Arrco) depuis 1992. Il apparaîtra clairement sur les courbes CFR de pouvoir d'achat qui seront publiées en mai.

    ♦ Ne pas reculer l'âge légal de départ à la retraite, donc le maintenir à 62 ans, priverait Agirc/Arrco des recettes sans lesquelles l'épuisement de leurs réserves vers 2023

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 5

    imposerait à cette échéance une baisse des pensions versées. Il faut savoir en effet que, du montant actuel de leurs réserves - environ 60 milliards d'€ - qui ne sont d'ailleurs maintenant pratiquement plus que des réserves Arrco, une moitié ne pourra plus être utilisée pour assurer

    chaque année la totalité des prestations à partir du 1/1/2019 car, par application de l'accord Agirc/Arrco de novembre 2015, la gouvernance du nouveau régime « unifié » imposera que les réserves demeurent égales à 6 mois de prestations. Avec des déficits annuels récurrents de 5 milliards, cette moitié - donc 30 milliards d'€ - ne permettrait de tenir que 6 ans sans amputation des prestations, soit jusqu'à 2023 environ. Cette situation inquiétante n'a pas empêché un grand hebdomadaire d'écrire : « le trou des retraites complémentaires est bouché ». On peut comprendre qu'avec de telles affirmations, nombre de retraités ne perçoivent pas le tragique de la situation à venir. Les propositions actuellement connues des deux candidats peuvent encore changer et, si c'est le cas, la CFR s’efforcera d’y faire référence par le canal de son site.

    Les positions exprimées sur les retraites et sur les personnes âgées en général par le Président de la République avant son élection n'ont pas été vraiment explicitées depuis. Espérons que la campagne en cours des élections législatives en dissipera le flou qui empêche de notre part une analyse utile de la situation. Entre baisse des impôts, hausse de la CSG pour certains, suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des ménages, modification de la fiscalité du capital, régime universel de retraite et d'autres choses encore - cette liste n'épuise pas le sujet -, il est difficile en effet de savoir de quel côté penchera la balance du pouvoir d'achat pour diverses catégories de retraités. Bien évidemment, entreprendre une réforme systémique du système français des retraites garantissant sur le long terme à la fois une stricte équité de traitement entre tous les retraités et des revalorisations acceptables, que le système par répartition doit permettre s'il est bien géré, est un défi majeur. Essence même de cette mutation, l'unification des règles actuelles de cotisation et de calcul des pensions, avec la suppression des Régimes spéciaux pour corollaire, est un défi majeur. Toute indispensable qu'elle soit pour éviter un écroule-ment du dispositif actuel et d'ailleurs soutenue par une majorité de la population, cette entreprise générera probablement de fortes résistances, syndicales entre autres. On empêchera difficilement en effet qu'elle soit interprétée comme une remise en cause d'un des piliers de la Fonction Publique, voire ressentie comme une agression identitaire.

    Certaines résistances fléchiront peut-être quand un projet aussi construit et précis que celui de la CFR pourra dissiper ce flou. Une difficulté tient au fait que la compréhension du concept de « comptes notionnels » lui- même demande un peu d'attention, par exemple sa version suédoise qui lie le niveau des pensions à l'espérance de vie afin que la dette d'une génération ne soit pas systématiquement reportée sur la suivante. Il faudra aussi expliquer comment le traitement des cotisa-tions, du calcul de la pension et des réévaluations annuelles de ce système en points diffère du système Agirc/Arrco, lui aussi en points, mais sévèrement et conti-nument dégradé par des années de mauvaise gestion.

    La position appa-remment rigide de ne pas reculer l'âge légal de départ à la retraite au-delà de 62 ans n'a pas varié et la baisse des retraites complé-mentaires à partir de 2023 environ en

    demeure actuellement la conséquence la plus probable. Il est cependant difficile d'imaginer qu'un changement de cap ne deviendra pas incontournable si l'évolution de l'économie nationale ne laisse par ailleurs pas d'espoir de réduction significative du déficit Agirc/Arrco, d'autant plus que la mise en place d'un régime universel de retraite ne peut guère être attendue avant la fin de la prochaine décennie.

    Comme on pouvait s'y attendre, de nombreux appels de nos adhérents confirment que financer une augmentation* du salaire net des actifs par une hausse de la CSG des retraites supérieures à 14 375 €/an passe mal. Leur faire miroiter qu'un prélèvement forfaitaire de 30% protégerait leur épargne est hors sujet et en tout cas pas de nature à leur faire admettre le bienfondé d'un passage de leur CSG de 6,6% à 8,3%. Les affirmations fallacieuses d'une partie de la presse, de certains économistes et de la Cour des Comptes elle-même que le pouvoir d'achat des retraités dépasse celui des actifs ont fait des dégâts ! La CFR réfléchit à l'opportunité et à la forme d'une réaction utile. * 1,45 % : différence entre 3,15 % de moins sur les cotisations maladie/chômage et 1,7% de plus sur la CSG

    ACTION CFR

    Mi-mars 2017, nous avons lancé des actions auprès des 336 Députés qui devraient se représenter aux élections législatives de juin 2017. Plus de 260 lettres ont été expédiées. Les courriers envoyés par les Délégués Départementaux CFR et éventuellement les Délégués Régionaux CFR demandent des engagements des Députés sur les sujets suivants : Retraites – Perte d'autonomie – Santé –Représentation

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 6

    Un peu d’humour

    ☺ ☺ ☺

    ☺ ☺ ☺

    SANTÉ

    La commission santé de la CFR poursuit son activité de façon régulière à raison d'une réunion par trimestre. La réunion du 10 avril 2017 a permis de traiter les thèmes suivants : ◊ La mise au point de deux amendements du rapport

    d'activité de la commission qui sera présenté à l'AG de la CFR du 17 mai 2017. Du fait de l'abandon du projet de labellisation des contrats d'assurance complémentaire santé, entraînant en définitive l'absence d'avantage pour les retraités, la position de la CFR est de proposer sa contribution à la mise au point de toute mesure (notamment fiscale) qui améliorerait les conditions

    d'accès des retraités à la couverture complémentaire. Il est également apparu souhaitable de réagir officiellement à la décision ministérielle de maintenir le remboursement de médicaments de la maladie d'Alzheimer, alors que la HAS met en évidence leur faible efficacité. L'attention de la commission a été attirée sur la publication récente d'une étude de l'IRDES intitulée « assurance maladie et complémentaires santé : comment contribuent-elles à la solidarité entre hauts et bas revenus ? » qui confirme qu'au contraire de l'assurance maladie obligatoire, l'assurance maladie complémentaire et les restes à charge induisent peu de transferts entre groupes de revenus !

    ◊ Un point a été fait sur les conditions de mise en œuvre de la loi de modernisation de notre système de santé (LMSS) : le tiers-payant par les complémentaires, l'expérimentation de guichets d'accueil et d'accompa-gnement des réclamations en santé, le lancement d'un service public d'information en santé, la relance du Dossier Médical Partagé (DMP).

    Les fédérations adhérentes ont été invitées à diffuser des informations pratiques sur le DMP en direction des retraités.

    ◊ L'échec des négociations de la convention dentaire et l'instauration d'un règlement arbitral, mettant en évidence les difficultés de parvenir à concilier l'exercice libéral d'une activité de soins et les conditions d'accès aux soins dentaires et de prothèses selon des modalités acceptables et équilibrées (tarifs et bases de remboursement).

    ◊ Un focus a été fait sur l’iatrogénie médicamenteuse (accidents liés aux médicaments) qui concerne tout particulièrement les personnes âgées, plus vulnérables et polymédicamentées. Des accidents peuvent survenir du fait d'un mauvais respect des prescriptions, d'un défaut d'observance, d’une erreur de prescription ou d’une incompatibilité entre les prescriptions de plusieurs médecins. Un collectif « bon usage des médicaments » développe une vaste campagne d'information en direction des professionnels de santé et auprès du grand public. La commission invite les fédérations à relayer les conseils préconisés.

    ◊ La création récente de l'UNAASS (union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé) permet notamment à la FNAR et à Générations Mouvement de siéger au CA de cette nouvelle structure chargée de renforcer la légitimité et la reconnaissance de la représentation des usagers.

    ◊ Les représentants de Générations Mouvement ont présenté les caractéristiques du partenariat conclu avec « Dynseo e-santé » pour la lutte contre le déclin cognitif des personnes âgées. Capacités de l'utilisateur. L'outil peut être utilisé à domicile ou servir de support pour des animations et des ateliers en groupe. Il fera l'objet d’une évaluation scientifique en milieu hospitalier.

  • 7 Le Trait d’Union – juillet 2017

    REVUE DE PRESSE

    Lu dans le numéro 752 « Intérêts privés » du mois d'avril 2017

    SOINS DENTAIRES : Faute d'accord entre l'assurance maladie et les chirurgiens-dentistes sur les tarifs, le ministère de la santé appliquera les propositions de l'arbitrage de la Cour des comptes qui prévoit un plafonnement progressif des tarifs sur les prothèses sur 4 ans, et une réduction du reste à charge des patients.

    Quelques exemples :

    plafond tarifaire de la couronne céramo-métallique ramené de 550 € à 510 € en 2020 ;

    plafond de la couronne métallique porté de 230 € à 250 € pour les bénéficiaires de la CMU complémentaire ;

    relèvement de 107,50 € à 120 € en 2019, de la base de remboursement des couronnes.

    Parallèlement, les soins conservateurs seront revalorisés. Par exemple, la restauration d'une dent cariée passera de 41 € à 67 € en 2018.

    ASSURANCE DE PRÊT ET MALADIE GRAVE : Droit à l'oubli ; les anciens malades mieux informés Il y a du nouveau pour le « droit à l'oubli », ce dispositif qui permet aux personnes ayant été atteintes d'une maladie grave de ne plus être pénalisées au moment de souscrire un contrat d'assurance invalidité-décès et de pouvoir ainsi contracter un crédit immobilier plus facilement. Désormais les assureurs transmettront aux candidats à l'assurance emprunteur (souscrite lors d'un prêt) relevant de la convention AERAS, une information simple et claire concernant le dispositif du « droit à l'oubli ». (Décrets 2017- 147 et 173 des 7 et 13 février 2017, JO des 9 et 14) Assurance de prêt : changez-en ! Le contrat d'assurance-emprunteur peut enfin être résilié chaque année à la date anniversaire de sa signature. Cette offre s'applique aux prêts émis depuis le 22 février 2017. En revanche si l'assurance de prêt a été conclue antérieurement, il faudra attendre le 1er janvier 2018 pour pouvoir la résilier. Il reste toujours possible de changer d'assurance emprunteur au cours des 12 premiers mois à compter de la signature de l'offre de prêt. Le nouveau contrat choisi doit présenter un niveau de garantie équivalent à l'assurance de groupe de la banque. (loi 2017-203 du 21 février 2017).

    PRELEVEMENT A LA SOURCE : En principe, le prélèvement à la source s'appliquera le 1er Janvier 2018, la France est aujourd'hui un des seuls pays en Europe (avec la Suisse) à ne pas pratiquer ce type de recouvrement de l'impôt sur les revenus.

    Alors, quel impôt à payer au titre de 2017, l'année « blanche » ? L'année blanche signifie que les revenus 2017 ne seront pas soumis à l'impôt sur le revenu (en sorte qu'en 2018, vous ne soyez pas obligés de payer l'impôt deux fois : sur les revenus de 2018 – un impôt prélevé immédiatement à la source – et sur ceux de 2017) mais cela n'est vrai que pour les revenus courants de 2017 pour lesquels l'impôt correspondant sera restitué par un crédit d'impôt (le CIMR : crédit d'impôt modernisation de recouvrement, égal à l'impôt que vous auriez dû payer sur ces revenus courant 2017). Pour autant tous les revenus de 2017 ne seront pas totalement effacés au plan fiscal, car certains seront quand même imposés en 2018 : il s'agit des revenus exceptionnels comme des revenus salariaux inhabituels : prime contractuelle, prime d'épargne salariale – participation – intéressement – non placé sur un PEE ou Perco. Réductions et crédits d'impôt maintenus en année N+ 1, les avantages fiscaux qui réduisent directement le montant de l'impôt sur les revenus de 2017 ne seront pas perdus et produiront effet en 2018. L'administration fiscale tiendra compte des réductions et crédits d'impôt (en année N+1) au mois de septembre de chaque année. Á ce moment, elle remboursera ces avantages fiscaux ou elle déduira le montant sur le supplément d'impôt dû lors de la régularisation. Donc, l'effort de trésorerie à consentir avant de bénéficier de l'avantage fiscal sera lourd, surtout pour les réductions d'impôt de type Pinel ou Censi-

    Bouvard qui jouent pendant plusieurs années de suite.

    Lu dans le numéro 753 « Intérêts privés » du mois de mai 2017

    ASSURANCE-VIE ET DEVOIR DE CONSEIL Placement : la banque doit vérifier l'expérience du client : la personne qui commercialise un contrat d'assurance-vie doit s'enquérir des objectifs, de l'expérience en matière d'investissement ainsi que la

    situation financière de l'investisseur et lui proposer des placements adaptés à sa situation, rappelle la Cour de cassation dans un important arrêt dont l'objet était de vérifier si une banque (Caisse d'épargne Provence Alpes Corse) s'était rendu coupable d'un manquement à son devoir de conseil, engageant sa responsabilité contractuelle, envers une cliente. Cette dernière avait souscrit un contrat assurance-vie en unités de compte (investi 100 % sur un fond dynamique en actions françaises, ce qui avait entraîné une perte en capital lors du rachat du contrat). Pour sa défense, la banque plaidait avoir remis la notice d'information sur les conditions générales du contrat. Insuffisant, répond la Cour de cassation, cela n'établit pas que la banque a exécuté son obligation de vérification de l'expérience de sa cliente pour investir ni l'adéquation du produit financier souscrit à ses objectifs.

  • 8 Le Trait d’Union – juillet 2017

    FLAT TAX Le principe de son instauration est d'imposer les revenus de placements à un taux unique forfaitaire pour tous. Leur durée est jugée négative par 77 % des Français et 85 % des détenteurs de contrats d'assurance-vie. Les 2/3 se détourneraient de l'assurance-vie en cas de mise en

    place.

    Maisons de retraite comparées : comparer et choisir une maison de retraite ou une résidence service séniors en quelques clics, puis y réserver une place, c'est ce que propose – gratuitement – un site internet (www.maison-retraite-selection.fr). Près de 11 000 établissements répartis sur l'ensemble du territoire sont passés en revue (places disponibles, tarifs, prestations, qualité de l'accueil, équipements, etc.). Le site propose également son palmarès national pour 2017 des 75 meilleures maisons

    de retraite.

    Médecin : depuis le 1er mai 2017, et pour les cinq prochaines années, le prix d'une consultation chez un médecin généraliste s'élève à 25 € (au lieu de 23 €), avec un remboursement maintenu à 70 % par la Sécurité sociale. La part du reste à charge est de 51,86 %, supportée par les Français sur le total de leurs dépenses de santé (optique, dentaire inclus) avant remboursement par les assurances complémentaires, selon les données du

    courtier Verspieren.

    ALD ET TICKET MODERATEUR La durée d'exonération du ticket modérateur (TM) pour les soins liés à une affection de longue durée (ALD), qui dispense de tout paiement des soins, est allongée pour certaines pathologies seulement. Elle est portée de 5 à 10 ans pour les affections cardiaques grave, les cirrhoses de

    foie et le diabète de type 1 et 2.

    CMU-C PLAFONDS 2017 Les plafonds de ressources à ne pas dépasser pour bénéficier de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et de l'aide au paiement d'une assurance complémentaire de santé (ACS) sont revalorisés. Depuis le 1er avril 2017, pour une personne seule, les revenus des 12 derniers mois ne doivent pas dépasser :

    8 723 € pour la CMU complémentaire ;

    11 776 € pour l'aide au paiement d'une assurance complémentaire de santé (ACS).

    Les bénéficiaires doivent résider en France. (Décret 2017-447 du 30 mars 2017, JO du 31 mars 2017)

    SYNDICS L'immatriculation des copropriétés de plus de 200 lots, obligatoire depuis le 1er janvier 2017, est facturée par les syndics à des prix exorbitants, déplore l'ARC (association de copropriétaires). Cette tâche prenant une trentaine de minutes (pour le service dédié à l'immatriculation) devrait

    être facturée 40 à 80 €.

    LOYERS ENCADRÉS ÉLARGIS La loi ALUR du 24 mars 2014 a prévu d'encadrer les loyers dans toutes les zones tendues. Après décision du premier ministre de l'époque (M.Valls), cet encadrement n'a été rendu effectif qu'à titre expérimental dans deux villes, Paris et Lille. Cette décision a été annulée pour excès de pouvoir par le Conseil d'État. L'encadrement des loyers pourrait donc être étendu aux zones tendues, la possibilité ayant été réouverte pour les 28 territoires ainsi identifiés. Courant 2018, l'encadrement des loyers s'appliquera déjà aux 412 communes de l'agglomération parisienne. (Conseil d'état n° 391654 – 15 mars 2017).

    Lu dans le numéro 754 « Intérêts privés » du mois de juin 2017

    FIN DES SURFACTURATIONS POUR LES APPELS DEPUIS L'ÉTRANGER.

    FRAIS D'ITINERANCE SUPPRIMES DANS L'UE

    À compter du 15 juin 2017, les frais d'itinérance pour la téléphonie mobile sont supprimés, dans l'Union européenne. Les appels téléphoniques passés sur un portable depuis un État membre, comme les SMS envoyés hors de l'hexagone, ne supporteront plus de frais supplémentaires. Ces frais d’itinérance (ou roaming) étaient jusqu’à présent facturés par tous les opérateurs. En revanche, leurs communications passées depuis le pays où ils ont souscrit leur forfait vers un pays étranger le restent (sauf évidemment si l’opérateur inclut les appels internationaux dans le forfait). Pour éviter les abus, les opérateurs pourront facturer des frais supplémentaires en cas de volume maximal prévus lors de déplacement à l'étranger, mais pas pour les données, dont le quota de gigaoctets utilisables dépend du prix de son forfait dans le pays d'origine, suivant ce calcul :

    « (prix du forfait/7,7 €) x 2 = nombre de Go disponibles » À domicile : forfait de 40 € HT avec appels/ SMS / données illimitées En itinérance : appels/SMS illimités + au moins 10,3 Go (40 €/7,70 €) x 2 = 10,3 Go

    LES RÉGLES :

    - En cas d'utilisation du forfait majoritairement à l'étranger pendant 4 mois, l'opérateur peut appliquer un autre tarif,

    - Les travailleurs frontaliers de l'EU pourront choisir un opérateur dans un des deux pays, s'ils se connectent au moins une fois par jour à leur réseau « national ».

    La Commission européenne estime que l’arrêt du roaming va représenter une perte de 1,2 milliard d’euros pour les opérateurs de l’Union européenne.

  • 9 Le Trait d’Union – juillet 2017

    CHRONIQUE DU CHAOS AMBIANT

    Chacun sait que la prévision est un art difficile...surtout quand il concerne l'avenir.

    Vittorio de Filippis

    La Cour des comptes publie un rapport annuel attendu par les Français avec son grand bêtisier des gaspillages d'argent public et son palmarès des administrations les plus incompétentes.

    La palme du rapport 2016 est décernée à la Douane par les magistrats de la Cour qui épinglent une gestion défaillante de ses moyens aériens et navals ; ils estiment que cette administration est devenue incapable d'acquérir et d'opérer seule des matériels complexes. Au-delà de ce cas folklorique la Cour s'intéresse à de nombreux dossiers allant de la maintenance des centrales nucléaires, de la lutte contre le tabagisme, de la fraude fiscale, de la fraude dans les transports publics au tri sélectif, à la gouvernance de Sciences Po ; en passant par l'abandon de l'écotaxe, la mission de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, l'action sociale du ministère de l'Intérieur ou encore la gestion du Centre National de la Fonction Publique Territoriale. La Cour dresse un bilan très peu flatteur du quinquennat dans sa gestion des finances publiques. « Avec un déficit des administrations publiques au-dessus de 3 points de PIB la France reste avec l'Espagne, le Portugal et la Grèce un des derniers pays en procédure de déficit excessif;(...) La comparaison de la situation française avec celle de ses voisins européens révèle le retard pris par la France dans l'ajustement de ses finances publiques. » Les deniers publics seraient certainement mieux gérés si la Cour disposait du pouvoir de sanctionner les ministres qui les dilapident. En attendant l'extension souhaitée du pouvoir de la Cour reste a constater que la prise en compte de ses recom-mandations s'est élevée à 70% en 2015 ; un encoura-gement pour ses magistrats a persévérer dans leurs investigations.

    Saga de l'herbicide Rondup de Monsanto. Le 20 mars 2015, l'Organisation mondiale de la santé OMS et le Centre International de recherche sur le cancer CIRC classent le glyphosate – molécule de base du Rondup – comme cancérigène probable pour l'homme. Le 12 novembre 2015, l'Autorité européenne de sécurité des aliments Efsa juge improbable le risque cancérigène ouvrant la voie à la réintroduction du produit qui expirait le 30 juin 2016. Le 26 juin 2016 la Commission européenne décide de prolonger de 18 mois l'autorisation en attendant le résultat d'une nouvelle étude de l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) laquelle estime à la mi-mars que le glyphosate ne doit pas être considéré comme cancérigène. Le 16 mai 2017 la Commission relance la procédure de réautorisation dans l'UE (pour 10 ans).

    Le 24 mai 2017 la Cour de justice de l'UE est saisie par 4 députés européens pour forcer l'Efsa à publier toutes les études qu'elle a utilisées dans son évaluation. Rappel : en juin 2013 une étude coordonnée par L'Institut national de la santé et de la recherche médicale avait relevé que l'exposition aux pesticides semble liée à l'apparition de certaines pathologies comme le cancer. Cette bataille entre la multinationale et l'UE ne porte que sur l'agriculture conventionnelle et la viticulture : 62 000 tonnes /an. Il faut savoir que l'autorisation d'usage d'un pesticide passe par deux niveaux d'évaluation ; d'abord au niveau européen puis ensuite au niveau de chaque état membre. En France, c'est l'Agence nationale de sécurité sanitaire ANSES qui évalue avant décision finale du ministère de l'Agriculture. Les citoyens conscients de leur devoir de sauvegarde de l'environnement devront faire connaître leur position au ministre concerné.

    La loi Labbé du 17 août 2014, confortée par la loi de transition énergétique du 18 août 2015 : interdit à compter du 1 janvier 2017 l'utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces publics par l'Etat, les collectivités locales et les établissements publics pour l'entretien des espaces verts, promenades, forêts, voiries, terrains de sport, cours de récréation. Elle en interdit la vente, la détention et l'utilisation par les particuliers non professionnels (jardiniers amateurs) à compter du 1 janvier 2019 ; la vente libre étant proscrite au 1 janvier 2017. On comprendra difficilement la position de l'UE prononçant l'interdiction par sa Directive euro 2009 pour l'usage par les collectivités de 6000 tonnes/an, pour l'usage des jardiniers de 5000 tonnes/an et favorable à l'usage pendant 10 ans de 62 000 tonnes/an par l'agriculture et la viticulture. Il conviendrait que ce soit le Parlement et non la Commission qui décide en la matière.

    Selon l'Organisation mondiale de la santé un pertur-bateur endocrinien est une substance exogène ou un mélange qui altère le/les fonctions du système endocrinien et, par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d'un individu, sa descendance. Les perturbateurs endocriniens (PE) altèrent le fonction-nement habituel de l'organisme en interagissant sur la synthèse, la dégradation, le transport et le mode d'action des hormones. Les PE sont des substances de synthèse qui en se diffusant dans l'environnement et la chaîne alimentaire sont suspectés d'avoir un rôle dans l'aug-mentation constatée de nombreux troubles et maladies (cancers, diabète, infertilité, autisme, obésité, troubles du comportement). Les PE peuvent être présents dans les produits manufacturés ou des aliments d'origine végétale ou animale. Ils sont pour la plupart issus de l'industrie

  • 10 Le Trait d’Union – juillet 2017

    agrochimique (pesticides, plastiques, pharmacie) et de leurs rejets. Beaucoup sont rémanents ; ils persistent de longues années et peuvent être transférés d'un compar-timent (sol, air, eau) de longues années après qu'ils aient été produits. Depuis 1999, l'Union Européenne devait légiférer pour réduire l'exposition humaine aux PE. Il s'agissait de commencer par arrêter la définition PE. Les efforts de la Commission n'ont cessé d'être entravés par l'action des lobbys, notamment de la part de l'industrie pétrochimique, au point qu'en avril 2015 elle refuse de légiférer avant d'avoir les résultats d'une étude d'impact sur les finances des sociétés productrices ; en bref : la bourse ou la vie. Le 16 décembre 2015 la Commission est condamnée par le Tribunal de l'UE pour violation de ses obligations. Depuis la Commission n'a pas ménagé ses efforts pour proposer le 18 mai 2017, pour la cinquième fois en moins d'un an, lors de la réunion de Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, un projet amendé des critères d'identification des PE. Texte une nouvelle fois rejeté le 30 mai la Commission n'ayant pu rassembler la majorité qualifiée parmi les états membres ; les critères proposés étant trop restrictifs et les niveaux de preuves requis dans le lien de cause à effet pour identifier une substance comme PE trop élevés. La France mène la bataille avec le Danemark pour obtenir une définition de critères admissible ainsi que l'Allemagne, pour satisfaire son industrie chimique (Bayer, BASF) est prête à accepter les propositions de la Commission. De leur côté les ONG accusent Bruxelles de s'apprêter à délivrer un permis de contaminer aux industriels du toxique.

    Le programme environnemental du Président de la République aborde les PE en ces termes: L'Etat interdira au plus vite les PE repérés comme ayant des impacts sanitaires avérés ou probables, dès lors qu'il existe des solutions scientifiquement reconnues comme moins toxiques. Cette dernière mention nuance cet engagement.

    Le spectre d'une réglementation mobilise des Etats non membres car une Résolution du Parlement euro du 14 mars 2013 invite la Commission à exiger que tous les produits importés des pays tiers respectent l'ensemble de la législation euro actuelle et future en matière de PE. Il est regrettable que la menace des PE pour la santé publique ne soit pas inscrite comme majeure dans la conscience des français alors que les PE tuent et handicapent chaque jour, secrètement, des milliers de personnes ; une menace autrement plus grave que le terrorisme.

    Il est à noter que les institutions de l'UE sont assistées par un organisme consultatif, le Conseil économique et social CESE, qui doit être consulté de manière obligatoire en matière de santé publique. Silence radio de ce côté.

    Cent deux. C'est le nombre de salariés, ayant émargé à plus de 1 million d'euros en 2016, travaillant dans des banques françaises, essentiellement dans des activités dites de marché, pariant sur les taux d'intérêts, les matières premières, les changes.

    Montant prévu des taxes frappant les automobi-listes : selon les calculs de l'Automobile Club 65,3 milliards prévus en 2017.

    Avec une densité de 20 000 habitants au kilomètre carré, Paris est aussi dense que Shanghai et la densité du 11ème arrondissement entre celles de Manille ou Dacca.

    En raison de graves difficultés financières de plus en plus d'agriculteurs mettent fin à leurs jours. Le suicide est la troisième cause de décès dans le monde des travailleurs agricoles après le cancer et les maladies cardiovasculaires. D'après la FNSEA, 20 000 exploitations agricoles sont menacées de disparition .

    CORINDON Tapuscrit du 13/06 /2017CORINDON

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 11

    COMMUNIQUÉS ARTP

    Senior Expérience Même dans les cas de départs en retraite bien préparés, la transmission d’expérience aux successeurs n’a pas toujours été à la hauteur des enjeux qui les attendaient par manque de temps ou de disponibilités. Que dire alors des cas de départs précipités… Les réorganisations, les nouvelles priorités repoussant les leçons du passé aux calendes grecques, la capacité humaine à oublier et bien d’autres causes font que parfois certains fondamentaux, ou au moins ce que les anciens du canal historique considèrent comme tels, disparaissent dans les limbes. Ce constat fut partagé récemment lors d’une discussion informelle avec la direction de Technip France et la possibilité du transfert d’expérience d’anciens de Technip vers des équipes opérationnelles fut évoquée. Quelques sujets bien précis furent identifiés ainsi que des potentiels intervenants. Il s’agirait d’interventions très ponctuelles de conseil mais aucunement de support opérationnel. Comme en France rien n’est simple, même sous une forme de bénévolat, il faut établir une base contractuelle afin d’être conforme au fameux code du travail dont beaucoup en parlent mais peu en connaissent toutes les arcanes. Ce type d’intervention n’étant pas dans les statuts de notre association, nous sommes dans une phase exploratoire et prospective afin de trouver une solution simple sans avoir à se déclarer auto-entrepreneur ou micro-entreprise. Si de votre côté vous êtes intéressés pour participer à de telles opérations de transfert d’expérience, contactez le bureau et venez nous rejoindre.

    Jean-Michel Gay et Philippe Robin

    Nouvelles de la toile La fréquentation de notre site internet www.artechnip.org progresse régulièrement avec une moyenne de 20 à 30 visites par jour. Le site évolue régulièrement en intégrant l’actualité de Technip et des anciens. Nous avons un peu plus de 110 adhérents inscrits sur le site … mais avec plus de 600 adhérents à l’ARTP, nous avons potentiellement une bonne marche de progression, alors venez nous rejoindre en vous inscrivant sur le site. Dernièrement, grâce à Robert Boudroit, nous avons enrichi le site avec la mise en ligne des photos et documents relatant l’exposition des peintres amateurs de Technip au Studio 6 fin octobre 1992. Que vous vous en souveniez ou pas, c’est l’occasion de faire une visite de cette exposition …. d’il y a 25 ans dans la rubrique « Témoignages ». Si de votre côté, vous avez un dossier de photos et documents qui témoigne d’un événement relatif à Technip, vous pouvez nous le confier quelques semaines, nous nous chargerons des scans et des copies et de la mise en ligne. Justement, nous recherchons tous types de documents relatifs à la grande aventure de Technip à Liao Yiang afin de constituer un dossier de souvenirs et de témoignages à partager entre les anciens ayant vécu cette aventure ou en ayant juste entendu parlé. Nous avons reçu quelques documents mais cela n’est pas encore suffisant, alors aller chercher dans vos cartons à la cave lors des périodes de canicule durant cet été. Nous avons également mis en ligne la première vidéo relative au Skandi Artic, nouveau navire de la flotte de Technip à la pointe de la technologie en support de plongée (DSV diving support vessel). Il est équipé d'un système de plongée assisté par ordinateur pour 24 hommes, premier du genre dans le domaine de la plongée offshore. Pour le découvrir, cliquer sur Vidéos dans le menu horizontal en haut de l’écran, réservé aux adhérents inscrits sur le site. Pour que ce site soit vivant et qu’il soit un moyen d’échange entre nous, nous avons besoin de votre participation, en plus des témoignages déjà mentionnés, vous pouvez intervenir dans le forum, le blog, le livre d’or et faire des commentaires et nous adresser des documents sous n’importe quelle forme. A bientôt sur www.artechnip.org

    Philippe Robin

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 12

    ARTS ET CULTURE

    Le coin des Artistes

    Peinture Jean THEVENIN

    Plus de quinze ans de travail

    pour cette aventure hors du

    commun.

    La réplique de l’association

    Hermione-Lafayette à New York

    le 4 juillet 2015.

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 13

    LA LANGUE FRANÇAISE : HOMOGRAPHES / HOMOPHONES

    Cinq capucins, ceints de corps et sains d'esprit, portaient sur leurs seins le seing du Saint-esprit

    Homographes/homophones:

    Curieux notre français, n'est-il pas ?

    On appelle ceci des "homographes non homophones" Car ces mots s'écrivent de la même façon mais se prononcent autrement suivant le sens. Pauvres étrangers qui apprennent le français ! En français : deux mots composés des mêmes lettres se prononcent toujours de la même façon ! En êtes-vous bien sûr ?

    Voici quelques exemples d’homographes de prononciations différentes ! (Homographes non homophones) Sortant de l’abbaye où les poules du couvent couvent, je vis ces vis.

    Nous portions nos portions, lorsque mes fils ont cassé les fils.

    Je suis content qu’ils vous content cette histoire.

    Mon premier fils est de l’Est, il est fier et l’on peut s’y fier.

    Ils n’ont pas un caractère violent et ne violent pas leurs promesses, leurs femmes se parent de fleurs pour leur parent.

    Elles ne se négligent pas, je suis plus négligent.

    Elles excellent à composer un excellent repas avec des poissons qui affluent de l’affluent.

    Il convient qu’elles convient leurs amis, elles expédient une lettre pour les inviter, c’est un bon expédient.

    Il serait bien que nous éditions cette histoire pour en réaliser de belles éditions.

    Voyons aussi quelques exemples d’homographes de même prononciation : (Homographes homophones)

    Cette dame qui dame le sol.

    Je vais d'abord te dire qu'elle est d'abord agréable.

    A Calais, où je calais ma voiture, le mousse grattait la mousse de la coque.

    Le bruit dérangea une grue, elle alla se percher sur la grue. On ne badine pas avec une badine.

    En mangeant des éclairs au chocolat à la lueur des éclairs...

    En découvrant le palais royal, il en eut le palais asséché.

    Je ne pense pas qu'il faille relever la faille de mon raisonnement.

    Voici l'exemple le plus extraordinaire de la langue française ! (Mots de sens différent mais de prononciation identique) Le ver allait vers le verre vert

    Quelques autres particularités de la langue française.

    «ressasser» est le plus long palindrome de la langue française. On peut donc le dire dans les deux sens.

    «Squelette» est le seul mot masculin qui se finit en «ette»

    «Institutionnalisation» est le plus long lipogramme en «e» C'est-à-dire qu'il ne comporte aucun «e».

    L'anagramme de «guérison» est «soigneur» et vice et versa.

    «Où» est le seul mot contenant un «u» avec un accent grave Il a aussi une touche de clavier à lui tout seul.

    Le mot «simple» ne rime avec aucun autre mot. Tout comme «triomphe», «quatorze», «quinze», «pauvre», «meurtre», «monstre», «belge», «goinfre» ou «larve».

    «Endolori» est l'anagramme de son antonyme «indolore». Ce qui est paradoxal.

    «Délice», «amour» et «orgue» ont la particularité d'être de genre masculin et deviennent féminin à la forme plurielle. Toutefois, peu sont ceux qui acceptent l'amour au pluriel.

    9.«Oiseaux» est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : [o], [i], [s], [e], [a], [u], [x]

    «Oiseau» est aussi le plus petit mot de langue française contenant toutes les voyelles.

  • 14 Le Trait d’Union – juillet 2017

    NAISSANCE DU MARBRE DE CARROSSERIE ‘’Ma voiture va avoir besoin d’un Marbre’’

    Que cachait cette affirmation ? Eh bien voilà l’histoire de ce fameux marbre.

    Un couple célèbre de Vienne, Germain CELETTE et son épouse Anne-Marie CELETTE que tous appelions Nanou en sont les inventeurs.

    Jusqu’à la sortie de la Simca mille et de la quatre chevaux, toutes les voitures étaient construites sur des châssis.

    Les réparations pouvaient être réalisées avec les moyens techniques de la métallurgie classique.

    Avec l’apparition de ces deux véhicules s’est posée la question de la réparation d’une structure monocoque servant de support aux différents organes vitaux d’une voiture : la direction, le support moteur, la boite à vitesse, les amortisseurs arrières et surtout ceux avants qui garantissaient les réglages de chasse et de carrossage des deux roues avant.

    En 1953 un carrossier Viennois qui s’est retrouvé face à ce problème et un de ses amis talentueux et ingénieux réparateur de motos et mobylettes ont réfléchi à ce qui pouvait rendre les réparations parfaites et simples à réaliser.

    Une bonne maîtrise de la conception des véhicules, des heures d’essais et de réparations avec les moyens du bord les a conduit affirmer ‘’ il nous faut une référence parfaite des points vitaux de ces véhicules monocoques’’

    Germain CELETTE a ainsi commencé ses travaux.

    D’abord il a fallu investir pour l’achat des deux modèles concernés, et mettre la coque à nue de tous ses accessoires. Mais comment obtenir des valeurs sur les trois axes sans un plan de travail indéformable qui servirait de référence. ‘’ LE MARBRE ETAIT NÉ ‘’

    C’était un marbre pour voiture tel qu’il était utilisé en mécanique générale.

    Une structure en négatif de la coque originale fut construite. Fixée sur le marbre, il était alors simple de la marier à la coque nue en faisant concorder tous ses points mécaniques.

    Ainsi après un accident, il suffisait de poser et fixer la coque nue sur les points non déformés et d’ajuster les autres points à l’aide de pinces, vérins et chaines jusqu’à la bonne position.

    Le boum de cette invention et le développement de l’activité ont imposé une relocalisation. Les anciens locaux de tissage sur le site de Bèchevienne accueillir la société CELETTE sur ces 50 000m². Très vite cet Ingénieux personnage à compris que faire des négatifs pour chaque nouvelle voiture serait onéreux et demanderait beaucoup de place pour le stockage.

    C’est pourtant ce qu’il fit pendant près de trente ans en réalisant les négatifs de toutes les voitures monocoques qui furent construites pendant cette période.

    Peut-être qu’à ce jour les centaines d’éléments répartis sur plus de 2 000m² existent

    toujours.

    Ce système était parfait en terme de précision garantissant une réparation aux ‘’normes’’constructeur. C’est ainsi que , Mercédès, BMW et Wolkswagen ont très

    vite imposés ce matériel dans leur réseau mondial, afin que la garantie constructeur soit conservée après réparation.

    Fort de ce soutien Germain CELETTE n’a cessé d’innover et de se développer.

    Ces éléments en négatif imposaient un déshabillage complet, les assurances

    commençaient à se plaindre de ces coûts.

    Ainsi la modularité des éléments, leur simplification et la facilité d’utilisation n’ont cessé de se développer.

    Malgré les protections de chaque création, la concurrence est venue perturber cet équilibre, mais Germain CELETTE n’a jamais baissé les bras toujours à la tête de son usine jusqu’à la fin de ses jours.

    Je ne peux terminer cet article sans avoir une pensée pour NANOU qui fut la partenaire idéale en charge des relations commerciales et qui a organisé tant de soirées chaleureuses avec fournisseurs et clients du monde entier.

    Elle nous a quitté tout dernièrement. Bernard Chavand

  • 15 Le Trait d’Union – juillet 2017

    LES 40ANS DU RÉSEAU EXPRESS RÉGIONAL (RER) Par Jean-Pierre COHEN Le 9 Décembre 1977 était inaugurée, une étape majeure dans la réalisation du RER :

    Ouverture du tronçon central, reliant les stations de la Nation à Auber via la Gare de Lyon et Châtelet,

    Ouverture de la branche de Marne la Vallée,

    Prolongation de la Ligne de Sceaux à Châtelet. La RATP, avait instauré la gratuité du transport sur l’ensemble des lignes de ce tout nouveau RER, ainsi que des animations diverses et variées, dans de nombreuses gares, en association avec la station périphérique RTL. Je ne compte plus le nombre d’aller et retour que j’ai effectués pendant les deux jours suivants, dans des rames bien chargées, sans trop se plaindre, et bon nombre de voyageurs, chronométrant les temps de parcours, dans le tronçon central, (les rames MS61 n’ont jamais été aussi vite), et commentant le tracé sur la branche de Marne la Vallée, le parcours dans la Vallée de Chevreuse, pour ceux qui ne le connaissaient pas.

    Ce jour marque un tournant important dans le transport de la région parisienne. Pour ne citer que mon exemple, TECHNIP vivait ses derniers mois à Rueil Malmaison et quand j’ai commencé ma carrière en août 1974, j’habitais à Massy banlieue sud, départ de la gare des Baconnets de la Ligne de Sceaux changement à Denfert-Rochereau, puis ligne 6 (c’était le début de la mise en service des rames pneumatiques), jusqu’à Étoile, RER jusqu'à Rueil, ensuite les fameuses navettes de Technip, ou l’autocar de 8h15, mais le plus souvent à pied pour rejoindre la Division A ou R. de porte à porte environ 1h40 à 1h50 deux fois par jours. Ce temps de trajet fût réduit d’environ d’une vingtaine de minutes, avec la suppression des correspondances, où il fallait jouer un peu des coudes et du parcours sur la ligne 6. Mais revenons quelques années en arrière, car cette idée, concrétisée ce jour-là, n’était pas franchement toute neuve.

    Une occasion historique manquée : la création d’un réseau ferré régional d’Île de France (1872-1879) La première décision juridique de créer le métro remonte à une délibération du Conseil général de la Seine, le 10 novembre 1871. Le rapporteur d’une commission d’étude, Léveillée, fait adopter un texte, dont voici des extraits : « La Commission est arrivée à cette conviction que la création d’un réseau de chemins de fer dans Paris et dans le département de la Seine était nécessaire, qu’elle était possible et qu’il fallait l’entreprendre. […] une commission spéciale pour l’étude des chemins de fer et tramways à établir dans Paris et dans le département de la Seine […] sera chargée d’étudier l’ensemble […] réalisant, autant que possible, les conditions suivantes : 1. Mettre les différentes parties du département de la

    Seine en communication avec un chemin de fer de ceinture qui serait placé à l’intérieur de Paris, en dedans du chemin de fer de ceinture actuel.

    2. Mettre ce nouveau chemin de fer de ceinture en

    communication avec le centre de la Ville de Paris. 3. Desservir la ligne des quais en prolongeant le tracé à

    l’amont et l’aval du fleuve. 4. Desservir la ligne des boulevards intérieurs. 5. Relier les différentes gares des chemins de fer soit

    entre elles, soit avec le nouveau chemin de fer de ceinture, soit avec le centre de Paris. »

    En cette année 1872, après la chute du Second Empire, nombre de décisions furent remises en question, et particulièrement le fait que l’exploitation du Chemin de Fer était surtout confiée à des compagnies privées très influentes. Cette décision, plus la loi de 1867 devaient permettre la création et l’exploitation de ces nouvelles lignes par de petites et moyennes compagnies privées. Mais c’était sans compter avec l’hostilité des grandes compagnies qui y voyaient une ‘éventuelle perte de leur monopole. Ces dernières eurent comme appui le Préfet de la Seine qui en accord avec le ministre des Travaux publics et sa toute puissante administration des Ponts et Chaussées, créa une commission où prédominèrent les représentants des grandes compagnies et leurs correspondants dans les services de l’État. Pas question de créer un réseau régional, disaient en substance les conclusions tirées de la commission : le réseau actuel des compagnies y pourvoira, pour peu que l’on complète la petite ceinture par deux lignes diamétrales, et que l’on en confie le soin au même Syndicat des grandes compagnies qui a déjà en charge la petite ceinture et exploitera bientôt aussi la grande

    ceinture, réservée au transit des marchandises : on vient d’en décider le tracé et la réalisation, en rase campagne, loin des agglomérations, pour l’établir rapidement à bon marché. Pour les voyageurs du département de la Seine, est proposé et voté un nouveau réseau de tramways (à chevaux ou à vapeur), à concéder par adjudication.

  • 16 Le Trait d’Union – juillet 2017

    Pendant des années, différents projets seront mis à l’étude pour la construction d’un réseau régional, et du métro mais aucun n’aboutira. Deux grandes idées se heurtaient entre les grandes compagnies, qui désiraient un réseau dit d’intérêt général avec une pénétration dans Paris sous le gabarit dit standard, et la Ville de Paris, partisane d’un réseau à gabarit réduit, pour une desserte en mailles plus fines, afin d’éviter que les grandes compagnies viennent en quelque sorte marcher sur ses plates-bandes, et que le réseau de banlieue de ces compagnies soit amplement suffisant, quitte à avoir des ruptures de charge aux gares terminus.

    Pour l’anecdote Les Parisiens auront un métro à tutoyer. C’est l’expression ironique que laissa tomber le préfet Poubelle, dit-on, en novembre 1895, lorsqu’il apprit que le gouvernement se résignait à céder aux exigences municipales, à l’approche de l’Exposition universelle de 1900. Au lieu des projets prestigieux des grandes compagnies, de la construction de gares nouvelles dans le centre, à l’Opéra, aux Invalides, au lieu de la promotion de majestueux hôtels terminus pour accueillir les visiteurs de marque du monde entier, la capitale se résignerait à laisser construire le petit train des petites gens de Paris, le métro des radicaux socialistes, le joujou électoral des intérêts à courte vue, pour ouvriers de la petite industrie, épiciers, marchands de vin du petit commerce et goguettes des dimanches de midinettes, aux barrières de Paris.

    Les projets entre les deux conflits mondiaux

    Après le premier conflit mondial, la banlieue de Paris va connaître une poussée démographique rapide qui va de nouveau poser le problème de sa désserte.

    Pour la proche banlieue, on pense déjà à des extensions extra-muros des lignes du Métropolitain.

    Pour la moyenne banlieue, à la modernisation des lignes à grand trafic. C’est ainsi que dans les années 20, il est procédé à l’électrification de la banlieue Saint-Lazare, avec le fameux troisième rail.

    Mais reste un problème de taille : toutes ces lignes de banlieues se terminent dans des gares cul-de-sac, provoquant des ruptures de charges et mouvements de foules aux heures de pointes.

    C’est ainsi que va renaître l’idée d’un métro régional, dont la construction se justifie par le développement et l’extension croissante de la banlieue. Les études entreprises conduisent à définir en 1929 un réseau constitué par les principales lignes de banlieue prolongées en souterrain dans Paris et reliées diamétralement pour former deux transversales.

    Le projet Langevin ci-dessous, pas très loin de ce que l’on connait aujourd’hui, la transversale Est-Ouest, passera par Opéra-Auber – Étoile - La Défense, pour se raccorder à ligne de Saint-Germain à Nanterre Université.

  • 17 Le Trait d’Union – juillet 2017

    La liaison Orsay-Invalides était aussi remise au goût du jour. Il semblerait que les députés étaient contre, car un accident, voire une explosion dans le tunnel, pourrait endommager le Palais Bourbon. Il faudra attendre l’inauguration le 26 septembre 1979 par le Premier Ministre M. Raymond Barre, quatre-vingt ans après pour ces quelques centaines de mètres. Ce projet allait aussi rester à l’état de projet. Seule fut réalisée, l’électrification de la Ligne de Sceaux, rattachée au Métropolitain en 1938 qui allait constituer l’amorce de la transversale Nord-Sud. De conception intermédiaire entre le Métropolitain et le chemin de fer, la Ligne de Sceaux va rester pendant près de quarante ans un monde à part dans les transports parisiens, mais ceci est une autre histoire fort riche elle aussi .

    La création du Réseau Express Régional Après le deuxième conflit mondial, l’extension de plus en plus importante de la banlieue posa de nouveau le problème du transport. La population de la région avoisine huit millions de personnes à la fin des années cinquante. Le métro arrivait à saturation, et les transports de surface étaient déjà paralysés par la circulation automobile. Un plan d’aménagement de la Région en 1960 retint le principe de la construction du R.E.R 1. Dégager la gare Saint-Lazare saturée par près

    700 000 voyageurs aux heures de pointes 2. Assurer la déserte du nouveau quartier d’affaires de

    la Défense 3. Doubler sur ses sections les plus chargées la ligne 1 4. Améliorer la desserte de la banlieue dans l’espoir de

    restreindre l’emploi de l’automobile Ci-dessous le projet de 1965 avec deux transversales

  • 18 Le Trait d’Union – juillet 2017

    La transversale Est-Ouest Le premier tracé s’appuyait à l’Ouest sur la ligne de Saint-Germain-en-Laye (première ligne française à voyageurs inaugurée le 26 août 1837) à laquelle elle se raccordait à la Folie-Nanterre à l’Est, sur la ligne de Vincennes (Gare de la Bastille à Marles-en Brie) inaugurée le 22 septembre 1859) qu’elle retrouvait à Saint-Mandé. La section Boissy Saint-Léger - Marles-en Brie était fermée au trafic voyageurs depuis quelques années déjà. Le premier tracé du tronçon central passait par Nation, gare de Lyon, Châtelet, Étoile, Concorde, La Défense. La Concorde fût abandonné au profit d’Opéra-Auber, desserte plus importante et ayant l’avantage de contribuer au dégagement de la gare Saint-Lazare.

    Remarques : Après La Défense, la jonction avec la ligne de Saint-Germain-en-Laye devait se faire à la Folie, et un embranchement vers Montesson. Un raccordement provisoire à Nanterre-Université, pour rejoindre les ateliers de Rueil fut créé. La branche de Montesson ne vit jamais le jour. L’amorce du tunnel est toujours visible, à l’entrée du raccordement provisoire de Nanterre-Université, qui devint le tracé définitif. La courbe intérieure est de 135 m de rayon, ce qui en fait la courbe la plus serrée en service commercial, pour une ligne à gabarit standard

    Les transversales Nord-Sud

    Aux cours des années soixante, de longues études d’urbanisation des banlieues avaient conduit à retenir en 1965, un schéma directeur d’aménagement, non plus continu mais discontinu, avec la création de villes nouvelles qui seront réalisées dans les années soixante- dix à Cergy-Pontoise, Marne-La-Vallée, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines. La desserte de ces villes entraînait la construction de deux transversales Nord-Sud. La quasi-totalité de ces lignes devait être construite, la Ligne de Sceaux étant hors du projet. Le financement d’un tel programme apparut très vite difficilement réalisable. Une étude plus approfondie en 1969 montra qu’il était possible de desservir au mieux ces villes nouvelles en utilisant les lignes existantes susceptibles de faire face à une nouvelle augmentation de trafic. C’est ainsi que furent réalisées les dessertes de Roissy par une antenne de la ligne de Mitry, celle d’Évry par le dédoublement de la ligne de Corbeil, et celle de Saint-Quentin-en-Yvelines par l’aménagement de la ligne de Rambouillet, la transversale Est-Ouest avec un embranchement vers Cergy-Pontoise et Marne-La-Vallée. Une seule transversale était possible en intégrant la Ligne de Sceaux reliée à la Gare du Nord via le Châtelet.

    L'interconnexion Lorsqu'en 1972 avaient débuté les travaux de la transversale Nord-Sud, le projet commençait à prendre une toute autre signification car il apparaissait possible de

    faire passer par les voies du R.E.R. certains trains de banlieue de la S.N.C.F. L'examen des courants de trafic avait montré l'intérêt de superposer, aux trains Nord-Sud et Est-Ouest, des trains venus de la banlieue gare de Lyon et allant vers la banlieue Nord par emprunt successif des deux transversales avec bifurcation au Châtelet. C'est dans ce but que la station Châtelet commune aux trois courants de trafic a été construite à sept voies, deux pour chaque transversale et trois pour l'itinéraire S.N.C.F. Est-Nord. Deux stations superposées seront construites à la Gare de Lyon, l'une pour le R.E.R., l'autre pour la S.N.C.F. Ainsi devait être réalisée l'« interconnexion » des réseaux. Entre-temps, deux opérations nouvelles avaient été entreprises :

    la construction d'une antenne vers Cergy-Pontoise de la branche Ouest pour la desserte de la ville nouvelle Cette antenne sera tout d'abord exploitée par la S.N.C.F. comme prolongement de la ligne Gare Saint-Lazare - Nanterre-Université.

    la réalisation d'une transversale rive gauche obtenue par la jonction entre les gares d'Orsay et des Invalides, des lignes de Juvisy et Versailles. Ultérieurement, la réutilisation du raccordement du Champ-de-Mars avec la Petite Ceinture et la création d'un raccordement avec la banlieue Saint-Lazare permettront d'envoyer sur Invalides et Austerlitz les trains d'Argenteuil et de Montigny-Beauchamp. Lorsque seront terminés ces travaux, la Région parisienne disposera d'un Réseau Express Régional comportant quatre lignes :

    1. Une transversale Ouest-Est (ligne A) reliant Saint-Germain et Cergy-Pontoise à Boissy-Saint-Léger et Torcy (extension depuis Marne-la-Vallée).

    2. Une transversale Nord-Sud (ligne B) reliant Roissy et Mitry à Saint-Rémy-lès-Chevreuse et Robinson.

    3. Une transversale rive gauche (ligne C) reliant Montigny-Beauchamp, Argenteuil, Versailles et Saint-Quentin-en-Yvelines à Orly - Massy-Palaiseau Etampes et Dourdan.

    4. Une transversale empruntant les branches Nord et Est (ligne D) reliant diverses lignes de la banlieue Nord (à déterminer) à Melun via Melun- Sénart ou via Evry.

    A l'issue de cette période prodigieusement féconde dans l'histoire des transports parisiens et décisive pour l'avenir de la Région Parisienne, l'agglomération sera desservie par un Réseau Express Régional unifié par l'interconnexion des lignes R.A.T.P. et S.N.C.F présentant de nombreuses correspondances aménagées pour un passage rapide sur le réseau urbain. Ainsi se trouveront réconciliées, un siècle plus tard, les conceptions de l'Etat et de la Ville de Paris, conceptions dont la synthèse aura conduit à la création de deux réseaux complémentaires indispensables tous deux à la vie de l'agglomération pari- sienne.

  • 19 Le Trait d’Union – juillet 2017

    LES PRINCIPALES DATES DE LA CRÉATION DU RER

    6 juillet 1961 Premier coup de pioche symbolique dans lîle de Neuilly

    14 décembre 1969 Nation - Boissy Saint-Léger

    21 février 1970 Étoile - La Défense

    Mise en service provisoire en Janvier pour le salon nautique

    23 novembre 1971 Auber - Étoile

    01 octobre 1972 Auber - Saint-Germain-en-laye

    09 décembre 1977 Le Métro Régional devient le Réseau Express Régional RER

    Ouverture du tronçon central Auber - Nation A

    Ouverture de Vincennes - Noisy le Grand - Mont d'Est A

    Ligne de Sceaux en correspondance au Châtelet B

    26 septembre 1979 Ouverture Gare d'Orsay - Invalides C

    19 décembre 1980 Prolongement Mont d'Est - Torcy A

    11 décembre 1981 Interconnexion Châtelet - Gare du Nord B

    17 février 1988 Correspondance Saint-Michel B - C

    29 mai 1988 Interconnection - Cergy Saint-Christophe A

    25 septembre 1988 Ouverture Invalides - Vallée de Montmorency C

    29 mai 1989 Ouverture branche de Poissy A

    01 avril 1992 Prolongement Torcy - Marne La Vallée - Chessy A

    29 Août 1994 Prolongement Cergy-Saint-Christophe - Cergy-le-Haut A

    24 septembre 1995 Interconnection Gare de Lyon - Châletet D

    Comme tout change il est question que ce sigle RER disparaisse prochainement au profit du sigle TRAIN !!!! Il paraît que le sigle RER ne veuille pas dire grand-chose aux usagers, dixit le Syndicat des Transports de l’Ile de France (STIF) et/ou la Région Ile de France, après une étude de marketing. On croit rêver, et pourquoi pas, comme a suggéré un usager, Ouille de France en écho au TGV devenu InOui. Dernière minute, le STIF va changer d’identité pour devenir « Île de France Mobilité ».

  • 20 Le Trait d’Union – juillet 2017

    La gare de Saint-Germain-en-Laye mise en service en août 1847. Tant pis pour le jardin d’André Le Nôtre. Elle sera détruite en 1969 et le jardin restauré. La gare du souterraine du RER est quasiment à la même place. Le Parvis de La Défense en 1966 sans les tours avec la fouille de la gare. Le CNIT et à droite feu le bâtiment Esso. Aujourd’hui c’est Cœur Défense, et les dernières maisons.

  • 21 Le Trait d’Union – juillet 2017

    Gare de la Bastille, inaugurée en septembre 1859. Elle a été détruite en 1984 pour la construction de l’opéra Bastille) La gare de Paris-d'Enfer, ou "embarcadère de Sceaux", place Denfert-Rochereau. Inaugurée le 23 juin 1846, c’est la plus ancienne des gares parisiennes en activité. Références Alain Cotterau - Les batailles pour la création du Métro - Revue d'histoire du XIXe siècle (en ligne) N°29-2004 https://rh19.revues.org/702 - (texte intégral) Jean Robert – Notre Métro – 2ème Édition de 1983 - Ouvrage distribué par l’auteur Gaston Jacob - La Ligne de Sceaux -140 ans d’Histoire - 1987 - Éditions LA VIE DU RAIL Jean-Marie Jacquemin - La Ligne de Sceaux au fil du temps - 2ème édition de 1986 – Édité par «Palaiseau Culturel» Revue Chemins Fer de l’AFAC - N° 285 - 1970-5 Historail – Numéro 38 – juillet 2016 Quelques adresses sur la toile

    http://transportparis.canalblog.com – Site sur les différents transports parisiens http://www.amtuir.org - Association du musée des transports urbains, interurbains et ruraux Vidéos http://www.ina.fr/video/CAF97019786 - Décembre 1969 - Inauguration Nation Boissy Saint-Léger https://www.ina.fr/video/CAB7700383001 - Décembre 1977 - Inauguration du tronçon central D’autres vidéos sur le site de l’INA sont proposées http://www.paris-unplugged.fr/1984-bastille-de-la-gare-a-lopera/ Historique de la ligne de Vincennes https://www.youtube.com/watch?v=d4kTv03QXL4 Pour le plaisir des yeux la première des cinq rames du RER C décorée façon Château de Versailles.

    http://transportparis.canalblog.com/http://www.amtuir.org/http://www.ina.fr/video/CAF97019786https://www.ina.fr/video/CAB7700383001http://www.paris-unplugged.fr/1984-bastille-de-la-gare-a-lopera/https://www.youtube.com/watch?v=d4kTv03QXL4

  • 22 Le Trait d’Union – juillet 2017

    LE MATÉRIEL QUI INVENTE LE RER EST ENTRÉ DANS L’HISTOIRE Par Jean-Pierre COHEN

    Le MS61 série A et B dans sa livrée d’origine

    Le 16 avril 2016 au départ de La Défense, une page du RER se tournait avec la dernière mission en service commercial d’un matériel qui pendant 49 ans fut l’image du RER le MS61 (Matériel Suburbain 1961). Lors de sa mise en service en juin 1967, sur la Ligne de Sceaux, ce matériel a fait sensation auprès des usagers. Avec mes camarades de l’époque nous prenions des paris pour savoir si la rame que l’on attendait serait une MS ou une bonne vieille «Z» des années 30. La région parisienne en 1960 La région parisienne est en pleine restructuration. La crise du logement déjà présente à cette époque est en passe d’être résorbée avec la construction de milliers de logements neufs les « grands ensembles », un peu partout dans la région. Ils sont souvent dans des zones excentrés et mal desservis par les transports en commun. La banlieue SNCF, commence à peine à se moderniser. Les électrifications par caténaires ont commencé et celles de longue date comme la gare Saint-Lazare datant des années 20 c’est par le 3ème rail mais celui-ci n’est plus adapté à la perpétuelle augmentation du trafic et la vapeur a encore toute sa place. Comme vu précédemment, les pouvoirs publics décident de remettre sur la table les projets plusieurs fois enterrés d’un réseau régional. A l’issu de ces réflexions et en voyant grand même trop diront certains, la construction du RER est effective en 1961.

    Les impératifs d'exploitation Pour exploiter ce réseau, il faut un matériel roulant à la hauteur, et rien n’existe pour répondre au cahier des charges. La ligne Sceaux se rapproche le plus du concept du RER, mais elle est équipée des fameuses rames « Z », conçues dans les années 30, et le matériel de la SNCF n’est pas satisfaisant non plus, malgré la livraison des premières rames automotrices. Un nouveau matériel roulant sera étudié et devra répondre à un cahier des charges précis le MS61 Matériel Suburbain 1961. Ce matériel doit pouvoir circuler aussi bien sur la ligne de Sceaux que sur les lignes de Boissy Saint-Léger et de Saint-Germain-en-Laye. Les stations en courbe de la ligne de Sceaux fixent donc une valeur limite à la longueur des voitures. En effet une longueur trop grande des caisses entraîne une réduction de la largeur pour permettre l'inscription dans le gabarit en courbe. Cette restriction en largeur a pour conséquence un espace trop important entre quais et caisses au « ventre » des voitures en courbe. La recherche d'une capacité maximale de voyageurs impose la mise à disposition de l'Exploitation de toute la surface des planchers, à l'exception des cabines de conduite. Ceci entraîne le report sous châssis ou sur le toit de la totalité de l'appareillage. Les organes dont l'accès fréquent le justifie peuvent trouver place dans des armoires de très faible profondeur situées dans les cloisons de cabine ou d'extrémité.

  • 23 Le Trait d’Union – juillet 2017

    La recherche d'une durée minimale de stationnement, avec un mouvement rapide des voyageurs exige : 1. quatre portes d'accès par face avec ouverture

    assistée d'une largeur de 1,30 m permettant le passage de deux voyageurs de front;

    2. l'existence de dégagements suffisants de part et d'autre de chaque porte (48 cm),

    3. un plancher plat sur toute la longueur du véhicule ; 4. un diagramme d'implantation des sièges éliminant les

    recoins et réservant entre eux un couloir rectiligne d'une largeur de 80 cm,

    5. un emmarchement le plus simple possible, donc une seule marche de 10 à 15 cm, imposant le quai haut (1,10 m au-dessus du plan de roulement).

    Le confort attendu d'un matériel moderne impose : 1. un éclairage abondant et régulier doublé d'un

    éclairage de secours suffisant, 2. une régulation en température aussi parfaite que

    possible, tenant compte des ouvertures fréquentes des portes et des variations de la température extérieure non seulement saisonnières mais aussi résultant de la circulation en tunnel et à l'air libre,

    3. une suspension douce et la sollicitation la plus faible possible de la voie entraînant l'abandon du moteur suspendu par le nez et l'adoption d'un moteur entièrement suspendu,

    4. une marche silencieuse aussi bien pour les voyageurs que pour les riverains, notamment lors des démarrages et surtout des freinages.

    La régularité et la qualité de l'exploitation sont corrélatives : 1. de performances élevées d'accélération et de

    freinage imposant une puissance importante asservie par une régulation « fine »,

    2. de la possibilité éventuelle de démarrer dans les points les plus durs avec la moitié des moteurs actifs (plusieurs signaux ont dû être implantés en rampe de 30 ‰),

    3. de la possibilité de coupler et découpler rapidement les éléments en cours d'exploitation sans risque de fausse manœuvre et en offrant 3 degrés de capacité des trains, d'où adoption de coupleurs automatiques intégraux ;

    4. de la manœuvre de retournement aux terminus dans le temps minimal sans imposer un parcours à pied à un agent le long de son train (pour porter une clé par exemple),

    5. du repérage des numéros des rames d'une manière parfaitement visible et de la possibilité de transmettre toutes les données d'identification à un organisme de gestion centralisée.

    L'ensemble de ces conditions sévères doit être satisfait en respectant la sécurité et en visant l'économie de personnel. Enfin, le nouveau matériel doit être réalisé en utilisant toutes les ressources offertes par les techniques sûres les plus modernes et en satisfaisant à des soucis

    d'esthétique de bon aloi. Ce matériel roulant RER dénommé « MS 61 » (MS = Matériel Suburbain) étudié par la RATP a, sans restriction et sans compromis, intégralement répondu aux conditions imposées. On peut d'ailleurs souligner que le soin apporté aux moindres détails de l'étude a permis une mise au point particulièrement rapide n'ayant entraîné en exploitation que des rectifications mineures. Constitution des trains : Compte tenu de l'intervalle minimal entre deux trains qui est fixé à 2 mn 30 s, la capacité de transport maximale théorique visée de 60 000 voyageurs par heure dans chaque sens conduit à prévoir des trains pouvant contenir 2 500 personnes. La proportion admissible aux heures de pointe de 23 % de voyageurs assis (pouvant être accrue de 50 % aux heures creuses par utilisation de strapontins) définit, avec un gabarit en largeur de 2,91 m, une longueur de train de 220 m. Les trains doivent alors comporter 9 voitures d'environ 24,40 m de longueur hors tout. Cette configuration satisfait aux besoins de l'Exploitation qui peut utiliser, suivant les heures, des trains de 3, 6 ou 9 voitures.

    MS61 Motrice Remorque M+R+M

    Longueur hors tout m 24,475 23,950 72,900

    Largeur intérieure m 2,730 2,730

    Hauteur intérieure m 2,325 2,325

    Masse à vide t 57 34 148

    Voyageurs assis nb 64 72 200

    Voyageurs debout nb 220 218 658

    Voyageurs au total nb 284 290 858

    Puissance kw 800 1600

    127 rames de 3 éléments seront construites et livrées de 1967 à 1980 Constructeurs :

    Caisses Brissonneau et Lotz Compagnie Industrielle de Matériel de Transports Aciéries du Nord de la France

    Bogies : Frangeco

    Moteurs de traction : Oerlikon

    Équipements électriques : Jeumont-Schneider

    Chauffage et ventilation : Tunzini L’exploitation : Les premières présentations au public eurent lieu en juin 1966 dans les gares de Denfert-Rochereau et de Montparnasse. Difficile pour les visiteurs de ne pas remarquer ces trains aux formes rondes et aux couleurs bleu clair. Tout est fait pour trancher avec les matériels de l’époque. La mise en service commerciale se fit en juin 1967 sur la Ligne de Sceaux. Ce matériel a été exploité sur cette ligne jusqu’en 1983, remplacé par le matériel d’interconnexion MI79.

  • 24 Le Trait d’Union – juillet 2017

    Première rénovation en 1985

    sur le plan technique, il s’agissait de renforcer le freinage et d’équiper les essieux d’anti-enrayeurs pour réduire la distance d’arrêt, et du nouveau système SACEM (Système d’Aide à la Conduite et à la Maintenance), destiné à resserrer l’intervalle de 2 min 30 à 2 min,

    sur le plan fonctionnel, l’aménagement intérieur était revu avec la dépose des bagageries, le remplacement des banquettes en skaï par de nouveaux sièges anti-lacération répondant aux dernières normes feu-fumée,

    à l’extérieur, la livrée bleu-blanc-rouge du RER remplaçait le mariage de bleu et de gris originel.

    Deuxième rénovation en 2005 Franchissant le cap des 30 ans, les MS61 ont été rejoints entre 1997 et 2005 par 43 éléments à deux niveaux MI2N. La RATP, initialement opposée à la solution à deux niveaux, a ainsi expérimenté cette architecture pour augmenter la capacité de transport de la ligne. Cependant, le résultat fut jugé mitigé. La décision d’une éventuelle généralisation de ce matériel fut donc suspendue. La RATP décida en 2005 de procéder à une seconde rénovation sur 91 des 127 éléments MS61. Celle-ci se voulait plus lourde pour un changement plus visible pour les voyageurs.

    Les banquettes sont renouvelées, de même que l’habillage et l’éclairage intérieur.

    Des nouveaux plans dynamiques avec annonce sonore font leur apparition.

    Les baies vitrées descendantes remplacées par des impostes.

    La carrosserie est remaniée avec application d’une nouvelle face.

    Une nouvelle livrée, toujours à base de bleu-blanc-rouge est appliquée.

    Le chant du cygne La livraison des nouvelles rames à deux niveaux MI09 en 2012, sonnera le début de la mise en retraite du MS61. La dernière circulation eut lieu le 16 avril 2016 avec une circulation événementielle entre La Défense et Boissy Saint Léger. Ce matériel a non seulement incarné le RER, mais il a aussi révélé une conception technique robuste, largement dérivée du Métro, et un aménagement particulièrement adapté aux grands trafics puisqu’en 1963, on n’imaginait pas que la ligne Est-Ouest puisse dépasser le million de voyageurs quotidiens. La RATP a préservé un élément MS61 composé d’une remorque AB encadré d’une motrice de chaque type.

    Face frontale uniformisée lors de la rénovation de 2005 Ci-dessous MS61 série C-D-E, livrée d’origine

  • 25 Le Trait d’Union – juillet 2017

    Livrée d’origine de 1967 à 1985

    1985 - Livrée dite « Île de France » A noter le pelliculage anti-graffiti non retenu.

    2005 - Modification de la face et de la livrée.

    Au premier plan la 1ère classe, supprimée en août 1999

    1985 – sièges anti-lacération, modification des teintes de peintures et suppression des porte-bagages.

    2005 – Nouveaux sièges, modification de l’éclairage. Suppression de la cloison.

    Le train à la campagne entre Courcelle-sur-Yvette et Saint-Rémy-Lès-Chevreuses Références Voir l’article précédent Les 40 ans du RER.

  • Le Trait d’Union – juillet 2017 26

    ACTIVITES DE TECHNIP - LA FLOTTE

    LONDRES, PARIS, HOUSTON, le 19 avril 2017

    TechnipFMC et DOF Subsea annoncent la livraison du Skandi Búzios et le début du contrat d’affrètement avec Petrobras

    TechnipFMC (NYSE et Euronext : FTI) et DOF Subsea (DOF) annoncent que le Skandi Búzios, navire de pose de conduites (PLSV) appartenant à la joint-venture formée entre TechnipFMC (50 %) et DOF (50 %), a débuté son contrat d’affrètement, d’une durée de 8 ans, auprès de Petróleo Brasileiro S.A. (Petrobras), comme prévu le 13 avril 2017.

    Le Skandi Búzios est le sistership du Skandi Açu, qui a débuté son contrat d’affrètement le 13 août 2016. Ces deux navires ont la capacité de tension de pose de flexibles la plus importante au monde (650 tonnes), permettant ainsi l’installation de conduites flexibles de large diamètre dans les eaux ultra profondes des environnements pré-salifères brésiliens.

    Selon les termes de l’accord de joint-venture, TechnipFMC est responsable de l’ingénierie et de la gestion des opérations de pose des flexibles tandis que Norskan S.A., filiale de DOF ASA, est chargée des opérations en mer.

    Hallvard Hasselknippe, Président Subsea Projects de TechnipFMC, a déclaré : « Nous sommes convaincus que ces nouveaux PLSV ultra modernes, alliés à l’expertise de nos collaborateurs, seront déterminants dans la réussite des projets offshore de Pétrobas au Brésil. »

    Mons S. Aase, Chief Executive Officer de DOF Subsea, a ajouté : « Ce projet phare est le résultat de l’attention soutenue que nous portons depuis longtemps au marché brésilien. Nous sommes fiers de ce renfort important à notre flotte brésilienne. »

    La présente communication contient des « déclarations prospectives » au sens de l’article 27A du United States Securities Act de 1933 tel qu’amendé et de l’article 21E du United States Securities Exchange Act de 1934 tel qu’amendé. Les déclarations prospectives sont souvent identifiées par le mot « prévu » ou des expressions similaires, et font généralement référence à des évènements futurs. De telles déclarations prospectives comportent des risques, des incertitudes et des hypothèses significatifs qui pourraient faire que les résultats réels