Jules Boucher-Du Martin is Me Et Des Ordres Martinistes

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  • 8/8/2019 Jules Boucher-Du Martin is Me Et Des Ordres Martinistes

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    DU MARTINISME ET DES ORDRES MARTINISTES

    par Jules Boucher (J.B.)

    Tout ce qu'il faut connatre de cette doctrine et de ses applications.

    Du Martinisme et des Ordres Martinistes

    Le Martinisme est un enseignement spiritualiste fond sur les crits de Louis-Claude deSaint-Martin, dit Le Philosophe Inconnu.

    Nous nous proposons de donner dans la prsente tude ce qu'il est essentiel de connatre

    sur ce sujet.

    LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN

    Louis-Claude de Saint-Martin est n le 18 janvier 1743, Amboise (Indre-et-Loire); il estmort Aulnay, prs de Sceaux (Seine), le 13 octobre 1803. Il est important de situer son

    existence dans le temps, afin de concevoir l'poque particulirement trouble danslaquelle il se trouva plac.

    Saint-Martin fit ses tudes de droit et devint avocat Tours. Mais cet tat ne lui convint

    gure et en 1765 il obtint un brevet d'officier au rgiment de Foix. C'est son admissiondans ce rgiment qui devait dcider de sa carrire philosophique, d'une part, en raison des

    loisirs que lui laissait sa nouvelle profession, et, d'autre part, par la connaissance qu'il y

    fit du capitaine de Grainville. Ce dernier faisait partie d'un groupe cr par Martins dePasqually.

    MARTINS DE PASQUALLY

    Avant d'aller plus loin, il convient de dire un mot de Martins de Pasqually, dont Saint-

    Martin fut le disciple et mme le secrtaire. On ignore la date, le lieu de naissance et lanationalit de Martins. Certains affirment qu'il tait juif sans cependant pouvoir l'tablir

    de faon certaine. On a dit aussi qu'il tait de nationalit portugaise, du fait qu'il est all

    en 1772 recueillir un hritage Saint-Domingue, et que Grainville, son fervent disciple,

    tait originaire des Antilles. D'autres prtendent qu'il est n Grenoble. On constate, enralit, qu'on ne sait rien de certain de son origine.

    Durant vingt annes de 1754 1774, anne de sa mort, Martins de Pasqually travaillasans arrt la construction de son temple des Elus-Cohens (1).

    En 1754, il fonde le Chapitre des Juges Ecossais Montpellier; en 1760, il tablit untemple des Elus-Cohens Foix et il initie de Grainville; en 1761, il s'affilie la loge La

    Franaise Bordeaux et il y fonde un temple Cohen.Cette loge La Franaise devient en

    1764, la Franaise Elue Ecossaise, pour indiquer par ce nouveau nom qu'elle possde un

    Chapitre de grades suprieurs.Mais la direction de l'Obdience Maonnique abolissant en

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    1766 toutes les constitutions relatives aux grades suprieurs aux trois premiers (apprenti,compagnon et matre), le Chapitre se trouve suspendu. C'est en cette mme anne 1766

    que Martins vint Paris et fonda un temple Cohen avec Bacon de la Chevalerie, Jean-

    Baptiste Willermoz, Fauger d'Ignacourt, le comte de Lusignan, Henri de Loos, deGrainville, etc. En 1767, il tablit son Tribunal Souverain qui devait rgenter tout l'Ordre

    des Elus-Cohens.

    En 1768, Martins de Pasqually rencontra Saint-Martin qui lui fut prsent.

    Cette rencontre devait avoir une grande importance pour l'un comme pour l'autre (2).

    La personnalit et l'enseignement de Martins de Pasqually firent sur Saint-Martin une

    impression profonde et durable. Rciproquement, Martins fut luimme influenc par

    Saint-Martin.

    Ce dernier quitta le service militaire en 1771 et devint le secrtaire de Martins.

    Martins qui jusquel n'avait fait qu'baucher un peu partout son Ordre Cohen d'une

    faon quelque peu incohrente y met de l'ordre, envoie des instructions plus prcises, des

    rituels, etc. (3). On reconnat l la collaboration de Saint-Martin.

    En 1773, Martins part pour Saint-Domingue et il y meurt le 30 septembre 1774.

    LETRAIT DE LA RINTGRATION"

    Martins de Pasqually a expos sa doctrine dans un livre: Trait de la Rintgration desEtres dans leurs premires proprits, vertus et puissances spirituelles et divines. Ce livre

    fut publi en 1899 par la Bibliothque Chacornac. On ne connaissait, avant cette

    publication, que des manuscrits qui diffraient dans leur forme d'expression bien que lefond restt le mme.

    Cet ouvrage est d'une lecture trs ardue et facilement dcourageante. Martins y exposesa thorie de la Chute et de la Rintgration. Quelques extraits pourront donner une ide

    de l'uvre de Martins:

    "Avant le temps, Dieu mana des tres spirituels, pour sa propre gloire, dans sonimmensit divine... Ils taient donc libres et distincts du Crateur et l'on ne peut leur

    refuser le libre arbitre avec lequel ils ont t mans sans dtruire en eux la facult, la

    proprit, la vertu spirituelle et personnelle qui leur taient ncessaire pour oprer avecprcision dans les bornes o ils devaient exercer leur puissance... (p. 7).

    Comment (ces tres spirituels) pouvaient-ils condamner l'ternit divine? C'est en voulantdonner l'Eternel une manation gale la leur, ne regardant le Crateur que comme un

    tre semblable eux, et qu'en consquence il devait natre d'eux des cratures spirituelles

    qui dpendraient immdiatement d'eux-mmes, ainsi qu'ils dpendaient de celui qui lesavait mans. Voil ce que nous appelons le principe du mal spirituel, tant certain que

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    toute mauvaise volont conue par l'esprit est toujours criminelle devant le Crateur,quand bien mme l'esprit ne la raliserait pas en action effective. C'est en punition de

    cette simple volont criminelle que les esprits ont t prcipits par la seule puissance du

    Crateur dans des lieux de sujtion, de privation et de misre impure et contraire leurtre spirituel qui tait pur et simple par leur manation... (p. 11-12).

    A peine ces dmons ou esprits pervers eurent conu d'oprer leur volont d'manationsemblable celle qu'avait opre le Crateur, qu'ils furent prcipits dans des lieux de

    tnbres pour une dure immense de temps, par la volont immuable du Crateur. Cette

    chute et ce chtiment nous prouvent que le Crateur ne saurait ignorer la pense et la

    volont de sa crature; cette pense et cette volont, bonnes ou mauvaises, vont se faireentendre directement au Crateur qui les reoit ou les rejette. On aurait donc tort de dire

    que le mal vient du Crateur, sous prtexte que tout mane de lui. Du Crateur est sorti

    tout tre spirituel, bon, saint et parfait: aucun mal n'est et ne peut tre man de lui. Maisque l'on demande d'o est donc man le mal? Je dirai que le mal est enfant par l'esprit

    et non cr...(p. 17-18).

    Le Trait de la Rintgration est une uvre compacte de prs de quatre cents pages, sans

    aucune division en paragraphes ou chapitres. Souventes fois Martins commente

    l'Ecriture et donne une explication des noms hbraques. On a dit, nous l'avons expos

    plus haut, que Martins tait juif. Or, voici la distinction qu'il fait entre la significationdes mots: juif, hbreu et isralite:

    "Le mot Juif signifie juste; et la langue judaque signifie le langage de la saintet del'Esprit divin qui dirige l'opration de ces hommes justes. Le mot Hbreu signifie la

    postrit d'un homme sage que l'Ecriture appelle Hber; et la langue hbraque signifie lelangage de la postrit d'Hber. Mais cette langue est trs diffrente de la langue

    judaque, parce qu'il n'y a, parmi cette postrit d'Hber aucun de ces vrais hommes justes

    ou juifs, et que, depuis ces temps passs, il n'en a t suscit aucun par l'Eternel pourinstruire parfaitement cette postrit de la vraie langue qu'elle a perdue, quoi qu'elle croie

    l'avoir et la suivre trs exactement... Je me sers ici du mot Isralite, quoique le nom

    d'Isral ne fut pas encore connu dans le temps dont je parle. Isral signifie fort contreDieu et Isralites, forts en Dieu. C'est pourquoi je donne ce nom aux sages Nochites de

    la postrit de No. Tout ceci nous apprend donc que le mot hbreu veut dire confusion,

    ainsi que nous l'enseigne trs parfaitement le nom d'Isral, donn ce peuple par ordre du

    Crateur, et qui signifie fort contre l'Eternel. Rien, dans le monde, n'est plus agrable etplus fort envers le Crateur que la prire et l'invocation des Juifs, et rien de plus

    indiffrent et de plus rapineux que le cur de l'Hbreu. Ceci ne doit point nous

    surprendre, puisque ce peuple ne possde plus les lois divines et qu'il se contente ducrmonial d'une loi qui lui a t enleve ignominieusement...(p. 193-194).

    LESMAITRESDE SAINT-MARTIN

    Si Louis-Claude de Saint-Martin subit l'influence de Martins de Pasqually, il est un autre

    de sesmatresqu'il ne faut pas ngliger: c'est Jacob Boehme.

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    LE LIVREDES ERREURS ET DE LA VRIT

    Ces prliminaires tant poss, nous tudierons sommairement l'uvre crite de Saint-Martin.

    Son premier ouvrage: Des erreurs et de la Vrit, ou Les Hommes rappels au PrincipeUniversel de la Science fut publi en 1775, avec le sous-titre suivant: Ouvrage dans

    lequel, en faisant remarquer aux observateurs l'incertitude de leurs recherches, et leurs

    mprises continuelles, on leur indique la route suivre pour acqurir l'vidence physique

    sur l'origine de bien et du mal, sur la nature sacre, sur la base des gouvernementspolitiques, sur l'autorit des Souverains, sur la Justice civile et criminelle, sur les

    Sciences, les Langues et les Arts, par un philosophe inconnu.

    Cet ouvrage fut compos par Saint-Martin alors qu'il tait hberg chez Willermoz

    Lyon.

    Willermoz et le petit cercle des fidles prenaient connaissance de l'ouvrage au fur et

    mesure que Saint-Martin le rdigeait. Ils dbattaient ensemble ce qu'on pouvait dire et ce

    qu'on devait taire. Il n'tait pas trs facile d'en dcider et plus d'une fois les discussions

    naquirent. Les meilleures preuves sur l'existence du monde immatriel et divin taient justement celles sur lesquelles ils avaient jur un inviolable secret. Quel degr de clart

    pouvaiton donner aux notionssur le pourquoi et le comment des choses dont la

    connaissance est rserve en tout temps un plus petit nombre?

    Ils taient tous d'avis qu'il ne fallait exprimer de si prcieuses vrits que d'une manirenigmatique, afin de sauvegarder les engagements sacrs qui dans tous les sicles du

    monde ont command rigoureusement aux initis le silence et la discrtion.(4).

    Ceci explique les obscurits et les rticences voulues qui se rencontrent dans ce livre.

    JEAN-BAPTISTE WILLERMOZ

    La figure de Willermoz, qui vient d'tre cit, mrite qu'on s'y arrte.

    Willermoz est n Lyon en 1730 et mort dans cette mme ville en 1824. Il fut initi laMaonnerie ds 1750 et en 1753 il fonde la loge La Parfaite Amiti, dont il est lu

    Vnrable. Il organise la Maonnerie dans toute la rgion lyonnaise et en 1762-1763 il

    devient Grand-Matre de la Mre-Loge. En 1766, la suite des dsordres qui marqurentla Maonnerie, on sait que les runions furent interdites par un dit et que le Comte de

    Clermont, Grand-Matre, fit signifier que le Comit Directeur de Paris suspendait ses

    travaux. C'est cette mme anne que Willermoz eut connaissance de l'Ordre de Martinset y fut admis, Versailles, par Martins lui mme.

    En 1771, Willermoz reoit des instructions qui manent non plus de Martins, mais deSaint-Martin, dont il apprcie l'ordre et la mthode. Willermoz fut un mystique trs

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    attach la forme et auxexpriences, bien qu'il ait t constamment du. Saint-Martinessaie de l'engager dans la voieintrieure, mais Willermoz, qui est dans la vie ordinaire

    un commerant avis et par cela mme essentiellementpratique, ne peut le suivre.

    Willermoz a besoin depreuvespour affermir son spiritualisme.

    MARTINS, SAINT-MARTIN ET WILLERMOZIl est remarquer que ces trois hommes: Martins, Saint-Martin et Willermoz, si

    diffrents les uns des autres, auraient pu former par leur action conjointe une socit

    puissante.

    Martins apportait son dynamisme d'initiateur et ses connaissances pratiques des

    oprations magiques, Saint-Martin sa haute mystique, son talent d'crivain et son don

    d'analyse. Willermoz, ses capacits d'organisateur et son idalisme pratique.

    Dans une telle socit, Martins eut t lecorps, Saint-Martin l'esprit, et Willermoz

    l'me, c'est--dire l'intermdiaire reliant l'esprit au corps.

    En fait, Martins a laiss leMartinsismeet Saint-Martin leMartinisme. Deux

    enseignements qui, s'ils ne sont pas opposs, sont cependant trs diffrents. Le premier

    est une voieextrieureet le second une voieintrieure.

    LES UVRES DE SAINT-MARTIN

    Le second ouvrage de Saint-Martin est le Tableau Naturel des Rapports qui existent entre

    Dieu, l'Homme et l'Univers, publi en 1782. Cet ouvrage fut rimprim en 1900 parPapus, et fut rdit rcemment en 1946. Ce livre comporte 22 chapitres et en raison de

    ce nombre on a voulu y voir une analogie avec les 22 arcanes du Tarot.

    Vinrent ensuite: L'Homme de Dsir (1792); Ecce Homo (1792); Le Nouvel Homme

    (1792); Considrations philosophiques et religieuses sur la Rvolution franaise (1796);

    Eclair sur l'Association humaine (1797); Le Crocodile ou la Guerre du Bien et duMal(1798); Le Ministre de l'Homme-Esprit (1802), pour ne citer que les uvres

    principales.

    Saint-Martin traduisit certains ouvrages de Jacob Boehme, notamment: L'AuroreNaissante ou la Racine de la philosophie, de l'Astrologie et de la Thologie. Cet ouvrage

    fut publi en 1800 et une rimpression (en franais) fut faite Milan en 1927.

    Ce livre est un alliage de la pense de Boehme avec celle de Saint-Martin. Ce dernier

    crit en effet dans son introduction:

    Mes lecteurs conviendront que ma tche de traducteur avait par elle-mme assez de

    difficults, quand ils apprendront que les savants les plus verss dans la langue allemande

    ont de la peine comprendre le langage de Boehme, soit par son style antique, rude etpeu soign, soit par la profondeur des objets qu'il traite et qui sont si trangers pour le

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    commun des hommes; quand ils sauront, surtout, que dans ces sortes de matires, lalangue allemande a nombre de mots qui renferment chacun une infinit de sens

    diffrents; que mon auteur a continuellement ces mots indcis, et qu'il m'a fallu en saisir

    et en varier la dtermination prcise selon les diverses occurrences...

    EXTRAITS DES UVRES DE SAINT-MARTINPour donner un aperu de la doctrine de Saint-Martin ouMartinisme, on citera quelques

    passages de son uvre, tirs du recueil publi par Andr Tanner en 1946.

    Voici d'abord.Origine et Fin de l'Homme, extrait du Tableau Naturel. On sent trsnettement dans ce passage l'influence de Martins de Pasqually et de la doctrine de la

    Rintgration.

    Eloignons donc de nous les ides criminelles et insenses de ce nant, auquel des

    hommes aveugles enseignent que nous devons notre origine. N'avilissons pas notre tre:

    il est fait pour une distinction sublime, mais elle ne peut l'tre plus que son Principe;puisque selon les simples lois physiques, les tres ne peuvent s'lever qu'au degr d'o ils

    sont descendus. Et cependant ces lois cesseraient d'tre vraies et universelles, si le

    principe de l'homme tait le nant. Mais tout nous annonce assez nos rapports avec le

    centre mme, producteur de l'universalit immatrielle, et de l'universalit corporelle,puisque tous nos efforts tendent continuellement nous les approprier l'une et l'autre, et

    en attacher toutes les vertus autour de nous.

    "Observons encore que cette doctrine, sur l'manation de l'tre intellectuel de l'homme,

    s'accorde avec celle qui nous enseigne que toutes nos dcouvertes ne sont en quelquesorte que des rminiscences. On peut dire mme que ces deux doctrines se soutiennent

    mutuellement: car si nous sommes mans d'une source universelle de la vrit, aucune

    vrit ne doit nous paratre nouvelle; et, rciproquement, si aucune vrit ne nous paratnouvelle, mais que nous n'y apercevions que le souvenir ou la reprsentation de ce qui

    tait cach en nous, nous devons avoir pris connaissance dans la source universelle de

    vrit... On peut dire d'avance que tous les tres crs et mans dans la rgiontemporelle, et l'homme par consquent, travaillent la mme uvre, qui est de recouvrer

    leur ressemblance avec leur principe, c'est--dire de crotre sans cesse jusqu' ce qu'ils

    viennent au point de produire leurs fruits, comme il a produit les siens en eux. Voil

    pourquoi l'homme, ayant la rminiscence de la lumire et de la vrit, prouve qu'il estdescendu du sjour de la lumire et de la vrit... (pp. 51-54).

    Les considrations suivantes sur le temps et l'espace sont nettement mtaphysiques:

    Le temps n'est que l'intervalle entre deux actions: ce n'est qu'une contraction, qu'une

    suspension dans les facults d'un tre. Aussi, chaque anne, chaque mois, chaquesemaine, chaque jour, chaque heure, chaque moment, le principe suprieur te et rend les

    puissances aux tres, et c'est cette alternative qui forme le temps. Je puis ajouter, en

    passant, que l'tendue prouve galement celle alternative, qu'elle est soumise aux mmesprogressions que le temps: ce qui fait que le temps et l'espace sont proportionnels. "Enfin

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    considrons le temps comme l'espace contenu entre deux lignes formant un angle. Plusles tres sont loigns du sommet de l'angle, plus ils sont obligs de subdiviser leur

    action, pour la complter ou pour parcourir l'espace d'une ligne l'autre; au contraire,

    plus ils sont rapprochs de ce sommet, plus leur action se simplifie: jugeons parl quelledoit tre la simplification d'action dans l'Etre Principe qui est lui-mme le sommet de

    l'angle. Cet tre n'ayant parcourir que l'unit de sa propre essence pour atteindre laplnitude de tous ses actes et de toutes ses puissances, le temps est absolument nul pourlui... (p. 91-92).

    Voici un passage que ne dsavoueraient pas nos physiciens modernes:

    Il est incontestable que la matire n'existe que par le mouvement; car nous voyons que

    quand les corps sont privs de celui qui leur est accord pour un temps, ils se dissolvent

    et disparaissent insensiblement. Il est tout aussi certain, par cette mme observation, quele mouvement qui donne la vie aux corps, ne leur appartient pas en propre, puisque nous

    le voyons cesser dans eux, avant qu'ils aient cess d'tre sensibles nos yeux; de mme

    nous ne pouvons douter qu'ils ne soient absolument dans sa dpendance, puisque lacessation de ce mouvement est le premier acte de leur destruction. Concluons donc que,

    si tout disparat mesure que le mouvement se retire, il est vident que l'tendue n'existe

    que par le mouvement, ce qui est bien diffrent de dire que le mouvement est l'tendue

    et dans 1'tendue... (p. 95). Extrait des Erreurs et de la Vrit.

    Pour Saint-Martin, le candidat l'initiation spirituelle se nommeHomme de Dsir.

    Voici quelques lignes du Ministre de 1'Homme-Esprit qui clairent cette dnomination:

    D'un ct la magnificence de la destine naturelle de l'homme est de ne pouvoirrellement et radicalement appter par son dsir que la seule chose qui puisse rellement

    et radicalement tout produire. Cette seule chose est le dsir de Dieu; toutes les autres

    choses qui entranent l'homme, l'homme ne les appte point, il en est l'esclave ou le jouet.D'un autre ct, la magnificence de son ministre est de ne pouvoir rellement et

    radicalement agir que d'aprs l'ordre positif lui prononc tout instant, comme par un

    matre son serviteur,et cela par la seule autorit qui soit quitable, bonne, consquente,efficace, et conforme l'ternel dsir.

    LE MARTINISME EST CHRTIEN, MAIS NON CATHOLIQUE

    On a dit avec raison que le Martinisme tait essentiellement chrtien. Il est chrtien parce

    qu'il se rapporte au fond de la religion chrtienne, indpendant de toute forme culturelle,

    mais il n'est pas catholique. Il suffit pour s'en convaincre de se reporter certainesattaques de Saint-Martin contre le catholicisme:

    Le catholicisme, auquel appartient en propre le titre de religion, est. la voie d'preuves etde travail pour arriver au christianisme. Le christianisme est la rgion de

    l'affranchissement et de la libert; le catholicisme n'est que le sminaire du christianisme;

    il est la rgion des rgles et de la discipline du nophyte.

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    Le christianisme remplit toute la terre l'gal de l'esprit de Dieu. Le catholicisme neremplit qu'une partie du globe, quoique le titre qu'il porte se prsente comme universel.

    Le christianisme porte notre foi jusque dans la rgion lumineuse de l'ternelle paroledivine; le catholicisme borne cette foi aux limites de la parole crite ou des traditions.

    Le christianisme dilate et tend l'usage de nos facults intellectuelles. Le catholicismeresserre et circonscrit l'exercice de ces mmes facults. Le christianisme nous montre

    Dieu dcouvert au sein de notre tre, sans le secours des formes et des formules. Le

    catholicisme nous laisse aux prises avec nous-mme pour trouver Dieu sous l'appareil des

    crmonies. Le christianisme ne fait ni des monastres, ni des anachortes, parce qu'il nepeut pas plus s'isoler que la lumire du soleil, et qu'il cherche comme elle rpandre

    partout sa splendeur. C'est le catholicisme qui a peupl les dserts de solitaires, et les

    villes de communauts religieuses, les unes pour se livrer plus fructueusement leur salutparticulier, les autres pour offrir au monde corrompu quelques images de vertu et de pit

    qui le rveillassent dans sa lthargie.

    Le christianisme n'a aucune secte, puisqu'il embrasse l'unit, et que l'unit tant seule ne

    peut tre divise d'avec elle-mme. Le catholicisme a vu natre dans son sein des

    multitudes de schismes et de sectes qui ont plus avanc le rgne de la division que celui

    de la concorde; et ce catholicisme lui-mme, lorsqu'il se croit dans le plus parfait degr depuret, trouve peine deux de ses membres dont la croyance soit uniforme.

    Le christianisme n'a suscit la guerre que contre le pch; le catholicisme l'a suscite

    contre les hommes (p. 163 et sq.).

    L'ENSEIGNEMENT DE SAINT-MARTIN

    Le Martinisme, dont on a dit qu'il n'tait au fond qu'une philosophie comme

    lecartsianismede Descartes ou lespinozismede Spinoza, est une forme de spiritualittrs leve qui donne celui qui peut la possder une vision du monde dgage de toute

    contingence matrielle.

    "L'homme, dcouvrant la science de sa propre grandeur, apprend qu'en s'appuyant sur une

    base universelle, son Etre intellectuel devient le vritable Temple, que les flambeaux qui

    le doivent clairer sont les lumires de la pense qui l'environnent et le suivent partout;

    que le Sacrificateur, c'est sa confiance dans l'existence ncessaire du Principe de l'ordre etde la vie; c'est cette persuasion brlante et fconde devant qui la mort et les tnbres

    disparaissent; que les parfums et les offrandes, c'est sa prire, c'est son dsir et son zle

    pour le rgne de l'exclusive. Unit; que l'autel, c'est cette convention ternelle fonde sursa propre manation, et laquelle Dieu et l'Homme viennent se rendre, pour y trouver

    l'un sa gloire et l'autre son bonheur; en un mot que le feu destin la consommation des

    holocaustes, ce feu qui ne devait jamais s'teindre, c'est celui de cette tincelle divine quianime l'homme et qui, s'il eut t fidle sa loi primitive, l'aurait rendu jamais comme

    une lampe brillante place dans le sentier du Trne de l'Eternel, afin d'clairer les pas de

    ceux qui s'en taient loigns; parce qu'enfin l'homme ne doit plus douter qu'il n'avaitreu l'existence que pour tre le tmoignage vivant de la Lumire et de la Divinit.

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    Cette citation du Tableau Naturel montre bien que pour Saint-Martin c'est l'Esprit de

    l'Homme qui est le seul et vritable Temple.

    LA CONNAISSANCE SELON SAINT-MARTIN

    La Vrit clate dans chaque phnomne de l'Univers. La Connaissance intime etprofonde est accessible chacun s'il sait mditer et comprendre. Tel est l'exorde de

    Louis-Claude de Saint-Martin, dans le Tableau Naturel. On peut, en effet, comparer

    l'Univers un livre:

    La. Cause Premire tant l'crivain ou Nature naturante.

    La Nature, le livre crit ou Nature nature.

    L'Homme tant le lecteur.

    Mais ce lecteur ne comprend pas, ou comprend mal, bien souvent, le sens exact des pages

    du livre. Il faut pour en avoir l'intelligence de patientes mditations.

    Saint-Martin distingue deux natures en l'homme: l'tre sensible et l'tre intellectuel. Le

    premier se manifeste dans l'impulsion des sens et le second dans la dlibration de

    l'esprit.

    La Pense cratrice est suprieure et antrieure l'objet cr par l'homme, quipense sa

    machine avant de. machiner sa pense.

    Mais de quoi ou de qui l'homme tientil sa facult de penser? De quoi ou de qui tientil sontre physique?

    Il est impossible de penser que lehasardseul ait pu produire le monde. Devant unemachine quelconque construite par l'homme peuton esprer connatre l'inventeur, son tre

    physique d'abord, ses facults spirituelles ensuite, en examinant la machine?

    Et pourtant les matrialistes en scrutant le monde constatent que la machine est faite pour

    fonctionner, ils examinent attentivement tout le mcanisme, ils s'merveillent du jeu

    exact et prcis de tous les organes et s'tonnent quand on admet un

    possibleinventeurhors de la machine! Nos dcouvertes, dans tous les domaines, ne fontque rendre manifeste le rapport qui existe entre notre propre lumire et les choses. Cette

    dpendance de l'homme par rapport aux choses sensibles lui donne l'ide d'une force et

    d'une sagesse suprme et unique. Toutes les doctrines philosophiques et religieusestendent vers l'Unit.

    Le Martinisme est tout entier la doctrine de l'Unit. Nulle religion, nulle philosophie nerespecte autant l'individualisme de ceux qui s'y sont rallis que le Martinisme. Cette

    doctrine lve l'homme spirituellement etintrieurement, c'est pourquoi elle est

    vritablement sotrique.

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    ORDRES ET RITES MARTINISTES

    Si l'on ne peut prouver que Louis-Claude de Saint-Martin ait jamais form un

    groupement ayant une forme,et une structure, c'est parce que les documents manquent.Mais s'il a form unevritable socit secrte, il n'y eut pas d'archives et les membres

    pouvaient tre, lis par un serment intransgressible (5).

    D'ailleurs, Van Rijnberk signale (6) trois textes qui sont en faveur de l'hypothse d'un

    groupement form par Saint-Martin. Ces textes sont les suivants:

    Un passage des Souvenirs du Comte de Gleichen qui rapporte que Saint-Martin avaitconstitu, Paris une petite cole.

    Un article de Varnhagen Von Ense, dat de 1821, o on lit:Saint-Martin dcida defonder lui-mme une socit dont le but ne serait que la spiritualit la plus pure.

    Une lettre, dont l'auteur est inconnu, qui fut adresse le 20 dcembre 1794 au ProfesseurKster. Il y est, parl de Saint-Martin et des membres de soncercle intime. Il y est, en

    propres termes, question d'uneSocit de Saint-Martinet une filiale strasbourgeoise de

    cette socit.

    *

    * *

    Ragon note dans L'Orthodoxie Maonnique l'existence d'un rite martiniste comprenant

    d'abord dix grades qui furent ensuite rduits sept.

    Il est bien improbable que Louis-Claude de Saint-Martin ait jamais, aucune poque,

    cr unrite martiniste maonnique.

    Il y eut trs tt confusion entre le prnom de Pasqually: Martins et le nom mme de

    Saint-Martin. De l l'appellationmartinisteapplique indiffremment la maonnerie deMartins et aux disciples de Saint-Martin. Albert Lantoine, l'rudit historien maonnique,

    fit lui aussi cette confusion. Parlant, dans La Franc-Maonnerie chez elle, du rite des

    Elus-Cohens de Pasqually, il crit:

    L'un des adeptes, Louis-Claude de Saint-Martin, dit le Philosophe Inconnu, est tellement

    sduit par le systme qu'il s'attache le perfectionner. Il cre une branche dissidente, un

    peu plus complique que la premire, o s'amalgament les rveries mystiques du sudoisSwedenborg, et de l'allemand Jacob Boehme. Bien entendu, ajoute-t-il, lui aussi imagine

    de nouveaux grades...

    Albert Lantoine a adopt, sans vrification, les thses de ses prdcesseurs. Il est

    inconcevable que Saint-Martin, qui s'tait retir de la Maonnerie, ait cr un rite

    particulier et surtout qu'il lui ait donn son nom.

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    ** *

    C'est en 1887 que Papus cra un Ordre Martiniste dont lafiliationest trs discutable. Ilsut donner cet Ordre une assez grande impulsion puisqu'il dura jusqu' sa mort survenue

    en 1916.

    Ce fut Tder (Charles Dtr) qui lui succda, puis Jean Bricaud. En 1913 a paru un Rituel

    de l'Ordre Martiniste sous la signature de Tder, avec approbation de Phaneg, secrtaire

    du Suprme Conseil, et de Papus, Grand-Matre de l'Ordre.

    Sous la grande matrise de Bricaud, l'Ordre n'admettait que des Maons possesseurs du

    troisime degr, du grade de Matre. L'Ordre Martiniste (dit de Lyon) continua d'exister

    avec Chevillon pour Grand-Matre. On sait que ce dernier fut assassin par des miliciensdurant l'occupation.

    ** *

    Victor Blanchard, qui fut substitut Grand-Matre de l'Ordre Martiniste ne voulut pas

    accepter la grande matrise de Bricaud; il se retira et fonda un Ordre Martiniste etSynarchique dont il fut reconnu Grand-Matre. L'adjectifsynarchiquene doit pas laisser

    entendre que cet Ordre eut quelque chose de commun avec le mouvement politique

    connu sous le nom deSynarchie".

    ** *

    En 1931, quelques membres du Suprme Conseil de l'Ordre Martiniste fond par Papus,qui n'admettaient pas les directives de Bricaud et qui ne voulaient pas se rallier

    Blanchard, crrent 1'"Ordre Martiniste Traditionnel", dont Victor-Emile Michelet, puis

    Augustin Chaboseau furent successivement grands-matres. Cet Ordre tomba en sommeilen 1939. En septembre 1945, l'O. M. T. reprit force et vigueur sous la grande matrise

    d'Augustin Chaboseau. Ce dernier mourut en janvier 1946 et dsigna son fils Jean

    Chaboseau pour lui succder la charge de Grand-Matre. Jean Chaboseau n'obtint pas

    l'unanimit du Suprme Conseil, dont plusieurs membres dmissionnrent et se retirrentde l'Ordre. En septembre 1947, il abdiquait lui-mme en affirmant lanon-lgitimitd'un

    Ordre martiniste quelconque.

    *

    * *

    Par l'un des membres du Suprme Conseil d'Augustin Chaboseau fut fond en 1948 un

    Ordre Martiniste Rectifi.

    On peut donc tablir ainsi le tableau des diffrents Ordres Martinistes:

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    Ordre Martiniste de Papus, aujourd'hui disparu.

    Ordre Martiniste Synarchique de Blanchard.

    Ordre Martiniste de Lyon.Ordre Martiniste Traditionnel.

    Ordre Martiniste Rectifi.

    Signalons aussi qu'en 1946 fut cre une socit qui prit pour titre Les Amis de Saint-

    Martin, socit qui rejetant tout aspect d'obdience se proposait de former des cercles

    d'tudes.

    *

    * *

    Sans retomber dans les erreurs de Papus et de Teder qui firent de leur ordre Martiniste

    une copie de la Maonnerie par leur Rituel, il est lgitime de penser qu'une socit sans

    structure n'est pas viable. Il est remarquer d'ailleurs que c'est sa structure mme quidonne la Maonnerie sa vitalit et sa longvit.

    Aussi, l'Ordre Martiniste Rectifi a-t-il tabli des cadres assez souples qui respectent

    l'individualisme qui caractrise le vritable Martinisme, et assez rigides cependant pourque l'Ordre ne se dsagrge pas au moindre souffle.

    L'Ordre Martiniste confre le grade de S. I. On a donn ces deux lettres bien dessignifications: Suprieur Inconnu, Souverain Juge (grade des Elus-Cohens de Martins),

    Socit des Initis, Socit Inconnue, Sage Inconnu, etc... Certains sont mme allsjusqu' voir dans ces deux lettres les initiales de la Socit de Jsus! (7).

    L'O.M.R. donne ces deux lettres le sens deSage Initi, c'est--dire toutsimplementmis sur le chemin de la Sagesse". Voici la dclaration de principe de cet

    Ordre:

    I. L'O.M.R. est un groupement spiritualiste unissant, fraternellement tous ceux qui

    admettent la ncessit d'une rdemption individuelle et collective base sur les

    enseignements de Louis-Claude de Saint-Martin.

    II. Conformment aux enseignements de L.-C. de Saint-Martin, l' O.M.R. reconnat la

    vrit de la Chute et affirme la ncessit de la Rconciliation de l'Homme avec son

    Principe.

    III. L'O.M.R. rejoint la Tradition Chrtienne dans ce qu'elle contient de

    vritablementuniversel, mais ne saurait tre infod un exotrisme quel qu'il soit.L'hritage initiatique conserv et transmis par l 'O.M.R. est un spiritualisme transcendant.

    L'O.M.R. respecte les diffrentes formes de la Tradition qui ne sont qu'une fragmentation

    de la Tradition Primordiale.

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    Voici, d'autre part, un extrait des rglements gnraux:

    L'Initiation martiniste ne comporte qu'un seul grade, celui de S. I. Ce grade n'est confr

    qu' ceux qui justifient d'une connaissance suffisante de la doctrine et des uvres de L.-C. de Saint-Martin et qui dclarent adhrer aux Principes de l'O.M.R. L'O.M.R. veut des

    Martinistes sincres et ne confre pas l'initiation dont il est le transmetteur ceux qui neseraient pas qualifis pour la recevoir.

    CONCLUSION

    Dans ce sommaire expos bien des points ont t volontairement laisss de ct. Ils'agissait seulement de donner une vue d'ensemble qui ne soit pas trop imparfaite. S'il

    n'est pas facile de donner un rsum de l'enseignement de Louis-Claude de Saint-Martin,

    tel qu'il se dgage de ses uvres, il est encore plus difficile de dmler les faits qui serapportent son histoire; on se heurte sans cesse un enchevtrement qui rend cette tche

    trs ardue. Si la curiosit n'a pas t entirement satisfaite, du moins, peut-tre a-t-elle t

    amorce? Tel tait notre dsir et nous souhaitons avoir russi.

    Jules BOUCHER

    Notes:

    (1) Cohen est un mot hbreu qui signifie prtre

    (2) Cf. Grard Van Rijnberk, Martins de Pasqually, T. I (1935)(3) Idem, p. 24

    (4) Alice Joly. Un Mystique Lyonnais (1938), pp. 57-58(5) Ill faut distinguer entre les socits secretes qui ne sont vritablement pas connues et

    les socits discrtes, telle la Maonnerie, qui, elles, sont connues.

    (6) Van Rijnberk, op. cit., p. 111 et ss.(7) Idem, T. II, pp. 34-35