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EHESS Jules Ferry, fondateur de la République by François Furet Review by: Jean Baubérot Archives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 61.2 (Apr. - Jun., 1986), pp. 256-257 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30191616 . Accessed: 12/06/2014 15:04 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.230 on Thu, 12 Jun 2014 15:04:40 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Jules Ferry, fondateur de la Républiqueby François Furet

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Jules Ferry, fondateur de la République by François FuretReview by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 61.2 (Apr. - Jun., 1986), pp. 256-257Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30191616 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

pure, de la divinit6 qui reside dans le temple - 8tre consid6r6s comme moins purs que les brahmanes vivant dans le monde, hors du temple, et n'6tre gubre respect~s non plus par les fiddles ? Comment a 6volub leur statut au cours des temps ? Comment le pouvoir civil actuel a-t-il repris a son compte les anciens privileges de rois li6s i la divinit6 et en est-il venu i contr61er toute la vie du temple, humi- liant en cela les pretres ? Comment encore le gouvernement de l'Etat du Tamilnadu, pou- voir en principe laique, peut-il se permettre de decider pour la divinit6, vouloir modifier la liturgie et le mode de recrutement des pr~tres, et meme s'assurer que ces derniers remplissent convenablement leur r61e spirituel ? Et quelle richesse, quelle puissance - consid6rables - contr6le-t-on en contr6lant I'administration des temples et des fondations pieuses ?

Voili quelques-unes des questions abord6es par l'auteur, qui touchent a autant d'aspects essentiels de l'hindouisme. Bien observ6, exact, perspicace, ce livre (avec des plans du temple, divers tableaux r6capitulatifs, une bonne bibliographie, un index complet et un glossaire) est un module du genre. II faut souhaiter que des monographies de la m~me qualit6 soient faites pour d'autres temples encore, notamment pour ceux du centre et du nord de l'Inde, dont la taille, le rble et la place dans le r6seau urbain, sont assez differents de ce qu'ils sont dans le sud. Il s'agit, dans tout cela, de l'hindouisme dans sa r~alit6 socio- &conomique quotidienne, faisant partie d'une soci~ta i la fois solidement traditionnelle et 6voluant sous l'impact du monde moderne: questions importantes, sur quoi ce travail apporte de tr~s utiles pr~cisions. (Cf. Arch., 61, na 271).

Andre Padoux.

61.270 FURET (Frangois), 6d.

Jules Ferry, fondateur de la R6publique. Paris, Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 1985, 256 p.

Ces Actes d'un colloque organis6, en 1982, par l'Ecole des Hautes Etudes, cherchent t

approfondir un certain nombre de problmes d'histoire politique et intellectuelle de la France de la fin du XIXC sitcle, g travers la figure d'un homme qui s'est aver6 Ctre un des principaux ( fondateurs > de la IIIP Ripu- blique (on pourrait contester le titre qui trans- forme Ferry en fondateur - au singulier - de

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a la a R~publique). l16ments biographiques de la vie priv6e et de la vie publique, formation intellectuelle, action de politique g6n6rale et de politique 6trang~re sont pr6sents dans cet ouvrage au m~me titre que l'enseignement et l'6cole et une r~flexion sur la nature du consen- sus r6publicain.

La plupart des 6tudes ne concernent done pas directement l'histoire ou la sociologie de la religion. Mais par le biais d'une r~flexion sur la culture et l'idbologie certaines rencontrent d~j nos preoccupations comme la contribu- tion de F.F. sur < Jules Ferry et l'histoire de la R6volution Frangaise >> (la pol6mique autour du livre d'Edgard Quinet 1865-66), celle de Claude Nicolet sur < Jules Ferry et la tradition positiviste , de Mona Ozouf traitant de < (l')unit6 nationale et (l')unit6 de la pens~e de Jules Ferry a et, enfin, celle de Frangoise Mayeur portant sur < la femme dans la soci6t6 selon Jules Ferry >.

Trois expos6s traitent directement de sujets socio-religieux. La contribution de Douglas Johnson: (< Jules Ferry et les protestants a reste dans un certain flou un peu d6cevant. F.F., lors de sa Pr6face avait amorc6, pourtant, une piste int6ressante en parlant d'une cer- taine affinit6 de Ferry et des < valeurs protes- tantes ,. II efit 6t6 utile de l'explorer, et de chercher i analyser les r6ferences (tactiques, fondamentales ?) que Ferry fit au protestan- tisme dans les discussions des Chambres sur les lois scolaires (D. Johnson en rappelle une : un bon pbre de famille devrait 6tre comme un instituteur protestant, mais on en trouvera d'autres dans l'ouvrage de P. Chevalier: La S~paration de l'Eglise et de l'Ecole). L'6tude de Jean-Marie Mayeur: "Jules Ferry et la lat'- cit6 >,, par contre, est tr~s suggestive. Elle montre bien la complexit6 de la notion de laicit6 chez cet ancien partisan de la S6pa- ration, devenu, d~s 1877, d6fenseur du budget des cultes. Au terme de sa r6flexion, des lignes de force se d6gagent: < le souci de l'ind6pen- dance et de la sdcularisation de l'Etat, la separation de l'Eglise et de l'cole, la volont6 de fonder un enseignement de la morale >> sans 6pithtte. Mais, en m~me temps, l'historien constate des << contradictions : (< ainsi la fid6lit6 au Concordat, la presence dans les programmes scolaires de l'enseignement des "devoirs envers Dieu" >. Et Mayeur conclut avec justesse : a Plus que des arrikre pensdes ou des calculs, ces contradictions d~montrent que l'oeuvre de Ferry est celle, non d'un doc- trinaire ou d'un ideologue, mais d'un homme

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de gouvernement, soucieux, en lecteur d'Au- guste Comte, de tenir compte des "ph~nom&- nes sociaux" >a. Cette excellente contribution est bien complkt~e par l'expos6 de Pierre Chevalier : << Jules Ferry et le Saint Siege >a qui montre A quel point le r6alisme de l'homme d'Etat a 6t6 appr~cid par le Vatican. Ce r~a- lisme reposait essentiellement sur la convic- tion de la << force ,> qui continuait d'etre celle de l'Fglise catholique (a respect6e de ceux-lA meme qui la renient a).

Mais on peut se demander si, A terme, la politique scolaire de Ferry ne visait pas le d~p~rissement du catholicisme en France par la a substitution de l'6cole A l'Eglise >. Car la Ripublique de Jules Ferry n'6tait pas seule- ment un r6gime, elle voulait s'instituer 6ga- lement comme << civilisation morale >, (Fran- gois Furet).

Jean Baub~rot.

61.271 GALEY (Jean-Claude), 6d. L'Espace du Temple I : espaces, itinbraires, m6diations. Paris, Ed. de I'E.H.E.S.S., 1985, 202 p. (Collection << Purusirtha a, 8).

Premiere partie d'un recueil double (dont la deuxibme partie formera le n" 10 de la coll. a PurusArtha ,), ce volume groupe sept contri- butions qui abordent sous divers angles le problhme du lieu sacrd, place lui-m~me dans un espace organis6 dont il est un el1ment constituant. J.-C1.G. dans l'introduction, situe la probl6matique des travaux dont sont issus ces articles : le lien de l'espace et du temps et la place du culte, notamment dans ces fetes dont la s6quence cer6monielle contribue A d6finir l'aire d'autorit6 du temple, libe A celle of rtgne le roi. Le sanctuaire hindou, en effet, est inseparable, dans son existence et dans le cycle annuel, du culte de l'organisme social, oi sa place est centrale.

M.-C1. Porcher, 6tudiant a La representation de l'espace sacr6 dans le KAficimAhAtmya ,, c'est-A-dire l'histoire mythique d'une ville du sud de l'Inde, centre vishnouite religieux im- portant, montre comment le territoire - reli- gieux et politique - est en pareil cas envisag6 comme une aire sacrificielle, le lieu d'une cosmogonie. Notant que la cite, qui est le n~cessaire espace ofi va s'inscrire l'activit cosmique du sacrifice, est une figure du cos-

BULLETIN DES OUVRAGES

mos, elle souligne en m~me temps le point auquel c'est cette cit&, l'espace urbain organist, qui est essentielle dans la vision hindoue du monde, et non pas, comme on le croit trop souvent, le village (saufpour celui-ci A 6tre une cite en miniature), et encore moins le monde rural.

Proche de ces conclusions, M.-L. Reiniche (< Le temple dans la localit6. Quatre exemples au Tamilnad ,) souligne aussi le lien temple- royaume. La localit6, le royaume, apparaissent id6alement comme l'extension de l'espace, religieux, du temple - cette localit6 6tant, lA encore, une ville. La d6monstration, ici, est particulibrement lumineuse.

Dans l'article de R. Burghart, "The regional circumambulation of Janakpur, seen in the light of the vaisnavite tradition", on voit encore - comme pour KAfici, mais A propos d'un pblerinage n~palais - la fixation (par < d&- couverte , ou plut6t par << reconnaissance >> de ce qui 6tait cach6) d'un point de l'espace gbographique actuel comme lieu divin mythi- que. Y apparait le r61e, A l'6poque moderne, de renongants dans l'organisation d'un circuit religieux dont le parcours rituel permet A la fois de se rattacher aux 6v6n6ments du temps mythique et de retrouver la trace de ce temps dans l'espace parcouru, ainsi mis en relation avec l'universel.

Pour R. Inden ("The temple and the Hindu chain of being"), qui opbre A partir d'616ments cachemiriens anciens et sur un plan tout thdorique, le temple est le symbole de la puissance du roi, de son autorit6 sur terre, comme de l'ordre cosmo-moral et de l'orga- nisation socio-cosmique de l'univers, c'est-A- dire du royaume. Cette valeur du temple en fera le moyen privilkgid, pour les dvots qui le fr6quentent, de parvenir A l'union, au moins symbolique, avec l'absolu: d6monstration inginieuse, sinon toujours convaincante.

Non loin de ces probl~mes, C.J. Fuller ("The king, the law and the priests in a South Indian temple") 6tudie, A propos de deux groupes de pr~tres du temple de Miniksi A Madurai, les rapports entre le personnel religieux du temple et le pouvoir local aux d6cisions duquel il est soumis - avec les problkmes qui se posent quand, aujourd'hui, I'autorit6 de caractbre 16gal, juridique, du gouvernement entend suc- ceder au pouvoir d'une tout autre nature, puisque li6 A la divinitY, qu'avait le roi, fon- dateur et protecteur traditionnel du temple. (Cf. Arch., 61, no 269).

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