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Le 8 avril 2005, la CLIN a tenu son assemblée générale, dans la commune de Bourg-sur- Gironde. édito Le précédent numéro de Clin d’œil présentait un dossier consacré à la radioprotection. La protection contre les rayonnements ionisants, c’est-à-dire la radioactivité, fait partie de la gestion des activités nucléaires au même titre par exemple que la gestion des risques ou la gestion des déchets. C’est dans le cadre de la gestion du risque nucléaire que s’est déroulé un exercice de crise, le jeudi 9 décembre 2004. Nous vous présentons dans ce numéro les enseignements tirés par les acteurs de cet exercice. La CLIN s’intéresse également à la gestion des déchets nucléaires produits par la centrale, d’autant que 2006 sera l’année où devrait être présentée une nouvelle loi qui fixera les conditions de la gestion des déchets dits «à vie longue». C’est ainsi qu’à l’invitation du CNPE du Blayais, une délégation de la CLIN a effectué un voyage d’étude au mois de mars dernier, auprès des installations de COGEMA situées dans le Cotentin et dédiées à la gestion des déchets nucléaires : le terminal ferroviaire de Valognes et l’usine de retraitement de La Hague. Vous trouverez restitués dans ce numéro les temps forts de ces visites. Ceci pour souligner encore une fois que, naturellement, la CLIN ne peut pas limiter la portée de son regard au seul CNPE du Blayais. EDF l’a d’ailleurs très bien compris et notre délégation a pu se rendre au CNPE de Flamanville, site proposé par EDF pour accueillir la première tranche du futur réacteur de 3 e génération «EPR». Ces échanges sont importants. Ils nous permettent de connaître des contextes locaux différents du nôtre. Ils devraient se développer à l’avenir dans le cadre de l’association nationale des CLI et à la faveur d’une prochaine loi relative à la transparence et la sécurité nucléaire dont l’examen par l’Assemblée Nationale est annoncé pour le mois de juin. Cette loi doit donner aux CLI une existence juridique, des moyens de fonctionnement, en un mot une réelle légitimité. Nous vous tiendrons informés de ces évolutions, et des implications qu’elles seront susceptibles d’avoir au sein de notre CLIN. Philippe Madrelle, Président du Conseil Général de la Gironde et Président de la CLIN du Blayais est en effet convaincu qu’il sera alors temps de donner un nouveau souffle à la gouvernance locale des activités nucléaires. Jacques Maugein Président Délégué de la CLIN C l i n d ' œ i l L e t t r e d i n f o r m a t i o n Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre - 2005 SOMMAIRE Le Risque Nucléaire • L’exercice de crise nucléaire du CNPE du Blayais du 9 décembre 2004 : rétrospective et points de vue, du CNPE du Blayais, de la Préfecture, de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. La CLIN du Blayais en observateur • Une délégation de la CLIN en visite à La Hague Clin d’œil p1 L’Assemblée Générale de la CLIN Après les traditionnelles présentations des bilans d’activité de la CLIN et du CNPE pour l’année 2004, cette assemblée générale a permis d’aborder trois grands sujets d’actualité : • La CLIN s’est tout d’abord penchée sur les projets de loi relatifs à la transparence et la sécurité nucléaire. Deux projets de loi ont été préparés par le Gouvernement en 2002 et 2003, le dernier texte devant théoriquement faire l’objet d’une première lecture à l’Assemblée Nationale au mois de juin 2005. Dans cette perspective et sur la base des deux projets de loi, le bureau de la CLIN a rédigé une contribution pour expliciter son point de vue et demander que la loi précise le cadre, les compétences, le statut et les moyens des Commissions Locales d’Information. De cette contribution, le bureau a extrait une motion destinée aux parlementaires girondins, pour les sensibiliser aux questions de l’information et de la transparence des activités nucléaires. Cette motion a été adoptée à l’unanimité. • la gestion des déchets nucléaires en France et leur devenir sur le long terme. Le compte-rendu du voyage effectué par la délégation de la CLIN auprès de la Cogema a été transmis à l’assemblée, avec des informations complémentaires sur les aspects législatifs et techniques de la gestion de ces déchets nucléaires, en particulier pour la fraction dite «à vie longue». • la radioprotection, selon les conclusions du rapport de la commission Vrousos, commandité par l'Autorité de Sûreté Nucléaire. Dans son exposé, monsieur Bernard Basse- Cathalinat, professeur en médecine nucléaire et expert auprès de la CLIN a souligné que le suivi dosimétrique du personnel d'entreprises «multi-sites» sous-traitantes d'EDF (entreprises qui interviennent sur divers sites) est encore insuffisant dans certaines centrales. Les problèmes posés par l'irradiation engendrée par l'imagerie médicale et la radioactivité naturelle ont également été présentés. En matière de radioprotection, le rapport préconise la plus grande transparence dans le domaine du nucléaire. Clin d’œil numéro : 17 Légende photos : Hall entreposage des fûts de déchets vitrifiés sur le site de La Hague Un poste de commandement fixe lors de l’exercice du 9-12-2004 en Préfecture

Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre ... · sera alors temps de donner un nouveau souffle à la gouvernance locale des activités nucléaires. Jacques Maugein Président

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Page 1: Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre ... · sera alors temps de donner un nouveau souffle à la gouvernance locale des activités nucléaires. Jacques Maugein Président

Le 8 avril 2005,la CLIN a tenuson assembléegénérale, dansla commune de Bourg-sur-Gironde.

éditoLe précédent numéro de Clin d’œil présentait

un dossier consacré à la radioprotection.La protection contre les rayonnements ionisants, c’est-à-dire la radioactivité, faitpartie de la gestion des activités nucléairesau même titre par exemple que la gestion des risques ou la gestion desdéchets.C’est dans le cadre de la gestion durisque nucléaire que s’est déroulé unexercice de crise, le jeudi 9 décembre2004. Nous vous présentons dans cenuméro les enseignements tirés parles acteurs de cet exercice.La CLIN s’intéresse également à lagestion des déchets nucléaires produitspar la centrale, d’autant que 2006 seral’année où devrait être présentée une

nouvelle loi qui fixera les conditions dela gestion des déchets dits «à vie longue».

C’est ainsi qu’à l’invitation du CNPE duBlayais, une délégation de la CLIN a effectué

un voyage d’étude au mois de mars dernier,auprès des installations de COGEMA situées

dans le Cotentin et dédiées à la gestion desdéchets nucléaires : le terminal ferroviaire de

Valognes et l’usine de retraitement de La Hague.Vous trouverez restitués dans ce numéro les temps

forts de ces visites.Ceci pour souligner encore une fois que, naturellement, la

CLIN ne peut pas limiter la portée de son regard au seul CNPEdu Blayais. EDF l’a d’ailleurs très bien compris et notre délégation

a pu se rendre au CNPE de Flamanville, site proposé par EDF pouraccueillir la première tranche du futur réacteur de 3e génération «EPR».

Ces échanges sont importants. Ils nous permettent de connaître des contextes locauxdifférents du nôtre. Ils devraient se développer à l’avenir dans le cadre de l’associationnationale des CLI et à la faveur d’une prochaine loi relative à la transparence et la sécurité nucléaire dont l’examen par l’Assemblée Nationale est annoncé pour le mois de juin. Cette loi doit donner aux CLI une existence juridique, des moyens defonctionnement, en un mot une réelle légitimité.Nous vous tiendrons informés de ces évolutions, et des implications qu’elles serontsusceptibles d’avoir au sein de notre CLIN. Philippe Madrelle, Président du ConseilGénéral de la Gironde et Président de la CLIN du Blayais est en effet convaincu qu’ilsera alors temps de donner un nouveau souffle à la gouvernance locale des activitésnucléaires.

Jacques MaugeinPrésident Délégué de la CLIN

Clin

d'œil

Lett

re d

’information

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre - 2005

SOMMAIRE

Le Risque Nucléaire• L’exercice de crise nucléaire du CNPE du Blayais du 9 décembre 2004 :

rétrospective et points de vue, du CNPE du Blayais, de la Préfecture, de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. La CLIN du Blayais en observateur

• Une délégation de la CLIN en visite à La Hague

Clin d’œil p1

L’Assemblée Générale de la CLINAprès les traditionnelles présentations des bilans d’activitéde la CLIN et du CNPE pour l’année 2004, cette assembléegénérale a permis d’aborder trois grands sujets d’actualité :

• La CLIN s’est tout d’abord penchée sur les projets de loirelatifs à la transparence et la sécurité nucléaire. Deux projets de loi ont été préparés par le Gouvernement en2002 et 2003, le dernier texte devant théoriquement fairel’objet d’une première lecture à l’Assemblée Nationale aumois de juin 2005. Dans cette perspective et sur la base des deux projets deloi, le bureau de la CLIN a rédigé une contribution pour expliciter son point de vue et demander que la loi précise lecadre, les compétences, le statut et les moyens desCommissions Locales d’Information. De cette contribution, le bureau a extrait une motion destinée aux parlementaires girondins, pour les sensibiliseraux questions de l’information et de la transparence des activités nucléaires. Cette motion a été adoptée à l’unanimité.

• la gestion des déchets nucléaires en France et leur devenir sur le long terme. Le compte-rendu du voyage effectué par la délégation de laCLIN auprès de la Cogema a été transmis à l’assemblée,avec des informations complémentaires sur les aspectslégislatifs et techniques de la gestion de ces déchetsnucléaires, en particulier pour la fraction dite «à vie longue».

• la radioprotection, selon les conclusions du rapport de lacommission Vrousos, commandité par l'Autorité de SûretéNucléaire. Dans son exposé, monsieur Bernard Basse-Cathalinat, professeur en médecine nucléaire et expertauprès de la CLIN a souligné que le suivi dosimétrique dupersonnel d'entreprises «multi-sites» sous-traitantes d'EDF(entreprises qui interviennent sur divers sites) est encoreinsuffisant dans certaines centrales. Les problèmes poséspar l'irradiation engendrée par l'imagerie médicale et laradioactivité naturelle ont également été présentés. En matière de radioprotection, le rapport préconise la plusgrande transparence dans le domaine du nucléaire.

Clin d’œil numéro :

17

Légende photos :

Hall entreposage des fûts de déchets vitrifiés sur le site de La Hague

Un poste de commandement fixe lors de l’exercice du 9-12-2004 en Préfecture

Page 2: Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre ... · sera alors temps de donner un nouveau souffle à la gouvernance locale des activités nucléaires. Jacques Maugein Président

■ LETTRE D ’ IN FORMAT ION DE LA COMMISS ION LOCALE D ’ IN FORMAT ION NUCLEA IRE AUPRÈS DU CENTRE NUCLÉA IRE DE PRODUCT ION D ’ E LECTR IC I TÉ DU B LAYA IS

LE RISQUE NUCLEAIRE :Dossier : un e

Pour Michel Maschi, directeurdu CNPE du Blayais : «l’exercice PPI, Plan Particulierd’Intervention, du 9 décembre étaitimportant car il associait l’ensembledes acteurs nationaux. Ce type d’exer-cice se déroule tous les 3 ans. Il nous apermis d’entraîner les équipes qui sontrégulièrement formées aux situationsincidentelles sur le simulateur.Mais sur-tout, il a permis de tester la coordina-tion ainsi que la communication avecl’ensemble des parties prenantes inter-nes et externes au site : la Préfecture,les services de secours (Sapeurs pom-piers, SAMU), les services déconcen-trés de l’Etat (DDASS,DDE…), les forcesde maintien de l’ordre, l’Autorité deSûreté Nationale, les élus des commu-nes avoisinantes, la CLIN…»Parce qu’une organisation testéerégulièrement est plus efficace etplus réaliste que celle qui ne l’estpas, les exercices de simulationd’incidents sont fréquents sur unsite nucléaire. Ils permettentd’assurer le bon fonctionnementde l’organisation et d’assurer sonamélioration en continu.

Le PUI (Plan d’UrgenceInterne) : une organisationspécifique bien rodéeBien que la probabilité d’accidentssoit extrêmement faible en raison

des multiples dispositions prisesà la conception et en exploitationdes unités de production, lagestion des risques passe parla mise en place d’un Pland’Urgence Interne, PUI, sous laresponsabilité d’EDF. Il a pourobjet de ramener l’installationdans un état sûr et de limiterles conséquences de l’accidentsur les personnes et les biens, surle site et dans l’environnement.• Ses objectifs : diagnostiquer,

pronostiquer, réduire lesconséquences de l’événe-ment, donner une informationtransparente aux PouvoirsPublics et aux médias.

• Ses modalités : le PUI permetde mobiliser rapidement le personnel d’astreinte de lacentrale, soit environ 70 per-sonnes, dans un délai inférieurà une heure, 24h sur 24, 7 jours sur 7, en complémentdes équipes de conduite toujours présentes 365 jourssur 365.

• Ses moyens : le PUI met enœuvre les moyens tech-niques et humains nécessai-res à l’appui des opérateursde conduite et à la maîtrisede la situation, tant sur leplan de la protection des per-sonnes que sur le plan tech-nique.

Le Plan d’Urgence Interne esttesté dans le cadre d’exercicesréguliers, de mobilisation, tech-niques, d’évacuation… Des exercices sanitaires (incendie,évacuation de blessés) sontégalement prévus chaque année.

Exercice PPI du 9 décembre 2004La conduite d’une unité de production nucléaire est assuréeen temps normal par uneéquipe placée sous l’autoritéd’un chef d’exploitation.Dès qu’une perturbation signifi-cative apparaît, des systèmesde protection se mettent enfonction automatiquement etl’équipe applique les procédurespour lesquelles elle a été spécialement entraînée.Immédiatement, l’ingénieur sûretéd’astreinte et la Direction sontappelés. Selon l’incident, ilspeuvent décider de déclencher

le PUI.

Le scénario de l’événementdu 9 décembre :C’est ce qui s’est fictivementproduit sur l’unité de productionfictive N° 5 du CNPE, le 9 décem-bre 2004.Vers 6h du matin, un accidentfictif survient. Le dispositif d’or-ganisation de crise est activé à6h52. La Préfecture déclenchele PPI à 9h28.Au CNPE, une équipe gère cetincident fictif sur un simulateurde fonctionnement, répliqueexacte de la salle de com-mande d’une unité de produc-tion. La rupture d’une tuyauteriedu circuit primaire provoque unefuite d’eau, avec dégagementde vapeur.Ce scénario de départ, additionnéà de nombreuses défaillancestechniques, nécessaires pour ledéclenchement du PPI, est gérépendant toute la journée par leséquipes techniques, mais toute

l’organisation de crise du site estalors efficiente.

Le rôle des équipesPlus de 80 agents du site profitentde cet exercice pour tester l’organisation interne. Ils découvrent eux aussi le scénario conçu par l’IRSN(l’Institut de Radioprotection etde Sûreté Nucléaire). Ainsi, descamions partent à proximité duCNPE, d’après le sens réel duvent de ce jour-là, pour réaliserdes mesures dans l’environne-ment. Les relations avec la DRIRE etla Préfecture sont régulières(toutes les demi-heures). Ellespermettent la coordination avecles services de l’Etat. Enfin, 7 communiqués de presse ontpu être rédigés par l’équipecommunication, permettantd’assurer une information entoute transparence avec l’externe.

Le bilan de l’exercicePour Philippe Girot, directeurdélégué maintenance et directeur

de crise le 9 décembre, «le scénario était très intéressant,autant d’un point de vue fonctionnement que d’un pointde vue environnement, et lerésultat de l’exercice est satisfaisant. Les relations avecle Préfecture ont été très bonnes.Enfin, j’ai pu noter la qualitédes relations humaines et professionnelles entre les différents acteurs».

L’exercice de sûreté nucléaire,dans la zone des 10 km autourdu CNPE du Blayais, a permisde tester, en conditions météo-rologiques réelles, un certainnombre de dispositions prévuesdans ce plan, notamment : • Les relevés de mesures de laradioactivité dans l’environnementpar des équipes spécialisées. • Le bouclage filtrant, de 14h à 16h, par les services de gendarmerie des 15 postessitués dans un secteur angu-laire de 60° situé sous le vent,dans les 10 km autour de lacentrale, incluant le territoiredes communes de Vertheuil,Saint Seurin de Cadourne,Saint Sauveur, Cissac Médoc,Pauillac, Saint Estèphe.

Lors de cette opération, des«tracts» d’information ont étédistribués aux 930 véhiculesentrant et 620 véhicules sortantde la zone.• La mise à l’abri d’environ 1 millier d’élèves et adultesappartenant au groupe scolaireCanteloup de St Estèphe et aucollège Pierre de Belleyme dePauillac, situés sur la rive gauche exposée sous le ventce jour-là. Le Plan Particulier deMise en Sécurité (PPMS) desélèves élaboré par chaque établissement, la réactivité deséquipes éducatives ainsi quecelle des élus, en tant qu’inter-venants indispensables dudispositif d’alerte, ont pu êtreéprouvés. Une action de sensi-

bilisation au risque nucléaire,étayée par des supports péda-gogiques, a été organisée pourles élèves par les enseignantsvolontaires.

Des mesures complémentairesd’évacuation simulée des popu-lations résidentes dans lerayon des 2 km, d’interruptionde la navigation sur l’estuaireont été mises en place.

Le département de Charente-Maritime, associé à l’exercice,a décidé de faire procéder à lamise à l’abri de l’école de SaintBonnet même en l’absence devent dans sa direction. L’écolede Braud et Saint Louis a éga-lement fait l’objet d’un exercicede mise à l’abri.

Cet exercice du 9 décembre

2004 a été une nouvelle

occasion :

• d’améliorer l’information despopulations concernées par lerisque nucléaire, notammentcelle des enfants qui ont béné-ficié de présentations pédago-giques sur le sujet par leursenseignants.

• de mobiliser l’ensemble desacteurs concernés notammentles services de l’Etat, les collectivités locales et la CLIN.

• de recueillir toutes les obser-vations utiles de nature à per-fectionner l’efficacité du dispo-sitif actuel de protection despopulations.

Clin d’œil p2

PUI : Plan d’Urgence Interne

PPI : Plan Particulier d’Intervention

PC fixe : Poste de Commandement

fixe

PCO : Poste de Commandement

Opérationnel

PCD : Poste de Commandement

Direction

PPMS : Plan Particulier

de Mise en Sécurité (pour les

établissements scolaires)

Point de vue du CNPE du Blayais

Point de vue de la Préfecture

Parce que le risque zéro n’existe pas, tous les 3 ans, chaque centrale EDF fait l’objet d’un exercice de crise qui simule un acPréfet de la Gironde, l’ensemble des acteurs : exploitant de la centrale, Autorité de Sûreté Nucléaire, Préfecture et services L’exercice de crise nucléaire du CNPE du Blayais du 9 décembre dernier, rétrospective et points de vue.

Page 3: Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre ... · sera alors temps de donner un nouveau souffle à la gouvernance locale des activités nucléaires. Jacques Maugein Président

■ LETTRE D ’ IN FORMAT ION DE LA COMMISS ION LOCALE D ’ IN FORMAT ION NUCLEA IRE AUPRÈS DU CENTRE NUCLÉA IRE DE PRODUCT ION D ’ E LECTR IC I TÉ DU B LAYA IS

n exercice de crise pour s’entraîner à gérer un accident nucléaire

L’Autorité de Sûreté Nucléaire(ASN) prépare chaque année, enFrance un programme d’environ10 exercices de crise nucléaire,conjointement avec le ministèrede l’intérieur.

L’exercice du Blayais qui s’estdéroulé le 9 décembre 2004 faitpartie de ce programme.

Il avait deux objectifs principaux :

• D’une part, un volet dit de«sûreté nucléaire», a permisde tester les processus dedécision sur la base d’un scé-nario technique d’accident seproduisant sur un réacteur dela centrale.

• D’autre par t un volet dit de «sécurité civile», a eu pourobjectif d’entraîner les acteursde terrain à la mise en œuvreréelle, avec une ampleursignificative, d’actions de protection de la populationprévues dans le PPI, PlanParticulier d’Intervention duPréfet.

Ainsi, l’exercice a conduit à testerl’évacuation des populationsdans un rayon de 2 km autourde la centrale, et la mise à l’abrid’un millier d’élèves des écolesdu groupe scolaire Canteloup àSt Estèphe et du collège Pierrede Belleyme de Pauillac.

L’ingestion des comprimés d’iodequi aurait pu être ordonnée par le Préfet en cas de rejetsradioactifs importants n’a pasété nécessaire.

Le rôle de l’ASN, en cas d’acci-dent, est simultanément de véri-fier la pertinence des actions

entreprises par l’exploitant pour maîtriser l’accident et deconseiller le préfet sur les actionsde protection de la population àentreprendre.

Aussi l’ASN a mis en place sonCentre d’urgence dans seslocaux à Paris et mobilisé saDivision de la sûreté nucléaireet de la radioprotection (DSNR)de Bordeaux qui a dépêché trois inspecteurs au poste decommandement fixe (PCF) de laPréfecture de Bordeaux pour sou-tenir le Préfet sur les aspectstechnique et communication, etun inspecteur au poste de commandement direction (PCD)de la centrale du Blayais.

Le 21 janvier 2005, l’ASN aorganisé à Paris une réuniongénérale associant des repré-sentants des principaux acteursde l’exercice, afin de tirer lesenseignements de cet exercice.

L’organisation globale de crisea bien fonctionné, les échangesentre les différents acteurs ontété fluides et efficaces. L’ASN aeu des échanges efficaces avecle PCF de la Préfecture. Elle aconstaté un bon fonctionnementde l’expertise technique notam-ment de la part de son appuitechnique, l’Institut de radiopro-tection et de sûreté nucléaire(IRSN). Il ressort toutefois del’exercice que les locaux decrise de la Préfecture mérite-raient d’être mieux adaptés àleur fonction.

En conclusion, l’ASN a émis uneappréciation très positive dudéroulement de l’exercice.

Clin d’œil p3

Sur le déroulement de l’exercice de simulation grandeur nature, Clin d’œil a interviewé

Monsieur Rigal, Maire de Braud et Saint Louis et Madame Delmas, médecin de l’Inspection

Académique de Bordeaux chargée par l’Education Nationale du suivi de cet exercice dans

les établissements scolaires.

Monsieur RigalMaire de Braud et Saint Louis

En quoi a consisté l’exercice du 9

décembre dans votre commune ?

Monsieur Rigal : «La populationdu secteur des 2 km entourant lacentrale a été alertée par télé-phone du départ de l’opération.Un garde-champêtre a égalementété dépêché sur place muni d’unvéhicule spécial avec haut-parleurs. Les habitants n’avaientpas été prévenus auparavant maisils connaissent les consignes, encas d’incident nucléaire : vérifierque l’on est bien en possessiondes comprimés d’iode, écouter laradio, se calfeutrer dans les habi-tations… Les sensibilisations ontlieu régulièrement pour que cha-cun soit informé de la conduite àtenir en cas d’alerte. Cet exercicede simulation qui a duré deuxheures, le matin, a été un excel-lent entraînement et la populationconcernée a bien joué le jeu.

L’école de Braud et Saint Louis asouhaité également participer àl’exercice en mettant à l’abri ses5 classes de primaire et mater-nelle bien que, vu les conditionsmétéorologiques de ce jour-là,elle n’était pas exposée.»

A vos yeux, ce type d’exercice

est-il nécessaire ?

M.R. : «Indispensable car il per-met de ne pas s’installer dansses habitudes. En habitant à côtéd’une centrale, le risque pourraitêtre banalisé. Faire de la préven-tion est un moyen d’acquérir lesbons réflexes. Au nom du principede précaution, nous devons inciter chacun à faire preuve devigilance, à ne pas relâcher l’attention. Les accidents les plus fréquents se déroulent sur destrajets que l’on fait tous les jours.Même si nous avons pleineconfiance dans le sérieux et larigueur d’EDF, nous devons gar-der à l’esprit que le risque zéro

n’existe pas. En tant que maire,cet exercice nousa permis de recen-ser précisémentles habitants dece secteur des2 km, de consta-ter qu’il peut yavoir d’autres personnes concer-nées comme leschasseurs, lesrandonneurs, lescu l t i va teu rs…

A nous alors de trouver lesoutils afin de faire circuler l’information pour une bonnecommunication en cas de crise.»

Quelles sont les améliorations à

envisager ?

M.R. : «Le PC opérationnel duCNPE, la Préfecture et les différents services concernésvont analyser le retour d’expé-rience sur cet exercice. Il va certainement en sortir des listesd’actions concrètes. Mais jetrouve qu’à mon niveau, les résultats sont très satisfaisantsaussi bien sur le comportementde la population que sur le déroulement des opérations. Lacommunication avec la Préfectureet le CNPE a bien fonctionné etj’ai constaté de ce point de vuedes améliorations par rapport auxexercices précédents.»

Madame DelmasMédecin de l’Inspection Académiquede Bordeaux

Comment l’exercice a-t-il été

préparé en amont dans les écoles

et les collèges ?

Colette Delmas : «Les établisse-ments de la zone concernée ontété prévenus dès le 30 septem-bre 2004 de l’organisation de cetexercice. Le collège de Pauillac etles écoles de Saint Estèphe duMédoc, le collège de Saint Cierssur Gironde et l’école de Braud et Saint Louis ainsi que l’école de Saint Androny ont donc étéchargés de mettre à jour tous les éléments de leur Plan Particulierde Mise en Sécurité (PPMS).Celui-ci prévoit les mesures deprotection immédiates à mettreen œuvre dans un établissementscolaire face à un accidentmajeur, en l’occurrence nucléaire,dans l’attente des secours.Toutes les modalités de mise àl’abri des enfants et du person-nel, les rôles de chacun ont étéréexaminés. Les professeurs, lesparents et les élèves ont été avertis. La seule inconnue était lamétéo de ce jour-là et, finalement,ce sont les établissements deSaint Estèphe et le collège dePauillac qui ont été impliqués.»

Comment l’opération s’est-elle

déroulée ?

C.D. : «Le Préfet a donné le signaldu déclenchement de l’opérationcomme prévu à 14h. Les 97 écoliers de Saint Estèphe et les823 collégiens de Pauillac ainsique les personnels ont été mis àl’abri selon les consignes duPPMS en quelques minutes. Toutayant été parfaitement préparé,jusque dans le détail, il n’y a euaucun incident, pendant les deuxheures de l’exercice. Sur le plantechnique, la mise à l’abri des élèves et des adultes a été convenablement assurée.»

En quoi un tel exercice est-il

important ?

C.D. : «Il est un élément majeurde l’éducation au risque. Mêmes’il y a une sensibilisation, uneformation des personnels, descommunications régulières,rien ne vaut un exercice endimension réelle. L’exercicepermet de valider le PPMS, d’yapporter quelques retouches,si besoin. Le fait de devoir suivre les différentes étapes,en pratique, permet de bienvérifier que tout a été balisé et d’acquérir des réflexesindispensables. Dans l’absolu, il faudrait organiser ce type d’entraînement plus souventmais la logistique en est trèslourde. Les établissementsscolaires, dans l’avenir, devronts’exercer à réaliser l’exercice deleur propre initiative, régulière-ment, comme ils le font déjà pourles exercices d’alerte incendie.»

La CLIN s’est mobilisée, dès l’appel téléphonique de laPréfecture au Président à 07h52.Elle a exercé son rôle d’observa-teur, jusqu’aux réunions dedébriefing du PC fixe à Bordeauxet PCO de Blaye, vers 18h00.

7 personnes de la CLIN (membresdu bureau, du collège desexperts) ont participé à cet exercice. Leurs observations s’accordent à reconnaître que touts’est à priori bien déroulé.

L’organisation générale est appa-rue satisfaisante, tant au niveaudu PC Fixe à Bordeaux que duPCO de Blaye. On a pu mesurerune très nette amélioration desconditions de tenue de l’exercicepar rapport à l’exercice précédent(novembre 2001) : bon accueil dela CLIN, ambiance de travailcalme et méthodique.

Globalement, la CLIN retient decet exercice :

• Points positifs : moyens etconditions de communicationentre les organes de comman-

dement et l’ensemble desacteurs et services mobilisés.Au sein du PC Fixe, une maincourante (grand tableau) parfai-tement lisible a permis de sui-vre en temps réel la chronologiede l’accident et des mesuresprises. En ce qui concerne lescénario lui même, la CLIN esttrès satisfaite par la tenue decet exercice en conditionsmétéorologiques réelles. Lesens du vent est en effet un fac-teur fondamental pour assurerla protection des populations, si un incident ou un accidentréel survenait, obligeant leCNPE à effectuer des rejetsradioactifs à l’atmosphère.

• Points à améliorer : la salle quiabrite le PC fixe, peu adaptée àce type d’exercice car trop exiguë. L’identification desacteurs au sein du PC fixe, pastoujours facile en l’absence debadges nominatifs.

• Questions en suspens : les barrages filtrants de gendar-merie ont-ils été réellement

déployés sur le terrain ? L’und’entre nous les a cherchés àSt-Estèphe, en vain….On a punoter la présence de beaucoupde monde dans les vignes duMédoc. Quels auraient été lesmoyens de prévenir ces person-nes en situation réelle ? Mêmeremarque pour les éventuelschasseurs, en particulier dansles marais de Braud-et-St-Louis.

La CLIN a également posé laquestion de la coordination entreles Préfectures de la Gironde etde la Charente Maritime. Il sembleen effet que les élus locaux de laCharente Maritime n’aient pas étéinformés des modalités de cetexercice.

Evidemment, la CLIN n’est pas enmesure d’apprécier la pertinencedes mesures techniques prisespar le CNPE pour maîtriser aumieux l’évolution de la situationaccidentelle. De ce point de vue,elle s’en remet aux experts présents, c’est à dire à l’Autoritéde Sûreté Nucléaire, organisatricede l’exercice.

La CLIN du Blayais en observateur

Point de vue de l’Autorité de Sûreté Nucléaire

3 questions à M. Rigal et à Mme Delmas

ule un accident nucléaire. Elaboré par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, l’exercice met en jeu, dans le cadre du Plan Particulier d’Intervention, piloté par levices de la protection civile, pompiers, gendarmes… Les commissions locales d’information sont invitées à participer en tant qu’observateur.

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■ LETTRE D ’ IN FORMAT ION DE LA COMMISS ION LOCALE D ’ IN FORMAT ION NUCLEA IRE AUPRÈS DU CENTRE NUCLÉA IRE DE PRODUCT ION D ’ E LECTR IC I TÉ DU B LAYA IS

Clin d’œil p4

Une délégation de la CLIN en visite à La HagueLundi 14 mars, 6 heures dumatin, cours Vauban à Blaye :Michel Maschi, Directeur duCNPE, accompagné de deux collaborateurs accueille JacquesMaugein et six membres de laCLIN. Il fait encore nuit quandl’autocar affrété par le CNPEdémarre et, malgré l’ambiancedétendue et conviviale qui s’instaure immédiatement, lestéléphones por tables nous rappellent très vite que notrejournée de travail a bel et biencommencé…

A quelques kilomètres de notredestination vers 16 heures, ledécor est soudain planté : enplein bocage du Cotentin, unconvoi exceptionnel transportantun «château» c’est-à-dire l’un desemballages spéciaux renfermantdu combustible usé d’une cen-trale, peine à hisser ses 120tonnes au sommet d’une côte…L’escorte de motards de la gen-darmerie a mis pied à terre…nous les dépassons. Encoredeux ou trois kilomètres et lepaysage se transforme. Lebocage cède la place à un site industriel gigantesque :300 hectares de bâtiments collés les uns aux autres, unemultitude de cheminées, brefune vue impressionnante. Lesite COGEMA de retraitementdes déchets nucléaires de laHague n’a pas d’équivalentdans le monde. L’accueil par l’équipe de la COGEMA qui vanous prendre en charge est cordial.

La visite

Notre délégation est invitée à visi-ter l’une des deux usines deretraitement en activité, l’usineUP3. Cette usine assure le cyclecomplet du retraitement, à savoiret en résumé :

• la réception et l’ouverture des«châteaux», l’extraction desbarres de combustible usé,

• le stockage de ces barres decombustible en piscine pourune durée minimale de 3 ans,nécessaire à leur refroidisse-ment et à une baisse deradioactivité,

• la reprise des barres pourcisaillage des gaines métal-

liques et dissolution du com-bustible en solution acide,

• l’enfûtage et le compactagedes déchets métalliquescisaillés,

• la séparation physico-chimiquede l’uranium, du plutonium etdes produits de fission. Leconditionnement de l’uraniumet du plutonium en vue d’unrecyclage combustible esteffectué à ce stade. Les pro-duits de fission sont stockésdurant un an en phase liquide.

Ces produits de fission concen-trent alors l’essentiel de laradioactivité.

• La calcination des produits defission et l’incorporation de cesproduits dans une matrice deverre en fusion ; le tout étantenfûté dans des conteneursd’acier inoxydable de 200 kg,

• l’entreposage des fûts dedéchets vitrifiés dans des puitssitués à l’intérieur d’un bâti-ment spécial de stockage. Lespuits sont ventilés pour garantirun refroidissement contrôlé.

Toutes ces opérations de retraite-ment s’effectuent dans diffé-rents ateliers à l’intérieur desquels l ’ensemble destâches est automatisé et pilotéà distance dans des salles de contrôle. La radioactivitéambiante à l’intérieur de ces ate-liers est en effet incompatibleavec toute présence humaine.Ces ateliers sont donc desespaces confinés où les inter-ventions, quand elles sontnécessaires depuis l’extérieur,s’effectuent par l’intermédiairede bras manipulateurs prévusdès la construction des ateliers.L’examen visuel des opérationsest rendu possible grâce à descasemates vitrées (vitrages spé-ciaux d’un mètre d’épaisseur).

Notre délégation n’a cependantpas pu voir d’opérations en coursdans ces ateliers lors de lavisite…

Que deviennent les déchets«à vie longue» ?

La loi dite «loi Bataille» du 30 décembre 1991 relative aux recherches sur la gestiondes déchets radioactifs doitêtre réaménagée dans le cou-rant de l’année 2006. Les options retenues viseront à définir la destination finaledes fûts de déchets vitrifiésappelés aussi déchets «à vielongue», issus des usinesnucléaires françaises. Dans lecas de clients étrangers deCOGEMA (une trentaine decompagnies étrangères), lesdéchets «à vie longue» sont ren-voyés à leurs propriétaires,dans leur pays de provenance.

Le poids de l’activité deCOGEMA dans le Cotentin

La COGEMA a développé deuxsites distincts dans le Cotentindistants d’environ 40 km : le ter-minal ferroviaire de Valognes des-tiné à recevoir les wagons SNCFde transport des «châteaux» quisont acheminés ensuite par laroute vers le deuxième site deretraitement de La Hague.

Le site COGEMA de La Hague aété mis en activité en 1966 ets’est développé en trois phasessuccessives. La première usineest aujourd’hui en cours dedémantèlement. Deux usines deretraitement fonctionnent : UP2-800 pour les déchets français etUP3 pour les déchets étrangers.La capacité totale de retraitementannuelle du site est de 1700 ton-nes (UP2-800 et UP3 en retraitantla moitié chacune). Enfin, 6000personnes travaillent en perma-nence sur le site, entre salariésde COGEMA (3400 personnes) etsous-traitants, et près de 10 000emplois -soit 20% du bassind’emploi du Nord Cotentin- luisont directement ou indirecte-ment liés.

A l’issue de cette visite, notredélégation a été invitée à dîner en compagnie de Messieurs FAUCHON, Maire de Flamanvilleet LE CORVEC, Directeur duCNPE de Flamanville ; MessieursLAURENT et LEMIERE, respecti-vement Président des CLI deFlamanville et de La Hague (1) sesont excusés de ne pouvoir sejoindre à nous.

Au cours de ce dîner, la discus-sion a essentiellement porté surle futur réacteur «EPR», EDF ayantproposé le site de Flamanvillepour accueillir la première tranchede ce réacteur de 3e génération.

Nous avons pu noter que, locale-ment, ce projet faisait l’unanimitéauprès des élus et qu’il étaitapparemment très bien accueillipar la population.

La journée du mardi 15 mars aété consacrée à la visite du sitede Flamanville et au terminalferroviaire COGEMA de Valognesoù s’effectue la réception desconvois de combustible usé.

(1) A La Hague pour le site COGEMA, il s’agitd’une CSPI : Commission Spéciale et Permanented’Information auprès de l’établissement de La Hague.

La prochaine campagne de distribution des

comprimés d’iode devrait intervenir dans le cou-

rant du deuxième semestre de l’année 2005.

Un nouveau système de distribution sera mis en œuvre, avec l’envoi au domicile de chaquefamille d’un bon de retrait des comprimés dansles pharmacies.En pratique, la distribution sera réalisée grâce àl’envoi par EDF aux particuliers résidant dans lazone concernée par le PPI de bons de retraitnominatifs, accompagnés d’une lettre d’informa-tion (document joint) et de deux dépliants concer-

nant, l’un les comprimés d’iode, l’autre lecontrôle de la sûreté nucléaire et de la radiopro-tection de la centrale nucléaire située dans le voi-sinage du domicile. Les personnes n’ayant pasretiré leurs comprimés 3 mois après avoir reçuleurs bons de retrait bénéficieront d’une distribu-tion complémentaire dont les modalités serontdéfinies ultérieurement.Enfin, pour ce qui est de la distribution auprèsdes entreprises, des centres commerciaux etdes collectivités (établissements scolaires, sanitaires et sociaux…), le système retenu estidentique : ces entités recevront un courrier

nominatif les invitant à venir retirer les compri-més dont elles ont besoin auprès du pharmacienlocal impliqué dans la campagne de distribution.Ainsi, les stocks prévus lors des dernières campagnes dans les écoles, les crèches, les garderies, les centres d’apprentissage ou devacances, les maternités seront renouvelés decette manière.Dans l’attente d’informations plus précise,les anciens comprimés d’iode doivent êtreconservés.

Quelques informations sur la distribution préventive des comprimés d’iode stable

Un bouchon… un terrain de football… une 3e mi-temps ?

Directeur de la publication :

Le Président de la CLIN

Secrétariat de rédaction :

Comité de rédaction de la CLIN

Tirage : 71 000 exemplaires

Crédit photos :

Conseil Général de la Gironde,CNPE du Blayais, Cogema, SDIS

Réalisation : Territoires & Co

Le traitement des déchets nucléai-res répond aux mêmes grands prin-cipes que le traitement des déchetsen général : réduire les volumes parle tri, assurer l’élimination ou lestockage de la fraction non recycla-ble dans des conditions compati-bles avec le respect de l’environne-ment, naturel et humain.Le traitement des déchets nucléai-res effectué par COGEMA permetde recycler 96% du combustibleusé provenant des centrales EDF(en moyenne, 1 réacteur PWR de900 mégawatts tels ceux du CNPEdu Blayais produit 20 tonnes decombustible usé par an). L’uraniumet le plutonium issus du retraite-ment sont destinés à fabriquer ducombustible neuf. Les produits defission dits «à vie longue», soit 4%du combustible usé, non recycla-bles actuellement, concentrent l’es-sentiel de la nocivité c’est à direl’essentiel de la radioactivité de cesdéchets. Ne pouvant être détruits,leur vitrification et enfûtage ont pourbut d’assurer un stockage dans lesmeilleures conditions du moment.Mais en l’état, leur stockage est àprévoir sur plusieurs centaines voirsur plusieurs milliers d’années…

Pour imager les performances dutraitement COGEMA, notre guides’est montré convaincant : «Songezqu’une famille de 4 personnes donttoute l’habitation fonctionnerait àl’électricité d’origine nucléaire pro-duirait au bout de 20 ans unvolume de produits de fission vitri-fiés équivalant à un bouchon debouteille».

Et, le lendemain, le Directeur du terminal de Valognes de renchérir«un terrain de football suffirait àcontenir l’ensemble des fûts dedéchets vitrifiés résultant de l’acti-vité du parc de centrales nucléairesfrançaise».

Alors, un bouchon, un terrain defootball….allions-nous nous ache-miner vers une 3e mi-temps ? Une 3e mi-temps où nous aurionspu parler de la dangerosité d’unbouchon ou d’un terrain de footballhautement radioactif… d’autantque lors de notre arrivée àValognes, notre délégation étaitrejointe par un groupe de nouveauxcollaborateurs de la COGEMA,fraîchement recrutés… n’au-raient-ils pas mérité cette petiteprolongation ?

Stockage des barres de combustible usé

Site COGEMA de la Hague

La délégation de la CLIN

“Château” de transport des combustibles usés Transport routier des combustibles usés

Opérations de retraitement à l’aide de bras manipulateurs